Teardrop
Admin
Cadeau d'anniversaire Saskia - Sam 6 Oct 2018 - 11:17
Calum attendait, presque impatient, sur le trottoir devant son appartenant tokioite. Le stress le rongeait et cela se sentait. Il il se rongeait les ongles et ne cessait de faire les cent pas sur son morceau de trottoir. Il fouillant la rue d'un regard anxieux et tendait l'oreille. Bientôt un son familier vint troubler le silence qui régnait en ce clair matin de printemps. Il n'attendit que quelques secondes avant de voir la silhouette sombre de la Nissan se détacher à l'horizon. Dans un arrêt un peu sec mais parfait, le coréen s'arrêta à hauteur de son ami et lui sourit,en le regardant par dessus une paire de lunette d'aviateur. Avec sa chemise blanche et sa gomme qu'il machouillait, le tableau était parfait.
K - Salut Lum !
C - T'es en retard.
K - Ouai ça va moi aussi ! J'ai pu dormir dans l'avion, j'ai même pas vu passer les douze heures de vol que je viens de me taper !
L'américain ignora l'ironie dans le ton de son ami et accrocha une poche à costume à l'arrière de la voiture avant de grimper sur le siège passager. Des qu'il eut refermé, le coréen démarra en trombe. Il y eut un moment de silence avant que Calum ne demande un peu timidement.
C - Quand est ce que les filles arrivent ?
K - Dans trois heures... Si on n'a pas fini Lia ira les chercher.
C - Ok...
Le jeune homme se detendit un peu dans son siège, gardant le silence Kwaïgon tapotant son volant au rythme d'une chanson qu'il fredonnait, laissant Calum volontiers à ses pensées. Et il n'avait pas tord... Un peu moins d'un mois plus tôt il avait offert à Saskia deux billets pour le Japon et il lui réservait une surprise de taille sur place. Il était venu plus tôt pour sa part et avait appelé Kwaïgon à l'aide en voyant qu'il ne s'en sortait pas. Saskia et Yen arriveraient un peu plus tard... Mais leur marge de manœuvre était bien courte...
* * *
S - Je suis sûre que Kwaïgon t'a dit ce que Calum manigance avec ce séjour !
Yennefer sentait la curiosité dans la voix de sa meilleure amie, plus elles se rapprochaient de l'atterrissage plus elle tentait d'en savoir un peu plus. Au fond, elle pouvait parfaitement la comprendre, elle aurait été encore plus curieuse si les rôles avaient été inversés.
Y - Rien. Dois-je te rappeler qu'il peut être aussi têtu voir pire que moi ? Il m'a juste adressé son fameux sourire...
Elle aurait bien aimer savoir, peut-être qu'elle aurait eu plus de chance en interrogeant Calum lui-même. Mais celui-ci s'était rendu au Japon plusieurs jours avant, et elle n'était pas arrivée à le joindre au téléphone.
S - Est-ce que ce sourire est signe d'une bonne surprise ?
Y - Disons que cela dépend dans quel sens on prend la surprise... Généralement, il m'offre un cadeau exorbitant, dit-elle en soupirant légèrement.
S - Donc, cela signifie bien une belle surprise...
Saskia se plongea quelques instants dans ses pensées, son regard commençait à s'illuminer de bonheur, comme à chaque fois qu'elle pensait à l'américain.
S - Il reste combien d'heures ?
Y - Deux heures.
* * *
Kwaïgon se gara un peu sèchement devant la galerie et servi un immense sourire enchanté à Calum, qui avait du se retenir de ses mains pour ne pas manger le pare brise. L'américain ne put s'empêcher de lui jeter un regard noir.
K - Moi aussi je t'adore !
Sur ces paroles, Calum sorti de la voiture en marmonant dans sa barbe et le coréen le suivi. Ayumi, dans un joli tailleur gris perle ornementé d'une chemise rouge cerise, vint à leur rencontre avec un grand sourire. Kwaïgon lui fit une bise et Calum lui serra la main très brièvement, demandant anxieusement.
C - Alors ?
A - J'ai réussi à trouvé une pianiste.
C - Dieu merci ! Viens voir Kwai...
Le coréen suivit sagement, mains dans les poches, entrant dans sa galerie un peu comme un touriste. Elle était bien différente de ce qu'il avait vu la dernière fois, mais c'était pas si mal. Certains mur avaient été repeint pour donner l'impression de trompe l'œil qui s'accordaient très bien avec les photos qui étaient déjà exposées. Tous les tirages, imprimés en plus ou moins grands, étaient de Saskia. Se serait sa première exposition. Le coréen était invité en qualité d'hôte -après tout c'était sa galerie- mais il ne savait pas bien si Calum en était enchanté ou pas. Au vue du stress qu'il montrait, ce n'était pas certain...
K - Bon, dis moi tout...
C - C'est pour la petite salle derrière, je ne sais pas quoi faire... Et mon traiteur a eu un accident... Et on a plus de service de sécurité... Et...
K - Ok, ok... Stop. Donne moi ta check liste et je m'en occupe. En attendant, détends toi, tu vas finir par exploser !
Avec un sourire, le jeune homme attrapa une liste, son téléphone, et entama une longue liste de coup de fil qui sauverait leur soirée...
* * *
Leur avion venait d'atterrir, l'excitation de Saskia amusait grandement Yennefer. Elle aimait voir sa meilleure amie aussi débordante de vie, et la présence de Calum dans sa vie était l'une des plus belles choses qui lui étaient arrivées. Elles durent attendre avant de pouvoir récupérer leurs valises, même si elles avaient voyagé assez léger, du moins pour Yennefer. Saskia semblait avoir pu rentrer la totalité de sa penderie dans sa valise au vu de son poids.
Y - Bon... Visiblement, c'est Lia qui nous récupère.
Elle venait de recevoir un message du coréen, prenant le temps de lui répondre qu'elles étaient bien arrivées.
S - Je suppose qu'il ne t'a pas dit pourquoi.
Y - Exact, mais du coup cela confirme la grosse surprise !
Elles échangeaient un regard complice avant de se diriger vers la sortie afin de rejoindre le parking. Yennefer ne tarda pas à trouver Lia qui se trouvait un peu plus loin, elle fit signe à Saskia avant de se diriger vers la jeune femme.
Y - Salut, comment tu vas ?
L - Super bien et vous ? Pas trop fatiguées par le vol ?
S - Bien, et pour le moment je ne ressens pas la fatigue.
Y - Elle est trop excitée pour ça, dit-elle avec amusement.
L - Je n'en doute pas une seconde !
Lia leur servit un grand sourire enjoué dont elle avait le secret. Elle portait un pull fin assez ample orange clair, qu'elle avait rehaussé d'un trait de couleur du même orange sous son œil gauche, comme si elle avait tracé la ligne avec son doigt sur sa pommette. En bas elle avait fait plus simple, avec un legging noir en cuir et des escarpins tout simple. Ses cheveux semblaient toujours avoir la même longueur quelle que se soit la saison, garder en un carré asymétrique. Elle leur ouvrit le coffre, la voiture étant juste derrière elle.
L - Le grand manitou a dit : direct chez nous ! Mais je dois quand même passer prendre une bricole pour ce soir. Donc on va faire un petit détour. Ça ne vous embête pas ?
Y - Tiens, connait-il ce surnom ?
S - Cela lui correspond assez il faut dire. Et non, on peut faire un détour, je peux encore patienter. Mais peut-être que toi tu as des informations à fournir sur la surprise ?
L - Tu rigole ou quoi ? Bien sûr que j'en ai ! Mais je ne suis pas encore suicidaire ! Et de fait il ne connaît pas ce surnom, je ne l'utilise que dans son dos ! dit-elle avec le sourire.
À vrai dire, c'est elle qui conduisait alors elle ne leur laissait pas trop le choix.
L - Si vous pouviez monté toutes les deux derrière ça m'arrangerai, j'ai besoin de la place passager pour ma bricole.
Y - D'accord.
Encore une fois un sourire, absolument pas gêné pour un sou. Elle les aida à mettre leurs affaires dans le coffre de l'audi R8 noire dans laquelle elle se promenait et rabattu le siège conducteur pour les laisser aller derrière. Les joies des voitures avec seulement deux portières... Mais au moins, les filles ne pourraient pas s'enfuir ! Elles étaient installées à l'arrière, Saskia semblait observer attentivement autour d'elle la route qui défilait. Lia avait la même conduite que son frère, mais en un peu plus sportive. Cependant, elles arrivèrent bientôt dans un quartier que toutes les deux avaient vu au moins une fois. Il en allait de même pour la "bricole" qui attendait déjà sur le trottoir, en vêtements civils, une pochette de protection de vêtements opaque à la main. Des que Lia se fut garé, elle grimpa sur le siège passager et Lia démarra en trombe.
M - Bonjour les filles ! Je suis contente de vous voir au Japon !!
Y - Bonjour Misako, cela fait du bien de revenir dans le coin.
Saskia l'avait salué à son tour avant de se perdre un instant dans ses pensées. L'impatience commençait à réellement se graver sur les traits de son visage.
Y - J'ai dans la valise un cadeau pour toi de la part des enfants.
M - Oh c'est adorable !!
Elle adressa un sourire à la japonaise, qui était littéralement la belle-mère idéale.
Y - Comment se porte l'association ?
M - Très bien à vrai dire ! Je suis en train de former ma future remplaçante à l'okiya et le fait qu'elle prenne de plus en plus de responsabilités me dégage beaucoup de temps pour l'asso. C'est très agréable ! Et comment vont les enfants ?
Y - Ils vont très bien, Sora grandit beaucoup trop vite à mon gout. Il commence à affirmer son caractère, confirmant ainsi que je suis bien sa mère hélas, dit-elle en soupirant légèrement malgré son sourire. Et Io s'adapte plutôt bien, elle est toujours passionnée par le stylisme.
S - Et elle s'en sort pas trop mal.
M - Oh ! Tant mieux alors !
Elle s'était attaché mais retournée sur son siège pour pouvoir voir les deux femmes à l'arrière et parler plus facilement à sa belle fille.
M - J'espère pouvoir bientôt venir au Haras... Ils me manquent un peu parfois !
Y - Ils seront ravis de te voir passer quelques vacances au Haras, et moi aussi ceci dit !
Elle avait dit cela avec une légère grimace, alors que Lia prenait un virage serré avant d'accélérer très franchement. Elle semblait s'amuser comme une folle au volant ! Yennefer s'accrocha plus fortement au siège, la vitesse n'était vraiment pas une chose qu'elle appréciait, ni la conduite sportive. Un juron s'échappa de ses lèvres sous la légère inquiétude.
Y - Tous des tarés du volant dans cette famille ! Je vous jure que si vous apprenez cette conduite à Sora ou Io, je vous coupes les mains ou les pieds ! Tu mettras ainsi en garde ton frère !
La polonaise ferma les yeux, sachant qu'ainsi le trajet serait plus supportable. Et elle savait bien que sa menace ne ferait nullement peur à la japonaise, ni même à son charmant époux. Lia sourit, et ignora joliment la menace.
L - On est juste en temps ! Mais ne t'en fais pas, on est bientôt arrivé !
Misako jeta un bref regard à sa fille avant de revenir sur Yen avec un léger avec une grimace équivoque.
M - Et quand est-ce que vous nous faites le troisième ? J'ai hâte d'être grand-mère à nouveau ! Et je crois que Lia a fait une croix sur cette idée...
L - Excatement ! Je préfère avoir des neveux et nièces !
Y - On n'a pas encore abordé le sujet du troisième, mais parfois je me demande si deux tornades ne suffisent pas, dit-elle amusée.
M - Je comprends... Mais se serait dommage !
Elle leva brièvement la tête dans un sourire avant de reposé les yeux sur la route et ralentir pour s'arrêter à un feu rouge, plus en douceur...
L - J'espère que t'as pas oublié ta carte Yen ! Sinon on sera enfermée dehors...
Y - Kwai m'a bien précisé que je devais prendre ma carte, il me l'avait même posé en évidence à l'appartement. Heureusement qu'il pense à tout cet homme !
S - La surprise se trouve à l'appartement ?
Yennefer ne put s'empêcher de sourire à la question de sa meilleure amie, celle-ci comptait bien avoir quelques indices. Sauf qu'elle ne connaissait pas encore très bien Lia, et il y avait peu d'espoir qu'elle lâche la moindre information. Lia redémarra en douceur avant d'accélérer un peu plus sèchement et s'engager dans la rue du coréen. A la question de Saskia, les deux femmes à l'avant eurent le même sourire malicieux et échangèrent un regard. Malgré tout, ce fut Lia qui répondit.
L - Tu pense bien que non ! Kwaïgon n'accepterait jamais de laisser son appartement à Calum en pâture ! C'est une idée qui ne l'effleurerait même pas !
M - Je pense que si vous avez eu accès à l'île c'était que vraiment il avait besoin de ne plus vous avoir dans les pattes ni l'un ni l'autre ! Et pour avoir fait les cartons de Calum avec lui, c'était effectivement la chose à faire...
Misako eut un sourire chaleureux alors que Lia stoppait la voiture devant la grande porte du parking souterrain de l'imeuble. Elle tendit la main vers Yen pour avoir la carte, qui était également le sésame pour entrer dans le parking. Elle alla se garer à côté de la Nissan du coréen, ce qui signifiait qu'il était là. Une bonne chose selon Lia : elle n'aurait plus à répondre aux questions de Saskia. Une fois les valises déchargées et tout le monde entassé dans l'ascenseur, Lia se fit une joie d'appuyer sur le bouton menant à l'appartement des Ono, un sourire malin flottant toujours sur ses lèvres. Quand les portes glissèrent sur l'appartement, Kwaïgon était effectivement là, son téléphone collé à l'oreille, un sourire sur les lèvres. Quand il croisa le regard de Lia, son sourire s'agrandit, alors qu'il passait d'une femme à l'autre. Il termina rapidement sa conversation sans se départir de son sourire et s'approcha de sa femme de son pas félin si caractéristique. Il déposa son téléphone à peine raccroché sur la console de l'entrée pour venir capturé les lèvres de la jeune femme.
L - Bonjour à toi ausi frangin !
Le coréen croisa le regard de Yen, malicieux, un de ces regards qu'elle seule pouvait comprendre, avant de le glisser sur Lia, amusé.
K - Genre ! Je t'ai vu il y a à peine une heure ! Fais style.
Misako en sourit et tendit à Kwaïgon la pochette à vêtement qu'elle avait remonté. Le coréen la prit et l'accrocha à un porte manteau, se penchant ensuite pour faire une bise à Saskia.
K - Salut Kia ! Calum n'est pas ici ! Tu ne le verras que ce soir. En attendant, tu resteras ici. Vous voulez boire quelque chose ?
L - Rah oui ! Je veux !
M - Je vais faire du thé.
Le coréen remercia d'un regard sa mère et les deux filles se dirigèrent vers la cuisine d'un air joyeux, laissant les trois cavaliers entre eux...
S - Ce n'est même pas envisageable d'imaginer avoir le moindre indice sur la surprise qu'il est en train de préparer en ce moment. Je vais avoir besoin d'un verre, tu dois bien avoir quelque chose d'alcoolisé dans les parages !
Sans attendre la moindre réponse du coréen, l'américaine s'élança dans la cuisine. Yennefer ne put s'empêcher de sourire avec amusement, avant de venir embrasser chastement son mari. Le coréen ne put s'empêcher un large sourire en regardant Saskia s'éloigner. Il ne prit pas la peine de répondre, et reposa vite son attention sur sa femme, profitant du baiser pour glisser ses mains sur ses hanches, et la garder ainsi près de lui.
Y - Elle commence à ronger son frein, c'est rare de la voir ainsi. Calum pourrait même faire une surprise ratée qu'elle serait aux anges.
Son regard se fit un brin plus malicieux avant de murmurer doucement.
Y - Et moi, j'ai le droit de savoir ?
Le coréen se mordit la lèvre, indécis, et jeta un regard derrière lui. Avec tout le bruit que faisait les filles, Saskia n'entendrait rien s'il le lui glissait à l'oreille... Il se pencha, les mains en coupe autour d'une oreille de la polonaise, pour murmurer doucement.
K - Reste impassible si tu peux... Il lui offre son premier vernissage. Il peaufine les derniers détails à la galerie avec Ayumi... Je lui prête le lieu pour l'occasion...
Y - Oh putain... Lâcha-t-elle avant de se mordre les lèvres pour s'obliger à se taire.
Calum était en train de préparer une surprise qui allait réellement rendre sa meilleure amie en larmes. Elle avait hâte d'assister à ça, et elle allait devoir faire attention pour en effet tenter de rester impassible. Il se redressa, tout sourire, reposant les mains sur les hanches de Yen, l'attirant contre lui, demandant toujours aussi bas, malicieux.
K - T'as ramené la robe de soirée rouge alors ?
Un léger rire s'échappa de ses lèvres à la question de son époux, notant la note malicieuse qui s'y était glissé à l'intérieur.
Y - Je comprends mieux pourquoi la penderie était ouverte, et précisement sur cette robe-là.
K - J'avoue, c'était pas très subtil...
Elle captura ses lèvres dans un baiser légèrement mordant auquel il répondit, avant de rajouter.
Y - Monsieur Ono aurait-il un coup de coeur pour cette robe-là ?
K - Oh que oui !
Il hocha de la tête, un peu comme Sora pourrait le faire face à son dessert préféré, et tourna la tête à contre coeur face à Lia qui les interpellait dans son dos.
L - La fabrication des bébés c'est à l'étage ! Vous voulez boire quoi les amoureux ?
K - Je vais rester au thé, je fais Sam ce soir...
L - Elle a cinq places ta Nissan ? Je ne savais pas !
K - Ben non, tu prendras un taxi !
L - Je m'en doutais !
Elle eu un sourire amusé et retourna à ses verres. Pour sa part, elle partageait l'envie de Saskia de prendre quelque chose d'alcoolisé, et elle vidait de façon méthodique la réserve de bouteille de Kwaïgon pour faire l'inventaire de ce qu'il avait. Le coréen prit doucement la main de Yen pour l'entraîner jusqu'au coin salle à manger et s'installer avec Misako.
K - Vous pensez avoir besoin de combien de temps pour vous préparer ? A peut près...
Il savait que s'il ne demandait qu'à Yen, la réponse serait bien différente de celle de Saskia ou même Lia... Il y avait au moins un point positif dans tout cela : Lia et Saskia devrait bien s'entendre point de vue maquillage et préparation ! Elles étaient de la même trempe... Saskia posa son regard sur le coréen, terminant de déguster le rosé qu'elle avait trouvé un frigo.
S - Combien de temps peut-on avoir pour se préparer ?
Yennefer se pinça légèrement les lèvres, si elle pouvait facilement se préparer en dix minutes, ce n'était pas le cas pour sa meilleure amie. Elle pouvait s'enfermer pendant des heures, poussant souvent la polonaise à partir la première. Le coréen haussa doucement des épaules.
K - A peu près autant que tu veux en fait. On a une fourchette d'une demi heure comme rendez vous donc d'ici à vingt heures ou vingt heures trente... Au choix.
Saskia trempa un instant ses lèvres dans son verre, réflechissant aux prochaines heures.
S - Vingt heures trente, histoire d'être sûre d'avoir le temps.
Yennefer manqua de s'étouffer avec sa gorgée de thé que venait de lui donner Misako, malgré qu'elle connaissait sa meilleure amie, celle-ci arrivait toujours à la surprendre.
Y - Il n'est que 16h ! Ne me dit pas que tu vas commencer à te préparer maintenant.
S - Je dois faire un masque pour le visage, et aussi pour mes cheveux. Je vais en profiter pour m'épiler....
Y - Oula c'est bon j'ai compris l'idée !
La polonaise avait levé les yeux au ciel, évitant de dire le fond de ses pensées. Elle ne pouvait pas changer Saskia sur ce point-là...
S - Vous avez une baignoire ?
Y - Oui, tu peux utiliser la salle de bain à côté de la chambre d'ami.
S - Parfait !
Saskia attrapa sa valise avant de se diriger vers la salle de bain en question, son verre de rosé dans l'eau main. Yennefer poussa un soupir avant de marmonner.
Y - Je plains Calum parfois... Il ne doit pas souvent avoir accès à la salle de bain avec elle. Mais surtout, il a interet à être patient... C'est pas normal de mettre autant d'heures pour se préparer, ou alors je ne suis finalement pas une vraie femme...
L - Je pense que je vais pas tarder à aller me préparer aussi ! Mais j'avoue que je vais attendre un petit peu encore...
M - Je me préparerais en même temps que toi Yen. Je pense qu'on mettra sensiblement le même temps...
L - Tu pourrais la coiffer !
Lia dis cela d'un naturel et d'un enthousiasme qui déconcertèrent le coréen. Il regarda Yen malgré tout, attendant tout autant sa réponse que Lia et Misako... Yennefer lança un regard à Misako, si la proposition avait été de Lia elle-même, elle aurait probablement refusée. Elle s'était déjà retrouvée sous les doigts de Saskia, et l'unique expérience lui avait largement suffit. Elle aimait la simplicité.
Y - Quelque chose de simple...
Depuis, elle était méfiante. Mais elle devrait pas risquer grand chose avec Misako. La japonaise sourit, se voulant rassurante.
M - Ne t'en fais pas, je ne sais pas faire compliqué !
K - Cool ! Ceci dit Yen, avant de se lancer dans les préparatifs, je te propose une petite sieste pour te remettre du voyage ! Et pour être en forme pour ce soir.
M - C'est une bonne idée ! Je crois que je vais m'installer dans un de ces très moelleux fauteuil que tu as là avec un de tes chouettes livres !
L - Et moi je vais bosser un peu avant d'aller me préparer !
Le coréen sourit face à l'amusement de sa soeur et prit une gorgée de son thé, que Misako avait distribué. Avant toute chose en tout cas, il comptait bien finir son thé !
Y - Comment dire non à une sieste... Surtout après autant d'heures de vol avec la curiosité et l'excitation permanente de Saskia.
Elle exagerait un peu, car elle était arrivé à s'assoupir quelques heures dans l'avion. Cependant, elle aimait beaucoup trop dormir pour refuser la proposition, surtout en compagnie de son époux. Elle prit le temps de terminer son thé sans se presser, car celui-ci était délicieux. Misako était très douée pour les préparer.
* * *
Le coréen attendait toutes les femmes dans le hall, faisant doucement les cent pas, les mains dans les poches de son smocking. Il avait la panoplie complète, avec le noeud papillon qu'il avait -un miracle!- réussi à nouer du premier coup. Il avait coiffé ses cheveux en arrière pour l'occasion et sorti l'une de ses belles montres. Lia descendit la première. Elle avait enfilé une robe verte en soie, assez près du corps, longue, qui lui allait à merveille. Elle avait un maquillage de soirée plutôt classique, réhaussé du même vert que sa robe. Elle prit de l'avance, descendant avant eux et prenant un taxi pour se rendre à la galerie. Ils avaient décidé qu'elle dormirait chez les Ono dans l'une des chambre d'ami, ainsi que Misako. Ca éviterait à tout le monde bien des tracas... Bien sûr, Saskia regagnerait l'appartement de Calum avec lui...
Misako ne tarda pas à apparaître à son tour, venant de l'aîle parentale. Elle portait une robe de soirée prune et avait lâché ses cheveux, ce que le coréen lui voyait rarement. Elle portait un maquillage léger, et avec ses escarpins, elle faisait la même taille que lui. Kwaïgon lui sourit en la voyant et elle lui rendit son sourire, en un peu plus malicieux.
M - La robe de ta femme est splendide !
K - Je sais. J'aime beaucoup celle là... Lia a prit de l'avance, elle est déjà parti.
M - Pas de soucis. Yen ne devrait plus tarder. Et pour Saskia, je ne sais pas du coup...
K - On verra bien, on est encore large.
M - En tout cas, ça te va très bien le smoking !
K - Merci...
Ils échangèrent à nouveau un sourire et guêtèrent les pas dans les escaliers... Yennefer apparut dans la pièce, posant rapidement son regard vers son mari. Il était des plus élégant dans ce smoking qui lui allait à la perfection. Elle devait bien avouer qu'il ne la laissait pas indifférente, et cela malgré le luxe de la tenue. Elle s'était vêtue de la fameuse robe rouge, et Misako s'était occupée à lui faire un très élégant chignon. Son maquillage était relativement simple, mais il accentuait parfaitement son regard. Sous le regard tournée vers elle, elle ne put s'empêcher de tourner sur elle-même avant de dire avec une certaine malice.
Y - Comment tu me trouves ?
Elle connaissait déjà la réponse, rien que son regard lui criait le fond de ses pensées. Dès que la jeune femme apparu, il ne la lâcha plus du regard, qui s'embrasa instantanément. Malgré un léger temps de silence qui n'était pas vraiment habituel chez lui, il finit par répondre.
K - Le chignon est très sympa ! dit-il avec une pointe d'amusement.
Misako lui donna une petite tape sur l'épaule par réflexe en émettant un petit bruit de bouche pour montrer son désaccord avant de reposer son attention sur Yen.
M - Tu es magnifique ! Cette robe te va à merveille !
Y - Merci Misako, je pense que mon mari aura le plaisir de tester le lit d'une des chambres d'amis ce soir, dit-elle en souriant.
Malgré ses mots, elle s'approcha du coréen pour venir déposer chastement un baiser sur sa joue, laissant ainsi une trace de son rouge à lèvres en guise de vengeance. Elle se doutait bien qu'il se moquait plus par jeu, et que cela restait bon enfant. Surtout qu'elle connaissait le pouvoir de sa robe sur lui. Des pas attirèrent soudainement son attention, et Saskia ne tarda pas à apparaitre à son tour. Un seul mot pouvait la décrire sublime. Elle vibrait de féminité, d'élégance et de charme. Et elle ne serait pas surprise d'apprendre que cette robe venait d'un des stylistes qu'elle connaissait, vu comment celle-ci semblait être faite uniquement pour elle.
Y - J'en connais un qui va fortement rougir en te voyant !
S - J'espère bien, et ce que j'ai en dessous risque de l'achever, dit-elle avec malice.
Y - Oh ça, j'en doute pas !
Elles échangèrent un regard complice, puis Yennefer se tourna vers le coréen en attrapant son sac au passage.
Y - Pile dans les temps, on peut y aller !
K - C'est parti alors !
Sans attendre, le coréen les entraîna au sous sol, pour qu'ils puissent prendre place dans la Nissan. Pour une fois, le coréen eut une conduite plus douce et lente que d'ordinaire et il prit soin de ne pas secouer ses passagères. Malgré tout, ils furent rapidement à la galerie, mais le coréen ne se gara pas devant. Il se gara sur le trottoir d'en face. Malgré la petitesse de la rue. La galerie, dont la façade entière était en verre, ne cachait pas grand chose de la foule qui se trouvait déjà à l'intérieur. De la musique s'échappait également par les portes ouvertes, accompagnant le brouhaha ambiant. Calum était sur leur trottoir, dans un smoking assez similaire à celui de Kwaïgon, et l'air passablement inquiet et anxieux. Le coréen laissa descendre tout le monde mais resta légèrement en retrait, observant la réaction de Saskia de loin, et s'en délectant d'avance...
L'américain s'approcha doucement de Saskia, un léger sourire sur les lèvres, les joues rosissantes.
C - Hey... Bonsoir...
Saskia ressentait une boule d'émotion qui se formait au creux de son estomac, elle avait vu la foule de personne qui se trouvaient dans la galerie. Elle était sortie très lentement du véhicule, comme si elle cherche à gagner du temps pour retrouver ses esprits. Son attention se posa sur Calum qui s'approchait d'elle, elle ne tarda pas à combler la distance entre eux pour venir l'embrasser tendrement. Puis elle posa délicatement ses mains autour de son visage, se plongeant dans son regard avant de murmurer avec émotion.
S - Quelle folle surprise m'as-tu préparer là...
Elle l'embrassa de nouveau chastement avant de rajouter du bout des lèvres.
S - Je t'aime.
Calum rougit encore un peu plus, répondant timidement à ses baisers avant de prendre la parole d'une voix pas aussi assurée qu'il le voulait.
C - Moi aussi... Mais, tu ne sais même pas encore ce que je t'ai préparé ! Attends encore avant de me dire ça...
Il eut un sourire, prenant doucement l'une de ses mains dans la sienne. Il se tourna un petit peu vers la galerie
C - Ce soir, c'est toi qui expose. C'est ton vernissage... On a passé ces derniers jours avec Ayumi et Kwaïgon aussi un peu, à préparer la galerie pour ce soir...
L'américain retint légèrement son souffle avant d'expirer lentement. Peut-être qu'en voyant la galerie, elle s'en était douté, non ? Et que sa surprise en était moins une ? Les quelques secondes suivantes le lui dirait en tout cas... Elle avait vu la foule présente, elle avait entendu une légère musique s'échappait, mais elle ne s'était pas attendue au but premier de ce rassemblement. Elle s'était uniquement imaginée une fête, dans un lieu attypique. Son regard s'était braqué vers la galerie avant de revenir vers Calum. Son regard commençait à s'humidifier de larmes face à la surprise.
S - Mon vernissage...
Elle s'immobilisa quelques instants, cherchant à retrouver son souffle avant de reprendre doucement.
S - Cela fait... combien de temps que tu prévois ça ? Et je me suis rendue compte de rien...
Calum sourit, se détendant un petit peu pour le coup. Il prit une légère inspiration avant de répondre.
C - Depuis quelques mois, le temps de prévenir aussi tes proches, sélectionner les photos en douce et les faire imprimer en plus ou moins grand... Et il fallait attendre aussi que l'expo actuelle se termine et que la galerie soit repeinte et redécorée en fonction... Bref... Quelques mois...
Il fit une légère pause avant de reprendre. Misako s'éclipsa discrètement, traversant la rue pour rejoindre la galerie. Le coréen en revanche préférait rester là encore un peu, serrant la main de Yen en se faisant le plus discret possible.
C - J'aurais préféré qu'on soit plus proche de ton anniversaire mais...
Il haussa des épaules en pinçant les lèvres. Il n'avait malheureusement pas eu le choix, même s'il n'était pas trop mécontent de la date. La rue dans laquelle se trouvait la galerie était parcouru de sakura qui fleurissait et c'était parfait ceci dit... Elle se tourna vers l'Américain pour venir nouer ses bras autour de son cou, plongeant la tête dans son creux en laissant l'émotion coulait doucement sur ses joues.
S - Merci... C'est parfait... Qu'est-ce que je t'aime...
Elle se redressa pour venir capturer de nouveau ses lèvres avec tendresse. Puis elle accepta le mouchoir tendu par Yennefer, dont un sourire était gravé sur ses lèvres. Saskia s'essuya les yeux, faisant attention à son maquillage. Puis elle glissa l'une de ses mains dans celle de son fiancé. Sa joie brillait dans son regard, elle rayonnait de bonheur.
S - Alors visiter ça !
C - Oui !
Kwaïgon et Yen prirent les devants, Calum et Saskia étant sensé entrer les derniers. Le coréen se dépécha d'entraîner Yen dans la galerie, laissant Calum prendre un peu plus de temps. Quand Calum et Saskia entrèrent, Lia, qui avait prit le micro, annonça leur arrivée avec un sourire et le regard pétillant.
L - Mesdames et Messieurs, j'ai le plaisir de vous présenter notre artiste, Saskia Leyer !
Une salve d'applaudissement envahit la salle alors que tous les regards se tournaient vers Saskia. Calum lui lâcha la main pour se joindre aux applaudissements, se mettant un peu en retrait de la demoiselle. Tout les hommes présents étaient en smoking, leur mouchoir de poche assorti à la tenue de leur compagne : consigne de Calum. Un buffet se tenait dans un coin et Ayumi était équipé d'un cahier destiné à prendre en note les achats de la soirée. Une pianiste et une harpiste se trouvait dans un autre coin de la salle, proche de la grande baie vitrée de la façade. Parmis les invités, il y avait quelques personnalités du coin, de riches investisseurs, mais aussi des connaissances et des proches de Saskia, que Calum avait eu toute les peines du monde à rassembler au Japon... Il y avait même les parents de la jeune femme...
Bien qu'elle était habituée à la foule lors des défilés de mode qu'elle faisait de temps en temps, ou des conférences qu'elle pouvait faire. À cet instant, elle sentait de nouveau l'émotion l'envahir. Elle était émue de croiser le regard de proche, agréablement surprise de la présence pour certains. Calum s'était donné du mal à préparer ce vernissage. Son regard croisa soudainement celui de sa mère avant de glisser vers son père, elle n'arrive pas à savoir si elle était heureuse de leur présence. Cela dépendrait probablement du comportement de sa mère. Saskia se dirigea vers Lia afin de recupérer le micro en lui adressant un sourire de remerciement.
S - Merci à tous d'être venu ce soir pour ce vernissage qui est une belle surprise que mon fiancé m'a préparée. Je vous souhaite de passer une bonne soirée, et j'espère que mes clichés seront vous plaire.
Elle rendit le micro sous la seconde vague d'applaudissement, puis elle se dirigea rapidement vers Calum.
S - Je suis curieuse de voir comment est organisée l'exposition.
C - Viens, je t'emmène faire visiter.
Le jeune homme sourit et prend le bras de sa fiancée, l'entraînant sagement à travers les salles ouvertes de la galerie. Il y avait du monde partout mais ils arrivaient tout de même à déambuler dans les différents espaces sans trop de problème. Les clichés n'avaient pas été rassemblé par thème mais par couleur dominante, les peintures des salles s'accordant avec les clichés exposés. Un choix qu'avait fait Ayumi, arguant qu'ainsi, les gens se représenteraient mieux les clichés chez eux, selon les couleurs dominantes qu'ils avaient sur leurs murs et leurs mobiliers. Calum n'avait pas discuté ce choix, elle s'y connaissait mieux que lui. Elle avait également fait un peu de tri dans tout les clichés qu'il lui avait envoyé et elle avait décidé de concours avec Kwaïgon, ceux qui seraient imprimé en grand, et ceux qui seraient plus petits.
Pendant qu'il déambulaient, Calum expliqua tout cela à Saskia, s'excusant parfois, étant plus enthousiaste à d'autres moments, quand les choix lui était revenu. Mais il devait bien avoué qu'il s'était plutôt occupé des clichés eux-même et des invitations -et de contacter tous les monde- que du reste... Et s'il avait essayé de s'occuper du buffet et de la musique, il avait écoué sur cette partie, Kwaïgon lui trouvant au pied levé tous les éléments manquants. Il aurait également pu tout faire faire de loin et prendre le même vol que Saskia, mais il avait préféré partir avant et s'assurer que tout fonctionnerait bien et serait prêt à temps sur place... Il ne savait pas très bien s'il avait bien fait ou pas au final mais, le résultat était là, et c'est tout ce qui comptait.
Une fois revenu à leur point de départ, il attrapa deux coupes de champagne qui passaient sur un plateau et en tendit une à Saskia, trinquant doucement avec elle.
C - A toi ! Joyeux Anniversaire mon amour...
Il se sentit rougir rien qu'à ses paroles, mais tant pis ! Cette soirée était la sienne et ce n'est pas quelques joues rosissante qui allait lui gâcher son vernissage... Elle déposa chastement un baiser sur sa joue avant de murmurer avec tendresse.
S - Merci pour ce magnifique cadeau.
C - Avec grand plaisir...
Elle trempa ses lèvres dans son verre de champagne, appréciant son goût. Elle était sur le point de rajouter quelque chose quand son attention se posa sur une silhouette familière.
S - Je crois que tu vas avoir la malchance de rencontrer ma mère...
Un soupir s'échappa de ses lèvres, elle aurait bien aimé repousser cette rencontre. Elle n'avait pas honte de Calum, c'était plutôt l'inverse. Sa relation avec sa mère a toujours été compliqué.
M - Tu nous présentes ?
La sonorité de sa question ressemblait plus à un ordre assez bourgeois. Sa mère a grandi dans le luxe et l'argent, elle n'a jamais cherché à cacher son style de vie. On ne pouvait donc pas lui reprocher sa franchise, même si son comportement pouvait être agaçant pour certains.
S - Ma mère, Meredith. Je te présente Calum, mon fiancé.
Le regard de sa mère glissa vers le jeune homme, l'observant avec une grande attention. Saskia savait parfaitement que sa mère était en train de noter tous les défauts qu'elle pouvait remarquer chez lui. Et ses lèvres pincées confirmèrent rapidement ses pensées.
M - Vous êtes américain. Que faites-vous dans la vie ?
Calum eut un sourire à la fois amusé et déconcerté. Mais sa timidité habituelle avait déserté ses traits. Pour une fois il présentait un visage que Saskia ne connaissait que peu : celui du leader qu'il avait été. Est-ce ce lieu qui lui donnait cette force ? Est-ce le regard du coréen, au dessus de l'épaule de Meredith, et son faible hochement de tête sec qui lui permit de se mettre dans cette peau là ? Il n'en savait rien, mais la réponse à la question de la mère de Saskia lui vient tout naturellement et il répondit avec le sourire. Un peu jaune certes, mais c'était un sourire quand même.
C - Je suis en pleine reconversion. Je suis encore un peu en formation pour être coach d'élevage au Haras mais... Avant cela j'étais à la tête d'un groupe de mercenaire... Que j'entraînais et formais... Ici même au Japon.
Il fit une pause, tournant la tête vers Saskia. Ce n'était certainement pas la réponse attendue mais quitte à ce que sa belle mère ne l'apprécie pas, autant jouer le jeu jusqu'au bout et lui donner de bonnes raisons ! Ca lui éviterait les fêtes de noël sans âme, à lui, mais aussi à Saskia.
C - Et vous ? Que faites vous à part du bénévolat pour occuper vos journée ?
Le ton doucereux qu'il avait prit ne plairait guère non plus mais qu'importe... S'il fallait qu'il se dresse ensuite entre la Meredith et Saskia pour défendre les intérêts de sa fiancée, il y était prêt... Saskia eut beaucoup de mal à se retenir de rire sous le regard noir que sa mère lui lançait. Les reproches étaient nombreux dans son regard, mais aussi légèrement scandalisée d'apprendre le passé sombre de son fiancé. Sa mère n'était pas un ange, mais elle faisait attention à son image, à son prestige.
M - Tu vas le laisser me parler ainsi ! Tu te rends compte que tu t'es fiancé avec un ancien mercenaire ! Sais-tu si au moins ces mains ne sont pas tachées de sang... Tu es à ce point désespérée pour te jeter sur le premier vaurien qui passe !
Elle aurait dû se douter que cette rencontre se passerait ainsi, sa mère n'a pas la langue dans sa poche, particulièrement quand elle se sent agressée d'une certaine manière. Et là, le choix de Saskia à aimer Calum mettait à mal son prestige.
S - Arrête donc d'être ridicule, et peut-être qu'il ne te parlerait plus poliment. Tu ne le respectes pas, il ne te respecte pas. C'est pourtant une règle que tu aimerais particulièrement me répéter quand j'étais petite.
Saskia prit une pause, avant de reprendre sur un ton plus autoritaire et agressive.
S - J'accepte toutes les remarques que tu peux me faire, tous les reproches sur mes choix, sur ma vie, sur moi-même. Mais je n'accepte pas que tu insultes mon fiancé de cette manière. Tu ne le connais pas, et je sais que tu ne chercheras même pas à le connaître réellement. Donc tu n'as pas le droit de le critiquer ainsi.
Sur ses mots, elle attrapa la main de Calum pour l'inciter à la suivre. Elle écourtait toujours les rencontres avec sa mère, car elle savait parfaitement qu'il n'y avait rien à tirer. Meredith était trop ancré dans sa vision de la vie, elle ne changera jamais.
Un peu à l'écart, Saskia enroula ses bras autour du cou de Calum afin de se blottir contre lui. Le jeune homme referma ses bras autour d'elle, souriant malgré tout.
S - Ma mère est insupportable... Je suis désolée.
C - Oh ne t'en fais pas ! J'en ai connu plein des gens comme ça ! Ce n'est pas la première et ça ne sera pas la dernière ! Mais tu n'as pas à t'excuser... Déjà, tu n'es pas devenu comme elle, et c'est un sacré grand pas !
Combien de gens ayant grandi dans sa situation étaient devenu comme leurs parents ? Il ne les comptait plus. Mais le monde était ainsi fait ! Il fallait un peu de tout pour qu'il tourne bien... Le jeune homme resta un moment les bras autour de Saskia avant de finalement la relâcher, volant un baiser au coin de ses lèvres avant de lui sourire franchement, son regard croisant le sien.
C - Alors dis moi, que vas-tu faire des gains de ce soir ? Tu as une petite idée déjà ?
Après tout, tout ce qui serait vendu serait pour elle, elle pourrait en faire ce qu'elle voudrait, ce ne serait certainement pas lui qui déciderait ! Elle lança un regard autour d'elle, s'arrêtant un instant sur l'un des clichés qui se trouvait sur le mur en face d'eux.
S - Probablement reverser une partie à l'association, j'aimerais bien rénover certains bâtiments du refuge. Et voir peut-être pour l'achat de nouveaux champs. Si non, je mettrais une partie pour l'élevage pour de futurs achats.
Elle trouverait toujours comment utiliser les gains de cette vente dans ses différents projets. Cependant, cela lui semblait assez secondaire, elle était déjà très heureuse d'avoir la chance d'exposer ses oeuvres. Elle ne s'était pas imaginé un jour que cela puisse être possible.
S - L'exposition va durer combien de temps ?
C - On est parti sur un mois mais ça va dépendre de la vitesse de vente... Ayumi est plutôt confiante ! Mais je crois qu'elle l'est tout le temps en fait...
Il haussa des épaules, ne sachant pas trop quoi ajouter de plus à part...
C - Tu pourrais exposer à nouveau un peu plus tard ? Si tu entres dans les pannel d'artistes de la galerie ça peut être sympa non ?
Il fallait convaincre Ayumi et Kwaïgon mais ça, ça ne devrait pas être trop compliqué... Elle posa tendrement l'une de ses mains contre la joue de l'Américain, sous l'émotion de la soirée elle ne pouvait pas s'empêcher d'être tactile avec elle. Elle voulait être certaine de lui montrer à quel point son cadeau lui faisait plaisir.
S - Il va falloir que je me penche sur les prochains cliches alors, dit-elle en souriant.
C - Oh oui !
Son sourire se figea légèrement avant de s'aggrandir alors que son père s'approchait d'eux, il tendit une main poliment en direction de Calum. L'américain serra la main tendu avec la même chaleur, un sourire sur le visage. Cette fois, il était plus détendu, et cela se voyait.
Ch - Je suis le père de Saskia, Christopher. Je suis ravi de faire enfin votre connaissance.
C - Enchanté également !
Son père jeta un bref regard vers sa fille avant de rajouter doucement.
Ch - Excusez le comportement de ma femme, elle a beaucoup de mal à sortir du confort de son éducation. Ma fille m'a parlé un peu de vous, et je dois dire que je ne peux que la croire quand elle affirme que vous êtes un homme incroyable et qui la rend extrêmement heureuse. Ce vernissage est magnifique. Tu as beaucoup de talent, dit-il en se tournant vers Saskia.
S - Merci Papa, il faut dire que les modèles m'ont bien aidé !
Ch - Comment se passe votre reconversion dans le milieu du cheval ? J'ai baigné dedans depuis ma plus tendre enfance, et je l'ai transmis à Saskia.
C - Et bien pour l'instant cela se passe plutôt bien je crois... C'est radicalement différent de ce que j'ai connu jusque là mais en même temps... Pas tant que ça ! Le fond est différent mais dans la forme, en ce qui concerne la gestion, c'est la même chose. Donc je ne suis pas trop perdu !
Il fit une légère pause, souriant, jetant un regard à Saskia avant de poursuivre.
C - Après, pour ce qui est de l'équitation en tant que telle, j'ai encore pas mal de progrès à faire dans ce domaine là par contre... Je ne peux pas dire que c'est une passion mais.. C'est plutôt agréable de travailler au contact d'animaux tous les jours. C'est tout de même nettement moins stressant que ce que j'ai connu jusque là !
Encore une fois il sourit, passant une main légère dans le dos de Saskia. Il commençait doucement à trouver ses marques au Haras, même si ce n'était toujours pas si facile tout les jours, malgré les longs mois qu'il avait passé là bas désormais. Après avoir passé plus de vingt ans dans le même univers, il n'était pas facile pour lui d'en changer. Il avait toujours eu besoin de beaucoup de temps pour se faire à une idée ou un fait. Même si, au sein du clan, il avait connu des changements brutaux, il avait toujours du mal sur ce qui concernait son quotidien...
C - Que faites vous exactement dans le monde du cheval ?
Il avait posé sa question avec une curiosité sincère, bien plus que face à la mère de Saskia...
Ch - Je suis éleveur et entraineur de chevaux de course, principalement des galopeurs. Mais j'ai eu quelques chevaux de trot avec un beau palmarès. Et dans ma jeunesse j'ai été jockey pendant une année avant d'être rattrapé par la réalité. J'ai grandi bien trop vite, dit-il en souriant.
S - Tu n'as jamais été un bon jockey.
Son père éclata de rire sous la remarque de sa fille, avant de poursuivre avec le même ton joyeux.
Ch - Oui, je passais mon temps à observer les autres chevaux qu'à réellement me concentrer sur la course. Je préfère admirer les chevaux en étant à pied que sur la selle. Et depuis quelques années, je m'intéresse un peu au concours hippique.
S - Particulièrement pour les CCE car on peut retrouver des reformés de courses, dit-elle avec malice.
Ch - Je m'avoue coupable, j'ai une grande passion pour les purs-sang. Mais hélas ma fille préfère les gros modèles ou les miniatures.
C - C'est ce que j'ai constaté en effet !
Saskia se pencha légèrement vers Calum, malgré que son regard fixait son père avec amusement.
S - Ce qu'il ne te dit pas, c'est qu'il commence à bien apprécier mes miniatures sur pattes !
Ch - Ils ont un certain style, je ne peux pas nier. Je vais devoir aller retrouver ta mère, et tenter de modérer ses humeurs. Félicitations pour ton vernissage. Calum, j'espère qu'on aura l'occasion de se revoir.
C - Je l'espère également ! Bonne fin de soirée...
Saskia observa son père s'engouffrer dans la foule avant de reposer son attention sur son fiancé, un doux sourire au bord des lèvres.
S - Mon père avait hâte de te rencontrer.
C - Il est bien plus chaleureux que ta mère ! C'est presque à se demander ce qu'il lui trouve !
S - Il m'arrive de me poser aussi la question.
Il sourit, caressant une fois de plus son dos avant de reprendre doucement.
C - En tout cas, il plairait bien à Kwaïgon je pense, surtout pour son élevage de pur sang... Mais on va attendre un peu avant de les présenter, sinon on se fera très vite trucider par Yen quand Kwai décidera d'acheter tous les poulains de l'année !
S - J'y ai pensé quand j'ai entendu qu'il projettait créer un élevage de pur sang, tu aurais du voir le regard que Yen m'a lancé ce jour-là. Donc oui, elle nous trucidera si on les présente un jour, termina-t-elle en rigolant.
Il en rit doucement malgré le fait que c'était sûrement vrai. Ayumi se dirige vers eux, leur adressant un léger signe de la main avec un sourire rayonnant. Calum avait complètement oublié de présenter les deux femmes et il était peut-être temps !
C - Oh ! Saskia, je te présente Ayumi. C'est elle qui tient la galerie...
La japonaise tendit une main chaleureuse à Saskia, sans se départir de son sourire, son cahier toujours serré contre elle.
A - Enchantée ! Je ne voulais pas vous dérangé, vous étiez assez souvent entouré de monde... J'ai préféré attendre le moment opportun...
S - Enchantée aussi de vous rencontrer.
Elle sourit encore un peu plus largement avant de demander avec une certaine appréhension.
A - L'exposition vous plaît ? C'est la première fois que je n'avais pas de préconisations de l'artiste pour les compositions... Nous avons fait au mieux...
Elle espérait sincèrement que se serait au goût de l'américaine...
S - L'exposition est parfaite, je n'aurais pas pu mieux faire même si j'avais été au courant de cette surprise. Et comme c'est la première fois que j'expose mes oeuvres, j'avoue ne pas savoir réellement comment cela peut s'organiser. Donc, je vous remercie pour vous être occuper de ça. Mais aussi d'avoir accepté que cela se déroule dans votre galerie.
A - Oh je ne suis pas la seule en cause mais... C'est avec plaisir !
Elle glissa un instant son regard autour d'elle, curieuse de voir ce que les gens pouvaient bien penser de ses cliches.
S - Justement, comme c'est la première fois que j'expose, et que vous avez l'habitude d'observer d'un oeil critique les oeuvres. Que pensez-vous sincèrement de mes photographies ?
Ayumi laissa son regard glisser un instant sur les clichés qui se trouvait le plus près avant de revenir sur la jeune femme. Calum écoutait sagement, observant lui aussi la salle avec une attention distraite...
A - Et bien, je trouve que certains clichés dégagent une grande émotion. Surtout les portraits prit à la dérobée. Il y a quelque chose dans le regard de ces gens que vous avez tout de suite su capté... C'est très poétique. Ce n'est pas forcément ce que l'on a l'habitude d'exposé mais c'est plaisant de voir quelque chose de nouveau ! Vous avez déjà penser à proposé vos photos à des magazines ou à faire des reportages ?
Encore une fois, la question était posée avec une sincère curiosité. La japonaise aimait bien en savoir un peu plus sur ses artistes, même si Calum lui en avait dit pas mal sur Saskia... C'était toujours intéressant d'avoir l'avis de l'artiste lui même également...
S - Non jamais, cela a toujours été un passe-temps. Un loisir, comme le dessin. Idéal pour se vider un peu la tête.
Elle pouvait passer des semaines sans ressentir le besoin de prendre son appareil photo, ou l'un de ses blocs-notes à dessin. Ce loisir n'avait jamais été régulier chez elle, il venait et partait selon ses envies.
S - Pour être honnête, je ne sais pas si j'arriverais à prendre de telles photos sous contrat. Beaucoup ont été prises au feeling, sans réellement que cela soit prévu réellement.
A - Je comprends...
Son regard glissa sur l'une des photos où étaient gravés deux vieux chevaux dans un pré, cette photographie avait été prise au refuge. Et en quelque sorte cette passion était venue de là, bien qu'au début elle prenait juste en photographie l'horreur humaine que pouvaient subir les animaux. Avec les années, elle avait commencé à prendre d'autres émotions plus joyeuses.
S - L'exposition semble plaire. Il y a toujours autant de monde à un vernissage ?
Ayumi lança un bref regard à la ronde avant de revenir sur la jeune femme, avec un sourire à la fois contrit et un peu fière aussi.
A - Oui et non... Disons que cela dépend de l'artiste mais, cela dépend aussi de la teneur des invitations... La grande majorité des personnalités qui sont ici ce soir ne le sont que pour se faire voir aux yeux des Ono, qui sont en plus présent tout les deux ce soir... C'est aussi en parti politique pour des événements de ce genre... Mais il y a un peu moins de monde que pour une vente aux enchères par exemple... Ou que... Lorsque les Ono ne sont pas là.
La japonaise pinça légèrement les lèvres en haussant des épaules, presque désolée. Calum cependant en rit un peu.
C - Ca, ça veut sûrement dire que Kwai se tape un bon bain de foule, et que Yen doit faire une tête de trente six kilomètre de long ! Elle doit tous nous maudire joyeusement dans sa tête !
A - J'avais cru comprendre qu'elle n'aimait pas trop les événements mondains avec la dernière fois...
Saskia adressa un regard complice à Calum, retenant son rire alors qu'elle cherchait du regard sa meilleure amie. Vu la foule qu'il y avait, il était fort à parier qu'elle ruminait silencieusement.
S - Tout ce qui touche à l'argent, au luxe, elle déteste ça. Elle a aussi un côté un peu sauvage, elle aime les gens mais de loin par moment. A la clinique, si elle peut éviter la corvée de l'accueil elle se défile avec joie.
Elle remarqua enfin la polonaise qui était au côté de son époux, elle avait un sourire en façade, bien que son regard s'illuminait de temps en temps lorsque le coréen lui chuchotait à l'oreille.
S - Comment se déroule exactement la vente ?
A - Et bien, avant que vous n'arriviez j'ai fait une annonce. Chaque personne souhaitant acquérir une oeuvre doit passer par moi. J'ai ici...
Elle montra son cahier, qu'elle décolla un peu d'elle.
A - Un registre pour enregistrer chaque vente... Un expert est passé un peu plus tôt dans la semaine pour estimer chaque cliché... Et Kwaïgon a jeté un oeil tout à l'heure pour revoir les prix. Je prends note de chaque acquéreur et après, je contacte leur comptable... Ou eux même plus tard dans la semaine pour finaliser la transaction.
Elle sourit, avant de consulter son registre.
A - Pour l'instant... Sur les trente deux clichés... Seize sont vendus ! Ce qui est plutôt pas mal ! Pas encore notre record mais c'est un bon début... On n'a pas tout exposé, j'ai gardé d'autre clichés en stock pour remplacé les vendus durant le mois d'exposition...
Elle referma son registre et releva ses lunettes sur son nez.
A - Je sais bien qu'il y aura moins de monde par la suite mais plusieurs de nos clients habituels sont là et si quelque chose leur plaît, ils n'hésiterons pas à faire passer le mot...
Elle sourit, plutôt enthousiaste. A vrai dire, mieux valait qu'elle le soit pour eux tous ! Saskia lança un regard à son fiancé, elle était surprise d'apprendre qu'il y avait autant de clichés de vendus, surtout en aussi peu de temps selon elle.
S - Je ne m'attendais pas à autant. Moi qui étais déjà ravie d'être juste en exposition.
Elle ne put se retenir bien longtemps, se penchant vers l'américain pour lui voler un tendre baiser avant de lui murmurer du bout des lèvres un merci. Ayumi sourit, ravie.
A - Le frère et la soeur Ono sont de très bons commerciaux dans ce genre d'événement ! Lia avait déjà vendu une demi douzaine de clichés avant votre arrivée. Et depuis Avec Kwai ils ont fait le reste. Ce n'est pas dur de vendre quand ils sont là...
Calum pinça légèrement les lèvres à cette remarque, soupirant doucement.
C - Et dire qu'à une époque j'aurais eu presque la même influence... Enfin... Oh ! Je crois qu'on a besoin de tes services Ayumi !
La jeune femme se retourna, pour sourire à un couple de japonais qui lui faisaient signe. Elle s'excusa auprès de Calum et Saskia avant de filer à leur rencontre, toujours très professionnelle... Calum fini par regarder Saskia avec un sourire légèrement contrit.
C - Bon... Je crois qu'il est temps de libéré Yen de ses obligations d'épouse et de la remplacer ! Prête pour le bain de foule ? Kwaïgon ne cesse de me lancer des regards depuis tout à l'heure...
Il était temps pour l'artiste de faire connaissance avec ses acheteurs ! Calum serait ravi de faire l'interprète si besoin. Enfin ravi... Tout dépendait du point de vue !
* * *
La soirée avait été des plus agréables, elle présenta beaucoup de ses connaissances à Calum et elle rencontra à son tour des personnalités proche du couple Ono. L'américain fut un traducteur des plus efficaces, bien que ces nombreuses discussions donnèrent envie à Saskia d'apprendre le japonais. Cependant, elle n'était pas mécontente de rentrer, de se retrouver seule avec son fiancé dans le calme de la nuit. Son regard observait la route défilés rapidement.
S - C'est presque plus épuisant qu'une conférence de plusieurs jours. Mais je crois que j'aimerais bien pouvoir refaire un vernissage de nouveau un jour, c'était beau de pouvoir admirer certains de mes cliches en taille presque réelle.
Elle se pencha vers lui, déposant pour la énième fois un chaste baiser rempli de tendresse.
S - J'ai de la chance de t'avoir... Encore merci pour ce cadeau.
Calum avait relevé les yeux de son téléphone pour l'écouté et répondre à son baiser, et un fin sourire se dessina sur ses lèvres à la remarque de la jeune femme. Lui aussi semblait épuisé.
C - C'était avec plaisir... Peut être que la prochaine fois tu pourras exposer ailleurs... La rumeur court que Kwai va ouvrir une seconde galerie à New York. Tu pourrais faire parti de la liste de lancement...
S - Il va falloir que j'y réflechisse en effet.
Il haussa des épaules. Ce n'était qu'une proposition, elle en ferait bien ce qu'elle voudrait ensuite.
C - Ayumi vient de m'envoyé un message... Presque tous les clichés ont été vendu... Certains par un acheteur non présent, via un courtier... Je ne sais pas qui c'est mais il a prit une dizaine de photos...
S - Je crois que je n'arrive pas encore à prendre conscience qu'on a réellement payé pour mes photos, marmonna-t-elle doucement.
C - Tu t'en rendras mieux compte quand Ayumi t'enverra ton chèque ! dit-il en souriant.
Un léger soupir s'échappa de ses lèvres, son regard se fronçant, légèrement soucieux. Il aimerait bien savoir qui était ce mystérieux acheteur, mais ce ne serait pas pour ce soir. Il se détendit un peu finalement, jetant un oeil par la fenêtre du taxi ; ils étaient presque arrivé.
C - En tout cas je suis content que la surprise t'ai plu ! Et je suis content aussi que la soirée soit terminé ! J'ai un côté un peu comme Yen pour ce genre de truc mais... En moins pire.
S - Tu ne semblais pas trop mal à l'aise face à la foule, au moins rien n'apparaissait sur ton visage contrairement à Yen, termina-t-elle en rigolant.
C - Je suis bon acteur quand je le veux bien... dit-il avec malice.
Il sourit, fronçant le nez, ce qui lui donnait un petit air enfantin. Il rangea son téléphone dans sa poche et sorti son porte feuille, prêt à sortir de quoi payer le taxi. Dès qu'ils furent devant son ancien chez lui, c'est ce qu'il fit, entraînant ensuite doucement Saskia dans l'appartement... Le vaste studio n'avait pas changé. Il était simplement un peu plus vide... En arrivant, il avait fait le ménage et rempli le frigo, mais à part cela, il était resté plutôt en bon état... Ce qui était rassurant à vrai dire. Il alluma l'éclairage de nuit, qui se composait d'une multitude de guirlandes à petites ampoules disséminé un peu partout dans l'appartement, tamisant le lieux de la plus douce des manières. Un éclairage qui n'agressait pas le regard quand on entrait... Mais guère suffisant pour vivre vraiment. Il alluma donc la cuisine, un plafonnier suspendu au bout d'une longue chaine, le toit étant assez haut, et se débarassa de sa veste de smocking, qu'il déposa avec précaution sur le dossier d'une chaise haute du bar - table à mange.
C - Fais comme chez toi ! Je sais que tu ne connais pas très bien les lieux mais... N'hésite pas à ouvrir tous les placards si tu as besoin de quelque chose...
Elle déposa son sac, enlevant son manteau qu'elle posa à son tour sur l'une des chaises. Elle observa les alentours, appréciant cet endroit qui a longtemps été la demeure principale de son fiancé. Elle sentait bien que la décoration, le style correspondait parfaitement à lui. Elle s'approcha doucement de lui, une lueur pétillante dans le regard.
S - Tu es affreusement élégant dans un smoking...
C - Merci... souffla-t-il dans un sourire.
Elle réclama ses lèvres avec tendresse, glissant une main des cheveux.
S - Et si... On montait se coucher... A moins que tu veux prendre en douche...
Il répondit au baiser, avec la même tendresse, enroulant ses mains autour d'elle. A sa dernière semi question, il soupira, réfléchissant un instant, avant de tranché doucement.
C - Je suis rincé ! Je pense qu'on peut directement aller se coucher... Douche demain matin...
Il réclama à nouveau ses lèvres, tendrement mais un peu plus chastement, avant de l'entraîner vers sa chambre. Le lit avait été grossièrement fait mais peu lui importait. Avec une légère maladresse, il dégrapha la robe de la jeune femme pour l'aider un peu, avant de tirer sur son noeud papillon pour le défaire. Il passa ensuite aux boutons de manchettes, se concentrant dessus pour ne pas les perdre par inadvertance. Il déposa ses précieux boutons et son noeud défait sur une commode, se tournant un instant vers la jeune femme avec un léger sourire aux lèvres.
C - Tu veux quel côté du lit ?
S - Le droit !
Elle sortit de sa valise, que le coréen s'était visiblement occupé à faire livrer à l'appartement de Calum, l'une de ses nuisettes à dentelles. Saskia nouait un grand amour pour la lingerie en tout genre. Elle l'enfila doucement avant d'aller regagner le lit pour s'y engouffrer à l'intérieur. Son regard brillait de malice. Elle attendit que son fiancé s'installa à son tour pour venir contre lui, posant sa tête contre son torse. Un soupir de contentement s'échappa de ses lèvres, alors qu'elle fermait les yeux. L'une de ses mains ne tarda pas à caresser très légèrement le ventre du jeune homme.
S - J'ai eu du mal à m'endormir sans toi ses derniers jours...
Elle marqua une pause, se redressant légèrement pour déposer un baiser dans son cou avant de reprendre.
S - Yen s'est bien foutu de ma gueule. Visiblement, j'avais des cernes le premier jour. Et Sora qui a compris plus ou moins les paroles de sa mère est allé chercher l'une de ses peluches en disant que je pouvais la prendre pour m'aider à m'endormir ce soir.
Calum ne put s'empêcher un sourire et un bref rire aux paroles de la jeune femme.
C - Il est adorable... Mais il doit en faire voir de toutes les couleurs à ses parents... J'imagine même pas ce que se sera en grandissant...
S - Il a finalement pris le mauvais côté de sa mère, dit-elle amusée.
Il eut un léger soupir malgré le sourire persistant à la pensée de Sora tendant l'une de ses peluches à Saskia. Il imaginait parfaitement bien la scène...
C - Et du coup, tu l'as gardé sa peluche ? demanda-t-il avec malice. Mais bon, tu devrais mieux dormir cette nuit...
S - Oui, j'ai comme consigne de la lui rendre à ton retour.
Il baissa les yeux pour lui adresser un sourire, déposant un léger baiser dans ses cheveux. Elle soupira de plaisir avant de se redresser pour capturer tendrement ses lèvres. Elle plongea son regard dans le sien, avant de poursuivre avec malice.
S - Je pense qu'en effet, je vais bien dormir cette nuit.
Elle l'embrassa de nouveau, puis reposa sa tête en se blottissant un peu plus contre lui. Elle aimait sentir la chaleur de son corps, mais aussi son odeur.
S - Et moi, est-ce que je t'ai manqué ? Demanda-t-elle avec malice.
C - Oui ! Après des mois et des mois passé avec toi au Haras c'était presque un peu déprimant de revenir ici le soir... J'ai revu du monde que je n'avais pas vu depuis longtemps mais... C'était pas pareil...
Il haussa doucement des épaules se déplaça légèrement pour pouvoir la prendre complètement dans ses bras, éteignant la lumière au passage. Il n'y avait plus que les lampadaires extérieurs qui diffusait une légère lueur orangé par le toit translucide. Malgré la fatigue il restait un peu pensif face à sa dernière déclaration... Il chassa cependant ses pensées et déposa un dernier baiser sur le front de la jeune femme. Dans un murmure et un sourire, il souhaita la bonne nuit à sa fiancée...
C - Bonne nuit mon amour...
S - Bonne nuit mon chéri...
Elle repensa à cette soirée, à l'émotion qu'elle avait ressenti face à cette surprise, mais surtout à l'amour qu'elle éprouvait pour cet homme qui se donnait bien du mal à trouver un simple cadeau d'anniversaire. Elle était chanceuse, et tellement heureuse de l'avoir dans sa vie. Et elle s'endormit rapidement, un sourire aux lèvres.
K - Salut Lum !
C - T'es en retard.
K - Ouai ça va moi aussi ! J'ai pu dormir dans l'avion, j'ai même pas vu passer les douze heures de vol que je viens de me taper !
L'américain ignora l'ironie dans le ton de son ami et accrocha une poche à costume à l'arrière de la voiture avant de grimper sur le siège passager. Des qu'il eut refermé, le coréen démarra en trombe. Il y eut un moment de silence avant que Calum ne demande un peu timidement.
C - Quand est ce que les filles arrivent ?
K - Dans trois heures... Si on n'a pas fini Lia ira les chercher.
C - Ok...
Le jeune homme se detendit un peu dans son siège, gardant le silence Kwaïgon tapotant son volant au rythme d'une chanson qu'il fredonnait, laissant Calum volontiers à ses pensées. Et il n'avait pas tord... Un peu moins d'un mois plus tôt il avait offert à Saskia deux billets pour le Japon et il lui réservait une surprise de taille sur place. Il était venu plus tôt pour sa part et avait appelé Kwaïgon à l'aide en voyant qu'il ne s'en sortait pas. Saskia et Yen arriveraient un peu plus tard... Mais leur marge de manœuvre était bien courte...
* * *
S - Je suis sûre que Kwaïgon t'a dit ce que Calum manigance avec ce séjour !
Yennefer sentait la curiosité dans la voix de sa meilleure amie, plus elles se rapprochaient de l'atterrissage plus elle tentait d'en savoir un peu plus. Au fond, elle pouvait parfaitement la comprendre, elle aurait été encore plus curieuse si les rôles avaient été inversés.
Y - Rien. Dois-je te rappeler qu'il peut être aussi têtu voir pire que moi ? Il m'a juste adressé son fameux sourire...
Elle aurait bien aimer savoir, peut-être qu'elle aurait eu plus de chance en interrogeant Calum lui-même. Mais celui-ci s'était rendu au Japon plusieurs jours avant, et elle n'était pas arrivée à le joindre au téléphone.
S - Est-ce que ce sourire est signe d'une bonne surprise ?
Y - Disons que cela dépend dans quel sens on prend la surprise... Généralement, il m'offre un cadeau exorbitant, dit-elle en soupirant légèrement.
S - Donc, cela signifie bien une belle surprise...
Saskia se plongea quelques instants dans ses pensées, son regard commençait à s'illuminer de bonheur, comme à chaque fois qu'elle pensait à l'américain.
S - Il reste combien d'heures ?
Y - Deux heures.
* * *
Kwaïgon se gara un peu sèchement devant la galerie et servi un immense sourire enchanté à Calum, qui avait du se retenir de ses mains pour ne pas manger le pare brise. L'américain ne put s'empêcher de lui jeter un regard noir.
K - Moi aussi je t'adore !
Sur ces paroles, Calum sorti de la voiture en marmonant dans sa barbe et le coréen le suivi. Ayumi, dans un joli tailleur gris perle ornementé d'une chemise rouge cerise, vint à leur rencontre avec un grand sourire. Kwaïgon lui fit une bise et Calum lui serra la main très brièvement, demandant anxieusement.
C - Alors ?
A - J'ai réussi à trouvé une pianiste.
C - Dieu merci ! Viens voir Kwai...
Le coréen suivit sagement, mains dans les poches, entrant dans sa galerie un peu comme un touriste. Elle était bien différente de ce qu'il avait vu la dernière fois, mais c'était pas si mal. Certains mur avaient été repeint pour donner l'impression de trompe l'œil qui s'accordaient très bien avec les photos qui étaient déjà exposées. Tous les tirages, imprimés en plus ou moins grands, étaient de Saskia. Se serait sa première exposition. Le coréen était invité en qualité d'hôte -après tout c'était sa galerie- mais il ne savait pas bien si Calum en était enchanté ou pas. Au vue du stress qu'il montrait, ce n'était pas certain...
K - Bon, dis moi tout...
C - C'est pour la petite salle derrière, je ne sais pas quoi faire... Et mon traiteur a eu un accident... Et on a plus de service de sécurité... Et...
K - Ok, ok... Stop. Donne moi ta check liste et je m'en occupe. En attendant, détends toi, tu vas finir par exploser !
Avec un sourire, le jeune homme attrapa une liste, son téléphone, et entama une longue liste de coup de fil qui sauverait leur soirée...
* * *
Leur avion venait d'atterrir, l'excitation de Saskia amusait grandement Yennefer. Elle aimait voir sa meilleure amie aussi débordante de vie, et la présence de Calum dans sa vie était l'une des plus belles choses qui lui étaient arrivées. Elles durent attendre avant de pouvoir récupérer leurs valises, même si elles avaient voyagé assez léger, du moins pour Yennefer. Saskia semblait avoir pu rentrer la totalité de sa penderie dans sa valise au vu de son poids.
Y - Bon... Visiblement, c'est Lia qui nous récupère.
Elle venait de recevoir un message du coréen, prenant le temps de lui répondre qu'elles étaient bien arrivées.
S - Je suppose qu'il ne t'a pas dit pourquoi.
Y - Exact, mais du coup cela confirme la grosse surprise !
Elles échangeaient un regard complice avant de se diriger vers la sortie afin de rejoindre le parking. Yennefer ne tarda pas à trouver Lia qui se trouvait un peu plus loin, elle fit signe à Saskia avant de se diriger vers la jeune femme.
Y - Salut, comment tu vas ?
L - Super bien et vous ? Pas trop fatiguées par le vol ?
S - Bien, et pour le moment je ne ressens pas la fatigue.
Y - Elle est trop excitée pour ça, dit-elle avec amusement.
L - Je n'en doute pas une seconde !
Lia leur servit un grand sourire enjoué dont elle avait le secret. Elle portait un pull fin assez ample orange clair, qu'elle avait rehaussé d'un trait de couleur du même orange sous son œil gauche, comme si elle avait tracé la ligne avec son doigt sur sa pommette. En bas elle avait fait plus simple, avec un legging noir en cuir et des escarpins tout simple. Ses cheveux semblaient toujours avoir la même longueur quelle que se soit la saison, garder en un carré asymétrique. Elle leur ouvrit le coffre, la voiture étant juste derrière elle.
L - Le grand manitou a dit : direct chez nous ! Mais je dois quand même passer prendre une bricole pour ce soir. Donc on va faire un petit détour. Ça ne vous embête pas ?
Y - Tiens, connait-il ce surnom ?
S - Cela lui correspond assez il faut dire. Et non, on peut faire un détour, je peux encore patienter. Mais peut-être que toi tu as des informations à fournir sur la surprise ?
L - Tu rigole ou quoi ? Bien sûr que j'en ai ! Mais je ne suis pas encore suicidaire ! Et de fait il ne connaît pas ce surnom, je ne l'utilise que dans son dos ! dit-elle avec le sourire.
À vrai dire, c'est elle qui conduisait alors elle ne leur laissait pas trop le choix.
L - Si vous pouviez monté toutes les deux derrière ça m'arrangerai, j'ai besoin de la place passager pour ma bricole.
Y - D'accord.
Encore une fois un sourire, absolument pas gêné pour un sou. Elle les aida à mettre leurs affaires dans le coffre de l'audi R8 noire dans laquelle elle se promenait et rabattu le siège conducteur pour les laisser aller derrière. Les joies des voitures avec seulement deux portières... Mais au moins, les filles ne pourraient pas s'enfuir ! Elles étaient installées à l'arrière, Saskia semblait observer attentivement autour d'elle la route qui défilait. Lia avait la même conduite que son frère, mais en un peu plus sportive. Cependant, elles arrivèrent bientôt dans un quartier que toutes les deux avaient vu au moins une fois. Il en allait de même pour la "bricole" qui attendait déjà sur le trottoir, en vêtements civils, une pochette de protection de vêtements opaque à la main. Des que Lia se fut garé, elle grimpa sur le siège passager et Lia démarra en trombe.
M - Bonjour les filles ! Je suis contente de vous voir au Japon !!
Y - Bonjour Misako, cela fait du bien de revenir dans le coin.
Saskia l'avait salué à son tour avant de se perdre un instant dans ses pensées. L'impatience commençait à réellement se graver sur les traits de son visage.
Y - J'ai dans la valise un cadeau pour toi de la part des enfants.
M - Oh c'est adorable !!
Elle adressa un sourire à la japonaise, qui était littéralement la belle-mère idéale.
Y - Comment se porte l'association ?
M - Très bien à vrai dire ! Je suis en train de former ma future remplaçante à l'okiya et le fait qu'elle prenne de plus en plus de responsabilités me dégage beaucoup de temps pour l'asso. C'est très agréable ! Et comment vont les enfants ?
Y - Ils vont très bien, Sora grandit beaucoup trop vite à mon gout. Il commence à affirmer son caractère, confirmant ainsi que je suis bien sa mère hélas, dit-elle en soupirant légèrement malgré son sourire. Et Io s'adapte plutôt bien, elle est toujours passionnée par le stylisme.
S - Et elle s'en sort pas trop mal.
M - Oh ! Tant mieux alors !
Elle s'était attaché mais retournée sur son siège pour pouvoir voir les deux femmes à l'arrière et parler plus facilement à sa belle fille.
M - J'espère pouvoir bientôt venir au Haras... Ils me manquent un peu parfois !
Y - Ils seront ravis de te voir passer quelques vacances au Haras, et moi aussi ceci dit !
Elle avait dit cela avec une légère grimace, alors que Lia prenait un virage serré avant d'accélérer très franchement. Elle semblait s'amuser comme une folle au volant ! Yennefer s'accrocha plus fortement au siège, la vitesse n'était vraiment pas une chose qu'elle appréciait, ni la conduite sportive. Un juron s'échappa de ses lèvres sous la légère inquiétude.
Y - Tous des tarés du volant dans cette famille ! Je vous jure que si vous apprenez cette conduite à Sora ou Io, je vous coupes les mains ou les pieds ! Tu mettras ainsi en garde ton frère !
La polonaise ferma les yeux, sachant qu'ainsi le trajet serait plus supportable. Et elle savait bien que sa menace ne ferait nullement peur à la japonaise, ni même à son charmant époux. Lia sourit, et ignora joliment la menace.
L - On est juste en temps ! Mais ne t'en fais pas, on est bientôt arrivé !
Misako jeta un bref regard à sa fille avant de revenir sur Yen avec un léger avec une grimace équivoque.
M - Et quand est-ce que vous nous faites le troisième ? J'ai hâte d'être grand-mère à nouveau ! Et je crois que Lia a fait une croix sur cette idée...
L - Excatement ! Je préfère avoir des neveux et nièces !
Y - On n'a pas encore abordé le sujet du troisième, mais parfois je me demande si deux tornades ne suffisent pas, dit-elle amusée.
M - Je comprends... Mais se serait dommage !
Elle leva brièvement la tête dans un sourire avant de reposé les yeux sur la route et ralentir pour s'arrêter à un feu rouge, plus en douceur...
L - J'espère que t'as pas oublié ta carte Yen ! Sinon on sera enfermée dehors...
Y - Kwai m'a bien précisé que je devais prendre ma carte, il me l'avait même posé en évidence à l'appartement. Heureusement qu'il pense à tout cet homme !
S - La surprise se trouve à l'appartement ?
Yennefer ne put s'empêcher de sourire à la question de sa meilleure amie, celle-ci comptait bien avoir quelques indices. Sauf qu'elle ne connaissait pas encore très bien Lia, et il y avait peu d'espoir qu'elle lâche la moindre information. Lia redémarra en douceur avant d'accélérer un peu plus sèchement et s'engager dans la rue du coréen. A la question de Saskia, les deux femmes à l'avant eurent le même sourire malicieux et échangèrent un regard. Malgré tout, ce fut Lia qui répondit.
L - Tu pense bien que non ! Kwaïgon n'accepterait jamais de laisser son appartement à Calum en pâture ! C'est une idée qui ne l'effleurerait même pas !
M - Je pense que si vous avez eu accès à l'île c'était que vraiment il avait besoin de ne plus vous avoir dans les pattes ni l'un ni l'autre ! Et pour avoir fait les cartons de Calum avec lui, c'était effectivement la chose à faire...
Misako eut un sourire chaleureux alors que Lia stoppait la voiture devant la grande porte du parking souterrain de l'imeuble. Elle tendit la main vers Yen pour avoir la carte, qui était également le sésame pour entrer dans le parking. Elle alla se garer à côté de la Nissan du coréen, ce qui signifiait qu'il était là. Une bonne chose selon Lia : elle n'aurait plus à répondre aux questions de Saskia. Une fois les valises déchargées et tout le monde entassé dans l'ascenseur, Lia se fit une joie d'appuyer sur le bouton menant à l'appartement des Ono, un sourire malin flottant toujours sur ses lèvres. Quand les portes glissèrent sur l'appartement, Kwaïgon était effectivement là, son téléphone collé à l'oreille, un sourire sur les lèvres. Quand il croisa le regard de Lia, son sourire s'agrandit, alors qu'il passait d'une femme à l'autre. Il termina rapidement sa conversation sans se départir de son sourire et s'approcha de sa femme de son pas félin si caractéristique. Il déposa son téléphone à peine raccroché sur la console de l'entrée pour venir capturé les lèvres de la jeune femme.
L - Bonjour à toi ausi frangin !
Le coréen croisa le regard de Yen, malicieux, un de ces regards qu'elle seule pouvait comprendre, avant de le glisser sur Lia, amusé.
K - Genre ! Je t'ai vu il y a à peine une heure ! Fais style.
Misako en sourit et tendit à Kwaïgon la pochette à vêtement qu'elle avait remonté. Le coréen la prit et l'accrocha à un porte manteau, se penchant ensuite pour faire une bise à Saskia.
K - Salut Kia ! Calum n'est pas ici ! Tu ne le verras que ce soir. En attendant, tu resteras ici. Vous voulez boire quelque chose ?
L - Rah oui ! Je veux !
M - Je vais faire du thé.
Le coréen remercia d'un regard sa mère et les deux filles se dirigèrent vers la cuisine d'un air joyeux, laissant les trois cavaliers entre eux...
S - Ce n'est même pas envisageable d'imaginer avoir le moindre indice sur la surprise qu'il est en train de préparer en ce moment. Je vais avoir besoin d'un verre, tu dois bien avoir quelque chose d'alcoolisé dans les parages !
Sans attendre la moindre réponse du coréen, l'américaine s'élança dans la cuisine. Yennefer ne put s'empêcher de sourire avec amusement, avant de venir embrasser chastement son mari. Le coréen ne put s'empêcher un large sourire en regardant Saskia s'éloigner. Il ne prit pas la peine de répondre, et reposa vite son attention sur sa femme, profitant du baiser pour glisser ses mains sur ses hanches, et la garder ainsi près de lui.
Y - Elle commence à ronger son frein, c'est rare de la voir ainsi. Calum pourrait même faire une surprise ratée qu'elle serait aux anges.
Son regard se fit un brin plus malicieux avant de murmurer doucement.
Y - Et moi, j'ai le droit de savoir ?
Le coréen se mordit la lèvre, indécis, et jeta un regard derrière lui. Avec tout le bruit que faisait les filles, Saskia n'entendrait rien s'il le lui glissait à l'oreille... Il se pencha, les mains en coupe autour d'une oreille de la polonaise, pour murmurer doucement.
K - Reste impassible si tu peux... Il lui offre son premier vernissage. Il peaufine les derniers détails à la galerie avec Ayumi... Je lui prête le lieu pour l'occasion...
Y - Oh putain... Lâcha-t-elle avant de se mordre les lèvres pour s'obliger à se taire.
Calum était en train de préparer une surprise qui allait réellement rendre sa meilleure amie en larmes. Elle avait hâte d'assister à ça, et elle allait devoir faire attention pour en effet tenter de rester impassible. Il se redressa, tout sourire, reposant les mains sur les hanches de Yen, l'attirant contre lui, demandant toujours aussi bas, malicieux.
K - T'as ramené la robe de soirée rouge alors ?
Un léger rire s'échappa de ses lèvres à la question de son époux, notant la note malicieuse qui s'y était glissé à l'intérieur.
Y - Je comprends mieux pourquoi la penderie était ouverte, et précisement sur cette robe-là.
K - J'avoue, c'était pas très subtil...
Elle captura ses lèvres dans un baiser légèrement mordant auquel il répondit, avant de rajouter.
Y - Monsieur Ono aurait-il un coup de coeur pour cette robe-là ?
K - Oh que oui !
Il hocha de la tête, un peu comme Sora pourrait le faire face à son dessert préféré, et tourna la tête à contre coeur face à Lia qui les interpellait dans son dos.
L - La fabrication des bébés c'est à l'étage ! Vous voulez boire quoi les amoureux ?
K - Je vais rester au thé, je fais Sam ce soir...
L - Elle a cinq places ta Nissan ? Je ne savais pas !
K - Ben non, tu prendras un taxi !
L - Je m'en doutais !
Elle eu un sourire amusé et retourna à ses verres. Pour sa part, elle partageait l'envie de Saskia de prendre quelque chose d'alcoolisé, et elle vidait de façon méthodique la réserve de bouteille de Kwaïgon pour faire l'inventaire de ce qu'il avait. Le coréen prit doucement la main de Yen pour l'entraîner jusqu'au coin salle à manger et s'installer avec Misako.
K - Vous pensez avoir besoin de combien de temps pour vous préparer ? A peut près...
Il savait que s'il ne demandait qu'à Yen, la réponse serait bien différente de celle de Saskia ou même Lia... Il y avait au moins un point positif dans tout cela : Lia et Saskia devrait bien s'entendre point de vue maquillage et préparation ! Elles étaient de la même trempe... Saskia posa son regard sur le coréen, terminant de déguster le rosé qu'elle avait trouvé un frigo.
S - Combien de temps peut-on avoir pour se préparer ?
Yennefer se pinça légèrement les lèvres, si elle pouvait facilement se préparer en dix minutes, ce n'était pas le cas pour sa meilleure amie. Elle pouvait s'enfermer pendant des heures, poussant souvent la polonaise à partir la première. Le coréen haussa doucement des épaules.
K - A peu près autant que tu veux en fait. On a une fourchette d'une demi heure comme rendez vous donc d'ici à vingt heures ou vingt heures trente... Au choix.
Saskia trempa un instant ses lèvres dans son verre, réflechissant aux prochaines heures.
S - Vingt heures trente, histoire d'être sûre d'avoir le temps.
Yennefer manqua de s'étouffer avec sa gorgée de thé que venait de lui donner Misako, malgré qu'elle connaissait sa meilleure amie, celle-ci arrivait toujours à la surprendre.
Y - Il n'est que 16h ! Ne me dit pas que tu vas commencer à te préparer maintenant.
S - Je dois faire un masque pour le visage, et aussi pour mes cheveux. Je vais en profiter pour m'épiler....
Y - Oula c'est bon j'ai compris l'idée !
La polonaise avait levé les yeux au ciel, évitant de dire le fond de ses pensées. Elle ne pouvait pas changer Saskia sur ce point-là...
S - Vous avez une baignoire ?
Y - Oui, tu peux utiliser la salle de bain à côté de la chambre d'ami.
S - Parfait !
Saskia attrapa sa valise avant de se diriger vers la salle de bain en question, son verre de rosé dans l'eau main. Yennefer poussa un soupir avant de marmonner.
Y - Je plains Calum parfois... Il ne doit pas souvent avoir accès à la salle de bain avec elle. Mais surtout, il a interet à être patient... C'est pas normal de mettre autant d'heures pour se préparer, ou alors je ne suis finalement pas une vraie femme...
L - Je pense que je vais pas tarder à aller me préparer aussi ! Mais j'avoue que je vais attendre un petit peu encore...
M - Je me préparerais en même temps que toi Yen. Je pense qu'on mettra sensiblement le même temps...
L - Tu pourrais la coiffer !
Lia dis cela d'un naturel et d'un enthousiasme qui déconcertèrent le coréen. Il regarda Yen malgré tout, attendant tout autant sa réponse que Lia et Misako... Yennefer lança un regard à Misako, si la proposition avait été de Lia elle-même, elle aurait probablement refusée. Elle s'était déjà retrouvée sous les doigts de Saskia, et l'unique expérience lui avait largement suffit. Elle aimait la simplicité.
Y - Quelque chose de simple...
Depuis, elle était méfiante. Mais elle devrait pas risquer grand chose avec Misako. La japonaise sourit, se voulant rassurante.
M - Ne t'en fais pas, je ne sais pas faire compliqué !
K - Cool ! Ceci dit Yen, avant de se lancer dans les préparatifs, je te propose une petite sieste pour te remettre du voyage ! Et pour être en forme pour ce soir.
M - C'est une bonne idée ! Je crois que je vais m'installer dans un de ces très moelleux fauteuil que tu as là avec un de tes chouettes livres !
L - Et moi je vais bosser un peu avant d'aller me préparer !
Le coréen sourit face à l'amusement de sa soeur et prit une gorgée de son thé, que Misako avait distribué. Avant toute chose en tout cas, il comptait bien finir son thé !
Y - Comment dire non à une sieste... Surtout après autant d'heures de vol avec la curiosité et l'excitation permanente de Saskia.
Elle exagerait un peu, car elle était arrivé à s'assoupir quelques heures dans l'avion. Cependant, elle aimait beaucoup trop dormir pour refuser la proposition, surtout en compagnie de son époux. Elle prit le temps de terminer son thé sans se presser, car celui-ci était délicieux. Misako était très douée pour les préparer.
* * *
Le coréen attendait toutes les femmes dans le hall, faisant doucement les cent pas, les mains dans les poches de son smocking. Il avait la panoplie complète, avec le noeud papillon qu'il avait -un miracle!- réussi à nouer du premier coup. Il avait coiffé ses cheveux en arrière pour l'occasion et sorti l'une de ses belles montres. Lia descendit la première. Elle avait enfilé une robe verte en soie, assez près du corps, longue, qui lui allait à merveille. Elle avait un maquillage de soirée plutôt classique, réhaussé du même vert que sa robe. Elle prit de l'avance, descendant avant eux et prenant un taxi pour se rendre à la galerie. Ils avaient décidé qu'elle dormirait chez les Ono dans l'une des chambre d'ami, ainsi que Misako. Ca éviterait à tout le monde bien des tracas... Bien sûr, Saskia regagnerait l'appartement de Calum avec lui...
Misako ne tarda pas à apparaître à son tour, venant de l'aîle parentale. Elle portait une robe de soirée prune et avait lâché ses cheveux, ce que le coréen lui voyait rarement. Elle portait un maquillage léger, et avec ses escarpins, elle faisait la même taille que lui. Kwaïgon lui sourit en la voyant et elle lui rendit son sourire, en un peu plus malicieux.
M - La robe de ta femme est splendide !
K - Je sais. J'aime beaucoup celle là... Lia a prit de l'avance, elle est déjà parti.
M - Pas de soucis. Yen ne devrait plus tarder. Et pour Saskia, je ne sais pas du coup...
K - On verra bien, on est encore large.
M - En tout cas, ça te va très bien le smoking !
K - Merci...
Ils échangèrent à nouveau un sourire et guêtèrent les pas dans les escaliers... Yennefer apparut dans la pièce, posant rapidement son regard vers son mari. Il était des plus élégant dans ce smoking qui lui allait à la perfection. Elle devait bien avouer qu'il ne la laissait pas indifférente, et cela malgré le luxe de la tenue. Elle s'était vêtue de la fameuse robe rouge, et Misako s'était occupée à lui faire un très élégant chignon. Son maquillage était relativement simple, mais il accentuait parfaitement son regard. Sous le regard tournée vers elle, elle ne put s'empêcher de tourner sur elle-même avant de dire avec une certaine malice.
Y - Comment tu me trouves ?
Elle connaissait déjà la réponse, rien que son regard lui criait le fond de ses pensées. Dès que la jeune femme apparu, il ne la lâcha plus du regard, qui s'embrasa instantanément. Malgré un léger temps de silence qui n'était pas vraiment habituel chez lui, il finit par répondre.
K - Le chignon est très sympa ! dit-il avec une pointe d'amusement.
Misako lui donna une petite tape sur l'épaule par réflexe en émettant un petit bruit de bouche pour montrer son désaccord avant de reposer son attention sur Yen.
M - Tu es magnifique ! Cette robe te va à merveille !
Y - Merci Misako, je pense que mon mari aura le plaisir de tester le lit d'une des chambres d'amis ce soir, dit-elle en souriant.
Malgré ses mots, elle s'approcha du coréen pour venir déposer chastement un baiser sur sa joue, laissant ainsi une trace de son rouge à lèvres en guise de vengeance. Elle se doutait bien qu'il se moquait plus par jeu, et que cela restait bon enfant. Surtout qu'elle connaissait le pouvoir de sa robe sur lui. Des pas attirèrent soudainement son attention, et Saskia ne tarda pas à apparaitre à son tour. Un seul mot pouvait la décrire sublime. Elle vibrait de féminité, d'élégance et de charme. Et elle ne serait pas surprise d'apprendre que cette robe venait d'un des stylistes qu'elle connaissait, vu comment celle-ci semblait être faite uniquement pour elle.
Y - J'en connais un qui va fortement rougir en te voyant !
S - J'espère bien, et ce que j'ai en dessous risque de l'achever, dit-elle avec malice.
Y - Oh ça, j'en doute pas !
Elles échangèrent un regard complice, puis Yennefer se tourna vers le coréen en attrapant son sac au passage.
Y - Pile dans les temps, on peut y aller !
K - C'est parti alors !
Sans attendre, le coréen les entraîna au sous sol, pour qu'ils puissent prendre place dans la Nissan. Pour une fois, le coréen eut une conduite plus douce et lente que d'ordinaire et il prit soin de ne pas secouer ses passagères. Malgré tout, ils furent rapidement à la galerie, mais le coréen ne se gara pas devant. Il se gara sur le trottoir d'en face. Malgré la petitesse de la rue. La galerie, dont la façade entière était en verre, ne cachait pas grand chose de la foule qui se trouvait déjà à l'intérieur. De la musique s'échappait également par les portes ouvertes, accompagnant le brouhaha ambiant. Calum était sur leur trottoir, dans un smoking assez similaire à celui de Kwaïgon, et l'air passablement inquiet et anxieux. Le coréen laissa descendre tout le monde mais resta légèrement en retrait, observant la réaction de Saskia de loin, et s'en délectant d'avance...
L'américain s'approcha doucement de Saskia, un léger sourire sur les lèvres, les joues rosissantes.
C - Hey... Bonsoir...
Saskia ressentait une boule d'émotion qui se formait au creux de son estomac, elle avait vu la foule de personne qui se trouvaient dans la galerie. Elle était sortie très lentement du véhicule, comme si elle cherche à gagner du temps pour retrouver ses esprits. Son attention se posa sur Calum qui s'approchait d'elle, elle ne tarda pas à combler la distance entre eux pour venir l'embrasser tendrement. Puis elle posa délicatement ses mains autour de son visage, se plongeant dans son regard avant de murmurer avec émotion.
S - Quelle folle surprise m'as-tu préparer là...
Elle l'embrassa de nouveau chastement avant de rajouter du bout des lèvres.
S - Je t'aime.
Calum rougit encore un peu plus, répondant timidement à ses baisers avant de prendre la parole d'une voix pas aussi assurée qu'il le voulait.
C - Moi aussi... Mais, tu ne sais même pas encore ce que je t'ai préparé ! Attends encore avant de me dire ça...
Il eut un sourire, prenant doucement l'une de ses mains dans la sienne. Il se tourna un petit peu vers la galerie
C - Ce soir, c'est toi qui expose. C'est ton vernissage... On a passé ces derniers jours avec Ayumi et Kwaïgon aussi un peu, à préparer la galerie pour ce soir...
L'américain retint légèrement son souffle avant d'expirer lentement. Peut-être qu'en voyant la galerie, elle s'en était douté, non ? Et que sa surprise en était moins une ? Les quelques secondes suivantes le lui dirait en tout cas... Elle avait vu la foule présente, elle avait entendu une légère musique s'échappait, mais elle ne s'était pas attendue au but premier de ce rassemblement. Elle s'était uniquement imaginée une fête, dans un lieu attypique. Son regard s'était braqué vers la galerie avant de revenir vers Calum. Son regard commençait à s'humidifier de larmes face à la surprise.
S - Mon vernissage...
Elle s'immobilisa quelques instants, cherchant à retrouver son souffle avant de reprendre doucement.
S - Cela fait... combien de temps que tu prévois ça ? Et je me suis rendue compte de rien...
Calum sourit, se détendant un petit peu pour le coup. Il prit une légère inspiration avant de répondre.
C - Depuis quelques mois, le temps de prévenir aussi tes proches, sélectionner les photos en douce et les faire imprimer en plus ou moins grand... Et il fallait attendre aussi que l'expo actuelle se termine et que la galerie soit repeinte et redécorée en fonction... Bref... Quelques mois...
Il fit une légère pause avant de reprendre. Misako s'éclipsa discrètement, traversant la rue pour rejoindre la galerie. Le coréen en revanche préférait rester là encore un peu, serrant la main de Yen en se faisant le plus discret possible.
C - J'aurais préféré qu'on soit plus proche de ton anniversaire mais...
Il haussa des épaules en pinçant les lèvres. Il n'avait malheureusement pas eu le choix, même s'il n'était pas trop mécontent de la date. La rue dans laquelle se trouvait la galerie était parcouru de sakura qui fleurissait et c'était parfait ceci dit... Elle se tourna vers l'Américain pour venir nouer ses bras autour de son cou, plongeant la tête dans son creux en laissant l'émotion coulait doucement sur ses joues.
S - Merci... C'est parfait... Qu'est-ce que je t'aime...
Elle se redressa pour venir capturer de nouveau ses lèvres avec tendresse. Puis elle accepta le mouchoir tendu par Yennefer, dont un sourire était gravé sur ses lèvres. Saskia s'essuya les yeux, faisant attention à son maquillage. Puis elle glissa l'une de ses mains dans celle de son fiancé. Sa joie brillait dans son regard, elle rayonnait de bonheur.
S - Alors visiter ça !
C - Oui !
Kwaïgon et Yen prirent les devants, Calum et Saskia étant sensé entrer les derniers. Le coréen se dépécha d'entraîner Yen dans la galerie, laissant Calum prendre un peu plus de temps. Quand Calum et Saskia entrèrent, Lia, qui avait prit le micro, annonça leur arrivée avec un sourire et le regard pétillant.
L - Mesdames et Messieurs, j'ai le plaisir de vous présenter notre artiste, Saskia Leyer !
Une salve d'applaudissement envahit la salle alors que tous les regards se tournaient vers Saskia. Calum lui lâcha la main pour se joindre aux applaudissements, se mettant un peu en retrait de la demoiselle. Tout les hommes présents étaient en smoking, leur mouchoir de poche assorti à la tenue de leur compagne : consigne de Calum. Un buffet se tenait dans un coin et Ayumi était équipé d'un cahier destiné à prendre en note les achats de la soirée. Une pianiste et une harpiste se trouvait dans un autre coin de la salle, proche de la grande baie vitrée de la façade. Parmis les invités, il y avait quelques personnalités du coin, de riches investisseurs, mais aussi des connaissances et des proches de Saskia, que Calum avait eu toute les peines du monde à rassembler au Japon... Il y avait même les parents de la jeune femme...
Bien qu'elle était habituée à la foule lors des défilés de mode qu'elle faisait de temps en temps, ou des conférences qu'elle pouvait faire. À cet instant, elle sentait de nouveau l'émotion l'envahir. Elle était émue de croiser le regard de proche, agréablement surprise de la présence pour certains. Calum s'était donné du mal à préparer ce vernissage. Son regard croisa soudainement celui de sa mère avant de glisser vers son père, elle n'arrive pas à savoir si elle était heureuse de leur présence. Cela dépendrait probablement du comportement de sa mère. Saskia se dirigea vers Lia afin de recupérer le micro en lui adressant un sourire de remerciement.
S - Merci à tous d'être venu ce soir pour ce vernissage qui est une belle surprise que mon fiancé m'a préparée. Je vous souhaite de passer une bonne soirée, et j'espère que mes clichés seront vous plaire.
Elle rendit le micro sous la seconde vague d'applaudissement, puis elle se dirigea rapidement vers Calum.
S - Je suis curieuse de voir comment est organisée l'exposition.
C - Viens, je t'emmène faire visiter.
Le jeune homme sourit et prend le bras de sa fiancée, l'entraînant sagement à travers les salles ouvertes de la galerie. Il y avait du monde partout mais ils arrivaient tout de même à déambuler dans les différents espaces sans trop de problème. Les clichés n'avaient pas été rassemblé par thème mais par couleur dominante, les peintures des salles s'accordant avec les clichés exposés. Un choix qu'avait fait Ayumi, arguant qu'ainsi, les gens se représenteraient mieux les clichés chez eux, selon les couleurs dominantes qu'ils avaient sur leurs murs et leurs mobiliers. Calum n'avait pas discuté ce choix, elle s'y connaissait mieux que lui. Elle avait également fait un peu de tri dans tout les clichés qu'il lui avait envoyé et elle avait décidé de concours avec Kwaïgon, ceux qui seraient imprimé en grand, et ceux qui seraient plus petits.
Pendant qu'il déambulaient, Calum expliqua tout cela à Saskia, s'excusant parfois, étant plus enthousiaste à d'autres moments, quand les choix lui était revenu. Mais il devait bien avoué qu'il s'était plutôt occupé des clichés eux-même et des invitations -et de contacter tous les monde- que du reste... Et s'il avait essayé de s'occuper du buffet et de la musique, il avait écoué sur cette partie, Kwaïgon lui trouvant au pied levé tous les éléments manquants. Il aurait également pu tout faire faire de loin et prendre le même vol que Saskia, mais il avait préféré partir avant et s'assurer que tout fonctionnerait bien et serait prêt à temps sur place... Il ne savait pas très bien s'il avait bien fait ou pas au final mais, le résultat était là, et c'est tout ce qui comptait.
Une fois revenu à leur point de départ, il attrapa deux coupes de champagne qui passaient sur un plateau et en tendit une à Saskia, trinquant doucement avec elle.
C - A toi ! Joyeux Anniversaire mon amour...
Il se sentit rougir rien qu'à ses paroles, mais tant pis ! Cette soirée était la sienne et ce n'est pas quelques joues rosissante qui allait lui gâcher son vernissage... Elle déposa chastement un baiser sur sa joue avant de murmurer avec tendresse.
S - Merci pour ce magnifique cadeau.
C - Avec grand plaisir...
Elle trempa ses lèvres dans son verre de champagne, appréciant son goût. Elle était sur le point de rajouter quelque chose quand son attention se posa sur une silhouette familière.
S - Je crois que tu vas avoir la malchance de rencontrer ma mère...
Un soupir s'échappa de ses lèvres, elle aurait bien aimé repousser cette rencontre. Elle n'avait pas honte de Calum, c'était plutôt l'inverse. Sa relation avec sa mère a toujours été compliqué.
M - Tu nous présentes ?
La sonorité de sa question ressemblait plus à un ordre assez bourgeois. Sa mère a grandi dans le luxe et l'argent, elle n'a jamais cherché à cacher son style de vie. On ne pouvait donc pas lui reprocher sa franchise, même si son comportement pouvait être agaçant pour certains.
S - Ma mère, Meredith. Je te présente Calum, mon fiancé.
Le regard de sa mère glissa vers le jeune homme, l'observant avec une grande attention. Saskia savait parfaitement que sa mère était en train de noter tous les défauts qu'elle pouvait remarquer chez lui. Et ses lèvres pincées confirmèrent rapidement ses pensées.
M - Vous êtes américain. Que faites-vous dans la vie ?
Calum eut un sourire à la fois amusé et déconcerté. Mais sa timidité habituelle avait déserté ses traits. Pour une fois il présentait un visage que Saskia ne connaissait que peu : celui du leader qu'il avait été. Est-ce ce lieu qui lui donnait cette force ? Est-ce le regard du coréen, au dessus de l'épaule de Meredith, et son faible hochement de tête sec qui lui permit de se mettre dans cette peau là ? Il n'en savait rien, mais la réponse à la question de la mère de Saskia lui vient tout naturellement et il répondit avec le sourire. Un peu jaune certes, mais c'était un sourire quand même.
C - Je suis en pleine reconversion. Je suis encore un peu en formation pour être coach d'élevage au Haras mais... Avant cela j'étais à la tête d'un groupe de mercenaire... Que j'entraînais et formais... Ici même au Japon.
Il fit une pause, tournant la tête vers Saskia. Ce n'était certainement pas la réponse attendue mais quitte à ce que sa belle mère ne l'apprécie pas, autant jouer le jeu jusqu'au bout et lui donner de bonnes raisons ! Ca lui éviterait les fêtes de noël sans âme, à lui, mais aussi à Saskia.
C - Et vous ? Que faites vous à part du bénévolat pour occuper vos journée ?
Le ton doucereux qu'il avait prit ne plairait guère non plus mais qu'importe... S'il fallait qu'il se dresse ensuite entre la Meredith et Saskia pour défendre les intérêts de sa fiancée, il y était prêt... Saskia eut beaucoup de mal à se retenir de rire sous le regard noir que sa mère lui lançait. Les reproches étaient nombreux dans son regard, mais aussi légèrement scandalisée d'apprendre le passé sombre de son fiancé. Sa mère n'était pas un ange, mais elle faisait attention à son image, à son prestige.
M - Tu vas le laisser me parler ainsi ! Tu te rends compte que tu t'es fiancé avec un ancien mercenaire ! Sais-tu si au moins ces mains ne sont pas tachées de sang... Tu es à ce point désespérée pour te jeter sur le premier vaurien qui passe !
Elle aurait dû se douter que cette rencontre se passerait ainsi, sa mère n'a pas la langue dans sa poche, particulièrement quand elle se sent agressée d'une certaine manière. Et là, le choix de Saskia à aimer Calum mettait à mal son prestige.
S - Arrête donc d'être ridicule, et peut-être qu'il ne te parlerait plus poliment. Tu ne le respectes pas, il ne te respecte pas. C'est pourtant une règle que tu aimerais particulièrement me répéter quand j'étais petite.
Saskia prit une pause, avant de reprendre sur un ton plus autoritaire et agressive.
S - J'accepte toutes les remarques que tu peux me faire, tous les reproches sur mes choix, sur ma vie, sur moi-même. Mais je n'accepte pas que tu insultes mon fiancé de cette manière. Tu ne le connais pas, et je sais que tu ne chercheras même pas à le connaître réellement. Donc tu n'as pas le droit de le critiquer ainsi.
Sur ses mots, elle attrapa la main de Calum pour l'inciter à la suivre. Elle écourtait toujours les rencontres avec sa mère, car elle savait parfaitement qu'il n'y avait rien à tirer. Meredith était trop ancré dans sa vision de la vie, elle ne changera jamais.
Un peu à l'écart, Saskia enroula ses bras autour du cou de Calum afin de se blottir contre lui. Le jeune homme referma ses bras autour d'elle, souriant malgré tout.
S - Ma mère est insupportable... Je suis désolée.
C - Oh ne t'en fais pas ! J'en ai connu plein des gens comme ça ! Ce n'est pas la première et ça ne sera pas la dernière ! Mais tu n'as pas à t'excuser... Déjà, tu n'es pas devenu comme elle, et c'est un sacré grand pas !
Combien de gens ayant grandi dans sa situation étaient devenu comme leurs parents ? Il ne les comptait plus. Mais le monde était ainsi fait ! Il fallait un peu de tout pour qu'il tourne bien... Le jeune homme resta un moment les bras autour de Saskia avant de finalement la relâcher, volant un baiser au coin de ses lèvres avant de lui sourire franchement, son regard croisant le sien.
C - Alors dis moi, que vas-tu faire des gains de ce soir ? Tu as une petite idée déjà ?
Après tout, tout ce qui serait vendu serait pour elle, elle pourrait en faire ce qu'elle voudrait, ce ne serait certainement pas lui qui déciderait ! Elle lança un regard autour d'elle, s'arrêtant un instant sur l'un des clichés qui se trouvait sur le mur en face d'eux.
S - Probablement reverser une partie à l'association, j'aimerais bien rénover certains bâtiments du refuge. Et voir peut-être pour l'achat de nouveaux champs. Si non, je mettrais une partie pour l'élevage pour de futurs achats.
Elle trouverait toujours comment utiliser les gains de cette vente dans ses différents projets. Cependant, cela lui semblait assez secondaire, elle était déjà très heureuse d'avoir la chance d'exposer ses oeuvres. Elle ne s'était pas imaginé un jour que cela puisse être possible.
S - L'exposition va durer combien de temps ?
C - On est parti sur un mois mais ça va dépendre de la vitesse de vente... Ayumi est plutôt confiante ! Mais je crois qu'elle l'est tout le temps en fait...
Il haussa des épaules, ne sachant pas trop quoi ajouter de plus à part...
C - Tu pourrais exposer à nouveau un peu plus tard ? Si tu entres dans les pannel d'artistes de la galerie ça peut être sympa non ?
Il fallait convaincre Ayumi et Kwaïgon mais ça, ça ne devrait pas être trop compliqué... Elle posa tendrement l'une de ses mains contre la joue de l'Américain, sous l'émotion de la soirée elle ne pouvait pas s'empêcher d'être tactile avec elle. Elle voulait être certaine de lui montrer à quel point son cadeau lui faisait plaisir.
S - Il va falloir que je me penche sur les prochains cliches alors, dit-elle en souriant.
C - Oh oui !
Son sourire se figea légèrement avant de s'aggrandir alors que son père s'approchait d'eux, il tendit une main poliment en direction de Calum. L'américain serra la main tendu avec la même chaleur, un sourire sur le visage. Cette fois, il était plus détendu, et cela se voyait.
Ch - Je suis le père de Saskia, Christopher. Je suis ravi de faire enfin votre connaissance.
C - Enchanté également !
Son père jeta un bref regard vers sa fille avant de rajouter doucement.
Ch - Excusez le comportement de ma femme, elle a beaucoup de mal à sortir du confort de son éducation. Ma fille m'a parlé un peu de vous, et je dois dire que je ne peux que la croire quand elle affirme que vous êtes un homme incroyable et qui la rend extrêmement heureuse. Ce vernissage est magnifique. Tu as beaucoup de talent, dit-il en se tournant vers Saskia.
S - Merci Papa, il faut dire que les modèles m'ont bien aidé !
Ch - Comment se passe votre reconversion dans le milieu du cheval ? J'ai baigné dedans depuis ma plus tendre enfance, et je l'ai transmis à Saskia.
C - Et bien pour l'instant cela se passe plutôt bien je crois... C'est radicalement différent de ce que j'ai connu jusque là mais en même temps... Pas tant que ça ! Le fond est différent mais dans la forme, en ce qui concerne la gestion, c'est la même chose. Donc je ne suis pas trop perdu !
Il fit une légère pause, souriant, jetant un regard à Saskia avant de poursuivre.
C - Après, pour ce qui est de l'équitation en tant que telle, j'ai encore pas mal de progrès à faire dans ce domaine là par contre... Je ne peux pas dire que c'est une passion mais.. C'est plutôt agréable de travailler au contact d'animaux tous les jours. C'est tout de même nettement moins stressant que ce que j'ai connu jusque là !
Encore une fois il sourit, passant une main légère dans le dos de Saskia. Il commençait doucement à trouver ses marques au Haras, même si ce n'était toujours pas si facile tout les jours, malgré les longs mois qu'il avait passé là bas désormais. Après avoir passé plus de vingt ans dans le même univers, il n'était pas facile pour lui d'en changer. Il avait toujours eu besoin de beaucoup de temps pour se faire à une idée ou un fait. Même si, au sein du clan, il avait connu des changements brutaux, il avait toujours du mal sur ce qui concernait son quotidien...
C - Que faites vous exactement dans le monde du cheval ?
Il avait posé sa question avec une curiosité sincère, bien plus que face à la mère de Saskia...
Ch - Je suis éleveur et entraineur de chevaux de course, principalement des galopeurs. Mais j'ai eu quelques chevaux de trot avec un beau palmarès. Et dans ma jeunesse j'ai été jockey pendant une année avant d'être rattrapé par la réalité. J'ai grandi bien trop vite, dit-il en souriant.
S - Tu n'as jamais été un bon jockey.
Son père éclata de rire sous la remarque de sa fille, avant de poursuivre avec le même ton joyeux.
Ch - Oui, je passais mon temps à observer les autres chevaux qu'à réellement me concentrer sur la course. Je préfère admirer les chevaux en étant à pied que sur la selle. Et depuis quelques années, je m'intéresse un peu au concours hippique.
S - Particulièrement pour les CCE car on peut retrouver des reformés de courses, dit-elle avec malice.
Ch - Je m'avoue coupable, j'ai une grande passion pour les purs-sang. Mais hélas ma fille préfère les gros modèles ou les miniatures.
C - C'est ce que j'ai constaté en effet !
Saskia se pencha légèrement vers Calum, malgré que son regard fixait son père avec amusement.
S - Ce qu'il ne te dit pas, c'est qu'il commence à bien apprécier mes miniatures sur pattes !
Ch - Ils ont un certain style, je ne peux pas nier. Je vais devoir aller retrouver ta mère, et tenter de modérer ses humeurs. Félicitations pour ton vernissage. Calum, j'espère qu'on aura l'occasion de se revoir.
C - Je l'espère également ! Bonne fin de soirée...
Saskia observa son père s'engouffrer dans la foule avant de reposer son attention sur son fiancé, un doux sourire au bord des lèvres.
S - Mon père avait hâte de te rencontrer.
C - Il est bien plus chaleureux que ta mère ! C'est presque à se demander ce qu'il lui trouve !
S - Il m'arrive de me poser aussi la question.
Il sourit, caressant une fois de plus son dos avant de reprendre doucement.
C - En tout cas, il plairait bien à Kwaïgon je pense, surtout pour son élevage de pur sang... Mais on va attendre un peu avant de les présenter, sinon on se fera très vite trucider par Yen quand Kwai décidera d'acheter tous les poulains de l'année !
S - J'y ai pensé quand j'ai entendu qu'il projettait créer un élevage de pur sang, tu aurais du voir le regard que Yen m'a lancé ce jour-là. Donc oui, elle nous trucidera si on les présente un jour, termina-t-elle en rigolant.
Il en rit doucement malgré le fait que c'était sûrement vrai. Ayumi se dirige vers eux, leur adressant un léger signe de la main avec un sourire rayonnant. Calum avait complètement oublié de présenter les deux femmes et il était peut-être temps !
C - Oh ! Saskia, je te présente Ayumi. C'est elle qui tient la galerie...
La japonaise tendit une main chaleureuse à Saskia, sans se départir de son sourire, son cahier toujours serré contre elle.
A - Enchantée ! Je ne voulais pas vous dérangé, vous étiez assez souvent entouré de monde... J'ai préféré attendre le moment opportun...
S - Enchantée aussi de vous rencontrer.
Elle sourit encore un peu plus largement avant de demander avec une certaine appréhension.
A - L'exposition vous plaît ? C'est la première fois que je n'avais pas de préconisations de l'artiste pour les compositions... Nous avons fait au mieux...
Elle espérait sincèrement que se serait au goût de l'américaine...
S - L'exposition est parfaite, je n'aurais pas pu mieux faire même si j'avais été au courant de cette surprise. Et comme c'est la première fois que j'expose mes oeuvres, j'avoue ne pas savoir réellement comment cela peut s'organiser. Donc, je vous remercie pour vous être occuper de ça. Mais aussi d'avoir accepté que cela se déroule dans votre galerie.
A - Oh je ne suis pas la seule en cause mais... C'est avec plaisir !
Elle glissa un instant son regard autour d'elle, curieuse de voir ce que les gens pouvaient bien penser de ses cliches.
S - Justement, comme c'est la première fois que j'expose, et que vous avez l'habitude d'observer d'un oeil critique les oeuvres. Que pensez-vous sincèrement de mes photographies ?
Ayumi laissa son regard glisser un instant sur les clichés qui se trouvait le plus près avant de revenir sur la jeune femme. Calum écoutait sagement, observant lui aussi la salle avec une attention distraite...
A - Et bien, je trouve que certains clichés dégagent une grande émotion. Surtout les portraits prit à la dérobée. Il y a quelque chose dans le regard de ces gens que vous avez tout de suite su capté... C'est très poétique. Ce n'est pas forcément ce que l'on a l'habitude d'exposé mais c'est plaisant de voir quelque chose de nouveau ! Vous avez déjà penser à proposé vos photos à des magazines ou à faire des reportages ?
Encore une fois, la question était posée avec une sincère curiosité. La japonaise aimait bien en savoir un peu plus sur ses artistes, même si Calum lui en avait dit pas mal sur Saskia... C'était toujours intéressant d'avoir l'avis de l'artiste lui même également...
S - Non jamais, cela a toujours été un passe-temps. Un loisir, comme le dessin. Idéal pour se vider un peu la tête.
Elle pouvait passer des semaines sans ressentir le besoin de prendre son appareil photo, ou l'un de ses blocs-notes à dessin. Ce loisir n'avait jamais été régulier chez elle, il venait et partait selon ses envies.
S - Pour être honnête, je ne sais pas si j'arriverais à prendre de telles photos sous contrat. Beaucoup ont été prises au feeling, sans réellement que cela soit prévu réellement.
A - Je comprends...
Son regard glissa sur l'une des photos où étaient gravés deux vieux chevaux dans un pré, cette photographie avait été prise au refuge. Et en quelque sorte cette passion était venue de là, bien qu'au début elle prenait juste en photographie l'horreur humaine que pouvaient subir les animaux. Avec les années, elle avait commencé à prendre d'autres émotions plus joyeuses.
S - L'exposition semble plaire. Il y a toujours autant de monde à un vernissage ?
Ayumi lança un bref regard à la ronde avant de revenir sur la jeune femme, avec un sourire à la fois contrit et un peu fière aussi.
A - Oui et non... Disons que cela dépend de l'artiste mais, cela dépend aussi de la teneur des invitations... La grande majorité des personnalités qui sont ici ce soir ne le sont que pour se faire voir aux yeux des Ono, qui sont en plus présent tout les deux ce soir... C'est aussi en parti politique pour des événements de ce genre... Mais il y a un peu moins de monde que pour une vente aux enchères par exemple... Ou que... Lorsque les Ono ne sont pas là.
La japonaise pinça légèrement les lèvres en haussant des épaules, presque désolée. Calum cependant en rit un peu.
C - Ca, ça veut sûrement dire que Kwai se tape un bon bain de foule, et que Yen doit faire une tête de trente six kilomètre de long ! Elle doit tous nous maudire joyeusement dans sa tête !
A - J'avais cru comprendre qu'elle n'aimait pas trop les événements mondains avec la dernière fois...
Saskia adressa un regard complice à Calum, retenant son rire alors qu'elle cherchait du regard sa meilleure amie. Vu la foule qu'il y avait, il était fort à parier qu'elle ruminait silencieusement.
S - Tout ce qui touche à l'argent, au luxe, elle déteste ça. Elle a aussi un côté un peu sauvage, elle aime les gens mais de loin par moment. A la clinique, si elle peut éviter la corvée de l'accueil elle se défile avec joie.
Elle remarqua enfin la polonaise qui était au côté de son époux, elle avait un sourire en façade, bien que son regard s'illuminait de temps en temps lorsque le coréen lui chuchotait à l'oreille.
S - Comment se déroule exactement la vente ?
A - Et bien, avant que vous n'arriviez j'ai fait une annonce. Chaque personne souhaitant acquérir une oeuvre doit passer par moi. J'ai ici...
Elle montra son cahier, qu'elle décolla un peu d'elle.
A - Un registre pour enregistrer chaque vente... Un expert est passé un peu plus tôt dans la semaine pour estimer chaque cliché... Et Kwaïgon a jeté un oeil tout à l'heure pour revoir les prix. Je prends note de chaque acquéreur et après, je contacte leur comptable... Ou eux même plus tard dans la semaine pour finaliser la transaction.
Elle sourit, avant de consulter son registre.
A - Pour l'instant... Sur les trente deux clichés... Seize sont vendus ! Ce qui est plutôt pas mal ! Pas encore notre record mais c'est un bon début... On n'a pas tout exposé, j'ai gardé d'autre clichés en stock pour remplacé les vendus durant le mois d'exposition...
Elle referma son registre et releva ses lunettes sur son nez.
A - Je sais bien qu'il y aura moins de monde par la suite mais plusieurs de nos clients habituels sont là et si quelque chose leur plaît, ils n'hésiterons pas à faire passer le mot...
Elle sourit, plutôt enthousiaste. A vrai dire, mieux valait qu'elle le soit pour eux tous ! Saskia lança un regard à son fiancé, elle était surprise d'apprendre qu'il y avait autant de clichés de vendus, surtout en aussi peu de temps selon elle.
S - Je ne m'attendais pas à autant. Moi qui étais déjà ravie d'être juste en exposition.
Elle ne put se retenir bien longtemps, se penchant vers l'américain pour lui voler un tendre baiser avant de lui murmurer du bout des lèvres un merci. Ayumi sourit, ravie.
A - Le frère et la soeur Ono sont de très bons commerciaux dans ce genre d'événement ! Lia avait déjà vendu une demi douzaine de clichés avant votre arrivée. Et depuis Avec Kwai ils ont fait le reste. Ce n'est pas dur de vendre quand ils sont là...
Calum pinça légèrement les lèvres à cette remarque, soupirant doucement.
C - Et dire qu'à une époque j'aurais eu presque la même influence... Enfin... Oh ! Je crois qu'on a besoin de tes services Ayumi !
La jeune femme se retourna, pour sourire à un couple de japonais qui lui faisaient signe. Elle s'excusa auprès de Calum et Saskia avant de filer à leur rencontre, toujours très professionnelle... Calum fini par regarder Saskia avec un sourire légèrement contrit.
C - Bon... Je crois qu'il est temps de libéré Yen de ses obligations d'épouse et de la remplacer ! Prête pour le bain de foule ? Kwaïgon ne cesse de me lancer des regards depuis tout à l'heure...
Il était temps pour l'artiste de faire connaissance avec ses acheteurs ! Calum serait ravi de faire l'interprète si besoin. Enfin ravi... Tout dépendait du point de vue !
* * *
La soirée avait été des plus agréables, elle présenta beaucoup de ses connaissances à Calum et elle rencontra à son tour des personnalités proche du couple Ono. L'américain fut un traducteur des plus efficaces, bien que ces nombreuses discussions donnèrent envie à Saskia d'apprendre le japonais. Cependant, elle n'était pas mécontente de rentrer, de se retrouver seule avec son fiancé dans le calme de la nuit. Son regard observait la route défilés rapidement.
S - C'est presque plus épuisant qu'une conférence de plusieurs jours. Mais je crois que j'aimerais bien pouvoir refaire un vernissage de nouveau un jour, c'était beau de pouvoir admirer certains de mes cliches en taille presque réelle.
Elle se pencha vers lui, déposant pour la énième fois un chaste baiser rempli de tendresse.
S - J'ai de la chance de t'avoir... Encore merci pour ce cadeau.
Calum avait relevé les yeux de son téléphone pour l'écouté et répondre à son baiser, et un fin sourire se dessina sur ses lèvres à la remarque de la jeune femme. Lui aussi semblait épuisé.
C - C'était avec plaisir... Peut être que la prochaine fois tu pourras exposer ailleurs... La rumeur court que Kwai va ouvrir une seconde galerie à New York. Tu pourrais faire parti de la liste de lancement...
S - Il va falloir que j'y réflechisse en effet.
Il haussa des épaules. Ce n'était qu'une proposition, elle en ferait bien ce qu'elle voudrait ensuite.
C - Ayumi vient de m'envoyé un message... Presque tous les clichés ont été vendu... Certains par un acheteur non présent, via un courtier... Je ne sais pas qui c'est mais il a prit une dizaine de photos...
S - Je crois que je n'arrive pas encore à prendre conscience qu'on a réellement payé pour mes photos, marmonna-t-elle doucement.
C - Tu t'en rendras mieux compte quand Ayumi t'enverra ton chèque ! dit-il en souriant.
Un léger soupir s'échappa de ses lèvres, son regard se fronçant, légèrement soucieux. Il aimerait bien savoir qui était ce mystérieux acheteur, mais ce ne serait pas pour ce soir. Il se détendit un peu finalement, jetant un oeil par la fenêtre du taxi ; ils étaient presque arrivé.
C - En tout cas je suis content que la surprise t'ai plu ! Et je suis content aussi que la soirée soit terminé ! J'ai un côté un peu comme Yen pour ce genre de truc mais... En moins pire.
S - Tu ne semblais pas trop mal à l'aise face à la foule, au moins rien n'apparaissait sur ton visage contrairement à Yen, termina-t-elle en rigolant.
C - Je suis bon acteur quand je le veux bien... dit-il avec malice.
Il sourit, fronçant le nez, ce qui lui donnait un petit air enfantin. Il rangea son téléphone dans sa poche et sorti son porte feuille, prêt à sortir de quoi payer le taxi. Dès qu'ils furent devant son ancien chez lui, c'est ce qu'il fit, entraînant ensuite doucement Saskia dans l'appartement... Le vaste studio n'avait pas changé. Il était simplement un peu plus vide... En arrivant, il avait fait le ménage et rempli le frigo, mais à part cela, il était resté plutôt en bon état... Ce qui était rassurant à vrai dire. Il alluma l'éclairage de nuit, qui se composait d'une multitude de guirlandes à petites ampoules disséminé un peu partout dans l'appartement, tamisant le lieux de la plus douce des manières. Un éclairage qui n'agressait pas le regard quand on entrait... Mais guère suffisant pour vivre vraiment. Il alluma donc la cuisine, un plafonnier suspendu au bout d'une longue chaine, le toit étant assez haut, et se débarassa de sa veste de smocking, qu'il déposa avec précaution sur le dossier d'une chaise haute du bar - table à mange.
C - Fais comme chez toi ! Je sais que tu ne connais pas très bien les lieux mais... N'hésite pas à ouvrir tous les placards si tu as besoin de quelque chose...
Elle déposa son sac, enlevant son manteau qu'elle posa à son tour sur l'une des chaises. Elle observa les alentours, appréciant cet endroit qui a longtemps été la demeure principale de son fiancé. Elle sentait bien que la décoration, le style correspondait parfaitement à lui. Elle s'approcha doucement de lui, une lueur pétillante dans le regard.
S - Tu es affreusement élégant dans un smoking...
C - Merci... souffla-t-il dans un sourire.
Elle réclama ses lèvres avec tendresse, glissant une main des cheveux.
S - Et si... On montait se coucher... A moins que tu veux prendre en douche...
Il répondit au baiser, avec la même tendresse, enroulant ses mains autour d'elle. A sa dernière semi question, il soupira, réfléchissant un instant, avant de tranché doucement.
C - Je suis rincé ! Je pense qu'on peut directement aller se coucher... Douche demain matin...
Il réclama à nouveau ses lèvres, tendrement mais un peu plus chastement, avant de l'entraîner vers sa chambre. Le lit avait été grossièrement fait mais peu lui importait. Avec une légère maladresse, il dégrapha la robe de la jeune femme pour l'aider un peu, avant de tirer sur son noeud papillon pour le défaire. Il passa ensuite aux boutons de manchettes, se concentrant dessus pour ne pas les perdre par inadvertance. Il déposa ses précieux boutons et son noeud défait sur une commode, se tournant un instant vers la jeune femme avec un léger sourire aux lèvres.
C - Tu veux quel côté du lit ?
S - Le droit !
Elle sortit de sa valise, que le coréen s'était visiblement occupé à faire livrer à l'appartement de Calum, l'une de ses nuisettes à dentelles. Saskia nouait un grand amour pour la lingerie en tout genre. Elle l'enfila doucement avant d'aller regagner le lit pour s'y engouffrer à l'intérieur. Son regard brillait de malice. Elle attendit que son fiancé s'installa à son tour pour venir contre lui, posant sa tête contre son torse. Un soupir de contentement s'échappa de ses lèvres, alors qu'elle fermait les yeux. L'une de ses mains ne tarda pas à caresser très légèrement le ventre du jeune homme.
S - J'ai eu du mal à m'endormir sans toi ses derniers jours...
Elle marqua une pause, se redressant légèrement pour déposer un baiser dans son cou avant de reprendre.
S - Yen s'est bien foutu de ma gueule. Visiblement, j'avais des cernes le premier jour. Et Sora qui a compris plus ou moins les paroles de sa mère est allé chercher l'une de ses peluches en disant que je pouvais la prendre pour m'aider à m'endormir ce soir.
Calum ne put s'empêcher un sourire et un bref rire aux paroles de la jeune femme.
C - Il est adorable... Mais il doit en faire voir de toutes les couleurs à ses parents... J'imagine même pas ce que se sera en grandissant...
S - Il a finalement pris le mauvais côté de sa mère, dit-elle amusée.
Il eut un léger soupir malgré le sourire persistant à la pensée de Sora tendant l'une de ses peluches à Saskia. Il imaginait parfaitement bien la scène...
C - Et du coup, tu l'as gardé sa peluche ? demanda-t-il avec malice. Mais bon, tu devrais mieux dormir cette nuit...
S - Oui, j'ai comme consigne de la lui rendre à ton retour.
Il baissa les yeux pour lui adresser un sourire, déposant un léger baiser dans ses cheveux. Elle soupira de plaisir avant de se redresser pour capturer tendrement ses lèvres. Elle plongea son regard dans le sien, avant de poursuivre avec malice.
S - Je pense qu'en effet, je vais bien dormir cette nuit.
Elle l'embrassa de nouveau, puis reposa sa tête en se blottissant un peu plus contre lui. Elle aimait sentir la chaleur de son corps, mais aussi son odeur.
S - Et moi, est-ce que je t'ai manqué ? Demanda-t-elle avec malice.
C - Oui ! Après des mois et des mois passé avec toi au Haras c'était presque un peu déprimant de revenir ici le soir... J'ai revu du monde que je n'avais pas vu depuis longtemps mais... C'était pas pareil...
Il haussa doucement des épaules se déplaça légèrement pour pouvoir la prendre complètement dans ses bras, éteignant la lumière au passage. Il n'y avait plus que les lampadaires extérieurs qui diffusait une légère lueur orangé par le toit translucide. Malgré la fatigue il restait un peu pensif face à sa dernière déclaration... Il chassa cependant ses pensées et déposa un dernier baiser sur le front de la jeune femme. Dans un murmure et un sourire, il souhaita la bonne nuit à sa fiancée...
C - Bonne nuit mon amour...
S - Bonne nuit mon chéri...
Elle repensa à cette soirée, à l'émotion qu'elle avait ressenti face à cette surprise, mais surtout à l'amour qu'elle éprouvait pour cet homme qui se donnait bien du mal à trouver un simple cadeau d'anniversaire. Elle était chanceuse, et tellement heureuse de l'avoir dans sa vie. Et elle s'endormit rapidement, un sourire aux lèvres.