Teardrop
Admin
Tour des hôtels - Mar 31 Juil 2018 - 18:15
Tour des hôtels ou le râlage de Yen (a)
C - Vous commencez par quoi déjà ?
K - Las Vegas, St Bart, Seychelles, Osaka et Tokyo... Mais j'ai très très envie d'ajouter une étape Européenne...
C - Ah ?
K - Ouai... Ca fait trop longtemps que je n'ai pas vu le Hekiyō...
Calum eut un temps d'arrêt et fit un sourire bouche bée à son ami, tout en chargeant la valise du coréen dans l'Impala.
C - Mon dieu... J'avais oublié le Hekiyō... Yen va t'étrangler...
K - Je ne serais plus à une mort près tu sais... Je ne crois pas lui avoir lister le quart de ce qu'elle va voir pendant ce voyage alors un peu plus ou un peu moins...
C - Ouai mais le Hekiyō...
Le coréen haussa des épaules et referma le coffre après y avoir rangé la sacoche de son pc. Il ne manquait plus que Yen et son sac à main et ils pourraient partir. Sans oublié les derniers câlins aux enfants... C'est Saskia et Calum qui seraient en charge d'eux durant l'absence du couple, sans aucun doute la plus longue depuis qu'ils avaient adopté Io...
Le coréen était très enthousiaste à l'idée de ce voyage et il l'avait préparé avec le plus grand soin. Il savait que ça ne plairait pas forcément à Yen, mais après tout, ce qu'ils allaient voir, cela lui appartenait à elle aussi. Et il voulait qu'elle voit tout cela, qu'elle rencontre ces gens... Elle avait vu le groupe, en tout cas une partie, et prit la mesure de ce qu'était le groupe Ono auprès de James. Mais ce qu'elle allait voir durant ce voyage, ce n'était pas le groupe, mais des investissements personnels. Ils étaient également géré par James mais complètement hors groupe. Kwaïgon avait préféré y aller en douceur dans les explications lorsque Yen avait appelé James : d'abord le groupe et ses branches, puis maintenant le patrimoine personnel qui participait à leur finances... Et enfin, il lui parlerait du reste... De ce qu'il possédait encore sans que cela ne rapporte rien... Du moins pour l'instant.
Calum et Kwaïgon regagnèrent l'appartement. Aussitôt, Io se laissa tomber dans ses bras. Le coréen la prit sans sourciller, la serrant contre lui avec affection. Il savait que Io était très inquiète chaque fois qu'il partait... Mais cette fois, il avait réussit à la convaincre que ce n'était en rien dangereux... Et puis, il partait avec Yen... Et Io savait qu'il ne la mettrait jamais en danger. Elle était donc un peu plus rassurée.
I - T'appellera tout les jours ?
K - Pas tout les jours Io mais souvent. Je pourrais t'envoyer des mails aussi. Ok ?
I - Ok.
Elle serra un peu plus ses bras autour de son cou et il fit de même, se relevant en passant une main sous ses fesses pour la soutenir avant de chercher le regard de Yen, lui souriant avec malice et tendresse.
K - Il va falloir qu'on y aille sinon on va louper notre avion... Tu le sais ça Io ?
I - Oui je sais.
K - T'inquiète pas, on ne part pas très longtemps. Et puis t'as école, ça passera super vite.
I - Oui...
K - Aller, vas faire le même gros câlin à maman !
Il déposa un gros baiser sur la joue de la jeune fille avant de la remettre par terre. Sora ne tarda pas à prendre la place de sa soeur dans les bras du coréen, étrangement silencieux par rapport à ce qu'il avait l'habitude de faire. Mais le coréen ne s'en offusqua pas, bien au contraire. Ce n'était pas non plus facile pour Sora de les voir partir, même s'il ne le montrait pas aussi clairement que Io. Pour Kwaïgon, son calme exceptionnel en était la preuve formelle. Il prit un ton plus murmurant pour s'adresser à Sora, perché dans ses bras.
K - Tu t'occuperas bien du chat ?
Sora hocha de la tête sans pour autant prendre la parole et le coréen respecta ce silence, ne faisant que le garder dans ses bras quelques minutes. Il fini ensuite par le reposer et sourire à Saskia.
K - Merci de les garder avec vous...
S - C'est toujours un plaisir ! On ne va peut-être pas vous les rendre à la fin, dit-elle avec un immense sourire.
Yennefer, qui profitait de l'immense étreinte de sa fille, releva la tête pour braquer son regard vers sa meilleure amie avant de rajouter rapidement.
Y - Ne compte même pas me voler mes enfants ! Et ne les gâte pas trop pendant notre absence...
Saskia adressa un immense sourire à la polonaise qui déposa un dernier baiser sur la joue de sa fille. Son mari avait raison qu'ils ne devaient plus trop trainé au risque de râter leur avion. Au fond d'elle, elle était partagée sur ses vacances, une pointe de curiosité de savoir ce que le coréen avait prévu, bien qu'elle risquerait probablement de grincer un peu des dents. Et aussi, le manque qu'elle risquerait d'avoir de ses enfants, mais d'un côté pouvoir passer du temps seul avec son mari était toujours très agréable pour la stabiliter de leur couple.
* * *
Son regard observait attentivement les alentours, bien qu'elle commençait à avoir l'habitude des trajets en avion avec le Haras. Cependant, elle avait toujours du mal à croire qu'elle pouvait se trouver à cet endroit, et en l'occurence à Las Vegas pour leur première destination. Son attention se reposa sur la tapis roulant où des valises défilaient lentement devant eux, ils attendaient leurs valises patiemment.
Y - Je vais beaucoup ronchonner pendant ce voyage hein ?
Un sourire s'était dessiné sur ses lèvres, malgré le sérieux de sa question. Elle ne pouvait pas s'empêcher d'être ainsi, même si elle préférait en rire que de se braquer. Elle aussi savait que son mari était un homme d'affaire efficace dans la gestion de son argent... Elle avait épousé un riche, elle devait bien s'en faire une raison. Le coréen ne put s'empêcher un sourire amusé. Il déposa un baiser léger dans les cheveux de sa femme, avant de se pencher pour récupérer leur première valise -il avait insisté pour qu'elle emporte quelques robes de cocktail et ils avaient dû prendre plusieurs valise pour ne pas les abîmer- tout en répondant sagement.
K - Bien sûr. Enfin en tout cas je m'y attends... Mais si tu pouvais râler que dans ta tête la majorité du temps, se serait top ma Puce !
Y - Tu t'ennuyerais si je ronchonne tout le temps dans ma tête !
K - C'est pas faux !
Il sourit plus largement encore, jouant là dessus pour se moquer un peu d'elle sans pour autant que se soit méchant. Il savait comment elle était et ne s'en offusquait pas.
K - N'oublie pas que ce voyage à pour but de te montrer ce qui nous appartient à tout les deux. Et que c'est donc aussi à toi tout ça. Et que tout les gens qui travaille dans nos hôtels sont aussi tes employés autant que les miens. D'ac' ?
Y - Je dois accepter que moi aussi je suis riche, marmonna-t-elle plus pour elle-même.
Il sourit de plus belle en attrapant leur seconde valise, tirant la poignée pour pouvoir la faire rouler derrière lui, la pochette pc déjà sur son épaule.
K - Et avant que tu râle encore plus, que tu le saches d'avance... Le bénéfice que l'on fait sur tous les hôtels que l'on possède sont rassemblé sur des comptes à part... C'est donc en plus de ce qu'il y a sur le compte commun, qui vient seulement du groupe Ono... Tu les as pas encore vu ceux là parce que je n'y touche jamais. Mais au moins tu le sais maintenant !
Y - Qu'est-ce que tu as dit déjà ? Râler dans ma tête c'est ça ? Dit-elle en soupirant légèrement.
K - Exactement !
A nouveau il sourit largement, tendant sa main libre pour attraper celle de la jeune femme. Il lui avait laissé la plus petite valise et il ne leur restait plus qu'à aller retrouver le chauffeur qui allait les accompagné dans tous leurs déplacements durant leur séjour... Et ils ne tardèrent pas à le voir. Impossible de le loupé de toute façon, il portait une pancarte à leur nom. En arrivant à proximité de l'homme en costume, Kwaïgon lui tendit sagement la main, très professionel.
K - Ted n'est-ce pas ?
T - Oui monsieur. Bonjour madame, puis je prendre votre valise ?
Elle posa son regard vers l'homme en costume avant de le saluer poliment en rajoutant avec une légère vivacité.
Y - Cela ira, je vais la porter jusqu'à la voiture. Cela me permet d'évacuer l'émotion que risque d'être ce séjour incroyablement... riche... de plein de chose.
Elle ronchonnait, elle ne pouvait pas s'en empêcher, bien qu'une pointe d'humour vibrait dans le ton de sa voix. Elle ne voulait pas vexer d'une quelconque façon le coréen, ni que le séjour soit désagréable à vivre. Au contraire même, elle souhaitait en profiter, et comptait bien en profiter. Elle se pencha pour venir déposer un chaste baiser au bord des lèvres de son mari avant de suivre tranquillement Ted.
Y - On se rend où pour commencer notre folle aventure ?
K - On va directement à la maison de Las Vegas ! C'est un hôtel casino en plein coeur de la ville. Il est dirigé par Terry Benett, de qui nous seront donc les hôtes.
T - Mr Benett vous à réservé la suite du Penthouse pour votre séjour monsieur.
K - Délicate attention...
Avec un sourire il se tourna vers Yen, laissant sa valise à Ted qui ouvrait le coffre de la limousine qui les emmènerait où ils le souhaiteraient.
K - Tu vas adorer cette suite.
Il avait volontairement prit un ton très ironique sans pouvoir s'empêcher de sourire. Il ouvrit la porte arrière à la jeune femme, l'invitant à grimper dans l'immense habitacle de la limo noire tout en poursuivant.
K - Un grand hall d'entrée, deux salons, un grand bureau, une salle de billard, cinq chambres avec chacune leur salle de bain. Et tu pourras essayer tout les lits si tu veux.
Il entra dans la voiture avec elle et ferma la porte, se mordant la lèvre d'amusement face au seau de glace avec sa bouteille de champagne et ses flûtes prêtes à êre servie. Exactement de quoi faire hurler Yen.
K - Et durant notre séjour, Ted sera notre marjodome. Quoi que tu veuille, même des fraises à une heure du matin, c'est à lui qu'il faudra demander. Il nous accompagnera à peu près partout et sera notre chauffeur. C'est cool non ?
Elle s'était légèrement figée quand elle se rendit compte que leur voiture était cette grande limousine noire, mais elle avait pris sur elle pour ne pas faire la moindre réflexion pour le moment. Elle voulait bien tenter de temps en temps de râler dans sa tête, mais une fois à l'intérieur, en remarquant la bouteille de champagne. Sa langue la démangea affreusement, puis avait-elle bien entendu aussi ? Un marjodome...
Y - Tu l'as fait exprès c'est ça ? Tu veux voir combien de temps je tiens avant de craquer ?
K - Ce n'est pas moi, c'est le service qui va avec la chambre. Ted est là pour servir les clients du Penthouse. Tout comme le service limo qui va aussi avec. Au prix de la suite par nuit c'est bien normal ce genre de service !
Y - Je n'ai pas envie de connaitre le prix de la suite...
K - Je m'en serais douté... dit-il avec le sourire.
Il n'y avait pas d'agressivité dans sa voix, au fond elle avait bien conscience de l'homme qu'elle avait épousé, et du luxe dans lequel il pouvait vivre de temps en temps. Mais aussi, qu'il était le genre d'homme dont une nuit en pleine forêt ne dérangeait pas non plus. C'était probablement grâce à ce détail-là qu'elle l'aimait en plus du reste. Il n'était pas de ses riches qui lui hérissait réellement les poils.
Y - Il y a combien de lits exactement dans notre suite ? Demanda-t-elle avec une lueur d'amusement et de malice.
Il eut un large sourire malicieux avant de se pencher pour répondre en murmurant à son oreille, sa main venant effleurer sa joue en douceur.
K - Il y a cinq lits king size... Tellement grand ces lits que tu peux te mettre dans n'importe quel sens en faisant l'étoile de mer sans jamais toucher les bords...
Y - Oh je vois !
Il déposa un baiser sur sa joue, en douceur avant de reculer un peu pour reprendre sa place.
K - C'est magique !
Il se mordit les lèvres, attrapant la main de la jeune femme alors que la limo filait entre les immeubles et les casinos. Il n'y avait pratiquement que ça à Las Vegas de toute façon. En attendant que le trajet ne se passe, le coréen leur servit une coupe de champagne à chacun, insistant pour trinquer au début de leur voyage autour du monde. Parce que c'est littéralement ce qu'il allaient faire durant les quelques semaines à venir. Sur leur trajet, le coréen montra à Yen quelques points d'intérêt de la ville. Il avait gardé des plages de temps pour des visites si elle voulait le faire mais autrement, ils passeraient pas mal de temps dans l'hôtel... Ils ne tardèrent d'ailleurs pas à arriver devant le bâtiment, tout de verre et d'acier. Haute tour très moderne, brillant au soleil de l'après midi.
Aussitôt garé devant l'entrée, un portier leur ouvrit la porte et le coréen entraîna Yen au dehors. Le parvis grouillait de monde et d'activité. Une armée d'homme en livrée rouge se mirent en branle pour vider le coffre et prendre toutes leurs affaires, alors que Ted les rejoignait, très droit dans son costume noir. D'un geste, il les invita à le suivre à travers le hall du casino. Le lobby était plutôt calme, le bruit venait de la zone de jeu. Elle était conçue de façon à ce qu'il fasse toujours nuit à l'intérieur. Aucune lumière naturelle ne venait y entrer. Cela désorientait le client, qui ne voyait pas les heures défilées... Tout était richement décoré mais très moderne, mélange de bois, de verre et d'acier. Une cascade fine surplombait le comptoir d'accueil, arrosant un immense mur végétal d'une dizaine de mètres de haut. Il cachait des ascenseurs de verre grimpant dans les entrailles de l'hôtel. Ils furent très vite accueillit par Terry Benett en personne, homme d'une quarantaine d'année, habillé d'un costume sur mesure bleu marine à chemise blanche. Il ouvrit largement les bras à Kwaïgon, avec un grand sourire, mais lui serra la main avec respect finalement.
TB - Mr Ono ! Quel plaisir de vous voir pour cette visite anuelle !
K - C'est toujours un plaisir Terry ! Laisse moi te présenté Mme Ono, ma femme, qui m'accompagne cette année.
TB - Oh ! Mme Ono ! Je suis enchanté ! Terry Benett, pour vous servir !
Y - Enchantée de vous renconter.
Elle l'observa un instant l'homme, malgré que son attention était aussi tourné vers l'agitation autour d'elle. Elle ne pouvait pas s'empêcher de contempler la pièce où elle se trouvait, un peu comme lors du trajet en limousine, où elle avait observé attentivement chaque indication de son mari. Elle ne pouvait pas s'empêcher d'avoir la sensation d'être pas à sa place dans cet univers, et de se sentir un peu perdue. Un casino... Un lieu d'argent. Elle glissa son regard vers le coréen, attendant la suite.
TB - Vous avez fait un long voyage. Profitez de votre suite, on se retrouvera pour le dîner ?
K - Un déjeuner demain ? J'ai cru comprendre qu'il y avait l'ouverture de la saison de catch chez nos voisins, j'imagine que tu as été invité Terry.
TB - Effectivement !
K - Alors retrouvons nous demain matin pour un tour du complexe.
TB - Avec plaisir ! Merci beaucoup. Voulez vous que je vous fasses réserver une table pour ce soir ?
K - Euhm... Oui. Oui pourquoi pas ! Au Nimoy.
TB - Parfait ! Voici votre clé. A demain ! Profitez bien du séjour !
K - Merci Terry, à demain.
Le coréen récupéra la carte clé et échangea un sourire et une poignée de main avec Terry, avant de se tourner vers Yen avec un grand sourire.
K - On monte ou tu veux faire un tour ?
Y - Allons voir cette fameuse suite !
Elle avait écouté l'échange des deux hommes dans le plus grand silence, lui permettant de continuer son observation des lieux. Elle ne pouvait pas nier qu'une pointe de fatigue se faisant sentir, et qu'un peu de calme lui plairait beaucoup. Probablement parce qu'elle craignait d'être plongée un peu trop vite dans ce monde de luxe où l'argent coulait un peu trop à flot derrière ses murs.
Y - Tu aimes le catch ? Demanda-t-elle en le suivant.
K - Non, pas spécialement... Je préfère les arts martiaux... Ou le free fighting... Le catch c'est trop mit en scène...
Le jeune homme l'entraîna tranquillement jusqu'aux ascenseurs, contournant le comptoir de réception pour cela. La plateforme des ascenseurs surplombait une vaste salle de restauration -la salle des petits déjeuner- dont le fond se tapissait de baie vitrée donnant sur l'espace piscine et détente de l'hôtel. Le complexe se poursuivait sur leur droite, à l'opposé du casino, plus calme, avec d'autres restaurants et des boutiques, pour ce qui était de leur niveau. Un liftier les accompagna jusqu'au dernier étage, quelques cinquante niveaux plus haut. Tout comme l'appartement japonais désormais, l'ascenseur les fit entrer directement dans leur suite. Leurs valises avaient été sagement rangées dans l'entrée. La suite, aux allures de grand appartement, était plutôt moderne, très claire. Les plafonds, sols et murs étaient blanc -gris pâle pour le sol, en parquet- et c'est la décoration qui donnait de la chaleur au lieu. Des tapis moelleux dans des tons sombres, chaud, des canapés en cuirs confortable, dans les tons chocolats, des touches de rouge sur les accessoires et les tableaux aux murs. C'était assez impersonnel mais le coréen aimait bien cette suite. Elle ressemblait à son chez lui. Chaque chambre en revance avait une décoration propre, un thème, très différent l'un de l'autre. La seule chose qui pouvait manquer pour en faire un véritable appartement, c'était une cuisine. Ils avaient seulement un coin bar avec de quoi grignoté et faire du café ou du thé -en plus des divers alcools de base. Sur une des table basse du salon, un panier de fruits frais et une bouteille de champagne dans un seau à glace les attendait, avec un petit mot de la main de Terry leur souhaitant la bienvenue, ce qui arracha un sourire au coréen.
K - Et voici ! Notre maison de Las Vegas. J'ai toujours logé dans cette suite, même en venant seul...
Il passa doucement une main dans son dos, souriant doucement.
K - Chaque chambre c'est un thème différent, je te laisse choisir l'ambiance dans laquelle tu veux passer la première nuit !
Il en rit doucement, s'avançant jusqu'aux baie vitrée de l'espace salon. Ils avaient une vue imprenable d'ici, sur le désert qui entourait la ville... Comme s'ils étaient suspendu au dessus du vide... Yennefer ne put s'empêcher de lever les yeux au plafond, elle s'était doutée que la suite ne pouvait être rien d'autre qu'un immense appartement. Et vu la taille de celui-ci, l'étage lui était probablement entièrement réservé. Mais le contraire aurait été surprenant, surtout en apprenant le nombre de chambres. Elle ne tarda pas à se faufiler entre les différentes pièces à la recherche des chambres, mais aussi pour constater la richesse de l'endroit.
Y - Il y a vraiment des gens qui se paye cette suite ? Je ne veux même pas imaginer combien tout cela a couté en aménagement... Les salles de bains semblent être de dernière génération... Ne me dis pas qu'on change régulièrement la douche à l'italien !
Elle avait braqué un instant son regard vers le coréen, sans réellement attendre sa réponse pour se glisser dans une chambre qu'elle avait déjà visitée. Elle était la plus soft des cinq selon elle.
Y - On prend celle-ci !
Avait-elle légèrement crié en ouvrant certains placards où elle découvrit des cadeaux de bienvenue visiblement, qui lui fait légèrement grincer des dents. Le coréen sourit aux remarques de la jeune femme mais ne dit rien, se laissant tomber dans l'un des canapés en attrapant une grappe de raisin blanc, en gobant un rapidement. Le raisin californien n'était pas si mauvais... Il laissa passer quelques secondes avant de doucement interpellé la jeune femme.
K - Il va falloir que tu mettes une robe ce soir au resto... Si tu me dis laquelle tu choisis un peu en avance je pourrais m'assortir avec toi !
Il laissa son regard se perdre sur le paysage qu'offrait la baie en face de lui, mangeant doucement ses grains de raisin. Il laissait à Yen le temps de découvrir les lieux, et de râler dans sa tête. Il savait ce qu'elle découvrirait sans mal dans les placards et les chambres. Certains objets étaient habituels, commun à toutes les chambres, mais d'autres, il savait qu'il ne lui était adressé qu'à lui... Comme par exemple, la pile de jetons du casino... Venant tout droit de la banque du casino... Pour Yen, une somme indécente, pour lui, seulement de quoi faire une première petite partie de poker...
K - Il y a un spa au sous-sol... Si tu veux un massage on peut faire monter quelqu'un... Si Edourado est toujours là il est très bon ! Mais je ne sais pas quand il prend ses congés...
Il goba un autre grain de raisin, le regard perdu sur l'horizon. Le ciel se confondait avec le désert en une ligne blanche et floue qui avait toujours eu le don de le captiver... Elle ne tarda pas à le rejoindre, se plantant devant le canapé en posant ses mains sur les hanches. Malgré son regard, qui en disait long sur ses pensées, elle ne put s'empêcher de sentir un frisson de désir pour son mari. Elle ne se lassait pas de l'admirer, et à cet instant, il était un homme dans toute sa splendeur.
Y - Une robe.. Quelle genre de robe ? L'une des cocktails que tu m'as forcé à acheter ?
Et donc le prix l'avait fait ronchonner pendant des heures, sous le sourire amusé de sa meilleure amie.
K - Exactement ! Une de celles que je t'ai forcé à prendre... Et puis tu pourras aussi mettre un de tes colliers...
Il sourit largement à la jeune femme, lui tendant un grain de raisin en le tenant entre son pouce et son index.
K - Tu veux du raisin ? Il est pas mauvais même si je préfère le raisin espagnol... Mais il est presque local celui là ! Il vient de l'état d'à côté...
Elle se pencha légèrement afin d'attraper du bout des dents le grain de raisin, son regard plongeait dans celui du coréen. Il savait que ce n'était pas facile pour elle d'accepter tout cela. Heureusement pour lui, leur prochaine destination était plus familiale, et les autres un peu moins luxueuse malgré le fait que tout ses complexes hôteliers se valaient en terme de confort et de luxe... Celui-ci était un peu au dessus.
K - Je t'avais dit que je trouverais des occasions pour que tu les mette ces robes...
A nouveau il sourit, plutôt fier de lui, avant de poursuivre sur un ton un peu plus malicieux...
K - Et puis si tu sors la lingerie fine en dessous... En ayant l'absolue certitude que Sora ne nous surprendra pas...
Il laissa sa phrase en suspend, un sourire carnassier aux lèvres en croquant un nouveau grain de raisin. Elle ne put retenir son sourire au bord des lèvres aux paroles de son mari, et ne tarda pas à venir poser ses mains sur ses joues en se penchant de nouveau vers lui. Elle l'embrassa avec tendresse et une pointe de malice avant de murmurer contre ses lèvres.
Y - Vous avez de la chance que je vous aime follement Monsieur Ono... Car vous avez le don pour me faire ronchonner avec vos cadeaux.
Elle déposa un baiser assez chaste avant de poursuivre avec sérieux, mais aussi amusement.
Y - Interdiction de casser ma lingerie ! Et je mettrais ma robe rouge, cela te va ?
K - C'est parfait... souffla-t-il.
Il répondit à ses baisers, en réclamant d'autres, tout aussi tendre, l'attirant à lui en douceur. Il finit cependant par doucement demander.
K - Alors dis moi, qu'est ce que tu veux faire ? Massage ? Sieste ? Manger ? Faire un tour ? Ce que tu veux.
Il y avait pas mal de possibilité en attendant le repas du soir. Et il était à son entière disposition... Elle se laissa aller contre lui dans un soupir de plaisir, fermant un instant les yeux. Elle prit le temps de réflechir à sa question, mais aussi à profiter du silence qui avait envahi la pièce. Le calme n'était pas toujours présent dans leur quotidien depuis l'arrivée de leurs enfants...
Y - Est-ce qu'il y a un jacuzzi dans le Spa ?
K - Oui... Il y a un jacuzzi privatif. Je peux le demander.
Il sourit, réclamant un tendre baiser à nouveau, avant de la déloger de ses genoux en la soulevant pour la poser sur le canapé. Il se releva doucement pour aller chercher le téléphone et appeler le service spa. Il fut fixé en quelques secondes et sourit en raccrochant.
K - C'est bon ! On peut descendre.
Il attrapa le double de leur clé et se dirigea tout doucement vers la porte, attendant la jeune femme.
K - Il y a tout ce qu'il faut en bas.
Il tendit tendrement la main vers elle pour l'entraîner dans l'ascenseur et au second sous-sol, dans l'espace spa. Ils furent accueilli comme des rois, et conduit jusqu'au spa privatif comprenant un sauna, un hammam, un jacuzzi, un espace massage et une salle de bain classique. De la musique douce s'échappant de quelques haut parleur et une petite cascade distillant un doux clapotis. Le coréen demanda à ce qu'ils ne soient pas dérangé, sous aucun prétexte et l'hôtesse d'accueil ne tarda pas à disparaître pour les laisser complètement seuls...
K - Jacuzzi ? Ou tu veux tester autre chose avant ?
Tant qu'à y être, ils avaient le choix...
K - Et je peux faire apporter des fruits aussi.. .Si tu as faim...
Elle observa les lieux, qui étaient à l'image de tout le reste ici. Et même si elle commençait à accepter que le luxe fût l'essence même de cet hôtel, une grimace s'afficha légèrement sur ses lèvres.
Y - J'ai pas très faim pour le moment.
Elle était encore prise par la surprise, et elle espérait que toutes les destinations ne seraient pas à l'image de celle-ci. Bien qu'elle avait conscience que cela faisait un peu partir de la vie de son mari, il semblait être à l'aise. Son attention se posa sur une porte où il était indiqué sauna.
Y - On commence par le sauna ?
K - Ça me va !
Elle se dirigea vers la salle de bain afin de commencer à se dévêtir, notant au passage qu'il y avait en effet tout à disposition en termine de serviette et peignoir.
Y - Depuis combien de temps tu es propriétaire de cet hôtel ?
Il avait sagement suivi la jeune femme, enlevant montre et bracelet que sa fille lui avait tressé -sa période scoobidoo et bracelet brésilien semblait trop durer- pour déposer le tout dans un bac avant d'enlever ses vêtements et faire de même. Il enroula une serviette autour de ses hanches mais ce n'était presque pas la peine étant donné qu'ils seraient seuls...
K - Depuis 2009. C'est mon premier gros investissement sur le sol américain... Et la seule fois où j'ai réellement fait un emprunt... Il s'est très vite montré très rentable. On l'a entièrement rénové il y a cinq ans et on le rafraîchi tout les quinze ans... Mais il tourne très bien tout seul. C'est très chouette.
Il sourit à la jeune femme, sans trop entrer dans les détails. Il ne tarda pas à la devancer dans le sauna, s'installant aussi confortablement que possible sur les bancs de bois. Il préférait de loin la chaleur sèche du sauna à celle du hammam, même s'il ne pouvait pas y rester trop longtemps. Elle était bien plus supportable...
K - Mon dernier achat ça a été notre seconde destination. J'étais déjà au Haras, c'était juste avant de te connaître... Et si on poursuit la même ligne de conduite, il faudra de nouveau investir cette année.
Il lui sourit à nouveau. Il espérait bien que cette fois, elle participerait au choix de l'achat en question... Une légère grimace apparut sur son visage, elle commençait peu à peu à accepter son rôle dans tous ses investissements, mais elle doutait réellement un jour s'y habituer totalement. Elle pensait à ses enfants dans ces moments-là, se disant que cet héritage leur faciliterait leur vie.
Y - Tu as déjà des projets à ce sujet ?
Elle poussa un soupir de bien-être, fermant un instant les yeux tout en restant attentive à sa réponse. Elle profitait de la chaleur apaisante du sauna, car elle ne pouvait pas nier qu'elle appréciait ses petits plaisirs de la vie luxurieuse mine de rien. Le coréen pinça légèrement les lèvres et inspira lentement avant de répondre doucement.
K - Pas pour l'instant. Il y a plusieurs possibilités. Nous avons des terrains vides à construire ou on peut les laisser tel quel et acheter un complexe déjà existant... Ou un petit immeuble... Ou autre chose... Mais dans l'idée il faut que ça puisse s'autoentretenir avant de rapporter quelque chose...
Il haussa des épaules, se levant pour ajouter un peu d'eau sur les pierres chaudes, provoquant un bruit caractéristique qui le faisait toujours frissonner, sans qu'il n'arrive vraiment à définir si c'était de plaisir ou non. Il retrouva ensuite doucement sa place, s'allongeant sur un banc, la tête sous un coussin... Elle était restée silencieuse, réfléchissant aux paroles de son mari. Ce n'était pas une chose familière que de jouer avec l'argent afin de le voir prospérer, mais elle allait devoir s'y faire un minimum. Au moins, elle doit connaitre les bases pour savoir gérer, mais elle ne comptait pas pour autant s'y plonger réellement activement. Car malgré tout, ce n'était pas une chose qui l'intéresse réellement. Elle se rapprocha légèrement du coréen afin de venir très tendrement caresser son bras du bout des doigts.
Y - J'aime ces instants où on est seuls... Quand on est tranquille. Je comprends mieux pourquoi on dit que la vie de famille est un métier à plein temps !
Un sourire s'afficha sur ses lèvres en fermant délicatement les yeux. Elle aimait sa vie, mais elle ne pouvait pas nier que son quotidien était pas toujours facile, ni très reposant. Le coréen sourit largement au contact de la jeune femme et à ses paroles. Il se laissa faire, un léger soupir s'échappant de ses lèvres face à la vague de frissons qui l'envahit doucement à ses doigts sur sa peau. Il hocha doucement de la tête, en préambule de sa réponse, avant d'ajouter dans un murmure.
K - Et je trouve que c'est encore mieux quand on a un espace vraiment qu'à nous... Comme ici... Ou l'île...
Il se mordit les lèvres, amusé. Certes, parfois, il la titillait un peu. Et de fait, cela ne l'étonnait pas vraiment qu'elle râle dans ces cas là. Malgré tout, prit d'un élan soudain, il réduisit drastiquement la distance entre eux, venant chercher ses lèvres des siennes, sans pour autant lâcher les bords du banc en bois qu'il tenait fermement de ses mains, et sans se lever non plus de ce banc. Il finit par mettre doucement fin au baiser, reprenant sa place dans un léger sourire, laissant son dos s'appuyer contre le mur de bois, fermant les yeux.
K - On sort quand tu veux... Ca peut vite devenir étouffant le sauna...
Il le pensait, même s'il le préférait de loin au hammam... Mais quoi qu'elle choisisse ensuite, il la suivrait sans doute...
Y - Allons dans le jacuzzi, il commence à faire chaud là !
K - Ca me va !
Elle lui adressa un sourire avant de se lever tranquillement pour se glisser à l'extérieur du sauna. Elle ne tarda pas à repérer le jacuzzi. Elle devait bien avouer qu'elle adorait ça, et se fut en soupirant de plaisir qu'elle se glissa dans l'eau.
Y - C'est tellement mieux qu'une piscine...
Elle attendit qu'il se glisse à son tour dans le jacuzzi pour venir se caler contre lui, son dos contre son torse en fermant les yeux. Elle l'incita à refermer ses bras autour d'elle, appréciant la sensation de l'eau comme la présence de son mari. Il sourit à sa remarque, sans pour autant répondre, prenant le soin de laisser leurs serviettes à portée avant de la rejoindre en douceur. Il déposa un léger baiser sur son épaule une fois bien installé, répondant doucement à son désir de l'avoir contre elle, frissonnant lui aussi à son contact.
Y - Si mon géniteur m'avait reconnu, voir même élever... On se serait peut-être détesté...
A l'évocation de Kyoshi, il prit une brève inspiration, se tendant légèrement. Cela ne dura que quelques secondes cependant. Il se força à se détendre, caressant doucement son ventre. Il mit quelques secondes avant de répondre, d'un murmure doux.
K - Probablement pas... Tu aurais été incluse dans le groupe... Mais tu aurais peut-être été plutôt en contact avec Isato. Le petit frère de Shin...
Il sourit, sa voix se faisant un peu plus taquine.
K - Mais c'est vrai que si tu avais prit les manières d'Isato, je t'aurais peut-être détesté !
Il déposa un nouveau baiser doux sur son épaule, au creux de son cou, avant de doucement reprendre.
K - Sinon on t'aurait prise avec nous. Tu aurais suivit l'entraînement avec Lia je pense... Ou Calum... Tu aurais été obligé de passer ton permis ! C'était la seule solution pour nous suivre, bande de casse-cou qu'on était...
Il eut un léger soupir et sourit, les souvenirs se mêlant aux bouillons du jacuzzi. Cela faisait pas mal d'année maintenant... Des souvenirs presque lointains, même s'ils restaient très vivaces dans son esprit...
Y - Je n'aurais jamais fait partie du groupe dans ce cas-là... Et surtout, j'aurais jamais osé vous suivre dans vos délires en voiture !
Elle grimaça légèrement, malgré qu'elle possédait enfin le permis, la vitesse était une chose qu'elle n'appréciait uniquement qu'à cheval. Et elle ne conduit que quand elle n'a pas d'autres choix. Elle ferma les yeux, soupirant quand elle sentait les lèvres de son mari contre la peau sensible.
Y - Je ne sais pas si j'aurais supporté cette vie... Du moins, je ne sais pas qui je serais réellement devenue... Mais j'avoue que par moment, je me pose la question. Qu'est-ce qui aurait changé si je t'avais connu plus tôt ?
K - Si tu n'avais connu que cela, tu l'aurais supporté... Comme on l'a fait. Enfin...
Il prit une légère inspiration et leva un instant les yeux au plafond, le temps de trouvé les bons mots, avant de reprendre sa position et la parole, d'un simple murmure.
K - Comme Calum l'a fait. Il ne connaissait que le clan, jusqu'à ce que Saskia l'en sorte... Et il le vivait plutôt bien, quand on était encore tous ensemble. Et tu sais... Peut-être que si Kyoshi t'avais reconnu, on aurait peut-être fini quand même ensemble... Peut-être qu'il aurait insisté auprès de Nobu pour établir un contrat ! Comme celui que j'ai eu avec Lia...
Il rit doucement. Connaissant le caractère de la jeune femme, il se demandait bien si elle aurait accepté un tel contrat...
K - Peut-être qu'on y serait encore... murmura-t-il avec une certaine nostalgie.
Peut-être que si Kyoshi avait eu sa propre fille au sein du clan, il n'aurait pas tenter d'exterminé ceux des autres... Ils n'auraient pas fui... Mais aurait-il véritablement une famille ? Il en doutait. Son état d'esprit à l'époque était bien différent de celui qu'il avait maintenant... Il eut un léger soupir et ressera ses bras autour du corps de la jeune femme, enfouissant le nez au creux de son cou, tel un enfant. Il ne faisait cela qu'avec elle, de temps à autre en présence des enfants mais autrement, jamais il ne laissait cette part de vulnérabilité surgir devant les autres...
* * *
Elle s'était vêtue d'une de ses belles robes de cocktail, celle d'un bleu électrique qu'elle jugea plus discrète que sa rouge écarlate. Bien qu'elle avait conscience d'être dans un univers où la discrétion n'était pas un élement important. Elle s'était aussi maquillée et coiffée en conséquence, ne voulant pas faire de tord à son mari en négligeant son apparence. Mais au fond, elle le faisait uniquement pour pouvoir admirer son regard pétillant, se moquant bien de l'avis des gens autour d'eux. Elle quitta enfin la salle de bain, chassant ses dernières pensées en cherchant du regard son mari qui devait probablement l'attendre. Le coréen avait enfilé un smocking noir des plus simple mais légèrement cintré, avec une chemise blanche. Il avait simplement abandonné le noeud papillon pour garder le col ouvert. Il avait discipliné ses cheveux -ce qui n'était pas forcément très difficile- et mettait en place une paire de boutons de manchette sur sa chemise quand Yen le rejoint. Il était face aux grandes baies vitrées, admirant le coucher de soleil au dessus du désert, quand il entendit les pas de sa femme derrière lui. Il se retourna en glissant sur ses talons et sourit en posant les yeux sur elle. Un pur reflexe lui fit se mordre les lèvres en laissant son regard glissé sur elle... Mais quand il prit la parole, ce fut d'une voix un peu taquine.
K - Tu m'avais dit la rouge mais... Je dois bien avoué que cette bleue est superbe... Elle fait même ressortir certains de tes tatouages...
Y - Je sais... Mais la rouge est vraiment trop voyante, déjà que je vais devoir prendre sur moi en voyant cet excès de luxe, si en plus je dois supporter une invasion de regard...
K - Moi ça ne me dérangerai pas trop cette invasion de regard...
Il sourit plus largement et s'avança doucement vers elle pour venir chercher ses lèvres en douceur. Il ne mit pas longtemps avant de terminer de mettre ses boutons de manchettes et enfiler sa veste. Il glissa une des cartes de la suite dans sa poche et tendit son bras à la jeune femme, l'invitant à la suivre. Ils ne tardèrent pas à se retrouver dans le lobby et le traverser. L'effervescence qu'ils y avaient rencontré le matin y était toujours, mais en un peu plus... Pailleté. Les clients avaient sorti les robes de soirées et les costumes. Beaucoup se dirigeaient vers l'entrée pour grimper dans des taxis ou limousines et partir au combat de catch. Cela viderait quelque peu la place un peu plus tard, ce qui serait sans doute plus agréable pour Yen. Le Nimoy était au plus loin du casino, donnant sur le désert. Terry leur avait réservé une des tables légèrement isolée, près des baies vitrées, au fond de la mezzanine surplombant la salle du restaurant. La décoration était assez simple et épurée, toute en bois et galets lisses. Un immense aquarium tropical habillait son entrée et les lumières, chaudes, donnaient une ambiance feutrée et intimiste au lieu, malgré les quelques cent couverts qui composait la salle.
Il tira la chaise de Yen pour la laisser s'asseoir, avant de s'installer à côté d'elle. Placé ainsi, dos au reste de la salle, ils faisaient tout les deux face à la baie vitrée, plus ou moins... La table étant un petit carré, Yen devait tourné la tête pour avoir tout le panorama... Le serveur -aussi attentionné et professionnel que possible- leur laissa les cartes et s'éclipsa doucement. Le coréen n'y jeta même pas un oeil, il savait ce qu'il allait demander. Il se contenta de regarder le paysage, laissant la jeune femme regarder la carte un moment. Mais malgré toutes ses tentatives pour rester concentré sur le désert, son regard ne cessait de discrètement se poser sur sa femme, et il n'arrivait pas à effacer un léger sourire au coin de ses lèvres également. Mais il ne dit rien, attendant sagement... Elle était restée silencieuse pendant le trajet, ronchonnant de temps en temps dans sa tête. Elle ne pourrait probablement jamais s'habituer à une vie entière dans ce luxe permanent, mais de manière très occasionnelle elle ferait en sorte de le supporter. Son attention se posa un instant sur la carte, avant de capter le regard de son mari et surtout ce léger sourire au bord de ses lèvres.
Y - A quoi es-tu en train de penser ?
K - Moi ? A rien...
Il avait prit ce ton faussement innocent qu'il avait l'habitude de prendre dans ces cas là. Mais il sourit largement ensuite, en se laissant tomber dans le dossier de son petit fauteuil.
K - Je me demandais ce que tu avais choisi de mettre sous ta robe et j'essayai de le deviner. Mais j'hésite... C'est difficile de savoir...
Y - Qui te dit que j'ai décidé de mettre quelque chose sous ma robe, dit-elle avec malice.
Il eu un sourire plus malicieux, le regard brillant et brûlant. Il fixa un moment la jeune femme ainsi avant de se forcer à détourner les yeux pour les poser sur le paysage, sans parvenir à faire disparaître cette lueur malicieuse. Cependant, ils ne tardèrent pas à être rejoint par leur serveur, accompagné du chef en personne. Le coréen se leva pour le salué, le prenant dans ses bras sans hésiter. Ils échangèrent quelques mots en coréen, souriant sincèrement tout les deux, avant de reprendre l'anglais. Le regard de Kwaïgon se posa sur Yen, avec une joie qu'il ne cachait pas.
K - Je te présente Yennefer, ma femme. Yen, je te présente le chef Kong-Hi. Il vient tout droit de Séoul...
Le chef s'inclina profondément devant Yen, un sourire aux lèvres, ses yeux déjà très en amande réduit à deux fentes rieuses.
KH - Je suis enchanté de vous rencontrer ! Vraiment beaucoup ! Je désespérais que Kwaïgon ne trouve pas sa moitié...
Y - Je suis aussi enchantée de vous rencontrer. Cela a été un sacré défi que de séduire un tel homme, mais je ne suis pas mécontente qu'il est attendu aussi longtemps mon arrivé dans sa vie pour décider de briser sa vie de célibataire endurci, dit-elle avec un sourire aux lèvres.
KH - Je n'en doute pas une seconde !
Le coréen eut un léger sourire. Plus il présentait Yen à ses connaissances et plus il entendait cette phrase...
KH - Que vais-je avoir le plaisir de vous servir ce soir chère Madame ?
Yennefer glissa rapidement un regard vers la carte qu'elle avait parcouru, il y avait tellement de plats qu'elle ne connaissait pas, ce qui ne facilitait pas vraiment son choix.
Y - Je vais me laisser tenter par votre spécialité je pense.
Son regard s'était plongé de nouveau vers le chef, avant de lancer un regard vers son mari pour savoir ce qu'il allait prendre à son tour.
KH - Parfait ! Kwaïgon, comme d'habitude ?
K - Exactement ! Surprends moi...
Ils échangèrent un sourire avant que le chef ne se retire et que le coréen ne retrouve sa place tranquillement. Le serveur notait les instructions du chef sur le chemin du retour en cuisine ; il ne tarderait pas à revenir pour leur apporter les couverts adéquat et le vin qui accompagnerai leurs plats. Le coréen posa à nouveau son regard sur la jeune femme, un léger sourire au bord des lèvres.
K - Je suis content que tu sois venu...
Y - Je t'ai quand même épousé pour le meilleur comme pour le pire, dit-elle en souriant.
K - Oh oui...
Dans quelques années peut-être qu'il ferait cette tournée annuelle avec Io, et Sora encore un peu plus tard. Mais pour l'instant, c'était une bonne chose que Yennefer soit là. Qu'elle prenne la mesure de ce qu'elle possédait avec lui. De cette partie de sa vie. Ce n'était pas comparable à une corvée, et elle comptait bien s'investir à sa manière dans ses projets. Certes, elle avait bien conscience qu'elle n'y mettrait pas autant d'énergie, mais elle ne rejetait pas cette vie qui était la sienne.
K - Demain se sera un peu plus sérieux avec Terry mais bon...
Il haussa des épaules. C'était sa façon de dire qu'elle s'ennuirait peut être un peu, mais à son sens, c'était aussi important qu'elle soit avec lui et qu'elle suive l'entrevue... Au cas où...
Y - Il va être question d'argent je suppose ? Des bilans financiers des recettes sur l'année, des projets d'améliorations sur les prochaines années... Je n'aurais besoin que d'écouter hein ?
K - C'est pas tout à fait ça. Terry me prépare chaque année un gros dossier avec les bilans financiers, les problèmes qu'il y a eu et leur résolutions. Mais on n'en parle pas, je ne fais que le lire au calme et je lui envoi un commentaire ensuite par mail avec mes directives. Durant la réunion, on parle plutôt de l'hôtel. Du personnel... Des projets d'amélioration ou d'investissement. Je suis plus attentif à l'ambiance de travail et aux conditions de travail que Terry applique qu'aux recettes de l'hôtel. Je sais qu'il est rentable et je sais qu'il le restera. Je fais confiance à Terry pour cela... Mais ça ne m'intéresse pas de le savoir.
Il pinça un instant les lèvres, cherchant quelque peu ses mots avant de reprendre.
K - Je me fiche des chiffres. Je laisse ça à James. Il me le dira s'il y a un problème et je prendrais les décisions nécessaires. Mais tant qu'il n'y en a pas, je me concentre sur le personnel. Quand à juste écouter, tu le peux oui. Mais tu peux aussi intervenir si tu as des suggestions.
C'était même précisément ce qu'il attendait d'elle, en partie en tout cas. Mais il ne l'y obligerait pas si elle ne le désirait pas... Elle masqua une certaine surprise lorsqu'il lui dit qu'il se fichait des chiffres, et elle se sentit soudainement légèrement honteuse d'avoir pu croire que c'était l'un des éléments importants dans ses affaires. Au fond, elle savait pourquoi cet homme à la richesse arrogante n'était pas vénal, probablement que c'était pour cette raison qu'elle acceptait aussi son entreprise commerciale. Kwaïgon était quelqu'un d'humain, il était donc logique qu'il ne puisse s'intéresser uniquement à son personnel... Elle aurait dû le comprendre plus tôt, elle aurait dû aussi s'intéresser réellement plus tôt ses affaires... Elle se pinça légèrement les lèvres avant de demander.
Y - Et comment tu peux savoir que ton personnel va bien ? Je suppose que tu ne peux pas tous les rencontrer afin d'avoir leur version du quotidien. Comment tu peux savoir s'il n'y a pas d'abus de pouvoir, ou de harcelement ?
Elle était réellement curieuse maintenant de connaitre ses méthodes de travail, et finalement elle ne risquerait pas simplement d'écouter l'échange à venir. Il sourit face à ses questions avant de répondre en douceur.
K - En effet je ne peux pas tous les rencontrer. En revanche je rencontre les manager de chaque branche. Ce sont des personnes que j'ai embauché moi même et qui m'accompagne depuis une dizaine d'années. Leur loyauté est déjà un bon indicateur. S'ils ne vont pas bien, leurs équipes n'iront pas bien et c'est donc qu'il y a un problème. Je privilégie le dialogue aussi, j'encourage chacun de nos employés à ignorer la hiérarchie et à me contacter directement en cas de gros problème. Pour l'instant je n'ai eu qu'une seule fois ce genre de contact...
Il se tut un instant, le temps que le serveur ne dépose une coupe de champagne devant chacun d'eux, avant de reprendre.
K - Mon RRH est psychologue de formation, il est au quotidien en contact avec les plus en bas de l'échelle et me fait aussi remonter des infos. Terry aussi a un très bon contact, même avec le plus petit du personnel... Et on mesure aussi la bonne santé du personnel au nombre de naissance par an. Cela peut paraître idiot mais des gens qui font des bébés, ce sont des gens qui se sentent bien chez nous et assez en sécurité pour agrandir leur famille... Et enfin, une fois par an un questionnaire anonyme tourne pour contenir les suggestions des membres du personnel. Ça leur permet de prendre la parole sans avoir peur du regard des autres... J'y tiens beaucoup, je sais que ce n'est pas facile pour beaucoup de ne pas se retenir de parler face à la direction... Beaucoup sont impressionnés.
Il pinça doucement les lèvres avant de prendre le pied de la coupe entre ses doigts et le faire rouler entre son pouce et son index. Il regardait Yen avec attention, essayant de lire ses émotions sur son visage, sans se priver d'admirer ses traits...
K - Tu as d'autres idées qui pourrait nous aider à mesurer la santé du personnel ?
Elle secoua légèrement la tête, bien qu'elle semblait toujours être dans ses pensées suite aux paroles de son mari. L'organisation était bien rodée, même si celle-ci ne pouvait pas être infaillible. Il avait pensé à moindre détails pour aider son personnel à pouvoir s'exprimer en cas de problème. Son regard se plongea dans le sien avant de prendre doucement la parole.
Y - Tu organises aussi des soirées, ou des séjours de... Mince, comme cela s'appele déjà... C'est pour nouer la cohésion d'équipe. Après, ce n'est pas vraiment pour mesurer la santé du personnel, mais plutôt instaurer une bonne ambiance d'entraide je pense...
K - Des séminaires. Oui, il y en a un par an. Et on a un système de parrainage pour les nouveaux employés... Les anciens prennent soins des nouveaux. C'est surtout valable pour les jeunes mais ça peut s'appliquer à tout le monde...
Encore une fois il sourit doucement, haussant des épaules. Il appliquait le même principe au sein du groupe Ono. Il aimait bien ce système de parrainage. Cela permettait de faire plus facilement connaissance avec les autres. D'autant plus qu'il imposait qu'un parrain ne soit jamais issu du même service que son filleul.
K - On a aussi ce système dans le groupe j'aime bien.
Il prit une gorgée de son verre et sourit au serveur qui leur amenait leur premier plat, une entrée composé d'un bouillon légèrement épicé dont le coréen rafolait. Une fois le serveur disparu, il commenta à la jeune femme avec un sourire gourmand.
K - C'est un peu épicé mais tu as l'habitude entre Kia et moi. Ça devrait aller.
Il ne tarda pas à entamer son assiette, avec un plaisir non feint... Elle ne tarda pas à tremper sa cuillère dans le bouillon attisé par la remarque de son mari. Elle sentit directement les épices au bout de sa langue, ainsi que les autres saveurs qui faisait un assortiment agréable.
Y - Saskia apprécierait grandement ce plat ! Elle tenterait peut-être même de te voler ton chef cuisinier.
Un sourire s'afficha sur ses lèvres alors qu'elle continua à déguiser son plat avec un certain plaisir. Son mari avait un talent pour s'entourer de personnes compétentes dans leurs domaines, comme un don pour trouver les bonnes adresses culinaires. Un détail que Saskia avait parfaitement compris, et dont elle abusait très légèrement pour avoir la fameuse liste d'adresse à chaque nouvelle destination.
* * *
C - Vous commencez par quoi déjà ?
K - Las Vegas, St Bart, Seychelles, Osaka et Tokyo... Mais j'ai très très envie d'ajouter une étape Européenne...
C - Ah ?
K - Ouai... Ca fait trop longtemps que je n'ai pas vu le Hekiyō...
Calum eut un temps d'arrêt et fit un sourire bouche bée à son ami, tout en chargeant la valise du coréen dans l'Impala.
C - Mon dieu... J'avais oublié le Hekiyō... Yen va t'étrangler...
K - Je ne serais plus à une mort près tu sais... Je ne crois pas lui avoir lister le quart de ce qu'elle va voir pendant ce voyage alors un peu plus ou un peu moins...
C - Ouai mais le Hekiyō...
Le coréen haussa des épaules et referma le coffre après y avoir rangé la sacoche de son pc. Il ne manquait plus que Yen et son sac à main et ils pourraient partir. Sans oublié les derniers câlins aux enfants... C'est Saskia et Calum qui seraient en charge d'eux durant l'absence du couple, sans aucun doute la plus longue depuis qu'ils avaient adopté Io...
Le coréen était très enthousiaste à l'idée de ce voyage et il l'avait préparé avec le plus grand soin. Il savait que ça ne plairait pas forcément à Yen, mais après tout, ce qu'ils allaient voir, cela lui appartenait à elle aussi. Et il voulait qu'elle voit tout cela, qu'elle rencontre ces gens... Elle avait vu le groupe, en tout cas une partie, et prit la mesure de ce qu'était le groupe Ono auprès de James. Mais ce qu'elle allait voir durant ce voyage, ce n'était pas le groupe, mais des investissements personnels. Ils étaient également géré par James mais complètement hors groupe. Kwaïgon avait préféré y aller en douceur dans les explications lorsque Yen avait appelé James : d'abord le groupe et ses branches, puis maintenant le patrimoine personnel qui participait à leur finances... Et enfin, il lui parlerait du reste... De ce qu'il possédait encore sans que cela ne rapporte rien... Du moins pour l'instant.
Calum et Kwaïgon regagnèrent l'appartement. Aussitôt, Io se laissa tomber dans ses bras. Le coréen la prit sans sourciller, la serrant contre lui avec affection. Il savait que Io était très inquiète chaque fois qu'il partait... Mais cette fois, il avait réussit à la convaincre que ce n'était en rien dangereux... Et puis, il partait avec Yen... Et Io savait qu'il ne la mettrait jamais en danger. Elle était donc un peu plus rassurée.
I - T'appellera tout les jours ?
K - Pas tout les jours Io mais souvent. Je pourrais t'envoyer des mails aussi. Ok ?
I - Ok.
Elle serra un peu plus ses bras autour de son cou et il fit de même, se relevant en passant une main sous ses fesses pour la soutenir avant de chercher le regard de Yen, lui souriant avec malice et tendresse.
K - Il va falloir qu'on y aille sinon on va louper notre avion... Tu le sais ça Io ?
I - Oui je sais.
K - T'inquiète pas, on ne part pas très longtemps. Et puis t'as école, ça passera super vite.
I - Oui...
K - Aller, vas faire le même gros câlin à maman !
Il déposa un gros baiser sur la joue de la jeune fille avant de la remettre par terre. Sora ne tarda pas à prendre la place de sa soeur dans les bras du coréen, étrangement silencieux par rapport à ce qu'il avait l'habitude de faire. Mais le coréen ne s'en offusqua pas, bien au contraire. Ce n'était pas non plus facile pour Sora de les voir partir, même s'il ne le montrait pas aussi clairement que Io. Pour Kwaïgon, son calme exceptionnel en était la preuve formelle. Il prit un ton plus murmurant pour s'adresser à Sora, perché dans ses bras.
K - Tu t'occuperas bien du chat ?
Sora hocha de la tête sans pour autant prendre la parole et le coréen respecta ce silence, ne faisant que le garder dans ses bras quelques minutes. Il fini ensuite par le reposer et sourire à Saskia.
K - Merci de les garder avec vous...
S - C'est toujours un plaisir ! On ne va peut-être pas vous les rendre à la fin, dit-elle avec un immense sourire.
Yennefer, qui profitait de l'immense étreinte de sa fille, releva la tête pour braquer son regard vers sa meilleure amie avant de rajouter rapidement.
Y - Ne compte même pas me voler mes enfants ! Et ne les gâte pas trop pendant notre absence...
Saskia adressa un immense sourire à la polonaise qui déposa un dernier baiser sur la joue de sa fille. Son mari avait raison qu'ils ne devaient plus trop trainé au risque de râter leur avion. Au fond d'elle, elle était partagée sur ses vacances, une pointe de curiosité de savoir ce que le coréen avait prévu, bien qu'elle risquerait probablement de grincer un peu des dents. Et aussi, le manque qu'elle risquerait d'avoir de ses enfants, mais d'un côté pouvoir passer du temps seul avec son mari était toujours très agréable pour la stabiliter de leur couple.
* * *
Son regard observait attentivement les alentours, bien qu'elle commençait à avoir l'habitude des trajets en avion avec le Haras. Cependant, elle avait toujours du mal à croire qu'elle pouvait se trouver à cet endroit, et en l'occurence à Las Vegas pour leur première destination. Son attention se reposa sur la tapis roulant où des valises défilaient lentement devant eux, ils attendaient leurs valises patiemment.
Y - Je vais beaucoup ronchonner pendant ce voyage hein ?
Un sourire s'était dessiné sur ses lèvres, malgré le sérieux de sa question. Elle ne pouvait pas s'empêcher d'être ainsi, même si elle préférait en rire que de se braquer. Elle aussi savait que son mari était un homme d'affaire efficace dans la gestion de son argent... Elle avait épousé un riche, elle devait bien s'en faire une raison. Le coréen ne put s'empêcher un sourire amusé. Il déposa un baiser léger dans les cheveux de sa femme, avant de se pencher pour récupérer leur première valise -il avait insisté pour qu'elle emporte quelques robes de cocktail et ils avaient dû prendre plusieurs valise pour ne pas les abîmer- tout en répondant sagement.
K - Bien sûr. Enfin en tout cas je m'y attends... Mais si tu pouvais râler que dans ta tête la majorité du temps, se serait top ma Puce !
Y - Tu t'ennuyerais si je ronchonne tout le temps dans ma tête !
K - C'est pas faux !
Il sourit plus largement encore, jouant là dessus pour se moquer un peu d'elle sans pour autant que se soit méchant. Il savait comment elle était et ne s'en offusquait pas.
K - N'oublie pas que ce voyage à pour but de te montrer ce qui nous appartient à tout les deux. Et que c'est donc aussi à toi tout ça. Et que tout les gens qui travaille dans nos hôtels sont aussi tes employés autant que les miens. D'ac' ?
Y - Je dois accepter que moi aussi je suis riche, marmonna-t-elle plus pour elle-même.
Il sourit de plus belle en attrapant leur seconde valise, tirant la poignée pour pouvoir la faire rouler derrière lui, la pochette pc déjà sur son épaule.
K - Et avant que tu râle encore plus, que tu le saches d'avance... Le bénéfice que l'on fait sur tous les hôtels que l'on possède sont rassemblé sur des comptes à part... C'est donc en plus de ce qu'il y a sur le compte commun, qui vient seulement du groupe Ono... Tu les as pas encore vu ceux là parce que je n'y touche jamais. Mais au moins tu le sais maintenant !
Y - Qu'est-ce que tu as dit déjà ? Râler dans ma tête c'est ça ? Dit-elle en soupirant légèrement.
K - Exactement !
A nouveau il sourit largement, tendant sa main libre pour attraper celle de la jeune femme. Il lui avait laissé la plus petite valise et il ne leur restait plus qu'à aller retrouver le chauffeur qui allait les accompagné dans tous leurs déplacements durant leur séjour... Et ils ne tardèrent pas à le voir. Impossible de le loupé de toute façon, il portait une pancarte à leur nom. En arrivant à proximité de l'homme en costume, Kwaïgon lui tendit sagement la main, très professionel.
K - Ted n'est-ce pas ?
T - Oui monsieur. Bonjour madame, puis je prendre votre valise ?
Elle posa son regard vers l'homme en costume avant de le saluer poliment en rajoutant avec une légère vivacité.
Y - Cela ira, je vais la porter jusqu'à la voiture. Cela me permet d'évacuer l'émotion que risque d'être ce séjour incroyablement... riche... de plein de chose.
Elle ronchonnait, elle ne pouvait pas s'en empêcher, bien qu'une pointe d'humour vibrait dans le ton de sa voix. Elle ne voulait pas vexer d'une quelconque façon le coréen, ni que le séjour soit désagréable à vivre. Au contraire même, elle souhaitait en profiter, et comptait bien en profiter. Elle se pencha pour venir déposer un chaste baiser au bord des lèvres de son mari avant de suivre tranquillement Ted.
Y - On se rend où pour commencer notre folle aventure ?
K - On va directement à la maison de Las Vegas ! C'est un hôtel casino en plein coeur de la ville. Il est dirigé par Terry Benett, de qui nous seront donc les hôtes.
T - Mr Benett vous à réservé la suite du Penthouse pour votre séjour monsieur.
K - Délicate attention...
Avec un sourire il se tourna vers Yen, laissant sa valise à Ted qui ouvrait le coffre de la limousine qui les emmènerait où ils le souhaiteraient.
K - Tu vas adorer cette suite.
Il avait volontairement prit un ton très ironique sans pouvoir s'empêcher de sourire. Il ouvrit la porte arrière à la jeune femme, l'invitant à grimper dans l'immense habitacle de la limo noire tout en poursuivant.
K - Un grand hall d'entrée, deux salons, un grand bureau, une salle de billard, cinq chambres avec chacune leur salle de bain. Et tu pourras essayer tout les lits si tu veux.
Il entra dans la voiture avec elle et ferma la porte, se mordant la lèvre d'amusement face au seau de glace avec sa bouteille de champagne et ses flûtes prêtes à êre servie. Exactement de quoi faire hurler Yen.
K - Et durant notre séjour, Ted sera notre marjodome. Quoi que tu veuille, même des fraises à une heure du matin, c'est à lui qu'il faudra demander. Il nous accompagnera à peu près partout et sera notre chauffeur. C'est cool non ?
Elle s'était légèrement figée quand elle se rendit compte que leur voiture était cette grande limousine noire, mais elle avait pris sur elle pour ne pas faire la moindre réflexion pour le moment. Elle voulait bien tenter de temps en temps de râler dans sa tête, mais une fois à l'intérieur, en remarquant la bouteille de champagne. Sa langue la démangea affreusement, puis avait-elle bien entendu aussi ? Un marjodome...
Y - Tu l'as fait exprès c'est ça ? Tu veux voir combien de temps je tiens avant de craquer ?
K - Ce n'est pas moi, c'est le service qui va avec la chambre. Ted est là pour servir les clients du Penthouse. Tout comme le service limo qui va aussi avec. Au prix de la suite par nuit c'est bien normal ce genre de service !
Y - Je n'ai pas envie de connaitre le prix de la suite...
K - Je m'en serais douté... dit-il avec le sourire.
Il n'y avait pas d'agressivité dans sa voix, au fond elle avait bien conscience de l'homme qu'elle avait épousé, et du luxe dans lequel il pouvait vivre de temps en temps. Mais aussi, qu'il était le genre d'homme dont une nuit en pleine forêt ne dérangeait pas non plus. C'était probablement grâce à ce détail-là qu'elle l'aimait en plus du reste. Il n'était pas de ses riches qui lui hérissait réellement les poils.
Y - Il y a combien de lits exactement dans notre suite ? Demanda-t-elle avec une lueur d'amusement et de malice.
Il eut un large sourire malicieux avant de se pencher pour répondre en murmurant à son oreille, sa main venant effleurer sa joue en douceur.
K - Il y a cinq lits king size... Tellement grand ces lits que tu peux te mettre dans n'importe quel sens en faisant l'étoile de mer sans jamais toucher les bords...
Y - Oh je vois !
Il déposa un baiser sur sa joue, en douceur avant de reculer un peu pour reprendre sa place.
K - C'est magique !
Il se mordit les lèvres, attrapant la main de la jeune femme alors que la limo filait entre les immeubles et les casinos. Il n'y avait pratiquement que ça à Las Vegas de toute façon. En attendant que le trajet ne se passe, le coréen leur servit une coupe de champagne à chacun, insistant pour trinquer au début de leur voyage autour du monde. Parce que c'est littéralement ce qu'il allaient faire durant les quelques semaines à venir. Sur leur trajet, le coréen montra à Yen quelques points d'intérêt de la ville. Il avait gardé des plages de temps pour des visites si elle voulait le faire mais autrement, ils passeraient pas mal de temps dans l'hôtel... Ils ne tardèrent d'ailleurs pas à arriver devant le bâtiment, tout de verre et d'acier. Haute tour très moderne, brillant au soleil de l'après midi.
Aussitôt garé devant l'entrée, un portier leur ouvrit la porte et le coréen entraîna Yen au dehors. Le parvis grouillait de monde et d'activité. Une armée d'homme en livrée rouge se mirent en branle pour vider le coffre et prendre toutes leurs affaires, alors que Ted les rejoignait, très droit dans son costume noir. D'un geste, il les invita à le suivre à travers le hall du casino. Le lobby était plutôt calme, le bruit venait de la zone de jeu. Elle était conçue de façon à ce qu'il fasse toujours nuit à l'intérieur. Aucune lumière naturelle ne venait y entrer. Cela désorientait le client, qui ne voyait pas les heures défilées... Tout était richement décoré mais très moderne, mélange de bois, de verre et d'acier. Une cascade fine surplombait le comptoir d'accueil, arrosant un immense mur végétal d'une dizaine de mètres de haut. Il cachait des ascenseurs de verre grimpant dans les entrailles de l'hôtel. Ils furent très vite accueillit par Terry Benett en personne, homme d'une quarantaine d'année, habillé d'un costume sur mesure bleu marine à chemise blanche. Il ouvrit largement les bras à Kwaïgon, avec un grand sourire, mais lui serra la main avec respect finalement.
TB - Mr Ono ! Quel plaisir de vous voir pour cette visite anuelle !
K - C'est toujours un plaisir Terry ! Laisse moi te présenté Mme Ono, ma femme, qui m'accompagne cette année.
TB - Oh ! Mme Ono ! Je suis enchanté ! Terry Benett, pour vous servir !
Y - Enchantée de vous renconter.
Elle l'observa un instant l'homme, malgré que son attention était aussi tourné vers l'agitation autour d'elle. Elle ne pouvait pas s'empêcher de contempler la pièce où elle se trouvait, un peu comme lors du trajet en limousine, où elle avait observé attentivement chaque indication de son mari. Elle ne pouvait pas s'empêcher d'avoir la sensation d'être pas à sa place dans cet univers, et de se sentir un peu perdue. Un casino... Un lieu d'argent. Elle glissa son regard vers le coréen, attendant la suite.
TB - Vous avez fait un long voyage. Profitez de votre suite, on se retrouvera pour le dîner ?
K - Un déjeuner demain ? J'ai cru comprendre qu'il y avait l'ouverture de la saison de catch chez nos voisins, j'imagine que tu as été invité Terry.
TB - Effectivement !
K - Alors retrouvons nous demain matin pour un tour du complexe.
TB - Avec plaisir ! Merci beaucoup. Voulez vous que je vous fasses réserver une table pour ce soir ?
K - Euhm... Oui. Oui pourquoi pas ! Au Nimoy.
TB - Parfait ! Voici votre clé. A demain ! Profitez bien du séjour !
K - Merci Terry, à demain.
Le coréen récupéra la carte clé et échangea un sourire et une poignée de main avec Terry, avant de se tourner vers Yen avec un grand sourire.
K - On monte ou tu veux faire un tour ?
Y - Allons voir cette fameuse suite !
Elle avait écouté l'échange des deux hommes dans le plus grand silence, lui permettant de continuer son observation des lieux. Elle ne pouvait pas nier qu'une pointe de fatigue se faisant sentir, et qu'un peu de calme lui plairait beaucoup. Probablement parce qu'elle craignait d'être plongée un peu trop vite dans ce monde de luxe où l'argent coulait un peu trop à flot derrière ses murs.
Y - Tu aimes le catch ? Demanda-t-elle en le suivant.
K - Non, pas spécialement... Je préfère les arts martiaux... Ou le free fighting... Le catch c'est trop mit en scène...
Le jeune homme l'entraîna tranquillement jusqu'aux ascenseurs, contournant le comptoir de réception pour cela. La plateforme des ascenseurs surplombait une vaste salle de restauration -la salle des petits déjeuner- dont le fond se tapissait de baie vitrée donnant sur l'espace piscine et détente de l'hôtel. Le complexe se poursuivait sur leur droite, à l'opposé du casino, plus calme, avec d'autres restaurants et des boutiques, pour ce qui était de leur niveau. Un liftier les accompagna jusqu'au dernier étage, quelques cinquante niveaux plus haut. Tout comme l'appartement japonais désormais, l'ascenseur les fit entrer directement dans leur suite. Leurs valises avaient été sagement rangées dans l'entrée. La suite, aux allures de grand appartement, était plutôt moderne, très claire. Les plafonds, sols et murs étaient blanc -gris pâle pour le sol, en parquet- et c'est la décoration qui donnait de la chaleur au lieu. Des tapis moelleux dans des tons sombres, chaud, des canapés en cuirs confortable, dans les tons chocolats, des touches de rouge sur les accessoires et les tableaux aux murs. C'était assez impersonnel mais le coréen aimait bien cette suite. Elle ressemblait à son chez lui. Chaque chambre en revance avait une décoration propre, un thème, très différent l'un de l'autre. La seule chose qui pouvait manquer pour en faire un véritable appartement, c'était une cuisine. Ils avaient seulement un coin bar avec de quoi grignoté et faire du café ou du thé -en plus des divers alcools de base. Sur une des table basse du salon, un panier de fruits frais et une bouteille de champagne dans un seau à glace les attendait, avec un petit mot de la main de Terry leur souhaitant la bienvenue, ce qui arracha un sourire au coréen.
K - Et voici ! Notre maison de Las Vegas. J'ai toujours logé dans cette suite, même en venant seul...
Il passa doucement une main dans son dos, souriant doucement.
K - Chaque chambre c'est un thème différent, je te laisse choisir l'ambiance dans laquelle tu veux passer la première nuit !
Il en rit doucement, s'avançant jusqu'aux baie vitrée de l'espace salon. Ils avaient une vue imprenable d'ici, sur le désert qui entourait la ville... Comme s'ils étaient suspendu au dessus du vide... Yennefer ne put s'empêcher de lever les yeux au plafond, elle s'était doutée que la suite ne pouvait être rien d'autre qu'un immense appartement. Et vu la taille de celui-ci, l'étage lui était probablement entièrement réservé. Mais le contraire aurait été surprenant, surtout en apprenant le nombre de chambres. Elle ne tarda pas à se faufiler entre les différentes pièces à la recherche des chambres, mais aussi pour constater la richesse de l'endroit.
Y - Il y a vraiment des gens qui se paye cette suite ? Je ne veux même pas imaginer combien tout cela a couté en aménagement... Les salles de bains semblent être de dernière génération... Ne me dis pas qu'on change régulièrement la douche à l'italien !
Elle avait braqué un instant son regard vers le coréen, sans réellement attendre sa réponse pour se glisser dans une chambre qu'elle avait déjà visitée. Elle était la plus soft des cinq selon elle.
Y - On prend celle-ci !
Avait-elle légèrement crié en ouvrant certains placards où elle découvrit des cadeaux de bienvenue visiblement, qui lui fait légèrement grincer des dents. Le coréen sourit aux remarques de la jeune femme mais ne dit rien, se laissant tomber dans l'un des canapés en attrapant une grappe de raisin blanc, en gobant un rapidement. Le raisin californien n'était pas si mauvais... Il laissa passer quelques secondes avant de doucement interpellé la jeune femme.
K - Il va falloir que tu mettes une robe ce soir au resto... Si tu me dis laquelle tu choisis un peu en avance je pourrais m'assortir avec toi !
Il laissa son regard se perdre sur le paysage qu'offrait la baie en face de lui, mangeant doucement ses grains de raisin. Il laissait à Yen le temps de découvrir les lieux, et de râler dans sa tête. Il savait ce qu'elle découvrirait sans mal dans les placards et les chambres. Certains objets étaient habituels, commun à toutes les chambres, mais d'autres, il savait qu'il ne lui était adressé qu'à lui... Comme par exemple, la pile de jetons du casino... Venant tout droit de la banque du casino... Pour Yen, une somme indécente, pour lui, seulement de quoi faire une première petite partie de poker...
K - Il y a un spa au sous-sol... Si tu veux un massage on peut faire monter quelqu'un... Si Edourado est toujours là il est très bon ! Mais je ne sais pas quand il prend ses congés...
Il goba un autre grain de raisin, le regard perdu sur l'horizon. Le ciel se confondait avec le désert en une ligne blanche et floue qui avait toujours eu le don de le captiver... Elle ne tarda pas à le rejoindre, se plantant devant le canapé en posant ses mains sur les hanches. Malgré son regard, qui en disait long sur ses pensées, elle ne put s'empêcher de sentir un frisson de désir pour son mari. Elle ne se lassait pas de l'admirer, et à cet instant, il était un homme dans toute sa splendeur.
Y - Une robe.. Quelle genre de robe ? L'une des cocktails que tu m'as forcé à acheter ?
Et donc le prix l'avait fait ronchonner pendant des heures, sous le sourire amusé de sa meilleure amie.
K - Exactement ! Une de celles que je t'ai forcé à prendre... Et puis tu pourras aussi mettre un de tes colliers...
Il sourit largement à la jeune femme, lui tendant un grain de raisin en le tenant entre son pouce et son index.
K - Tu veux du raisin ? Il est pas mauvais même si je préfère le raisin espagnol... Mais il est presque local celui là ! Il vient de l'état d'à côté...
Elle se pencha légèrement afin d'attraper du bout des dents le grain de raisin, son regard plongeait dans celui du coréen. Il savait que ce n'était pas facile pour elle d'accepter tout cela. Heureusement pour lui, leur prochaine destination était plus familiale, et les autres un peu moins luxueuse malgré le fait que tout ses complexes hôteliers se valaient en terme de confort et de luxe... Celui-ci était un peu au dessus.
K - Je t'avais dit que je trouverais des occasions pour que tu les mette ces robes...
A nouveau il sourit, plutôt fier de lui, avant de poursuivre sur un ton un peu plus malicieux...
K - Et puis si tu sors la lingerie fine en dessous... En ayant l'absolue certitude que Sora ne nous surprendra pas...
Il laissa sa phrase en suspend, un sourire carnassier aux lèvres en croquant un nouveau grain de raisin. Elle ne put retenir son sourire au bord des lèvres aux paroles de son mari, et ne tarda pas à venir poser ses mains sur ses joues en se penchant de nouveau vers lui. Elle l'embrassa avec tendresse et une pointe de malice avant de murmurer contre ses lèvres.
Y - Vous avez de la chance que je vous aime follement Monsieur Ono... Car vous avez le don pour me faire ronchonner avec vos cadeaux.
Elle déposa un baiser assez chaste avant de poursuivre avec sérieux, mais aussi amusement.
Y - Interdiction de casser ma lingerie ! Et je mettrais ma robe rouge, cela te va ?
K - C'est parfait... souffla-t-il.
Il répondit à ses baisers, en réclamant d'autres, tout aussi tendre, l'attirant à lui en douceur. Il finit cependant par doucement demander.
K - Alors dis moi, qu'est ce que tu veux faire ? Massage ? Sieste ? Manger ? Faire un tour ? Ce que tu veux.
Il y avait pas mal de possibilité en attendant le repas du soir. Et il était à son entière disposition... Elle se laissa aller contre lui dans un soupir de plaisir, fermant un instant les yeux. Elle prit le temps de réflechir à sa question, mais aussi à profiter du silence qui avait envahi la pièce. Le calme n'était pas toujours présent dans leur quotidien depuis l'arrivée de leurs enfants...
Y - Est-ce qu'il y a un jacuzzi dans le Spa ?
K - Oui... Il y a un jacuzzi privatif. Je peux le demander.
Il sourit, réclamant un tendre baiser à nouveau, avant de la déloger de ses genoux en la soulevant pour la poser sur le canapé. Il se releva doucement pour aller chercher le téléphone et appeler le service spa. Il fut fixé en quelques secondes et sourit en raccrochant.
K - C'est bon ! On peut descendre.
Il attrapa le double de leur clé et se dirigea tout doucement vers la porte, attendant la jeune femme.
K - Il y a tout ce qu'il faut en bas.
Il tendit tendrement la main vers elle pour l'entraîner dans l'ascenseur et au second sous-sol, dans l'espace spa. Ils furent accueilli comme des rois, et conduit jusqu'au spa privatif comprenant un sauna, un hammam, un jacuzzi, un espace massage et une salle de bain classique. De la musique douce s'échappant de quelques haut parleur et une petite cascade distillant un doux clapotis. Le coréen demanda à ce qu'ils ne soient pas dérangé, sous aucun prétexte et l'hôtesse d'accueil ne tarda pas à disparaître pour les laisser complètement seuls...
K - Jacuzzi ? Ou tu veux tester autre chose avant ?
Tant qu'à y être, ils avaient le choix...
K - Et je peux faire apporter des fruits aussi.. .Si tu as faim...
Elle observa les lieux, qui étaient à l'image de tout le reste ici. Et même si elle commençait à accepter que le luxe fût l'essence même de cet hôtel, une grimace s'afficha légèrement sur ses lèvres.
Y - J'ai pas très faim pour le moment.
Elle était encore prise par la surprise, et elle espérait que toutes les destinations ne seraient pas à l'image de celle-ci. Bien qu'elle avait conscience que cela faisait un peu partir de la vie de son mari, il semblait être à l'aise. Son attention se posa sur une porte où il était indiqué sauna.
Y - On commence par le sauna ?
K - Ça me va !
Elle se dirigea vers la salle de bain afin de commencer à se dévêtir, notant au passage qu'il y avait en effet tout à disposition en termine de serviette et peignoir.
Y - Depuis combien de temps tu es propriétaire de cet hôtel ?
Il avait sagement suivi la jeune femme, enlevant montre et bracelet que sa fille lui avait tressé -sa période scoobidoo et bracelet brésilien semblait trop durer- pour déposer le tout dans un bac avant d'enlever ses vêtements et faire de même. Il enroula une serviette autour de ses hanches mais ce n'était presque pas la peine étant donné qu'ils seraient seuls...
K - Depuis 2009. C'est mon premier gros investissement sur le sol américain... Et la seule fois où j'ai réellement fait un emprunt... Il s'est très vite montré très rentable. On l'a entièrement rénové il y a cinq ans et on le rafraîchi tout les quinze ans... Mais il tourne très bien tout seul. C'est très chouette.
Il sourit à la jeune femme, sans trop entrer dans les détails. Il ne tarda pas à la devancer dans le sauna, s'installant aussi confortablement que possible sur les bancs de bois. Il préférait de loin la chaleur sèche du sauna à celle du hammam, même s'il ne pouvait pas y rester trop longtemps. Elle était bien plus supportable...
K - Mon dernier achat ça a été notre seconde destination. J'étais déjà au Haras, c'était juste avant de te connaître... Et si on poursuit la même ligne de conduite, il faudra de nouveau investir cette année.
Il lui sourit à nouveau. Il espérait bien que cette fois, elle participerait au choix de l'achat en question... Une légère grimace apparut sur son visage, elle commençait peu à peu à accepter son rôle dans tous ses investissements, mais elle doutait réellement un jour s'y habituer totalement. Elle pensait à ses enfants dans ces moments-là, se disant que cet héritage leur faciliterait leur vie.
Y - Tu as déjà des projets à ce sujet ?
Elle poussa un soupir de bien-être, fermant un instant les yeux tout en restant attentive à sa réponse. Elle profitait de la chaleur apaisante du sauna, car elle ne pouvait pas nier qu'elle appréciait ses petits plaisirs de la vie luxurieuse mine de rien. Le coréen pinça légèrement les lèvres et inspira lentement avant de répondre doucement.
K - Pas pour l'instant. Il y a plusieurs possibilités. Nous avons des terrains vides à construire ou on peut les laisser tel quel et acheter un complexe déjà existant... Ou un petit immeuble... Ou autre chose... Mais dans l'idée il faut que ça puisse s'autoentretenir avant de rapporter quelque chose...
Il haussa des épaules, se levant pour ajouter un peu d'eau sur les pierres chaudes, provoquant un bruit caractéristique qui le faisait toujours frissonner, sans qu'il n'arrive vraiment à définir si c'était de plaisir ou non. Il retrouva ensuite doucement sa place, s'allongeant sur un banc, la tête sous un coussin... Elle était restée silencieuse, réfléchissant aux paroles de son mari. Ce n'était pas une chose familière que de jouer avec l'argent afin de le voir prospérer, mais elle allait devoir s'y faire un minimum. Au moins, elle doit connaitre les bases pour savoir gérer, mais elle ne comptait pas pour autant s'y plonger réellement activement. Car malgré tout, ce n'était pas une chose qui l'intéresse réellement. Elle se rapprocha légèrement du coréen afin de venir très tendrement caresser son bras du bout des doigts.
Y - J'aime ces instants où on est seuls... Quand on est tranquille. Je comprends mieux pourquoi on dit que la vie de famille est un métier à plein temps !
Un sourire s'afficha sur ses lèvres en fermant délicatement les yeux. Elle aimait sa vie, mais elle ne pouvait pas nier que son quotidien était pas toujours facile, ni très reposant. Le coréen sourit largement au contact de la jeune femme et à ses paroles. Il se laissa faire, un léger soupir s'échappant de ses lèvres face à la vague de frissons qui l'envahit doucement à ses doigts sur sa peau. Il hocha doucement de la tête, en préambule de sa réponse, avant d'ajouter dans un murmure.
K - Et je trouve que c'est encore mieux quand on a un espace vraiment qu'à nous... Comme ici... Ou l'île...
Il se mordit les lèvres, amusé. Certes, parfois, il la titillait un peu. Et de fait, cela ne l'étonnait pas vraiment qu'elle râle dans ces cas là. Malgré tout, prit d'un élan soudain, il réduisit drastiquement la distance entre eux, venant chercher ses lèvres des siennes, sans pour autant lâcher les bords du banc en bois qu'il tenait fermement de ses mains, et sans se lever non plus de ce banc. Il finit par mettre doucement fin au baiser, reprenant sa place dans un léger sourire, laissant son dos s'appuyer contre le mur de bois, fermant les yeux.
K - On sort quand tu veux... Ca peut vite devenir étouffant le sauna...
Il le pensait, même s'il le préférait de loin au hammam... Mais quoi qu'elle choisisse ensuite, il la suivrait sans doute...
Y - Allons dans le jacuzzi, il commence à faire chaud là !
K - Ca me va !
Elle lui adressa un sourire avant de se lever tranquillement pour se glisser à l'extérieur du sauna. Elle ne tarda pas à repérer le jacuzzi. Elle devait bien avouer qu'elle adorait ça, et se fut en soupirant de plaisir qu'elle se glissa dans l'eau.
Y - C'est tellement mieux qu'une piscine...
Elle attendit qu'il se glisse à son tour dans le jacuzzi pour venir se caler contre lui, son dos contre son torse en fermant les yeux. Elle l'incita à refermer ses bras autour d'elle, appréciant la sensation de l'eau comme la présence de son mari. Il sourit à sa remarque, sans pour autant répondre, prenant le soin de laisser leurs serviettes à portée avant de la rejoindre en douceur. Il déposa un léger baiser sur son épaule une fois bien installé, répondant doucement à son désir de l'avoir contre elle, frissonnant lui aussi à son contact.
Y - Si mon géniteur m'avait reconnu, voir même élever... On se serait peut-être détesté...
A l'évocation de Kyoshi, il prit une brève inspiration, se tendant légèrement. Cela ne dura que quelques secondes cependant. Il se força à se détendre, caressant doucement son ventre. Il mit quelques secondes avant de répondre, d'un murmure doux.
K - Probablement pas... Tu aurais été incluse dans le groupe... Mais tu aurais peut-être été plutôt en contact avec Isato. Le petit frère de Shin...
Il sourit, sa voix se faisant un peu plus taquine.
K - Mais c'est vrai que si tu avais prit les manières d'Isato, je t'aurais peut-être détesté !
Il déposa un nouveau baiser doux sur son épaule, au creux de son cou, avant de doucement reprendre.
K - Sinon on t'aurait prise avec nous. Tu aurais suivit l'entraînement avec Lia je pense... Ou Calum... Tu aurais été obligé de passer ton permis ! C'était la seule solution pour nous suivre, bande de casse-cou qu'on était...
Il eut un léger soupir et sourit, les souvenirs se mêlant aux bouillons du jacuzzi. Cela faisait pas mal d'année maintenant... Des souvenirs presque lointains, même s'ils restaient très vivaces dans son esprit...
Y - Je n'aurais jamais fait partie du groupe dans ce cas-là... Et surtout, j'aurais jamais osé vous suivre dans vos délires en voiture !
Elle grimaça légèrement, malgré qu'elle possédait enfin le permis, la vitesse était une chose qu'elle n'appréciait uniquement qu'à cheval. Et elle ne conduit que quand elle n'a pas d'autres choix. Elle ferma les yeux, soupirant quand elle sentait les lèvres de son mari contre la peau sensible.
Y - Je ne sais pas si j'aurais supporté cette vie... Du moins, je ne sais pas qui je serais réellement devenue... Mais j'avoue que par moment, je me pose la question. Qu'est-ce qui aurait changé si je t'avais connu plus tôt ?
K - Si tu n'avais connu que cela, tu l'aurais supporté... Comme on l'a fait. Enfin...
Il prit une légère inspiration et leva un instant les yeux au plafond, le temps de trouvé les bons mots, avant de reprendre sa position et la parole, d'un simple murmure.
K - Comme Calum l'a fait. Il ne connaissait que le clan, jusqu'à ce que Saskia l'en sorte... Et il le vivait plutôt bien, quand on était encore tous ensemble. Et tu sais... Peut-être que si Kyoshi t'avais reconnu, on aurait peut-être fini quand même ensemble... Peut-être qu'il aurait insisté auprès de Nobu pour établir un contrat ! Comme celui que j'ai eu avec Lia...
Il rit doucement. Connaissant le caractère de la jeune femme, il se demandait bien si elle aurait accepté un tel contrat...
K - Peut-être qu'on y serait encore... murmura-t-il avec une certaine nostalgie.
Peut-être que si Kyoshi avait eu sa propre fille au sein du clan, il n'aurait pas tenter d'exterminé ceux des autres... Ils n'auraient pas fui... Mais aurait-il véritablement une famille ? Il en doutait. Son état d'esprit à l'époque était bien différent de celui qu'il avait maintenant... Il eut un léger soupir et ressera ses bras autour du corps de la jeune femme, enfouissant le nez au creux de son cou, tel un enfant. Il ne faisait cela qu'avec elle, de temps à autre en présence des enfants mais autrement, jamais il ne laissait cette part de vulnérabilité surgir devant les autres...
* * *
Elle s'était vêtue d'une de ses belles robes de cocktail, celle d'un bleu électrique qu'elle jugea plus discrète que sa rouge écarlate. Bien qu'elle avait conscience d'être dans un univers où la discrétion n'était pas un élement important. Elle s'était aussi maquillée et coiffée en conséquence, ne voulant pas faire de tord à son mari en négligeant son apparence. Mais au fond, elle le faisait uniquement pour pouvoir admirer son regard pétillant, se moquant bien de l'avis des gens autour d'eux. Elle quitta enfin la salle de bain, chassant ses dernières pensées en cherchant du regard son mari qui devait probablement l'attendre. Le coréen avait enfilé un smocking noir des plus simple mais légèrement cintré, avec une chemise blanche. Il avait simplement abandonné le noeud papillon pour garder le col ouvert. Il avait discipliné ses cheveux -ce qui n'était pas forcément très difficile- et mettait en place une paire de boutons de manchette sur sa chemise quand Yen le rejoint. Il était face aux grandes baies vitrées, admirant le coucher de soleil au dessus du désert, quand il entendit les pas de sa femme derrière lui. Il se retourna en glissant sur ses talons et sourit en posant les yeux sur elle. Un pur reflexe lui fit se mordre les lèvres en laissant son regard glissé sur elle... Mais quand il prit la parole, ce fut d'une voix un peu taquine.
K - Tu m'avais dit la rouge mais... Je dois bien avoué que cette bleue est superbe... Elle fait même ressortir certains de tes tatouages...
Y - Je sais... Mais la rouge est vraiment trop voyante, déjà que je vais devoir prendre sur moi en voyant cet excès de luxe, si en plus je dois supporter une invasion de regard...
K - Moi ça ne me dérangerai pas trop cette invasion de regard...
Il sourit plus largement et s'avança doucement vers elle pour venir chercher ses lèvres en douceur. Il ne mit pas longtemps avant de terminer de mettre ses boutons de manchettes et enfiler sa veste. Il glissa une des cartes de la suite dans sa poche et tendit son bras à la jeune femme, l'invitant à la suivre. Ils ne tardèrent pas à se retrouver dans le lobby et le traverser. L'effervescence qu'ils y avaient rencontré le matin y était toujours, mais en un peu plus... Pailleté. Les clients avaient sorti les robes de soirées et les costumes. Beaucoup se dirigeaient vers l'entrée pour grimper dans des taxis ou limousines et partir au combat de catch. Cela viderait quelque peu la place un peu plus tard, ce qui serait sans doute plus agréable pour Yen. Le Nimoy était au plus loin du casino, donnant sur le désert. Terry leur avait réservé une des tables légèrement isolée, près des baies vitrées, au fond de la mezzanine surplombant la salle du restaurant. La décoration était assez simple et épurée, toute en bois et galets lisses. Un immense aquarium tropical habillait son entrée et les lumières, chaudes, donnaient une ambiance feutrée et intimiste au lieu, malgré les quelques cent couverts qui composait la salle.
Il tira la chaise de Yen pour la laisser s'asseoir, avant de s'installer à côté d'elle. Placé ainsi, dos au reste de la salle, ils faisaient tout les deux face à la baie vitrée, plus ou moins... La table étant un petit carré, Yen devait tourné la tête pour avoir tout le panorama... Le serveur -aussi attentionné et professionnel que possible- leur laissa les cartes et s'éclipsa doucement. Le coréen n'y jeta même pas un oeil, il savait ce qu'il allait demander. Il se contenta de regarder le paysage, laissant la jeune femme regarder la carte un moment. Mais malgré toutes ses tentatives pour rester concentré sur le désert, son regard ne cessait de discrètement se poser sur sa femme, et il n'arrivait pas à effacer un léger sourire au coin de ses lèvres également. Mais il ne dit rien, attendant sagement... Elle était restée silencieuse pendant le trajet, ronchonnant de temps en temps dans sa tête. Elle ne pourrait probablement jamais s'habituer à une vie entière dans ce luxe permanent, mais de manière très occasionnelle elle ferait en sorte de le supporter. Son attention se posa un instant sur la carte, avant de capter le regard de son mari et surtout ce léger sourire au bord de ses lèvres.
Y - A quoi es-tu en train de penser ?
K - Moi ? A rien...
Il avait prit ce ton faussement innocent qu'il avait l'habitude de prendre dans ces cas là. Mais il sourit largement ensuite, en se laissant tomber dans le dossier de son petit fauteuil.
K - Je me demandais ce que tu avais choisi de mettre sous ta robe et j'essayai de le deviner. Mais j'hésite... C'est difficile de savoir...
Y - Qui te dit que j'ai décidé de mettre quelque chose sous ma robe, dit-elle avec malice.
Il eu un sourire plus malicieux, le regard brillant et brûlant. Il fixa un moment la jeune femme ainsi avant de se forcer à détourner les yeux pour les poser sur le paysage, sans parvenir à faire disparaître cette lueur malicieuse. Cependant, ils ne tardèrent pas à être rejoint par leur serveur, accompagné du chef en personne. Le coréen se leva pour le salué, le prenant dans ses bras sans hésiter. Ils échangèrent quelques mots en coréen, souriant sincèrement tout les deux, avant de reprendre l'anglais. Le regard de Kwaïgon se posa sur Yen, avec une joie qu'il ne cachait pas.
K - Je te présente Yennefer, ma femme. Yen, je te présente le chef Kong-Hi. Il vient tout droit de Séoul...
Le chef s'inclina profondément devant Yen, un sourire aux lèvres, ses yeux déjà très en amande réduit à deux fentes rieuses.
KH - Je suis enchanté de vous rencontrer ! Vraiment beaucoup ! Je désespérais que Kwaïgon ne trouve pas sa moitié...
Y - Je suis aussi enchantée de vous rencontrer. Cela a été un sacré défi que de séduire un tel homme, mais je ne suis pas mécontente qu'il est attendu aussi longtemps mon arrivé dans sa vie pour décider de briser sa vie de célibataire endurci, dit-elle avec un sourire aux lèvres.
KH - Je n'en doute pas une seconde !
Le coréen eut un léger sourire. Plus il présentait Yen à ses connaissances et plus il entendait cette phrase...
KH - Que vais-je avoir le plaisir de vous servir ce soir chère Madame ?
Yennefer glissa rapidement un regard vers la carte qu'elle avait parcouru, il y avait tellement de plats qu'elle ne connaissait pas, ce qui ne facilitait pas vraiment son choix.
Y - Je vais me laisser tenter par votre spécialité je pense.
Son regard s'était plongé de nouveau vers le chef, avant de lancer un regard vers son mari pour savoir ce qu'il allait prendre à son tour.
KH - Parfait ! Kwaïgon, comme d'habitude ?
K - Exactement ! Surprends moi...
Ils échangèrent un sourire avant que le chef ne se retire et que le coréen ne retrouve sa place tranquillement. Le serveur notait les instructions du chef sur le chemin du retour en cuisine ; il ne tarderait pas à revenir pour leur apporter les couverts adéquat et le vin qui accompagnerai leurs plats. Le coréen posa à nouveau son regard sur la jeune femme, un léger sourire au bord des lèvres.
K - Je suis content que tu sois venu...
Y - Je t'ai quand même épousé pour le meilleur comme pour le pire, dit-elle en souriant.
K - Oh oui...
Dans quelques années peut-être qu'il ferait cette tournée annuelle avec Io, et Sora encore un peu plus tard. Mais pour l'instant, c'était une bonne chose que Yennefer soit là. Qu'elle prenne la mesure de ce qu'elle possédait avec lui. De cette partie de sa vie. Ce n'était pas comparable à une corvée, et elle comptait bien s'investir à sa manière dans ses projets. Certes, elle avait bien conscience qu'elle n'y mettrait pas autant d'énergie, mais elle ne rejetait pas cette vie qui était la sienne.
K - Demain se sera un peu plus sérieux avec Terry mais bon...
Il haussa des épaules. C'était sa façon de dire qu'elle s'ennuirait peut être un peu, mais à son sens, c'était aussi important qu'elle soit avec lui et qu'elle suive l'entrevue... Au cas où...
Y - Il va être question d'argent je suppose ? Des bilans financiers des recettes sur l'année, des projets d'améliorations sur les prochaines années... Je n'aurais besoin que d'écouter hein ?
K - C'est pas tout à fait ça. Terry me prépare chaque année un gros dossier avec les bilans financiers, les problèmes qu'il y a eu et leur résolutions. Mais on n'en parle pas, je ne fais que le lire au calme et je lui envoi un commentaire ensuite par mail avec mes directives. Durant la réunion, on parle plutôt de l'hôtel. Du personnel... Des projets d'amélioration ou d'investissement. Je suis plus attentif à l'ambiance de travail et aux conditions de travail que Terry applique qu'aux recettes de l'hôtel. Je sais qu'il est rentable et je sais qu'il le restera. Je fais confiance à Terry pour cela... Mais ça ne m'intéresse pas de le savoir.
Il pinça un instant les lèvres, cherchant quelque peu ses mots avant de reprendre.
K - Je me fiche des chiffres. Je laisse ça à James. Il me le dira s'il y a un problème et je prendrais les décisions nécessaires. Mais tant qu'il n'y en a pas, je me concentre sur le personnel. Quand à juste écouter, tu le peux oui. Mais tu peux aussi intervenir si tu as des suggestions.
C'était même précisément ce qu'il attendait d'elle, en partie en tout cas. Mais il ne l'y obligerait pas si elle ne le désirait pas... Elle masqua une certaine surprise lorsqu'il lui dit qu'il se fichait des chiffres, et elle se sentit soudainement légèrement honteuse d'avoir pu croire que c'était l'un des éléments importants dans ses affaires. Au fond, elle savait pourquoi cet homme à la richesse arrogante n'était pas vénal, probablement que c'était pour cette raison qu'elle acceptait aussi son entreprise commerciale. Kwaïgon était quelqu'un d'humain, il était donc logique qu'il ne puisse s'intéresser uniquement à son personnel... Elle aurait dû le comprendre plus tôt, elle aurait dû aussi s'intéresser réellement plus tôt ses affaires... Elle se pinça légèrement les lèvres avant de demander.
Y - Et comment tu peux savoir que ton personnel va bien ? Je suppose que tu ne peux pas tous les rencontrer afin d'avoir leur version du quotidien. Comment tu peux savoir s'il n'y a pas d'abus de pouvoir, ou de harcelement ?
Elle était réellement curieuse maintenant de connaitre ses méthodes de travail, et finalement elle ne risquerait pas simplement d'écouter l'échange à venir. Il sourit face à ses questions avant de répondre en douceur.
K - En effet je ne peux pas tous les rencontrer. En revanche je rencontre les manager de chaque branche. Ce sont des personnes que j'ai embauché moi même et qui m'accompagne depuis une dizaine d'années. Leur loyauté est déjà un bon indicateur. S'ils ne vont pas bien, leurs équipes n'iront pas bien et c'est donc qu'il y a un problème. Je privilégie le dialogue aussi, j'encourage chacun de nos employés à ignorer la hiérarchie et à me contacter directement en cas de gros problème. Pour l'instant je n'ai eu qu'une seule fois ce genre de contact...
Il se tut un instant, le temps que le serveur ne dépose une coupe de champagne devant chacun d'eux, avant de reprendre.
K - Mon RRH est psychologue de formation, il est au quotidien en contact avec les plus en bas de l'échelle et me fait aussi remonter des infos. Terry aussi a un très bon contact, même avec le plus petit du personnel... Et on mesure aussi la bonne santé du personnel au nombre de naissance par an. Cela peut paraître idiot mais des gens qui font des bébés, ce sont des gens qui se sentent bien chez nous et assez en sécurité pour agrandir leur famille... Et enfin, une fois par an un questionnaire anonyme tourne pour contenir les suggestions des membres du personnel. Ça leur permet de prendre la parole sans avoir peur du regard des autres... J'y tiens beaucoup, je sais que ce n'est pas facile pour beaucoup de ne pas se retenir de parler face à la direction... Beaucoup sont impressionnés.
Il pinça doucement les lèvres avant de prendre le pied de la coupe entre ses doigts et le faire rouler entre son pouce et son index. Il regardait Yen avec attention, essayant de lire ses émotions sur son visage, sans se priver d'admirer ses traits...
K - Tu as d'autres idées qui pourrait nous aider à mesurer la santé du personnel ?
Elle secoua légèrement la tête, bien qu'elle semblait toujours être dans ses pensées suite aux paroles de son mari. L'organisation était bien rodée, même si celle-ci ne pouvait pas être infaillible. Il avait pensé à moindre détails pour aider son personnel à pouvoir s'exprimer en cas de problème. Son regard se plongea dans le sien avant de prendre doucement la parole.
Y - Tu organises aussi des soirées, ou des séjours de... Mince, comme cela s'appele déjà... C'est pour nouer la cohésion d'équipe. Après, ce n'est pas vraiment pour mesurer la santé du personnel, mais plutôt instaurer une bonne ambiance d'entraide je pense...
K - Des séminaires. Oui, il y en a un par an. Et on a un système de parrainage pour les nouveaux employés... Les anciens prennent soins des nouveaux. C'est surtout valable pour les jeunes mais ça peut s'appliquer à tout le monde...
Encore une fois il sourit doucement, haussant des épaules. Il appliquait le même principe au sein du groupe Ono. Il aimait bien ce système de parrainage. Cela permettait de faire plus facilement connaissance avec les autres. D'autant plus qu'il imposait qu'un parrain ne soit jamais issu du même service que son filleul.
K - On a aussi ce système dans le groupe j'aime bien.
Il prit une gorgée de son verre et sourit au serveur qui leur amenait leur premier plat, une entrée composé d'un bouillon légèrement épicé dont le coréen rafolait. Une fois le serveur disparu, il commenta à la jeune femme avec un sourire gourmand.
K - C'est un peu épicé mais tu as l'habitude entre Kia et moi. Ça devrait aller.
Il ne tarda pas à entamer son assiette, avec un plaisir non feint... Elle ne tarda pas à tremper sa cuillère dans le bouillon attisé par la remarque de son mari. Elle sentit directement les épices au bout de sa langue, ainsi que les autres saveurs qui faisait un assortiment agréable.
Y - Saskia apprécierait grandement ce plat ! Elle tenterait peut-être même de te voler ton chef cuisinier.
Un sourire s'afficha sur ses lèvres alors qu'elle continua à déguiser son plat avec un certain plaisir. Son mari avait un talent pour s'entourer de personnes compétentes dans leurs domaines, comme un don pour trouver les bonnes adresses culinaires. Un détail que Saskia avait parfaitement compris, et dont elle abusait très légèrement pour avoir la fameuse liste d'adresse à chaque nouvelle destination.
* * *
Teardrop
Admin
Re: Tour des hôtels - Jeu 4 Oct 2018 - 10:05
Le lendemain à Las Vegas, ils avaient bien eu la réunion avec Terry et pu encore une fois profiter du chef cuisinier. Kwaïgon ne se lassait pas de ses plats, qui étaient toujours excellents. La réunion s'était très bien passé, aucun problème à l'horizon et de jolis projets pour la suite. Le coréen ne s'inquiétait pas pour cet hôtel là. Il avait fait sa visite annuelle et il en était satisfait, comme d'habitude. Ils avaient finalement prit l'avion le surlendemain au petit matin pour rejoindre St Barthélémy, la célèbre petite île au large de la côte est américaine et très prisé des célébrités. Cependant, les locaux n'étaient pas forcément tous pleins aux as, ni les touristes et pour cet établissement là, c'était plutôt ce public là qu'il visait...
À la descente de l'avion, ils avaient été accueilli par une femme d'une cinquantaine d'année, à la chevelure blonde à peine grisonnante et aux multiples rondeurs. Elle portait ses cheveux long attaché en un chignon sauvage et ses rondeurs atténuaient les rides naissantes de son visage, la faisant paraître bien plus jeune. Elle était souriante et ses yeux bleus rieurs. Avec chaleur et un soupçon d'amour maternel, elle prit le coréen dans ses bras et c'est avec un grand sourire -qu'il réservait d'habitude à Misako et Yen- qu'il répondit à son étreinte.
B - Kwaigon !! Je suis si contente de te voir ! Vous avez fait bon voyage ?
K - Excellent oui ! Dans ce sens là c'est un peu plus facile je trouve.
B - Oui, le décalage horaire est moins fort...
K - Oui ! Béa, je te présente Yen, ma femme.
Avec un immense sourire, la dénommée Béa tendit la main à Yen pour serrer la sienne.
B - Je suis très heureuse de vous voir enfin de plus près ! Je suis venue à la cérémonie de votre mariage mais j'ai malheureusement dû partir avant le dîner... On ne s'est donc pas vraiment vu... Enchantée en tout cas ! Vous n'êtes pas trop fatiguée ? Il ne vous fait pas trop de misères ? Ce n'est pas facile je trouve L. A... Trop bruyant... Et Terry... Un véritable showman !
Béa sourit, laissant un peu de place à Yen pour répondre. Elle allait vite se rendre compte que la tenancière de sa maison d'hôte pouvait être un peu bavarde... Mais ce n'était que peu indiscret... La polonaise avait tenté de se rémémorer sa cérémonie de mariage, cherchant à voir si elle se souvenait de la tenancière. Elle se pinça légèrement les lèvres, avant qu'un sourire n'apparaisse sur son visage. Le souvenir était vague, mais son impression était assez bonne.
Y - Je commence à être habituer aux voyages en tout genre, et j'ai tendance à m'endormir facilement en avion.
B - Tant mieux alors, tant mieux.
Elle marqua une pause avant de jeter un bref regard à son époux. Kwai lui sourit tendrement, passant une main dans son dos avec douceur.
Y - Je dois bien avouer que j'ai trouvé L.A assez bruyant... Terry est sympathique, mais je lui laisse avec plaisir son quotidien et lieu de vie ! Je préfère les choses simples...
B - Oh ! Ca ne m'étonne pas ! Vous verrez ici, c'est bien plus calme ! Aller, venez !
Beatrice ne tarda pas à les emporter à sa suite pour les conduire jusqu'au parking. C'est le coréen qui paya la note, même si la tenancière râla pas mal contre lui pour cette action. Kwaïgon se contenta d'en sourire, amusé. Yen ne l'avait que très rarement connu aussi attentionné et ouvert envers d'autres personnes qu'elle et les enfants. Avec Béa, il ne semblait pas retenir ses sourires, ses rires et ses gestes affectueux. Même avec Misako il y avait une certaine réserve qui n'existait pas entre le coréen et Béa... Il grimpa à l'arrière de la voiture après avoir mit leur valise dans le coffre, et -une fois n'est pas coutûme- se laissa conduire avec plaisir. Il aimait bien cette petite île aux airs paradisiaques... Même si elle était souvent envahit de jet-setteur l'été... Mais... C'était surtout le haut du panier de New York et Washington et donc assez calme en règle générale. Et à cette période de l'année, c'était en effet plutôt calme. La saison commençait à peine.
Ils n'eurent qu'une vingtaine de minutes de route -Béa ayant une conduite tout aussi sportive que celle de Kwaïgon- et ils arrivèrent face à un grand portail de métal gris anthracite très moderne barrant toute vue. Béa n'avait cessé de leur parler durant le trajet, de tout ce qu'il s'était passé cette année là dans la maison d'hôte. Kwaïgon ne l'avait surtout pas arrêté, c'est ce qui leur tenait lieu de réunion officielle. Elle lui ferait signé quelques papiers un matin et se serait régler, le reste du séjour qu'il passerait ici serait de vraies vacances. C'est aussi pour cela qu'il aimait Béa. Ce côté direct dont elle ne se rendait même pas compte. Car tout le long, malgré le sérieux de la conversation, elle l'avait eu sur le ton d'un échange complètement anodin. Et le coréen n'avait cesser de sourire, récupérant juste assez de sérieux quand il le fallait.
La maison était en pierre blanche, érodé par le vent et l'air marin. Elle n'était pas moderne d'extérieur -ni d'intérieur d'ailleurs- mais pas pour autant vieillote. Elle était entre deux âges, pile ce qu'il fallait, et un peu à l'image de sa tenancière, chaleureuse et accueillante. Une vaste pièce commune au rez de chaussée rassemblait hall d'entrée -surmonté d'une solide poutre en bois- salon douillet avec des canapés dans lesquels s'enfoncer face à une cheminée, grande salle à manger contenant une immense table en bois brut et ses bancs et une cuisine un peu plus moderne que le reste, à l'américaine. Quand on arrivait par le portail imposant, on remontait une courte allée entourée de bosquet d'arbustes aromatiques et de fleurs colorées. Des murs de la même pierre blanche que la maison fermait ce morceau de terrain qui servait d'accueil. Seul un petit chemin entre deux arbres permettait de faire le tour de la maison. La façade d'accueil à l'avant paraissait austère et imposante, mais de l'autre côté, le mur était tapissé de baie vitrée et offrait une vue plongeante sur la piscine qui surplombait la mer. Un morceau de terrain avec des arbres et de l'herbe, un barbecue et une table de ping pong s'étendaient sur le terrain. Un peu reculé, une dépendance ; les quartiers de Béa. L'étage de la maison d'hôte contenait trois chambres avec chacune leur salle de bain et toutes ayant une vue splendide sur la mer. Le terrain la surplombait, étant perché sur des falaises, mais un chemin balisé et sécurisé permettait de descendre directement sur la petite crique privée se trouvant au pied de la falaise, et de la maison. Un lieu enchanteur que le coréen regrettait presque parfois de ne pas avoir gardé que pour lui...
Béa fit bien evidemment visité les lieux à Yen et lui laissa même le choix de la chambre -ils seraient les seuls clients pour les trois jours à venir- sans cesser de la questionner sur tout et rien. Le coréen les avait laissé aller et s'était posté sur un fauteuil suspendu dans le jardin, se laissant bercé par la douce brise marine. Il n'ouvrit les yeux que quand il entendit Béa revenir, sans doute accompagnée de Yen.
B - Il faudra revenir avec les enfants hein Kwai ?
K - Bien sûr. La prochaine fois sans doute...
B - Ah non hein ! Avant l'année prochaine ! Je veux les voir moi...
Elle prit un air faussement boudeur l'espace d'une fraction de seconde avant de reprendre avec vivacité, se tournant vers Yen.
B - Yen, que veux tu manger ce soir ? Je vais aller faire des courses, les pêcheurs devraient être revenu maintenant. Il y a quelque chose que tu préfère ? Homard, Langoustine ? Viande plutôt ?
Yennefer eut un temps de réflexion, où son regard se glissa vers son mari qui avait de nouveau fermer les yeux. Elle allait visiblement être seule pour prendre la décision du menu du soir.
Y - Langoustine, c'est très bien. Ou du crabe...
B - Parfait ! dit-elle en souriant.
Béa n'attendit pas plus longtemps pour partir après avoir récupéré quelques sacs pour ses futures courses. La polonaise resta immobile, écoutant un instant le silence qui commençait à s'installer. Soudainement, elle fut prise par un fou rire, qu'elle ne cherche même pas à contenir.
Y - Elle me fait penser à la grand-mère de Jeffrey, mais en beaucoup plus bavarde !
B - Un peu oui ! Mais en très très bavarde...
Elle se rapprocha du fauteuil où s'était installé son mari, et ne tarda pas à venir se caler sur ses genoux dans un soupir de plaisir. Elle aimait beaucoup l'endroit, qui était plus proche de son mode de vie à elle. Bien qu'au fond, elle savait que ce genre d'endroit devait couter un certain prix... Elle déposa un tendre baiser sur la joue du coréen avant de poursuivre doucement.
Y - Depuis combien de temps tu connais Béa ?
Elle avait remarqué le comportement de son mari, il semblait si détendu, si familier avec elle. Il enserra la jeune femme dans ses bras, et eut un sourire face à sa question. Il mit un moment avant de répondre, cherchant l'année exacte dans sa mémoire...
K - Je la connais depuis le trois janvier deux mille neuf, date à laquelle je lui ai fait passé un entretien et l'ait embauchée. Les travaux s'était terminé avant la période des fêtes mais c'est toujours difficile de faire des entretiens dans ses moments là... C'était une période où j'investissais beaucoup... Et il me fallait du monde pour tenir les lieux comme celui-là... Ca a tout de suite accroché avec Béa ! Et elle a tout de suite été très familière... Et puis j'étais un peu plus jeune à l'époque... Même si un peu plus froid.
Y - J'ai quand même du mal à t'imaginer être quelqu'un de froid, murmura-t-elle doucement.
Elle ne doutait pas de ses paroles, et elle avait eu les nombreuses remarques des membres de l'équipe sur la personnalité de son mari. Elle avait simplement eu la chance de passer au travers dès le début. Il sourit à nouveau, laissant ses mains parcourir doucement son corps avec légèreté, reprenant doucement.
K - J'aime bien cet endroit... J'ai longtemps hésité à le garder que pour moi... Mais... C'était trop grand pour un homme seul. Alors j'en ai fait une maison d'hôte. Ca me paraissait plus sympa que revendre.
Il haussa des épaules doucement, ne sachant qu'ajouter d'autre. Peut-être qu'un jour, quand Béa prendrait sa retraite, il garderait le lieu pour lui... Mais pour l'instant... Elle l'avait écouté en laissant son regard observer attentivement le paysage. Elle pouvait comprendre son hésitation, mais aussi sa décision.
Y - Cela aurait en effet été bien dommage...
Elle marqua une pause en fermant un instant les yeux pour profiter de ses caresses autant du calme de l'endroit.
Y - Je suis d'accord pour qu'on investisse... pour des endroits comme celui-ci.
Il sourit, amusé, avant de lui volé un baiser et répondre.
K - Tu sais qu'on ne peut pas investir que dans des trucs comme ça ? C'est à peine rentable par rapport aux autres... Mais j'aime bien, je suis d'accord...
Il la serra un peu contre lui avant de finalement doucement l'inciter à se remettre sur ses pieds.
K - Viens, je vais te montrer mon endroit préféré ici.
Il sourit, lui prenant la main, avant de l'entrainer vers un petit portillon qui fermait le jardin. Il donnait sur la longue volée de marche menant à la petite crique en contre bas. Creusé dans la roche, sécurisé par des rambardes et des contre marches, l'escalier ne laissait pas voir la mer. Elle était à redécouvrir une fois arrivé en bas, après le chemin tortueux mais agréable qui descendait jusqu'au banc de sable. A peine cinquante mètres de long, et moins d'une dizaine de large à cette heure du jour, les vagues étaient cassé par les rochers à l'entrée de la crique, donnant des eaux calmes sur le banc de sable. Un petit cabanon renfermait des transat' et quelques affaires de plages mais la marée pouvait emmener l'eau jusqu'au cabanon alors il n'y avait aucun textile en bas. Cependant, ce n'était pas vraiment ce que le coréen voulait montrer à Yen. Il l'entraina le long de la roche pour lui laisser découvrir un affleurement plat, à fleur d'eau, longeant la falaise. Il remonta un peu son pantalon et n'hésita pas à grimper sur ce balconet naturel, bien qu'immergé. Ils longèrent la falaise avec précaution, la roche étant un peu glissante, avant de déboucher sur un passage dans la roche, en pente douce. Après une petite montée aménagé dans la falaise, ils débouchèrent sur un véritable balcon suspendu cette fois, avec l'océan à leur pied... Et absolument aucun vis à vis. Le coréen sourit, pluôt fier de lui.
K - Avant c'était inaccessible, il a fallu faire creuser un peu le rocher et faire analyser avant ça... Mais c'est mon meilleur spot à coucher de soleil... Parfois il faut rentrer à la nage selon les marées... Mais le sol sous le balcon est un spot de plongée donc assez profond... On peut plonger sans crainte...
Et ce malgré les quelques mètres de hauteur. Mais normalement, ils pourraient faire le retour sans problème, la marée étant descendante...
K - J'aime bien disparaitre ici de temps en temps...
Il se glissa dans le dos de la jeune femme, la serrant contre lui, observant l'océan avec calme. On voyait bien qu'il était un peu plus agité hors de la crique, mais ce n'était pas non plus la tempête, fort heureusement... Elle resta silencieuse un instant, observant elle aussi l'océan qui s'animait devant elle. Elle pouvait comprendre qu'il aimait disparaitre ici, l'endroit avait quelque chose de reposant, d'hypnotisant aussi.
Y - Qu'est-ce qui t'a poussé à investir ? A gagner de l'argent ainsi.
Elle avait compris qu'elle finirait réellement à le blesser en évitant d'aborder ce sujet qu'était l'argent. Qu'il ne lui imposerait pas sa richesse dans son quotidien, mais que ceci faisait quand même partie de sa vie. Elle ne pouvait pas toujours se voiler la face, surtout en sachant la manière dont il gérait son argent. C'est à dire de manière honorable, loin des riches arrogants qu'elle déteste tant. Le jeune homme eut un bref temps de réflexion avant de répondre, avec sincérité, mais un grand calme.
K - Nobu.
Il fit une légère pause, avant de reprendre doucement.
K - C'était en deux mille quatre. La première fois que je rencontrais James McSaghan. J'avais seize ans et cela faisait moins d'un an que j'avais entamé une formation intense avec Shin... La formation qui destinait à la direction du clan tout entier... J'avais déjà pas mal de trafics à ma charge et je commençais à accumuler beaucoup d'argent. Nobu m'a envoyé voir James parce qu'il gérait déjà les comptes du clan... James m'a ouvert des comptes et m'a fait investir en m'expliquant les rouages de l'immobilier. J'ai passé les quatre années suivantes à acheter des trucs à louer ou des hôtels avant de me décider à acheter mon propre appartement, pour y vivre. C'était celui de Tokyo donc...
A nouveau il eu un instant de silence, perdu dans ses souvenirs, avant de reprendre doucement.
K - Nobu voulait qu'en cas de problème grave, on ait tous de quoi rebondir en dehors du clan. Qu'on ne soit pas dépendant de lui. C'était le cas pour Shin, Lia et moi... Beaucoup moins pour Calum... Calum n'était pas tout à fait à notre niveau... Et puis c'était aussi une façon de payer moins d'impôts, même si nos comptes sont hébergés dans des paradis fiscaux... James a l'avantage avec Reg International de donner dans la gestion de patrimoine et de finances, ce qui en fait le partenaire idéal pour ce genre de choses. C'est lui qui m'a ensuite pousser à investir davantage... Ou en tout cas à me le proposer dès que cela se faisait sentir...
A nouveau une pause, un passage de mouette au dessus de leur tête, le fracas des vagues. Il finit par soupirer et lâcher la jeune femme, glissant les mains dans ses poches pour se mettre à côté d'elle et regarder l'océan.
K - Mon premier achat ça a été un hôtel dans New York, que j'ai revendu depuis... Ensuite le casino, puis divers terrains et appartements individuels partout dans le monde. Il fallait que se soit à intervalle régulier, une à deux fois par an. James me dit toujours jusqu'à quelle somme je peux engager sans que se soit dangereux. S'il vaut mieux emprunter ou pas, et quelle somme minimum il faut investir pour que se soit intéressant... Il y a toujours un équilibre, mais il le connait très bien. Je lui fait confiance sur ce point là... S'il a sauvé Reg International de la ruine annoncée alors que son chef était jeté en prison et qu sa seule héritière disparue, je doute qu'il sombre maintenant alors que tout va pour le mieux du monde.
Il lança un léger regard à la jeune femme, en souriant. Finalement, elle en savait très peu sur sa vie avant qu'il ne la rencontre. Bien sûr il lui en avait raconté des bribes, mais elle ne savait pas tout. Pas encore en tout cas... Mais il n'était pas certain de tout lui raconter un jour, il garderait sans doute des choses sous silence...
Y - Il n'était finalement pas qu’égoïste...
Avait-elle murmuré du bout des lèvres, légèrement perdue dans ses pensées. Elle savait qu'elle avait une image faussé du Japonais, qu'elle n'avait pas eu la chance de connaitre ses bons côtés. Mais elle savait que Kwaïgon était devenu l'homme qui est aujourd'hui grâce à lui.
Y - Est-ce qu'on pourrait comparer ceci comme un jeu de carte ? Je veux dire, tu y prends plaisir, tout en restant prudent pour éviter de faire écrouler toute ta pyramide.
K - C'est un peu ça oui... Mais j'ai encore plein d'endroits qui ne sont pas rentables... Des petites cartes, qui n'attendent qu'à être transformées en têtes si tu veux...
Il eut un léger sourire avant de l'observer un instant, sans rien dire. C'est finalement d'une toute petite voix qu'il reprit.
K - L'ensemble des complexes hôteliers que tu verra et les appartements en location disséminé dans le monde nous rapporte plusieurs millions de dollars par mois... Qui viennent s'ajouter au salaire venant du groupe... Je sais que pour toi c'est indécent... C'est pour ça que je t'en ai pas parlé jusque là... Et ça a toujours été sur des comptes séparés alors...
Il haussa doucement des épaules, conscient que ces chiffres ne lui ferait sans doute pas très plaisir...
K - Jusqu'à ce que tu m'annonce que tu étais enceinte, je n'avais pas véritablement de but d'investissement... C'était comme une habitude... Maintenant, avec les enfants, c'est différent... Ce sera leur héritage... Ce sera aussi notre retraite bien qu'il ait déjà bien assez pour vivre confortablement jusqu'à la fin de nos jours et ceux des enfants... Mais je ne vais pas vendre juste parce que j'ai assez d'argent... J'estime avoir une part de responsabilité dans la vie de tous les gens que j'emploie, pour les hôtels par exemple... Comme pour l'entreprise...
Il se tut sur un léger soupir, reposant les yeux sur la mer pour observer les miroitements de l'eau et les vagues... Elle se redressa légèrement afin de déposer chastement un baiser au bord de ses lèvres, avant de reposer son regard sur la mer.
Y - Finalement, ce n'est pas vraiment une question d'argent, d'enrichissement.
Elle murmurait d'une voix douce, couvrant à peine le bruit des vagues. Elle réflechissait à voix haute, appréciant lui faire partager ses pensées.
Y - Il faut que l'argent soit utile. Utile dans l'offre d'emploi que celui-ci peut offrir dans le marché. Certes, il y a aussi le fait d'être à l'abri financièrement pour plus tard, pour les enfants...
Le coréen eut un sourire et inspira longuement. Il resta un instant à regarder l'océan avant de reprendre sur un ton un peu plus haut, moins pensif.
K - Je pensais... Je pensais qu'on pourrait commencer à mettre les revenus de certains appartements sur des comptes aux noms des enfants... Pour leurs études ou n'importe quoi d'autre... Les loyers d'un appartement chacun peut-être... Qu'est-ce que tu en pense ?
Elle se pinça légèrement les lèvres, ne pouvant pas empêcher toute réaction face à l'argent que tout cela représentait. Cependant, maintenant elle comprenait et ne pouvait qu'accepter... Car au fond, elle était rassurée de savoir que ses enfants seront à l'abri de ce point-là, et cela même sans eux.
Y - Oui. Je pense que c'est une bonne idée. Les années ont tendance à vite passer en plus, dit-elle avec un léger sourire à la fin.
K - Je vais voir ça avec James alors...
Il répondit à son léger sourire, avant de finalement reposer les yeux sur l'océan calme devant eux. Il adorait cet endroit... Mais l'heure tournait, malheureusement.
K - On remonte ? Béa va s'inquiéter si elle ne nous voit pas revenir...
Il sourit, plus joyeusement, avant de finalement prendre la main de la jeune femme pour l'entrainer à sa suite, revenant sur leur pas. C'est avec précaution, encore une fois, qu'il la guida sur les plaques rocheuses, avant d'arriver sur la plage et de doucement remonter. Dans la remontée cependant, il se rapprocha d'elle, pour glisser quelques mots à son oreille.
K - On pourra redescendre dans la nuit si tu veux... L'eau est fraiche mais...
Il se mordit les lèvres, le regard brillant de malice. Pas besoin de terminer sa phrase pour connaître le fond de sa pensée sur le sujet... Elle lui lança un regard complice, comprenant très bien son sous-entendu, avant de venir capturer tendrement ses lèvres.
Y - L'idée me plait beaucoup...
Un dernier regard avant de reprendre la route vers la maison afin de rejoindre Béa. Celle-ci ne fut pas difficile à trouver, on pouvait la repérer au léger bruit de casserole, mais aussi à une certaine odeur qui commençait à s'en échapper. Yennefer ne put se retenir bien longtemps en entrant dans la cuisine.
Y - Qu'est-ce que tu prépares ?
B - Ah vous êtes là ! Et bien se sera langoustine au riz parfumé ! J'ai trouvé trois belles langoustines sur le marché. Et demain il y aura du crabe normalement...
Y - C'est parfait !
Elle sourit à la jeune femme et jeta un oeil au coréen qui se laissait tombé sans délicatesse dans l'un des canapé, avec un soupir de contentement.
B - Il y avait des noix de coco fraîche ! Il faudra les ouvrir.
K - Je le ferais tout à l'heure...
B - Vous voulez boire quelque chose ? J'ai du vin blanc au frais !
Béa sourit largement à Yen, avant de plonger tout les légumes qu'elle découpait dans une grande casserole d'eau. Les langoustines suivraient quand le bouillon serait bien infusé, mais l'odeur était déjà divine.
K - Je prendrais bien un verre...
Mais il ne se leva pas pour autant, restant enfoncé dans son canapé, enlevant simplement ses chaussures avant de laisser sa tête retomber sur le dossier. Pour une fois qu'il pouvait laisser les filles s'occuper de la cuisine et du reste, il comptait bien ne pas s'en priver pour ce soir... Yennefer leva légèrement les yeux au ciel, malgré un sourire qui s'affichait sur le coin de ses lèvres. Ce genre de comportement chez le coréen n'était pas courant, disons plutôt qu'il était réservé dans l'intimité d'un entourage relativement proche. Cela prouvait encore une fois la confiance qu'il pouvait accorder à Béa. Elle se dirigea pour attraper des verres, se tournant un instant vers Béa.
Y - Je te sers aussi un verre ?
B - Non merci ! dit-il en souriant.
Elle attendit sa réponse avant de servir un verre qu'elle amena à son mari, se penchant légèrement pour réclamer un baiser en guise de merci pour le service. Il répondit volontiers à son baiser avant de prendre son verre, pour en boire une gorgée. Il devait bien avoué qu'il était quelque peu fatigué, mais à vrai dire, arriver dans cette maison lui faisait toujours cet effet là. Peut-être à cause de la détente extrême qu'elle lui procurait. Il trempa les lèvres dans son verre, avant de le poser sur une petite console et se laisser à nouveau aller dans le canapé. Béa en sourit, prenant Yen à parti sur le ton de la confidence.
B - C'est toujours comme ça... Il s'endort presque dès qu'il arrive le premier jour. Je ne sais pas si c'est le décalage horaire ou autre chose mais c'est toujours comme ça... Je suis toujours obligé de le réveiller avant le dîner !
Y - Je dirais plutôt un état de confiance qui lui permet de tout relacher... Et donc s'endormir paisiblement. Ce qui n'est pas toujours le cas.
Elle avait pris le même ton, laissant son regard admirait les traits du visage du coréen. Cet endroit faisait indéniablement parti de ses endroits de paix. La quincagénaire sourit largement avant de plonger ses langoustines dans l'eau et couvrit le tout. Il ne restait plus qu'à s'occuper du riz désormais.
B - Est-ce qu'il y a des choses que tu ne manges pas ? Ou des choses aussi que tu adore ?! Je pourrais essayer de te trouver ça... Et si tu as besoin de quoi que se soit n'hésite pas hein !?
Yennefer s'était aussi servie un verre, trempant ses lèvres pour y savourer le vin blanc qui était parfaitement frais.
Y - J'ai un peu plus de mal avec les huitres cru, je les préfère cuite. Mais après, je ne suis pas très difficile.
B - D'accord, je prends note...
Elle marqua une pause, réfléchissant à ce qu'elle adore. Un souvenir de son obsession pour les olives lors de la grossesse de Sora la fit sourire, bien que maintenant elle les évitait un peu.
Y - J'avoue qu'il y a rien qui me vient en tête, j'ai la chance d'avoir un mari qui cuisine divinement bien qu'il m'est impossible de désigner mon préféré.
Elle s'estimait réellement très chanceuse de pouvoir éviter la corvée cuisine.
Y - D'accord, je n'hésiterais pas dans ce cas.
Béa sourit largement avant de poser les yeux sur son téléphone qui émit une sonnerie.
B - Oh ! C'est le rappel pour mon colis. Je reviens ! Installes toi !
A nouveau elle sourit largement avant de baisser un peu le feu et disparaître, laissant le couple seul. Le coréen redressa un peu la tête pour prendre une gorgée de son verre, avant de doucement tapoter la place du canapé à côté de lui pour inciter Yennefer à venir à côté de lui. Il attendit quelques minutes avant de doucement murmurer pour la jeune femme.
K - Je crois qu'elle t'aime bien...
Un fin sourire se dessina sur ses lèvres mais il garda les yeux clos et sa position avachi sur le canapé... Elle l'admira quelques minutes, avant de venir déposer un chaste baiser au creux de son cou. Il fallait dire que sa position était un appel à la tentation pour elle.
Y - Ouf sauvée ! Mais je crois que je l'aime bien moi aussi.
Un sourire s'afficha sur ses lèvres alors qu'elle s'installa un peu plus contre le coréen avant de boire tranquillement son verre de vin. Il était sucré comme elle aime.
Y - J'aime bien te voir aussi détendu...
Elle avait pourtant la chance de le voir régulièrement serein, mais cela la rassurait de savoir qu'il pouvait aussi trouver ce calme sans sa présence.
K - Toujours ici... Depuis le début.
Il sourit, se redressant un peu pour venir chercher un baiser un peu moins chaste que ceux qu'elle lui avait donné jusque là, avant de se relever pour aller jeter un œil à la marmite de langoustines. Il revint cependant vite de nouveau vers la jeune femme, reprenant son poste alors que Béa revenait, un gros carton dans les bras. Elle n'avait rien perdu de son enthousiasme ! Et elle reprit bien vite la conversation avec Yen, joyeusement.
B - Du coup vous avez laissé les enfants au Haras ? Qui vous les garde ? Ce n'est pas trop dur de les laisser ? J'imagine que ce n'est pas facile de devoir laisser ses enfants...
Elle s'adressait principalement à la jeune femme, voyant que le coréen restait sur le canapé les yeux clos. Il ne dormait pas mais il laissait volontiers Yen faire la conversation...
Y - Oui, ils sont restés au Haras avec le parrain et la marraine de Sora. Ce qui est loin d'être une corvée pour eux, limite cela va être compliqué à leur reprendre, dit-elle avec un sourire amusé.
Saskia et Calum étaient dévoués dans leur rôle, et ils appréciaient toujours d'avoir à s'en occuper. Et elle savait qu'elle pouvait totalement partir l'esprit tranquille.
Y - Et je dois bien avouer, que je ne suis pas mécontente d'avoir un peu de tranquillité. Ils sont adorables, je les aimes profondément... Mais leur énergie sans faille n'est pas toujours facile à gérer. En plus, j'ai besoin d'un bon quota de sommeil ! Lui il possède un avantage comparer à moi pour survivre à ses tornades !
Elle avait lancé un regard en direction de son mari, un regard brillant d'amusement. Kwaïgon leva un œil pour jeter un regard en coin à sa femme avant de sourire, un peu narquois. Béa en sourit également avant de poursuivre la conversation, toujours avec le même enthousiasme.
B - En tout cas j'ai hâte de les voir ! Il y a un feu d'artifice ce soir sur la jeté de la grand plage, vous voulez y aller ?
Y - C'est à quelle heure ?
B - Sur les coups de vingt deux heures je pense...
Y - Cela me plairait bien d'aller voir !
B - Ah super ! Je vous accompagnerai !
Elle interrogea Yen du regard, sachant que Kwai ne répondrait pas, tout en remuant un bon coup ses langoustines. Il ne restait plus qu'à mettre la table et ils n'auraient plus qu'à déguster tout cela.
B - Oh Kwai au fait ! J'ai ça pour toi.
Avec un amusement certain, elle attrapa un sachet de cacahuète et le lança vers le coréen, qui l'attrape au vol en ouvrant à demi les yeux. L'estomac parla pour lui cependant et il eu soudain un regain de vitalité. Assez pour ouvrir délicatement le paquet et enfourner sans réfléchir une petite poignée de cacahouètes dans sa bouche.
K - Merchi !
Yennefer avait observé la scène, un sourire au bord des lèvres avant de marmonner avec amusement.
Y - C'est comme un enfant avec un paquet de bonbons ! Au moins, c'est plus sain pour la santé.
B - Oh oui !
Son mari avait un péché mignon pour les cacahouètes, elle s'en était rendu compte au fil du temps quand elle le croisait au hasard du haras et le trouvait avec un paquet au creux de sa main. Mais surtout grâce à l'équipe, et particulièrement Liam qui avait tendance à lui fournir ses précieuses gourmandises.
Y - Heureusement que pendant ma grossesse c'était les olives qui m'ont attirés, si cela avait été des cacahouètes on se serait peut-être un peu battu, dit-elle en souriant.
B - J'en doute pas ! Mais il t'aurais sans doute laisser gagné... Ou alors il aurait acheté le double des paquets habituels rien que pour ne pas avoir à trop partagé !
Elle sourit. Elle devait bien avouer que les cacahouètes et Kwaïgon, ça ne faisait pas deux très longtemps...
B - On va pouvoir passer à table ! J'ai préparé une petite salade de crudités dans l'après midi. Se sera parfait comme entrée ! Aller, installez vous, je vous apporte tout cela !
Béatrice leur sourit et retourna vers le frigo, qu'elle ouvrit pour en sortir un gros saladier bien garnit. Elle le déposa sur la table, avant d'aller chercher des couverts de service. Kwaïgon, tel un enfant sage, se dirigea vers la table avec ses cacahouètes et son verre de vin, déposant le tout à sa place en s'asseyant, gardant jalousement son petit paquet d'arachides pour lui.
B - Les tomates viennent du jardin du voisin ! Elles sont un peu sucrée mais très bonnes ! Je te laisse servir Yen ? Je vais faire un peu de vinaigrette.
Béatrice avait un sourire radieux. Elle adorait cela : avoir du monde, s'en occuper, et discuter. Et cela se voyait parfaitement dans son regard et ses manières, elle rayonnait littéralement depuis qu'ils étaient arrivé. Et le coréen ne doutait pas un instant qu'elle était ainsi avec tout ses clients...
Y - Il n'y a rien de meilleur que des tomates du jardin !
Elle s'était installée à table, aux côtés de son époux en amenant elle aussi son verre de vin. Et elle s'empressa de se servir dans le saladier bien garni, ils ne risqueraient pas de mourir de faim.
Y - Si j'étais pas aussi mauvaise jardinière, je me serais bien laissé tenter à avoir un petit potager d'intérieur. Surtout qu'il est finalement possible de faire pousser beaucoup de variété de légumes !
K - Et tu le ferais prendre l'avion à chaque déménagement ? demanda-t-il d'un ton légèrement moqueur.
Y - J'en ferais un nouveau à chaque fois, de toute façon il sera mort avant notre déménagement, dit-elle avec amusement.
K - Je me disais aussi ! dit-il, taquin.
Elle servit le coréen avant de poser le saladier devant l'assiette de Béatrice. L'ambiance était vraiment agréable, pleine de joie et de bonne humeur. Ce séjour allait fortement ressembler à de véritables vacances. Le coréen but une gorgée de son vin alors que Béatrice revenait et s'installait, commençant à se servir généreusement.
Y - Quelles sont les périodes où les chambres affichent complets ?
B - Plutôt de la fin du printemps jusqu'à l'automne. Mais je réserve toujours un week-end pour la visite annuelle de Kwaïgon. C'est une destination assez prisée, surtout par de riche couples de la côte est. On a pas mal de stars de cinéma. Mais ici, ils sont comme tout le monde ! Je ne fais pas de faveurs.
Elle avait l'air campé sur ses positions mais ce n'était pas un mal. Kwaïgon la laissait gérer ce genre de chose à sa guise et si jamais il devait intervenir, cela ne s'était jamais produit. Il croisait les doigts pour que ça n'arrive jamais, mais dans tous les cas, il défendait Béatrice.
B - C'est quoi votre prochaine destination ?
Kwaïgon eut un sourire malicieux en croquant dans un morceau de pomme avant de répondre.
K - Monaco.
B - Monaco ? Une nouveauté dans le tour !
K - Non ! C'est seulement que d'habitude je n'y vais pas au même moment dans l'année, ce n'est pas vraiment un hôtel ou ce genre de chose. C'est une possession privée.
B - Oh... Je vois. Et après ?
K - Après c'est surprise !
À nouveau un sourire malicieux et le garçon se leva, croquant un autre morceau de tomate. Béatrice le laissa faire, le regardant du coin de l'œil aller touiller les langoustines.
B - Le voyage te plaît Yen pour l'instant ?
Yennefer avait levé les yeux en l'air aux paroles de son mari, il était très doué quand il était question d'organiser des surprises. Et souvent, celles-ci étaient relativement couteuses. Elle posa son attention sur Béatrice, réfléchissant un instant avant de répondre à sa question.
Y - Malgré que j'ai tendance à grincer des dents face aux choses trop luxuieuse à mon goût. Ce voyage me plait pour l'instant, j'espère que d'autres endroits seront aussi simple qu'ici.
Elle marqua une pause en jetant un regard à son mari, se moquant bien qu'il puisse entendre ou non ses confidences. Il connaissait de toute façon son avis à ce sujet.
Y - J'ai toujours eu du mal avec l'argent, la richesse surtout... Ce qui est assez amusant vu le mari que j'ai, dit-elle avec malice avant de reprendre doucement. Mais je commence à voir la situation sous un angle différent. Bien que je pense que je ronchonnerai toujours autant face à ses cadeaux exorbitants !
K - Ils ne sont pas si exhorbitants que ça...
Le coréen se défendait comme il le pouvait, adoptant un air boudeur qui fit rire Béatrice.
B - C'est ce que tu crois Kwaï mais ce n'est pas forcément ce que les gens pensent !
K - Mouai...
Il garda son air faussement boudeur et avala sa dernière bouchée d'entrée avant de se lever en vitesse pour aller chercher les langoustines et ramener la marmite sur la table avec une louche.
K - Ca sent divinement bon ! On va se régaler...
B - J'espère bien !
Il récupéra trois assiettes propres et commença à faire le service, scrupuleusement, avec grande attention quant à la façon de dresser ses assiettes. Béatrice le laissa faire, un sourire amusé sur le visage.
K - Prennez votre temps pour finir, vous occupez pas de moi...
B - Oh ne t'en fait pas !
Béatrice sourit, et reposa son attention sur la jeune femme.
B - En tout cas, je te comprends, ce n'est pas forcément facile de faire face à tout ça et à cet homme. En tout cas, c'est une bonne chose que le voyage te plaise ! Se serait quand même dommage que ce ne soit pas le cas. Même si je pense que je suis la destination la plus sympa ! N'est-ce pas Kwai ?
K - Evidemment !
Il avait répondu avec un léger sourire, mais sans pour autant quitter son dressage des yeux. Béatrice revint sur Yen.
B - Où est le reste de ta famille ? Ce n'est pas trop dur de rester éloigné de ses parents ? En étant au Haras ça ne doit pas être évident de les voir régulièrement !
Yennefer termina sa bouchée, cette question relativement simple lui semblait assez complexe à expliquer vu sa situation familliale. Elle jeta un bref coup d'oeil au coréen, avant de répondre.
Y - Ma mère vit dans le wyoming, et on peut dire que ma famille ne se résume qu'à ma mère. Elle a quitté la pologne lorsqu'elle était enceinte de moi, coupant les ponts avec toute sa famille. Et mon père n'a jamais fait partie de ma vie.
Elle marqua une pause avant de rajouter doucement.
Y - Maintenant, il est décédé. Cependant, je ne comptais pas le faire entrer dans ma vie.
B - Oh...
Elle attrapa son verre pour boire une gorgée, sentant bien que ses paroles plombaient un peu l'ambiance. Elle décida de repartir sur quelque chose de plus léger.
Y - Ma mère, malgré la distance, peut-être envahissante ! Et la légende de la belle-mère casse-pied est bien présente pour lui, dit-elle en lançant un regard amusant au coréen.
Bien qu'au fond, sa relation avec sa mère s'était grandement améliorée. En bon public, Béatrice avait réagit comme de circonstance à chaque réponse de la jeune femme. A sa dernière remarque cependant, elle sourit, après avoir prit ses dernières bouchées d'entrée. Un sourire amusé naquit cependant sur ses lèvres.
B - C'est vrai Kwai ?
Le coréen haussa des épaules, ajoutant les presque dernières touches à ses assiettes.
K - Bah.. On s'entend bien maintenant ! Elle m'aide même à trouvé des cadeaux pour Yen ! Je m'entends plutôt bien avec belle-maman !
Y - C'est vrai que maintenant... C'est plutôt à moi de me méfier de vos manigances à tout les deux, ronchonnait-elle légèrement.
Il releva la tête avec un grand sourire, se redressant finalement pour de bon avant de prendre les assiettes vides pour les remplacer par les pleines, ajoutant une pincée de citron caviar avant de reprendre sa place.
K - Tada !
Il prit une gorgée de son verre avant de mettre une serviette sur son col, tel en enfant, et attaquer le décortiquage de sa langoustine avec gourmandise.
B - C'est superbe Kwai ! Tu t'es surpassé !
K - Même pas. Hein chérie !? C'est toujours bon mon manger !
Yennefer laissa un rire s'échapper de ses lèvres aux paroles de son époux, des mots qu'elle ne serait pas surprise d'entendre un jour de la bouche de Sora.
Y - J'ai la chance d'avoir un mari qui sait cuisiner, et qui sait bien le faire surtout ! Car j'avoue que ce talent-là m'échappe totalement, dit-elle en souriant.
Elle s'attaqua elle aussi à la décortication de ses langoustines, et ne tarda pas à croquer à pleines dents. Le plat était vraiment délicieux.
Y - Un délice...
Il est vrai que le plat était un délice, en témoignait le silence gourmand qui les enveloppa. Même Béatrice ne dit plus rien, savourant son assiette avec un sourire en coin. Cependant, elle reprit tout de même la conversation d'un ton joyeux, et le repas se termina tout aussi délicieusement qu'il avait commencé. L'heure du feu d'artifice les rattrapa tout de même et au regard des verres qui s'étaient enchaîné dans la soirée, ils décidèrent de parcourir le petit kilomètre qui les séparait du centre ville à pied. Le feu serait tiré depuis la grande plage centrale, ce qui leur permettrait de le voir d'un peu partout. Une main dans celle de Yen, l'autre dans sa poche, le coréen marchait tranquillement, écoutant les deux femmes papoter. Il se disait qu'il avait eu bien raison d'emmener Yen avec lui cette année. Béatrice avait l'air parfaitement enchanté...
Le feu d'artifice arracha un sourire à Kwaïgon. Il adorait cela, malgré le bruit, qu'il n'aimait en revanche pas particulièrement. Mais il retrouvait un peu de son âme d'enfant perdue, lors de ces instants là. Celà le faisait remonté très loin dans le temps... A une époque où il vivait encore en Corée... Des souvenirs qui finissaient également par lui arracher une expression nostalgique au moment du bouquet final, et le laissait silencieux, plongé dans ses pensées. Heureusement, Béatrice était là pour animé leur trajet de retour, tout aussi lent que l'allée, mais cette fois, le coréen avait changé de main pour tenir celle de Yen. Mais pas un instant dans cette excursion il ne l'avait lâché. Il fut tout de même soulagé de rentrer au cottage, et de souhaiter une bonne nuit à Béatrice, entraînant Yen à l'étage dans leur chambre. Avec un léger soupir de contentement, il ferma la porte derrière eux et sourit à Yen, s'approchant d'elle de son pas légèrement félin. Il déposa doucement ses mains de chaque côté de son visage pour venir chercher doucement ses lèvres avant de murmurer dans un sourire.
K - J'adore Béa, mais je ne suis pas mécontent de monter ici le soir...
Un sourire s'afficha sur ses lèvres, venant rapidement nouer ses bras autour de son cou afin de se rapprocher de lui.
Y - J'imagine bien...
Elle se pencha pour capturer tendrement ses lèvres, appréciant ses moments de tendresse. La soirée avait été des plus agréables, mais elle devient bien avouer qu'elle aussi était heureuse de pouvoir profiter d'un instant à deux. Elle se dégagea de ses bras avec un regard malicieux avant de s'approcher du lit où elle ne tarda pas à se laisser tomber dans un soupir de contentement.
Y - Il est pas mal confortable ce lit !
K - Evidemment ! Impossible de laisser les clients dormir dans de mauvais lits...
Il sourit, malicieux, vidant ses poches sur une petite commode et enlevant chaussures et chaussettes avant de doucement la rejoindre. Il fit un instant mine de venir au dessus d'elle pour lui voler un baiser, mais se ravisa dans un sourire malicieux, frôlant seulement ses lèvres des siennes avant de se redresser complètement et prendre le chemin de la salle de bain attenante. Une douche ne lui ferait pas de mal, au contraire. En chemin, il enleva sa montre et son pull fin, les abandonnant sur une chaise, avant d'aller allumer l'eau, fredonnant un petit air japonais joyeux, qu'il chantait de temps en temps à Sora, dans l'intimité de leur appartement. Il n'avait rien dit à Yen, se contentant de lui décrocher un sourire coquin, et attendait de voir quelle serait sa réaction, en poursuivant son déshabillage...
Un léger soupir s'échappa de ses lèvres en suivant du regard le coréen qui disparut dans la salle de bain. Elle resta quelques secondes sur le lit, avant de se lever à son tour pour enlever ses vêtements qu'elle poa sur l'une des chaises de la chambre. Puis elle entra dans la salle de bain, son regard ne tarda pas à se poser sur le corps dévétu de son époux. Elle l'admirait, comme à chaque fois, ne se lassant jamais et ressentant toujours autant de désir pour lui. Elle s'approcha pour venir se coller à lui, laissant rapidement ses mains parcourir avec malice son corps. Elle se redressa légèrement sur la pointe des pieds pour venir lui mordiller tendrement l'épaule avant de murmurer contre sa peau.
Y - Vil tentateur !
Un sourire gourmand ne tarda pas à naître sur les lèvres du coréen, alors qu'il profitait quelques instants du contact de la jeune femme contre lui. Ses doigts effleurant sa peau avec malice. Il fini par tendre la main pour apprécier la chaleur de l'eau, et entraîna finalement la jeune femme avec lui sous le jet. Cependant, il la garda contre lui, les bras refermé autour d'elle, profitant de cet instant de tendresse qui n'était pourtant pas rare dans l'intimité de leur couple, mais qui, parfois, lui manquait. Il resta ainsi de longues minutes, sans rien dire, avant de finalement la libérer de son étreinte, lui adressant un fin sourire. Il dégagea une mèche de cheveux de sa joue pour venir y déposer un baiser, murmurant doucement à son oreille.
K - Est-ce que tu m'aimerais encore si je n'étais plus ce vil tentateur ?
Il avait posé sa question dans un murmure amusé, connaissant d'avance la réponse, d'où son amusement. Comme si elle n'était pas une vile tentatrice elle aussi... Son sourire se dessina sur ses lèvres à sa question, avant de venir mordiller avec malice la lèvre inférieur du coréen. Son regard se plongea un instant de le sien, brillant de désir.
Y - Tu as raison... J'aime beaucoup trop ce trait chez toi...
Elle attrapa le flaçon de gel douche, les même qu'on pouvait trouver dans des hôtels de luxe et offert dans le séjour. Elle y versa une dose au creux de sa main avant de parcourir de nouveau le corps de son mari. Ses doigts semblaient s'attarder sur des zones stratégiques, sans jamais le lâcher du regard. Le coréen se laissa faire dans un soupir de contentement avant de prendre à son tour un peu de gel douche et rendre la pareille à la demoiselle...
K - Parce que toi tu n'es pas une vile tentatrice peut-être, mmh... ?
Y - Hm... Sage comme une image...
Il laissa finalement ses lèvres parcourir les zones accessibles de la jeune femme sans qu'il ne doive trop bouger, laissant l'eau rincer leur corps. Il n'était pas fan du goût du savon ! Au fil des secondes cependant, ses baisers se firent plus appuyé, ainsi que ses caresses. Il finit par couper l'eau, entraînant la jeune femme jusqu'au lit dans un baiser. Dans un léger mouvement, il la souleva pour la faire basculer sur le lit, dans le moelleux de l'épaisse couette de plume qui recouvrait le matelas. Avec un léger rire amusé, il la suivit dans sa courte chute, poursuivant ses baisers mais les étendant à tout le reste de son corps... Il retenait ses mains, autant que possible, sans pour autant l'immobiliser dans tout ses gestes, sachant tout de même quel effet cela lui ferait. Il s'amusait grandement de la mettre dans tout ses états, se faisant petit à petit plus entreprenant et ses caresses plus appuyés, restant de plus en plus longtemps sensiblement plus au sud, jusqu'à ne plus remonter du tout, bien décidé à rester où il était jusqu'à lui faire atteindre le septième ciel...
Des soupirs, puis des gémissements s'échappaient des lèvres de la jeune femme. Elle aimait tellement l'assaut de ses caresses, qui la rendait toujours folle de désir, mais aussi d'impatience. Son mari était maître dans l'art, provoquant quelques plaintes parfois vulgaire de la part de la jeune femme. Elle agrippait les draps entre ses doigts, rejetant la tête en arrière sous les vagues de plaisir qui pulsaient dans ses veines. Il savait où appuyer pour la faire littéralement fondre. Et au bout d'une longue torture, elle fut envahi par les délices du plaisir, la laissant légèrement haletante. Elle poussa un dernier soupir, avant de plonger son regard vers son mari. Puis elle l'incita à s'allonger sur le dos, voulant à son tour jouer un peu avec lui. Après tout, la nuit ne faisait que commencer... Et elle comptait bien lui faire perdre patience avec ses caresses. Elle commença du bout des doigts, retraçant certaines courbes avant de déposer ses lèvres le long de son cou. Elle imprima de temps en temps un sourire sur celle-ci, rempli de malice. Puis elle commença à descendre doucement, traçant une ligne légèrement humide. Elle aimait particulièrement souffler un air chaud sur une zone sensible, toujours l'effleuré à distance.
Le coréen se laissa faire avec une certaine malice, qui fut rapidement remplacé par des soupirs de plaisirs et des grognements. Sa respiration se fit plus saccadé, son corps un peu plus tremblant, mais il fut incpable de résister très longtemps face à ses assauts. Il n'avait pas sa patience, il l'avait prouvé depuis longtemps... Il se forçat à résister de longues minutes, jusqu'à ne plus y tenir, et faire revenir la jeune femme jusqu'à lui, capturant ses lèvres dans un baiser passionné, l'incitant à venir sur ses genoux en se redressant à son tour. Ses mains parcourant son corps avec un certain empressement maintenant que le désir était à son comble... Il ne voulait plus qu'elle... Elle répondit à son baiser, réclamant quelques secondes après un nouveau tout aussi passionné et brulant. Son regard chercha un instant le sien, brillant de désir. Et elle vient d'elle-même à la rencontre de son intimité désireuse, gémissant légèrement sous les douces sensations. Elle s'aggripa légèrement à lui, installant un léger rythme à leur etreinte.
Il répondait à ses baisers et à ses caresses, soutenant le rythme qu'elle avait imposé, synchronisant ses gestes aux siens sans même s'en rendre compte. Il ne lui en fallait pas beaucoup, au point où en était son désir, pour ressentir rapidement les sensations tant recherché. Parfois, la douceur avait ses bons côtés ! Et cet instant là ne dérogeait pas à la règle... Le temps lui échappa, mais il eut l'impression que le plaisir qui l'envahit à son apogée vint un peu trop vite. Si seulement ces instants là pouvaient durer plus longtemps, il ne serait pas contre... Haletant, il posa le front sur la poitrine de la jeune femme en s'immobilisant doucement, cherchant son souffle, ses mains aggripant son dos en douceur. Il adorait ces moments là de tendresse et d'apaisement, même si, après leur retour de New York, il avait mit longtemps à vraiment les retrouver...
Le froid commença à le faire frissonner, et c'est ce qui le décida à se détacher un peu de la jeune femme, pour l'emmener avec lui sous l'épaisse couette de plume. Mais ce n'est pas pour autant qu'il cessa le contact, ouvrant ses bras pour qu'elle vienne jusqu'à lui, laissant ses doigts passer distraitement dans ses cheveux, sur sa peau. Il resta silencieux malgré tout, observant les petits défauts du plafond dans la relative pénombre de leur chambre. Les rayons lunaires traversant les persiennes déposaient leur petite clarté sur les éléments composant la chambre. Il se sentait apaisé, et presque reposé... Presque !
À la descente de l'avion, ils avaient été accueilli par une femme d'une cinquantaine d'année, à la chevelure blonde à peine grisonnante et aux multiples rondeurs. Elle portait ses cheveux long attaché en un chignon sauvage et ses rondeurs atténuaient les rides naissantes de son visage, la faisant paraître bien plus jeune. Elle était souriante et ses yeux bleus rieurs. Avec chaleur et un soupçon d'amour maternel, elle prit le coréen dans ses bras et c'est avec un grand sourire -qu'il réservait d'habitude à Misako et Yen- qu'il répondit à son étreinte.
B - Kwaigon !! Je suis si contente de te voir ! Vous avez fait bon voyage ?
K - Excellent oui ! Dans ce sens là c'est un peu plus facile je trouve.
B - Oui, le décalage horaire est moins fort...
K - Oui ! Béa, je te présente Yen, ma femme.
Avec un immense sourire, la dénommée Béa tendit la main à Yen pour serrer la sienne.
B - Je suis très heureuse de vous voir enfin de plus près ! Je suis venue à la cérémonie de votre mariage mais j'ai malheureusement dû partir avant le dîner... On ne s'est donc pas vraiment vu... Enchantée en tout cas ! Vous n'êtes pas trop fatiguée ? Il ne vous fait pas trop de misères ? Ce n'est pas facile je trouve L. A... Trop bruyant... Et Terry... Un véritable showman !
Béa sourit, laissant un peu de place à Yen pour répondre. Elle allait vite se rendre compte que la tenancière de sa maison d'hôte pouvait être un peu bavarde... Mais ce n'était que peu indiscret... La polonaise avait tenté de se rémémorer sa cérémonie de mariage, cherchant à voir si elle se souvenait de la tenancière. Elle se pinça légèrement les lèvres, avant qu'un sourire n'apparaisse sur son visage. Le souvenir était vague, mais son impression était assez bonne.
Y - Je commence à être habituer aux voyages en tout genre, et j'ai tendance à m'endormir facilement en avion.
B - Tant mieux alors, tant mieux.
Elle marqua une pause avant de jeter un bref regard à son époux. Kwai lui sourit tendrement, passant une main dans son dos avec douceur.
Y - Je dois bien avouer que j'ai trouvé L.A assez bruyant... Terry est sympathique, mais je lui laisse avec plaisir son quotidien et lieu de vie ! Je préfère les choses simples...
B - Oh ! Ca ne m'étonne pas ! Vous verrez ici, c'est bien plus calme ! Aller, venez !
Beatrice ne tarda pas à les emporter à sa suite pour les conduire jusqu'au parking. C'est le coréen qui paya la note, même si la tenancière râla pas mal contre lui pour cette action. Kwaïgon se contenta d'en sourire, amusé. Yen ne l'avait que très rarement connu aussi attentionné et ouvert envers d'autres personnes qu'elle et les enfants. Avec Béa, il ne semblait pas retenir ses sourires, ses rires et ses gestes affectueux. Même avec Misako il y avait une certaine réserve qui n'existait pas entre le coréen et Béa... Il grimpa à l'arrière de la voiture après avoir mit leur valise dans le coffre, et -une fois n'est pas coutûme- se laissa conduire avec plaisir. Il aimait bien cette petite île aux airs paradisiaques... Même si elle était souvent envahit de jet-setteur l'été... Mais... C'était surtout le haut du panier de New York et Washington et donc assez calme en règle générale. Et à cette période de l'année, c'était en effet plutôt calme. La saison commençait à peine.
Ils n'eurent qu'une vingtaine de minutes de route -Béa ayant une conduite tout aussi sportive que celle de Kwaïgon- et ils arrivèrent face à un grand portail de métal gris anthracite très moderne barrant toute vue. Béa n'avait cessé de leur parler durant le trajet, de tout ce qu'il s'était passé cette année là dans la maison d'hôte. Kwaïgon ne l'avait surtout pas arrêté, c'est ce qui leur tenait lieu de réunion officielle. Elle lui ferait signé quelques papiers un matin et se serait régler, le reste du séjour qu'il passerait ici serait de vraies vacances. C'est aussi pour cela qu'il aimait Béa. Ce côté direct dont elle ne se rendait même pas compte. Car tout le long, malgré le sérieux de la conversation, elle l'avait eu sur le ton d'un échange complètement anodin. Et le coréen n'avait cesser de sourire, récupérant juste assez de sérieux quand il le fallait.
La maison était en pierre blanche, érodé par le vent et l'air marin. Elle n'était pas moderne d'extérieur -ni d'intérieur d'ailleurs- mais pas pour autant vieillote. Elle était entre deux âges, pile ce qu'il fallait, et un peu à l'image de sa tenancière, chaleureuse et accueillante. Une vaste pièce commune au rez de chaussée rassemblait hall d'entrée -surmonté d'une solide poutre en bois- salon douillet avec des canapés dans lesquels s'enfoncer face à une cheminée, grande salle à manger contenant une immense table en bois brut et ses bancs et une cuisine un peu plus moderne que le reste, à l'américaine. Quand on arrivait par le portail imposant, on remontait une courte allée entourée de bosquet d'arbustes aromatiques et de fleurs colorées. Des murs de la même pierre blanche que la maison fermait ce morceau de terrain qui servait d'accueil. Seul un petit chemin entre deux arbres permettait de faire le tour de la maison. La façade d'accueil à l'avant paraissait austère et imposante, mais de l'autre côté, le mur était tapissé de baie vitrée et offrait une vue plongeante sur la piscine qui surplombait la mer. Un morceau de terrain avec des arbres et de l'herbe, un barbecue et une table de ping pong s'étendaient sur le terrain. Un peu reculé, une dépendance ; les quartiers de Béa. L'étage de la maison d'hôte contenait trois chambres avec chacune leur salle de bain et toutes ayant une vue splendide sur la mer. Le terrain la surplombait, étant perché sur des falaises, mais un chemin balisé et sécurisé permettait de descendre directement sur la petite crique privée se trouvant au pied de la falaise, et de la maison. Un lieu enchanteur que le coréen regrettait presque parfois de ne pas avoir gardé que pour lui...
Béa fit bien evidemment visité les lieux à Yen et lui laissa même le choix de la chambre -ils seraient les seuls clients pour les trois jours à venir- sans cesser de la questionner sur tout et rien. Le coréen les avait laissé aller et s'était posté sur un fauteuil suspendu dans le jardin, se laissant bercé par la douce brise marine. Il n'ouvrit les yeux que quand il entendit Béa revenir, sans doute accompagnée de Yen.
B - Il faudra revenir avec les enfants hein Kwai ?
K - Bien sûr. La prochaine fois sans doute...
B - Ah non hein ! Avant l'année prochaine ! Je veux les voir moi...
Elle prit un air faussement boudeur l'espace d'une fraction de seconde avant de reprendre avec vivacité, se tournant vers Yen.
B - Yen, que veux tu manger ce soir ? Je vais aller faire des courses, les pêcheurs devraient être revenu maintenant. Il y a quelque chose que tu préfère ? Homard, Langoustine ? Viande plutôt ?
Yennefer eut un temps de réflexion, où son regard se glissa vers son mari qui avait de nouveau fermer les yeux. Elle allait visiblement être seule pour prendre la décision du menu du soir.
Y - Langoustine, c'est très bien. Ou du crabe...
B - Parfait ! dit-elle en souriant.
Béa n'attendit pas plus longtemps pour partir après avoir récupéré quelques sacs pour ses futures courses. La polonaise resta immobile, écoutant un instant le silence qui commençait à s'installer. Soudainement, elle fut prise par un fou rire, qu'elle ne cherche même pas à contenir.
Y - Elle me fait penser à la grand-mère de Jeffrey, mais en beaucoup plus bavarde !
B - Un peu oui ! Mais en très très bavarde...
Elle se rapprocha du fauteuil où s'était installé son mari, et ne tarda pas à venir se caler sur ses genoux dans un soupir de plaisir. Elle aimait beaucoup l'endroit, qui était plus proche de son mode de vie à elle. Bien qu'au fond, elle savait que ce genre d'endroit devait couter un certain prix... Elle déposa un tendre baiser sur la joue du coréen avant de poursuivre doucement.
Y - Depuis combien de temps tu connais Béa ?
Elle avait remarqué le comportement de son mari, il semblait si détendu, si familier avec elle. Il enserra la jeune femme dans ses bras, et eut un sourire face à sa question. Il mit un moment avant de répondre, cherchant l'année exacte dans sa mémoire...
K - Je la connais depuis le trois janvier deux mille neuf, date à laquelle je lui ai fait passé un entretien et l'ait embauchée. Les travaux s'était terminé avant la période des fêtes mais c'est toujours difficile de faire des entretiens dans ses moments là... C'était une période où j'investissais beaucoup... Et il me fallait du monde pour tenir les lieux comme celui-là... Ca a tout de suite accroché avec Béa ! Et elle a tout de suite été très familière... Et puis j'étais un peu plus jeune à l'époque... Même si un peu plus froid.
Y - J'ai quand même du mal à t'imaginer être quelqu'un de froid, murmura-t-elle doucement.
Elle ne doutait pas de ses paroles, et elle avait eu les nombreuses remarques des membres de l'équipe sur la personnalité de son mari. Elle avait simplement eu la chance de passer au travers dès le début. Il sourit à nouveau, laissant ses mains parcourir doucement son corps avec légèreté, reprenant doucement.
K - J'aime bien cet endroit... J'ai longtemps hésité à le garder que pour moi... Mais... C'était trop grand pour un homme seul. Alors j'en ai fait une maison d'hôte. Ca me paraissait plus sympa que revendre.
Il haussa des épaules doucement, ne sachant qu'ajouter d'autre. Peut-être qu'un jour, quand Béa prendrait sa retraite, il garderait le lieu pour lui... Mais pour l'instant... Elle l'avait écouté en laissant son regard observer attentivement le paysage. Elle pouvait comprendre son hésitation, mais aussi sa décision.
Y - Cela aurait en effet été bien dommage...
Elle marqua une pause en fermant un instant les yeux pour profiter de ses caresses autant du calme de l'endroit.
Y - Je suis d'accord pour qu'on investisse... pour des endroits comme celui-ci.
Il sourit, amusé, avant de lui volé un baiser et répondre.
K - Tu sais qu'on ne peut pas investir que dans des trucs comme ça ? C'est à peine rentable par rapport aux autres... Mais j'aime bien, je suis d'accord...
Il la serra un peu contre lui avant de finalement doucement l'inciter à se remettre sur ses pieds.
K - Viens, je vais te montrer mon endroit préféré ici.
Il sourit, lui prenant la main, avant de l'entrainer vers un petit portillon qui fermait le jardin. Il donnait sur la longue volée de marche menant à la petite crique en contre bas. Creusé dans la roche, sécurisé par des rambardes et des contre marches, l'escalier ne laissait pas voir la mer. Elle était à redécouvrir une fois arrivé en bas, après le chemin tortueux mais agréable qui descendait jusqu'au banc de sable. A peine cinquante mètres de long, et moins d'une dizaine de large à cette heure du jour, les vagues étaient cassé par les rochers à l'entrée de la crique, donnant des eaux calmes sur le banc de sable. Un petit cabanon renfermait des transat' et quelques affaires de plages mais la marée pouvait emmener l'eau jusqu'au cabanon alors il n'y avait aucun textile en bas. Cependant, ce n'était pas vraiment ce que le coréen voulait montrer à Yen. Il l'entraina le long de la roche pour lui laisser découvrir un affleurement plat, à fleur d'eau, longeant la falaise. Il remonta un peu son pantalon et n'hésita pas à grimper sur ce balconet naturel, bien qu'immergé. Ils longèrent la falaise avec précaution, la roche étant un peu glissante, avant de déboucher sur un passage dans la roche, en pente douce. Après une petite montée aménagé dans la falaise, ils débouchèrent sur un véritable balcon suspendu cette fois, avec l'océan à leur pied... Et absolument aucun vis à vis. Le coréen sourit, pluôt fier de lui.
K - Avant c'était inaccessible, il a fallu faire creuser un peu le rocher et faire analyser avant ça... Mais c'est mon meilleur spot à coucher de soleil... Parfois il faut rentrer à la nage selon les marées... Mais le sol sous le balcon est un spot de plongée donc assez profond... On peut plonger sans crainte...
Et ce malgré les quelques mètres de hauteur. Mais normalement, ils pourraient faire le retour sans problème, la marée étant descendante...
K - J'aime bien disparaitre ici de temps en temps...
Il se glissa dans le dos de la jeune femme, la serrant contre lui, observant l'océan avec calme. On voyait bien qu'il était un peu plus agité hors de la crique, mais ce n'était pas non plus la tempête, fort heureusement... Elle resta silencieuse un instant, observant elle aussi l'océan qui s'animait devant elle. Elle pouvait comprendre qu'il aimait disparaitre ici, l'endroit avait quelque chose de reposant, d'hypnotisant aussi.
Y - Qu'est-ce qui t'a poussé à investir ? A gagner de l'argent ainsi.
Elle avait compris qu'elle finirait réellement à le blesser en évitant d'aborder ce sujet qu'était l'argent. Qu'il ne lui imposerait pas sa richesse dans son quotidien, mais que ceci faisait quand même partie de sa vie. Elle ne pouvait pas toujours se voiler la face, surtout en sachant la manière dont il gérait son argent. C'est à dire de manière honorable, loin des riches arrogants qu'elle déteste tant. Le jeune homme eut un bref temps de réflexion avant de répondre, avec sincérité, mais un grand calme.
K - Nobu.
Il fit une légère pause, avant de reprendre doucement.
K - C'était en deux mille quatre. La première fois que je rencontrais James McSaghan. J'avais seize ans et cela faisait moins d'un an que j'avais entamé une formation intense avec Shin... La formation qui destinait à la direction du clan tout entier... J'avais déjà pas mal de trafics à ma charge et je commençais à accumuler beaucoup d'argent. Nobu m'a envoyé voir James parce qu'il gérait déjà les comptes du clan... James m'a ouvert des comptes et m'a fait investir en m'expliquant les rouages de l'immobilier. J'ai passé les quatre années suivantes à acheter des trucs à louer ou des hôtels avant de me décider à acheter mon propre appartement, pour y vivre. C'était celui de Tokyo donc...
A nouveau il eu un instant de silence, perdu dans ses souvenirs, avant de reprendre doucement.
K - Nobu voulait qu'en cas de problème grave, on ait tous de quoi rebondir en dehors du clan. Qu'on ne soit pas dépendant de lui. C'était le cas pour Shin, Lia et moi... Beaucoup moins pour Calum... Calum n'était pas tout à fait à notre niveau... Et puis c'était aussi une façon de payer moins d'impôts, même si nos comptes sont hébergés dans des paradis fiscaux... James a l'avantage avec Reg International de donner dans la gestion de patrimoine et de finances, ce qui en fait le partenaire idéal pour ce genre de choses. C'est lui qui m'a ensuite pousser à investir davantage... Ou en tout cas à me le proposer dès que cela se faisait sentir...
A nouveau une pause, un passage de mouette au dessus de leur tête, le fracas des vagues. Il finit par soupirer et lâcher la jeune femme, glissant les mains dans ses poches pour se mettre à côté d'elle et regarder l'océan.
K - Mon premier achat ça a été un hôtel dans New York, que j'ai revendu depuis... Ensuite le casino, puis divers terrains et appartements individuels partout dans le monde. Il fallait que se soit à intervalle régulier, une à deux fois par an. James me dit toujours jusqu'à quelle somme je peux engager sans que se soit dangereux. S'il vaut mieux emprunter ou pas, et quelle somme minimum il faut investir pour que se soit intéressant... Il y a toujours un équilibre, mais il le connait très bien. Je lui fait confiance sur ce point là... S'il a sauvé Reg International de la ruine annoncée alors que son chef était jeté en prison et qu sa seule héritière disparue, je doute qu'il sombre maintenant alors que tout va pour le mieux du monde.
Il lança un léger regard à la jeune femme, en souriant. Finalement, elle en savait très peu sur sa vie avant qu'il ne la rencontre. Bien sûr il lui en avait raconté des bribes, mais elle ne savait pas tout. Pas encore en tout cas... Mais il n'était pas certain de tout lui raconter un jour, il garderait sans doute des choses sous silence...
Y - Il n'était finalement pas qu’égoïste...
Avait-elle murmuré du bout des lèvres, légèrement perdue dans ses pensées. Elle savait qu'elle avait une image faussé du Japonais, qu'elle n'avait pas eu la chance de connaitre ses bons côtés. Mais elle savait que Kwaïgon était devenu l'homme qui est aujourd'hui grâce à lui.
Y - Est-ce qu'on pourrait comparer ceci comme un jeu de carte ? Je veux dire, tu y prends plaisir, tout en restant prudent pour éviter de faire écrouler toute ta pyramide.
K - C'est un peu ça oui... Mais j'ai encore plein d'endroits qui ne sont pas rentables... Des petites cartes, qui n'attendent qu'à être transformées en têtes si tu veux...
Il eut un léger sourire avant de l'observer un instant, sans rien dire. C'est finalement d'une toute petite voix qu'il reprit.
K - L'ensemble des complexes hôteliers que tu verra et les appartements en location disséminé dans le monde nous rapporte plusieurs millions de dollars par mois... Qui viennent s'ajouter au salaire venant du groupe... Je sais que pour toi c'est indécent... C'est pour ça que je t'en ai pas parlé jusque là... Et ça a toujours été sur des comptes séparés alors...
Il haussa doucement des épaules, conscient que ces chiffres ne lui ferait sans doute pas très plaisir...
K - Jusqu'à ce que tu m'annonce que tu étais enceinte, je n'avais pas véritablement de but d'investissement... C'était comme une habitude... Maintenant, avec les enfants, c'est différent... Ce sera leur héritage... Ce sera aussi notre retraite bien qu'il ait déjà bien assez pour vivre confortablement jusqu'à la fin de nos jours et ceux des enfants... Mais je ne vais pas vendre juste parce que j'ai assez d'argent... J'estime avoir une part de responsabilité dans la vie de tous les gens que j'emploie, pour les hôtels par exemple... Comme pour l'entreprise...
Il se tut sur un léger soupir, reposant les yeux sur la mer pour observer les miroitements de l'eau et les vagues... Elle se redressa légèrement afin de déposer chastement un baiser au bord de ses lèvres, avant de reposer son regard sur la mer.
Y - Finalement, ce n'est pas vraiment une question d'argent, d'enrichissement.
Elle murmurait d'une voix douce, couvrant à peine le bruit des vagues. Elle réflechissait à voix haute, appréciant lui faire partager ses pensées.
Y - Il faut que l'argent soit utile. Utile dans l'offre d'emploi que celui-ci peut offrir dans le marché. Certes, il y a aussi le fait d'être à l'abri financièrement pour plus tard, pour les enfants...
Le coréen eut un sourire et inspira longuement. Il resta un instant à regarder l'océan avant de reprendre sur un ton un peu plus haut, moins pensif.
K - Je pensais... Je pensais qu'on pourrait commencer à mettre les revenus de certains appartements sur des comptes aux noms des enfants... Pour leurs études ou n'importe quoi d'autre... Les loyers d'un appartement chacun peut-être... Qu'est-ce que tu en pense ?
Elle se pinça légèrement les lèvres, ne pouvant pas empêcher toute réaction face à l'argent que tout cela représentait. Cependant, maintenant elle comprenait et ne pouvait qu'accepter... Car au fond, elle était rassurée de savoir que ses enfants seront à l'abri de ce point-là, et cela même sans eux.
Y - Oui. Je pense que c'est une bonne idée. Les années ont tendance à vite passer en plus, dit-elle avec un léger sourire à la fin.
K - Je vais voir ça avec James alors...
Il répondit à son léger sourire, avant de finalement reposer les yeux sur l'océan calme devant eux. Il adorait cet endroit... Mais l'heure tournait, malheureusement.
K - On remonte ? Béa va s'inquiéter si elle ne nous voit pas revenir...
Il sourit, plus joyeusement, avant de finalement prendre la main de la jeune femme pour l'entrainer à sa suite, revenant sur leur pas. C'est avec précaution, encore une fois, qu'il la guida sur les plaques rocheuses, avant d'arriver sur la plage et de doucement remonter. Dans la remontée cependant, il se rapprocha d'elle, pour glisser quelques mots à son oreille.
K - On pourra redescendre dans la nuit si tu veux... L'eau est fraiche mais...
Il se mordit les lèvres, le regard brillant de malice. Pas besoin de terminer sa phrase pour connaître le fond de sa pensée sur le sujet... Elle lui lança un regard complice, comprenant très bien son sous-entendu, avant de venir capturer tendrement ses lèvres.
Y - L'idée me plait beaucoup...
Un dernier regard avant de reprendre la route vers la maison afin de rejoindre Béa. Celle-ci ne fut pas difficile à trouver, on pouvait la repérer au léger bruit de casserole, mais aussi à une certaine odeur qui commençait à s'en échapper. Yennefer ne put se retenir bien longtemps en entrant dans la cuisine.
Y - Qu'est-ce que tu prépares ?
B - Ah vous êtes là ! Et bien se sera langoustine au riz parfumé ! J'ai trouvé trois belles langoustines sur le marché. Et demain il y aura du crabe normalement...
Y - C'est parfait !
Elle sourit à la jeune femme et jeta un oeil au coréen qui se laissait tombé sans délicatesse dans l'un des canapé, avec un soupir de contentement.
B - Il y avait des noix de coco fraîche ! Il faudra les ouvrir.
K - Je le ferais tout à l'heure...
B - Vous voulez boire quelque chose ? J'ai du vin blanc au frais !
Béa sourit largement à Yen, avant de plonger tout les légumes qu'elle découpait dans une grande casserole d'eau. Les langoustines suivraient quand le bouillon serait bien infusé, mais l'odeur était déjà divine.
K - Je prendrais bien un verre...
Mais il ne se leva pas pour autant, restant enfoncé dans son canapé, enlevant simplement ses chaussures avant de laisser sa tête retomber sur le dossier. Pour une fois qu'il pouvait laisser les filles s'occuper de la cuisine et du reste, il comptait bien ne pas s'en priver pour ce soir... Yennefer leva légèrement les yeux au ciel, malgré un sourire qui s'affichait sur le coin de ses lèvres. Ce genre de comportement chez le coréen n'était pas courant, disons plutôt qu'il était réservé dans l'intimité d'un entourage relativement proche. Cela prouvait encore une fois la confiance qu'il pouvait accorder à Béa. Elle se dirigea pour attraper des verres, se tournant un instant vers Béa.
Y - Je te sers aussi un verre ?
B - Non merci ! dit-il en souriant.
Elle attendit sa réponse avant de servir un verre qu'elle amena à son mari, se penchant légèrement pour réclamer un baiser en guise de merci pour le service. Il répondit volontiers à son baiser avant de prendre son verre, pour en boire une gorgée. Il devait bien avoué qu'il était quelque peu fatigué, mais à vrai dire, arriver dans cette maison lui faisait toujours cet effet là. Peut-être à cause de la détente extrême qu'elle lui procurait. Il trempa les lèvres dans son verre, avant de le poser sur une petite console et se laisser à nouveau aller dans le canapé. Béa en sourit, prenant Yen à parti sur le ton de la confidence.
B - C'est toujours comme ça... Il s'endort presque dès qu'il arrive le premier jour. Je ne sais pas si c'est le décalage horaire ou autre chose mais c'est toujours comme ça... Je suis toujours obligé de le réveiller avant le dîner !
Y - Je dirais plutôt un état de confiance qui lui permet de tout relacher... Et donc s'endormir paisiblement. Ce qui n'est pas toujours le cas.
Elle avait pris le même ton, laissant son regard admirait les traits du visage du coréen. Cet endroit faisait indéniablement parti de ses endroits de paix. La quincagénaire sourit largement avant de plonger ses langoustines dans l'eau et couvrit le tout. Il ne restait plus qu'à s'occuper du riz désormais.
B - Est-ce qu'il y a des choses que tu ne manges pas ? Ou des choses aussi que tu adore ?! Je pourrais essayer de te trouver ça... Et si tu as besoin de quoi que se soit n'hésite pas hein !?
Yennefer s'était aussi servie un verre, trempant ses lèvres pour y savourer le vin blanc qui était parfaitement frais.
Y - J'ai un peu plus de mal avec les huitres cru, je les préfère cuite. Mais après, je ne suis pas très difficile.
B - D'accord, je prends note...
Elle marqua une pause, réfléchissant à ce qu'elle adore. Un souvenir de son obsession pour les olives lors de la grossesse de Sora la fit sourire, bien que maintenant elle les évitait un peu.
Y - J'avoue qu'il y a rien qui me vient en tête, j'ai la chance d'avoir un mari qui cuisine divinement bien qu'il m'est impossible de désigner mon préféré.
Elle s'estimait réellement très chanceuse de pouvoir éviter la corvée cuisine.
Y - D'accord, je n'hésiterais pas dans ce cas.
Béa sourit largement avant de poser les yeux sur son téléphone qui émit une sonnerie.
B - Oh ! C'est le rappel pour mon colis. Je reviens ! Installes toi !
A nouveau elle sourit largement avant de baisser un peu le feu et disparaître, laissant le couple seul. Le coréen redressa un peu la tête pour prendre une gorgée de son verre, avant de doucement tapoter la place du canapé à côté de lui pour inciter Yennefer à venir à côté de lui. Il attendit quelques minutes avant de doucement murmurer pour la jeune femme.
K - Je crois qu'elle t'aime bien...
Un fin sourire se dessina sur ses lèvres mais il garda les yeux clos et sa position avachi sur le canapé... Elle l'admira quelques minutes, avant de venir déposer un chaste baiser au creux de son cou. Il fallait dire que sa position était un appel à la tentation pour elle.
Y - Ouf sauvée ! Mais je crois que je l'aime bien moi aussi.
Un sourire s'afficha sur ses lèvres alors qu'elle s'installa un peu plus contre le coréen avant de boire tranquillement son verre de vin. Il était sucré comme elle aime.
Y - J'aime bien te voir aussi détendu...
Elle avait pourtant la chance de le voir régulièrement serein, mais cela la rassurait de savoir qu'il pouvait aussi trouver ce calme sans sa présence.
K - Toujours ici... Depuis le début.
Il sourit, se redressant un peu pour venir chercher un baiser un peu moins chaste que ceux qu'elle lui avait donné jusque là, avant de se relever pour aller jeter un œil à la marmite de langoustines. Il revint cependant vite de nouveau vers la jeune femme, reprenant son poste alors que Béa revenait, un gros carton dans les bras. Elle n'avait rien perdu de son enthousiasme ! Et elle reprit bien vite la conversation avec Yen, joyeusement.
B - Du coup vous avez laissé les enfants au Haras ? Qui vous les garde ? Ce n'est pas trop dur de les laisser ? J'imagine que ce n'est pas facile de devoir laisser ses enfants...
Elle s'adressait principalement à la jeune femme, voyant que le coréen restait sur le canapé les yeux clos. Il ne dormait pas mais il laissait volontiers Yen faire la conversation...
Y - Oui, ils sont restés au Haras avec le parrain et la marraine de Sora. Ce qui est loin d'être une corvée pour eux, limite cela va être compliqué à leur reprendre, dit-elle avec un sourire amusé.
Saskia et Calum étaient dévoués dans leur rôle, et ils appréciaient toujours d'avoir à s'en occuper. Et elle savait qu'elle pouvait totalement partir l'esprit tranquille.
Y - Et je dois bien avouer, que je ne suis pas mécontente d'avoir un peu de tranquillité. Ils sont adorables, je les aimes profondément... Mais leur énergie sans faille n'est pas toujours facile à gérer. En plus, j'ai besoin d'un bon quota de sommeil ! Lui il possède un avantage comparer à moi pour survivre à ses tornades !
Elle avait lancé un regard en direction de son mari, un regard brillant d'amusement. Kwaïgon leva un œil pour jeter un regard en coin à sa femme avant de sourire, un peu narquois. Béa en sourit également avant de poursuivre la conversation, toujours avec le même enthousiasme.
B - En tout cas j'ai hâte de les voir ! Il y a un feu d'artifice ce soir sur la jeté de la grand plage, vous voulez y aller ?
Y - C'est à quelle heure ?
B - Sur les coups de vingt deux heures je pense...
Y - Cela me plairait bien d'aller voir !
B - Ah super ! Je vous accompagnerai !
Elle interrogea Yen du regard, sachant que Kwai ne répondrait pas, tout en remuant un bon coup ses langoustines. Il ne restait plus qu'à mettre la table et ils n'auraient plus qu'à déguster tout cela.
B - Oh Kwai au fait ! J'ai ça pour toi.
Avec un amusement certain, elle attrapa un sachet de cacahuète et le lança vers le coréen, qui l'attrape au vol en ouvrant à demi les yeux. L'estomac parla pour lui cependant et il eu soudain un regain de vitalité. Assez pour ouvrir délicatement le paquet et enfourner sans réfléchir une petite poignée de cacahouètes dans sa bouche.
K - Merchi !
Yennefer avait observé la scène, un sourire au bord des lèvres avant de marmonner avec amusement.
Y - C'est comme un enfant avec un paquet de bonbons ! Au moins, c'est plus sain pour la santé.
B - Oh oui !
Son mari avait un péché mignon pour les cacahouètes, elle s'en était rendu compte au fil du temps quand elle le croisait au hasard du haras et le trouvait avec un paquet au creux de sa main. Mais surtout grâce à l'équipe, et particulièrement Liam qui avait tendance à lui fournir ses précieuses gourmandises.
Y - Heureusement que pendant ma grossesse c'était les olives qui m'ont attirés, si cela avait été des cacahouètes on se serait peut-être un peu battu, dit-elle en souriant.
B - J'en doute pas ! Mais il t'aurais sans doute laisser gagné... Ou alors il aurait acheté le double des paquets habituels rien que pour ne pas avoir à trop partagé !
Elle sourit. Elle devait bien avouer que les cacahouètes et Kwaïgon, ça ne faisait pas deux très longtemps...
B - On va pouvoir passer à table ! J'ai préparé une petite salade de crudités dans l'après midi. Se sera parfait comme entrée ! Aller, installez vous, je vous apporte tout cela !
Béatrice leur sourit et retourna vers le frigo, qu'elle ouvrit pour en sortir un gros saladier bien garnit. Elle le déposa sur la table, avant d'aller chercher des couverts de service. Kwaïgon, tel un enfant sage, se dirigea vers la table avec ses cacahouètes et son verre de vin, déposant le tout à sa place en s'asseyant, gardant jalousement son petit paquet d'arachides pour lui.
B - Les tomates viennent du jardin du voisin ! Elles sont un peu sucrée mais très bonnes ! Je te laisse servir Yen ? Je vais faire un peu de vinaigrette.
Béatrice avait un sourire radieux. Elle adorait cela : avoir du monde, s'en occuper, et discuter. Et cela se voyait parfaitement dans son regard et ses manières, elle rayonnait littéralement depuis qu'ils étaient arrivé. Et le coréen ne doutait pas un instant qu'elle était ainsi avec tout ses clients...
Y - Il n'y a rien de meilleur que des tomates du jardin !
Elle s'était installée à table, aux côtés de son époux en amenant elle aussi son verre de vin. Et elle s'empressa de se servir dans le saladier bien garni, ils ne risqueraient pas de mourir de faim.
Y - Si j'étais pas aussi mauvaise jardinière, je me serais bien laissé tenter à avoir un petit potager d'intérieur. Surtout qu'il est finalement possible de faire pousser beaucoup de variété de légumes !
K - Et tu le ferais prendre l'avion à chaque déménagement ? demanda-t-il d'un ton légèrement moqueur.
Y - J'en ferais un nouveau à chaque fois, de toute façon il sera mort avant notre déménagement, dit-elle avec amusement.
K - Je me disais aussi ! dit-il, taquin.
Elle servit le coréen avant de poser le saladier devant l'assiette de Béatrice. L'ambiance était vraiment agréable, pleine de joie et de bonne humeur. Ce séjour allait fortement ressembler à de véritables vacances. Le coréen but une gorgée de son vin alors que Béatrice revenait et s'installait, commençant à se servir généreusement.
Y - Quelles sont les périodes où les chambres affichent complets ?
B - Plutôt de la fin du printemps jusqu'à l'automne. Mais je réserve toujours un week-end pour la visite annuelle de Kwaïgon. C'est une destination assez prisée, surtout par de riche couples de la côte est. On a pas mal de stars de cinéma. Mais ici, ils sont comme tout le monde ! Je ne fais pas de faveurs.
Elle avait l'air campé sur ses positions mais ce n'était pas un mal. Kwaïgon la laissait gérer ce genre de chose à sa guise et si jamais il devait intervenir, cela ne s'était jamais produit. Il croisait les doigts pour que ça n'arrive jamais, mais dans tous les cas, il défendait Béatrice.
B - C'est quoi votre prochaine destination ?
Kwaïgon eut un sourire malicieux en croquant dans un morceau de pomme avant de répondre.
K - Monaco.
B - Monaco ? Une nouveauté dans le tour !
K - Non ! C'est seulement que d'habitude je n'y vais pas au même moment dans l'année, ce n'est pas vraiment un hôtel ou ce genre de chose. C'est une possession privée.
B - Oh... Je vois. Et après ?
K - Après c'est surprise !
À nouveau un sourire malicieux et le garçon se leva, croquant un autre morceau de tomate. Béatrice le laissa faire, le regardant du coin de l'œil aller touiller les langoustines.
B - Le voyage te plaît Yen pour l'instant ?
Yennefer avait levé les yeux en l'air aux paroles de son mari, il était très doué quand il était question d'organiser des surprises. Et souvent, celles-ci étaient relativement couteuses. Elle posa son attention sur Béatrice, réfléchissant un instant avant de répondre à sa question.
Y - Malgré que j'ai tendance à grincer des dents face aux choses trop luxuieuse à mon goût. Ce voyage me plait pour l'instant, j'espère que d'autres endroits seront aussi simple qu'ici.
Elle marqua une pause en jetant un regard à son mari, se moquant bien qu'il puisse entendre ou non ses confidences. Il connaissait de toute façon son avis à ce sujet.
Y - J'ai toujours eu du mal avec l'argent, la richesse surtout... Ce qui est assez amusant vu le mari que j'ai, dit-elle avec malice avant de reprendre doucement. Mais je commence à voir la situation sous un angle différent. Bien que je pense que je ronchonnerai toujours autant face à ses cadeaux exorbitants !
K - Ils ne sont pas si exhorbitants que ça...
Le coréen se défendait comme il le pouvait, adoptant un air boudeur qui fit rire Béatrice.
B - C'est ce que tu crois Kwaï mais ce n'est pas forcément ce que les gens pensent !
K - Mouai...
Il garda son air faussement boudeur et avala sa dernière bouchée d'entrée avant de se lever en vitesse pour aller chercher les langoustines et ramener la marmite sur la table avec une louche.
K - Ca sent divinement bon ! On va se régaler...
B - J'espère bien !
Il récupéra trois assiettes propres et commença à faire le service, scrupuleusement, avec grande attention quant à la façon de dresser ses assiettes. Béatrice le laissa faire, un sourire amusé sur le visage.
K - Prennez votre temps pour finir, vous occupez pas de moi...
B - Oh ne t'en fait pas !
Béatrice sourit, et reposa son attention sur la jeune femme.
B - En tout cas, je te comprends, ce n'est pas forcément facile de faire face à tout ça et à cet homme. En tout cas, c'est une bonne chose que le voyage te plaise ! Se serait quand même dommage que ce ne soit pas le cas. Même si je pense que je suis la destination la plus sympa ! N'est-ce pas Kwai ?
K - Evidemment !
Il avait répondu avec un léger sourire, mais sans pour autant quitter son dressage des yeux. Béatrice revint sur Yen.
B - Où est le reste de ta famille ? Ce n'est pas trop dur de rester éloigné de ses parents ? En étant au Haras ça ne doit pas être évident de les voir régulièrement !
Yennefer termina sa bouchée, cette question relativement simple lui semblait assez complexe à expliquer vu sa situation familliale. Elle jeta un bref coup d'oeil au coréen, avant de répondre.
Y - Ma mère vit dans le wyoming, et on peut dire que ma famille ne se résume qu'à ma mère. Elle a quitté la pologne lorsqu'elle était enceinte de moi, coupant les ponts avec toute sa famille. Et mon père n'a jamais fait partie de ma vie.
Elle marqua une pause avant de rajouter doucement.
Y - Maintenant, il est décédé. Cependant, je ne comptais pas le faire entrer dans ma vie.
B - Oh...
Elle attrapa son verre pour boire une gorgée, sentant bien que ses paroles plombaient un peu l'ambiance. Elle décida de repartir sur quelque chose de plus léger.
Y - Ma mère, malgré la distance, peut-être envahissante ! Et la légende de la belle-mère casse-pied est bien présente pour lui, dit-elle en lançant un regard amusant au coréen.
Bien qu'au fond, sa relation avec sa mère s'était grandement améliorée. En bon public, Béatrice avait réagit comme de circonstance à chaque réponse de la jeune femme. A sa dernière remarque cependant, elle sourit, après avoir prit ses dernières bouchées d'entrée. Un sourire amusé naquit cependant sur ses lèvres.
B - C'est vrai Kwai ?
Le coréen haussa des épaules, ajoutant les presque dernières touches à ses assiettes.
K - Bah.. On s'entend bien maintenant ! Elle m'aide même à trouvé des cadeaux pour Yen ! Je m'entends plutôt bien avec belle-maman !
Y - C'est vrai que maintenant... C'est plutôt à moi de me méfier de vos manigances à tout les deux, ronchonnait-elle légèrement.
Il releva la tête avec un grand sourire, se redressant finalement pour de bon avant de prendre les assiettes vides pour les remplacer par les pleines, ajoutant une pincée de citron caviar avant de reprendre sa place.
K - Tada !
Il prit une gorgée de son verre avant de mettre une serviette sur son col, tel en enfant, et attaquer le décortiquage de sa langoustine avec gourmandise.
B - C'est superbe Kwai ! Tu t'es surpassé !
K - Même pas. Hein chérie !? C'est toujours bon mon manger !
Yennefer laissa un rire s'échapper de ses lèvres aux paroles de son époux, des mots qu'elle ne serait pas surprise d'entendre un jour de la bouche de Sora.
Y - J'ai la chance d'avoir un mari qui sait cuisiner, et qui sait bien le faire surtout ! Car j'avoue que ce talent-là m'échappe totalement, dit-elle en souriant.
Elle s'attaqua elle aussi à la décortication de ses langoustines, et ne tarda pas à croquer à pleines dents. Le plat était vraiment délicieux.
Y - Un délice...
Il est vrai que le plat était un délice, en témoignait le silence gourmand qui les enveloppa. Même Béatrice ne dit plus rien, savourant son assiette avec un sourire en coin. Cependant, elle reprit tout de même la conversation d'un ton joyeux, et le repas se termina tout aussi délicieusement qu'il avait commencé. L'heure du feu d'artifice les rattrapa tout de même et au regard des verres qui s'étaient enchaîné dans la soirée, ils décidèrent de parcourir le petit kilomètre qui les séparait du centre ville à pied. Le feu serait tiré depuis la grande plage centrale, ce qui leur permettrait de le voir d'un peu partout. Une main dans celle de Yen, l'autre dans sa poche, le coréen marchait tranquillement, écoutant les deux femmes papoter. Il se disait qu'il avait eu bien raison d'emmener Yen avec lui cette année. Béatrice avait l'air parfaitement enchanté...
Le feu d'artifice arracha un sourire à Kwaïgon. Il adorait cela, malgré le bruit, qu'il n'aimait en revanche pas particulièrement. Mais il retrouvait un peu de son âme d'enfant perdue, lors de ces instants là. Celà le faisait remonté très loin dans le temps... A une époque où il vivait encore en Corée... Des souvenirs qui finissaient également par lui arracher une expression nostalgique au moment du bouquet final, et le laissait silencieux, plongé dans ses pensées. Heureusement, Béatrice était là pour animé leur trajet de retour, tout aussi lent que l'allée, mais cette fois, le coréen avait changé de main pour tenir celle de Yen. Mais pas un instant dans cette excursion il ne l'avait lâché. Il fut tout de même soulagé de rentrer au cottage, et de souhaiter une bonne nuit à Béatrice, entraînant Yen à l'étage dans leur chambre. Avec un léger soupir de contentement, il ferma la porte derrière eux et sourit à Yen, s'approchant d'elle de son pas légèrement félin. Il déposa doucement ses mains de chaque côté de son visage pour venir chercher doucement ses lèvres avant de murmurer dans un sourire.
K - J'adore Béa, mais je ne suis pas mécontent de monter ici le soir...
Un sourire s'afficha sur ses lèvres, venant rapidement nouer ses bras autour de son cou afin de se rapprocher de lui.
Y - J'imagine bien...
Elle se pencha pour capturer tendrement ses lèvres, appréciant ses moments de tendresse. La soirée avait été des plus agréables, mais elle devient bien avouer qu'elle aussi était heureuse de pouvoir profiter d'un instant à deux. Elle se dégagea de ses bras avec un regard malicieux avant de s'approcher du lit où elle ne tarda pas à se laisser tomber dans un soupir de contentement.
Y - Il est pas mal confortable ce lit !
K - Evidemment ! Impossible de laisser les clients dormir dans de mauvais lits...
Il sourit, malicieux, vidant ses poches sur une petite commode et enlevant chaussures et chaussettes avant de doucement la rejoindre. Il fit un instant mine de venir au dessus d'elle pour lui voler un baiser, mais se ravisa dans un sourire malicieux, frôlant seulement ses lèvres des siennes avant de se redresser complètement et prendre le chemin de la salle de bain attenante. Une douche ne lui ferait pas de mal, au contraire. En chemin, il enleva sa montre et son pull fin, les abandonnant sur une chaise, avant d'aller allumer l'eau, fredonnant un petit air japonais joyeux, qu'il chantait de temps en temps à Sora, dans l'intimité de leur appartement. Il n'avait rien dit à Yen, se contentant de lui décrocher un sourire coquin, et attendait de voir quelle serait sa réaction, en poursuivant son déshabillage...
Un léger soupir s'échappa de ses lèvres en suivant du regard le coréen qui disparut dans la salle de bain. Elle resta quelques secondes sur le lit, avant de se lever à son tour pour enlever ses vêtements qu'elle poa sur l'une des chaises de la chambre. Puis elle entra dans la salle de bain, son regard ne tarda pas à se poser sur le corps dévétu de son époux. Elle l'admirait, comme à chaque fois, ne se lassant jamais et ressentant toujours autant de désir pour lui. Elle s'approcha pour venir se coller à lui, laissant rapidement ses mains parcourir avec malice son corps. Elle se redressa légèrement sur la pointe des pieds pour venir lui mordiller tendrement l'épaule avant de murmurer contre sa peau.
Y - Vil tentateur !
Un sourire gourmand ne tarda pas à naître sur les lèvres du coréen, alors qu'il profitait quelques instants du contact de la jeune femme contre lui. Ses doigts effleurant sa peau avec malice. Il fini par tendre la main pour apprécier la chaleur de l'eau, et entraîna finalement la jeune femme avec lui sous le jet. Cependant, il la garda contre lui, les bras refermé autour d'elle, profitant de cet instant de tendresse qui n'était pourtant pas rare dans l'intimité de leur couple, mais qui, parfois, lui manquait. Il resta ainsi de longues minutes, sans rien dire, avant de finalement la libérer de son étreinte, lui adressant un fin sourire. Il dégagea une mèche de cheveux de sa joue pour venir y déposer un baiser, murmurant doucement à son oreille.
K - Est-ce que tu m'aimerais encore si je n'étais plus ce vil tentateur ?
Il avait posé sa question dans un murmure amusé, connaissant d'avance la réponse, d'où son amusement. Comme si elle n'était pas une vile tentatrice elle aussi... Son sourire se dessina sur ses lèvres à sa question, avant de venir mordiller avec malice la lèvre inférieur du coréen. Son regard se plongea un instant de le sien, brillant de désir.
Y - Tu as raison... J'aime beaucoup trop ce trait chez toi...
Elle attrapa le flaçon de gel douche, les même qu'on pouvait trouver dans des hôtels de luxe et offert dans le séjour. Elle y versa une dose au creux de sa main avant de parcourir de nouveau le corps de son mari. Ses doigts semblaient s'attarder sur des zones stratégiques, sans jamais le lâcher du regard. Le coréen se laissa faire dans un soupir de contentement avant de prendre à son tour un peu de gel douche et rendre la pareille à la demoiselle...
K - Parce que toi tu n'es pas une vile tentatrice peut-être, mmh... ?
Y - Hm... Sage comme une image...
Il laissa finalement ses lèvres parcourir les zones accessibles de la jeune femme sans qu'il ne doive trop bouger, laissant l'eau rincer leur corps. Il n'était pas fan du goût du savon ! Au fil des secondes cependant, ses baisers se firent plus appuyé, ainsi que ses caresses. Il finit par couper l'eau, entraînant la jeune femme jusqu'au lit dans un baiser. Dans un léger mouvement, il la souleva pour la faire basculer sur le lit, dans le moelleux de l'épaisse couette de plume qui recouvrait le matelas. Avec un léger rire amusé, il la suivit dans sa courte chute, poursuivant ses baisers mais les étendant à tout le reste de son corps... Il retenait ses mains, autant que possible, sans pour autant l'immobiliser dans tout ses gestes, sachant tout de même quel effet cela lui ferait. Il s'amusait grandement de la mettre dans tout ses états, se faisant petit à petit plus entreprenant et ses caresses plus appuyés, restant de plus en plus longtemps sensiblement plus au sud, jusqu'à ne plus remonter du tout, bien décidé à rester où il était jusqu'à lui faire atteindre le septième ciel...
Des soupirs, puis des gémissements s'échappaient des lèvres de la jeune femme. Elle aimait tellement l'assaut de ses caresses, qui la rendait toujours folle de désir, mais aussi d'impatience. Son mari était maître dans l'art, provoquant quelques plaintes parfois vulgaire de la part de la jeune femme. Elle agrippait les draps entre ses doigts, rejetant la tête en arrière sous les vagues de plaisir qui pulsaient dans ses veines. Il savait où appuyer pour la faire littéralement fondre. Et au bout d'une longue torture, elle fut envahi par les délices du plaisir, la laissant légèrement haletante. Elle poussa un dernier soupir, avant de plonger son regard vers son mari. Puis elle l'incita à s'allonger sur le dos, voulant à son tour jouer un peu avec lui. Après tout, la nuit ne faisait que commencer... Et elle comptait bien lui faire perdre patience avec ses caresses. Elle commença du bout des doigts, retraçant certaines courbes avant de déposer ses lèvres le long de son cou. Elle imprima de temps en temps un sourire sur celle-ci, rempli de malice. Puis elle commença à descendre doucement, traçant une ligne légèrement humide. Elle aimait particulièrement souffler un air chaud sur une zone sensible, toujours l'effleuré à distance.
Le coréen se laissa faire avec une certaine malice, qui fut rapidement remplacé par des soupirs de plaisirs et des grognements. Sa respiration se fit plus saccadé, son corps un peu plus tremblant, mais il fut incpable de résister très longtemps face à ses assauts. Il n'avait pas sa patience, il l'avait prouvé depuis longtemps... Il se forçat à résister de longues minutes, jusqu'à ne plus y tenir, et faire revenir la jeune femme jusqu'à lui, capturant ses lèvres dans un baiser passionné, l'incitant à venir sur ses genoux en se redressant à son tour. Ses mains parcourant son corps avec un certain empressement maintenant que le désir était à son comble... Il ne voulait plus qu'elle... Elle répondit à son baiser, réclamant quelques secondes après un nouveau tout aussi passionné et brulant. Son regard chercha un instant le sien, brillant de désir. Et elle vient d'elle-même à la rencontre de son intimité désireuse, gémissant légèrement sous les douces sensations. Elle s'aggripa légèrement à lui, installant un léger rythme à leur etreinte.
Il répondait à ses baisers et à ses caresses, soutenant le rythme qu'elle avait imposé, synchronisant ses gestes aux siens sans même s'en rendre compte. Il ne lui en fallait pas beaucoup, au point où en était son désir, pour ressentir rapidement les sensations tant recherché. Parfois, la douceur avait ses bons côtés ! Et cet instant là ne dérogeait pas à la règle... Le temps lui échappa, mais il eut l'impression que le plaisir qui l'envahit à son apogée vint un peu trop vite. Si seulement ces instants là pouvaient durer plus longtemps, il ne serait pas contre... Haletant, il posa le front sur la poitrine de la jeune femme en s'immobilisant doucement, cherchant son souffle, ses mains aggripant son dos en douceur. Il adorait ces moments là de tendresse et d'apaisement, même si, après leur retour de New York, il avait mit longtemps à vraiment les retrouver...
Le froid commença à le faire frissonner, et c'est ce qui le décida à se détacher un peu de la jeune femme, pour l'emmener avec lui sous l'épaisse couette de plume. Mais ce n'est pas pour autant qu'il cessa le contact, ouvrant ses bras pour qu'elle vienne jusqu'à lui, laissant ses doigts passer distraitement dans ses cheveux, sur sa peau. Il resta silencieux malgré tout, observant les petits défauts du plafond dans la relative pénombre de leur chambre. Les rayons lunaires traversant les persiennes déposaient leur petite clarté sur les éléments composant la chambre. Il se sentait apaisé, et presque reposé... Presque !
Teardrop
Admin
Re: Tour des hôtels - Mer 10 Oct 2018 - 21:11
Après St Bart et quelques jours enchanteurs, ils avaient replongé de plein fouet avec ce que Yen détestait le plus : l'étalage d'une richesse exhubérente et complètement assumée par le coréen. Leur étape suivante avait été Monaco, où le coréen avait un mouillage au port pour ce qui était sans doute son pêché mignon, le Hekiyō. Le Hekiyō n'était autre qu'un voilier de plaisance tout dernier cri, de presque une vingtaine de long. Sa coque noire et effilée jetait un reflet sombre sur les eaux du port. Le jeune homme s'était fait un véritable plaisir d'emmener Yennefer faire une petite croisière en Méditerranée durant quelques jours, l'emmenant voir les eaux turquoises qui barbotaient paresseusements dans les criques de Malte et de Grêce... Il fit tout de même la remarque qu'un jour il faudrait qu'il rappatrie le bateau en Polynésie, pour pouvoir atteindre leur île privée plus facilement... Ou qu'il investisse dans un hydravion... Ce qui ferait encore plus grimacer Yen...
L'étape suivante après être revenu à Monaco -et sa débauche de luxe- avait été les Seychelles... L'hôtel était un savant mélange entre Las Vegas et St Bart : Le luxe, mais la tranquilité. C'était ici qu'il avait envoyé Liam et Myriam en lune de miel et ils étaient revenus enchanté de leur voyage. Ils eurent la chance de passer à la saison de ponte, mais les vacances furent un peu écourté par une tortue ayant choisi leur morceau de plage pour pondre, leur coupant ainsi l'accès à la bande de sable blanc... Malgré tout, Kwaïgon était content de son séjour...
Après cela, ils avaient fait une courte escale à Osaka. Cette fois, l'hôtel était une copie de celui de Las Vegas mais en plus... Japonisé. Ils ne passèrent qu'une seule petite nuit là-bas, le coréen ayant plus souvent l'occasion de voir cette enseigne là que les autres. Ensuite, ils prirent un train, en direction de Tokyo, où ils retrouveraient quelque chose de plus familier. Leur appartement d'une part, et Misako et Lia également. Le coréen n'emmenait pas Yen voir un hôtel cette fois, mais la tour du groupe Ono. Depuis sa construction et sa mise en service, elle ne l'avait pas vu, malgré quelques brefs passages au Japon. Avec St Bart, c'était la seconde destination que le coréen mourrait d'envie de montrer à Yen. Il n'était pas peu fier de la tour, même si elle n'entrait pas complètement dans la catégorie des hôtels, et qu'il la partageait avec Lia...
Arrivé à l'aéroport, c'est Misako qui les accueillit, en civil, comme souvent désormais. Elle était toujours là à l'Okiya mais de moins en moins, passant en douceur la main à son héritière... Quand elle les vit, elle ouvrit les bras à Yen, un grand sourire sur les lèvres.
M - Yen ! Quel plaisir !! J'adore quand tu passes me voir ici.
Y - Je suis heureuse de te revoir. Et si cela tenait qu'à moi, on se verrait plus souvent... Il faudrait peut-être que j'incite le directeur du Haras à poser un instant des valises au Japon, dit-elle en souriant.
M - Tu prendrais le risque que ton mari aille tout les jours au bureau ? C'est lui que tu ne verrais plus après ! Mais je suis quand même d'accord avec toi... Ça me ferait très plaisir !
Elle avait rassemblé ses cheveux sur l'une de ses épaules et portait un blouson en cuir noir qui fit froncé les sourcils de Kwaïgon, comme à chaque fois qu'il la voyant dans ce genre de tenue.
M - Ne fait pas cette tête, tu vas avoir des rides avant d'être vieux sinon !
La japonaise sourit de plus belle alors que le coréen déposait distraitement une bise sur l'une de ses joues.
M - Alors ce voyage ? Ca sent la fin ! Soulagé Yen ?
Y - Est-ce que j'ai le droit à un joker à cette question ?
Elle lança un regard à son époux avant de légèrement grimacer. De toute manière, il savait très bien ce qu'elle pouvait penser, elle ne cherchait pas à cacher le fond de ses pensées. Et cela même si elle le pouvait. Kwaïgon répondit au regard de sa femme par un léger sourire en coin, s'occupant de chargé leurs valises dans la voiture de Misako en silence.
Y - Il y a des destinations que j'ai apprécié, particulièrement une. Après, j'ai toujours un peu de mal avec d'autres. Mais cela serait mentir de dire que ce voyage n'en reste pas très agréable à vivre.
Elle en profitait malgré ses ronchonneries sur le luxe de certaines choses. Et surtout, elle avait pu apprendre un peu plus sur les affaires de son mari, voyant les choses sous un angle différent.
Y - Cependant, j'avoue que j'ai hâte que cela se termine ! Même si je sais que retrouver mes terreurs va clairement sonner la fin des grasses matinées...
M - Ah ça oui ! La prochaine fois il faudra me ramener Io hein ! J'ai bien aimé avoir Sora avec moi plein de temps la dernière fois !
Y - On va peut-être organiser des vacances pour les enfants chez mamie, histoire d'avoir des vacances sans eux, dit-elle amusée.
M - Bonne idée !
Elle sourit, avant de se diriger vers la portière passager, lançant les clés à Kwaïgon.
M - Viens Yen, on monte derrière. Ca fera pas de mal à Kwai de faire un peu le taxi.
Le coréen lança un regard faussement indigné mais il sourit. Il n'avait pas encore eu l'occasion de prendre le volant de la toute nouvelle voiture de Misako -son dernier cadeau d'anniversaire...
M - C'est quoi le programme alors ?
K - On va directement à la tour pour récupéré Lia et faire visiter à Yen, puis on va déjeuner. Il est encore tôt. On fera une sieste en début d'aprem...
M - Ca me va !
La japonaise sourit, bouclant sa ceinture alors que le coréen démarrait sagement.
Y - Comment va l'association ? La passation de l'Okiya se passe bien ?
M - Pour l'instant l'association se porte très bien ! La passation de L'Okiya se fait très lentement parce qu'il y a des grincements de dents par contre... Beaucoup de nos clients ne veulent pas me voir partir même s'ils font toujours autant appel à nous via ma nouvelle Okasan... Donc pour l'instant, je reste plus ou moins...
Ils ne tardèrent pas à arriver au pied de la tour de verre et d'acier. Le ciel bleu se reflétait sur sa surface recourbée, la rendant presque transparente. Le coréen s'engagea dans la parking souterrain et se gara à côté de la voiture de Lia, un peu prêt, par jeu. Il descendit tant bien que mal par l'autre côté, sous les râleries de Misako qui devait faire de même et tendit la main pour attraper celle de Yen, allant prendre l'ascenseur. Une fois dans la cage de verre, il donna quelques explications à la jeune femme.
K - Sur les quarante et quelques étages de la tour, le groupe occupe les cinq derniers ! Dont Lia et moi un étage tout entier... Le reste on le loue ! Ce qui nous rapporte une part de revenu très sympathique... Et qui permet d'autofinancer entièrement le building.
En s'élevant, ils traversèrent un grand atrium de verre, prenant à lui seul la hauteur de cinq étages, faisant office de vaste hall d'accueil de l'imeuble entier. Le groupe avant son propre accueil sécurisé, au premier de ses cinq étages, avec portique de sécurité. Au fil de la monté, alors que les rues devenaient de plus en plus petites sous eux, le coréen reprit ses explications.
K - Ici, il n'y a que le siège, le plus gros de nos troupes sont à Osaka et dans le QG de Tokyo, qui reste notre centre d'entraînement principal. Donc on a peu de monde mais tu connais Atashi par exemple, qui bosse dans cet immeuble...
Il lui sourit, alors que l'ascenseur ralentissait en arrivant à leur étage. Celui ci ne montait pas plus haut. Par soucis de sécurité, ils en avaient fait installé un autre, après le portique de sécurité, qui ne desservait que leurs cinq étages. Ils passèrent le portique, désormais bien plus lourdement équipé que lors de sa dernière visite, mais il ne fit aucun commentaire. Yen et Misako se firent remettre des badges avant que la visite ne commence, étage par étage... Et immanquablement, ils tombèrent sur Atashi, qui s'inclina poliment devant Yennefer et Misako, joignant les mains devant lui. Le sourire qui lui illuminait le visage l'obligeait presque à fermé les yeux tant ils étaient en amande.
L - Ah ! Frangin ! J'ai entendu dire que tu étais arrivé... Viens voir ça s'il te plaît, j'en ai pour deux secondes.
Lia fit un sourire à Yen et sa mère, mais leva un téléphone qu'elle secoua en direction de Kwai, qui n'eut d'autre choix que de la rejoindre. Atashi le regarda partir un instant avant de reposer son attention sur Yen, la mine soudain inquiète.
A - Comment va Sora ? Il s'est bien remit ?
Yennefer fronça les sourcils à ses questions, elle avait du mal à comprendre le contenu de celle-ci. Et vu la mine légèrement inquiète d'Atashi, elle doutait qu'il fasse référence au rhume ou à l'otite qu'il avait pu avoir ses derniers mois.
Y - Comment ça ? Remis de quoi ?
A - Du kidnapping ... ?
Atashi, entre les gros yeux de Misako et l'incompréhension de Yen, avait fait un léger pas de recul et parlé tout doucement, comme cela allait l'aider à échapper aux foudres qu'il allait sans doute déchainer chez la polonaise...
Y - Du... quoi...
Son regard s'était assombri, et le choc de la nouvelle pouvait se lire sur les traits de son visage. Soudainement, une douce colère vibra en elle, et son attention se braqua sur son époux qui se trouvait un peu plus loin. Elle ne prit même pas la peine de se rapprocher, probablement parce qu'elle sentait ses jambes un peu tremblante par l'émotion.
Y - KWAIGON QU'EST CE QUE C'EST CETTE HISTOIRE DE KIDNAPPING ! IL S'EST PASSE QUOI AVEC SORA !
Elle avait hurlé, se moquant bien des gens autour. Et sa colère ne semblait pas vouloir se calmer. Un grand silence s'était fait dans l'open space dans lequel ils se trouvaient suite au hurlement de Yennefer. Kwaïgon tourna la tête vers sa femme mais poursuivit la conversation qu'il était en train d'avoir, l'écourtant néanmoins. Il était facile, à la mine contrite et désolée d'Atashi et le regard colérique de Misako, de comprendre ce qu'il se passait au coréen. Lia secoua la tête, presque désespérée et souffla quelques mots à Kwaïgon avant qu'il ne raccroche. Il ne bougea pas -à vrai dire, Yennefer était un peu effrayante ainsi- mais prit la parole d'un ton calme, qui se voulait apaisant...
K - S'il te plaît, viens dans mon bureau, on en parlera là haut...
Il fallait bien qu'il tente une retraite... Maintenant que le mal était fait...
Y - Je ne sais pas si j'ai envie de t'écouter ! Là j'ai plutôt envie de te balancer par une fenêtre !
Elle était en pétard, et pour la première fois elle était littéralement en colère contre son mari, mais aussi blessée d'apprendre qu'il lui avait caché quelque chose de grave. Elle ne connaissait rien de l'histoire, ce que qui s'était passé, mais le mot kidnapping parlait pour lui-même. Et maintenant que ce mot était posé, certaines réactions anodines de Sora semblait trouver une origine. Le coréen serra les dents, et baissa un instant les yeux sur le sol. Tous les employés avaient cessé leurs activités et étaient pendu à leurs lèvres, tournant la tête comme lors d'un match de tennis. Cette fois, l'agacement se lu dans le ton du coréen, sous la forme d'une voix grave et sourde. Il comprenait la réaction de Yen, il était plutôt agacé envers lui-même... Et un peu Atashi.
K - Si tu ne m'écoute pas, tu ne sauras pas ce qu'il s'est passé... Et on ne peut pas ouvrir les fenêtre dans cet immeuble. Donc ça va être difficile de me jeter dehors.
Y - Oh mais je comptais pas ouvrir la fenêtre pour te balancer de toute façon !
Ce n'était pas un trait d'humour, au vue du ton employé, mais certains eureut un très léger sourire. Atashi reculait toujours plus, de tout petits pas prudents, évitant autant que possible le regard du coréen.
K - S'il te plaît, monte dans mon bureau. Si tu ne veux pas m'écouter moi, Misako et Lia savent ce qu'il s'est passé.
Il restait dans l'attente, immobile, ne sachant pas si elle allait finalement consentir à monter ou s'il allait devoir rester là pour tout lui expliquer... Son regard sombre fixa toujours son époux avant de tourner les pieds pour se rendre dans le bureau. Malgré sa colère, elle voulait savoir ce qui s'était passé, et elle aura plus le loisir d'exprimer sa colère loin des regards indiscrets. Misako emboita le pas de Yen pour rejoindre le dernier étage, non sans jeter un regard noir au coréen au passage. Il les laissa prendre de l'avance, adressant quelques mots d'excuse à ses employés, avant de rejoindre les filles.
Lia était également dans le bureau, assise à même son bureau un peu vide, regardant tout le monde tour à tour, attendant la seconde explosion de colère de la polonaise. Kwaïgon referma la porte derrière lui, et resta devant cette dernière, glissant les mains dans ses poches, le regard grave. Il était conscient d'avoir fait une erreur.
K - Sora a été enlevé ici même lors de notre voyage. Il est resté quatre heures avec ses ravisseurs avant qu'on ne le retrouve.
Ça, c'était les faits. Tel quel. Maintenant il fallait l'aveu de sa culpabilité... Ou presque.
K - Je ne voulais pas que tu l'apprenne de cette façon. Ce n'est pas que je comptais te cacher ce qu'il s'est passé mais je voulais simplement que... J'espérais trouver un meilleur moment.
Si tant est qu'il en existe un... Maintenant, il doutait que l'on puisse faire une telle annonce de façon douce et "au bon moment"...
Y - Tu te fous de ma gueule là... Tu ne voulais pas me le cacher... Et tu comptes me le dire quand justement vu que tu comptais pas me le cacher ? Parce que je te signale que CELA FAIT PLUS D'UN MOIS VOIR DEUX QUE TU AS FAIT CE VOYAGE AVEC LUI !
Dans sa colère, elle attrapa l'un des stylo qui se trouvait sur le bureau et le balança avec rage vers son mari en continuant à exploser littéralement.
Y - Un meilleur moment pour me l'expliquer... TU AURAS DU M'APPELER LE JOUR MÊME ! Oui j'aurai été morte d'inquiétude, oui je serais directement venue, oui je t'aurai probablement gueulé dessus... Mais au moins... Tu ne m'aurais pas cacher ça...
Sa voix se fit plus dure, marquant à quel point elle était blessée.
Y - Tu m'as menti en quelque sorte...
Le coréen se tourna simplement un peu pour encaisser le choc du stylo, sans pour autant sortir les mains de ses poches et sans quitter sa position devant la porte. Il laissa Yen parler, ne prenant la parole qu'une fois qu'elle eut fini, serrant les dents face à son ton dur.
K - Ce n'était pas utile que tu vienne, je ne voulais justement pas t'inquiéter pour rien. Sora va bien, et il allait bien quand on l'a retrouvé, ils ne lui ont rien fait.
Y - Ce n'était pas à toi de décider si ma présence était utile ou pas, j'étais en droit de savoir. Et il était normale que je m'inquiéte, surtout que celle-ci aurait rapidement été effacé en voyant qu'en effet Sora va bien !
Il savait bien que ce n'était pas une excuse mais il s'en défendait quand même.
K - On peut dire que c'est un mensonge par omission en effet.
Il serra à nouveau les dents avant de baisser les yeux brièvement et revenir sur Yen, reprenant la parole d'une voix murmurante.
K - Je suis désolé.
Serait ce suffisant ? Sans doute pas, mais c'était sincère.
Y - Je t'en aurais pas voulu de ce kidnapping, parce que ce n'est pas ta faute d'être la cible de taré de ce monde... MAIS BORDEL KWAIGON ! Tu te rends compte de ce putain de mensonge, même par omission... Cela veut dire quoi... Qu'un jour tu vas peut-être oublier de me dire une autre histoire aussi grave que celle-ci...
Elle n'arrivait pas pour le moment à le pardonner, cette histoire était trop grave selon elle, mais surtout par ce qu'elle représentait dans l'ensemble.
Y - Tu te rends compte que tu as aussi poussé notre fils à me cacher des choses... Que lui as-tu dit pour qu'il garde le secret ? Il n'y a vraiment que moi qui n'est pas au courant ?
K - Simplement que je voulais t'en parler avant... Et il est finalement très vite passé à autre chose. Je ne sais pas s'il en a parler à sa sœur ou pas, elle ne m'a rien dit à ce sujet. Et personne n'est au courant au Haras...
Il avait conscience de s'enfoncer de plus en plus mais que pouvait il y faire ? Ça ne servait plus à rien de lui cacher quoi que se soit maintenant... Il n'avait pas répondu à sa première question cachée, n'y trouvant pas de réponse à vrai dire. Misako était de plus en plus désespérée et secouait la tête doucement, consternée. Lia regardait tour à tour son frère et sa belle sœur, attendant sans doute de voir lequel allait tuer l'autre en premier.
K - J'aurais dû t'en parler plus tôt...
Y - Non vraiment... tu crois...
Elle poussa un profond soupir, mais sa colère ne semblait pas vouloir se calmer. Elle risquerait d'avoir besoin de temps pour digérer cette histoire, pour réellement le pardonner.
Y - Je crois que je vais avoir besoin de temps-là.
Elle voulait croire qu'elle pourrait toujours lui faire confiance aveuglement, mais au fond ce mensonge venait de créer une fissure. Le regard du coréen s'assombrit et il hocha doucement de la tête. A quoi pouvait il s'attendre de plus ? Il y eu un court moment de silence avant que Lia ne prenne la parole d'un ton calme et un poil joyeux. Sans doute dans une tentative pour apaiser un peu Yen.
L - Sora s'est montré très courageux. Plus que la plupart d'entre nous. C'est grâce à ses propres initiatives qu'on l'a retrouvé aussi vite... Je pense qu'il va vouloir te raconter tout ça de lui même. Il l'a prit comme une réelle aventure...
Kwaïgon lança un léger regard noir à sa sœur. Ce n'était peut être pas le moment idéal pour ce genre de commentaire, mais Lia ignora complètement le coréen.
Y - J'en doute pas un instant... Il semblerait que sur ce point-là, il suit très bien les traces de son père. Mais j'aurai préférer qu'il puisse me le raconter quelques jours après, là peut-être que j'en aurais sourire de la situation !
Elle eut un sourire légerement jaune en regardant la jeune femme, avant de reprendre.
Y - Et je ne doute pas non plus qu'il est amusant pour un enfant d'avoir un secret à garder... Ou chut chut chut, il ne faut surtout rien dire !
Son regard se reposa sur son mari, toujours aussi colérique et blessée.
Y - J'aurais pu bien prendre ce kidnapping, tu m'as déjà habitué à vivre des choses inquiétandes. Maintenant finalement, je sais gérer ce genre d'émotion... Par contre, un mensonge beaucoup moins, car je t'ai toujours faire confiance Kwaïgon...
Le coréen ne répondit rien, sentant un noeud lui serrer la gorge. Il finit par souffler quelques mots, d'une voix lointaine qui ne lui ressemblait guère...
K - J'ai fait une erreur de jugement. J'en suis désolé.
Que pouvait il dire ou faire de plus ? Il n'en avait aucune idée... Il posa les yeux sur Misako, cherchant un peu de secours, mais il n'en trouva aucun. La japonaise était tout aussi en colère que Yennefer, bras croisés sur sa poitrine et regard noir. Elle fini cependant par posé une main douce sur l'épaule de Yen en soupirant.
M - Viens... On va aller prendre un café et un peu l'air. Ça ne sert à rien de rester ici à se répéter les même choses... J'ai besoin de faire quelques pas...
Lia pinça les lèvres avant de sauter à bas du bureau et glisser les mains dans les poches de son pantalon. Kwaïgon se contenta de poliment s'écarter de la porte et de leur ouvrir. Sans un mot de plus, Lia passa la porte pour reprendre le chemin de l'ascenseur, ses talons claquant sur le sol parquet de leur hall rien qu'à eux... Misako passa également la porte sans un mot ni un regard pour son fils adoptif. Ce qui signifiait qu'elle aussi était très en colère contre lui. Les yeux perdu sur le sol, une main dans la poche et l'autre tenant la tranche de la porte, il ne les regarda pas non plus, enfermé dans ses pensées...
Yennefer se laissa guider par Misako, lui laissant le choix de trouver un café dans les alentours de la tour. Elle se commanda un cappuccino avec un supplément de chantilly. Alors qu'elle jouait avec sa cuillière, un profond soupir s'échappa de ses lèvres avant de poser son regard vers la japonaise.
Y - Je ne pensais pas qu'un jour j'allais être aussi en colère contre lui...
Misako, prise dans la contemplation de la rue, juste de l'autre côté de la vitre derrière laquelle elles étaient installées, eut à son tour un soupir avant de tourner la tête vers Yennefer. Elle n'avait pas encore touché au latte machiatto qui était devant elle, fumant sagement. Elle contempla un instant la polonaise avant de doucement hocher de la tête, ses mains, qui tenaient son menton, retombèrent de chaque côté de sa tasse avec un léger bruit.
M - J'étais persuadé qu'il t'en avait parlé en rentrant ! Je suis extrêmement déçu... Et en colère contre lui ! Il n'a pas le droit de te faire ça !
Misako secoua négativement la tête, s'arrêtant dans son élan, son ton montant légèrement malgré ses quelques paroles. Elle n'avait rien dit jusque là et essayait de contenir sa colère au mieux, mais cela devenait de plus en plus difficile.
M - J'ai juste envie de l'égorger...
Elle plongea une cuillère dans sa boisson, et remua le tout avec une certaine énergie, ignorant les quelques gouttes qui débordèrent sur les bords de sa tasse.
M - Si tu veux venir à la maison ce soir on te trouvera une place...
Y - Si cela ne te dérange pas, et que ce n'est pas trop compliqué... J'accepte ta proposition.
Elle attrapa sa tasse pour boire une gorgée, sentant soudainement sa gorge se serrer sous l'émotion. Misako hocha la tête face à sa réponse.
Y - Pourquoi m'a-t-il cacher ça... Comment a-t-il pu penser que c'était la bonne solution ? N'a-t-il finalement pas assez confiance en moi ? Et maintenant qu'il m'a caché et menti une fois, comment être certaine qu'il ne recommencera pas...
M - Je ne sais pas pourquoi il t'a caché ça.. J'ai même du mal à y croire... Je ne comprends pas... Je ne le comprends pas...
Elle secoua à nouveau la tête, détournant le regard vers la rue un instant avant de revenir sur Yen, la mâchoire serrée.
M - Tu ne peux pas... Tu ne peux plus être certaine. Comment tu pourrais après ça ?!
La japonaise prit une grande inspiration pour essayer de détendre sa mâchoire, avant de doucement reprendre.
M - C'est à toi de voir si tu acceptes de lui faire confiance à nouveau ou pas. Si tu te sens capable de lui pardonner ou pas... Malheureusement si tu ne le fais pas, c'est un avenir bien sombre qui s'offre à vous...
Il y avait un peu d'amertume dans sa voix sur cette dernière déclaration, mais en aucun cas dirigé sur Yen. Elle était consciente que tout cela demanderait du temps et que là, à chaud, il était difficile d'entrevoir l'avenir. Mais elle donnerait cher pour savoir ce que le coréen avait eu et avait encore dans la tête... Yennefer hocha doucement la tête, replongeant ses lèvres dans sa tasse. Elle ne savait pas, il était de toute façon trop tôt pour le dire. Mais elle était d'accord avec les pensées de Misako, si elle n'est pas capable de lui pardonner, leur avenir risquerait d'être bien sombre...
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