Quand faire des rencontres est une surprise ;

Ezra remonta sa braguette avant d'aller jusqu'au ruisseau pour se laver les mains. Il en profita pour se passer de l'eau sur le visage, frissonnant au contact de l'eau glaciale. Il se releva doucement et soupira avant de revenir doucement vers le camp en secouant ses mains humides. Les autres étaient autour du réchaud, chacun une tasse de café dans la main. Tous étaient silencieux ; la nuit avait été exécrable. Ezra avait vainement espéré que le vent se calme une fois la nuit tombé mais cela n'avait pas été le cas. Il avait même redoublé, ce qui n'avait pas rendu leur nuit très tranquille. La fatigue se faisait donc sentir, autant chez les hommes que chez les chevaux. Mais heureusement, le vent était finalement tombé au petit matin, et la journée s'annonçait radieuse.

Ils terminèrent leur petit déjeuner en silence, avant de replier leur camp et ré-harnacher les chevaux. Le tout dans le silence, les esprits étant encore un peu embrumés. Ils se remirent donc à cheval et poursuivirent leur route. Liam sifflait quelques chansons, Ale somnolait sur le dos de sa jument, Ezra ouvrait la route, perdu dans ses pensées, et Izikel était à l'arrière, lui aussi plus ou moins endormi. Il leur fallu toute la matinée, dans un pas lent, cheminant à travers la plaine sans fin, pour se remettre de leur nuit agitée. Ce n'est qu'après midi passé qu'Ale brisa le silence, un peu plus réveillé désormais.

Ale — Hum... Dites les mecs, quand est-ce qu'on mange ?

Liam se retourna dans sa selle pour le considérer un instant avant de sourire. Lui aussi avait faim depuis un moment.

Liam — Maintenant ?
Ale — C'est une idée qui me plaît ça ! Beaucoup même !

Ezra sourit en entendant les deux hommes et siffla à l'attention d'Izikel qui s'était un peu éloigné. L'éthologue tourna la tête en même temps que son étalon.

Ezra — A la bouffe les mecs !

Ils s'arrêtèrent là où ils étaient et délestèrent un peu les chevaux de leurs paquetages avant de s'installer pour le déjeuner. C'était un repas assez frugal avec du pain et du saucisson, le tout accompagné de carottes et de pommes. Les chevaux eurent droit à leur part de fruits et légumes, mais ils se contentèrent surtout de l'herbe de la plaine, apparemment fort appétissante. Eux non plus n'avait pas eu une très bonne nuit et les pauses étaient appréciées. Ils ne cheminaient qu'au pas pour l'instant, appréciant le paysage qui s'offrait à eux. Mais la plaine les déprimait aussi un peu. Elle paraissait ne pas avoir de fin...

Liam — Vous pensez qu'on est encore loin du monastère ?
Walig — Je pense qu'on a un peu sous-estimé la longueur de la plaine...
Ezra — On devrait y être demain matin je pense.
Ale — Encore une nuit dans la plaine ?
Walig — Il y aura sans doute moins de vent cette nuit.
Liam — J'espère...

Après quelques soupirs, le déjeuner se termina et ils reprirent la route. Cette fois, Liam était en tête à côté d'Izikel alors qu'Ezra était à côté d'Ale. L'après-midi fut un peu plus animée en discussion. La fatigue était partie des visages et les rires reprirent doucement. Mais l'après-midi leur réservait une surprise à laquelle ils ne s'attendaient pas : un camp de Mongols se dessinait au loin. Le soir tombait et décision fut prise de se rapprocher du camp, dans un premier temps pour avoir des informations sur leur emplacement dans la plaine. Mais la donne fut tout autre. Le patriarche les accueillit avec un grand sourire aux portes du camp de yourte et ils mirent pied à terre.

Moine — Restez avec nous cette nuit ! Vous partirez demain matin plus en forme !

Et après une rapide concertation, ils ne tardèrent pas à accepter ! Ils s'occupèrent des chevaux, aider par quelques cavaliers mongols, et après avoir monté leurs propres tentes à l'abri des yourtes, ils se joignirent au repas du soir. La nuit allait sans doute être longue, mais elle ne manquerait pas de richesse !