Teardrop
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Aparté 04 | L'heure de la vengeance - Ven 14 Jan 2022 - 16:20
C'était le jour du grand départ. Le fameux et tant attendu jour J venait d'arriver. Deux sentiments partageaient la jeune femme. D'un côté elle était pressée de pouvoir se venger, d'un autre elle appréhendait un peu. Arriverait - elle à faire souffrir son père ? Arriverait - elle à aller jusqu'au bout ? Car entre le dire et passer à l'acte il y avait un fossé, un immense précipice même ! Mais pourtant elle voulait le faire. Elle voulait le tuer, mettre fin à cette vie de merde où elle est considérée comme une victime par la société. La brune ne s'était jamais sentie comme telle, ni comportée comme telle. Elle avait la rage au ventre, elle se battait pour vivre une vie normale, une vie comme elle l'entendait.
Aujourd'hui elle était vêtue comme à son habitude mais en ayant quand même pensé à mettre des vêtements confortables. Un jogging noir, moulant parfaitement ses formes, troués à de nombreux endroits, laissant ainsi apparaître sa peau. Une paire de baskets noires compensées, mais confortable pour la suite. En haut, un haut ample mais transparent, mais vu les températures elle avait enfilé par dessus un gilet en laine beige ainsi qu'un manteau noir. Ses longs cheveux étaient relevés en une queue de cheval haute sur son crâne.
Mathéo était à ses côtés, les mains dans les poches, ils attendaient que le coach vienne les retrouver. Ils patientaient sous un abris en attendant de monter dans le jet privé. Jet appartenant au père de Maïwenn. Ce dernier s'était fait une joie de le lui prêter pour qu'elle vienne lui rendre visite. Jamais, ô non jamais, il ne soupçonnerait sa fille de venir lui rendre visite pour le tuer ! Il était trop aveuglé par l'amour qu'il éprouvait pour elle pour voir ça, du moins si on pouvait appeler ça de l'amour.
Mathéo - Tu vas voir il ne va pas venir ! Il va nous faire faux bonds !
Maïwenn - Arrêtes tes conneries Math', tu commences à me saouler à force... Qu'est ce qu'il t'a fait pour que tu le méprise comme ça ? Tu ne l'as jamais rencontré...
Mathéo - Et pourquoi tu prends toujours sa défense ? Tu sais, pour lui tu n'es qu'une chatte de plus qu'il peut s'enfiler...
Maïwenn - Redis ça encore une fois Mathéo et c'est toi que je bute !
La demoiselle jeta un regard noir à son meilleur ami. Ces derniers temps il était exaspérant ! Alejandro avait réussi à prendre un congé de quelques jours auprès de l'équipe. Depuis qu'il avait intégré le Haras, il n'avait pas vraiment prit de jour pour lui, mis à part la fois où Kwaïgon l'avait éloigné de l'Académie pour lui permettre de faire le deuil de son ancienne vie. Il avait fait son sac avec méthode, comme à son habitude sur ce genre de mission. Il avait prit ses armes et quelques accessoires utiles ainsi que quelques changes. Vêtu d'un jean noir ainsi que d'un sweat à capuche de même couleur et d'une paire de basket, c'est assez confiant, son sac de sport sur l'épaule, qu'il s'était diriger vers le jet. La voiture l'avait laissé à quelques mètres de l'avion, où Maïwenn et un jeune homme qu'il estima être le fameux Mathéo attendaient. Il sorti de l'habitacle et se dirigea tranquillement vers le couple, un fin sourire aux lèvres. Mais il déchanta assez vite en voyant le regard hostile de Mathéo. Malgré tout, il ne se départi pas de son sourire, ne se formalisant pas de ses états d'âme.
Ale - Salut vous deux !
Il tendit une main ferme à Mathéo, plongeant son regard bleu glacier dans le sien, sans hésitation, sans sourciller. Il était sûr de lui et il connaissait son job, ça, personne ne pouvait le lui enlever. Il avait plus de vingt ans d'expérience derrière lui... Mais il appréhendait la présence du jeune homme. Un inconnu, dont il ne savait rien et susceptible de s'écarter du scénario idéal et de les mettre dans une situation dangereuse, eux tous... C'était pour cette raison qu'il n'aimait pas travailler avec des novices : ils ne se rendaient pas compte de leurs actions... Et des conséquences qu'elles entrainaient...
Mathéo s'empara de la main tendue par le coach, sans pour autant lui faire un grand sourire. Bien au contraire. Il était plutôt fermé. Quant à elle, Maïwenn, plutôt contente de voir Ale' s'approcha de lui pour lui faire la bise avant de lui répondre un sourire aux lèvres.
Maïwenn - Salut tout seul ! Tu as sans doute deviné, mais voici Mathéo, mon meilleur ami qui a espionné mon père pour nous, si on peut appeler ça ainsi.
Mathéo - Bien sûr que je l'ai espionné ! Je l'ai suivi pendant plus d'un mois et demi pour vous faire part de tous ses faits et gestes ! Tu veux appeler ça comment ?
Maïwenn - Tu es vraiment chiant en ce moment Mathéo ! T'es pire qu'une femme enceinte sérieux ! Calme tes hormones un peu ! J'ai l'impression que tu veux faire un combat de coq là !
La jeune femme était vraiment fatiguée par le comportement du californien. Il était vraiment chiant ! Il n'avait jamais été ainsi avant... Depuis qu'il savait qu'ils allaient avoir l'aide d'un professionnel, elle avait l'impression qu'il avait été blessé dans son égo, pour elle ne savait quelles raisons. Ale garda le silence et son sérieux. Il hocha doucement de la tête aux paroles de Mathéo. C'était bien une planque qu'il avait fait, mais il sentait une certaine tension dans l'air. Il était inutile qu'il rajoute quoi que ce soit.
Maïwenn - Vous êtes prêts à embarquer ? Le jet n'attend plus que nous !
Elle leur décrocha un sourire avant de commencer à s'avancer vers l'engin.
Ale - Allons-y ! Je vous suis.
Il adressa un léger sourire à la demoiselle en réponse au sien avant de lui emboîter le pas, rajustant son sac de sport sur son épaule. Il n'y avait plus qu'à ! La demoiselle les devança, Mathéo fermant la marche. Il fallait absolument qu'il garde un oeil sur Alejandro. Il ne lui faisait pas confiance et de ce fait il fallait qu'il observe ses moindres faits et gestes, ainsi que les attentions qu'il pourrait éventuellement montrer envers sa meilleure amie. Il ne voulait pas la laisser entre les mains d'un tueur à gage. Même si d'après les dires de la jeune femme c'était du passé.
Ils arrivèrent dans le jet, la jeune femme s'installa sur un fauteuil avant de parler à ses compagnons de voyage.
Maïwenn - Prenez vos aises, faites comme chez vous ! Pour ceux que ça intéresse, qui souhaiterait dormir, il y a une chambre dans le fond !
Elle sourit en terminant sa phrase, pour une fois elle ne voulait pas faire de sous entendus grivois. Elle disait cela surtout car le trajet allait être long, plusieurs heures de vol était prévues, et pour ceux qui voudrait dormir, c'était toujours plus confortable dans un lit.
Maïwenn - Mais avant tout est ce que ça vous dit de faire un dernier briefing ?
Plus le moment approchait et plus elle appréhendait que les choses ne se passent pas bien... Que quelque chose déconne à la dernière minute. Pourtant cela faisait trois mois qu'ils se préparaient... L'américain s'installa en face de la demoiselle, lâchant un léger soupir en se laissant tomber dans le siège moelleux, son sac à ses pieds. Au vu de son contenu, il était hors de question qu'il s'en sépare. Il avait doucement hoché de la tête aux informations de la jeune femme concernant la chambre. Pour une fois, il restait attentif et sérieux. La vie d'un homme était en jeu et ce n'était pas le moment pour faire des sous-entendu. Une facette qu'elle ne connaissait pas de lui, son côté professionnel...
Ale - Oui, ça ne peut pas faire de mal...
Il jeta un bref coup d'oeil à Mathéo, parfaitement conscient qu'il épiait ses moindres faits et gestes. Mais cela ne le gênait pas outre mesure. Il n'en avait pas l'habitude mais ce n'était pas non plus quelque chose de désagréable pour lui. La méfiance était partagée, même si le tueur à gage le cachait bien plus efficacement que son homologue masculin... Mathéo fut le dernier à s'installer, à côté de la jeune femme. Il posa une main possessive sur la cuisse de la demoiselle, cette dernière lui jeta un regard en biais ne comprenant pas à quoi il était en train de jouer. Insupportable ! Pourquoi agissait - il ainsi... Certes ils étaient tactiles entre eux, mais jamais le californien s'était comporté ainsi en présence d'un autre homme. La brune avait l'impression d'être une chasse gardée et ça ne lui convenait absolument pas. Elle n'appartenait à personne ! Son indépendance était quelque chose de sacré et elle ne comptait pas y renoncer de sitôt ! Mais le moment n'était pas aux remontrances alors elle s'abstint.
Mathéo - Vas - y ma belle on t'écoute...
Elle fit un léger sourire avant de commencer.
Maïwenn - Une fois arrivés, il nous faudra aller récupérer la voiture que Mathéo a garé dans un garage proche de là où on atterrit. Je vous conduirais jusqu'à la villa de mon père...
Mathéo - Qui a dit que tu devais conduire ma voiture ?
La jeune femme était irritée d'être coupée par une remarque aussi puérile !
Maïwenn - Franchement, Mathéo je vais être claire... Je t'aime mais là ferme ta gueule sérieux ! Tu m'épuises ! On dirait un ado' qui a les hormones en ébullition ! Donc oui je conduirai ta voiture, tu ne vas pas en tomber la queue !
Mathéo - Et toi tu me les brises... Pourquoi tu as embarqué ce mec avec nous ? On pouvait très bien le faire seulement tous les deux... Tu n'avais pas besoin d'une personne de plus pour nous aider ! Si c'est juste parce qu'il te baise bien que tu l'as embarqué, c'était pas la peine ! Je suis plutôt bon dans le domaine aussi...
Ajouter de l'huile sur le feu, mettre de l'eau dans le gaz, là c'était un combiné de tout. Mathéo était juste intenable à ce moment précis.. Pourquoi avait - il choisi cet instant là pour se conduire comme un gamin. La californienne serra les poings, très forts, à s'en faire blanchir les jointures. S'il ouvrait encore sa bouche, meilleur ami ou pas, elle lui collerait son poing dans la figure. L'américain écouta sans rien dire, gardant son sang froid. Si vraiment ça n'avait tenu qu'à lui et à lui seul, il aurait déjà logé une balle dans la tête du père de Maïwenn depuis un moment. Ca ne lui aurait prit, tout au plus, que deux jours. Mais il avait promis à la jeune femme qu'il ne ferait que l'aider et que se serait elle qui porterait le coup mortel. Il se contenta d'expirer lentement en regardant le californien sans agressivité ni même aucune émotion. Malgré tout, plus le temps passait et plus un mauvais pressentiment l'envahissait. Il ne sentait pas ce mec. Il était trop impulsif... Trop caractériel. Et ce n'était vraiment pas ce qu'il leur fallait...
Ale - Je ne doute pas de tes performances sexuelles mais je pense que je suis là pour d'autres compétences que celles là...
En tout bien tout honneur... Il avait dit cela d'un ton calme, légèrement froid. Mais il essayait de ne pas prendre le californien de haut, même si la chose était compliqué. Garder son calme avec une énergumène comme lui, ce n'était pas forcément ce qu'il y avait de plus simple. D'autant plus que de eux trois, c'était sans doute lui le plus apte à garder son sang-froid de bout en bout...
Mathéo - Toi je ne t'ai rien demandé !
Il planta son regard dans celui d'Ale'. Il avait un regard mauvais, il n'aimait pas cet homme. C'était physique. Maïwenn était dépitée par le comportement de son meilleur ami, c'était de pire en pire.
Maïwenn - Mathéo si tu l'ouvres une fois de plus pour dire de la merde je te colle mon poing dans ta figure. Et en plus je te laisserai sur le côté en prenant TA voiture. Alors arrêtes de te comporter comme un con putain !
Elle se tourna vers le coach, lui fit un regard d'excuse.
Maïwenn - Je suis désolée Ale'... Il veut jouer à celui qui a la plus grosse et lequel pisse le plus loin... Il est vraiment con quand il s'y met...
La demoiselle jeta un regard noir à son meilleur ami, lui faisant comprendre qu'il valait mieux pour lui qu'il se la ferme. Elle ne pensait pas que Mathéo se comporterait ainsi. Le coach ne répondit que par un bref hochement de tête, compréhensif. Ou presque. Elle souffla un coup avant de reprendre, le jeune homme à ses côtés frustré de ne pas pouvoir lui répondre. Il savait qu'elle était capable de lui piquer sa bagnole et ça, ça lui couper l'herbe sous le pied. Cette voiture il y tenait comme à la prunelle de ses yeux.
Maïwenn - Donc je disais... Je vous dépose chez mon père. S'il vous voit avec moi, il va péter un câble, vaut mieux que vous ne soyez pas là quand j'irai le chercher. Je le ramène à la villa et la suite pourra commencer. Par contre... Quand je vais arriver avec lui... Il y a de grande chance qu'il essaie de... Vous voyez quoi...
La fin de ses propos étaient compliqués à dire d'un seul trait. Oui, elle avait beau essayer d'être forte, elle n'aimait toujours pas parler de ce sujet à voix haute, bien que les deux hommes qui l'accompagnent soit au courant. Mathéo ne broncha pas, son visage fermé.
Ale - Ok... On interviendra à ce moment là... J'ai ramené un peu de matériel du coup... Ce sera à vous de me dire s'il sera utile ou non.
Autant des armes que les basiques des instruments de torture... Mais aussi, et surtout, de quoi faire une mise en scène au besoin. Il n'était que trop habitué de ce genre de chose, ce qui pouvait faire froid dans le dos... Mais dans un cas comme celui-là, c'était des compétences qui pouvaient s'avérer utiles...
Maïwenn - Je n'ai rien pris... Je te fais confiance pour ça... Je ne suis pas celle qui s'y connaît le mieux dans ce domaine... En tout cas il mérite une mort lente et douloureuse pour tout ce qu'il a pu faire.
Non elle ne voulait pas se victimiser en utilisant le "m' ' qui tout de suite la mettrait en position de faiblesse. Après qu'elle eut terminé de parler, Mathéo se leva sans un mot mais avant de partir il l'embrassa sur la joue, comme si c'était une excuse.
Mathéo - Je suis juste là pour le soutien moral. Je vais pioncer et vous laisser discuter de... comment procéder.
Le jeune homme n'était pas du tout à l'aise avec cette histoire de mort lente. Mais vraiment pas. La demoiselle le savait, depuis le départ. Il avait essayé de la raisonner, sans y parvenir. Elle était décidée à faire souffrir son père. Il le méritait. Une fois que son meilleur ami fut partie elle plongea son regard dans celui d'Ale' avant de parler.
Maïwenn - Je suis vraiment désolée pour son comportement... Je n'aurais jamais dû lui en parler, lui dire tout ça... Je crois que la pilule n'est pas passé en fait... J'espère qu'il ne fera pas de trucs stupides en voulant jouer à qui est le plus fort.
Oui, elle s'en voulait vraiment que Mathéo agisse ainsi. A aucun moment elle avait songé à ce qu'il devienne une autre personne que l'homme qu'elle connaissait...
Maïwenn - Il n'est pas comme ça normalement...
Son regard était désolé, elle ne savait vraiment pas comment faire pour que le californien s'apaise. Peut - être qu'après sa sieste ça sera mieux...
Ale - J'espère aussi qu'il ne fera rien de stupide... Mais... Je ne te cacherais pas que quelque chose dans son comportement me déplait... Comme un mauvais pressentiment. Au moins, c'est réciproque... J'espère me tromper...
Mais il se trompait rarement. Il avait trop l'expérience de ce genre de cas. Il avait quelque fois travaillé en duo et à chaque fois, cela avait été une catastrophe. Il avait même failli y laisser sa peau une fois... Depuis, il n'avait plus jamais accepté de contrat en duo, se faisant quelques ennemis dans le métier à cause de cela. Pour travailler avec quelqu'un pour une mission comme la leur, il devait avoir une absolue confiance en ses partenaires. Et ici, c'était loin d'être le cas... Avec l'équipe c'était un peu différent, parce qu'autant Kwaïgon qu'Ezra étaient de la même trempe que lui... Du même monde... Mais Mathéo et Maïwenn étaient bien loin d'en faire parti, et il savait que cela allait lui jouer des tours. Et il était très loin d'apprécier cette perspective. Il soupira doucement et jeta un oeil par le hublot, regardant les nuages au dessous d'eux avant de finalement reposer son attention sur la jeune femme.
Ale - Est-ce que tu as des questions ? C'est le moment de demander absolument tout ce que tu veux, après se sera trop tard.
Maïwenn prit le temps de réfléchir quelques secondes avant de lui répondre.
Maïwenn - Tu as ce qui faut pour torturer quelqu'un ? Je ne suis pas une sadique, mais lui... Il mérite toute la souffrance possible... Je veux qu'il comprenne ce que ça fait d'avoir mal et de ne rien pouvoir faire contre...
La jeune femme respira profondément, se sentant nauséeuse après avoir évoqué à voix haute et clairement qu'elle voulait torturer son bourreau.
Maïwenn - Je suppose que tu dois savoir t'y prendre pour... Tout ça... Mais je ne te laisserai pas tout faire tout seul... Je veux être actrice de sa souffrance...
Le malaise gagnait de plus en plus la brune. Elle commençait à trembler, trop d'émotions couplées en même temps. Elle se leva pour aller vers le bar. Non pas pour se servir un verre d'un alcool fort mais plutôt de l'eau. L'eau était un remède miracle contre beaucoup de chose. Elle devrait pouvoir faire passer cette boule d'appréhension qui s'était logée dans son estomac. Il avait doucement hoché de la tête en pinçant des lèvres. Il la laissa se lever et aller chercher son verre d'eau, la suivant doucement du regard, attendant quelques secondes avant de prendre la parole d'un ton toujours aussi calme et posé, choisissant ses mots avec soin.
Ale - Oui... J'ai deux trois petites choses utiles. Mais avant que je t'en parle, je veux que les choses soient claires : je ne suis pas un grand fan de la torture, quelle soit physique ou mentale. Si on me le demande, je sais faire, je sais être efficace, mais je n'y prend aucun plaisir, au contraire même.
Il avait trop vu ce genre de séance dans son enfance pour l'apprécier. Qui le pourrait de toute façon ? Mis à part une personne mentalement très atteinte, il ne pouvait pas concevoir que l'on puisse prendre du plaisir à torturer quelqu'un...
La jeune femme prit un nouveau verre d'eau avant de revenir s'installer face à lui. Aujourd'hui elle avait laissé son côté séduction de côté, elle savait quand il fallait s'arrêter. Ses yeux se posèrent sur le visage du coach avant de lui répondre.
Maïwenn - Merci pour la précision - elle lui fit un léger sourire avant de poursuivre - mais je me doute que tu n'y prends pas de plaisir... Sache que tu peux penser que je suis dérangée de vouloir le torturer... Je ne compte pas y prendre du plaisir. J'ai juste ce besoin... viscéral... de le voir souffrir... C'est horrible ce que je dis, j'en ai conscience... Mais juste lui mettre une balle dans la tête c'est limite lui faire un cadeau..
La californienne ne savait pas si elle arrivait à se faire comprendre... Mais il fallait qu'il sache qu'elle n'était pas forcément une psychopathe en puissance parce qu'elle voulait tuer son père en l'ayant au préalable fait souffrir... Face à tous les sévices qu'il lui a fait, elle n'arrivera jamais à rivaliser avec lui sur ce plan là, et c'était bien pour ça qu'elle voulait au moins qu'il est une mort lente et douloureuse.
Ale - On peut trouver tout ce qu'il faut dans une maison. Mais j'ai prit mon propre matériel. Des menottes et de la corde d'escalade pour la contention. Des scalpels pour des incisions précises. Du sel pour inonder les plaie. Des seringues d'acide. Si on peut percer une chaise j'ai aussi des poids, montés au bout d'une corde. Avec une batterie de voiture on peut aussi faire pas mal de choses... Et un chalumeau s'il y en a un dans le garage... C'est la base... Mais il y a aussi pas mal d'autres possibilités selon ce que contient sa villa. Il suffit de se montrer créatif... Une bassine d'eau peut faire des merveilles à elle seule. Et j'ai aussi de quoi le ranimer s'il tombe dans les vapes... Ce qui n'est pas sans avoir son importance si tu veux faire durer un peu les choses... S'il a un seuil de tolérance à la douleur assez faible, ça te sera utile.
Il laissa son regard se perdre sur le paysage, un peu pensif. Il oubliait peut-être deux ou trois choses que contenait son sac, mais ce n'était pas important. Il avait déjà énoncé l'essentiel...
Maïwenn - Ok ! De toute façon tu auras le temps de fouiller la maison quand j'irai le récupérer à la sortie de son travail. Si tu trouves des trucs qui t'intéressent, tu te sers.
Elle avait écouté attentivement ce qu'il venait d'expliquer. Il hocha simplement la tête à sa réponse. Elle commençait déjà à réfléchir à ce qui était le mieux pour son père... A ce qu'elle préfèrerait faire, si on pouvait parler ainsi. Son regard se porte sur son verre d'eau et elle se rendit compte qu'elle venait d'être malpolie.
Maïwenn - Désolée je ne t'ai rien proposé à boire... Quelque chose te fait envie ?
Ale - De l'eau se sera parfait...
Son ton était neutre, aucune suggestion perverse à sa question. Certes dans d'autres circonstances il en aurait eu mais pas là. La demoiselle se leva pour aller lui chercher un verre d'eau avant de revenir s'asseoir et de le déposer devant lui, un fin sourire aux lèvres. Elle resta silencieuse quelques minutes, les yeux dans le vague, son esprit à des lieues du jet.
Maïwenn - Tu me trouves horrible de vouloir torturer et tuer mon père ?
Cette question la travaillait. Le jeune homme posa un regard doux sur elle avant de prendre une légère inspiration. Là encore, il voulait choisir ses mots avant de répondre.
Ale - Non... Je peux le comprendre. J'ai abattu mes deux parents alors je suis mal placé pour te juger sur ce fait. J'ai vu et on m'a demandé pire qu'une simple séance de torture et la mort d'un homme... Je suis sans doute mal habitué mais, c'est comme ça.
Il haussa doucement des épaules, posant brièvement les yeux sur elle avant de se saisir enfin de son verre d'eau pour en prendre une petite gorgée. Rares étaient ceux qui connaissaient véritablement son passé. Même dans l'équipe, ils n'étaient que deux à savoir qui il avait été... Et encore... Seul véritablement Kwaïgon connaissait l'entièreté de son histoire... La confidence, chez lui, était un moment rare...
La californienne l'avait écouté, intégrant ses propos avant de se lever. Elle avait besoin d'une proximité qu'elle ne pouvait pas avoir avec une table entre eux. Juste les quelques mots qu'il avait prononcé la rassurait. Elle songea que même pour un professionnel dans ce domaine, tuer ses parents n'étaient pas un geste anodin. Pas que les autres morts le soit, mais ses propres parents... C'est autre chose. D'après elle. Alors elle fit le tour pour s'installer à côté de lui et poser sa tête contre son épaule. Cette confidence lui donnait envie de lui apporter un peu de chaleur humaine, lui montrer qu'elle ne le jugerait pas sur ça, car au final elle voulait faire la même chose avec son père.
Maïwenn - Pourquoi avoir tué tes parents ?
Elle pourrait rajouter "si cela n'est pas indiscret" mais ce genre de phrase ne fait pas partie de son vocabulaire. Mais le ton de sa voix le laissait sous entendre.
Maïwenn - Sache que je ne te juges pas. Je n'en ai pas le droit. On a tous un passé, plus ou moins pourri, on a tous fait des choix, plus ou moins acceptable, mais personne n'a le droit de juger nos actes. Ils nous appartiennent.
Ale - Je sais...
Elle termina sa phrase avec un sourire, se trouvant un peu trop philosophique pour le coup. Elle ne brillait pas pour cette facette là de son caractère. Elle était très rare, voire inexistante. Mais là elle comprenait si facilement le jeune homme qu'elle avait besoin de lui livrer ça. Certainement que cela lui importait peu d'avoir son avis, après tout ils n'étaient que deux personnes qui s'envoient en l'air régulièrement, et là il lui donnait un coup de main dans un domaine qu'il maîtrise. Mais bon, cela ne l'empêchait d'être humaine et de lui faire prendre connaissance du fond de sa pensée. Le jeune homme la laissa faire, reposant son verre devant lui, les mains nonchalamment posées sur les accoudoirs de son siège. Il prit quelques secondes pour rassembler ses idées. Le moment se prêtait bien à ce genre de confidence mais il ne voulait pas trop rentrer dans les détails. Elle n'en avait pas besoin.
Ale - Je suis né au sein d'une communauté qui vivait en complète autarcie, avec ses propres règles et ses propres lois, en marge de la société. C'était une secte paramilitaire. A partir du moment où tu savais te tenir debout et que tu savais parler et réfléchir, soit environ quatre ans, on t'apprenais à manier une arme. Mon père était très dur... Très sévère. Chaque entorse à ses règles, même minime, me valait quelques dizaines de coups de ceintures. Ma mère a été la première à se rebeller contre ce système. Elle voulait fuir et m'emmener avec elle. Le châtiment pour ce genre de tentative était la mort. Et pour que je retienne la leçon, j'ai été désigné pour être son bourreau. J'avais huit ans. Le conseil avait choisi le jour de mon anniversaire comme jour d'exécution de ma mère. J'ai pressé la détente en me jurant de la venger. Ce que j'ai fait un an plus tard. J'ai abattu mon père devant le conseil entier et je me suis enfui... Quelques années plus tard la secte a été démantelée par les autorités texanes...
Mais de son côté, il avait déjà disparu. Il avait déjà été recueilli par Pierce et entamait une formation de tueur à gage pour devenir celui qu'il était maintenant. Adulte bien avant l'âge.
Ale - Je n'ai pas choisi de tuer ma mère. On a toujours le choix mais quand t'es un gamin de huit ans et que si tu ne le fais pas, on t'abat avec elle, tu ne réfléchis pas bien longtemps si tu tiens un tant soit peu à ta vie. Par contre j'étais parfaitement conscient et volontaire quand au meurtre de mon père. Je n'ai pas eu le loisir de le torturer, je n'en avais pas les compétences à ce moment là, mais je l'aurais fait si je l'avais pu. Je voulais simplement qu'il meurt. Je voulais me libérer de son emprise et de celle de la communauté.
Il soupira doucement et posa la tête sur le dossier du siège, fermant les yeux sur ses dernières paroles. Cela avait sans doute été la période la plus sombre de sa vie. Mais il pouvait dire qu'il avait au moins eu la chance de "bien tourner"... A sa place, nombre de gamins auraient pu devenir fou ou mourir prématurément. Il avait eu de la chance de tomber sur les bonnes personnes à la suite de cela... Et de pouvoir avoir une vie plus ou moins stable ensuite, si on pouvait dire cela comme ça... Son enfance expliquait aussi le mental à toute épreuve qui ne l'avait plus jamais quitté depuis le moment où il s'était retrouvé devant sa mère, à devoir presser la détente. Peu d'homme dans ce monde, il le savait, avaient ce genre de capacités... Ce qui avait été essentiel dans la suite de sa vie...
Maïwenn avait écouté les paroles du coach sans broncher. C'était tellement personnel ce qu'il lui livrait qu'elle ne s'autorisait pas à le couper avant qu'il est terminé. Dans ses mots elle se retrouvait un peu... Ils n'avaient pas du tout le même passé, ça c'était une évidence, mais tous deux avaient souffert des actes de leurs parents. Elle ne pouvait que le comprendre. Certaines personnes pourraient être rebutées par les propos tenu par Ale' mais ce n'était pas le cas de la jeune femme. Pourquoi le serait - elle ? Elle s'apprête à tuer son père, à vouloir le torturer avant d'abréger sa vie.
Maïwenn - Je suis désolée pour ta mère... Mais je comprends tes choix, ils sont... Normaux ? Ta mère devait être une femme forte pour vouloir partir de cet endroit... Tu as certainement ce trait de caractère d'elle... En tout cas je te comprends... Toi aussi tu as dû grandir plus vite que les autres enfants...
La californienne n'arrivait pas à formuler ses propos... Mais elle espérait qu'il comprenne ce qu'elle voulait dire. Elle restait installée contre lui, ne voulant pas quitter cette chaleur pour le moment. L'instant était propices aux rapprochements, sans pour autant que cela dérive en dessous de la ceinture. C'était le moment des confidences et la jeune femme savait écouter quand il le fallait, faisant taire sa nature plutôt séductrice / provocatrice.
Maïwenn - Tu sais que je ne te jugerai pas pour ce que tu as pu vivre ou faire... Car je ne veux pas qu'on le fasse avec moi.
Ale - Je sais... murmura-t-il.
Son regard se portait sur la table devant eux. A aucun moment dans sa vie elle avait eu envie qu'on la prenne en pitié pour ce qu'elle vivait chez elle. C'était pour cette raison qu'elle n'en avait jamais parlé. Elle ne voulait pas voir le regard de ses amis changer. Elle préférait largement sa réputation de femme facile, provocatrice que celle d'une pauvre victime subissant les sévices sexuels de son père. Cette image, aussi vraie soit elle, elle ne voulait pas qu'elle soit associé à sa personne. Car au final ce n'était pas ça qui la définissait, elle avait toujours fait en sorte de passer au dessus de ce sentiment. Mais pour cela elle avait dû faire taire sa personnalité. Quand elle subissait les caresses de son géniteur, elle éteignait ses sentiments, n'étant plus qu'une coquille vide. C'était comme si elle se dissociait. C'était sa façon de se protéger. Le jeune homme resta immobile, laissant à la demoiselle tout le loisir de rester contre lui. Il ne cherchait pas à la toucher ou quoi que ce soit d'autre. Il savait aussi se montrer à l'écoute, respectueux. Et puis, il n'était pas contre un moment de calme avant la tempête... Que se soit le retour de Mathéo ou leur escapade une fois l'avion posé. Il essayait de se projeter, sans trop le faire, imaginant tous les scénarios possible pour pouvoir y trouver des solutions avant d'y être. Palier au genre humain, à ses réactions imprévisibles et à ses erreurs. Ce n'était pas à cause de Mathéo ou de Maïwenn qu'il faisait cela, mais c'était par habitude. Anticiper les réactions de leur cible, celle des gens autour, prévoir des solutions de replis... Cela aussi, ça faisait parti de son job... Sans cette préparation, il aurait bien souvent risquer la mort. Il ne devait rien négliger, et il passait en revue dans sa tête tout ce qui pouvait arriver, en bien ou en mal...
La demoiselle laissa faire le silence. Parfois le silence vaut bien mieux que des paroles inutiles. Il n'y avait pas grand chose à ajouter. Elle était en quelque sorte touchée qu'il lui livre une partie de son passé. Certains penseront que c'est un juste retour des choses vu qu'elle lui avait raconté le sien aussi quelques mois plus tôt. Maïwenn n'était pas du genre à compter les services rendus ou autres pour donner la même chose en retour et inversement. Elle prenait les gens comme ils étaient. A force de réfléchir, le sommeil fini par l'emporter. Le vol était plutôt long donc autant en profiter mais le plus dur ça serait le décalage horaire en suivant.
Elle était restée contre Ale' surtout parce qu'elle n'avait pas envie de se retrouver seule. Elle aurait très bien pu aller retrouver Mathéo dans la chambre mais vu son comportement exécrable un peu plus tôt elle n'en avait pas envie. Surtout qu'elle savait très bien ce qui se passerait si elle partait le retrouver dans le lit. Pas besoin d'un dessin pour comprendre. Alors non elle n'était pas pudique, elle s'en foutait complètement du lieu, ou même qu'une personne entende ce qui était en train de se passer, mais tout simplement les conditions ne se prêtaient pas à ce genre de jeu. Elle n'en avait pas envie. Il fallait qu'elle reste concentrée pour parvenir à ses fins.
Le sommeil se fit de plus en plus lourd. Elle due dormir une bonne heure, du moins c'est ce qu'elle pensait, avant que quelqu'un la réveille. Le jet était en train d'amorcer la descente pour l'atterrissage mais ce n'était pas ça qui l'avait réveillé. C'était plutôt le son d'une voix grave remplies de reproches.
Mathéo - Ah ben je vois que tu n'as pas perdu ton temps pendant que je pionçais...
Maïwenn se réveilla ne comprenant pas ce qu'on lui reprochait. Finalement elle remarqua que sa tête était calée sur la cuisse du coach... En fait, durant son sommeil elle avait dû glisser et s'installer plus confortablement... Mais son meilleur ami pensait à tout autre chose, car la position pouvait faire croire à autre chose. La californienne ne répondit même pas à Mathéo, elle n'avait pas envie de gaspiller son énergie pour ce genre de joutes verbales, surtout pas au réveil. Ale jeta un bref regard à Mathéo sans répondre, retenant avec peine un soupir. Il replongea les yeux sur le hublot, observant le paysage qui commençait à doucement changer.
Maïwenn - "J'ai dormi combien de temps ?"
Mathéo s'était installé face à eux, le visage toujours autant fermé. Le coach d'élevage jeta un bref coup d'oeil à sa montre avant de répondre, la voix un peu lasse. Il était encore plus ou moins plongé dans ses pensées.
Ale - Quelques heures... On devrait atterrir dans pas très longtemps maintenant.
Maïwenn - Ok... Je ne pensais pas m'endormir...
Mathéo - Dis plutôt que tu aurais aimé lui tailler une pipe !
Le sang de la jeune femme ne fit qu'un tour avant que sa main atterrisse sur la joue de son meilleur ami. En règle générale, il valait mieux la laisser tranquille après un réveil...
Maïwenn - Que tu n'apprécies pas Ale' c'est une chose mais que tu oses m'insulter en sous entendant ce genre de chose ça commence à me les briser sévère Math' ! Vivement qu'on sorte de cet avion sinon je vais faire un meurtre ! J'en ai marre de ton comportement de merde. T'es un adulte bordel ! Conduis toi comme tel merde à la fin !
Mathéo - Parce que toi tu te conduis comme une adulte en te tapant tout ce qui te passe sous la main ? Tout ça pour te changer les idées ? Voir utiliser les gens ?
Maïwenn vit rouge. Elle se pencha au - dessus de la table, attrapa Mathéo par le col avant de lui coller son poing sur la figure cette fois ! Elle était en colère contre lui. Jamais, il ne lui avait parlé ainsi... Cela la blessait.
Maïwenn - Je crois qu'il vaut mieux que j'aille ailleurs le temps qu'on atterrisse sinon je vais faire une connerie...
Sur ces mots elle quitta les sièges et partie se réfugier dans la salle de bain attenante à la chambre. Elle avait les nerfs à fleur de peau... Elle ne comprenait pas ce qui était en train de se passer. Pourquoi il se comportait ainsi avec elle ? Elle ne comprenait rien... Perdue. C'était le meilleur mot pour qualifier tout ça. Elle se laissa glisser contre la vitre de la douche avant de se retrouver assise. Les larmes s'accumulaient sous ses paupières et elle garda un instant les yeux fermés pour qu'elles refluent. Elle ne voulait pas pleurer, ce n'était une pleurnicheuse. Mais là elle était blessée. Cela lui faisait mal que son meilleur ami puisse avoir une si piètre estime d'elle. Alejandro la laissa faire, ne bougeant même pas de son siège. C'était une histoire qui les regardait eux, pas lui. Et plus le temps passait, plus il se disait qu'il valait mieux ignorer Mathéo, sans pour autant sous-estimé sa bêtise possible, dû à sa douleur et à sa jalousie, pour le bien du groupe. Il suivit Maïwenn du regard avant de prendre une nouvelle gorgée d'eau et reposer son attention sur le paysage, ignorant son homologue masculin...
La demoiselle resta cloîtrée dans la salle de bain jusqu'à ce que le jet atterrisse. Elle sortirait que lorsque tout le monde serait descendu. Elle n'était absolument pas d'humeur... Mathéo quant à lui resta face à Ale', les bras croisés sur son torse attendant sagement l'atterrissage. Une fois le jet sur le sol, le californien se leva et descendit de l'appareil sans se faire prier.
Mathéo - Je vous attends dehors.
Il dit cela juste avant de franchir la porte, son ton étant glacial. Ale soupira lourdement avant de finalement prendre son sac et se lever. Il alla doucement frapper à la porte de la salle de bain, pour prévenir Maïwenn.
Ale - Je descends prendre un peu l'air, Mathéo aussi. Prends ton temps...
Au passage il vida son verre d'eau et descendit de l'avion à la suite de Mathéo, s'éloignant un peu de lui. Il prit un paquet de cigarette dans sa poche et en alluma une, qu'il fuma tranquillement en attendant ses compères du jour... Ce n'était plus le même Ale. Pas celui que Maïwenn avait connu jusque là en tout cas. Il avait le regard plus froid, plus calculateur, et était concentré. Tout son être était voué à cette concentration. S'il voulait être efficace, s'il voulait garder son sang-froid là où les autres pouvaient le perdre, il devait mettre de côté les sentiments. Et cela, il savait parfaitement le faire...
Maïwenn avait entendu Ale' mais elle n'était pas sortie pour autant. Elle avait besoin de plus de temps pour digérer. Un quart d'heure plus tard elle sortis, tranquillement, froide. Elle venait de faire taire la colère qu'elle éprouvait envers Mathéo pour se concentrer sur la suite. Le moment d'aller récupérer son père approchait, et il ne fallait pas qu'elle est déjà les nerfs sinon elle n'arriverait pas au bout. Elle le savait. C'est sans un regard pour Mathéo qu'elle marcha vers les deux hommes. Elle était complètement fermée, il fallait qu'elle puisse supporter son père pour la suite et avec la colère qui avait bouillonné en elle un peu plus tôt, elle s'en savait incapable.
Maïwenn - On y va.
Elle ne s'était pas arrêtée, connaissant l'endroit où Mathéo avait mis la voiture. Elle comptait bien conduire, cela était son remède. Certainement qu'elle ne serait pas très prudente, qu'elle roulerait vite, mais elle savait gérer la voiture. Le garage se trouvait à cinq minutes à pied, et durant ce laps de temps elle ne décrocha pas un mot.
Une fois arrivés au garage, elle se tourna vers Mathéo pour enfin lui adresser la parole.
Maïwenn - C'est laquelle ta voiture ?
Mathéo - Celle - ci.
Il appuya sur un bouton et elle clignota en réponse. Maïwenn la repéra et tendit la main, paume vers le haut, en direction des clés. Mathéo recevant le message cinq sur cinq les lui donna... La jeune femme se dirigea vers le véhicule. Elle prit quelques secondes pour l'observer avant de parler pour elle même...
Maïwenn - Une Mitshubishi Eclipse... Pas mal...
Elle appréciait les formes de la voiture avant de se tourner vers Ale' et Mathéo.
Maïwenn - Mathéo tu montes derrière, Ale' devant.
Ale - Comme tu veux...
Elle ne voulait pas avoir son meilleur à côté d'elle pour le moment. Elle s'installa dans le véhicule attendant que les deux hommes fassent pareil. Mathéo monta à l'arrière, tirant une gueule de trois kilomètres de long, sachant qu'il avait grave merdé un peu plus tôt. Il était rare que la jeune femme soit autant fermée. Alejandro avait suivit le mouvement en silence. Il s'installa dans la voiture et attacha sa ceinture, pas simple sécurité. Le changement de comportement de Maïwenn le rassurait un peu, mais il se méfiait toujours de Mathéo, même s'il prenait soin de l'ignorer. Il observait le paysage avec attention. Il fallait qu'il sache revenir en cas de besoin. Alors il s'employait à mémoriser la route, toujours silencieux.
Maïwenn conduisait vite, c'était comme ça qu'elle aimait prendre le volant. Elle n'était pas comme ses jeunes qui veulent se la péter en conduisant rapidement sans savoir le faire. La jeune femme avait conduit de nombreuses voitures et fait de nombreuses courses pour apprendre à bien maîtriser sa voiture. Celle - ci elle ne la connaissait pas beaucoup, mais elle s'en sortait plutôt bien. Un silence de plomb régnait dans la voiture. Mathéo ne disait mot, la jeune femme encore moins concentrée sur la route.
Une demi heure plus tard, ils franchirent le portail qui les menait à la villa. Une fois devant la demeure, elle coupa le contact.
Maïwenn - Vous voilà arrivés à destination. Vous pouvez entrer dans la maison, la porte n'est très certainement pas fermée à clé. Si elle l'est, la clé est dans la coupelle du pot fleur à côté de la porte.
Elle ne voulait pas descendre de voiture sinon jamais elle partirait chercher son père. Un noeud se formait petit à petit dans son ventre mais elle faisait face. Ale poussa un léger sifflement en voyant la maison, avant de finalement s'extirper de l'habitacle, prenant son sac avec lui. Il s'étira un peu, une fois dehors, avant de se pencher un instant par la porte pour répondre à la demoiselle.
Maïwenn - Et ne vous entretuez pas...
Ale - C'est promis. Courage.
Il lui adressa un fin sourire avant de refermer la porte et se diriger d'un pas sûr vers la villa. La porte n'était effectivement pas fermée, il n'aurait pas à chercher la clé, ce qui ne lui déplaisait pas, même s'il savait où elle était. Il balaya le hall du regard avant de murmurer pour lui même...
Ale - C'est parti...
Désormais, il fallait se préparer. Lui-même, mais aussi la maison...
La jeune femme avait mis les voiles, seule, faisant crisser les pneus de la voiture sur la castine. Une chose qu'elle aimait bien faire. Elle avait laissé les deux hommes ensembles, elle ne savait pas comment elle allait trouver la villa en revenant. Cette maison qui puait l'abondance de fric à plein nez. Cette maison qu'elle détestait tant. La route jusqu'aux bureaux de son père fut rapide. Elle se gara devant l'immeuble et l'attendit. Elle ne voulait pas se retrouver seule avec lui, coincée dans son bureau. La rue était un endroit plus sécurisant pour elle. Son père ne tenterait rien en présence d'autant de personnes.
Elle patienta quelques minutes avant de voir émerger les cheveux poivre et sel de son père. Quand il la vit, un énorme sourire vint se plaquer sur ses lèvres. Elle contenait le dégoût que cela lui provoquait du mieux qu'elle put.
Mr Lang - Salut ma belle ! Alors contente de revoir ton petit papa ?
Maïwenn - Tu n'imagines pas à quel point... marmonna - t- elle
Mr Lang - Tu sais que je n'aime pas quand tu parles dans ta barbe...
Maïwenn - Montes et tais - toi.
La demoiselle fit le tour de la voiture pour s'installer côté conducteur et une fois son père assit et la ceinture clipsée, elle démarra. L'appréhension la gagnait petit à petit, de plus en plus difficile à gérer. Elle respira calmement pour calmer tout ça, continuer à faire taire ses émotions. La joie de son père de la retrouver était tellement palpable dans l'habitacle que cela la rendait malade. A moins que cela ne soit la main de son géniteur posée sur sa cuisse et qu'il faisait remonter doucement mais sûrement vers son entrejambe. Elle serrait les dents, priant pour arriver le plus rapidement possible. Elle ne lui décrocha pas un mot car elle savait qu'elle péterait un câble. La nausée l'envahissait, elle luttait pour ne pas vomir... Cette main la dégoûtait, son père la révulsait.
Alejandro avait vaguement noté que Mathéo avait disparu, mais il n'y avait pas prit grande attention. Il s'était plutôt concentré sur le reste de la maison... La première chose qu'il fit, ce fut d'enfiler une paire de gant en une espèce de vinyle, très souple mais solide et proche de la peau. Il avait ensuite installé la cave, rassemblant tout ce dont il trouvait une utilité, avant de nettoyer la poignée de la porte, pour effacer ses traces. Il avait mit un silencieux à son arme principale puis avait attendu en s'échauffant physiquement, comme avant une séance de sport. Ce n'est qu'en remontant de la cave qu'il entendit les cris de la jeune femme. Son sang ne fit qu'un tour et la réaction fut immédiate. En quelques foulées, il était dehors, et quelques secondes plus tard, il assénait au père de Maïwenn un coup de crosse sur la tempe pour l'assommer. Il pesta un instant envers Mathéo, qui n'était toujours pas reparu, et fit glisser le corps inconscient sur le côté, pour libérer la jeune femme. Il posa sur elle un regard inquiet, mais il était parfaitement calme. Pas même essoufflé par la brève mais violente action qu'il venait d'effectuer.
Ale - Ca va aller ?
La jeune femme mit quelques instants à comprendre qu'elle était libre. Ses jambes ne la tinrent pas bien longtemps après qu'elle eut compris ça. Elle s'écroula sur le sol, laissant couler encore ses larmes silencieuses. S'être permise d'appeler à l'aide avait détruit la barrière qu'elle s'était mise entre son corps et ses émotions. Appeler au secours, c'était laisser libre cours à sa détresse. Elle se calma, chassant rageusement les larmes sur son visage.
Maïwenn - Oui ça va aller. Merci.
Elle se leva en remontant rapidement ses habits. Finalement elle s'éloigna un peu, passant derrière la voiture et vomit. C'était la dernière fois que cet homme posait ses mains sur son corps ! Mais cette dernière fois resterait gravée dans sa mémoire comme la première fois où elle s'était sentie souillée au point d'en vomir.
En se redressant elle vit la silhouette de son meilleur ami sur le pas de la porte, blanc comme un linge. En réalité, Mathéo avait entendu les cris de la jeune femme mais au lieu de courir au dehors pour l'aider, il avait voulu jeter un coup d'oeil par la fenêtre. Devant le spectacle qui s'était déroulé sous ses yeux, il en avait été sidéré. Il avait cru Maïwenn, mais jamais il n'aurait cru que cela était si horrible... Car entre l'imaginer et le voir c'était complètement autre chose. Le moment où il avait enfin pu bouger, c'était trop tard... Il s'approcha du groupe, toujours aussi pâle... La jeune femme tremblait mais c'était sous le coup de l'émotion. Elle tentait de faire le vide en elle, mais là elle avait un peu de mal. En revanche son désir de vengeance n'était qu'accru par ce qui venait de se passer.
Mathéo - Je t'aide à l'amener dedans ?
Pour la première fois il s'adressa directement à Ale' en montrant du doigt le père de Maïwenn. Le coach, qui avait tant bien que mal rhabiller le père de Maïwenn, se redressa pour plonger son regard dans celui de Mathéo. Il pinça les lèvres en un semblant de sourire et secoua la tête.
Ale - Non, ça va aller. Je te laisse t'occuper de Maïwenn, je vais l'installer. Prenez le temps qu'il faut.
Il adressa à la jeune femme un regard un peu plus doux, avant de sortir un lien de serrage de sa poche et attacher les poignets de son père ensemble. Après quoi il bascula son corps inconscient sur son épaule et se dirigea vers la maison...
Mathéo s'était approché de Maïwenn avant de la prendre doucement dans ses bras. Elle se laissa faire. Il lui embrassa la tempe et elle finit par éclater en sanglot. Il fallait que ça sorte, elle n'arrivait pas à refouler tout ça. Le jeune homme posa une de ses mains derrière la tête de la demoiselle et lui caressait les cheveux pour la calmer. Petit à petit, elle s'apaisa.
Mathéo - Désolé, j'ai été con dans le jet... Maintenant que j'ai vu ce que tu as subi régulièrement depuis des années, je m'en veux d'avoir agi comme ça. Tu veux qu'on y aille ? Tu es prête ?
Elle se décolla un peu de lui, lui fit un sourire avant de sécher ses larmes.
Maïwenn - Oui allons - y.
Aujourd'hui elle était vêtue comme à son habitude mais en ayant quand même pensé à mettre des vêtements confortables. Un jogging noir, moulant parfaitement ses formes, troués à de nombreux endroits, laissant ainsi apparaître sa peau. Une paire de baskets noires compensées, mais confortable pour la suite. En haut, un haut ample mais transparent, mais vu les températures elle avait enfilé par dessus un gilet en laine beige ainsi qu'un manteau noir. Ses longs cheveux étaient relevés en une queue de cheval haute sur son crâne.
Mathéo était à ses côtés, les mains dans les poches, ils attendaient que le coach vienne les retrouver. Ils patientaient sous un abris en attendant de monter dans le jet privé. Jet appartenant au père de Maïwenn. Ce dernier s'était fait une joie de le lui prêter pour qu'elle vienne lui rendre visite. Jamais, ô non jamais, il ne soupçonnerait sa fille de venir lui rendre visite pour le tuer ! Il était trop aveuglé par l'amour qu'il éprouvait pour elle pour voir ça, du moins si on pouvait appeler ça de l'amour.
Mathéo - Tu vas voir il ne va pas venir ! Il va nous faire faux bonds !
Maïwenn - Arrêtes tes conneries Math', tu commences à me saouler à force... Qu'est ce qu'il t'a fait pour que tu le méprise comme ça ? Tu ne l'as jamais rencontré...
Mathéo - Et pourquoi tu prends toujours sa défense ? Tu sais, pour lui tu n'es qu'une chatte de plus qu'il peut s'enfiler...
Maïwenn - Redis ça encore une fois Mathéo et c'est toi que je bute !
La demoiselle jeta un regard noir à son meilleur ami. Ces derniers temps il était exaspérant ! Alejandro avait réussi à prendre un congé de quelques jours auprès de l'équipe. Depuis qu'il avait intégré le Haras, il n'avait pas vraiment prit de jour pour lui, mis à part la fois où Kwaïgon l'avait éloigné de l'Académie pour lui permettre de faire le deuil de son ancienne vie. Il avait fait son sac avec méthode, comme à son habitude sur ce genre de mission. Il avait prit ses armes et quelques accessoires utiles ainsi que quelques changes. Vêtu d'un jean noir ainsi que d'un sweat à capuche de même couleur et d'une paire de basket, c'est assez confiant, son sac de sport sur l'épaule, qu'il s'était diriger vers le jet. La voiture l'avait laissé à quelques mètres de l'avion, où Maïwenn et un jeune homme qu'il estima être le fameux Mathéo attendaient. Il sorti de l'habitacle et se dirigea tranquillement vers le couple, un fin sourire aux lèvres. Mais il déchanta assez vite en voyant le regard hostile de Mathéo. Malgré tout, il ne se départi pas de son sourire, ne se formalisant pas de ses états d'âme.
Ale - Salut vous deux !
Il tendit une main ferme à Mathéo, plongeant son regard bleu glacier dans le sien, sans hésitation, sans sourciller. Il était sûr de lui et il connaissait son job, ça, personne ne pouvait le lui enlever. Il avait plus de vingt ans d'expérience derrière lui... Mais il appréhendait la présence du jeune homme. Un inconnu, dont il ne savait rien et susceptible de s'écarter du scénario idéal et de les mettre dans une situation dangereuse, eux tous... C'était pour cette raison qu'il n'aimait pas travailler avec des novices : ils ne se rendaient pas compte de leurs actions... Et des conséquences qu'elles entrainaient...
Mathéo s'empara de la main tendue par le coach, sans pour autant lui faire un grand sourire. Bien au contraire. Il était plutôt fermé. Quant à elle, Maïwenn, plutôt contente de voir Ale' s'approcha de lui pour lui faire la bise avant de lui répondre un sourire aux lèvres.
Maïwenn - Salut tout seul ! Tu as sans doute deviné, mais voici Mathéo, mon meilleur ami qui a espionné mon père pour nous, si on peut appeler ça ainsi.
Mathéo - Bien sûr que je l'ai espionné ! Je l'ai suivi pendant plus d'un mois et demi pour vous faire part de tous ses faits et gestes ! Tu veux appeler ça comment ?
Maïwenn - Tu es vraiment chiant en ce moment Mathéo ! T'es pire qu'une femme enceinte sérieux ! Calme tes hormones un peu ! J'ai l'impression que tu veux faire un combat de coq là !
La jeune femme était vraiment fatiguée par le comportement du californien. Il était vraiment chiant ! Il n'avait jamais été ainsi avant... Depuis qu'il savait qu'ils allaient avoir l'aide d'un professionnel, elle avait l'impression qu'il avait été blessé dans son égo, pour elle ne savait quelles raisons. Ale garda le silence et son sérieux. Il hocha doucement de la tête aux paroles de Mathéo. C'était bien une planque qu'il avait fait, mais il sentait une certaine tension dans l'air. Il était inutile qu'il rajoute quoi que ce soit.
Maïwenn - Vous êtes prêts à embarquer ? Le jet n'attend plus que nous !
Elle leur décrocha un sourire avant de commencer à s'avancer vers l'engin.
Ale - Allons-y ! Je vous suis.
Il adressa un léger sourire à la demoiselle en réponse au sien avant de lui emboîter le pas, rajustant son sac de sport sur son épaule. Il n'y avait plus qu'à ! La demoiselle les devança, Mathéo fermant la marche. Il fallait absolument qu'il garde un oeil sur Alejandro. Il ne lui faisait pas confiance et de ce fait il fallait qu'il observe ses moindres faits et gestes, ainsi que les attentions qu'il pourrait éventuellement montrer envers sa meilleure amie. Il ne voulait pas la laisser entre les mains d'un tueur à gage. Même si d'après les dires de la jeune femme c'était du passé.
Ils arrivèrent dans le jet, la jeune femme s'installa sur un fauteuil avant de parler à ses compagnons de voyage.
Maïwenn - Prenez vos aises, faites comme chez vous ! Pour ceux que ça intéresse, qui souhaiterait dormir, il y a une chambre dans le fond !
Elle sourit en terminant sa phrase, pour une fois elle ne voulait pas faire de sous entendus grivois. Elle disait cela surtout car le trajet allait être long, plusieurs heures de vol était prévues, et pour ceux qui voudrait dormir, c'était toujours plus confortable dans un lit.
Maïwenn - Mais avant tout est ce que ça vous dit de faire un dernier briefing ?
Plus le moment approchait et plus elle appréhendait que les choses ne se passent pas bien... Que quelque chose déconne à la dernière minute. Pourtant cela faisait trois mois qu'ils se préparaient... L'américain s'installa en face de la demoiselle, lâchant un léger soupir en se laissant tomber dans le siège moelleux, son sac à ses pieds. Au vu de son contenu, il était hors de question qu'il s'en sépare. Il avait doucement hoché de la tête aux informations de la jeune femme concernant la chambre. Pour une fois, il restait attentif et sérieux. La vie d'un homme était en jeu et ce n'était pas le moment pour faire des sous-entendu. Une facette qu'elle ne connaissait pas de lui, son côté professionnel...
Ale - Oui, ça ne peut pas faire de mal...
Il jeta un bref coup d'oeil à Mathéo, parfaitement conscient qu'il épiait ses moindres faits et gestes. Mais cela ne le gênait pas outre mesure. Il n'en avait pas l'habitude mais ce n'était pas non plus quelque chose de désagréable pour lui. La méfiance était partagée, même si le tueur à gage le cachait bien plus efficacement que son homologue masculin... Mathéo fut le dernier à s'installer, à côté de la jeune femme. Il posa une main possessive sur la cuisse de la demoiselle, cette dernière lui jeta un regard en biais ne comprenant pas à quoi il était en train de jouer. Insupportable ! Pourquoi agissait - il ainsi... Certes ils étaient tactiles entre eux, mais jamais le californien s'était comporté ainsi en présence d'un autre homme. La brune avait l'impression d'être une chasse gardée et ça ne lui convenait absolument pas. Elle n'appartenait à personne ! Son indépendance était quelque chose de sacré et elle ne comptait pas y renoncer de sitôt ! Mais le moment n'était pas aux remontrances alors elle s'abstint.
Mathéo - Vas - y ma belle on t'écoute...
Elle fit un léger sourire avant de commencer.
Maïwenn - Une fois arrivés, il nous faudra aller récupérer la voiture que Mathéo a garé dans un garage proche de là où on atterrit. Je vous conduirais jusqu'à la villa de mon père...
Mathéo - Qui a dit que tu devais conduire ma voiture ?
La jeune femme était irritée d'être coupée par une remarque aussi puérile !
Maïwenn - Franchement, Mathéo je vais être claire... Je t'aime mais là ferme ta gueule sérieux ! Tu m'épuises ! On dirait un ado' qui a les hormones en ébullition ! Donc oui je conduirai ta voiture, tu ne vas pas en tomber la queue !
Mathéo - Et toi tu me les brises... Pourquoi tu as embarqué ce mec avec nous ? On pouvait très bien le faire seulement tous les deux... Tu n'avais pas besoin d'une personne de plus pour nous aider ! Si c'est juste parce qu'il te baise bien que tu l'as embarqué, c'était pas la peine ! Je suis plutôt bon dans le domaine aussi...
Ajouter de l'huile sur le feu, mettre de l'eau dans le gaz, là c'était un combiné de tout. Mathéo était juste intenable à ce moment précis.. Pourquoi avait - il choisi cet instant là pour se conduire comme un gamin. La californienne serra les poings, très forts, à s'en faire blanchir les jointures. S'il ouvrait encore sa bouche, meilleur ami ou pas, elle lui collerait son poing dans la figure. L'américain écouta sans rien dire, gardant son sang froid. Si vraiment ça n'avait tenu qu'à lui et à lui seul, il aurait déjà logé une balle dans la tête du père de Maïwenn depuis un moment. Ca ne lui aurait prit, tout au plus, que deux jours. Mais il avait promis à la jeune femme qu'il ne ferait que l'aider et que se serait elle qui porterait le coup mortel. Il se contenta d'expirer lentement en regardant le californien sans agressivité ni même aucune émotion. Malgré tout, plus le temps passait et plus un mauvais pressentiment l'envahissait. Il ne sentait pas ce mec. Il était trop impulsif... Trop caractériel. Et ce n'était vraiment pas ce qu'il leur fallait...
Ale - Je ne doute pas de tes performances sexuelles mais je pense que je suis là pour d'autres compétences que celles là...
En tout bien tout honneur... Il avait dit cela d'un ton calme, légèrement froid. Mais il essayait de ne pas prendre le californien de haut, même si la chose était compliqué. Garder son calme avec une énergumène comme lui, ce n'était pas forcément ce qu'il y avait de plus simple. D'autant plus que de eux trois, c'était sans doute lui le plus apte à garder son sang-froid de bout en bout...
Mathéo - Toi je ne t'ai rien demandé !
Il planta son regard dans celui d'Ale'. Il avait un regard mauvais, il n'aimait pas cet homme. C'était physique. Maïwenn était dépitée par le comportement de son meilleur ami, c'était de pire en pire.
Maïwenn - Mathéo si tu l'ouvres une fois de plus pour dire de la merde je te colle mon poing dans ta figure. Et en plus je te laisserai sur le côté en prenant TA voiture. Alors arrêtes de te comporter comme un con putain !
Elle se tourna vers le coach, lui fit un regard d'excuse.
Maïwenn - Je suis désolée Ale'... Il veut jouer à celui qui a la plus grosse et lequel pisse le plus loin... Il est vraiment con quand il s'y met...
La demoiselle jeta un regard noir à son meilleur ami, lui faisant comprendre qu'il valait mieux pour lui qu'il se la ferme. Elle ne pensait pas que Mathéo se comporterait ainsi. Le coach ne répondit que par un bref hochement de tête, compréhensif. Ou presque. Elle souffla un coup avant de reprendre, le jeune homme à ses côtés frustré de ne pas pouvoir lui répondre. Il savait qu'elle était capable de lui piquer sa bagnole et ça, ça lui couper l'herbe sous le pied. Cette voiture il y tenait comme à la prunelle de ses yeux.
Maïwenn - Donc je disais... Je vous dépose chez mon père. S'il vous voit avec moi, il va péter un câble, vaut mieux que vous ne soyez pas là quand j'irai le chercher. Je le ramène à la villa et la suite pourra commencer. Par contre... Quand je vais arriver avec lui... Il y a de grande chance qu'il essaie de... Vous voyez quoi...
La fin de ses propos étaient compliqués à dire d'un seul trait. Oui, elle avait beau essayer d'être forte, elle n'aimait toujours pas parler de ce sujet à voix haute, bien que les deux hommes qui l'accompagnent soit au courant. Mathéo ne broncha pas, son visage fermé.
Ale - Ok... On interviendra à ce moment là... J'ai ramené un peu de matériel du coup... Ce sera à vous de me dire s'il sera utile ou non.
Autant des armes que les basiques des instruments de torture... Mais aussi, et surtout, de quoi faire une mise en scène au besoin. Il n'était que trop habitué de ce genre de chose, ce qui pouvait faire froid dans le dos... Mais dans un cas comme celui-là, c'était des compétences qui pouvaient s'avérer utiles...
Maïwenn - Je n'ai rien pris... Je te fais confiance pour ça... Je ne suis pas celle qui s'y connaît le mieux dans ce domaine... En tout cas il mérite une mort lente et douloureuse pour tout ce qu'il a pu faire.
Non elle ne voulait pas se victimiser en utilisant le "m' ' qui tout de suite la mettrait en position de faiblesse. Après qu'elle eut terminé de parler, Mathéo se leva sans un mot mais avant de partir il l'embrassa sur la joue, comme si c'était une excuse.
Mathéo - Je suis juste là pour le soutien moral. Je vais pioncer et vous laisser discuter de... comment procéder.
Le jeune homme n'était pas du tout à l'aise avec cette histoire de mort lente. Mais vraiment pas. La demoiselle le savait, depuis le départ. Il avait essayé de la raisonner, sans y parvenir. Elle était décidée à faire souffrir son père. Il le méritait. Une fois que son meilleur ami fut partie elle plongea son regard dans celui d'Ale' avant de parler.
Maïwenn - Je suis vraiment désolée pour son comportement... Je n'aurais jamais dû lui en parler, lui dire tout ça... Je crois que la pilule n'est pas passé en fait... J'espère qu'il ne fera pas de trucs stupides en voulant jouer à qui est le plus fort.
Oui, elle s'en voulait vraiment que Mathéo agisse ainsi. A aucun moment elle avait songé à ce qu'il devienne une autre personne que l'homme qu'elle connaissait...
Maïwenn - Il n'est pas comme ça normalement...
Son regard était désolé, elle ne savait vraiment pas comment faire pour que le californien s'apaise. Peut - être qu'après sa sieste ça sera mieux...
Ale - J'espère aussi qu'il ne fera rien de stupide... Mais... Je ne te cacherais pas que quelque chose dans son comportement me déplait... Comme un mauvais pressentiment. Au moins, c'est réciproque... J'espère me tromper...
Mais il se trompait rarement. Il avait trop l'expérience de ce genre de cas. Il avait quelque fois travaillé en duo et à chaque fois, cela avait été une catastrophe. Il avait même failli y laisser sa peau une fois... Depuis, il n'avait plus jamais accepté de contrat en duo, se faisant quelques ennemis dans le métier à cause de cela. Pour travailler avec quelqu'un pour une mission comme la leur, il devait avoir une absolue confiance en ses partenaires. Et ici, c'était loin d'être le cas... Avec l'équipe c'était un peu différent, parce qu'autant Kwaïgon qu'Ezra étaient de la même trempe que lui... Du même monde... Mais Mathéo et Maïwenn étaient bien loin d'en faire parti, et il savait que cela allait lui jouer des tours. Et il était très loin d'apprécier cette perspective. Il soupira doucement et jeta un oeil par le hublot, regardant les nuages au dessous d'eux avant de finalement reposer son attention sur la jeune femme.
Ale - Est-ce que tu as des questions ? C'est le moment de demander absolument tout ce que tu veux, après se sera trop tard.
Maïwenn prit le temps de réfléchir quelques secondes avant de lui répondre.
Maïwenn - Tu as ce qui faut pour torturer quelqu'un ? Je ne suis pas une sadique, mais lui... Il mérite toute la souffrance possible... Je veux qu'il comprenne ce que ça fait d'avoir mal et de ne rien pouvoir faire contre...
La jeune femme respira profondément, se sentant nauséeuse après avoir évoqué à voix haute et clairement qu'elle voulait torturer son bourreau.
Maïwenn - Je suppose que tu dois savoir t'y prendre pour... Tout ça... Mais je ne te laisserai pas tout faire tout seul... Je veux être actrice de sa souffrance...
Le malaise gagnait de plus en plus la brune. Elle commençait à trembler, trop d'émotions couplées en même temps. Elle se leva pour aller vers le bar. Non pas pour se servir un verre d'un alcool fort mais plutôt de l'eau. L'eau était un remède miracle contre beaucoup de chose. Elle devrait pouvoir faire passer cette boule d'appréhension qui s'était logée dans son estomac. Il avait doucement hoché de la tête en pinçant des lèvres. Il la laissa se lever et aller chercher son verre d'eau, la suivant doucement du regard, attendant quelques secondes avant de prendre la parole d'un ton toujours aussi calme et posé, choisissant ses mots avec soin.
Ale - Oui... J'ai deux trois petites choses utiles. Mais avant que je t'en parle, je veux que les choses soient claires : je ne suis pas un grand fan de la torture, quelle soit physique ou mentale. Si on me le demande, je sais faire, je sais être efficace, mais je n'y prend aucun plaisir, au contraire même.
Il avait trop vu ce genre de séance dans son enfance pour l'apprécier. Qui le pourrait de toute façon ? Mis à part une personne mentalement très atteinte, il ne pouvait pas concevoir que l'on puisse prendre du plaisir à torturer quelqu'un...
La jeune femme prit un nouveau verre d'eau avant de revenir s'installer face à lui. Aujourd'hui elle avait laissé son côté séduction de côté, elle savait quand il fallait s'arrêter. Ses yeux se posèrent sur le visage du coach avant de lui répondre.
Maïwenn - Merci pour la précision - elle lui fit un léger sourire avant de poursuivre - mais je me doute que tu n'y prends pas de plaisir... Sache que tu peux penser que je suis dérangée de vouloir le torturer... Je ne compte pas y prendre du plaisir. J'ai juste ce besoin... viscéral... de le voir souffrir... C'est horrible ce que je dis, j'en ai conscience... Mais juste lui mettre une balle dans la tête c'est limite lui faire un cadeau..
La californienne ne savait pas si elle arrivait à se faire comprendre... Mais il fallait qu'il sache qu'elle n'était pas forcément une psychopathe en puissance parce qu'elle voulait tuer son père en l'ayant au préalable fait souffrir... Face à tous les sévices qu'il lui a fait, elle n'arrivera jamais à rivaliser avec lui sur ce plan là, et c'était bien pour ça qu'elle voulait au moins qu'il est une mort lente et douloureuse.
Ale - On peut trouver tout ce qu'il faut dans une maison. Mais j'ai prit mon propre matériel. Des menottes et de la corde d'escalade pour la contention. Des scalpels pour des incisions précises. Du sel pour inonder les plaie. Des seringues d'acide. Si on peut percer une chaise j'ai aussi des poids, montés au bout d'une corde. Avec une batterie de voiture on peut aussi faire pas mal de choses... Et un chalumeau s'il y en a un dans le garage... C'est la base... Mais il y a aussi pas mal d'autres possibilités selon ce que contient sa villa. Il suffit de se montrer créatif... Une bassine d'eau peut faire des merveilles à elle seule. Et j'ai aussi de quoi le ranimer s'il tombe dans les vapes... Ce qui n'est pas sans avoir son importance si tu veux faire durer un peu les choses... S'il a un seuil de tolérance à la douleur assez faible, ça te sera utile.
Il laissa son regard se perdre sur le paysage, un peu pensif. Il oubliait peut-être deux ou trois choses que contenait son sac, mais ce n'était pas important. Il avait déjà énoncé l'essentiel...
Maïwenn - Ok ! De toute façon tu auras le temps de fouiller la maison quand j'irai le récupérer à la sortie de son travail. Si tu trouves des trucs qui t'intéressent, tu te sers.
Elle avait écouté attentivement ce qu'il venait d'expliquer. Il hocha simplement la tête à sa réponse. Elle commençait déjà à réfléchir à ce qui était le mieux pour son père... A ce qu'elle préfèrerait faire, si on pouvait parler ainsi. Son regard se porte sur son verre d'eau et elle se rendit compte qu'elle venait d'être malpolie.
Maïwenn - Désolée je ne t'ai rien proposé à boire... Quelque chose te fait envie ?
Ale - De l'eau se sera parfait...
Son ton était neutre, aucune suggestion perverse à sa question. Certes dans d'autres circonstances il en aurait eu mais pas là. La demoiselle se leva pour aller lui chercher un verre d'eau avant de revenir s'asseoir et de le déposer devant lui, un fin sourire aux lèvres. Elle resta silencieuse quelques minutes, les yeux dans le vague, son esprit à des lieues du jet.
Maïwenn - Tu me trouves horrible de vouloir torturer et tuer mon père ?
Cette question la travaillait. Le jeune homme posa un regard doux sur elle avant de prendre une légère inspiration. Là encore, il voulait choisir ses mots avant de répondre.
Ale - Non... Je peux le comprendre. J'ai abattu mes deux parents alors je suis mal placé pour te juger sur ce fait. J'ai vu et on m'a demandé pire qu'une simple séance de torture et la mort d'un homme... Je suis sans doute mal habitué mais, c'est comme ça.
Il haussa doucement des épaules, posant brièvement les yeux sur elle avant de se saisir enfin de son verre d'eau pour en prendre une petite gorgée. Rares étaient ceux qui connaissaient véritablement son passé. Même dans l'équipe, ils n'étaient que deux à savoir qui il avait été... Et encore... Seul véritablement Kwaïgon connaissait l'entièreté de son histoire... La confidence, chez lui, était un moment rare...
La californienne l'avait écouté, intégrant ses propos avant de se lever. Elle avait besoin d'une proximité qu'elle ne pouvait pas avoir avec une table entre eux. Juste les quelques mots qu'il avait prononcé la rassurait. Elle songea que même pour un professionnel dans ce domaine, tuer ses parents n'étaient pas un geste anodin. Pas que les autres morts le soit, mais ses propres parents... C'est autre chose. D'après elle. Alors elle fit le tour pour s'installer à côté de lui et poser sa tête contre son épaule. Cette confidence lui donnait envie de lui apporter un peu de chaleur humaine, lui montrer qu'elle ne le jugerait pas sur ça, car au final elle voulait faire la même chose avec son père.
Maïwenn - Pourquoi avoir tué tes parents ?
Elle pourrait rajouter "si cela n'est pas indiscret" mais ce genre de phrase ne fait pas partie de son vocabulaire. Mais le ton de sa voix le laissait sous entendre.
Maïwenn - Sache que je ne te juges pas. Je n'en ai pas le droit. On a tous un passé, plus ou moins pourri, on a tous fait des choix, plus ou moins acceptable, mais personne n'a le droit de juger nos actes. Ils nous appartiennent.
Ale - Je sais...
Elle termina sa phrase avec un sourire, se trouvant un peu trop philosophique pour le coup. Elle ne brillait pas pour cette facette là de son caractère. Elle était très rare, voire inexistante. Mais là elle comprenait si facilement le jeune homme qu'elle avait besoin de lui livrer ça. Certainement que cela lui importait peu d'avoir son avis, après tout ils n'étaient que deux personnes qui s'envoient en l'air régulièrement, et là il lui donnait un coup de main dans un domaine qu'il maîtrise. Mais bon, cela ne l'empêchait d'être humaine et de lui faire prendre connaissance du fond de sa pensée. Le jeune homme la laissa faire, reposant son verre devant lui, les mains nonchalamment posées sur les accoudoirs de son siège. Il prit quelques secondes pour rassembler ses idées. Le moment se prêtait bien à ce genre de confidence mais il ne voulait pas trop rentrer dans les détails. Elle n'en avait pas besoin.
Ale - Je suis né au sein d'une communauté qui vivait en complète autarcie, avec ses propres règles et ses propres lois, en marge de la société. C'était une secte paramilitaire. A partir du moment où tu savais te tenir debout et que tu savais parler et réfléchir, soit environ quatre ans, on t'apprenais à manier une arme. Mon père était très dur... Très sévère. Chaque entorse à ses règles, même minime, me valait quelques dizaines de coups de ceintures. Ma mère a été la première à se rebeller contre ce système. Elle voulait fuir et m'emmener avec elle. Le châtiment pour ce genre de tentative était la mort. Et pour que je retienne la leçon, j'ai été désigné pour être son bourreau. J'avais huit ans. Le conseil avait choisi le jour de mon anniversaire comme jour d'exécution de ma mère. J'ai pressé la détente en me jurant de la venger. Ce que j'ai fait un an plus tard. J'ai abattu mon père devant le conseil entier et je me suis enfui... Quelques années plus tard la secte a été démantelée par les autorités texanes...
Mais de son côté, il avait déjà disparu. Il avait déjà été recueilli par Pierce et entamait une formation de tueur à gage pour devenir celui qu'il était maintenant. Adulte bien avant l'âge.
Ale - Je n'ai pas choisi de tuer ma mère. On a toujours le choix mais quand t'es un gamin de huit ans et que si tu ne le fais pas, on t'abat avec elle, tu ne réfléchis pas bien longtemps si tu tiens un tant soit peu à ta vie. Par contre j'étais parfaitement conscient et volontaire quand au meurtre de mon père. Je n'ai pas eu le loisir de le torturer, je n'en avais pas les compétences à ce moment là, mais je l'aurais fait si je l'avais pu. Je voulais simplement qu'il meurt. Je voulais me libérer de son emprise et de celle de la communauté.
Il soupira doucement et posa la tête sur le dossier du siège, fermant les yeux sur ses dernières paroles. Cela avait sans doute été la période la plus sombre de sa vie. Mais il pouvait dire qu'il avait au moins eu la chance de "bien tourner"... A sa place, nombre de gamins auraient pu devenir fou ou mourir prématurément. Il avait eu de la chance de tomber sur les bonnes personnes à la suite de cela... Et de pouvoir avoir une vie plus ou moins stable ensuite, si on pouvait dire cela comme ça... Son enfance expliquait aussi le mental à toute épreuve qui ne l'avait plus jamais quitté depuis le moment où il s'était retrouvé devant sa mère, à devoir presser la détente. Peu d'homme dans ce monde, il le savait, avaient ce genre de capacités... Ce qui avait été essentiel dans la suite de sa vie...
Maïwenn avait écouté les paroles du coach sans broncher. C'était tellement personnel ce qu'il lui livrait qu'elle ne s'autorisait pas à le couper avant qu'il est terminé. Dans ses mots elle se retrouvait un peu... Ils n'avaient pas du tout le même passé, ça c'était une évidence, mais tous deux avaient souffert des actes de leurs parents. Elle ne pouvait que le comprendre. Certaines personnes pourraient être rebutées par les propos tenu par Ale' mais ce n'était pas le cas de la jeune femme. Pourquoi le serait - elle ? Elle s'apprête à tuer son père, à vouloir le torturer avant d'abréger sa vie.
Maïwenn - Je suis désolée pour ta mère... Mais je comprends tes choix, ils sont... Normaux ? Ta mère devait être une femme forte pour vouloir partir de cet endroit... Tu as certainement ce trait de caractère d'elle... En tout cas je te comprends... Toi aussi tu as dû grandir plus vite que les autres enfants...
La californienne n'arrivait pas à formuler ses propos... Mais elle espérait qu'il comprenne ce qu'elle voulait dire. Elle restait installée contre lui, ne voulant pas quitter cette chaleur pour le moment. L'instant était propices aux rapprochements, sans pour autant que cela dérive en dessous de la ceinture. C'était le moment des confidences et la jeune femme savait écouter quand il le fallait, faisant taire sa nature plutôt séductrice / provocatrice.
Maïwenn - Tu sais que je ne te jugerai pas pour ce que tu as pu vivre ou faire... Car je ne veux pas qu'on le fasse avec moi.
Ale - Je sais... murmura-t-il.
Son regard se portait sur la table devant eux. A aucun moment dans sa vie elle avait eu envie qu'on la prenne en pitié pour ce qu'elle vivait chez elle. C'était pour cette raison qu'elle n'en avait jamais parlé. Elle ne voulait pas voir le regard de ses amis changer. Elle préférait largement sa réputation de femme facile, provocatrice que celle d'une pauvre victime subissant les sévices sexuels de son père. Cette image, aussi vraie soit elle, elle ne voulait pas qu'elle soit associé à sa personne. Car au final ce n'était pas ça qui la définissait, elle avait toujours fait en sorte de passer au dessus de ce sentiment. Mais pour cela elle avait dû faire taire sa personnalité. Quand elle subissait les caresses de son géniteur, elle éteignait ses sentiments, n'étant plus qu'une coquille vide. C'était comme si elle se dissociait. C'était sa façon de se protéger. Le jeune homme resta immobile, laissant à la demoiselle tout le loisir de rester contre lui. Il ne cherchait pas à la toucher ou quoi que ce soit d'autre. Il savait aussi se montrer à l'écoute, respectueux. Et puis, il n'était pas contre un moment de calme avant la tempête... Que se soit le retour de Mathéo ou leur escapade une fois l'avion posé. Il essayait de se projeter, sans trop le faire, imaginant tous les scénarios possible pour pouvoir y trouver des solutions avant d'y être. Palier au genre humain, à ses réactions imprévisibles et à ses erreurs. Ce n'était pas à cause de Mathéo ou de Maïwenn qu'il faisait cela, mais c'était par habitude. Anticiper les réactions de leur cible, celle des gens autour, prévoir des solutions de replis... Cela aussi, ça faisait parti de son job... Sans cette préparation, il aurait bien souvent risquer la mort. Il ne devait rien négliger, et il passait en revue dans sa tête tout ce qui pouvait arriver, en bien ou en mal...
La demoiselle laissa faire le silence. Parfois le silence vaut bien mieux que des paroles inutiles. Il n'y avait pas grand chose à ajouter. Elle était en quelque sorte touchée qu'il lui livre une partie de son passé. Certains penseront que c'est un juste retour des choses vu qu'elle lui avait raconté le sien aussi quelques mois plus tôt. Maïwenn n'était pas du genre à compter les services rendus ou autres pour donner la même chose en retour et inversement. Elle prenait les gens comme ils étaient. A force de réfléchir, le sommeil fini par l'emporter. Le vol était plutôt long donc autant en profiter mais le plus dur ça serait le décalage horaire en suivant.
Elle était restée contre Ale' surtout parce qu'elle n'avait pas envie de se retrouver seule. Elle aurait très bien pu aller retrouver Mathéo dans la chambre mais vu son comportement exécrable un peu plus tôt elle n'en avait pas envie. Surtout qu'elle savait très bien ce qui se passerait si elle partait le retrouver dans le lit. Pas besoin d'un dessin pour comprendre. Alors non elle n'était pas pudique, elle s'en foutait complètement du lieu, ou même qu'une personne entende ce qui était en train de se passer, mais tout simplement les conditions ne se prêtaient pas à ce genre de jeu. Elle n'en avait pas envie. Il fallait qu'elle reste concentrée pour parvenir à ses fins.
Le sommeil se fit de plus en plus lourd. Elle due dormir une bonne heure, du moins c'est ce qu'elle pensait, avant que quelqu'un la réveille. Le jet était en train d'amorcer la descente pour l'atterrissage mais ce n'était pas ça qui l'avait réveillé. C'était plutôt le son d'une voix grave remplies de reproches.
Mathéo - Ah ben je vois que tu n'as pas perdu ton temps pendant que je pionçais...
Maïwenn se réveilla ne comprenant pas ce qu'on lui reprochait. Finalement elle remarqua que sa tête était calée sur la cuisse du coach... En fait, durant son sommeil elle avait dû glisser et s'installer plus confortablement... Mais son meilleur ami pensait à tout autre chose, car la position pouvait faire croire à autre chose. La californienne ne répondit même pas à Mathéo, elle n'avait pas envie de gaspiller son énergie pour ce genre de joutes verbales, surtout pas au réveil. Ale jeta un bref regard à Mathéo sans répondre, retenant avec peine un soupir. Il replongea les yeux sur le hublot, observant le paysage qui commençait à doucement changer.
Maïwenn - "J'ai dormi combien de temps ?"
Mathéo s'était installé face à eux, le visage toujours autant fermé. Le coach d'élevage jeta un bref coup d'oeil à sa montre avant de répondre, la voix un peu lasse. Il était encore plus ou moins plongé dans ses pensées.
Ale - Quelques heures... On devrait atterrir dans pas très longtemps maintenant.
Maïwenn - Ok... Je ne pensais pas m'endormir...
Mathéo - Dis plutôt que tu aurais aimé lui tailler une pipe !
Le sang de la jeune femme ne fit qu'un tour avant que sa main atterrisse sur la joue de son meilleur ami. En règle générale, il valait mieux la laisser tranquille après un réveil...
Maïwenn - Que tu n'apprécies pas Ale' c'est une chose mais que tu oses m'insulter en sous entendant ce genre de chose ça commence à me les briser sévère Math' ! Vivement qu'on sorte de cet avion sinon je vais faire un meurtre ! J'en ai marre de ton comportement de merde. T'es un adulte bordel ! Conduis toi comme tel merde à la fin !
Mathéo - Parce que toi tu te conduis comme une adulte en te tapant tout ce qui te passe sous la main ? Tout ça pour te changer les idées ? Voir utiliser les gens ?
Maïwenn vit rouge. Elle se pencha au - dessus de la table, attrapa Mathéo par le col avant de lui coller son poing sur la figure cette fois ! Elle était en colère contre lui. Jamais, il ne lui avait parlé ainsi... Cela la blessait.
Maïwenn - Je crois qu'il vaut mieux que j'aille ailleurs le temps qu'on atterrisse sinon je vais faire une connerie...
Sur ces mots elle quitta les sièges et partie se réfugier dans la salle de bain attenante à la chambre. Elle avait les nerfs à fleur de peau... Elle ne comprenait pas ce qui était en train de se passer. Pourquoi il se comportait ainsi avec elle ? Elle ne comprenait rien... Perdue. C'était le meilleur mot pour qualifier tout ça. Elle se laissa glisser contre la vitre de la douche avant de se retrouver assise. Les larmes s'accumulaient sous ses paupières et elle garda un instant les yeux fermés pour qu'elles refluent. Elle ne voulait pas pleurer, ce n'était une pleurnicheuse. Mais là elle était blessée. Cela lui faisait mal que son meilleur ami puisse avoir une si piètre estime d'elle. Alejandro la laissa faire, ne bougeant même pas de son siège. C'était une histoire qui les regardait eux, pas lui. Et plus le temps passait, plus il se disait qu'il valait mieux ignorer Mathéo, sans pour autant sous-estimé sa bêtise possible, dû à sa douleur et à sa jalousie, pour le bien du groupe. Il suivit Maïwenn du regard avant de prendre une nouvelle gorgée d'eau et reposer son attention sur le paysage, ignorant son homologue masculin...
La demoiselle resta cloîtrée dans la salle de bain jusqu'à ce que le jet atterrisse. Elle sortirait que lorsque tout le monde serait descendu. Elle n'était absolument pas d'humeur... Mathéo quant à lui resta face à Ale', les bras croisés sur son torse attendant sagement l'atterrissage. Une fois le jet sur le sol, le californien se leva et descendit de l'appareil sans se faire prier.
Mathéo - Je vous attends dehors.
Il dit cela juste avant de franchir la porte, son ton étant glacial. Ale soupira lourdement avant de finalement prendre son sac et se lever. Il alla doucement frapper à la porte de la salle de bain, pour prévenir Maïwenn.
Ale - Je descends prendre un peu l'air, Mathéo aussi. Prends ton temps...
Au passage il vida son verre d'eau et descendit de l'avion à la suite de Mathéo, s'éloignant un peu de lui. Il prit un paquet de cigarette dans sa poche et en alluma une, qu'il fuma tranquillement en attendant ses compères du jour... Ce n'était plus le même Ale. Pas celui que Maïwenn avait connu jusque là en tout cas. Il avait le regard plus froid, plus calculateur, et était concentré. Tout son être était voué à cette concentration. S'il voulait être efficace, s'il voulait garder son sang-froid là où les autres pouvaient le perdre, il devait mettre de côté les sentiments. Et cela, il savait parfaitement le faire...
Maïwenn avait entendu Ale' mais elle n'était pas sortie pour autant. Elle avait besoin de plus de temps pour digérer. Un quart d'heure plus tard elle sortis, tranquillement, froide. Elle venait de faire taire la colère qu'elle éprouvait envers Mathéo pour se concentrer sur la suite. Le moment d'aller récupérer son père approchait, et il ne fallait pas qu'elle est déjà les nerfs sinon elle n'arriverait pas au bout. Elle le savait. C'est sans un regard pour Mathéo qu'elle marcha vers les deux hommes. Elle était complètement fermée, il fallait qu'elle puisse supporter son père pour la suite et avec la colère qui avait bouillonné en elle un peu plus tôt, elle s'en savait incapable.
Maïwenn - On y va.
Elle ne s'était pas arrêtée, connaissant l'endroit où Mathéo avait mis la voiture. Elle comptait bien conduire, cela était son remède. Certainement qu'elle ne serait pas très prudente, qu'elle roulerait vite, mais elle savait gérer la voiture. Le garage se trouvait à cinq minutes à pied, et durant ce laps de temps elle ne décrocha pas un mot.
Une fois arrivés au garage, elle se tourna vers Mathéo pour enfin lui adresser la parole.
Maïwenn - C'est laquelle ta voiture ?
Mathéo - Celle - ci.
Il appuya sur un bouton et elle clignota en réponse. Maïwenn la repéra et tendit la main, paume vers le haut, en direction des clés. Mathéo recevant le message cinq sur cinq les lui donna... La jeune femme se dirigea vers le véhicule. Elle prit quelques secondes pour l'observer avant de parler pour elle même...
Maïwenn - Une Mitshubishi Eclipse... Pas mal...
Elle appréciait les formes de la voiture avant de se tourner vers Ale' et Mathéo.
Maïwenn - Mathéo tu montes derrière, Ale' devant.
Ale - Comme tu veux...
Elle ne voulait pas avoir son meilleur à côté d'elle pour le moment. Elle s'installa dans le véhicule attendant que les deux hommes fassent pareil. Mathéo monta à l'arrière, tirant une gueule de trois kilomètres de long, sachant qu'il avait grave merdé un peu plus tôt. Il était rare que la jeune femme soit autant fermée. Alejandro avait suivit le mouvement en silence. Il s'installa dans la voiture et attacha sa ceinture, pas simple sécurité. Le changement de comportement de Maïwenn le rassurait un peu, mais il se méfiait toujours de Mathéo, même s'il prenait soin de l'ignorer. Il observait le paysage avec attention. Il fallait qu'il sache revenir en cas de besoin. Alors il s'employait à mémoriser la route, toujours silencieux.
Maïwenn conduisait vite, c'était comme ça qu'elle aimait prendre le volant. Elle n'était pas comme ses jeunes qui veulent se la péter en conduisant rapidement sans savoir le faire. La jeune femme avait conduit de nombreuses voitures et fait de nombreuses courses pour apprendre à bien maîtriser sa voiture. Celle - ci elle ne la connaissait pas beaucoup, mais elle s'en sortait plutôt bien. Un silence de plomb régnait dans la voiture. Mathéo ne disait mot, la jeune femme encore moins concentrée sur la route.
Une demi heure plus tard, ils franchirent le portail qui les menait à la villa. Une fois devant la demeure, elle coupa le contact.
Maïwenn - Vous voilà arrivés à destination. Vous pouvez entrer dans la maison, la porte n'est très certainement pas fermée à clé. Si elle l'est, la clé est dans la coupelle du pot fleur à côté de la porte.
Elle ne voulait pas descendre de voiture sinon jamais elle partirait chercher son père. Un noeud se formait petit à petit dans son ventre mais elle faisait face. Ale poussa un léger sifflement en voyant la maison, avant de finalement s'extirper de l'habitacle, prenant son sac avec lui. Il s'étira un peu, une fois dehors, avant de se pencher un instant par la porte pour répondre à la demoiselle.
Maïwenn - Et ne vous entretuez pas...
Ale - C'est promis. Courage.
Il lui adressa un fin sourire avant de refermer la porte et se diriger d'un pas sûr vers la villa. La porte n'était effectivement pas fermée, il n'aurait pas à chercher la clé, ce qui ne lui déplaisait pas, même s'il savait où elle était. Il balaya le hall du regard avant de murmurer pour lui même...
Ale - C'est parti...
Désormais, il fallait se préparer. Lui-même, mais aussi la maison...
***
La jeune femme avait mis les voiles, seule, faisant crisser les pneus de la voiture sur la castine. Une chose qu'elle aimait bien faire. Elle avait laissé les deux hommes ensembles, elle ne savait pas comment elle allait trouver la villa en revenant. Cette maison qui puait l'abondance de fric à plein nez. Cette maison qu'elle détestait tant. La route jusqu'aux bureaux de son père fut rapide. Elle se gara devant l'immeuble et l'attendit. Elle ne voulait pas se retrouver seule avec lui, coincée dans son bureau. La rue était un endroit plus sécurisant pour elle. Son père ne tenterait rien en présence d'autant de personnes.
Elle patienta quelques minutes avant de voir émerger les cheveux poivre et sel de son père. Quand il la vit, un énorme sourire vint se plaquer sur ses lèvres. Elle contenait le dégoût que cela lui provoquait du mieux qu'elle put.
Mr Lang - Salut ma belle ! Alors contente de revoir ton petit papa ?
Maïwenn - Tu n'imagines pas à quel point... marmonna - t- elle
Mr Lang - Tu sais que je n'aime pas quand tu parles dans ta barbe...
Maïwenn - Montes et tais - toi.
La demoiselle fit le tour de la voiture pour s'installer côté conducteur et une fois son père assit et la ceinture clipsée, elle démarra. L'appréhension la gagnait petit à petit, de plus en plus difficile à gérer. Elle respira calmement pour calmer tout ça, continuer à faire taire ses émotions. La joie de son père de la retrouver était tellement palpable dans l'habitacle que cela la rendait malade. A moins que cela ne soit la main de son géniteur posée sur sa cuisse et qu'il faisait remonter doucement mais sûrement vers son entrejambe. Elle serrait les dents, priant pour arriver le plus rapidement possible. Elle ne lui décrocha pas un mot car elle savait qu'elle péterait un câble. La nausée l'envahissait, elle luttait pour ne pas vomir... Cette main la dégoûtait, son père la révulsait.
- Spoiler:
- Ils finirent par arriver à la villa, le trajet lui avait semblé très long jusqu'ici. Elle coupa rapidement le moteur avant de sortir de l'automobile. Elle voulait tenter de devancer son père et de l'éviter... Sauf que c'était peine perdue... ll fut beaucoup plus rapide qu'elle. Elle était en train de refermer la porte de la voiture quand il la plaqua contre. Ses seins étaient écrasés contre la portière de la voiture et cela lui faisait horriblement mal. Il passa ses mains directement sous les vêtements de la jeune femme avant d'aller jouer avec sa poitrine. Ce contact n'était pas du tout agréable pour elle. Au contraire cela lui donnait envie de vomir. Elle se mordit l'intérieur des joues, retenant à grande peine ses larmes, ses cris. Puis elle percuta. Elle pouvait crier aujourd'hui ! Il y aurait quelqu'un pour l'aider... Elle l'avait oublié à cause de l'habitude. L'habitude qu'il n'y ait jamais personne pour la secourir, l'habitude d'être traitée de menteuse, d'être mise plus bas que terre car elle n'avait rien réussi dans sa vie. Elle sentit l'érection de son père contre ses fesses, et avant qu'elle n'ait ouvert la bouche les doigts de son père s'étaient aventurés sous la ceinture de son pantalon pour s'introduire directement dans sa féminité. Elle serra les poings, complètement à la disposition de son père coincé ainsi contre la voiture. Il était plus lourd qu'elle.
Maïwenn - Lâche - moi bordel ! ARRETE ! PUTAIN... S'il te plait arrête... L CHE - MOI !
Il avait été très rapide dans ses gestes... Il lui avait suffi d'à peine deux minutes pour venir violer sa fille. Elle avait beau essayer de se débattre, il se fit plus pressant contre elle... D'un seul coup il tira son son pantalon, faisant venir son string avec. Elle sentit l'air frais sur sa peau et elle savait ce qui allait venir ensuite.. Elle se mit à hurler cette fois ci...
Maïwenn - NOOOON ! PAS CA !! ARRETE ! NON....
La boule qu'elle avait dans la gorge se mua en larmes... Il venait d'ouvrir sa braguette et était en train de la pénétrer... C'était la première fois qu'elle vivait cela aussi mal, qu'elle laissait les larmes couler. Mais elle se promit que cela serait la dernière fois que son père la verait pleurer. Il n'avait pas fallu longtemps à ce dernier pour arriver à son but, violer sa fille. En tout et pour tout, s'il s'était écoulé trois minutes c'était bien le maximum. Il était rapide le connard, et si personne n'intervenait il prendrait son pied pendant de longues minutes maintenant.
Alejandro avait vaguement noté que Mathéo avait disparu, mais il n'y avait pas prit grande attention. Il s'était plutôt concentré sur le reste de la maison... La première chose qu'il fit, ce fut d'enfiler une paire de gant en une espèce de vinyle, très souple mais solide et proche de la peau. Il avait ensuite installé la cave, rassemblant tout ce dont il trouvait une utilité, avant de nettoyer la poignée de la porte, pour effacer ses traces. Il avait mit un silencieux à son arme principale puis avait attendu en s'échauffant physiquement, comme avant une séance de sport. Ce n'est qu'en remontant de la cave qu'il entendit les cris de la jeune femme. Son sang ne fit qu'un tour et la réaction fut immédiate. En quelques foulées, il était dehors, et quelques secondes plus tard, il assénait au père de Maïwenn un coup de crosse sur la tempe pour l'assommer. Il pesta un instant envers Mathéo, qui n'était toujours pas reparu, et fit glisser le corps inconscient sur le côté, pour libérer la jeune femme. Il posa sur elle un regard inquiet, mais il était parfaitement calme. Pas même essoufflé par la brève mais violente action qu'il venait d'effectuer.
Ale - Ca va aller ?
La jeune femme mit quelques instants à comprendre qu'elle était libre. Ses jambes ne la tinrent pas bien longtemps après qu'elle eut compris ça. Elle s'écroula sur le sol, laissant couler encore ses larmes silencieuses. S'être permise d'appeler à l'aide avait détruit la barrière qu'elle s'était mise entre son corps et ses émotions. Appeler au secours, c'était laisser libre cours à sa détresse. Elle se calma, chassant rageusement les larmes sur son visage.
Maïwenn - Oui ça va aller. Merci.
Elle se leva en remontant rapidement ses habits. Finalement elle s'éloigna un peu, passant derrière la voiture et vomit. C'était la dernière fois que cet homme posait ses mains sur son corps ! Mais cette dernière fois resterait gravée dans sa mémoire comme la première fois où elle s'était sentie souillée au point d'en vomir.
En se redressant elle vit la silhouette de son meilleur ami sur le pas de la porte, blanc comme un linge. En réalité, Mathéo avait entendu les cris de la jeune femme mais au lieu de courir au dehors pour l'aider, il avait voulu jeter un coup d'oeil par la fenêtre. Devant le spectacle qui s'était déroulé sous ses yeux, il en avait été sidéré. Il avait cru Maïwenn, mais jamais il n'aurait cru que cela était si horrible... Car entre l'imaginer et le voir c'était complètement autre chose. Le moment où il avait enfin pu bouger, c'était trop tard... Il s'approcha du groupe, toujours aussi pâle... La jeune femme tremblait mais c'était sous le coup de l'émotion. Elle tentait de faire le vide en elle, mais là elle avait un peu de mal. En revanche son désir de vengeance n'était qu'accru par ce qui venait de se passer.
Mathéo - Je t'aide à l'amener dedans ?
Pour la première fois il s'adressa directement à Ale' en montrant du doigt le père de Maïwenn. Le coach, qui avait tant bien que mal rhabiller le père de Maïwenn, se redressa pour plonger son regard dans celui de Mathéo. Il pinça les lèvres en un semblant de sourire et secoua la tête.
Ale - Non, ça va aller. Je te laisse t'occuper de Maïwenn, je vais l'installer. Prenez le temps qu'il faut.
Il adressa à la jeune femme un regard un peu plus doux, avant de sortir un lien de serrage de sa poche et attacher les poignets de son père ensemble. Après quoi il bascula son corps inconscient sur son épaule et se dirigea vers la maison...
Mathéo s'était approché de Maïwenn avant de la prendre doucement dans ses bras. Elle se laissa faire. Il lui embrassa la tempe et elle finit par éclater en sanglot. Il fallait que ça sorte, elle n'arrivait pas à refouler tout ça. Le jeune homme posa une de ses mains derrière la tête de la demoiselle et lui caressait les cheveux pour la calmer. Petit à petit, elle s'apaisa.
Mathéo - Désolé, j'ai été con dans le jet... Maintenant que j'ai vu ce que tu as subi régulièrement depuis des années, je m'en veux d'avoir agi comme ça. Tu veux qu'on y aille ? Tu es prête ?
Elle se décolla un peu de lui, lui fit un sourire avant de sécher ses larmes.
Maïwenn - Oui allons - y.
Teardrop
Admin
Re: Aparté 04 | L'heure de la vengeance - Ven 14 Jan 2022 - 16:20
Le jeune homme passa son bras autour de la taille de la demoiselle et la guida jusqu'à la porte. Elle expira un bon coup, essayant d'oublier ce qu'il venait de se passer un peu plus tôt, elle aurait tout le loisir d'y penser après. Il rentrèrent dans la maison et se dirigèrent vers la cave. Mathéo lui ouvrit la porte et elle entra. Elle s'arrêta quelques instants pour observer la scène complètement incongrue. Ale' était en train de se balancer joyeusement sur un tabouret de bar alors que le géniteur de Maïwenn est à poil, assis sur un semblant de chaise, solidement attaché. Il était encore inconscient, mais plus pour très longtemps vu les mouvements de ses paupières. Mathéo resta près de la porte, observant le tout de loin.
Le père de la jeune femme reprit petit à petit conscience. Au début il ne comprenait pas ce qu'il lui arrivait. Il essaya de bouger ses membres mais aucun ne lui répondit. Il se rendit compte qu'il était attaché, le voile de la peur passa sur son visage. Il jeta un regard noir à sa fille et c'est quand il sentit l'air sur sa peau qu'il comprit qu'on l'avait démuni de ses vêtements. La peur fut remplacée par la colère. Une immense colère.
Mr Lang - Maïwenn... Qu'est ce que tu inventes chérie ? Tu veux t'adonner à une nouvelle pratique sexuelle ? Avec un public en plus de ça ?
Sa voix était calme et froide. Quand il parlait ainsi c'était très mauvais signe. Pour le moment la jeune femme resta impassible face à son père, ne dit aucun mot. L'ignorance pouvait être une forme de torture quand on est dans la position de son père. Car bien rapidement l'imagination prend le relais sur la réalité et l'on peut s'imaginer de nombreuses choses...
Mr Lang - Qu'est ce que tu comptes faire ma puce ?
Un sourire mauvais se dessina sur les lèvres de la demoiselle.
Mr Lang - Et tu as amené Mathéo avec toi... Et ce jeune homme, qui est ce ? En tout cas tu as toujours su bien t'entourer concernant la gent masculine, ma belle.
Il parlait toujours calmement, cela agaça la brune.
Maïwenn - Mais je vais te tuer papa... Je vais te tuer en prenant tout mon temps...
Son ton à elle était glacial, emplit de haine. Et le rire qui retentit à la fin de sa phrase ne fit qu'amplifier ses émotions là.
Mr Lang - Tu veux me faire mourir de rire c'est ça ? La dernière fois, dans la cuisine tu aurais pu me tuer quand tu m'as mis ce couteau sous la gorge mais tu n'en as pas eu les couilles ! Comment le pourrais - tu aujourd'hui ?! Hein ?! Tu penses que parce que tu as des spectateurs, tu arriveras à sauter le pas ? Tu es bien trop faible et lâche pour ça ma fille...
Maïwenn ne répondit pas aux provocations de son père. Elle se tourna vers Ale', Mathéo restant silencieux dans son coin. Elle fit un sourire en coin au coach avant de prendre la parole.
Maïwenn - Ale', je t'en pris... Fais toi plaisir... Commence par ce que tu veux... Qu'il comprenne que tu n'es pas un simple spectateur...
Le sourire de la jeune femme faisait peur, jamais elle n'avait réagi ainsi, gardant parfaitement son calme. Elle qui était plutôt du genre impatiente en temps normal... Là elle était froide, elle avait retrouver ce calme qu'elle arborait habituellement quand son père lui faisait subir ses sévices. La partie émotions fortes était en mode off. Le coach avait suivit l'échange avec sérieux et silence, observant Mr Lang avec attention. Malgré sa position, il n'avait pas conscience de ce qui allait se passer, et intérieurement, cela faisait beaucoup rire Ale. Il répondit au sourire de la jeune femme par un bref hochement de tête et un sourire en coin qui n'avait rien de charmeur mais qui pouvait l'être aux yeux des autres. Mais la jeune femme le connaissait assez bien désormais pour reconnaître les sourires qu'il lui réservait quand ils se retrouvaient dans sa chambre... Ou ailleurs... Il sauta au bas de son tabouret d'un bon souple. Il était entièrement vêtu de noir, c'était moins salissant, et portait toujours ses gants seconde peau, qui s'arrêtaient juste avec ses poignets. Il ne les sentait même plus tellement il les avait porté...
Il s'approcha d'un pas lent vers ses affaires, effleurant du bout des doigts les différents instruments, comme s'il était indécis. Cependant, sur son visage, on ne pouvait y voir aucun doute. Seulement une froide détermination. Quand il prit la parole pour s'adresser à cet homme, sa cible du jour -il se refusait à dire de lui qu'il était une victime- c'était avec un sérieux et un tranchant que la jeune femme ne lui connaissait pas. Un professionnalisme sans faille, qui pouvait faire peur quand on y était pas préparé.
Ale - Pour votre information, je m'appelle Alejandro Cowie. Dans la vie je suis tueur à gage et à mes heures perdues, je suis coach d'élevage. Soyez bien sûr que si jamais la main de votre fille flanche, la mienne ne le fera pas.
Il voulait que les choses soient claires, pour eux tous. Sa main s'arrêta au dessus d'une bolas qu'il cacha aux yeux de Mr Lang avant de lentement faire le tour de lui pour se placer dans son dos.
Ale - Je suis étonné que votre fille vous qualifie encore de "papa" voir même de "père"... Je n'ai plus appelé le mien ainsi à partir du moment où je suis tombé dans les pommes à cause de ses coups la première fois... Et ce jusqu'à ce que je lui ôte la vie.
Sans autre forme de préavis, il fit prendre un peu de vitesse à la bolas avant de la laisser aller s'écraser sans douceur aucune sur les parties intimes de sa cible, grâce à la chaise qu'il avait préalablement percée à ce niveau là. Le père de Maïwenn laissa échapper un cri quand l'objet vint percuter son service trois pièces - objet qu'il n'avait pas encore identifié -. La douleur provoquée était à faire vomir, ce qu'il fit. Cette partie là était très sensible chez un homme et autant dire que ce prendre un truc aussi lourd qu'une boule de pétanque dans les valseuse ça avait de quoi vous faire remonter l'estomac dans la bouche !
Ale - Après ce que j'ai vu et entendu... Je pense que vous n'aurez plus besoin de ça à l'avenir...
Mr Lang sera les dents après avoir hurlé avant de cracher son venin.
Mr Lang - Vous me le paierez espèce de salopard ! Je ne mérite pas un tel châtiment ! N'est ce pas ma chérie ? Tu ne vas pas le laisser faire hein ? Et vous pourquoi vous me faites ça ?
Il parlait très fort, la douleur étant toujours présente, lui donnant par la même occasion des sueurs. Pour un homme c'était une douleur indescriptible tellement que cela fait mal. Durant tout ce temps, la californienne resta impassible. Puis pour répondre à son père, elle s'approche de lui, se plaça devant la chaise. Avec son pouce et son index elle releva le menton de son père pour qu'il la regarde bien dans les yeux avant qu'elle n'appuie son pied sur les parties de son géniteur. Elle appuya bien fort histoire qu'il n'oublie pas la douleur que cela faisait. Cet homme lui avait écarteler ses chairs intimes alors qu'elle n'était encore qu'une enfant, elle n'avait jamais oublié le mal de chien qu'elle avait ensuite, et ça, il lui a fait subir encore et encore.
Maïwenn - Je confirme ce que t'as dis Alejandro.. Tes couilles ne te serviront plus jamais à rien, tout comme cet appendice ridicule. Si je ne tenais pas tant à te voir souffrir, je te les couperai pour te les enfoncer dans la bouche pour que tu crèves en t'éttoufant avec tes boules pendant que tu pisses le sang.
Son ton était froid, méconnaissable. Certes, elle faisait pâle figure face à Ale', elle ne comptait pas le concurrencer mais elle savait être impassible quand il le fallait. Son père essayait d'étouffer ses cris en serrant les dents, mais la douleur ne désamplifiait pas à cause du pied de la jeune femme. Cette dernière s'éloigna pour se tourner vers le coach.
Maïwenn - Tu as trouvé quelque chose qui ressemblerait à un chalumeau, j'aimerai faire quelque chose.
Un sourire pervers aux lèvres, la demoiselle s'avança vers Ale'. Pas pervers lubrique, non pervers méchant. Mathéo restait simple spectateur, ne voulant pas prendre part à cette mascarade. Après avoir vu ce dont était capable le père de sa meilleure amie, il comprenait son désir de vengeance mais pas ce n'était pas autant qu'il comptait y participer.
Ale - Je t'en prie.
Il troqua sa bolas contre un chalumeau de cuisine -le mieux qu'il avait trouvé- et le lui confia, reprenant doucement sa place sur son tabouret, attentif aux gestes de la demoiselle... Elle s'empara de l'objet, l'alluma, avant de se diriger vers son père.
Mr Lang - Tu comptes faire quoi là Maïwenn ? Je te promets que si tu t'approches de moi avec ça tu vas le regretter... Amèrement.
La brune s'approche de lui, sûre d'elle. Elle mit le chalumeau assez près de sa peau sans pour autant le brûler pour l'instant, histoire qu'il sente bien la chaleur qui émanait du petit engin.
Maïwenn - Ce que je compte faire ? Te faire souffrir autant que ce que tu m'as fait depuis que je suis venue au monde !
Mr Lang - Mais je t'aime ma puce, j'ai toujours voulu te faire du bien...
Mr Lang - Arrête... S'il te plait arrête....
Il était au bord de l'évanouissement. Elle recula la flamme avant de lui répondre.
Maïwenn - Est ce que toi tu t'es arrêté quand je te supplier de le faire ?! Non certainement pas ! Tu continuais encore et encore... Regarde ce que tu as fait de moi maintenant ! Un monstre, une fille qui torture son père... Pourquoi moi je devrais arrêter alors que toi JAMAIS tu ne t'es arrêté !
Elle se détourna de son père, partit rejoindre Alejandro pour lui poser une nouvelle question.
Maïwenn - Qu'est ce qu'on peut lui faire ensuite ?
En réalité, elle ne posait pas cette question car elle était à court d'idée mais plutôt parce qu'elle en avait trop en même temps. Le coach prit une légère inspiration, regardant brièvement son père avant de poser les yeux sur Maïwenn.
Ale - Ceci.
Il se leva lentement et approcha de son sac pour en sortir une seringue. Il la tendit à la jeune femme, enlevant le capuchon protecteur de l'aiguille.
Ale - C'est de l'acide chlorhydrique. A petite dose, sinon il meurt. A nu sur la peau c'est aussi très efficace.
Surtout quand on savait que cet acide en particulier était capable de dissoudre un corps humain presque dans son entier... Cependant, sa "disparition de corps favorite" restait le dépeçage au sein d'une porcherie affamée... Diablement efficace bien que plus salissant...
La demoiselle lui sourit avant de saisir la seringue.
Maïwenn - Ok, j'ai compris. Merci.
Elle se retourna pour s'approcher de son père quand quelque chose clochait. Elle tourna la tête en direction de Mathéo, et elle le vit s'approcher d'eux, une arme à la main, pointée dans la direction de Mr Lang. Le jeune femme se stoppa la seringue toujours à la main.
Maïwenn - Qu'est ce que tu fous Math' ? C'est quoi ce bordel ?
Le jeune homme avait l'arme dans une main, prête à faire feu et dans l'autre son portable sur lequel il venait de composer un numéro. Il porta le téléphone à l'oreille, attendit un peu avant de parler dans le téléphone. Il s'était rapproché du père de Maïwenn et désormais ce dernier avait une arme posée sur la tempe.
Mathéo - Bonsoir. J'appelle pour signaler un meurtre à la villa de la famille Lang.
Maïwenn regardait la scène qui se déroulait sous ses yeux sans comprendre. Elle était figée, impossible pour elle de faire un pas. Puis, une détonation retentit. Plusieurs trucs chauds viennent lui atterrir dessus. En entendant le coup de feu elle avait instinctivement fermé les yeux. En les réouvrant elle vit son meilleur ami avec une arme à la main, la tête de son père explosé et du sang l'avait éclaboussé... Elle resta sidérée un bon moment avant de pouvoir ouvrir la bouche.
Maïwenn - Qu'est ce que tu viens de faire ?!
Ce fut en parlant qu'elle comprit que les larmes dévalaient ses joues, et qu'elle avait crié en parlant. Elle ne comprenait rien. Mathéo s'approcha d'elle et la prit dans ses bras. Elle se laissa faire n'y comprenant strictement rien. Puis le jeune homme approcha sa bouche de son oreille, pour que elle seule entende ce qu'il avait à lui dire.
Mathéo - Ecoute moi ma belle... Je ne voulais pas que tu risques ta vie pour cet homme... Pas après tout ce qu'il t'a fait...
Maïwenn - Mais...
Mathéo - Laisse moi continuer s'il te plaît... Tu ne pouvais pas risquer d'aller en prison.. Pas dans ton état Maïwenn...J'ai pris cette décision il y a un petit moment... Je pensais qu'en me montrant infecte avec toi, tu n'aurais pas de la peine face à ce geste.
Maïwenn - Je comprends rien Math'...
Mathéo - Je veux que tu puisses vivre tranquillement Maïwenn... Tu as assez souffert je pense... Et surtout... Je veux que tu puisses élever cet enfant... Chose que tu n'as pas pu faire avec le nôtre..
Maïwenn - Je ne comprends toujours pas...
Mathéo - T'es enceinte ma belle... Tu n'as pas eu tes règles ce mois - ci... Je le sais vu qu'on a couché ensemble tous les jours, et je pense que cela fait plus d'un mois et demi que tu portes cet enfant... Et ce n'est pas moi le père..
Maïwenn - C'est impossible... Tu te trompes...
Mathéo - J'en suis sûr Maïwenn. Prends soin de toi s'il te plait.
Il l'embrassa sur la bouche car c'était la dernière fois qu'il pourrait le faire. Leur baiser fut humide, car tous les deux pleuraient. Il s'écarta d'elle à contre coeur avant de parler à haute voix. La jeune femme restait immobile complètement sidérée.
Mathéo - Les flics vont pas tarder. Il y a une voiture qui vous attend derrière la villa, prenez le chemin à travers les bois. C'est une Alfa Roméo Giulietta. Les flics ne chercheront pas qui a fait tout ça à Mr Lang s'ils ont le meurtrier sur la scène du crime.
Le jeune homme se recula et cette fois ci il planta son regard dans celui d'Alejandro avant de s'adresser directement à lui pour la seconde fois de la journée.
Mathéo - Prends soin d'elle s'il te plait.
Il ne dit pas un mot de plus avant de leur tourner le dos, cachant sa tristesse. Maïwenn était incapable de bouger, perdue. Décidément c'était le mot qui revenait souvent chez elle en ce moment. Il fallait qu'elle réagisse qu'elle quitte les lieux, mais elle ne pouvait pas amorcer un pas. Elle en était incapable. Son meilleur ami venait de se sacrifier pour elle. Il venait de tuer son père, il allait finir en prison et peut être même dans le couloir de la mort. Elle ne réalisait pas tout ça. C'était juste horrible. Le coach s'était figé. Il avait comprit la scène bien avant qu'elle ne se déroule, rien que lorsque Mathéo s'était approché, il avait comprit ce qui allait se passé. Il n'avait rien dit. C'était leur histoire, pas la sienne. Mais un goût amer lui restait en bouche. Pas parce qu'il n'avait pas pu aller plus loin. Mais simplement parce qu'il lui avait enlevé ce qui, pour lui, revenait de droit à la jeune femme. Dès qu'il avait raccroché, le coach s'était laissé tombé de sa chaise et s'était dirigé vers son sac, remballant ses affaires aussi vite que possible. Il posa ensuite son sac sur son épaule et attendit qu'ils terminent, sagement. C'étaient leurs adieux après tout... Il avait répondu à Mathéo d'un bref signe de tête, le regard franc, sans aucune once d'animosité ou autre. Il comprenait son geste, malgré la légère colère qu'il avait ressenti au départ. Ses yeux se posèrent enfin sur la jeune femme, qui restait figé. En douceur, il lui attrapa le bras et l'entraîna hors de la pièce.
Ale - Maïwenn viens, on ne peut pas rester là.
S'ils restaient là, ils se feraient arrêter avec lui. Pour lui, ce n'était pas spécialement un problème : il avait largement de quoi acheter une immunité, malgré son métier... Ou grâce à son métier d'ailleurs. Malgré ce que l'on pouvait penser, les tueurs à gage ne courraient pas les rues... Mais elle... Elle ne pouvait rien, tout comme lui. Et dans cet état, malgré les circonstances atténuantes, la peine de mort était toujours en vigueur... D'autant plus qu'il avait une circonstance aggravante : l'acte de torture.
Il entraîna tant bien que mal la jeune femme à sa suite et prit le volant. Elle n'était pas en état de conduire, encore en état de choc... L'Alpha était maniable et rapide et il ne tarda pas à mettre de la distance entre la villa et eux. Il allait à l'aveugle, mais les chemins étaient assez large. Il tomba finalement sur une route en gravier, plus dure, plus fréquentée que les autres et fini par se stopper derrière un bosquet touffu. Il ne coupa pas le contact, mais se retourna pour attraper une serviette dans son sac et une bouteille d'eau. Il vida la moitié de la bouteille dans la serviette avant de la tendre à la jeune femme.
Ale - Maïwenn, essuie toi le visage... Tu as du sang partout. Il va falloir que tu te change aussi. Prends dans mes affaires, il y a deux changes dans mon sac.
Une certaine inquiétude teintait le fond de son regard, mais il y avait assez de fermeté dans sa voix pour, il l'espérait, qu'elle se reconnecte un peu et qu'elle l'écoute... Depuis le départ de la cave, la jeune femme était complètement ailleurs, incapable de prendre une décision. Alors quand il l'avait tiré pour partir, elle avait suivit sans broncher. Maintenant qu'il lui demandait de se nettoyer elle prit la serviette et s'exécuta, comme un automate. Elle se débarbouilla la figure mais sans vraiment prendre conscience de ces gestes. Ensuite, elle fouilla dans le sac du coach et piochant dans ses affaires. Elle aurait l'air ridicule dedans, certainement beaucoup trop grande pour elle, mais étant à des lieues de l'habitacle, elle se contorsionna dans la voiture pour se déshabiller puis enfiler les vêtements d'Alejandro. Elle se regarda dans le miroir du pare soleil et enleva les dernières traces de sang qui subsistaient. Sans un mot elle se renforçant dans son siège. Elle était incapable de parler. Si elle ouvrait la bouche elle risquait de partir en couille...
Le jeune homme la laissa faire avant de redémarrer doucement et chercher à rejoindre une route goudronnée. Ce qu'il ne tarda pas à faire. Il roula un peu à l'aveuglette, avant de trouver ce qu'il cherchait : uns station essence. Il fit le plein, même s'il n'avait pas dépensé grand chose, et acheta de quoi grignoter avant de reprendre le volant et rouler vers le nord. Il fallait qu'ils quittent l'état, par sécurité. Et s'ils pouvaient atteindre l'Oregon avant la fin de la nuit, se serait un plus. Il restait concentré sur la route, ne s'arrêtant que s'il devait faire le plein, laissant ses quelques vivres à disposition au cas où la jeune femme aurait faim mais il doutait qu'elle puisse avaler quoi que ce soit maintenant. Elle avait besoin de réfléchir, et de se remettre. Elle avait besoin de temps... Ce qu'il allait lui donner, durant les sept prochaines heures...
En arrivant à Medford, il bifurqua aux abords de la ville, pour s'enfoncer sur un chemin de terre et s'engager sur une propriété privée. Au bout du chemin, dans les bois, isolée et loin de tout, à l'abri des regards et des oreilles, une cabane de bois. D'apparence rustique, elle ne l'était pourtant pas. Malgré la nuit qui était tombée depuis un moment, le jeune homme se gara devant la porte et coupa enfin le contact, soupirant de soulagement d'être enfin arrivé. Il fini par poser les yeux sur Maïwenn, l'observant avec attention, pour l'instant en silence...
Durant tout le temps que dura le trajet, la jeune femme ne décrocha pas un mot, ne ferma pas un oeil, s'obstinant à regarder par la vitre le paysage. C'est quand le moteur s'éteignit et qu'elle sentit qu'on l'observait qu'elle bougea légèrement. Elle tourna la tête vers le coach mais elle ne dit rien. Elle n'avait rien avalé non plus. Pourtant son estomac se souleva et elle due sortir de la voiture pour vomir. En réalité, elle n'en eut pas le temps, elle eut tout juste le temps d'ouvrir la portière et de vomir dehors. Le contenu de son estomac de répandit sur le sol mais ça ne s'arrêta pas là... Elle passa de longues minutes à vomir tripes et boyaux avant que ça s'arrête. C'est à ce moment là que quelque chose céda en elle. Elle se mit à pleurer sans pouvoir s'arrêter... Les deux mains sur le visage comme pour se cacher elle laissa aller son chagrin. Trop de choses venaient de lui tomber dessus en même temps...
Le coach la laissa faire en serrant les dents, retenant un soupir. Il resta longuement assi sur son siège avant de finalement se lever et prendre ses affaires, se dirigeant doucement vers la cabane pour l'ouvrir. C'était l'une des nombreuses planques dont il pouvait profiter. Pierce avait prit soin d'en mettre au moins une dans chaque état... Et toujours à proximité d'un petit aéroport. Il ouvrit la porte d'entrée et posa son sac avant de désactiver l'alarme et mettre en route l'électricité, souvent coupée quand personne ne prenait possession des lieux. Il passa rapidement dans la salle de bain pour prendre une serviette propre, avant de retourner à la voiture et rejoindre la jeune femme. En douceur, il lui laissa la serviette et l'entraîna à l'intérieur, refermant la voiture et la porte derrière eux. Il essayait de la rassurer, parlant d'une voix calme et douce, lui expliquant où ils étaient et qu'ils allaient passer le reste de la nuit là, si ce n'est même quelques jours. Il l'installa dans une chambre, la recouvrant d'une chaude couette, s'installant dans un fauteuil en face d'elle, somnolant... Il essayait de ne pas penser à cette journée. De faire le vide, pour pouvoir mieux rebondir. Mais il était trop fatigué pour organiser la suite des opérations maintenant...
La demoiselle s'était laissée faire, incapable d'émettre la moindre résistance. Le seul mot qui franchit ses lèvres fut "Reste" au moment où il lui remonta la couette sur le corps. Être seule n'était pas possible pour elle, pas pour le moment. Même s'ils ne se parlaient pas c'était mieux ainsi. La californienne finit par s'endormir en pleurant. La journée avait été éreintante. Son sommeil fut sacrément agité et court. Quand elle se réveilla le soleil commençait à pointer le bout de son nez. Elle avait dû dormir deux paires d'heures, tout au plus. Voyant que le sommeil l'avait déserté, elle sortit du lit, gardant la couette autour d'elle. Il fallait qu'elle mange, elle avait faim. Elle se dirigea un peu au hasard avant de trouver la pièce principale et tomba sur le sac d'Alejandro. Elle fouillant à l'intérieur espérant trouver la nourriture qu'il avait acheté au début de leur voyage en voiture. Une fois qu'elle trouva ce qu'il fallait, elle s'installa sur le canapé, emmitouflée dans sa couette et dévora le sandwich.. Elle resta là un bon moment avant de décider d'aller se passer un coup d'eau. Il fallait qu'elle se lave pour chasser toute cette journée. Elle se sentait extrêment sale. Elle prit son temps, savourant l'eau chaude qui coulait sur son corps, déliant ainsi chaque muscle.
Quand le jeune homme émergea, sa première réaction eu de louper un battement. Quand ses yeux se posèrent sur le lit, la jeune femme avait disparue, ainsi que la couette. Il se leva d'un bond mais fut rassuré en entendant l'eau de la douche. Il laissa échapper un soupir entre ses dents avant de gagner la cuisine, afin de voir ce qu'elle contenait. Pas grand chose. Uniquement des vivres en conserve ou de très longue conservation. Il faudrait qu'il aille faire quelques courses, tout dépendrait du temps qu'ils passeraient ici... En attendant, il y avait une chose qu'il pouvait faire : du café. Et il en avait grandement besoin. En attendant son tour dans la salle de bain, il s'appuya contre le comptoir de la cuisine et croisa les bras sur son torse, regardant le café couler goutte à goutte avec une certaine lassitude. Il n'avait pas très bien dormi. Mais il n'était pas aussi cassé que ce qu'il avait imaginé... En entendant l'eau se couper dans la salle de bain, il enleva son sweat et se dirigea vers son sac, pour y prendre un change complet. Il déposa le tout sur une petite console et attendit la jeune femme, avec patience...
La douche fit énormément de bien à Maïwenn. Elle avait peut être abusée sur le temps qu'elle y avait passé, mais cela lui avait remis un peu les idées en place. Alors certes, cela n'avait pas guéri son chagrin, ni enlever sa tristesse telle que l'eau l'avait en revanche fait avec la crasse qui était sur son corps. Elle enroula une grande serviette autour de son corps avant de faire de même avec ses cheveux. Elle s'observa quelques instants dans la glace et vit qu'elle avait vraiment une sale tête. Elle ramassa le tee shirt qu'elle avait emprunté à Ale pour l'enfiler. Elle laissa choir la serviette sur le sol, la ramassa avec les autres affaires pour les mettre ailleurs que par terre. Par contre elle prit soin de prendre son string à part pour aller le laver. Elle le frotta avec un peu de savon avant de le suspendre à un crochet pour le faire sécher. Le tee - shirt du coach lui arrivant à mi - cuisse, on ne voyait pas qu'elle ne portait pas de sous vêtements. Elle sortit de la salle de bain et tomba très rapidement sur le jeune homme...
Maïwenn - Salut... Désolée si je t'ai fait attendre pour la douche....
Elle fit une petite moue contrite mais resta sur place, attendant sa réponse. Elle ne savait plus vraiment comment se comporter. Le coach sourit doucement à ses paroles et s'approcha d'elle avec calme. Il passa doucement les mains sur ses bras, dans un geste tendre, avant de déposer un léger baiser sur son front, se détachant d'elle aussi vite qu'il était venu.
Ale - Ce n'est rien. Il y a du café frais. Si tu veux l'aromatiser un peu, il n'y a que des boites de lait concentré sucré dans un placard et des biscuits. C'est frugal comme petit déjeuner mais je n'ai rien d'autre pour l'instant... Ne m'attends pas si tu as faim. Je vais prendre une douche...
Maïwenn - Merci c'est gentil...
Il lui sourit à nouveau avant d'entrer dans la salle de bain et ouvrir l'eau. Il laissa la porte ouverte, chose qu'il faisait sans arrêt, même au Haras, et déposa sans ménagement ses affaires sur le lavabo. Il ne tarda pas à enlever ce qui lui restait de vêtement et se glisser sous l'eau chaude, ne pouvant retenir un long soupir de soulagement au contact du jet d'eau chaude. Après une nuit sur un fauteuil, et la journée de la veille, il ne lui fallait rien de plus qu'une bonne douche et qu'un café brûlant...
Elle l'avait observé aller jusque sous la douche, la porte ouverte lui donnant une excellente vue. Elle hésita quelques instants à aller le rejoindre mais elle se ravisa. Il avait certainement besoin lui aussi de profiter de cette douche. Elle s'installa dans la cuisine mais ne mangea rien de plus, ni ne but quoi que ce soit. Ayant mangé des bricoles avant, elle n'avait presque plus faim. Elle pouvait bien attendre qu'il termine sa douche pour partager le petit - déjeuner.
La jeune homme cependant ne tarda pas sous l'eau chaude. Il fini par couper l'eau et sortir de la douche, pour se sécher et s'habiller. Il rejoignit Maïwenn et servit une première tasse de café, se tournant vers elle avec un regard interrogateur.
Ale - Tu en veux ?
Maïwenn - Oui je veux bien s'il te plait.
Après ce qu'elle venait de vivre ce n'était pas une tasse de café qui allait lui faire du mal. Peut importait son état. Une fois la tasse devant elle, elle but une gorgée avant de la reposer sur le comptoir. Elle ne savait pas trop quoi dire, ni comment se comporter pour le moment. En repensant à la veille, elle ne regrettait absolument pas le comportement qu'elle avait eu avec son père. Ce qui l'avait le plus chamboulé c'était la fin, la façon dont ça s'était terminée. Son meilleur ami lui avait enlevé la possibilité de mettre un terme à la vie de son père, mais il s'était sacrifié pour pas qu'elle aille en prison. D'un côté elle lui en voulait énormément d'avoir agit comme ça et d'un autre, elle ne pouvait pas éprouver ce type de sentiment étant donné qu'il s'était sacrifié pour elle, pour eux.
Maïwenn - Je suis désolée que ça ait mal tourné...
Elle n'avait pas besoin d'en dire plus, il comprendrait de quoi elle parlait. Elle était sincère. Sa voix ne trahissait aucune émotion, pour le moment elle arrivait à rester maîtresse d'elle même. Elle but une nouvelle gorgée de café. Il s'était installé à côté d'elle après avoir servi les cafés et ramené des biscuits. La fatigue qu'il ressentait était un peu passé grâce à la douche qu'il avait prise et il sentait que ce café là lui ferait le plus grand bien. A la phrase de la jeune femme, il sourit légèrement et baissa les yeux sur son café brièvement avant de prendre un biscuit.
Ale - Ce n'est rien. Ca n'a pas si mal tourné. Au final, le but a été atteint. On a seulement dû prendre un chemin différent que celui qui était prévu.
Il laissa un léger silence les envelopper, le temps de mordre dans son gâteau sec avant de reprendre doucement.
Ale - Il va falloir qu'on regagne le Haras. Les autorités californiennes vont chercher à te contacter pour t'apprendre le décès de ton père. Est-ce que tu avais gardé tes papiers et ton téléphone sur toi ? C'est à peu de chose près tout ce dont tu as besoin pour l'instant...
Et si elle n'avait rien... Il trouverait une solution. La demoiselle resta silencieuse, elle l'avait écouté mais n'avait rien à répondre. Sinon il faudrait qu'elle lui explique pourquoi Mathéo avait agit comme ça, et pour le moment elle n'en avait pas envie. Elle descendit du tabouret pour aller chercher son manteau, regarder si elle y avait bien tout ce qu'elle demandé. Elle ramena le vêtement et vida les poches sur le comptoir. Elle fini par en sortir son portable suivi de ses papiers.
Maïwenn - Je crois que ça répond à ta question...
Ale - En effet..
Elle lui fit un maigre sourire en haussa les épaules. Son portable entre les mains, elle le déverouilla pour regarder si quelqu'un avait essayé de la contacter. Elle avait un appel en absence avec un message sur la boîte vocale. Elle leva les yeux vers le jeune homme. Il fallait qu'elle s'assoit pour l'instant. Ses jambes n'allaient pas la soutenir très longtemps... Le malaise l'envahissait doucement mais sûrement....
Maïwenn - Je ne suis pas prête à entendre ce qu'ils vont me dire... Je n'en suis pas capable pour le moment...
C'était trop frais dans sa tête... Elle plongea son regard dans sa tasse de café, réfléchissant sans vraiment le faire. Elle finit par quitter sa tasse du regard pour plonger dans les yeux du coach.
Maïwenn - Je ne regrette pas qu'il soit mort. Je ne regrette pas non plus de l'avoir torturé... Par contre je n'arrive pas à me dire que Mathéo ait fait ça... Qu'il va être emprisonné et peut être condamné à la peine de mort... Je ne tiendrai pas le coup au téléphone...
Sa voix était devenue plus rauque sous le coup de l'émotion, mais elle se faisait violence pour ne pas éclater en larmes, elle s'était assez donnée en spectacle ces derniers temps !
Ale - Ce n'est pas grave. Tu pourras voir ça plus tard. Quand on sera rentrés, quand tu seras un peu remise du choc...
Maïwenn - Ok...
Il laissa échapper un léger soupir avant de prendre une gorgée de son café et reprendre d'un ton calme. Les épaules s'affaissèrent de la demoiselle comme s'il venait de lui enlever un énorme poids...
Ale - Je vais m'occupper de prendre des billets pour le retour au Haras. Il y a un petit aéroport près d'ici. On devra faire une ou deux escales mais d'ici demain on pourrait être au Haras. Tu veux rester un peu ici avant de repartir ? Ou tu préfères être au plus vite dans l'Académie ?
L'un comme l'autre lui allait, il n'avait pas forcément de préférence. Il ferait comme elle le souhaitait, s'adaptant au possible... Elle réfléchit un peu avant de lui répondre. Elle but une nouvelle gorgée de café, songeant qu'il valait mieux qu'elle rentre le plus tôt possible pour savoir si Mathéo avait vu juste ou s'il s'était complètement planté. Même si pour elle ce n'était pas possible... Ni envisageable d'ailleurs.
Maïwenn - Je veux quitter ce pays...
Ale - Ok. Je m'occupe de ça.
Elle voulait tout laisser derrière elle, loin d'elle. La jeune femme n'avait pas envie de rester encore longtemps ici...
Maïwenn - En plus je n'ai pas d'autres vêtements pour tenir plusieurs jours...
Elle sourit légèrement en terminant sa phrase, essayant d'apporter un peu de légèreté à la situation. Pour le moment elle se trimbalait avec en tout et pour tout seulement un tee shirt sur le dos. Elle porte une nouvelle fois la tasse de café à ses lèvres avant de manger plusieurs gâteaux. Le jeune homme sourit à sa phrase avant de répondre en douceur.
Ale - En allant chercher nos billets d'avion je te prendrai des fringues à Medford. Je vais devoir te laisser seule quelques heures par contre. Ca ne t'embête pas ? Ou tu préfère venir avec moi ?
Il préférait malgré tout qu'elle reste. Pas de témoins serait le mieux... Si quelqu'un, par mégarde, la reconnaissait et la signalait, elle pourrait être poursuivie, malgré l'action de Mathéo. Il se passerait quelques jours avant que sa complicité ne soit totalement écarté par les autorités...
Elle réfléchit quelques instants... Arriverait - elle à rester seule après tout ce qui s'était passé ? Elle n'en avait pas envie, mais certainement que cela serait mieux... Elle pourra prendre du recul face à tout ça...
Maïwenn - Je me demande bien ce que tu pourrais me ramener comme vêtements si tu y vas tout seul... Ma curiosité, ainsi que mon côté joueur, veut te laisser y aller en solo pour voir ce que tu trouves ! Puis, même si j'avoue que je n'ai pas très envie d'être, c'est préférable... Ma mère risque de m'appeler...
Elle souriait au début de ses propos mais à la fin elle s'était un peu fermée. Elle savait qu'elle n'y couperait pas à ce coup de fil. Sinon cela paraîtrait trop louche... Le jeune homme hocha gravement de la tête, baissant le nez vers sa tasse de café pour en siroter une gorgée. Décidant de ne pas se laisser abattre elle choisit de reprendre un sujet qui l'intéressait un peu plus : Alejandro en train de lui choisir des habits.
Maïwenn - Tu as peut être besoin de mes mensurations ?
Elle lui sourit largement avant de boire une généreuse gorgée de café et de remanger quelques gâteaux qui traînaient encore sur le comptoir.
Ale - Oh tu sais... Je pense que je prendrais ce que je trouverais... Il n'y a pas beaucoup de choix ici... Et concernant tes mensurations, j'ai ma petite idée mais je veux bien confirmation.
Il sourit largement, avec un peu plus de légèreté que ce qu'il avait pu faire jusque là.
Maïwenn - Peut être qu'il n'y a pas grand chose mais je ne veux pas me retrouver vêtue comme un sac de patate avec des vêtements dix fois trop grands !
Elle souriait toujours, avant de poursuivre.
Maïwenn - Un trente six en bas et un trente huit en haut, j'ai les seins trop gros pour rentrer dans du trente six aussi !
Son naturel était en train de revenir, ça lui faisait un peu de bien ! De se sentir un peu plus légère même si ce n'était seulement pour quelques minutes, elle en avait besoin.
Maïwenn - Tu pourrais me prendre un string aussi ? Ne me prends pas un truc de grand mère par contre ! Je préfère ne rien porter que de porter des sous vêtements de vieille.
Pour conclure sa phrase elle finit sa tasse de café avant de sourire au jeune homme. Le jeune homme avait hocher de la tête à ses paroles, notant bien les tailles qu'elle lui avait donné. A sa dernière demande il sourit.
Ale - Une préférence de couleur et de matière ? Tu ne veux que le bas, pas le haut avec ?
Quitte à prendre quelque chose, autant prendre un ensemble... Il sourit doucement, un peu malicieusement, avant de terminer son café à son tour.
Maïwenn - Je te le laisse le loisir de prendre quelque chose que tu aimerais me voir porter avant que tu ne me l'enlève....
Elle lui fit un clin d'oeil avant de poursuivre.
Maïwenn - Les soutifs c'est cher et c'est compliqué de choisir car parfois le bonnet que je fais ne correspond pas à cause de la forme ou autre ! Enfin bref le choix d'un soutif c'est compliqué... A moins que l'idée que je n'en porte pas te dérange, ne t'en fais pas pour ça ! Puis au pire j'ai celui que je portais avant...
Ale - Très bien ! C'est noté. répondit-il en souriant.
Même si pour le moment elle n'avait pas très envie de remettre les habits qu'elle avait lors de la séance torture avec son père, elle pourrait éventuellement faire une impasse sur le soutif. Ce sujet de conversation un peu frivole lui fit du bien, fit perdre un peu de gravité à la situation, chose qui ne pouvait pas lui faire de mal pour le moment... La réalité la rattraperait bien assez tôt.
Maïwenn - Tu vas en ville maintenant ?
Ale - Oui. Je ne pense pas en avoir pour plus d'une heure ou deux grand maximum.
Maïwenn - Ok !
Il sourit doucement à la jeune femme, se levant pour laver directement sa tasse et la mettre à sécher. Il rejoignit ensuite doucement la jeune femme, passant doucement ses mains sur ses bras, affectueusement. Elle le laissa faire, cette chaleur lui faisant du bien, la réconfortant un peu. Elle se sentait soutenue dans ce qu'elle était en train de traverser...
Ale - Ca va aller ? Promis je reviens vite... J'aurais juste besoin de ton passeport par contre.
De nouveau il sourit, bien qu'avec une lueur légèrement inquiète dans le regard. Elle se leva pour se trouver face à lui et lui répondre les yeux dans les yeux.
Maïwenn - ça va aller. Ne t'en fais pas... Je peux gérer ça...
Ale - Ok...
Elle avait parlé posément, essayant d'être crédible et convaincante. Même si c'était vrai qu'elle était peut être pas au mieux de sa forme psychologiquement parlant, elle y croyait au fait qu'elle gérerait. Il y aurait des moments de faiblesse mais elle continuerait d'avancer sans se laisser abattre.
Maïwenn - Tiens mon passeport.
Ale - Merci !
Elle avait tendu le bras derrière elle pour s'en emparer et le donna au coach.
Maïwenn - Tu devrais y aller avant que je ne décide d'utiliser le temps autrement qu'à t'attendre...
Elle lui fit un petit sourire avant de le détailler de la tête aux pieds lui faisant comprendre clairement le sous entendu. Le jeune homme se contenta de sourire avant de prendre les clés de la voitures, ses propres papiers et s'éclipser...
Il ne mit pas longtemps à atteindre l'aéroport de Medford. Il n'y avait qu'une personne devant lui au guichet. Il s'adressa à l'agence de voyage pour définir le vol le plus rapide en direction de Prague. Ils auraient deux escales d'une heure chacune, ce qui restait relativement correct pour le trajet qu'ils avaient à faire. Et surtout, ils pourraient partir le soir même. La note était un peu salée mais il s'en acquitta sans broncher, reprenant vite la route pour le centre ville. Cette fois il tourna un peu avant de trouver ce qu'il cherchait, soit un change complet pour la jeune femme. Il doutait un peu de ce qu'il avait trouvé mais il n'avait rien eu de mieux... Medford était une petite ville proprette et sans grandes prétentions... Alors trouver des enseignes récentes était un peu compliqué...
Une heure et demi après son départ cependant, il rentra au cabanon, les bras chargés de sacs. Il avait également ramené de quoi déjeuner... Il déposa le tout sur la table bar et laissa la jeune femme découvrir le tout ! Il avait déniché un jean, d'une coupe assez droite, presque slim. Un pull fin noir, très classique avec des débardeurs de différentes couleur, le tout assez près du corps, et un string en dentelle ouvragé, rouge sombre. Il regarda ensuite la jeune femme avec curiosité...
Ale - Voilà... Rien de mieux.
Elle avait détaillée chaque vêtement et appréciait les choix qu'il avait fait, notamment concernant le string. Elle lui sourit avant de répondre.
Maïwenn - T'inquiètes ça fera l'affaire ! Surtout ça !
Dit - elle en montrant le string. Elle en arracha l'étiquette avant de l'enfiler rapidement. Le jeune homme ne put s'empêcher un sourire.
Maïwenn - C'est un peu mieux avec des sous vêtements que cul nu quand même !
Ale - C'est sûr ! Bien que sans, parfois c'est utile... dit-il avec un sourire malicieux aux lèvres.
Elle lui sourit en terminant sa phrase. En réalité elle avait besoin de décompresser car durant son absence sa mère l'avait appelé, la demoiselle ne pouvait pas ignorer ses appels. Finalement elle n'eut pas besoin de se justifier, sa mère étant complètement anéanti par le meurtre de Mr Lang. Ce qui avait fait le plus de peine à Maïwenn c'était la façon dont sa mère avait traité son meilleur ami. Durant la conversation téléphonique elle avait retenue ses larmes mais par contre après elle s'était laissé aller. Il n'y avait personne pour la voir pleurer, c'était plus facile de se laisser aller ainsi.
Maïwenn - Tu me diras combien je te dois pour tout ça. Merci en tout cas. On part quand ?
Elle était installée en face de lui et son regard fixait le jeune homme ne perdant ainsi aucune de ses réactions. Il avait fini par soupirer, soulagé que ses trouvailles soient satisfaisantes à ses yeux avant de se laisser tomber dans le canapé du salon. Il était tout de même encore un peu groggy et fatigué. Elle le suivit du regard avant de se lever et de faire de même, s'installant à ses côtés.
Ale - Tu n'auras qu'à m'offrir un coup à boire et on sera quitte... -il sourit- On part ce soir, un vol de nuit. Décollage à vingt et une heure. On a une escale à New York et une seconde à Londres. On sera au Haras demain soir à peu de choses prêt.
Maïwen - Seulement un coup à boire ? ça ne vaut pas tout ça... Il en faudrait un sacré nombre quand même ! Ok ça me va pour le vol, t'inquiètes pas.
Il rit légèrement à ses paroles, sans pour autant y répondre... En tout cas, c'était sans compter le décalage horaire... Mais il n'était pas en état d'essayer de le calculer pour le moment. Elle lui sourit avant de s'affaisser complètement dans le canapé. C'était fou le bien que cela faisait de relâcher la pression.
Ale - J'ai pris de quoi grignoter pour le déjeuner aussi... Et en attendant j'ai peur qu'on doive passer le reste de la journée ici... Je ne sais pas ce qu'il y a pour s'occuper, je ne suis plus venu depuis des années dans cette maison...
Medford était un refuge assez reculé, il devait bien l'avouer et il avait toujours eu peu de contrats dans l'Oregon... La Californie c'était autre chose mais ici... La jeune femme prit quelques secondes avant de répondre, un sourire en coin, les yeux pétillants de malice.
Maïwenn - Merci pour la bouffe pour le déjeuner car je vais pas tarder à avoir la dalle...
Oui, elle avait certes mangé pas mal de gâteaux au petit déjeuner mais elle sentait déjà la faim revenir. On ne peut pas dire que la veille elle ait beaucoup mangé donc bon. Puis, elle reprit la parole pour répondre à la seconde partie.
Maïwenn - Tu penses qu'on ne trouvera pas pour s'occuper tous les deux le reste de la journée ?
Elle s'approcha de lui, le même sourire toujours collé aux lèvres. Elle lui posa la main sur la cuisse, prit le lobe de son oreille entre ses dents avant de le mordiller un peu. Puis, elle embrassa sa joue avant de caler son dos contre le dossier du canapé. Il s'était laissé faire en fermant les yeux, sans réprimer la vague de frissons qui lui remonta l'échine. Ils trouveraient de quoi s'occuper. Il n'en doutait plus.
Maïwenn - En tout cas merci pour tout...
Ses remerciements étaient sincères, elle le pensait vraiment. S'il n'avait pas été là, elle n'aurait pas eu la même possibilité d'avenir. Grâce à lui elle allait pouvoir rester libre, continuer de vivre normalement, sans être en prison. Certes il y a une ombre qui venait noircir le tableau, le sacrifice de son meilleur ami et la raison pour laquelle il l'avait fait, mais ça... C'était autre chose qu'elle allait devoir éclaircir dès qu'ils vont retourner au haras. Il tourna la tête vers elle, un fin sourire sur les lèvres.
Ale - Ne me remercie pas...
Il fini par soupirer et recaler sa tête sur le dossier du canapé, fermant les yeux, soufflant entre ses lèvres.
Ale - C'est mon job...
Il n'avait pas à être remercié pour avoir fait ce qu'on lui demandait... Surtout avec une issue aussi chaotique. Après tout, il avait fait une promesse à demi mot qu'il ne pourrait jamais tenir désomais. Elle n'avait pas pressé la détente... Mais cela, c'était une autre histoire...
Le père de la jeune femme reprit petit à petit conscience. Au début il ne comprenait pas ce qu'il lui arrivait. Il essaya de bouger ses membres mais aucun ne lui répondit. Il se rendit compte qu'il était attaché, le voile de la peur passa sur son visage. Il jeta un regard noir à sa fille et c'est quand il sentit l'air sur sa peau qu'il comprit qu'on l'avait démuni de ses vêtements. La peur fut remplacée par la colère. Une immense colère.
Mr Lang - Maïwenn... Qu'est ce que tu inventes chérie ? Tu veux t'adonner à une nouvelle pratique sexuelle ? Avec un public en plus de ça ?
Sa voix était calme et froide. Quand il parlait ainsi c'était très mauvais signe. Pour le moment la jeune femme resta impassible face à son père, ne dit aucun mot. L'ignorance pouvait être une forme de torture quand on est dans la position de son père. Car bien rapidement l'imagination prend le relais sur la réalité et l'on peut s'imaginer de nombreuses choses...
Mr Lang - Qu'est ce que tu comptes faire ma puce ?
Un sourire mauvais se dessina sur les lèvres de la demoiselle.
Mr Lang - Et tu as amené Mathéo avec toi... Et ce jeune homme, qui est ce ? En tout cas tu as toujours su bien t'entourer concernant la gent masculine, ma belle.
Il parlait toujours calmement, cela agaça la brune.
Maïwenn - Mais je vais te tuer papa... Je vais te tuer en prenant tout mon temps...
Son ton à elle était glacial, emplit de haine. Et le rire qui retentit à la fin de sa phrase ne fit qu'amplifier ses émotions là.
Mr Lang - Tu veux me faire mourir de rire c'est ça ? La dernière fois, dans la cuisine tu aurais pu me tuer quand tu m'as mis ce couteau sous la gorge mais tu n'en as pas eu les couilles ! Comment le pourrais - tu aujourd'hui ?! Hein ?! Tu penses que parce que tu as des spectateurs, tu arriveras à sauter le pas ? Tu es bien trop faible et lâche pour ça ma fille...
Maïwenn ne répondit pas aux provocations de son père. Elle se tourna vers Ale', Mathéo restant silencieux dans son coin. Elle fit un sourire en coin au coach avant de prendre la parole.
Maïwenn - Ale', je t'en pris... Fais toi plaisir... Commence par ce que tu veux... Qu'il comprenne que tu n'es pas un simple spectateur...
Le sourire de la jeune femme faisait peur, jamais elle n'avait réagi ainsi, gardant parfaitement son calme. Elle qui était plutôt du genre impatiente en temps normal... Là elle était froide, elle avait retrouver ce calme qu'elle arborait habituellement quand son père lui faisait subir ses sévices. La partie émotions fortes était en mode off. Le coach avait suivit l'échange avec sérieux et silence, observant Mr Lang avec attention. Malgré sa position, il n'avait pas conscience de ce qui allait se passer, et intérieurement, cela faisait beaucoup rire Ale. Il répondit au sourire de la jeune femme par un bref hochement de tête et un sourire en coin qui n'avait rien de charmeur mais qui pouvait l'être aux yeux des autres. Mais la jeune femme le connaissait assez bien désormais pour reconnaître les sourires qu'il lui réservait quand ils se retrouvaient dans sa chambre... Ou ailleurs... Il sauta au bas de son tabouret d'un bon souple. Il était entièrement vêtu de noir, c'était moins salissant, et portait toujours ses gants seconde peau, qui s'arrêtaient juste avec ses poignets. Il ne les sentait même plus tellement il les avait porté...
Il s'approcha d'un pas lent vers ses affaires, effleurant du bout des doigts les différents instruments, comme s'il était indécis. Cependant, sur son visage, on ne pouvait y voir aucun doute. Seulement une froide détermination. Quand il prit la parole pour s'adresser à cet homme, sa cible du jour -il se refusait à dire de lui qu'il était une victime- c'était avec un sérieux et un tranchant que la jeune femme ne lui connaissait pas. Un professionnalisme sans faille, qui pouvait faire peur quand on y était pas préparé.
Ale - Pour votre information, je m'appelle Alejandro Cowie. Dans la vie je suis tueur à gage et à mes heures perdues, je suis coach d'élevage. Soyez bien sûr que si jamais la main de votre fille flanche, la mienne ne le fera pas.
Il voulait que les choses soient claires, pour eux tous. Sa main s'arrêta au dessus d'une bolas qu'il cacha aux yeux de Mr Lang avant de lentement faire le tour de lui pour se placer dans son dos.
Ale - Je suis étonné que votre fille vous qualifie encore de "papa" voir même de "père"... Je n'ai plus appelé le mien ainsi à partir du moment où je suis tombé dans les pommes à cause de ses coups la première fois... Et ce jusqu'à ce que je lui ôte la vie.
Sans autre forme de préavis, il fit prendre un peu de vitesse à la bolas avant de la laisser aller s'écraser sans douceur aucune sur les parties intimes de sa cible, grâce à la chaise qu'il avait préalablement percée à ce niveau là. Le père de Maïwenn laissa échapper un cri quand l'objet vint percuter son service trois pièces - objet qu'il n'avait pas encore identifié -. La douleur provoquée était à faire vomir, ce qu'il fit. Cette partie là était très sensible chez un homme et autant dire que ce prendre un truc aussi lourd qu'une boule de pétanque dans les valseuse ça avait de quoi vous faire remonter l'estomac dans la bouche !
Ale - Après ce que j'ai vu et entendu... Je pense que vous n'aurez plus besoin de ça à l'avenir...
Mr Lang sera les dents après avoir hurlé avant de cracher son venin.
Mr Lang - Vous me le paierez espèce de salopard ! Je ne mérite pas un tel châtiment ! N'est ce pas ma chérie ? Tu ne vas pas le laisser faire hein ? Et vous pourquoi vous me faites ça ?
Il parlait très fort, la douleur étant toujours présente, lui donnant par la même occasion des sueurs. Pour un homme c'était une douleur indescriptible tellement que cela fait mal. Durant tout ce temps, la californienne resta impassible. Puis pour répondre à son père, elle s'approche de lui, se plaça devant la chaise. Avec son pouce et son index elle releva le menton de son père pour qu'il la regarde bien dans les yeux avant qu'elle n'appuie son pied sur les parties de son géniteur. Elle appuya bien fort histoire qu'il n'oublie pas la douleur que cela faisait. Cet homme lui avait écarteler ses chairs intimes alors qu'elle n'était encore qu'une enfant, elle n'avait jamais oublié le mal de chien qu'elle avait ensuite, et ça, il lui a fait subir encore et encore.
Maïwenn - Je confirme ce que t'as dis Alejandro.. Tes couilles ne te serviront plus jamais à rien, tout comme cet appendice ridicule. Si je ne tenais pas tant à te voir souffrir, je te les couperai pour te les enfoncer dans la bouche pour que tu crèves en t'éttoufant avec tes boules pendant que tu pisses le sang.
Son ton était froid, méconnaissable. Certes, elle faisait pâle figure face à Ale', elle ne comptait pas le concurrencer mais elle savait être impassible quand il le fallait. Son père essayait d'étouffer ses cris en serrant les dents, mais la douleur ne désamplifiait pas à cause du pied de la jeune femme. Cette dernière s'éloigna pour se tourner vers le coach.
Maïwenn - Tu as trouvé quelque chose qui ressemblerait à un chalumeau, j'aimerai faire quelque chose.
Un sourire pervers aux lèvres, la demoiselle s'avança vers Ale'. Pas pervers lubrique, non pervers méchant. Mathéo restait simple spectateur, ne voulant pas prendre part à cette mascarade. Après avoir vu ce dont était capable le père de sa meilleure amie, il comprenait son désir de vengeance mais pas ce n'était pas autant qu'il comptait y participer.
Ale - Je t'en prie.
Il troqua sa bolas contre un chalumeau de cuisine -le mieux qu'il avait trouvé- et le lui confia, reprenant doucement sa place sur son tabouret, attentif aux gestes de la demoiselle... Elle s'empara de l'objet, l'alluma, avant de se diriger vers son père.
Mr Lang - Tu comptes faire quoi là Maïwenn ? Je te promets que si tu t'approches de moi avec ça tu vas le regretter... Amèrement.
La brune s'approche de lui, sûre d'elle. Elle mit le chalumeau assez près de sa peau sans pour autant le brûler pour l'instant, histoire qu'il sente bien la chaleur qui émanait du petit engin.
Maïwenn - Ce que je compte faire ? Te faire souffrir autant que ce que tu m'as fait depuis que je suis venue au monde !
Mr Lang - Mais je t'aime ma puce, j'ai toujours voulu te faire du bien...
- Spoiler:
- Il n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'elle appliqua la flamme contre la peau du torse de son géniteur. Il hurla. Elle recula un peu le chalumeau, histoire qu'il ne tombe pas dans les pommes.
Maïwenn - Je crois que ça serait encore mieux si on avait appliqué de l'alcool sur ta peau avant, ça brûlerait bien, ça pénètrerait encore mieux...
Le regard de la jeune femme était mauvais, et en réponse à ces mots son père tenta de lui cracher dessus. Elle l'évita avant d'appliquer de nouveau la flamme sur la peau de l'homme ligoté. Elle était partie du haut du torse et petit à petit elle descendait... Sous les hurlements de son père. Elle descendait toujours plus bas. Elle s'approchait dangereusement de ses bijoux de famille... Quelques poils sur son pubis commencèrent à roussir avant qu'il ne se mette à pleurer en suppliant sa fille.
Mr Lang - Arrête... S'il te plait arrête....
Il était au bord de l'évanouissement. Elle recula la flamme avant de lui répondre.
Maïwenn - Est ce que toi tu t'es arrêté quand je te supplier de le faire ?! Non certainement pas ! Tu continuais encore et encore... Regarde ce que tu as fait de moi maintenant ! Un monstre, une fille qui torture son père... Pourquoi moi je devrais arrêter alors que toi JAMAIS tu ne t'es arrêté !
Elle se détourna de son père, partit rejoindre Alejandro pour lui poser une nouvelle question.
Maïwenn - Qu'est ce qu'on peut lui faire ensuite ?
En réalité, elle ne posait pas cette question car elle était à court d'idée mais plutôt parce qu'elle en avait trop en même temps. Le coach prit une légère inspiration, regardant brièvement son père avant de poser les yeux sur Maïwenn.
Ale - Ceci.
Il se leva lentement et approcha de son sac pour en sortir une seringue. Il la tendit à la jeune femme, enlevant le capuchon protecteur de l'aiguille.
Ale - C'est de l'acide chlorhydrique. A petite dose, sinon il meurt. A nu sur la peau c'est aussi très efficace.
Surtout quand on savait que cet acide en particulier était capable de dissoudre un corps humain presque dans son entier... Cependant, sa "disparition de corps favorite" restait le dépeçage au sein d'une porcherie affamée... Diablement efficace bien que plus salissant...
La demoiselle lui sourit avant de saisir la seringue.
Maïwenn - Ok, j'ai compris. Merci.
Elle se retourna pour s'approcher de son père quand quelque chose clochait. Elle tourna la tête en direction de Mathéo, et elle le vit s'approcher d'eux, une arme à la main, pointée dans la direction de Mr Lang. Le jeune femme se stoppa la seringue toujours à la main.
Maïwenn - Qu'est ce que tu fous Math' ? C'est quoi ce bordel ?
Le jeune homme avait l'arme dans une main, prête à faire feu et dans l'autre son portable sur lequel il venait de composer un numéro. Il porta le téléphone à l'oreille, attendit un peu avant de parler dans le téléphone. Il s'était rapproché du père de Maïwenn et désormais ce dernier avait une arme posée sur la tempe.
Mathéo - Bonsoir. J'appelle pour signaler un meurtre à la villa de la famille Lang.
Maïwenn regardait la scène qui se déroulait sous ses yeux sans comprendre. Elle était figée, impossible pour elle de faire un pas. Puis, une détonation retentit. Plusieurs trucs chauds viennent lui atterrir dessus. En entendant le coup de feu elle avait instinctivement fermé les yeux. En les réouvrant elle vit son meilleur ami avec une arme à la main, la tête de son père explosé et du sang l'avait éclaboussé... Elle resta sidérée un bon moment avant de pouvoir ouvrir la bouche.
Maïwenn - Qu'est ce que tu viens de faire ?!
Ce fut en parlant qu'elle comprit que les larmes dévalaient ses joues, et qu'elle avait crié en parlant. Elle ne comprenait rien. Mathéo s'approcha d'elle et la prit dans ses bras. Elle se laissa faire n'y comprenant strictement rien. Puis le jeune homme approcha sa bouche de son oreille, pour que elle seule entende ce qu'il avait à lui dire.
Mathéo - Ecoute moi ma belle... Je ne voulais pas que tu risques ta vie pour cet homme... Pas après tout ce qu'il t'a fait...
Maïwenn - Mais...
Mathéo - Laisse moi continuer s'il te plaît... Tu ne pouvais pas risquer d'aller en prison.. Pas dans ton état Maïwenn...J'ai pris cette décision il y a un petit moment... Je pensais qu'en me montrant infecte avec toi, tu n'aurais pas de la peine face à ce geste.
Maïwenn - Je comprends rien Math'...
Mathéo - Je veux que tu puisses vivre tranquillement Maïwenn... Tu as assez souffert je pense... Et surtout... Je veux que tu puisses élever cet enfant... Chose que tu n'as pas pu faire avec le nôtre..
Maïwenn - Je ne comprends toujours pas...
Mathéo - T'es enceinte ma belle... Tu n'as pas eu tes règles ce mois - ci... Je le sais vu qu'on a couché ensemble tous les jours, et je pense que cela fait plus d'un mois et demi que tu portes cet enfant... Et ce n'est pas moi le père..
Maïwenn - C'est impossible... Tu te trompes...
Mathéo - J'en suis sûr Maïwenn. Prends soin de toi s'il te plait.
Il l'embrassa sur la bouche car c'était la dernière fois qu'il pourrait le faire. Leur baiser fut humide, car tous les deux pleuraient. Il s'écarta d'elle à contre coeur avant de parler à haute voix. La jeune femme restait immobile complètement sidérée.
Mathéo - Les flics vont pas tarder. Il y a une voiture qui vous attend derrière la villa, prenez le chemin à travers les bois. C'est une Alfa Roméo Giulietta. Les flics ne chercheront pas qui a fait tout ça à Mr Lang s'ils ont le meurtrier sur la scène du crime.
Le jeune homme se recula et cette fois ci il planta son regard dans celui d'Alejandro avant de s'adresser directement à lui pour la seconde fois de la journée.
Mathéo - Prends soin d'elle s'il te plait.
Il ne dit pas un mot de plus avant de leur tourner le dos, cachant sa tristesse. Maïwenn était incapable de bouger, perdue. Décidément c'était le mot qui revenait souvent chez elle en ce moment. Il fallait qu'elle réagisse qu'elle quitte les lieux, mais elle ne pouvait pas amorcer un pas. Elle en était incapable. Son meilleur ami venait de se sacrifier pour elle. Il venait de tuer son père, il allait finir en prison et peut être même dans le couloir de la mort. Elle ne réalisait pas tout ça. C'était juste horrible. Le coach s'était figé. Il avait comprit la scène bien avant qu'elle ne se déroule, rien que lorsque Mathéo s'était approché, il avait comprit ce qui allait se passé. Il n'avait rien dit. C'était leur histoire, pas la sienne. Mais un goût amer lui restait en bouche. Pas parce qu'il n'avait pas pu aller plus loin. Mais simplement parce qu'il lui avait enlevé ce qui, pour lui, revenait de droit à la jeune femme. Dès qu'il avait raccroché, le coach s'était laissé tombé de sa chaise et s'était dirigé vers son sac, remballant ses affaires aussi vite que possible. Il posa ensuite son sac sur son épaule et attendit qu'ils terminent, sagement. C'étaient leurs adieux après tout... Il avait répondu à Mathéo d'un bref signe de tête, le regard franc, sans aucune once d'animosité ou autre. Il comprenait son geste, malgré la légère colère qu'il avait ressenti au départ. Ses yeux se posèrent enfin sur la jeune femme, qui restait figé. En douceur, il lui attrapa le bras et l'entraîna hors de la pièce.
Ale - Maïwenn viens, on ne peut pas rester là.
S'ils restaient là, ils se feraient arrêter avec lui. Pour lui, ce n'était pas spécialement un problème : il avait largement de quoi acheter une immunité, malgré son métier... Ou grâce à son métier d'ailleurs. Malgré ce que l'on pouvait penser, les tueurs à gage ne courraient pas les rues... Mais elle... Elle ne pouvait rien, tout comme lui. Et dans cet état, malgré les circonstances atténuantes, la peine de mort était toujours en vigueur... D'autant plus qu'il avait une circonstance aggravante : l'acte de torture.
Il entraîna tant bien que mal la jeune femme à sa suite et prit le volant. Elle n'était pas en état de conduire, encore en état de choc... L'Alpha était maniable et rapide et il ne tarda pas à mettre de la distance entre la villa et eux. Il allait à l'aveugle, mais les chemins étaient assez large. Il tomba finalement sur une route en gravier, plus dure, plus fréquentée que les autres et fini par se stopper derrière un bosquet touffu. Il ne coupa pas le contact, mais se retourna pour attraper une serviette dans son sac et une bouteille d'eau. Il vida la moitié de la bouteille dans la serviette avant de la tendre à la jeune femme.
Ale - Maïwenn, essuie toi le visage... Tu as du sang partout. Il va falloir que tu te change aussi. Prends dans mes affaires, il y a deux changes dans mon sac.
Une certaine inquiétude teintait le fond de son regard, mais il y avait assez de fermeté dans sa voix pour, il l'espérait, qu'elle se reconnecte un peu et qu'elle l'écoute... Depuis le départ de la cave, la jeune femme était complètement ailleurs, incapable de prendre une décision. Alors quand il l'avait tiré pour partir, elle avait suivit sans broncher. Maintenant qu'il lui demandait de se nettoyer elle prit la serviette et s'exécuta, comme un automate. Elle se débarbouilla la figure mais sans vraiment prendre conscience de ces gestes. Ensuite, elle fouilla dans le sac du coach et piochant dans ses affaires. Elle aurait l'air ridicule dedans, certainement beaucoup trop grande pour elle, mais étant à des lieues de l'habitacle, elle se contorsionna dans la voiture pour se déshabiller puis enfiler les vêtements d'Alejandro. Elle se regarda dans le miroir du pare soleil et enleva les dernières traces de sang qui subsistaient. Sans un mot elle se renforçant dans son siège. Elle était incapable de parler. Si elle ouvrait la bouche elle risquait de partir en couille...
Le jeune homme la laissa faire avant de redémarrer doucement et chercher à rejoindre une route goudronnée. Ce qu'il ne tarda pas à faire. Il roula un peu à l'aveuglette, avant de trouver ce qu'il cherchait : uns station essence. Il fit le plein, même s'il n'avait pas dépensé grand chose, et acheta de quoi grignoter avant de reprendre le volant et rouler vers le nord. Il fallait qu'ils quittent l'état, par sécurité. Et s'ils pouvaient atteindre l'Oregon avant la fin de la nuit, se serait un plus. Il restait concentré sur la route, ne s'arrêtant que s'il devait faire le plein, laissant ses quelques vivres à disposition au cas où la jeune femme aurait faim mais il doutait qu'elle puisse avaler quoi que ce soit maintenant. Elle avait besoin de réfléchir, et de se remettre. Elle avait besoin de temps... Ce qu'il allait lui donner, durant les sept prochaines heures...
En arrivant à Medford, il bifurqua aux abords de la ville, pour s'enfoncer sur un chemin de terre et s'engager sur une propriété privée. Au bout du chemin, dans les bois, isolée et loin de tout, à l'abri des regards et des oreilles, une cabane de bois. D'apparence rustique, elle ne l'était pourtant pas. Malgré la nuit qui était tombée depuis un moment, le jeune homme se gara devant la porte et coupa enfin le contact, soupirant de soulagement d'être enfin arrivé. Il fini par poser les yeux sur Maïwenn, l'observant avec attention, pour l'instant en silence...
Durant tout le temps que dura le trajet, la jeune femme ne décrocha pas un mot, ne ferma pas un oeil, s'obstinant à regarder par la vitre le paysage. C'est quand le moteur s'éteignit et qu'elle sentit qu'on l'observait qu'elle bougea légèrement. Elle tourna la tête vers le coach mais elle ne dit rien. Elle n'avait rien avalé non plus. Pourtant son estomac se souleva et elle due sortir de la voiture pour vomir. En réalité, elle n'en eut pas le temps, elle eut tout juste le temps d'ouvrir la portière et de vomir dehors. Le contenu de son estomac de répandit sur le sol mais ça ne s'arrêta pas là... Elle passa de longues minutes à vomir tripes et boyaux avant que ça s'arrête. C'est à ce moment là que quelque chose céda en elle. Elle se mit à pleurer sans pouvoir s'arrêter... Les deux mains sur le visage comme pour se cacher elle laissa aller son chagrin. Trop de choses venaient de lui tomber dessus en même temps...
Le coach la laissa faire en serrant les dents, retenant un soupir. Il resta longuement assi sur son siège avant de finalement se lever et prendre ses affaires, se dirigeant doucement vers la cabane pour l'ouvrir. C'était l'une des nombreuses planques dont il pouvait profiter. Pierce avait prit soin d'en mettre au moins une dans chaque état... Et toujours à proximité d'un petit aéroport. Il ouvrit la porte d'entrée et posa son sac avant de désactiver l'alarme et mettre en route l'électricité, souvent coupée quand personne ne prenait possession des lieux. Il passa rapidement dans la salle de bain pour prendre une serviette propre, avant de retourner à la voiture et rejoindre la jeune femme. En douceur, il lui laissa la serviette et l'entraîna à l'intérieur, refermant la voiture et la porte derrière eux. Il essayait de la rassurer, parlant d'une voix calme et douce, lui expliquant où ils étaient et qu'ils allaient passer le reste de la nuit là, si ce n'est même quelques jours. Il l'installa dans une chambre, la recouvrant d'une chaude couette, s'installant dans un fauteuil en face d'elle, somnolant... Il essayait de ne pas penser à cette journée. De faire le vide, pour pouvoir mieux rebondir. Mais il était trop fatigué pour organiser la suite des opérations maintenant...
La demoiselle s'était laissée faire, incapable d'émettre la moindre résistance. Le seul mot qui franchit ses lèvres fut "Reste" au moment où il lui remonta la couette sur le corps. Être seule n'était pas possible pour elle, pas pour le moment. Même s'ils ne se parlaient pas c'était mieux ainsi. La californienne finit par s'endormir en pleurant. La journée avait été éreintante. Son sommeil fut sacrément agité et court. Quand elle se réveilla le soleil commençait à pointer le bout de son nez. Elle avait dû dormir deux paires d'heures, tout au plus. Voyant que le sommeil l'avait déserté, elle sortit du lit, gardant la couette autour d'elle. Il fallait qu'elle mange, elle avait faim. Elle se dirigea un peu au hasard avant de trouver la pièce principale et tomba sur le sac d'Alejandro. Elle fouillant à l'intérieur espérant trouver la nourriture qu'il avait acheté au début de leur voyage en voiture. Une fois qu'elle trouva ce qu'il fallait, elle s'installa sur le canapé, emmitouflée dans sa couette et dévora le sandwich.. Elle resta là un bon moment avant de décider d'aller se passer un coup d'eau. Il fallait qu'elle se lave pour chasser toute cette journée. Elle se sentait extrêment sale. Elle prit son temps, savourant l'eau chaude qui coulait sur son corps, déliant ainsi chaque muscle.
Quand le jeune homme émergea, sa première réaction eu de louper un battement. Quand ses yeux se posèrent sur le lit, la jeune femme avait disparue, ainsi que la couette. Il se leva d'un bond mais fut rassuré en entendant l'eau de la douche. Il laissa échapper un soupir entre ses dents avant de gagner la cuisine, afin de voir ce qu'elle contenait. Pas grand chose. Uniquement des vivres en conserve ou de très longue conservation. Il faudrait qu'il aille faire quelques courses, tout dépendrait du temps qu'ils passeraient ici... En attendant, il y avait une chose qu'il pouvait faire : du café. Et il en avait grandement besoin. En attendant son tour dans la salle de bain, il s'appuya contre le comptoir de la cuisine et croisa les bras sur son torse, regardant le café couler goutte à goutte avec une certaine lassitude. Il n'avait pas très bien dormi. Mais il n'était pas aussi cassé que ce qu'il avait imaginé... En entendant l'eau se couper dans la salle de bain, il enleva son sweat et se dirigea vers son sac, pour y prendre un change complet. Il déposa le tout sur une petite console et attendit la jeune femme, avec patience...
La douche fit énormément de bien à Maïwenn. Elle avait peut être abusée sur le temps qu'elle y avait passé, mais cela lui avait remis un peu les idées en place. Alors certes, cela n'avait pas guéri son chagrin, ni enlever sa tristesse telle que l'eau l'avait en revanche fait avec la crasse qui était sur son corps. Elle enroula une grande serviette autour de son corps avant de faire de même avec ses cheveux. Elle s'observa quelques instants dans la glace et vit qu'elle avait vraiment une sale tête. Elle ramassa le tee shirt qu'elle avait emprunté à Ale pour l'enfiler. Elle laissa choir la serviette sur le sol, la ramassa avec les autres affaires pour les mettre ailleurs que par terre. Par contre elle prit soin de prendre son string à part pour aller le laver. Elle le frotta avec un peu de savon avant de le suspendre à un crochet pour le faire sécher. Le tee - shirt du coach lui arrivant à mi - cuisse, on ne voyait pas qu'elle ne portait pas de sous vêtements. Elle sortit de la salle de bain et tomba très rapidement sur le jeune homme...
Maïwenn - Salut... Désolée si je t'ai fait attendre pour la douche....
Elle fit une petite moue contrite mais resta sur place, attendant sa réponse. Elle ne savait plus vraiment comment se comporter. Le coach sourit doucement à ses paroles et s'approcha d'elle avec calme. Il passa doucement les mains sur ses bras, dans un geste tendre, avant de déposer un léger baiser sur son front, se détachant d'elle aussi vite qu'il était venu.
Ale - Ce n'est rien. Il y a du café frais. Si tu veux l'aromatiser un peu, il n'y a que des boites de lait concentré sucré dans un placard et des biscuits. C'est frugal comme petit déjeuner mais je n'ai rien d'autre pour l'instant... Ne m'attends pas si tu as faim. Je vais prendre une douche...
Maïwenn - Merci c'est gentil...
Il lui sourit à nouveau avant d'entrer dans la salle de bain et ouvrir l'eau. Il laissa la porte ouverte, chose qu'il faisait sans arrêt, même au Haras, et déposa sans ménagement ses affaires sur le lavabo. Il ne tarda pas à enlever ce qui lui restait de vêtement et se glisser sous l'eau chaude, ne pouvant retenir un long soupir de soulagement au contact du jet d'eau chaude. Après une nuit sur un fauteuil, et la journée de la veille, il ne lui fallait rien de plus qu'une bonne douche et qu'un café brûlant...
Elle l'avait observé aller jusque sous la douche, la porte ouverte lui donnant une excellente vue. Elle hésita quelques instants à aller le rejoindre mais elle se ravisa. Il avait certainement besoin lui aussi de profiter de cette douche. Elle s'installa dans la cuisine mais ne mangea rien de plus, ni ne but quoi que ce soit. Ayant mangé des bricoles avant, elle n'avait presque plus faim. Elle pouvait bien attendre qu'il termine sa douche pour partager le petit - déjeuner.
La jeune homme cependant ne tarda pas sous l'eau chaude. Il fini par couper l'eau et sortir de la douche, pour se sécher et s'habiller. Il rejoignit Maïwenn et servit une première tasse de café, se tournant vers elle avec un regard interrogateur.
Ale - Tu en veux ?
Maïwenn - Oui je veux bien s'il te plait.
Après ce qu'elle venait de vivre ce n'était pas une tasse de café qui allait lui faire du mal. Peut importait son état. Une fois la tasse devant elle, elle but une gorgée avant de la reposer sur le comptoir. Elle ne savait pas trop quoi dire, ni comment se comporter pour le moment. En repensant à la veille, elle ne regrettait absolument pas le comportement qu'elle avait eu avec son père. Ce qui l'avait le plus chamboulé c'était la fin, la façon dont ça s'était terminée. Son meilleur ami lui avait enlevé la possibilité de mettre un terme à la vie de son père, mais il s'était sacrifié pour pas qu'elle aille en prison. D'un côté elle lui en voulait énormément d'avoir agit comme ça et d'un autre, elle ne pouvait pas éprouver ce type de sentiment étant donné qu'il s'était sacrifié pour elle, pour eux.
Maïwenn - Je suis désolée que ça ait mal tourné...
Elle n'avait pas besoin d'en dire plus, il comprendrait de quoi elle parlait. Elle était sincère. Sa voix ne trahissait aucune émotion, pour le moment elle arrivait à rester maîtresse d'elle même. Elle but une nouvelle gorgée de café. Il s'était installé à côté d'elle après avoir servi les cafés et ramené des biscuits. La fatigue qu'il ressentait était un peu passé grâce à la douche qu'il avait prise et il sentait que ce café là lui ferait le plus grand bien. A la phrase de la jeune femme, il sourit légèrement et baissa les yeux sur son café brièvement avant de prendre un biscuit.
Ale - Ce n'est rien. Ca n'a pas si mal tourné. Au final, le but a été atteint. On a seulement dû prendre un chemin différent que celui qui était prévu.
Il laissa un léger silence les envelopper, le temps de mordre dans son gâteau sec avant de reprendre doucement.
Ale - Il va falloir qu'on regagne le Haras. Les autorités californiennes vont chercher à te contacter pour t'apprendre le décès de ton père. Est-ce que tu avais gardé tes papiers et ton téléphone sur toi ? C'est à peu de chose près tout ce dont tu as besoin pour l'instant...
Et si elle n'avait rien... Il trouverait une solution. La demoiselle resta silencieuse, elle l'avait écouté mais n'avait rien à répondre. Sinon il faudrait qu'elle lui explique pourquoi Mathéo avait agit comme ça, et pour le moment elle n'en avait pas envie. Elle descendit du tabouret pour aller chercher son manteau, regarder si elle y avait bien tout ce qu'elle demandé. Elle ramena le vêtement et vida les poches sur le comptoir. Elle fini par en sortir son portable suivi de ses papiers.
Maïwenn - Je crois que ça répond à ta question...
Ale - En effet..
Elle lui fit un maigre sourire en haussa les épaules. Son portable entre les mains, elle le déverouilla pour regarder si quelqu'un avait essayé de la contacter. Elle avait un appel en absence avec un message sur la boîte vocale. Elle leva les yeux vers le jeune homme. Il fallait qu'elle s'assoit pour l'instant. Ses jambes n'allaient pas la soutenir très longtemps... Le malaise l'envahissait doucement mais sûrement....
Maïwenn - Je ne suis pas prête à entendre ce qu'ils vont me dire... Je n'en suis pas capable pour le moment...
C'était trop frais dans sa tête... Elle plongea son regard dans sa tasse de café, réfléchissant sans vraiment le faire. Elle finit par quitter sa tasse du regard pour plonger dans les yeux du coach.
Maïwenn - Je ne regrette pas qu'il soit mort. Je ne regrette pas non plus de l'avoir torturé... Par contre je n'arrive pas à me dire que Mathéo ait fait ça... Qu'il va être emprisonné et peut être condamné à la peine de mort... Je ne tiendrai pas le coup au téléphone...
Sa voix était devenue plus rauque sous le coup de l'émotion, mais elle se faisait violence pour ne pas éclater en larmes, elle s'était assez donnée en spectacle ces derniers temps !
Ale - Ce n'est pas grave. Tu pourras voir ça plus tard. Quand on sera rentrés, quand tu seras un peu remise du choc...
Maïwenn - Ok...
Il laissa échapper un léger soupir avant de prendre une gorgée de son café et reprendre d'un ton calme. Les épaules s'affaissèrent de la demoiselle comme s'il venait de lui enlever un énorme poids...
Ale - Je vais m'occupper de prendre des billets pour le retour au Haras. Il y a un petit aéroport près d'ici. On devra faire une ou deux escales mais d'ici demain on pourrait être au Haras. Tu veux rester un peu ici avant de repartir ? Ou tu préfères être au plus vite dans l'Académie ?
L'un comme l'autre lui allait, il n'avait pas forcément de préférence. Il ferait comme elle le souhaitait, s'adaptant au possible... Elle réfléchit un peu avant de lui répondre. Elle but une nouvelle gorgée de café, songeant qu'il valait mieux qu'elle rentre le plus tôt possible pour savoir si Mathéo avait vu juste ou s'il s'était complètement planté. Même si pour elle ce n'était pas possible... Ni envisageable d'ailleurs.
Maïwenn - Je veux quitter ce pays...
Ale - Ok. Je m'occupe de ça.
Elle voulait tout laisser derrière elle, loin d'elle. La jeune femme n'avait pas envie de rester encore longtemps ici...
Maïwenn - En plus je n'ai pas d'autres vêtements pour tenir plusieurs jours...
Elle sourit légèrement en terminant sa phrase, essayant d'apporter un peu de légèreté à la situation. Pour le moment elle se trimbalait avec en tout et pour tout seulement un tee shirt sur le dos. Elle porte une nouvelle fois la tasse de café à ses lèvres avant de manger plusieurs gâteaux. Le jeune homme sourit à sa phrase avant de répondre en douceur.
Ale - En allant chercher nos billets d'avion je te prendrai des fringues à Medford. Je vais devoir te laisser seule quelques heures par contre. Ca ne t'embête pas ? Ou tu préfère venir avec moi ?
Il préférait malgré tout qu'elle reste. Pas de témoins serait le mieux... Si quelqu'un, par mégarde, la reconnaissait et la signalait, elle pourrait être poursuivie, malgré l'action de Mathéo. Il se passerait quelques jours avant que sa complicité ne soit totalement écarté par les autorités...
Elle réfléchit quelques instants... Arriverait - elle à rester seule après tout ce qui s'était passé ? Elle n'en avait pas envie, mais certainement que cela serait mieux... Elle pourra prendre du recul face à tout ça...
Maïwenn - Je me demande bien ce que tu pourrais me ramener comme vêtements si tu y vas tout seul... Ma curiosité, ainsi que mon côté joueur, veut te laisser y aller en solo pour voir ce que tu trouves ! Puis, même si j'avoue que je n'ai pas très envie d'être, c'est préférable... Ma mère risque de m'appeler...
Elle souriait au début de ses propos mais à la fin elle s'était un peu fermée. Elle savait qu'elle n'y couperait pas à ce coup de fil. Sinon cela paraîtrait trop louche... Le jeune homme hocha gravement de la tête, baissant le nez vers sa tasse de café pour en siroter une gorgée. Décidant de ne pas se laisser abattre elle choisit de reprendre un sujet qui l'intéressait un peu plus : Alejandro en train de lui choisir des habits.
Maïwenn - Tu as peut être besoin de mes mensurations ?
Elle lui sourit largement avant de boire une généreuse gorgée de café et de remanger quelques gâteaux qui traînaient encore sur le comptoir.
Ale - Oh tu sais... Je pense que je prendrais ce que je trouverais... Il n'y a pas beaucoup de choix ici... Et concernant tes mensurations, j'ai ma petite idée mais je veux bien confirmation.
Il sourit largement, avec un peu plus de légèreté que ce qu'il avait pu faire jusque là.
Maïwenn - Peut être qu'il n'y a pas grand chose mais je ne veux pas me retrouver vêtue comme un sac de patate avec des vêtements dix fois trop grands !
Elle souriait toujours, avant de poursuivre.
Maïwenn - Un trente six en bas et un trente huit en haut, j'ai les seins trop gros pour rentrer dans du trente six aussi !
Son naturel était en train de revenir, ça lui faisait un peu de bien ! De se sentir un peu plus légère même si ce n'était seulement pour quelques minutes, elle en avait besoin.
Maïwenn - Tu pourrais me prendre un string aussi ? Ne me prends pas un truc de grand mère par contre ! Je préfère ne rien porter que de porter des sous vêtements de vieille.
Pour conclure sa phrase elle finit sa tasse de café avant de sourire au jeune homme. Le jeune homme avait hocher de la tête à ses paroles, notant bien les tailles qu'elle lui avait donné. A sa dernière demande il sourit.
Ale - Une préférence de couleur et de matière ? Tu ne veux que le bas, pas le haut avec ?
Quitte à prendre quelque chose, autant prendre un ensemble... Il sourit doucement, un peu malicieusement, avant de terminer son café à son tour.
Maïwenn - Je te le laisse le loisir de prendre quelque chose que tu aimerais me voir porter avant que tu ne me l'enlève....
Elle lui fit un clin d'oeil avant de poursuivre.
Maïwenn - Les soutifs c'est cher et c'est compliqué de choisir car parfois le bonnet que je fais ne correspond pas à cause de la forme ou autre ! Enfin bref le choix d'un soutif c'est compliqué... A moins que l'idée que je n'en porte pas te dérange, ne t'en fais pas pour ça ! Puis au pire j'ai celui que je portais avant...
Ale - Très bien ! C'est noté. répondit-il en souriant.
Même si pour le moment elle n'avait pas très envie de remettre les habits qu'elle avait lors de la séance torture avec son père, elle pourrait éventuellement faire une impasse sur le soutif. Ce sujet de conversation un peu frivole lui fit du bien, fit perdre un peu de gravité à la situation, chose qui ne pouvait pas lui faire de mal pour le moment... La réalité la rattraperait bien assez tôt.
Maïwenn - Tu vas en ville maintenant ?
Ale - Oui. Je ne pense pas en avoir pour plus d'une heure ou deux grand maximum.
Maïwenn - Ok !
Il sourit doucement à la jeune femme, se levant pour laver directement sa tasse et la mettre à sécher. Il rejoignit ensuite doucement la jeune femme, passant doucement ses mains sur ses bras, affectueusement. Elle le laissa faire, cette chaleur lui faisant du bien, la réconfortant un peu. Elle se sentait soutenue dans ce qu'elle était en train de traverser...
Ale - Ca va aller ? Promis je reviens vite... J'aurais juste besoin de ton passeport par contre.
De nouveau il sourit, bien qu'avec une lueur légèrement inquiète dans le regard. Elle se leva pour se trouver face à lui et lui répondre les yeux dans les yeux.
Maïwenn - ça va aller. Ne t'en fais pas... Je peux gérer ça...
Ale - Ok...
Elle avait parlé posément, essayant d'être crédible et convaincante. Même si c'était vrai qu'elle était peut être pas au mieux de sa forme psychologiquement parlant, elle y croyait au fait qu'elle gérerait. Il y aurait des moments de faiblesse mais elle continuerait d'avancer sans se laisser abattre.
Maïwenn - Tiens mon passeport.
Ale - Merci !
Elle avait tendu le bras derrière elle pour s'en emparer et le donna au coach.
Maïwenn - Tu devrais y aller avant que je ne décide d'utiliser le temps autrement qu'à t'attendre...
Elle lui fit un petit sourire avant de le détailler de la tête aux pieds lui faisant comprendre clairement le sous entendu. Le jeune homme se contenta de sourire avant de prendre les clés de la voitures, ses propres papiers et s'éclipser...
Il ne mit pas longtemps à atteindre l'aéroport de Medford. Il n'y avait qu'une personne devant lui au guichet. Il s'adressa à l'agence de voyage pour définir le vol le plus rapide en direction de Prague. Ils auraient deux escales d'une heure chacune, ce qui restait relativement correct pour le trajet qu'ils avaient à faire. Et surtout, ils pourraient partir le soir même. La note était un peu salée mais il s'en acquitta sans broncher, reprenant vite la route pour le centre ville. Cette fois il tourna un peu avant de trouver ce qu'il cherchait, soit un change complet pour la jeune femme. Il doutait un peu de ce qu'il avait trouvé mais il n'avait rien eu de mieux... Medford était une petite ville proprette et sans grandes prétentions... Alors trouver des enseignes récentes était un peu compliqué...
Une heure et demi après son départ cependant, il rentra au cabanon, les bras chargés de sacs. Il avait également ramené de quoi déjeuner... Il déposa le tout sur la table bar et laissa la jeune femme découvrir le tout ! Il avait déniché un jean, d'une coupe assez droite, presque slim. Un pull fin noir, très classique avec des débardeurs de différentes couleur, le tout assez près du corps, et un string en dentelle ouvragé, rouge sombre. Il regarda ensuite la jeune femme avec curiosité...
Ale - Voilà... Rien de mieux.
Elle avait détaillée chaque vêtement et appréciait les choix qu'il avait fait, notamment concernant le string. Elle lui sourit avant de répondre.
Maïwenn - T'inquiètes ça fera l'affaire ! Surtout ça !
Dit - elle en montrant le string. Elle en arracha l'étiquette avant de l'enfiler rapidement. Le jeune homme ne put s'empêcher un sourire.
Maïwenn - C'est un peu mieux avec des sous vêtements que cul nu quand même !
Ale - C'est sûr ! Bien que sans, parfois c'est utile... dit-il avec un sourire malicieux aux lèvres.
Elle lui sourit en terminant sa phrase. En réalité elle avait besoin de décompresser car durant son absence sa mère l'avait appelé, la demoiselle ne pouvait pas ignorer ses appels. Finalement elle n'eut pas besoin de se justifier, sa mère étant complètement anéanti par le meurtre de Mr Lang. Ce qui avait fait le plus de peine à Maïwenn c'était la façon dont sa mère avait traité son meilleur ami. Durant la conversation téléphonique elle avait retenue ses larmes mais par contre après elle s'était laissé aller. Il n'y avait personne pour la voir pleurer, c'était plus facile de se laisser aller ainsi.
Maïwenn - Tu me diras combien je te dois pour tout ça. Merci en tout cas. On part quand ?
Elle était installée en face de lui et son regard fixait le jeune homme ne perdant ainsi aucune de ses réactions. Il avait fini par soupirer, soulagé que ses trouvailles soient satisfaisantes à ses yeux avant de se laisser tomber dans le canapé du salon. Il était tout de même encore un peu groggy et fatigué. Elle le suivit du regard avant de se lever et de faire de même, s'installant à ses côtés.
Ale - Tu n'auras qu'à m'offrir un coup à boire et on sera quitte... -il sourit- On part ce soir, un vol de nuit. Décollage à vingt et une heure. On a une escale à New York et une seconde à Londres. On sera au Haras demain soir à peu de choses prêt.
Maïwen - Seulement un coup à boire ? ça ne vaut pas tout ça... Il en faudrait un sacré nombre quand même ! Ok ça me va pour le vol, t'inquiètes pas.
Il rit légèrement à ses paroles, sans pour autant y répondre... En tout cas, c'était sans compter le décalage horaire... Mais il n'était pas en état d'essayer de le calculer pour le moment. Elle lui sourit avant de s'affaisser complètement dans le canapé. C'était fou le bien que cela faisait de relâcher la pression.
Ale - J'ai pris de quoi grignoter pour le déjeuner aussi... Et en attendant j'ai peur qu'on doive passer le reste de la journée ici... Je ne sais pas ce qu'il y a pour s'occuper, je ne suis plus venu depuis des années dans cette maison...
Medford était un refuge assez reculé, il devait bien l'avouer et il avait toujours eu peu de contrats dans l'Oregon... La Californie c'était autre chose mais ici... La jeune femme prit quelques secondes avant de répondre, un sourire en coin, les yeux pétillants de malice.
Maïwenn - Merci pour la bouffe pour le déjeuner car je vais pas tarder à avoir la dalle...
Oui, elle avait certes mangé pas mal de gâteaux au petit déjeuner mais elle sentait déjà la faim revenir. On ne peut pas dire que la veille elle ait beaucoup mangé donc bon. Puis, elle reprit la parole pour répondre à la seconde partie.
Maïwenn - Tu penses qu'on ne trouvera pas pour s'occuper tous les deux le reste de la journée ?
Elle s'approcha de lui, le même sourire toujours collé aux lèvres. Elle lui posa la main sur la cuisse, prit le lobe de son oreille entre ses dents avant de le mordiller un peu. Puis, elle embrassa sa joue avant de caler son dos contre le dossier du canapé. Il s'était laissé faire en fermant les yeux, sans réprimer la vague de frissons qui lui remonta l'échine. Ils trouveraient de quoi s'occuper. Il n'en doutait plus.
Maïwenn - En tout cas merci pour tout...
Ses remerciements étaient sincères, elle le pensait vraiment. S'il n'avait pas été là, elle n'aurait pas eu la même possibilité d'avenir. Grâce à lui elle allait pouvoir rester libre, continuer de vivre normalement, sans être en prison. Certes il y a une ombre qui venait noircir le tableau, le sacrifice de son meilleur ami et la raison pour laquelle il l'avait fait, mais ça... C'était autre chose qu'elle allait devoir éclaircir dès qu'ils vont retourner au haras. Il tourna la tête vers elle, un fin sourire sur les lèvres.
Ale - Ne me remercie pas...
Il fini par soupirer et recaler sa tête sur le dossier du canapé, fermant les yeux, soufflant entre ses lèvres.
Ale - C'est mon job...
Il n'avait pas à être remercié pour avoir fait ce qu'on lui demandait... Surtout avec une issue aussi chaotique. Après tout, il avait fait une promesse à demi mot qu'il ne pourrait jamais tenir désomais. Elle n'avait pas pressé la détente... Mais cela, c'était une autre histoire...
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