Teardrop
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Aparté 03 | Révélation sur l'oreiller - Ven 14 Jan 2022 - 16:17
C'était la nuit, la californienne était allongée sur un lit, nue, contre un corps encore chaud de leurs ébats. Un homme qu'elle avait vu plusieurs fois depuis leur première rencontre. Elle s'était blottie dans les bras d'Alejandro, profitant de sa présence encore un peu. Normalement elle ne restait pas toute la nuit, ils s'envoyaient en l'air puis elle quittait le lit après avoir parlé un peu ensemble. Elle savait que s'ils restaient dans le même lit, ils ne dormiraient pas de la nuit, l'un étant aussi insatiable que l'autre ! Mais aujourd'hui, la fatigue s'installa très rapidement et Morphée l'embarqua dans ses bras. Après tout ce n'était pas désagréable de s'endormir contre le corps du jeune homme...
Son père était assis sur une chaise, les bras attachés dans le dos, les chevilles ligotées aux pieds de la chaise, un bâillon entre les lèvres. Le moment tant voulu venait d'arriver ! Enfin elle allait tuer son bourreau, celui qui l'avait détruite même si elle montrait très rarement ses faiblesses. Mais avant de lui loger une balle entre les deux yeux elle voulait le faire souffrir comme elle avait souffert durant des années sous ses sévices... Le regard de la brune était noir, sa volonté sans faille.
Maïwenn - Tu as aimé me caresser alors que je n'étais qu'une enfant ! Tu as pris ton pied hein ?! Maintenant tu vas le payer de ta vie ! Je te hais ! Putain qu'est ce que je te déteste pour ce que tu es, pour ce que tu m'as fais ! T'es qu'un monstre !!
Elle finit sa phrase en criant, tellement la colère bouillonnait en elle. Toutes ces années à subir les attouchements de son géniteur, toutes ces années à se taire, à tout dissimuler aux gens qu'elle aimait le plus. Il était même parvenue à tuer une de ses personnes. Il avait fait assassiner Lyana, la femme de sa vie très certainement. Aucune personne n'avait le droit d'être proche de sa fille sans qu'il y ait des représailles. Lyana l'avait payé de sa vie. Mathéo s'était vu refuser le droit d'être père. Non il ne pouvait décemment pas continuer à vivre sa vie tranquillement.
Une de ses mains vint se poser sur la gorge de son père et serra un peu.
Maïwenn - Je vais te tuer Papa ! Je vais te tuer pour ce que tu m'as fait ! Tes attouchements, mes viols depuis l'âge de sept ans, nuit après nuit, jour après jour, année après année ! Jamais tu n'as cessé de prendre du plaisir avec mon corps. Maintenant tu vas comprendre ce que ça fait de se sentir priver d'oxygène, de vivre normalement.
A la fin de sa tirade ses deux mains étaient autour du cou de son père et le serrait avec une force certaine. Son visage devint rouge, la panique envahissait son visage... Elle allait le tuer, ça c'était certain...
La jeune femme était à califourchon sur le corps d'Alejandro, ses mains autour de son cou et serrant de plus en plus fort. Elle lui parlait, criait même.
Maïwenn - Je vais te tuer Papa ! Je vais te tuer pour ce que tu m'as fait ! Tes attouchements, mes viols depuis l'âge de sept ans, nuit après nuit, jour après jour, année après année ! Jamais tu n'as cessé de prendre du plaisir avec mon corps. Maintenant tu vas comprendre ce que ça fait de se sentir priver d'oxygène, de vivre normalement.
Le réveil au beau milieu de la nuit avait été rude pour le jeune homme. Tout s'était passé très vite et il lui avait fallu quelques secondes avant de comprendre ce qui était en train de se passer. Et il n'avait plus que quelques secondes devant lui pour réagir avant d'étouffer. Elle avait plus de poigne que ce qu'il pensait finalement ! Sans vraiment regarder où ils allaient tomber, il rua sous elle et bascula sur le côté, l'emportant avec lui dans sa chute. Tomber du lit devrait la réveiller en sursaut. Elle serait sans doute encore plus paniquée qu'elle ne l'était mais sans avoir le loisir de parler, le jeune homme n'avait guère d'autres choix. Une fois libéré de son étreinte meurtrière et toussant, il attrapa la jeune femme par les bras. La chute eut l'effet escompté par le jeune homme. La demoiselle sortie de son sommeil profond, complètement perdue et paniquée par ce réveil plus que brutal. L'étau de la panique commença à se resserrer autour de sa gorge, certains diront que c'est le karma, et l'air commençait à lui manquer. Puis, les images lui revinrent en tête, petit à petit... Elle jeta un regard horrifié à Ale'... Qu'avait - elle fait ?
Ale - Maïwenn !! Hey ! Doucement... Ca va... Tout va bien...
Il avait la voix enrouée mais il se voulait rassurant et son regard était teinté d'une inquiétude sincère. Ce n'était pas la première fois qu'on essayait de le tuer mais c'était bien la première fois que quelqu'un essayait de le faire dans son sommeil... En tout cas, les propos de la jeune femme soulevaient bien des questions dans son crâne...
La jeune femme était incapable de lui répondre, aucun son ne put sortir de sa bouche. Elle venait de faire du mal à une personne qui n'avait rien à voir dans cette histoire. Terrorisée par ce qu'elle était capable de faire, elle s'assit et recula rapidement dans un coin de la pièce, mettant ainsi le plus de distance possible en elle et lui. Elle était dangereuse... Elle se dégoûtait, se faisait peur... Retrouvant enfin sa voix, elle parla.
Maïwenn - Je.. Viens d'essayer de te tuer là ? -puis elle murmura plus bas- Putain... bordel... Mais qu'est ce que j'ai fais...
Puis, ce sont les larmes qui se mirent à couler sur son visage. Non elle n'était pas une pleurnicheuse mais là, ses émotions étaient complètement hors de contrôle... Elle n'avait jamais voulu faire de mal à une personne qui ne l'avait pas mérité. Jamais. Et là, elle... avait essayé de l'étrangler ? Elle se dégoûtait. Était - elle alors un monstre, comme son père ? Le jeune homme sourit avant de se pincer les lèvres en la voyant faire. Il lui laissa un peu d'espace, enfilant un pantalon de jogging qui trainait et s'approcha doucement d'elle. Il resta cependant à un bon mètre. Non pas par peur, mais par respect. Elle était complètement paniquée. Et dans ces moments là, l'homme se comportait un peu à l'image de l'animal... Acculé, il était inutile d'essayer de l'enfermer encore plus... Il s'accroupit pour être à sa hauteur et parla d'une voix douce, cherchant son regard, rendant le sien rassurant.
Ale - Hey... Ca va. T'es pas la première qui essait de me tuer et tu seras pas la dernière... C'est pas grave.
Il lui sourit, gentiment et tendit une main vers elle.
Ale - Viens par là... T'as fait un cauchemar. Ca arrive...
Ca lui était d'ailleurs déjà arrivé... Mais avec une arme à feu à porté de main, les dégâts pouvaient être infiniment plus dramatique qu'une tentative d'étranglement... Mais ce n'était peut-être pas le moment de révéler à la jeune femme sa vraie nature...
Elle l'avait écouté, n'arrivant pas à répondre tout de suite son cerveau marchant à la vitesse rapide. Tout tournait dans sa tête... Elle finit par saisir la main tendue, tremblante comme une feuille, toujours un peu déboussolée. Elle se sentait vulnérable en ce moment précis en plus d'avoir peur. Le réveil avait été brutal, et la brune avait du mal à se calmer. Et qu'avait - elle fait, dit ? Elle était presque sûre qu'elle avait parlé durant ce cauchemar... Mais l'avait - elle entendue ? Ou ses propos étaient seulement restés dans sa tête ?
Maïwenn - Je peux avoir quelque chose pour me couvrir s'il te plaît ?
Ale - Bien sûr.
Pas d'un naturel pudique en temps normal, mais là elle se sentait complètement à nue. Elle avait un caractère normalement assez explosif dans tout ce qui du domaine de la colère, de la haine, mais elle ne donnait que très rarement dans la peur ou les pleurs. Là, elle était en train de se dévoiler, un peu contre son gré et elle avait besoin de quelque chose pour la protéger du regard du coach. Il se releva doucement après lui avoir brièvement serré la main et attrapa un nouveau jogging et un t-shirt, qu'il lui apporta. Au passage, il alluma sa lampe de chevet. Il laissa la jeune femme s'habiller, allant chercher deux petites bouteilles d'eau dans un placard. Il lui en proposa une avant d'ouvrir la sienne et en boire quelques gorgées hésitantes. Sa gorge était douloureuse. Il aurait sans doute des bleus le lendemain... Elle s'était habillée rapidement, comme si cela était une protection contre tout, et saisit la bouteille d'eau. Elle le remercia du regard, l'ouvrit et bu une gorgée avant de revisser le bouchon. Elle s'assit sur le bord du lit, réfléchissant à tout ce qu'il venait de se passer.
Maïwenn - J'ai... voulu t'étrangler ? C'est ça ?
Ale - C'est ça... Mais j'ai connu pire. Ce n'est pas grand chose.
Elle voulait la confirmation implicite que ces gestes étaient liés à ceux de son cauchemar. Et si c'était le cas, elle avait peur d'avoir parlé dans son sommeil... Dit des choses qu'elle ne voulait faire entendre à personne... Mais elle voulait en avoir le coeur net, se dire qu'elle avait seulement vécu son cauchemar et non parlé.. En tout cas, elle avait eu de la chance que cela soit tombé sur lui. Un autre n'aurait peut-être pas prit le geste avec autant de légèreté... Bien entendu, elle entendit ce qu'il lui dit, qu'elle n'était pas le première à vouloir intenter à sa vie, mais pour le moment elle n'arrivait pas à réfléchir à autre chose que ce qu'elle aurait pu lui dévoiler involontairement.
Maïwenn - Est - ce que... Est ce que j'ai parlé ? Est ce que j'ai dis quelque chose quand je dormais ?
Il eu un regard un peu plus grave cette fois. Sur le coup, il n'avait pas vraiment eu le loisir d'analyser ses paroles mais maintenant qu'il y repensait... Il soupira légèrement et hocha de la tête.
Ale - Oui. Je ne pourrais pas te citer, j'avais... Un autre problème plus urgent mais... Tu t'adressais à ton père. Et... Je n'ai pas de mal à comprendre pourquoi tu veux tant sa mort.
Il avait dit cela d'un ton assez neutre, son regard se voulant toujours rassurant. Il ne la jugeait pas. Comment le pouvait-il ? Il était tueur à gage de formation... La mort, il la donnait avec plus d'habitude que n'importe qui... Il avait exécuté bien des contrats aux allures similaires à son histoire ou du moins, ce qu'il en avait conclu...
Maïwenn - Putain de merde ! C'est pas vrai ! Bordel !
Elle se leva rapidement du matelas et marcha dans la pièce. Le tranchant de ses poings s'abattit contre le mur, puis elle posa sa tête contre ce dernier et essaya de se calmer. Il savait... Ou du moins il avait compris ce qu'il lui était arrivée... A elle. La fille que beaucoup de personne qualifierait de "fille facile". A aucun moment elle n'avait voulu qu'il sache. Aucun. Il la laissa faire, restant assis sur le bord de son lit, sirotant doucement sa bouteille d'eau à petites gorgées. Il était inutile d'intervenir maintenant... Elle avait besoin de calme et d'espace et il les lui donnerait. Il savait être patient, de temps en temps. La demoiselle se tourna vers lui, appuyant son dos contre le mur.
Maïwenn - Qu'est ce que tu as compris ?
Ses mains passèrent nerveusement sur son visage, elle avait peur de sa réponse à lui, même si pour le moment il se montrait plutôt clément avec elle. Elle avait besoin de savoir tout ce qu'il avait bien pu comprendre quand elle avait parlé... Il l'observa un moment avant de répondre avec sérieux. Le moment n'était plus à la plaisanterie. Cela aurait même été déplacé de sa part.
Ale - Que ton père est une véritable ordure... Et que... Qu'il a abusé de toi des années durant. Je n'ai pas cherché à comprendre les détails mais tu as été plutôt explicite dans tes paroles... Pour ne pas dire carrément limpide.
Dur de passer outre dans ces cas là et de ne pas comprendre... Elle avait utilisé des termes assez clairs, qu'il ne pouvait pas ignorer. Il bu une dernière gorgée d'eau avant de reboucher sa bouteille et se lever, pour aller voir l'état de son cou dans un miroir en pied près de la porte. Il avait déjà quelques rougeurs... Nul doute que ça n'échapperait pas à l'équipe ça aussi tiens... Mais il trouverait bien une parade. Les autres n'avaient pas besoin de connaître l'origine de ces marques...
Maïwenn - Bordel ! Il arrive même à me pourrir la vie alors qu'il se trouve à des milliers de kilomètres de moi !! C'est pas possible ça ! Jamais il ne me laissera tranquille !
La jeune femme était au bord de l'hystérie. Son poing vint frapper le mur qui se trouvait derrière elle un peu plus tôt. La colère était en train de prendre possession de son corps... Puis, elle tapa une nouvelle fois, et encore une fois... Ses jointures commençaient déjà à saigner... La colère bouillonnant dans ses veines fit qu'elle devint provocatrice...
Maïwenn - Alors maintenant que tu sais mon petit secret, tu dois me trouver repoussante non ? Je me trompe ? De toute façon qui voudrait d'une fille qui a été violée encore et encore par son propre père ? Je ne suis qu'une coquille vide pour toi maintenant ?
Alors que Alejandro s'était montré prévenant avec elle alors qu'elle l'avait agressé physiquement, maintenant elle venait le provoquer. En ce moment précis elle était égoïste, ne songeant pas un seul instant qu'elle avait pu lui faire mal... Le jeune homme cessa de regarder son cou pour lui faire face, haussant un sourcil avec surprise.
Ale - Oui, tu te trompes en effet. Je ne pense pas que tu sois une coquille vide ou je ne sais quoi encore... Et ce n'est pas non plus une tare ou dénué de sens que tu veuilles sa mort après ce qu'il t'a fait. Il n'y a que les sains d'esprits qui s'attaquent à leurs bourreaux...
Plus pour lui, dans un murmure, il ajouta.
Ale - Il n'y a que les fous et les monstres qui veulent du mal aux innocents...
Elle écouta ce qu'il avait à lui répondre, bien que la colère résonnait à ses oreilles.
Maïwenn - Tu dis ça seulement pour ne pas m'énerver...
Ses mots étaient sortis avec beaucoup plus de calme que les précédents, mais elle n'arrivait pas à croire qu'une personne qui ne la connaissait pas depuis très longtemps puisse la comprendre. Même Mathéo avait d'abord essayé de lui faire mesurer l'ampleur de ses idées, de son besoin de vengeance. Mais lui, qu'elle ne connaissait pas vraiment, hormis pour des parties de jambes en l'air incroyable, la comprennait du premier coup ? Pour elle cela n'avait pas de sens... Mais elle ne s'énerva pas plus.
Il s'approcha en douceur de la jeune femme et tendit prudemment une main vers les siennes. Son mur ne méritait sans doute pas autant de maltraitance mais... Des deux, c'était lui le plus coriace ! Elle se laissa faire, les yeux rivés sur le sol. Lever les yeux vers lui et lire ce qu'il pensait vraiment d'elle, non, elle n'en avait pas la force pour le moment.
Ale - Je peux voir ? Avant que tu ne repeigne mon mur ? J'ai rien contre l'art moderne mais ce serait dommage que tu t'abîme les mains. Je t'assure qu'il n'en vaut pas la peine.
Il hocha la tête, rassurant encore, attentionné et gardant son calme.
Maïwenn - Pfff... ça ne fera qu'une chose de plus abîmée sur moi après tout... Je ne suis plus à ça prêt depuis longtemps... Mais vas - y regarde, je t'en pris.
Ale - Merci...
Car derrière ce masque de femme croqueuse d'hommes et de femmes se cachait en réalité une demoiselle blessée par la vie, en petit morceaux dont personne n'avait trouvé encore le pot de glue pour les recoller entre eux. Il prit doucement ses mains, regardant les fines blessures qu'elle s'était faite. Il eu un léger soupir et alla farfouiller dans son armoire, pour en sortir une trousse de premiers secours. Il commença à désinfecter ses plaies, en douceur.
Maïwenn - Comment tu peux comprendre mon désir de vengeance ? Toute personne normale devrait me dire que ce que je veux faire c'est immoral...
Ale - Peut-être que je ne suis pas une personne normale.
Le calme revenait peu à peu en elle, mais elle savait aussi que ce n'était que passager... Une autre émotion forte ne tarderait pas à refaire surface.... Tout simplement car elle n'arrivait pas à gérer le fait que son secret soit dévoilé ainsi.
Maïwenn - Ta vision de ma personne a dû changer maintenant...
Comment pourrait - il la regarder comme il la regardait avant ? Pour elle c'était impossible qu'il puisse toujours avoir le même regard sur elle. Il leva les yeux de ses blessures un instant pour croiser son regard avant de rebaisser les yeux et répondre.
Ale - Pourquoi changerait-elle ? Ton regard sur moi changerait-il si tu en savais un peu plus sur mon passé ? Nous avons tous des blessures et des secrets. C'est ce qui fait ce que nous sommes. Pourquoi ma vision de toi changerait pour la découverte de l'un de ces secrets ? -il hausse des épaules- Tu restes toujours la même femme pour autant. Ok, j'en sais un peu plus, et après ? Je ne vais pas en mourir et toi non plus. Les choses changeront si tu décides qu'elles changent. Autrement, il n'y aucune raison pour que les choses ne restent pas comme elles l'étaient avant.
Il se tut, passant à la désinfection de l'autre main, toujours avec autant de douceur, mais dans des gestes qui trahissaient une habitude certaine... Elle le laissa faire tranquillement les soins de ses blessures, réfléchissant un peu à ce qu'il venait de lui dire.
Maïwenn - Tu arriverais donc à me toucher comme tu le faisais avant, sans te dire que peut être je pourrais mal vivre ses gestes là, me rappelant ce que me faisait mon père ?
Ale - Maïwenn, si quelque chose dans mes gestes, dans mes caresses ou autre te déplait, c'est à toi de me le dire, je ne peux pas le deviner... Alors oui, je pourrais continuer à te toucher comme avant...
Maïwenn - Il faudra que tu me le prouves...
Peut - être que certains ne comprendront pas comment elle peut penser à ce genre de chose dans un moment pareil ! Pourtant c'était très simple... Tant que les hommes lui faisait l'amour comme à n'importe qu'elle femme, cela effaçait les gestes de son père. Elle n'oubliait pas ce qu'il lui avait fait subir, loin de là, mais en couchant avec autant de personnes cela l'empêcher de repenser à la sensation des mains de son géniteur sur son corps. Puis, à force de réflexion un sanglot s'empara d'elle. Toute cette merde refaisait surface avec toutes les douleurs qui pouvait y être associées.
Maïwenn - Je suis désolée d'avoir voulu t'étrangler... Finalement peut être que je tiens de mon père et que je suis moi aussi un monstre... Je suis vraiment désolée de t'avoir fait du mal...
Elle était inconsolable. Maïwenn, contrairement à ce que l'on pourrait penser, n'est pas une personne qui aime faire souffrir autrui, malgré son comportement "je m'en foutiste" ! Le jeune homme eut un léger soupir avant de poser ses compresses et prendre délicatement la jeune femme dans ses bras.
Ale - Hey... Là... Tout va bien... Tu ne m'as pas fait de mal. Et ce n'est pas moi que tu voulais étrangler... Et crois-moi, de nous deux, ce n'est pas toi le monstre...
D'une main distraite, il lui caressait le dos, l'autre soutenant sa tête. Il avait prit une voix douce et calme, toujours d'un ton rassurant. La jeune femme s'était laissée faire, cherchant un peu de réconfort entre les bras du jeune homme. Elle n'était pas prête à ce qu'il apprenne la vérité sur elle... Si cela aurait pu rester enterré cela l'aurait fortement arrangé. Ce n'était pas le genre de la demoiselle de mettre ses tripes sur la table...
Ale - J'ai connu beaucoup de gens dans ma vie qui cherchait la mort d'autres personnes... ça ne faisait pas forcément d'eux des monstres. Quand la justice classique ne pouvait rien pour eux, ils cherchaient un autre moyen de se venger... Il y a des choses impardonnables dans ce monde, auxquelles il faut mettre un terme. Et il faut parfois le faire soi-même. Ce sont ceux qui te disent de pardonner sans connaître tes souffrances et sans voir la monstruosité des âmes viles qui sont les véritables bourreaux...
Il prit une légère inspiration et sourit, même si elle ne pouvait pas le voir.
Ale - Tout cela doit te paraître un peu flou dit comme ça mais bon...
La demoiselle écouta attentivement les propos du coach, se calmant un peu et tout ce qu'il lui dit lui fit se poser des questions. Une idée germa dans sa tête, mais cela ne pouvait pas être ça.
Maïwenn - Tu faisais quoi avant d'arriver ici ?
Elle avait besoin de savoir, car peu de monde pensait comme lui, peu de personne pouvait comprendre son besoin de vengeance. Il connaissait le point de son passé qu'elle s'acharnait à dissimuler, alors il pouvait bien lui délivrer un morceau du sien non ? Mais il avait également le droit de ne pas vouloir le dire. Le jeune homme prit une légère inspiration. Il n'avait pas honte de son passé, de ce qu'il avait fait, même si la société le considérait comme une criminel de haut vol. Un homme à abattre... Mais l'avis des autres lui importait peur le concernant. Alors il n'écoutait pas les murmures que pouvait soulever sa réponse à cette question...
Ale - J'étais mercenaire... Ou tueur à gage... C'est pareil de toute façon.
Maïwenn - Ceci explique ta réaction...
La demoiselle resta contre lui, cela lui permettait d'éviter de penser qu'elle était un être abject. Non elle ne le jugerait pas sur ce qu'il avait été... Il ne l'avait pas jugé, elle ne le ferait pas non plus. Et pour elle, cela ne changeait rien. C'était peut - être même un plus pour sa situation.
Maïwenn - Mon père est un homme très influent. A ce titre il se croit au dessus de la loi, et en effet la loi ne l'atteint pas car il a les moyens de faire tout tourner en sa faveur. Je peux pas le laisser impuni pour ce qu'il a fait !
Elle parlait des attouchements mais pas que... A la limite cela ne la concernait qu'elle mais il avait été plus loin en éloignant toutes les personnes qu'elle aimait. Il avait même commandité l'assassinat de Lyana. Il hocha doucement de la tête.
Ale - Je sais...
Il ne pouvait que comprendre... Après tout, n'avait-il pas tuer ses deux parents ? De ses propres mains ? Il connaissait la vengeance, pour l'avoir vécu, mais aussi lu dans les yeux des autres. Et le cas auquel elle était confronté, il ne l'avait que trop vu également...
Maïwenn - Hormis ce qu'il m'a fait subir durant des années, il s'en est pris à mes proches...
Elle arrivait pas à continuer sa phrase, la mort de Lyana s'imposant à elle. Son deuil était compliqué même après deux ans... La façon dont il s'y était pris était juste horrible pour elle... Puis, maintenant qu'elle avait commençait à raconter son passé -involontairement à la base- il fallait que tout sorte. Avec elle c'était tout ou rien. La colère l'envahit de nouveau, et sous le coup de cette dernière elle serra ses poings douloureux. Il fallait qu'elle se calme mais c'était compliqué. La californienne avait accumulé toute cette colère, cette haine année après année et maintenant qu'elle l'avait libéré, c'était difficile à gérer !
Maïwenn - Est - ce que... quand tu étais tueur à gage... il t'arrivait de mettre en scène le meurtre d'une personne pour le faire passer pour autre chose que ce qu'il était ?
Sa question n'était peut - être pas très claire, elle ne savait pas comment la formuler autrement. En demandant cela elle pensait à l'assassinat de Lyana maquillé comme un suicide. Aprè tout elle était enfermée dans un hôpital psychiatrique, cela était très bien passé aux yeux de tout le monde. Sauf les siens. Il la laissa faire, la gardant contre lui, fixant le mur derrière elle sans vraiment le voir. Il écoutait, attentivement et faisait le tri dans ses réponses pour lui donner les plus claires possibles.
Ale - Bien sûr. Pratiquement tout le temps... En partie parce qu'on me le demandait, mais aussi pour éviter que les autorités puissent remonter jusqu'à moi. Même si c'est très compliqué de remonter un tueur à gage qui n'a aucun lien avec une victime. Je me devais de ne laisser aucune trace. Pour ma propre survie. Et ça implique des mises en scène.
Il laissa sa phrase en suspend un moment avant de reprendre, fronçant légèrement les sourcils.
Ale - Pourquoi cette question ?
Elle était un peu étrange, malgré le contexte... Elle avait écouté avec attention les explications du jeune homme. Maintenant, elle réfléchit à sa réponse et c'était la voix enrouée par les larmes qu'elle lui répondit.
Maïwenn - Parce que... La femme que j'aimais a été tuée alors qu'elle était dans un hôpital psychiatrique. Le crime a été maquillé comme un suicide... Sauf que ce n'était pas le cas, elle n'était pas suicidaire. Mais tout le monde n'y a vu que du feu !
Devait - elle ajouter que c'était son père qui avait fait assassiner cette femme ? Pour le moment elle gardait ça pour elle. Les larmes dévalaient ses joues, elle se serra un peu plus contre lui. C'était un autre sujet sensible pour elle. Pourtant elle avait besoin de se livrer. Pas pour soulager sa conscience. Car jamais elle ne pourrait enlever toutes ses images qui tournaient en boucle dans sa tête. En revanche, le jeune homme ne l'avait pas encore jugé, il l'écoutait. Cela ne lui arrivait pas souvent.
Ale - Je vois... dit-il dans un soupir.
Avec sa réponse, il comprenait mieux en effet... Le maquillage en suicide était monnaie courante. Le plus facile s'il n'y avait personne à "faire tomber"... Le plus demandé aussi, avec l'accident. Il serra la jeune femme un peu fort dans ses bras, la sentant plus pressante. Il n'ajouta rien, la laissant pleurer à sa guise. Que pouvait-il faire de plus de toute façon ? Mise à part la consoler, ou du moins essayer... Il ne pouvait qu'essayer de comprendre et la soutenir du mieux qu'il le pouvait...
Maïwenn - C'est mon père qui a organisé cet assassinat... Il me l'a avoué.. Et tu sais pourquoi il a fait ça ?
Les larmes étaient toujours là, elle s'arrêta juste quelques secondes avant de prendre un profonde inspiration pour poursuivre.
Maïwenn - Il a fait car il ne supporte pas que je puisse avoir des sentiments pour une personne. Il est jaloux. Alors il a fait tué la seule femme que j'aimais... Elle n'a pas mérité ça... Lyana était une personne qui méritait d'être heureuse... Pas d'être enfermée dans un hôpital psychiatrique sous prétexte qu'elle était malade car elle était lesbienne ! ça me dégoûte !
La colère se mêla aux larmes. Elle avait envie de frapper dans quelque chose mais elle prit sur elle, essayant de calmer cette pulsion. Il comprenait... Il comprenait pourquoi elle voulait voir son père disparaître de la surface de la terre. Il comprenait pourquoi cette envie de vengeance était si forte. Il avait patienté un an avant de pouvoir tuer son père. Vivant avec lui, supportant chaque jour durant ses coups et ses cris. Et puis il avait trouvé le courage et le sang-froid pour appuyer sur la détente... Et il avait été libéré. La vengeance ne libérait pas toujours du poids de la haine. Parfois, le chagrin restait trop grand pour permettre une telle chose. Il vous poursuivait, année après année, sans vous lâcher. La vengeance ne faisait pas revivre les autres. Et même si elle était sous une certaine forme, libératrice, elle n'en restait pas moins délicate, autant à vivre qu'à exécuté...
Ale - La jalousie fait souvent faire des choses affreuses et irréfléchies...
Tout comme la haine, la colère et l'ambition. Des fléaux propres aux hommes...
Maïwenn - La jalousie lui a fait faire d'autres choses déplacées... Mais je n'en peux plus de savoir qu'il vit sa petite vie tranquillement... S'il faut il fait à d'autres enfants ce qu'il m'a fait subir très tôt dans mon enfance ! Cette idée me donne envie de vomir... Je veux supprimer de la Terre cet être abject, ce monstre !
Elle avait craché le dernier mot de sa phrase, tellement son géniteur la débectait. Elle restait entre les bras du coach, en plus du réconfort que cela lui apportait cela lui permettait aussi de ne pas affronter son regard.
Maïwenn - Il est prêt à tout pour me pourrir la vie.. Si à la base j'ai atterri ici, c'était pour une punition car je n'étais pas une petite fille bien sage. Pour garder le contrôle, il a contacté Ezra qui devait superviser mon avancé dans cette école. Puis durant un laps de temps l'académie à fermé ses portes, je suis revenue là - bas puis je me suis enfuis et je suis revenu au haras dès qu'il a ré-ouvert ses portes. Mais mon père est toujours au courant de ce que je fais. Je ne le supporte plus ! Pas après tout ce qu'il m'a fait. Je ne peux pas m'attacher aux personnes que je rencontre de peur que mon père décide de s'en mêler...
Ale - Et il n'y a vraiment aucun moyen de le faire tomber par voie légale ? Un juge qui serait prêt à prendre le risque, incorruptible ? Ou c'est vraiment peine perdue ?
Tuer quelqu'un n'était pas un acte anodin malgré que cela ait été son quotidien pendant un certain nombre d'année. Cela restait compliqué et souvent une tâche de longue haleine pour aller au bout... Il fallait un véritable mental d'acier, pour supporter l'acte en lui même mais aussi les conséquences qui allaient avec... Et c'est bien pour cette raison que pas mal de gens faisaient appel à lui... Pour ne pas subir les conséquences de ce geste... La demoiselle réfléchit quelques instants avant de lui livrer un autre morceau de son passé, lui expliquant pourquoi la justice ne pouvait rien pour lui.
Maïwenn - Ma mère... Celle qui m'a mise au monde... Est au courant pour les sévices que mon père m'a fait... Jamais elle n'a levé le petit doigt. A chaque fois elle disait que je mentais. Le soir je les entendais s'engueuler à ce sujet mais jamais ma mère m'a défendue... Devant un tribunal, même partial, c'est ma parole contre la leur...
La jeune femme reprit son souffle avant de poursuivre.
Maïwenn - Un autre exemple... Je suis tombée enceinte à l'âge de seize ans. Comme tu l'as très certainement constaté, je n'ai pas d'enfant dans les pattes... Ce n'est pas mon choix. C'est celui de mon père. J'étais enceinte de mon meilleur ami. Il n'a pas supporté qu'un homme me mette en cloque. Pas parce que j'étais trop jeune, non... Mais car ce n'était pas son enfant à lui ! Alors il m'a fait accouché ailleurs et m'a forcé à abandonner ma fille. J'ai dû signer un contrat. Je n'ai pas le droit de parler de cet enfant, je n'ai pas le droit non plus de la rencontrer un jour. Mon père a eut le bras long pour arriver à faire ce type de contrat.
La rage montait, elle passait par toutes les émotions possibles. Mais son passé était un tel merdier ! Elle en traînait des casseroles derrières elle, et un sacré paquet.
Maïwenn - Et autre chose... J'ai un casier judiciaire. Je n'étais plus mineure au moment des faits, du coup c'est resté et il me poursuit. Je faisais des courses de voiture pour gagner de l'argent... J'ai eu tendance à récidiver... Alors à ton avis, même un tribunal, non corrompu, croira qui ? Moi, la fille aux moeurs légères avec un casier ou l'impeccable homme d'affaire qu'est mon père ?
Elle s'était décollée d'Ale' et décida enfin à plonger son regard dans celui du jeune homme. Il avait écouté, de plus en plus dépité par ses paroles. Elle avait raison bien sûr, un tribunal, même partial, ne croirait jamais en sa parole. D'autant plus qu'elle avait consenti à signer ce contrat et si elle ne pouvait pas prouver que c'était sous la contrainte ou la menace, c'était peine perdue. Il soupira, plongeant son regard dans le sien. D'une certaine façon, il était triste pour elle. Ce n'était pas de la pitié, mais une certaine peine... Il acquiesça doucement à ses paroles. Avait-il réellement besoin de répondre ? Sa question n'en amenait pas, et ils le savaient tout les deux.
Ale - Tu veux que je t'aide ?
Il avait demandé cela avec tout le sérieux du monde. Ce n'était pas dans ses habitudes de donner un tel coup de main, sans rien demander en retour et à part pour les membres de l'équipe -mais à ce moment là il avait un pardon à acheter- il ne l'avait même jamais fait. Comme quoi...
L'américaine resta interdite quelque instants, le temps d'être sûre d'avoir bien compris sa question. Il voulait l'aider ? Elle ? Mettre son savoir faire à son service ? Waouh... Peu de personnes étaient prêtes à l'aider... Et lui qui ne la connaissait pas depuis si longtemps que ça, bien que désormais il soit au courant de son passé merdique, était prêt à lui prêter main forte ?
Maïwenn - C'est vrai ? Tu serais prêt à m'aider à tuer mon père ? Mais... Pourquoi tu ferais ça ?
Il haussa doucement des épaules.
Ale - Je ne sais pas. Ma B-A du jour peut-être ? Mais tu ferais mieux d'en profiter avant que ne change d'avis !
Il eut un léger sourire, voulant détendre un peu l'atmosphère. Son ton était parfaitement calme, aucune accusation implicite, rien. Simplement de la curiosité. Elle n'avait pas vraiment l'habitude d'être aidée... Elle se demandait comment cela se faisait qu'un homme lui propose spontanément son aide.
Maïwenn - Je n'ai pas envie de t'embarquer dans mes problèmes... Je t'ai déjà fait mal... Même si je sais maintenant que tu aurais pu me tuer dix fois avant que je me réveille... Mais comment pourrais - je dire non à un professionnel dans le domaine ?
Elle gardait ses yeux fixés sur son visage. Est - ce que cette proposition cachait quelque chose de louche ? Non, elle n'en avait pas le sentiment. La jeune femme posa sa main sur celle du jeune homme, essayant de lui montrer qu'elle ne pensait aucun mal de lui malgré tout.
Ale - En effet, ce serait gâcher un talent inné ! Et un atout. C'est comme aux cartes... C'est essentiel d'avoir de bons atouts dans son jeu, sinon c'est la perte assuré... Et je ne suis pas du tout un bon perdant...
Il hocha vigoureusement de la tête pour appuyer ses paroles. Il était même très mauvais perdant, au point que les autres mecs de l'équipe hésitaient à jouer avec lui...
Maïwenn - C'est même un sacré atout... ça peut changer mon futur... J'avais prévu de tuer mon père et de payer ensuite pour ça...
De toute façon son père lui avait quasiment tout pris, elle n'avait rien à perdre. Rien du tout. Mais tuer son père était son but final ! Là, Ale' lui proposait une autre alternative. Une où elle pourrait recommencer sa vie sans avoir la menace de son père au - dessus de sa tête en permanence.
Ale - Et arrête de penser que tu m'as fait mal, c'est pas le cas. Un bleu, ce n'est pas "faire mal". Tu m'aurais loger une balle dans le bras, là je veux bien dire que ça fait mal. Mais sinon, c'est rien du tout.
Mis à part les crampes et les fractures : si la blessure ne comporte pas de points de suture, c'est qu'elle ne fait pas mal. Assez réducteur comme mode de pensée mais son application lui avait permit mainte fois de garder son sang-froid...
Maïwenn - Si tu le dis... J'aime pas quand même essayer d'étouffer les gens qui ne m'ont rien fait... Je peux me faire pardonner si tu veux ?
Dit - elle en faisant un petit sourire. Il répondit par un sourire un peu coquin.
Ale - C'est une proposition prometteuse ça...
Elle avait tout déballé, elle se sentait un peu plus légère maintenant. Elle observa le jeune homme quelques secondes avant de reprendre plus sérieusement.
Maïwenn - Je vais accepter ta proposition... Est ce que j'ai le droit d'émettre une volonté ?
Elle savait que c'était peut être exagéré de vouloir exiger quelque chose alors qu'il lui avait fait cette proposition spontanément...
Ale - Bien sûr.
C'était "son" contrat après tout, elle pouvait exiger ce qu'elle voulait. Ce serait ensuite à lui de lui dire si c'était possible ou pas mais dans l'idée, il n'avait rien contre. Au contraire même... Elle souffla un bon coup et se jeta à l'eau.
Maïwenn - Je veux être celle qui lui portera le coup fatal.
Elle n'en démordait pas, elle devait le faire. Peut importait les conséquences après. Peut être qu'elle se traiterait de monstre toute sa vie après avoir fait ça mais elle s'en foutait. C'était à elle qu'il avait pourri la vie. Il lui avait volé son innocence. Elle lui volerait sa vie. Sa détermination était sans faille. Cela faisait plus d'un an qu'elle songeait à cette vengeance, autant dire qu'elle s'était faite à l'idée....
La demoiselle changea de place et s'installa sur les genoux d'Ale, son visage face à celui du tueur à gage. Elle approcha ses lèvres des siennes et l'embrassa chastement, rapidement.
Maïwenn - Je veux le faire. S'il faut je te soudoierai tu te doutes de quel façon... Je ne pense pas avoir besoin de te faire un dessin...
Elle conclut sa phrase en lui adressa un sourire.Elle s'était apaisée, se sentait beaucoup mieux d'avoir dévoilé son passé à une personne autre qu'à son cercle restreint d'amis. Le jeune homme la laissa faire et eu finalement un fin sourire.
Ale - Tu n'auras pas besoin de me soudoyer pour ça.
Maïwenn - C'est vrai ?! Tu acceptes ? Merci...
Ale - Je ne vois pas de raisons de ne pas accepter...
Quitte à s'y reprendre à plusieurs fois, il lui laisserait ce plaisir là. Qui était-il pour le lui enlever ? Elle ne l'avait pas embaucher, il n'avait aucune pression du travail terminé... Bien qu'au fond, il n'y croit pas lui même. Si jamais elle se loupait, les conséquences risquaient d'être désastreuses et sa vie un véritable enfer, plus qu'elle ne l'était actuellement... Il embrassa la jeune femme, appuyant son baiser en passant une main derrière sa tête, son autre main enserrant sa hanche... Ce n'était peut-être pas le bon moment pour une séance sportive... Mais si ça pouvait l'aider à se rendormir ensuite... Sans essayer de le tuer... Elle répondit à son baiser et passa ses bras autour de son cou, pas pour l'étrangler mais pour donner plus d'intensité à cet échange. Ses mains allèrent se perdre dans ses cheveux tirant doucement dessus par moment.
Elle sourit en terminant sa phrase. Il se pencha pour l'embrasser à nouveau avant de s'installer confortablement sur le côté, un bras nonchalement posé en travers de son corps, un sourire satisfait sur les lèvres. Elle répondit à son baiser et attendit qu'il finisse de s'installer pour se blottir contre lui, tout en caressant un bras du coach.
Maïwenn - Dis... Si je m'endors là, tu n'as pas peur que je recommence à essayer de t'étrangler ? Tu préfères peut être finir la nuit tout seul, sans avoir une folle furieuse dans ton lit ?
Cela la tracassait un peu... Elle ne voulait pas casser l'ambiance qui régnait entre eux, mais elle préférait savoir histoire de prendre ces dispositions assez tôt. Le jeune homme rit doucement à ses paroles avant de la serrer un peu plus dans ses bras.
Ale - Non je n'ai pas peur... C'est plutôt toi qui devrait avoir peur...
Maïwenn - Je n'ai pas peur de toi...
Il déposa un baiser sur son front, finissant par fermer les yeux. Il n'allait pas tarder à s'endormir avec tout ça... C'est que finalement, la nuit avait été riche en émotion... La brune se tourna et cala son dos contre le torse du jeune homme, les deux corps s'emboitant parfaitement. Puis, rincé par tout ce qui venait de se passer elle finit par s'endormir.
***
Son père était assis sur une chaise, les bras attachés dans le dos, les chevilles ligotées aux pieds de la chaise, un bâillon entre les lèvres. Le moment tant voulu venait d'arriver ! Enfin elle allait tuer son bourreau, celui qui l'avait détruite même si elle montrait très rarement ses faiblesses. Mais avant de lui loger une balle entre les deux yeux elle voulait le faire souffrir comme elle avait souffert durant des années sous ses sévices... Le regard de la brune était noir, sa volonté sans faille.
Maïwenn - Tu as aimé me caresser alors que je n'étais qu'une enfant ! Tu as pris ton pied hein ?! Maintenant tu vas le payer de ta vie ! Je te hais ! Putain qu'est ce que je te déteste pour ce que tu es, pour ce que tu m'as fais ! T'es qu'un monstre !!
Elle finit sa phrase en criant, tellement la colère bouillonnait en elle. Toutes ces années à subir les attouchements de son géniteur, toutes ces années à se taire, à tout dissimuler aux gens qu'elle aimait le plus. Il était même parvenue à tuer une de ses personnes. Il avait fait assassiner Lyana, la femme de sa vie très certainement. Aucune personne n'avait le droit d'être proche de sa fille sans qu'il y ait des représailles. Lyana l'avait payé de sa vie. Mathéo s'était vu refuser le droit d'être père. Non il ne pouvait décemment pas continuer à vivre sa vie tranquillement.
Une de ses mains vint se poser sur la gorge de son père et serra un peu.
Maïwenn - Je vais te tuer Papa ! Je vais te tuer pour ce que tu m'as fait ! Tes attouchements, mes viols depuis l'âge de sept ans, nuit après nuit, jour après jour, année après année ! Jamais tu n'as cessé de prendre du plaisir avec mon corps. Maintenant tu vas comprendre ce que ça fait de se sentir priver d'oxygène, de vivre normalement.
A la fin de sa tirade ses deux mains étaient autour du cou de son père et le serrait avec une force certaine. Son visage devint rouge, la panique envahissait son visage... Elle allait le tuer, ça c'était certain...
***
La jeune femme était à califourchon sur le corps d'Alejandro, ses mains autour de son cou et serrant de plus en plus fort. Elle lui parlait, criait même.
Maïwenn - Je vais te tuer Papa ! Je vais te tuer pour ce que tu m'as fait ! Tes attouchements, mes viols depuis l'âge de sept ans, nuit après nuit, jour après jour, année après année ! Jamais tu n'as cessé de prendre du plaisir avec mon corps. Maintenant tu vas comprendre ce que ça fait de se sentir priver d'oxygène, de vivre normalement.
Le réveil au beau milieu de la nuit avait été rude pour le jeune homme. Tout s'était passé très vite et il lui avait fallu quelques secondes avant de comprendre ce qui était en train de se passer. Et il n'avait plus que quelques secondes devant lui pour réagir avant d'étouffer. Elle avait plus de poigne que ce qu'il pensait finalement ! Sans vraiment regarder où ils allaient tomber, il rua sous elle et bascula sur le côté, l'emportant avec lui dans sa chute. Tomber du lit devrait la réveiller en sursaut. Elle serait sans doute encore plus paniquée qu'elle ne l'était mais sans avoir le loisir de parler, le jeune homme n'avait guère d'autres choix. Une fois libéré de son étreinte meurtrière et toussant, il attrapa la jeune femme par les bras. La chute eut l'effet escompté par le jeune homme. La demoiselle sortie de son sommeil profond, complètement perdue et paniquée par ce réveil plus que brutal. L'étau de la panique commença à se resserrer autour de sa gorge, certains diront que c'est le karma, et l'air commençait à lui manquer. Puis, les images lui revinrent en tête, petit à petit... Elle jeta un regard horrifié à Ale'... Qu'avait - elle fait ?
Ale - Maïwenn !! Hey ! Doucement... Ca va... Tout va bien...
Il avait la voix enrouée mais il se voulait rassurant et son regard était teinté d'une inquiétude sincère. Ce n'était pas la première fois qu'on essayait de le tuer mais c'était bien la première fois que quelqu'un essayait de le faire dans son sommeil... En tout cas, les propos de la jeune femme soulevaient bien des questions dans son crâne...
La jeune femme était incapable de lui répondre, aucun son ne put sortir de sa bouche. Elle venait de faire du mal à une personne qui n'avait rien à voir dans cette histoire. Terrorisée par ce qu'elle était capable de faire, elle s'assit et recula rapidement dans un coin de la pièce, mettant ainsi le plus de distance possible en elle et lui. Elle était dangereuse... Elle se dégoûtait, se faisait peur... Retrouvant enfin sa voix, elle parla.
Maïwenn - Je.. Viens d'essayer de te tuer là ? -puis elle murmura plus bas- Putain... bordel... Mais qu'est ce que j'ai fais...
Puis, ce sont les larmes qui se mirent à couler sur son visage. Non elle n'était pas une pleurnicheuse mais là, ses émotions étaient complètement hors de contrôle... Elle n'avait jamais voulu faire de mal à une personne qui ne l'avait pas mérité. Jamais. Et là, elle... avait essayé de l'étrangler ? Elle se dégoûtait. Était - elle alors un monstre, comme son père ? Le jeune homme sourit avant de se pincer les lèvres en la voyant faire. Il lui laissa un peu d'espace, enfilant un pantalon de jogging qui trainait et s'approcha doucement d'elle. Il resta cependant à un bon mètre. Non pas par peur, mais par respect. Elle était complètement paniquée. Et dans ces moments là, l'homme se comportait un peu à l'image de l'animal... Acculé, il était inutile d'essayer de l'enfermer encore plus... Il s'accroupit pour être à sa hauteur et parla d'une voix douce, cherchant son regard, rendant le sien rassurant.
Ale - Hey... Ca va. T'es pas la première qui essait de me tuer et tu seras pas la dernière... C'est pas grave.
Il lui sourit, gentiment et tendit une main vers elle.
Ale - Viens par là... T'as fait un cauchemar. Ca arrive...
Ca lui était d'ailleurs déjà arrivé... Mais avec une arme à feu à porté de main, les dégâts pouvaient être infiniment plus dramatique qu'une tentative d'étranglement... Mais ce n'était peut-être pas le moment de révéler à la jeune femme sa vraie nature...
Elle l'avait écouté, n'arrivant pas à répondre tout de suite son cerveau marchant à la vitesse rapide. Tout tournait dans sa tête... Elle finit par saisir la main tendue, tremblante comme une feuille, toujours un peu déboussolée. Elle se sentait vulnérable en ce moment précis en plus d'avoir peur. Le réveil avait été brutal, et la brune avait du mal à se calmer. Et qu'avait - elle fait, dit ? Elle était presque sûre qu'elle avait parlé durant ce cauchemar... Mais l'avait - elle entendue ? Ou ses propos étaient seulement restés dans sa tête ?
Maïwenn - Je peux avoir quelque chose pour me couvrir s'il te plaît ?
Ale - Bien sûr.
Pas d'un naturel pudique en temps normal, mais là elle se sentait complètement à nue. Elle avait un caractère normalement assez explosif dans tout ce qui du domaine de la colère, de la haine, mais elle ne donnait que très rarement dans la peur ou les pleurs. Là, elle était en train de se dévoiler, un peu contre son gré et elle avait besoin de quelque chose pour la protéger du regard du coach. Il se releva doucement après lui avoir brièvement serré la main et attrapa un nouveau jogging et un t-shirt, qu'il lui apporta. Au passage, il alluma sa lampe de chevet. Il laissa la jeune femme s'habiller, allant chercher deux petites bouteilles d'eau dans un placard. Il lui en proposa une avant d'ouvrir la sienne et en boire quelques gorgées hésitantes. Sa gorge était douloureuse. Il aurait sans doute des bleus le lendemain... Elle s'était habillée rapidement, comme si cela était une protection contre tout, et saisit la bouteille d'eau. Elle le remercia du regard, l'ouvrit et bu une gorgée avant de revisser le bouchon. Elle s'assit sur le bord du lit, réfléchissant à tout ce qu'il venait de se passer.
Maïwenn - J'ai... voulu t'étrangler ? C'est ça ?
Ale - C'est ça... Mais j'ai connu pire. Ce n'est pas grand chose.
Elle voulait la confirmation implicite que ces gestes étaient liés à ceux de son cauchemar. Et si c'était le cas, elle avait peur d'avoir parlé dans son sommeil... Dit des choses qu'elle ne voulait faire entendre à personne... Mais elle voulait en avoir le coeur net, se dire qu'elle avait seulement vécu son cauchemar et non parlé.. En tout cas, elle avait eu de la chance que cela soit tombé sur lui. Un autre n'aurait peut-être pas prit le geste avec autant de légèreté... Bien entendu, elle entendit ce qu'il lui dit, qu'elle n'était pas le première à vouloir intenter à sa vie, mais pour le moment elle n'arrivait pas à réfléchir à autre chose que ce qu'elle aurait pu lui dévoiler involontairement.
Maïwenn - Est - ce que... Est ce que j'ai parlé ? Est ce que j'ai dis quelque chose quand je dormais ?
Il eu un regard un peu plus grave cette fois. Sur le coup, il n'avait pas vraiment eu le loisir d'analyser ses paroles mais maintenant qu'il y repensait... Il soupira légèrement et hocha de la tête.
Ale - Oui. Je ne pourrais pas te citer, j'avais... Un autre problème plus urgent mais... Tu t'adressais à ton père. Et... Je n'ai pas de mal à comprendre pourquoi tu veux tant sa mort.
Il avait dit cela d'un ton assez neutre, son regard se voulant toujours rassurant. Il ne la jugeait pas. Comment le pouvait-il ? Il était tueur à gage de formation... La mort, il la donnait avec plus d'habitude que n'importe qui... Il avait exécuté bien des contrats aux allures similaires à son histoire ou du moins, ce qu'il en avait conclu...
Maïwenn - Putain de merde ! C'est pas vrai ! Bordel !
Elle se leva rapidement du matelas et marcha dans la pièce. Le tranchant de ses poings s'abattit contre le mur, puis elle posa sa tête contre ce dernier et essaya de se calmer. Il savait... Ou du moins il avait compris ce qu'il lui était arrivée... A elle. La fille que beaucoup de personne qualifierait de "fille facile". A aucun moment elle n'avait voulu qu'il sache. Aucun. Il la laissa faire, restant assis sur le bord de son lit, sirotant doucement sa bouteille d'eau à petites gorgées. Il était inutile d'intervenir maintenant... Elle avait besoin de calme et d'espace et il les lui donnerait. Il savait être patient, de temps en temps. La demoiselle se tourna vers lui, appuyant son dos contre le mur.
Maïwenn - Qu'est ce que tu as compris ?
Ses mains passèrent nerveusement sur son visage, elle avait peur de sa réponse à lui, même si pour le moment il se montrait plutôt clément avec elle. Elle avait besoin de savoir tout ce qu'il avait bien pu comprendre quand elle avait parlé... Il l'observa un moment avant de répondre avec sérieux. Le moment n'était plus à la plaisanterie. Cela aurait même été déplacé de sa part.
Ale - Que ton père est une véritable ordure... Et que... Qu'il a abusé de toi des années durant. Je n'ai pas cherché à comprendre les détails mais tu as été plutôt explicite dans tes paroles... Pour ne pas dire carrément limpide.
Dur de passer outre dans ces cas là et de ne pas comprendre... Elle avait utilisé des termes assez clairs, qu'il ne pouvait pas ignorer. Il bu une dernière gorgée d'eau avant de reboucher sa bouteille et se lever, pour aller voir l'état de son cou dans un miroir en pied près de la porte. Il avait déjà quelques rougeurs... Nul doute que ça n'échapperait pas à l'équipe ça aussi tiens... Mais il trouverait bien une parade. Les autres n'avaient pas besoin de connaître l'origine de ces marques...
Maïwenn - Bordel ! Il arrive même à me pourrir la vie alors qu'il se trouve à des milliers de kilomètres de moi !! C'est pas possible ça ! Jamais il ne me laissera tranquille !
La jeune femme était au bord de l'hystérie. Son poing vint frapper le mur qui se trouvait derrière elle un peu plus tôt. La colère était en train de prendre possession de son corps... Puis, elle tapa une nouvelle fois, et encore une fois... Ses jointures commençaient déjà à saigner... La colère bouillonnant dans ses veines fit qu'elle devint provocatrice...
Maïwenn - Alors maintenant que tu sais mon petit secret, tu dois me trouver repoussante non ? Je me trompe ? De toute façon qui voudrait d'une fille qui a été violée encore et encore par son propre père ? Je ne suis qu'une coquille vide pour toi maintenant ?
Alors que Alejandro s'était montré prévenant avec elle alors qu'elle l'avait agressé physiquement, maintenant elle venait le provoquer. En ce moment précis elle était égoïste, ne songeant pas un seul instant qu'elle avait pu lui faire mal... Le jeune homme cessa de regarder son cou pour lui faire face, haussant un sourcil avec surprise.
Ale - Oui, tu te trompes en effet. Je ne pense pas que tu sois une coquille vide ou je ne sais quoi encore... Et ce n'est pas non plus une tare ou dénué de sens que tu veuilles sa mort après ce qu'il t'a fait. Il n'y a que les sains d'esprits qui s'attaquent à leurs bourreaux...
Plus pour lui, dans un murmure, il ajouta.
Ale - Il n'y a que les fous et les monstres qui veulent du mal aux innocents...
Elle écouta ce qu'il avait à lui répondre, bien que la colère résonnait à ses oreilles.
Maïwenn - Tu dis ça seulement pour ne pas m'énerver...
Ses mots étaient sortis avec beaucoup plus de calme que les précédents, mais elle n'arrivait pas à croire qu'une personne qui ne la connaissait pas depuis très longtemps puisse la comprendre. Même Mathéo avait d'abord essayé de lui faire mesurer l'ampleur de ses idées, de son besoin de vengeance. Mais lui, qu'elle ne connaissait pas vraiment, hormis pour des parties de jambes en l'air incroyable, la comprennait du premier coup ? Pour elle cela n'avait pas de sens... Mais elle ne s'énerva pas plus.
Il s'approcha en douceur de la jeune femme et tendit prudemment une main vers les siennes. Son mur ne méritait sans doute pas autant de maltraitance mais... Des deux, c'était lui le plus coriace ! Elle se laissa faire, les yeux rivés sur le sol. Lever les yeux vers lui et lire ce qu'il pensait vraiment d'elle, non, elle n'en avait pas la force pour le moment.
Ale - Je peux voir ? Avant que tu ne repeigne mon mur ? J'ai rien contre l'art moderne mais ce serait dommage que tu t'abîme les mains. Je t'assure qu'il n'en vaut pas la peine.
Il hocha la tête, rassurant encore, attentionné et gardant son calme.
Maïwenn - Pfff... ça ne fera qu'une chose de plus abîmée sur moi après tout... Je ne suis plus à ça prêt depuis longtemps... Mais vas - y regarde, je t'en pris.
Ale - Merci...
Car derrière ce masque de femme croqueuse d'hommes et de femmes se cachait en réalité une demoiselle blessée par la vie, en petit morceaux dont personne n'avait trouvé encore le pot de glue pour les recoller entre eux. Il prit doucement ses mains, regardant les fines blessures qu'elle s'était faite. Il eu un léger soupir et alla farfouiller dans son armoire, pour en sortir une trousse de premiers secours. Il commença à désinfecter ses plaies, en douceur.
Maïwenn - Comment tu peux comprendre mon désir de vengeance ? Toute personne normale devrait me dire que ce que je veux faire c'est immoral...
Ale - Peut-être que je ne suis pas une personne normale.
Le calme revenait peu à peu en elle, mais elle savait aussi que ce n'était que passager... Une autre émotion forte ne tarderait pas à refaire surface.... Tout simplement car elle n'arrivait pas à gérer le fait que son secret soit dévoilé ainsi.
Maïwenn - Ta vision de ma personne a dû changer maintenant...
Comment pourrait - il la regarder comme il la regardait avant ? Pour elle c'était impossible qu'il puisse toujours avoir le même regard sur elle. Il leva les yeux de ses blessures un instant pour croiser son regard avant de rebaisser les yeux et répondre.
Ale - Pourquoi changerait-elle ? Ton regard sur moi changerait-il si tu en savais un peu plus sur mon passé ? Nous avons tous des blessures et des secrets. C'est ce qui fait ce que nous sommes. Pourquoi ma vision de toi changerait pour la découverte de l'un de ces secrets ? -il hausse des épaules- Tu restes toujours la même femme pour autant. Ok, j'en sais un peu plus, et après ? Je ne vais pas en mourir et toi non plus. Les choses changeront si tu décides qu'elles changent. Autrement, il n'y aucune raison pour que les choses ne restent pas comme elles l'étaient avant.
Il se tut, passant à la désinfection de l'autre main, toujours avec autant de douceur, mais dans des gestes qui trahissaient une habitude certaine... Elle le laissa faire tranquillement les soins de ses blessures, réfléchissant un peu à ce qu'il venait de lui dire.
Maïwenn - Tu arriverais donc à me toucher comme tu le faisais avant, sans te dire que peut être je pourrais mal vivre ses gestes là, me rappelant ce que me faisait mon père ?
Ale - Maïwenn, si quelque chose dans mes gestes, dans mes caresses ou autre te déplait, c'est à toi de me le dire, je ne peux pas le deviner... Alors oui, je pourrais continuer à te toucher comme avant...
Maïwenn - Il faudra que tu me le prouves...
Peut - être que certains ne comprendront pas comment elle peut penser à ce genre de chose dans un moment pareil ! Pourtant c'était très simple... Tant que les hommes lui faisait l'amour comme à n'importe qu'elle femme, cela effaçait les gestes de son père. Elle n'oubliait pas ce qu'il lui avait fait subir, loin de là, mais en couchant avec autant de personnes cela l'empêcher de repenser à la sensation des mains de son géniteur sur son corps. Puis, à force de réflexion un sanglot s'empara d'elle. Toute cette merde refaisait surface avec toutes les douleurs qui pouvait y être associées.
Maïwenn - Je suis désolée d'avoir voulu t'étrangler... Finalement peut être que je tiens de mon père et que je suis moi aussi un monstre... Je suis vraiment désolée de t'avoir fait du mal...
Elle était inconsolable. Maïwenn, contrairement à ce que l'on pourrait penser, n'est pas une personne qui aime faire souffrir autrui, malgré son comportement "je m'en foutiste" ! Le jeune homme eut un léger soupir avant de poser ses compresses et prendre délicatement la jeune femme dans ses bras.
Ale - Hey... Là... Tout va bien... Tu ne m'as pas fait de mal. Et ce n'est pas moi que tu voulais étrangler... Et crois-moi, de nous deux, ce n'est pas toi le monstre...
D'une main distraite, il lui caressait le dos, l'autre soutenant sa tête. Il avait prit une voix douce et calme, toujours d'un ton rassurant. La jeune femme s'était laissée faire, cherchant un peu de réconfort entre les bras du jeune homme. Elle n'était pas prête à ce qu'il apprenne la vérité sur elle... Si cela aurait pu rester enterré cela l'aurait fortement arrangé. Ce n'était pas le genre de la demoiselle de mettre ses tripes sur la table...
Ale - J'ai connu beaucoup de gens dans ma vie qui cherchait la mort d'autres personnes... ça ne faisait pas forcément d'eux des monstres. Quand la justice classique ne pouvait rien pour eux, ils cherchaient un autre moyen de se venger... Il y a des choses impardonnables dans ce monde, auxquelles il faut mettre un terme. Et il faut parfois le faire soi-même. Ce sont ceux qui te disent de pardonner sans connaître tes souffrances et sans voir la monstruosité des âmes viles qui sont les véritables bourreaux...
Il prit une légère inspiration et sourit, même si elle ne pouvait pas le voir.
Ale - Tout cela doit te paraître un peu flou dit comme ça mais bon...
La demoiselle écouta attentivement les propos du coach, se calmant un peu et tout ce qu'il lui dit lui fit se poser des questions. Une idée germa dans sa tête, mais cela ne pouvait pas être ça.
Maïwenn - Tu faisais quoi avant d'arriver ici ?
Elle avait besoin de savoir, car peu de monde pensait comme lui, peu de personne pouvait comprendre son besoin de vengeance. Il connaissait le point de son passé qu'elle s'acharnait à dissimuler, alors il pouvait bien lui délivrer un morceau du sien non ? Mais il avait également le droit de ne pas vouloir le dire. Le jeune homme prit une légère inspiration. Il n'avait pas honte de son passé, de ce qu'il avait fait, même si la société le considérait comme une criminel de haut vol. Un homme à abattre... Mais l'avis des autres lui importait peur le concernant. Alors il n'écoutait pas les murmures que pouvait soulever sa réponse à cette question...
Ale - J'étais mercenaire... Ou tueur à gage... C'est pareil de toute façon.
Maïwenn - Ceci explique ta réaction...
La demoiselle resta contre lui, cela lui permettait d'éviter de penser qu'elle était un être abject. Non elle ne le jugerait pas sur ce qu'il avait été... Il ne l'avait pas jugé, elle ne le ferait pas non plus. Et pour elle, cela ne changeait rien. C'était peut - être même un plus pour sa situation.
Maïwenn - Mon père est un homme très influent. A ce titre il se croit au dessus de la loi, et en effet la loi ne l'atteint pas car il a les moyens de faire tout tourner en sa faveur. Je peux pas le laisser impuni pour ce qu'il a fait !
Elle parlait des attouchements mais pas que... A la limite cela ne la concernait qu'elle mais il avait été plus loin en éloignant toutes les personnes qu'elle aimait. Il avait même commandité l'assassinat de Lyana. Il hocha doucement de la tête.
Ale - Je sais...
Il ne pouvait que comprendre... Après tout, n'avait-il pas tuer ses deux parents ? De ses propres mains ? Il connaissait la vengeance, pour l'avoir vécu, mais aussi lu dans les yeux des autres. Et le cas auquel elle était confronté, il ne l'avait que trop vu également...
Maïwenn - Hormis ce qu'il m'a fait subir durant des années, il s'en est pris à mes proches...
Elle arrivait pas à continuer sa phrase, la mort de Lyana s'imposant à elle. Son deuil était compliqué même après deux ans... La façon dont il s'y était pris était juste horrible pour elle... Puis, maintenant qu'elle avait commençait à raconter son passé -involontairement à la base- il fallait que tout sorte. Avec elle c'était tout ou rien. La colère l'envahit de nouveau, et sous le coup de cette dernière elle serra ses poings douloureux. Il fallait qu'elle se calme mais c'était compliqué. La californienne avait accumulé toute cette colère, cette haine année après année et maintenant qu'elle l'avait libéré, c'était difficile à gérer !
Maïwenn - Est - ce que... quand tu étais tueur à gage... il t'arrivait de mettre en scène le meurtre d'une personne pour le faire passer pour autre chose que ce qu'il était ?
Sa question n'était peut - être pas très claire, elle ne savait pas comment la formuler autrement. En demandant cela elle pensait à l'assassinat de Lyana maquillé comme un suicide. Aprè tout elle était enfermée dans un hôpital psychiatrique, cela était très bien passé aux yeux de tout le monde. Sauf les siens. Il la laissa faire, la gardant contre lui, fixant le mur derrière elle sans vraiment le voir. Il écoutait, attentivement et faisait le tri dans ses réponses pour lui donner les plus claires possibles.
Ale - Bien sûr. Pratiquement tout le temps... En partie parce qu'on me le demandait, mais aussi pour éviter que les autorités puissent remonter jusqu'à moi. Même si c'est très compliqué de remonter un tueur à gage qui n'a aucun lien avec une victime. Je me devais de ne laisser aucune trace. Pour ma propre survie. Et ça implique des mises en scène.
Il laissa sa phrase en suspend un moment avant de reprendre, fronçant légèrement les sourcils.
Ale - Pourquoi cette question ?
Elle était un peu étrange, malgré le contexte... Elle avait écouté avec attention les explications du jeune homme. Maintenant, elle réfléchit à sa réponse et c'était la voix enrouée par les larmes qu'elle lui répondit.
Maïwenn - Parce que... La femme que j'aimais a été tuée alors qu'elle était dans un hôpital psychiatrique. Le crime a été maquillé comme un suicide... Sauf que ce n'était pas le cas, elle n'était pas suicidaire. Mais tout le monde n'y a vu que du feu !
Devait - elle ajouter que c'était son père qui avait fait assassiner cette femme ? Pour le moment elle gardait ça pour elle. Les larmes dévalaient ses joues, elle se serra un peu plus contre lui. C'était un autre sujet sensible pour elle. Pourtant elle avait besoin de se livrer. Pas pour soulager sa conscience. Car jamais elle ne pourrait enlever toutes ses images qui tournaient en boucle dans sa tête. En revanche, le jeune homme ne l'avait pas encore jugé, il l'écoutait. Cela ne lui arrivait pas souvent.
Ale - Je vois... dit-il dans un soupir.
Avec sa réponse, il comprenait mieux en effet... Le maquillage en suicide était monnaie courante. Le plus facile s'il n'y avait personne à "faire tomber"... Le plus demandé aussi, avec l'accident. Il serra la jeune femme un peu fort dans ses bras, la sentant plus pressante. Il n'ajouta rien, la laissant pleurer à sa guise. Que pouvait-il faire de plus de toute façon ? Mise à part la consoler, ou du moins essayer... Il ne pouvait qu'essayer de comprendre et la soutenir du mieux qu'il le pouvait...
Maïwenn - C'est mon père qui a organisé cet assassinat... Il me l'a avoué.. Et tu sais pourquoi il a fait ça ?
Les larmes étaient toujours là, elle s'arrêta juste quelques secondes avant de prendre un profonde inspiration pour poursuivre.
Maïwenn - Il a fait car il ne supporte pas que je puisse avoir des sentiments pour une personne. Il est jaloux. Alors il a fait tué la seule femme que j'aimais... Elle n'a pas mérité ça... Lyana était une personne qui méritait d'être heureuse... Pas d'être enfermée dans un hôpital psychiatrique sous prétexte qu'elle était malade car elle était lesbienne ! ça me dégoûte !
La colère se mêla aux larmes. Elle avait envie de frapper dans quelque chose mais elle prit sur elle, essayant de calmer cette pulsion. Il comprenait... Il comprenait pourquoi elle voulait voir son père disparaître de la surface de la terre. Il comprenait pourquoi cette envie de vengeance était si forte. Il avait patienté un an avant de pouvoir tuer son père. Vivant avec lui, supportant chaque jour durant ses coups et ses cris. Et puis il avait trouvé le courage et le sang-froid pour appuyer sur la détente... Et il avait été libéré. La vengeance ne libérait pas toujours du poids de la haine. Parfois, le chagrin restait trop grand pour permettre une telle chose. Il vous poursuivait, année après année, sans vous lâcher. La vengeance ne faisait pas revivre les autres. Et même si elle était sous une certaine forme, libératrice, elle n'en restait pas moins délicate, autant à vivre qu'à exécuté...
Ale - La jalousie fait souvent faire des choses affreuses et irréfléchies...
Tout comme la haine, la colère et l'ambition. Des fléaux propres aux hommes...
Maïwenn - La jalousie lui a fait faire d'autres choses déplacées... Mais je n'en peux plus de savoir qu'il vit sa petite vie tranquillement... S'il faut il fait à d'autres enfants ce qu'il m'a fait subir très tôt dans mon enfance ! Cette idée me donne envie de vomir... Je veux supprimer de la Terre cet être abject, ce monstre !
Elle avait craché le dernier mot de sa phrase, tellement son géniteur la débectait. Elle restait entre les bras du coach, en plus du réconfort que cela lui apportait cela lui permettait aussi de ne pas affronter son regard.
Maïwenn - Il est prêt à tout pour me pourrir la vie.. Si à la base j'ai atterri ici, c'était pour une punition car je n'étais pas une petite fille bien sage. Pour garder le contrôle, il a contacté Ezra qui devait superviser mon avancé dans cette école. Puis durant un laps de temps l'académie à fermé ses portes, je suis revenue là - bas puis je me suis enfuis et je suis revenu au haras dès qu'il a ré-ouvert ses portes. Mais mon père est toujours au courant de ce que je fais. Je ne le supporte plus ! Pas après tout ce qu'il m'a fait. Je ne peux pas m'attacher aux personnes que je rencontre de peur que mon père décide de s'en mêler...
Ale - Et il n'y a vraiment aucun moyen de le faire tomber par voie légale ? Un juge qui serait prêt à prendre le risque, incorruptible ? Ou c'est vraiment peine perdue ?
Tuer quelqu'un n'était pas un acte anodin malgré que cela ait été son quotidien pendant un certain nombre d'année. Cela restait compliqué et souvent une tâche de longue haleine pour aller au bout... Il fallait un véritable mental d'acier, pour supporter l'acte en lui même mais aussi les conséquences qui allaient avec... Et c'est bien pour cette raison que pas mal de gens faisaient appel à lui... Pour ne pas subir les conséquences de ce geste... La demoiselle réfléchit quelques instants avant de lui livrer un autre morceau de son passé, lui expliquant pourquoi la justice ne pouvait rien pour lui.
Maïwenn - Ma mère... Celle qui m'a mise au monde... Est au courant pour les sévices que mon père m'a fait... Jamais elle n'a levé le petit doigt. A chaque fois elle disait que je mentais. Le soir je les entendais s'engueuler à ce sujet mais jamais ma mère m'a défendue... Devant un tribunal, même partial, c'est ma parole contre la leur...
La jeune femme reprit son souffle avant de poursuivre.
Maïwenn - Un autre exemple... Je suis tombée enceinte à l'âge de seize ans. Comme tu l'as très certainement constaté, je n'ai pas d'enfant dans les pattes... Ce n'est pas mon choix. C'est celui de mon père. J'étais enceinte de mon meilleur ami. Il n'a pas supporté qu'un homme me mette en cloque. Pas parce que j'étais trop jeune, non... Mais car ce n'était pas son enfant à lui ! Alors il m'a fait accouché ailleurs et m'a forcé à abandonner ma fille. J'ai dû signer un contrat. Je n'ai pas le droit de parler de cet enfant, je n'ai pas le droit non plus de la rencontrer un jour. Mon père a eut le bras long pour arriver à faire ce type de contrat.
La rage montait, elle passait par toutes les émotions possibles. Mais son passé était un tel merdier ! Elle en traînait des casseroles derrières elle, et un sacré paquet.
Maïwenn - Et autre chose... J'ai un casier judiciaire. Je n'étais plus mineure au moment des faits, du coup c'est resté et il me poursuit. Je faisais des courses de voiture pour gagner de l'argent... J'ai eu tendance à récidiver... Alors à ton avis, même un tribunal, non corrompu, croira qui ? Moi, la fille aux moeurs légères avec un casier ou l'impeccable homme d'affaire qu'est mon père ?
Elle s'était décollée d'Ale' et décida enfin à plonger son regard dans celui du jeune homme. Il avait écouté, de plus en plus dépité par ses paroles. Elle avait raison bien sûr, un tribunal, même partial, ne croirait jamais en sa parole. D'autant plus qu'elle avait consenti à signer ce contrat et si elle ne pouvait pas prouver que c'était sous la contrainte ou la menace, c'était peine perdue. Il soupira, plongeant son regard dans le sien. D'une certaine façon, il était triste pour elle. Ce n'était pas de la pitié, mais une certaine peine... Il acquiesça doucement à ses paroles. Avait-il réellement besoin de répondre ? Sa question n'en amenait pas, et ils le savaient tout les deux.
Ale - Tu veux que je t'aide ?
Il avait demandé cela avec tout le sérieux du monde. Ce n'était pas dans ses habitudes de donner un tel coup de main, sans rien demander en retour et à part pour les membres de l'équipe -mais à ce moment là il avait un pardon à acheter- il ne l'avait même jamais fait. Comme quoi...
L'américaine resta interdite quelque instants, le temps d'être sûre d'avoir bien compris sa question. Il voulait l'aider ? Elle ? Mettre son savoir faire à son service ? Waouh... Peu de personnes étaient prêtes à l'aider... Et lui qui ne la connaissait pas depuis si longtemps que ça, bien que désormais il soit au courant de son passé merdique, était prêt à lui prêter main forte ?
Maïwenn - C'est vrai ? Tu serais prêt à m'aider à tuer mon père ? Mais... Pourquoi tu ferais ça ?
Il haussa doucement des épaules.
Ale - Je ne sais pas. Ma B-A du jour peut-être ? Mais tu ferais mieux d'en profiter avant que ne change d'avis !
Il eut un léger sourire, voulant détendre un peu l'atmosphère. Son ton était parfaitement calme, aucune accusation implicite, rien. Simplement de la curiosité. Elle n'avait pas vraiment l'habitude d'être aidée... Elle se demandait comment cela se faisait qu'un homme lui propose spontanément son aide.
Maïwenn - Je n'ai pas envie de t'embarquer dans mes problèmes... Je t'ai déjà fait mal... Même si je sais maintenant que tu aurais pu me tuer dix fois avant que je me réveille... Mais comment pourrais - je dire non à un professionnel dans le domaine ?
Elle gardait ses yeux fixés sur son visage. Est - ce que cette proposition cachait quelque chose de louche ? Non, elle n'en avait pas le sentiment. La jeune femme posa sa main sur celle du jeune homme, essayant de lui montrer qu'elle ne pensait aucun mal de lui malgré tout.
Ale - En effet, ce serait gâcher un talent inné ! Et un atout. C'est comme aux cartes... C'est essentiel d'avoir de bons atouts dans son jeu, sinon c'est la perte assuré... Et je ne suis pas du tout un bon perdant...
Il hocha vigoureusement de la tête pour appuyer ses paroles. Il était même très mauvais perdant, au point que les autres mecs de l'équipe hésitaient à jouer avec lui...
Maïwenn - C'est même un sacré atout... ça peut changer mon futur... J'avais prévu de tuer mon père et de payer ensuite pour ça...
De toute façon son père lui avait quasiment tout pris, elle n'avait rien à perdre. Rien du tout. Mais tuer son père était son but final ! Là, Ale' lui proposait une autre alternative. Une où elle pourrait recommencer sa vie sans avoir la menace de son père au - dessus de sa tête en permanence.
Ale - Et arrête de penser que tu m'as fait mal, c'est pas le cas. Un bleu, ce n'est pas "faire mal". Tu m'aurais loger une balle dans le bras, là je veux bien dire que ça fait mal. Mais sinon, c'est rien du tout.
Mis à part les crampes et les fractures : si la blessure ne comporte pas de points de suture, c'est qu'elle ne fait pas mal. Assez réducteur comme mode de pensée mais son application lui avait permit mainte fois de garder son sang-froid...
Maïwenn - Si tu le dis... J'aime pas quand même essayer d'étouffer les gens qui ne m'ont rien fait... Je peux me faire pardonner si tu veux ?
Dit - elle en faisant un petit sourire. Il répondit par un sourire un peu coquin.
Ale - C'est une proposition prometteuse ça...
Elle avait tout déballé, elle se sentait un peu plus légère maintenant. Elle observa le jeune homme quelques secondes avant de reprendre plus sérieusement.
Maïwenn - Je vais accepter ta proposition... Est ce que j'ai le droit d'émettre une volonté ?
Elle savait que c'était peut être exagéré de vouloir exiger quelque chose alors qu'il lui avait fait cette proposition spontanément...
Ale - Bien sûr.
C'était "son" contrat après tout, elle pouvait exiger ce qu'elle voulait. Ce serait ensuite à lui de lui dire si c'était possible ou pas mais dans l'idée, il n'avait rien contre. Au contraire même... Elle souffla un bon coup et se jeta à l'eau.
Maïwenn - Je veux être celle qui lui portera le coup fatal.
Elle n'en démordait pas, elle devait le faire. Peut importait les conséquences après. Peut être qu'elle se traiterait de monstre toute sa vie après avoir fait ça mais elle s'en foutait. C'était à elle qu'il avait pourri la vie. Il lui avait volé son innocence. Elle lui volerait sa vie. Sa détermination était sans faille. Cela faisait plus d'un an qu'elle songeait à cette vengeance, autant dire qu'elle s'était faite à l'idée....
La demoiselle changea de place et s'installa sur les genoux d'Ale, son visage face à celui du tueur à gage. Elle approcha ses lèvres des siennes et l'embrassa chastement, rapidement.
Maïwenn - Je veux le faire. S'il faut je te soudoierai tu te doutes de quel façon... Je ne pense pas avoir besoin de te faire un dessin...
Elle conclut sa phrase en lui adressa un sourire.Elle s'était apaisée, se sentait beaucoup mieux d'avoir dévoilé son passé à une personne autre qu'à son cercle restreint d'amis. Le jeune homme la laissa faire et eu finalement un fin sourire.
Ale - Tu n'auras pas besoin de me soudoyer pour ça.
Maïwenn - C'est vrai ?! Tu acceptes ? Merci...
Ale - Je ne vois pas de raisons de ne pas accepter...
Quitte à s'y reprendre à plusieurs fois, il lui laisserait ce plaisir là. Qui était-il pour le lui enlever ? Elle ne l'avait pas embaucher, il n'avait aucune pression du travail terminé... Bien qu'au fond, il n'y croit pas lui même. Si jamais elle se loupait, les conséquences risquaient d'être désastreuses et sa vie un véritable enfer, plus qu'elle ne l'était actuellement... Il embrassa la jeune femme, appuyant son baiser en passant une main derrière sa tête, son autre main enserrant sa hanche... Ce n'était peut-être pas le bon moment pour une séance sportive... Mais si ça pouvait l'aider à se rendormir ensuite... Sans essayer de le tuer... Elle répondit à son baiser et passa ses bras autour de son cou, pas pour l'étrangler mais pour donner plus d'intensité à cet échange. Ses mains allèrent se perdre dans ses cheveux tirant doucement dessus par moment.
- Spoiler:
La demoiselle colla son corps contre celui du jeune homme, le plaisir commençant à naître de ses entrailles. Elle savait que s'il poursuivait sur ce chemin elle, elle serait incapable de s'arrêter... La brune interrompit le baiser durant un court laps de temps pour parler. Il se mordit la lèvre quand elle rompit le contact mais écouta sa question avec attention.
Maïwenn - Tu crois que c'est le bon moment pour faire ça ?
Ale - Non... Pas du tout...
Elle rit doucement avant de reposer ses lèvres contre les siennes. Il répondit à son baiser avec fougue mais mesura ses gestes avant de rompre de nouveau le contact, malgré la vague de désir qui grimpait en lui.
Ale - Tu préfère dormir ? Je comprendrais. Tu dois être encore un peu secouée, fatiguée...
Il haussa des épaules. Quoi d'autre ? Pas mal de choses à vrai dire... Mais il n'était pas capable de poser un mot dessus...
Maïwenn - Tu te fous de moi là ?
Elle rit avant de l'embrasser de nouveau, passant ses mains sur son torse pour le pousser légèrement afin qu'il s'allonge sur le dos. Il ne put s'empêcher de rire avant de se laisser faire avec malice. Puis, elle rompit une nouvelle fois leur baiser pour parler.
Maïwenn - Tu crois que je vais dire non à un bon moment ? Malgré tout ce que tu viens de découvrir sur moi, je reste la même tu sais...
Elle conclut sa phrase avec un sourire malicieux... Bien entendu que cela ne la dérangeait pas de coucher avec lui, même après toutes ses révélations... Elle fit courir ses doigts sur le torse finement musclé du jeune homme, un air prédateur sur le visage et les yeux avides de luxure.
Ale - J'espère bien ! Que tu n'as pas changé...
Il répondit à son sourire avec malice, sentant une nouvelle vague de désir le parcourir face à ce regard. Il attrapa sa main pour l'attirer jusqu'à sa bouche et en mordiller les doigts, un par un, la laissant venir jusqu'à lui, avec malice. Il ne dirait jamais non à une occasion de s'envoyer en l'air comme celle-là ! Elle se laissa faire, souriant à la perspective de ce qui allait se passer. Elle s'installa contre lui poitrine contre poitrine. Sa bouche fit un chemin de son cou jusqu'à ses lèvres, où elle s'empara de sa lèvre inférieure pour la mordiller. Puis, elle l'embrassa avec fougue, ondulant doucement son corps contre celui du jeune homme faisant ainsi monter le désir... Le jeune homme l'entoura de ses bras, profitant de ce contact, répondant à ses baisers durant de longues minutes, avant de doucement rouler sur le côté, échangeant les positions. Il ne coupa cependant pas le contact, poursuivant ses légers mouvements de bassin. Le désir grimpait doucement mais sûrement en lui, commençant à se traduire physiquement. Maïwenn se laissa faire savourant ce moment d'intimité qui n'appartenait qu'à eux seuls, loin de leur passé. Avec leur corps collés ainsi elle ne pu que sentir la marque évidente de l'envie du jeune homme. Tout en l'embrassant elle souriait, ravie que cela n'est pas changé entre eux. Un homme qui tenait parole...
Finalement, il rompit le contact pour aider la jeune femme à se déshabiller, faisant de même avant de se réinstaller à son contact, peau contre peau. Un sourire lascif passa sur ses lèvres alors qu'il déposait une traînée de baiser le long de son cou, descendant vers ses seins, qu'il attrapa à pleine bouche... Les malmenant en douceur du bout des lèvres, et parfois du bout des dents... Sous l'effet du plaisir elle laissa échapper quelques gémissements, les caresses du jeune homme ne la laissant pas indifférente. Loin de là ! Elle était totalement réceptive... Ses mains se perdirent dans les cheveux du jeune homme, avant de descendre vers ses épaules, pour y laisser de légères marques de ses ongles. Ses hanches vinrent se frotter contre le corps du coach sans qu'elle puisse vraiment le contrôler... C'était un automatisme.
Maïwenn - Tu comptes prendre ton temps ?
Ce n'était pas un reproche, seulement une simple question conclut avec un sourire dans la voix. Elle voulait savoir s'il allait la faire languir ou non... Mais il était également possible qu'il n'y réponde pas.. Le jeune homme leva les yeux vers elle avec un sourire. Il se redressa légèrement pour parcourir son corps d'une main, allant directement lui prodiguer des caresses plus intime du bout des doigts. Sous cette caresse elle ne put réprimer un gémissement de contentement, accélérant légèrement ses mouvements avec son bassin. Elle en voulait encore plus... ça ne lui suffisait pas !
Ale - Peut-être pas cette fois...
Il se mordit la lèvre avant de venir capturer les siennes et prendre appui sur ses deux bras, bassin contre bassin... Encore quelques secondes et il serait complètement prêt... Elle sourit tout en l'embrassant avec ardeur avec de glisser une de ses mains entre leur deux corps pour aller caresser ce qu'un homme pouvait avoir de plus cher, tandis de son autre main lui caressait le dos... Alors pour lui faire perdre patience elle joua à seulement effleurer l'extrémité du membre tendu par le plaisir... Tant qu'il ne lui demanderait pas d'arrêter elle continuerait... Elle était joueuse, bien qu'elle soit d'accord pour qu'en ce moment même les préliminaires soient écoutées... Elle rompit le contact de leurs lèvres pour le provoquer, oralement cette fois.
Maïwenn - Alors... Dis moi... Tu attends quoi ?
Son souffle n'était absolument pas régulier, saccadé par le feu qui avait pris naissance dans son bas ventre et qui se propageait très rapidement dans tout son corps... Des grognements de plaisir ne tardèrent pas à se joindre aux caresses de la jeune femme. Il répondit à sa provocation par un sourire malicieux. Il alla chercher sa main pour l'empêcher de continuer avant de se glisser en elle avec lenteur, entamant un doux va et vient et attendant quelques secondes de profiter de ce contact avant de reprendre ses baisers passionnés, mêlé de grognements rauques. Le souffle de plus en plus haché sous le plaisir et l'effort... La californienne laissa un échapper un gémissement de contentement un peu plus fort que les précédent lorsqu'il prit son temps pour s'introduire en elle, et il continua la torture avec ses langoureux mouvements de hanches. Elle entoura les cuisses du coach avec ses jambes, changeant ainsi légèrement l'inclinaison, plus encline à s'envoler vers le septième ciel rapidement, et pourquoi pas plusieurs fois. Après tout une femme peut jouir plusieurs fois contrairement à un homme. Mais pour parvenir à cela faut - il encore avoir un bon partenaire... Leur danse lascive continuait, ses gémissements augmentaient en même temps que son plaisir. Ses doigts aggripèrent le dos du jeune homme, le griffant légèrement par moment...
Maïwenn - Putain...
Expression de son plaisir... Elle était incapable de prolonger sa phrase, le désir gonfla de plus en plus et finit par l'emporter. Pour diminuer l'intensité du son qui sortit de sa bouche elle l'embrassa avec une certaine avidité son partenaire. Le jeune homme répondit à ses baisers, accélérant progressivement le rythme au fil des minutes. Il sentait doucement monter le plaisir, telle une bulle grossissant avant de pouvoir explosé. Ses grognements se mêlaient à ses gémissements. Il ne pensait plus à rien que son plaisir, et celui de la jeune femme. Mordillant ses épaules sous l'impulsion de désir ardent qui enflait en lui. La délivrance de la jouissance ne tarda pas à venir, exacerbé par les gémissements de la jeune femme, qui ne le laissait pas indifférent...
Le demoiselle avait accompagné chaque coup de rein, maintenant leur rythme et quand vint l'ultime mouvement de bassin de la part du jeune homme, une nouvelle vague de jouissance déferla sur la demoiselle. Elle laissa échapper un cri qu'elle ne put camoufler cette fois ci. Elle resta quelques minutes aréactive, le temps de reprendre son souffle qui l'avait abandonné en cours de route. Quand elle eut retrouvé une respiration normale, elle ne put s'empêcher de poser une question existentielle...
Maïwenn - Comment ça se fait que ça soit toujours aussi bon avec toi ?
Elle avait un énorme sourire scotché sur les lèvres. Il resta en elle un moment, le temps de reprendre son souffle avant de déposer un léger baiser dans son cou et de glisser en douceur sur le côté...
Ale - Quand on est deux doués c'est plus facile...
Maïwenn - Merci pour le compliment... Tu es d'humeur généreuse cette nuit...
Elle sourit en terminant sa phrase. Il se pencha pour l'embrasser à nouveau avant de s'installer confortablement sur le côté, un bras nonchalement posé en travers de son corps, un sourire satisfait sur les lèvres. Elle répondit à son baiser et attendit qu'il finisse de s'installer pour se blottir contre lui, tout en caressant un bras du coach.
Maïwenn - Dis... Si je m'endors là, tu n'as pas peur que je recommence à essayer de t'étrangler ? Tu préfères peut être finir la nuit tout seul, sans avoir une folle furieuse dans ton lit ?
Cela la tracassait un peu... Elle ne voulait pas casser l'ambiance qui régnait entre eux, mais elle préférait savoir histoire de prendre ces dispositions assez tôt. Le jeune homme rit doucement à ses paroles avant de la serrer un peu plus dans ses bras.
Ale - Non je n'ai pas peur... C'est plutôt toi qui devrait avoir peur...
Maïwenn - Je n'ai pas peur de toi...
Il déposa un baiser sur son front, finissant par fermer les yeux. Il n'allait pas tarder à s'endormir avec tout ça... C'est que finalement, la nuit avait été riche en émotion... La brune se tourna et cala son dos contre le torse du jeune homme, les deux corps s'emboitant parfaitement. Puis, rincé par tout ce qui venait de se passer elle finit par s'endormir.
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