Teardrop
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aparté garçons malades - Ven 15 Mar 2019 - 10:31
« Chap 15 ϟ Aparté »
Microbes et tests scientifiques
Quand Alejandro passa la porte de l'appartement, il n'avait toujours pas les idées claires. Et pourtant, il avait mit le nez dehors pour sortir un peu Newton en pleine tempête de neige. Il tenta d'enlever son manteau malgré ses gros gants, pour se rendre compte après quelques longues secondes de lutte qu'il n'arriverait jamais à attraper la languette de la fermeture éclair. avec un soupir il leva les yeux, bras ballants, pour croiser le regard de Carter. Ce dernier, un plaid sur les épaules en mode cape de super-héro, le regardait avec un sourire amusé et son nez rouge. Lui aussi avait le teint maladif et la sorte de grippe qu'ils avaient tous attrapé, mais il semblait en meilleur état qu'Ale. Ce qui était presque un exploit...
Ale — Aide moi au lieu de me regarder en riant...
Le ton avait essayé d'être rageur mais c'était peine perdu. Pas avec la maladie. Face aux microbes, Alejandro n'était plus rien. Un pantin avec qui l'on pouvait faire pratiquement ce que l'on voulait. Carter eut un léger rire qui se transforma en toux et fini par venir aider son colocataire après avoir pratiquement cracher ses poumons sous le regard éteint du coach des AUPA.
Carter — Et voilà !
Il sourit en s'enroulant dans son plaid, retournant à petits pas sur le canapé. Voûté ainsi, on aurait cru à un petit vieux sous adrénaline... Alejandro secoua les mains pour faire tomber ses gants et manqua de perdre l'équilibre en se penchant pour les ramasser. Heureusement, le mur proche le rattrapa dans sa chute et lui évita une douloureuse rencontre avec le sol. Il enleva ensuite son manteau et se battit un moment avec son écharpe, manquant de s'étrangler tout seul, avant de lui faire rejoindre le reste de ses vêtements d'extérieur. Il fini par enlever ses après-ski et enfila une paire de chaussette supplémentaire. Il se traîna ensuite jusqu'au canapé où il se laissa lourdement tomber à côté de Carter avant de fortement éternuer. Manquait plus que ça ! Carter rit à nouveau en voyant la tête de son compère, ce qui entraîne une nouvelle toux et des grimaces douloureuses. Ale s'empressa de trouver des mouchoirs alors que Carter gobait une nouvelle pastille pour la gorge pour calmer la toux.
Carter — Et bah... On en fait de jolis zombies...
Ale — Ouai... On est des zombies canons.
Ale hocha doucement de la tête, en parfait accord avec lui-même, alors que Carter souriait. Il n'avait pas forcément tord... Si ?
Ale — Elle rentre quand Ali ?
Carter — Elle devrait plus tarder je pense...
Carter s'enfonça encore un peu plus dans le canapé et son plaid, Alejandro faisant de même, tout deux fixant sans vraiment la voir la télévision en face d'eux. Cette fois Carter avait mit un film. Mais Alejandro serait bien incapable de dire lequel... Et même de quoi il parlait....
Aliénor entra dans l'appartement avec une certaine énergie. Il restait quelques traces de neige sur son gros manteau, ainsi que ses gants et son bonnet signent qu'elle s'était aventurée au coeur de la tempête. Elle se dirigea vers la cuisine où elle déposa plusieurs sacs. Newton ne tarda pas à réclamer quelques caresses que la jeune femme s'empressa de lui donner avec tendresse pendant que son regard glissa en direction du canapé. Et sans un mot, elle se dirigea vers la salle de bain pour y ressortir armée de son thermomètre. Elle pointa tour à tour le capteur sur le front des deux malades.
Ali — J'ai acheté de quoi faire des remèdes de grand-mère. J'ai besoin de cobaye pour tester leur efficacité. Vous avez presque le même degrés de fièvre. C'est parfait pour mon expérience.
Elle était sérieuse, ne cherchant pas à enrober le fond de ses pensées. Elle voulait les utiliser, profiter de leurs maladie. Carter eut un sourire tendre face à la jeune femme, penchant la tête sur le côté à la suite de ses paroles.
Carter — Ooohhh... C'est gentil ça d'essayer de nous soigner mon amour... C'est très gentil...
Alejandro eut un temps de réaction plus lent et leva mollement un bras pour signifier qu'il était cobaye volontaire, mais sans parvenir à afficher sur son visage autre chose que la mine fatiguée et blasée dû à la maladie.
Ale — Oui... C'est très gentil son amour... Ton remède, il implique de l'alcool ? Parce que ça tue bien les microbes, il parait...
Et puis, quitte à être malade, autant que ce soit pour une bonne raison non ? Elle sortit un petit carnet de sa poche de pantalon, la version portative de ses carnets habituels. Elle y parcourut rapidement quelques pages avant de reposer son attention sur son colocataire.
Ali — Oui, j'ai trois remèdes où il y a de l'alcool à petite dose. On va commencer par ceux-là.
Elle se pencha vers Carter pour déposer un chaste baiser sur son front avant de se diriger vers la cuisine. Un ballet de bruit envahit rapidement la pièce, la jeune femme se mit à sortir une grande quantité d'ustensiles, mais aussi d'ingrédients. Elle disposa un ensemble de flacons vides qu'elle entreprit de noter à l'aide d'étiquette autocollante. Elle avait tout prévu, tout organisée dans sa préparation. Alejandro grimaça un peu face au bruit -le mal de crâne était un peu présent malheureusement pour lui- mais Carter ne dit rien. Il s'était retourné sur le canapé et avait posé le menton sur le dossier pour pouvoir observer Aliénor de loin, un sourire rêveur et amoureux flottant sur ses lèvres.
Au bout de trente minutes, elle se planta de nouveau devant les deux malades en leur tendant un verre à chacun. Carter prit le sien sans hésiter, en se remettant droit sur le canapé. Alejandro eut un temps de réaction plus lent mais fini par tendre le bras et tenter de renifler son verre, en vain, son odorat avait disparu.
Ali — On va commencer par ça.
Elle attendit qu'ils acceptent leur verre avant de noter quelque chose dans son carnet.
Ali — Le temps d'activation du remède est long. On verra si au bout d'une heure, il y a des effets positifs ou négatifs.
Ale — Une heure ? Je m'attendais à plus...
Carter sourit et bu son verre presque d'une traite, grimaçant finalement un peu sous les goûts un peu bizarre de son breuvage. Alejandro y alla avec un peu plus de parcimonie et prit son verre à petites gorgées. Une fois les verres fini, ils déposèrent le tout sur la table basse et Ale reprit doucement la parole alors que Carter s'enfonçait à nouveau dans le canapé en se cachant presque sous son plaid.
Ale — Qu'est-ce que tu veux qu'on fasse en attendant ?
Ali — J'ai des remèdes à base de baumes. On va tester ça.
Sans attendre la moindre remarque, elle filait vers la cuisine où elle se plongeait dans de nouvelles préparations. Elle passait du temps pour y noter des informations sur son carnet, son regard brillait d'une grande concentration. Ce n'était pas uniquement par amusement qu'elle réalisait ses expériences.
Une fois au niveau des deux garçons, elle s'installa sur la table basse dont elle avait poussé les verres vide.
Ali — Ce baume s'applique sur les pieds. Qui commence ?
Les garçons échangèrent un regard. De Carter, on ne voyait plus que les yeux et le haut de la tête. Pourtant, son reard avait été assez éloquent. Il ajouta néanmoins d'une voix étouffée.
Carter — Fait froid...
Alejandro eut un soupir et se tortilla pour enlever ses chaussettes de montagne avant de poser les pieds sur la table basse.
Ale — Ben du coup se sera moi...
Il ne semblait pas particulièrement enchanté, mais à vrai dire, peu d'expressions se faufilaient jusqu'à son visage ces derniers temps. Carter le regarda faire avec un intérêt non feint, se désintéressant de son film, préférant observer Ali et Ale dans leur expérience étrange... Au bout de quelques secondes cependant, sa voix étouffée brisa le relatif silence.
Carter — Pourquoi sur les pieds ? C'est bizarre non ?
Il voyait mal en quoi un baume sur les pieds arriverait à mieux le faire respirer... Aliénor se déplaçait légèrement afin de mettre la jambe de son colocataire sur ses cuisses. Elle prit une noisette du baume entre ses doigts avant de commencer à masser le pied.
Ali — Il y a beaucoup de lignes méridiens dans le pied. Il faut que tu demandes une séance d'acupuncture à Yennefer, bien qu'elle n'offre pas souvent ce privilège.
Carter — Oh... Et tu connais tous les méridiens ?
Ali — Non. Je reproduis uniquement les mouvements qui sont indiqués avec la recette du baume.
Carter hocha de la tête face à cette réponse et se tut, observant derrière la barrière protectrice de son plaid. Au bout de quelques minutes, une vive chaleur se dégageait du baume. Aliénor délaissait son massage pour y noter le temps d'activation avant de reprendre son attention sur le pied d'Alejandro.
Ali — Quelle sensation tu ressens à cet instant ?
Alejandro mit quelques secondes avant de répondre, haussant mollement des épaules.
Ale — Ben ça réchauffe... Et ça chatouille.
Il réfléchit encore un peu en regardant longuement son pied avant de relever les yeux sur Ali, un peu dans le vague.
Ale — Je devrais ressentir un truc en particulier ? Genre nez qui se débouche ou autre ?
Ali — On va passer à autre chose.
Il doutait des capacités d'un baume de pied mais on ne savait jamais. Ali avait parfois des idées farfelues qui fonctionnaient. Il se moucha en attendant sa réponse, alors que Carter secouait doucement de la tête, tel un enfant peu convaincu.
Carter — Si ça marche pas je veux pas tester. Fais d'abord sur Ale et je testerais les trucs qui marchent...
Alejandro ne prit même pas la peine de répondre. Il n'en avait ni la force morale ni la vivacité d'esprit... Il se contenta d'un coup d'oeil torve à son colocataire sans rien de plus... Aliénor s'était levée pour se rincer les mains, prenant un stylo rouge afin de noter la notion inefficace sur le baume. Mais elle ne tardait pas à revenir à la charge avec une nouvelle proposition. Elle déposait un inhalateur et une serviette sur la table basse, puis une casserole fumante qui dégageait une odeur assez désagréable. Elle y versait le contenu dans l'inhalateur avant de poser son attention sur son colocataire.
Ali — Tu dois mettre le nez ici afin de respirer les vapeurs. Je vais te mettre une serviette sur la tête pour garder le plus de vapeur possible. Au début, ce n'est pas agréable à cause de la chaleur, mais cela dégage les voies respiratoires de manière efficace. Normalement.
Alejandro regarda l'inhalateur, peut convaincu, mais le prit quand même pour le coller sur son visage et tenter de respirer par le nez. Très vite cependant, il ressentit une sensation de brûlure et écarta l'appareil de lui.
Ale — T'es certaine que c'est pas toxique hein ?
Ali — Ce n'est pas toxique.
Il se força cependant à se remettre à respirer dedans, sans pouvoir s'empêcher une grimace douloureuse... C'était efficace, c'était pas faux, mais à quel prix ? Carter grimaçait déjà depuis le début. Contrairement à Alejandro, il n'avait pas les sinus aussi prit que lui et l'odeur lui parvenait bien nette.
Carter — Comment tu fais pour rester aussi stoïque ? Ca pue c'est une infection ce truc... Pire que Newt mouillé...
Ali — J'aime bien l'odeur de Newton mouillé.
Il secoua la tête comme pour échapper à l'odeur mais en vain et se cacha à nouveau sous son plaid en respirant par la bouche pour se préserver des vapeurs désagréables. Une chance qu'Alejandro soit volontaire pour ce genre de torture, ce ne serait sans doute pas son cas... Il avait encore ses limites pour sa part...
Elle observait attentivement son colocataire, jetant des regards sur sa montre tout en griffonnant dans son carnet. Elle ne pouvait qu'approuver que l'odeur n'était pas des plus agréables. Cependant, elle avait lu à de nombreuses reprises que les remèdes les plus efficaces étaient souvent les plus désagréables à subir.
Ali — Est-ce que tu sens tes voies respiratoires plus dégagés ?
La voix d'Alejandro leur parvint résonnante dans l'inhalateur. Il ne bougeait pas, avec sa serviette sur la tête.
Ale — On peut dire ça comme ça... Ca me brûle un peu les sinus... Et je capte l'odeur dégueulasse de ce truc... Faut rester combien de temps ? Je vais bientôt avoir l'impression de me noyer dans de l'eau bouillante...
Carter — Froid ça doit être encore pire que ça...
Alejandro tourna la tête vers son colocataire avant de se rendre compte qu'il ne le verrait pas, avec sa serviette, et se remit droit. Il était presque tenter de respirer par la bouche désormais mais ça irait à l'encontre de l'efficacité du produit... Il se demandait bien jusqu'où irait Aliénor avec ses expériences cependant... Mais il était certain qu'il serait incapable de lui résister dans tous les cas. Pas dans son état en tout cas...
Ali — Tu as encore dix minutes d'inhalation. Je vais préparer la suite.
Ale — Ok...
Elle délaissait les deux malades pour retourner dans sa cuisine, qui ressemblait étrangement à un laboratoire d'un apprenti sorcier. Il y avait des ingrédients un peu partout, des plus classiques ou plus farfelus. Elle se remit à jouer avec les casseroles, mettant le four à chauffer presque en même temps que le micro-onde. Aliénor était animée d'une hyperactivité agaçante, très loin de l'état fiévreux des deux garçons vautraient sur le canapé. Après avoir regarder son colocataire longuement à nouveau, Carter se retourna encore une fois sur le canapé pour observer Aliénor depuis le dossier de son assise. Recroquevillé sous son plaid comme il l'était, il commençait presque à avoir chaud, mais il n'aurait quitté la couverture pour presque rien au monde...
Ali — Vous allez manger une soupe. Elle n'a pas vraiment de valeur médicinale selon moi. Elle apporte juste un bien-être agréable en bouche malgré le manque du goût à cause des sinus. On dit que le mental aide à la guérison.
Elle déposait deux bols fumants sur la table basse, avant d'enlever la serviette à son colocataire. Sa séance d'inhalation était en fin terminé. Elle prit le temps d'aller nettoyer l'inhalateur avant de revenir vers les garçons pour s'assurer qu'ils mangent leur potage. Alejandro eut un grand soupir de soulagement quand il fut libérer de l'inhalateur et attrapa à nouveau des mouchoirs pour se vider les sinus. Au moins l'inhalation était efficace, mais il ignorait pour combien de temps exactement... Il se pencha sur la soupe en la reniflant, captant cette fois de meilleures odeurs. Carter le regardait faire avec un regard de hibou, attendant patiemment qu'il goûte le premier avant de se lancer. Une fois rassuré en voyant qu'Ale prenait son bol de potage sans grimace particulière ni commentaire, il fit de même.
Carter — C'est pas mal. Tu pourrais même garder la recette pour en temps normal.
Ale — Ouai... Quand il fait froid... Ce qui risque d'arriver tout le temps ici...
Sa dernière réflexion le plongea dans ses pensées pendant un moment, mais il continuait de manger sa soupe par geste mécaniques. Carter, qui s'était débrouillé pour garder son plaid sur les épaules en se découvrant le moins possible, releva les yeux sur Ali.
Carter — Y'a quoi dedans ? T'en veux pas un peu ?
Ali — Il y a des pommes de terre, des carottes, des poireaux, un os à moelle, un navet. Il y a aussi un mélange d'épices et quelques cuillères de sauces soja.
À la seconde question, elle se levait d'un bond pour se diriger vers la cuisine afin de récupérer une tasse où elle s'était servi une portion. En jetant un regard à l'heure, elle prit le thermomètre afin de reprendre la température de chacun. Une très légère et éphémère grimace apparut sur ses lèvres.
Ali — Votre température n'a pas réellement baissé. On va devoir tester autre chose.
Carter — Teste d'abord sur Ale.
Carter esquissa un sourire entre deux cuillerées de soupe avant de reprendre doucement dans un murmure.
Carter — Je t'aime...
Alejandro failli s'étouffer avec sa soupe, ce qui brisa la magie du moment et inspira une grimace à Carter qui reprit sa dégustation avec lenteur et un soupir contrarié. Par miracle, aucune goûte de soupe ne tomba sur les genoux du coach malgré ses sursauts dû à la toux passagère. Quand il se calma enfin, il n'avait plus grand chose à manger et termina sa soupe en quelques cuillerées.
Ale — C'est quoi la prochaine étape de tes remèdes de grand mère ?
Ali — Je vais préparer un nouveau breuvage pour la fièvre.
Elle bondit de nouveau dans la cuisine, amenant avec elle les bols de soupes qu'elle déposait dans l'évier. Puis elle se plongea dans sa nouvelle recette avec une grande application. La cuisine commençait à devenir un champ de bataille avec divers cadavres d’ingrédients. Mais ce joyeux bazar semblait avoir une certaine organisation et rangement pour la jeune femme. Après avoir éteint le feu, elle versa sa préparation dans deux verres qu'elle présenta aux deux garçons. Une odeur légèrement chocolatée se dégageait des vapeurs chaude du breuvage. Les garçons prirent leurs verres. Alejandro sans se faire prier, Carter avec un peu plus de méfiance, en ne sortant qu'une main de son plaid. Le militaire attendit de voir la tête de son colocataire face au breuvage pour boire à son tour. L'odeur qui s'échappait du verre était agréable mais pas très engageante pour Carter.
Ale — C'est pas mal... Mais j'en ferais pas des folies...
Carter — Moi non plus... C'est quand même un peu bizarre...
Les deux hommes échangèrent un regard, terminant lentement leurs verres avant de les poser de concert sur la table. Ale semblait repus. Il se laissa retomber dans le canapé, une main sur le ventre.
Ale — Si t'as d'autres trucs à nous faire avaler, va falloir attendre un peu, j'en peux plus...
Ce n'était pas grand chose pourtant, ce qu'ils avaient avalé jusque là, mais cela lui suffisait amplement... Maladie oblige... Carter se réinstalla dans le canapé sous son plaid, observant toujours de ses yeux de hibou fatigué ses deux comparses. Il attendait de voir la suite et surtout, si les différents remèdes d'Aliénor allaient fonctionné...
La jeune femme observa silencieusement les deux jeunes hommes avant de partir en direction de la chambre. Différents bruits s'échappaient de la pièce avant que la blonde apparaisse de nouveau dans le salon. Elle avait les bras chargés de nombreuses bougies. Elle commença à les installer dans tout l'appartement, les allumant une à une. Bientôt les odeurs se mélangèrent pour former un parfum assez déroutant sans pourtant être désagréable. Après les bougies, elle se mit à répartir quelques aliments, mais aussi du sel au niveau des fenêtres. On pouvait difficilement y trouver de la logique dans ses actions, et elle semblait même avoir oublier la présence des deux malades. Elle mit un DVD qui passait en boucle un feu de cheminée, avec le crépitement du bois. Et ce n'est qu'une heure après, elle se rendit compte que Alejandro et Carter dormaient paisiblement.
Quand Ale s'éveilla, le mal de crâne tambourinait sur ses tempes et lui donnait l'impression d'une barre sur le front. C'est presque comme s'il allait encore moins bien que la veille, ce qui avait quelque chose de désespérant. Carter en revanche semblait aller mieux de son côté. Il avait simplement un grattement de gorge léger. Le coach d'élevage se redressa du canapé dans un grognement et se laissa tomber dans le canapé avec un soupir, portant la main à ses yeux. La lumière du jour avait quelque chose d'irritant.
Carter — Salut ! Bien dormi ?
Ale — Affreusement mal... Et toi ?
Carter — Plutôt bien. Café ?
Ale — N'importe quoi tant que c'est chaud...
Carter sourit et se leva, vacillant un instant sur ses pieds avant de se diriger vers la cuisine. Ses gestes étaient encore un peu mou mais il était en meilleure forme. Il alluma la machine à café et attendit sagement, guettant également l'arrivée d'Aliénor...
Aliénor déverrouilla la porte d'entrée où Newton s'empressa de s'y engouffrer joyeusement. Elle déposa ses affaires avant de remarquer la présence de son compagnon dans la cuisine. Les garçons étaient enfin réveillés, malgré que la matinée venait à peine de commencer. Sauf pour la jeune femme qui était déjà pleinement active.
Ali — Bonjour.
Carter — Salut !
Ale — Mmmphf.
Elle s'approcha de Carter pour déposer un chaste baiser sur ses lèvres avant de poser sa main sur son front.
Ali — Comment tu te sens ?
Carter — Mieux ! Et toi ça va ? En revanche je pense qu'Ale n'est pas très bien... Au moins aussi mal qu'hier ou pire encore.
Ali — Je vais bien.
Alejandro avait tenté de faire un signe de la main mais son bras s'était avéré trop lourd et il était retombé mollement sur le canapé. Il gardait une main sur ses yeux, complètement avachi dans le canapé. Encore quelques heures et il pourrait sans doute se fondre dedans...
Carter — Tu veux un café ? Je sais pas s'il arrivera à en boire la larve là-bas mais bon... Tant qu'à en faire...
Ali — Je veux bien. Merci.
Carter — Ok...
La blonde s'éloigna vers la salle de bain pour revenir avec son précieux thermomètre. Elle commença par Carter, malgré la nuit elle était toujours attentive et curieuse des résultats de ses expériences de la veille.
Ali — Tu n'as plus de fièvre.
Carter — Tant mieux !
Elle ne tarda pas à se diriger vers son colocataire. Cependant, elle s'arrêta soudainement dans son élan, laissant en l'air sa main qui tenait le thermomètre. La surprise s'illumina un instant dans son regard. Le jeune homme avait une plaque rouge au niveau de son cou, et qui semblait s'étendre vers l'épaule voir même le dos. Mais ce n'était pas tout, des petits boutons étaient apparus sur son visage. Aliénor se pinça les lèvres avant de courir chercher son carnet. Elle s'installa sur la table basse, observant Alejandro tout en griffonnant énergétiquement la feuille de papier.
Ali — Est-ce que tu ressens des picotements ? Des démangeaison ? Des zones plus chaudes sur ton corps ?
Ale — Quoi ? Des quoi ? J'en sais rien... J'ai chaud, je me sens pas bien et j'ai un mal de crâne affreux... T'as pas de vrais médicaments cette fois ... ?
La main qu'Alejandro avait devant les yeux retomba mollement sur la canapé et il regarda Aliénor avec un regard fiévreux. C'était étrange de la voir griffonner ainsi aussi vite... Carter s'approcha avec des cafés. Il avait un léger sourire sur les lèvres et le coach avait beaucoup de mal à comprendre pourquoi... Mais il mit beaucoup de temps avant de finalement formulé une question. Carter eut même le temps d'aller chercher le dernier café et de s'asseoir à côté de sa compagne.
Ale — Qu'est-ce qu'il se passe ? J'ai un truc sur la tête ?
Carter éclata de rire et hocha de la tête mais ne dit rien, fidèle à lui-même, et plongea le nez dans son café. Il n'y avait aucune solidarité masculine dans la salle ! Seul Newt semblait compatir au malheur d'Alejandro...
Ali — Il semblerait que tu as fait une réaction allergique à une molécule d'un des remèdes que tu as testé. Ta peau a fait une poussée inflammatoire de l'épiderme, provoquant une plaque rouge au niveau de ton cou. Celle-ci semble s'étendre ailleurs. Ton visage a fait une poussée de petits boutons, ils ne sont pas purulent vu qu'ils sont simplement rouges et non avec un point jaune à l'intérieur.
Elle parlait tout en notant ses observations, se penchant de temps en temps vers lui pour mieux analyser sa peau.
Ali — Tu peux te déshabiller afin de voir l'étendue et les zones touchaient par la réaction allergique ?
Au fur et à mesure des explications de la jeune femme, Alejandro eut les yeux de plus en plus ronds. Il jeta un coup d'oeil à Carter qui lui fit un clin d'oeil presque aguicheur.
Carter — Allez vas-y, mets toi à poil.
Ale — C'est une blague ?
Carter — Du tout ! Mais j'aurais adorer.
Ale eut un nouveau grognement et se laissa un instant tomber dans le canapé et enfin il se dandina pour enlever son t-shirt. Carter du venir à sa rescousse, malgré qu'il soit secouer d'un fou rire en voyant l'américain se coincé les bras dans son t-shirt. Cela avait vraiment quelque chose d'amusant. Une fois le t-shirt sur le canapé, Ale se laissa à nouveau tomber dans le canapé et baissa les yeux sur les plaques rouges. Elle s'étendaient sur presque tout son torse et sans doute de la même façon dans son dos. C'était presque déprimant... Pour Ale. Carter lui, semblait s'amuser comme un petit fou.
Carter — Ouah... Ça c'est du beau rash ! J'aime beaucoup !
Aliénor se leva pour s'approcher un peu plus, elle observait la courbe des plaques. La réaction était assez impressionnante.
Ali — Aucune démangeaison ? Tu ne ressens pas l'envie de gratter ? En dehors de ta douleur à la tête, tu ressens une gêne respiratoire ou autre ?
Ale — Non... J'ai juste chaud...
Elle termina de noter une phrase avant de poser son carnet et de lever son regard vers son colocataire.
Ali — Je peux toucher ?
Ale — Bah... Vas-y...
Alejandro était un peu dépité. Carter avait reprit son café et observait Aliénor avec attention, sans pouvoir quitter son sourire. Au contact d'Ali, le coach ne ressenti rien de particulier. Il regarda les doigts de la jeune femme avant de lever la tête vers elle, le regard interrogateur.
Ale — Alors ? C'est grave ?Je vais mourir ?
Aliénor ne répondit pas directement aux questions du jeune homme, bien trop concentrée à passer le bout de ses doigts sur les différentes plaques rouges de son corps. Elles ne semblaient pas chaude, ce qui était un bon point. L'inflammation n'était pas encore réactive. Sa réaction allergique est probablement à son stade terminale, maintenant il fallait juste attendre que l'effet disparaisse sagement.
Ali — Tu n'as pas de démangeaison. Tu n'as pas de gêne respiratoire. Ce n'est pas grave. Tu ne vas pas mourir.
Elle avait répondu très sérieusement. Elle était tellement absorbée par ses observations qu'elle ne nota pas la discrète plaisanterie.
Ali — Je ne sais pas combien de temps les plaques vont mettre pour disparaître. Je pense que les boutons seront les premiers à s'effacer. Peut-être que tu veux que j'appelle Ezra ?
Ale — Et qu'il me voit comme ça ? Certainement pas...
Carter — Oooooh Bah si.
Carter se leva pour aller chercher son téléphone et prendre une photo du malade avant qu'il ne réagisse. La réaction vint, mais très en retard. Le coach eut un sorte de grognement plaintif mais il n'eut pas la force de se relever ou quoi que se soit d'autre. Il ne faisait plus qu'un avec le canapé de toute façon.
Ale — Pff... Bon, c'est déjà bien si je ne vais pas mourir... Par contre je voudrais vraiment un truc pour la tête... J'ai vraiment mal...
Carter — Je vais aller te chercher ça.
Il sourit et se leva, très fier de lui, allant jusqu'à la salle de bain pour aller chercher un cachet d'anti-douleur. En attendant, Ale se laissait faire sous les doigts de la jeune femme. Après tout, que pouvait-il faire d'autre ? Rien.. Il n'en avait absolument pas la force...
Ali — As-tu déjà fait des tests d'allergie ?
Ale secoua la tête et regretta aussitôt. Il laissa tomber sa tête sur le canapé et porta la main sur ses yeux tout en répondant doucement.
Ale — Non, jamais... Je ne pensais pas être allergique à quoi que se soit en fait... Et puis j'avais jamais été allergique à tes trucs jusque là. C'est affreux...
Ali — Acceptes-tu de passer un test approfondi d'allergène ?
Ale — Maintenant là ?
Carter revint et tendit le cachet à Alejandro, se rasseyant à côté d'Aliénor en reprenant son café. Il trouvait ça follement amusant. Le coach des AUPA eut un peu de mal à prendre son cachet mais finalement, il réussi, avant de s'effondrer à nouveau dans le canapé. Il était au bout du rouleau.
Carter — Et bah ! Si j'avais cru que malade tu serais une telle loque, j'aurais ramener des microbes plus tôt !
Alejandro n'eut même pas la force de lui lancer un regard noir, et se contenta de secouer doucement la tête. Son colocataire était impossible... Pourquoi lui avait-il proposé d'habiter avec eux déjà ? C'est dans ce genre de moment qu'il le regrettait... Aliénor braqua soudainement son attention sur son compagnon.
Ali — J'ai la liste des remèdes que tu n'as pas pris. Tu ne veux pas les tester pour voir si toi aussi tu développes une allergie similaire ?
Carter — Certainement pas ! Et puis ce ne serait pas concluant. Je peux très bien être allergique à rien du tout. En revanche tu pourrais lui faire des bandes tests sur les cuisses et on pourrait savoir ce qui la rendu allergique avec le truc qui lui fait une bande rouge.
Ale — Vous savez que je vous écoute ou ... ?
Carter — Et puis si jamais c'est une mixture tu pourras affiné avec d'autres bandes. Faut juste faire un patron en papier pour que ça ne s'étale pas trop sur la peau...
Il haussa des épaules en ignorant les supplications et remarques du coach. Il serait ravi d'aider Aliénor dans cette quête.
Ali — On peut commencer l'étude ainsi. Mais il est possible que la réaction allergique est dû uniquement à l’absorption de molécule de manière orale.
La jeune femme s'était de nouveau saisie de son carnet, commençant à y écrire son projet d'étude ainsi que les différentes étapes à mettre en place. Son regard se plongea dans celui de son colocataire.
Ali — On va devoir attendre ta guérison pour commencer les tests orales sur un sujet sain.
Ale la regarda avec un peu d'incrédulité et tourna finalement la tête vers son colocataire.
Ale — Tu vas vraiment la laisser faire ?
Carter — Ouep ! Et je vais même l'aider ! Aller ! Mets toi en calbut qu'on fasse les tests cutané. Tu verras se sera rigolo. Tu pourras même dormir pendant ce temps là !
Ale — Mais ils sont pas croyable...
Un peu à contre coeur, le coach dégagea le plaid de ses genoux et entreprit d'enlever son pantalon de pyjama, qui était en fait un jogging. Carter l'aida, au vu de la difficulté manifeste de la tâche et ils attendirent ensuite sagement Aliénor. Carter s'occupa de tracer des rectangles sur les cuisses du jeune homme, assez éloigné les unes des autres pour ne pas que les produits appliqués polluent la bande voisine. Ale n'avait absolument pas la force de protester et Carter en profitait grandement !
L'appartement se transforma en laboratoire d'analyse, il était surprenant de constater qu'Aliénor possédait dans ses affaires autant d'affaires scientifiques dans ses placards. Et en l'observant avec grande attention, on pouvait voir qu'elle rayonnait littéralement de plaisir. Elle s'amusait comme une petite fille, malgré le sérieux qu'elle mettait dans son travail. Il était rare qu'elle puisse avoir un cobaye aussi volontaire, et pourtant ce n'était pas la première fois qu'elle tentait de type d'expérience. Mais ses frères et soeurs n'ont jamais accepté, stoppant rapidement l'idée.
Ali — Angelica archangelica, s'exclama-t-elle un peu fortement.
Elle indiqua à son compagnon la zone qui réagissait suite à la mise en contacte de la sève de la plante. Elle venait de trouver le coupable de ces réactions allergènes chez son colocataire. Elle s'empressa d'attraper son carnet pour y noter précieusement les résultats de ses analyses. Et sous l'émotion, un léger sourire s'afficha au coin de ses lèvres.
Ali — C'est fini pour aujourd'hui.
Son regard glissa vers le corps d'Alejandro, qui ressemblait plus trop à rien. On pourrait croire qu'un enfant l'est pris pour une toile vivante où on peut s'amuser à dessiner. Des bandes où était rajoutés des chiffres, mais aussi des lettres. Sans parler des plaques et des petits boutons en dehors des zones de tests.
Carter — Et voilà ! Tu sais que t'es allergique à ça maintenant. C'est cool non ?
Carter souriait d'amusement mais Ale n'avait pas l'air tout à fait aussi enchanté. Mais tant pis. Le militaire avait passé tout son temps à observer avec un certain amusement mêlé d'admiration. Aliénor avait vraiment l'air enchanté de cette expérience et ce n'était pas forcément courant de la voir aussi enthousiaste par quelque chose à l'appartement. Elle était vraiment passionnée et cela s'était senti. Alejandro décida finalement de se traîner jusqu'à la salle de bain pour prendre une douche et tenter de se débarrasser de tout ce qu'on lui avait barbouillé sur le corps alors que Carter aidait la jeune femme à ranger avant de terminer de préparer un vrai petit déjeuner. La journée commençait on ne peut mieux ! La seule chose qui ternissait son moral, c'était de voir les flocons tomber inlassablement de l'autre côté de la fenêtre...
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Merci au correcteur !
utilisation d'un résumé x2
Des points pour Aliénor !
Journal : One Team One Goal
Ale — Aide moi au lieu de me regarder en riant...
Le ton avait essayé d'être rageur mais c'était peine perdu. Pas avec la maladie. Face aux microbes, Alejandro n'était plus rien. Un pantin avec qui l'on pouvait faire pratiquement ce que l'on voulait. Carter eut un léger rire qui se transforma en toux et fini par venir aider son colocataire après avoir pratiquement cracher ses poumons sous le regard éteint du coach des AUPA.
Carter — Et voilà !
Il sourit en s'enroulant dans son plaid, retournant à petits pas sur le canapé. Voûté ainsi, on aurait cru à un petit vieux sous adrénaline... Alejandro secoua les mains pour faire tomber ses gants et manqua de perdre l'équilibre en se penchant pour les ramasser. Heureusement, le mur proche le rattrapa dans sa chute et lui évita une douloureuse rencontre avec le sol. Il enleva ensuite son manteau et se battit un moment avec son écharpe, manquant de s'étrangler tout seul, avant de lui faire rejoindre le reste de ses vêtements d'extérieur. Il fini par enlever ses après-ski et enfila une paire de chaussette supplémentaire. Il se traîna ensuite jusqu'au canapé où il se laissa lourdement tomber à côté de Carter avant de fortement éternuer. Manquait plus que ça ! Carter rit à nouveau en voyant la tête de son compère, ce qui entraîne une nouvelle toux et des grimaces douloureuses. Ale s'empressa de trouver des mouchoirs alors que Carter gobait une nouvelle pastille pour la gorge pour calmer la toux.
Carter — Et bah... On en fait de jolis zombies...
Ale — Ouai... On est des zombies canons.
Ale hocha doucement de la tête, en parfait accord avec lui-même, alors que Carter souriait. Il n'avait pas forcément tord... Si ?
Ale — Elle rentre quand Ali ?
Carter — Elle devrait plus tarder je pense...
Carter s'enfonça encore un peu plus dans le canapé et son plaid, Alejandro faisant de même, tout deux fixant sans vraiment la voir la télévision en face d'eux. Cette fois Carter avait mit un film. Mais Alejandro serait bien incapable de dire lequel... Et même de quoi il parlait....
Aliénor entra dans l'appartement avec une certaine énergie. Il restait quelques traces de neige sur son gros manteau, ainsi que ses gants et son bonnet signent qu'elle s'était aventurée au coeur de la tempête. Elle se dirigea vers la cuisine où elle déposa plusieurs sacs. Newton ne tarda pas à réclamer quelques caresses que la jeune femme s'empressa de lui donner avec tendresse pendant que son regard glissa en direction du canapé. Et sans un mot, elle se dirigea vers la salle de bain pour y ressortir armée de son thermomètre. Elle pointa tour à tour le capteur sur le front des deux malades.
Ali — J'ai acheté de quoi faire des remèdes de grand-mère. J'ai besoin de cobaye pour tester leur efficacité. Vous avez presque le même degrés de fièvre. C'est parfait pour mon expérience.
Elle était sérieuse, ne cherchant pas à enrober le fond de ses pensées. Elle voulait les utiliser, profiter de leurs maladie. Carter eut un sourire tendre face à la jeune femme, penchant la tête sur le côté à la suite de ses paroles.
Carter — Ooohhh... C'est gentil ça d'essayer de nous soigner mon amour... C'est très gentil...
Alejandro eut un temps de réaction plus lent et leva mollement un bras pour signifier qu'il était cobaye volontaire, mais sans parvenir à afficher sur son visage autre chose que la mine fatiguée et blasée dû à la maladie.
Ale — Oui... C'est très gentil son amour... Ton remède, il implique de l'alcool ? Parce que ça tue bien les microbes, il parait...
Et puis, quitte à être malade, autant que ce soit pour une bonne raison non ? Elle sortit un petit carnet de sa poche de pantalon, la version portative de ses carnets habituels. Elle y parcourut rapidement quelques pages avant de reposer son attention sur son colocataire.
Ali — Oui, j'ai trois remèdes où il y a de l'alcool à petite dose. On va commencer par ceux-là.
Elle se pencha vers Carter pour déposer un chaste baiser sur son front avant de se diriger vers la cuisine. Un ballet de bruit envahit rapidement la pièce, la jeune femme se mit à sortir une grande quantité d'ustensiles, mais aussi d'ingrédients. Elle disposa un ensemble de flacons vides qu'elle entreprit de noter à l'aide d'étiquette autocollante. Elle avait tout prévu, tout organisée dans sa préparation. Alejandro grimaça un peu face au bruit -le mal de crâne était un peu présent malheureusement pour lui- mais Carter ne dit rien. Il s'était retourné sur le canapé et avait posé le menton sur le dossier pour pouvoir observer Aliénor de loin, un sourire rêveur et amoureux flottant sur ses lèvres.
Au bout de trente minutes, elle se planta de nouveau devant les deux malades en leur tendant un verre à chacun. Carter prit le sien sans hésiter, en se remettant droit sur le canapé. Alejandro eut un temps de réaction plus lent mais fini par tendre le bras et tenter de renifler son verre, en vain, son odorat avait disparu.
Ali — On va commencer par ça.
Elle attendit qu'ils acceptent leur verre avant de noter quelque chose dans son carnet.
Ali — Le temps d'activation du remède est long. On verra si au bout d'une heure, il y a des effets positifs ou négatifs.
Ale — Une heure ? Je m'attendais à plus...
Carter sourit et bu son verre presque d'une traite, grimaçant finalement un peu sous les goûts un peu bizarre de son breuvage. Alejandro y alla avec un peu plus de parcimonie et prit son verre à petites gorgées. Une fois les verres fini, ils déposèrent le tout sur la table basse et Ale reprit doucement la parole alors que Carter s'enfonçait à nouveau dans le canapé en se cachant presque sous son plaid.
Ale — Qu'est-ce que tu veux qu'on fasse en attendant ?
Ali — J'ai des remèdes à base de baumes. On va tester ça.
Sans attendre la moindre remarque, elle filait vers la cuisine où elle se plongeait dans de nouvelles préparations. Elle passait du temps pour y noter des informations sur son carnet, son regard brillait d'une grande concentration. Ce n'était pas uniquement par amusement qu'elle réalisait ses expériences.
Une fois au niveau des deux garçons, elle s'installa sur la table basse dont elle avait poussé les verres vide.
Ali — Ce baume s'applique sur les pieds. Qui commence ?
Les garçons échangèrent un regard. De Carter, on ne voyait plus que les yeux et le haut de la tête. Pourtant, son reard avait été assez éloquent. Il ajouta néanmoins d'une voix étouffée.
Carter — Fait froid...
Alejandro eut un soupir et se tortilla pour enlever ses chaussettes de montagne avant de poser les pieds sur la table basse.
Ale — Ben du coup se sera moi...
Il ne semblait pas particulièrement enchanté, mais à vrai dire, peu d'expressions se faufilaient jusqu'à son visage ces derniers temps. Carter le regarda faire avec un intérêt non feint, se désintéressant de son film, préférant observer Ali et Ale dans leur expérience étrange... Au bout de quelques secondes cependant, sa voix étouffée brisa le relatif silence.
Carter — Pourquoi sur les pieds ? C'est bizarre non ?
Il voyait mal en quoi un baume sur les pieds arriverait à mieux le faire respirer... Aliénor se déplaçait légèrement afin de mettre la jambe de son colocataire sur ses cuisses. Elle prit une noisette du baume entre ses doigts avant de commencer à masser le pied.
Ali — Il y a beaucoup de lignes méridiens dans le pied. Il faut que tu demandes une séance d'acupuncture à Yennefer, bien qu'elle n'offre pas souvent ce privilège.
Carter — Oh... Et tu connais tous les méridiens ?
Ali — Non. Je reproduis uniquement les mouvements qui sont indiqués avec la recette du baume.
Carter hocha de la tête face à cette réponse et se tut, observant derrière la barrière protectrice de son plaid. Au bout de quelques minutes, une vive chaleur se dégageait du baume. Aliénor délaissait son massage pour y noter le temps d'activation avant de reprendre son attention sur le pied d'Alejandro.
Ali — Quelle sensation tu ressens à cet instant ?
Alejandro mit quelques secondes avant de répondre, haussant mollement des épaules.
Ale — Ben ça réchauffe... Et ça chatouille.
Il réfléchit encore un peu en regardant longuement son pied avant de relever les yeux sur Ali, un peu dans le vague.
Ale — Je devrais ressentir un truc en particulier ? Genre nez qui se débouche ou autre ?
Ali — On va passer à autre chose.
Il doutait des capacités d'un baume de pied mais on ne savait jamais. Ali avait parfois des idées farfelues qui fonctionnaient. Il se moucha en attendant sa réponse, alors que Carter secouait doucement de la tête, tel un enfant peu convaincu.
Carter — Si ça marche pas je veux pas tester. Fais d'abord sur Ale et je testerais les trucs qui marchent...
Alejandro ne prit même pas la peine de répondre. Il n'en avait ni la force morale ni la vivacité d'esprit... Il se contenta d'un coup d'oeil torve à son colocataire sans rien de plus... Aliénor s'était levée pour se rincer les mains, prenant un stylo rouge afin de noter la notion inefficace sur le baume. Mais elle ne tardait pas à revenir à la charge avec une nouvelle proposition. Elle déposait un inhalateur et une serviette sur la table basse, puis une casserole fumante qui dégageait une odeur assez désagréable. Elle y versait le contenu dans l'inhalateur avant de poser son attention sur son colocataire.
Ali — Tu dois mettre le nez ici afin de respirer les vapeurs. Je vais te mettre une serviette sur la tête pour garder le plus de vapeur possible. Au début, ce n'est pas agréable à cause de la chaleur, mais cela dégage les voies respiratoires de manière efficace. Normalement.
Alejandro regarda l'inhalateur, peut convaincu, mais le prit quand même pour le coller sur son visage et tenter de respirer par le nez. Très vite cependant, il ressentit une sensation de brûlure et écarta l'appareil de lui.
Ale — T'es certaine que c'est pas toxique hein ?
Ali — Ce n'est pas toxique.
Il se força cependant à se remettre à respirer dedans, sans pouvoir s'empêcher une grimace douloureuse... C'était efficace, c'était pas faux, mais à quel prix ? Carter grimaçait déjà depuis le début. Contrairement à Alejandro, il n'avait pas les sinus aussi prit que lui et l'odeur lui parvenait bien nette.
Carter — Comment tu fais pour rester aussi stoïque ? Ca pue c'est une infection ce truc... Pire que Newt mouillé...
Ali — J'aime bien l'odeur de Newton mouillé.
Il secoua la tête comme pour échapper à l'odeur mais en vain et se cacha à nouveau sous son plaid en respirant par la bouche pour se préserver des vapeurs désagréables. Une chance qu'Alejandro soit volontaire pour ce genre de torture, ce ne serait sans doute pas son cas... Il avait encore ses limites pour sa part...
Elle observait attentivement son colocataire, jetant des regards sur sa montre tout en griffonnant dans son carnet. Elle ne pouvait qu'approuver que l'odeur n'était pas des plus agréables. Cependant, elle avait lu à de nombreuses reprises que les remèdes les plus efficaces étaient souvent les plus désagréables à subir.
Ali — Est-ce que tu sens tes voies respiratoires plus dégagés ?
La voix d'Alejandro leur parvint résonnante dans l'inhalateur. Il ne bougeait pas, avec sa serviette sur la tête.
Ale — On peut dire ça comme ça... Ca me brûle un peu les sinus... Et je capte l'odeur dégueulasse de ce truc... Faut rester combien de temps ? Je vais bientôt avoir l'impression de me noyer dans de l'eau bouillante...
Carter — Froid ça doit être encore pire que ça...
Alejandro tourna la tête vers son colocataire avant de se rendre compte qu'il ne le verrait pas, avec sa serviette, et se remit droit. Il était presque tenter de respirer par la bouche désormais mais ça irait à l'encontre de l'efficacité du produit... Il se demandait bien jusqu'où irait Aliénor avec ses expériences cependant... Mais il était certain qu'il serait incapable de lui résister dans tous les cas. Pas dans son état en tout cas...
Ali — Tu as encore dix minutes d'inhalation. Je vais préparer la suite.
Ale — Ok...
Elle délaissait les deux malades pour retourner dans sa cuisine, qui ressemblait étrangement à un laboratoire d'un apprenti sorcier. Il y avait des ingrédients un peu partout, des plus classiques ou plus farfelus. Elle se remit à jouer avec les casseroles, mettant le four à chauffer presque en même temps que le micro-onde. Aliénor était animée d'une hyperactivité agaçante, très loin de l'état fiévreux des deux garçons vautraient sur le canapé. Après avoir regarder son colocataire longuement à nouveau, Carter se retourna encore une fois sur le canapé pour observer Aliénor depuis le dossier de son assise. Recroquevillé sous son plaid comme il l'était, il commençait presque à avoir chaud, mais il n'aurait quitté la couverture pour presque rien au monde...
Ali — Vous allez manger une soupe. Elle n'a pas vraiment de valeur médicinale selon moi. Elle apporte juste un bien-être agréable en bouche malgré le manque du goût à cause des sinus. On dit que le mental aide à la guérison.
Elle déposait deux bols fumants sur la table basse, avant d'enlever la serviette à son colocataire. Sa séance d'inhalation était en fin terminé. Elle prit le temps d'aller nettoyer l'inhalateur avant de revenir vers les garçons pour s'assurer qu'ils mangent leur potage. Alejandro eut un grand soupir de soulagement quand il fut libérer de l'inhalateur et attrapa à nouveau des mouchoirs pour se vider les sinus. Au moins l'inhalation était efficace, mais il ignorait pour combien de temps exactement... Il se pencha sur la soupe en la reniflant, captant cette fois de meilleures odeurs. Carter le regardait faire avec un regard de hibou, attendant patiemment qu'il goûte le premier avant de se lancer. Une fois rassuré en voyant qu'Ale prenait son bol de potage sans grimace particulière ni commentaire, il fit de même.
Carter — C'est pas mal. Tu pourrais même garder la recette pour en temps normal.
Ale — Ouai... Quand il fait froid... Ce qui risque d'arriver tout le temps ici...
Sa dernière réflexion le plongea dans ses pensées pendant un moment, mais il continuait de manger sa soupe par geste mécaniques. Carter, qui s'était débrouillé pour garder son plaid sur les épaules en se découvrant le moins possible, releva les yeux sur Ali.
Carter — Y'a quoi dedans ? T'en veux pas un peu ?
Ali — Il y a des pommes de terre, des carottes, des poireaux, un os à moelle, un navet. Il y a aussi un mélange d'épices et quelques cuillères de sauces soja.
À la seconde question, elle se levait d'un bond pour se diriger vers la cuisine afin de récupérer une tasse où elle s'était servi une portion. En jetant un regard à l'heure, elle prit le thermomètre afin de reprendre la température de chacun. Une très légère et éphémère grimace apparut sur ses lèvres.
Ali — Votre température n'a pas réellement baissé. On va devoir tester autre chose.
Carter — Teste d'abord sur Ale.
Carter esquissa un sourire entre deux cuillerées de soupe avant de reprendre doucement dans un murmure.
Carter — Je t'aime...
Alejandro failli s'étouffer avec sa soupe, ce qui brisa la magie du moment et inspira une grimace à Carter qui reprit sa dégustation avec lenteur et un soupir contrarié. Par miracle, aucune goûte de soupe ne tomba sur les genoux du coach malgré ses sursauts dû à la toux passagère. Quand il se calma enfin, il n'avait plus grand chose à manger et termina sa soupe en quelques cuillerées.
Ale — C'est quoi la prochaine étape de tes remèdes de grand mère ?
Ali — Je vais préparer un nouveau breuvage pour la fièvre.
Elle bondit de nouveau dans la cuisine, amenant avec elle les bols de soupes qu'elle déposait dans l'évier. Puis elle se plongea dans sa nouvelle recette avec une grande application. La cuisine commençait à devenir un champ de bataille avec divers cadavres d’ingrédients. Mais ce joyeux bazar semblait avoir une certaine organisation et rangement pour la jeune femme. Après avoir éteint le feu, elle versa sa préparation dans deux verres qu'elle présenta aux deux garçons. Une odeur légèrement chocolatée se dégageait des vapeurs chaude du breuvage. Les garçons prirent leurs verres. Alejandro sans se faire prier, Carter avec un peu plus de méfiance, en ne sortant qu'une main de son plaid. Le militaire attendit de voir la tête de son colocataire face au breuvage pour boire à son tour. L'odeur qui s'échappait du verre était agréable mais pas très engageante pour Carter.
Ale — C'est pas mal... Mais j'en ferais pas des folies...
Carter — Moi non plus... C'est quand même un peu bizarre...
Les deux hommes échangèrent un regard, terminant lentement leurs verres avant de les poser de concert sur la table. Ale semblait repus. Il se laissa retomber dans le canapé, une main sur le ventre.
Ale — Si t'as d'autres trucs à nous faire avaler, va falloir attendre un peu, j'en peux plus...
Ce n'était pas grand chose pourtant, ce qu'ils avaient avalé jusque là, mais cela lui suffisait amplement... Maladie oblige... Carter se réinstalla dans le canapé sous son plaid, observant toujours de ses yeux de hibou fatigué ses deux comparses. Il attendait de voir la suite et surtout, si les différents remèdes d'Aliénor allaient fonctionné...
La jeune femme observa silencieusement les deux jeunes hommes avant de partir en direction de la chambre. Différents bruits s'échappaient de la pièce avant que la blonde apparaisse de nouveau dans le salon. Elle avait les bras chargés de nombreuses bougies. Elle commença à les installer dans tout l'appartement, les allumant une à une. Bientôt les odeurs se mélangèrent pour former un parfum assez déroutant sans pourtant être désagréable. Après les bougies, elle se mit à répartir quelques aliments, mais aussi du sel au niveau des fenêtres. On pouvait difficilement y trouver de la logique dans ses actions, et elle semblait même avoir oublier la présence des deux malades. Elle mit un DVD qui passait en boucle un feu de cheminée, avec le crépitement du bois. Et ce n'est qu'une heure après, elle se rendit compte que Alejandro et Carter dormaient paisiblement.
* * *
Quand Ale s'éveilla, le mal de crâne tambourinait sur ses tempes et lui donnait l'impression d'une barre sur le front. C'est presque comme s'il allait encore moins bien que la veille, ce qui avait quelque chose de désespérant. Carter en revanche semblait aller mieux de son côté. Il avait simplement un grattement de gorge léger. Le coach d'élevage se redressa du canapé dans un grognement et se laissa tomber dans le canapé avec un soupir, portant la main à ses yeux. La lumière du jour avait quelque chose d'irritant.
Carter — Salut ! Bien dormi ?
Ale — Affreusement mal... Et toi ?
Carter — Plutôt bien. Café ?
Ale — N'importe quoi tant que c'est chaud...
Carter sourit et se leva, vacillant un instant sur ses pieds avant de se diriger vers la cuisine. Ses gestes étaient encore un peu mou mais il était en meilleure forme. Il alluma la machine à café et attendit sagement, guettant également l'arrivée d'Aliénor...
Aliénor déverrouilla la porte d'entrée où Newton s'empressa de s'y engouffrer joyeusement. Elle déposa ses affaires avant de remarquer la présence de son compagnon dans la cuisine. Les garçons étaient enfin réveillés, malgré que la matinée venait à peine de commencer. Sauf pour la jeune femme qui était déjà pleinement active.
Ali — Bonjour.
Carter — Salut !
Ale — Mmmphf.
Elle s'approcha de Carter pour déposer un chaste baiser sur ses lèvres avant de poser sa main sur son front.
Ali — Comment tu te sens ?
Carter — Mieux ! Et toi ça va ? En revanche je pense qu'Ale n'est pas très bien... Au moins aussi mal qu'hier ou pire encore.
Ali — Je vais bien.
Alejandro avait tenté de faire un signe de la main mais son bras s'était avéré trop lourd et il était retombé mollement sur le canapé. Il gardait une main sur ses yeux, complètement avachi dans le canapé. Encore quelques heures et il pourrait sans doute se fondre dedans...
Carter — Tu veux un café ? Je sais pas s'il arrivera à en boire la larve là-bas mais bon... Tant qu'à en faire...
Ali — Je veux bien. Merci.
Carter — Ok...
La blonde s'éloigna vers la salle de bain pour revenir avec son précieux thermomètre. Elle commença par Carter, malgré la nuit elle était toujours attentive et curieuse des résultats de ses expériences de la veille.
Ali — Tu n'as plus de fièvre.
Carter — Tant mieux !
Elle ne tarda pas à se diriger vers son colocataire. Cependant, elle s'arrêta soudainement dans son élan, laissant en l'air sa main qui tenait le thermomètre. La surprise s'illumina un instant dans son regard. Le jeune homme avait une plaque rouge au niveau de son cou, et qui semblait s'étendre vers l'épaule voir même le dos. Mais ce n'était pas tout, des petits boutons étaient apparus sur son visage. Aliénor se pinça les lèvres avant de courir chercher son carnet. Elle s'installa sur la table basse, observant Alejandro tout en griffonnant énergétiquement la feuille de papier.
Ali — Est-ce que tu ressens des picotements ? Des démangeaison ? Des zones plus chaudes sur ton corps ?
Ale — Quoi ? Des quoi ? J'en sais rien... J'ai chaud, je me sens pas bien et j'ai un mal de crâne affreux... T'as pas de vrais médicaments cette fois ... ?
La main qu'Alejandro avait devant les yeux retomba mollement sur la canapé et il regarda Aliénor avec un regard fiévreux. C'était étrange de la voir griffonner ainsi aussi vite... Carter s'approcha avec des cafés. Il avait un léger sourire sur les lèvres et le coach avait beaucoup de mal à comprendre pourquoi... Mais il mit beaucoup de temps avant de finalement formulé une question. Carter eut même le temps d'aller chercher le dernier café et de s'asseoir à côté de sa compagne.
Ale — Qu'est-ce qu'il se passe ? J'ai un truc sur la tête ?
Carter éclata de rire et hocha de la tête mais ne dit rien, fidèle à lui-même, et plongea le nez dans son café. Il n'y avait aucune solidarité masculine dans la salle ! Seul Newt semblait compatir au malheur d'Alejandro...
Ali — Il semblerait que tu as fait une réaction allergique à une molécule d'un des remèdes que tu as testé. Ta peau a fait une poussée inflammatoire de l'épiderme, provoquant une plaque rouge au niveau de ton cou. Celle-ci semble s'étendre ailleurs. Ton visage a fait une poussée de petits boutons, ils ne sont pas purulent vu qu'ils sont simplement rouges et non avec un point jaune à l'intérieur.
Elle parlait tout en notant ses observations, se penchant de temps en temps vers lui pour mieux analyser sa peau.
Ali — Tu peux te déshabiller afin de voir l'étendue et les zones touchaient par la réaction allergique ?
Au fur et à mesure des explications de la jeune femme, Alejandro eut les yeux de plus en plus ronds. Il jeta un coup d'oeil à Carter qui lui fit un clin d'oeil presque aguicheur.
Carter — Allez vas-y, mets toi à poil.
Ale — C'est une blague ?
Carter — Du tout ! Mais j'aurais adorer.
Ale eut un nouveau grognement et se laissa un instant tomber dans le canapé et enfin il se dandina pour enlever son t-shirt. Carter du venir à sa rescousse, malgré qu'il soit secouer d'un fou rire en voyant l'américain se coincé les bras dans son t-shirt. Cela avait vraiment quelque chose d'amusant. Une fois le t-shirt sur le canapé, Ale se laissa à nouveau tomber dans le canapé et baissa les yeux sur les plaques rouges. Elle s'étendaient sur presque tout son torse et sans doute de la même façon dans son dos. C'était presque déprimant... Pour Ale. Carter lui, semblait s'amuser comme un petit fou.
Carter — Ouah... Ça c'est du beau rash ! J'aime beaucoup !
Aliénor se leva pour s'approcher un peu plus, elle observait la courbe des plaques. La réaction était assez impressionnante.
Ali — Aucune démangeaison ? Tu ne ressens pas l'envie de gratter ? En dehors de ta douleur à la tête, tu ressens une gêne respiratoire ou autre ?
Ale — Non... J'ai juste chaud...
Elle termina de noter une phrase avant de poser son carnet et de lever son regard vers son colocataire.
Ali — Je peux toucher ?
Ale — Bah... Vas-y...
Alejandro était un peu dépité. Carter avait reprit son café et observait Aliénor avec attention, sans pouvoir quitter son sourire. Au contact d'Ali, le coach ne ressenti rien de particulier. Il regarda les doigts de la jeune femme avant de lever la tête vers elle, le regard interrogateur.
Ale — Alors ? C'est grave ?Je vais mourir ?
Aliénor ne répondit pas directement aux questions du jeune homme, bien trop concentrée à passer le bout de ses doigts sur les différentes plaques rouges de son corps. Elles ne semblaient pas chaude, ce qui était un bon point. L'inflammation n'était pas encore réactive. Sa réaction allergique est probablement à son stade terminale, maintenant il fallait juste attendre que l'effet disparaisse sagement.
Ali — Tu n'as pas de démangeaison. Tu n'as pas de gêne respiratoire. Ce n'est pas grave. Tu ne vas pas mourir.
Elle avait répondu très sérieusement. Elle était tellement absorbée par ses observations qu'elle ne nota pas la discrète plaisanterie.
Ali — Je ne sais pas combien de temps les plaques vont mettre pour disparaître. Je pense que les boutons seront les premiers à s'effacer. Peut-être que tu veux que j'appelle Ezra ?
Ale — Et qu'il me voit comme ça ? Certainement pas...
Carter — Oooooh Bah si.
Carter se leva pour aller chercher son téléphone et prendre une photo du malade avant qu'il ne réagisse. La réaction vint, mais très en retard. Le coach eut un sorte de grognement plaintif mais il n'eut pas la force de se relever ou quoi que se soit d'autre. Il ne faisait plus qu'un avec le canapé de toute façon.
Ale — Pff... Bon, c'est déjà bien si je ne vais pas mourir... Par contre je voudrais vraiment un truc pour la tête... J'ai vraiment mal...
Carter — Je vais aller te chercher ça.
Il sourit et se leva, très fier de lui, allant jusqu'à la salle de bain pour aller chercher un cachet d'anti-douleur. En attendant, Ale se laissait faire sous les doigts de la jeune femme. Après tout, que pouvait-il faire d'autre ? Rien.. Il n'en avait absolument pas la force...
Ali — As-tu déjà fait des tests d'allergie ?
Ale secoua la tête et regretta aussitôt. Il laissa tomber sa tête sur le canapé et porta la main sur ses yeux tout en répondant doucement.
Ale — Non, jamais... Je ne pensais pas être allergique à quoi que se soit en fait... Et puis j'avais jamais été allergique à tes trucs jusque là. C'est affreux...
Ali — Acceptes-tu de passer un test approfondi d'allergène ?
Ale — Maintenant là ?
Carter revint et tendit le cachet à Alejandro, se rasseyant à côté d'Aliénor en reprenant son café. Il trouvait ça follement amusant. Le coach des AUPA eut un peu de mal à prendre son cachet mais finalement, il réussi, avant de s'effondrer à nouveau dans le canapé. Il était au bout du rouleau.
Carter — Et bah ! Si j'avais cru que malade tu serais une telle loque, j'aurais ramener des microbes plus tôt !
Alejandro n'eut même pas la force de lui lancer un regard noir, et se contenta de secouer doucement la tête. Son colocataire était impossible... Pourquoi lui avait-il proposé d'habiter avec eux déjà ? C'est dans ce genre de moment qu'il le regrettait... Aliénor braqua soudainement son attention sur son compagnon.
Ali — J'ai la liste des remèdes que tu n'as pas pris. Tu ne veux pas les tester pour voir si toi aussi tu développes une allergie similaire ?
Carter — Certainement pas ! Et puis ce ne serait pas concluant. Je peux très bien être allergique à rien du tout. En revanche tu pourrais lui faire des bandes tests sur les cuisses et on pourrait savoir ce qui la rendu allergique avec le truc qui lui fait une bande rouge.
Ale — Vous savez que je vous écoute ou ... ?
Carter — Et puis si jamais c'est une mixture tu pourras affiné avec d'autres bandes. Faut juste faire un patron en papier pour que ça ne s'étale pas trop sur la peau...
Il haussa des épaules en ignorant les supplications et remarques du coach. Il serait ravi d'aider Aliénor dans cette quête.
Ali — On peut commencer l'étude ainsi. Mais il est possible que la réaction allergique est dû uniquement à l’absorption de molécule de manière orale.
La jeune femme s'était de nouveau saisie de son carnet, commençant à y écrire son projet d'étude ainsi que les différentes étapes à mettre en place. Son regard se plongea dans celui de son colocataire.
Ali — On va devoir attendre ta guérison pour commencer les tests orales sur un sujet sain.
Ale la regarda avec un peu d'incrédulité et tourna finalement la tête vers son colocataire.
Ale — Tu vas vraiment la laisser faire ?
Carter — Ouep ! Et je vais même l'aider ! Aller ! Mets toi en calbut qu'on fasse les tests cutané. Tu verras se sera rigolo. Tu pourras même dormir pendant ce temps là !
Ale — Mais ils sont pas croyable...
Un peu à contre coeur, le coach dégagea le plaid de ses genoux et entreprit d'enlever son pantalon de pyjama, qui était en fait un jogging. Carter l'aida, au vu de la difficulté manifeste de la tâche et ils attendirent ensuite sagement Aliénor. Carter s'occupa de tracer des rectangles sur les cuisses du jeune homme, assez éloigné les unes des autres pour ne pas que les produits appliqués polluent la bande voisine. Ale n'avait absolument pas la force de protester et Carter en profitait grandement !
L'appartement se transforma en laboratoire d'analyse, il était surprenant de constater qu'Aliénor possédait dans ses affaires autant d'affaires scientifiques dans ses placards. Et en l'observant avec grande attention, on pouvait voir qu'elle rayonnait littéralement de plaisir. Elle s'amusait comme une petite fille, malgré le sérieux qu'elle mettait dans son travail. Il était rare qu'elle puisse avoir un cobaye aussi volontaire, et pourtant ce n'était pas la première fois qu'elle tentait de type d'expérience. Mais ses frères et soeurs n'ont jamais accepté, stoppant rapidement l'idée.
Ali — Angelica archangelica, s'exclama-t-elle un peu fortement.
Elle indiqua à son compagnon la zone qui réagissait suite à la mise en contacte de la sève de la plante. Elle venait de trouver le coupable de ces réactions allergènes chez son colocataire. Elle s'empressa d'attraper son carnet pour y noter précieusement les résultats de ses analyses. Et sous l'émotion, un léger sourire s'afficha au coin de ses lèvres.
Ali — C'est fini pour aujourd'hui.
Son regard glissa vers le corps d'Alejandro, qui ressemblait plus trop à rien. On pourrait croire qu'un enfant l'est pris pour une toile vivante où on peut s'amuser à dessiner. Des bandes où était rajoutés des chiffres, mais aussi des lettres. Sans parler des plaques et des petits boutons en dehors des zones de tests.
Carter — Et voilà ! Tu sais que t'es allergique à ça maintenant. C'est cool non ?
Carter souriait d'amusement mais Ale n'avait pas l'air tout à fait aussi enchanté. Mais tant pis. Le militaire avait passé tout son temps à observer avec un certain amusement mêlé d'admiration. Aliénor avait vraiment l'air enchanté de cette expérience et ce n'était pas forcément courant de la voir aussi enthousiaste par quelque chose à l'appartement. Elle était vraiment passionnée et cela s'était senti. Alejandro décida finalement de se traîner jusqu'à la salle de bain pour prendre une douche et tenter de se débarrasser de tout ce qu'on lui avait barbouillé sur le corps alors que Carter aidait la jeune femme à ranger avant de terminer de préparer un vrai petit déjeuner. La journée commençait on ne peut mieux ! La seule chose qui ternissait son moral, c'était de voir les flocons tomber inlassablement de l'autre côté de la fenêtre...
Merci au correcteur !
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Des points pour Aliénor !
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DESIGN ϟ VOCIVUS // AVATAR (C) VOCIVUS
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