Teardrop
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Chap 14 - HS | Fêtes en famille - Ven 4 Jan 2019 - 18:49
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Fêtes en famille
Elle tourna la tête vers Carter, sentant une douce excitation envahit son corps. L'avion venait d'atterrir, après plusieurs heures de vol. Elle se rendit compte qu'elle n'était pas retournée en France, chez elle depuis bien longtemps. Et que finalement, cette absence avait crée un certain manque, et dont la présence de Carter lui permettait d'en prendre conscience réellement.
Aliénor — On va avoir deux heures de route. Mon père conduit un peu vite, mais il reste prudent.
Carter — Ok...
Malgré qu'elle avait dit qu'ils pouvaient prendre un taxi, son père avait refusé net en affirmant qu'il viendrait les chercher à l'aéroport, car un tel trajet coûtait cher en taxi. Elle avait accepté, sans chercher à lui faire changer d'avis.
Aliénor — Je ne sais pas exactement qui sera présent pour le repas de Noël demain soir. On est une grande famille. J'aurais peut-être dû te faire une présentation détaillée de chacun membre de ma famille.
Elle se pinça les lèvres, se perdant un instant dans ses pensées pour ordonner ses idées.
Aliénor — Ou alors ce soir, je te fais les présentations... On devrait avoir le temps.
Sa mère les avaient invité à venir un jour avant Noël, là aussi Aliénor n'avait pas vraiment chercher à batailler. Et les arguments de sa mère lui avait paru cohérent et acceptable. Le jeune homme sourit. Il était un peu anxieux mais surtout fatigué. Par le vol, mais aussi son retour au service actif. Il revenait d'une courte mission d'une semaine qui constituait un véritable test pour lui. La trêve des fêtes ferait du bien à tout le monde il n'en doutait pas.
Carter — Ne t'en fais pas, je ferais connaissance avec tout le monde sur place...
Il sourit à nouveau, se penchant un peu sur son siège pour venir réclamer ses lèvres, plongeant ensuite dans le silence, en attendant de pouvoir sortir de l'avion. Une fois descendu, il attrapa la main de la jeune femme de sa main libre, traînant leur valise de l'autre, se dirigeant tranquillement vers la sortie... À peine étaient-ils sortis, qu'elle marmonna à Carter la présence de son père. Elle se dirigea vers lui, gardant sa main la sienne qu'elle serra un peu s'en rendre compte. L'homme d'un certain âge ne tarda pas à les repérer, un léger sourire au bord des lèvres, mais surtout un regard mi-étonné mi-curieux. Physiquement, il ne ressemblait en rien à Aliénor, à part sa taille et ses yeux bleus dont elle avait hérité. Son père était brun foncé, avec un visage assez banal, mais il dégageait quelque chose d'accueillant.
Arnaud — Vous devez être Carter ! Vous pouvez m'appeler Arnaud. Je suis enchanté de vous rencontrer, j'aurais aimé dire que ma fille m'a souvent parlé de vous, mais ce n'est pas le cas. Elle a tendance à oublier certaines priorités, mais vous devez le savoir je pense.
Carter — Enchanté également ! Oui j'ai... J'ai remarqué cette petite particularité...
Il avait tendu chaleureusement l'une de ses mains, avant de glisser un regard vers sa fille.
Arnaud — Vous avez fait bon voyage ?
Aliénor — Oui. Il n'y avait pas trop de perturbation sur le trajet.
Carter avait serré avec une certaine fermeté la main tendue et sourit largement. Il espérait qu'il ne chercherait pas trop ses mots durant leur séjour... Mais c'était l'histoire de quelques jours, histoire qu'il retrouve tout son vocabulaire. Il espérait aussi que son fort accent ne soit pas un frein... Il reprit doucement sa valise en main, hochant de la tête pour confirmer les paroles de la jeune femme et les suivre jusqu'à la voiture, docilement...
Arnaud — Je ne vous cacherais pas qu'on a été très surpris avec ma femme d'apprendre votre relation avec ma fille. Surtout d'apprendre que cela fait plus d'un an. Elle m'a dit que vous vous êtes rencontré au Haras. Cependant, elle m'a dit que vous êtes aussi militaire dans l'armée de l'air américaine.
Il avait attendu que tout le monde soit parfaitement installé pour démarrer la voiture, lançant quelques brefs regards à Carter dans son rétroviseur. Et il n'avait pas pu attendre bien longtemps de laisser s'exprimer sa curiosité.
Arnaud — Vous avez donc deux professions ? Vous devez avoir un planning bien chargé.
Carter sourit dans le rétroviseur avant d'acquiescer.
Carter — Oui c'est un peu le cas... Il y a trois ans j'ai eu un... accident d'avion et j'ai dû interrompre ma carrière militaire mais... Avec beaucoup de travail et d'abnégation, j'ai pu retrouvé ma place. Mais entre temps je m'étais engagé auprès d'un binôme d'éleveur au Haras et je ne voulais pas les lâcher... Il a fallu que je compose avec les deux. Je suis pilote et Capitaine d'une petite unité d'élite et quo-gestionnaire d'un élevage entre deux missions...
Il sourit à nouveau, jetant un œil à Aliénor également, avec douceur et tendresse. Le père d'Aliénor semblait approuver les paroles du militaire.
Arnaud — On ne peut pas dire que vous êtes paresseux, c'est une bonne chose. Ni que vous manquez de volonté et de courage pour arriver à vos fins. Vous partez souvent en mission ? Je suppose que vous ne pouvez pas en dire grand-chose à ce sujet-là.
Carter — En effet... Je ne peux pas trop en parler mais... On a quelques missions par an. Notre unité intervient seulement quand les équipes déjà sur place n'ont plus de solutions ou qu'il y aurait trop de pertes humaines dans une intervention classique... Le reste de mon unité est assigné à former les prochaines générations et des unités particulières... J'en aurais quelques unes à faire mais ce n'est pas grand chose comparé à eux...
Aliénor s'était laissé aller contre lui, posant sa tête sur son épaule en fermant les yeux. Malgré tout, elle restait très attentive à la discussion. Mais ce geste n'échappa pas à son père, qui avait rarement eu l'occasion de la voir ainsi. Le jeune homme posa affectueusement la main sur la cuisse de la jeune femme, caressant son genou avec tendresse.
Arnaud — Au fait, je tiens à vous prévenir. Il risque d'avoir une grande partie de la famille au repas de Noël. Nous sommes une famille assez nombreuse, je ne sais pas si ma fille vous a prévenu. Et beaucoup sont curieux de vous rencontrer, comme on sait finalement assez peu de choses sur vous, on risque d'avoir quelques questions.
Il lui adressa un léger sourire à travers le rétroviseur avant de rajouter.
Arnaud — Mais n'hésitez pas à nous dire si on est trop insistant. Et puis si vous avez des questions, je ne sais pas si ma fille a été plus bavarde avec vous qu'avec nous.
Ce n'était pas un reproche, il était toujours amusé de cette situation qui était si fidèle à la personnalité de sa fille. De nouveau le jeune homme sourit avant de répondre.
Carter — Elle m'a un peu prévenu... Elle ne m'a pas beaucoup parlé de vous mais... J'ai eu la chance de pouvoir posé des questions de mon côté !
Arnaud — C'est l'avantage de l'avoir sous la main, pouvoir lui poser des questions. Sa mère aurait bien voulu l'avoir sous la main quand elle nous a appelé pour annoncer la nouvelle.
Il rit doucement avant de poursuivre.
Carter — J'espère surtout que mon accent ne sera pas trop un frein à votre compréhension... Je n'ai pas eu beaucoup l'occasion de parler français ces derniers temps... Même si Aliénor m'a un peu entraîné... Heureusement d'ailleurs !
Il rit doucement à nouveau avant de tourner un peu la tête pour déposer un baiser léger dans les cheveux de la demoiselle, avant de reprendre sa position de base.
Arnaud — Votre accent ne dérange nullement à la compréhension ! Par contre, si j'avais dû parler en anglais, je n'aurai clairement pas été compréhensible. Et je trouve que vous avez un français plus que correct.
Il lui adressa un regard sincère, appréciant ce geste qui facilitait grandement la conversation. Même s'ils se seraient débrouillés autrement s'il ne maîtrisait pas le français. Le reste du trajet fut rythmé de sujet très simple, laissant au couple un peu de répit avec la tempête.
Vanessa attendait de pied ferme à l'entrée de la maison, elle était sortie à peine la voiture garait dans l'allée du garage. Elle était aussi blonde que sa fille, légèrement un peu enveloppé avec les années et surtout les nombreuses grossesses. Son regard se braqua directement sur Carter, l'observant avec une certaine curiosité. Comme son mari, un peu plus tôt, une lueur mi-étonnée mi-curieuse brillait dans son regard.
Vanessa — Il y avait de la circulation sur la route ?
Arnaud — Toujours à la sortie d'autoroute.
Elle hocha la tête en s'approchant de sa fille pour l'enlacer avant de se tourner vers Carter.
Vanessa — Vous pouvez m'appeler Vanessa. Venez entrer !
Elle ne tarda pas à les guider vers le salon, pendant que son mari décida de montrer les valises sans laisser le temps à Aliénor de réagir.
Vanessa — Je suis ravie de pouvoir mettre un visage sur votre prénom Carter. Et je ne vous cacherai pas que je suis surprise, pas que ma fille n'est pas magnifique. Mais je dois bien constaté qu'elle a aussi bon goût ! Cependant, j'ai encore du mal à le croire, même si vous êtes en face de moi. Vous êtes réellement avec ma fille ? C'est une relation sérieuse ?
Jusque là, Carter était resté silencieux, un peu intimidé. Un fin sourire habillait pourtant ses lèvres. Mais aux questions de Vanessa, il ne put cacher une surprise passagère.
Carter — Oui... Oui ce n'est pas une blague de mauvais goût ou quelque chose comme ça... On est vraiment ensemble et j'espère bien qu'après un an c'est une relation sérieuse... C'est en tout cas l'idée que je m'en fait...
Il fit une légère pause, cherchant un peu ses mots avant de reprendre.
Carter — Jamais je n'oserais me jouer des sentiments de votre fille madame...
Sans s'en rendre compte il serra légèrement la main de la jeune femme, empli d'une certaine anxiété...
Vanessa — Me voilà rassurée ! Et ce n'est pas contre vous Carter, mais disons que j'avais perdu espoir qu'un jour Aliénor me présente quelqu'un.
Elle lui adressa un chaleureux sourire alors que son mari s'installa sur l'un des canapés, fronçant légèrement les sourcils. Carter répondit à son sourire, bien qu'un peu circonspect.
Arnaud — Tu n'as pas commencé à poser des questions gênantes !
Vanessa — Non voyons je ne suis pas comme ça. Je voulais juste confirmation de la nature de leur relation.
Le père d'Aliénor marmonna vaguement quelque chose d'incompréhensible avant de poser son regard vers sa fille.
Arnaud — On vous a mis dans la grande chambre d'ami, vu que ta chambre va être occupée par les enfants de Guillaume. Et vous aurez plus de place comme ça, en plus d'être un peu à l'écart.
Aliénor — Merci.
Vanessa s'était levée pour se diriger vers la cuisine, et elle ne tarda pas à revenir avec une plateau de biscuits en tout genre, ainsi que du café et du thé.
Vanessa — Vous voulez boire ou manger quelque chose ?
Aliénor ne put s'empêcher d'attraper l'un des biscuits dont elle raffolait, sous le regard amusé de son père. Le militaire avait du mal à ne pas toucher Aliénor, il avait toujours une main à son contact. Face à la proposition d'un café cependant, il ne put refuser et dû se résoudre à la lâcher quelques secondes.
Carter — Un café se sera très bien merci...
Il sourit en prenant sa tasse avant de demander doucement.
Carter — Aliénor m'a dit que vous étiez enseignants, vous enseignez toujours ?
Il sourit, se voulant encourageant... Vanessa termina de servir son mari, attrapant sa propre tasse avant de s'installer à son tour.
Vanessa — Oui, et on sait qu'on va bien retarder le départ à la retraite.
Elle adressa un regard complice avec son époux avant de poursuivre.
Vanessa — Notre métier nous plaît toujours autant malgré les années, et cela risque d'être difficile de décrocher le moment venu.
Arnaud — On tente de ne pas trop y penser, dit-il avec un sourire.
Aliénor attrapa un second biscuit qu'elle tendit à Carter en lui lançant un regard, une demande muette pour qu'il goûte avant d'en prendre un autre pour elle-même. Carter sourit à leur réponse, prenant le biscuit avec hésitation. Il n'avait pas très faim mais la demoiselle semblait y tenir.
Vanessa — Toute votre famille est aux États-Unis ? Vous parlez relativement bien le français, vous l'avez il y a longtemps ?
Carter — Oui toute ma famille est aux Usa ... Ma plus grande sœur est journaliste de guerre donc elle n'a pas vraiment de pied à terre, mais mon autre grande sœur si...
Il sourit à nouveau avant de reprendre.
Carter — J'ai appris le français il y a quelques années seulement... Excusez moi pour mes erreurs...
Vanessa — Ne vous inquiétez pas, quand je vois le niveau de français des français, il y a que là où je grince réellement des dents.
Il fit une légère grimace avant de mordre dans son biscuit avec entrain.
Carter — Ils sont délicieux ! C'est vous qui les faites ?
Vanessa — Oui, même si je ne suis pas la créatrice de cette recette. C'est la première recette que Guillaume revisita lors de ses années d'apprentissages pour devenir boulanger-pâtissier. Vous aurez l'occasion de goûter ses différents pains, ainsi que la bûche de Noël.
Aliénor venait de terminer son quatrième biscuit, attrapant sa tasse de café pour y tremper ses lèvres. Elle était relativement silencieuse, mais elle ne perdait pas une miette de l'échange. À nouveau, le jeune homme sourit en réponse, plongeant le nez dans sa tasse de café.
Arnaud — J'espère que vous aimez les repas à rallonge où on ne sait jamais trop quand celui-ci se termine. Car des plats, il risque d'y en avoir, au moins vous aurez le choix. Vous avez des allergies particulières ? Des choses que vous n'aimez pas ? On ne savait pas trop du coup.
Carter — Oh euh... J'aime tout, je ne suis pas difficile... Et je n'ai aucune allergie. Et on a le même type de repas familiaux avec mes sœurs pour les fêtes donc ça ne me changera pas trop...
Il sourit à nouveau. Malgré le café, plus fort que ceux qu'il avait l'habitude de boire, il sentait une pointe de fatigue l'engourdir. Il lutta vaillamment contre elle cependant. Il termina son biscuit sans en reprendre d'autre, levant timidement le nez vers ses beaux parents.
Carter — Quand est-ce que le reste de la famille arrive ?
Vanessa — Une partie arrive en fin de matinée, mais le plus gros de la famille viendra pour le repas du soir.
Carter — Super !
Elle lui adressa un sourire, bien que son regard brillait toujours d'une lueur curieuse. Elle était sur le point de reprendre la parole quand son mari la coupa dans son élan.
Arnaud — Et si vous allez vous installer et vous reposer un peu dans la chambre ? Le voyage a quand dû être épuisant. On vous appellera quand le repas sera prêt, on va faire assez léger ce soir.
Carter sourit poliment avant de hocher de la tête de façon reconnaissante. Il regrettait seulement de ne pas avoir su cacher sa fatigue un peu mieux.
Carter — Oui merci...
Vanessa lança un regard à son mari, visiblement elle avait encore envie de poser des questions à Carter, mais celui-ci ignora son regard en adressant un sourire à sa fille. Aliénor hocha doucement la tête, posant sa tasse avant de se lever et invita le militaire à la suivre. La maison était sur trois étages en comptant le grenier qui avait été aménagé en chambre d'ami avec une salle de bain. Elle ferma la porte derrière lui, avant de plonger son regard dans le sien.
Aliénor — Ça va ? Je crois que mes parents t'aiment bien.
Carter — Ça va... Je suis seulement très fatigué... J'ai dormi quoi... Vingt quatre heures en une semaine ? Et encore, je pense qu'on se rapproche plus des douze...
Il soupira avant d'enrouler les bras autour de la jeune femme dans un câlin improvisé, soupirant doucement. Il ne resta pas très longtemps cependant se détachant d'elle pour un baiser tendre avant d'enlever ses chaussures pour regarder doucement autour de lui, souriant doucement en se dirigeant vers le lit.
Carter — C'est chouette ici... Et j'aime bien tes parents aussi...
Avec un soupir il se laissa tomber en travers du lit, sur le ventre et ferma les yeux. Il ne s'endormit pas tout de suite pour autant. Il marmonna pour la jeune femme, le nez à demi dans la couette.
Carter — Tu n'es pas très bavarde toi par contre... Ça va ?
Elle termina d'observer la pièce dont elle n'avait pas encore eu l'occasion de la voir totalement rénovée. Ses parents avaient entrepris des travaux dans la maison, afin de la moderniser un peu en gardant ce charme de maison de campagne. Elle s'installa finalement sur le lit, délaissant ses chaussures et venant glisser une main sur son dos pour le masser très légèrement à travers ses vêtements. Elle avait aussi remarqué l'état de fatigue sur les traits de son visage, et elle comprenait mieux en sachant le nombre d'heures qu'il avait dormi. Si cela aurait pu lui convenir à elle, ce n'est clairement pas le cas pour Carter.
Aliénor — Cela me fait quelque chose de te voir parler avec mes parents, comme des frissons dans le ventre. Je crois que je suis un peu émue, surtout que j'ai rarement vu un tel regard chez mes parents. Particulièrement chez ma mère, on dirait du soulagement, de la joie, de la fierté.
Elle marqua une pause, continuant ses caresses en se perdant un peu dans ses pensées.
Aliénor — Je crois que je suis heureuse, et que je veux juste profiter en observant. Et j'ai jamais été très bavarde, sauf avec grand-mère.
Le jeune homme frissonna au contact de sa main, mais ne bougea pas pour autant. Il sourit un peu à sa réponse cependant, répondant doucement à son tour, d'abord sous le ton de la rigolade avant de retrouver son sérieux.
Carter — Je comprends qu'ils soient fier de toi, on met pas la main sur des canons comme moi tout les jours ! -il rit légèrement- J'ai hâte de rencontrer ta grand-mère... Elle arrive quand ? Tu as l'air de l'avoir en très haute estime... Alors si elle compte pour toi...
Aliénor — J'allais souvent chez elle quand j'étais petite. Cela aidait mes parents à souffler un peu quand j'étais en crise.
Carter — En crise ? En crise de quoi ?
Aliénor — Je crois que c'était des crises d'angoisses, où j'étais obsédée par des questions qui m'empêchait de dormir. Je m'enfermais aussi dans ma bulle, ma mère n'aimait pas ses silences. Je crois que cela la gênait.
Carter — Oh... Charlotte faisait des crises d'angoisse quand elle était petite aussi... Elle faisait les cents pas en marmonnant... C'était pas facile de la calmer mais bon... On y arrivait... J'ai finalement apprit l'hypnose pour la mettre en transe et la calmer... C'était plutôt efficace ! Enfin bref...
Il soupira avant de finalement se retourner doucement, fronçant les sourcils pour demander doucement.
Carter — Tu crois qu'avant qu'on parte je pourrais voir ton père ? Seul à seul ? Ou se sera trop compliqué ?
Elle plongea son regard dans le sien, réfléchissant un moment avant d'hocher doucement la tête.
Aliénor — Oui, si tu veux être tranquille peut-être ce soir après le repas. Ou demain matin. Et si tu lui demandes, il ne dira pas non. Il te proposera peut-être de faire un tour dehors, si jamais il y a déjà trop de monde à la maison.
Elle s'allongea finalement à ses côtés, se perdant dans l'observation de son visage. Il lui avait cruellement manqué, même si Alejandro avait tout fait pour que son absence soit supportable. Et elle avait commencé à prendre une nouvelle routine sans lui. Il ouvrit les yeux en la sentant s'installer à côté de lui, posant en douceur une main sur elle.
Carter — D'accord... Je verrais ce soir alors...
Il eut un léger soupir avant de demander plus sérieusement, d'un murmure.
Carter — Ça a été cette première semaine ? C'était pas si long... A peine plus qu'une batterie d'examen en clinique comme je faisais avant...
Aliénor — La semaine s'est bien passé, on a fait beaucoup de chose avec Ale et on a réfléchit sur une nouvelle routine quand tu n'es pas là. C'est vrai que ce n'était pas très long, mais j'ai quand même eu la sensation de manque. Peut-être parce que cette fois-ci ce n'était pas pour tes examens en clinique dont j'étais habituée.
Il haussa un peu des épaules, glissant doucement sa main sous son haut, caressant du pouce sa peau chaude. Un léger frisson parcourut sa peau, soupirant faiblement en profitant de ses caresses qu'elle aimait tant.
Carter — Mais je suis content d'être rentré...
Aliénor — Comment s'est passé la semaine pour toi ? Tu n'as pas trop pensée à moi ? Tu t'es concentré sur ta mission ?
Son regard était toujours plongé dans le sien, brillant d'une certaine émotion. Il ne put s'empêcher de sourire face à son inquiétude, se tortillant un peu pour poser en douceur les lèvres sur les siennes, avant de répondre d'un ton rassurant.
Carter — Ma semaine s'est bien passé. J'ai passé plein d'heures en simulateur de vol pour me rendre compte que je n'avais rien perdu... Puis j'ai été envoyé là où cantonne l'unité pour prendre la température et mener les entraînements de la semaine... C'était plutôt sympa. On a fait aucune intervention et on est rentré tous ensemble pour les fêtes... Mais c'était sympa. Par contre la prochaine se sera différent... Maintenant que j'ai été complètement validé, je vais pouvoir reprendre les interventions... Et je ne sais pas quand je serais appelé, ça peut être n'importe quand...
Il eut un nouveau soupir et pinça doucement les lèvres. Il ne pouvait pas trop parler de ses missions mais avec Aliénor il se permettait certaines largesses...
Carter — Mais il ne faut pas que tu t'inquiète... De toute façon si je fais la moindre erreur je serais rappelé à l'ordre par les gars... On veille les uns sur les autres... Tu les as vu de toute façon !
Il sourit, se voulant plus rassurant, appuyant un peu plus ses caresses en remontant doucement sa main le long de son flanc... Elle fut envahi par un nouveau frisson, laissant cette douce chaleur vibrait dans ses veines.
Aliénor — D'accord. Parce que Ale a dit que c'était important que tu sois concentré. Je suis rassurée d'apprendre ça, qu'ils font attention à toi.
Elle hocha doucement la tête, comme si elle se répondait à elle-même avant de fermer les yeux, profitant des caresses de Carter. Elle avait aussi repris les siennes avec légèreté. Qu'elle était heureuse de sa présence à ses côtés, elle avait l'impression de se rendre compte de la chance qu'elle avait, et il n'avait selon elle pas tord de dire qu'on ne tombe pas souvent sur des hommes comme lui dans la vie, et surtout qu'ils acceptent ce qu'elle est. Le jeune homme se laissa tenter, roulant au dessus de la jeune femme en venant quémander ses lèvres dans un baiser fougueux, remontant encore un peu la main qu'il avait sous son pull. Qu'elle lui avait manqué... Il rompit cependant son baiser et enleva la main sous son pull pour mieux prendre appui sur ses avant bras, plongeant les yeux dans les siens.
Carter — Tu m'as beaucoup manqué...
Il ponctua sa phrase en venant chercher sa lèvre inférieure pour la mordiller avant de reprendre.
Carter — Mais je suis vraiment exténué... A peine trois heures par nuit j'ai vraiment plus l'habitude... Après quelques missions je pourrais veiller avec toi sans problème mais...
Il eut un gros soupir, venant chercher à nouveau ses lèvres en douceur, glissant un nouveau "je t'aime" murmurant à son oreille, souriant. Il adorait l'effet que ces quelques mots lui faisait... Elle ne fut pas insensible à ses mots, sentant la douce agitation pulsait dans son corps jusqu'à la faire soupirer légèrement. Ses caresses se fit plus légèrement, avant de demander doucement.
Aliénor — On peut faire une petite sieste.
Elle jeta un regard à l'heure avant de continuer.
Aliénor — Tu peux dormir deux heures là.
Carter — D'accord... Je te laisse me réveiller ? Sinon je louperais le dîner...
Aliénor — Oui.
Il soupira, se relevant avec lenteur pour se déshabiller en partie, gardant ses sous vêtements.
Carter — Tu me réveille pas juste pour aller mettre les pieds sous la table ? Je veux aider...
Aliénor — D'accord, mais je pense que mes parents vont refuser qu'on les aide ce soir.
Carter — Je veux quand même aider...
Il s'approcha pour quémander un nouveau baiser, avant de se glisser sous la couette avec un soupir de contentement.
Carter — Tu reste avec moi ? Ou tu veux retrouver tes parents ?
Elle répondit à son baiser avec tendresse, entreprenant de se dévêtir légèrement tout en répondant à sa question.
Aliénor — Je reste avec toi.
Carter — Ok...
Sa présence l'avait manqué, elle ne comptait pas vraiment le lâcher d'une semelle, sentant le besoin de refaire le plein.
Le père d'Aliénor ferma la porte de la cave derrière eux, annonçant à sa femme qu'ils allaient choisir les bouteilles de vin pour le repas de Noël. Ce qui n'était pas totalement faux, mais la véritable raison était que Carter lui avait demandé s'il était possible un tête à tête. Surpris, il s'était rapidement repris, ne voulant pas que Vanessa ne remarque quelque chose, car il savait qu'elle pouvait avoir la curiosité bien tenace.
Arnaud — On devrait être tranquille un petit moment.
Il adressa un sourire, bien qu'il se demandait ce que le militaire avait à lui dire. Il espérait que ce n'était pas en rapport à sa relation avec sa fille, du moins négativement. Carter l'avait suivit sagement, sentant, au fil des marches, la pression grimper en flèche. Il avait gardé ses sourires avec Aliénor et sa mère mais désormais qu'il était seul avec son beau-père, il faisait moins le malin... Il acquiesça pour répondre à sa remarque avant de joindre ses mains et prendre une grande inspiration, sentant son cœur battre dans ses tempes.
Carter — Ok euh... Je vais... Je vais essayer de faire court...
Il était bien incapable de s’asseoir ou autre, restant debout face au père de la jeune femme, Plongeant son regard dans le sien.
Carter — Je suis de ces hommes qui euhm... Qui sont de la vieille école et... J'aime beaucoup votre fille... Je suis même profondément amoureux d'elle et je voudrais... Je voudrais l'épouser... Et j'aimerais... J'aimerais vraiment avoir votre bénédiction...
Il retint son souffle, tremblant. Même la remise de médaille n'avait pas été aussi stressante pour lui... La surprise se grava sur les traits d'Arnaud, qui ne s'était pas attendu à une telle révélation. Il était encore sous le choc d'apprendre que sa fille était en couple, dans une relation durable depuis un an. Mais apprendre que Carter désire épouser sa fille, il n'aurait jamais pu prévoir ça.
Arnaud — Vous êtes certain de vous ? Pas que je doute de votre affection pour ma fille, j'ai bien remarqué cette tendresse que vous avez l'un pour l'autre. Et j'ai rarement l'occasion de voir ma fille aussi tactile et réactive envers quelqu'un. Elle a changé, probablement grâce à vous. Mais...
Il marqua un silence, visiblement gêné par ce qu'il compte dire et ne sachant pas trouver les bons mots.
Arnaud — Ma fille est particulière. Vous vous êtes rendu compte ? Elle n'a pas toujours le même raisonnement, la même logique... Vous l'acceptez réellement comme elle est ?
Carter sembla se détendre un peu, bien qu'il semblait toujours un peu tendu. Malgré tout il acquiesça doucement, cherchant un peu moins ses mots pour répondre.
Carter — Oui... Oui je suis certain de moi. Je sais que ça ne fait pas longtemps, qu'un an et demi ce n'est pas beaucoup. Et je sais qu'elle est particulière... J'ai... J'ai grandi avec une soeur Asperger qui est une forme d'autisme... Aliénor refuse de passer les tests mais... Elle me fait très souvent penser à ma soeur. Je sais ce que c'est... Je sais comment l'appréhender, le gérer... Je sais la comprendre même si... Même si ce n'est pas toujours facile...
Il détourna un instant le regard avant de reprendre doucement, une vive émotion au fond des yeux.
Carter — Je ne suis pas parfait... Je ne m'attends pas à ce que nous ayons toujours des hauts... Je sais que la vie n'est pas facile et j'avoue que... Que je ne lui facilite pas les choses avec ma carrière...
De nouveau il prit une légère inspiration, cherchant un instant ses mots.
Carter — J'ai très peur que... Que si je ne reviens pas d'une mission, elle se retrouve sans rien, ce qui... Ce qui est assez ridicule au final parce qu'elle s'en sortait très bien sans moi avant qu'on se connaisse mais... Sans le statut d'épouse elle ne pourrait rien obtenir... Ce n'est pas que pour cette raison que je souhaite l'épouser bien sûr mais cela en fait parti...
Il fit une légère pause avant de reprendre.
Carter — Je l'aime. Vraiment. Et je veux passer le reste de ma vie avec elle... Je veux la rendre heureuse... L'entendre rire chaque matin... Je veux construire ma vie avec elle...
Il avait seulement murmurer à la fin de sa phrase, souriant à l'évocation du rire de la jeune femme. Il ne savait pas quoi ajouter d'autre... Bien qu'au fond, il pourrait passer des heures à détailler toutes les petites choses qui le faisait tant fondre chez Aliénor et dont elle n'avait même pas conscience...
Il l'avait écouté dans le plus grand silence, rares étaient les personnes à posséder un tel regard en parlant de sa fille. Il était même le seul. Et il ne pouvait clairement ne pas douter de l'affection qu'il portait à sa fille. Cette vérité eut le mérite de chasser le moindre de ses doutes face à cette demande. Et il avait même envie de remercier le destin d'avoir permis à sa fille de croiser sa route.
Arnaud — Je vous donne ma bénédiction d'épouser ma fille.
Il marqua une pause avant de rajouter.
Arnaud — Je vous fais confiance pour la rendre heureuse, bien qu'elle semble déjà l'être à vos côtés. Comme je suis rassuré de savoir que vous l'acceptez telle qu'elle est. Cependant...
Son regard se voila d'une lueur sérieuse, mais sans être vraiment un reproche.
Arnaud — Évitez d'utiliser le terme d'autisme en présence de ma femme. Le sujet est assez compliqué. Au fond, je sais que cela a souvent blessé Aliénor. Mais il est vraiment difficile pour sa mère d'y mettre un terme à sa particularité, bien qu'on n'aime notre fille et qu'on ne voudrait pas la changer pour rien au monde.
Aux premières paroles du père d'Aliénor, Carter se détendit tout à fait, laissant un sourire apparaître sur son visage. Mais à sa voix plus sérieuse, il reprit son sérieux.
Carter — Oui... Oui c'est ce que j'avais comprit...
Il hocha doucement de la tête avant de reprendre.
Carter — Je ne vous blâme pas, je sais que ce n'est pas facile... J'ai vu la détresse de ma mère face à ma sœur... Elle nous a élevé toute seule, mes deux sœurs et moi... Je... Je ne vais pas me battre contre vous même si je n'arrive pas à comprendre ce blocage... Je comprends seulement que ce n'est pas évident d'élever quelqu'un comme elle... Et vous avez fait d'elle une femme extraordinaire...
Le jeune homme sembla hésiter un peu avant de doucement reprendre.
Carter — Je voulais que se soit clair entre nous... Mais j'ai compris le message...
Arnaud — Merci.
Il lui lança un dernier regard avant de se diriger vers sa cave à vin, lançant un joyeux "Et si nous choisissons enfin les vins pour le repas de demain". Cet année, ce Noël aura une saveur assez particulière face à toutes ses nouvelles. Et il allait devoir tenir sa langue auprès de sa femme, une chose pas facile.
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Merci au correcteur !
utilisation d'un résumé x2
Journal : One Team One Goal
Aliénor — On va avoir deux heures de route. Mon père conduit un peu vite, mais il reste prudent.
Carter — Ok...
Malgré qu'elle avait dit qu'ils pouvaient prendre un taxi, son père avait refusé net en affirmant qu'il viendrait les chercher à l'aéroport, car un tel trajet coûtait cher en taxi. Elle avait accepté, sans chercher à lui faire changer d'avis.
Aliénor — Je ne sais pas exactement qui sera présent pour le repas de Noël demain soir. On est une grande famille. J'aurais peut-être dû te faire une présentation détaillée de chacun membre de ma famille.
Elle se pinça les lèvres, se perdant un instant dans ses pensées pour ordonner ses idées.
Aliénor — Ou alors ce soir, je te fais les présentations... On devrait avoir le temps.
Sa mère les avaient invité à venir un jour avant Noël, là aussi Aliénor n'avait pas vraiment chercher à batailler. Et les arguments de sa mère lui avait paru cohérent et acceptable. Le jeune homme sourit. Il était un peu anxieux mais surtout fatigué. Par le vol, mais aussi son retour au service actif. Il revenait d'une courte mission d'une semaine qui constituait un véritable test pour lui. La trêve des fêtes ferait du bien à tout le monde il n'en doutait pas.
Carter — Ne t'en fais pas, je ferais connaissance avec tout le monde sur place...
Il sourit à nouveau, se penchant un peu sur son siège pour venir réclamer ses lèvres, plongeant ensuite dans le silence, en attendant de pouvoir sortir de l'avion. Une fois descendu, il attrapa la main de la jeune femme de sa main libre, traînant leur valise de l'autre, se dirigeant tranquillement vers la sortie... À peine étaient-ils sortis, qu'elle marmonna à Carter la présence de son père. Elle se dirigea vers lui, gardant sa main la sienne qu'elle serra un peu s'en rendre compte. L'homme d'un certain âge ne tarda pas à les repérer, un léger sourire au bord des lèvres, mais surtout un regard mi-étonné mi-curieux. Physiquement, il ne ressemblait en rien à Aliénor, à part sa taille et ses yeux bleus dont elle avait hérité. Son père était brun foncé, avec un visage assez banal, mais il dégageait quelque chose d'accueillant.
Arnaud — Vous devez être Carter ! Vous pouvez m'appeler Arnaud. Je suis enchanté de vous rencontrer, j'aurais aimé dire que ma fille m'a souvent parlé de vous, mais ce n'est pas le cas. Elle a tendance à oublier certaines priorités, mais vous devez le savoir je pense.
Carter — Enchanté également ! Oui j'ai... J'ai remarqué cette petite particularité...
Il avait tendu chaleureusement l'une de ses mains, avant de glisser un regard vers sa fille.
Arnaud — Vous avez fait bon voyage ?
Aliénor — Oui. Il n'y avait pas trop de perturbation sur le trajet.
Carter avait serré avec une certaine fermeté la main tendue et sourit largement. Il espérait qu'il ne chercherait pas trop ses mots durant leur séjour... Mais c'était l'histoire de quelques jours, histoire qu'il retrouve tout son vocabulaire. Il espérait aussi que son fort accent ne soit pas un frein... Il reprit doucement sa valise en main, hochant de la tête pour confirmer les paroles de la jeune femme et les suivre jusqu'à la voiture, docilement...
Arnaud — Je ne vous cacherais pas qu'on a été très surpris avec ma femme d'apprendre votre relation avec ma fille. Surtout d'apprendre que cela fait plus d'un an. Elle m'a dit que vous vous êtes rencontré au Haras. Cependant, elle m'a dit que vous êtes aussi militaire dans l'armée de l'air américaine.
Il avait attendu que tout le monde soit parfaitement installé pour démarrer la voiture, lançant quelques brefs regards à Carter dans son rétroviseur. Et il n'avait pas pu attendre bien longtemps de laisser s'exprimer sa curiosité.
Arnaud — Vous avez donc deux professions ? Vous devez avoir un planning bien chargé.
Carter sourit dans le rétroviseur avant d'acquiescer.
Carter — Oui c'est un peu le cas... Il y a trois ans j'ai eu un... accident d'avion et j'ai dû interrompre ma carrière militaire mais... Avec beaucoup de travail et d'abnégation, j'ai pu retrouvé ma place. Mais entre temps je m'étais engagé auprès d'un binôme d'éleveur au Haras et je ne voulais pas les lâcher... Il a fallu que je compose avec les deux. Je suis pilote et Capitaine d'une petite unité d'élite et quo-gestionnaire d'un élevage entre deux missions...
Il sourit à nouveau, jetant un œil à Aliénor également, avec douceur et tendresse. Le père d'Aliénor semblait approuver les paroles du militaire.
Arnaud — On ne peut pas dire que vous êtes paresseux, c'est une bonne chose. Ni que vous manquez de volonté et de courage pour arriver à vos fins. Vous partez souvent en mission ? Je suppose que vous ne pouvez pas en dire grand-chose à ce sujet-là.
Carter — En effet... Je ne peux pas trop en parler mais... On a quelques missions par an. Notre unité intervient seulement quand les équipes déjà sur place n'ont plus de solutions ou qu'il y aurait trop de pertes humaines dans une intervention classique... Le reste de mon unité est assigné à former les prochaines générations et des unités particulières... J'en aurais quelques unes à faire mais ce n'est pas grand chose comparé à eux...
Aliénor s'était laissé aller contre lui, posant sa tête sur son épaule en fermant les yeux. Malgré tout, elle restait très attentive à la discussion. Mais ce geste n'échappa pas à son père, qui avait rarement eu l'occasion de la voir ainsi. Le jeune homme posa affectueusement la main sur la cuisse de la jeune femme, caressant son genou avec tendresse.
Arnaud — Au fait, je tiens à vous prévenir. Il risque d'avoir une grande partie de la famille au repas de Noël. Nous sommes une famille assez nombreuse, je ne sais pas si ma fille vous a prévenu. Et beaucoup sont curieux de vous rencontrer, comme on sait finalement assez peu de choses sur vous, on risque d'avoir quelques questions.
Il lui adressa un léger sourire à travers le rétroviseur avant de rajouter.
Arnaud — Mais n'hésitez pas à nous dire si on est trop insistant. Et puis si vous avez des questions, je ne sais pas si ma fille a été plus bavarde avec vous qu'avec nous.
Ce n'était pas un reproche, il était toujours amusé de cette situation qui était si fidèle à la personnalité de sa fille. De nouveau le jeune homme sourit avant de répondre.
Carter — Elle m'a un peu prévenu... Elle ne m'a pas beaucoup parlé de vous mais... J'ai eu la chance de pouvoir posé des questions de mon côté !
Arnaud — C'est l'avantage de l'avoir sous la main, pouvoir lui poser des questions. Sa mère aurait bien voulu l'avoir sous la main quand elle nous a appelé pour annoncer la nouvelle.
Il rit doucement avant de poursuivre.
Carter — J'espère surtout que mon accent ne sera pas trop un frein à votre compréhension... Je n'ai pas eu beaucoup l'occasion de parler français ces derniers temps... Même si Aliénor m'a un peu entraîné... Heureusement d'ailleurs !
Il rit doucement à nouveau avant de tourner un peu la tête pour déposer un baiser léger dans les cheveux de la demoiselle, avant de reprendre sa position de base.
Arnaud — Votre accent ne dérange nullement à la compréhension ! Par contre, si j'avais dû parler en anglais, je n'aurai clairement pas été compréhensible. Et je trouve que vous avez un français plus que correct.
Il lui adressa un regard sincère, appréciant ce geste qui facilitait grandement la conversation. Même s'ils se seraient débrouillés autrement s'il ne maîtrisait pas le français. Le reste du trajet fut rythmé de sujet très simple, laissant au couple un peu de répit avec la tempête.
* * *
Vanessa attendait de pied ferme à l'entrée de la maison, elle était sortie à peine la voiture garait dans l'allée du garage. Elle était aussi blonde que sa fille, légèrement un peu enveloppé avec les années et surtout les nombreuses grossesses. Son regard se braqua directement sur Carter, l'observant avec une certaine curiosité. Comme son mari, un peu plus tôt, une lueur mi-étonnée mi-curieuse brillait dans son regard.
Vanessa — Il y avait de la circulation sur la route ?
Arnaud — Toujours à la sortie d'autoroute.
Elle hocha la tête en s'approchant de sa fille pour l'enlacer avant de se tourner vers Carter.
Vanessa — Vous pouvez m'appeler Vanessa. Venez entrer !
Elle ne tarda pas à les guider vers le salon, pendant que son mari décida de montrer les valises sans laisser le temps à Aliénor de réagir.
Vanessa — Je suis ravie de pouvoir mettre un visage sur votre prénom Carter. Et je ne vous cacherai pas que je suis surprise, pas que ma fille n'est pas magnifique. Mais je dois bien constaté qu'elle a aussi bon goût ! Cependant, j'ai encore du mal à le croire, même si vous êtes en face de moi. Vous êtes réellement avec ma fille ? C'est une relation sérieuse ?
Jusque là, Carter était resté silencieux, un peu intimidé. Un fin sourire habillait pourtant ses lèvres. Mais aux questions de Vanessa, il ne put cacher une surprise passagère.
Carter — Oui... Oui ce n'est pas une blague de mauvais goût ou quelque chose comme ça... On est vraiment ensemble et j'espère bien qu'après un an c'est une relation sérieuse... C'est en tout cas l'idée que je m'en fait...
Il fit une légère pause, cherchant un peu ses mots avant de reprendre.
Carter — Jamais je n'oserais me jouer des sentiments de votre fille madame...
Sans s'en rendre compte il serra légèrement la main de la jeune femme, empli d'une certaine anxiété...
Vanessa — Me voilà rassurée ! Et ce n'est pas contre vous Carter, mais disons que j'avais perdu espoir qu'un jour Aliénor me présente quelqu'un.
Elle lui adressa un chaleureux sourire alors que son mari s'installa sur l'un des canapés, fronçant légèrement les sourcils. Carter répondit à son sourire, bien qu'un peu circonspect.
Arnaud — Tu n'as pas commencé à poser des questions gênantes !
Vanessa — Non voyons je ne suis pas comme ça. Je voulais juste confirmation de la nature de leur relation.
Le père d'Aliénor marmonna vaguement quelque chose d'incompréhensible avant de poser son regard vers sa fille.
Arnaud — On vous a mis dans la grande chambre d'ami, vu que ta chambre va être occupée par les enfants de Guillaume. Et vous aurez plus de place comme ça, en plus d'être un peu à l'écart.
Aliénor — Merci.
Vanessa s'était levée pour se diriger vers la cuisine, et elle ne tarda pas à revenir avec une plateau de biscuits en tout genre, ainsi que du café et du thé.
Vanessa — Vous voulez boire ou manger quelque chose ?
Aliénor ne put s'empêcher d'attraper l'un des biscuits dont elle raffolait, sous le regard amusé de son père. Le militaire avait du mal à ne pas toucher Aliénor, il avait toujours une main à son contact. Face à la proposition d'un café cependant, il ne put refuser et dû se résoudre à la lâcher quelques secondes.
Carter — Un café se sera très bien merci...
Il sourit en prenant sa tasse avant de demander doucement.
Carter — Aliénor m'a dit que vous étiez enseignants, vous enseignez toujours ?
Il sourit, se voulant encourageant... Vanessa termina de servir son mari, attrapant sa propre tasse avant de s'installer à son tour.
Vanessa — Oui, et on sait qu'on va bien retarder le départ à la retraite.
Elle adressa un regard complice avec son époux avant de poursuivre.
Vanessa — Notre métier nous plaît toujours autant malgré les années, et cela risque d'être difficile de décrocher le moment venu.
Arnaud — On tente de ne pas trop y penser, dit-il avec un sourire.
Aliénor attrapa un second biscuit qu'elle tendit à Carter en lui lançant un regard, une demande muette pour qu'il goûte avant d'en prendre un autre pour elle-même. Carter sourit à leur réponse, prenant le biscuit avec hésitation. Il n'avait pas très faim mais la demoiselle semblait y tenir.
Vanessa — Toute votre famille est aux États-Unis ? Vous parlez relativement bien le français, vous l'avez il y a longtemps ?
Carter — Oui toute ma famille est aux Usa ... Ma plus grande sœur est journaliste de guerre donc elle n'a pas vraiment de pied à terre, mais mon autre grande sœur si...
Il sourit à nouveau avant de reprendre.
Carter — J'ai appris le français il y a quelques années seulement... Excusez moi pour mes erreurs...
Vanessa — Ne vous inquiétez pas, quand je vois le niveau de français des français, il y a que là où je grince réellement des dents.
Il fit une légère grimace avant de mordre dans son biscuit avec entrain.
Carter — Ils sont délicieux ! C'est vous qui les faites ?
Vanessa — Oui, même si je ne suis pas la créatrice de cette recette. C'est la première recette que Guillaume revisita lors de ses années d'apprentissages pour devenir boulanger-pâtissier. Vous aurez l'occasion de goûter ses différents pains, ainsi que la bûche de Noël.
Aliénor venait de terminer son quatrième biscuit, attrapant sa tasse de café pour y tremper ses lèvres. Elle était relativement silencieuse, mais elle ne perdait pas une miette de l'échange. À nouveau, le jeune homme sourit en réponse, plongeant le nez dans sa tasse de café.
Arnaud — J'espère que vous aimez les repas à rallonge où on ne sait jamais trop quand celui-ci se termine. Car des plats, il risque d'y en avoir, au moins vous aurez le choix. Vous avez des allergies particulières ? Des choses que vous n'aimez pas ? On ne savait pas trop du coup.
Carter — Oh euh... J'aime tout, je ne suis pas difficile... Et je n'ai aucune allergie. Et on a le même type de repas familiaux avec mes sœurs pour les fêtes donc ça ne me changera pas trop...
Il sourit à nouveau. Malgré le café, plus fort que ceux qu'il avait l'habitude de boire, il sentait une pointe de fatigue l'engourdir. Il lutta vaillamment contre elle cependant. Il termina son biscuit sans en reprendre d'autre, levant timidement le nez vers ses beaux parents.
Carter — Quand est-ce que le reste de la famille arrive ?
Vanessa — Une partie arrive en fin de matinée, mais le plus gros de la famille viendra pour le repas du soir.
Carter — Super !
Elle lui adressa un sourire, bien que son regard brillait toujours d'une lueur curieuse. Elle était sur le point de reprendre la parole quand son mari la coupa dans son élan.
Arnaud — Et si vous allez vous installer et vous reposer un peu dans la chambre ? Le voyage a quand dû être épuisant. On vous appellera quand le repas sera prêt, on va faire assez léger ce soir.
Carter sourit poliment avant de hocher de la tête de façon reconnaissante. Il regrettait seulement de ne pas avoir su cacher sa fatigue un peu mieux.
Carter — Oui merci...
Vanessa lança un regard à son mari, visiblement elle avait encore envie de poser des questions à Carter, mais celui-ci ignora son regard en adressant un sourire à sa fille. Aliénor hocha doucement la tête, posant sa tasse avant de se lever et invita le militaire à la suivre. La maison était sur trois étages en comptant le grenier qui avait été aménagé en chambre d'ami avec une salle de bain. Elle ferma la porte derrière lui, avant de plonger son regard dans le sien.
Aliénor — Ça va ? Je crois que mes parents t'aiment bien.
Carter — Ça va... Je suis seulement très fatigué... J'ai dormi quoi... Vingt quatre heures en une semaine ? Et encore, je pense qu'on se rapproche plus des douze...
Il soupira avant d'enrouler les bras autour de la jeune femme dans un câlin improvisé, soupirant doucement. Il ne resta pas très longtemps cependant se détachant d'elle pour un baiser tendre avant d'enlever ses chaussures pour regarder doucement autour de lui, souriant doucement en se dirigeant vers le lit.
Carter — C'est chouette ici... Et j'aime bien tes parents aussi...
Avec un soupir il se laissa tomber en travers du lit, sur le ventre et ferma les yeux. Il ne s'endormit pas tout de suite pour autant. Il marmonna pour la jeune femme, le nez à demi dans la couette.
Carter — Tu n'es pas très bavarde toi par contre... Ça va ?
Elle termina d'observer la pièce dont elle n'avait pas encore eu l'occasion de la voir totalement rénovée. Ses parents avaient entrepris des travaux dans la maison, afin de la moderniser un peu en gardant ce charme de maison de campagne. Elle s'installa finalement sur le lit, délaissant ses chaussures et venant glisser une main sur son dos pour le masser très légèrement à travers ses vêtements. Elle avait aussi remarqué l'état de fatigue sur les traits de son visage, et elle comprenait mieux en sachant le nombre d'heures qu'il avait dormi. Si cela aurait pu lui convenir à elle, ce n'est clairement pas le cas pour Carter.
Aliénor — Cela me fait quelque chose de te voir parler avec mes parents, comme des frissons dans le ventre. Je crois que je suis un peu émue, surtout que j'ai rarement vu un tel regard chez mes parents. Particulièrement chez ma mère, on dirait du soulagement, de la joie, de la fierté.
Elle marqua une pause, continuant ses caresses en se perdant un peu dans ses pensées.
Aliénor — Je crois que je suis heureuse, et que je veux juste profiter en observant. Et j'ai jamais été très bavarde, sauf avec grand-mère.
Le jeune homme frissonna au contact de sa main, mais ne bougea pas pour autant. Il sourit un peu à sa réponse cependant, répondant doucement à son tour, d'abord sous le ton de la rigolade avant de retrouver son sérieux.
Carter — Je comprends qu'ils soient fier de toi, on met pas la main sur des canons comme moi tout les jours ! -il rit légèrement- J'ai hâte de rencontrer ta grand-mère... Elle arrive quand ? Tu as l'air de l'avoir en très haute estime... Alors si elle compte pour toi...
Aliénor — J'allais souvent chez elle quand j'étais petite. Cela aidait mes parents à souffler un peu quand j'étais en crise.
Carter — En crise ? En crise de quoi ?
Aliénor — Je crois que c'était des crises d'angoisses, où j'étais obsédée par des questions qui m'empêchait de dormir. Je m'enfermais aussi dans ma bulle, ma mère n'aimait pas ses silences. Je crois que cela la gênait.
Carter — Oh... Charlotte faisait des crises d'angoisse quand elle était petite aussi... Elle faisait les cents pas en marmonnant... C'était pas facile de la calmer mais bon... On y arrivait... J'ai finalement apprit l'hypnose pour la mettre en transe et la calmer... C'était plutôt efficace ! Enfin bref...
Il soupira avant de finalement se retourner doucement, fronçant les sourcils pour demander doucement.
Carter — Tu crois qu'avant qu'on parte je pourrais voir ton père ? Seul à seul ? Ou se sera trop compliqué ?
Elle plongea son regard dans le sien, réfléchissant un moment avant d'hocher doucement la tête.
Aliénor — Oui, si tu veux être tranquille peut-être ce soir après le repas. Ou demain matin. Et si tu lui demandes, il ne dira pas non. Il te proposera peut-être de faire un tour dehors, si jamais il y a déjà trop de monde à la maison.
Elle s'allongea finalement à ses côtés, se perdant dans l'observation de son visage. Il lui avait cruellement manqué, même si Alejandro avait tout fait pour que son absence soit supportable. Et elle avait commencé à prendre une nouvelle routine sans lui. Il ouvrit les yeux en la sentant s'installer à côté de lui, posant en douceur une main sur elle.
Carter — D'accord... Je verrais ce soir alors...
Il eut un léger soupir avant de demander plus sérieusement, d'un murmure.
Carter — Ça a été cette première semaine ? C'était pas si long... A peine plus qu'une batterie d'examen en clinique comme je faisais avant...
Aliénor — La semaine s'est bien passé, on a fait beaucoup de chose avec Ale et on a réfléchit sur une nouvelle routine quand tu n'es pas là. C'est vrai que ce n'était pas très long, mais j'ai quand même eu la sensation de manque. Peut-être parce que cette fois-ci ce n'était pas pour tes examens en clinique dont j'étais habituée.
Il haussa un peu des épaules, glissant doucement sa main sous son haut, caressant du pouce sa peau chaude. Un léger frisson parcourut sa peau, soupirant faiblement en profitant de ses caresses qu'elle aimait tant.
Carter — Mais je suis content d'être rentré...
Aliénor — Comment s'est passé la semaine pour toi ? Tu n'as pas trop pensée à moi ? Tu t'es concentré sur ta mission ?
Son regard était toujours plongé dans le sien, brillant d'une certaine émotion. Il ne put s'empêcher de sourire face à son inquiétude, se tortillant un peu pour poser en douceur les lèvres sur les siennes, avant de répondre d'un ton rassurant.
Carter — Ma semaine s'est bien passé. J'ai passé plein d'heures en simulateur de vol pour me rendre compte que je n'avais rien perdu... Puis j'ai été envoyé là où cantonne l'unité pour prendre la température et mener les entraînements de la semaine... C'était plutôt sympa. On a fait aucune intervention et on est rentré tous ensemble pour les fêtes... Mais c'était sympa. Par contre la prochaine se sera différent... Maintenant que j'ai été complètement validé, je vais pouvoir reprendre les interventions... Et je ne sais pas quand je serais appelé, ça peut être n'importe quand...
Il eut un nouveau soupir et pinça doucement les lèvres. Il ne pouvait pas trop parler de ses missions mais avec Aliénor il se permettait certaines largesses...
Carter — Mais il ne faut pas que tu t'inquiète... De toute façon si je fais la moindre erreur je serais rappelé à l'ordre par les gars... On veille les uns sur les autres... Tu les as vu de toute façon !
Il sourit, se voulant plus rassurant, appuyant un peu plus ses caresses en remontant doucement sa main le long de son flanc... Elle fut envahi par un nouveau frisson, laissant cette douce chaleur vibrait dans ses veines.
Aliénor — D'accord. Parce que Ale a dit que c'était important que tu sois concentré. Je suis rassurée d'apprendre ça, qu'ils font attention à toi.
Elle hocha doucement la tête, comme si elle se répondait à elle-même avant de fermer les yeux, profitant des caresses de Carter. Elle avait aussi repris les siennes avec légèreté. Qu'elle était heureuse de sa présence à ses côtés, elle avait l'impression de se rendre compte de la chance qu'elle avait, et il n'avait selon elle pas tord de dire qu'on ne tombe pas souvent sur des hommes comme lui dans la vie, et surtout qu'ils acceptent ce qu'elle est. Le jeune homme se laissa tenter, roulant au dessus de la jeune femme en venant quémander ses lèvres dans un baiser fougueux, remontant encore un peu la main qu'il avait sous son pull. Qu'elle lui avait manqué... Il rompit cependant son baiser et enleva la main sous son pull pour mieux prendre appui sur ses avant bras, plongeant les yeux dans les siens.
Carter — Tu m'as beaucoup manqué...
Il ponctua sa phrase en venant chercher sa lèvre inférieure pour la mordiller avant de reprendre.
Carter — Mais je suis vraiment exténué... A peine trois heures par nuit j'ai vraiment plus l'habitude... Après quelques missions je pourrais veiller avec toi sans problème mais...
Il eut un gros soupir, venant chercher à nouveau ses lèvres en douceur, glissant un nouveau "je t'aime" murmurant à son oreille, souriant. Il adorait l'effet que ces quelques mots lui faisait... Elle ne fut pas insensible à ses mots, sentant la douce agitation pulsait dans son corps jusqu'à la faire soupirer légèrement. Ses caresses se fit plus légèrement, avant de demander doucement.
Aliénor — On peut faire une petite sieste.
Elle jeta un regard à l'heure avant de continuer.
Aliénor — Tu peux dormir deux heures là.
Carter — D'accord... Je te laisse me réveiller ? Sinon je louperais le dîner...
Aliénor — Oui.
Il soupira, se relevant avec lenteur pour se déshabiller en partie, gardant ses sous vêtements.
Carter — Tu me réveille pas juste pour aller mettre les pieds sous la table ? Je veux aider...
Aliénor — D'accord, mais je pense que mes parents vont refuser qu'on les aide ce soir.
Carter — Je veux quand même aider...
Il s'approcha pour quémander un nouveau baiser, avant de se glisser sous la couette avec un soupir de contentement.
Carter — Tu reste avec moi ? Ou tu veux retrouver tes parents ?
Elle répondit à son baiser avec tendresse, entreprenant de se dévêtir légèrement tout en répondant à sa question.
Aliénor — Je reste avec toi.
Carter — Ok...
Sa présence l'avait manqué, elle ne comptait pas vraiment le lâcher d'une semelle, sentant le besoin de refaire le plein.
* * *
Le père d'Aliénor ferma la porte de la cave derrière eux, annonçant à sa femme qu'ils allaient choisir les bouteilles de vin pour le repas de Noël. Ce qui n'était pas totalement faux, mais la véritable raison était que Carter lui avait demandé s'il était possible un tête à tête. Surpris, il s'était rapidement repris, ne voulant pas que Vanessa ne remarque quelque chose, car il savait qu'elle pouvait avoir la curiosité bien tenace.
Arnaud — On devrait être tranquille un petit moment.
Il adressa un sourire, bien qu'il se demandait ce que le militaire avait à lui dire. Il espérait que ce n'était pas en rapport à sa relation avec sa fille, du moins négativement. Carter l'avait suivit sagement, sentant, au fil des marches, la pression grimper en flèche. Il avait gardé ses sourires avec Aliénor et sa mère mais désormais qu'il était seul avec son beau-père, il faisait moins le malin... Il acquiesça pour répondre à sa remarque avant de joindre ses mains et prendre une grande inspiration, sentant son cœur battre dans ses tempes.
Carter — Ok euh... Je vais... Je vais essayer de faire court...
Il était bien incapable de s’asseoir ou autre, restant debout face au père de la jeune femme, Plongeant son regard dans le sien.
Carter — Je suis de ces hommes qui euhm... Qui sont de la vieille école et... J'aime beaucoup votre fille... Je suis même profondément amoureux d'elle et je voudrais... Je voudrais l'épouser... Et j'aimerais... J'aimerais vraiment avoir votre bénédiction...
Il retint son souffle, tremblant. Même la remise de médaille n'avait pas été aussi stressante pour lui... La surprise se grava sur les traits d'Arnaud, qui ne s'était pas attendu à une telle révélation. Il était encore sous le choc d'apprendre que sa fille était en couple, dans une relation durable depuis un an. Mais apprendre que Carter désire épouser sa fille, il n'aurait jamais pu prévoir ça.
Arnaud — Vous êtes certain de vous ? Pas que je doute de votre affection pour ma fille, j'ai bien remarqué cette tendresse que vous avez l'un pour l'autre. Et j'ai rarement l'occasion de voir ma fille aussi tactile et réactive envers quelqu'un. Elle a changé, probablement grâce à vous. Mais...
Il marqua un silence, visiblement gêné par ce qu'il compte dire et ne sachant pas trouver les bons mots.
Arnaud — Ma fille est particulière. Vous vous êtes rendu compte ? Elle n'a pas toujours le même raisonnement, la même logique... Vous l'acceptez réellement comme elle est ?
Carter sembla se détendre un peu, bien qu'il semblait toujours un peu tendu. Malgré tout il acquiesça doucement, cherchant un peu moins ses mots pour répondre.
Carter — Oui... Oui je suis certain de moi. Je sais que ça ne fait pas longtemps, qu'un an et demi ce n'est pas beaucoup. Et je sais qu'elle est particulière... J'ai... J'ai grandi avec une soeur Asperger qui est une forme d'autisme... Aliénor refuse de passer les tests mais... Elle me fait très souvent penser à ma soeur. Je sais ce que c'est... Je sais comment l'appréhender, le gérer... Je sais la comprendre même si... Même si ce n'est pas toujours facile...
Il détourna un instant le regard avant de reprendre doucement, une vive émotion au fond des yeux.
Carter — Je ne suis pas parfait... Je ne m'attends pas à ce que nous ayons toujours des hauts... Je sais que la vie n'est pas facile et j'avoue que... Que je ne lui facilite pas les choses avec ma carrière...
De nouveau il prit une légère inspiration, cherchant un instant ses mots.
Carter — J'ai très peur que... Que si je ne reviens pas d'une mission, elle se retrouve sans rien, ce qui... Ce qui est assez ridicule au final parce qu'elle s'en sortait très bien sans moi avant qu'on se connaisse mais... Sans le statut d'épouse elle ne pourrait rien obtenir... Ce n'est pas que pour cette raison que je souhaite l'épouser bien sûr mais cela en fait parti...
Il fit une légère pause avant de reprendre.
Carter — Je l'aime. Vraiment. Et je veux passer le reste de ma vie avec elle... Je veux la rendre heureuse... L'entendre rire chaque matin... Je veux construire ma vie avec elle...
Il avait seulement murmurer à la fin de sa phrase, souriant à l'évocation du rire de la jeune femme. Il ne savait pas quoi ajouter d'autre... Bien qu'au fond, il pourrait passer des heures à détailler toutes les petites choses qui le faisait tant fondre chez Aliénor et dont elle n'avait même pas conscience...
Il l'avait écouté dans le plus grand silence, rares étaient les personnes à posséder un tel regard en parlant de sa fille. Il était même le seul. Et il ne pouvait clairement ne pas douter de l'affection qu'il portait à sa fille. Cette vérité eut le mérite de chasser le moindre de ses doutes face à cette demande. Et il avait même envie de remercier le destin d'avoir permis à sa fille de croiser sa route.
Arnaud — Je vous donne ma bénédiction d'épouser ma fille.
Il marqua une pause avant de rajouter.
Arnaud — Je vous fais confiance pour la rendre heureuse, bien qu'elle semble déjà l'être à vos côtés. Comme je suis rassuré de savoir que vous l'acceptez telle qu'elle est. Cependant...
Son regard se voila d'une lueur sérieuse, mais sans être vraiment un reproche.
Arnaud — Évitez d'utiliser le terme d'autisme en présence de ma femme. Le sujet est assez compliqué. Au fond, je sais que cela a souvent blessé Aliénor. Mais il est vraiment difficile pour sa mère d'y mettre un terme à sa particularité, bien qu'on n'aime notre fille et qu'on ne voudrait pas la changer pour rien au monde.
Aux premières paroles du père d'Aliénor, Carter se détendit tout à fait, laissant un sourire apparaître sur son visage. Mais à sa voix plus sérieuse, il reprit son sérieux.
Carter — Oui... Oui c'est ce que j'avais comprit...
Il hocha doucement de la tête avant de reprendre.
Carter — Je ne vous blâme pas, je sais que ce n'est pas facile... J'ai vu la détresse de ma mère face à ma sœur... Elle nous a élevé toute seule, mes deux sœurs et moi... Je... Je ne vais pas me battre contre vous même si je n'arrive pas à comprendre ce blocage... Je comprends seulement que ce n'est pas évident d'élever quelqu'un comme elle... Et vous avez fait d'elle une femme extraordinaire...
Le jeune homme sembla hésiter un peu avant de doucement reprendre.
Carter — Je voulais que se soit clair entre nous... Mais j'ai compris le message...
Arnaud — Merci.
Il lui lança un dernier regard avant de se diriger vers sa cave à vin, lançant un joyeux "Et si nous choisissons enfin les vins pour le repas de demain". Cet année, ce Noël aura une saveur assez particulière face à toutes ses nouvelles. Et il allait devoir tenir sa langue auprès de sa femme, une chose pas facile.
Merci au correcteur !
utilisation d'un résumé x2
Journal : One Team One Goal
DESIGN ϟ VOCIVUS // AVATAR (C) VOCIVUS
Teardrop
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Re: Chap 14 - HS | Fêtes en famille - Ven 4 Jan 2019 - 19:19
« Chap 14 ϟ Hors série 02 »
Fêtes en famille
La porte d'entrée s'ouvrit dans un grand fracas, accompagné par des cris de joie. Trois enfants débarquèrent dans la cuisine pour venir saluer Vanessa, qui ronchonna légèrement parce qu'elle avait les mains occupées à préparer le repas du midi, mais aussi du soir. Cependant, elle ne tarda pas à venir embrasser ses petits-enfants qui partirent rapidement à la recherche de leur grand-père, qui avait marmonné à l'intention de Carter.
Arnaud — Trois furies en approchent, dit-il en souriant.
Et l'assaut ne tarda pas, Arnaud s'était levé pour attraper les trois garçons qui riaient en éclat. Bientôt la voix d'un homme assez grave se fit entendre à l'entrée du salon. Le sourire de Carter s'était agrandie en entendant les enfants arriver. Il avait également le regard brillant, ce qu'il ne pouvait pas s'empêcher d'avoir en voyant des enfants.
Guillaume — Ne cassez pas Papy, vous n'aurez pas de cadeaux si non !
La menace ne semblait pas calmé les enfants, mais après quelques secondes leur attention se posa sur Carter et Aliénor pour les saluer à l'unisson.
Jérôme — Tu es qui ? Aie... Mais...
Guillaume — Et la politesse Jérôme ! Ce n'est pas comme ça qu'on demande à quelqu'un de se présenter.
Guillaume s'approcha de Carter pour lui tendre la main en rajoutant. Le militaire serra la main tendu avec un grand sourire.
Guillaume — Je suis Guillaume, et tu dois être Carter.
Carter — Exact ! Enchanté Guillaume...
Son attention ne tarda pas à glisser vers sa sœur, fronçant légèrement les sourcils.
Guillaume — Alors comme ça, on nous cache des choses, comme un petit-ami ! Je me sentirais presque vexé dit donc !
Aliénor — J'ai oublié.
Guillaume — Je me doute bien oui !
Son frère leva les yeux au ciel, bien qu'un sourire ornait ses lèvres. Sa sœur ne changerait jamais vis à vis de ce genre de détail. Et on pouvait difficilement lui en tenir rigueur, car il savait parfaitement qu'au fond, ceci était une forme d'oublie pour elle. Jérôme s'était rapproché de Carter, l'observant avant de demander.
Jérôme — Tu es avec Tatie ?
Carter — Oui, c'est ça.
Il sourit au jeune homme en lui tendant doucement une main.
Carter — Et toi tu es Jerôme. C'est toi qui a des petits frères et une petite soeur ?
Il demandait avec sérieux, le regard plongé dans celui du jeune homme, un sourire aux lèvres. L'enfant observait attentivement Carter, avec de lui répondre.
Jérôme — Oui. J'ai deux petits frères, Adrien et Fabrice. Et ma petite soeur qui est avec ma mère qui s'appelle Océane.
Carter — Oh ! C'est cool ça !
Il marqua un pause en jetant un regard vers son père, qui échangeait avec Arnaud sur la composition de la bûcher de Noël.
Jérôme — Tu vas passer Noël avec nous ? Cela fait longtemps que tu es avec Tatie ? Je l'ai toujours vu toute seule quand elle venait fêter Noël. J'ai même entendu mamie dire qu'elle risquait de finir vieille fille parce qu'elle ne savait pas s'y prendre avec les hommes.
Carter — Oui, je vais passer Noël avec vous. Et ça fait plus d'un an maintenant... Et bien non tu vois... Elle m'a rencontré et elle a réussi à me capturer.
Carter hocha doucement de la tête, l'air aussi sérieux que possible avant de doucement reprendre.
Carter — Tu me présente tes petits frères ? C'est toi le plus grand, c'est à toi de présenter les autres maintenant.
Jérôme se tourna un instant vers ses frères, les tirant légèrement vers lui avant de pointer du doigt le premier.
Jérôme — Adrien, qui a dix ans. Et Fabrice, qui a six ans.
Carter — Enchanté de vous connaître les garçons.
Il reposa son attention sur ses frères avant de poursuivre à leur intention.
Jérôme — Voici Carter, c'est le petit-ami de Tatie.
Adrien — Tu sais jouer au foot ?
Fabrice — Papa il ne voudra pas qu'on joue dehors, on va se salir.
Adrien — On peut jouer au jeu de carte !
Fabrice — Oui ! A la bataille !
Les trois enfants avaient braqué leur regard vers Carter attendant son avis, car il était clairement invité à jouer avec eux. L'américain se mordit les lèvres dans un grand sourire avant de tourner la tête vers Aliénor.
Carter — Je peux ?
Aliénor — Oui.
Elle avait suivi l'échange en silence, remarquant les traits joyeux qui s'étaient dessinés sur son visage, comme lors qu'il était avec ses propres neveux. Carter sourit de plus belle en tournant la tête vers les enfants.
Carter — Allons-y ! Je vous suis !
Il ne tarda pas plus longtemps à suivre les trois petits bonhommes, non sans avoir déposé un léger baiser sur les lèvres de la jeune femme avant. Il laissa à Jérôme l'honneur de distribué les cartes et installer le jeu, demandant doucement à Fabrice.
Carter — Et toi tu sais jouer à la bataille aussi ? C'est tes frères qui t'ont apprit ?
Fabrice — Non, c'est Papa ! Mais il ne peut pas souvent jouer avec nous, il doit se lever très tôt le matin pour son travail.
Carter — Ça se comprend. C'est pas facile de se lever aussi tôt tout les matins ceci dit.
L'enfant attrapait ses cartes pour les mettre en tas devant lui, son regard était pétillant et il attendait que la partie commence avec une forme d'impatience. Adrien fut désigner pour commencer, posant devant sa pile de carte un trois de trèfle. Un grimace ne tarda pas à se dessiner sur ses lèvres.
Fabrice — Tu fais quoi comme travail ?
Carter — Je suis pilote. Je conduis des avions de chasse.
Adrien — Tu fais la guerre ? Cela doit être dangereux comme travail, tu n'as pas peur ?
Carter — On peut dire ça oui... Et non, je n'ai pas peur.
Le jeune homme posa un as de pique et posa le regard sur les garçons.
Carter — Vous savez déjà ce que vous voulez faire comme métier plus tard ?
Il sourit. C'était une question assez révélatrice des caractères des enfants selon lui. Et parfois on pouvait être surprit par leurs réponses...
Adrien — Oui, je veux faire comme Papa. Il doit inventer de nouvelles recettes, puis les gens sont toujours content de venir acheter dans sa boulangerie. Maman dit qu'on peut apporter un peu de bonheur aux gens grâce à la nourriture.
Jérôme venait de poser une dame de cœur, ne tarda pas à répondre à son tour en posant son regard vers Carter.
Jérôme — Moi je veux être informaticien comme Tonton Gabriel, mais je ne sais pas encore si je veux faire exactement comme lui. J'aimerais bien créer des jeux, lui il crée des applications pour faciliter l'utilisation aux gens je crois.
Fabrice — Je veux travailler dans un zoo ! Je veux soigner les tigres, nourrir les girafes.
Le plus jeune des frères sautillaient presque sur sa chaise en commençant à raconter la visite au Zoo qu'il avait fait avec l'école. Il avait pu nourrir un chevreau dans la mini-ferme, mais aussi lancer des carottes dans la gueule des hippopotames. Il répétait les choses qu'on lui avait expliquées sur le fonctionnement, même si ses explications n'étaient pas toujours très claires. La partie s’enchaînait tranquillement sous les exclamations de joies quand l'un gagnait la manche. Carter suivait la chose avec un grand sourire aux lèvres, tapant dans les mains du gagnant, instaurant une petite danse de la victoire à chaque manche remporté. De temps en temps il gagnait une manche, mais la plupart du temps il perdait volontairement, mettant cela sur le compte du fait qu'il n'avait pas jouer depuis longtemps...
Puis au bout d'un moment, Guillaume mit fin à la partie, un sourire au bord des lèvres en annonçant aux enfants d'aller aider leur grand-mère en mettant la table.
Guillaume — Cela ne te dérange pas de venir m'aider à installer les lits gonflables dans les chambres ?
Carter — Non du tout...
Il attendit la réponse de Carter avant de l'inviter à la suite dans l'une des chambres, il y avait déjà un lit, et la chambre avait été rangé afin de pouvoir installer deux petits lits gonflables. Carter suivit sagement son beau-frère, essayant de croiser le regard d'Aliénor au passage.
Guillaume — Cette pompe gonfle celui-ci.
Carter — Ok.
Il s'approcha de l'autre lit, commençant à l'installer avant de reprendre la parole avec une certaine curiosité. Carter se mit à la tâche tranquillement, relevant les yeux vers le boulanger quand il reprit la parole en souriant timidement.
Guillaume — Je suppose que ma mère t'a posé beaucoup de question, et risque de continuer dans sa lancée. Comment se passe votre relation avec ma sœur ?
Carter — Ça été... J'étais très fatigué hier et ton père l'a remarqué... Il a pu écourté la plupart des questions. Mais je ne doute pas d'y avoir droit aujourd'hui !
Il sourit doucement avant de reprendre.
Carter — Ça se passe très bien. On apprend encore l'un de l'autre mais, ça se passe très bien. Mieux que je ne l'aurais imaginé...
Il sourit à nouveau, le regard pétillant de joie en poursuivant de gonfler son matelas...
Guillaume — Je pense que tu as remarqué que ma sœur est très belle, et je ne dis pas cela sous le regard d'un frère. Il y a eu des hommes intéressés par elle, et je ne serais pas surpris d'apprendre qu'il y a encore des relous qui traînent autour d'elle. Tu as du en faire l'expérience peut-être...
Carter — Oui j'en ai... J'en ai eu l'expérience... Il a fallu et il faut encore faire un gros travail pour qu'elle en prenne conscience et ne se laisse pas avoir... Mais on y arrive. Son coloc l'aide beaucoup là dessus...
Guillaume — Vous êtes donc deux à veiller sur elle, c'est rassurant. Quand elle a choisi de partir, à travers ses stages puis au Haras, on était assez inquiets, car on savait qu'on ne pourrait plus être derrière elle afin d'empêcher qu'elle est des ennuis.
Il poussa un profond soupir, des souvenirs il y en avait eu, des histoires il en aurait à raconter notamment pendant leur adolescence.
Guillaume — Mais jamais personne a osé voir à travers son physique, de tenter la comprendre réellement. Bien qu'en étant totalement honnête, je ne sais pas si moi-même j'aurai eu la patience de chercher à comprendre une femme comme elle. Elle ne doit pas être facile à vivre tous les jours, même si elle me semble différente, un peu plus ouverte. Tu l'as déjà vu sourire ?
Carter sourit à sa question avant de répondre doucement, prenant le temps de trouver les bon mots dans ses connaissances du français.
Carter — Oui... Je m'emploie à la faire rire aussi souvent que possible également... J'ai une grande sœur comme elle... J'ai l'habitude je crois... Je pense que mon expérience m'a aussi permit de cerner Aliénor plus facilement... Ce qui n'est pas toujours évident je le sais bien...
Guillaume — Je vois. Une chance pour elle. Et j'espère qu'elle n'arrivera pas un jour à user totalement ta patience !
Il adressa un léger sourire à Guillaume, poursuivant de gonfler son matelas. Il était presque au bout du premier.
Carter — Je n'ai même pas pu croiser ta femme et ta petite fille encore ! J'espère que je n'ai pas mal fait d'aller jouer avec les garçons...
Il releva un regard légèrement anxieux sur Guillaume, rebouchant son matelas rapidement, attendant d'avoir les consignes suivantes... Guillaume était en train de tester l'état du matelas avant d'enlever la pompe en rebouchant à son tour le matelas.
Guillaume — Oh que non, je t'en remercie même, au moins ils étaient tranquille. Et donc pas occupés à inventer la prochaine connerie à faire.
Carter — Ça va alors...
Il lui adressa un sourire avant de l'inciter à prendre sa pompe et de le suivre dans l'une des autres chambres où un matelas double avant était posé au sol.
Guillaume — Elle ne devrait pas tarder, elle s'est proposé d'aller récupérer notre grand-mère paternelle avec la petite, car elle devait passer voir une amie pour lui donner sa commande qu'elle avait passé à la boulangerie.
Guillaume avait mis la pompe en place, pour le coup il n'y avait pas besoin des deux, mais c'était aussi l'excuse qu'il avait trouvé pour passer un peu de temps avec le militaire. Carter l'avait suivit, acquiesçant doucement à sa réponse, ne voyant rien à y ajouter.
Guillaume — Tu aimes les enfants ? Car tu sembles bien t'y prendre avec eux.
Carter — Oui... Oui j'adore les enfants...
Il rit doucement. Il avait très vite été percé à jour.
Carter — J'ai deux neveux, un peu de la même trempe que les tiens... Je déplore de ne pouvoir passer plus de temps avec eux... Alors si j'en ai l'occasion je n'hésite pas.
Guillaume — Et bien je sais maintenant à qui confier mes monstres, dit-il en rigolant.
Il sourit à nouveau, demandant timidement.
Carter — Tu veux que je te relaie ?
Guillaume — Je ne dis pas non !
Il lui adressa un sourire avant de lui laisser la pompe, il manquait plus que la moitié à gonfler, finalement cela n'était pas si long que ça, la pompe était assez efficace.
Guillaume — Vous avez parlé de projets ensemble ? Bien qu'avec Aliénor, ce n'est pas toujours facile d'aborder le sujet. Tu as dit qu'elle avait un colocataire, vous ne vivez pas ensemble du coup ?
Carter — Si, depuis quelques mois maintenant mais... Toujours avec son colocataire. Aliénor est très routinière et je tenais à ce qu'elle reste avec lui pendant mes absences... Ils s'entendent très bien et il trouve toujours les mots pour la rassurer et lui occuper la tête... C'est lui qui m'a présenté Aliénor au départ... Il est... Très différent de moi mais on s'entend quand même très bien et... J'ai confiance en lui. En Aliénor aussi bien sûr mais quand on le rencontre ce n'est pas la première chose qui nous passe par l'esprit... Mais il se comporte comme un grand frère avec Aliénor... Ce qui n'est pas plus mal...
Il pinça les lèvres. Il ne voulait pas enfoncer Alejandro non plus... Pas après tout ce qu'il faisait pour eux...
Carter — On a parlé de projets... Plutôt naturellement en fait... Je voudrais... Je voudrais l'épouser... Dans un futur pas trop lointain. Et plus tard avoir des enfants... Ou au moins un... Mais ça...
Il haussa des épaules, testant le matelas en se pinçant les lèvres.
Carter — On verra plus tard... J'ai un peu de mal à cerner Aliénor sur le sujet encore et je ne voudrais pas qu'elle regrette de faire un enfant ou... Je ne sais pas. Si on en a pas, c'est pas grave.
Il sourit un peu plus largement, haussant des épaules, testant à nouveau le matelas en gonflant encore un petit peu.
Carter — Et puis j'ai plein de neveux et nièces ! Je suis certain de pouvoir convaincre Aliénor de les prendre pendant les vacances par contre !
Guillaume eut un temps de surprise, mais un immense sourire ne tarda pas à s'afficher sur ses lèvres.
Guillaume — Un mariage ! Ne le dit pas à ma mère, elle va être intenable si elle est au courant de ça.
Carter — Oui c'est ce que j'ai cru comprendre...
Il reprit son sérieux, malgré le sourire qui ne semblait pas vouloir quitter ses lèvres.
Guillaume — Il faudrait que tu demandes à notre grand-mère, elle pourra peut-être d'aider à trouver comment cerner ma soeur sur ce sujet-là. Avant d'apprendre votre relation, je n’étais même pas certain qu'elle puisse comprendre le concept de relation, malgré nos explications. Mais tu m'as prouvé le contraire, et tant mieux. Je suis heureux qu'elle ne soit plus seule, cette solitude devait être pesant, bien qu'elle nous affirmait le contraire...
Il soupira légèrement, mais avant qu'il puisse poursuivre un appel se fit entendre au rez-de-chaussé.
Guillaume — Tiens, visiblement elle vient d'arriver. Descendons, on va laisser le reste à mes frères, il faut bien qu'ils bossent un peu eux aussi !
Il l'invita à le suivre se dirigeant dans le salon où une femme tenait dans ses bras une petite fille. Carter suivit sagement, avec le sourire. Il sourit un peu plus largement encore en voyant la petite Océane mais resta sage cette fois.
Guillaume — Carter, je te présente ma femme Virginie, et ma petite puce Océane. Voici, Carter le petit-ami de ma sœur.
Virginie — Enchantée de te rencontrer, la surprise de Guillaume fut mémorable quand il a appris la nouvelle. Je n'ai hélas pas eu l'occasion de le prendre en photo.
Guillaume — On ne se moque pas de son mari !
Virginie — Tu vas voir, la famille semble impressionnante, mais on s'y sent rapidement comme chez nous. Il faut juste aimer un peu l'agitation.
Carter — Merci... Enchanté également !
Il sourit à nouveau aux remarques de tout le monde. Malgré tout, il chercha Aliénor des yeux. Non pas qu'il se sente perdu sans elle mais cela le rassurait. Il la repéra un peu plus loin et fini par doucement s'excuser auprès de Guillaume et sa femme pour la rejoindre timidement, elle et sa grand-mère. Il ne savait trop quoi faire, se sentant un peu impressionné... Et c'est avec hésitation qu'il prit la parole.
Carter — Bonjour... Vous devez être la grand-mère d'Aliénor... Carter... Je suis ravi de faire votre connaissance...
Il tendit une main assuré malgré la timidité de ses traits, un léger sourire sur ses lèvres... Carmen posa son regard bleu sur le militaire, elle était de ses grands-mères au physique qui ne peut pas s'oublier, mais dont on pouvait difficilement l'imaginer quelques années de moins. Elle était marqué de rides, signe qu'elle eut une vie bien remplie et pas toujours facile. Mais il y avait dans son regard une joie qui ne s'était jamais éteinte malgré tout.
Carmen — Viens t’asseoir ! Dit donc, tu es grand toi aussi, ou alors c'est moi qui suit bien trop petite. Et puis avec les années je me suis encore plus tassée !
Carmen observa attentivement le militaire, Aliénor s'était légèrement poussé afin que celui-ci soit au milieu. Cependant, elle s'était rapproché de lui, cherchant son contact en regardant sa grand-mère avec une certaine émotion dans le regard. Carter accéda à la demande de la grand-mère, posant avec affection sa main sur son genou avant de reposer les yeux sur Carmen avec un fin sourire.
Carmen — J'étais curieuse de savoir à quoi tu ressemblais. Et maintenant je suis rassurée de voir qu'elle est tombée sur un homme qui est capable de la porter dans les deux sens du terme.
Carter — Merci... dit-il en souriant timidement.
Elle marqua une pause, où elle lui tapota affectueusement la cuisse, comme elle avait tendance à faire avec ses proches.
Carmen — Elle m'expliquait sa vie au Haras, que vous vivez ensemble avec un colocataire, qui vous a présenté. Il faudra que je le remercie lui aussi !
Soudainement, son visage prit un ton plus sérieux, plongeant son regard dans celui de Carter.
Carmen — Tu vas bien t'occuper d'elle ? Il faut un peu gratter pour voir réellement comment elle est cette petite, elle nous en a crée des soucis sans le savoir. Elle n'est pas comme la société voudrait, même si j'avais pas encore pu voir une telle émotion dans son regard. Et je pense pas me tromper en disant que tu dois y être pour quelque chose.
Le militaire eut un léger sourire, prenant une légère inspiration chaotique avant de hocher de la tête doucement.
Carter — Oui c'est ce que je comptes faire...
Il posa un regard tendre sur Aliénor, poursuivant d'un murmure.
Carter — J'ai bien vu qu'il fallait creuser un peu plus... Je ne comptais pas me contenter de la surface de toute façon...
Il sourit, cherchant doucement sa main pour y glisser la sienne, serrant avec affection, reposant les yeux sur Carmen.
Carter — Vous avez une petite fille merveilleuse...
Carmen — Qui risque de t'en faire voir de toutes les couleurs !
Un sourire se dessina sur ses lèvres, avant de demander avec sérieux.
Carmen — Il y a déjà eu des disputes ? Est-ce qu'il y a des choses que tu ne comprends pas chez elle ? Des sujets compliqués à aborder.
Soudainement son regard se braqua sur Aliénor en poursuivant sur le même ton.
Carmen — Et ses questions sont valables aussi pour toi.
Aliénor — On n'a pas eu de dispute... Enfin je crois.
Carter sourit doucement en jetant un oeil à Aliénor avant de confirmer d'un hochement de tête et répondre à Carmen.
Carter — On n'a pas eu de disputes. Il y a toujours des choses difficiles à aborder et pour l'instant, on a plutôt bien réussi à les gérer... Il y a encore une ou deux petites choses sur lesquelles j'ai un peu de mal à cerner Aliénor... Bien sûr on a quelques divergences d'opinions mais ce n'est pas source de disputes ou de mésententes et pour l'instant on s'en sort bien... Et je ne doute pas que ça continu.
Il serra avec affection la main de la jeune femme avant de tourner la tête vers elle, demandant doucement.
Carter — Qu'en penses-tu ?
Aliénor resta quelques secondes silencieuse, se plongeant dans son regard. Elle cherchait à voir si elle avait quelque chose d'autre à rajouter à ses paroles. Mais elle était relativement d'accord avec lui.
Aliénor — Oui. Tu as raison. Mais c'est quoi les choses que tu ne cernes pas chez moi ?
La question fit sourire la grand-mère, qui avait rapidement constaté les changements chez sa petite-fille à travers la bref discussion qu'elles avaient pu avoir ensemble. Elle posait toujours autant de questions, elle avait toujours sa logique à elle. Mais elle semblait plus apaisée, moins stressée par les tourments de la vie. Et elle voulait bien qu'elle s'appuyait beaucoup sur Carter, autant physiquement que mentalement. Carter ne quitta pas le regard de la jeune femme, ayant un léger sourire avant de répondre doucement, d'un murmure, remettant une mèche de ses cheveux en place.
Carter — Il y a certains sujets sur lesquels j'ai un peu de mal à savoir si tu ne fais que suivre mon idée ou si tu as le même désir que moi... Comme les enfants par exemple. Je ne sais pas si au fond de toi tu en veux vraiment ou pas... Mais ce n'est... Ce n'est pas important pour l'instant. Ce sont des sujets... Qui demandent réflexion et qu'il ne faut pas prendre à la légère alors... J'arriverais bien à savoir ce que tu en penses avec le temps...
Il lui sourit, se voulant rassurant. Il était tout de même un peu gêné d'abordder un sujet tel que celui-ci devant sa grand-mère.
Aliénor — Oh. D'accord.
Aliénor hocha vaguement la tête en se perdant un peu dans ses pensées. Carmen qui était restée silencieuse jusqu'à là, décida de lancer un nouveau sujet, bien qu'elle comptait bien approfondir le sujet évoquer par le militaire à un autre moment.
Carmen — Vous êtes déjà partie en voyage ensemble ? Des week-end en amoureux ? Même si avec vos métiers, des voyages vous en avez peut-être marre.
Carter sourit largement à la question de Carmen, répondant avec un certain entrain.
Carter — Pas encore mais... J'ai quelques idées en tête.
Il tourna la tête vers Aliénor, le regard pétillant.
Carter — Il faut que j'obtienne les autorisations nécessaires mais... J'y travaille.
Il se mordit un peu la lèvre, ne voulant pas trop en dire plus devant la jeune femme, voulant lui faire la surprise de son idée. De ses idées, plus particulièrement... Il comptait bien organisé également un week-end loin du Haras pour faire sa demande, maintenant qu'il avait la bénédiction d'Arnaud... Il glissa pour Carmen, d'un murmure.
Carter — Je voudrais lui garder la surprise...
Carmen — C'est bien ça ! N'en dit pas plus alors.
Elle lui adressa un sourire complice, sans se douter de la surprise en question. Bientôt le reste des invités pour le repas du midi arrivèrent, remplissant la maison d'une certaine agitation. Heureusement, les pièces étaient grandes évitant que l'ensemble de la grande famille ne se marche dessus. Les autres frères d'Aliénor se présentèrent au militaire, avec la même sympathie que Guillaume et la même curiosité que leurs parents. Le repas se déroula dans la bonne humeur, on s'intéressait à leur rencontre, avant de parler de sujets variés.
Carmen avait proposé à Carter de venir l'aider à préparer les petits apéritifs salés pour ce soir, pendant qu'une grande partie de la famille s'était lancé dans un jeu de société ou somnoler doucement sur les différents canapés. Une fois dans la cuisine, où elle ferma la porte derrière eux, son attention se posa sur le militaire quelques instants avant de sortir l'ensemble des ingrédients pour ses recettes. Vanessa avait depuis lâché l'affaire avec sa belle-mère, surtout qu'elle raffolait de ses fameux apéritifs salés. C'était devenu un petit rituel lors des repas de famille.
Carmen — Je comprends que tu n'arrives pas à cerner les souhaits d'Aliénor. Je me suis même demandé pendant de longues années, si elle-même arrivait à le savoir réellement.
Elle lui tendit une planche ainsi qu'un couteau avant de lui désigner des olives à couper en lamelles. Il prit le tout, se mettant sagement à la tâche après avoir remonté les manches de son pull et s'être lavé les mains. Il écoutait Carmen avec la plus grande attention.
Carmen — On a l'impression qu'elle suit le mouvement, surtout qu'elle a tendance à cause de cette société à vouloir entrer dans le même moule.
Carter — Oui...
Elle venait de sortir des poivrons sur frigo, qu'elle entreprit aussi de couper en morceau avant de les mettre dans un grand bol.
Carmen — On a tendance à exprimer clairement nos souhaits, Aliénor ne te le dira pas de cette manière-là. Mais je ne pense pas qu'on peut la forcer à faire quelque chose qu'elle ne veut pas. Et je doute qu'elle puisse le faire uniquement par amour ou te faire plaisir. Cette logique est trop abstrait pour elle, elle ne prendrait pas une décision uniquement baser sur ça.
Carter — Et c'est bien ce que j'espère...
Il continua un instant de couper ses olives avant de reprendre doucement.
Carter — Je sais bien qu'on ne peut pas la forcer à faire quelque chose. J'ai aussi un peu peur de lui mettre la pression alors que je ne le veux surtout pas... Comme je n'arrive pas à savoir ce qu'elle en pense vraiment je n'arrive pas à doser... Alors je fini par éviter certains sujets de peur de ça...
Il mit ses morceaux d'olive dans un bol avant de reprendre.
Carter — Je suis preneur de tout bon conseil en tout cas ! Vous connaissez Aliénor mieux que moi...
Carmen — Oh je pense qu'avec le temps, tu arriveras à la connaître encore mieux que moi. Car, elle est toujours source d'interrogation ! Et je doute qu'un jour j'arrive à comprendre sa logique à elle.
Elle fit glisser vers lui une barquette de champignon de paris, pendant qu'elle commençait à mettre les poivrons dans une poêle.
Carmen — Le seul conseil que je peux te donner c'est de ne pas anticiper ce qu'elle pourrait ressentir, ce qu'elle pourrait comprendre, ou le degré de pression qu'elle ressentirait. Parce que je ne pense pas qu'on peut réellement prévoir ça avec elle, un simple mot pour changer totalement la logique d'une phrase. Et ta prudence pourrait être mal interpréter sans le savoir.
Elle plongea son regard dans le sien, avant de poursuivre.
Carmen — Notre société, nos codes, nos vies... Tout n'est que bousculement pour elle. Tu ne risques pas de la choquer, de la vexer, de la blesser. Elle comprendra peut-être pas, elle s'imaginera des choses. Mais si tu vas à l'essentiel directement, tu prends moins le risque de la perdre en chemin.
Elle poussa un léger soupir alors qu'elle remua légèrement les poivrons.
Carmen — J'ai eu beau le dire à sa mère, il ne faut pas utiliser des pincettes avec Aliénor. Oui, cela risque de la bousculer, mais elle angoissera moins qu'en s'imaginant des choses, en se posant des milliards de questions. Je pense qu'elle ressent bien plus les émotions des autres qu'on pourrait le croire. Les siens c'est une autre histoire... Mais l'inquiétude, la peur, l'hésitation, elle doit le ressentir sans réellement l'identifier.
Il avait écouté, restant pensif en épluchant et découpant ses champignons. Après un moment de silence il reprit doucement.
Carter — La plupart du temps j'arrive à la faire parler... Ce n'est pas forcément évident et j'en loupe parfois... Elle s'enferme dans sa bulle et écrit des lignes et des lignes sur ses carnets mais... C'est devenu presque facile de voir les moments où elle rumine vraiment. Mon colocataire aussi les remarques... Et dans ses moments là, j'essaie de la faire parler pour qu'elle évacue... Et que j'identifie aussi ce qui la tourmente, pour répondre à ses questions...
Il eut un léger soupir avant de reprendre.
Carter — Merci du conseil en tout cas... Je tâcherais de l'appliquer.
Carmen — Ce n'est qu'un petit conseil, mais je ne doute pas que tu trouveras de meilleures solutions avec elle. Il ne faut juste pas le prendre pour soi-même quand elle s'enferme dans sa bulle, ou évacuer en écrivant. Ça, je doute qu'elle pourrait changer un jour.
Carter — Je n'en doute pas...
Il releva brièvement les yeux de ses champignons pour sourire à Carmen avant de se remettre à la tâche.
Carter — Aliénor vous apprécie beaucoup... Je suis content de pouvoir passé un peu de temps avec vous...
Carmen — Moi de même ! Je ne l'ai jamais vu aussi tactile et en interaction avec quelqu'un, et je ne pensais pas qu'elle serait capable d'éprouver des sentiments. Mais quand je vois son regard, cela fait plaisir d'y lire autant de joie.
Elle avait récupérer les champignons afin de les faire cuir en les versant sur les poivrons.
Carmen — Peu d'hommes aurait pris le temps comme tu l'as pris avec elle, et que tu le prends encore. Elle n'a pas pu s'empêcher de me raconter certaines choses avec les détails, dit-elle avec amusement.
Carter — Oh...
Il était préférable qu'Aliénor se confie à elle qu'à sa propre mère, qui avait toujours eu du mal avec cette franchise presque innocente. Le jeune homme sentit ses joues rosir légèrement avant de demander timidement.
Carter — Et qu'est-ce qu'elle vous a raconté ? Sans... Sans les détails pour moi...
Carmen — Disons vos premières fois dans l'intimité, ce qu'elle aime chez toi notamment ton accent et tes cicatrices. Un peu plus et elle se serait amusé à me les dessiner sur une feuille. Mais aussi toutes les émotions qu'elle ressent avec toi. Elle semblait être si heureuse de pouvoir me faire la liste de tout ça.
Il sourit timidement, curieux de savoir quels souvenirs la jeune femme avait retenue. A la réponse de Carmen cependant, il rougit hochant doucement la tête.
Carter — Oh... Je vois...
Il sourit, bien qu'il en était un peu gêné connaissant la propension d'Aliénor à donner des détails...
Carmen — Elle semble bien entourée au Haras, avec son colocataire et toi. Mais aussi, les membres d'une équipe dont elle m'a mentionnée. Tous le monde arrive à l'accepter comme elle est ?
Carter — Plutôt je dirais... Liam, son associé à l'élevage est venu la chercher pour qu'ils travaillent ensemble. Il est très ouvert d'esprit et rien qu'à voir son équipe on a pas de mal à s'en rendre compte... Il est entouré de gens très différents et d'horizons assez variées. Après elle ne se mélange pas beaucoup au reste de l'équipe même si j'essaie de l'intégrer un peu plus et Ale, notre colocataire, aussi. Pour ce qui est du reste du monde c'est un peu différent...
Il fit une légère pause avant de reprendre un peu plus sérieusement.
Carter — J'ai eu l'occasion de la présenter à mes sœurs... Elle a été très appréciée même si au départ, l'une de mes grandes sœurs était un peu méfiante. Charlotte est... Est un peu comme elle... Enfin en tout cas, Aliénor me fait beaucoup penser à Charlotte dans son comportement. J'avais un peu peur qu'elles ne s'entendent pas parce que Charlotte est très protectrice envers moi mais... Mais non...
Il leva la tête pour sourire.
Carter — Elle est même impatiente de la revoir je crois... Enfin... J'imagine parce qu'elle m'a posé plusieurs fois la question...
Carmen hocha vaguement la tête avant de lui tendre une pâte feuillette ainsi qu'un emporte-pièce circulaire.
Carmen — Est-ce que c'est ça qui t'a attiré chez Aliénor ? Le fait qu'elle ressemble un peu à ta sœur. Elle a été diagnostiquée ?
Il déroula tranquillement sa pâte avant de commencer à faire des ronds dedans.
Carter — Non ce n'est pas... Ce n'est pas ça. Quand notre colocataire me l'a présenté j'étais sceptique... Je ne nierais pas qu'elle m'a beaucoup plu physiquement de prime abord mais... Je ne croyais absolument pas en mes chances... Je passais encore la moitié de mon temps en fauteuil roulant alors... Ce n'est pas évident la confiance en soi dans ces cas là...
Il fit une légère pause, sans lever les yeux de ses ronds de pâte.
Carter — Après notre premier rendez-vous c'était pareil... Je pensais qu'elle ne me rappellerait jamais. Mais c'est en apprenant à la connaître que je suis tombé amoureux... Quelque chose dans son regard... Quelque chose d'hypnotique... Et dans sa façon d'être... Mais c'est dans les moments où elle est dans sa bulle qu'elle me fait beaucoup pensé à ma sœur... Ou à certaines réflexions ou logiques...
Il fini par relever les yeux pour acquiescer.
Carter — Et oui ma sœur a été diagnostiqué Asperger. Ma mère a demandé à ce qu'elle fasse les tests assez tôt, dès qu'elle a eu des soupçons... En comprenant ce que notre sœur avait ça nous a aussi permis de mieux la comprendre avec ma sœur... Je pense que ça a rendu nos relations plus saines... Parce qu'on comprenait pourquoi elle n'avait pas les même réactions et la même logique... Je ne dis pas que c'était facile, ça nous demandait beaucoup de sang-froid parfois et il y a des moments où on ne l'avait pas... Mais...
Il haussa des épaules, indécis sur la suite... Il reprit cependant après une légère inspiration.
Carter — Aliénor ne veut pas faire le test... Et Arnaud m'a déjà prévenu que c'était un sujet... Délicat...
Un soupir s'échappa de ses lèvres, terminant de beurrer les petits moules dans l'idée de faire des petites tartelettes avant d'aller récupérer le boite d’œufs dans le frigo.
Carmen — En effet, on peut même dire que ce sujet est banni pour certaines personnes. Je n'ai jamais approuvé cette décision, mais je ne suis que la grand-mère. Et avec les années, j'ai appris à accepter que ce sujet est insupportable à entendre pour la mère d'Aliénor. On ne pourra rien n'y faire. Elle aime sa fille, en ignorant une facette de sa personnalité.
Elle cassa trois œufs dans un saladier, avant de rajouter les poivrons et les champignons.
Carmen — Et je ne suis pas surprise d'apprendre qu'Aliénor ne veut pas faire ce test. Elle nous a souvent entendu nous disputer à ce sujet-là, et les paroles de Vanessa ont été assez rude. Je ne peux que supposer qu'Aliénor ne veut pas aller contre la volonté de sa mère, ou qu'elle s'imagine que ce test va lui ruiner toute sa vie, vu que c'est ce que pense sa mère.
Carmen secoua légèrement la tête, cette histoire avait ses marques de souffrance dans cette famille.
Carmen — J'ai toujours dit qu'Aliénor était une boule de tendresse maladroite, elle veut faire plaisir aux autres, mais elle ne sait jamais quel chemin elle doit prendre. Et parce qu'elle ne savait pas, parce qu'elle ne voulait pas mal faire, elle ne faisait pas. On l'a défini comme insensible, comme froide. Et pourtant, elle a tellement à offrir, il faut juste lui dire comment.
Carter sourit doucement, répondant d'abord avec tendresse avant de reprendre son sérieux.
Carter — Oui... Elle est un peu maladroite parfois mais... Il y a aussi le fait qu'elle se défini elle-même comme n'ayant aucune émotion... Il est arrivé qu'elle me dise qu'elle n'exprimait pas ses émotions, qu'on ne pouvait rien lire sur ses traits. Mais ce n'est pas le cas... Enfin, je trouve que ce n'est pas le cas... C'est juste qu'elle n'identifie pas tout ça...
Il fit une légère pause avant de reprendre.
Carter — Au sujet du test elle m'a dit que... Qu'elle ne voulait pas qu'on lui colle une nouvelle étiquette. Je lui ai dit qu'elle pouvait garder le résultat pour elle, qu'elle n'était même pas obligé de me le dire mais... Je crois qu'il n'y a rien à faire...
De nouveau il fit une légère pause, commençant la vaisselle pour s'occuper les mains.
Carter — Je ne veux pas déclencher une guerre ou je ne sais quoi mais... J'ai un peu de mal à comprendre pourquoi c'est un sujet si tabou... Pourquoi personne n'a chercher à comprendre. Elle est particulière et il y a une chance que ça s'explique... Peut-être que le test serait même négatif... Mais... Je ne sais pas... Ça nous a beaucoup aidé dans la famille et j'aimerais bien qu'on puisse être fixé sur le cas d'Aliénor et qu'elle soit soutenu...
Il haussa des épaules avant de reprendre.
Carter — Ce n'est surtout pas un reproche, j'essaie juste de comprendre...
Carmen enfournait la première vague de tartelette, avant de se lancer dans une autre recette où elle sortit des épinards, des coeurs d'artichaut et du fromage de chèvre. Elle attendit que Carter ne revienne avec les affaires propres pour passer à la suite, il y avait encore pas mal de choses à découper.
Carmen — Si j'avais la réponse à cette question. Moi aussi j'aimerais bien comprendre, et je suis d'accord avec toi que cela aiderait beaucoup à mieux comprendre Aliénor. L'unique hypothèse que j'ai, c'est la fierté de Vanessa. Elle n'arrive pas à accepter que sa fille ne soit pas soi-disant normale. Et pourtant, j'ai eu beau lui expliquer qu'elle n'était pas responsable, et qu'il y avait bien pire dans la vie comme handicap.
Carmen secoua la tête en soupirant, ce sujet avait tendance à remuer beaucoup de choses.
Carmen — Ce qui ferait avancer les choses, c'est Aliénor. Mais si tu me dis qu'elle n'a pas envie de faire ses tests... Alors, on est dans une impasse.
Elle lui adressa un maigre sourire compatissant. Il soupira à son tour avant de doucement répondre.
Carter — Je vais essayer de lui en parler à nouveau... Mais c'est toujours un peu délicat... Peut-être que vous pourriez aussi lui en toucher deux mots ? A deux on finira peut-être par la convaincre...
Carmen — Je tenterai de lui en reparler dans ce cas.
Il haussa des épaules, replongeant quelques secondes dans le silence, l'observant remplir une nouvelle tournée de tartelette avant de doucement reprendre.
Carter — Vous comptez beaucoup pour Aliénor et... A ce titre j'aimerais... Vous parler de quelque chose...
Il fit une légère pause avant de reprendre.
Carter — Je voudrais... Je voudrais l'épouser. Et j'aimerais avoir votre bénédiction... J'ai... J'en ai déjà parlé à Arnaud mais... Mais vous avez une grande place pour Aliénor et...
Il fut incapable de poursuivre, retenant son souffle en cherchant son regard anxieusement. Carmen sous la surprise lâcha sa cuillère qui tomba au sol, alors que son regard se braqua sur le militaire.
Carmen — Cela commence à faire beaucoup trop d'émotions en si peu de temps... Il faut que je m'assoie deux secondes là.
Carter — Oh...
Elle tira l'une des chaises de la table pour s'installer rapidement, sentant les battements de son cœur. Cependant, elle ne tarda pas à reprendre ses esprits. Par réflexe, le jeune homme rempli un verre d'eau pour le poser devant elle, désolé de provoqué autant d'émotions...
Carmen — Il y a encore quelques semaines, on n'était même pas au courant de ton existence dans la vie d'Aliénor. Que j'en oublie presque que cela fait bien plus d'un an que vous êtes ensemble. Tu l'as ma bénédiction. Il n'y a que mon fils qui est au courant de ça ?
Carter — Merci...
Le militaire sourit largement avant de reprendre pour répondre à sa question, avec un peu plus de sérieux.
Carter — Je l'ai évoqué avec Guillaume mais... Je voulais surtout votre bénédiction et celle d'Arnaud...
Il sourit, rassurant ou en tout cas le voulant... Carmen avait accepté le verre d'eau, le reposant sur la table en lui adressant un sourire.
Carmen — Je vais enfin pouvoir arrêter de m'inquiéter pour elle. Merci de lui offrir cette vie à tes côtés.
Le tête à tête ne durera pas, Vanessa ainsi que la femme de Guillaume entra dans la cuisine pour aider à préparer le repas. Chacune avait sa tâche bien définie, et faisait souvent participer Carter. Les questions furent plus légères, malgré la certaine pointe de curiosité.
Au fur et à mesure de l'après-midi, la maison continua à se remplir. Les présentations furent toujours cordiales, avec des questions similaires vis à vis de leurs relations. Mais il n'y avait aucune méfiance envers Carter, il avait été relativement rapidement accepté. Aliénor s'était installée sur le canapé près de la cheminé, un endroit qu'elle affectionnait particulièrement, et elle avait l'incité Carter à la suivre. Pour la première fois, elle avait manifesté son besoin de l'avoir à ses côtés, en ronchonnant très légèrement.
Aliénor — Moi aussi je veux passer du temps avec toi.
Carter — Ohw... Moi aussi... Excuse moi...
Elle était sur le point de dire quelque chose que Jonathan débarqua avec son fils qu'il tendit à Carter en souriant. Le jeune homme attrapa le petit homme avec un léger sourire, se laissant ensuite tomber sur le canapé.
Jonathan — On m'a dit que tu étais la nounou de la soirée, on va aller chercher du bois dans le jardin. Et comme tous le monde est occupé à par vous !
Carter — Merci...
Il déposa une caresse dans les cheveux de son fils en marmonnant un 'sois sage'. Carter sourit, le regardant partir, avant d'observer le petit Mathéo et lui faire de grands sourires auxquels le bébé répondait joyeusement. Il tourna finalement la tête vers Aliénor en lui souriant tendrement.
Carter — Tu voulais dire quelque chose ?
Il se mordit légèrement la lèvre, désolé de l'avoir un peu délaissé durant toute la journée... Il avait été très vite accaparé par tout le monde et avait bien du mal à dire non pour se rapprocher d'Aliénor...
Aliénor — Ma famille ne t'a pas trop poser de questions ?
Son regard glissa un instant sur Mathéo, elle l'avait vu en photo, mais elle se rendit compte que c'était la première fois qu'elle le voyait en vrai. Le militaire sourit avant de doucement répondre.
Carter — Non ça va... J'aime beaucoup ta grand-mère... Elle est vraiment chouette...
Il sourit à Aliénor avant de reprendre ses grimaces à Mathéo, doucement. Elle hocha doucement la tête, observant la scène en silence. Il ne fallut pas longtemps pour que le bambin éclate de rire en gigotant doucement.
Aliénor — Elle n'a pas eu une vie facile. Mon père dit toujours que c'est une femme forte qu'on ne peut qu'admirer. Elle prend toujours le temps, même quand elle est occupée. Tu as discuté de quoi avec elle ? Elle t'a expliqué la recette de ses tartelettes ? Tu vas voir, elles sont délicieuses. On se bat toujours pour savoir qui aura la dernière.
Carter — Je n'en doute pas ! Elle ne m'a pas expliqué mais j'ai suivi... Je pense que je saurais les refaire.
Il s'interrompit pour faire des grimaces à Mathéo avant de terminer sa réponse.
Carter — Et on a parlé de pleins de choses... Mais surtout de toi. Elle te connais bien...
Aliénor — Oh. Elle t'a dit quoi sur moi ? Des choses que tu ne savais pas ?
Carter — Elle m'a donné quelques conseils... Mais le reste ça restera entre elle et moi...
Le jeune homme cala le petit sur ses cuisses pour lui faire quelques chatouilles avant de tourner doucement la tête vers Aliénor.
Carter — Tu veux le prendre un peu ? C'est ton petit neveu après tout !
Il sourit plus largement, mourant d'envie de la voir avec le petit dans les bras... Aliénor se figea légèrement à sa question, braquant son regard vers Mathéo avant de regarder Carter avec une certaine inquiétude.
Aliénor — Je ne sais pas. Il faut faire attention à comment le tenir. Un enfant à cet âge-là est fragile. Et puis, il n'a peut-être pas envie d'être dans mes bras. Il semble être bien dans les tiens. Tu arrives à le faire rigoler.
Carter — Mais t'en fais pas ! Je vais t'expliquer. Ressers tes jambes...
Il attendit qu'elle se mette comme lui, avant de déposé le petit homme sur ses genoux.
Carter — Tiens le un peu en dessous de sous les bras. Il est assez grand pour se tenir tout seul ne t'en fait pas.
Il sourit, se montrant rassurant au possible avant de reprendre.
Carter — Et maintenant tu lui souris. Et tu lui fais des grimaces mais tu lui souris beaucoup et ça passera.
Il lui montra l'exemple en lui souriant largement, l'encourageant en passant doucement sa main dans son dos. Elle l'avait écouté attentivement, mais ses gestes étaient assez hésitants. Mathéo n'avait pas manifesté son désaccord, gigotant même légèrement en gazouillant de plus belle. Elle se pinça les lèvres à la dernière indication de Carter, elle n'était pas certaine d'arriver à sourire. Elle décida de se lancer au bout d'un moment, mais son sourire ressemblait plus à une grimace qui provoqua un éclat de rire chez le bambin. Aliénor tourna vivement sa tête vers le militaire, l'interrogeant du regard. Carter la laissa faire avec attention avant de doucement l'encourager.
Carter — C'est pas mal ça ! Continu... Souris, comme quand je te chatouille... C'est le même principe.
Il sourit à nouveau à son tour, les yeux brillants d'émotion. Elle se pinça légèrement les lèvres en secouant la tête.
Aliénor — Je ne fais pas exprès de rire quand tu me chatouilles. Puis comment, je peux savoir que je souris ? Je ne me vois pas dans un miroir, je ne peux pas étudier les courbes de mon visage.
Carter — Je te dirais si tu ne souris plus mais jusque là tu t'en sors très bien !
Son regard observait Mathéo qui s'agitait toujours en bougeant les bras, ce qui ne rassurait pas Aliénor qui avait l'impression qu'il pouvait glisser de ses mains à tout moment.
Aliénor — Il veut me dire quoi en secouant ses bras ? Pourquoi il fait ça ?
Carter — Il s'amuse. Il n'y a rien à comprendre. Tu peux répondre à ses sourires, secouer un peu les jambes pour le faire tressauter sur tes genoux. Faire des grimaces et plein d'autres trucs... Il faut simplement l'amusé, l'occupé.
Le jeune homme se mordit doucement la lèvre, passant doucement une main derrière le dos du petit homme.
Carter — Vas-y, ne t'en fais pas, je reste avec toi.
Il sourit à nouveau, souriant aussi au bambin qui restait très joyeux. Heureusement qu'il n'était pas très difficile en même temps... Elle écouta les indications de Carter, gardant malgré tout une légère hésitation. Elle n'était pas totalement à l'aise, craignant de faire une erreur qui pourrait être fatale pour son jeune neveu. Au bout d'un moment, Mathéo se calma en se frottant les yeux des mains. Face à ce changement de comportement, Aliénor ne tarda pas à réagir en posant son regard vers Carter.
Aliénor — Il se passe quoi là ? Il a mal à la tête ? Je l'ai trop secoué ? Il a trop rigolé ?
Carter sourit de plus belle, se retenant de rire avant de répondre doucement pour la rassuré.
Carter — Non, il n'a pas mal à la tête ni rien, il est juste fatigué. Installes toi bien au fond du canapé et prends le contre toi... Comme pour un câlin... Il y a de grandes chances qu'il somnole...
Il sourit tendrement, prêt à l'aider à s'installer, avec toujours cette même émotion dans le regard. Elle resta immobile quelques secondes avant de se caler contre le canapé. Elle attendit qu'il la guide, ne sachant pas comment réellement positionner le bambin contre elle. Son regard se braqua sur Mathéo, qui bougea légèrement avant de pousser un long soupir. Il s'était calé contre elle, et comme lui avait dit Carter, il ne tarda pas à somnoler dans ses bras.
Aliénor — Oh... Newt il vient aussi faire ça par moment...
Elle s'était mise à chuchoter, plongeant son regard dans celui de Carter.
Aliénor — C'est étrange la sensation... Cela me fait bizarre.
Carter — C'est normal... C'est pas grave...
Il sourit, s'approchant avec précautions d'elle pour venir déposer en douceur ses lèvres sur les siennes. Il lui glissa un énième "je t'aime" avant de l'embrasser à nouveau. Cette vision provoquait une émotion certaine en lui et elle devait sans doute avoir remarqué la drôle de lueur dans son regard. Un mélange d'envie, d'amour et de fierté. Il fini par reculer doucement et sortir son téléphone de sa poche pour la prendre en photo.
Carter — Mais avant tout, il faut que j'immortalise ce moment...
Il ne mit que quelques secondes pour prendre sa photo et se réinstaller contre elle avec un soupir chaotique.
Carter — Ça te va très bien en tout cas, un petit bout dans les bras...
Aliénor — Oh.
Il sourit à nouveau, ne résistant pas plus longtemps à l'envie de déposer un léger nouveau baiser sur ses lèvres... Elle n'arrivait pas à savoir si elle devait comprendre quelque chose à ses paroles. Et des questions ne tardèrent pas à envahir ses pensées, bien qu'elle répondit tendrement à son baiser.
Aliénor — Pourquoi tu dis ça ? C'est comme quand on dit à quelqu'un le jaune n'est pas une couleur qui te va ? Il y a des personnes où avoir un enfant dans les bras n'est pas joli ? C'est une question d'esthétique ? Ou c'est autre chose ?
Elle se pinça légèrement les lèvres, admirant toujours son regard où elle avait remarqué depuis un moment cette brillante émotion. Mais elle n'arrivait pas à la définir réellement, cela ressemblait à de la joie, du bonheur... Mais il y avait autre chose aussi. Le jeune homme eut un temps de réflexion et reprit naturellement l'anglais pour lui répondre doucement.
Carter — C'est que... Ça me fait quelque chose de te voir avec un petit enfant dans les bras... Ce n'est pas qu'une question d'esthétique c'est un ressenti... Un tout... Je trouve que ça te va plutôt bien un bébé dans les bras... Mais je ne suis pas très objectif parce que... J'ai envie d'un enfant avec toi alors...
Il haussa des épaules, baissant brièvement les yeux sur Mathéo qui s'endormait doucement avant de les plonger à nouveau dans son regard... Aliénor resta silencieuse pendant plusieurs minutes avant demandées dans un murmure.
Aliénor — Tu es en train de te projeter c'est ça ? Avant de réaliser un projet, on a tendance à le rêver, à l'imaginer. Et là, cela te confirme que tu veux un enfant avec moi.
Est-ce que finalement ses paroles lui étaient réellement destinées, ou n'était-elle pas en train d'analyser ses mots ? Elle ne pouvait pas ignorer la sensation qu'elle avait ressentie à sa dernière phrase, peut-être qu'elle aussi sans le savoir s'était projetée. Carter se contenta de hocher doucement de la tête, perdant un peu de son sourire. Il répondit dans un murmure.
Carter — Oui c'est un peu ça... Je me projette et j'aime beaucoup ce que je vois...
Il pinça les lèvres avant de doucement reprendre.
Carter — Mais on verra ça plus tard... On vient de s'installer ensemble, on a encore le temps de voir venir... Ce n'est pas pressé et ce n'est pas une envie qui me quittera vite... Et puis si ça n'arrive pas ça n'est pas grave non plus...
Il haussa des épaules avant de s'enfoncer encore un peu plus dans le canapé pour pouvoir poser sa tête sur son épaule. Il ferma doucement les yeux, lui glissant dans un murmure.
Carter — Je ne comptes pas dormir mais si c'est le cas tu me réveille...
Aliénor — D'accord.
Son regard était posé sur lui, avant de se pencher légèrement pour déposer un baiser dans ses cheveux, en faisant attention à ne pas trop bouger. Puis elle observa son petit neveu, qui s'était endormi contre elle. Elle se perdit dans ses pensées, écoutant les discussions dans la pièce et profitant de la chaleur de la cheminée.
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Merci au correcteur !
utilisation d'un résumé x2
Journal : One Team One Goal
Arnaud — Trois furies en approchent, dit-il en souriant.
Et l'assaut ne tarda pas, Arnaud s'était levé pour attraper les trois garçons qui riaient en éclat. Bientôt la voix d'un homme assez grave se fit entendre à l'entrée du salon. Le sourire de Carter s'était agrandie en entendant les enfants arriver. Il avait également le regard brillant, ce qu'il ne pouvait pas s'empêcher d'avoir en voyant des enfants.
Guillaume — Ne cassez pas Papy, vous n'aurez pas de cadeaux si non !
La menace ne semblait pas calmé les enfants, mais après quelques secondes leur attention se posa sur Carter et Aliénor pour les saluer à l'unisson.
Jérôme — Tu es qui ? Aie... Mais...
Guillaume — Et la politesse Jérôme ! Ce n'est pas comme ça qu'on demande à quelqu'un de se présenter.
Guillaume s'approcha de Carter pour lui tendre la main en rajoutant. Le militaire serra la main tendu avec un grand sourire.
Guillaume — Je suis Guillaume, et tu dois être Carter.
Carter — Exact ! Enchanté Guillaume...
Son attention ne tarda pas à glisser vers sa sœur, fronçant légèrement les sourcils.
Guillaume — Alors comme ça, on nous cache des choses, comme un petit-ami ! Je me sentirais presque vexé dit donc !
Aliénor — J'ai oublié.
Guillaume — Je me doute bien oui !
Son frère leva les yeux au ciel, bien qu'un sourire ornait ses lèvres. Sa sœur ne changerait jamais vis à vis de ce genre de détail. Et on pouvait difficilement lui en tenir rigueur, car il savait parfaitement qu'au fond, ceci était une forme d'oublie pour elle. Jérôme s'était rapproché de Carter, l'observant avant de demander.
Jérôme — Tu es avec Tatie ?
Carter — Oui, c'est ça.
Il sourit au jeune homme en lui tendant doucement une main.
Carter — Et toi tu es Jerôme. C'est toi qui a des petits frères et une petite soeur ?
Il demandait avec sérieux, le regard plongé dans celui du jeune homme, un sourire aux lèvres. L'enfant observait attentivement Carter, avec de lui répondre.
Jérôme — Oui. J'ai deux petits frères, Adrien et Fabrice. Et ma petite soeur qui est avec ma mère qui s'appelle Océane.
Carter — Oh ! C'est cool ça !
Il marqua un pause en jetant un regard vers son père, qui échangeait avec Arnaud sur la composition de la bûcher de Noël.
Jérôme — Tu vas passer Noël avec nous ? Cela fait longtemps que tu es avec Tatie ? Je l'ai toujours vu toute seule quand elle venait fêter Noël. J'ai même entendu mamie dire qu'elle risquait de finir vieille fille parce qu'elle ne savait pas s'y prendre avec les hommes.
Carter — Oui, je vais passer Noël avec vous. Et ça fait plus d'un an maintenant... Et bien non tu vois... Elle m'a rencontré et elle a réussi à me capturer.
Carter hocha doucement de la tête, l'air aussi sérieux que possible avant de doucement reprendre.
Carter — Tu me présente tes petits frères ? C'est toi le plus grand, c'est à toi de présenter les autres maintenant.
Jérôme se tourna un instant vers ses frères, les tirant légèrement vers lui avant de pointer du doigt le premier.
Jérôme — Adrien, qui a dix ans. Et Fabrice, qui a six ans.
Carter — Enchanté de vous connaître les garçons.
Il reposa son attention sur ses frères avant de poursuivre à leur intention.
Jérôme — Voici Carter, c'est le petit-ami de Tatie.
Adrien — Tu sais jouer au foot ?
Fabrice — Papa il ne voudra pas qu'on joue dehors, on va se salir.
Adrien — On peut jouer au jeu de carte !
Fabrice — Oui ! A la bataille !
Les trois enfants avaient braqué leur regard vers Carter attendant son avis, car il était clairement invité à jouer avec eux. L'américain se mordit les lèvres dans un grand sourire avant de tourner la tête vers Aliénor.
Carter — Je peux ?
Aliénor — Oui.
Elle avait suivi l'échange en silence, remarquant les traits joyeux qui s'étaient dessinés sur son visage, comme lors qu'il était avec ses propres neveux. Carter sourit de plus belle en tournant la tête vers les enfants.
Carter — Allons-y ! Je vous suis !
Il ne tarda pas plus longtemps à suivre les trois petits bonhommes, non sans avoir déposé un léger baiser sur les lèvres de la jeune femme avant. Il laissa à Jérôme l'honneur de distribué les cartes et installer le jeu, demandant doucement à Fabrice.
Carter — Et toi tu sais jouer à la bataille aussi ? C'est tes frères qui t'ont apprit ?
Fabrice — Non, c'est Papa ! Mais il ne peut pas souvent jouer avec nous, il doit se lever très tôt le matin pour son travail.
Carter — Ça se comprend. C'est pas facile de se lever aussi tôt tout les matins ceci dit.
L'enfant attrapait ses cartes pour les mettre en tas devant lui, son regard était pétillant et il attendait que la partie commence avec une forme d'impatience. Adrien fut désigner pour commencer, posant devant sa pile de carte un trois de trèfle. Un grimace ne tarda pas à se dessiner sur ses lèvres.
Fabrice — Tu fais quoi comme travail ?
Carter — Je suis pilote. Je conduis des avions de chasse.
Adrien — Tu fais la guerre ? Cela doit être dangereux comme travail, tu n'as pas peur ?
Carter — On peut dire ça oui... Et non, je n'ai pas peur.
Le jeune homme posa un as de pique et posa le regard sur les garçons.
Carter — Vous savez déjà ce que vous voulez faire comme métier plus tard ?
Il sourit. C'était une question assez révélatrice des caractères des enfants selon lui. Et parfois on pouvait être surprit par leurs réponses...
Adrien — Oui, je veux faire comme Papa. Il doit inventer de nouvelles recettes, puis les gens sont toujours content de venir acheter dans sa boulangerie. Maman dit qu'on peut apporter un peu de bonheur aux gens grâce à la nourriture.
Jérôme venait de poser une dame de cœur, ne tarda pas à répondre à son tour en posant son regard vers Carter.
Jérôme — Moi je veux être informaticien comme Tonton Gabriel, mais je ne sais pas encore si je veux faire exactement comme lui. J'aimerais bien créer des jeux, lui il crée des applications pour faciliter l'utilisation aux gens je crois.
Fabrice — Je veux travailler dans un zoo ! Je veux soigner les tigres, nourrir les girafes.
Le plus jeune des frères sautillaient presque sur sa chaise en commençant à raconter la visite au Zoo qu'il avait fait avec l'école. Il avait pu nourrir un chevreau dans la mini-ferme, mais aussi lancer des carottes dans la gueule des hippopotames. Il répétait les choses qu'on lui avait expliquées sur le fonctionnement, même si ses explications n'étaient pas toujours très claires. La partie s’enchaînait tranquillement sous les exclamations de joies quand l'un gagnait la manche. Carter suivait la chose avec un grand sourire aux lèvres, tapant dans les mains du gagnant, instaurant une petite danse de la victoire à chaque manche remporté. De temps en temps il gagnait une manche, mais la plupart du temps il perdait volontairement, mettant cela sur le compte du fait qu'il n'avait pas jouer depuis longtemps...
Puis au bout d'un moment, Guillaume mit fin à la partie, un sourire au bord des lèvres en annonçant aux enfants d'aller aider leur grand-mère en mettant la table.
Guillaume — Cela ne te dérange pas de venir m'aider à installer les lits gonflables dans les chambres ?
Carter — Non du tout...
Il attendit la réponse de Carter avant de l'inviter à la suite dans l'une des chambres, il y avait déjà un lit, et la chambre avait été rangé afin de pouvoir installer deux petits lits gonflables. Carter suivit sagement son beau-frère, essayant de croiser le regard d'Aliénor au passage.
Guillaume — Cette pompe gonfle celui-ci.
Carter — Ok.
Il s'approcha de l'autre lit, commençant à l'installer avant de reprendre la parole avec une certaine curiosité. Carter se mit à la tâche tranquillement, relevant les yeux vers le boulanger quand il reprit la parole en souriant timidement.
Guillaume — Je suppose que ma mère t'a posé beaucoup de question, et risque de continuer dans sa lancée. Comment se passe votre relation avec ma sœur ?
Carter — Ça été... J'étais très fatigué hier et ton père l'a remarqué... Il a pu écourté la plupart des questions. Mais je ne doute pas d'y avoir droit aujourd'hui !
Il sourit doucement avant de reprendre.
Carter — Ça se passe très bien. On apprend encore l'un de l'autre mais, ça se passe très bien. Mieux que je ne l'aurais imaginé...
Il sourit à nouveau, le regard pétillant de joie en poursuivant de gonfler son matelas...
Guillaume — Je pense que tu as remarqué que ma sœur est très belle, et je ne dis pas cela sous le regard d'un frère. Il y a eu des hommes intéressés par elle, et je ne serais pas surpris d'apprendre qu'il y a encore des relous qui traînent autour d'elle. Tu as du en faire l'expérience peut-être...
Carter — Oui j'en ai... J'en ai eu l'expérience... Il a fallu et il faut encore faire un gros travail pour qu'elle en prenne conscience et ne se laisse pas avoir... Mais on y arrive. Son coloc l'aide beaucoup là dessus...
Guillaume — Vous êtes donc deux à veiller sur elle, c'est rassurant. Quand elle a choisi de partir, à travers ses stages puis au Haras, on était assez inquiets, car on savait qu'on ne pourrait plus être derrière elle afin d'empêcher qu'elle est des ennuis.
Il poussa un profond soupir, des souvenirs il y en avait eu, des histoires il en aurait à raconter notamment pendant leur adolescence.
Guillaume — Mais jamais personne a osé voir à travers son physique, de tenter la comprendre réellement. Bien qu'en étant totalement honnête, je ne sais pas si moi-même j'aurai eu la patience de chercher à comprendre une femme comme elle. Elle ne doit pas être facile à vivre tous les jours, même si elle me semble différente, un peu plus ouverte. Tu l'as déjà vu sourire ?
Carter sourit à sa question avant de répondre doucement, prenant le temps de trouver les bon mots dans ses connaissances du français.
Carter — Oui... Je m'emploie à la faire rire aussi souvent que possible également... J'ai une grande sœur comme elle... J'ai l'habitude je crois... Je pense que mon expérience m'a aussi permit de cerner Aliénor plus facilement... Ce qui n'est pas toujours évident je le sais bien...
Guillaume — Je vois. Une chance pour elle. Et j'espère qu'elle n'arrivera pas un jour à user totalement ta patience !
Il adressa un léger sourire à Guillaume, poursuivant de gonfler son matelas. Il était presque au bout du premier.
Carter — Je n'ai même pas pu croiser ta femme et ta petite fille encore ! J'espère que je n'ai pas mal fait d'aller jouer avec les garçons...
Il releva un regard légèrement anxieux sur Guillaume, rebouchant son matelas rapidement, attendant d'avoir les consignes suivantes... Guillaume était en train de tester l'état du matelas avant d'enlever la pompe en rebouchant à son tour le matelas.
Guillaume — Oh que non, je t'en remercie même, au moins ils étaient tranquille. Et donc pas occupés à inventer la prochaine connerie à faire.
Carter — Ça va alors...
Il lui adressa un sourire avant de l'inciter à prendre sa pompe et de le suivre dans l'une des autres chambres où un matelas double avant était posé au sol.
Guillaume — Elle ne devrait pas tarder, elle s'est proposé d'aller récupérer notre grand-mère paternelle avec la petite, car elle devait passer voir une amie pour lui donner sa commande qu'elle avait passé à la boulangerie.
Guillaume avait mis la pompe en place, pour le coup il n'y avait pas besoin des deux, mais c'était aussi l'excuse qu'il avait trouvé pour passer un peu de temps avec le militaire. Carter l'avait suivit, acquiesçant doucement à sa réponse, ne voyant rien à y ajouter.
Guillaume — Tu aimes les enfants ? Car tu sembles bien t'y prendre avec eux.
Carter — Oui... Oui j'adore les enfants...
Il rit doucement. Il avait très vite été percé à jour.
Carter — J'ai deux neveux, un peu de la même trempe que les tiens... Je déplore de ne pouvoir passer plus de temps avec eux... Alors si j'en ai l'occasion je n'hésite pas.
Guillaume — Et bien je sais maintenant à qui confier mes monstres, dit-il en rigolant.
Il sourit à nouveau, demandant timidement.
Carter — Tu veux que je te relaie ?
Guillaume — Je ne dis pas non !
Il lui adressa un sourire avant de lui laisser la pompe, il manquait plus que la moitié à gonfler, finalement cela n'était pas si long que ça, la pompe était assez efficace.
Guillaume — Vous avez parlé de projets ensemble ? Bien qu'avec Aliénor, ce n'est pas toujours facile d'aborder le sujet. Tu as dit qu'elle avait un colocataire, vous ne vivez pas ensemble du coup ?
Carter — Si, depuis quelques mois maintenant mais... Toujours avec son colocataire. Aliénor est très routinière et je tenais à ce qu'elle reste avec lui pendant mes absences... Ils s'entendent très bien et il trouve toujours les mots pour la rassurer et lui occuper la tête... C'est lui qui m'a présenté Aliénor au départ... Il est... Très différent de moi mais on s'entend quand même très bien et... J'ai confiance en lui. En Aliénor aussi bien sûr mais quand on le rencontre ce n'est pas la première chose qui nous passe par l'esprit... Mais il se comporte comme un grand frère avec Aliénor... Ce qui n'est pas plus mal...
Il pinça les lèvres. Il ne voulait pas enfoncer Alejandro non plus... Pas après tout ce qu'il faisait pour eux...
Carter — On a parlé de projets... Plutôt naturellement en fait... Je voudrais... Je voudrais l'épouser... Dans un futur pas trop lointain. Et plus tard avoir des enfants... Ou au moins un... Mais ça...
Il haussa des épaules, testant le matelas en se pinçant les lèvres.
Carter — On verra plus tard... J'ai un peu de mal à cerner Aliénor sur le sujet encore et je ne voudrais pas qu'elle regrette de faire un enfant ou... Je ne sais pas. Si on en a pas, c'est pas grave.
Il sourit un peu plus largement, haussant des épaules, testant à nouveau le matelas en gonflant encore un petit peu.
Carter — Et puis j'ai plein de neveux et nièces ! Je suis certain de pouvoir convaincre Aliénor de les prendre pendant les vacances par contre !
Guillaume eut un temps de surprise, mais un immense sourire ne tarda pas à s'afficher sur ses lèvres.
Guillaume — Un mariage ! Ne le dit pas à ma mère, elle va être intenable si elle est au courant de ça.
Carter — Oui c'est ce que j'ai cru comprendre...
Il reprit son sérieux, malgré le sourire qui ne semblait pas vouloir quitter ses lèvres.
Guillaume — Il faudrait que tu demandes à notre grand-mère, elle pourra peut-être d'aider à trouver comment cerner ma soeur sur ce sujet-là. Avant d'apprendre votre relation, je n’étais même pas certain qu'elle puisse comprendre le concept de relation, malgré nos explications. Mais tu m'as prouvé le contraire, et tant mieux. Je suis heureux qu'elle ne soit plus seule, cette solitude devait être pesant, bien qu'elle nous affirmait le contraire...
Il soupira légèrement, mais avant qu'il puisse poursuivre un appel se fit entendre au rez-de-chaussé.
Guillaume — Tiens, visiblement elle vient d'arriver. Descendons, on va laisser le reste à mes frères, il faut bien qu'ils bossent un peu eux aussi !
Il l'invita à le suivre se dirigeant dans le salon où une femme tenait dans ses bras une petite fille. Carter suivit sagement, avec le sourire. Il sourit un peu plus largement encore en voyant la petite Océane mais resta sage cette fois.
Guillaume — Carter, je te présente ma femme Virginie, et ma petite puce Océane. Voici, Carter le petit-ami de ma sœur.
Virginie — Enchantée de te rencontrer, la surprise de Guillaume fut mémorable quand il a appris la nouvelle. Je n'ai hélas pas eu l'occasion de le prendre en photo.
Guillaume — On ne se moque pas de son mari !
Virginie — Tu vas voir, la famille semble impressionnante, mais on s'y sent rapidement comme chez nous. Il faut juste aimer un peu l'agitation.
Carter — Merci... Enchanté également !
Il sourit à nouveau aux remarques de tout le monde. Malgré tout, il chercha Aliénor des yeux. Non pas qu'il se sente perdu sans elle mais cela le rassurait. Il la repéra un peu plus loin et fini par doucement s'excuser auprès de Guillaume et sa femme pour la rejoindre timidement, elle et sa grand-mère. Il ne savait trop quoi faire, se sentant un peu impressionné... Et c'est avec hésitation qu'il prit la parole.
Carter — Bonjour... Vous devez être la grand-mère d'Aliénor... Carter... Je suis ravi de faire votre connaissance...
Il tendit une main assuré malgré la timidité de ses traits, un léger sourire sur ses lèvres... Carmen posa son regard bleu sur le militaire, elle était de ses grands-mères au physique qui ne peut pas s'oublier, mais dont on pouvait difficilement l'imaginer quelques années de moins. Elle était marqué de rides, signe qu'elle eut une vie bien remplie et pas toujours facile. Mais il y avait dans son regard une joie qui ne s'était jamais éteinte malgré tout.
Carmen — Viens t’asseoir ! Dit donc, tu es grand toi aussi, ou alors c'est moi qui suit bien trop petite. Et puis avec les années je me suis encore plus tassée !
Carmen observa attentivement le militaire, Aliénor s'était légèrement poussé afin que celui-ci soit au milieu. Cependant, elle s'était rapproché de lui, cherchant son contact en regardant sa grand-mère avec une certaine émotion dans le regard. Carter accéda à la demande de la grand-mère, posant avec affection sa main sur son genou avant de reposer les yeux sur Carmen avec un fin sourire.
Carmen — J'étais curieuse de savoir à quoi tu ressemblais. Et maintenant je suis rassurée de voir qu'elle est tombée sur un homme qui est capable de la porter dans les deux sens du terme.
Carter — Merci... dit-il en souriant timidement.
Elle marqua une pause, où elle lui tapota affectueusement la cuisse, comme elle avait tendance à faire avec ses proches.
Carmen — Elle m'expliquait sa vie au Haras, que vous vivez ensemble avec un colocataire, qui vous a présenté. Il faudra que je le remercie lui aussi !
Soudainement, son visage prit un ton plus sérieux, plongeant son regard dans celui de Carter.
Carmen — Tu vas bien t'occuper d'elle ? Il faut un peu gratter pour voir réellement comment elle est cette petite, elle nous en a crée des soucis sans le savoir. Elle n'est pas comme la société voudrait, même si j'avais pas encore pu voir une telle émotion dans son regard. Et je pense pas me tromper en disant que tu dois y être pour quelque chose.
Le militaire eut un léger sourire, prenant une légère inspiration chaotique avant de hocher de la tête doucement.
Carter — Oui c'est ce que je comptes faire...
Il posa un regard tendre sur Aliénor, poursuivant d'un murmure.
Carter — J'ai bien vu qu'il fallait creuser un peu plus... Je ne comptais pas me contenter de la surface de toute façon...
Il sourit, cherchant doucement sa main pour y glisser la sienne, serrant avec affection, reposant les yeux sur Carmen.
Carter — Vous avez une petite fille merveilleuse...
Carmen — Qui risque de t'en faire voir de toutes les couleurs !
Un sourire se dessina sur ses lèvres, avant de demander avec sérieux.
Carmen — Il y a déjà eu des disputes ? Est-ce qu'il y a des choses que tu ne comprends pas chez elle ? Des sujets compliqués à aborder.
Soudainement son regard se braqua sur Aliénor en poursuivant sur le même ton.
Carmen — Et ses questions sont valables aussi pour toi.
Aliénor — On n'a pas eu de dispute... Enfin je crois.
Carter sourit doucement en jetant un oeil à Aliénor avant de confirmer d'un hochement de tête et répondre à Carmen.
Carter — On n'a pas eu de disputes. Il y a toujours des choses difficiles à aborder et pour l'instant, on a plutôt bien réussi à les gérer... Il y a encore une ou deux petites choses sur lesquelles j'ai un peu de mal à cerner Aliénor... Bien sûr on a quelques divergences d'opinions mais ce n'est pas source de disputes ou de mésententes et pour l'instant on s'en sort bien... Et je ne doute pas que ça continu.
Il serra avec affection la main de la jeune femme avant de tourner la tête vers elle, demandant doucement.
Carter — Qu'en penses-tu ?
Aliénor resta quelques secondes silencieuse, se plongeant dans son regard. Elle cherchait à voir si elle avait quelque chose d'autre à rajouter à ses paroles. Mais elle était relativement d'accord avec lui.
Aliénor — Oui. Tu as raison. Mais c'est quoi les choses que tu ne cernes pas chez moi ?
La question fit sourire la grand-mère, qui avait rapidement constaté les changements chez sa petite-fille à travers la bref discussion qu'elles avaient pu avoir ensemble. Elle posait toujours autant de questions, elle avait toujours sa logique à elle. Mais elle semblait plus apaisée, moins stressée par les tourments de la vie. Et elle voulait bien qu'elle s'appuyait beaucoup sur Carter, autant physiquement que mentalement. Carter ne quitta pas le regard de la jeune femme, ayant un léger sourire avant de répondre doucement, d'un murmure, remettant une mèche de ses cheveux en place.
Carter — Il y a certains sujets sur lesquels j'ai un peu de mal à savoir si tu ne fais que suivre mon idée ou si tu as le même désir que moi... Comme les enfants par exemple. Je ne sais pas si au fond de toi tu en veux vraiment ou pas... Mais ce n'est... Ce n'est pas important pour l'instant. Ce sont des sujets... Qui demandent réflexion et qu'il ne faut pas prendre à la légère alors... J'arriverais bien à savoir ce que tu en penses avec le temps...
Il lui sourit, se voulant rassurant. Il était tout de même un peu gêné d'abordder un sujet tel que celui-ci devant sa grand-mère.
Aliénor — Oh. D'accord.
Aliénor hocha vaguement la tête en se perdant un peu dans ses pensées. Carmen qui était restée silencieuse jusqu'à là, décida de lancer un nouveau sujet, bien qu'elle comptait bien approfondir le sujet évoquer par le militaire à un autre moment.
Carmen — Vous êtes déjà partie en voyage ensemble ? Des week-end en amoureux ? Même si avec vos métiers, des voyages vous en avez peut-être marre.
Carter sourit largement à la question de Carmen, répondant avec un certain entrain.
Carter — Pas encore mais... J'ai quelques idées en tête.
Il tourna la tête vers Aliénor, le regard pétillant.
Carter — Il faut que j'obtienne les autorisations nécessaires mais... J'y travaille.
Il se mordit un peu la lèvre, ne voulant pas trop en dire plus devant la jeune femme, voulant lui faire la surprise de son idée. De ses idées, plus particulièrement... Il comptait bien organisé également un week-end loin du Haras pour faire sa demande, maintenant qu'il avait la bénédiction d'Arnaud... Il glissa pour Carmen, d'un murmure.
Carter — Je voudrais lui garder la surprise...
Carmen — C'est bien ça ! N'en dit pas plus alors.
Elle lui adressa un sourire complice, sans se douter de la surprise en question. Bientôt le reste des invités pour le repas du midi arrivèrent, remplissant la maison d'une certaine agitation. Heureusement, les pièces étaient grandes évitant que l'ensemble de la grande famille ne se marche dessus. Les autres frères d'Aliénor se présentèrent au militaire, avec la même sympathie que Guillaume et la même curiosité que leurs parents. Le repas se déroula dans la bonne humeur, on s'intéressait à leur rencontre, avant de parler de sujets variés.
* * *
Carmen avait proposé à Carter de venir l'aider à préparer les petits apéritifs salés pour ce soir, pendant qu'une grande partie de la famille s'était lancé dans un jeu de société ou somnoler doucement sur les différents canapés. Une fois dans la cuisine, où elle ferma la porte derrière eux, son attention se posa sur le militaire quelques instants avant de sortir l'ensemble des ingrédients pour ses recettes. Vanessa avait depuis lâché l'affaire avec sa belle-mère, surtout qu'elle raffolait de ses fameux apéritifs salés. C'était devenu un petit rituel lors des repas de famille.
Carmen — Je comprends que tu n'arrives pas à cerner les souhaits d'Aliénor. Je me suis même demandé pendant de longues années, si elle-même arrivait à le savoir réellement.
Elle lui tendit une planche ainsi qu'un couteau avant de lui désigner des olives à couper en lamelles. Il prit le tout, se mettant sagement à la tâche après avoir remonté les manches de son pull et s'être lavé les mains. Il écoutait Carmen avec la plus grande attention.
Carmen — On a l'impression qu'elle suit le mouvement, surtout qu'elle a tendance à cause de cette société à vouloir entrer dans le même moule.
Carter — Oui...
Elle venait de sortir des poivrons sur frigo, qu'elle entreprit aussi de couper en morceau avant de les mettre dans un grand bol.
Carmen — On a tendance à exprimer clairement nos souhaits, Aliénor ne te le dira pas de cette manière-là. Mais je ne pense pas qu'on peut la forcer à faire quelque chose qu'elle ne veut pas. Et je doute qu'elle puisse le faire uniquement par amour ou te faire plaisir. Cette logique est trop abstrait pour elle, elle ne prendrait pas une décision uniquement baser sur ça.
Carter — Et c'est bien ce que j'espère...
Il continua un instant de couper ses olives avant de reprendre doucement.
Carter — Je sais bien qu'on ne peut pas la forcer à faire quelque chose. J'ai aussi un peu peur de lui mettre la pression alors que je ne le veux surtout pas... Comme je n'arrive pas à savoir ce qu'elle en pense vraiment je n'arrive pas à doser... Alors je fini par éviter certains sujets de peur de ça...
Il mit ses morceaux d'olive dans un bol avant de reprendre.
Carter — Je suis preneur de tout bon conseil en tout cas ! Vous connaissez Aliénor mieux que moi...
Carmen — Oh je pense qu'avec le temps, tu arriveras à la connaître encore mieux que moi. Car, elle est toujours source d'interrogation ! Et je doute qu'un jour j'arrive à comprendre sa logique à elle.
Elle fit glisser vers lui une barquette de champignon de paris, pendant qu'elle commençait à mettre les poivrons dans une poêle.
Carmen — Le seul conseil que je peux te donner c'est de ne pas anticiper ce qu'elle pourrait ressentir, ce qu'elle pourrait comprendre, ou le degré de pression qu'elle ressentirait. Parce que je ne pense pas qu'on peut réellement prévoir ça avec elle, un simple mot pour changer totalement la logique d'une phrase. Et ta prudence pourrait être mal interpréter sans le savoir.
Elle plongea son regard dans le sien, avant de poursuivre.
Carmen — Notre société, nos codes, nos vies... Tout n'est que bousculement pour elle. Tu ne risques pas de la choquer, de la vexer, de la blesser. Elle comprendra peut-être pas, elle s'imaginera des choses. Mais si tu vas à l'essentiel directement, tu prends moins le risque de la perdre en chemin.
Elle poussa un léger soupir alors qu'elle remua légèrement les poivrons.
Carmen — J'ai eu beau le dire à sa mère, il ne faut pas utiliser des pincettes avec Aliénor. Oui, cela risque de la bousculer, mais elle angoissera moins qu'en s'imaginant des choses, en se posant des milliards de questions. Je pense qu'elle ressent bien plus les émotions des autres qu'on pourrait le croire. Les siens c'est une autre histoire... Mais l'inquiétude, la peur, l'hésitation, elle doit le ressentir sans réellement l'identifier.
Il avait écouté, restant pensif en épluchant et découpant ses champignons. Après un moment de silence il reprit doucement.
Carter — La plupart du temps j'arrive à la faire parler... Ce n'est pas forcément évident et j'en loupe parfois... Elle s'enferme dans sa bulle et écrit des lignes et des lignes sur ses carnets mais... C'est devenu presque facile de voir les moments où elle rumine vraiment. Mon colocataire aussi les remarques... Et dans ses moments là, j'essaie de la faire parler pour qu'elle évacue... Et que j'identifie aussi ce qui la tourmente, pour répondre à ses questions...
Il eut un léger soupir avant de reprendre.
Carter — Merci du conseil en tout cas... Je tâcherais de l'appliquer.
Carmen — Ce n'est qu'un petit conseil, mais je ne doute pas que tu trouveras de meilleures solutions avec elle. Il ne faut juste pas le prendre pour soi-même quand elle s'enferme dans sa bulle, ou évacuer en écrivant. Ça, je doute qu'elle pourrait changer un jour.
Carter — Je n'en doute pas...
Il releva brièvement les yeux de ses champignons pour sourire à Carmen avant de se remettre à la tâche.
Carter — Aliénor vous apprécie beaucoup... Je suis content de pouvoir passé un peu de temps avec vous...
Carmen — Moi de même ! Je ne l'ai jamais vu aussi tactile et en interaction avec quelqu'un, et je ne pensais pas qu'elle serait capable d'éprouver des sentiments. Mais quand je vois son regard, cela fait plaisir d'y lire autant de joie.
Elle avait récupérer les champignons afin de les faire cuir en les versant sur les poivrons.
Carmen — Peu d'hommes aurait pris le temps comme tu l'as pris avec elle, et que tu le prends encore. Elle n'a pas pu s'empêcher de me raconter certaines choses avec les détails, dit-elle avec amusement.
Carter — Oh...
Il était préférable qu'Aliénor se confie à elle qu'à sa propre mère, qui avait toujours eu du mal avec cette franchise presque innocente. Le jeune homme sentit ses joues rosir légèrement avant de demander timidement.
Carter — Et qu'est-ce qu'elle vous a raconté ? Sans... Sans les détails pour moi...
Carmen — Disons vos premières fois dans l'intimité, ce qu'elle aime chez toi notamment ton accent et tes cicatrices. Un peu plus et elle se serait amusé à me les dessiner sur une feuille. Mais aussi toutes les émotions qu'elle ressent avec toi. Elle semblait être si heureuse de pouvoir me faire la liste de tout ça.
Il sourit timidement, curieux de savoir quels souvenirs la jeune femme avait retenue. A la réponse de Carmen cependant, il rougit hochant doucement la tête.
Carter — Oh... Je vois...
Il sourit, bien qu'il en était un peu gêné connaissant la propension d'Aliénor à donner des détails...
Carmen — Elle semble bien entourée au Haras, avec son colocataire et toi. Mais aussi, les membres d'une équipe dont elle m'a mentionnée. Tous le monde arrive à l'accepter comme elle est ?
Carter — Plutôt je dirais... Liam, son associé à l'élevage est venu la chercher pour qu'ils travaillent ensemble. Il est très ouvert d'esprit et rien qu'à voir son équipe on a pas de mal à s'en rendre compte... Il est entouré de gens très différents et d'horizons assez variées. Après elle ne se mélange pas beaucoup au reste de l'équipe même si j'essaie de l'intégrer un peu plus et Ale, notre colocataire, aussi. Pour ce qui est du reste du monde c'est un peu différent...
Il fit une légère pause avant de reprendre un peu plus sérieusement.
Carter — J'ai eu l'occasion de la présenter à mes sœurs... Elle a été très appréciée même si au départ, l'une de mes grandes sœurs était un peu méfiante. Charlotte est... Est un peu comme elle... Enfin en tout cas, Aliénor me fait beaucoup penser à Charlotte dans son comportement. J'avais un peu peur qu'elles ne s'entendent pas parce que Charlotte est très protectrice envers moi mais... Mais non...
Il leva la tête pour sourire.
Carter — Elle est même impatiente de la revoir je crois... Enfin... J'imagine parce qu'elle m'a posé plusieurs fois la question...
Carmen hocha vaguement la tête avant de lui tendre une pâte feuillette ainsi qu'un emporte-pièce circulaire.
Carmen — Est-ce que c'est ça qui t'a attiré chez Aliénor ? Le fait qu'elle ressemble un peu à ta sœur. Elle a été diagnostiquée ?
Il déroula tranquillement sa pâte avant de commencer à faire des ronds dedans.
Carter — Non ce n'est pas... Ce n'est pas ça. Quand notre colocataire me l'a présenté j'étais sceptique... Je ne nierais pas qu'elle m'a beaucoup plu physiquement de prime abord mais... Je ne croyais absolument pas en mes chances... Je passais encore la moitié de mon temps en fauteuil roulant alors... Ce n'est pas évident la confiance en soi dans ces cas là...
Il fit une légère pause, sans lever les yeux de ses ronds de pâte.
Carter — Après notre premier rendez-vous c'était pareil... Je pensais qu'elle ne me rappellerait jamais. Mais c'est en apprenant à la connaître que je suis tombé amoureux... Quelque chose dans son regard... Quelque chose d'hypnotique... Et dans sa façon d'être... Mais c'est dans les moments où elle est dans sa bulle qu'elle me fait beaucoup pensé à ma sœur... Ou à certaines réflexions ou logiques...
Il fini par relever les yeux pour acquiescer.
Carter — Et oui ma sœur a été diagnostiqué Asperger. Ma mère a demandé à ce qu'elle fasse les tests assez tôt, dès qu'elle a eu des soupçons... En comprenant ce que notre sœur avait ça nous a aussi permis de mieux la comprendre avec ma sœur... Je pense que ça a rendu nos relations plus saines... Parce qu'on comprenait pourquoi elle n'avait pas les même réactions et la même logique... Je ne dis pas que c'était facile, ça nous demandait beaucoup de sang-froid parfois et il y a des moments où on ne l'avait pas... Mais...
Il haussa des épaules, indécis sur la suite... Il reprit cependant après une légère inspiration.
Carter — Aliénor ne veut pas faire le test... Et Arnaud m'a déjà prévenu que c'était un sujet... Délicat...
Un soupir s'échappa de ses lèvres, terminant de beurrer les petits moules dans l'idée de faire des petites tartelettes avant d'aller récupérer le boite d’œufs dans le frigo.
Carmen — En effet, on peut même dire que ce sujet est banni pour certaines personnes. Je n'ai jamais approuvé cette décision, mais je ne suis que la grand-mère. Et avec les années, j'ai appris à accepter que ce sujet est insupportable à entendre pour la mère d'Aliénor. On ne pourra rien n'y faire. Elle aime sa fille, en ignorant une facette de sa personnalité.
Elle cassa trois œufs dans un saladier, avant de rajouter les poivrons et les champignons.
Carmen — Et je ne suis pas surprise d'apprendre qu'Aliénor ne veut pas faire ce test. Elle nous a souvent entendu nous disputer à ce sujet-là, et les paroles de Vanessa ont été assez rude. Je ne peux que supposer qu'Aliénor ne veut pas aller contre la volonté de sa mère, ou qu'elle s'imagine que ce test va lui ruiner toute sa vie, vu que c'est ce que pense sa mère.
Carmen secoua légèrement la tête, cette histoire avait ses marques de souffrance dans cette famille.
Carmen — J'ai toujours dit qu'Aliénor était une boule de tendresse maladroite, elle veut faire plaisir aux autres, mais elle ne sait jamais quel chemin elle doit prendre. Et parce qu'elle ne savait pas, parce qu'elle ne voulait pas mal faire, elle ne faisait pas. On l'a défini comme insensible, comme froide. Et pourtant, elle a tellement à offrir, il faut juste lui dire comment.
Carter sourit doucement, répondant d'abord avec tendresse avant de reprendre son sérieux.
Carter — Oui... Elle est un peu maladroite parfois mais... Il y a aussi le fait qu'elle se défini elle-même comme n'ayant aucune émotion... Il est arrivé qu'elle me dise qu'elle n'exprimait pas ses émotions, qu'on ne pouvait rien lire sur ses traits. Mais ce n'est pas le cas... Enfin, je trouve que ce n'est pas le cas... C'est juste qu'elle n'identifie pas tout ça...
Il fit une légère pause avant de reprendre.
Carter — Au sujet du test elle m'a dit que... Qu'elle ne voulait pas qu'on lui colle une nouvelle étiquette. Je lui ai dit qu'elle pouvait garder le résultat pour elle, qu'elle n'était même pas obligé de me le dire mais... Je crois qu'il n'y a rien à faire...
De nouveau il fit une légère pause, commençant la vaisselle pour s'occuper les mains.
Carter — Je ne veux pas déclencher une guerre ou je ne sais quoi mais... J'ai un peu de mal à comprendre pourquoi c'est un sujet si tabou... Pourquoi personne n'a chercher à comprendre. Elle est particulière et il y a une chance que ça s'explique... Peut-être que le test serait même négatif... Mais... Je ne sais pas... Ça nous a beaucoup aidé dans la famille et j'aimerais bien qu'on puisse être fixé sur le cas d'Aliénor et qu'elle soit soutenu...
Il haussa des épaules avant de reprendre.
Carter — Ce n'est surtout pas un reproche, j'essaie juste de comprendre...
Carmen enfournait la première vague de tartelette, avant de se lancer dans une autre recette où elle sortit des épinards, des coeurs d'artichaut et du fromage de chèvre. Elle attendit que Carter ne revienne avec les affaires propres pour passer à la suite, il y avait encore pas mal de choses à découper.
Carmen — Si j'avais la réponse à cette question. Moi aussi j'aimerais bien comprendre, et je suis d'accord avec toi que cela aiderait beaucoup à mieux comprendre Aliénor. L'unique hypothèse que j'ai, c'est la fierté de Vanessa. Elle n'arrive pas à accepter que sa fille ne soit pas soi-disant normale. Et pourtant, j'ai eu beau lui expliquer qu'elle n'était pas responsable, et qu'il y avait bien pire dans la vie comme handicap.
Carmen secoua la tête en soupirant, ce sujet avait tendance à remuer beaucoup de choses.
Carmen — Ce qui ferait avancer les choses, c'est Aliénor. Mais si tu me dis qu'elle n'a pas envie de faire ses tests... Alors, on est dans une impasse.
Elle lui adressa un maigre sourire compatissant. Il soupira à son tour avant de doucement répondre.
Carter — Je vais essayer de lui en parler à nouveau... Mais c'est toujours un peu délicat... Peut-être que vous pourriez aussi lui en toucher deux mots ? A deux on finira peut-être par la convaincre...
Carmen — Je tenterai de lui en reparler dans ce cas.
Il haussa des épaules, replongeant quelques secondes dans le silence, l'observant remplir une nouvelle tournée de tartelette avant de doucement reprendre.
Carter — Vous comptez beaucoup pour Aliénor et... A ce titre j'aimerais... Vous parler de quelque chose...
Il fit une légère pause avant de reprendre.
Carter — Je voudrais... Je voudrais l'épouser. Et j'aimerais avoir votre bénédiction... J'ai... J'en ai déjà parlé à Arnaud mais... Mais vous avez une grande place pour Aliénor et...
Il fut incapable de poursuivre, retenant son souffle en cherchant son regard anxieusement. Carmen sous la surprise lâcha sa cuillère qui tomba au sol, alors que son regard se braqua sur le militaire.
Carmen — Cela commence à faire beaucoup trop d'émotions en si peu de temps... Il faut que je m'assoie deux secondes là.
Carter — Oh...
Elle tira l'une des chaises de la table pour s'installer rapidement, sentant les battements de son cœur. Cependant, elle ne tarda pas à reprendre ses esprits. Par réflexe, le jeune homme rempli un verre d'eau pour le poser devant elle, désolé de provoqué autant d'émotions...
Carmen — Il y a encore quelques semaines, on n'était même pas au courant de ton existence dans la vie d'Aliénor. Que j'en oublie presque que cela fait bien plus d'un an que vous êtes ensemble. Tu l'as ma bénédiction. Il n'y a que mon fils qui est au courant de ça ?
Carter — Merci...
Le militaire sourit largement avant de reprendre pour répondre à sa question, avec un peu plus de sérieux.
Carter — Je l'ai évoqué avec Guillaume mais... Je voulais surtout votre bénédiction et celle d'Arnaud...
Il sourit, rassurant ou en tout cas le voulant... Carmen avait accepté le verre d'eau, le reposant sur la table en lui adressant un sourire.
Carmen — Je vais enfin pouvoir arrêter de m'inquiéter pour elle. Merci de lui offrir cette vie à tes côtés.
Le tête à tête ne durera pas, Vanessa ainsi que la femme de Guillaume entra dans la cuisine pour aider à préparer le repas. Chacune avait sa tâche bien définie, et faisait souvent participer Carter. Les questions furent plus légères, malgré la certaine pointe de curiosité.
* * *
Au fur et à mesure de l'après-midi, la maison continua à se remplir. Les présentations furent toujours cordiales, avec des questions similaires vis à vis de leurs relations. Mais il n'y avait aucune méfiance envers Carter, il avait été relativement rapidement accepté. Aliénor s'était installée sur le canapé près de la cheminé, un endroit qu'elle affectionnait particulièrement, et elle avait l'incité Carter à la suivre. Pour la première fois, elle avait manifesté son besoin de l'avoir à ses côtés, en ronchonnant très légèrement.
Aliénor — Moi aussi je veux passer du temps avec toi.
Carter — Ohw... Moi aussi... Excuse moi...
Elle était sur le point de dire quelque chose que Jonathan débarqua avec son fils qu'il tendit à Carter en souriant. Le jeune homme attrapa le petit homme avec un léger sourire, se laissant ensuite tomber sur le canapé.
Jonathan — On m'a dit que tu étais la nounou de la soirée, on va aller chercher du bois dans le jardin. Et comme tous le monde est occupé à par vous !
Carter — Merci...
Il déposa une caresse dans les cheveux de son fils en marmonnant un 'sois sage'. Carter sourit, le regardant partir, avant d'observer le petit Mathéo et lui faire de grands sourires auxquels le bébé répondait joyeusement. Il tourna finalement la tête vers Aliénor en lui souriant tendrement.
Carter — Tu voulais dire quelque chose ?
Il se mordit légèrement la lèvre, désolé de l'avoir un peu délaissé durant toute la journée... Il avait été très vite accaparé par tout le monde et avait bien du mal à dire non pour se rapprocher d'Aliénor...
Aliénor — Ma famille ne t'a pas trop poser de questions ?
Son regard glissa un instant sur Mathéo, elle l'avait vu en photo, mais elle se rendit compte que c'était la première fois qu'elle le voyait en vrai. Le militaire sourit avant de doucement répondre.
Carter — Non ça va... J'aime beaucoup ta grand-mère... Elle est vraiment chouette...
Il sourit à Aliénor avant de reprendre ses grimaces à Mathéo, doucement. Elle hocha doucement la tête, observant la scène en silence. Il ne fallut pas longtemps pour que le bambin éclate de rire en gigotant doucement.
Aliénor — Elle n'a pas eu une vie facile. Mon père dit toujours que c'est une femme forte qu'on ne peut qu'admirer. Elle prend toujours le temps, même quand elle est occupée. Tu as discuté de quoi avec elle ? Elle t'a expliqué la recette de ses tartelettes ? Tu vas voir, elles sont délicieuses. On se bat toujours pour savoir qui aura la dernière.
Carter — Je n'en doute pas ! Elle ne m'a pas expliqué mais j'ai suivi... Je pense que je saurais les refaire.
Il s'interrompit pour faire des grimaces à Mathéo avant de terminer sa réponse.
Carter — Et on a parlé de pleins de choses... Mais surtout de toi. Elle te connais bien...
Aliénor — Oh. Elle t'a dit quoi sur moi ? Des choses que tu ne savais pas ?
Carter — Elle m'a donné quelques conseils... Mais le reste ça restera entre elle et moi...
Le jeune homme cala le petit sur ses cuisses pour lui faire quelques chatouilles avant de tourner doucement la tête vers Aliénor.
Carter — Tu veux le prendre un peu ? C'est ton petit neveu après tout !
Il sourit plus largement, mourant d'envie de la voir avec le petit dans les bras... Aliénor se figea légèrement à sa question, braquant son regard vers Mathéo avant de regarder Carter avec une certaine inquiétude.
Aliénor — Je ne sais pas. Il faut faire attention à comment le tenir. Un enfant à cet âge-là est fragile. Et puis, il n'a peut-être pas envie d'être dans mes bras. Il semble être bien dans les tiens. Tu arrives à le faire rigoler.
Carter — Mais t'en fais pas ! Je vais t'expliquer. Ressers tes jambes...
Il attendit qu'elle se mette comme lui, avant de déposé le petit homme sur ses genoux.
Carter — Tiens le un peu en dessous de sous les bras. Il est assez grand pour se tenir tout seul ne t'en fait pas.
Il sourit, se montrant rassurant au possible avant de reprendre.
Carter — Et maintenant tu lui souris. Et tu lui fais des grimaces mais tu lui souris beaucoup et ça passera.
Il lui montra l'exemple en lui souriant largement, l'encourageant en passant doucement sa main dans son dos. Elle l'avait écouté attentivement, mais ses gestes étaient assez hésitants. Mathéo n'avait pas manifesté son désaccord, gigotant même légèrement en gazouillant de plus belle. Elle se pinça les lèvres à la dernière indication de Carter, elle n'était pas certaine d'arriver à sourire. Elle décida de se lancer au bout d'un moment, mais son sourire ressemblait plus à une grimace qui provoqua un éclat de rire chez le bambin. Aliénor tourna vivement sa tête vers le militaire, l'interrogeant du regard. Carter la laissa faire avec attention avant de doucement l'encourager.
Carter — C'est pas mal ça ! Continu... Souris, comme quand je te chatouille... C'est le même principe.
Il sourit à nouveau à son tour, les yeux brillants d'émotion. Elle se pinça légèrement les lèvres en secouant la tête.
Aliénor — Je ne fais pas exprès de rire quand tu me chatouilles. Puis comment, je peux savoir que je souris ? Je ne me vois pas dans un miroir, je ne peux pas étudier les courbes de mon visage.
Carter — Je te dirais si tu ne souris plus mais jusque là tu t'en sors très bien !
Son regard observait Mathéo qui s'agitait toujours en bougeant les bras, ce qui ne rassurait pas Aliénor qui avait l'impression qu'il pouvait glisser de ses mains à tout moment.
Aliénor — Il veut me dire quoi en secouant ses bras ? Pourquoi il fait ça ?
Carter — Il s'amuse. Il n'y a rien à comprendre. Tu peux répondre à ses sourires, secouer un peu les jambes pour le faire tressauter sur tes genoux. Faire des grimaces et plein d'autres trucs... Il faut simplement l'amusé, l'occupé.
Le jeune homme se mordit doucement la lèvre, passant doucement une main derrière le dos du petit homme.
Carter — Vas-y, ne t'en fais pas, je reste avec toi.
Il sourit à nouveau, souriant aussi au bambin qui restait très joyeux. Heureusement qu'il n'était pas très difficile en même temps... Elle écouta les indications de Carter, gardant malgré tout une légère hésitation. Elle n'était pas totalement à l'aise, craignant de faire une erreur qui pourrait être fatale pour son jeune neveu. Au bout d'un moment, Mathéo se calma en se frottant les yeux des mains. Face à ce changement de comportement, Aliénor ne tarda pas à réagir en posant son regard vers Carter.
Aliénor — Il se passe quoi là ? Il a mal à la tête ? Je l'ai trop secoué ? Il a trop rigolé ?
Carter sourit de plus belle, se retenant de rire avant de répondre doucement pour la rassuré.
Carter — Non, il n'a pas mal à la tête ni rien, il est juste fatigué. Installes toi bien au fond du canapé et prends le contre toi... Comme pour un câlin... Il y a de grandes chances qu'il somnole...
Il sourit tendrement, prêt à l'aider à s'installer, avec toujours cette même émotion dans le regard. Elle resta immobile quelques secondes avant de se caler contre le canapé. Elle attendit qu'il la guide, ne sachant pas comment réellement positionner le bambin contre elle. Son regard se braqua sur Mathéo, qui bougea légèrement avant de pousser un long soupir. Il s'était calé contre elle, et comme lui avait dit Carter, il ne tarda pas à somnoler dans ses bras.
Aliénor — Oh... Newt il vient aussi faire ça par moment...
Elle s'était mise à chuchoter, plongeant son regard dans celui de Carter.
Aliénor — C'est étrange la sensation... Cela me fait bizarre.
Carter — C'est normal... C'est pas grave...
Il sourit, s'approchant avec précautions d'elle pour venir déposer en douceur ses lèvres sur les siennes. Il lui glissa un énième "je t'aime" avant de l'embrasser à nouveau. Cette vision provoquait une émotion certaine en lui et elle devait sans doute avoir remarqué la drôle de lueur dans son regard. Un mélange d'envie, d'amour et de fierté. Il fini par reculer doucement et sortir son téléphone de sa poche pour la prendre en photo.
Carter — Mais avant tout, il faut que j'immortalise ce moment...
Il ne mit que quelques secondes pour prendre sa photo et se réinstaller contre elle avec un soupir chaotique.
Carter — Ça te va très bien en tout cas, un petit bout dans les bras...
Aliénor — Oh.
Il sourit à nouveau, ne résistant pas plus longtemps à l'envie de déposer un léger nouveau baiser sur ses lèvres... Elle n'arrivait pas à savoir si elle devait comprendre quelque chose à ses paroles. Et des questions ne tardèrent pas à envahir ses pensées, bien qu'elle répondit tendrement à son baiser.
Aliénor — Pourquoi tu dis ça ? C'est comme quand on dit à quelqu'un le jaune n'est pas une couleur qui te va ? Il y a des personnes où avoir un enfant dans les bras n'est pas joli ? C'est une question d'esthétique ? Ou c'est autre chose ?
Elle se pinça légèrement les lèvres, admirant toujours son regard où elle avait remarqué depuis un moment cette brillante émotion. Mais elle n'arrivait pas à la définir réellement, cela ressemblait à de la joie, du bonheur... Mais il y avait autre chose aussi. Le jeune homme eut un temps de réflexion et reprit naturellement l'anglais pour lui répondre doucement.
Carter — C'est que... Ça me fait quelque chose de te voir avec un petit enfant dans les bras... Ce n'est pas qu'une question d'esthétique c'est un ressenti... Un tout... Je trouve que ça te va plutôt bien un bébé dans les bras... Mais je ne suis pas très objectif parce que... J'ai envie d'un enfant avec toi alors...
Il haussa des épaules, baissant brièvement les yeux sur Mathéo qui s'endormait doucement avant de les plonger à nouveau dans son regard... Aliénor resta silencieuse pendant plusieurs minutes avant demandées dans un murmure.
Aliénor — Tu es en train de te projeter c'est ça ? Avant de réaliser un projet, on a tendance à le rêver, à l'imaginer. Et là, cela te confirme que tu veux un enfant avec moi.
Est-ce que finalement ses paroles lui étaient réellement destinées, ou n'était-elle pas en train d'analyser ses mots ? Elle ne pouvait pas ignorer la sensation qu'elle avait ressentie à sa dernière phrase, peut-être qu'elle aussi sans le savoir s'était projetée. Carter se contenta de hocher doucement de la tête, perdant un peu de son sourire. Il répondit dans un murmure.
Carter — Oui c'est un peu ça... Je me projette et j'aime beaucoup ce que je vois...
Il pinça les lèvres avant de doucement reprendre.
Carter — Mais on verra ça plus tard... On vient de s'installer ensemble, on a encore le temps de voir venir... Ce n'est pas pressé et ce n'est pas une envie qui me quittera vite... Et puis si ça n'arrive pas ça n'est pas grave non plus...
Il haussa des épaules avant de s'enfoncer encore un peu plus dans le canapé pour pouvoir poser sa tête sur son épaule. Il ferma doucement les yeux, lui glissant dans un murmure.
Carter — Je ne comptes pas dormir mais si c'est le cas tu me réveille...
Aliénor — D'accord.
Son regard était posé sur lui, avant de se pencher légèrement pour déposer un baiser dans ses cheveux, en faisant attention à ne pas trop bouger. Puis elle observa son petit neveu, qui s'était endormi contre elle. Elle se perdit dans ses pensées, écoutant les discussions dans la pièce et profitant de la chaleur de la cheminée.
Merci au correcteur !
utilisation d'un résumé x2
Journal : One Team One Goal
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Teardrop
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Re: Chap 14 - HS | Fêtes en famille - Ven 4 Jan 2019 - 20:41
« Chap 14 ϟ Hors série 03 »
Fêtes en famille
Le dîner de Noël s'était déroulé dans une ambiance très festive, les discussions avaient été animées à travers la grande table bien remplie. L'ensemble de la famille avait accepté, voire même adopter totalement la présence de Carter, qui fut très souvent sollicitée de questions diverses. Et l'heure de la nuit était déjà bien avancée quand il fut décidé qu'il était temps de se coucher, en sachant que l'ensemble des enfants risqueraient de se réveiller bien tôt sous l'émotion et l'excitation des cadeaux de Noël à ouvrir le lendemain matin.
Aliénor poussa un léger soupir en entrant dans la chambre d'ami, attendant que Carter ferme la porte derrière lui pour venir se blottir en enroulant ses bras. Le dîner l'avait un peu épuisée, une telle agitation n'était pas toujours facile à gérer pour elle. Et ce silence était comme libérateur, comme la présence de Carter, dont elle n'avait pas pu réellement profiter. Elle ne pouvait pas en vouloir à sa famille, elle était même au fond soulagée, et heureuse.
Aliénor — Tu as passé une bonne soirée ?
Le jeune homme enfouit doucement le visage dans son cou, fermant les yeux à son contact en enroulant ses bras autour d'elle. Il laissa échapper un léger soupir de contentement avant de doucement répondre.
Carter — Très bonne. J'ai peut-être un peu trop mangé mais c'était une très bonne soirée.
Il resta immobile un moment, profitant de son contact, qui avait été un peu trop rare à son goût depuis deux jours avant de doucement demander.
Carter — Et toi ? Tu as passé une bonne soirée ?
Aliénor — Oui. Mais ce n'est pas facile ce genre de repas. Et je crois que j'ai besoin d'un peu de silence là.
Elle serra légèrement sa prise sur Carter avant de rajouter. Il répondit en la serrant un peu plus à son tour.
Aliénor — Je suis bien là. Je crois que j'avais aussi besoin de ça aussi...
Carter — Hmmhmm... acquiesça-t-il.
Une douce chaleur pulsait dans son corps, ainsi qu'une vague d'émotion. Ses deux jours avaient été bien remplie, elle aurait besoin d'un peu de temps pour se remettre de tout ça. Elle allait devoir faire le tri de ses questions, de ses pensées, de son ressenti. Mais là, actuellement toutes ses pensées étaient tournées vers Carter.
Aliénor — Cela m'a manqué...
A nouveau, un léger soupir s'échappa de ses lèvres. Il déposa tout en douceur ses lèvres dans son cou, avant de murmurer doucement.
Carter — Tu m'as manqué...
Il s'imprégna de son odeur avant de lui murmurer de s'accrocher à lui, glissant doucement les mains sous ses cuisses pour la soulever, la portant jusqu'au lit où il la déposa tout en douceur, au milieu du lit. Il suivit le mouvement, prenant appui sur ses bras dès qu'il l'eut déposer sur la couette. Avec chasteté, il déposa un léger baiser au coin de ses lèvres avant de poser doucement la tête sur sa poitrine, fermant les yeux, se concentrant sur les battements de son cœur. Il restait silencieux, respectant son envie de silence, profitant de la proximité qu'il pouvait enfin avoir avec elle sans retenue... Il comprenait sans mal combien ces repas familiaux devaient être épuisant pour elle et il espérait bien pouvoir l'aider à évacuer un peu de son stress...
Elle ferma les yeux au bout d'un instant, venant glisser une main dans ses cheveux afin de les caresser très légèrement. Sa présence l'apaisait, ne pensant bientôt qu'à lui, à les sensations qu'il faisait naître chez elle. Elle appréciait sentir son poids sur elle, entendre sa respiration régulière. Elle laissa le silence s'installer pendant de longues minutes avant de le briser dans un murmure.
Aliénor — Tu es fatigué ?
Carter — Non ça va... Et toi ?
Il avait répondu dans le même murmure et releva très lentement les yeux pour croiser les siens. Un fin sourire illumina ses lèvres. Il se redressa un peu pour venir quémander ses lèvres avec une grande tendresse. Quand il rompit son baiser il vint tout de même mordiller tout doucement sa lèvre inférieure du bout des dents, demandant doucement.
Carter — Pourquoi ? Tu veux faire quelque chose en particulier ?
Son sourire s'effaça légèrement et il fronça les sourcils, se redressant un peu pour demander plus sérieusement.
Carter — Tu veux discuter un peu ? Faire un petit débrief' de la soirée ? Et toi, tu es fatiguée ?
Cette dernière question lui avait traversé l'esprit durant son petit jeu, ce qui l'avait arrêté de prime abord... Elle hocha doucement la tête avant de répondre à ses questions en se mordant légèrement les lèvres.
Aliénor — Je ne suis pas fatiguée.
L'une de ses mains se glissa sous son haut afin de caresser du bout des doigts sa peau. Elle se rendit compte de plus en plus qu'une douce envie vibrait dans son corps, et qu'effectivement elle avait envie de faire quelque chose en particulier.
Aliénor — Je crois que j'ai envie de toi.
Elle avait murmuré ses mots avec une légère hésitation, bien que ses mots il lui avait déjà dit. Et dont qu'on pouvait manifester son désir ainsi à l'autre. Le jeune homme sourit de plus belle en se mordant la lèvre avant de venir quémander les siennes avec douceur. Il répondit finalement dans un murmure amusé, agréablement surprit par cette révélation qui avait provoqué une vague de frissons dans tout son corps.
Carter — Je crois que je peux arranger ça...
- Spoiler:
- Il vint ensuite chercher à nouveau ses lèvres, se repositionnant au dessus d'elle pour prendre appui sur ses genoux. Il rompit brièvement son baiser pour enlever son haut avant de s'attaquer à celui de la jeune femme. Il n'était pas pressé, prenant son temps, comme s'il cherchait à redécouvrir son corps. Il reprit ses baisers en douceur, pressant son corps contre le sien, savourant la chaleur de sa peau contre la sienne... Cela lui avait manqué... Même s'il n'était pas parti très longtemps... Un soupir s'échappa de ses lèvres, répondant à ses baisers en laissant ses mains caressaient son corps avec une certaine fébrilité. Elle se laissa emporter par ses envies, ses gestes n'étaient plus mécaniques et elle avait appris à connaître les zones sensibles dont elle ne se gênait pas de taquiner. Elle avait compris le principe de la frustration, ainsi que son but et comment l'y attendre. Elle avait appris qu'on pouvait faire durer le plaisir, qu'on peut prendre son temps. Mais que par moment, on n'en a pas envie non plus. Qu'il y avait plusieurs rythmes pour l'étreinte charnelle...
Le jeune homme poursuivit doucement ses baisers le long de son corps, enlevant petit à petit les vêtements qui les recouvraient. Il ne s'interrompit vraiment que pour se débarrasser de son jean et les faire passer sous la couette en douceur. En revenant au dessus de la jeune femme, il ne tarda pas cependant à enrouler ses bras autour d'elle pour échanger les rôles, la faisant passer au dessus de lui avec un sourire malicieux.
Carter — Et si on échangeait les rôles ? murmura-t-il avec malice.
Il reprit cependant baisers et caresses, avec tendresse, s'attardant sur des zones sensibles, profitant de la retrouver dans un mélange de tendresse et d'amusement non contenu... A ses paroles, elle hocha simplement la tête, le regard de plus en plus brillant sous le désir. Et elle ne tarda pas à partir à l'assaut de son corps, avec une certaine impatience de redessiner du bout des doigts comme du bout de lèvres ses cicatrices qu'elle aimait tant. Elle commençait à se prendre au jeu, à survoler certaines zones de ses lèvres, de son souffle chaud. Lentement, elle avait glissé vers le bas afin de rencontrer son intimité qui s'éveillait sous ses caresses.
Les soupirs ne tardèrent pas à passer la barrière de ses lèvres. Il se retenait un peu malgré tout, ne sachant pas à quel point la chambre était insonorisé... Il la laissa faire un moment, profitant de ses caresses. Il fini cependant par quémander à nouveau ses lèvres, baladant à nouveau les mains sur son corps, effleurant du bout des doigts son intimité. Il la gardait au dessus de lui, faisant monter le désir petit à petit. Elle sentait cette douce chaleur devenir de plus en plus ardente. Elle le désirait, comme elle désirait des caresses un peu plus appuyée. Sous l'impulsion, elle l'embrassa avec une certaine fougueux assez rare chez elle. Elle frola son corps au sien, sans réellement s'en rendre compte, se perdant de plus en plus dans ce tourbillon de sensation.
Il ne tarda pas à suivre son rythme un peu plus pressant, appuyant ses caresses, mais l'incitant aussi à prendre un peu plus le contrôle de leur étreinte. Il était d'humeur plutôt joueuse et pourrait sans mal faire durer les choses, mais si ce n'était pas dans ses intentions à elle, il ne lui refuserait rien non plus... Il finit par remonter la main baladeuse pour refermer ses bras sur ses hanches, quémandant ses lèvres avec douceur, glissant dans un murmure.
Carter — J'ai envie de toi...
Il se mordit les lèvres en plongeant son regard dans le sien, remuant doucement sous elle, mettant volontairement sa patience à mal avec un sourire malicieux au bord des lèvres. Un gémissement passa la barrière de ses lèvres, autant à cause de ses paroles, son regard que par son mouvement. Elle sentait sa patience s'effriter de plus en plus, alors que sa frustration grandissait à l'assaut de ses mains.
Aliénor — Moi aussi.
Avait-elle soufflé du bout des lèvres en continuant ses caresses plus gourmande. Se demandant quand il reprendrait les rênes, quand il inverserait les rôles. A moins qu'il voulait tester autre chose ? Mais comment doit-elle s'y prendre ? Un sourire malicieux se dessina sur ses lèvres alors se redressait doucement, incitant la jeune femme à s'asseoir sur lui, gardant les bras autour d'elle pour la retenir. Il vint chercher ses lèvres avec gourmandise, sans se départir de son sourire avant de murmurer doucement à son oreille.
Carter — Alors qu'attends-tu ?
Il vint mordiller sa lèvre avec malice, sentant un frisson lui remonter l'échine en l'envahissant de plaisir.
Carter — C'est toi qui commande ce soir...
Entre deux murmures rauques il reprenait ses baisers mordillant dans son cou, sur ses lèvres, suivant la ligne de sa mâchoire, pendant que ses mains poursuivaient leur douce torture, effleurant du bout des ongles des zones qu'il savait particulièrement sensibles... Elle mit quelques instants avant de comprendre qu'il comptait pas reprendre les rênes de l'étreinte ce soir. Et cela fit naître chez elle un profond frisson, mais aussi une douce inquiétude. Elle avait peur de mal faire, de se tromper et d'être trop maladroite. Cependant, son désir ne tarda pas à parler pour elle, à la pousser à se lancer. Elle se redressa légèrement avant de venir rencontrer son intimité dressée avec lenteur. Elle ne put retenir un gémissement sous les sensations, fermant les yeux en rejetant la tête en arrière. Elle resta immobile quelques instants, le souffle haletant avant de chercher son regard du sien. Elle se pencha pour capturer ses lèvres, tout en amorçant un rythme lent.
Il accompagna son gémissement du sien, la retenant de ses bras, lui laissant le temps de prendre possession de ses sensations. Il croisa son regard brillant avec délice, répondant à son baiser avec fougue et gourmandise. Il gardait ses bras autour d'elle, la guidant autant qu'il le pouvait. Le plaisir, par vague de plus en plus intense, ne tarda pas à l'envahir doucement. Il la laissait faire cependant, allant à son rythme, prodiguant caresses et baisers autant que possible, entre deux soupirs de plaisir. Il avait l'impression que cela faisait une éternité qu'il ne l'avait pas vu... Qu'il ne l'avait pas connu ainsi... Il s'abandonnait complètement à elle, ne pensant plus à rien d'autre... Elle se laissa totalement envahir par les sensations, ne réfléchissant à rien d'autre qu'au plaisir qu'elle ressentait. Elle prenait quand même le temps de voir si Carter ressentait autant de plaisir qu'elle. Bientôt, elle ne put s'empêcher d'augmenter le rythme, retenant difficilement ses gémissements qu'elle tenta de faire taire contre ses lèvres. Toute son impatience semblait vibrer en elle, et elle avait conscience qu'en continuant dans cette lancée, la jouissance ne tardera pas à arrivée.
Il ne tarda pas à ne plus pouvoir aligné deux pensées cohérentes bien que, jusque là, ça n'avait pas été son but du tout. Il suivait son rythme, la soutenant dans ses gestes, répondant à ses baisers, se mordant les lèvres pour limiter le niveau sonore de ses gémissements. Face à son rythme endiablé cependant il ne tarda pas à être envahit d'une puissante vague de plaisir, étouffant son gémissement de plaisir contre la peau de son épaule. Haletant et tremblant, il soutint cependant son geste, la serrant contre elle avec une certaine force... Sa respiration était chaotique, et elle s'était laissée aller contre lui en sentant son corps encore sous la sensation de l'orgasme. Elle ne s'en lasserait jamais, et elle ne pouvait pas s'empêcher de pensée à certaines paroles de son colocataire. Au bout d'un moment, elle reprit ses caresses avec tendresse, cherchant à profiter encore du moment, de cette bulle où elle avait tendance à s'enfermer avec lui. Cependant, il y avait quelque chose qui s'agitait en elle, une chose dont elle avait pensé pendant son absence, et qui avait refait surface lors du dîner où elle l'avait admiré.
Aliénor — Je t'aime, dit-elle du bout des lèvres.
Il avait répondu à ses caresses, refermant ses bras autour d'elle, comme pour la protéger du monde extérieur. A ses paroles cependant il se figea légèrement, cherchant son regard. Un sourire hésitant fini par naître sur ses lèvres avant de s'agrandir, faisant écho à son regard brillant d'émotion. Il répondit d'un murmure ému, glissant une main sur sa nuque.
Carter — Moi aussi je t'aime Aliénor...
Il vint doucement quémander ses lèvres avec émotion, malgré son souffle encore chaotique. Il fini par manquer d'air et rompit son baiser, enfouissant le nez dans son cou en la serrant contre lui. Il resta ainsi de longues minutes avant de se laissant doucement aller en arrière, l'entraînant dans sa lente chute. Il roula lentement sur le côté pour qu'elle retombe doucement sur le matelas, cherchant à nouveau ses lèvres dans ce geste. Il se redressa rapidement pour rabattre la couette sur eux, ouvrant à nouveau très vite les bras pour qu'elle vienne se blottir contre lui. Profitant de sa chaleur, s'imprégnant de son odeur, frissonnant légèrement de plaisir à son contact...
Elle se blottit contre lui, trouvant rapidement sa place dans ses bras en soupirant doucement. Elle ferma les yeux, écoutant les battements de son coeur. Elle se sentait apaisée, rassurée et comblée. Elle chassa rapidement certaines questions, ne voulant pas être miné par de telles pensées. Elle ne voulait que profiter de sa présence, refaire le plein comme dirait son colocataire.
Aliénor — Je suis heureuse de t'avoir présenter à ma famille. Et, je crois que je suis même fière que tu sois mon petit-ami. J'ai vu le regard de certaines de mes cousines, c'est le même que certaines femmes qu'on a pu croiser dans la rue.
Le jeune homme eut un léger rire, déposant un baiser léger dans ses cheveux avant de répondre.
Carter — Merci... C'est un chouette compliment...
Le militaire la serra brièvement un peu plus fort contre lui avant de poursuivre doucement.
Carter — Je suis content que tu m'aie présenter... Qu'on ait pu officialiser vraiment les choses auprès de ta famille... Ils ont tous été surprit mais... Ça se passe bien... J'aime bien ta famille...
Aliénor — Je crois que ma famille t'aime bien. Et je crois aussi qu'ils sont soulagés que je ne sois plus toute seule.
Il eut un léger soupir avant de déposer un nouveau baiser sur sa douce chevelure, laissant une main caresser distraitement son bras.
Carter — Ça fait du bien de te retrouver...
Aliénor — Oui.
Une main avait glissé vers l'une de ses cicatrices, s'amusant à la tracée du bout des doigts. Malgré son envie de chasser certaines de ses pensées, elle n'arriva pas à les retenir bien longtemps. Et ne lui avait-il pas dit qu'elle devait lui dire ce qui la rogne ?
Aliénor — Tu as déjà une date pour ta prochaine mission ?
Le jeune homme eu un soupir un peu chaotique avant de répondre d'une voix douce, frissonnant à ses caresses.
Carter — Non pas encore... Cette semaine c'était pour se remettre dans le bain... Je peux être appelé n'importe quand maintenant... Comme on intervient seulement en cas d'exception ou de difficulté majeure, tout dépend de la situation sur le terrain et ça... On ne peux pas le prévoir... Il faut que je sois tout le temps prêt à partir maintenant...
Il remonta sa main sur sa tempe, y chassant les quelques cheveux, cherchant son regard avec douceur.
Carter — Mais on peut faire des estimations selon les actions prévues dans les semaines à venir... On sait ce qui peut potentiellement mal tourné et donc là où on devra peut-être intervenir... Et pour l'instant, ce n'est pas avant la fin du mois de janvier...
Il sourit doucement, caressant sa tempe avec douceur, cherchant à la rassurer. Elle resta silencieuse, admirant son regard avant de hocher doucement la tête pour ensuite la reposer contre lui.
Aliénor — D'accord.
Elle était rassurée, elle appréhendait moins cette nouvelle routine qu'elle allait devoir apprendre à vivre. Elle se perdit dans ses pensées, imaginant les choses qu'ils allaient pouvoir faire ensemble jusqu'à sa prochaine mission.
* * *
Des cris joies se firent entendre, ainsi que des bruits de course dans le couloir. Un joyeux bordel ne tarda pas à envahir la maison, et il n'était pas difficile de comprendre la raison à cette agitation ni de trouver les coupables. Les enfants réclamaient l'ouverture des cadeaux de Noël qui avait été installé dans le salon sous le pied du grand sapin. Aliénor était déjà réveillée, même si elle était encore somnolente avant le réveil des enfants. Elle leva son regard vers Carter, avant de venir déposer ses lèvres sur les siennes. Le militaire répondit doucement à son baiser. Malgré les cris de joie, leur courte nuit rendait le réveil un peu difficile. Il eut un léger soupir, plongeant son regard dans le sien avec douceur.
Carter — Je crois qu'on ne va pas pouvoir rester bien longtemps ici, on va très vite venir se faire jeter hors du lit si on ne descend pas voir ce que le Père Noël a laissé...
Aliénor — Oui. Mon frère a tenté un jour de faire la sourde d'oreille. Il m'a dit que ce n'est pas une bonne idée, qu'un enfant peut être fourbe lorsqu'il s'agit de cadeaux.
Il sourit, malicieux. D'un côté, il était lui aussi un peu pressé de voir cette ouverture de cadeau et surtout, celui qu'il avait fait à la jeune femme. Il déposa un baiser sur ses lèvres avant de se redresser doucement et passer les mains sur son visage pour en chasser un peu la fatigue. Il ne tarda pas trop ensuite à enfiler quelques vêtements : un jogging par dessus un boxer puis un t-shirt et une veste de sweat toute simple mais rouge vif.
Carter — Dès que t'es prête on y va...
Elle enfila son pyjama qui était assez passe-partout, avant de mettre sa robe de chambre dont la douceur ressemblait fortement à ses plaids qu'elle utilisait souvent sur son canapé.
Aliénor — Je suis prête.
Elle glissa sa main dans la sienne avant de se diriger vers le salon, les cris étaient encore plus fort depuis qu'ils avaient passé la porte de leur chambre. Son père les accueilli avec un grand sourire avant de les inviter à prendre place sur l'un des canapés. Les enfants s'étaient installée par terre, sur le tapis devant la pile de cadeau, attendant visiblement le top départ pour l'ouverture. Vanessa ne tarda pas à entrer à son tour, les bras chargées d'un plateau rempli de tasse et d'une cafetière.
Vanessa — Vous avez bien dormi ?
Aliénor — Oui.
Aliénor accepta la tasse que sa mère lui tendit, alors qu'elle tendit aussi une autre à Carter en attendant visiblement sa réponse. Le pilote avait sagement suivit le mouvement, s'installant bien au fond du canapé pour pouvoir avoir Aliénor devant lui, passant l'un de ses bras autour de sa taille avec tendresse, un sourire amusé face à la réaction des enfants. Il imaginait sans mal que de l'autre côté de la terre, c'était la même chose chez Patrick et Charlotte, ou du moins, cela le serait dans quelques heures... Il attrapa sa tasse avec un sourire, se remettant au français avec un peu plus d'hésitation que la veille, à cause de son réveil pas encore tout à fait effectif. A la question de sa belle mère il releva les yeux sur elle avec un large sourire, hochant brièvement de la tête.
Carter — Très bien merci.
Il plongea doucement le nez dans sa tasse, caressant le ventre de la jeune femme de l'autre, avec douceur. Il manquait encore un peu de monde avant qu'ils ne puissent ouvrir les cadeaux ! Mais la joie des enfants était assez communicative. Du moins, il y était plutôt sensible... Aliénor trempa ses lèvres dans sa tasse, en observant ses neveux et nièces. Elle était loin de se douter qu'elle était un peu au centre de l'attention du reste de la famille, qui n'avait pas pu ignoré son comportement envers Carter. Elle n'avait pas habitué ses proches à une telle proximité envers quelqu'un, même s'ils avaient eu l'occasion d'observer ça lors du repas.
Guillaume — Je fais la distribution des cadeaux. Voyons voir...
Guillaume s'était approché du sapin sous les cris des enfants qui sautillaient limite sur place. Il ne tarda pas à tendre les premiers cadeaux aux enfants qui arracha le papier cadeau sans la moindre hésitation ni la moindre douceur. Les premiers cadeaux furent aux goûts de chacun qui s'empressaient de faire des commentaires dessus.
Guillaume — Tenez de la part de Tatie Aliénor et Carter.
Comme les premiers, le papier cadeau fut rapidement déchiré. Jérôme eut un cri de joie face à son cadeau, et il ne tarda pas à venir chercher Aliénor pour qu'elle l'aide à le déballer et lui expliquant comment ce drone miniature fonctionne. Jonathan en profita pour s'approcher de Carter pour lui glisser quelques mots.
Jonathan — J'ai du mal à reconnaître ma sœur. Elle a toujours refusé de porter l'un de ses neveux ou nièces, et on avait beau lui expliquer qu'elle ne risquait pas de le faire mal, qu'on allait lui expliquer comment positionner ses mains. Son refus était toujours le même.
Jonathan posa un bref regard vers sa sœur qui était retrouvée entourée par les enfants.
Jonathan — Et c'est la première année qu'elle achète réellement des cadeaux aux enfants, avant elle ne faisait que participer financièrement. Je suppose que tu l'as aidé à choisir ?
Carter avait laissé Aliénor rejoindre les enfants, sans pouvoir à aucun moment effacer le sourire de ses lèvres. Il eut grand peine à détourner les yeux du spectacle qu'elle offrait pour les poser sur Jonathan, lui répondant doucement.
Carter — C'est que je dois avoir une bonne influence sur elle alors... Enfin j'espère...
Jonathan — Tu as une bonne influence sur elle. Elle semble aussi plus apaisée, même si elle doit toujours ruminé des choses, elle ne se laisse pas débordée. Avant, elle ne tenait pas plus d'une heure lors du repas, elle devait souvent s'isoler.
Il sourit un peu plus largement, poursuivant doucement.
Carter — Oui je lui ai donné un coup de main. Je me suis dit que se serait plus facile pour elle de faire des choix si elle avait l'expertise d'un grand enfant avec elle.
Jonathan — Visiblement, les choix ont été les bons. Les enfants sont ravis.
Il rit doucement avant de reposer les yeux sur Aliénor et les enfants, prenant quelques gorgées de son café avec douceur, blotti dans son coin de canapé, gardant la place de la jeune femme devant lui jalousement...
Jonathan — Merci pour eux, et aussi pour elle.
Il lui adressa un dernier regard avant de regagner sa place près de sa femme. Aliénor ne tarda pas à revenir contre lui, elle avait terminé avec les explications et les enfants étaient passés sur les cadeaux suivants. Elle posa un instant son regard dans le sien, avant de récupérer sa tasse de café. Elle était un peu inquiète soudainement, ne sachant pas si son cadeau lui plairait. Il avait adressé à Jonathan un bref signe de tête pour répondre à ses dernières paroles avant d'accueillir à nouveau Aliénor avec un grand sourire. Il découvrit doucement son cou de sa main libre, déposant un léger baiser sur celui-ci, demandant doucement, d'un murmure seulement pour elle.
Carter — Ça va ? Les enfants sont contents. Félicitations !
Il rit doucement, repassant avec tendresse son bras autour de sa taille, se voulant rassurant, protecteur, même si ici, elle n'avait pas vraiment besoin de l'être.
Aliénor — Oui. Je ne mérite pas des félicitations, c'est toi qui m'a aidé à choisir les cadeaux. Je ne savais pas quoi choisir. Je ne suis pas douée pour choisir les cadeaux.
Carter — Bien sûr que si tu les mérites ! murmura-t-il en déposant un nouveau baiser dans son cou.
Elle se pinça les lèvres, en se laissant malgré tout aller dans ses bras en appréciant sa présence protectrice autour d'elle. Son regard était braqué sur le paquet qui était destiné à Carter. Les enfants venaient de terminer d'ouvrir leurs derniers cadeaux, et ils ne tardèrent pas à commencer à jouer avec, en se mettant chacun dans un coin de la pièce. Ils ne semblaient pas être intéressés par l'ouverture des autres cadeaux. Guillaume attrapa ce fameux paquet, qu'il tendit à Carter avec un sourire. Il attrapa doucement le petit paquet que lui tendait Guillaume avant de délicatement poser sa tasse de café pour commencer à déballer le cadeau. Il fut un peu surprit de son contenu : une petite plaque ressemblant fort à ses plaques d'identification militaires, gravé au nom de la demoiselle et portant la mention "petite amie". Il sourit, attendrie, observant la plaque avec attention avant de poser les yeux sur Aliénor, sans se départir de son sourire. Il se tortilla un peu pour quémander un baiser tendre avant de la serrer contre lui de ses deux bras, la petite plaque au creux de sa main.
Carter — Merci... J'aime beaucoup... Je l'ajouterais aux miennes tout à l'heure...
Il déposa un dernier baiser sur son épaule avant de demander gentiment à Guillaume le paquet destiné à Aliénor de sa part... Pressé qu'elle l'ouvre... Elle attrapa le paquet tendu par son frère, sentant une douce agitation au creux de son ventre. Elle avait été rassurée de voir sur son cadeau lui avait plus, même si elle savait qu'elle risquerait de lui demander en privé s'il est réellement content de son cadeau. Elle déballa doucement le paquet, tombant sur une boite qu'elle ouvrit délicatement. Son regard se posa sur le pendentif en forme de goutte d'eau où était enfermé une goutte de sang. Du moins, ce fut la première supposition qu'elle eut en la voyant.
Aliénor — C'est du sang ?
Il avait suivi l'ouverture du cadeau par dessus son épaule, sans la lâcher. A sa question, il eut un très bref hochement de tête avant de répondre.
Carter — Oui. Et il appartient à Drink Up... Siobhan s'est chargé de la petite prise de sang et du conditionnement pour qu'il arrive intact et exploitable chez le bijoutier qui fait ça...
Il déposa un léger baiser dans son cou, attendant avec une certaine anxiété sa réaction face à cette révélation... Elle l'avait attentivement écouté, mais son attention fixait inlassablement le pendentif qu'elle caressa du bout des doigts. Le sang était au cœur de sa passion, il symbolise l'ADN de l'individu, son histoire génétique. Au bout d'un moment, elle se tourna légèrement pour plonger son regard dans le sien, puis elle lui tendit la chaîne en demandant doucement.
Aliénor — Tu veux bien me le mettre ?
Quand elle sentit le pendentif pendre à son cou, elle ne put s'empêcher encore une fois de le caresser avant de venir chercher ses lèvres avec tendresse.
Aliénor — Merci.
Son regard était brillant d'émotion, ce cadeau la touchait énormément. Et elle pourrait presque dire que ce Noël était le meilleur qu'elle venait de passer dans sa vie. Les émotions avaient été nombreuses, mais elle avait su cette fois-ci les comprendre et les apprécier. Peut-être qu'elle proposerait à ses proches de se voir un peu plus souvent, surtout si Carter pouvait être présent.
* * *
L'heure du départ arriva bien vite, et la maison familiale se vida petit à petit sous les dernières discussions. Et l'invitation de se revoir une prochaine fois fut lancé par les parents d'Aliénor, donc le regard de son père brillait d'une intense lueur. Un soupir passa la barrière des lèvres de la jeune femme en installant sur le siège de l'avion. Elle était épuisée, pas de cette fatigue physique, mais bien mentale. Même si au fond, elle ne regrettait pas ce séjour, et qu'elle en garderait de précieux souvenirs. Elle attrapa son pendentif afin de pouvoir un peu mieux l'admirer, encore une fois. Puis, elle posa son regard vers Carter.
Aliénor — Tu as passé de bonnes fêtes, même si tu n'étais pas avec ta famille ? Mon cadeau t'a réellement plu ? Il est simple, peut-être trop simple en comparaison au tien. J'aurai peut-être dû demander de l'aide pour m'aider à choisir.
Le jeune homme s'enfonça dans son siège avec un soupir de soulagement et un léger sourire. Qu'est-ce que ces sièges là pouvaient être confortables comparé aux avions de transport de troupes qu'il prenait d'habitude... Un vrai luxe. Aux questions de la jeune femme il tourna la tête vers elle en ouvrant doucement des yeux, sans se départir de son léger sourire.
Carter — J'ai passé de très bonnes fêtes. J'ai été ravi de rencontrer ta famille, ils sont tous très chouette. J'espère qu'on pourra bientôt les revoir...
Avant de poursuivre il se pencha pour déposer les lèvres sur les siennes, retenant délicatement le menton de la jeune femme de la tranche de l'index.
Carter — Et j'adore mon cadeau. Il est parfait.
Il sourit à la jeune femme avant de se laisser retomber sur son siège en douceur. Il attendit quelques instants avant de demander doucement.
Carter — Prête à retrouver ma famille cette fois ?
Il l'interrogea du regard, curieux, toujours légèrement souriant... Elle resta un bref instant silencieuse, avant qu'une lueur s'illumina dans son regard à ses paroles. Elle ne pouvait pas nier cette douce impatience qui commençait à s'installer. Elle avait hâte de revoir les soeurs de Carter, mais aussi Patrick et ses enfants.
Aliénor — Oui. Je suis contente de revoir tes soeurs. Et j'espère qu'elles aimeront nos cadeaux. Mais aussi Patrick, et tes neveux.
Carter — Je n'en doute pas une seconde.
Elle marqua une pause avant de poursuivre doucement.
Aliénor — Je n'aurai jamais fait autant de repas de fête en famille.
Carter — Et encore, on a échappé à Thanksgiving... Mais je ne le fais pratiquement jamais avec les filles... Parce que c'est souvent là fête de l'année où ma mère est présente. Du coup je préfère y aller pour Noël...
Il eut un léger soupir avant de se réinstaller encore un peu mieux dans son fauteuil après un léger soupir.
Carter — Il vaut mieux se reposer... Sinon on va être exténué en arrivant...
Aliénor — D'accord.
Elle ne tarda pas à venir poser sa tête contre son épaule, fermant les yeux même si elle savait que le sommeil ne viendrait pas tout de suite. Elle se perdit dans ses pensées, réfléchissant aux questions qu'elle poserait à ses soeurs.
Merci au correcteur !
utilisation d'un résumé x2
Journal : One Team One Goal
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Re: Chap 14 - HS | Fêtes en famille - Sam 5 Jan 2019 - 9:31
« Chap 14 ϟ Hors série 04 »
Fêtes en famille
C'était Charlotte et Patrick, tous les deux ensemble, qui avaient accueillit le jeune couple à la sortie de l'avion. Charlotte se montrait exagérément affectueuse, ce qui, pour Carter, dénotait quelque chose d'étrange qu'il n'arrivait pas à définir. Il s'était simplement contenté de froncer les les sourcils sans pour autant chercher à en savoir plus. Peut-être que Charlotte était simplement contente de les voir. Mais c'est en arrivant qu'il comprit un peu mieux ce qui clochait. Tout d'abord, le camping-car garé dans l'allée transversale, qui lui arracha un sourire : cela signifiait que son oncle et sa tante seraient là, et il les adorait. En revanche, quand Charlotte fit barrière de son corps entre Carter et la porte d'entrée à quelques mètres de celle-ci en le suppliant de ne pas lui en vouloir, il su enfin ce qui clochait. Et il ne tarda pas à en être confirmé... La porte d'entrée s'ouvrit tout d'abord sur deux flèches filant droit sur eux dans la neige fraîche, mais également sur un tout autre personnage, qui figea net Carter. Il serra la main d'Aliénor plus que nécessaire et son visage perdit tout sourire. S'il avait été plus que ravi d'arriver jusque là, il n'avait plus qu'une envie, faire demi tour.
Thoma n'hésita pas à foncer sur Aliénor, la serrant dans ses petits bras un peu brutalement, alors que Luka avait foncé sur Carter. Le militaire encaissa sans mal le boulet de canon qu'il était mais il restait obstinément figé, le regard sur sa mère, qui restait planté sur le seuil de la porte. C'est finalement la voix joyeuse de Thoma qui le sorti de ses pensées.
Thoma — Tatie Aliénor !
Luka — Tonton Carter !
Le pilote se força à un sourire et posa un genou au sol, sans pour autant lâcher la main d'Aliénor, prenant un peu mieux Luka dans ses bras pour un câlin improvisé. Patrick les doubla, trainant derrière lui la valise du couple, alors que Charlotte avançait très lentement, les yeux regardant anxieusement Carter puis leur mère... Aliénor avait maladroitement répondu à l'étreinte de Thoma, une fois que la surprise fut passé. Elle ne s'était pas attendue à être accueillie de cette manière-là, ni de recevoir cette appellation. Et au fond, cela lui faisait quelques choses. Son regard glissa sur Carter, comprenant qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas, mais elle avait du mal à déterminer la raison. Elle avait bien remarqué la présence qu'une femme qu'elle ne connaissait pas encore. C'est l'intervention de Cristina, claire et joyeuse, qui écourta l'étreinte.
Cristina — Les garçons ! Laissez Carter et Aliénor rentrer ! Il fait froid ! Ils doivent avoir envie de se mettre au chaud et nous de refermer la porte !
Luka et Thoma ne se le firent pas dire deux fois, cependant ils échangèrent brièvement les rôles pour une courte étreinte à chacun. Tout ce petit monde s'engouffra dans la maison et il ne resta plus que Carter et Aliénor. Le militaire ne desserrait pas son emprise sur la main de la jeune femme et après avoir prit une grande inspiration, il l'entraîna avec lui vers la maison...
La mère de Carter s'était effacé pour les laisser entrer. Le jeune homme ne lui avait pas adressé un seul regard en entrant, se concentrant sur son manteau, ses chaussures et les effusions de joie du reste de la famille. Cristina était véritablement ravi de retrouver Aliénor, la prenant dans ses bras avec affection. Carter s'avança ensuite vers Carol et Roy. Carol était une femme d'une cinquantaine d'année, fine et tonique. Elle portait les cheveux courts, qu'elle teignait de différentes couleurs selon l'envie et la saison. A ce moment là, elle arborait un roux flamboyant rappelant les couleurs d'automne. Ses yeux bleus ressemblaient en tout points à ceux de Carter et ses sœurs. Roy, dix ans de plus que sa femme, était moins tonique qu'elle et faisait son âge sans problème. Il semblait être le bon vivant typique, qui adorait le football et que l'on imaginait sans mal dans une barque sur un lac en train de pêcher. Il arborait une tignasse grise tirant sur le blanc et deux yeux vert pétillants de vie.
Carter — Aliénor, je te présente Carol, ma tante, et Roy, son mari.
Carol — Enchantée Aliénor ! Véritablement enchantée ! Cristina et Charlotte m'ont tellement parlé de toi ! J'avais vraiment hâte de te rencontrer !
Roy — Enchanté jeune fille ! Si elle parle trop, ce qui risque d'arriver, n'hésite pas à lui fermer le clapet !
Carol — Roy ! Ooh !
Carol disputa doucement son mari, ce qui fit sourire Carter tout autant que Roy. Il finit cependant par se tourner vers la dernière personne qui n'avait pas été présenté à la jeune femme, tout sourire disparaissant de ses lèvres.
Carter — Et enfin, voici Grace, ma mère...
Il adressa un regard dur à sa mère mais n'ajouta pas une parole. Grace était à peine plus vieille que sa sœur, mais elle n'avait pas le même physique. Mise à part les yeux bleu et les cheveux court, elle gardait sur elle les stigmates de ses trois grossesses et son visage était plus marqué par le temps. Elle adressa un sourire chaleureux à Aliénor, lui tendant une main amicale.
Grâce — Ravie de te rencontrer Aliénor...
Aliénor s'était légèrement figée face aux présentations, même si le côté chaleureux de la tante de Carter la dérida légèrement. Elle serra doucement chaque main, observant attentivement leurs visages pour en noter le moindre détail. Elle était assez hésitante face à la mère de Carter, car elle sentait bien l'ambiance un peu plus pesante, mais aussi le comportement de son compagnon.
Aliénor — Enchantée de vous rencontrer.
Elle avait utilisé le vouvoiement par réflexe, malgré qu'elle avait noté le tutoiement utilisé. Elle se pinça légèrement les lèvres en posant son regard vers Charlotte.
Aliénor — Merci de nous avoir invités. J'espère que vous avez passé un bon Noël ? On a amené des cadeaux, mais je ne sais pas quand vous voulez les ouvrir.
Charlotte s'illumina d'un sourire, s'approchant d'Aliénor pour l'emporter tranquillement vers la cuisine, l'installant sur l’îlot central. Carter resta en arrière, sa mère essayant de lui parler, mais semble-t-il en vain.
Charlotte — Ça s'est très bien passé ! On verra tout à l'heure pour les cadeaux, ce n'est pas pressé. Et chez toi ? Ça s'est bien passé ? Carter a été gentil ? Il n'est pas revenu trop fatigué de sa première mission ? Ça s'est bien passé ? Ça n'a pas été trop dur ? Tu veux boire quelque chose ?
L’enchaînement de questions avait été rapide, mais Charlotte ne s'en était même pas rendu compte, accroché aux lèvres de la demoiselle. C'est Patrick, posant en douceur les mains sur les épaules de sa femme qui lui souffla doucement, souriant à Aliénor.
Patrick — Doucement, elle vient d'arriver...
Aliénor ne semblait pas perturbé par l’enchaînement de question, qui avait même un côté rassurant pour elle. Elle avait les réponses, et elle n'avait pas besoin de réfléchir pour poser elle-même des questions. Elle craignait de faire une maladresse, surtout en présence de la mère de Carter. Son regard fixa Charlotte, après un bref coup d’œil à Patrick.
Aliénor — On a passé un bon Noël. Mes frères et ma sœur ont tous pu venir. Ma grand-mère aussi, ainsi que quelques tantes, oncles et cousines. J'ai une grande famille, on était une vingtaine pour le repas de Noël. Je crois que Carter a fait une bonne impression. Il a été gentil. Je crois que mes proches lui ont posé beaucoup de questions. Ils ont été surpris, mais je crois qu'on peut dire agréablement surpris dans ce cas-là.
Elle marqua une pause, où elle se perdit quelques instants dans ses pensées, comme si elle cherchait confirmation à ses paroles avant de reprendre sur le même ton.
Aliénor — Il est revenu fatigué de sa première mission. Il n'a pas pu dormir beaucoup, à peine 3 heures par nuit. Il a fait une sieste en arrivant chez moi. La mission s'est bien passée, c'était un entraînement en situation. Quand tu demandes si ça n'a pas été trop dur, tu parles de la teneur de la mission ou de son absence ? Si, c'est de son absence, un peu. Mais mon colocataire m'a aidé à bien m'occuper. J'ai plus ressenti qu'il m'avait manqué quand on était chez mes parents. Et je veux bien un thé, si tu as.
Soudainement, elle se pinça les lèvres en se rendant compte qu'elle n'avait pas synthétisé ses réponses. Elle chercha du regard celui de Carter. Charlotte acquiesça doucement et se mit à la préparation du thé, sagement.
Charlotte — C'était pour les deux, la teneur de sa mission mais aussi son absence. Je suis contente qu'il ait fait bonne impression à ta famille, c'est une bonne chose.
Aliénor — Il m'a dit que la mission s'était bien passé. Oui, je crois que je suis soulagée maintenant.
Elle marqua une pause, se plongeant dans ses pensées en regardant l'eau bouillir. Patrick s'installa doucement à côté de la jeune femme, de façon à pouvoir jeter quelques coups d’œil au reste de leur grande pièce à vivre. Cristina menait une discussion joyeuse et animée avec Carol et Roy, en revanche Carter et Grace semblait se disputer sur un ton très bas, Carter faisant son possible pour contrôler sa voix. Mais son sang-froid s'émiettait, Patrick le voyait à ses gestes de plus en plus sec. Il n'avait pas de mal non plus à définir l'origine de la dispute. Il eut un léger soupir avant de se tourner finalement vers Aliénor, lui adressant un regard doux.
Patrick — On vous a mit dans la même chambre que la dernière fois. Carol et Roy dorment dans leur camping car avec les enfants... Comme ça on a put laisser les chambres des garçons à Grace et Cristina... J'ai monté votre valise...
Aliénor — Oh. Merci.
Il sourit un peu plus largement alors que Charlotte posait une boite à thé devant eux, allant vite piocher deux tasses dans un placard.
Patrick — Comment tu vas ? Depuis la dernière fois que l'on s'est vu ! Charlotte m'a un peu donné de tes nouvelles mais j'ai passé plusieurs mois sur le terrain alors c'était très succins...
Aliénor — Je vais bien. J'apprends à créer une nouvelle routine pendant les absences de Carter, mais cela va demander du temps. Et comme il n'est partie qu'une semaine, ce n'est pas comparable à une absence de plusieurs mois. On a aménagé ensemble, mon colocataire était d'accord de l'avoir aussi en colocataire.
Patrick — Oh c'est chouette ça ! C'est bien que vous ayez aménagé ensemble.
Elle marqua une pause où elle remercia du regard Charlotte qui avait posé sa tasse devant elle. Elle la prit entre ses mains, appréciant la chaleur qui s'en dégageait.
Aliénor — Et toi ? Ta mission n'a pas été trop difficile ? Tu n'as pas été trop fatigué ? Tu restes combien de temps ici ?
Elle eut une pensée pour Charlotte, posant son regard vers elle comme si elle cherchait à savoir si elle aussi allait bien, sans poser à haute voix sa question. Charlotte resta debout en face d'eux, elle aussi sa tasse dans les mains. Aux questions d'Aliénor cependant elle garda les yeux baissé sur son café.
Patrick — Oh... Moi... Ça été. C'est difficile comme d'habitude... Un peu déprimant cette fois parce que j'ai malheureusement perdu deux hommes... Mais sinon ça va. Normalement je reste trois mois mais je ne suis pas sûr. Il est possible que je reparte dès la semaine prochaine. J'en saurais plus après le nouvel an j'imagine.
Il fit une légère pause avant de pincer doucement des lèvres. Thoma s'approcha doucement d'eux et considéra longuement Aliénor avant de repartir en courant.
Patrick — Ce n'est pas très facile à vivre des départs si rapproché, l'ambiance est un peu morose du coup... Finalement vous avez bien fait de passer Noël dans ta famille avec Carter.
Il sourit un peu plus largement à Aliénor alors que Carter s'approchait, poings serrés. Il tapota doucement le plan de travail en se positionnant à côté de sa petite amie, lui adressant un sourire figé. Charlotte releva les yeux sur lui, désolée.
Charlotte — Je suis désolée... Elle devait partir aujourd'hui mais elle a retardé son vol... Elle part demain... Ne m'en veut pas s'il te plaît...
Carter eut un soupir, se détendant très légèrement avant d'ouvrir les bras pour Charlotte, la rassurant d'un murmure. Patrick fit une grimace à Aliénor, tournant le dos à la pièce de vie.
Patrick — Ça ne devrait être tendu que ce soir... Après ça ira mieux.
Elle resta silencieuse, réfléchissant aux réponses de Patrick. Est-ce que cela arrivera aussi à Carter de perdre des hommes en mission ? Comment sera-t-il face à cette perte ? Est-ce que cela arrivait souvent ? Elle préféra taire ses questions, mais elle ne put s'empêcher d'en poser d'autres.
Aliénor — C'est toujours comme ça ?
Patrick — Entre Carter et sa mère ? Oui ! Enfin, depuis que Carter s'est engagé en tout cas !
Il sourit, essayant d'alléger un peu l'ambiance. Carter et Charlotte s'était engagé dans une conversation sur les enfants et le déroulement des fêtes jusque là, il restait attentif à sa sœur dont le débit de parole était rapide et fourni.
Aliénor — Elle lui reproche son métier ? Elle a peur pour lui ? Cela ne doit pas être facile de toujours se disputer avec son fils. Comme cela ne doit pas être facile pour Carter de ne pas avoir des discussions agréables avec sa mère. Ils n'ont jamais trouvé un terrain d'entente ? J'ai lu qu'il fallait parfois faire des compromis dans les relations, et pas uniquement dans l'intimité. Elle sait donc qu'il a repris son poste ?
Elle s'arrêta pour tremper ses lèvres dans sa tasse, son attention braquait sur Patrick. Le militaire acquiesça doucement, répondant à ses questions ensuite.
Patrick — Oui... Leur père -son mari- est mort au combat... Alors elle a peur pour tout le monde... Pour Cristina qui se retrouve souvent en zone de guerre pour ses reportages, pour Charlotte qui pourrait se retrouver dans la même situation qu'elle, et pour Carter, qu'il meure dans l'exercice de ses fonctions... Mais là où elle a réussi à trouver un terrain d'entente avec ses filles, ça été impossible avec Carter. Ni l'un ni l'autre ne veux faire de concession...
Il eut un léger soupir avant de reprendre.
Patrick — Les nouvelles vont vite, on est une toute petite famille... Alors forcément quand Carter a reprit son poste, la nouvelle a très vite fait le tour. Et même sans l'apprendre de nous, Grace l'aurait apprit d'une de ses amies ou je ne sais qui encore... Elle a gardé beaucoup de contacts dans l'armée... Cependant, c'est la première fois qu'ils se voient depuis qu'il a reprit son poste et j'imagine que c'est même la première fois qu'ils se parlent depuis... Alors j'imaginais bien que ça serait houleux... Mais je pensais que se serait plus explosif que ça ! Je pense que c'est grâce à toi, à ta présence. Que Carter n'a pas voulu hausser le ton. C'est pas une mauvaise chose !
Il sourit largement à Aliénor, ouvrant le frigo non loin de lui pour prendre deux bières et les ouvrir, en laissant une à proximité de Carter avant de prendre une gorgée de la sienne...
Aliénor — Oh. D'accord.
Son regard glissa un instant sur la mère de Carter, elle ne pouvait pas s'empêcher de trouver la situation triste, bien qu'elle n'était pas certaine que c'était le sens exact de ses émotions. Mais elle ne restait pas insensible à ce manque d'entente entre son fils et elle. Elle se perdit dans l'observation de son thé, restant silencieuse. C'est ce moment que choisi Thoma pour s'approcher doucement d'Aliénor, tirant doucement sur son pull en sautillant d'un pied sur l'autre, un cahier à la main, ainsi qu'un stylo. Il faisait visiblement des efforts pour rester relativement calme.
Thoma — Tatie Aliénor... Est-ce que tu peux me donner une autre énigme ? Mais moins longue cette fois...
Il se mordit la lèvre, rajoutant prestement sous le regard de son père.
Thoma — Siteplait...
Elle hocha doucement la tête en attrapant le cahier ainsi que le stylo que lui tendit Thoma. Elle prit le temps de réfléchir un instant, cherchant une énigme qui pourrait lui convenir et respectant son souhait qu'elle ne soit pas trop longue. Elle s'appliqua à noter toutes les indications avant de lui redonner l'ensemble. Elle attendit qu'il s'éloigne pour demander doucement à Patrick.
Aliénor — Est-ce qu'il commence à montrer des signes de lassitude ?
Patrick — Quand c'est trop long un petit peu.
Il prit une gorgée de sa bière avant de reprendre doucement.
Patrick — On lui a acheté un carnet d'une énigme par jour pendant un an... Mais il les fait un peu trop vite à notre goût. Merci beaucoup encore pour toutes tes énigmes ! Charlotte a tenté d'en créer quelques unes mais elle n'est pas aussi douée que toi là dessus...
Il sourit à la jeune femme. Carter sirotait sa bière, toujours aussi concentré sur Charlotte qui n'avait pas faibli dans son débit de parole. C'était comme si elle lui racontait sa vie dans les moindres détails depuis la dernière fois qu'ils s'étaient vu... Autrement dit, cela pouvait être long. De temps à autre Carter posait une question ou répondait, mais il parlait bien peu comparé à sa sœur... Cristina les rejoint doucement, laissant les autres discuter sagement entre eux. Aux regards fréquents que Carol lançait à Aliénor, il n'était pas difficile de deviner leur sujet de conversation...
Cristina — Oh mon dieu... Ils sont reparti à se raconter leurs vies ?
Patrick — Peut-être. Je n'écoute pas...
Cristina — C'est trop rapide... Je ne retiendrais même pas le quart de ce que Charlotte dit... Je ne sais pas comment fait Carter... Enfin bref... Aliénor ! Je suis ravie de te voir ! Vraiment beaucoup !
La journaliste attrapa le pendentif de la jeune femme pour le regarder d'un peu plus près, demandant doucement.
Cristina — C'est joli ! Qu'est ce que c'est ?
Aliénor l'avait laissé faire, posant à son tour son regard vers son pendentif. Une douce chaleur l'envahit, comme à chaque fois qu'elle le regarde.
Aliénor — C'est le sang de mon cheval qui est à l'intérieur de cette goutte. C'est le cadeau de Noël de Carter. Il me plait beaucoup. Je le trouve aussi très joli. Je ne pensais pas que cela était possible de faire ça.
Son regard glissa un instant sur Carter avant de rajouter doucement.
Aliénor — Il a de bonne idée pour les cadeaux.
Cristina — Oh ! J'aime beaucoup... C'est très sympa en effet !
La journaliste relâcha doucement le pendentif avant de prendre une bière dans le frigo à son tour, se tournant doucement vers Patrick.
Cristina — Les enfants partent avec Carol et Roy ?
Patrick — Oui. Ils partent tous demain. Ils déposent Grace chez elle en passant puis ils descendent plus au sud le long de la côte jusqu'à la fin des vacances. Ca fait voyager un peu les enfants.
Cristina — Et ça vous libère un peu pour le nouvel an !
Patrick sourit largement.
Patrick — C'est pas faux...
Cristina — Le moment de mettre le troisième en route...
Patrick — Oula... Tu vas un peu vite en besogne toi. Deux c'est suffisant ! Surtout avec nos deux énergumènes... Je ne sais pas si Charlotte s'en sortirait avec en plus un bébé...
Cristina — Organisée comme elle est je suis certaine que si !
Patrick leva les yeux au ciel en secouant négativement de la tête alors que Cristina se tournait à nouveau vers Aliénor.
Cristina — Carter m'a dit que vous habitiez ensemble maintenant ! Ça se passe bien ? Il est pas trop chiant au quotidien ?
Elle termina de boire sa gorgée avant de reposer sa tasse, son regard plongeait dans celui de Cristina.
Aliénor — Cela se passe bien. On a pu organiser correctement l'appartement. Il n'est pas trop chiant au quotidien. Mon colocataire m'a dit que le jour où il le gêne, il le virerait direct. Mais je crois que j'ai jamais trouvé quelqu'un de chiant. En fait, je crois que je ne sais pas ce que cela signifie réellement.
Elle se pinça légèrement les lèvres, un poil désolé. Cristina fit un grand sourire bien qu'elle paru légèrement surprise. Patrick prit le relais cependant.
Patrick — Chiant c'est quand la personne est embêtante... Qu'elle est ennuyeuse ou qu'elle te dérange... Qu'elle n'a pas un comportement adéquat. Mais j'imagine que si ça se passe bien c'est que Carter n'est pas chiant. De toute façon, je vois mal comment il pourrait l'être ! Il est adorable.
Il sourit, le ton légèrement moqueur. Cristina cependant avait retenu autre chose dans la réponse de la jeune femme.
Cristina — Il a l'air sympa ton coloc' dis donc ! Un homme capable de tenir tête à Carter et qui n'est pas Thoma ? Je suis curieuse de voir ce que ça peut donner ! C'est quoi son petit nom ?
Elle sourit à Aliénor, malicieuse, alors que Patrick prenait un air amusé face à sa belle-sœur et ses questions...
Aliénor — Il s'appelle Alejandro. Je l'apprécie beaucoup, lui aussi il accepte qui je suis. Il répond toujours à mes questions. Il m'a beaucoup aidé à comprendre. Et je crois que sans lui, je n'aurai pas connu Carter. Du moins, je n'aurai pas réellement échangé avec lui.
Elle marqua une pause, se perdant dans ses réflexions avant de poursuivre.
Aliénor — Il a un style de vie qui ne plaît pas à tout le monde. Pourtant, il a toujours été clair dans ses intentions. Il ne veut pas d'une relation stable comme moi et Carter. Il préfère juste les relations charnelles éphémères. Il n'est pas bordélique. Il a tendance à inventer des recettes un peu étranges, mais j'aime bien. Il fait de bons cocktails. Et comme Carter, il a tendance à s'endormir sur le canapé.
Cristina avait le regard qui s'agrandissait au fur et à mesure des paroles de la jeune femme. Et plus le visage de Cristina s'illuminait, plus celui de Patrick se faisait moqueur.
Cristina — Mais ça me semble être l'homme parfait ! Il est mignon ? T'aurais pas une photo avec toi ?
Elle frétillait sur place. Patrick se moqua gentiment.
Patrick — Quoi, toi aussi tu vas vouloir aller au Haras ?
Cristina — S'ils sont tous canons comme mon frère je m'engage tout de suite...
Patrick ne put s'empêcher de rire face à la réaction de sa belle sœur, jetant un bref regard à Carter et Charlotte. Sa femme semblait un peu agité et parlait bien plus doucement, mais Carter semblait la rassurer. Il reposa son attention sur Cristina et Aliénor, sagement. Aliénor avait vaguement hoché la tête à ses questions, avant de se lever un instant pour aller récupérer son portable qu'elle avait laissé dans son sac. Elle s'installa de nouveau sur sa chaise en fouillant dans ses photo quelques instants. Puis elle le tendit à Cristina en commentant.
Aliénor — Il est dans la norme des hommes séduisants. Il a beaucoup de succès après des femmes. Je n'ai jamais eu de désir pour lui. Je crois que je le vois comme l'un de mes grands frères. C'est probablement pour ça. Ou alors c'est parce qu'il n'a pas les cicatrices de Carter sur son corps. Ils ont aussi pas la même musculature, les courbes sont différentes.
Cristina prit l'appareil pour regarder la photo et un sourire ne tarda pas à illuminer ses traits, de même qu'une pointe de lubricité...
Cristina — Oh mon dieu... Mais comment tu fais ? Tu vis avec deux gravures... Oh lala... Et comment on peut le rencontrer ce bel étalon ?
Patrick — Calmos Cristina... Tu vas réchauffer ta bière rien qu'en la touchant...
Cristina — Oh Je t'en pris... Regardes !
Patrick jeta un œil à la photo par dessus l'épaule de sa belle-sœur avant de hausser doucement des épaules.
Patrick — J'en ai plein des comme ça dans mon unité...
Cristina — Oui mais lui il est pas militaire.
Patrick — Qu'est-ce que t'en sais...
Cristina releva vivement la tête vers Aliénor, cherchant à se rassuré.
Cristina — Il est pas militaire ?
Aliénor — Il n'est pas militaire. Il est coach de l'élevage que j'ai en partenariat. Il travaille bien. Il s'occupe de l'entretien des écuries, avec le nourrissage des chevaux. Il est aussi cavalier.
Elle marqua une pause, se perdant un instant dans ses pensées.
Aliénor — Mais je ne sais pas ce qu'il faisait avant son arrivée au Haras.
Cristina — Tu vois ! Un cavalier... C'est parfait ça !
Elle sourit de nouveau largement, rendant son téléphone à la jeune femme avant de reprendre joyeusement.
Cristina — Et comment je fais pour le rencontrer cet homme parfait ?
Aliénor — Je dirais en venant au Haras. Je ne sais pas s'il vient aux États-Unis de temps en temps.
Elle était un peu perdue face à la question de Cristina, ne sachant pas quoi réellement répondre. Patrick sourit, prenant une gorgée de sa bière avant de hausser des épaules à l'attention d'Aliénor.
Patrick — Il va falloir que tu rende visite à Aliénor et Carter, Cris' ! Je vois mal d'autres solutions.
Cristina — Se sera avec plaisir !
Satisfaite, la journaliste se retourna doucement, se retrouvant presque face à Grace. Elles échangèrent un léger sourire avant que la jeune femme ne s'éclipse sagement. Grace adressa un doux sourire à Aliénor et Patrick, demandant doucement.
Grâce — Y a-t-il besoin d'aide pour la préparation du repas ?
Patrick jeta un œil à Charlotte et Carter. Le pilote semblait tendu mais Patrick n'arrivait pas à définir si c'était à cause de sa mère ou de sa discussion avec Charlotte. Il soupira et répondit sagement.
Patrick — Non. Je crois que Charlotte à prévu que l'on mange à l'extérieur. Mais je ne me risquerais pas à la couper maintenant.
Grâce — Oh ! Très bien...
Il y eu un bref moment de pause avant qu'elle ne reprenne, plutôt à l'attention d'Aliénor.
Grâce — Aliénor... J'aurais aimé te dire que j'ai beaucoup entendu parler de toi par Carter mais... Ce n'est pas vraiment le cas... En revanche, Charlotte et Cristina m'en on dit un peu sur toi ! Mais elles n'ont pas su répondre à quelques questions... Aliénor... C'est un prénom de quelle origine ? Tu as un léger accent mais je serais bien incapable de dire d'où il vient...
Aliénor posa son regard vers la mère de Carter, restant quelques secondes silencieuse. Elle semblait rechercher à travers les courbes de son visage, les traits qu'elle connaissait par cœur de son fils.
Aliénor — Aliénor est un prénom féminin français. La personne portant ce nom la plus connu est Aliénor d'Aquitaine. Duchesse d'Aquitaine, elle joua un rôle important dans les relations entre la France et l’Angleterre. Elle fut successivement femme de Louis VII et reine de France puis femme d'Henri Plantagenêt et reine d'Angleterre. Mon père est professeur d'histoire, il a choisi mon prénom. Il est passionné par cette époque-là.
Grâce — Oh... Et bien ! Un nom chargé d'histoire...
Elle marqua une pause avant de rajouter.
Aliénor — Je suis française, mon accent doit venir de là. Et quelles sont les autres questions que Charlotte et Cristina n'ont pas pu répondre ?
Grace se figea un instant, jetant un œil à Patrick face à cette question un peu brute de décoffrage. Elle ne s'attendait pas spécialement à cela. Elle eut donc un léger temps de réflexion avant de répondre.
Grâce — Et bien des questions plus personnelles... Sur toi... Sur tes sentiments envers mon fils... Sur ta famille...
Elle eut un léger sourire, un peu gênée, sans trop savoir comment prendre les choses... A vrai dire, sans connaître Aliénor, ce n'était pas forcément évident... D'autant plus avec les relations tendues entre elle et son fils... Aliénor se perdit dans ses pensées, réfléchissant aux réponses qu'elle pourrait fournir à la mère de Carter. Ses questions étaient assez vagues, donc elle ne savait pas si elle attendait exactement une réponse très précise.
Aliénor — J'ai le même âge que Carter. Je suis éleveuse en partenariat, notre élevage est spécialisé dans les chevaux de haut niveau, autant en dressage, saut ou complet, avec une recherche de robe colorée. Je suis aussi biologiste, avec une spécialisation pour la génétique équine. J'écris actuellement une thèse scientifique. Je suis amoureuse de Carter. Il m'apporte beaucoup de chose dans la vie. J'ai jamais été en relation avant lui. Il m'a tout appris, il a été patient. Je suis chanceuse d'avoir fait sa rencontre. J'ai trois frères et une sœur qui est l'aîné. Mes parents sont enseignants dans le même établissement. Mon père a cinq frères. Ma mère a deux frères et deux sœurs. On est une grande famille.
Elle s'arrêta, ne se rendant même pas compte qu'elle avait dit cela d'un seul souffle. Elle chercha dans le regard de la mère de Carter si elle avait répondu à ses questions ou si elle avait des précisions à donner. Encore une fois, Grace se figea un instant avant de doucement sourire à Aliénor en hochant de la tête. Elle croisa le regard sévère de Carter dans le dos de la jeune femme et reposa les yeux sur l'éleveuse.
Grâce — J'en suis heureuse... C'est une bonne chose... Que tu sois amoureuse de lui...
Elle hocha de la tête surtout pour elle même et cette fois, c'est Charlotte qui la coupa, passant à côté d'Aliénor en douceur.
Charlotte — On va y aller. Mais... Aliénor et Carter ne viennent pas avec nous.
Grace fronça des sourcils, cherchant le regard de son fils, en vain, avant de le reposer sur Charlotte qui se contenta de pincer des lèvres. Elle n'ajouta rien, partant chercher les enfants pour leur faire mettre leurs chaussures. Grace pinça les lèvres en signe de désaccord mais ne chercha pas à en savoir davantage. Elle adressa à Aliénor un aimable sourire et suivit le reste de la troupe, laissant Aliénor, Patrick et Carter seuls dans la cuisine. Le pilote eut un lourd soupir et vint finalement auprès d'Aliénor, passant doucement une main dans son dos.
Patrick — T'es sûr de toi ?
Carter — Certain.
Patrick eut un bref hochement de tête avant de terminer sa bière d'un trait.
Patrick — Enfermé ici par contre, on va devoir prendre les deux voitures.
Carter — T'en fais pas.
Patrick — Dans ce cas, amusez-vous bien ! A plus tard !
Il leur fit un signe avant de rejoindre doucement les autres... Il ne fallu pas si longtemps que ça pour que tout le monde sorte, plus ou moins joyeusement, laissant le couple seul. Ce n'est qu'une fois le silence les enveloppant entièrement que le jeune homme enlaça Aliénor, après un lourd soupir... Elle enroula à son tour ses bras autour de son corps, fermant un instant les yeux avant de chercher son regard.
Aliénor — Ça va ?
Le pilote commença par hocher de la tête, avec une certaine hésitation, avant de la secouer négativement, et de finalement hausser des épaules.
Carter — Je ne sais pas...
Il fit une pause, la serrant un peu plus encore contre elle avant de doucement reprendre.
Carter — Ma mère n'aurait pas dû être là... Je suis désolé...
Aliénor — Tu n'as pas à t'excuser. Ce n'est pas à moi que sa présence dérange. Et ce n'est pas moi non plus qui ressent des émotions négatifs, ou qui a des échanges désagréables. J'espère juste que tu pourras quand même passé un bon séjour malgré ça.
Carter — Ouai... Si elle part demain ça devrait aller...
Il serra doucement les dents avant de finalement se détacher de la demoiselle et attraper sa bouteille de bière et en boire une gorgée. Il resta un instant plongé dans ses pensées avant de doucement demander.
Carter — Tu as faim ?
Aliénor — Un peu.
Elle s'était levée pour aller laver tranquillement sa tasse de thé, en demandant doucement.
Aliénor — On peut commander quelque chose. Et toi, tu as faim ?
Elle s'était rapidement rapprochée de lui, n'aimant pas le voir ainsi. Mais ne sachant pas vraiment comment faire pour l'aider à chasser ses mauvaises pensées. Elle posa délicatement sa main sur sa joue, pour la caresser avec tendresse. Il ferma les yeux au contact de sa main, laissant échapper un profond soupir. Il rouvrit finalement les yeux avant de secouer la tête doucement.
Carter — Pas vraiment. Je peux te faire un petit quelque chose ? Charlotte m'a brièvement donné les possibilités. Il y a aussi un reste de petits plats que Charlotte a fait hier.
Il eut un léger sourire avant de reprendre.
Carter — Il y a de la purée je crois... Pas très fou pour toi mais chez nous on la ressort que pour les fêtes !
Il prit doucement sa main pour la décoller de sa joue et déposer un baiser dans sa paume, avant d'aller regarder ce qu'il y avait dans le frigo. Il haussa des épaules et laissa la place à la jeune femme avant de faire de même avec les placards, indécis. Aliénor s'était approchée du frigo, sortant quelques trucs sur l'ilot de la cuisine. Elle n'était pas très compliquée, et savait se contenter de pas grand chose. Surtout qu'elle n'avait pas très faim, l'immense repas chez sa famille semblait encore peser sur son ventre malgré les heures passées.
Aliénor — Cela ira.
Elle fouilla un peu pour se préparer une assiette qu'elle glissa dans un micro-onde. Son regard se posa régulièrement sur Carter, dont le comportement était différent, comme absent. Est-ce qu'elle devait lui poser des questions ? Quelles questions pouvait-elle lui poser ? Elle se pinça les lèvres un instant.
Aliénor — Est-ce que tu rumines ?
Il était resté en appui contre le plan de travail au niveau de l'évier, la laissant faire tranquillement, le regard perdu dans le vague. La voix de la jeune femme le sortit un instant de ses pensées et il posa les yeux sur elle.
Carter — Oui... Oui on peut dire ça comme ça.
Il eut un léger soupir, détournant les yeux, agrippant les rebords du plan de travail de ses deux mains.
Carter — A peine arrivé, ça doit faire deux ans qu'on ne s'était pas parlé et elle me reproche tout de suite d'avoir reprit mon poste... Même pas un "comment tu vas" ou "oh elle est jolie ta fiancée" rien... Seulement un "t'as pas honte de lui faire ça ?"... J'espère que tu n'as rien entendu de tout ça... C'est pas facile de garder son calme dans ces là... J'en viendrais presque à vouloir que Charlotte et Cristina ne lui parle jamais de moi... Ça nous éviterait bien des moments désagréables comme celui-là...
Il soupira, de façon un peu rageuse, ayant du mal à évacuer sa frustration et sa colère, serrant avec force les rebords du plan de travail. Elle avait récupéré son assiette chaude, en prenant au passage des couverts pour revenir s'installer à sa place. Elle l'avait attentivement écouté, sentant bien l'émotion dans sa voix comme dans son attitude.
Aliénor — Je n'ai pas entendu votre discussion.
Elle marqua une pause avant de demander doucement.
Aliénor — Tu voudrais ne plus jamais revoir ta mère ? Ne plus avoir de contact avec elle ? Tu n'as plus d'affection pour elle ? Tu ne serais pas triste de cet éloignement ?
Carter — Je ne veux pas ne plus la revoir mais j'aimerais qu'elle cesse de me reprocher tout ce que je fais dès qu'on se voit... C'est ma mère, je l'aime quand même mais... Je n'en peux plus de ces disputes. Elle ne peut pas s'empêcher de tout me reprocher...
Il secoua la tête, détournant un instant les yeux.
Carter — On en est arrivé à un point où se voir devient difficile. J'évite de lui parler parce que je ne veux pas qu'on s'engueule parce que ça semble être la seule chose qu'on arrive à faire... C'est lassant et c'est énervant...
Il soupira à nouveau, reprenant d'un ton légèrement rageur mais désespéré.
Carter — Bien sûr que ça m'attriste... J'aimerais bien pouvoir lui parler sans que ça dégénère...
Aliénor l'écoutait tout en mangeant tranquillement son plat. Les paroles de Patrick lui reviennent à l'esprit, ils n'ont jamais trouvé un terrain d'entente, de faire des concessions. Pourtant elle était presque convaincu que c'était ce que Carter aimerait, est-ce que le problème était juste sa mère ? Comment peut-on régler ce problème ? Est-ce qu'elle doit faire quelque chose ?
Aliénor — Elle est rognée par son inquiétude. Elle aussi, elle rumine au point de ne pas voir autre chose. Elle est aveuglée par cette idée.
Elle marqua une pause avant de rajouter.
Aliénor — Est-ce que je dois faire quelque chose ? Comment je fais pour te réconforter ?
Le jeune homme eut un soupir, secouant doucement la tête.
Carter — Il n'y a rien que tu puisse faire...
Il doutait qu'Aliénor puisse convaincre sa mère de ne plus lui faire de reproches sur ses choix... Mais elle avait bien résumé la situation. Il finit par se décolé de son plan de travail pour s'installer à côté d'elle avec une certaine lourdeur, reprenant sa bouteille de bière pour la siroter à petites lampées.
Carter — Et pour me réconforter... Tu peux simplement me dire encore et encore que tu m'aime et ça devrait aller.
Il adressa un léger sourire à la jeune femme, se tournant pour lui faire face, son regard s'attendrissant un peu à son contact. Il jeta un oeil à son assiette, demandant doucement.
Carter — C'est bon ?
Aliénor — Oui.
Elle avait hoché doucement la tête avant de reposer ses couverts. Elle ne tarda pas à se pencher vers lui, déposant ses lèvres au coin des siennes en murmurant.
Aliénor — Je t'aime.
S'il fallait lui dire ses mots pour le réconforter, elle ne comptait pas se priver. Surtout qu'elle voulait tellement le voir mieux. Le jeune homme sourit face à son geste, la laissant faire avec un certain amusement dans le regard. Il aimait bien la voir comme ça, essayant de le réconforter comme elle le pouvait. Une bouffée d'amour l'envahit doucement, le faisant légèrement frissonner.
Carter — Moi aussi... Merci...
Il lui adressa un fin sourire, s'apaisant un petit peu dans le calme de la maison. Un peu plus tard il inviterait la jeune femme à danser, essayant de se vider l'esprit avant le retour de tout le monde, profitant aussi de la jeune femme, de ce moment un peu hors du temps... Il voulait parler d'autre chose que de sa mère et ses relations houleuses avec elle, que de ses missions, qu'il savait un peu trop dans les esprits... Il voulait simplement chercher à la faire rire, gravé dans sa mémoire ces moments un peu plus légers, parlant de tout et de rien, mais surtout pas de choses sérieuses...
740 Lignes
Merci au correcteur !
utilisation d'un résumé x2
Journal : One Team One Goal
Thoma n'hésita pas à foncer sur Aliénor, la serrant dans ses petits bras un peu brutalement, alors que Luka avait foncé sur Carter. Le militaire encaissa sans mal le boulet de canon qu'il était mais il restait obstinément figé, le regard sur sa mère, qui restait planté sur le seuil de la porte. C'est finalement la voix joyeuse de Thoma qui le sorti de ses pensées.
Thoma — Tatie Aliénor !
Luka — Tonton Carter !
Le pilote se força à un sourire et posa un genou au sol, sans pour autant lâcher la main d'Aliénor, prenant un peu mieux Luka dans ses bras pour un câlin improvisé. Patrick les doubla, trainant derrière lui la valise du couple, alors que Charlotte avançait très lentement, les yeux regardant anxieusement Carter puis leur mère... Aliénor avait maladroitement répondu à l'étreinte de Thoma, une fois que la surprise fut passé. Elle ne s'était pas attendue à être accueillie de cette manière-là, ni de recevoir cette appellation. Et au fond, cela lui faisait quelques choses. Son regard glissa sur Carter, comprenant qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas, mais elle avait du mal à déterminer la raison. Elle avait bien remarqué la présence qu'une femme qu'elle ne connaissait pas encore. C'est l'intervention de Cristina, claire et joyeuse, qui écourta l'étreinte.
Cristina — Les garçons ! Laissez Carter et Aliénor rentrer ! Il fait froid ! Ils doivent avoir envie de se mettre au chaud et nous de refermer la porte !
Luka et Thoma ne se le firent pas dire deux fois, cependant ils échangèrent brièvement les rôles pour une courte étreinte à chacun. Tout ce petit monde s'engouffra dans la maison et il ne resta plus que Carter et Aliénor. Le militaire ne desserrait pas son emprise sur la main de la jeune femme et après avoir prit une grande inspiration, il l'entraîna avec lui vers la maison...
La mère de Carter s'était effacé pour les laisser entrer. Le jeune homme ne lui avait pas adressé un seul regard en entrant, se concentrant sur son manteau, ses chaussures et les effusions de joie du reste de la famille. Cristina était véritablement ravi de retrouver Aliénor, la prenant dans ses bras avec affection. Carter s'avança ensuite vers Carol et Roy. Carol était une femme d'une cinquantaine d'année, fine et tonique. Elle portait les cheveux courts, qu'elle teignait de différentes couleurs selon l'envie et la saison. A ce moment là, elle arborait un roux flamboyant rappelant les couleurs d'automne. Ses yeux bleus ressemblaient en tout points à ceux de Carter et ses sœurs. Roy, dix ans de plus que sa femme, était moins tonique qu'elle et faisait son âge sans problème. Il semblait être le bon vivant typique, qui adorait le football et que l'on imaginait sans mal dans une barque sur un lac en train de pêcher. Il arborait une tignasse grise tirant sur le blanc et deux yeux vert pétillants de vie.
Carter — Aliénor, je te présente Carol, ma tante, et Roy, son mari.
Carol — Enchantée Aliénor ! Véritablement enchantée ! Cristina et Charlotte m'ont tellement parlé de toi ! J'avais vraiment hâte de te rencontrer !
Roy — Enchanté jeune fille ! Si elle parle trop, ce qui risque d'arriver, n'hésite pas à lui fermer le clapet !
Carol — Roy ! Ooh !
Carol disputa doucement son mari, ce qui fit sourire Carter tout autant que Roy. Il finit cependant par se tourner vers la dernière personne qui n'avait pas été présenté à la jeune femme, tout sourire disparaissant de ses lèvres.
Carter — Et enfin, voici Grace, ma mère...
Il adressa un regard dur à sa mère mais n'ajouta pas une parole. Grace était à peine plus vieille que sa sœur, mais elle n'avait pas le même physique. Mise à part les yeux bleu et les cheveux court, elle gardait sur elle les stigmates de ses trois grossesses et son visage était plus marqué par le temps. Elle adressa un sourire chaleureux à Aliénor, lui tendant une main amicale.
Grâce — Ravie de te rencontrer Aliénor...
Aliénor s'était légèrement figée face aux présentations, même si le côté chaleureux de la tante de Carter la dérida légèrement. Elle serra doucement chaque main, observant attentivement leurs visages pour en noter le moindre détail. Elle était assez hésitante face à la mère de Carter, car elle sentait bien l'ambiance un peu plus pesante, mais aussi le comportement de son compagnon.
Aliénor — Enchantée de vous rencontrer.
Elle avait utilisé le vouvoiement par réflexe, malgré qu'elle avait noté le tutoiement utilisé. Elle se pinça légèrement les lèvres en posant son regard vers Charlotte.
Aliénor — Merci de nous avoir invités. J'espère que vous avez passé un bon Noël ? On a amené des cadeaux, mais je ne sais pas quand vous voulez les ouvrir.
Charlotte s'illumina d'un sourire, s'approchant d'Aliénor pour l'emporter tranquillement vers la cuisine, l'installant sur l’îlot central. Carter resta en arrière, sa mère essayant de lui parler, mais semble-t-il en vain.
Charlotte — Ça s'est très bien passé ! On verra tout à l'heure pour les cadeaux, ce n'est pas pressé. Et chez toi ? Ça s'est bien passé ? Carter a été gentil ? Il n'est pas revenu trop fatigué de sa première mission ? Ça s'est bien passé ? Ça n'a pas été trop dur ? Tu veux boire quelque chose ?
L’enchaînement de questions avait été rapide, mais Charlotte ne s'en était même pas rendu compte, accroché aux lèvres de la demoiselle. C'est Patrick, posant en douceur les mains sur les épaules de sa femme qui lui souffla doucement, souriant à Aliénor.
Patrick — Doucement, elle vient d'arriver...
Aliénor ne semblait pas perturbé par l’enchaînement de question, qui avait même un côté rassurant pour elle. Elle avait les réponses, et elle n'avait pas besoin de réfléchir pour poser elle-même des questions. Elle craignait de faire une maladresse, surtout en présence de la mère de Carter. Son regard fixa Charlotte, après un bref coup d’œil à Patrick.
Aliénor — On a passé un bon Noël. Mes frères et ma sœur ont tous pu venir. Ma grand-mère aussi, ainsi que quelques tantes, oncles et cousines. J'ai une grande famille, on était une vingtaine pour le repas de Noël. Je crois que Carter a fait une bonne impression. Il a été gentil. Je crois que mes proches lui ont posé beaucoup de questions. Ils ont été surpris, mais je crois qu'on peut dire agréablement surpris dans ce cas-là.
Elle marqua une pause, où elle se perdit quelques instants dans ses pensées, comme si elle cherchait confirmation à ses paroles avant de reprendre sur le même ton.
Aliénor — Il est revenu fatigué de sa première mission. Il n'a pas pu dormir beaucoup, à peine 3 heures par nuit. Il a fait une sieste en arrivant chez moi. La mission s'est bien passée, c'était un entraînement en situation. Quand tu demandes si ça n'a pas été trop dur, tu parles de la teneur de la mission ou de son absence ? Si, c'est de son absence, un peu. Mais mon colocataire m'a aidé à bien m'occuper. J'ai plus ressenti qu'il m'avait manqué quand on était chez mes parents. Et je veux bien un thé, si tu as.
Soudainement, elle se pinça les lèvres en se rendant compte qu'elle n'avait pas synthétisé ses réponses. Elle chercha du regard celui de Carter. Charlotte acquiesça doucement et se mit à la préparation du thé, sagement.
Charlotte — C'était pour les deux, la teneur de sa mission mais aussi son absence. Je suis contente qu'il ait fait bonne impression à ta famille, c'est une bonne chose.
Aliénor — Il m'a dit que la mission s'était bien passé. Oui, je crois que je suis soulagée maintenant.
Elle marqua une pause, se plongeant dans ses pensées en regardant l'eau bouillir. Patrick s'installa doucement à côté de la jeune femme, de façon à pouvoir jeter quelques coups d’œil au reste de leur grande pièce à vivre. Cristina menait une discussion joyeuse et animée avec Carol et Roy, en revanche Carter et Grace semblait se disputer sur un ton très bas, Carter faisant son possible pour contrôler sa voix. Mais son sang-froid s'émiettait, Patrick le voyait à ses gestes de plus en plus sec. Il n'avait pas de mal non plus à définir l'origine de la dispute. Il eut un léger soupir avant de se tourner finalement vers Aliénor, lui adressant un regard doux.
Patrick — On vous a mit dans la même chambre que la dernière fois. Carol et Roy dorment dans leur camping car avec les enfants... Comme ça on a put laisser les chambres des garçons à Grace et Cristina... J'ai monté votre valise...
Aliénor — Oh. Merci.
Il sourit un peu plus largement alors que Charlotte posait une boite à thé devant eux, allant vite piocher deux tasses dans un placard.
Patrick — Comment tu vas ? Depuis la dernière fois que l'on s'est vu ! Charlotte m'a un peu donné de tes nouvelles mais j'ai passé plusieurs mois sur le terrain alors c'était très succins...
Aliénor — Je vais bien. J'apprends à créer une nouvelle routine pendant les absences de Carter, mais cela va demander du temps. Et comme il n'est partie qu'une semaine, ce n'est pas comparable à une absence de plusieurs mois. On a aménagé ensemble, mon colocataire était d'accord de l'avoir aussi en colocataire.
Patrick — Oh c'est chouette ça ! C'est bien que vous ayez aménagé ensemble.
Elle marqua une pause où elle remercia du regard Charlotte qui avait posé sa tasse devant elle. Elle la prit entre ses mains, appréciant la chaleur qui s'en dégageait.
Aliénor — Et toi ? Ta mission n'a pas été trop difficile ? Tu n'as pas été trop fatigué ? Tu restes combien de temps ici ?
Elle eut une pensée pour Charlotte, posant son regard vers elle comme si elle cherchait à savoir si elle aussi allait bien, sans poser à haute voix sa question. Charlotte resta debout en face d'eux, elle aussi sa tasse dans les mains. Aux questions d'Aliénor cependant elle garda les yeux baissé sur son café.
Patrick — Oh... Moi... Ça été. C'est difficile comme d'habitude... Un peu déprimant cette fois parce que j'ai malheureusement perdu deux hommes... Mais sinon ça va. Normalement je reste trois mois mais je ne suis pas sûr. Il est possible que je reparte dès la semaine prochaine. J'en saurais plus après le nouvel an j'imagine.
Il fit une légère pause avant de pincer doucement des lèvres. Thoma s'approcha doucement d'eux et considéra longuement Aliénor avant de repartir en courant.
Patrick — Ce n'est pas très facile à vivre des départs si rapproché, l'ambiance est un peu morose du coup... Finalement vous avez bien fait de passer Noël dans ta famille avec Carter.
Il sourit un peu plus largement à Aliénor alors que Carter s'approchait, poings serrés. Il tapota doucement le plan de travail en se positionnant à côté de sa petite amie, lui adressant un sourire figé. Charlotte releva les yeux sur lui, désolée.
Charlotte — Je suis désolée... Elle devait partir aujourd'hui mais elle a retardé son vol... Elle part demain... Ne m'en veut pas s'il te plaît...
Carter eut un soupir, se détendant très légèrement avant d'ouvrir les bras pour Charlotte, la rassurant d'un murmure. Patrick fit une grimace à Aliénor, tournant le dos à la pièce de vie.
Patrick — Ça ne devrait être tendu que ce soir... Après ça ira mieux.
Elle resta silencieuse, réfléchissant aux réponses de Patrick. Est-ce que cela arrivera aussi à Carter de perdre des hommes en mission ? Comment sera-t-il face à cette perte ? Est-ce que cela arrivait souvent ? Elle préféra taire ses questions, mais elle ne put s'empêcher d'en poser d'autres.
Aliénor — C'est toujours comme ça ?
Patrick — Entre Carter et sa mère ? Oui ! Enfin, depuis que Carter s'est engagé en tout cas !
Il sourit, essayant d'alléger un peu l'ambiance. Carter et Charlotte s'était engagé dans une conversation sur les enfants et le déroulement des fêtes jusque là, il restait attentif à sa sœur dont le débit de parole était rapide et fourni.
Aliénor — Elle lui reproche son métier ? Elle a peur pour lui ? Cela ne doit pas être facile de toujours se disputer avec son fils. Comme cela ne doit pas être facile pour Carter de ne pas avoir des discussions agréables avec sa mère. Ils n'ont jamais trouvé un terrain d'entente ? J'ai lu qu'il fallait parfois faire des compromis dans les relations, et pas uniquement dans l'intimité. Elle sait donc qu'il a repris son poste ?
Elle s'arrêta pour tremper ses lèvres dans sa tasse, son attention braquait sur Patrick. Le militaire acquiesça doucement, répondant à ses questions ensuite.
Patrick — Oui... Leur père -son mari- est mort au combat... Alors elle a peur pour tout le monde... Pour Cristina qui se retrouve souvent en zone de guerre pour ses reportages, pour Charlotte qui pourrait se retrouver dans la même situation qu'elle, et pour Carter, qu'il meure dans l'exercice de ses fonctions... Mais là où elle a réussi à trouver un terrain d'entente avec ses filles, ça été impossible avec Carter. Ni l'un ni l'autre ne veux faire de concession...
Il eut un léger soupir avant de reprendre.
Patrick — Les nouvelles vont vite, on est une toute petite famille... Alors forcément quand Carter a reprit son poste, la nouvelle a très vite fait le tour. Et même sans l'apprendre de nous, Grace l'aurait apprit d'une de ses amies ou je ne sais qui encore... Elle a gardé beaucoup de contacts dans l'armée... Cependant, c'est la première fois qu'ils se voient depuis qu'il a reprit son poste et j'imagine que c'est même la première fois qu'ils se parlent depuis... Alors j'imaginais bien que ça serait houleux... Mais je pensais que se serait plus explosif que ça ! Je pense que c'est grâce à toi, à ta présence. Que Carter n'a pas voulu hausser le ton. C'est pas une mauvaise chose !
Il sourit largement à Aliénor, ouvrant le frigo non loin de lui pour prendre deux bières et les ouvrir, en laissant une à proximité de Carter avant de prendre une gorgée de la sienne...
Aliénor — Oh. D'accord.
Son regard glissa un instant sur la mère de Carter, elle ne pouvait pas s'empêcher de trouver la situation triste, bien qu'elle n'était pas certaine que c'était le sens exact de ses émotions. Mais elle ne restait pas insensible à ce manque d'entente entre son fils et elle. Elle se perdit dans l'observation de son thé, restant silencieuse. C'est ce moment que choisi Thoma pour s'approcher doucement d'Aliénor, tirant doucement sur son pull en sautillant d'un pied sur l'autre, un cahier à la main, ainsi qu'un stylo. Il faisait visiblement des efforts pour rester relativement calme.
Thoma — Tatie Aliénor... Est-ce que tu peux me donner une autre énigme ? Mais moins longue cette fois...
Il se mordit la lèvre, rajoutant prestement sous le regard de son père.
Thoma — Siteplait...
Elle hocha doucement la tête en attrapant le cahier ainsi que le stylo que lui tendit Thoma. Elle prit le temps de réfléchir un instant, cherchant une énigme qui pourrait lui convenir et respectant son souhait qu'elle ne soit pas trop longue. Elle s'appliqua à noter toutes les indications avant de lui redonner l'ensemble. Elle attendit qu'il s'éloigne pour demander doucement à Patrick.
Aliénor — Est-ce qu'il commence à montrer des signes de lassitude ?
Patrick — Quand c'est trop long un petit peu.
Il prit une gorgée de sa bière avant de reprendre doucement.
Patrick — On lui a acheté un carnet d'une énigme par jour pendant un an... Mais il les fait un peu trop vite à notre goût. Merci beaucoup encore pour toutes tes énigmes ! Charlotte a tenté d'en créer quelques unes mais elle n'est pas aussi douée que toi là dessus...
Il sourit à la jeune femme. Carter sirotait sa bière, toujours aussi concentré sur Charlotte qui n'avait pas faibli dans son débit de parole. C'était comme si elle lui racontait sa vie dans les moindres détails depuis la dernière fois qu'ils s'étaient vu... Autrement dit, cela pouvait être long. De temps à autre Carter posait une question ou répondait, mais il parlait bien peu comparé à sa sœur... Cristina les rejoint doucement, laissant les autres discuter sagement entre eux. Aux regards fréquents que Carol lançait à Aliénor, il n'était pas difficile de deviner leur sujet de conversation...
Cristina — Oh mon dieu... Ils sont reparti à se raconter leurs vies ?
Patrick — Peut-être. Je n'écoute pas...
Cristina — C'est trop rapide... Je ne retiendrais même pas le quart de ce que Charlotte dit... Je ne sais pas comment fait Carter... Enfin bref... Aliénor ! Je suis ravie de te voir ! Vraiment beaucoup !
La journaliste attrapa le pendentif de la jeune femme pour le regarder d'un peu plus près, demandant doucement.
Cristina — C'est joli ! Qu'est ce que c'est ?
Aliénor l'avait laissé faire, posant à son tour son regard vers son pendentif. Une douce chaleur l'envahit, comme à chaque fois qu'elle le regarde.
Aliénor — C'est le sang de mon cheval qui est à l'intérieur de cette goutte. C'est le cadeau de Noël de Carter. Il me plait beaucoup. Je le trouve aussi très joli. Je ne pensais pas que cela était possible de faire ça.
Son regard glissa un instant sur Carter avant de rajouter doucement.
Aliénor — Il a de bonne idée pour les cadeaux.
Cristina — Oh ! J'aime beaucoup... C'est très sympa en effet !
La journaliste relâcha doucement le pendentif avant de prendre une bière dans le frigo à son tour, se tournant doucement vers Patrick.
Cristina — Les enfants partent avec Carol et Roy ?
Patrick — Oui. Ils partent tous demain. Ils déposent Grace chez elle en passant puis ils descendent plus au sud le long de la côte jusqu'à la fin des vacances. Ca fait voyager un peu les enfants.
Cristina — Et ça vous libère un peu pour le nouvel an !
Patrick sourit largement.
Patrick — C'est pas faux...
Cristina — Le moment de mettre le troisième en route...
Patrick — Oula... Tu vas un peu vite en besogne toi. Deux c'est suffisant ! Surtout avec nos deux énergumènes... Je ne sais pas si Charlotte s'en sortirait avec en plus un bébé...
Cristina — Organisée comme elle est je suis certaine que si !
Patrick leva les yeux au ciel en secouant négativement de la tête alors que Cristina se tournait à nouveau vers Aliénor.
Cristina — Carter m'a dit que vous habitiez ensemble maintenant ! Ça se passe bien ? Il est pas trop chiant au quotidien ?
Elle termina de boire sa gorgée avant de reposer sa tasse, son regard plongeait dans celui de Cristina.
Aliénor — Cela se passe bien. On a pu organiser correctement l'appartement. Il n'est pas trop chiant au quotidien. Mon colocataire m'a dit que le jour où il le gêne, il le virerait direct. Mais je crois que j'ai jamais trouvé quelqu'un de chiant. En fait, je crois que je ne sais pas ce que cela signifie réellement.
Elle se pinça légèrement les lèvres, un poil désolé. Cristina fit un grand sourire bien qu'elle paru légèrement surprise. Patrick prit le relais cependant.
Patrick — Chiant c'est quand la personne est embêtante... Qu'elle est ennuyeuse ou qu'elle te dérange... Qu'elle n'a pas un comportement adéquat. Mais j'imagine que si ça se passe bien c'est que Carter n'est pas chiant. De toute façon, je vois mal comment il pourrait l'être ! Il est adorable.
Il sourit, le ton légèrement moqueur. Cristina cependant avait retenu autre chose dans la réponse de la jeune femme.
Cristina — Il a l'air sympa ton coloc' dis donc ! Un homme capable de tenir tête à Carter et qui n'est pas Thoma ? Je suis curieuse de voir ce que ça peut donner ! C'est quoi son petit nom ?
Elle sourit à Aliénor, malicieuse, alors que Patrick prenait un air amusé face à sa belle-sœur et ses questions...
Aliénor — Il s'appelle Alejandro. Je l'apprécie beaucoup, lui aussi il accepte qui je suis. Il répond toujours à mes questions. Il m'a beaucoup aidé à comprendre. Et je crois que sans lui, je n'aurai pas connu Carter. Du moins, je n'aurai pas réellement échangé avec lui.
Elle marqua une pause, se perdant dans ses réflexions avant de poursuivre.
Aliénor — Il a un style de vie qui ne plaît pas à tout le monde. Pourtant, il a toujours été clair dans ses intentions. Il ne veut pas d'une relation stable comme moi et Carter. Il préfère juste les relations charnelles éphémères. Il n'est pas bordélique. Il a tendance à inventer des recettes un peu étranges, mais j'aime bien. Il fait de bons cocktails. Et comme Carter, il a tendance à s'endormir sur le canapé.
Cristina avait le regard qui s'agrandissait au fur et à mesure des paroles de la jeune femme. Et plus le visage de Cristina s'illuminait, plus celui de Patrick se faisait moqueur.
Cristina — Mais ça me semble être l'homme parfait ! Il est mignon ? T'aurais pas une photo avec toi ?
Elle frétillait sur place. Patrick se moqua gentiment.
Patrick — Quoi, toi aussi tu vas vouloir aller au Haras ?
Cristina — S'ils sont tous canons comme mon frère je m'engage tout de suite...
Patrick ne put s'empêcher de rire face à la réaction de sa belle sœur, jetant un bref regard à Carter et Charlotte. Sa femme semblait un peu agité et parlait bien plus doucement, mais Carter semblait la rassurer. Il reposa son attention sur Cristina et Aliénor, sagement. Aliénor avait vaguement hoché la tête à ses questions, avant de se lever un instant pour aller récupérer son portable qu'elle avait laissé dans son sac. Elle s'installa de nouveau sur sa chaise en fouillant dans ses photo quelques instants. Puis elle le tendit à Cristina en commentant.
Aliénor — Il est dans la norme des hommes séduisants. Il a beaucoup de succès après des femmes. Je n'ai jamais eu de désir pour lui. Je crois que je le vois comme l'un de mes grands frères. C'est probablement pour ça. Ou alors c'est parce qu'il n'a pas les cicatrices de Carter sur son corps. Ils ont aussi pas la même musculature, les courbes sont différentes.
Cristina prit l'appareil pour regarder la photo et un sourire ne tarda pas à illuminer ses traits, de même qu'une pointe de lubricité...
Cristina — Oh mon dieu... Mais comment tu fais ? Tu vis avec deux gravures... Oh lala... Et comment on peut le rencontrer ce bel étalon ?
Patrick — Calmos Cristina... Tu vas réchauffer ta bière rien qu'en la touchant...
Cristina — Oh Je t'en pris... Regardes !
Patrick jeta un œil à la photo par dessus l'épaule de sa belle-sœur avant de hausser doucement des épaules.
Patrick — J'en ai plein des comme ça dans mon unité...
Cristina — Oui mais lui il est pas militaire.
Patrick — Qu'est-ce que t'en sais...
Cristina releva vivement la tête vers Aliénor, cherchant à se rassuré.
Cristina — Il est pas militaire ?
Aliénor — Il n'est pas militaire. Il est coach de l'élevage que j'ai en partenariat. Il travaille bien. Il s'occupe de l'entretien des écuries, avec le nourrissage des chevaux. Il est aussi cavalier.
Elle marqua une pause, se perdant un instant dans ses pensées.
Aliénor — Mais je ne sais pas ce qu'il faisait avant son arrivée au Haras.
Cristina — Tu vois ! Un cavalier... C'est parfait ça !
Elle sourit de nouveau largement, rendant son téléphone à la jeune femme avant de reprendre joyeusement.
Cristina — Et comment je fais pour le rencontrer cet homme parfait ?
Aliénor — Je dirais en venant au Haras. Je ne sais pas s'il vient aux États-Unis de temps en temps.
Elle était un peu perdue face à la question de Cristina, ne sachant pas quoi réellement répondre. Patrick sourit, prenant une gorgée de sa bière avant de hausser des épaules à l'attention d'Aliénor.
Patrick — Il va falloir que tu rende visite à Aliénor et Carter, Cris' ! Je vois mal d'autres solutions.
Cristina — Se sera avec plaisir !
Satisfaite, la journaliste se retourna doucement, se retrouvant presque face à Grace. Elles échangèrent un léger sourire avant que la jeune femme ne s'éclipse sagement. Grace adressa un doux sourire à Aliénor et Patrick, demandant doucement.
Grâce — Y a-t-il besoin d'aide pour la préparation du repas ?
Patrick jeta un œil à Charlotte et Carter. Le pilote semblait tendu mais Patrick n'arrivait pas à définir si c'était à cause de sa mère ou de sa discussion avec Charlotte. Il soupira et répondit sagement.
Patrick — Non. Je crois que Charlotte à prévu que l'on mange à l'extérieur. Mais je ne me risquerais pas à la couper maintenant.
Grâce — Oh ! Très bien...
Il y eu un bref moment de pause avant qu'elle ne reprenne, plutôt à l'attention d'Aliénor.
Grâce — Aliénor... J'aurais aimé te dire que j'ai beaucoup entendu parler de toi par Carter mais... Ce n'est pas vraiment le cas... En revanche, Charlotte et Cristina m'en on dit un peu sur toi ! Mais elles n'ont pas su répondre à quelques questions... Aliénor... C'est un prénom de quelle origine ? Tu as un léger accent mais je serais bien incapable de dire d'où il vient...
Aliénor posa son regard vers la mère de Carter, restant quelques secondes silencieuse. Elle semblait rechercher à travers les courbes de son visage, les traits qu'elle connaissait par cœur de son fils.
Aliénor — Aliénor est un prénom féminin français. La personne portant ce nom la plus connu est Aliénor d'Aquitaine. Duchesse d'Aquitaine, elle joua un rôle important dans les relations entre la France et l’Angleterre. Elle fut successivement femme de Louis VII et reine de France puis femme d'Henri Plantagenêt et reine d'Angleterre. Mon père est professeur d'histoire, il a choisi mon prénom. Il est passionné par cette époque-là.
Grâce — Oh... Et bien ! Un nom chargé d'histoire...
Elle marqua une pause avant de rajouter.
Aliénor — Je suis française, mon accent doit venir de là. Et quelles sont les autres questions que Charlotte et Cristina n'ont pas pu répondre ?
Grace se figea un instant, jetant un œil à Patrick face à cette question un peu brute de décoffrage. Elle ne s'attendait pas spécialement à cela. Elle eut donc un léger temps de réflexion avant de répondre.
Grâce — Et bien des questions plus personnelles... Sur toi... Sur tes sentiments envers mon fils... Sur ta famille...
Elle eut un léger sourire, un peu gênée, sans trop savoir comment prendre les choses... A vrai dire, sans connaître Aliénor, ce n'était pas forcément évident... D'autant plus avec les relations tendues entre elle et son fils... Aliénor se perdit dans ses pensées, réfléchissant aux réponses qu'elle pourrait fournir à la mère de Carter. Ses questions étaient assez vagues, donc elle ne savait pas si elle attendait exactement une réponse très précise.
Aliénor — J'ai le même âge que Carter. Je suis éleveuse en partenariat, notre élevage est spécialisé dans les chevaux de haut niveau, autant en dressage, saut ou complet, avec une recherche de robe colorée. Je suis aussi biologiste, avec une spécialisation pour la génétique équine. J'écris actuellement une thèse scientifique. Je suis amoureuse de Carter. Il m'apporte beaucoup de chose dans la vie. J'ai jamais été en relation avant lui. Il m'a tout appris, il a été patient. Je suis chanceuse d'avoir fait sa rencontre. J'ai trois frères et une sœur qui est l'aîné. Mes parents sont enseignants dans le même établissement. Mon père a cinq frères. Ma mère a deux frères et deux sœurs. On est une grande famille.
Elle s'arrêta, ne se rendant même pas compte qu'elle avait dit cela d'un seul souffle. Elle chercha dans le regard de la mère de Carter si elle avait répondu à ses questions ou si elle avait des précisions à donner. Encore une fois, Grace se figea un instant avant de doucement sourire à Aliénor en hochant de la tête. Elle croisa le regard sévère de Carter dans le dos de la jeune femme et reposa les yeux sur l'éleveuse.
Grâce — J'en suis heureuse... C'est une bonne chose... Que tu sois amoureuse de lui...
Elle hocha de la tête surtout pour elle même et cette fois, c'est Charlotte qui la coupa, passant à côté d'Aliénor en douceur.
Charlotte — On va y aller. Mais... Aliénor et Carter ne viennent pas avec nous.
Grace fronça des sourcils, cherchant le regard de son fils, en vain, avant de le reposer sur Charlotte qui se contenta de pincer des lèvres. Elle n'ajouta rien, partant chercher les enfants pour leur faire mettre leurs chaussures. Grace pinça les lèvres en signe de désaccord mais ne chercha pas à en savoir davantage. Elle adressa à Aliénor un aimable sourire et suivit le reste de la troupe, laissant Aliénor, Patrick et Carter seuls dans la cuisine. Le pilote eut un lourd soupir et vint finalement auprès d'Aliénor, passant doucement une main dans son dos.
Patrick — T'es sûr de toi ?
Carter — Certain.
Patrick eut un bref hochement de tête avant de terminer sa bière d'un trait.
Patrick — Enfermé ici par contre, on va devoir prendre les deux voitures.
Carter — T'en fais pas.
Patrick — Dans ce cas, amusez-vous bien ! A plus tard !
Il leur fit un signe avant de rejoindre doucement les autres... Il ne fallu pas si longtemps que ça pour que tout le monde sorte, plus ou moins joyeusement, laissant le couple seul. Ce n'est qu'une fois le silence les enveloppant entièrement que le jeune homme enlaça Aliénor, après un lourd soupir... Elle enroula à son tour ses bras autour de son corps, fermant un instant les yeux avant de chercher son regard.
Aliénor — Ça va ?
Le pilote commença par hocher de la tête, avec une certaine hésitation, avant de la secouer négativement, et de finalement hausser des épaules.
Carter — Je ne sais pas...
Il fit une pause, la serrant un peu plus encore contre elle avant de doucement reprendre.
Carter — Ma mère n'aurait pas dû être là... Je suis désolé...
Aliénor — Tu n'as pas à t'excuser. Ce n'est pas à moi que sa présence dérange. Et ce n'est pas moi non plus qui ressent des émotions négatifs, ou qui a des échanges désagréables. J'espère juste que tu pourras quand même passé un bon séjour malgré ça.
Carter — Ouai... Si elle part demain ça devrait aller...
Il serra doucement les dents avant de finalement se détacher de la demoiselle et attraper sa bouteille de bière et en boire une gorgée. Il resta un instant plongé dans ses pensées avant de doucement demander.
Carter — Tu as faim ?
Aliénor — Un peu.
Elle s'était levée pour aller laver tranquillement sa tasse de thé, en demandant doucement.
Aliénor — On peut commander quelque chose. Et toi, tu as faim ?
Elle s'était rapidement rapprochée de lui, n'aimant pas le voir ainsi. Mais ne sachant pas vraiment comment faire pour l'aider à chasser ses mauvaises pensées. Elle posa délicatement sa main sur sa joue, pour la caresser avec tendresse. Il ferma les yeux au contact de sa main, laissant échapper un profond soupir. Il rouvrit finalement les yeux avant de secouer la tête doucement.
Carter — Pas vraiment. Je peux te faire un petit quelque chose ? Charlotte m'a brièvement donné les possibilités. Il y a aussi un reste de petits plats que Charlotte a fait hier.
Il eut un léger sourire avant de reprendre.
Carter — Il y a de la purée je crois... Pas très fou pour toi mais chez nous on la ressort que pour les fêtes !
Il prit doucement sa main pour la décoller de sa joue et déposer un baiser dans sa paume, avant d'aller regarder ce qu'il y avait dans le frigo. Il haussa des épaules et laissa la place à la jeune femme avant de faire de même avec les placards, indécis. Aliénor s'était approchée du frigo, sortant quelques trucs sur l'ilot de la cuisine. Elle n'était pas très compliquée, et savait se contenter de pas grand chose. Surtout qu'elle n'avait pas très faim, l'immense repas chez sa famille semblait encore peser sur son ventre malgré les heures passées.
Aliénor — Cela ira.
Elle fouilla un peu pour se préparer une assiette qu'elle glissa dans un micro-onde. Son regard se posa régulièrement sur Carter, dont le comportement était différent, comme absent. Est-ce qu'elle devait lui poser des questions ? Quelles questions pouvait-elle lui poser ? Elle se pinça les lèvres un instant.
Aliénor — Est-ce que tu rumines ?
Il était resté en appui contre le plan de travail au niveau de l'évier, la laissant faire tranquillement, le regard perdu dans le vague. La voix de la jeune femme le sortit un instant de ses pensées et il posa les yeux sur elle.
Carter — Oui... Oui on peut dire ça comme ça.
Il eut un léger soupir, détournant les yeux, agrippant les rebords du plan de travail de ses deux mains.
Carter — A peine arrivé, ça doit faire deux ans qu'on ne s'était pas parlé et elle me reproche tout de suite d'avoir reprit mon poste... Même pas un "comment tu vas" ou "oh elle est jolie ta fiancée" rien... Seulement un "t'as pas honte de lui faire ça ?"... J'espère que tu n'as rien entendu de tout ça... C'est pas facile de garder son calme dans ces là... J'en viendrais presque à vouloir que Charlotte et Cristina ne lui parle jamais de moi... Ça nous éviterait bien des moments désagréables comme celui-là...
Il soupira, de façon un peu rageuse, ayant du mal à évacuer sa frustration et sa colère, serrant avec force les rebords du plan de travail. Elle avait récupéré son assiette chaude, en prenant au passage des couverts pour revenir s'installer à sa place. Elle l'avait attentivement écouté, sentant bien l'émotion dans sa voix comme dans son attitude.
Aliénor — Je n'ai pas entendu votre discussion.
Elle marqua une pause avant de demander doucement.
Aliénor — Tu voudrais ne plus jamais revoir ta mère ? Ne plus avoir de contact avec elle ? Tu n'as plus d'affection pour elle ? Tu ne serais pas triste de cet éloignement ?
Carter — Je ne veux pas ne plus la revoir mais j'aimerais qu'elle cesse de me reprocher tout ce que je fais dès qu'on se voit... C'est ma mère, je l'aime quand même mais... Je n'en peux plus de ces disputes. Elle ne peut pas s'empêcher de tout me reprocher...
Il secoua la tête, détournant un instant les yeux.
Carter — On en est arrivé à un point où se voir devient difficile. J'évite de lui parler parce que je ne veux pas qu'on s'engueule parce que ça semble être la seule chose qu'on arrive à faire... C'est lassant et c'est énervant...
Il soupira à nouveau, reprenant d'un ton légèrement rageur mais désespéré.
Carter — Bien sûr que ça m'attriste... J'aimerais bien pouvoir lui parler sans que ça dégénère...
Aliénor l'écoutait tout en mangeant tranquillement son plat. Les paroles de Patrick lui reviennent à l'esprit, ils n'ont jamais trouvé un terrain d'entente, de faire des concessions. Pourtant elle était presque convaincu que c'était ce que Carter aimerait, est-ce que le problème était juste sa mère ? Comment peut-on régler ce problème ? Est-ce qu'elle doit faire quelque chose ?
Aliénor — Elle est rognée par son inquiétude. Elle aussi, elle rumine au point de ne pas voir autre chose. Elle est aveuglée par cette idée.
Elle marqua une pause avant de rajouter.
Aliénor — Est-ce que je dois faire quelque chose ? Comment je fais pour te réconforter ?
Le jeune homme eut un soupir, secouant doucement la tête.
Carter — Il n'y a rien que tu puisse faire...
Il doutait qu'Aliénor puisse convaincre sa mère de ne plus lui faire de reproches sur ses choix... Mais elle avait bien résumé la situation. Il finit par se décolé de son plan de travail pour s'installer à côté d'elle avec une certaine lourdeur, reprenant sa bouteille de bière pour la siroter à petites lampées.
Carter — Et pour me réconforter... Tu peux simplement me dire encore et encore que tu m'aime et ça devrait aller.
Il adressa un léger sourire à la jeune femme, se tournant pour lui faire face, son regard s'attendrissant un peu à son contact. Il jeta un oeil à son assiette, demandant doucement.
Carter — C'est bon ?
Aliénor — Oui.
Elle avait hoché doucement la tête avant de reposer ses couverts. Elle ne tarda pas à se pencher vers lui, déposant ses lèvres au coin des siennes en murmurant.
Aliénor — Je t'aime.
S'il fallait lui dire ses mots pour le réconforter, elle ne comptait pas se priver. Surtout qu'elle voulait tellement le voir mieux. Le jeune homme sourit face à son geste, la laissant faire avec un certain amusement dans le regard. Il aimait bien la voir comme ça, essayant de le réconforter comme elle le pouvait. Une bouffée d'amour l'envahit doucement, le faisant légèrement frissonner.
Carter — Moi aussi... Merci...
Il lui adressa un fin sourire, s'apaisant un petit peu dans le calme de la maison. Un peu plus tard il inviterait la jeune femme à danser, essayant de se vider l'esprit avant le retour de tout le monde, profitant aussi de la jeune femme, de ce moment un peu hors du temps... Il voulait parler d'autre chose que de sa mère et ses relations houleuses avec elle, que de ses missions, qu'il savait un peu trop dans les esprits... Il voulait simplement chercher à la faire rire, gravé dans sa mémoire ces moments un peu plus légers, parlant de tout et de rien, mais surtout pas de choses sérieuses...
Merci au correcteur !
utilisation d'un résumé x2
Journal : One Team One Goal
DESIGN ϟ VOCIVUS // AVATAR (C) VOCIVUS
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Re: Chap 14 - HS | Fêtes en famille - Sam 5 Jan 2019 - 9:43
« Chap 14 ϟ Hors série 05 »
Fêtes en famille
Carter dormait profondément quand, tôt le lendemain matin, des coups discrets se firent entendre à la porte de leur chambre. Ils ne s'étaient pas couché si tard que ça mais le pilote n'avait pas réussi à s'endormir très tôt, ruminant dans son lit, essayant de ne pas trop bouger pour ne pas inquiété Aliénor, et s'endormant finalement à une heure tardive de la nuit. Il n'entendit donc rien des quelques coups discrets, trois petits coups dans la porte, qui se répétèrent une seconde fois, quelques secondes après les premiers... Aliénor se figea un instant dans le lit, elle était réveillée depuis quelques minutes, mais elle était encore dans une phase somnolente. Elle se redressa délicatement, posant un regard vers Carter qui était profondément endormi. Quand elle entendit de nouveau les coups à la porte, elle se leva pour ouvrir doucement la porte. Elle tomba nez à nez avec Thoma, elle sortit de la chambre avant de refermer la porte derrière elle en demandant doucement.
Aliénor — Qu'est-ce qui se passe ?
Le petit homme leva les yeux sur Aliénor, visiblement un peu gêné de l'avoir réveillé.
Thoma — J'ai soif... Et j'arrive pas à réveiller papa et maman... Je savais pas qui venir voir... J'arrive pas à attraper les verres...
Il se tortilla un peu sur lui même, serrant les bords de son pyjama à rayures bleues. Il resta encore quelques secondes planté devant Aliénor avant de filer en sautillant sur la pointe des pieds jusqu'au rez de chaussée. Il l'attendit ensuite patiemment dans la cuisine, sous le placard contenant les verres. Dès qu'elle fut en vue, il désigna le placard avec un certain empressement, souriant doucement à la demoiselle, de son sourire aux dents manquantes... Elle l'avait suivi jusqu'à la cuisine, ouvrant le placard qui désigna pour y sortir un verre. Elle prit le temps de le remplir avant de lui tendre doucement.
Aliénor — Tu es réveillé depuis longtemps ?
Thoma attrapa son verre et l'avala tout entier, avant de hocher de la tête et le rendre à la jeune femme.
Thoma — Merci.
Il fit une légère pause en la regardant un instant avant de répondre à sa question.
Thoma — Oui. Quelques heures. J'ai essayé de rester dans mon lit mais c'était trop difficile.
Il pinça doucement les lèvres avant de demander avec une légère anxiété.
Thoma — Tu dois retourner dans ton lit ?
Aliénor — Non. Je peux rester avec toi si tu veux.
Elle comprenait parfaitement ce que ressentait Thoma, elle avait vécu la même chose dans sa jeunesse.
Aliénor — Tu veux qu'on fasse quelque chose ? Un jeu ?
Le regard du garçon s'illumina un instant et il hocha vivement de la tête. Il sautilla jusqu'au salon, ouvrant un coffre avant d'en sortir une boite et la poser sur la table basse du salon. Il releva les yeux vers la jeune femme, à genoux sur le tapis du salon. Il avait bien du mal à rester en place.
Thoma — Tu sais jouer aux dames ?
Il commença à déballer sa boite et étaler le plateau de jeu ainsi que les pions. Il ne lui laissait pas vraiment le choix mais il était prêt à lui expliquer les règles si besoin.
Thoma — Je sais pas si tu sais jouer au jeu de Go sinon... Mais je crois qu'il est dans la chambre de Luka... Alors on peut pas y aller.
Il haussa des épaules, commençant à placer ses pions avec plus de précision, faisant glisser chacun d'eux pile au centre de leurs cases.
Aliénor — Les dames, c'est parfait. Je connais les règles.
Elle ne tarda pas à s'installer devant le plateau de jeu, laissant Thoma terminait d'installer les pions. Elle l'observait attentivement, revoyant certains comportements qui avait rythmé sa jeunesse. Elle lui proposa de commencer de jouer avant de réfléchir à son mouvement.
Aliénor — Combien d'heures tu arrives à dormir par nuit ?
Thoma — Trois ou quatre heures puis une ou deux siestes dans la journée. Maman dit que ça s'apelle du sommeil polyphasique... Mais c'est dur de le faire à l'école... Y'a des autres enfants qui se moquent de moi souvent...
Aliénor — Ils te disent quoi les autres enfants ?
Thoma — Que c'est les bébé qui dorment la journée...
Aliénor — Je vois. Et est-ce que tu te considères comme un bébé à cause de ça ?
Thoma — Non. Pourquoi est-ce que je ferais ça ?
Aliénor — Parce qu'on a tendance à croire ce que les autres disent de nous. Sauf que ses enfants qui se moquent de toi, ne peuvent pas comprendre ta différence. Et quand on comprend pas la différence, cela engendre la peur et l'inquiétude, et on utilise les moqueries dans l'espoir de se protéger.
Il haussa des épaules, ayant rapidement fait son premier mouvement, attendant que la jeune femme fasse le sien. Il ne cessait de gigoter sur place, tapotant des doigts sur la table ou se balançant d'un genou sur l'autre. C'était difficile pour lui de rester en place très longtemps.
Thoma — Tu vas rester longtemps ici ? Papa m'a dit que tu partirais avec tonton Carter avant qu'on revienne des vacances...
Il avait adopter un ton légèrement boudeur, lui jetant des regards curieux. Il avait une voix encore enfantine mais une certaine gravité dans le ton qui laissait à penser qu'il était plus mature que son âge. Ce qui contrastait un peu avec son comportement, toujours en mouvement.
Aliénor — En effet, on sera partie avant que tu reviennes des vacances. Avec mon travail, je peux difficilement partir longtemps, ou il faut que je prévois à l'avance pour anticiper.
Elle effectua son mouvement, attentive au plateau de jeu autant qu'à la discussion.
Aliénor — Tu aimerais pouvoir passer plus de temps avec Carter ?
Le jeune garçon hocha vivement de la tête pour confirmer, avançant un nouveau pion sur le plateau. Il avait ralenti dans ses mouvements, signe qu'il réfléchissait un peu plus.
Thoma — J'aime bien tonton Carter... Mais on le voit presque jamais.
Il tripota distraitement le bord du plateau de jeu, un peu gêné avant de timidement demander.
Thoma — Est-ce que maintenant qu'il est avec toi on le verra encore moins souvent ?
Elle resta silencieuse, réfléchissant autant à son prochain mouvement de pion qu'à sa réponse.
Aliénor — Combien de fois tu le voyais avant ?
Thoma — Trois fois. Quatre fois une année. Mais cette année c'est que la deuxième fois...
Il bougea rapidement un nouveau pion, ne s'attardant pas trop sur le jeu, jetant des coups d'yeux discret à la jeune femme. Aliénor prit le temps de bouger son pion, faisant ainsi un beau mouvement, même si elle offrait une possibilité derrière pour Thoma.
Aliénor — Je pense que cela va dépendre de son planning, des missions qu'il aura, maintenant qu'il a repris son poste au sein de l'armée. Je pourrais lui dire que tu aimeras le voir plus souvent. Mais cela ne dépendra pas de moi, je ne l'empêcherai pas d'aller chez sa famille. C'est de ça que tu crains ?
Elle marqua une pause, en se pinçant légèrement les lèvres en rajoutant. Le petit homme hocha doucement de la tête.
Aliénor — Nous avons un style de vie assez particulier. On n'a pas vraiment de terre à terre, on voyage de pays en pays. Et j'ai conscience que cela ne facilite pas les choses. Que tu préférerais qu'il vive à côté de chez toi.
Thoma resta silencieux un moment, bougeant son pion pour en manger plusieurs de la jeune femme. Il savait qu'il perdrait celui-là mais c'était le jeu. Il fini par regarder attentivement Aliénor, reprenant la parole joyeusement.
Thoma — Maman dit que c'est une tête brûlée. Mais je n'ai jamais vu de feu dans sa tête. Qu'est-ce que ça veut dire ?
Il plissait un peu les yeux, se balançant à nouveau sur ses genoux en tapotant ses cuisses, comme s'il jouait du piano. Aliénor l'observa silencieusement, réfléchissant à sa question, qu'elle ne trouvait pas facile à répondre. Même si elle avait fait des progrès sur les métaphores.
Aliénor — C'est une métaphore. Cela signifie généralement que la personne a tendance à foncer sans prendre en compte les risques, les conséquences. Qu'il se moque un peu du danger.
Elle bougea son pion, en se perdant un peu dans ses pensées. Elle se demandait si elle avait parfaitement expliqué, elle n'était pas vraiment certaine. Thoma acquiesça doucement avant de poursuivre, tout en bougeant un nouveau pion.
Thoma — Mais alors c'est dangereux ? Pourquoi est-ce qu'il fait ça si c'est dangereux ? Je crois que papa n'est pas une tête brûlée... Il dit qu'il va peut-être travailler avec tonton Carter cette année. Est-ce qu'il va devoir être une tête-brûlée en travaillant avec lui ?
Il releva les yeux sur Aliénor, plein d'espoir, mais avec aussi un peu d'inquiétude dans le regard. Elle s'était légèrement figée à ses questions, elle ne s'était pas attendue à ça. Et elle commençait à sentir une angoisse au creux de son ventre. Elle ne voulait pas faire une bêtise.
Aliénor — La carrière militaire est une profession avec des risques. Comme celle des pompiers, de la police. Il faut avoir une personnalité forte pour accepter ce danger. Être une tête brûlée ne veut pas dire être inconscient du danger. Il y a des mesures prises pour éviter les situations dangereuses. Je pense qu'ils ont choisi ce métier par vocation, pour l'adrénaline. Et je ne sais pas si ton père deviendra une tête brûlée, mais s'il travaille avec Carter, c'est qu'il a une personnalité forte.
Elle se pinça légèrement les lèvres, bougeant enfin son pion. Le jeune homme hocha de la tête doucement avant de bouger à son tour son pion. Il sembla se plonger dans ses pensées et poursuivit distraitement, réfléchissant aussi au plateau de jeu et aux coups suivants possibles.
Thoma — Je ne sais pas s'ils pourront vraiment travailler ensemble alors... J'ai entendu papa dire que tonton Carter était très sévère... Mais je crois que papa n'est pas assez ordonné. L'autre jour il a dit à maman qu'il avait perdu des hommes... C'est qu'il les a mal rangé ? S'il range mal ses affaires il pourra jamais travailler avec tonton Carter...
Il secoua doucement la tête en pinçant des lèvres avant de désigner un pion appartenant à la jeune femme.
Thoma — Si tu bouge celui là pour le mettre à l'abri tu pourras faire une dame au tour d'après.
Elle s'était encore immobilisée un court instant, ses questions étaient de plus en plus difficile à répondre. Elle savait qu'elle devait utiliser des filtres, et plus particulièrement avec les enfants. Mais elle n'était vraiment pas douée pour ça. Son regard glissa un instant vers les escaliers, espérant de voir apparaître Carter ou l'un des parents de Thoma afin de l'aider. Cependant, le silence régna dans le couloir. Et elle tourna son regard vers le plateau de jeu.
Aliénor — Exact.
Elle fit le mouvement, gardant un peu de temps avant de répondre à sa questions.
Aliénor — Je ne sais pas. Et le terme perdu peut avoir plusieurs significations. Peut-être que les deux hommes ont décidés de quitter l'armée, pour une raison personnelle. Ou qu'ils ont été promu à un autre poste, ce qui fait que leur place est devenue vacantes. Dans ce cas, on peut dire qu'on a perdu des hommes. Mais ce n'est pas comme si on avait perdu des jouets parce qu'on les a mal rangé.
Thoma — Oh... D'accord. Je pensais que c'était comme perdre des affaires.
Il fit un mouvement avec l'un de ses pions, essayant de se rapprocher pour pouvoir faire une dame à son tour d'ici quelques tours, mais ce n'était pas une évidence. Il avait, en Aliénor, une adversaire de choix. Il ne posa plus de questions pendant un moment ceci dit, absorbé par le jeu et ses pensées. Il gigotait un peu plus et chantonnait, jouant plus vite, dès qu'elle avait terminé. Il jeta un œil à l'escalier en voyant descendre son père, mais il ne se déconcentra pas pour autant. Patrick ne les dérangea pas, se contentant de mettre la machine à café en route pour faire couler une première cafetière. Il fallu encore quelques minutes de jeu pour que Thoma ne pince les lèvres et déclare.
Thoma — J'ai perdu.
Il se laissa retomber sur ses talons en levant les yeux vers Aliénor, sceptique. La partie n'était pas terminée, mais c'est ce qu'il avait défini en observant les coups possibles suivants.
Thoma — C'est la première fois que je perds face à un adulte.
Aliénor — J'ai beaucoup joué aux dames avec ma grand-mère quand j'étais petite.
Il ne semblait pas déçu pour autant. Il se contenta de hausser des épaules en levant les yeux vers son père qui apportait une tasse de café à Aliénor.
Patrick — Bonjour... Tout va bien ? Tu es debout tôt dis donc Aliénor...
Thoma se leva pour aller se blottir dans les bras de son père, sans un bruit. Elle avait accepté la tasse de café, remerciant Patrick du regard avant d'y tremper ses lèvres.
Aliénor — Bonjour. Tout va bien. J'ai l'habitude, je ne dors pas beaucoup non plus. Et puis, Thoma n'arrivait pas à attraper un verre, je suis allée l'aider. On a décidé de faire une partie de Dames.
Elle jeta un regard vers l'horloge, elle ne s'était pas rendu compte de l'heure. Son attention se reposa sur Thoma qui s'était blotti dans les bras de son père. Elle avait remarqué ce geste avec ses propres neveux. Il y avait quelque chose de touchant. Patrick avait répondu à l'étreinte de son fils et hocha doucement la tête à Aliénor.
Patrick — Tant mieux...
Il sourit sagement avant de déposé un léger baiser dans les cheveux de son fils, lui glissant doucement.
Patrick — Tu veux aller faire un câlin à maman ? Elle est toute triste, comme à chaque fois que vous partez en vacances avec ton frère...
thoma — Oui.
Le petit homme se décolla de son père et se laissa glisser en bas du canapé. Il considéra un instant Aliénor, fixant son regard, avant de filer en courant sur la pointe des pieds, grimpant l'escalier sans bruit. Patrick attendit qu'il soit en haut pour laisser échapper un léger soupir et reposer les yeux sur Aliénor, reconnaissant.
Patrick — Merci... Il est venu te réveiller ?
Elle avait suivi Thoma du regard avant de poser son attention sur Patrick. Elle hocha doucement la tête tout en répondant.
Aliénor — J'étais déjà réveillée depuis vingt-cinq minutes quand il est venu doucement frapper à la porte. Il m'a dit qu'il a tenté de vous réveiller, mais qu'il n'y arrivait pas. Et vu qu'il avait très soif, mais ne pouvait pas attraper un verre en haut du placard.
Elle lui avait déjà donné cette information, mais elle s'était replongée un instant dans ses pensées, se demandant un instant pourquoi il la remerciait.
Aliénor — Cela ne m'a pas dérangé de l'aider.
Patrick — Tant mieux... Mais merci quand même d'être rester avec lui...
Il sourit à la jeune femme, prenant une nouvelle gorgée de café avant de demander doucement.
Patrick — Il ne t'as pas trop embêté ? Je sais que parfois il peut être un peu intrusif et poser beaucoup de questions... Et tout le monde n'a pas la patience de l'écouter ou répondre à ses questions...
Il se pencha pour poser sa tasse de café et commencer à ranger le jeu, en essayant de ne pas faire trop de bruit. Elle l'aida doucement à ranger le jeu tout en répondant à sa question.
Aliénor — Il ne m'a pas embêté. Il voulait savoir ce que voulait dire tête brûlée, qu'il a entendu dire de sa mère vis à vis de Carter. Il ne comprenait pas la métaphore, ce que je peux comprendre, il m'arrive de ne pas toujours comprendre non plus. Je lui ai expliqué. Il se demandait aussi si tu allais le devenir, vu que tu vas peut-être travailler avec Carter. Il m'a demandé aussi si tu avais mal rangé les hommes que tu avais perdu. Il t'a entendu dire à Charlotte que tu avais perdu des hommes. Et comme Carter peut être sévère au travail, il se demandait si vous pouviez réellement travailler ensemble vu que tu ne sembles pas ordonné avec tes hommes.
Elle marqua une pause, en se pinçant légèrement les lèvres.
Aliénor — Cette dernière question n'a pas été facile à répondre. Je ne lui ai pas dit le véritable sens du mot perdu dans cette situation. J'ai expliqué que ces hommes ont pu partir de l'armée, ou être promu, et donc la phrase perdre des hommes étaient possiblement utilisable. Il me semble qu'il a compris.
Patrick — Oh...
Le militaire se figea légèrement et prit le temps de la réflexion avant de répondre, rangeant le jeu en attendant.
Patrick — D'autant plus merci alors... Ce sont des questions délicates... Charlotte se refuse à lui expliquer à quel point mes déplacements sont risqués et que je pourrais ne pas revenir un jour... Ca l'angoisse déjà suffisamment à elle... Elle ne veut pas angoisser aussi les enfants plus que nécessaire. Ce que je comprends sans mal...
Il soupira en se réinstallant dans le canapé et en reprenant sa tasse de café.
Patrick — Ça va un peut être crise de larmes tout à l'heure quand tout le monde va partir mais... Après ça ira mieux.
Il fit une légère pause, reprenant tranquillement.
Patrick — Tu veux rejoindre Carter et finir ta nuit ? Je comprendrais que tu veuille le retrouver...
Il lui sourit, gentiment, s'enfonçant dans le canapé en sirotant son café... Elle hocha doucement la tête, terminant de boire sa tasse de café.
Aliénor — Je crois que oui, j'ai envie de rejoindre Carter. Merci pour le café.
Patrick — Avec plaisir...
Elle se dirigea vers la cuisine après avoir adresser un dernier regard à Patrick. Elle rinça sa tasse avant de rejoindre l'étage pour se faufiler doucement à l'intérieur de la chambre. Elle resta un instant immobile, l'admirant de loin avant de s'approcher pour se glisser dans le lit sous les draps et contre lui. Elle ne put s'empêcher bien longtemps de venir parcourir sa peau de bout des doigts, plongeant sa tête dans le creux de son cou avec tendresse. En sentant le poids de la jeune femme à côté de lui puis ses doigts sur sa peau, le jeune homme sorti doucement de sa somnolence, gardant tout de même les yeux fermés. Il se tourna un peu pour refermer ses bras autour d'elle avec un soupir de contentement. Il resta un instant silencieux avant de demander d'un murmure.
Carter — Où est-ce que t'étais passé ?
Il déposa avec tendresse un baiser sur son front. Il avait parlé d'une voix pâteuse, encore empreinte de sommeil malgré le fait qu'il se réveillait doucement, son corps parlait plus pour lui d'ailleurs...
Carter — Je commençais presque à m'inquiéter...
Un faible soupir s'échappa de ses lèvres en sentant ses bras se refermaient autour d'elle. Elle en profita pour se blottir un peu plus contre lui, tout en continuant ses caresses très légères.
Aliénor — Thoma est venu frapper à la porte. Il avait soif, mais il n'arrivait pas à attraper le verre dans le placard. Puis on a fait une partie de Dames jusqu'à ce que Patrick descende à son tour.
Elle se redressa légèrement afin de pouvoir regarder les courbes de son visage, demandant doucement.
Aliénor — Pourquoi tu t'inquiète ? Qu'est-ce que tu craignais ?
Carter — Rien de particulier... J'espérais que je n'avais pas loupé le petit dej... Mais je me suis dit que tu m'aurais réveillé pour le petit dej...
Il sourit, amusé, avant de refermer un peu sa prise sur elle, quémandant doucement ses lèvres dans un doux baiser.
Carter — Qui a gagné aux Dames ?
Il ouvrit doucement les yeux, un sourire malicieux sur les lèvres. L'une de ses mains remonta lentement sur sa tempe, son corps se rapprochant inconsciemment du sien avec malice... Un frisson parcouru son corps, restant un instant silencieuse avant de lui répondre doucement.
Aliénor — J'ai gagné. C'est la première fois qu'il perd face à un adulte.
Carter — Oh ! Félicitations ! Je préfère jouer aux échecs avec lui, c'est le seul jeu auquel je gagne...
Aliénor — Je suis plus douée aux dames qu'aux échecs.
Elle continua ses caresses, qui se firent plus appuyée sur certaines zones. Elle ne tarda pas à briser le silence, quelques questions au bord des lèvres.
Aliénor — Tu as bien dormi ? Tu as mis longtemps à t'endormir hier ? Tu n'es pas trop fatigué ?
Carter — J'ai peu dormi mais bien... Je me suis endormi tôt ce matin... Je suis un peu fatigué mais si je fais une sieste dans la journée ça devrait aller...
Il lui sourit doucement, venant à nouveau quémander ses lèvres dans un baiser tendre. Il était d'une grande tendresse dans ses gestes, y faisant passer tout les sentiments qu'il ressentait pour elle. Il fini par doucement se laisser emporter, glissant au dessus d'elle en venant taquiner son cou du bout des lèvres. Il joua ainsi quelques instants avant de demander doucement. Un soupir passa la barrière de ses lèvres sous ses baisers, continuant à le caresser légèrement du bout des doigts.
Carter — Et toi ? Tu as bien dormi ? Pas trop fatiguée ?
Aliénor — Ça va. Je dors toujours bien à tes côtés. Je ne suis pas fatiguée, j'ai fait mon quota de sommeil.
Il fit une légère pause, le temps de déposer un baiser tendre et encore un peu ensommeillé avant de demander doucement.
Carter — Il n'y a que Patrick et Thoma de levé ?
Aliénor — Oui. Mais Patrick a demandé à Thoma s'il ne voulait pas aller faire un calin à Charlotte parce qu'elle est toujours triste lorsqu'ils partent en vacances son frère et lui. Donc elle doit être aussi réveillée maintenant je pense.
Elle quémanda doucement ses lèvres, avec tendresse et douceur avant de demander du bout des lèvres. Il répondit à son baiser avant de doucement dévié dans son cou, se pressant tout entier contre elle.
Aliénor — Il faut qu'on se lève ?
Carter — Oh que non... Surtout pas... Pas avant qu'on ait absolument pas le choix ou qu'un des enfants nous saute dessus...
Il avait répondu sans décollé ses lèvres de son cou et il ne tarda pas à reprendre ses baisers, se faisant un peu plus mordant. Sans doute en garderait-elle une marque après cela mais ça l'amusait beaucoup. Au bout de quelques minutes il prit un peu de recul pour observer plus attentivement le résultat avec un sourire malicieux au bord des lèvres.
Carter — Enfin... Sauf si tu as envie de te lever... Mais sinon je suis bien là...
Il déposa une série de léger baiser sur son épaule, avant de rajouter, malicieux.
Carter — Mais si tu veux te lever, il va d'abord falloir que tu me pousse ! Et je sais pas si tu fais vraiment le poids face à moi et ma tonne de muscles !
Il rit doucement, quémandant à nouveau ses lèvres avec gourmandise et un certain amusement enfantin dans le regard. Son regard s'était braqué sur son visage, admirant autant son rire qu'elle pouvait l'entendre. Elle aimait le voir ainsi, comprenant pourquoi lui aussi l'aimait l'entendre rire à son tour. Elle secoua légèrement la tête, plongeant son regard dans le sien.
Aliénor — J'arriverais pas à te pousser. Mais je n'ai pas envie de te pousser non plus.
Ses doigts glissèrent vers les courbes de ses muscles, se pinçant légèrement les lèvres. Elle avait eu l'occasion de remarquer une certaine différence à ce niveau-là depuis son retour de mission.
Aliénor — Tes muscles sont plus dessinés qu'avant, ils sont aussi plus ferme.
Carter — Oui... C'est grâce à l’entraînement...
Il sourit, malicieux, avant de replonger en douceur dans son cou, s'acharnant un peu pour être certain que la marque resterait. Il dévia ensuite lentement vers le bas, s'attardant malicieusement sur des zones sensibles. Par jeu il déposa les lèvres sur sa peau en soufflant un air chaud, riant à demi de sa bêtise enfantine et des petits bruits qu'il provoquait. Il fini par demander doucement, souriant à la jeune femme, une lueur curieuse dans le regard.
Carter — Tu aime mes nouveaux muscles ?
Il se mordit la lèvre avant de reprendre son jeu, testant différentes zones de son corps avec malice, écoutant cependant sa réponse. Plusieurs gémissements se mêlaient à des soupirs plus ou moins fort. Elle n'était pas insensible à ses caresses malicieuses, et l'émotion ne tarda pas à se dessiner sur les courbes de son visage.
Aliénor — Oui. J'aime bien. Tu es encore plus désirable, et j'aime bien pouvoir caresser ses courbes des doigts.
Carter — Tant mieux...
Un frisson parcouru sa peau, sentant une vague de désir l'envahir sous l'assaut de ses caresses.
Aliénor — Carter... J'ai chaud.
Cette phrase de la jeune femme lui arracha un sourire mais il poursuivit sur sa lancée durant quelques secondes. Il fini par relever les yeux sur elle, croisant son regard en venant quémander ses lèvres avec tendresse, pressant à nouveau son corps contre le sien, plus volontairement cette fois.
Carter — Je crois que je le sens... Tu es brûlante...
Il eut un nouveau sourire malicieux avant de cesser tout agissement, se contentant de poser la tête sur elle, se blottissant contre elle dans un soupir de contentement.
Carter — Ahh... La température parfaite ! Aliénor, biologiste, éleveuse et oreiller chauffant !
Il rit de sa propre bêtise, passant des doigts malicieux sur une zone chatouilleuse, l'effleurant du bout des doigts. Sa réaction fut immédiate à son effleurage sur sa peau, des éclats de rire s'échappèrent de ses lèvres tout en gigotant dans tous les sens possibles. Elle tentait de se défaire de son emprise, mais aussi d'attraper ses mains pour l'empêcher de continuer ses chatouillements. Elle pleurait limite de rire en disant de manière assez hachée.
Aliénor — Carter. Cela... Cela chatouille... Carter...
Face à son fou rire il cessa doucement, mais il ne put s'empêcher de rire à son tour. Il fini par se redresser un peu pour arrêter de peser sur elle et admirer ses traits souriant. Il se mordit doucement les lèvres, lui murmurant doucement.
Carter — J'adore te voir comme ça...
Il ne s'en lassait pas... Il eut un léger soupir, déposant un baiser au coin de ses lèvres avant de retrouver son calme et reposer la tête contre elle, se laissant un instant bercé par le rythme soutenu de son cœur. Il écouta également les bruits de la maison. Le rez de chaussé commençait à s'animer doucement. Il en fit abstraction cependant, demandant d'un murmure curieux.
Carter — J'aimerais t'emmener voler... Tu voudrais bien ?
Elle avait retrouvé son calme; malgré l'agitation de sa respiration dû à son fou rire. Elle resta silencieuse quelques instants, réfléchissant à sa question.
Aliénor — Voler dans un avion de quel type ?
Carter — Et bien si tu acceptes de passer les tests et que tu supportes assez de G un avion de chasse mais sinon je peux trouvé plus petit...
Il haussa faiblement les épaules à sa réponse, passant doucement un doigt sur sa peau, dessinant des arabesques au hasard.
Aliénor — Un avion de chasse ? C'est possible de monter dans un avion de chasse après avoir faire des tests ? Je croyais qu'ils servaient uniquement à des fins militaires ou d'autres types de manœuvres, mais pas à but touristique.
Elle se pinça légèrement les lèvres, se perdant dans ses pensées. Elle avait une image assez précise des avions de chasse, mais elle se rendit compte que celle-ci était forte incomplète. Le jeune homme se pinça les lèvres et secoua un peu la tête.
Carter — C'est pas vraiment un vol touristique. Ce serait une faveur ou un service que je prendrais au Major... Je ne pense pas qu'il dirait non... Quand aux tests, il faut savoir si tu pourrais supporter la force g qu'on prend au décollage ou dans certains virages... Le but n'est pas que tu t’évanouisses en plein vol...
Il se redressa doucement pour se replacer avant de reprendre ses caresses et la parole.
Carter — Je ne voudrais pas te mettre en danger avec un vol découverte... Mais si tu supportes le nombre de g moyen, se sera possible oui...
Il fit une légère pause, réfléchissant un peu, s'imaginant déjà l'embarquant dans un avion. Il demanda doucement à nouveau, avec une certaine appréhension cette fois.
Carter — Tu voudrais ?
Elle l'avait écouté attentivement, comprenant que sa proposition était quelque chose de rare et surtout pas commun. Mais que cela dépendrait aussi de ses résultats aux différents tests pour savoir si elle avait les capacités physique de supporter ce type de vol.
Aliénor — Oui. Je voudrais bien, si je réussi les tests.
Elle marqua une pause où elle se pinça les lèvres doucement. Il sourit largement à sa réponse, déposant un baiser sur sa peau avant de reprendre sa place.
Aliénor — Cela fait peur ?
Carter — Un peu... Je ne sais pas trop... Moi je n'ai plus peur mais c'est un peu impressionnant... C'est rapide, c'est bruyant, ça secoue beaucoup... Mais c'est grisant. Ça fait monter l'adrénaline. Après je ne sais pas trop si ça pourrait te faire peur... T'as pas peur en avion ? C'est comme l'avion normal mais en plus rapide et plus petit.
Aliénor — Oh. D'accord. Je suis habituée aux avions normaux. Cela ne me fait pas peur.
Il se redressa légèrement, un grand sourire aux lèvres, soudainement tout excité.
Carter — Je pourrais appeler le Major dans la matinée et voir si c'est possible dans les jours à venir dans la base de Patrick ! Se serait chouette !
Elle hocha doucement la tête, sentant bien une certaine excitation dans la voix de Carter, qui ne la laissa pas indifférente. Elle ressentait maintenant une certaine curiosité, elle se demandait quelles sensations cela lui procurerait comme vol. Plutôt fier, Carter sourit largement, quémandant ses lèvres avec tendresse et gourmandise, lui glissant un "je t'aime" empli d'émotion...
638 Lignes
Merci au correcteur !
utilisation d'un résumé x2
Journal : One Team One Goal
Aliénor — Qu'est-ce qui se passe ?
Le petit homme leva les yeux sur Aliénor, visiblement un peu gêné de l'avoir réveillé.
Thoma — J'ai soif... Et j'arrive pas à réveiller papa et maman... Je savais pas qui venir voir... J'arrive pas à attraper les verres...
Il se tortilla un peu sur lui même, serrant les bords de son pyjama à rayures bleues. Il resta encore quelques secondes planté devant Aliénor avant de filer en sautillant sur la pointe des pieds jusqu'au rez de chaussée. Il l'attendit ensuite patiemment dans la cuisine, sous le placard contenant les verres. Dès qu'elle fut en vue, il désigna le placard avec un certain empressement, souriant doucement à la demoiselle, de son sourire aux dents manquantes... Elle l'avait suivi jusqu'à la cuisine, ouvrant le placard qui désigna pour y sortir un verre. Elle prit le temps de le remplir avant de lui tendre doucement.
Aliénor — Tu es réveillé depuis longtemps ?
Thoma attrapa son verre et l'avala tout entier, avant de hocher de la tête et le rendre à la jeune femme.
Thoma — Merci.
Il fit une légère pause en la regardant un instant avant de répondre à sa question.
Thoma — Oui. Quelques heures. J'ai essayé de rester dans mon lit mais c'était trop difficile.
Il pinça doucement les lèvres avant de demander avec une légère anxiété.
Thoma — Tu dois retourner dans ton lit ?
Aliénor — Non. Je peux rester avec toi si tu veux.
Elle comprenait parfaitement ce que ressentait Thoma, elle avait vécu la même chose dans sa jeunesse.
Aliénor — Tu veux qu'on fasse quelque chose ? Un jeu ?
Le regard du garçon s'illumina un instant et il hocha vivement de la tête. Il sautilla jusqu'au salon, ouvrant un coffre avant d'en sortir une boite et la poser sur la table basse du salon. Il releva les yeux vers la jeune femme, à genoux sur le tapis du salon. Il avait bien du mal à rester en place.
Thoma — Tu sais jouer aux dames ?
Il commença à déballer sa boite et étaler le plateau de jeu ainsi que les pions. Il ne lui laissait pas vraiment le choix mais il était prêt à lui expliquer les règles si besoin.
Thoma — Je sais pas si tu sais jouer au jeu de Go sinon... Mais je crois qu'il est dans la chambre de Luka... Alors on peut pas y aller.
Il haussa des épaules, commençant à placer ses pions avec plus de précision, faisant glisser chacun d'eux pile au centre de leurs cases.
Aliénor — Les dames, c'est parfait. Je connais les règles.
Elle ne tarda pas à s'installer devant le plateau de jeu, laissant Thoma terminait d'installer les pions. Elle l'observait attentivement, revoyant certains comportements qui avait rythmé sa jeunesse. Elle lui proposa de commencer de jouer avant de réfléchir à son mouvement.
Aliénor — Combien d'heures tu arrives à dormir par nuit ?
Thoma — Trois ou quatre heures puis une ou deux siestes dans la journée. Maman dit que ça s'apelle du sommeil polyphasique... Mais c'est dur de le faire à l'école... Y'a des autres enfants qui se moquent de moi souvent...
Aliénor — Ils te disent quoi les autres enfants ?
Thoma — Que c'est les bébé qui dorment la journée...
Aliénor — Je vois. Et est-ce que tu te considères comme un bébé à cause de ça ?
Thoma — Non. Pourquoi est-ce que je ferais ça ?
Aliénor — Parce qu'on a tendance à croire ce que les autres disent de nous. Sauf que ses enfants qui se moquent de toi, ne peuvent pas comprendre ta différence. Et quand on comprend pas la différence, cela engendre la peur et l'inquiétude, et on utilise les moqueries dans l'espoir de se protéger.
Il haussa des épaules, ayant rapidement fait son premier mouvement, attendant que la jeune femme fasse le sien. Il ne cessait de gigoter sur place, tapotant des doigts sur la table ou se balançant d'un genou sur l'autre. C'était difficile pour lui de rester en place très longtemps.
Thoma — Tu vas rester longtemps ici ? Papa m'a dit que tu partirais avec tonton Carter avant qu'on revienne des vacances...
Il avait adopter un ton légèrement boudeur, lui jetant des regards curieux. Il avait une voix encore enfantine mais une certaine gravité dans le ton qui laissait à penser qu'il était plus mature que son âge. Ce qui contrastait un peu avec son comportement, toujours en mouvement.
Aliénor — En effet, on sera partie avant que tu reviennes des vacances. Avec mon travail, je peux difficilement partir longtemps, ou il faut que je prévois à l'avance pour anticiper.
Elle effectua son mouvement, attentive au plateau de jeu autant qu'à la discussion.
Aliénor — Tu aimerais pouvoir passer plus de temps avec Carter ?
Le jeune garçon hocha vivement de la tête pour confirmer, avançant un nouveau pion sur le plateau. Il avait ralenti dans ses mouvements, signe qu'il réfléchissait un peu plus.
Thoma — J'aime bien tonton Carter... Mais on le voit presque jamais.
Il tripota distraitement le bord du plateau de jeu, un peu gêné avant de timidement demander.
Thoma — Est-ce que maintenant qu'il est avec toi on le verra encore moins souvent ?
Elle resta silencieuse, réfléchissant autant à son prochain mouvement de pion qu'à sa réponse.
Aliénor — Combien de fois tu le voyais avant ?
Thoma — Trois fois. Quatre fois une année. Mais cette année c'est que la deuxième fois...
Il bougea rapidement un nouveau pion, ne s'attardant pas trop sur le jeu, jetant des coups d'yeux discret à la jeune femme. Aliénor prit le temps de bouger son pion, faisant ainsi un beau mouvement, même si elle offrait une possibilité derrière pour Thoma.
Aliénor — Je pense que cela va dépendre de son planning, des missions qu'il aura, maintenant qu'il a repris son poste au sein de l'armée. Je pourrais lui dire que tu aimeras le voir plus souvent. Mais cela ne dépendra pas de moi, je ne l'empêcherai pas d'aller chez sa famille. C'est de ça que tu crains ?
Elle marqua une pause, en se pinçant légèrement les lèvres en rajoutant. Le petit homme hocha doucement de la tête.
Aliénor — Nous avons un style de vie assez particulier. On n'a pas vraiment de terre à terre, on voyage de pays en pays. Et j'ai conscience que cela ne facilite pas les choses. Que tu préférerais qu'il vive à côté de chez toi.
Thoma resta silencieux un moment, bougeant son pion pour en manger plusieurs de la jeune femme. Il savait qu'il perdrait celui-là mais c'était le jeu. Il fini par regarder attentivement Aliénor, reprenant la parole joyeusement.
Thoma — Maman dit que c'est une tête brûlée. Mais je n'ai jamais vu de feu dans sa tête. Qu'est-ce que ça veut dire ?
Il plissait un peu les yeux, se balançant à nouveau sur ses genoux en tapotant ses cuisses, comme s'il jouait du piano. Aliénor l'observa silencieusement, réfléchissant à sa question, qu'elle ne trouvait pas facile à répondre. Même si elle avait fait des progrès sur les métaphores.
Aliénor — C'est une métaphore. Cela signifie généralement que la personne a tendance à foncer sans prendre en compte les risques, les conséquences. Qu'il se moque un peu du danger.
Elle bougea son pion, en se perdant un peu dans ses pensées. Elle se demandait si elle avait parfaitement expliqué, elle n'était pas vraiment certaine. Thoma acquiesça doucement avant de poursuivre, tout en bougeant un nouveau pion.
Thoma — Mais alors c'est dangereux ? Pourquoi est-ce qu'il fait ça si c'est dangereux ? Je crois que papa n'est pas une tête brûlée... Il dit qu'il va peut-être travailler avec tonton Carter cette année. Est-ce qu'il va devoir être une tête-brûlée en travaillant avec lui ?
Il releva les yeux sur Aliénor, plein d'espoir, mais avec aussi un peu d'inquiétude dans le regard. Elle s'était légèrement figée à ses questions, elle ne s'était pas attendue à ça. Et elle commençait à sentir une angoisse au creux de son ventre. Elle ne voulait pas faire une bêtise.
Aliénor — La carrière militaire est une profession avec des risques. Comme celle des pompiers, de la police. Il faut avoir une personnalité forte pour accepter ce danger. Être une tête brûlée ne veut pas dire être inconscient du danger. Il y a des mesures prises pour éviter les situations dangereuses. Je pense qu'ils ont choisi ce métier par vocation, pour l'adrénaline. Et je ne sais pas si ton père deviendra une tête brûlée, mais s'il travaille avec Carter, c'est qu'il a une personnalité forte.
Elle se pinça légèrement les lèvres, bougeant enfin son pion. Le jeune homme hocha de la tête doucement avant de bouger à son tour son pion. Il sembla se plonger dans ses pensées et poursuivit distraitement, réfléchissant aussi au plateau de jeu et aux coups suivants possibles.
Thoma — Je ne sais pas s'ils pourront vraiment travailler ensemble alors... J'ai entendu papa dire que tonton Carter était très sévère... Mais je crois que papa n'est pas assez ordonné. L'autre jour il a dit à maman qu'il avait perdu des hommes... C'est qu'il les a mal rangé ? S'il range mal ses affaires il pourra jamais travailler avec tonton Carter...
Il secoua doucement la tête en pinçant des lèvres avant de désigner un pion appartenant à la jeune femme.
Thoma — Si tu bouge celui là pour le mettre à l'abri tu pourras faire une dame au tour d'après.
Elle s'était encore immobilisée un court instant, ses questions étaient de plus en plus difficile à répondre. Elle savait qu'elle devait utiliser des filtres, et plus particulièrement avec les enfants. Mais elle n'était vraiment pas douée pour ça. Son regard glissa un instant vers les escaliers, espérant de voir apparaître Carter ou l'un des parents de Thoma afin de l'aider. Cependant, le silence régna dans le couloir. Et elle tourna son regard vers le plateau de jeu.
Aliénor — Exact.
Elle fit le mouvement, gardant un peu de temps avant de répondre à sa questions.
Aliénor — Je ne sais pas. Et le terme perdu peut avoir plusieurs significations. Peut-être que les deux hommes ont décidés de quitter l'armée, pour une raison personnelle. Ou qu'ils ont été promu à un autre poste, ce qui fait que leur place est devenue vacantes. Dans ce cas, on peut dire qu'on a perdu des hommes. Mais ce n'est pas comme si on avait perdu des jouets parce qu'on les a mal rangé.
Thoma — Oh... D'accord. Je pensais que c'était comme perdre des affaires.
Il fit un mouvement avec l'un de ses pions, essayant de se rapprocher pour pouvoir faire une dame à son tour d'ici quelques tours, mais ce n'était pas une évidence. Il avait, en Aliénor, une adversaire de choix. Il ne posa plus de questions pendant un moment ceci dit, absorbé par le jeu et ses pensées. Il gigotait un peu plus et chantonnait, jouant plus vite, dès qu'elle avait terminé. Il jeta un œil à l'escalier en voyant descendre son père, mais il ne se déconcentra pas pour autant. Patrick ne les dérangea pas, se contentant de mettre la machine à café en route pour faire couler une première cafetière. Il fallu encore quelques minutes de jeu pour que Thoma ne pince les lèvres et déclare.
Thoma — J'ai perdu.
Il se laissa retomber sur ses talons en levant les yeux vers Aliénor, sceptique. La partie n'était pas terminée, mais c'est ce qu'il avait défini en observant les coups possibles suivants.
Thoma — C'est la première fois que je perds face à un adulte.
Aliénor — J'ai beaucoup joué aux dames avec ma grand-mère quand j'étais petite.
Il ne semblait pas déçu pour autant. Il se contenta de hausser des épaules en levant les yeux vers son père qui apportait une tasse de café à Aliénor.
Patrick — Bonjour... Tout va bien ? Tu es debout tôt dis donc Aliénor...
Thoma se leva pour aller se blottir dans les bras de son père, sans un bruit. Elle avait accepté la tasse de café, remerciant Patrick du regard avant d'y tremper ses lèvres.
Aliénor — Bonjour. Tout va bien. J'ai l'habitude, je ne dors pas beaucoup non plus. Et puis, Thoma n'arrivait pas à attraper un verre, je suis allée l'aider. On a décidé de faire une partie de Dames.
Elle jeta un regard vers l'horloge, elle ne s'était pas rendu compte de l'heure. Son attention se reposa sur Thoma qui s'était blotti dans les bras de son père. Elle avait remarqué ce geste avec ses propres neveux. Il y avait quelque chose de touchant. Patrick avait répondu à l'étreinte de son fils et hocha doucement la tête à Aliénor.
Patrick — Tant mieux...
Il sourit sagement avant de déposé un léger baiser dans les cheveux de son fils, lui glissant doucement.
Patrick — Tu veux aller faire un câlin à maman ? Elle est toute triste, comme à chaque fois que vous partez en vacances avec ton frère...
thoma — Oui.
Le petit homme se décolla de son père et se laissa glisser en bas du canapé. Il considéra un instant Aliénor, fixant son regard, avant de filer en courant sur la pointe des pieds, grimpant l'escalier sans bruit. Patrick attendit qu'il soit en haut pour laisser échapper un léger soupir et reposer les yeux sur Aliénor, reconnaissant.
Patrick — Merci... Il est venu te réveiller ?
Elle avait suivi Thoma du regard avant de poser son attention sur Patrick. Elle hocha doucement la tête tout en répondant.
Aliénor — J'étais déjà réveillée depuis vingt-cinq minutes quand il est venu doucement frapper à la porte. Il m'a dit qu'il a tenté de vous réveiller, mais qu'il n'y arrivait pas. Et vu qu'il avait très soif, mais ne pouvait pas attraper un verre en haut du placard.
Elle lui avait déjà donné cette information, mais elle s'était replongée un instant dans ses pensées, se demandant un instant pourquoi il la remerciait.
Aliénor — Cela ne m'a pas dérangé de l'aider.
Patrick — Tant mieux... Mais merci quand même d'être rester avec lui...
Il sourit à la jeune femme, prenant une nouvelle gorgée de café avant de demander doucement.
Patrick — Il ne t'as pas trop embêté ? Je sais que parfois il peut être un peu intrusif et poser beaucoup de questions... Et tout le monde n'a pas la patience de l'écouter ou répondre à ses questions...
Il se pencha pour poser sa tasse de café et commencer à ranger le jeu, en essayant de ne pas faire trop de bruit. Elle l'aida doucement à ranger le jeu tout en répondant à sa question.
Aliénor — Il ne m'a pas embêté. Il voulait savoir ce que voulait dire tête brûlée, qu'il a entendu dire de sa mère vis à vis de Carter. Il ne comprenait pas la métaphore, ce que je peux comprendre, il m'arrive de ne pas toujours comprendre non plus. Je lui ai expliqué. Il se demandait aussi si tu allais le devenir, vu que tu vas peut-être travailler avec Carter. Il m'a demandé aussi si tu avais mal rangé les hommes que tu avais perdu. Il t'a entendu dire à Charlotte que tu avais perdu des hommes. Et comme Carter peut être sévère au travail, il se demandait si vous pouviez réellement travailler ensemble vu que tu ne sembles pas ordonné avec tes hommes.
Elle marqua une pause, en se pinçant légèrement les lèvres.
Aliénor — Cette dernière question n'a pas été facile à répondre. Je ne lui ai pas dit le véritable sens du mot perdu dans cette situation. J'ai expliqué que ces hommes ont pu partir de l'armée, ou être promu, et donc la phrase perdre des hommes étaient possiblement utilisable. Il me semble qu'il a compris.
Patrick — Oh...
Le militaire se figea légèrement et prit le temps de la réflexion avant de répondre, rangeant le jeu en attendant.
Patrick — D'autant plus merci alors... Ce sont des questions délicates... Charlotte se refuse à lui expliquer à quel point mes déplacements sont risqués et que je pourrais ne pas revenir un jour... Ca l'angoisse déjà suffisamment à elle... Elle ne veut pas angoisser aussi les enfants plus que nécessaire. Ce que je comprends sans mal...
Il soupira en se réinstallant dans le canapé et en reprenant sa tasse de café.
Patrick — Ça va un peut être crise de larmes tout à l'heure quand tout le monde va partir mais... Après ça ira mieux.
Il fit une légère pause, reprenant tranquillement.
Patrick — Tu veux rejoindre Carter et finir ta nuit ? Je comprendrais que tu veuille le retrouver...
Il lui sourit, gentiment, s'enfonçant dans le canapé en sirotant son café... Elle hocha doucement la tête, terminant de boire sa tasse de café.
Aliénor — Je crois que oui, j'ai envie de rejoindre Carter. Merci pour le café.
Patrick — Avec plaisir...
Elle se dirigea vers la cuisine après avoir adresser un dernier regard à Patrick. Elle rinça sa tasse avant de rejoindre l'étage pour se faufiler doucement à l'intérieur de la chambre. Elle resta un instant immobile, l'admirant de loin avant de s'approcher pour se glisser dans le lit sous les draps et contre lui. Elle ne put s'empêcher bien longtemps de venir parcourir sa peau de bout des doigts, plongeant sa tête dans le creux de son cou avec tendresse. En sentant le poids de la jeune femme à côté de lui puis ses doigts sur sa peau, le jeune homme sorti doucement de sa somnolence, gardant tout de même les yeux fermés. Il se tourna un peu pour refermer ses bras autour d'elle avec un soupir de contentement. Il resta un instant silencieux avant de demander d'un murmure.
Carter — Où est-ce que t'étais passé ?
Il déposa avec tendresse un baiser sur son front. Il avait parlé d'une voix pâteuse, encore empreinte de sommeil malgré le fait qu'il se réveillait doucement, son corps parlait plus pour lui d'ailleurs...
Carter — Je commençais presque à m'inquiéter...
Un faible soupir s'échappa de ses lèvres en sentant ses bras se refermaient autour d'elle. Elle en profita pour se blottir un peu plus contre lui, tout en continuant ses caresses très légères.
Aliénor — Thoma est venu frapper à la porte. Il avait soif, mais il n'arrivait pas à attraper le verre dans le placard. Puis on a fait une partie de Dames jusqu'à ce que Patrick descende à son tour.
Elle se redressa légèrement afin de pouvoir regarder les courbes de son visage, demandant doucement.
Aliénor — Pourquoi tu t'inquiète ? Qu'est-ce que tu craignais ?
Carter — Rien de particulier... J'espérais que je n'avais pas loupé le petit dej... Mais je me suis dit que tu m'aurais réveillé pour le petit dej...
Il sourit, amusé, avant de refermer un peu sa prise sur elle, quémandant doucement ses lèvres dans un doux baiser.
Carter — Qui a gagné aux Dames ?
Il ouvrit doucement les yeux, un sourire malicieux sur les lèvres. L'une de ses mains remonta lentement sur sa tempe, son corps se rapprochant inconsciemment du sien avec malice... Un frisson parcouru son corps, restant un instant silencieuse avant de lui répondre doucement.
Aliénor — J'ai gagné. C'est la première fois qu'il perd face à un adulte.
Carter — Oh ! Félicitations ! Je préfère jouer aux échecs avec lui, c'est le seul jeu auquel je gagne...
Aliénor — Je suis plus douée aux dames qu'aux échecs.
Elle continua ses caresses, qui se firent plus appuyée sur certaines zones. Elle ne tarda pas à briser le silence, quelques questions au bord des lèvres.
Aliénor — Tu as bien dormi ? Tu as mis longtemps à t'endormir hier ? Tu n'es pas trop fatigué ?
Carter — J'ai peu dormi mais bien... Je me suis endormi tôt ce matin... Je suis un peu fatigué mais si je fais une sieste dans la journée ça devrait aller...
Il lui sourit doucement, venant à nouveau quémander ses lèvres dans un baiser tendre. Il était d'une grande tendresse dans ses gestes, y faisant passer tout les sentiments qu'il ressentait pour elle. Il fini par doucement se laisser emporter, glissant au dessus d'elle en venant taquiner son cou du bout des lèvres. Il joua ainsi quelques instants avant de demander doucement. Un soupir passa la barrière de ses lèvres sous ses baisers, continuant à le caresser légèrement du bout des doigts.
Carter — Et toi ? Tu as bien dormi ? Pas trop fatiguée ?
Aliénor — Ça va. Je dors toujours bien à tes côtés. Je ne suis pas fatiguée, j'ai fait mon quota de sommeil.
Il fit une légère pause, le temps de déposer un baiser tendre et encore un peu ensommeillé avant de demander doucement.
Carter — Il n'y a que Patrick et Thoma de levé ?
Aliénor — Oui. Mais Patrick a demandé à Thoma s'il ne voulait pas aller faire un calin à Charlotte parce qu'elle est toujours triste lorsqu'ils partent en vacances son frère et lui. Donc elle doit être aussi réveillée maintenant je pense.
Elle quémanda doucement ses lèvres, avec tendresse et douceur avant de demander du bout des lèvres. Il répondit à son baiser avant de doucement dévié dans son cou, se pressant tout entier contre elle.
Aliénor — Il faut qu'on se lève ?
Carter — Oh que non... Surtout pas... Pas avant qu'on ait absolument pas le choix ou qu'un des enfants nous saute dessus...
Il avait répondu sans décollé ses lèvres de son cou et il ne tarda pas à reprendre ses baisers, se faisant un peu plus mordant. Sans doute en garderait-elle une marque après cela mais ça l'amusait beaucoup. Au bout de quelques minutes il prit un peu de recul pour observer plus attentivement le résultat avec un sourire malicieux au bord des lèvres.
Carter — Enfin... Sauf si tu as envie de te lever... Mais sinon je suis bien là...
Il déposa une série de léger baiser sur son épaule, avant de rajouter, malicieux.
Carter — Mais si tu veux te lever, il va d'abord falloir que tu me pousse ! Et je sais pas si tu fais vraiment le poids face à moi et ma tonne de muscles !
Il rit doucement, quémandant à nouveau ses lèvres avec gourmandise et un certain amusement enfantin dans le regard. Son regard s'était braqué sur son visage, admirant autant son rire qu'elle pouvait l'entendre. Elle aimait le voir ainsi, comprenant pourquoi lui aussi l'aimait l'entendre rire à son tour. Elle secoua légèrement la tête, plongeant son regard dans le sien.
Aliénor — J'arriverais pas à te pousser. Mais je n'ai pas envie de te pousser non plus.
Ses doigts glissèrent vers les courbes de ses muscles, se pinçant légèrement les lèvres. Elle avait eu l'occasion de remarquer une certaine différence à ce niveau-là depuis son retour de mission.
Aliénor — Tes muscles sont plus dessinés qu'avant, ils sont aussi plus ferme.
Carter — Oui... C'est grâce à l’entraînement...
Il sourit, malicieux, avant de replonger en douceur dans son cou, s'acharnant un peu pour être certain que la marque resterait. Il dévia ensuite lentement vers le bas, s'attardant malicieusement sur des zones sensibles. Par jeu il déposa les lèvres sur sa peau en soufflant un air chaud, riant à demi de sa bêtise enfantine et des petits bruits qu'il provoquait. Il fini par demander doucement, souriant à la jeune femme, une lueur curieuse dans le regard.
Carter — Tu aime mes nouveaux muscles ?
Il se mordit la lèvre avant de reprendre son jeu, testant différentes zones de son corps avec malice, écoutant cependant sa réponse. Plusieurs gémissements se mêlaient à des soupirs plus ou moins fort. Elle n'était pas insensible à ses caresses malicieuses, et l'émotion ne tarda pas à se dessiner sur les courbes de son visage.
Aliénor — Oui. J'aime bien. Tu es encore plus désirable, et j'aime bien pouvoir caresser ses courbes des doigts.
Carter — Tant mieux...
Un frisson parcouru sa peau, sentant une vague de désir l'envahir sous l'assaut de ses caresses.
Aliénor — Carter... J'ai chaud.
Cette phrase de la jeune femme lui arracha un sourire mais il poursuivit sur sa lancée durant quelques secondes. Il fini par relever les yeux sur elle, croisant son regard en venant quémander ses lèvres avec tendresse, pressant à nouveau son corps contre le sien, plus volontairement cette fois.
Carter — Je crois que je le sens... Tu es brûlante...
Il eut un nouveau sourire malicieux avant de cesser tout agissement, se contentant de poser la tête sur elle, se blottissant contre elle dans un soupir de contentement.
Carter — Ahh... La température parfaite ! Aliénor, biologiste, éleveuse et oreiller chauffant !
Il rit de sa propre bêtise, passant des doigts malicieux sur une zone chatouilleuse, l'effleurant du bout des doigts. Sa réaction fut immédiate à son effleurage sur sa peau, des éclats de rire s'échappèrent de ses lèvres tout en gigotant dans tous les sens possibles. Elle tentait de se défaire de son emprise, mais aussi d'attraper ses mains pour l'empêcher de continuer ses chatouillements. Elle pleurait limite de rire en disant de manière assez hachée.
Aliénor — Carter. Cela... Cela chatouille... Carter...
Face à son fou rire il cessa doucement, mais il ne put s'empêcher de rire à son tour. Il fini par se redresser un peu pour arrêter de peser sur elle et admirer ses traits souriant. Il se mordit doucement les lèvres, lui murmurant doucement.
Carter — J'adore te voir comme ça...
Il ne s'en lassait pas... Il eut un léger soupir, déposant un baiser au coin de ses lèvres avant de retrouver son calme et reposer la tête contre elle, se laissant un instant bercé par le rythme soutenu de son cœur. Il écouta également les bruits de la maison. Le rez de chaussé commençait à s'animer doucement. Il en fit abstraction cependant, demandant d'un murmure curieux.
Carter — J'aimerais t'emmener voler... Tu voudrais bien ?
Elle avait retrouvé son calme; malgré l'agitation de sa respiration dû à son fou rire. Elle resta silencieuse quelques instants, réfléchissant à sa question.
Aliénor — Voler dans un avion de quel type ?
Carter — Et bien si tu acceptes de passer les tests et que tu supportes assez de G un avion de chasse mais sinon je peux trouvé plus petit...
Il haussa faiblement les épaules à sa réponse, passant doucement un doigt sur sa peau, dessinant des arabesques au hasard.
Aliénor — Un avion de chasse ? C'est possible de monter dans un avion de chasse après avoir faire des tests ? Je croyais qu'ils servaient uniquement à des fins militaires ou d'autres types de manœuvres, mais pas à but touristique.
Elle se pinça légèrement les lèvres, se perdant dans ses pensées. Elle avait une image assez précise des avions de chasse, mais elle se rendit compte que celle-ci était forte incomplète. Le jeune homme se pinça les lèvres et secoua un peu la tête.
Carter — C'est pas vraiment un vol touristique. Ce serait une faveur ou un service que je prendrais au Major... Je ne pense pas qu'il dirait non... Quand aux tests, il faut savoir si tu pourrais supporter la force g qu'on prend au décollage ou dans certains virages... Le but n'est pas que tu t’évanouisses en plein vol...
Il se redressa doucement pour se replacer avant de reprendre ses caresses et la parole.
Carter — Je ne voudrais pas te mettre en danger avec un vol découverte... Mais si tu supportes le nombre de g moyen, se sera possible oui...
Il fit une légère pause, réfléchissant un peu, s'imaginant déjà l'embarquant dans un avion. Il demanda doucement à nouveau, avec une certaine appréhension cette fois.
Carter — Tu voudrais ?
Elle l'avait écouté attentivement, comprenant que sa proposition était quelque chose de rare et surtout pas commun. Mais que cela dépendrait aussi de ses résultats aux différents tests pour savoir si elle avait les capacités physique de supporter ce type de vol.
Aliénor — Oui. Je voudrais bien, si je réussi les tests.
Elle marqua une pause où elle se pinça les lèvres doucement. Il sourit largement à sa réponse, déposant un baiser sur sa peau avant de reprendre sa place.
Aliénor — Cela fait peur ?
Carter — Un peu... Je ne sais pas trop... Moi je n'ai plus peur mais c'est un peu impressionnant... C'est rapide, c'est bruyant, ça secoue beaucoup... Mais c'est grisant. Ça fait monter l'adrénaline. Après je ne sais pas trop si ça pourrait te faire peur... T'as pas peur en avion ? C'est comme l'avion normal mais en plus rapide et plus petit.
Aliénor — Oh. D'accord. Je suis habituée aux avions normaux. Cela ne me fait pas peur.
Il se redressa légèrement, un grand sourire aux lèvres, soudainement tout excité.
Carter — Je pourrais appeler le Major dans la matinée et voir si c'est possible dans les jours à venir dans la base de Patrick ! Se serait chouette !
Elle hocha doucement la tête, sentant bien une certaine excitation dans la voix de Carter, qui ne la laissa pas indifférente. Elle ressentait maintenant une certaine curiosité, elle se demandait quelles sensations cela lui procurerait comme vol. Plutôt fier, Carter sourit largement, quémandant ses lèvres avec tendresse et gourmandise, lui glissant un "je t'aime" empli d'émotion...
Merci au correcteur !
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Re: Chap 14 - HS | Fêtes en famille - Sam 5 Jan 2019 - 9:54
« Chap 14 ϟ Hors série 06 »
Fêtes en famille
Ils avaient fini par descendre à la table du petit déjeuner, bons derniers. Carter semblait cependant sur un petit nuage, qui ne fut terni que par la vision de sa mère. Il salua cependant tout le monde poliment. Les enfants ainsi que les autres hommes de la maison étaient installer sur le canapé, se battant dans un jeu de grenouilles sauteuses. Cette vision fit largement sourire Carter. Les filles étaient installées autour de la table de la salle à manger et Cristina les accueillit d'un bond joyeux, les serrant dans ses bras chacun leur tour avant de regagner sa place. Charlotte fut plus calme et elle avait les yeux légèrement rougis. Grace et Carol étaient égales à elles-mêmes. Carter invita Aliénor à s'asseoir, allant dans la cuisine pour leur servir une tasse de café à chacun, gardant un œil sur sa mère avec circonspection... Dès qu'Aliénor fut installé, Cristina, à côté d'elle, demanda joyeusement.
Cristina — La nuit a été bonne ?
Aliénor remercia d'un regard Carter quand il lui tendit une tasse de café bien chaud. Elle y enroula rapidement ses paumes de mains, appréciant cette chaleur sur sa peau avant de poser son regard vers Cristina.
Aliénor — J'ai passé une bonne nuit. Et toi ?
Cristina — Très bonne merci !
Son attention dévia vers la mère de Carter, elle avait des questions qui se bousculaient dans ses pensées. Elle avait envie de comprendre, de savoir certaines choses, sans pour autant avoir un jugement derrière. Finalement, pour elle ces questions étaient assez banales, mais elle ne savait pas si c'était réellement le cas pour tout le monde. Ni si elle avait le droit de les poser. Elle trempa légèrement ses lèvres dans sa tasse, en gardant son attention posé sur Grace. Au bout de quelques secondes, elle céda à l'invasion de ses questions.
Aliénor — Est-ce que vous ressentez de la fatigue de ce conflit permanent avec Carter ? J'ai lu des études montrant le pourcentage de fatigue que pouvait engendrer une dispute, ainsi que les autres facteurs négatifs qu'on peut subir suite à ça. Mais j'ai aussi lu qu'il y a des relations qui sont basses sur ce moule-là, et qu'il est difficile de le changer, car cela crée une zone de confort quand on ne sait pas réagir différemment ou qu'on n'a connu que ce mode de communication.
Elle marqua une pause, où elle but une gorgée de café tout en se perdant dans ses pensées, bien qu'elle restait très attentive à la réponse de Grace. La mère de Carter fut très surprise par l'intervention de la jeune éleveuse et cela se vit très vite sur les traits de son visage. Les conversations autour de la table cessèrent d'ailleurs et toutes les têtes féminines se tournèrent vers Aliénor. Carter se figea en tartinant ses muffins mais il garda les yeux obstinément baissé sur son couteau à beurre, laissant Aliénor et sa mère se débrouiller... Bien qu'il gardait une attention toute particulière pour les deux femmes... Grace prit une grande inspiration, fixant Aliénor, avant de répondre un peu abruptement.
Grâce — Oui, on peut dire ça comme ça... Je ressens une sorte de fatigue... Mais ce n'est pas une surprise... Malgré tout, mon cher et tendre fils ne fait rien pour l'atténué...
Le couteau du militaire ripa et claqua sur son assiette mais il ne réagit pas plus, poursuivant sagement la confection de son petit déjeuner. Essayant d'ignorer le mélange de sentiments qui l'envahissait...
Aliénor — Qu'est-ce que vous entendez par atténuer ? Est-ce que vous aussi de votre côté vous atténuez pour qu'il ressent moins la fatigue de vos échanges ? J'ai beaucoup de mal à comprendre tous les rouages de la communication, et j'ai lu des choses à ce sujet. La règle qui en ressort, bien que j'ai du mal à la visualiser dans toutes les situations, est être d'égale en égale. Il faut savoir être sur la même longueur d'onde pour réellement s'entendre et s'écouter. Cette onde peut être perturbée par des ondes parasites, souvent émotionnelles. Mais il faut aussi accepter le point de vue de l'autre, s'il n'aime pas la couleur rouge on ne peut pas le forcer à l'apprécier parce que nous nous aimons cette couleur.
Elle prit le temps de boire une gorgée de café avant de poursuivre tranquillement avec une voix assez neutre, mais un regard curieux de comprendre.
Aliénor — J'ai aussi lu une phrase qui revenait souvent, une discussion se fait à deux, et dans toutes discussions il y a une notion de compromis, de concession. Qui parlera le premier ? Quand dois-je laisser l'autre s'exprimer ? Est-ce que je l'écoute réellement ? Qu'est-ce que j'entends ? Qu'est-ce que je veux entendre. La communication est tellement complexe. Et je tente de comprendre ce qui peut animer des échanges difficiles entre deux membres de famille proche.
Grace eut un léger soupir et adressa à Carter un regard assassin mais il ne lui répondit pas, restant concentré sur ses muffins. Elle revint finalement sur Aliénor en essayant de reprendre un regard plus calme et un ton plus doux.
Grâce — Il n'y a rien de très compliqué dans notre soucis en fin de compte... Je ne veux pas qu'il conserve son poste dans l'armée et c'est ce qu'il fait. Il n'y a pas de concession possible là dedans... Il ne changera pas d'avis et je ne changerais pas non plus le mien. Alors je doute que l'on puisse arriver à un compromis tant qu'il ne changera pas de plan de carrière...
Elle eut un léger soupir avant de reprendre.
Grâce — Il était en sécurité au Haras et il a reprit son poste... C'est une erreur et il ne l'admet pas.
Elle haussa des épaules, buttée sur son idée et ne voulant pas en démordre. Aliénor resta silencieuse quelques minutes, réfléchissant aux paroles de Grace. Elle était toujours dans une démarche de comprendre la situation, la problématique sans poser le moindre jugement.
Aliénor — J'ai cru comprendre qu'il y a des décisions qui sont propres à chacun, même s'il peut avoir facteur influence de l'ambiance environnementale. Le métier est un choix propre, c'est nous-même qui le réalisons et qui acceptons les conséquences de ce métier sur notre vie privé, sur la prise de risque.
Elle ne parlait pas vraiment à l'intention de Grace, cela ressemblait plus à une réflexion à haute voix pour elle-même.
Aliénor — Il était en sécurité de quoi au Haras ? Des accidents ? J'ai lu une revue indiquant que le plus haut taux d'accidents étaient des accidents de route sur de courts trajets. Mais aussi de maladie.
Soudainement, son regard se plongea dans celui de la mère de Carter, l'observant un instant avant de demander.
Aliénor — Il n'y a pas que la mort qui peut éloigner les gens. Et je crois que c'est plus triste, et difficile à vivre l'ignorance.
Grace fixait Aliénor avec intensité, un mélange de colère et de tristesse dans le regard. Elle fini par profondément inspirer et répondre à la jeune femme sur un ton calme, bien que froid.
Grâce — Le jour où vous le perdrez comme j'ai perdu mon mari, vous comprendrez pourquoi.
Elle considéra encore un instant Aliénor avant de tourner la tête vers Charlotte dont les yeux étaient soudainement très brillants.
Grâce — Et c'est aussi valable pour toi Charlotte.
Cette fois, Carter intervint, en même temps que Carol, d'une même voix, même si les tons étaient différents.
Carter — Grace !
Carmen — Grace...
La tante et le neveu échangèrent un regard avant que Carol n’entraîne de force Grace au dehors, sans doute pour l'emmener dans son camping car, avec force de protestations. Carter approuva du regard mais n'intervint pas plus, continuant ses muffins. Une fois son assiette complètement remplie, il l'apporta à table, la posant devant Aliénor. Charlotte retenait ses larmes avec peine, les mains tremblantes autour de sa tasse de café...
Aliénor — Pardon. Je crois que j'ai fait une bêtise. Je n'aurai pas dû parler de ça.
Elle se pinça les lèvres, se sentant légèrement coupable d'avoir provoqué tout ça avec sa curiosité. Elle jeta un regard à Charlotte, avant de regarder Carter. Elle ne savait pas quoi dire d'autre, ni que faire pour réparer sa bêtise. Carter s'approcha d'Aliénor, l'enlaçant doucement en déposant un léger baiser sur son épaule.
Carter — Non, ça va... Ne t'en fait pas. Tu voulais comprendre... C'est pas grave.
Il lui sourit, faiblement, avant de doucement passer une main dans le dos de Charlotte, lui soufflant quelques mots à l'oreille. Elle sembla se calmer un peu, hochant doucement la tête. Les garçons dans l'espace salon n'avaient absolument rien entendu et leurs cris et leurs rires résonnaient toujours dans la pièce. Carter prit doucement place de l'autre côté d'Aliénor avant d'attraper un muffin beurré, y ajoutant une bonne couche de confiture dessus.
Carter — Tu en veux un ? C'est Charlotte qui les fait !
Il sourit, un peu plus largement, proposant son muffin à l'éleveuse. Elle hocha doucement la tête, acceptant le muffin pour y croquer un morceau. Elle appréciait le goût, terminant sa bouchée avant de dire doucement à l'intention de Charlotte.
Aliénor — Ils sont très bons.
Charlotte — Merci...
Elle se perdit un instant dans ses pensées, malgré les paroles de Carter elle ne pouvait pas s'empêcher de s'en vouloir un peu. Elle ne voulait pas créer de problème.
Tout le monde était parti ou presque. Comme l'avait prévu Patrick, Charlotte eut bien du mal à laisser partir Thoma et Luka et elle retarda même le départ au milieu d'après midi. Une fois les enfants parti, elle s'isola pour leur éviter le spectacle de sa crise de larmes. Patrick alla la rassurer, laissant Cristina en compagnie de Carter et Aliénor. Carter n'était pas mécontent que sa mère parte, en revanche, il aurait bien aimé passer plus de temps en compagnie de sa tante et son oncle. Thoma était également du même avis. Bien que Luka restait encore timide en présence d'Aliénor, Thoma s'était tout particulièrement attaché à l'éleveuse, et s'était même laissé tomber dans ses bras pour lui dire au revoir, lui faisant également promettre de lui envoyer d'autres énigmes par mail. Carter avait été touché par la réaction du petit homme, mais n'en avait rien dit.
C'est avec un soupir que Cristina se laissa tomber dans le canapé, dans le silence qui emplissait désormais la maison. Elle sourit à Aliénor et jeta un léger coup d'oeil à Carter, en pleine conversation téléphonique, le regard plongé sur le hardin enneigé, de l'autre côté de la baie vitrée. La journaliste revint sur l'éleveuse et questionna doucement.
Cristina — Tu préférerait quoi pour le nouvel an ? Une soirée ici au calme ou un restau ou autre ?
Ils n'étaient pas encore fixé sur ce qu'ils allaient faire, préférant avoir l'avis du jeune couple avant de décider quoi que ce soit. Elle posa son regard vers Cristina, les pensées un peu ailleurs depuis le départ des enfants et de la mère de Carter. Elle ne pouvait pas s'empêcher de se dire qu'elle n'avais pas fait très bonne impression à sa mère.
Aliénor — Je crois que je préférerai une soirée ici au calme.
Elle se pinça légèrement les lèvres en rajoutant doucement.
Aliénor — Le repas de Noël en famille est toujours épuisant, il y a tellement d'agitation.
Cristina sourit largement, acquiesçant doucement.
Cristina — Oui ! Ça me va très bien une soirée au calme à moi aussi.
Elle sourit largement à la jeune femme, laissant le silence les envahir un instant avant de reprendre la parole, demandant d'un air malicieux.
Cristina — Dis moi, il n'y aurait pas moyen d'inviter ton coloc à nous rejoindre ? Ou il est très occupé et a plein de boulot ?
Si c'était possible, autant en profiter... Après tout, elle allait être la seule célibataire de la table et elle avait la vague impression de tenir la chandelle à tout le monde à certains moments... En tout cas, au moment des bisous de minuit, elle n'aurait qu'elle même ! Aliénor lança un regard à Carter, qui était toujours en pleine conversation, avant de reposer son attention sur Cristina.
Aliénor — Je ne sais pas s'il est très occupé, ni son planning de travail. Mais il faut demander à Charlotte et Patrick, on est chez eux. Et aussi à Carter.
Cristina — Oh je suis certaine que Charlotte et Patrick n'y verront pas d'inconvénients...
Elle éluda la question d'un léger mouvement du poignet avant de demander doucement.
Cristina — Carter s'entend bien avec lui ? Je me doute bien que toi oui sinon vous habiteriez pas ensemble mais bon...
Aliénor — Oui, il s'entend bien avec lui pour le moment. Cependant, j'ai lu qu'un frère n'aimait pas les hommes qui traînent autour de leurs sœurs. Alejandro n'a pas une bonne réputation parce qu'il collectionne les aventures. Carter pourrait ne pas apprécier ça ?
Elle s'était souvent posé ce genre de question, car il y avait tellement de paramètre à prendre en compte dans la communication, et les interactions sociales. Cristina sourit à nouveau, largement, avant de répondre sur un ton légèrement moqueur.
Cristina — Il pourrait ! Mais il ne dira rien si je le préviens avant ! Et puis il a l'habitude avec moi... Je suis un peu du même genre que ce jeune homme alors...
Elle haussa des épaules avec un sourire en coin. Carter raccrocha et se retourna vers les filles, un grand sourire aux lèvres. Il s'approcha d'Aliénor en se mordant les lèvres, les yeux brillants, venant quémander un baiser amusé.
Carter — J'ai réussi ! Demain matin on va à la base. Pour voir si tu supportes les g. Et si t'es pas trop patraque, on pourra voler l'après midi !
Aliénor — Oh d'accord.
Il sourit plus encore, avec un air enfantin, regardant les filles tour à tour. En voyant la mine un peu trop amusé de Cristina cependant il perdit son sourire et prit un air interrogateur.
Carter — Qu'est-ce qui se passe ? C'est quoi l'embrouille ?
Aliénor — Cristina me demandait s'il n'y a pas moyen d'inviter Alejandro pour le Nouvel An.
Son regard s'était plongé dans celui de Carter, observant attentivement sa réaction comme sa réponse. Carter resta figé un instant, son regard allant d'Aliénor à Cristina avant qu'il ne soupire légèrement, posant sévèrement les mains sur ses hanches même s'il n'en avait pas la mine.
Carter — Tu veux vraiment qu'on invite Ale ?
Cristina — Oui ! Il a 'air véritablement charmant !
Carter leva les yeux au ciel mais finalement, un sourire se dessina sur ses lèvres et il vint doucement s'asseoir contre Aliénor, se montrant volontairement envahissant.
Carter — Si ça peut te faire venir nous voir plus souvent après pourquoi pas...
Il laissa sa tête glisser sur les genoux de la jeune femme avant de chercher son regard.
Carter — Qu'est-ce que t'en pense ?
Elle l'observa un instant, avant de venir glisser l'une de ses mains dans ses cheveux.
Aliénor — Je pense que Alejandro peut être content de venir. Je peux l'appeler pour voir s'il est intéressé par le proposition.
Carter — Ok... Je vais demander à Charlotte alors... Tout à l'heure...
Elle sortit son téléphone de sa proche, ne bougeant que très légèrement pour ne pas déranger Carter.
Aliénor — Je peux te prendre en photo ?
Elle avait tourné son regard vers Cristina. La journaliste se redressa avec un grand sourire aux lèvres, les yeux pétillants.
Cristina — Bien sûr !
Elle remit ses cheveux en place, souriant plus encore, attendant que la jeune femme prenne la photo.
Cristina — Tu vas l'envoyer à ton coloc ?
Aliénor — Oui. Sauf si tu ne veux pas. Après, je connais très bien les goûts d'Alejandro, tu es parfaitement dans ses critères. Donc même avec une description, cela lui ira.
Elle tendit son téléphone à Cristina, afin qu'elle valide ou non la photo qu'elle vient de prendre. La journaliste valida la photo d'un bref hochement de tête, ajoutant un sourire à l'attention d'Aliénor.
Cristina — Nickel ! Je suis contente de savoir que je suis dans ses critères ! Il est dans les miens, ça devrait aller !
Carter — Tsss... Par contre vous prendrez un hôtel... Hors de question de vous entendre batifoler...
Il se redressa subitement pour faire face à Cristina, pointant un index presque menaçant vers sa sœur.
Carter — Interdiction de batifoler dans les chambres des garçons !
Cristina éclata d'un rire cristallin avant de hocher de la tête.
Cristina — Oui t'en fait pas !
Patrick — Pourquoi faut pas s'en faire ?
Patrick les avait rejoint en silence, passablement fatigué mentalement, ce que comprenait aisément Carter.
Carter — Est-ce qu'on peut avoir un autre invité au nouvel an ?
Patrick — Qui donc ?
Cristina — L'extrêmement charmant coloc d'Aliénor et Carter !
Patrick — Oh... Je vois... Oui pourquoi pas ! Plus on est de fous plus on rit ! C'est quoi son petit nom déjà ?
Carter — Alejandro Cowie... Plus communément appelé Ale' !
Patrick fit le tour du canapé pour s'asseoir à côté de Cristina, Carter se replaçant doucement sur les genoux d'Aliénor.
Patrick — Ok. Il fait quoi dans la vie ?
Carter — Il est coach dans l'élevage d'Aliénor.
Patrick — C'est bizarre c'est un nom qui me parle...
Carter — Ah bon ?
Patrick — Ouai... Mais j'arrive pas à le situer... J'ai eu cette impression là déjà en l'entendant la première fois... Il faisait quoi avant ?
Carter — Tueur à gage... Américain. Vous avez peut-être déjà fait appel à ses services ? Il travaillait aussi pour le gouvernement quand l'occasion se présentait...
Patrick — Mmmh... Peut-être...
Patrick resta plongé dans ses pensées, alors que Cristina semblait un peu étonnée. Elle tourna la tête vers Aliénor, l'interrogeant du regard, articulant un "tueur à gage ?" silencieux juste pour elle... Aliénor avait suivi silencieusement l'échange, elle fut légèrement surprise d'apprendre l'ancien métier de son colocataire. Elle hocha doucement la tête sous la question muette de Cristina avant de murmurer faiblement.
Aliénor — Je ne savais pas. Je l'ai connu en étant coach d'élevage. Je n'ai pas posé d'autre question. Tu veux toujours que je lui propose de venir ?
Cristina — Bien sûr ! Si ça ne choque ni mon frère ni mon beau-frère je ne vais surtout pas me priver !
Elle confirma d'un bref hochement de tête, s'enfonçant doucement dans le canapé pour poser la tête sur l'épaule de Patrick, le remerciant pour son accord... Elle prit le temps d'envoyer la photo par mms à son colocataire, attendant d'avoir une réponse de sa part pour confirmer qu'il l'avait vu avant de l'appeler.
Aliénor — Qu'est-ce que tu fais pour le nouvel an ? Tu es occupé niveau planning à l'élevage ? Tu penses pouvoir te dégager quelques jours ?
Alejandro — Hey ! Salut Ali ! Je vais très bien merci et toi ? Ça fait plaisir de t'entendre ! Je m'ennuyais presque sans toi ! Newt va très bien aussi ! Il te fait une léchouille.
Aliénor — Ah. Oui, je vais bien.
Le coach fit une légère pause avant de reprendre sagement. Il commençait à avoir l'habitude de faire ses débuts d'appel tout seul avec elle...
Alejandro — Je ne fais rien au nouvel an, je pense que Liam pourra s'en sortir quelques jours sans moi... Siobhan reste cette année, ainsi que Dean et Walig. Je pense que ça ira. Est-ce une invitation ?
Aliénor — Oui, la sœur de Carter se demandait si tu serais intéressée pour venir ici passer le nouvel an. Il y aura Charlotte, l'autre sœur de Carter, son mari Patrick. Puis moi et Carter, bien sûr. Tu es dans ses critères à elle.
Aliénor ne semblait pas perturbé d'être entendu de tous, et ne cherchait pas à filtrer ses paroles, comme bien souvent avec son colocataire. Surtout qu'elle avait compris que le but final de Cristina était de prendre du plaisir avec son colocataire. Elle voulait savoir si cela pourrait convenir aussi à Alejandro.
Alejandro — Oh... Intéressant ça ! C'est la demoiselle que tu m'as envoyé en photo je présume ! Faut que je prenne un billet d'avion pour où ?
Aliénor — Oui, c'est elle. Un billet pour Virginia.
Au ton de sa voix, nul doute que l'intérêt était partagé et que le sourire habillait les lèvres du coach. Cristina ne fit aucun commentaires mais elle aussi sourit, écoutant depuis l'épaule de Patrick... Elle tourna un instant son regard vers Cristina avant de rajouter.
Aliénor — On viendra te récupérer à l'aéroport.
Alejandro — Parfait ! Je t’envoie mon vol dès que je l'ai prit par sms ! A très vite ! La bise à Carter !
Le coach raccrocha sans attendre. Carter leva les yeux sur Aliénor et sourit doucement, fronçant le nez, amusé. Cristina avait l'air aux anges pour sa part...
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Cristina — La nuit a été bonne ?
Aliénor remercia d'un regard Carter quand il lui tendit une tasse de café bien chaud. Elle y enroula rapidement ses paumes de mains, appréciant cette chaleur sur sa peau avant de poser son regard vers Cristina.
Aliénor — J'ai passé une bonne nuit. Et toi ?
Cristina — Très bonne merci !
Son attention dévia vers la mère de Carter, elle avait des questions qui se bousculaient dans ses pensées. Elle avait envie de comprendre, de savoir certaines choses, sans pour autant avoir un jugement derrière. Finalement, pour elle ces questions étaient assez banales, mais elle ne savait pas si c'était réellement le cas pour tout le monde. Ni si elle avait le droit de les poser. Elle trempa légèrement ses lèvres dans sa tasse, en gardant son attention posé sur Grace. Au bout de quelques secondes, elle céda à l'invasion de ses questions.
Aliénor — Est-ce que vous ressentez de la fatigue de ce conflit permanent avec Carter ? J'ai lu des études montrant le pourcentage de fatigue que pouvait engendrer une dispute, ainsi que les autres facteurs négatifs qu'on peut subir suite à ça. Mais j'ai aussi lu qu'il y a des relations qui sont basses sur ce moule-là, et qu'il est difficile de le changer, car cela crée une zone de confort quand on ne sait pas réagir différemment ou qu'on n'a connu que ce mode de communication.
Elle marqua une pause, où elle but une gorgée de café tout en se perdant dans ses pensées, bien qu'elle restait très attentive à la réponse de Grace. La mère de Carter fut très surprise par l'intervention de la jeune éleveuse et cela se vit très vite sur les traits de son visage. Les conversations autour de la table cessèrent d'ailleurs et toutes les têtes féminines se tournèrent vers Aliénor. Carter se figea en tartinant ses muffins mais il garda les yeux obstinément baissé sur son couteau à beurre, laissant Aliénor et sa mère se débrouiller... Bien qu'il gardait une attention toute particulière pour les deux femmes... Grace prit une grande inspiration, fixant Aliénor, avant de répondre un peu abruptement.
Grâce — Oui, on peut dire ça comme ça... Je ressens une sorte de fatigue... Mais ce n'est pas une surprise... Malgré tout, mon cher et tendre fils ne fait rien pour l'atténué...
Le couteau du militaire ripa et claqua sur son assiette mais il ne réagit pas plus, poursuivant sagement la confection de son petit déjeuner. Essayant d'ignorer le mélange de sentiments qui l'envahissait...
Aliénor — Qu'est-ce que vous entendez par atténuer ? Est-ce que vous aussi de votre côté vous atténuez pour qu'il ressent moins la fatigue de vos échanges ? J'ai beaucoup de mal à comprendre tous les rouages de la communication, et j'ai lu des choses à ce sujet. La règle qui en ressort, bien que j'ai du mal à la visualiser dans toutes les situations, est être d'égale en égale. Il faut savoir être sur la même longueur d'onde pour réellement s'entendre et s'écouter. Cette onde peut être perturbée par des ondes parasites, souvent émotionnelles. Mais il faut aussi accepter le point de vue de l'autre, s'il n'aime pas la couleur rouge on ne peut pas le forcer à l'apprécier parce que nous nous aimons cette couleur.
Elle prit le temps de boire une gorgée de café avant de poursuivre tranquillement avec une voix assez neutre, mais un regard curieux de comprendre.
Aliénor — J'ai aussi lu une phrase qui revenait souvent, une discussion se fait à deux, et dans toutes discussions il y a une notion de compromis, de concession. Qui parlera le premier ? Quand dois-je laisser l'autre s'exprimer ? Est-ce que je l'écoute réellement ? Qu'est-ce que j'entends ? Qu'est-ce que je veux entendre. La communication est tellement complexe. Et je tente de comprendre ce qui peut animer des échanges difficiles entre deux membres de famille proche.
Grace eut un léger soupir et adressa à Carter un regard assassin mais il ne lui répondit pas, restant concentré sur ses muffins. Elle revint finalement sur Aliénor en essayant de reprendre un regard plus calme et un ton plus doux.
Grâce — Il n'y a rien de très compliqué dans notre soucis en fin de compte... Je ne veux pas qu'il conserve son poste dans l'armée et c'est ce qu'il fait. Il n'y a pas de concession possible là dedans... Il ne changera pas d'avis et je ne changerais pas non plus le mien. Alors je doute que l'on puisse arriver à un compromis tant qu'il ne changera pas de plan de carrière...
Elle eut un léger soupir avant de reprendre.
Grâce — Il était en sécurité au Haras et il a reprit son poste... C'est une erreur et il ne l'admet pas.
Elle haussa des épaules, buttée sur son idée et ne voulant pas en démordre. Aliénor resta silencieuse quelques minutes, réfléchissant aux paroles de Grace. Elle était toujours dans une démarche de comprendre la situation, la problématique sans poser le moindre jugement.
Aliénor — J'ai cru comprendre qu'il y a des décisions qui sont propres à chacun, même s'il peut avoir facteur influence de l'ambiance environnementale. Le métier est un choix propre, c'est nous-même qui le réalisons et qui acceptons les conséquences de ce métier sur notre vie privé, sur la prise de risque.
Elle ne parlait pas vraiment à l'intention de Grace, cela ressemblait plus à une réflexion à haute voix pour elle-même.
Aliénor — Il était en sécurité de quoi au Haras ? Des accidents ? J'ai lu une revue indiquant que le plus haut taux d'accidents étaient des accidents de route sur de courts trajets. Mais aussi de maladie.
Soudainement, son regard se plongea dans celui de la mère de Carter, l'observant un instant avant de demander.
Aliénor — Il n'y a pas que la mort qui peut éloigner les gens. Et je crois que c'est plus triste, et difficile à vivre l'ignorance.
Grace fixait Aliénor avec intensité, un mélange de colère et de tristesse dans le regard. Elle fini par profondément inspirer et répondre à la jeune femme sur un ton calme, bien que froid.
Grâce — Le jour où vous le perdrez comme j'ai perdu mon mari, vous comprendrez pourquoi.
Elle considéra encore un instant Aliénor avant de tourner la tête vers Charlotte dont les yeux étaient soudainement très brillants.
Grâce — Et c'est aussi valable pour toi Charlotte.
Cette fois, Carter intervint, en même temps que Carol, d'une même voix, même si les tons étaient différents.
Carter — Grace !
Carmen — Grace...
La tante et le neveu échangèrent un regard avant que Carol n’entraîne de force Grace au dehors, sans doute pour l'emmener dans son camping car, avec force de protestations. Carter approuva du regard mais n'intervint pas plus, continuant ses muffins. Une fois son assiette complètement remplie, il l'apporta à table, la posant devant Aliénor. Charlotte retenait ses larmes avec peine, les mains tremblantes autour de sa tasse de café...
Aliénor — Pardon. Je crois que j'ai fait une bêtise. Je n'aurai pas dû parler de ça.
Elle se pinça les lèvres, se sentant légèrement coupable d'avoir provoqué tout ça avec sa curiosité. Elle jeta un regard à Charlotte, avant de regarder Carter. Elle ne savait pas quoi dire d'autre, ni que faire pour réparer sa bêtise. Carter s'approcha d'Aliénor, l'enlaçant doucement en déposant un léger baiser sur son épaule.
Carter — Non, ça va... Ne t'en fait pas. Tu voulais comprendre... C'est pas grave.
Il lui sourit, faiblement, avant de doucement passer une main dans le dos de Charlotte, lui soufflant quelques mots à l'oreille. Elle sembla se calmer un peu, hochant doucement la tête. Les garçons dans l'espace salon n'avaient absolument rien entendu et leurs cris et leurs rires résonnaient toujours dans la pièce. Carter prit doucement place de l'autre côté d'Aliénor avant d'attraper un muffin beurré, y ajoutant une bonne couche de confiture dessus.
Carter — Tu en veux un ? C'est Charlotte qui les fait !
Il sourit, un peu plus largement, proposant son muffin à l'éleveuse. Elle hocha doucement la tête, acceptant le muffin pour y croquer un morceau. Elle appréciait le goût, terminant sa bouchée avant de dire doucement à l'intention de Charlotte.
Aliénor — Ils sont très bons.
Charlotte — Merci...
Elle se perdit un instant dans ses pensées, malgré les paroles de Carter elle ne pouvait pas s'empêcher de s'en vouloir un peu. Elle ne voulait pas créer de problème.
* * *
Tout le monde était parti ou presque. Comme l'avait prévu Patrick, Charlotte eut bien du mal à laisser partir Thoma et Luka et elle retarda même le départ au milieu d'après midi. Une fois les enfants parti, elle s'isola pour leur éviter le spectacle de sa crise de larmes. Patrick alla la rassurer, laissant Cristina en compagnie de Carter et Aliénor. Carter n'était pas mécontent que sa mère parte, en revanche, il aurait bien aimé passer plus de temps en compagnie de sa tante et son oncle. Thoma était également du même avis. Bien que Luka restait encore timide en présence d'Aliénor, Thoma s'était tout particulièrement attaché à l'éleveuse, et s'était même laissé tomber dans ses bras pour lui dire au revoir, lui faisant également promettre de lui envoyer d'autres énigmes par mail. Carter avait été touché par la réaction du petit homme, mais n'en avait rien dit.
C'est avec un soupir que Cristina se laissa tomber dans le canapé, dans le silence qui emplissait désormais la maison. Elle sourit à Aliénor et jeta un léger coup d'oeil à Carter, en pleine conversation téléphonique, le regard plongé sur le hardin enneigé, de l'autre côté de la baie vitrée. La journaliste revint sur l'éleveuse et questionna doucement.
Cristina — Tu préférerait quoi pour le nouvel an ? Une soirée ici au calme ou un restau ou autre ?
Ils n'étaient pas encore fixé sur ce qu'ils allaient faire, préférant avoir l'avis du jeune couple avant de décider quoi que ce soit. Elle posa son regard vers Cristina, les pensées un peu ailleurs depuis le départ des enfants et de la mère de Carter. Elle ne pouvait pas s'empêcher de se dire qu'elle n'avais pas fait très bonne impression à sa mère.
Aliénor — Je crois que je préférerai une soirée ici au calme.
Elle se pinça légèrement les lèvres en rajoutant doucement.
Aliénor — Le repas de Noël en famille est toujours épuisant, il y a tellement d'agitation.
Cristina sourit largement, acquiesçant doucement.
Cristina — Oui ! Ça me va très bien une soirée au calme à moi aussi.
Elle sourit largement à la jeune femme, laissant le silence les envahir un instant avant de reprendre la parole, demandant d'un air malicieux.
Cristina — Dis moi, il n'y aurait pas moyen d'inviter ton coloc à nous rejoindre ? Ou il est très occupé et a plein de boulot ?
Si c'était possible, autant en profiter... Après tout, elle allait être la seule célibataire de la table et elle avait la vague impression de tenir la chandelle à tout le monde à certains moments... En tout cas, au moment des bisous de minuit, elle n'aurait qu'elle même ! Aliénor lança un regard à Carter, qui était toujours en pleine conversation, avant de reposer son attention sur Cristina.
Aliénor — Je ne sais pas s'il est très occupé, ni son planning de travail. Mais il faut demander à Charlotte et Patrick, on est chez eux. Et aussi à Carter.
Cristina — Oh je suis certaine que Charlotte et Patrick n'y verront pas d'inconvénients...
Elle éluda la question d'un léger mouvement du poignet avant de demander doucement.
Cristina — Carter s'entend bien avec lui ? Je me doute bien que toi oui sinon vous habiteriez pas ensemble mais bon...
Aliénor — Oui, il s'entend bien avec lui pour le moment. Cependant, j'ai lu qu'un frère n'aimait pas les hommes qui traînent autour de leurs sœurs. Alejandro n'a pas une bonne réputation parce qu'il collectionne les aventures. Carter pourrait ne pas apprécier ça ?
Elle s'était souvent posé ce genre de question, car il y avait tellement de paramètre à prendre en compte dans la communication, et les interactions sociales. Cristina sourit à nouveau, largement, avant de répondre sur un ton légèrement moqueur.
Cristina — Il pourrait ! Mais il ne dira rien si je le préviens avant ! Et puis il a l'habitude avec moi... Je suis un peu du même genre que ce jeune homme alors...
Elle haussa des épaules avec un sourire en coin. Carter raccrocha et se retourna vers les filles, un grand sourire aux lèvres. Il s'approcha d'Aliénor en se mordant les lèvres, les yeux brillants, venant quémander un baiser amusé.
Carter — J'ai réussi ! Demain matin on va à la base. Pour voir si tu supportes les g. Et si t'es pas trop patraque, on pourra voler l'après midi !
Aliénor — Oh d'accord.
Il sourit plus encore, avec un air enfantin, regardant les filles tour à tour. En voyant la mine un peu trop amusé de Cristina cependant il perdit son sourire et prit un air interrogateur.
Carter — Qu'est-ce qui se passe ? C'est quoi l'embrouille ?
Aliénor — Cristina me demandait s'il n'y a pas moyen d'inviter Alejandro pour le Nouvel An.
Son regard s'était plongé dans celui de Carter, observant attentivement sa réaction comme sa réponse. Carter resta figé un instant, son regard allant d'Aliénor à Cristina avant qu'il ne soupire légèrement, posant sévèrement les mains sur ses hanches même s'il n'en avait pas la mine.
Carter — Tu veux vraiment qu'on invite Ale ?
Cristina — Oui ! Il a 'air véritablement charmant !
Carter leva les yeux au ciel mais finalement, un sourire se dessina sur ses lèvres et il vint doucement s'asseoir contre Aliénor, se montrant volontairement envahissant.
Carter — Si ça peut te faire venir nous voir plus souvent après pourquoi pas...
Il laissa sa tête glisser sur les genoux de la jeune femme avant de chercher son regard.
Carter — Qu'est-ce que t'en pense ?
Elle l'observa un instant, avant de venir glisser l'une de ses mains dans ses cheveux.
Aliénor — Je pense que Alejandro peut être content de venir. Je peux l'appeler pour voir s'il est intéressé par le proposition.
Carter — Ok... Je vais demander à Charlotte alors... Tout à l'heure...
Elle sortit son téléphone de sa proche, ne bougeant que très légèrement pour ne pas déranger Carter.
Aliénor — Je peux te prendre en photo ?
Elle avait tourné son regard vers Cristina. La journaliste se redressa avec un grand sourire aux lèvres, les yeux pétillants.
Cristina — Bien sûr !
Elle remit ses cheveux en place, souriant plus encore, attendant que la jeune femme prenne la photo.
Cristina — Tu vas l'envoyer à ton coloc ?
Aliénor — Oui. Sauf si tu ne veux pas. Après, je connais très bien les goûts d'Alejandro, tu es parfaitement dans ses critères. Donc même avec une description, cela lui ira.
Elle tendit son téléphone à Cristina, afin qu'elle valide ou non la photo qu'elle vient de prendre. La journaliste valida la photo d'un bref hochement de tête, ajoutant un sourire à l'attention d'Aliénor.
Cristina — Nickel ! Je suis contente de savoir que je suis dans ses critères ! Il est dans les miens, ça devrait aller !
Carter — Tsss... Par contre vous prendrez un hôtel... Hors de question de vous entendre batifoler...
Il se redressa subitement pour faire face à Cristina, pointant un index presque menaçant vers sa sœur.
Carter — Interdiction de batifoler dans les chambres des garçons !
Cristina éclata d'un rire cristallin avant de hocher de la tête.
Cristina — Oui t'en fait pas !
Patrick — Pourquoi faut pas s'en faire ?
Patrick les avait rejoint en silence, passablement fatigué mentalement, ce que comprenait aisément Carter.
Carter — Est-ce qu'on peut avoir un autre invité au nouvel an ?
Patrick — Qui donc ?
Cristina — L'extrêmement charmant coloc d'Aliénor et Carter !
Patrick — Oh... Je vois... Oui pourquoi pas ! Plus on est de fous plus on rit ! C'est quoi son petit nom déjà ?
Carter — Alejandro Cowie... Plus communément appelé Ale' !
Patrick fit le tour du canapé pour s'asseoir à côté de Cristina, Carter se replaçant doucement sur les genoux d'Aliénor.
Patrick — Ok. Il fait quoi dans la vie ?
Carter — Il est coach dans l'élevage d'Aliénor.
Patrick — C'est bizarre c'est un nom qui me parle...
Carter — Ah bon ?
Patrick — Ouai... Mais j'arrive pas à le situer... J'ai eu cette impression là déjà en l'entendant la première fois... Il faisait quoi avant ?
Carter — Tueur à gage... Américain. Vous avez peut-être déjà fait appel à ses services ? Il travaillait aussi pour le gouvernement quand l'occasion se présentait...
Patrick — Mmmh... Peut-être...
Patrick resta plongé dans ses pensées, alors que Cristina semblait un peu étonnée. Elle tourna la tête vers Aliénor, l'interrogeant du regard, articulant un "tueur à gage ?" silencieux juste pour elle... Aliénor avait suivi silencieusement l'échange, elle fut légèrement surprise d'apprendre l'ancien métier de son colocataire. Elle hocha doucement la tête sous la question muette de Cristina avant de murmurer faiblement.
Aliénor — Je ne savais pas. Je l'ai connu en étant coach d'élevage. Je n'ai pas posé d'autre question. Tu veux toujours que je lui propose de venir ?
Cristina — Bien sûr ! Si ça ne choque ni mon frère ni mon beau-frère je ne vais surtout pas me priver !
Elle confirma d'un bref hochement de tête, s'enfonçant doucement dans le canapé pour poser la tête sur l'épaule de Patrick, le remerciant pour son accord... Elle prit le temps d'envoyer la photo par mms à son colocataire, attendant d'avoir une réponse de sa part pour confirmer qu'il l'avait vu avant de l'appeler.
Aliénor — Qu'est-ce que tu fais pour le nouvel an ? Tu es occupé niveau planning à l'élevage ? Tu penses pouvoir te dégager quelques jours ?
Alejandro — Hey ! Salut Ali ! Je vais très bien merci et toi ? Ça fait plaisir de t'entendre ! Je m'ennuyais presque sans toi ! Newt va très bien aussi ! Il te fait une léchouille.
Aliénor — Ah. Oui, je vais bien.
Le coach fit une légère pause avant de reprendre sagement. Il commençait à avoir l'habitude de faire ses débuts d'appel tout seul avec elle...
Alejandro — Je ne fais rien au nouvel an, je pense que Liam pourra s'en sortir quelques jours sans moi... Siobhan reste cette année, ainsi que Dean et Walig. Je pense que ça ira. Est-ce une invitation ?
Aliénor — Oui, la sœur de Carter se demandait si tu serais intéressée pour venir ici passer le nouvel an. Il y aura Charlotte, l'autre sœur de Carter, son mari Patrick. Puis moi et Carter, bien sûr. Tu es dans ses critères à elle.
Aliénor ne semblait pas perturbé d'être entendu de tous, et ne cherchait pas à filtrer ses paroles, comme bien souvent avec son colocataire. Surtout qu'elle avait compris que le but final de Cristina était de prendre du plaisir avec son colocataire. Elle voulait savoir si cela pourrait convenir aussi à Alejandro.
Alejandro — Oh... Intéressant ça ! C'est la demoiselle que tu m'as envoyé en photo je présume ! Faut que je prenne un billet d'avion pour où ?
Aliénor — Oui, c'est elle. Un billet pour Virginia.
Au ton de sa voix, nul doute que l'intérêt était partagé et que le sourire habillait les lèvres du coach. Cristina ne fit aucun commentaires mais elle aussi sourit, écoutant depuis l'épaule de Patrick... Elle tourna un instant son regard vers Cristina avant de rajouter.
Aliénor — On viendra te récupérer à l'aéroport.
Alejandro — Parfait ! Je t’envoie mon vol dès que je l'ai prit par sms ! A très vite ! La bise à Carter !
Le coach raccrocha sans attendre. Carter leva les yeux sur Aliénor et sourit doucement, fronçant le nez, amusé. Cristina avait l'air aux anges pour sa part...
Merci au correcteur !
utilisation d'un résumé x2
Journal : One Team One Goal
DESIGN ϟ VOCIVUS // AVATAR (C) VOCIVUS
Teardrop
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Re: Chap 14 - HS | Fêtes en famille - Sam 5 Jan 2019 - 10:14
« Chap 14 ϟ Hors série 07 »
Fêtes en famille
Après avoir obtenu un badge visiteur à Aliénor et avoir retrouvé le Major pour une brève escorte, Carter s'était finalement retrouvé seul avec la jeune femme dans un vestiaire. A cette période de l'année, la base était plutôt calme et vide, ce qui n'était pas pour lui déplaire. La plupart des militaires étaient dans leurs familles ou sur le terrain, et ne restait qu'au sein des bâtiments que le strict minimum vital. Il avait dégotté à la jeune femme une combinaison anti-g à sa taille et l'aidait à l'enfiler, des étoiles dans les yeux.
Carter — Ça va ? Pas trop d'appréhension ?
Aliénor — Ça va. Je n'ai pas d'appréhension pour le moment. Je suis avec toi, je te fais confiance.
Il restait un peu inquiet pour elle, bien qu'il était comme un enfant en ces lieux avec elle.
Carter — On va te mettre dans une centrifugeuse, avec le même type de masque et casque que t'aurais dans l'avion. Comme ça tu peux aussi prendre possession du respirateur, qui est peu impressionnant et gênant au début. Au début ça va tourner doucement et ça ira de plus en plus vite. Je serais avec la technicienne, on te dira tout le temps où tu en es. Et il faudra que tu nous dise bien ce que tu ressens. Il y a un micro dans le casque.
Il fit une légère pause avant de doucement reprendre.
Carter — Il y a plusieurs stades de ressenti quand tu prends plein de g. Au début, tu as une perte des couleurs, puis l'impression de perdre la vision latérale avant de tomber dans les pommes. Enfin... Non, d'abord tu as le voile noir, tu perds la vision complètement, puis la perte de connaissance. Environ autour des dix ou onze G le black-out...
Il restait sérieux dans ses explications, prêt à répondre à ses questions si elle en avait, essayant aussi de ne pas l'effrayer... Elle l'avait attentivement écouté, comprenant ce qu'il allait se passer, et ce qu'elle pourrait ressentir pendant ce test. Elle était assez curieuse, mais elle aimait aussi beaucoup voir cette brillance dans le regard de Carter. Il semblait être si content de lui faire partager un morceau de sa passion.
Aliénor — Combien est le pourcentage de personnes qui échouent à ce test ? Tu penses que je vais le réussir ? Si je ne le réussi pas, tu vas être déçu ?
Le jeune homme secoua la tête, sans se départir de son sourire.
Carter — C'est pas une question de réussir ou non véritablement... C'est pour savoir ce que tu supportes. On arrive plutôt bien au neuf G normalement. Tu es en bonne forme physique, il n'y a pas de raisons que ça ne marche pas. Je ne serais pas déçu, c'est pas grave... On prendra un avion de voltige et pas un avion de chasse.
Il haussa doucement des épaules, terminant de fermer les dernières fermetures éclairs de la combinaison avant de demander doucement.
Carter — Prête ?
Aliénor — Oui. Je suis prête.
Elle se pencha vers lui afin de capturer ses lèvres avec tendresse. Puis elle attendit les prochaines indications, se laissant faire avec une pointe de curiosité. Il répondit à son baiser avant de sourire et glisser ses doigts entre les siens. Il ne tarda pas plus à l'entraîner dans une pièce attenante. La centrifugeuse était à l'arrêt, et la technicienne était prête, souriante.
Jess — Bonjour ! Moi c'est Jess ! Je serais la petite voix dans le casque tout au long du test. Enchantée !
Aliénor — Bonjour, je suis Aliénor. Merci de me faire passer le test.
Elle tendit une main enjouée à Aliénor avant de faire un salut militaire dans les règles à Carter, auquel il répondit brièvement.
Jess — Venez !
Jess, très souriante, entraîna le couple auprès de la centrifugeuse, indiquant à Aliénor comment se placer dans le tout petit siège. Elle lui enfila ensuite le casque, puis le masque.
Jess — Pas trop à l'étroit ? On se sent un peu serré au départ mais après ça ira mieux. Si quelque chose ne va pas, n'hésitez pas à le dire. Et si vous pouviez éviter de vomir dans le casque se serait bien mais bon...
Aliénor — Non, je ne me sens pas trop à l'étroite pour le moment.
Elle haussa des épaules, souriant à nouveau avant d’entraîner Carter dans la cabine d'observation et de commande. Le pilote s'installa sur un tabouret haut, observant attentivement la jeune femme. La voix de Jess retentit dans les hauts parleurs du casque.
Jess — On y va !
Elle mit la machine en route. Le bourdonnement des moteurs envahit la pièce avant que la nacelle ne se mette lentement en route. Carter fit signe à Aliénor, un sourire aux lèvres quand elle se trouva en face d'eux, restant attentif à ses réactions même si on ne voyait pas grand chose à part ses yeux.
Jess — On est à 1 G. On va poursuivre à la même accélération jusqu'à ce que tu sente que ça va pas. Ok ? Dis nous dès qu'il y a un changement.
Aliénor — D'accord.
La technicienne coupa le micro, entrant doucement ses instructions à la machine, toujours aussi souriante, se permettant quelques familiarités face à la mine enjouée de Carter... Aliénor se laissa bercer par les sensations, qui étaient totalement nouvelles. Elle ne savait pas comment les décrire, bien qu'elle comprenait un peu mieux les explications de Carter vis à vis des différents stades. Au fur et à mesure que la vitesse accélérait, elle sentait quelques manifestations de son corps, mais ceux-ci restaient contrôlable et supportable. Elle resta donc silencieuse, écoutant chaque indication que lui fournissait Jess. Elle se mit à penser à Carter, comprenant qu'il puisse rechercher ses sensations, bien qu'elle n'avait pas la même passion que lui.
Jess — On approche doucement des neuf G. Ça va ? Pas encore de voile noir ?
Elle ne montrait pas de signe de perte de connaissance, Jess laissait donc tourner la machine, mais Carter restait très attentif à la jeune femme. C'était le moment de vérité...
Aliénor — Ça va. Je ne vois pas de voile noir pour le moment. Les sensations sont... là. Mais j'arrive pas à tout décrire.
Elle se laissa envahir par les sensations, totalement nouvelles pour elle. Elle avait aussi l'impression de sentir la présence de Carter, bien qu'elle ne pouvait ni le voir ni l'entendre. Et cela l'a rassuré, comme elle était finalement contente de partager une expérience avec lui. Elle se demandait juste que le vol lui apporte d'autres comme sensations. Jess acquiesça et sourit à Carter, poursuivant le test sans rien dire. Carter avait perdu son sourire malgré tout et regardait anxieusement le tableau de commande et la jeune femme. Une fois les neuf g atteint, Jess et Carter échangèrent un regard entendu et la technicienne coupa les moteurs, laissant la centrifugeuse décélérer doucement. Quand elle fut presque à l'arrêt, le jeune homme retourna dans la salle principale et approcha doucement de la nacelle, retrouvant son sourire.
Carter — Hey... Ça va ? Pas trop le tournis ? Pas trop la nausée ? Ça secoue un peu la première fois, surtout quand ça s'arrête...
Il commença à doucement détacher la jeune femme, lui enlevant également le masque à oxygène et le casque, lui laissant le temps de tranquillement retrouver toutes ses sensations habituelles. Un doux sourire habillait les lèvres du jeune homme, calme et attentif... Elle prit le temps de retrouver ses esprits, cherchant rapidement le regard de Carter pour s'y plonger dedans.
Aliénor — Ça va. J'ai un peu le tournis en effet. Pour la nausée, ça va. Cela semble se calmer là.
Carter — Tant mieux...
Elle marqua une pause avant de demander doucement.
Aliénor — J'ai réussi le test ? Tu vas pouvoir m'amener voler avec toi ?
Il sourit largement avant de hocher doucement de la tête.
Carter — Oui, tu peux voler avec moi. T'auras peut-être de bref évanouissements sur certaines manœuvres mais c'est tout.
Il fit un brève pause, lui laissant encore un peu de temps avant de l'aider à sortir de la nacelle.
Carter — On va aller prendre un grand bol d'air frais, ça va te faire du bien, et manger un morceau. Après on attendra un peu, le temps que je fasse le tour de l'avion et on pourra y aller.
Il prit le bras de la jeune femme, l’entraînant avec lui pour aller saluer et remercier Jess, avant d'emmener Aliénor au dehors. Il lui laissait sa combinaison, de toute façon elle en aurait besoin de l'avion. Il l’entraîna sur un talus herbeux, au soleil, lui désignant de loin l'avion qu'ils allaient prendre. Une équipe de quelques hommes s'activaient autour de lui pour le préparer et le désarmer. Malgré le soleil, le temps était froid mais sec, ce qui le rendait plus supportable, mais qui ne les firent pas rester longtemps dehors. Carter entraîna Aliénor jusqu'au mess, particulièrement vide à cette heure-là. Un buffet froid était à leur disposition, avec quelques bonbonnes de soupes chaudes à différents goûts.
Carter — Il vaut mieux manger plutôt léger, pour tu ne sois pas malade en vol...
Le jeune homme se confectionna deux petits sandwichs avant de prendre un gobelet de soupe de légumes fumants. Il laissa à Aliénor prendre ce qu'il lui plaisait avant de l'entraîner jusqu'à une table vide avec son plateau, s'installant en face d'une baie vitrée. C'est avec un léger sourire qu'il demanda à la jeune femme.
Carter — Si tu as des questions, n'hésite surtout pas à les poser...
C'était le meilleur moment... Elle avait écouté les conseils de Carter, prenant quelque chose de léger pour manger. Son regard ne pouvait s'empêcher d'observer les lieux, elle n'était jamais entrée dans une base militaire. Après un instant, où sa curiosité fut satisfaite, elle plongea son regard dans celui de Carter.
Aliénor — On va voler combien de temps ? On va faire quel itinéraire ? Qu'est-ce qui est le plus désagréable, le décollage ou l'atterrissage ?
Elle marqua une pause, croquant dans son sandwich, avant de reprendre.
Aliénor — Tu vas faire quelles types de manœuvre ?
Le jeune homme sourit face à ses questions, prenant le temps de répondre entre deux bouchées.
Carter — On va voler entre vingt et trente minutes seulement. On ne va pas vraiment faire un itinéraire. Je vais t'emmener au dessus d'une forêt et on va faire un peu de voltige. Le genre de manœuvre que je fais en temps réel mais aussi des petites choses pour s'amuser un peu. Ça me permet aussi de découvrir un autre avion et de m'entraîner dessus autrement que dans un simulateur... Le plus désagréable ? L'atterrissage... Parce que ça signe la fin de la séance !
Il sourit avant de poursuivre.
Carter — Pour les manœuvres tu verras, je ne veux pas t'en dire trop...
Il sourit à nouveau pour se plonger dans son sandwich avec une certaine gourmandise. Il avait toujours autant d'étoile dans les yeux et plus le moment de grimper dans l'avion approchait, plus il avait de mal à rester en place... Elle hocha doucement la tête, poursuivant son repas en l'observant attentivement.
Aliénor — Tu es impatient ? Tu souris encore plus que d'habitude. J'aime bien te voir sourire.
Carter — Oui ! Je suis très impatient...
Elle termina sa bouchée avant de poursuivre sur le même ton.
Aliénor — Est-ce que tu ressens toujours cette envie à chacun de tes vols ? Tu n'as jamais volé avec ce type d'avion ? Tu as quoi comme avion normalement ?
Carter — Toujours mais en plus ou moins fort... Quand on est obligé de décollé en urgence c'est pas la même envie ou la même excitation. C'est de l'adrénaline pure, et de la stratégie. C'est mon boulot, c'est différent du coup...
Il prit une gorgée de sa soupe avant de poursuivre sa réponse.
Carter — J'ai volé avec des biplace mais rarement. En mission j'ai toujours des monoplace et en ce moment, un F-22 plus particulièrement... Mais j'ai déjà volé avec des Rafales...
Il sourit, essayant de se montrer rassurant, avant d'avaler un autre morceau de son sandwich.
Carter — Je suis content de pouvoir t'emmener ici... Si ça te plaît on pourrait peut-être faire de la voltige aérienne ensemble plus tard... Tu pourrais apprendre le vol aussi...
Il haussa doucement des épaules. Ce n'était pas forcément des propositions sérieuses mais des idées qui lui traversaient l'esprit un peu en vrac...
Aliénor — Apprendre à piloter un avion ? La voltige aérienne, c'est quoi concrètement ?
Son regard s'était tournée vers l'avion à l'extérieur, l'observant attentivement comme si elle voulait graver dans sa mémoire chaque forme qui le composait.
Carter — Oui, piloter. La voltige c'est faire des figures dans le ciel avec un petit avion... Des loopings, des vrilles, de piqués... J'en ai fait un petit peu au début de ma formation. Je trouvais ça rigolo.
il sourit encore, terminant son sandwich en une grosse bouchée, s'attaquant à sa soupe à petites gorgées.
Carter — Ça te plairait d'apprendre à piloter ?
Aliénor — Je ne sais pas encore. Tu penses que j'y arriverais ? C'est quand même bien différent que le permis de voiture.
Elle ne s'était jamais réellement posé la question, le milieu aérien n'était pas forcément quelque chose qui l'intéressait, ses centres d'intérêt étaient assez réduits au final. Cependant, elle restait néanmoins curieuse, surtout qu'elle n'avait aucune expérience pour affirmer que ce genre d'activité pourrait lui plaire ou non.
Carter — Oui c'est très différent mais ce n'est pas impossible. Après tout dépend si ça pourrait te plaire ou pas...
Il haussa doucement des épaules en prenant une nouvelle gorgée de soupe. Il leva un instant les yeux sur un militaire s'approchant d'eux. Il salua Carter qui lui glissa un léger "repos", attentif à ce qu'il avait à dire.
Militaire — Votre avion est prêt Capitaine. Voici votre plan de vol.
Il lui tendit une petite feuille couverte d'une série de numéros. Carter le remercia d'un regard et le libéra, ce qu'il fit après avoir salué Aliénor avec respect. Le pilote jeta un bref regard à la feuille avant de reposer son attention sur la demoiselle.
Carter — On fini de déjeuner et on pourra aller jeter un oeil à l'appareil.
Il sourit de plus belle, se tortillant un peu sur son siège sous l'effet de l'excitation. Elle hocha doucement la tête, ne pouvant s'empêcher de regarder la feuille avec une certaine curiosité.
Aliénor — Que signifie cette série de numéros ?
Elle avait un certain attrait pour les chiffres, et cela l'interpelait pas mal. Il baissa les yeux sur sa feuille avant de la lui donner, pour qu'elle la regarde de plus près et expliqua doucement.
Carter — Ce sont des coordonnées. C'est le quadrillage de la zone où on peut aller. Même si on sera désarmé, on ne peut pas aller où on veut avec un avion de chasse... On a été enregistré comme vol d'entraînement aussi... Donc on a quelques restrictions. Ce qui est normal.
Il prit une nouvelle gorgée de soupe, regardant le fond de son gobelet. Il estima qu'il restait assez pour une seule gorgée et s'y risqua, faillit bien s'en mettre partout. Il avala avec difficulté avant de faire un grand sourire à la jeune femme. Il ne pouvait plus cacher son impatience désormais...
Aliénor — D'accord. On peut dire très simplement, et vulgairement, que c'est un peu le code de la route.
Carter — Un peu.
Elle avait pris le temps d'observer la feuille avant de lui redonner afin de terminer son repas. Elle voyait de plus en plus sur les traits de son visage, son impatience grandissante. Une fois le repas terminé, le jeune homme débarrassa leurs plateaux et entraîna la jeune femme à nouveau dehors. Il ne tarda pas à arriver près de l'avion. Cette fois cependant le sérieux se dépeint sur ses traits. Il fit le tour de l'appareil par le sol avant de rapidement grimper dans le cockpit puis se balader sur les ailes, et examiner les réacteurs. Finalement il se laissa glisser au sol et rejoignit la jeune femme avec un fin sourire.
Carter — Parfait ! On retourne au vestiaire ! Il faut que je me change moi aussi.
Avec un sourire il l’entraîna à nouveau dans le premier bâtiment et se changea à son tour, enfilant une combinaison comme la sienne. Une fois prêt il se tourna vers la demoiselle avec un léger sourire.
Carter — Prête ?
Elle l'admira attentivement, sentant un léger frisson dans son dos. Il avait un certain style avec cette combinaison, ressentant la même émotion qu'en le voyant en tenue sur le terrain. A moins que son attirance pour lui grandissait au fil du temps, est-ce que cela pouvait être possible.
Aliénor — Je suis prête.
Elle le suivit docilement de nouveau vers l'appareil, qu'elle avait eu le temps d'admirer lors de la vérification de Carter. Elle ne savait pas si elle était impressionnée, mais l'avion dégageait quelque chose.
Aliénor — Est-ce qu'il y a des consignes que je dois savoir ?
Carter — Je te les donnerais au fur et à mesure.
Il sourit, grimpant la petite échelle menant au cockpit avant de se percher sur l'aile et l'inviter à monter.
Carter — Tu vas te mettre derrière. Tu pourras pas beaucoup voir le paysage mais j'ai pas trop le choix.
Il laissa la jeune femme s'installer avant de l'aider à enfiler son parachute, déjà sur le siège. Il lui indiqua comment l'utiliser au cas où avant d'ajuster ses attaches et son harnais. Il lui enfila enfin son casque.
Carter — Tu ne touches à rien, sauf si je te le demande. Ce petit bouton-là c'est pour le micro. Ne l'allume pas tant que je ne te le dis pas. Et à l'atterrissage il faudra aussi que tu l’éteigne. Des questions avant que je te mette le masque ?
Elle prit le temps de se réciter ses paroles, pour être sure d'avoir tout bien compris. Les consignes restaient simples pour le moment. Elle hocha doucement la tête en lui répondant.
Aliénor — Je n'ai pas de questions. Tu peux me mettre le masque.
Carter — Cool.
Elle sentait une douce impatience, mêlée à de la curiosité. Elle observait attentivement l'intérieur du cockpit, il y avait selon elle tellement de choses à regarder. Que finalement, cela ne la dérangerait pas vraiment de ne pas pouvoir voir le paysage. Il prit le temps de déposer un rapide baiser sur ses lèvres avant de mettre le masque équipé du micro. Il fit signe à un homme au sol qui enleva l’échelle avant de se glisser sur le siège avant, faisant glisser la verrière au dessus d'eux. Il la ferme de façon hermétique avant d'allumer les moteurs, laissant le tout doucement ronronner le temps de s'équiper à son tour. Il se passa une longue poignée de secondes avant que la jeune femme ne l'entende. Elle ne pouvait pas répondre sans allumer le micro mais en même temps il prit très vite contact avec la tour de contrôle. La jeune femme pouvait tout entendre de l’échange. Il se passa encore quelques minutes avant que l'avion ne se mette en mouvement. Et une fois face à la piste et avec le feu vert de la tour, il mit les gars pour décoller rapidement... Un sourire sur les lèvres...
Carter — Tu peux allumer ton micro, la tour ne nous entendra plus.
Ils montaient toujours et le jeune homme modulait leur vitesse mais la poussée du décollage était bien plus forte que celle d'un avion de ligne...
Carter — Ça va ?
Les sensations étaient différentes que lors du test, même s'il y avait des similitudes. Elle avait allumé son micro, même si elle resta quelques instants silencieuse.
Aliénor — Ça va. Les sensations ne sont pas désagréables. Je crois que je ne réalise pas encore que je suis dans un avion de chasse. Même si je sens mon cœur battre un peu plus rapidement.
Elle marqua une pause, fermant un instant les yeux avant de poursuivre.
Aliénor — Je n'ai pas peur.
Carter — Super ! On va voler une dizaine de minutes puis arriver sur notre zone d'exercice. Je vais accélérer, on devrait passer le mur du son dans quelques minutes.
Il se tut, le bourdonnement des moteurs et le sifflement du vent très présent autour d'eux l'empêchant de beaucoup parler. Comme promis cependant il accéléra franchement. Ils n'a tardèrent pas à passer le mur du son et son bang à retardement caractéristiques. Il resta plutôt silencieux, prenant possession de la machine avec doigté. Une fois sur leur lieu d'exercices il ralenti un peu, reprenant la parole avec la jeune femme.
Carter — On va commencer les manœuvres. Je sais que la seule chose à laquelle tu pourrais te raccrocher si l'envie t'en prend, c'est le manche à côté de toi. Mais il est important que tu n'y touches pas. Accroches toi à ton harnais si tu veux. Je vais commencer par te montrer le paysage. Prête ?
Aliénor — Je suis prête.
Il y avait de la malice dans sa voix et une pointe de mystère. Il ne lui en dit pas plus sur la façon dont il allait s'y prendre pour lui montrer le paysage forestier qui s'étalait sous eux. Sans trop attendre son accord il mit l'avion sur le dos en riant légèrement, le gardant ainsi en entamant une vaste courbe, la laissant observer le paysage même si celui ci était à l'envers... Elle ne s'était pas attendue à cette manœuvre ni aux sensations que celle-ci provoquerait chez elle. Elle attrapa rapidement son harnais, dans un geste de réflexe. Elle mit un instant tant à se calmer, à reprendre ses esprits grandement aidés par le rire de Carter qu'elle entendit dans son casque. Son regard se posa enfin sur le paysage, sur cette forêt qu'elle pouvait admirer. Le spectacle était beau, et elle commençait à réaliser la chance qu'elle avait d'être ici.
Aliénor — C'est beau.
Avait-elle murmuré du bout des lèvres.
Carter — Oui... Je suis bien d’accord...
Un peu plus en douceur, le jeune homme reprit une position de vol normale et entreprit de monter un peu plus. Il fit pointer le nez de plus en plus à la verticale avant de finalement se laisser partir en un lent looping. Un léger "youhou" accompagna sa manœuvre. Il en fit ainsi plusieurs d'affilé, riant doucement dans son casque.
Carter — Et maintenant mon préféré !
Il remonta en piqué, faisant rugir les moteurs et défilé en flèche l'altimètre. Une fois à une altitude suffisante, approchant les limites possibles, il coupa les moteurs un à un. Il n'y avait plus que le bruit du vent autour d'eux et ils partirent doucement en chute libre, apportant une douce sensation d'apesanteur. Le jeune homme eut un rire joyeux face aux sensations qui lui parcouraient le corps.
Carter — Toujours avec moi ? Toujours pas peur ?
Un léger cri s'échappa de ses lèvres sans qu'elle s'en rende réellement compte. Son cœur s'était agité de plus belle, avant de reprendre son calme pour profiter des nouvelles sensations qui la submergée.
Aliénor — Oui...
Elle marqua une pause, sentant qu'elle serrait de plus en plus fort son harnais.
Aliénor — J'ai confiance en toi. C'est la sensation qui est étrange. On est en train de tomber.
Elle ne pouvait pas empêcher ses instincts primaires de réagir, comme son corps face à toutes ses sensations. Mais elle commençait à les apprécier, à y prendre plaisir et à comprendre les éclats de rire de Carter.
Carter — Oui, c'est de la chute libre. Je vais redémarrer ça va secouer légèrement.
Toujours avec le sourire, le jeune homme réenclencha ses moteurs qui répondirent assez vite. Après cette intermède mouvementé il revint en vol à l'horizontale dans une vitesse de croisière plus calme.
Carter — Tu vois le manche que je t'avais dit de ne pas toucher ? Prends le.
Il attendit que la jeune femme lui confirme la chose avant de poursuivre.
Carter — Tu n'as besoin que de ça pour piloter. Tu vois le gyroscope ? La boule noire avec le trait rouge horizontal et le trait blanc vertical ? C'est ton horizon. Si on tourne...
Il pencha son propre manche, ce qui bougea également celui d'Aliénor.
Carter — On tourne. Si tu tire vers toi, on monte. Si tu repousse, on descend.
Il joignait le geste à la parole à chaque fois ne quittant pas des yeux son altimètre et ses coordonnées.
Carter — C'est tout simple.
Il sourit dans son casque avant d'ajouter, joueur.
Carter — J'espère que tu tiens bien ton manche parce que j'ai lâché le mien ! C'est toi qui conduit !
Pour le prouver il leva les bras pour venir toucher la verrière en profitant pour s'étirer un peu... Elle se figea légèrement à ses paroles, sentant sa respiration se coupait quelques instants. Elle serra un peu plus sa prise sur le manche tout en fixant le gyroscope afin d'être sûr qu'ils restaient bien à horizontal.
Aliénor — Carter... Ce n'est pas dangereux de me laisser conduire ? Je ne suis pas très rassurée là. C'est un avion de chasse. Tu ne veux pas reprendre ton manche ?
Elle avait parlé tranquillement, malgré l'agitation qui envahissait ses pensées, ainsi que ses nombreuses questions.
Carter — Non ! Je te fais confiance. Tu peux tourner un peu quand même on approche de notre limite de zone. À droite ou à gauche peu importe. Vas y doucement ça passera tout seul tu vas voir.
Il avait répondu avec le sourire mais avait tout de même baisser les mains pour réagir au plus vite au cas où. Mais il était assez confiant du reste, ne cessant de sourire doucement... Elle garda toujours le manche, même si sa prise se fit moins crispée. Elle le pencha légèrement vers la droite, estimant qu'un angle de dix pour cent était une action assez douce. Cependant, elle demanda rapidement confirmation à Carter.
Aliénor — Je dois encore tourner ?
Carter — Oui. Vas jusqu'au quatre vingt dix degrés pendant quinze secondes et se sera bon.
Aliénor — D'accord.
Il la laissait faire, surveillant ses équipements du coin de l'œil sans se départir de son sourire.
Carter — Pas trop dur les vibrations dans la main ? Au bout d'un moment ça fait des fourmis quand tu n'as pas l'habitude...
Aliénor — Ah. C'est une sensation normale. Je commençais à me demander. Pour le moment, la sensation est encore assez en sourdine.
Elle avait redressé le manche après quinze secondes prêtes, gardant toujours l'appareil le plus droit possible. Le jeune homme la laissa faire sagement, en profitant pour se redresser un peu et regarder le paysage.
Carter — Tu te débrouille très bien.
Il se montrait encourageant et il devait bien avouer qu'il était plutôt fier d'elle. Il lui laissa encore quelques instants avant de doucement reprendre les commandes.
Carter — Je vais reprendre le contrôle. Il faut qu'on rentre... Le temps qu'on retourne à la base on sera juste en temps.
Il fit la transition en douceur, se remettant dans l'axe pour rejoindre la base, accélérant franchement. Il était un peu déçu que se soit si court mais il était content de lui avoir fait partager cette petite aventure... Il lui demanda de couper son micro pour reprendre contact avec la tour de contrôle à l'approche de la piste. Il atterrit plutôt en douceur bien qu'avec une forte décélération une fois les roues au sol. Il prit ensuite doucement le chemin du hangar pour remettre l'avion à sa place coupant enfin les moteurs. Il se détacha tranquillement avant d'ouvrir la verrière pendant qu'un militaire leur apportait une échelle. Une fois hors de l'appareil il aida la jeune femme à se détacher à son tour avant de la précédé au sol. Un grand sourire ornait joyeusement ses lèvres et il ouvrit les bras pour la prendre dans ses bras, le regard débordant d'amour et de fierté...
Elle s'était laissée aller dans ses bras, refermant les siens en blottissant sa tête dans son cou. Elle était légèrement tremblante, ressentant encore l'agitation de l'atterrissage, mais aussi de ce vol. Des sensations nouvelles, elle en avait ressenti beaucoup, et elle gardait en mémoire que les agréables, comme le paysage à l'envers qu'elle avait pu voir.
Aliénor — Merci.
Carter — Merci à toi... Souffla-t-il dans un murmure ému.
Il se détacha de la jeune femme pour l'entraîner jusqu'aux vestiaires, remerciant chaleureusement les hommes qui les avait aidé. Il l'aida à enlever sa combinaison avant d’ôter la sienne et aller les ranger. En revenant il profita que la jeune femme n'ait pas encore passer les bras dans son pull pour l'en empêcher et refermer ses bras autour d'elle, venant quémander ses lèvres avec émotion.
Carter — Je t'aime...
Il se mordit les lèvres, hésita avant de finalement la libéré, allant enfiler ses propres affaires... Elle lui avait répondu du bout des lèvres qu'elle aussi, avant de reprendre son pull pour l'enfiler. Elle termina rapidement de s'habiller complètement, se tournant vers Carter pour l'observer.
Aliénor — Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?
Il prit une inspiration chaotique en rabattant le col de son manteau contre sa nuque avant de lever les yeux vers elle. Il répondit d'une drôle de voix, un peu rauque.
Carter — Ce que tu veux. On n'a pas d'impératif...
Elle pencha légèrement la tête sur le côté, en restant silencieuse tout en l'observant attentivement. Elle n'arrivait pas à mettre un mot sur ce qu'elle ressentait à cet instant-là, mais il y avait quelque chose qui l'intriguait dans son attitude.
Aliénor — Ça va ? Tu as une drôle de voix, on dirait. Je ne sais pas trop.
Il s'éclaircit la gorge sans pouvoir en dégager vraiment l’étau avant de lui servir un sourire maigre qui contrastait avec son regard brillant.
Carter — Oui. Ça va. On va dire au revoir au Major s'il est encore là et après on pourra y aller. Soit on va se balader un peu...
Il haussa doucement des épaules et tendit la main vers elle, légèrement tremblant. Il l’entraîna dehors en attendant sa réponse, serrant la main pour tenter d'en chasser les tremblements, en vain...
Aliénor — On peut se balader un peu, il ne fait pas trop froid encore. Et le temps est assez agréable.
Elle le suivit tranquillement, mais son regard se fixait régulièrement sur lui. Malgré sa réponse, elle avait l'impression qu'il y avait quelque chose, mais elle ne savait pas quoi. Peut-être que c'était normal, et que c'était dû au vol. Elle garda le silence, observant les alentours en se demandant si un jour elle reviendrait dans cette base.
Il entraîna la jeune femme à travers la base, dans une zone verte. Avec l'hiver elle était un peu pauvre mais elle restait agréable. Il restait silencieux, observant le parc alentour avec attention serrant toujours la main de la jeune femme dans la sienne. Les questions tournaient toujours dans ses pensées. Son cœur battait la chamade, mais il gardait obstinément les lèvres closes. Il tenta cependant un sourire pour essayer de la rassurer... Il espérait aussi qu'elle ne pouvait pas entendre son cœur tambouriner dans sa poitrine bien que cette pensée était un peu ridicule... Elle avait remarqué son sourire, mais ce n'était pas ce détail qui attirait son regard et qui fit germer ses questions. Les traits de son visage montraient une autre expression, bien différente de l'impatience joyeuse d'avant le vol et de son rire pendant celui-ci. Elle n'arrivait pas à mettre un mot bien défini, il semblait tendu ou stressé, peut-être les deux.
Aliénor — Tu rumines ? Quelque chose ne va pas. Je le vois bien sur les traits de ton visage. C'est à cause du vol ?
Il prit une inspiration chaotique en regardant ses pieds, serrant brièvement sa main un peu plus fort. Il finit par lever les yeux sur elle en répondant doucement, toujours avec un peu de difficulté.
Carter — Je... Je me pose des questions mais... Mais ce n'est pas à cause du vol. C'est juste que... Que beaucoup de choses tournent dans ma tête et j'ai... Du mal à faire le tri et... Et à me décider...
Il détourna le regard en serrant à nouveau sa main inspirant à nouveau de manière chaotique. Il ouvrit la bouche pour parler mais il resta finalement silencieux, regardant l'horizon devant lui... Elle caressa très légèrement sa main du bout de son pouce, comme si elle cherchait à le rassurer par ce geste avant de demander.
Aliénor — Tu te poses quelles questions ? Tu dois faire le tri pourquoi ? Est-ce que je peux t'aider à te décider ? Tu hésites sur le choix que tu dois faire c'est ça ? Je peux peut-être réfléchir avec toi sur la liste des avantages et des inconvénients, cela t'aidera à faire ton choix.
Le jeune homme eut un sourire un peu triste malgré une pointe d'amusement.
Carter — Non... Non tu ne peux pas... Mais c'est gentil de proposer.
Il sourit, toujours un peu tendu. Il poursuivit sa marche un moment en se plongeant dans ses réflexions avant de finalement s'arrêter et se tourner pour faire face à la demoiselle. Il lui prit les mains dans les siennes, les regardant un moment avant de doucement les embrasser. Il leva les yeux vers elle, croisant les siens, visiblement agité. Il ne se rendit pas compte qu'il retenait son souffle.
Carter — Aliénor je... Je suis très fier que tu aies accepté de voler avec moi... Et ce vol a eu le mérite de me faire prendre conscience de quelque chose que... De quelque chose auquel je pense depuis un moment mais qui ... Qui m'est évident aujourd'hui.
Il fit une pause et prit une grande inspiration, hésitant un instant avant de reprendre.
Carter — Je t'aime... Je t'aime beaucoup... Et je...
Il hésita avant de finalement lentement poser un genou au sol en expirant lentement, gardant ses mains dans les siennes et les yeux fixés aux siens.
Carter — Je voudrais que tu me fasses l'honneur de devenir ma femme...
Il retint à nouveau son souffle, pendu à ses lèvres... Elle se figea légèrement à ses dernières paroles, la surprise se dessina sur les traits de son visage. Qu'est-ce qu'elle devait lui répondre ? Avait-elle bien compris sa demande ? Est-ce que cela était réel ?
Aliénor — Tu veux vraiment te marier avec moi ?
Carter — Oui... Oui je veux me marier avec toi...
Il serra brièvement ses mains, de plus en plus tendu... Son regard se perdit dans le sien, cherchant une autre confirmation que ses paroles. Il ne mentait pas, il ne lui avait jamais menti. Il était sérieux dans sa proposition de sceller sa vie à la sienne. Soudainement, elle sentit son cœur s'affolait dans sa poitrine. Et une vive émotion remplaça la surprise sur les traits de son visage.
Aliénor — Oui. Je voudrais bien devenir ta femme.
Elle sentit un faible tremblement animer ses mains, peut-être même le reste du corps. Une lueur brillante illumina son regard, alors qu'elle réalisait de plus en plus la situation. Sa vie allait prendre un nouveau tournant. Le sourire ne tarda pas à revenir sur les lèvres du jeune homme. Un léger rire, un peu nerveux, s'échappa de ses lèvres, alors qu'il se remettait sur ses pieds pour venir quémander ses lèvres dans un baiser passionné. Il la prit dans ses bras, la soulevant de terre pour tourner sur lui même, l'entraînant avec lui.
Carter — Je t'aime Aliénor...
Aliénor — Moi aussi, je t'aime Carter.
Il se mordit un instant les lèvres avant de se rendre compte qu'il oubliait une petite chose.
Carter — Oh j'ai... J'ai une bague... Pour toi...
Il fouilla dans la poche intérieure de son manteau pour en sortir une petite boîte contenant un solitaire qu'il prit. Il prit doucement la main gauche de la jeune femme pour glisser la bague à son doigt, tremblant légèrement sous le coup de l'émotion... Elle s'était laissé faire, posant son attention sur son doigt puis sur la bague. Elle la trouva magnifique, venant un instant la caressait du bout de ses doigts avant de plonger son regard dans le sien.
Aliénor — Elle est magnifique. Merci. Il va falloir que j'en prenne soin.
Elle marqua une pause avant de rajouter doucement.
Aliénor — Je vais porter ton nom de famille. Je vais devoir faire des changements administratifs.
Elle semblait ravie, l'émotion toujours gravée sur son visage où un sourire s'était affiché. Elle était heureuse, même si de nombreuses questions l'envahissaient sur la suite à venir. Le jeune sourit face à son empressement. Il tremblait toujours et son cœur battait la chamade.
Carter — Euh... Oui mais... Ça se fera presque tout seul quand on sera marié... Pour l'instant on est fiancé.
Il reprit ses mains entre les siennes pour les porter à ses lèvres, fermant un instant les yeux à son contact.
Carter — Il faut du temps pour préparer un mariage... Il y a des choix à faire, des gens à prévenir et... Et pleins de choses mais... À terme oui... Tu porteras mon nom...
Il se mordit la lèvre, une boule d'émotion enflant dans son cœur...
Carter — J'ai hâte...
Il avait soufflé sa dernière phrase avec émotion... Elle ne tarda pas à venir se blottir contre lui, plongeant sa tête dans son cou sous l'assaut des émotions qui grandissait de plus en plus. Elle allait se marier avec Carter, que pouvait-elle rêver d'autre que ça ?
Quand les tout jeunes fiancés passèrent la porte de la maison, Charlotte, Cristina, Patrick et Alejandro étaient rassemblés autour de la table de la salle à manger, un mug de chocolat chaud devant eux, à discuter joyeusement. Alejandro était passablement fatigué mais plus qu'heureux d'être là et Cristina semblait aussi contente de sa présence. Nul doute qu'ils s'étaient bien entendu de prime abord, ce qui était plutôt un bon point. Charlotte était un peu sceptique quand elle posait les yeux sur Alejandro, comme si elle se méfiait un peu de lui, mais elle était plus calme et reposée, toute trace d'inquiétude et de tristesse vis à vis des enfants l'ayant quitté. Mais Carter ne doutait pas qu'au fond, elle restait un peu tourmentée. Patrick était égal à lui même, toujours enjoué. Tous les regards se tournèrent vers eux, avec des sourires. Le sourire ne quittait plus les lèvres de Carter ni les étoiles au fond de ses yeux. Il se montrait encore plus tactile qu'à l’accoutumer, ne cessant de chercher la main de la jeune femme de la sienne, ainsi que son regard. Des frissons d'émotions ne cessaient plus de le parcourir. Ils se débarrassèrent de leurs manteaux et de leurs chaussures, Charlotte se levant doucement pour leur proposer des tasses de chocolat que le pilote accepta d'un regard. L'état de Carter souleva quelques sourires chez Patrick et Cristina, mais ils ne firent pas de commentaires, mettant cela sur le compte du vol, sachant tout deux à quel point le jeune homme était passionné. Alejandro se leva pour les saluer d'un peu plus près cependant.
Alejandro — Hey ! Mes colocs préférés ! Comment ça... Oh mon dieu !
Le coach failli bien s'étrangler tout seul en changeant complètement d'état. S'il était souriant et enjoué au début de sa phrase, le choc d'un petit détail qui lui avait finalement sauté aux yeux l'avait arrêté net.
Alejandro — Qu'est-ce que c'est que ça... Ali...
Il avait la bouche à demi ouverte mais au fil des secondes, une drôle d'émotion naissait dans son regard, mélange de curiosité et de fierté. Il vint tout doucement prendre sa main gauche pour mettre en évidence sa bague de fiançailles, incapable d'ajouter quoi que se soit malgré le sourire qui naissait sur ses lèvres... Carter ne dit rien, souriant de plus belle, posant en douceur ses mains sur les épaules de la jeune femme, une boule de fierté explosant dans sa poitrine, comme régulièrement depuis quelques temps...
Aliénor — Carter m'a demandé si je voudrais bien lui faire l'honneur de devenir sa femme. On est donc fiancé, on n'aura plus besoin de mentir pour les visites à l'hôpital maintenant.
Alejandro — Oh... Oui mais on va évité l'hôpital maintenant...
Elle l'avait laissé lui prendre la main, admirant elle aussi la bague qui ornait son doigt. Elle n'avait pas arrêté de l'observer pendant le trajet du retour, peut-être avait-elle du mal à y croire. Et cela lui faisait toujours quelque chose de dire qu'elle allait devenir sa femme, une boule d'émotion n'avait pas quitté le creux de son ventre depuis sa demande.
Aliénor — On va devoir préparer notre mariage, mais cela demande du temps.
Alejandro — Oh bah oui... Bien que si tu demandes de l'aide à Saskia je ne pense pas que ça prenne tant de temps que ça...
Le coach eut un léger rire mi-nerveux mi empli d'émotion avant de prendre Aliénor dans ses bras, tendant aussi les bras vers Carter qui ne tarda pas à répondre à sa demande, un sourire aux lèvres. La réaction n'avait pas tarder aussi chez les autres. Patrick n'en revenait pas, la surprise s'étant gravé sur ses traits. Il avait relevé les mains pour les glisser dans ses cheveux, un sourire naissant finalement au coin de ses lèvres. Cristina avait étouffé un petit cri, les mains plaqués sur sa bouche, alors que Charlotte avait bien failli lâché l'une de ses tasses. C'est elle la première qui s'était approché du couple, obligeant Alejandro à lui laissé de la place pour prendre son frère et Aliénor dans ses bras. Patrick et Cristina ne tardèrent pas à se lever à leur tour pour rejoindre pour un câlin improvisé. Une vague de "félicitations" ne tarda pas à envahir la pièce. Ils les laissèrent enfin respiré mais Charlotte resta accrochée au cou de son frère, visiblement très émue. Ale entraîna Aliénor jusqu'à la table, Patrick et Cristina reprirent leurs places sagement, les sourires ne quittant pas les visages.
Alejandro — Il va falloir que tu te trouves des témoins aussi ! Enfin, que tu les choisis...
Elle s'était installée après avoir suivi son colocataire jusqu'à la table. Elle se pinça légèrement les lèvres avant de demander doucement.
Aliénor — Comment on choisit ses témoins ? Est-ce que cela peut-être n'importe qui ? Cela doit-être de sa famille ? Il me semble qu'il en faut deux, c'est ça ?
Elle sentait de plus en plus de questions l'envahir concernant ce futur mariage. Elle allait devoir se renseigner sur son déroulement, sur les choses à faire, sur ce qu'il faut dire en tout voulu. Il y avait tellement de chose qu'elle ne savait pas, même si elle avait déjà assisté aux mariages de ses frères, elle était restée très rêveuse ses jours-là, observant à moitié. Alejandro sourit face à ses questions. Doucement Carter et Charlotte regagnèrent la table à leur tour, Charlotte rapportant les tasses de chocolat fumantes devant les deux fiancés.
Alejandro — Tu prends des gens qui te sont proches... Amis, familles... Des gens en qui tu as confiance. Ce sont des gens que tu apprécie aussi... Il en faut deux en effet.
Il lui sourit, fronçant un peu le nez de bonheur pour eux. Carter ne put s'empêcher de glisser une main sur le genou d'Aliénor, serrant la main sur elle avec émotion.
Cristina — En tout cas c'est une très bonne nouvelle !
Patrick — Oui ! Parfait pour finir l'année !
Les sourires ne quittaient pas les visages et l'émotion était toujours très présente chez Charlotte dont les yeux brillaient un peu trop... Aliénor s'était légèrement plongée dans ses pensées aux réponses de son colocataire, réfléchissant à son choix silencieusement. Elle reprit pied quand elle sentit la main de Carter sur son genou, tournant son regard vers lui.
Aliénor — On peut inviter combien de personnes à un mariage ? Est-ce qu'il faut déjà trouvé une date ? Est-ce que je dois appeler mes parents ce soir ?
Carter — Autant que tu veux pour les invités, ça m'est égal... La date on verra plus tard... Pour l'instant c'est pas important... Tu peux appeler tes parents pour leur annoncer nos fiançailles oui... Je suis certain que ta mère en sera ravie..
Elle marqua une pause, où elle se pinça les lèvres avant d'attraper sa tasse pour y boire une gorgée. Il sourit, buvant à son tour une gorgée de son chocolat. La conversation reprit doucement dans le quatuor restant, même si les regards se tournaient souvent vers eux.
Aliénor — Il va falloir que je fais attention à ne pas marcher sur ma robe de mariée.
Carter — Oui...
Alejandro — Mais si tu l'achète assez tôt tu pourra t'entraîner... Sans la montrer à Carter bien sûr.
Ale ne cessait de sourire, tout comme Cristina.
Alejandro — J'ai hâte de voir ça en tout cas... Fais attention au décalage horaire si tu veux appeler tes parents. Si tu les appelle ce soir, il sera le milieu de la nuit pour eux...
Alejandro sourit sagement, serrant sa tasse de chocolat entre ses mains. Elle hocha doucement la tête après avoir jeter un regard à son montre, sous l'émotion elle avait oublié ce détail-là.
Aliénor — Je vais peut-être attendre que mes pensées soient plus claires...
Alejandro — Oui c'est peut-être mieux...
Elle avait marmonné plus pour elle-même que pour les autres. Elle voulait faire les choses correctement, sans sa maladresse légendaire. Elle préparerait peut-être un texte afin d'être sûre du choix de ses mots. Elle reprit sa tasse buvant une longue gorgée avant de poser son regard vers sa bague.
Aliénor — Tu l'as acheté quand ?
Carter — Je ne l'ai pas acheté...
Il eut un léger soupir, et cette fois c'est Cristina, dont une oreille traînait par chez eux, qui répondit.
Cristina — C'était celle de notre grand-mère... Elle me l'avait donné il y a un moment et comme je ne compte pas me marier un jour, j'ai préféré la donner à Carter la dernière fois qu'on s'est vue... Il faudra peut-être la faire ajusté un peu...
Aliénor — Oh. C'est un héritage familiale. Mais peut-être que Charlotte la voulait ? Est-ce que je la mérite réellement ? Il va falloir que je fais très attention... J'ai l'impression qu'elle me va bien, elle me tient bien au doigt sans trop serré.
Charlotte — Non... J'ai celle de la mère de Patrick. C'est largement suffisant.
Cristina — Et oui, tu la mérite très largement... Je ne l'aurai pas donné à Carter sinon !
Elle sourit joyeusement à la jeune femme avant de reprendre sa tasse de chocolat avec gourmandise. Un léger silence souriant s'installa avant que Patrick ne le brise avec légèreté.
Patrick — Alors ce baptême de l'air en chasseur Aliénor ? C'était comment ?
Aliénor — Les sensations étaient assez intenses, je me sentais un peu bizarre par moment. Mais je n'ai pas eu de manifestation physique désagréable pendant le vol.
Elle marqua une pause où elle lança un regard à Carter.
Aliénor — Il a fait quelques manœuvres, j'ai pu voir la forêt du site à l'envers. C'était un beau paysage. Il a arrêté les moteurs, et l'avion a chuté créant une sorte d'apesanteur. Je crois que j'ai un peu crié à ce moment-là. Puis il m'a dit d'attraper le manche, en m'expliquant la conduite avant de lâcher le sien. C'était étrange.
Elle attrapa sa tasse pour boire une gorgée se replongeant dans ses pensées.
Patrick — Oh ! Il t'as laissé piloter... C'est une chance rare...
Cristina — Qu'il emmène quelqu'un voler c'est une chance rare dans tous les cas !
De légers rires fusèrent, faisant rougir un peu Carter. Il se plongea dans sa tasse de chocolat sans rien dire, récupérant doucement sa main du genou de la jeune femme.
Patrick — C'était pas trop fatiguant ?
Aliénor — Un peu. Je sens surtout de la fatigue musculaire pour le moment.
Patrick — C'est normal ça...
Elle sentait bien que son corps avait vécu l'expérience avec la même intensité que les émotions qu'elle avait pu ressentir. Et qu'elle aurait des réactions en conséquence ses prochains jours. Mais cela ne la dérangeait pas tellement, elle en gardait d'agréables souvenirs. Et elle venait de comprendre que Carter n'avait pas l'habitude de proposer à quelqu'un de voler avec lui.
Aliénor — Combien de temps peu durée une séance de vol ? Est-ce que cela peut avoir des conséquences, autre que les fourmillements que j'ai ressenti dans mes mains en tenant le manche ?
Carter — Ça dépend mais en général pas plus de vingt minutes en entraînement et en intervention c'est assez court aussi. C'est les temps de trajets qui peuvent durer plus longtemps entre la base et la zone d'intervention... Mais l'autonomie d'un chasseur est assez limité... Entre un heure et demi et deux heures et demi trois heures, ça dépend des avions...
Ce n'était pas comme les avions de lignes ou les jets, qui pouvaient couvrir de plus grandes distances sur le long terme...
Patrick — A force tu peux avoir des problèmes d'articulations... Les vibrations et l'étroitesse des cockpit aidant... Entre autre chose... C'est plutôt un métier exigeant...
Il pinça les lèvres en haussant des épaules. Les pilotes de chasseurs étaient très peu nombreux, en témoignait l'exigence du métier, autant physique que mentale et la dangerosité de la chose également. Lui-même n'avait pas atteint ce stade.
Cristina — En tout cas vous devez fatigué...
Alejandro — Vous pouvez toujours partir à la sieste si vous voulez.
Charlotte — Se sera plutôt calme ce soir, pour être en forme pour demain...
Aliénor tourna son attention sur Carter, recherchant son regard pour lui demander doucement.
Aliénor — Tu veux qu'on aille faire une petite sieste ?
Carter — Comme tu veux...
Il sourit, passant à nouveau doucement la main sur son genou avec un fin sourire sur les lèvres. Il ne dirais pas non à une sieste bien qu'il avait du mal à croire qu'il pourrait dormir. Trop d'émotions traversaient son esprit...
Aliénor — Je crois que je ne dis pas non à me coucher un peu.
Elle venait de terminer sa tasse qu'elle reposa délicatement. Son regard se tourna vers chacun afin de confirmer qu'ils pouvaient réellement s'éclipser un instant, puis elle attendit Carter pour se diriger vers la chambre. Elle ne tarda pas à venir se blottir contre lui, sentant la douceur émotion qui ne voulait pas la quitter.
Aliénor — Cela s'agite dans ma tête. Est-ce que cela va se calmer au bout d'un moment ou il va falloir attendre le mariage ?
Carter ferma les yeux à son contact, refermant doucement es bras autour d'elle en soupirant légèrement. Il hocha doucement de la tête avant de répondre d'un murmure.
Carter — Ça n'arrête pas de s'agiter dans ma tête aussi... Je ne sais pas quand est-ce que ça va se calmer...
Pourtant il faudrait bien que cela se calme pour lui aussi, lors de son prochain départ en mission. Il resta un instant là, avec la jeune femme dans les bras, sans bouger, profitant de son contact. Doucement finalement il l’entraîna jusqu'au lit, enlevant son pull pour le laisser aux pieds du lit, ainsi que son jean, se glissant doucement sous la couette en attendant la jeune femme. Elle s'était déshabillée à son tour avant de le rejoindre, ne tardant pas à se mettre contre lui dans un soupir de contentement.
Aliénor — C'était quoi les questions que tu te posais avant de me demander si je voudrais devenir ta femme ?
Elle avait tourné la tête vers lui, cherchant autant son regard que sa réponse. Il eut un léger soupir, prenant le temps de déposé un baiser léger sur sa tempe avant de doucement répondre.
Carter — Et bien... Je me demandais si c'était le bon moment... J'avais peur que tu refuses... Je cherchais les bons mots... J'avais aussi peur de ne pas réussir... Plein de choses... Je repensais aussi au vol...
C'était un tout qui l'avait finalement pas mal secoué et dont il avait toujours un peu de mal à réaliser maintenant encore... Elle avait posé sa tête contre son torse, écoutant les battements de son cœur en restant de longues minutes silencieuse. Elle réfléchissait à ses paroles, se perdant un peu dans ses pensées avant de murmurer doucement.
Aliénor — J'aurais pas pu refuser. Je t'aime trop pour ça. Et j'ai envie d'être ta femme.
Elle marqua une pause, pensant soudainement à quelque chose qui lui parut très important au point qu'elle se redressa pour chercher son regard.
Aliénor — Il faut aussi que je t'offre une bague pour signifier aux autres que tu es fiancé. Que tu n'es plus libre. Mais il y a aussi des femmes qui sont attirés par les hommes mariés, est-ce que cela veut dire que tu vas te faire plus draguer une fois marié ?
Malgré la boule de fierté gonflant dans sa poitrine, il ne répondit rien à sa première réplique mais croisa son regard, intrigué, quand elle chercha le sien.
Carter — Je n'étais déjà plus libre avant ça tu sais... Tu n'es pas obligé de m'offrir une bague en retour, c'est comme tu veux. Après j'aurais mon alliance donc une bague de fiançailles, je ne sais pas si c'est utile pour moi... Et peut-être, je ne sais pas. Mais ça m'est bien égal. Je ne comptes pas me laisser approcher de trop prêt de toute façon !
Il sourit doucement, levant une main pour caresser sa tempe, laissant son regard se promener sur ses traits en sentant une vague de frissons le parcourir. Une fois de plus une bouffée d'amour et de fierté l'envahit, le laissant sans voix. Il avait du mal à s'y faire, et sans doute l'aurait-il encore longtemps. Il avait toujours peur d'avoir fait une erreur, qu'elle ne laisse tomber comme l'avait fait Sarah, mais cela, il ne pouvait pas l'empêcher, c'était ses craintes profondes... Mais il ne regrettait cependant pas son choix, même si c'était un peu trop tôt... Sans doute que la famille de la jeune femme serait plus que surprise, même si certains de ses membres étaient au courant, mais peu importe... Il était lui, un peu plus rassuré et serein sur leur avenir. Il ne leur resterait plus qu'à répondre aux nombreuses questions que poserait la préparation du mariage ! Même si l'ombre du départ planait dangereusement derrière lui...
Elle l'observait un instant avant de se pencher pour venir capturer ses lèvres dans un tendre baiser. L'agitation toujours au creux de son ventre, dont elle allait devoir visiblement s'habituer pour le moment. Quand elle mit fin au baiser, pour reprendre son souffle, son regard se plongea de nouveau dans le sien.
Aliénor — Je suis heureuse.
Carter — Moi aussi...
Elle reposa doucement sa tête sur son torse en soupirant, fermant les yeux en écoutant sa respiration. Elle ne chercha pas à contrôler ses émotions, ni ses pensées, sachant que c'était normal et qu'elle n'était pas la seule dans cet état-là. Elle ne risquerait probablement pas de s'endormir, mais cela lui suffisait largement d'être à ses côtés.
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Merci au correcteur !
utilisation d'un résumé x2
Journal : One Team One Goal
Carter — Ça va ? Pas trop d'appréhension ?
Aliénor — Ça va. Je n'ai pas d'appréhension pour le moment. Je suis avec toi, je te fais confiance.
Il restait un peu inquiet pour elle, bien qu'il était comme un enfant en ces lieux avec elle.
Carter — On va te mettre dans une centrifugeuse, avec le même type de masque et casque que t'aurais dans l'avion. Comme ça tu peux aussi prendre possession du respirateur, qui est peu impressionnant et gênant au début. Au début ça va tourner doucement et ça ira de plus en plus vite. Je serais avec la technicienne, on te dira tout le temps où tu en es. Et il faudra que tu nous dise bien ce que tu ressens. Il y a un micro dans le casque.
Il fit une légère pause avant de doucement reprendre.
Carter — Il y a plusieurs stades de ressenti quand tu prends plein de g. Au début, tu as une perte des couleurs, puis l'impression de perdre la vision latérale avant de tomber dans les pommes. Enfin... Non, d'abord tu as le voile noir, tu perds la vision complètement, puis la perte de connaissance. Environ autour des dix ou onze G le black-out...
Il restait sérieux dans ses explications, prêt à répondre à ses questions si elle en avait, essayant aussi de ne pas l'effrayer... Elle l'avait attentivement écouté, comprenant ce qu'il allait se passer, et ce qu'elle pourrait ressentir pendant ce test. Elle était assez curieuse, mais elle aimait aussi beaucoup voir cette brillance dans le regard de Carter. Il semblait être si content de lui faire partager un morceau de sa passion.
Aliénor — Combien est le pourcentage de personnes qui échouent à ce test ? Tu penses que je vais le réussir ? Si je ne le réussi pas, tu vas être déçu ?
Le jeune homme secoua la tête, sans se départir de son sourire.
Carter — C'est pas une question de réussir ou non véritablement... C'est pour savoir ce que tu supportes. On arrive plutôt bien au neuf G normalement. Tu es en bonne forme physique, il n'y a pas de raisons que ça ne marche pas. Je ne serais pas déçu, c'est pas grave... On prendra un avion de voltige et pas un avion de chasse.
Il haussa doucement des épaules, terminant de fermer les dernières fermetures éclairs de la combinaison avant de demander doucement.
Carter — Prête ?
Aliénor — Oui. Je suis prête.
Elle se pencha vers lui afin de capturer ses lèvres avec tendresse. Puis elle attendit les prochaines indications, se laissant faire avec une pointe de curiosité. Il répondit à son baiser avant de sourire et glisser ses doigts entre les siens. Il ne tarda pas plus à l'entraîner dans une pièce attenante. La centrifugeuse était à l'arrêt, et la technicienne était prête, souriante.
Jess — Bonjour ! Moi c'est Jess ! Je serais la petite voix dans le casque tout au long du test. Enchantée !
Aliénor — Bonjour, je suis Aliénor. Merci de me faire passer le test.
Elle tendit une main enjouée à Aliénor avant de faire un salut militaire dans les règles à Carter, auquel il répondit brièvement.
Jess — Venez !
Jess, très souriante, entraîna le couple auprès de la centrifugeuse, indiquant à Aliénor comment se placer dans le tout petit siège. Elle lui enfila ensuite le casque, puis le masque.
Jess — Pas trop à l'étroit ? On se sent un peu serré au départ mais après ça ira mieux. Si quelque chose ne va pas, n'hésitez pas à le dire. Et si vous pouviez éviter de vomir dans le casque se serait bien mais bon...
Aliénor — Non, je ne me sens pas trop à l'étroite pour le moment.
Elle haussa des épaules, souriant à nouveau avant d’entraîner Carter dans la cabine d'observation et de commande. Le pilote s'installa sur un tabouret haut, observant attentivement la jeune femme. La voix de Jess retentit dans les hauts parleurs du casque.
Jess — On y va !
Elle mit la machine en route. Le bourdonnement des moteurs envahit la pièce avant que la nacelle ne se mette lentement en route. Carter fit signe à Aliénor, un sourire aux lèvres quand elle se trouva en face d'eux, restant attentif à ses réactions même si on ne voyait pas grand chose à part ses yeux.
Jess — On est à 1 G. On va poursuivre à la même accélération jusqu'à ce que tu sente que ça va pas. Ok ? Dis nous dès qu'il y a un changement.
Aliénor — D'accord.
La technicienne coupa le micro, entrant doucement ses instructions à la machine, toujours aussi souriante, se permettant quelques familiarités face à la mine enjouée de Carter... Aliénor se laissa bercer par les sensations, qui étaient totalement nouvelles. Elle ne savait pas comment les décrire, bien qu'elle comprenait un peu mieux les explications de Carter vis à vis des différents stades. Au fur et à mesure que la vitesse accélérait, elle sentait quelques manifestations de son corps, mais ceux-ci restaient contrôlable et supportable. Elle resta donc silencieuse, écoutant chaque indication que lui fournissait Jess. Elle se mit à penser à Carter, comprenant qu'il puisse rechercher ses sensations, bien qu'elle n'avait pas la même passion que lui.
Jess — On approche doucement des neuf G. Ça va ? Pas encore de voile noir ?
Elle ne montrait pas de signe de perte de connaissance, Jess laissait donc tourner la machine, mais Carter restait très attentif à la jeune femme. C'était le moment de vérité...
Aliénor — Ça va. Je ne vois pas de voile noir pour le moment. Les sensations sont... là. Mais j'arrive pas à tout décrire.
Elle se laissa envahir par les sensations, totalement nouvelles pour elle. Elle avait aussi l'impression de sentir la présence de Carter, bien qu'elle ne pouvait ni le voir ni l'entendre. Et cela l'a rassuré, comme elle était finalement contente de partager une expérience avec lui. Elle se demandait juste que le vol lui apporte d'autres comme sensations. Jess acquiesça et sourit à Carter, poursuivant le test sans rien dire. Carter avait perdu son sourire malgré tout et regardait anxieusement le tableau de commande et la jeune femme. Une fois les neuf g atteint, Jess et Carter échangèrent un regard entendu et la technicienne coupa les moteurs, laissant la centrifugeuse décélérer doucement. Quand elle fut presque à l'arrêt, le jeune homme retourna dans la salle principale et approcha doucement de la nacelle, retrouvant son sourire.
Carter — Hey... Ça va ? Pas trop le tournis ? Pas trop la nausée ? Ça secoue un peu la première fois, surtout quand ça s'arrête...
Il commença à doucement détacher la jeune femme, lui enlevant également le masque à oxygène et le casque, lui laissant le temps de tranquillement retrouver toutes ses sensations habituelles. Un doux sourire habillait les lèvres du jeune homme, calme et attentif... Elle prit le temps de retrouver ses esprits, cherchant rapidement le regard de Carter pour s'y plonger dedans.
Aliénor — Ça va. J'ai un peu le tournis en effet. Pour la nausée, ça va. Cela semble se calmer là.
Carter — Tant mieux...
Elle marqua une pause avant de demander doucement.
Aliénor — J'ai réussi le test ? Tu vas pouvoir m'amener voler avec toi ?
Il sourit largement avant de hocher doucement de la tête.
Carter — Oui, tu peux voler avec moi. T'auras peut-être de bref évanouissements sur certaines manœuvres mais c'est tout.
Il fit un brève pause, lui laissant encore un peu de temps avant de l'aider à sortir de la nacelle.
Carter — On va aller prendre un grand bol d'air frais, ça va te faire du bien, et manger un morceau. Après on attendra un peu, le temps que je fasse le tour de l'avion et on pourra y aller.
Il prit le bras de la jeune femme, l’entraînant avec lui pour aller saluer et remercier Jess, avant d'emmener Aliénor au dehors. Il lui laissait sa combinaison, de toute façon elle en aurait besoin de l'avion. Il l’entraîna sur un talus herbeux, au soleil, lui désignant de loin l'avion qu'ils allaient prendre. Une équipe de quelques hommes s'activaient autour de lui pour le préparer et le désarmer. Malgré le soleil, le temps était froid mais sec, ce qui le rendait plus supportable, mais qui ne les firent pas rester longtemps dehors. Carter entraîna Aliénor jusqu'au mess, particulièrement vide à cette heure-là. Un buffet froid était à leur disposition, avec quelques bonbonnes de soupes chaudes à différents goûts.
Carter — Il vaut mieux manger plutôt léger, pour tu ne sois pas malade en vol...
Le jeune homme se confectionna deux petits sandwichs avant de prendre un gobelet de soupe de légumes fumants. Il laissa à Aliénor prendre ce qu'il lui plaisait avant de l'entraîner jusqu'à une table vide avec son plateau, s'installant en face d'une baie vitrée. C'est avec un léger sourire qu'il demanda à la jeune femme.
Carter — Si tu as des questions, n'hésite surtout pas à les poser...
C'était le meilleur moment... Elle avait écouté les conseils de Carter, prenant quelque chose de léger pour manger. Son regard ne pouvait s'empêcher d'observer les lieux, elle n'était jamais entrée dans une base militaire. Après un instant, où sa curiosité fut satisfaite, elle plongea son regard dans celui de Carter.
Aliénor — On va voler combien de temps ? On va faire quel itinéraire ? Qu'est-ce qui est le plus désagréable, le décollage ou l'atterrissage ?
Elle marqua une pause, croquant dans son sandwich, avant de reprendre.
Aliénor — Tu vas faire quelles types de manœuvre ?
Le jeune homme sourit face à ses questions, prenant le temps de répondre entre deux bouchées.
Carter — On va voler entre vingt et trente minutes seulement. On ne va pas vraiment faire un itinéraire. Je vais t'emmener au dessus d'une forêt et on va faire un peu de voltige. Le genre de manœuvre que je fais en temps réel mais aussi des petites choses pour s'amuser un peu. Ça me permet aussi de découvrir un autre avion et de m'entraîner dessus autrement que dans un simulateur... Le plus désagréable ? L'atterrissage... Parce que ça signe la fin de la séance !
Il sourit avant de poursuivre.
Carter — Pour les manœuvres tu verras, je ne veux pas t'en dire trop...
Il sourit à nouveau pour se plonger dans son sandwich avec une certaine gourmandise. Il avait toujours autant d'étoile dans les yeux et plus le moment de grimper dans l'avion approchait, plus il avait de mal à rester en place... Elle hocha doucement la tête, poursuivant son repas en l'observant attentivement.
Aliénor — Tu es impatient ? Tu souris encore plus que d'habitude. J'aime bien te voir sourire.
Carter — Oui ! Je suis très impatient...
Elle termina sa bouchée avant de poursuivre sur le même ton.
Aliénor — Est-ce que tu ressens toujours cette envie à chacun de tes vols ? Tu n'as jamais volé avec ce type d'avion ? Tu as quoi comme avion normalement ?
Carter — Toujours mais en plus ou moins fort... Quand on est obligé de décollé en urgence c'est pas la même envie ou la même excitation. C'est de l'adrénaline pure, et de la stratégie. C'est mon boulot, c'est différent du coup...
Il prit une gorgée de sa soupe avant de poursuivre sa réponse.
Carter — J'ai volé avec des biplace mais rarement. En mission j'ai toujours des monoplace et en ce moment, un F-22 plus particulièrement... Mais j'ai déjà volé avec des Rafales...
Il sourit, essayant de se montrer rassurant, avant d'avaler un autre morceau de son sandwich.
Carter — Je suis content de pouvoir t'emmener ici... Si ça te plaît on pourrait peut-être faire de la voltige aérienne ensemble plus tard... Tu pourrais apprendre le vol aussi...
Il haussa doucement des épaules. Ce n'était pas forcément des propositions sérieuses mais des idées qui lui traversaient l'esprit un peu en vrac...
Aliénor — Apprendre à piloter un avion ? La voltige aérienne, c'est quoi concrètement ?
Son regard s'était tournée vers l'avion à l'extérieur, l'observant attentivement comme si elle voulait graver dans sa mémoire chaque forme qui le composait.
Carter — Oui, piloter. La voltige c'est faire des figures dans le ciel avec un petit avion... Des loopings, des vrilles, de piqués... J'en ai fait un petit peu au début de ma formation. Je trouvais ça rigolo.
il sourit encore, terminant son sandwich en une grosse bouchée, s'attaquant à sa soupe à petites gorgées.
Carter — Ça te plairait d'apprendre à piloter ?
Aliénor — Je ne sais pas encore. Tu penses que j'y arriverais ? C'est quand même bien différent que le permis de voiture.
Elle ne s'était jamais réellement posé la question, le milieu aérien n'était pas forcément quelque chose qui l'intéressait, ses centres d'intérêt étaient assez réduits au final. Cependant, elle restait néanmoins curieuse, surtout qu'elle n'avait aucune expérience pour affirmer que ce genre d'activité pourrait lui plaire ou non.
Carter — Oui c'est très différent mais ce n'est pas impossible. Après tout dépend si ça pourrait te plaire ou pas...
Il haussa doucement des épaules en prenant une nouvelle gorgée de soupe. Il leva un instant les yeux sur un militaire s'approchant d'eux. Il salua Carter qui lui glissa un léger "repos", attentif à ce qu'il avait à dire.
Militaire — Votre avion est prêt Capitaine. Voici votre plan de vol.
Il lui tendit une petite feuille couverte d'une série de numéros. Carter le remercia d'un regard et le libéra, ce qu'il fit après avoir salué Aliénor avec respect. Le pilote jeta un bref regard à la feuille avant de reposer son attention sur la demoiselle.
Carter — On fini de déjeuner et on pourra aller jeter un oeil à l'appareil.
Il sourit de plus belle, se tortillant un peu sur son siège sous l'effet de l'excitation. Elle hocha doucement la tête, ne pouvant s'empêcher de regarder la feuille avec une certaine curiosité.
Aliénor — Que signifie cette série de numéros ?
Elle avait un certain attrait pour les chiffres, et cela l'interpelait pas mal. Il baissa les yeux sur sa feuille avant de la lui donner, pour qu'elle la regarde de plus près et expliqua doucement.
Carter — Ce sont des coordonnées. C'est le quadrillage de la zone où on peut aller. Même si on sera désarmé, on ne peut pas aller où on veut avec un avion de chasse... On a été enregistré comme vol d'entraînement aussi... Donc on a quelques restrictions. Ce qui est normal.
Il prit une nouvelle gorgée de soupe, regardant le fond de son gobelet. Il estima qu'il restait assez pour une seule gorgée et s'y risqua, faillit bien s'en mettre partout. Il avala avec difficulté avant de faire un grand sourire à la jeune femme. Il ne pouvait plus cacher son impatience désormais...
Aliénor — D'accord. On peut dire très simplement, et vulgairement, que c'est un peu le code de la route.
Carter — Un peu.
Elle avait pris le temps d'observer la feuille avant de lui redonner afin de terminer son repas. Elle voyait de plus en plus sur les traits de son visage, son impatience grandissante. Une fois le repas terminé, le jeune homme débarrassa leurs plateaux et entraîna la jeune femme à nouveau dehors. Il ne tarda pas à arriver près de l'avion. Cette fois cependant le sérieux se dépeint sur ses traits. Il fit le tour de l'appareil par le sol avant de rapidement grimper dans le cockpit puis se balader sur les ailes, et examiner les réacteurs. Finalement il se laissa glisser au sol et rejoignit la jeune femme avec un fin sourire.
Carter — Parfait ! On retourne au vestiaire ! Il faut que je me change moi aussi.
Avec un sourire il l’entraîna à nouveau dans le premier bâtiment et se changea à son tour, enfilant une combinaison comme la sienne. Une fois prêt il se tourna vers la demoiselle avec un léger sourire.
Carter — Prête ?
Elle l'admira attentivement, sentant un léger frisson dans son dos. Il avait un certain style avec cette combinaison, ressentant la même émotion qu'en le voyant en tenue sur le terrain. A moins que son attirance pour lui grandissait au fil du temps, est-ce que cela pouvait être possible.
Aliénor — Je suis prête.
Elle le suivit docilement de nouveau vers l'appareil, qu'elle avait eu le temps d'admirer lors de la vérification de Carter. Elle ne savait pas si elle était impressionnée, mais l'avion dégageait quelque chose.
Aliénor — Est-ce qu'il y a des consignes que je dois savoir ?
Carter — Je te les donnerais au fur et à mesure.
Il sourit, grimpant la petite échelle menant au cockpit avant de se percher sur l'aile et l'inviter à monter.
Carter — Tu vas te mettre derrière. Tu pourras pas beaucoup voir le paysage mais j'ai pas trop le choix.
Il laissa la jeune femme s'installer avant de l'aider à enfiler son parachute, déjà sur le siège. Il lui indiqua comment l'utiliser au cas où avant d'ajuster ses attaches et son harnais. Il lui enfila enfin son casque.
Carter — Tu ne touches à rien, sauf si je te le demande. Ce petit bouton-là c'est pour le micro. Ne l'allume pas tant que je ne te le dis pas. Et à l'atterrissage il faudra aussi que tu l’éteigne. Des questions avant que je te mette le masque ?
Elle prit le temps de se réciter ses paroles, pour être sure d'avoir tout bien compris. Les consignes restaient simples pour le moment. Elle hocha doucement la tête en lui répondant.
Aliénor — Je n'ai pas de questions. Tu peux me mettre le masque.
Carter — Cool.
Elle sentait une douce impatience, mêlée à de la curiosité. Elle observait attentivement l'intérieur du cockpit, il y avait selon elle tellement de choses à regarder. Que finalement, cela ne la dérangerait pas vraiment de ne pas pouvoir voir le paysage. Il prit le temps de déposer un rapide baiser sur ses lèvres avant de mettre le masque équipé du micro. Il fit signe à un homme au sol qui enleva l’échelle avant de se glisser sur le siège avant, faisant glisser la verrière au dessus d'eux. Il la ferme de façon hermétique avant d'allumer les moteurs, laissant le tout doucement ronronner le temps de s'équiper à son tour. Il se passa une longue poignée de secondes avant que la jeune femme ne l'entende. Elle ne pouvait pas répondre sans allumer le micro mais en même temps il prit très vite contact avec la tour de contrôle. La jeune femme pouvait tout entendre de l’échange. Il se passa encore quelques minutes avant que l'avion ne se mette en mouvement. Et une fois face à la piste et avec le feu vert de la tour, il mit les gars pour décoller rapidement... Un sourire sur les lèvres...
Carter — Tu peux allumer ton micro, la tour ne nous entendra plus.
Ils montaient toujours et le jeune homme modulait leur vitesse mais la poussée du décollage était bien plus forte que celle d'un avion de ligne...
Carter — Ça va ?
Les sensations étaient différentes que lors du test, même s'il y avait des similitudes. Elle avait allumé son micro, même si elle resta quelques instants silencieuse.
Aliénor — Ça va. Les sensations ne sont pas désagréables. Je crois que je ne réalise pas encore que je suis dans un avion de chasse. Même si je sens mon cœur battre un peu plus rapidement.
Elle marqua une pause, fermant un instant les yeux avant de poursuivre.
Aliénor — Je n'ai pas peur.
Carter — Super ! On va voler une dizaine de minutes puis arriver sur notre zone d'exercice. Je vais accélérer, on devrait passer le mur du son dans quelques minutes.
Il se tut, le bourdonnement des moteurs et le sifflement du vent très présent autour d'eux l'empêchant de beaucoup parler. Comme promis cependant il accéléra franchement. Ils n'a tardèrent pas à passer le mur du son et son bang à retardement caractéristiques. Il resta plutôt silencieux, prenant possession de la machine avec doigté. Une fois sur leur lieu d'exercices il ralenti un peu, reprenant la parole avec la jeune femme.
Carter — On va commencer les manœuvres. Je sais que la seule chose à laquelle tu pourrais te raccrocher si l'envie t'en prend, c'est le manche à côté de toi. Mais il est important que tu n'y touches pas. Accroches toi à ton harnais si tu veux. Je vais commencer par te montrer le paysage. Prête ?
Aliénor — Je suis prête.
Il y avait de la malice dans sa voix et une pointe de mystère. Il ne lui en dit pas plus sur la façon dont il allait s'y prendre pour lui montrer le paysage forestier qui s'étalait sous eux. Sans trop attendre son accord il mit l'avion sur le dos en riant légèrement, le gardant ainsi en entamant une vaste courbe, la laissant observer le paysage même si celui ci était à l'envers... Elle ne s'était pas attendue à cette manœuvre ni aux sensations que celle-ci provoquerait chez elle. Elle attrapa rapidement son harnais, dans un geste de réflexe. Elle mit un instant tant à se calmer, à reprendre ses esprits grandement aidés par le rire de Carter qu'elle entendit dans son casque. Son regard se posa enfin sur le paysage, sur cette forêt qu'elle pouvait admirer. Le spectacle était beau, et elle commençait à réaliser la chance qu'elle avait d'être ici.
Aliénor — C'est beau.
Avait-elle murmuré du bout des lèvres.
Carter — Oui... Je suis bien d’accord...
Un peu plus en douceur, le jeune homme reprit une position de vol normale et entreprit de monter un peu plus. Il fit pointer le nez de plus en plus à la verticale avant de finalement se laisser partir en un lent looping. Un léger "youhou" accompagna sa manœuvre. Il en fit ainsi plusieurs d'affilé, riant doucement dans son casque.
Carter — Et maintenant mon préféré !
Il remonta en piqué, faisant rugir les moteurs et défilé en flèche l'altimètre. Une fois à une altitude suffisante, approchant les limites possibles, il coupa les moteurs un à un. Il n'y avait plus que le bruit du vent autour d'eux et ils partirent doucement en chute libre, apportant une douce sensation d'apesanteur. Le jeune homme eut un rire joyeux face aux sensations qui lui parcouraient le corps.
Carter — Toujours avec moi ? Toujours pas peur ?
Un léger cri s'échappa de ses lèvres sans qu'elle s'en rende réellement compte. Son cœur s'était agité de plus belle, avant de reprendre son calme pour profiter des nouvelles sensations qui la submergée.
Aliénor — Oui...
Elle marqua une pause, sentant qu'elle serrait de plus en plus fort son harnais.
Aliénor — J'ai confiance en toi. C'est la sensation qui est étrange. On est en train de tomber.
Elle ne pouvait pas empêcher ses instincts primaires de réagir, comme son corps face à toutes ses sensations. Mais elle commençait à les apprécier, à y prendre plaisir et à comprendre les éclats de rire de Carter.
Carter — Oui, c'est de la chute libre. Je vais redémarrer ça va secouer légèrement.
Toujours avec le sourire, le jeune homme réenclencha ses moteurs qui répondirent assez vite. Après cette intermède mouvementé il revint en vol à l'horizontale dans une vitesse de croisière plus calme.
Carter — Tu vois le manche que je t'avais dit de ne pas toucher ? Prends le.
Il attendit que la jeune femme lui confirme la chose avant de poursuivre.
Carter — Tu n'as besoin que de ça pour piloter. Tu vois le gyroscope ? La boule noire avec le trait rouge horizontal et le trait blanc vertical ? C'est ton horizon. Si on tourne...
Il pencha son propre manche, ce qui bougea également celui d'Aliénor.
Carter — On tourne. Si tu tire vers toi, on monte. Si tu repousse, on descend.
Il joignait le geste à la parole à chaque fois ne quittant pas des yeux son altimètre et ses coordonnées.
Carter — C'est tout simple.
Il sourit dans son casque avant d'ajouter, joueur.
Carter — J'espère que tu tiens bien ton manche parce que j'ai lâché le mien ! C'est toi qui conduit !
Pour le prouver il leva les bras pour venir toucher la verrière en profitant pour s'étirer un peu... Elle se figea légèrement à ses paroles, sentant sa respiration se coupait quelques instants. Elle serra un peu plus sa prise sur le manche tout en fixant le gyroscope afin d'être sûr qu'ils restaient bien à horizontal.
Aliénor — Carter... Ce n'est pas dangereux de me laisser conduire ? Je ne suis pas très rassurée là. C'est un avion de chasse. Tu ne veux pas reprendre ton manche ?
Elle avait parlé tranquillement, malgré l'agitation qui envahissait ses pensées, ainsi que ses nombreuses questions.
Carter — Non ! Je te fais confiance. Tu peux tourner un peu quand même on approche de notre limite de zone. À droite ou à gauche peu importe. Vas y doucement ça passera tout seul tu vas voir.
Il avait répondu avec le sourire mais avait tout de même baisser les mains pour réagir au plus vite au cas où. Mais il était assez confiant du reste, ne cessant de sourire doucement... Elle garda toujours le manche, même si sa prise se fit moins crispée. Elle le pencha légèrement vers la droite, estimant qu'un angle de dix pour cent était une action assez douce. Cependant, elle demanda rapidement confirmation à Carter.
Aliénor — Je dois encore tourner ?
Carter — Oui. Vas jusqu'au quatre vingt dix degrés pendant quinze secondes et se sera bon.
Aliénor — D'accord.
Il la laissait faire, surveillant ses équipements du coin de l'œil sans se départir de son sourire.
Carter — Pas trop dur les vibrations dans la main ? Au bout d'un moment ça fait des fourmis quand tu n'as pas l'habitude...
Aliénor — Ah. C'est une sensation normale. Je commençais à me demander. Pour le moment, la sensation est encore assez en sourdine.
Elle avait redressé le manche après quinze secondes prêtes, gardant toujours l'appareil le plus droit possible. Le jeune homme la laissa faire sagement, en profitant pour se redresser un peu et regarder le paysage.
Carter — Tu te débrouille très bien.
Il se montrait encourageant et il devait bien avouer qu'il était plutôt fier d'elle. Il lui laissa encore quelques instants avant de doucement reprendre les commandes.
Carter — Je vais reprendre le contrôle. Il faut qu'on rentre... Le temps qu'on retourne à la base on sera juste en temps.
Il fit la transition en douceur, se remettant dans l'axe pour rejoindre la base, accélérant franchement. Il était un peu déçu que se soit si court mais il était content de lui avoir fait partager cette petite aventure... Il lui demanda de couper son micro pour reprendre contact avec la tour de contrôle à l'approche de la piste. Il atterrit plutôt en douceur bien qu'avec une forte décélération une fois les roues au sol. Il prit ensuite doucement le chemin du hangar pour remettre l'avion à sa place coupant enfin les moteurs. Il se détacha tranquillement avant d'ouvrir la verrière pendant qu'un militaire leur apportait une échelle. Une fois hors de l'appareil il aida la jeune femme à se détacher à son tour avant de la précédé au sol. Un grand sourire ornait joyeusement ses lèvres et il ouvrit les bras pour la prendre dans ses bras, le regard débordant d'amour et de fierté...
Elle s'était laissée aller dans ses bras, refermant les siens en blottissant sa tête dans son cou. Elle était légèrement tremblante, ressentant encore l'agitation de l'atterrissage, mais aussi de ce vol. Des sensations nouvelles, elle en avait ressenti beaucoup, et elle gardait en mémoire que les agréables, comme le paysage à l'envers qu'elle avait pu voir.
Aliénor — Merci.
Carter — Merci à toi... Souffla-t-il dans un murmure ému.
Il se détacha de la jeune femme pour l'entraîner jusqu'aux vestiaires, remerciant chaleureusement les hommes qui les avait aidé. Il l'aida à enlever sa combinaison avant d’ôter la sienne et aller les ranger. En revenant il profita que la jeune femme n'ait pas encore passer les bras dans son pull pour l'en empêcher et refermer ses bras autour d'elle, venant quémander ses lèvres avec émotion.
Carter — Je t'aime...
Il se mordit les lèvres, hésita avant de finalement la libéré, allant enfiler ses propres affaires... Elle lui avait répondu du bout des lèvres qu'elle aussi, avant de reprendre son pull pour l'enfiler. Elle termina rapidement de s'habiller complètement, se tournant vers Carter pour l'observer.
Aliénor — Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?
Il prit une inspiration chaotique en rabattant le col de son manteau contre sa nuque avant de lever les yeux vers elle. Il répondit d'une drôle de voix, un peu rauque.
Carter — Ce que tu veux. On n'a pas d'impératif...
Elle pencha légèrement la tête sur le côté, en restant silencieuse tout en l'observant attentivement. Elle n'arrivait pas à mettre un mot sur ce qu'elle ressentait à cet instant-là, mais il y avait quelque chose qui l'intriguait dans son attitude.
Aliénor — Ça va ? Tu as une drôle de voix, on dirait. Je ne sais pas trop.
Il s'éclaircit la gorge sans pouvoir en dégager vraiment l’étau avant de lui servir un sourire maigre qui contrastait avec son regard brillant.
Carter — Oui. Ça va. On va dire au revoir au Major s'il est encore là et après on pourra y aller. Soit on va se balader un peu...
Il haussa doucement des épaules et tendit la main vers elle, légèrement tremblant. Il l’entraîna dehors en attendant sa réponse, serrant la main pour tenter d'en chasser les tremblements, en vain...
Aliénor — On peut se balader un peu, il ne fait pas trop froid encore. Et le temps est assez agréable.
Elle le suivit tranquillement, mais son regard se fixait régulièrement sur lui. Malgré sa réponse, elle avait l'impression qu'il y avait quelque chose, mais elle ne savait pas quoi. Peut-être que c'était normal, et que c'était dû au vol. Elle garda le silence, observant les alentours en se demandant si un jour elle reviendrait dans cette base.
Il entraîna la jeune femme à travers la base, dans une zone verte. Avec l'hiver elle était un peu pauvre mais elle restait agréable. Il restait silencieux, observant le parc alentour avec attention serrant toujours la main de la jeune femme dans la sienne. Les questions tournaient toujours dans ses pensées. Son cœur battait la chamade, mais il gardait obstinément les lèvres closes. Il tenta cependant un sourire pour essayer de la rassurer... Il espérait aussi qu'elle ne pouvait pas entendre son cœur tambouriner dans sa poitrine bien que cette pensée était un peu ridicule... Elle avait remarqué son sourire, mais ce n'était pas ce détail qui attirait son regard et qui fit germer ses questions. Les traits de son visage montraient une autre expression, bien différente de l'impatience joyeuse d'avant le vol et de son rire pendant celui-ci. Elle n'arrivait pas à mettre un mot bien défini, il semblait tendu ou stressé, peut-être les deux.
Aliénor — Tu rumines ? Quelque chose ne va pas. Je le vois bien sur les traits de ton visage. C'est à cause du vol ?
Il prit une inspiration chaotique en regardant ses pieds, serrant brièvement sa main un peu plus fort. Il finit par lever les yeux sur elle en répondant doucement, toujours avec un peu de difficulté.
Carter — Je... Je me pose des questions mais... Mais ce n'est pas à cause du vol. C'est juste que... Que beaucoup de choses tournent dans ma tête et j'ai... Du mal à faire le tri et... Et à me décider...
Il détourna le regard en serrant à nouveau sa main inspirant à nouveau de manière chaotique. Il ouvrit la bouche pour parler mais il resta finalement silencieux, regardant l'horizon devant lui... Elle caressa très légèrement sa main du bout de son pouce, comme si elle cherchait à le rassurer par ce geste avant de demander.
Aliénor — Tu te poses quelles questions ? Tu dois faire le tri pourquoi ? Est-ce que je peux t'aider à te décider ? Tu hésites sur le choix que tu dois faire c'est ça ? Je peux peut-être réfléchir avec toi sur la liste des avantages et des inconvénients, cela t'aidera à faire ton choix.
Le jeune homme eut un sourire un peu triste malgré une pointe d'amusement.
Carter — Non... Non tu ne peux pas... Mais c'est gentil de proposer.
Il sourit, toujours un peu tendu. Il poursuivit sa marche un moment en se plongeant dans ses réflexions avant de finalement s'arrêter et se tourner pour faire face à la demoiselle. Il lui prit les mains dans les siennes, les regardant un moment avant de doucement les embrasser. Il leva les yeux vers elle, croisant les siens, visiblement agité. Il ne se rendit pas compte qu'il retenait son souffle.
Carter — Aliénor je... Je suis très fier que tu aies accepté de voler avec moi... Et ce vol a eu le mérite de me faire prendre conscience de quelque chose que... De quelque chose auquel je pense depuis un moment mais qui ... Qui m'est évident aujourd'hui.
Il fit une pause et prit une grande inspiration, hésitant un instant avant de reprendre.
Carter — Je t'aime... Je t'aime beaucoup... Et je...
Il hésita avant de finalement lentement poser un genou au sol en expirant lentement, gardant ses mains dans les siennes et les yeux fixés aux siens.
Carter — Je voudrais que tu me fasses l'honneur de devenir ma femme...
Il retint à nouveau son souffle, pendu à ses lèvres... Elle se figea légèrement à ses dernières paroles, la surprise se dessina sur les traits de son visage. Qu'est-ce qu'elle devait lui répondre ? Avait-elle bien compris sa demande ? Est-ce que cela était réel ?
Aliénor — Tu veux vraiment te marier avec moi ?
Carter — Oui... Oui je veux me marier avec toi...
Il serra brièvement ses mains, de plus en plus tendu... Son regard se perdit dans le sien, cherchant une autre confirmation que ses paroles. Il ne mentait pas, il ne lui avait jamais menti. Il était sérieux dans sa proposition de sceller sa vie à la sienne. Soudainement, elle sentit son cœur s'affolait dans sa poitrine. Et une vive émotion remplaça la surprise sur les traits de son visage.
Aliénor — Oui. Je voudrais bien devenir ta femme.
Elle sentit un faible tremblement animer ses mains, peut-être même le reste du corps. Une lueur brillante illumina son regard, alors qu'elle réalisait de plus en plus la situation. Sa vie allait prendre un nouveau tournant. Le sourire ne tarda pas à revenir sur les lèvres du jeune homme. Un léger rire, un peu nerveux, s'échappa de ses lèvres, alors qu'il se remettait sur ses pieds pour venir quémander ses lèvres dans un baiser passionné. Il la prit dans ses bras, la soulevant de terre pour tourner sur lui même, l'entraînant avec lui.
Carter — Je t'aime Aliénor...
Aliénor — Moi aussi, je t'aime Carter.
Il se mordit un instant les lèvres avant de se rendre compte qu'il oubliait une petite chose.
Carter — Oh j'ai... J'ai une bague... Pour toi...
Il fouilla dans la poche intérieure de son manteau pour en sortir une petite boîte contenant un solitaire qu'il prit. Il prit doucement la main gauche de la jeune femme pour glisser la bague à son doigt, tremblant légèrement sous le coup de l'émotion... Elle s'était laissé faire, posant son attention sur son doigt puis sur la bague. Elle la trouva magnifique, venant un instant la caressait du bout de ses doigts avant de plonger son regard dans le sien.
Aliénor — Elle est magnifique. Merci. Il va falloir que j'en prenne soin.
Elle marqua une pause avant de rajouter doucement.
Aliénor — Je vais porter ton nom de famille. Je vais devoir faire des changements administratifs.
Elle semblait ravie, l'émotion toujours gravée sur son visage où un sourire s'était affiché. Elle était heureuse, même si de nombreuses questions l'envahissaient sur la suite à venir. Le jeune sourit face à son empressement. Il tremblait toujours et son cœur battait la chamade.
Carter — Euh... Oui mais... Ça se fera presque tout seul quand on sera marié... Pour l'instant on est fiancé.
Il reprit ses mains entre les siennes pour les porter à ses lèvres, fermant un instant les yeux à son contact.
Carter — Il faut du temps pour préparer un mariage... Il y a des choix à faire, des gens à prévenir et... Et pleins de choses mais... À terme oui... Tu porteras mon nom...
Il se mordit la lèvre, une boule d'émotion enflant dans son cœur...
Carter — J'ai hâte...
Il avait soufflé sa dernière phrase avec émotion... Elle ne tarda pas à venir se blottir contre lui, plongeant sa tête dans son cou sous l'assaut des émotions qui grandissait de plus en plus. Elle allait se marier avec Carter, que pouvait-elle rêver d'autre que ça ?
* * *
Quand les tout jeunes fiancés passèrent la porte de la maison, Charlotte, Cristina, Patrick et Alejandro étaient rassemblés autour de la table de la salle à manger, un mug de chocolat chaud devant eux, à discuter joyeusement. Alejandro était passablement fatigué mais plus qu'heureux d'être là et Cristina semblait aussi contente de sa présence. Nul doute qu'ils s'étaient bien entendu de prime abord, ce qui était plutôt un bon point. Charlotte était un peu sceptique quand elle posait les yeux sur Alejandro, comme si elle se méfiait un peu de lui, mais elle était plus calme et reposée, toute trace d'inquiétude et de tristesse vis à vis des enfants l'ayant quitté. Mais Carter ne doutait pas qu'au fond, elle restait un peu tourmentée. Patrick était égal à lui même, toujours enjoué. Tous les regards se tournèrent vers eux, avec des sourires. Le sourire ne quittait plus les lèvres de Carter ni les étoiles au fond de ses yeux. Il se montrait encore plus tactile qu'à l’accoutumer, ne cessant de chercher la main de la jeune femme de la sienne, ainsi que son regard. Des frissons d'émotions ne cessaient plus de le parcourir. Ils se débarrassèrent de leurs manteaux et de leurs chaussures, Charlotte se levant doucement pour leur proposer des tasses de chocolat que le pilote accepta d'un regard. L'état de Carter souleva quelques sourires chez Patrick et Cristina, mais ils ne firent pas de commentaires, mettant cela sur le compte du vol, sachant tout deux à quel point le jeune homme était passionné. Alejandro se leva pour les saluer d'un peu plus près cependant.
Alejandro — Hey ! Mes colocs préférés ! Comment ça... Oh mon dieu !
Le coach failli bien s'étrangler tout seul en changeant complètement d'état. S'il était souriant et enjoué au début de sa phrase, le choc d'un petit détail qui lui avait finalement sauté aux yeux l'avait arrêté net.
Alejandro — Qu'est-ce que c'est que ça... Ali...
Il avait la bouche à demi ouverte mais au fil des secondes, une drôle d'émotion naissait dans son regard, mélange de curiosité et de fierté. Il vint tout doucement prendre sa main gauche pour mettre en évidence sa bague de fiançailles, incapable d'ajouter quoi que se soit malgré le sourire qui naissait sur ses lèvres... Carter ne dit rien, souriant de plus belle, posant en douceur ses mains sur les épaules de la jeune femme, une boule de fierté explosant dans sa poitrine, comme régulièrement depuis quelques temps...
Aliénor — Carter m'a demandé si je voudrais bien lui faire l'honneur de devenir sa femme. On est donc fiancé, on n'aura plus besoin de mentir pour les visites à l'hôpital maintenant.
Alejandro — Oh... Oui mais on va évité l'hôpital maintenant...
Elle l'avait laissé lui prendre la main, admirant elle aussi la bague qui ornait son doigt. Elle n'avait pas arrêté de l'observer pendant le trajet du retour, peut-être avait-elle du mal à y croire. Et cela lui faisait toujours quelque chose de dire qu'elle allait devenir sa femme, une boule d'émotion n'avait pas quitté le creux de son ventre depuis sa demande.
Aliénor — On va devoir préparer notre mariage, mais cela demande du temps.
Alejandro — Oh bah oui... Bien que si tu demandes de l'aide à Saskia je ne pense pas que ça prenne tant de temps que ça...
Le coach eut un léger rire mi-nerveux mi empli d'émotion avant de prendre Aliénor dans ses bras, tendant aussi les bras vers Carter qui ne tarda pas à répondre à sa demande, un sourire aux lèvres. La réaction n'avait pas tarder aussi chez les autres. Patrick n'en revenait pas, la surprise s'étant gravé sur ses traits. Il avait relevé les mains pour les glisser dans ses cheveux, un sourire naissant finalement au coin de ses lèvres. Cristina avait étouffé un petit cri, les mains plaqués sur sa bouche, alors que Charlotte avait bien failli lâché l'une de ses tasses. C'est elle la première qui s'était approché du couple, obligeant Alejandro à lui laissé de la place pour prendre son frère et Aliénor dans ses bras. Patrick et Cristina ne tardèrent pas à se lever à leur tour pour rejoindre pour un câlin improvisé. Une vague de "félicitations" ne tarda pas à envahir la pièce. Ils les laissèrent enfin respiré mais Charlotte resta accrochée au cou de son frère, visiblement très émue. Ale entraîna Aliénor jusqu'à la table, Patrick et Cristina reprirent leurs places sagement, les sourires ne quittant pas les visages.
Alejandro — Il va falloir que tu te trouves des témoins aussi ! Enfin, que tu les choisis...
Elle s'était installée après avoir suivi son colocataire jusqu'à la table. Elle se pinça légèrement les lèvres avant de demander doucement.
Aliénor — Comment on choisit ses témoins ? Est-ce que cela peut-être n'importe qui ? Cela doit-être de sa famille ? Il me semble qu'il en faut deux, c'est ça ?
Elle sentait de plus en plus de questions l'envahir concernant ce futur mariage. Elle allait devoir se renseigner sur son déroulement, sur les choses à faire, sur ce qu'il faut dire en tout voulu. Il y avait tellement de chose qu'elle ne savait pas, même si elle avait déjà assisté aux mariages de ses frères, elle était restée très rêveuse ses jours-là, observant à moitié. Alejandro sourit face à ses questions. Doucement Carter et Charlotte regagnèrent la table à leur tour, Charlotte rapportant les tasses de chocolat fumantes devant les deux fiancés.
Alejandro — Tu prends des gens qui te sont proches... Amis, familles... Des gens en qui tu as confiance. Ce sont des gens que tu apprécie aussi... Il en faut deux en effet.
Il lui sourit, fronçant un peu le nez de bonheur pour eux. Carter ne put s'empêcher de glisser une main sur le genou d'Aliénor, serrant la main sur elle avec émotion.
Cristina — En tout cas c'est une très bonne nouvelle !
Patrick — Oui ! Parfait pour finir l'année !
Les sourires ne quittaient pas les visages et l'émotion était toujours très présente chez Charlotte dont les yeux brillaient un peu trop... Aliénor s'était légèrement plongée dans ses pensées aux réponses de son colocataire, réfléchissant à son choix silencieusement. Elle reprit pied quand elle sentit la main de Carter sur son genou, tournant son regard vers lui.
Aliénor — On peut inviter combien de personnes à un mariage ? Est-ce qu'il faut déjà trouvé une date ? Est-ce que je dois appeler mes parents ce soir ?
Carter — Autant que tu veux pour les invités, ça m'est égal... La date on verra plus tard... Pour l'instant c'est pas important... Tu peux appeler tes parents pour leur annoncer nos fiançailles oui... Je suis certain que ta mère en sera ravie..
Elle marqua une pause, où elle se pinça les lèvres avant d'attraper sa tasse pour y boire une gorgée. Il sourit, buvant à son tour une gorgée de son chocolat. La conversation reprit doucement dans le quatuor restant, même si les regards se tournaient souvent vers eux.
Aliénor — Il va falloir que je fais attention à ne pas marcher sur ma robe de mariée.
Carter — Oui...
Alejandro — Mais si tu l'achète assez tôt tu pourra t'entraîner... Sans la montrer à Carter bien sûr.
Ale ne cessait de sourire, tout comme Cristina.
Alejandro — J'ai hâte de voir ça en tout cas... Fais attention au décalage horaire si tu veux appeler tes parents. Si tu les appelle ce soir, il sera le milieu de la nuit pour eux...
Alejandro sourit sagement, serrant sa tasse de chocolat entre ses mains. Elle hocha doucement la tête après avoir jeter un regard à son montre, sous l'émotion elle avait oublié ce détail-là.
Aliénor — Je vais peut-être attendre que mes pensées soient plus claires...
Alejandro — Oui c'est peut-être mieux...
Elle avait marmonné plus pour elle-même que pour les autres. Elle voulait faire les choses correctement, sans sa maladresse légendaire. Elle préparerait peut-être un texte afin d'être sûre du choix de ses mots. Elle reprit sa tasse buvant une longue gorgée avant de poser son regard vers sa bague.
Aliénor — Tu l'as acheté quand ?
Carter — Je ne l'ai pas acheté...
Il eut un léger soupir, et cette fois c'est Cristina, dont une oreille traînait par chez eux, qui répondit.
Cristina — C'était celle de notre grand-mère... Elle me l'avait donné il y a un moment et comme je ne compte pas me marier un jour, j'ai préféré la donner à Carter la dernière fois qu'on s'est vue... Il faudra peut-être la faire ajusté un peu...
Aliénor — Oh. C'est un héritage familiale. Mais peut-être que Charlotte la voulait ? Est-ce que je la mérite réellement ? Il va falloir que je fais très attention... J'ai l'impression qu'elle me va bien, elle me tient bien au doigt sans trop serré.
Charlotte — Non... J'ai celle de la mère de Patrick. C'est largement suffisant.
Cristina — Et oui, tu la mérite très largement... Je ne l'aurai pas donné à Carter sinon !
Elle sourit joyeusement à la jeune femme avant de reprendre sa tasse de chocolat avec gourmandise. Un léger silence souriant s'installa avant que Patrick ne le brise avec légèreté.
Patrick — Alors ce baptême de l'air en chasseur Aliénor ? C'était comment ?
Aliénor — Les sensations étaient assez intenses, je me sentais un peu bizarre par moment. Mais je n'ai pas eu de manifestation physique désagréable pendant le vol.
Elle marqua une pause où elle lança un regard à Carter.
Aliénor — Il a fait quelques manœuvres, j'ai pu voir la forêt du site à l'envers. C'était un beau paysage. Il a arrêté les moteurs, et l'avion a chuté créant une sorte d'apesanteur. Je crois que j'ai un peu crié à ce moment-là. Puis il m'a dit d'attraper le manche, en m'expliquant la conduite avant de lâcher le sien. C'était étrange.
Elle attrapa sa tasse pour boire une gorgée se replongeant dans ses pensées.
Patrick — Oh ! Il t'as laissé piloter... C'est une chance rare...
Cristina — Qu'il emmène quelqu'un voler c'est une chance rare dans tous les cas !
De légers rires fusèrent, faisant rougir un peu Carter. Il se plongea dans sa tasse de chocolat sans rien dire, récupérant doucement sa main du genou de la jeune femme.
Patrick — C'était pas trop fatiguant ?
Aliénor — Un peu. Je sens surtout de la fatigue musculaire pour le moment.
Patrick — C'est normal ça...
Elle sentait bien que son corps avait vécu l'expérience avec la même intensité que les émotions qu'elle avait pu ressentir. Et qu'elle aurait des réactions en conséquence ses prochains jours. Mais cela ne la dérangeait pas tellement, elle en gardait d'agréables souvenirs. Et elle venait de comprendre que Carter n'avait pas l'habitude de proposer à quelqu'un de voler avec lui.
Aliénor — Combien de temps peu durée une séance de vol ? Est-ce que cela peut avoir des conséquences, autre que les fourmillements que j'ai ressenti dans mes mains en tenant le manche ?
Carter — Ça dépend mais en général pas plus de vingt minutes en entraînement et en intervention c'est assez court aussi. C'est les temps de trajets qui peuvent durer plus longtemps entre la base et la zone d'intervention... Mais l'autonomie d'un chasseur est assez limité... Entre un heure et demi et deux heures et demi trois heures, ça dépend des avions...
Ce n'était pas comme les avions de lignes ou les jets, qui pouvaient couvrir de plus grandes distances sur le long terme...
Patrick — A force tu peux avoir des problèmes d'articulations... Les vibrations et l'étroitesse des cockpit aidant... Entre autre chose... C'est plutôt un métier exigeant...
Il pinça les lèvres en haussant des épaules. Les pilotes de chasseurs étaient très peu nombreux, en témoignait l'exigence du métier, autant physique que mentale et la dangerosité de la chose également. Lui-même n'avait pas atteint ce stade.
Cristina — En tout cas vous devez fatigué...
Alejandro — Vous pouvez toujours partir à la sieste si vous voulez.
Charlotte — Se sera plutôt calme ce soir, pour être en forme pour demain...
Aliénor tourna son attention sur Carter, recherchant son regard pour lui demander doucement.
Aliénor — Tu veux qu'on aille faire une petite sieste ?
Carter — Comme tu veux...
Il sourit, passant à nouveau doucement la main sur son genou avec un fin sourire sur les lèvres. Il ne dirais pas non à une sieste bien qu'il avait du mal à croire qu'il pourrait dormir. Trop d'émotions traversaient son esprit...
Aliénor — Je crois que je ne dis pas non à me coucher un peu.
Elle venait de terminer sa tasse qu'elle reposa délicatement. Son regard se tourna vers chacun afin de confirmer qu'ils pouvaient réellement s'éclipser un instant, puis elle attendit Carter pour se diriger vers la chambre. Elle ne tarda pas à venir se blottir contre lui, sentant la douceur émotion qui ne voulait pas la quitter.
Aliénor — Cela s'agite dans ma tête. Est-ce que cela va se calmer au bout d'un moment ou il va falloir attendre le mariage ?
Carter ferma les yeux à son contact, refermant doucement es bras autour d'elle en soupirant légèrement. Il hocha doucement de la tête avant de répondre d'un murmure.
Carter — Ça n'arrête pas de s'agiter dans ma tête aussi... Je ne sais pas quand est-ce que ça va se calmer...
Pourtant il faudrait bien que cela se calme pour lui aussi, lors de son prochain départ en mission. Il resta un instant là, avec la jeune femme dans les bras, sans bouger, profitant de son contact. Doucement finalement il l’entraîna jusqu'au lit, enlevant son pull pour le laisser aux pieds du lit, ainsi que son jean, se glissant doucement sous la couette en attendant la jeune femme. Elle s'était déshabillée à son tour avant de le rejoindre, ne tardant pas à se mettre contre lui dans un soupir de contentement.
Aliénor — C'était quoi les questions que tu te posais avant de me demander si je voudrais devenir ta femme ?
Elle avait tourné la tête vers lui, cherchant autant son regard que sa réponse. Il eut un léger soupir, prenant le temps de déposé un baiser léger sur sa tempe avant de doucement répondre.
Carter — Et bien... Je me demandais si c'était le bon moment... J'avais peur que tu refuses... Je cherchais les bons mots... J'avais aussi peur de ne pas réussir... Plein de choses... Je repensais aussi au vol...
C'était un tout qui l'avait finalement pas mal secoué et dont il avait toujours un peu de mal à réaliser maintenant encore... Elle avait posé sa tête contre son torse, écoutant les battements de son cœur en restant de longues minutes silencieuse. Elle réfléchissait à ses paroles, se perdant un peu dans ses pensées avant de murmurer doucement.
Aliénor — J'aurais pas pu refuser. Je t'aime trop pour ça. Et j'ai envie d'être ta femme.
Elle marqua une pause, pensant soudainement à quelque chose qui lui parut très important au point qu'elle se redressa pour chercher son regard.
Aliénor — Il faut aussi que je t'offre une bague pour signifier aux autres que tu es fiancé. Que tu n'es plus libre. Mais il y a aussi des femmes qui sont attirés par les hommes mariés, est-ce que cela veut dire que tu vas te faire plus draguer une fois marié ?
Malgré la boule de fierté gonflant dans sa poitrine, il ne répondit rien à sa première réplique mais croisa son regard, intrigué, quand elle chercha le sien.
Carter — Je n'étais déjà plus libre avant ça tu sais... Tu n'es pas obligé de m'offrir une bague en retour, c'est comme tu veux. Après j'aurais mon alliance donc une bague de fiançailles, je ne sais pas si c'est utile pour moi... Et peut-être, je ne sais pas. Mais ça m'est bien égal. Je ne comptes pas me laisser approcher de trop prêt de toute façon !
Il sourit doucement, levant une main pour caresser sa tempe, laissant son regard se promener sur ses traits en sentant une vague de frissons le parcourir. Une fois de plus une bouffée d'amour et de fierté l'envahit, le laissant sans voix. Il avait du mal à s'y faire, et sans doute l'aurait-il encore longtemps. Il avait toujours peur d'avoir fait une erreur, qu'elle ne laisse tomber comme l'avait fait Sarah, mais cela, il ne pouvait pas l'empêcher, c'était ses craintes profondes... Mais il ne regrettait cependant pas son choix, même si c'était un peu trop tôt... Sans doute que la famille de la jeune femme serait plus que surprise, même si certains de ses membres étaient au courant, mais peu importe... Il était lui, un peu plus rassuré et serein sur leur avenir. Il ne leur resterait plus qu'à répondre aux nombreuses questions que poserait la préparation du mariage ! Même si l'ombre du départ planait dangereusement derrière lui...
Elle l'observait un instant avant de se pencher pour venir capturer ses lèvres dans un tendre baiser. L'agitation toujours au creux de son ventre, dont elle allait devoir visiblement s'habituer pour le moment. Quand elle mit fin au baiser, pour reprendre son souffle, son regard se plongea de nouveau dans le sien.
Aliénor — Je suis heureuse.
Carter — Moi aussi...
Elle reposa doucement sa tête sur son torse en soupirant, fermant les yeux en écoutant sa respiration. Elle ne chercha pas à contrôler ses émotions, ni ses pensées, sachant que c'était normal et qu'elle n'était pas la seule dans cet état-là. Elle ne risquerait probablement pas de s'endormir, mais cela lui suffisait largement d'être à ses côtés.
Merci au correcteur !
utilisation d'un résumé x2
Journal : One Team One Goal
DESIGN ϟ VOCIVUS // AVATAR (C) VOCIVUS
Teardrop
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Re: Chap 14 - HS | Fêtes en famille - Sam 5 Jan 2019 - 10:37
« Chap 14 ϟ Hors série 08 »
Fêtes en famille
Comme promis, la soirée de la veille ainsi que la journée s'étaient plutôt déroulées calmement. Alejandro n'avait pas eu grand mal à séduire la famille de Carter, et plus particulièrement Cristina. Et il s'était lui-même laissé charmer en retour, lâchant un peu prise lui aussi. Carter le voyait à la façon dont il était décontracté, comme s'il était dans leur appartement. Avec l'équipe, il montrait un peu plus de self-control et de retenu. Avec eux en règle générale déjà un peu moins, et dans cette courte intimité qu'était la famille de Carter, moins encore. Il parlait même volontiers de quelques anecdotes de son passé, ce qui restait chez lui un sujet délicat, un véritable tabou. Selon Liam, seul Kwaïgon dans l'équipe connaissait l'entièreté de son passé. Carter prenait donc plaisir à découvrir cette nouvelle facette de son colocataire qu'il ne connaissait pas.
Ils avaient profité de l'après-midi et du beau temps pour aller faire un tour en ville. Cristina et Alejandro en avait profité pour réserver un hôtel pour le soir même, avec un peu de difficulté et Carter avait simplement profité de la présence d'Aliénor, tout comme Charlotte celle de Patrick, de qui elle ne lâchait plus la main. Ils étaient finalement rentré en fin d'après-midi pour commencer à préparer le repas, en échangeant les rôles : les filles avaient ordre de gentiment rester à discuter confortablement installées sur le canapé alors que les hommes se partageaient la cuisine. Charlotte ne pouvait pas s'empêcher de venir jeter fréquemment des coups d'yeux dans la cuisine, mais Patrick la chassait systématiquement avec un sourire amusé et à grand renfort de bisous.
Alejandro se prêta au jeu, s'improvisant barman et leur servant les cocktails, jouant les commis de cuisine pour Patrick et Carter, ayant un niveau bien plus médiocre qu'eux en cuisine concernant le reste. Il prenait plaisir à cela malgré tout, à en juger son sourire en coin et ses yeux brillants. Ce n'est que lorsque le repas fut prêt et les dernières cuissons minutes en place qu'ils rejoignirent sagement les filles. Charlotte tendit immédiatement la main vers Patrick avec une certaine impatience, à laquelle il répondit. Elle avait bu plutôt vite son premier cocktail et l'alcool la désinhibait un peu. Cristina accueillit Alejandro d'un sourire joueur qu'il lui rendit, s'autorisant -pour la première fois depuis qu'il était arrivé- de déposé un léger baiser sur ses lèvres devant eux. Carter rejoignit Aliénor avec tendresse, l'enlaçant un bref instant avant de s'installer dans le coin du grand canapé d'angle et inciter la jeune femme à venir devant lui. Il n'avait plus accès aux différents plateaux d'apéritifs mais peu lui importait tant qu'il pouvait poser la tête sur l'épaule de la jeune femme et passer un bras autour de sa taille...
Aliénor se pencha légèrement pour attraper l'un des apéritifs devant elle, qu'elle tendit à Carter avant d'en prendre un second pour elle. Elle aimait bien cette présence contre son dos, se laissant peu à peu aller contre lui. Elle se perdit dans ses pensées, avant que des questions ne surgissent et qu'elle se décide à les partager. Carter attrapa le petit four en le gobant d'un coup, le laissant fondre dans sa bouche en mâchant lentement...
Aliénor — Est-ce qu'il y a des traditions pour le Nouvel An en Amérique ? Je sais qu'en Espagne, il est de coutume de manger douze grains de raisin blanc, un grain par seconde avant minuit.
Cristina ne put s'empêcher un léger rire avant que Patrick ne réponde doucement.
Patrick — Non... Enfin, pas à ma connaissance...
Cristina — On ne fait rien de particulier chez nous en tout cas !
Alejandro — Juste manger et boire ?
Cristina — Et danser un peu...
Charlotte — Et discuter beaucoup !
Cristina — C'est ça.
La journaliste sourit à l'éleveuse avant de doucement demander.
Cristina — Tu as des coutumes chez toi ?
Elle resta un instant silencieuse avant de secouer négativement la tête, attrapant d'autres apéritifs qu'elle partagea toujours avec Carter.
Aliénor — On joue à des jeux de société, et souvent le perdant était de corvée vaisselle. Mais ce n'est pas vraiment une coutume.
Elle appréciait le petit four qu'elle venait de manger, un mélange sucré-salé qui était vraiment appréciable en bouche.
Aliénor — Vous pensez que le paranormal existe ? Mon grand-père en parlait tout le temps avant de mourir, il nous racontait des histoires sur la vieille église du village où il y a un petit cimetière. Il avait toujours pleins d'histoires à ce sujet, mon père affirmait que c'était pour nous faire peur. Je crois que mes frères en avaient peur, mais j'arrivais pas à comprendre pourquoi.
Alejandro — Pour ma part je n'y crois pas une seconde...
Patrick — Je ne sais pas trop...
Charlotte — Je ne comprends pas non plus ce penchant... Soit une chose existe et elle s'explique, soit elle n'existe pas.
Cristina sourit en regardant sa sœur hausser des épaules, caler dans les bras de Patrick en sirotant son cocktail.
Cristina — Pour moi, il faut une part de croyance religieuse ou spirituelle pour que ça marche.
Alejandro — Un espèce de mysticisme ?
Cristina — Oui, un truc comme ça.
Charlotte — Soit ça s'explique, soit ça s'explique pas.
Cristina — Il y a des choses en science qui ne s'expliquent pas encore Charlotte tu sais.
La demoiselle, paille dans la bouche, secoua vivement de la tête et s'obstina en répétant sa réponse. Carter ne disait rien, la bouche pleine des petits fours qu'Aliénor lui donnait, les laissant toujours fondre lentement, trouvant certains mélange de goûts un peu particuliers.
Alejandro — Je suis un peu d'accord avec Charlotte. Sauf que j'estime qu'il y a toujours une explication à tout, même si ça parait impossible. C'est juste que personne ne l'a encore trouver.
Patrick — C'est très pragmatique comme raisonnement !
Alejandro — C'est souvent ce qui arrive quand on est obligé de se prendre pour un dieu... Il faut rationaliser pour ne pas devenir fou !
Patrick — Ce n'est pas faux...
Cristina — Pourtant la religion n'est pas rationnelle...
Charlotte — Et elle est très présente chez les militaires.
Patrick — Certes...
Cristina — Tu crois en quelque chose toi Aliénor ?
Aliénor resta silencieuse, observant Cristina sans réellement la voir, elle réfléchissait à sa réponse.
Aliénor — Je ne sais pas trop. Beaucoup de personnes ont tendance à mettre le destin en avant pour expliquer certaines situations. Il y a aussi ce facteur de hasard, qu'on ne peut pas toujours expliqué. Alors, je ne sais pas trop. Je sais juste que ses histoires ne me faisaient pas peur, car ce n'était que des histoires. Je n'avais pas vécu cette expérience, je ne pouvais pas savoir ce que cela faisait.
Elle prit un nouveau petit four, qu'elle avait déjà goûté et dont elle aimait bien la saveur.
Aliénor — Mais je crois, que je crois aux chiffres.
Elle ne savait pas si c'était la réponse que Cristina attendait d'elle.
Charlotte — Oui ! Oui ça je suis d'accord aussi !
Le comportement un peu enfantin de Charlotte fit sourire son entourage. Malgré tout, Cristina revint doucement à la charge en jetant un œil à Aliénor.
Cristina — Tu voudrais faire qu'un mariage civil alors ?
Dans le dos de la jeune fiancée, Carter, toujours la bouche pleine, hocha vivement de la tête sans pour autant dire un mot. Patrick essayant de faire manger un peu Charlotte, pour éponger u peu la quantité d'alcool qu'elle avait ingurgité en trop peu de temps. Aliénor tourna au bout d'un moment la tête vers Carter, une lueur incertaine dans son regard. Elle ne savait pas si cette question lui était destinée, ni réellement ce qu'elle devrait répondre. Ce genre de question, elle ne s'en était jamais posé, ne pensant pas se marier un jour. Elle se pinça légèrement les lèvres avant de dire doucement.
Aliénor — Il n'y a que le mariage civil qui compte non ?
Cristina — Ça dépend pour qui... Mais pour l'administration il faut un mariage civil dans tous les cas.
Elle haussa doucement des épaules. Cependant cette réponse avait soulevé une question chez Alejandro. Plus sérieuse cette fois.
Alejandro — Mais... Il va falloir que vous fassiez un choix... Parce que vous n'avez pas la même nationalité... Alors lequel de vous deux change ? Carter devient franco-américain ou Ali ?
Carter se figea un instant à cette question, mais il se mit à mâcher plus vite. Malgré tout il avait la bouche tellement pleine qu'il ne pouvait pas répondre de suite. Patrick s'avança un peu, mettant ses avant bras en appui sur ses genoux, attentif et souriant.
Patrick — C'est une bonne question ça !
Aliénor posa son regard vers son colocataire quelques instants, elle n'avait pas pensée à ce détail-là, qui était pourtant important.
Aliénor — Je suppose que cela va être moi. Carter ne peut pas vraiment changer de par son statut de militaire non ?
Elle marqua une courte pause, ne lui laissant cependant pas le temps de répondre à sa question.
Aliénor — Cela ne me dérange pas spécialement, cela n'enlève en rien mes origines.
Alejandro — Non en effet.
Carter secoua vivement la tête à sa seconde question. Il finit par avaler difficilement une grosse bouchée pour répondre, la voix légèrement enrouée.
Carter — En effet, moi je ne peux pas changer. Ou alors je fais une croix sur mon poste...
Aliénor — Donc, cela sera moi, murmura-t-elle plus pour elle-même.
Il toussa un peu avant de prendre son verre pour en boire de longues gorgées. Alejandro le considéra longuement, se perdant un peu dans ses pensées sans pour autant dire quoi que se soit. C'est Charlotte qui reprit le fil de la conversation joyeusement.
Charlotte — Se sera qui vos témoins ?
Elle posa la question autant à Carter qu'à Aliénor, mais Carter leva un index en fermant doucement les paupières, demandant quelques secondes de répit...
Aliénor — Alejandro et ma grand-mère.
Elle avait eu le temps d'y réfléchir pendant la nuit, et elle s'était rendue compte que cette réponse s'était rapidement imposée à elle. Même si ces deux témoins étaient pratiquement à l'opposé l'un de l'autre, au fond elle avait totalement confiance en eux et ils avaient été là pour l'aider dans sa vie à comprendre ce monde.
Aliénor — Du moins, s'ils l'acceptent. Ils peuvent refuser.
Son regard se posa sur son colocataire, cherchant à y voir une réaction. Alejandro fut très surprit par cette réponse et cela se lu sur son visage.
Alejandro — Moi ? T'es certaine de toi ?
Il sourit finalement, mais se sentit très flatté.
Alejandro — Se sera avec plaisir Ali', j'en suis très honoré.
Carter — Pas de bêtises pour l'enterrement de vie de jeune fille !
Carter tendit un index menaçant vers Ale qui sourit malicieusement. Malgré tout, le visage de Charlotte s'illumina. Tenant son verre de ses deux, elle se redressa complètement, les yeux brillants.
Charlotte — On pourra le faire avec vous ! J'ai beaucoup aimé le mien. Cristina aussi faudrait qu'elle soit là ! Se serait plus rigolo !
Cristina sourit, amusée de la réaction de sa sœur avant de se tourner vers Aliénor avec un léger haussement d'épaule. C'était à elle de décider après tout... Aliénor s'immobilisa légèrement, jetant un regard à Carter avant de glisser vers Charlotte. Elle voyait très vaguement le concept de l'enterrement de vie de jeune fille, mais elle avait encore du mal à tout comprendre.
Aliénor — Je pense que oui. Comment cela se passe ? C'est comme une soirée ?
Carter — Une soirée ou un week-end, c'est au choix et selon les budgets...
Il haussa doucement des épaules. Charlotte sautilla doucement sur place alors que Patrick lançait un regard à Carter.
Patrick — Alors tes témoins ?
Carter — J'hésite encore... Mais je pense que Gabe aura sa place dans le lot...
Patrick — Ça m'étonne pas ça ! Tu sais que ton unité toute entière voudra participer à ton enterrement ?
Carter — Oh oui ! C'est bien ce qui me fait peur...
Patrick eu un léger sourire alors que Carter demandait un nouveau lot de petits fours à Aliénor. Alejandro se porta volontaire pour la recharge de nourriture et de boisson. D'un commun accord, ils avaient décidé de rester sur le canapé, partageant les plats étalés sur la table basse. Charlotte se prit à vouloir changer de musique pour mettre quelque chose qui bougeait un peu plus, lançant les hostilité en se trémoussant doucement dans l'espace "danse", tendant les bras vers Patrick pour l’entraîner à elle. Le militaire ne se fit pas prier...
Alejandro — J'espère que tu sais danser Carter ! Parce que les mariés ouvrent le bal si mes souvenirs sont bons !
Carter — Haha ! Tu serais épaté ! Aliénor en est témoin... Enfin presque...
Le regard d'Aliénor se braqua soudainement sur Carter en demandant avec une certaine pointe d'émotion.
Aliénor — Tu pourras porter ton uniforme que tu avais pour le Gala ? Ou tu n'as pas le droit de le mettre en dehors de cette occasion ? Parce que, tu étais vraiment séduisant avec.
Carter — Je suis même presque obligé de le porter mon uniforme de gala ! dit-il en souriant, gobant ses petits fours.
Aliénor — Tant mieux.
Puis elle reposa son attention sur son colocataire, en hochant doucement la tête.
Aliénor — Il danse très bien. Il sait guidé, heureusement parce que moi je ne sais pas danser. Je fais simplement attention à ne pas marcher sur les pieds.
Elle se perdit un instant dans ses pensées, se souvenant de cette soirée qui avait été des plus agréable.
Alejandro — C'est déjà pas mal ! Mais je veux une démo maintenant !
Carter sourit, la bouche pleine, et avala en lançant un sourire malicieux à Cristina.
Carter — Bien ! Par contre je vais faire la démo avec Cristina, mon amour. Pour prouver à ce petit farceur ignorant à qui il a affaire...
Le pilote déposa un léger baiser sur la joue de sa fiancée avant de se lever tant bien que mal et tendre une main vers Cristina qui se leva avec le sourire. C'était un vieux rock qui passait et Charlotte et Patrick firent doucement de la place aux nouveaux danseurs, les observant avec le sourire. Carter attendit la bonne mesure et se lança, Cristina l'accompagnant sans mal. Charlotte ne tarda pas à les accompagner en tapant des mains, un grand sourire aux lèvres. En voyant le sourire impressionné d'Ale' elle leur apporta quelques précisions.
Charlotte — Ils ont fait quelques années de rock acrobatique, de salsa et de tango quand on était plus petits !
Alejandro, qui ne s'était clairement pas attendu à cela, se tourna vers Aliénor, bouche bée...
L'éleveuse observait attentivement Carter et sa sœur, avant de sentir le regard de son colocataire sur elle. Elle pencha légèrement la tête en demandant doucement.
Aliénor — Tu es surpris ? Ou c'est de l'admiration l'émotion qui se dessine sur ton visage à l'instant ? A moins que cela soit autre chose. Je t'ai encore jamais vu la bouche autant ouverte.
Alejandro — C'est de la surprise ! Je ne savais pas qu'il dansait comme ça !
Le coach eut un léger rire avant de se laisser retomber dans le canapé, observant les danseurs avec un regard amusé. A la fin de la chanson, Carter revint sur le canapé en se laissant tomber à côté d'Aliénor, un sourire aux lèvres bien que légèrement essoufflé, sous les applaudissements du coach.
Carter — Je suis quand même loin du niveau de Kwaïgon...
Alejandro — Ah putain... Lui aussi qu'est-ce qu'il cache bien son jeu...
Le coach secoua la tête, plongé dans ses pensées face à quelques souvenirs. Patrick et Charlotte poursuivait leurs danses endiablées alors que Cristina ramenait un des plats principaux. Alejandro ne tarda pas à se lever d'un bond leste pour aller l'aider, Carter profitant de ce moment pour prendre Aliénor dans ses bras pour la faire tomber à la renverse dans le canapé en riant. Il quémanda ses lèvres avec gourmandise avant de se redresser légèrement, le regard brillant.
Carter — Je meurs d'envie de te chatouiller mais je ne sais pas si c'est très sérieux...
A ses paroles, elle lui attrapa les poignets pour tenter tout mouvement de sa part en secouant la tête vivement.
Aliénor — Je ne peux pas me contrôler quand tu fais ça.
Carter — Je sais !
Elle n'arrivait pas à savoir si elle aimait ou pas. Elle n'était pas tellement dérangée par son geste, mais ses réactions étaient toujours vives.
Aliénor — C'est parce que tu veux m'entendre rire ?
Carter — En partie...
Il vint doucement quémander ses lèvres à nouveau, avec plus de tendresse et de calme cette fois, ne luttant pas face à ses poignets retenus en otage par ses mains. Il fut cependant coupé par la voix amusé d'Alejandro qui revenait avec des assiettes et des couverts.
Alejandro — Wow, wow, wow, pour faire des bébés c'est l'étage au dessus !
Carter tourna la tête vers son colocataire et sourit, se séparant un peu à contre cœur de la jeune femme, pour se rasseoir sur le canapé. Cristina les rejoint avec l'accompagnement et un grand sourire sur le visage. Elle jeta un bref regard à sa sœur et son beau-frère, attendrie.
Cristina — Je crois qu'on les a perdu... Plus rien n'existe pour eux je pense...
Aliénor posa son regard vers le couple dansant, les observant un instant avant de murmurer doucement.
Aliénor — Je crois que Patrick a beaucoup manqué à Charlotte.
Son attention se posa vers les assiettes, se perdant dans ses pensées avant de poursuivre pour elle-même.
Aliénor — Elle aimerait le voir plus souvent.
Cristina — Oui c'est certain...
La journaliste s'installa à nouveau à côté de son frère sur le canapé avant de doucement reprendre.
Cristina — La pauvre... Quand il part elle se retrouve souvent toute seule avec les garçons... Même si maman n'est qu'à quelques heures de route... Ce n'est pas facile ces absences...
Alejandro — Et j'imagine que l'angoisse de ne pas savoir s'il va revenir ne doit pas l'aider non plus.
Cristina — Non en effet... Souvent il ne peut passer qu'un coup de fil toute les deux semaines... Et encore, ça c'est quand les missions sont plutôt simples... C'est très peu...
Elle pinça les lèvres dans un sourire triste, venant croiser le regard d'Alejandro qui hochait doucement de la tête, puis celui de Carter, qui s'était soudainement tut, le regard perdu sur sa sœur en train de danser, enfermée dans une bulle avec son mari. Cela le renvoyait à son propre couple... Il eut un lourd soupir avant de se forcer à refaire surface. Cristina et Ale avaient commencé à remplir et distribuer les assiettes, retrouvant leurs sourires et un peu plus de légèreté.
Alejandro — Je t'ai même pas demander Ali mais... Qu'est-ce que t'as eu pour Noël ?
Elle tourna son regard vers son colocataire, avant d'attraper délicatement sa chaîne autour de son cou pour y sortir de son haut sa fameuse gouttes de sang prisonnière. Elle s'approcha de lui, afin qu'il puisse l'admirer.
Aliénor — C'est du sang de Drink Up. C'est le cadeau de Carter.
Alejandro — Sympa !
Elle attendit un instant, avant de doucement poursuivre en reprenant sa place près du militaire.
Aliénor — Ma grand-mère m'a offert un coffret de tisane, qu'elle a elle-même fait. Elle adore composer ses propres tisanes. Il y a des tisanes pour le sommeil, pour la digestion, pour le stress, pour le petit-déjeuner. Elle m'a aussi fait un petit livre de cuisine avec ses dernières recettes, il va falloir les tester. Mes parents m'ont offert une petite tablette graphique afin que je puisse plus facilement dessiner mes schéma sur l'ordinateur, mais je crois que je préfère les faire sur le papier. Mes frères et ma sœur m'ont dit que mon cadeau avait un peu de retard, mais qu'il arriverait au Haras.
Elle se pinça légèrement les lèvres, penchant un peu la tête sur le côté.
Aliénor — J'ai aussi eu par mes oncles et tantes de l'argent. Et toi ?
Alejandro — T'as été gâtée dis donc ! C'est cool !
Il sourit, se ré-installant dans le canapé avec son assiette avant de doucement répondre à sa question.
Alejandro — J'ai eu une nouvelle montre. Liam en a prit pour tout le monde je crois... Mais je suis pas sûr.
Il sourit à nouveau, piquant un morceau de dinde de sa fourchette avant de l'enfourné. Cristina sourit doucement avant de doucement faire remarquer au petit groupe.
Cristina — On a même pas fait l'échange de cadeaux ici...
Carter — Oui ! Surtout qu'on a des trucs pour les enfants...
Cristina — Ils seront ravis de les avoir à leur retour.
Carter — Je n'en doute pas !
Patrick, tenant Charlotte blottie contre lui dans un semblant de slow, releva le nez vers eux un instant avec un léger sourire.
Patrick — On verra ça demain. On en a pour vous aussi...
Carter — Je t'ai dit qu'il fallait pas...
Patrick — Je t'ai pas dit ? Ça a coupé à ce moment là j'ai rien entendu.
Ils échangèrent un sourire amusé avant que Patrick ne se replonge doucement dans sa bulle avec Charlotte. Carter picora un peu son assiette mais sans plus que cela, un peu troublé depuis la remarque d'Aliénor sur le manque de Charlotte... Soudainement, Aliénor se tourna vers Carter, cherchant à capter son regard avant de demander doucement.
Aliénor — Le surnom mon amour est autant un surnom affectif amoureux, que fraternel en fait ? On peut autant l'utiliser lors qu'on est en couple, qu'envers un proche de sa famille ?
Cette question ne semblait pas vouloir quitter ses pensées, au moins qu'elle avait ressenti le besoin de la poser afin de mieux comprendre. Carter mit quelques secondes avant de répondre, un peu surpris par la question de la jeune femme.
Carter — Non c'est un surnom affectif amoureux... La seule fois où je l'ai entendu autrement que dans un couple c'est d'une mère envers ses enfants... Ou d'un père envers ses enfants mais c'est plus rare je trouve...
Il fronça doucement les sourcils, demandant doucement à la jeune femme.
Carter — Pourquoi cette question ?
Ale et Cristina s'était joyeusement lancé dans une discussion et Patrick et Charlotte dansaient toujours, discutant eux aussi à voix basse, rien que pour eux...
Aliénor — Parce que tu m'as surnommé comme ça tout à l'heure. Tu m'as toujours appelé avant Aliénor. Est-ce que c'est parce qu'on est fiancé ?
Devait-elle à son tour lui trouver un surnom ? Mais surtout elle voulait comprendre qu'est-ce qui l'avait poussé à l'appeler ainsi ? Est-ce qu'il y avait une règle, un moment bien précis pour nommer son compagnon affectueusement. Elle se pinça légèrement les lèvres en plongeant son regard dans le sien. Le jeune homme en resta interdit un instant, le regard plongé dans le sien, la bouche entrouverte. Il hésita avant de finalement répondre, un peu hésitant.
Carter — En fait je... Je n'avais même pas fait attention. Ce n'était pas réfléchi, c'est sorti tout seul...
Aliénor — Oh.
Il fit un haussement d'épaule hésitant, ne sachant pas trop qu'en penser, un peu déconcerté.
Carter — Tu préfères que je t'appelle seulement par ton prénom ?
Aliénor — Non. Tu peux m'appeler par un surnom affectif. Je crois que j'aime bien ça.
Il pouvait très bien le faire également. Mais au fond, ce surnom en aucun cas pressentit dénotait de son ressenti et de son émotion. Il était bien avec la jeune femme, en confiance, en témoignait sa demande en mariage. Il n'avait jamais douté d'elle mais il avait tout de même toujours une crainte au fond... Une crainte qu'elle le quitte...
Charlotte et Patrick finirent par les rejoindre mais la jeune femme restait tout de même encore un peu loin d'eux, comme si son esprit était resté auprès de Patrick sur leur piste de danse improvisée. Elle continuait de discuter tout bas avec lui. Le militaire lui rendait ses regards amoureux, se lâchant un peu plus que ce qu'ils avaient connu jusque là de lui... Le reste de la soirée se déroula ainsi sagement, entre danses et discussions, cocktails et assiettes qui se remplissaient toujours autant. Les garçons avaient sans doute préparé un peu trop de choses, mais au moins, ils n'auraient rien à préparer pour le lendemain. La bonne ambiance revint doucement dans le groupe, l'alcool aidant à délier un peu les langues de Patrick et de Carter concernant certaines anecdotes vécues sur le terrain. C'est à l'approche de minuit que Cristina réagit vivement, se redressant des bras d'Alejandro.
Cristina — Oh ! Il est presque minuit ! On aurait loupé l'heure si je n'avais pas regardé !
Alejandro l'imita, regardant sur son téléphone avec un sourire. Il attendit quelques secondes avant de déclamer joyeusement.
Alejandro — C'est l'heure ! Bonne année !
Cristina lui répondit dans un sourire malicieux, venant chercher ses lèvres. Charlotte et Patrick se renfermèrent légèrement dans leur bulle, et c'est avec un sourire gourmand que Carter se tourna vers Aliénor.
Carter — Bonne année, mon amour...
Aliénor — Bonne année...
Elle se pencha légèrement pour quémander ses lèvres avec tendresse et amour, une douce chaleur au creux de l'estomac. Une nouvelle année venait de commencer, et elle s'annonçait riche en émotion.
572 Lignes
Merci au correcteur !
utilisation d'un résumé x2
Journal : One Team One Goal
Ils avaient profité de l'après-midi et du beau temps pour aller faire un tour en ville. Cristina et Alejandro en avait profité pour réserver un hôtel pour le soir même, avec un peu de difficulté et Carter avait simplement profité de la présence d'Aliénor, tout comme Charlotte celle de Patrick, de qui elle ne lâchait plus la main. Ils étaient finalement rentré en fin d'après-midi pour commencer à préparer le repas, en échangeant les rôles : les filles avaient ordre de gentiment rester à discuter confortablement installées sur le canapé alors que les hommes se partageaient la cuisine. Charlotte ne pouvait pas s'empêcher de venir jeter fréquemment des coups d'yeux dans la cuisine, mais Patrick la chassait systématiquement avec un sourire amusé et à grand renfort de bisous.
Alejandro se prêta au jeu, s'improvisant barman et leur servant les cocktails, jouant les commis de cuisine pour Patrick et Carter, ayant un niveau bien plus médiocre qu'eux en cuisine concernant le reste. Il prenait plaisir à cela malgré tout, à en juger son sourire en coin et ses yeux brillants. Ce n'est que lorsque le repas fut prêt et les dernières cuissons minutes en place qu'ils rejoignirent sagement les filles. Charlotte tendit immédiatement la main vers Patrick avec une certaine impatience, à laquelle il répondit. Elle avait bu plutôt vite son premier cocktail et l'alcool la désinhibait un peu. Cristina accueillit Alejandro d'un sourire joueur qu'il lui rendit, s'autorisant -pour la première fois depuis qu'il était arrivé- de déposé un léger baiser sur ses lèvres devant eux. Carter rejoignit Aliénor avec tendresse, l'enlaçant un bref instant avant de s'installer dans le coin du grand canapé d'angle et inciter la jeune femme à venir devant lui. Il n'avait plus accès aux différents plateaux d'apéritifs mais peu lui importait tant qu'il pouvait poser la tête sur l'épaule de la jeune femme et passer un bras autour de sa taille...
Aliénor se pencha légèrement pour attraper l'un des apéritifs devant elle, qu'elle tendit à Carter avant d'en prendre un second pour elle. Elle aimait bien cette présence contre son dos, se laissant peu à peu aller contre lui. Elle se perdit dans ses pensées, avant que des questions ne surgissent et qu'elle se décide à les partager. Carter attrapa le petit four en le gobant d'un coup, le laissant fondre dans sa bouche en mâchant lentement...
Aliénor — Est-ce qu'il y a des traditions pour le Nouvel An en Amérique ? Je sais qu'en Espagne, il est de coutume de manger douze grains de raisin blanc, un grain par seconde avant minuit.
Cristina ne put s'empêcher un léger rire avant que Patrick ne réponde doucement.
Patrick — Non... Enfin, pas à ma connaissance...
Cristina — On ne fait rien de particulier chez nous en tout cas !
Alejandro — Juste manger et boire ?
Cristina — Et danser un peu...
Charlotte — Et discuter beaucoup !
Cristina — C'est ça.
La journaliste sourit à l'éleveuse avant de doucement demander.
Cristina — Tu as des coutumes chez toi ?
Elle resta un instant silencieuse avant de secouer négativement la tête, attrapant d'autres apéritifs qu'elle partagea toujours avec Carter.
Aliénor — On joue à des jeux de société, et souvent le perdant était de corvée vaisselle. Mais ce n'est pas vraiment une coutume.
Elle appréciait le petit four qu'elle venait de manger, un mélange sucré-salé qui était vraiment appréciable en bouche.
Aliénor — Vous pensez que le paranormal existe ? Mon grand-père en parlait tout le temps avant de mourir, il nous racontait des histoires sur la vieille église du village où il y a un petit cimetière. Il avait toujours pleins d'histoires à ce sujet, mon père affirmait que c'était pour nous faire peur. Je crois que mes frères en avaient peur, mais j'arrivais pas à comprendre pourquoi.
Alejandro — Pour ma part je n'y crois pas une seconde...
Patrick — Je ne sais pas trop...
Charlotte — Je ne comprends pas non plus ce penchant... Soit une chose existe et elle s'explique, soit elle n'existe pas.
Cristina sourit en regardant sa sœur hausser des épaules, caler dans les bras de Patrick en sirotant son cocktail.
Cristina — Pour moi, il faut une part de croyance religieuse ou spirituelle pour que ça marche.
Alejandro — Un espèce de mysticisme ?
Cristina — Oui, un truc comme ça.
Charlotte — Soit ça s'explique, soit ça s'explique pas.
Cristina — Il y a des choses en science qui ne s'expliquent pas encore Charlotte tu sais.
La demoiselle, paille dans la bouche, secoua vivement de la tête et s'obstina en répétant sa réponse. Carter ne disait rien, la bouche pleine des petits fours qu'Aliénor lui donnait, les laissant toujours fondre lentement, trouvant certains mélange de goûts un peu particuliers.
Alejandro — Je suis un peu d'accord avec Charlotte. Sauf que j'estime qu'il y a toujours une explication à tout, même si ça parait impossible. C'est juste que personne ne l'a encore trouver.
Patrick — C'est très pragmatique comme raisonnement !
Alejandro — C'est souvent ce qui arrive quand on est obligé de se prendre pour un dieu... Il faut rationaliser pour ne pas devenir fou !
Patrick — Ce n'est pas faux...
Cristina — Pourtant la religion n'est pas rationnelle...
Charlotte — Et elle est très présente chez les militaires.
Patrick — Certes...
Cristina — Tu crois en quelque chose toi Aliénor ?
Aliénor resta silencieuse, observant Cristina sans réellement la voir, elle réfléchissait à sa réponse.
Aliénor — Je ne sais pas trop. Beaucoup de personnes ont tendance à mettre le destin en avant pour expliquer certaines situations. Il y a aussi ce facteur de hasard, qu'on ne peut pas toujours expliqué. Alors, je ne sais pas trop. Je sais juste que ses histoires ne me faisaient pas peur, car ce n'était que des histoires. Je n'avais pas vécu cette expérience, je ne pouvais pas savoir ce que cela faisait.
Elle prit un nouveau petit four, qu'elle avait déjà goûté et dont elle aimait bien la saveur.
Aliénor — Mais je crois, que je crois aux chiffres.
Elle ne savait pas si c'était la réponse que Cristina attendait d'elle.
Charlotte — Oui ! Oui ça je suis d'accord aussi !
Le comportement un peu enfantin de Charlotte fit sourire son entourage. Malgré tout, Cristina revint doucement à la charge en jetant un œil à Aliénor.
Cristina — Tu voudrais faire qu'un mariage civil alors ?
Dans le dos de la jeune fiancée, Carter, toujours la bouche pleine, hocha vivement de la tête sans pour autant dire un mot. Patrick essayant de faire manger un peu Charlotte, pour éponger u peu la quantité d'alcool qu'elle avait ingurgité en trop peu de temps. Aliénor tourna au bout d'un moment la tête vers Carter, une lueur incertaine dans son regard. Elle ne savait pas si cette question lui était destinée, ni réellement ce qu'elle devrait répondre. Ce genre de question, elle ne s'en était jamais posé, ne pensant pas se marier un jour. Elle se pinça légèrement les lèvres avant de dire doucement.
Aliénor — Il n'y a que le mariage civil qui compte non ?
Cristina — Ça dépend pour qui... Mais pour l'administration il faut un mariage civil dans tous les cas.
Elle haussa doucement des épaules. Cependant cette réponse avait soulevé une question chez Alejandro. Plus sérieuse cette fois.
Alejandro — Mais... Il va falloir que vous fassiez un choix... Parce que vous n'avez pas la même nationalité... Alors lequel de vous deux change ? Carter devient franco-américain ou Ali ?
Carter se figea un instant à cette question, mais il se mit à mâcher plus vite. Malgré tout il avait la bouche tellement pleine qu'il ne pouvait pas répondre de suite. Patrick s'avança un peu, mettant ses avant bras en appui sur ses genoux, attentif et souriant.
Patrick — C'est une bonne question ça !
Aliénor posa son regard vers son colocataire quelques instants, elle n'avait pas pensée à ce détail-là, qui était pourtant important.
Aliénor — Je suppose que cela va être moi. Carter ne peut pas vraiment changer de par son statut de militaire non ?
Elle marqua une courte pause, ne lui laissant cependant pas le temps de répondre à sa question.
Aliénor — Cela ne me dérange pas spécialement, cela n'enlève en rien mes origines.
Alejandro — Non en effet.
Carter secoua vivement la tête à sa seconde question. Il finit par avaler difficilement une grosse bouchée pour répondre, la voix légèrement enrouée.
Carter — En effet, moi je ne peux pas changer. Ou alors je fais une croix sur mon poste...
Aliénor — Donc, cela sera moi, murmura-t-elle plus pour elle-même.
Il toussa un peu avant de prendre son verre pour en boire de longues gorgées. Alejandro le considéra longuement, se perdant un peu dans ses pensées sans pour autant dire quoi que se soit. C'est Charlotte qui reprit le fil de la conversation joyeusement.
Charlotte — Se sera qui vos témoins ?
Elle posa la question autant à Carter qu'à Aliénor, mais Carter leva un index en fermant doucement les paupières, demandant quelques secondes de répit...
Aliénor — Alejandro et ma grand-mère.
Elle avait eu le temps d'y réfléchir pendant la nuit, et elle s'était rendue compte que cette réponse s'était rapidement imposée à elle. Même si ces deux témoins étaient pratiquement à l'opposé l'un de l'autre, au fond elle avait totalement confiance en eux et ils avaient été là pour l'aider dans sa vie à comprendre ce monde.
Aliénor — Du moins, s'ils l'acceptent. Ils peuvent refuser.
Son regard se posa sur son colocataire, cherchant à y voir une réaction. Alejandro fut très surprit par cette réponse et cela se lu sur son visage.
Alejandro — Moi ? T'es certaine de toi ?
Il sourit finalement, mais se sentit très flatté.
Alejandro — Se sera avec plaisir Ali', j'en suis très honoré.
Carter — Pas de bêtises pour l'enterrement de vie de jeune fille !
Carter tendit un index menaçant vers Ale qui sourit malicieusement. Malgré tout, le visage de Charlotte s'illumina. Tenant son verre de ses deux, elle se redressa complètement, les yeux brillants.
Charlotte — On pourra le faire avec vous ! J'ai beaucoup aimé le mien. Cristina aussi faudrait qu'elle soit là ! Se serait plus rigolo !
Cristina sourit, amusée de la réaction de sa sœur avant de se tourner vers Aliénor avec un léger haussement d'épaule. C'était à elle de décider après tout... Aliénor s'immobilisa légèrement, jetant un regard à Carter avant de glisser vers Charlotte. Elle voyait très vaguement le concept de l'enterrement de vie de jeune fille, mais elle avait encore du mal à tout comprendre.
Aliénor — Je pense que oui. Comment cela se passe ? C'est comme une soirée ?
Carter — Une soirée ou un week-end, c'est au choix et selon les budgets...
Il haussa doucement des épaules. Charlotte sautilla doucement sur place alors que Patrick lançait un regard à Carter.
Patrick — Alors tes témoins ?
Carter — J'hésite encore... Mais je pense que Gabe aura sa place dans le lot...
Patrick — Ça m'étonne pas ça ! Tu sais que ton unité toute entière voudra participer à ton enterrement ?
Carter — Oh oui ! C'est bien ce qui me fait peur...
Patrick eu un léger sourire alors que Carter demandait un nouveau lot de petits fours à Aliénor. Alejandro se porta volontaire pour la recharge de nourriture et de boisson. D'un commun accord, ils avaient décidé de rester sur le canapé, partageant les plats étalés sur la table basse. Charlotte se prit à vouloir changer de musique pour mettre quelque chose qui bougeait un peu plus, lançant les hostilité en se trémoussant doucement dans l'espace "danse", tendant les bras vers Patrick pour l’entraîner à elle. Le militaire ne se fit pas prier...
Alejandro — J'espère que tu sais danser Carter ! Parce que les mariés ouvrent le bal si mes souvenirs sont bons !
Carter — Haha ! Tu serais épaté ! Aliénor en est témoin... Enfin presque...
Le regard d'Aliénor se braqua soudainement sur Carter en demandant avec une certaine pointe d'émotion.
Aliénor — Tu pourras porter ton uniforme que tu avais pour le Gala ? Ou tu n'as pas le droit de le mettre en dehors de cette occasion ? Parce que, tu étais vraiment séduisant avec.
Carter — Je suis même presque obligé de le porter mon uniforme de gala ! dit-il en souriant, gobant ses petits fours.
Aliénor — Tant mieux.
Puis elle reposa son attention sur son colocataire, en hochant doucement la tête.
Aliénor — Il danse très bien. Il sait guidé, heureusement parce que moi je ne sais pas danser. Je fais simplement attention à ne pas marcher sur les pieds.
Elle se perdit un instant dans ses pensées, se souvenant de cette soirée qui avait été des plus agréable.
Alejandro — C'est déjà pas mal ! Mais je veux une démo maintenant !
Carter sourit, la bouche pleine, et avala en lançant un sourire malicieux à Cristina.
Carter — Bien ! Par contre je vais faire la démo avec Cristina, mon amour. Pour prouver à ce petit farceur ignorant à qui il a affaire...
Le pilote déposa un léger baiser sur la joue de sa fiancée avant de se lever tant bien que mal et tendre une main vers Cristina qui se leva avec le sourire. C'était un vieux rock qui passait et Charlotte et Patrick firent doucement de la place aux nouveaux danseurs, les observant avec le sourire. Carter attendit la bonne mesure et se lança, Cristina l'accompagnant sans mal. Charlotte ne tarda pas à les accompagner en tapant des mains, un grand sourire aux lèvres. En voyant le sourire impressionné d'Ale' elle leur apporta quelques précisions.
Charlotte — Ils ont fait quelques années de rock acrobatique, de salsa et de tango quand on était plus petits !
Alejandro, qui ne s'était clairement pas attendu à cela, se tourna vers Aliénor, bouche bée...
L'éleveuse observait attentivement Carter et sa sœur, avant de sentir le regard de son colocataire sur elle. Elle pencha légèrement la tête en demandant doucement.
Aliénor — Tu es surpris ? Ou c'est de l'admiration l'émotion qui se dessine sur ton visage à l'instant ? A moins que cela soit autre chose. Je t'ai encore jamais vu la bouche autant ouverte.
Alejandro — C'est de la surprise ! Je ne savais pas qu'il dansait comme ça !
Le coach eut un léger rire avant de se laisser retomber dans le canapé, observant les danseurs avec un regard amusé. A la fin de la chanson, Carter revint sur le canapé en se laissant tomber à côté d'Aliénor, un sourire aux lèvres bien que légèrement essoufflé, sous les applaudissements du coach.
Carter — Je suis quand même loin du niveau de Kwaïgon...
Alejandro — Ah putain... Lui aussi qu'est-ce qu'il cache bien son jeu...
Le coach secoua la tête, plongé dans ses pensées face à quelques souvenirs. Patrick et Charlotte poursuivait leurs danses endiablées alors que Cristina ramenait un des plats principaux. Alejandro ne tarda pas à se lever d'un bond leste pour aller l'aider, Carter profitant de ce moment pour prendre Aliénor dans ses bras pour la faire tomber à la renverse dans le canapé en riant. Il quémanda ses lèvres avec gourmandise avant de se redresser légèrement, le regard brillant.
Carter — Je meurs d'envie de te chatouiller mais je ne sais pas si c'est très sérieux...
A ses paroles, elle lui attrapa les poignets pour tenter tout mouvement de sa part en secouant la tête vivement.
Aliénor — Je ne peux pas me contrôler quand tu fais ça.
Carter — Je sais !
Elle n'arrivait pas à savoir si elle aimait ou pas. Elle n'était pas tellement dérangée par son geste, mais ses réactions étaient toujours vives.
Aliénor — C'est parce que tu veux m'entendre rire ?
Carter — En partie...
Il vint doucement quémander ses lèvres à nouveau, avec plus de tendresse et de calme cette fois, ne luttant pas face à ses poignets retenus en otage par ses mains. Il fut cependant coupé par la voix amusé d'Alejandro qui revenait avec des assiettes et des couverts.
Alejandro — Wow, wow, wow, pour faire des bébés c'est l'étage au dessus !
Carter tourna la tête vers son colocataire et sourit, se séparant un peu à contre cœur de la jeune femme, pour se rasseoir sur le canapé. Cristina les rejoint avec l'accompagnement et un grand sourire sur le visage. Elle jeta un bref regard à sa sœur et son beau-frère, attendrie.
Cristina — Je crois qu'on les a perdu... Plus rien n'existe pour eux je pense...
Aliénor posa son regard vers le couple dansant, les observant un instant avant de murmurer doucement.
Aliénor — Je crois que Patrick a beaucoup manqué à Charlotte.
Son attention se posa vers les assiettes, se perdant dans ses pensées avant de poursuivre pour elle-même.
Aliénor — Elle aimerait le voir plus souvent.
Cristina — Oui c'est certain...
La journaliste s'installa à nouveau à côté de son frère sur le canapé avant de doucement reprendre.
Cristina — La pauvre... Quand il part elle se retrouve souvent toute seule avec les garçons... Même si maman n'est qu'à quelques heures de route... Ce n'est pas facile ces absences...
Alejandro — Et j'imagine que l'angoisse de ne pas savoir s'il va revenir ne doit pas l'aider non plus.
Cristina — Non en effet... Souvent il ne peut passer qu'un coup de fil toute les deux semaines... Et encore, ça c'est quand les missions sont plutôt simples... C'est très peu...
Elle pinça les lèvres dans un sourire triste, venant croiser le regard d'Alejandro qui hochait doucement de la tête, puis celui de Carter, qui s'était soudainement tut, le regard perdu sur sa sœur en train de danser, enfermée dans une bulle avec son mari. Cela le renvoyait à son propre couple... Il eut un lourd soupir avant de se forcer à refaire surface. Cristina et Ale avaient commencé à remplir et distribuer les assiettes, retrouvant leurs sourires et un peu plus de légèreté.
Alejandro — Je t'ai même pas demander Ali mais... Qu'est-ce que t'as eu pour Noël ?
Elle tourna son regard vers son colocataire, avant d'attraper délicatement sa chaîne autour de son cou pour y sortir de son haut sa fameuse gouttes de sang prisonnière. Elle s'approcha de lui, afin qu'il puisse l'admirer.
Aliénor — C'est du sang de Drink Up. C'est le cadeau de Carter.
Alejandro — Sympa !
Elle attendit un instant, avant de doucement poursuivre en reprenant sa place près du militaire.
Aliénor — Ma grand-mère m'a offert un coffret de tisane, qu'elle a elle-même fait. Elle adore composer ses propres tisanes. Il y a des tisanes pour le sommeil, pour la digestion, pour le stress, pour le petit-déjeuner. Elle m'a aussi fait un petit livre de cuisine avec ses dernières recettes, il va falloir les tester. Mes parents m'ont offert une petite tablette graphique afin que je puisse plus facilement dessiner mes schéma sur l'ordinateur, mais je crois que je préfère les faire sur le papier. Mes frères et ma sœur m'ont dit que mon cadeau avait un peu de retard, mais qu'il arriverait au Haras.
Elle se pinça légèrement les lèvres, penchant un peu la tête sur le côté.
Aliénor — J'ai aussi eu par mes oncles et tantes de l'argent. Et toi ?
Alejandro — T'as été gâtée dis donc ! C'est cool !
Il sourit, se ré-installant dans le canapé avec son assiette avant de doucement répondre à sa question.
Alejandro — J'ai eu une nouvelle montre. Liam en a prit pour tout le monde je crois... Mais je suis pas sûr.
Il sourit à nouveau, piquant un morceau de dinde de sa fourchette avant de l'enfourné. Cristina sourit doucement avant de doucement faire remarquer au petit groupe.
Cristina — On a même pas fait l'échange de cadeaux ici...
Carter — Oui ! Surtout qu'on a des trucs pour les enfants...
Cristina — Ils seront ravis de les avoir à leur retour.
Carter — Je n'en doute pas !
Patrick, tenant Charlotte blottie contre lui dans un semblant de slow, releva le nez vers eux un instant avec un léger sourire.
Patrick — On verra ça demain. On en a pour vous aussi...
Carter — Je t'ai dit qu'il fallait pas...
Patrick — Je t'ai pas dit ? Ça a coupé à ce moment là j'ai rien entendu.
Ils échangèrent un sourire amusé avant que Patrick ne se replonge doucement dans sa bulle avec Charlotte. Carter picora un peu son assiette mais sans plus que cela, un peu troublé depuis la remarque d'Aliénor sur le manque de Charlotte... Soudainement, Aliénor se tourna vers Carter, cherchant à capter son regard avant de demander doucement.
Aliénor — Le surnom mon amour est autant un surnom affectif amoureux, que fraternel en fait ? On peut autant l'utiliser lors qu'on est en couple, qu'envers un proche de sa famille ?
Cette question ne semblait pas vouloir quitter ses pensées, au moins qu'elle avait ressenti le besoin de la poser afin de mieux comprendre. Carter mit quelques secondes avant de répondre, un peu surpris par la question de la jeune femme.
Carter — Non c'est un surnom affectif amoureux... La seule fois où je l'ai entendu autrement que dans un couple c'est d'une mère envers ses enfants... Ou d'un père envers ses enfants mais c'est plus rare je trouve...
Il fronça doucement les sourcils, demandant doucement à la jeune femme.
Carter — Pourquoi cette question ?
Ale et Cristina s'était joyeusement lancé dans une discussion et Patrick et Charlotte dansaient toujours, discutant eux aussi à voix basse, rien que pour eux...
Aliénor — Parce que tu m'as surnommé comme ça tout à l'heure. Tu m'as toujours appelé avant Aliénor. Est-ce que c'est parce qu'on est fiancé ?
Devait-elle à son tour lui trouver un surnom ? Mais surtout elle voulait comprendre qu'est-ce qui l'avait poussé à l'appeler ainsi ? Est-ce qu'il y avait une règle, un moment bien précis pour nommer son compagnon affectueusement. Elle se pinça légèrement les lèvres en plongeant son regard dans le sien. Le jeune homme en resta interdit un instant, le regard plongé dans le sien, la bouche entrouverte. Il hésita avant de finalement répondre, un peu hésitant.
Carter — En fait je... Je n'avais même pas fait attention. Ce n'était pas réfléchi, c'est sorti tout seul...
Aliénor — Oh.
Il fit un haussement d'épaule hésitant, ne sachant pas trop qu'en penser, un peu déconcerté.
Carter — Tu préfères que je t'appelle seulement par ton prénom ?
Aliénor — Non. Tu peux m'appeler par un surnom affectif. Je crois que j'aime bien ça.
Il pouvait très bien le faire également. Mais au fond, ce surnom en aucun cas pressentit dénotait de son ressenti et de son émotion. Il était bien avec la jeune femme, en confiance, en témoignait sa demande en mariage. Il n'avait jamais douté d'elle mais il avait tout de même toujours une crainte au fond... Une crainte qu'elle le quitte...
Charlotte et Patrick finirent par les rejoindre mais la jeune femme restait tout de même encore un peu loin d'eux, comme si son esprit était resté auprès de Patrick sur leur piste de danse improvisée. Elle continuait de discuter tout bas avec lui. Le militaire lui rendait ses regards amoureux, se lâchant un peu plus que ce qu'ils avaient connu jusque là de lui... Le reste de la soirée se déroula ainsi sagement, entre danses et discussions, cocktails et assiettes qui se remplissaient toujours autant. Les garçons avaient sans doute préparé un peu trop de choses, mais au moins, ils n'auraient rien à préparer pour le lendemain. La bonne ambiance revint doucement dans le groupe, l'alcool aidant à délier un peu les langues de Patrick et de Carter concernant certaines anecdotes vécues sur le terrain. C'est à l'approche de minuit que Cristina réagit vivement, se redressant des bras d'Alejandro.
Cristina — Oh ! Il est presque minuit ! On aurait loupé l'heure si je n'avais pas regardé !
Alejandro l'imita, regardant sur son téléphone avec un sourire. Il attendit quelques secondes avant de déclamer joyeusement.
Alejandro — C'est l'heure ! Bonne année !
Cristina lui répondit dans un sourire malicieux, venant chercher ses lèvres. Charlotte et Patrick se renfermèrent légèrement dans leur bulle, et c'est avec un sourire gourmand que Carter se tourna vers Aliénor.
Carter — Bonne année, mon amour...
Aliénor — Bonne année...
Elle se pencha légèrement pour quémander ses lèvres avec tendresse et amour, une douce chaleur au creux de l'estomac. Une nouvelle année venait de commencer, et elle s'annonçait riche en émotion.
Merci au correcteur !
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Journal : One Team One Goal
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