Teardrop
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Gala Carter / Ali Part 2 - Dim 16 Déc 2018 - 14:11
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Gala Part. 2
/!\ Attention, ce résumé contient des passages "hot", jeunes âmes, s'abstenir
/!\ Attention, ce résumé contient des passages "hot", jeunes âmes, s'abstenir
Ils étaient partis séparément, les hommes avaient été chassés par Cristina afin qu'elles puissent se préparer tranquillement à la maison et de garder secrets les tenues jusqu'à la fin. Aliénor avait suivi le mouvement, sentant une agitation grandissante aux creux de son ventre. Elle avait été coiffée, et maquillée par les soins de la grande sœur de Carter. Elle aimait le résultat, elle se trouvait très belle. Et elle espérait que Carter aime aussi. Son regard suivait depuis un moment la route, avant de jeter un regard vers Charlotte qui venait d'annoncer qu'ils étaient arrivés. Elle ne tarda pas à chercher du regard la présence des deux hommes, qui devaient attendre depuis un moment. Elle se pinça très légèrement les lèvres, quand elle remarqua les deux silhouettes. Elle attendit que Charlotte ne sorte de la voiture pour faire de même. Son regard s'était braqué dans celui de Carter, elle ne l'avait jamais vu dans son uniforme, une vague de chaleur l'envahit soudainement comme un long frisson. Il était magnifique. Il ne la laissait pas indifférente.
Quand Carter croisa le regard d'Aliénor, il rata un battement et sentit son souffle se bloquer dans sa gorge. Il entendit vaguement le commentaire de Patrick, très flatteur, avant de détourner un instant les yeux pour reprendre un peu ses esprits. Son premier réflexe quand la jeune femme fut à porter de lui, fut de l'embrasser, avec une fougue certaine. Au diable le rouge à lèvre qu'elle portait et s'il le marquait lui. C'est la voix de Charlotte à côté d'eux qui le fit rompre son baiser, sans pouvoir calmer les battements de son cœur et son souffle chaotique... Et encore moins la lueur ardente de son regard.
Charlotte — Carter ! Un peu de tenue !
Patrick — Oh Charlotte, laisses les donc tranquille ! Ça va...
Patrick riait un peu, malgré le regard assassin que Charlotte lui lança.
Patrick — On y va ?
Il lança un regard à Carter avant de lui donner une amicale tape sur l'épaule.
Patrick — On se retrouve à l'intérieur.
Le militaire lui adressa un clin d’œil avant de prendre le bras de Charlotte et l’entraîner dans la salle de réception, laissant Carter et Aliénor seuls un instant. L'ex-pilote acquiesça et se tourna enfin vers Aliénor, un sourire malicieux aux lèvres.
Carter — Tu es superbe... Je... J'en suis tout ému...
Elle avait été légèrement surprise par la fougue de son baiser, mais elle avait répondu rapidement avec douceur. Son regard contemplait le sien, avant d'amener son pouce vers son visage pour effacer la trace de rouge à lèvre avec tendresse. Elle sentait cette chaleur pulsant dans ses veines autant par ses mots, que par sa présence. Elle pouvait l'admirer un peu mieux dans sa tenue.
Aliénor — Merci. On a choisi la bonne robe avec Cristina. Je suis contente.
Son regard ne put s'empêcher de glisser sur son corps avant de rajouter.
Aliénor — Tu es magnifique dans ton uniforme. J'ai un peu chaud.
Carter eut un léger grognement avant de doucement répondre.
Carter — Je suis à deux doigts de t'emmener dans le premier hôtel qu'on croise...
Aliénor — Oh.
Il eut une inspiration chaotique en levant un peu les yeux en l'air avant de doucement reprendre.
Carter — Mais merci... Tu es... Tu es éblouissante... Magnifique...
Aliénor — Il faut que je porte plus souvent ce type de robe alors.
Carter — Se serait dangereux mais... Pourquoi pas...
Il se mordit la lèvre toujours hésitant à faire demi tour, tant pis pour le gala... Elle glissa une main dans la sienne, avant de demander doucement.
Aliénor — On entre ?
Elle avait jeté un bref regard vers le bâtiment, avant de plonger de nouveau dans son regard. Elle ne se lassait pas de l'admirer, et elle risquait de passer la soirée à le regarder. Elle ressentait du désir en le voyant, mais beaucoup plus intense qu'habituellement. Elle comprenait les paroles de sa sœur quand elle disait qu'il était magnifique dans son uniforme. Le jeune homme prit une grande inspiration et hocha de la tête avant de marmonner doucement en lui prenant la main.
Carter — Pas trop longtemps alors... Je tiendrais pas toute la soirée...
Il entraîna la jeune femme à l'intérieur du bâtiment, faisant un stop à l'entrée pour présenter son nom à la réceptionniste. A l'intérieur, c'était une marée de militaires en uniforme de gala ainsi que leurs épouses ou conjoint, les unes dans des robes de soirées aux couleurs diverses, les autres dans des smokings bien taillé. Carter et Aliénor ne tardèrent pas à retrouver Patrick et Charlotte, prenant des flûtes de champagne au passage. Patrick accueillit le couple avec un grand sourire, adressant quelques mots à Aliénor.
Patrick — Cette robe te va à merveille !
Aliénor — Merci. Cristina m'a aidé à la choisir. Elle savait qu'elle plairait à Carter.
Il releva les yeux vers Carter sans se départir de son sourire.
Patrick — Je crois que t'es déjà en train de faire des jaloux...
Carter répondit par un léger sourire, se cachant un peu derrière Aliénor en l'entourant de son bras libre, frissonnant à son contact... Aliénor lança un regard à Carter, appréciant sa présence contre elle. Son regard glissa un court instant autour d'elle, et elle remarqua quelques regards vers eux. Cristina l'avait aussi prévenu de ça, elle n'était donc pas surprise. Elle trempa légèrement ses lèvres dans sa flûte de champagne.
Aliénor — Cristina m'a dit que tout le monde va me regarder. Mais j'ai l'impression que tout le monde regarde tout le monde. Est-ce que c'est pour juger l'autre ? Ou c'est juste pour regarder les tenues ?
Charlotte — Les femmes, c'est pour les robes... Et un peu les hommes. Et les hommes, c'est surtout toi.
Elle sourit doucement avant d'elle aussi tremper les lèvres dans sa flûte de champagne. Un doux brouhaha grimpait de la foule. Un orchestre philharmonique jouait de douces mélodies. Certains couples dansaient déjà. Dans l'ensemble, la soirée ressemblerait à cela tout du long. Des discussions, de la danse, et un buffet toujours alimenté. C'était assez sérieux, un peu guindé. Il n'y avait que de hauts gradés et des officiers. Carter ne put s'empêcher de déposer un baiser léger dans le cou de la jeune femme, effleurant sa peau de ses lèvres. Il n'écoutait qu'à moitié ce que pouvait dire les gens autour de lui. Trop obnubilé par la jeune femme... Il ne se cachait pas derrière elle sans raison, et avait bien du mal à faire le vide dans son esprit...
Général — Capitaine Carter Everett ! Cela faisait si longtemps !
Carter se reconnecta un peu et sourit au nouvel arrivant, tendant une main franche vers lui après une brève hésitation de salut militaire...
Carter — Général Burnam...
Général — Quelle est cette charmante jeune femme à votre bras ?
Carter — Euhm... Aliénor... Ma compagne.
Général — Enchanté Mademoiselle !
Le général tendit une main à Aliénor, dans l'idée d'un baise main en bon et dû forme... Elle fixa un instant sa main avant de tendre la sienne en retour. Elle ne s'était pas attendue à un tel geste de sa part, se figeant très légèrement en lançant un regard à Carter. Son regard la rassura et elle reposa son attention vers le Général.
Aliénor — Enchanté. Dois-je aussi vous nommer Général Burnam ?
Général — Oui ! Tout à fait très chère ! On ne se défait pas de son rang !
Il sourit, largement, sourire auquel Carter répondit, jusqu'à ce qu'une voix forte retentisse derrière lui.
Major — Everett ! Mais que vois-je donc là !?
Carter se raidit un peu derrière Aliénor et se retourna vivement, perdant son sourire face à la mine sévère qui se colla pratiquement à lui, nez contre nez. Par pur réflexe, il effectua un rapide salut militaire, se tenant très droit. Il répondit d'une voix ferme malgré la perte de son sourire.
Carter — Ce n'est que moi Major.
Major — Et ce fauteuil ? Qu'en avez-vous fait Capitaine ?
Carter — Je l'ai laissé au placard Major.
Major — Quoi ?
Les yeux bleu clair, presque translucide mais brillants du Major s'étrécirent, le rendant encore plus sévère.
Major — Pourquoi n'est-il pas encore à la benne Everett ?
Carter — J'attendais simplement l'occasion de l'y emmener avec vous Major.
Il se passa un léger temps de latence dans lequel le Major conserva son air sévère avant que les deux hommes ne tombent dans les bras l'un de l'autre en riant. Le Général Burnam, toujours derrière eux à côté d'Aliénor les regardait en riant doucement. Quand le Capitaine et son Major finirent par se séparé, Carter se tourna vers Aliénor avec un grand sourire.
Carter — Major, laissez moi vous présenté Aliénor, ma compagne.
Major — M'dam.
Le Major sourit à Aliénor, effectuant un salut et une légère révérence pour la saluer.
Major — Enchanté de faire votre connaissance ! J'en suis honoré.
Elle avait observé la scène, ne comprenant pas la plaisanterie tout de suite. Ce ne fut qu'aux qu'au éclats de rire qu'elle comprit la situation.
Aliénor — Enchanté aussi.
Elle se pinça légèrement les lèvres, en braquant son regard vers Carter. Est-ce qu'elle doit lancer une discussion ? Quelle question peut-elle poser ? Ou doit-elle rester silencieuse ?
Aliénor — Combien de temps vous vous connaissez ?
Cette question lui avait paru approprié et simple, l'adressant au deux hommes. Le Général et le Major échangèrent un regard amusé avant que le Général ne réponde avec un sourire.
Général — Je connais le Major depuis qu'il est petit, nos familles étaient voisines. Quant au Capitaine Everett, depuis qu'il est au service du Major seulement.
Carter — Et je connaissais le Major de nom seulement avant d'entrer à son service...
Major — Et quel service...
Le Major secoua la tête admiratif. Une hôtesse d'accueil vint murmurer quelque chose à l'oreille du Général, qui s'excusa poliment avant de s'éclipser à sa suite.
Général — Le devoir m’appelle malheureusement... J'espère vous revoir bientôt Capitaine ! Mademoiselle...
Il adressa une brève inclination de la tête à Aliénor et fila. Patrick et Charlotte avaient un peu glissé sur le côté et le jeune couple se retrouva en compagnie du Major seulement. L'américain se rapprocha à nouveau d'Aliénor, passant sa main libre dans son dos, caressant du bout des doigts sa peau à travers le tissu fin de la robe.
Major — Je suis vraiment content que vous soyez enfin là pour votre cérémonie Everett...
Carter — Si vous l'êtes Major...
Le Major le considéra un instant de son regard perçant, glacial, qui avait du mal à rendre le reste de son être chaleureux. Il relevait difficilement les lèvres en un sourire aussi, mais cela avait plusieurs avantages : personne ne venait l'embêter pour rien. Il inspirait autant de crainte que de respect, rien que pas son physique.
Major — Vous ne voudriez pas rempiler Everett ? Je serais plus que ravie de vous reprendre dans mon unité...
Carter — Au vol Major ?
Major — Vous avez retrouvé l'usage de vos jambes Everett, évidemment ! Vous êtes pilote, pas secrétaire ! Pourquoi donc vous reprendrais-je si ce n'est pas pour voler ?
Carter eut une inspiration chaotique, baissant un instant les yeux sur Aliénor, cherchant son regard. Il se mordit la lèvre et allait répondre quand le Major prit les devant.
Major — Non ! Ne dites rien, on en reparlera demain après la cérémonie. J'espère que la décoration que vous allez recevoir vous encouragera Capitaine.
Carter — Non je ne pense pas Major...
Major — Ne dites rien Everett !
Carter sourit malgré le regard sévère de son Major. Ce dernier se concentra sur Aliénor et lui sourit, aussi gentiment qu'il en était capable.
Major — Mademoiselle, m'accorderiez vous cette danse ? Si vous voulez bien Capitaine bien sûr.
Carter sourit et donna sa bénédiction d'un sourire à Aliénor. Il avait toute confiance en son Major et plus encore en la jeune femme. Il attrapa délicatement le verre de la demoiselle et laisse le Major la conduire jusqu'à la piste... Elle s'était laissé guider, rassurée par le sourire de Carter, bien qu'au fond elle se disait qu'elle ne devait pas faire de maladresse une fois seule. Son attention se posa entièrement sur le Major, les pensées encore tournées sur l'échange qu'elle avait écouté attentivement. Elle le laissa mener la danse, connaissant très vaguement les mouvements. Elle n'était pas totalement détendue, mais rien ne laissait paraître sur son visage. Devait-elle prendre la parole ? Ne sachant pas, elle resta silencieuse. Le Major conduisait Aliénor sur la valse avec une certaine lenteur, mais sans aucune hésitation. Au bout d'un moment de silence, la Major finit par prendre la parole d'un sourire, jetant un œil discret à Carter qui avait bien du mal à détourner son regard d'eux... Enfin... Eux... D'Aliénor surtout.
Major — Vous semblez avoir pris complètement possession de son cœur...
Elle resta un instant silencieuse, analysant ses paroles afin de trouver une réponse à lui donner.
Aliénor — Est-ce que ceci est une mauvaise chose ? Ce n'est pas normal quand on est amoureux ?
Elle marqua une pause, se pinçant les lèvres légèrement en hésitant avant de rajouter.
Aliénor — N'a-t-il jamais été ainsi ?
Le Major sourit à nouveau avant de répondre doucement.
Major — Non bien sûr que non ! C'est une très bonne chose même. Pas pour moi mais... Pour vous c'est une excellente chose. Et c'est bien normal quand on tombe amoureux...
Il eut un instant d'hésitation, comme cherchant dans ses souvenirs avant de poursuivre.
Major — Je ne crois pas l'avoir vu très souvent ainsi... Lors de sa relation avec Sarah bien sûr mais... Pas avant et pas après. Même si... Après... Les circonstances ont été plus compliquées, ce qui n'aide pas... Mais je suis heureux pour lui... Pour vous deux.
Son regard s'était braqué sur lui, continuant cependant à suivre le mouvement de danse. Au fond d'elle, elle sentait une curiosité grandissante, mais elle n'était pas certaine d'avoir le droit de poser ce genre de question. Mais elle ne résista pas longtemps à la tentation.
Aliénor — Pourquoi avez-vous dit que ce n'est pas une bonne chose pour vous ? Vous éprouvez de l'affection pour Carter ?
Major — Non je n'éprouve pas ce genre d'affection pour le Capitaine Everett. Je l'estime beaucoup et j'ose croire que c'est un ami mais... Je n'éprouve pas d'amour pour lui. Et c'est bien mauvais pour moi parce que cela réduit à néant toutes mes chances de le recruter à nouveau...
Il pinça les lèvres dans un demi sourire, poursuivant ses pas de danses en douceur... Elle avait vaguement hoché la tête en guise de réponse. Elle se perdit un instant dans ses pensées, de nombreuses questions ne tardèrent pas à l'envahir. Certaines étaient destinées à Carter, mais d'autres elle osa enfin les dire à haute voix au Major.
Aliénor — Comment était Sarah ?
Le Major la considéra un instant avant de répondre doucement, plissant ses yeux de glace.
Major — De mon point de vue, c'était une belle femme, sans aucun doute mais... Très -trop- capricieuse. Elle voulait faire du Capitaine Everett un autre homme, plus à sa convenance j'imagine mais... On ne peut pas changer un homme comme lui. A quoi bon le faire de toute façon ? Il me semble qu'il est déjà assez admirable... Elle l'entraînait vers le fond. Et je suis plutôt content que cette histoire soit terminée.
Il adressa un sourire aimable à Aliénor, la gardant entre ses bras pour la danse suivante, enchaînant sans demander l'avis de personne, même si Carter lui lança un regard suppliant. La torture semblait réelle pour lui. Mais le Major s'en amusa...
Aliénor — Oh. Qu'est-ce qu'elle voulait changer de lui ? J'ai du mal à visualiser, le terme plus à sa convenance. Comment ça elle l’entraînait vers le fond ? C'est à cause de ça qu'il a été autant blessé par cette relation ? Ce n'est pas uniquement parce qu'elle l'a trompé ?
Elle ressentait une agitation au creux de son ventre, mais elle n'arrivait pas à l'identifier avec précision. Le Major pinça légèrement les lèvres en fronçant des sourcils dans un instant de réflexion.
Major — Et bien... C'était un amour destructeur pour le Capitaine... Il essayait tant bien que mal de lui plaire, de tout faire pour la rendre heureuse, mais ça ne suffisait jamais à Sarah... Alors il faisait toujours plus d'effort, en vain. Quand on déploie autant de trésors pour une seule personne sans rien recevoir en retour, cela fini par vous ronger, d'une certaine manière. Il voulait bien faire, et elle lui en demandait toujours plus...
Elle l'avait écouté avec une grande attention, comprenant de manière plus claire l'ensemble des différents éléments. Est-ce qu'elle était surprise ? Peut-être, elle ne savait pas trop quoi en penser réellement.
Aliénor — Est-ce qu'on peut définir ce comportement comme de la manipulation ? Peut-être que le terme est trop fort face à la situation.
Major — C'est de la manipulation mais je ne pense pas que Sarah soit mauvaise à ce point là... Je dirais que c'est une forme de manipulation inconsciente... Elle obtenait ce qu'elle voulait du Capitaine qui lui offrait une vie confortable sans être là très souvent et elle pouvait également faire ce qu'elle voulait d'autre de répréhensible dans un couple sans qu'il n'en sache rien...
Aliénor — Comme lui faire des infidélités.
Il eut un léger soupir, agacé au souvenir de cette femme... Il comprenait aisément que la douce Aliénor n'en ai jamais eu vent... Ou du moins, pas de l'avis de l'entourage de Carter...
Major — Vous me semblez différente... Rien qu'aux regards que vous lui réservez...
Il sourit, se voulant un peu plus chaleureux et rassurant que ce qu'il paraissait être.
Aliénor — J'aimerais le rendre heureux le plus longtemps possible. Il m'apporte tellement dans la vie. J'essaye de ne pas être trop maladroite, de faire trop de bêtise. Il est patient avec moi.
Son regard se tourna vers Carter, ne pouvant pas s'empêcher de chercher son regard pour s'y plonger quelques instants.
Major — Si vous essayer, il est fort probable que vous y arriviez !
Le Major lui fit dérouler les derniers pas de danse avant de s'immobiliser et effectuer une légère révérence devant elle pour la remercier. Il l'escorta jusqu'à Carter, dont les yeux brillaient de désir. Il rendit sagement sa coupe à la jeune femme, n'ayant plus la sienne, terminée depuis longtemps. Dès qu'Aliénor fut à portée de lui, il passa une main dans son dos à nouveau en poussant un léger soupir. Le Major lui adressa un grand sourire avant de reprendre doucement la parole.
Major — Je vais vous laissez. Nous nous recroiserons sans doute dans la soirée ou demain matin. Mademoiselle. Capitaine.
Il les salua d'une légère inclinaison avant de glisser dans la foule, se rapprochant de Charlotte et Patrick cette fois. Carter se décala un peu pour faire face à la jeune femme, un fin sourire aux lèvres.
Carter — Ça va ? Ça s'est bien passé on dirait...
Elle avait trempé ses lèvres de nouveau dans ses verres, se perdant dans son regard. Elle hocha doucement la tête, en rajoutant doucement.
Aliénor — Oui. Ça s'est bien passé. Je ne lui ai pas marché sur les pieds pendant la danse. Il m'a dit qu'il était heureux pour nous. Mais que cela n'est pas une bonne chose pour lui, car il aimerait te recruter de nouveau à son service.
Carter eut un léger rire avant de répondre doucement.
Carter — Oui... Il a plutôt raison...
Le jeune homme se pencha un peu pour déposer un baiser sur le front de la jeune femme avant que Patrick ne les interrompe.
Patrick — Aliénor ! J'ai vu que tu dansais ! M'accorderais tu une danse ou deux ?
Carter se pinça les lèvres avant de sourire à son beau-frère. Ce n'était pas à lui de prendre cette décision... Elle s'était légèrement immobilisé en lançant un regard à Patrick avant de chercher celui de Carter. Elle avait remarqué que les danses étaient au coeur du gala. Et cela ne la dérangeait pas de danser avec lui. Elle hocha doucement la tête en tendant son verre à Carter, venant quand même déposer ses lèvres tendrement sur les siennes chastement. Puis elle suivit Patrick jusqu'à la piste de danse. Patrick entraîna la jeune femme sur la piste de danse, où Charlotte virevoltait déjà aux bras d'un autre officier. Il vit Carter boire cul sec la coupe d'Aliénor du coin de l'oeil pour la poser sur le plateau d'un serveur qui passait par là avant de leur jeter un dernier regard et disparaître dans la foule... Patrick sourit à Aliénor en reposant son attention sur elle. La danse était un peu plus rapide et Patrick la menait dans un rythme un peu plus soutenu que celui du Major. Malgré tout il faisait attention à ce qu'elle puisse le suivre sans mal.
Patrick — Tout le monde te dévore des yeux ! Je ne serais pas surpris que d'autres hommes t'invitent à danser, que tu les connaisse ou pas !
Elle eut une hésitation, apprenant à suivre des mouvements de cette danse plus soutenue.
Aliénor — Pourquoi ? Il y a aussi d'autres belles femmes. Elles aussi ne se font pas dévorer des yeux ? Est-ce que j'ai le droit de refuser une danse ? On va danser toute la soirée ? Carter aura envie de danser aussi ?
Patrick — Oula ! Doucement Aliénor, je suis pas Carter moi !
Il rit doucement avant de prendre tout de même le temps de répondre.
Patrick — Tu es la plus belle et de loin, voilà pourquoi ! Et personne ne t'as vu encore. Dans ce genre de gala, tout le monde se connaît. Tu es la nouveauté qui intrigue et qui frappe par sa beauté... Tu peux refuser des danses oui. Après il y aura de la musique toute la soirée donc des gens qui dansent toute la soirée. Mais tu peux aller manger aussi, boire, prendre l'air... Bref, ce que tu veux. Et pour Carter, je ne sais pas, faudra lui demander !
Aliénor — Oh. Je suis la plus belle. Je trouve que Charlotte aussi est belle. Et il y a une femme à la robe rouge qui lui va très bien. Je n'ai pas l'impression d'être plus belle.
Elle se pinça légèrement les lèvres, cela lui semblait tellement abstrait. Comment pouvait-on affirmer ce fait-là ? Avait-il eu un sondage ? Un recueil d'avis ? Elle secoua légèrement la tête, comme si elle se répondait à elle-même avant de se concentrer sur les autres réponses.
Aliénor — D'accord. Tout le monde connaît Carter. Est-ce qu'il a que des amis ?
Patrick — Oui ! Mais il n'y a personne de son unité à part le Major ce soir. Son second Lieutenant est en mission actuellement et les autres n'étaient pas assez gradé pour être invités au gala ! Alors... Il n'y a aucun ami proche... Et puis c'est surtout des relations de travail qu'il y a ici...
Il se contenta de sourire pour le reste, la faisant tourner sur elle-même avant de la réceptionner pour poursuivre.
Patrick — Tu aime pour l'instant ce gala ?
Aliénor — Je crois que oui.
Elle avait l'impression d'être maladroite dans ses mouvements, tentant de suivre au mieux son partenaire de danse. Cependant, elle n'avait pas toujours le temps de réfléchir et d'anticiper le prochain mouvement à faire.
Aliénor — Je crois que je n'ai pas fait trop de bêtise pour le moment. Le Major a été agréable.
Patrick — Oh ! Tant mieux ! Ce n'est pas facile de le voir comme un homme agréable ce Major... Il a physique un peu effrayant.
Elle marqua une pause avant de rajouter doucement.
Aliénor — Mais je crois que j'espère qu'il n'arrive pas à recruter Carter. S'il retourne dans l'armée, je le verrais moins souvent. J'ai déjà eu peur de le perdre quand il a eu un accident dans un bar où un homme lui a fait une blessure au cou. Je n'ai pas aimé cette sensation.
Patrick — Oh... Je peux le comprendre... Mais si Carter rempile, il aura sans doute de bonnes raisons...
Aliénor — Il aime voler.
Il pinça les lèvres en compatissant. Il voyait bien l'inquiétude de sa femme à chaque fois qu'il partait... Mais il ne changerait de métier pour rien au monde... Il fit virevolter la jeune femme encore un moment, en silence, avant que la mélodie ne cesse.
Patrick — Une autre ? Ou tu veux essayer de retrouver Carter ?
Il sourit, content d'avoir pu la faire danser au moins une fois... Elle hocha doucement la tête en se pinçant les lèvres.
Aliénor — J'aimerai essayer de retrouver Carter.
Elle ne pouvait pas nier que son regard, comme sa présence lui manquait. Cela ne voulait pas dire que la compagnie de Patrick n'était pas agréable, elle avait passé un bon moment avec lui. Elle lança un dernier regard au militaire, murmurant un merci sincère pour la danse. Puis, elle tourna son attention autour d'elle à la recherche de Carter. Elle se faufila dans la foule, sans réellement savoir où se dirigeait. Carter surgit de la foule derrière la jeune femme et glissa doucement sa main dans la sienne en la rattrapant pour la dépasser. Il croisa son regard avec un sourire malicieux, lui soufflant à l'oreille au passage.
Carter — Suis-moi...
Il comptait bien essayer de s'échapper un peu pour un petit tête à tête avec la jeune femme. Mais c'était sans compter sur les femmes de ces messieurs, qui barrait le chemin d'un couloir vide qu'il avait repéré pendant qu'elle dansait avec Patrick. Il s'arrêta net devant les femmes qui discutaient et dont les regards avaient tous convergé vers eux d'un seul coup.
Mme Burnam — Capitaine Everett ! Quel plaisir ! Je ne croyais pas mon mari quand il m'a dit que vous étiez là !
Carter — Madame Burnam...
Isabelle — Présentez nous enfin Capitaine !
Carter — Et bien Mesdames voici Aliénor, ma compagne.
Une vague de petits cris hystériques et admiratifs monta du groupe de trois femmes. Elles avaient la ferme attention de prendre la parole mais Carter se défila poliment, se servant du slow que l'orchestre était en train de jouer pour s'enfuir. Mais il n'eut d'autre choix que de conduire Aliénor sur la piste de danse, enroulant ses bras autour d'elle pour l'avoir contre lui, lâchant un léger soupir de frustration...
Carter — Je ne voulais pas entamer la discussion avec elles, on en aurait eu pour toute la soirée...
Aliénor — Oh. Elles auraient posé trop de questions ? Ce sont des femmes curieuses ?
Elle noua ses bras autour de lui, heureuse de sa présence. Elle se laissa guider, se plongeant dans son regard avec une certaine brillance dans ses yeux qui venait d’apparaître. Elle ressentit de nouveau cette bouffée de chaleur l'envahir doucement en l'admirant.
Carter — Oh oui ! Elles nous auraient retenu avec des milliers de questions ! Je préfère de loin m'éloigner un peu et rester avec toi.
Il sourit, déposant un baiser tendre dans son cou. Avec les talons qu'elle portaient ils faisaient quasiment la même taille. Ses mains se baladaient doucement dans son dos, frissonnant à son contact. Il prit une inspiration chaotique avant de doucement demander.
Carter — Ça été avec Patrick ? Je n'ai pas trop suivi cette fois...
Aliénor — Oui.
Un long frisson la coupa quelques instants, elle n'était pas insensible à ses gestes et à ses mains sur son dos.
Aliénor — Il m'a dit que tout le monde me dévorait des yeux. Que j'étais la plus belle femme, mais comment peut-il savoir ça ? Il y a eu un sondage ? Que des inconnus risquaient de venir me proposer de danser. Mais que j'ai le droit de refuser. Il y aura de la musique une grande partie de la soirée, mais que je peux aussi aller manger au buffet.
Carter — Joli résumé du gala...
Le jeune homme hocha doucement de la tête avant de reprendre pour répondre à ses questions.
Carter — Non il n'a pas fait de sondage mais il n'est pas difficile de voir que quand on est entré, on a été tout de suite suivi du regard... Et ça n'est pas arrivé à chaque fois qu'une femme est entrée dans la salle... Il a juste fait de la déduction... Il est très très observateur... C'est essentiel dans son métier. Vital même... Il remarque tout. Un peu comme Kwaïgon mais en pire...
Il sourit doucement à la jeune femme, tout simplement heureux d'être là avec elle... Il eut cependant un gros soupir avant de se pencher un peu pour murmurer à son oreille.
Carter — J'ai très envie de toi...
Il déposa un tendre baiser dans son cou, dégagé par sa coiffure, et reprit sa place en se mordant la lèvre, le regard brillant... Un nouveau frisson parcouru son corps face à ses paroles, mais aussi son regard. Elle n'était pas indifférente, et ces mots faisaient naître d'agréables souvenirs. Elle se mordit légèrement les lèvres, sans réellement s'en rendre compte.
Aliénor — On ne peut pas faire ça ici.
Elle avait murmuré, sans réellement mettre de ponctuation à sa phrase. Ne sachant si elle voulait poser une question ou une constatation. Il se mordit la lèvre avec malice avant de reprendre.
Carter — On peut trouver un coin tranquille... Ou un petit hôtel quelque part et rentrer très tôt demain matin chez Charlotte après une nuit torride... Ou... Il y a toujours la voiture de Patrick... Dont j'ai les clés... Ca se verra même pas si on s'échappe une petite heure et qu'on revient... Enfin... Je ne garantie pas que tu puisse garder ta coiffure et tout intacte mais...
Il se mordit à nouveau la lèvre, venant doucement chercher les siennes cette fois, s'arrêtant au milieu de la piste. Les autres danseurs eurent la gentillesse de les éviter, le plus grand nombre avec un sourire... Elle répondit à son baiser, sentant une douce agitation chaotique que ses mots avaient provoqués en elle et qui ne la laissait franchement pas indifférente. Bien qu'elle n'exprimait pas encore aussi ardemment son désir que lui, elle aimait se laisser porter par sa fougue qui lui apportait toujours un plaisir intense. Un sujet qu'elle n'avait pas pu s'empêcher de discuter avec son colocataire, qui lui avait simplement dit que Carter était un bon amant. Son regard se plongea dans le sien, se perdant dans l'intensité de celui-ci.
Aliénor — Je ne sais pas ce qui est le mieux. Ou ce qui est le plus pratique. On sera un peu à l'étroit dans la voiture ? Ce n'est pas grave pour ma coiffure.
Elle lui laissait prendre la décision, sentant ses pensées ailleurs sous la vaguement d'émotions qui s'enflammaient de plus en plus en elle. Rien qu'à ces pensées, il frissonna en entendant sa réponse. Mais il n'avait plus l'esprit assez clair pour faire un réel choix, voyant des avantages partout. Il se mordit doucement la lèvre avant de demander à la jeune femme, toujours dans un murmure.
Carter — On sera un peu à l'étroit mais il y a toujours des solutions... Tu veux revenir au gala après ?
Si elle voulais revenir, les choix diminuaient... Elle détourna brièvement le regard pour observer autour d'elle. Elle avait eu le temps d'analyser la grande pièce, ainsi de comprendre le dérouler du gala. Et à part le buffet dont elle n'avait rien pris, mais dont la faim n'était pas présente, elle avait fait l'ensemble des activités. Elle avait discuté avec des proches de Carter, et elle avait dansé.
Aliénor — J'ai discuté et j'ai dansé. J'ai vu ce que c'était. C'est surtout si tu veux encore discuter avec d'autres personnes ici.
Carter — Non... On les reverra tous demain. Allons-nous-en... Il faut juste prévenir Patrick ou Charlotte...
Mais comme il avait vu Charlotte dans un groupe de femmes de militaires, il préférait retrouver Patrick, sans aucune hésitation. Il ne pu s'empêcher de laisser échapper un soupir lourd de désir avant de reposer ses lèvres sur les siennes, jouant avec sa lèvre du bout des siennes, s'interrompant avec un sourire malicieux... Il prit doucement sa main avant de l'entraîner hors de la piste de danse, fouillant la foule des yeux à la recherche de Patrick. Il ne tarda pas à le trouver, en compagnie d'un homme en costume qu'il avait la vague impression de connaître sans le connaître. Malheureusement, quand Patrick le vit, il tendit un bras amical vers lui avec un sourire sur le visage et un regard qui lui intimait de ne pas s'échapper de cette conversation. Il serra doucement la main de la jeune femme en s'avançant avec un fin sourire. Douce frustration...
Patrick — Ah le voici ! Le Capitaine Everett et Aliénor, sa compagne.
Carter — Monsieur...
Carter tendit une main polie à l'homme en costume, sans pour autant lâcher celle d'Aliénor.
Patrick — Carter voici le secrétaire d'état, il est venu en visite par chez nous...
Secrétaire — C'est un peu plus qu'une visite simple, je viens surtout pour la cérémonie de demain mais c'est joliment présenté.
Carter — Oh... Et bien, profitez bien du gala Monsieur le secrétaire.
Secrétaire — Merci à vous.
Ils échangèrent une brève inclinaison de la tête avant que Carter ne se tourne vers Patrick.
Carter — Je peux te voir un instant ?
Patrick — Bien sûr ! Aliénor, veux-tu rester un instant avec Monsieur le Secrétaire d'état ?
Carter — Ce n'est pas nécessaire j'en ai vraiment pour trente seconde...
Patrick — J'insiste.
Le sourire forcé de Patrick ne laissa guère de choix à Carter qui adressa un nouveau fin sourire au secrétaire avant de lâcher la main d'Aliénor. Il se retourna vers elle pour lui glisser un "je reviens très vite" et faire quelques pas avec Patrick... Elle avait hoché la tête, regardant un instant les deux hommes s'éloignaient avant de poser son attention sur le secrétaire d'État. Elle avait entendu une phrase qui venait régulièrement dans les discussions, et elle décida de la poser afin de ne pas maintenir ce silence. Qui personnellement ne la dérangeait pas, mais qu'elle pouvait savoir gênant pour d'autres.
Aliénor — Vous passez une bonne soirée ?
Secrétaire — Très bonne, merci. Puis-je vous retourner la question ?
L'homme, d'un âge difficilement définissable de part sa plastique parfaite mais ses cheveux grisonnant aux tempes, lui adressa un sourire poli, prenant une gorgée de la flûte de champagne qu'il tenait à la main. Toute son attention était concentrée sur la jeune femme.
Aliénor — Oui. Je passe une bonne soirée pour mon premier gala.
Secrétaire — Oh ? Votre premier gala ? Et bien... Vous avez de la chance, il est plutôt bien réussi... Vous serez à la cérémonie demain j'imagine ?
Aliénor — Oui, je ne suis jamais allée à un gala avant ce soir. Qu'est-ce qui détermine un gala réussi d'un mauvais ?
Secrétaire — Et bien, il y a plusieurs paramètres... L'ambiance générale, la qualité de la musique, la qualité du buffet, les personnes présentent... Si quelque chose est loupé, inévitablement la qualité générale du gala baisse.
Aliénor — D'accord.
Elle était curieuse de connaître les différents éléments, vu qu'elle n'avait pour le moment aucune comparaison possible due à ses expériences personnelles.
Aliénor — Oui, je serais présente à la cérémonie. Cela va aussi être la première cérémonie de ce genre que j'assiste.
Secrétaire — Beaucoup de découvertes en quelques jours alors.
Aliénor — Oui.
Il sourit poliment, reprenant une gorgée de son verre alors que Carter et Patrick revenaient. L'ex-pilote glissa à nouveau la main dans celle d'Aliénor et adressa une légère inclinaison de la tête au secrétaire d'état.
Carter — Monsieur, ce fut un plaisir. Merci pour votre sollicitude. Nous devons y aller. Nous nous verrons sans doute demain matin.
Secrétaire — Sans doutes aucun en effet ! Monsieur... Madame...
Il salua les deux jeunes gens d'un signe de tête et Carter s'échappa, entraînant Aliénor avec lui, filant à travers la foule.
Carter — J'ai dû argumenter un peu, Patrick ne voulait pas qu'on parte...
Aliénor — Pourquoi ? Il voulait encore pouvoir discuter avec toi ? Ou il voulait de présenter d'autres personnes ? Il voulait peut-être que tu danses avec d'autres femmes ? Il y a beaucoup de femmes qui te lançaient des regards.
Elle le suivit docilement, sentant toujours cette chaleur grandissante au creux de son ventre.
Carter — Tout ça réuni peut-être, je ne sais pas. On est pas resté très longtemps non plus. Mais peu importe... On pourra discuter avec tout ces gens là demain ! De toute façon, c'est se raconter des banalités parce que c'est un gala officiel et tout le monde est très poli et très guindé... Je n'aime pas ça...
Ils débouchèrent enfin à l'extérieur et ne tardèrent pas à retrouver la voiture de Patrick. N'y tenant plus, Carter fini par se retourner pour embrasser la jeune femme avec plus de fougue et un désir qu'il laissait enfin s'exprimer avant de lui ouvrir la voiture. Il prit le volant et avant de prendre la route, il passa un coup de fil pour vérifier qu'une chambre était libre dans un des hôtels proches qu'il connaissait. Coup de chance sans doute avec le gala, il trouva une chambre de libre qu'il s'empressa de réserver pour... Tout de suite. Il prit ensuite la route et il ne lui fallu que dix petites minutes pour garer la voiture devant les portes. Il fit galamment le tour pour ouvrir à Aliénor, avant de lancer les clés de la voiture au voiturier. Un court passage à la réception pour avoir la clé de la chambre et demander un réveil pour le lendemain matin et il se glissait dans l'ascenseur avec la jeune femme. La présence du liftier le retint dans son envie grandissant de l'embrasser, il se contentait de serrer de temps à autre la main de la jeune femme en souriant, essayant de croiser son regard dans le reflet de la paroi en miroir de l'ascenseur... Une fois la porte de leur chambre refermée par contre, il n'hésita plus une seconde...
Sa fougue la surprenait toujours agréablement, bien qu'elle mettait toujours quelques secondes pour répondre à son baiser. Elle ne tarda pas à se laisser envahir par son propre désir, à lâcher prise aussi. Ses mains glissèrent sur son corps, cherchant à passer la barrière de tissu pour sentir sa peau sous ses doigts. Au fil des mois, elle s'était rendue compte qu'un simple geste, qu'une simple parole ou un regard pouvait faire naître cette vague de désir. Alejandro avait défini cela comme du pouvoir positif, car le but était toujours d'apporter du plaisir. Il jeune homme aida un peu Aliénor à se défaire des couches de vêtements qui le recouvrait. Entre la veste, la chemise et autre... Il défit d'un coup sec le noeud papillon, rompant un bref instant son baiser avant de reprendre. Il abandonna ses chaussure sur le chemin menant au lit, ne prêtant aucune attention à la chambre. Avec un peu d'hésitation il chercha la fermeture de la robe, en vain. Il se redressa pour interroger la jeune femme avec un sourire carnassier.
Carter — Comment elle s'enlève ta robe ? Je ne voudrais pas l'abîmer...
Au vu de l'effet qu'elle lui faisait, autant ne pas s'en séparer tout de suite en la déchirant... Par maladresse ou empressement... Elle frissonna sous son sourire carnassier, mais aussi ses mains qui se baladaient sur son corps. Elle se retourna afin de lui dévoiler son dos, en rajoutant doucement.
Aliénor — Il faut défaire le laçage, Cristina a caché le nœud à l'intérieur vers le bas, pour que cela soit plus discret.
Carter — Ok...
Retenant sa fougue par un soupir lourd, le jeune homme découvrit le nœud et fit attention à bien le défaire avant d'enlever complètement le laçage. Sans lui pour la retenir, la robe ne tarda pas à tomber sur les chevilles de la demoiselle. Carter la laissa se libérer de cette entrave de tissu et en profita pour enlever ce qu'il restait de son uniforme pour tout abandonner au sol et se rapprocher à nouveau de la jeune femme, reprenant ses baisers fougueux... Il se laissa emporter ainsi un instant avant de s’asseoir au bord du lit, levant les yeux sur elle en se mordant la lèvre. Le regard brûlant... Une bouffée de chaleur envahissait son visage sous son regard. Elle était encore tremblante de son baiser fougueux, et elle n'avait pas compris pourquoi il s'était arrêté pour s’asseoir sur le bord du lit. Au bout d'un instant, elle s'approcha pour venir s'installer sur ses jambes, venant quémander ses lèvres avec une certaine impatience. Ses mains s'empressa à parcourir son corps, cherchant les zones sensibles qu'elle commençait à connaître très bien. Face à son geste, il referma les bras autour d'elle et répondit à son baiser, un long frisson lui parcourant le corps. Il se laissa faire ainsi un instant avant de s'allonger, l’entraînant avec lui en la laissant au dessus de lui. Il l'interrompit simplement un instant pour reculer un peu et ne plus avoir les pieds dans le vide, laissant libre cours à ses envies à elle, curieux de voir si elle allait vouloir lui laisser reprendre la main ou pas...
Elle l'avait laissé faire, suivant le mouvement en l'aidant à s'installer au milieu du lit. Elle aimait bien se retrouver sur lui, bien qu'elle trouvait une certaine forme de protection quand il était sur elle. Elle fut hésitante quelques secondes quand elle remarqua qu'il était assez passif dans ses caresses. Mais bien vite, elle comprit que c'était une invitation muette de sa part, qu'il lui laissa libre cours à ses envies. Un exercice pas toujours évidant pour elle, car elle doit totalement lâché prise. Elle plongea au niveau de son cou, déposant des baisers chaud avant de descendre. Peu à peu, ses caresses autant que ses baisers se firent plus intense, moins calculé. Elle s'était immobilisé vers ses tétons, jouant de la langue alors que ses mains avaient continué leur descente vers une zone encore plus sensible pour voir si elle s'éveillait tranquillement. Le léger rire de l'américain ne tarda pas à venir emplir la pièce, entrecoupé de soupir de plaisir. Il laissa faire tranquillement la jeune femme, se laissant envahir par les sensations qu'elle lui procurait. Il en frissonnait de plaisir. Un plaisir de plus en plus intense qui n'avait d'autre effet que de réveiller sa virilité. Il la laissa faire de longues minutes encore avant de quémander ses lèvres sur les siennes, laissant ses mains baladeuses parcourir son corps avec plus d'appui cette fois. Il cherchait à faire naître du plaisir par ses caresses subtiles, effleurant des zones sensibles, jouant avec sa patience, cherchant une pointe de frustration...
Elle répondit à sa demande, venant l'embrasser avec une certaine forme d'impatience, mais aussi de désir. Des soupirs s'échappaient de temps en temps de ses lèvres sous l'assaut de ses mains, qui étaient bien trop futile à son goût par moment. Elle colla son corps au sien, ondulant légèrement sur lui avant de glisser de nouveau vers le bas. Ses lèvres déposaient de nombreux baisers sur sa peau avant que celle-ci se posa délicatement sur sa virilité qui était éveillé. Elle avait eu l'occasion d'expérimenté, demandant toujours encore plus de conseil à Alejandro à ce sujet-là. Elle avait appris à prendre son temps dans ses caresses, d'y aller du bout des lèvres, de souffler chaudement dessus. Cette fois, c'est un léger gémissement qui passa la barrière des lèvres du jeune homme. Il n'arrêta pas la jeune femme cependant, fermant brièvement les yeux pour se laisser envahir par les sensations. Il fini par ouvrir à nouveau les yeux pour chercher les siens, brûlant de désir. Il rompait ce contact visuel quand les sensations se faisaient trop fortes. Il la laissa faire ainsi jusqu'à ce que l'envie prenne le dessus. Il chercha à relever la jeune femme, quémandant ses lèvres dans un baiser passionné. Il fini par la faire rouler pour passer au dessus d'elle, la couvrant de doux baisers, prenant à son tour, du bout des lèvres, un chemin similaire au sien un peu plus tôt. Il s'employa à faire grimper le plaisir, mais toujours en restant sur la réserve. Au bout de quelques minutes, il s'arrêta tout simplement pour croiser son regard, un sourire malicieux aux lèvres.
Carter — Et si je m'arrêtais là pour aller chercher à boire... Qu'est-ce que tu en pense ?
Du bout des doigts il continuait de taquiner une zone sensible, cherchant encore et toujours cette frustration se changeant en désir intense... Son regard se braqua directement dans le sien, une lueur ardente dans l'iris de ses yeux.
Aliénor — Non. Je n'ai pas soif !
Elle l'avait agrippée en l'obligeant à remonter vers elle, capturant ses lèvres avec une fougue qu'elle ne maîtrisait absolument pas. Elle était vibrante de désir, elle le désirait avec impatience. Elle voulait ressentir ce plaisir qui la laissait à chaque fois haletante. Elle en ressentait le besoin. Et ses jambes ne tardèrent pas à s'enrouler autour de son corps, comme si elle craignait réellement de le voir partir, d'aller chercher à boire. L'une de ses mains se fit plus gourmande, bien décidée à le faire craquer. Avec un sourire gourmand il répondit à sa demande, répondant à son baiser avec la même fougue. Il aimait la voir ainsi, le désirant follement. Cependant il ne tarda pas à répondre à sa demande, récupérant sa main pour se glisser en elle avec douceur, laissant échapper un léger grognement de plaisir à son contact. Il entama un lent mouvement de va et vient, couvrant de baiser la peau de son cou tant qu'il le pouvait encore. Il venait parfois chercher ses lèvres, croisait son regard. Il s'abandonnait à ses sensations, à elle, tout entier, dans ces moments là...
Des gémissements s'échappaient de ses lèvres sous les sensations qui l'envahissaient. Ses caresses se firent plus appuyée, plus désordonnée aussi. Elle se laissa totalement aller à leur étreinte, ne cherchant que le plaisir. Elle n'avait plus d'inquiétude face à cette perte de contrôle, face à l'invasion d'émotions. Elle aimait cette sensation d'abandon où elle se sentait en sécurité, où elle ne ressentait que plaisir. Au bout d'un moment, sous l'impatiente de ressentir toujours plus, elle l'incita à augmenter le rythme. Carter répondit à sa demande muette, plongeant son regard dans le sien à ce moment là. Il revint cependant vite à son rythme premier, changeant souvent pour faire durer le plaisir. Dans les instants plus lent, il en profitait pour quémander de nombreux baisers, ou posait ses lèvres dans son cou. Il se redressait de temps à autre pour soulager ses bras. Mais le plaisir ne tarda pas à se faire plus intense, le libérant dans un grognement rauque...
Son plaisir fit écho au sien, la laissant pendant de longues minutes tremblante et haletante. Ses caresses reprirent avec lenteur et douceur, comme un remerciement de tendresse. Elle avait fermé les yeux, recherchant à prolonger ses sensations. Puis elle chercha son regard du sien, venant déposer un chaste baiser sur ses lèvres. Elle était heureuse, les traits de son visage parlait pour elle à cet instant-là. Elle manifestait de plus en plus d'émotions en sa présence, dans leurs intimités sans qu'elle ne s'en rend réellement compte elle-même. Il répondit à son baiser léger, avec tendresse, se plongeant dans son regard. Il restait sur elle, en appui sur ses avant-bras. Il voyait de plus en plus d'émotions se peindre sur ses traits et les décodaient de mieux en mieux. Il se passa un moment sans qu'il ne dise rien, seulement perdu sur ses traits, caressant ses cheveux du bout des doigts. Encore une fois il sembla hésiter avant de finalement venir chercher ses lèvres dans un tendre baiser. Il rompit le baiser pour murmurer du bout des lèvres, comme plus pour lui que pour elle...
Carter — Je t'aime...
Elle s'était légèrement figée, et son interrogation semblait s'illuminer dans son regard. Elle n'était pas certaine d'avoir compris son murmure, ni même s'il lui était réellement destinée. Elle se pinça les lèvres avant de demander doucement.
Aliénor — Tu as dit quoi ?
À sa question il eut un léger temps d'arrêt avant de répondre d'un murmure.
Carter — J'ai dit que... J'ai dit...
Il prit une grande inspiration, un peu chaotique avant de reprendre dans un souffle.
Carter — Je t'aime...
Elle ressentit de nouveau l'agitation qui l'avait figée la première fois, sauf que celle-ci était plus intense maintenant qu'elle savait que ses mots lui étaient bien destinés. Son cœur était devenu chaotique, dont elle avait l'impression qu'on pouvait l'entendre. Elle savait ce que signifiaient ses mots, elle savait leur importance. Et elle n'était pas indifférente à eux.
Aliénor — Tu peux encore le redire ?
Il hocha brièvement de la tête avant de répondre, avec un peu plus d'assurance.
Carter — Je t'aime Aliénor...
Il appuya ses paroles par un tendre baiser. Elle approfondit le baiser avec tendresse, comme si elle cherchait à faire passer l'émotion qu'elle ressentait à cet instant. Comme si elle cherchait à répondre à ses mots par ce geste. Quand elle mit fin au baiser, son regard se plongea dans le sien, on pouvait y lire une vive émotion.
Aliénor — Je crois que moi aussi. Oui, moi aussi. Mais...
Son regard se voila soudainement d'inquiétude alors qu'elle rajouta doucement.
Aliénor — Je ne sais pas si... Si, je vais pouvoir le dire. Mais je suis amoureuse de toi. Et cela me fait quelque chose de t'entendre me dire ça.
Carter — Ce n'est pas grave... Peut-être qu'un jour tu auras envie de me le dire... Mais pour l'instant simplement "moi aussi" ça me suffit...
Il l'embrassa de nouveau avec tendresse avant d'enfouir le nez dans son cou un instant, s’imprégnant de son odeur avant de glisser à côté d'elle...
Carter — Il faut se mettre sous la couette pour ne pas avoir froid...
Elle hocha doucement la tête, bougeant légèrement pour tirer la couette au-dessus d'eux avant de venir se blottir contre lui dans un soupir. Elle ferma les yeux, laissant une de ses mains caressaient l'une de ses cicatrices avec douceur. Au bout d'un moment, elle brisa le silence.
Aliénor — Cristina m'a demandé si on avait des projets pour l'avenir. Bien qu'elle a rajouté que c'était peut-être encore un peu tôt pour parler de ça.
Elle marqua une pause, réfléchissant à ses propres pensées avant de poser sa question.
Aliénor — Est-ce que tu en as ? Est-ce que tu ressens des envies ?
Il prit le temps de réfléchir un peu avant de lui répondre d'un murmure.
Carter — Oui j'en ai... Mais je ne sais pas si c'est raisonnable d'en parler maintenant... Je ne veux pas que tu prenne peur ou que tu... Que tu te sente oppressé...
Il haussa doucement des épaules sans pour autant poursuivre. Il caressait doucement son bras du bout des doigts, observant le plafond distraitement... Elle resta silencieuse, réfléchissant à ses paroles. Elle avait du mal à comprendre, ne voyant pas quel projet pourrait lui faire peur, ni l'oppresser.
Aliénor — J'ai du mal à comprendre. Comment un projet de couple pourrait faire peur ? Ce n'est pas quelque chose qu'on fait ensemble ? Ou alors, il y a des sujets délicats ? Est-ce que tu m'en parleras un jour ? Comment peut-on savoir qu'il faut attendre pour parler d'un projet à l'autre ? Comment peut-on savoir que c'est le bon moment de parler d'un tel projet ? Il y a des projets qui pourraient te faire peur aussi ?
Carter — Ok... Je vais t'en parler alors.
Il prit une légère inspiration avant de répondre.
Carter — J'aimerais t'épouser... J'aimerais avoir des enfants... Ou au moins un... J'aimerais te faire voler un jour...
Il fit une légère pause avant de reprendre.
Carter — Ces types de projets peuvent faire un peu peur... Parce que c'est l'inconnu... C'est des engagements... Et ça effraie un peu l'inconnu...
Il ne répondit pas à ses questions, volontairement. Elle pouvait trouver certaines réponses par déduction... Au bout d'un instant, elle se redressa légèrement afin de chercher son regard.
Aliénor — C'est des projets communs quand on est en couple. J'ai fait des recherches afin de déterminer des probabilités, ainsi que les différents souhaits dans une relation. Le mariage est un point régulier, comme celui de fonder une famille. Il y a des gens qui ont peur de ça, car c'est une forme d'engagement. Je comprends mieux. Oui, je vois. Cela dépend donc du mode de vie aussi ? Par exemple, Alejandro ne recherche pas une forme de stabilité dans une relation, donc il ne projette pas le mariage dans sa vie.
Elle réfléchissait à haute voix, hochant de temps en temps la tête. Puis elle reposa totalement son attention sur lui.
Aliénor — Cela ne me fait pas peur. Tu seras avec moi. J'ai envie d'avoir des projets ensemble avec de l'engagement.
Carter — Mais... Tu voudrais te marier ? Avoir des enfants ? Il faut que se soit aussi un désir qui vient de toi. Si... Si tu n'as pas ces mêmes désirs, ce sont des projets qui ne peuvent pas fonctionner.
Il l'avait laissé réfléchir à voix haute, sans s'en formaliser. Il avait l'habitude désormais. Mais il ne savais pas à quoi s'attendre avec elle dans la construction d'une vie... Son regard était toujours braqué dans le sien, l'observant en silence avant de lui répondre.
Aliénor — Oui. Je crois que j'aimerais bien me marier, avec toi. Je ne suis pas certaine que ce désir, je pourrais l'avoir avec un autre homme. Car quand je me pose la question si je veux me marier, si tu n'apparais pas dans l'équation, ma réponse est très incertaine. Mais il faut être amoureuse pour souhaiter se marier avec quelqu'un. Et comme je suis amoureuse de toi.
Son explication n'était probablement pas claire, bien que pour elle dans sa logique, elle était parfaitement compréhensible.
Aliénor — Pour les enfants, tu crois que j'en serais capable ? Charlotte y arrive malgré sa particularité. Il va falloir que j'apprends à m'occuper d'un nourrisson, puis d'un enfant. Mais on a encore le temps pour ça, je crois. Sauf si tu en veux rapidement ? Tu en voudrais combien ?
Carter — Euh... Et bien... J'aimerais au moins un garçon... Mais je ne sais pas trop combien exactement...
Il fit une légère pause avant de reprendre.
Carter — Il n'y a pas de raison que tu ne puisse pas t'occuper d'un enfant, que tu n'en sois pas capable. Et je ne veux pas d'enfant rapidement... Je préfère prendre le temps ... Je sais qu'il y a l'horloge biologique et que ça peut prendre du temps de réussir à faire un enfant mais... Je préfère attendre... Que tu te sentes prête... Que se soit aussi ton souhait...
Elle hocha doucement la tête, avant de revenir se blottir contre lui en la posant sur son épaule. Elle ferma les yeux, respirant son odeur et appréciant sa chaleur. Elle était pensive suite à la discussion. Elle ne s'était jamais sincèrement posée la question, car celle-ci demandait être en relation. Et ce point avait longtemps été inaccessible pour elle. Cependant, elle n'était pas inquiète réellement par un projet aussi important que fonder une famille. Probablement parce qu'avec lui, elle s'autorisait à réaliser beaucoup de chose qu'elle pensait impossible pour elle.
Quand Carter croisa le regard d'Aliénor, il rata un battement et sentit son souffle se bloquer dans sa gorge. Il entendit vaguement le commentaire de Patrick, très flatteur, avant de détourner un instant les yeux pour reprendre un peu ses esprits. Son premier réflexe quand la jeune femme fut à porter de lui, fut de l'embrasser, avec une fougue certaine. Au diable le rouge à lèvre qu'elle portait et s'il le marquait lui. C'est la voix de Charlotte à côté d'eux qui le fit rompre son baiser, sans pouvoir calmer les battements de son cœur et son souffle chaotique... Et encore moins la lueur ardente de son regard.
Charlotte — Carter ! Un peu de tenue !
Patrick — Oh Charlotte, laisses les donc tranquille ! Ça va...
Patrick riait un peu, malgré le regard assassin que Charlotte lui lança.
Patrick — On y va ?
Il lança un regard à Carter avant de lui donner une amicale tape sur l'épaule.
Patrick — On se retrouve à l'intérieur.
Le militaire lui adressa un clin d’œil avant de prendre le bras de Charlotte et l’entraîner dans la salle de réception, laissant Carter et Aliénor seuls un instant. L'ex-pilote acquiesça et se tourna enfin vers Aliénor, un sourire malicieux aux lèvres.
Carter — Tu es superbe... Je... J'en suis tout ému...
Elle avait été légèrement surprise par la fougue de son baiser, mais elle avait répondu rapidement avec douceur. Son regard contemplait le sien, avant d'amener son pouce vers son visage pour effacer la trace de rouge à lèvre avec tendresse. Elle sentait cette chaleur pulsant dans ses veines autant par ses mots, que par sa présence. Elle pouvait l'admirer un peu mieux dans sa tenue.
Aliénor — Merci. On a choisi la bonne robe avec Cristina. Je suis contente.
Son regard ne put s'empêcher de glisser sur son corps avant de rajouter.
Aliénor — Tu es magnifique dans ton uniforme. J'ai un peu chaud.
Carter eut un léger grognement avant de doucement répondre.
Carter — Je suis à deux doigts de t'emmener dans le premier hôtel qu'on croise...
Aliénor — Oh.
Il eut une inspiration chaotique en levant un peu les yeux en l'air avant de doucement reprendre.
Carter — Mais merci... Tu es... Tu es éblouissante... Magnifique...
Aliénor — Il faut que je porte plus souvent ce type de robe alors.
Carter — Se serait dangereux mais... Pourquoi pas...
Il se mordit la lèvre toujours hésitant à faire demi tour, tant pis pour le gala... Elle glissa une main dans la sienne, avant de demander doucement.
Aliénor — On entre ?
Elle avait jeté un bref regard vers le bâtiment, avant de plonger de nouveau dans son regard. Elle ne se lassait pas de l'admirer, et elle risquait de passer la soirée à le regarder. Elle ressentait du désir en le voyant, mais beaucoup plus intense qu'habituellement. Elle comprenait les paroles de sa sœur quand elle disait qu'il était magnifique dans son uniforme. Le jeune homme prit une grande inspiration et hocha de la tête avant de marmonner doucement en lui prenant la main.
Carter — Pas trop longtemps alors... Je tiendrais pas toute la soirée...
Il entraîna la jeune femme à l'intérieur du bâtiment, faisant un stop à l'entrée pour présenter son nom à la réceptionniste. A l'intérieur, c'était une marée de militaires en uniforme de gala ainsi que leurs épouses ou conjoint, les unes dans des robes de soirées aux couleurs diverses, les autres dans des smokings bien taillé. Carter et Aliénor ne tardèrent pas à retrouver Patrick et Charlotte, prenant des flûtes de champagne au passage. Patrick accueillit le couple avec un grand sourire, adressant quelques mots à Aliénor.
Patrick — Cette robe te va à merveille !
Aliénor — Merci. Cristina m'a aidé à la choisir. Elle savait qu'elle plairait à Carter.
Il releva les yeux vers Carter sans se départir de son sourire.
Patrick — Je crois que t'es déjà en train de faire des jaloux...
Carter répondit par un léger sourire, se cachant un peu derrière Aliénor en l'entourant de son bras libre, frissonnant à son contact... Aliénor lança un regard à Carter, appréciant sa présence contre elle. Son regard glissa un court instant autour d'elle, et elle remarqua quelques regards vers eux. Cristina l'avait aussi prévenu de ça, elle n'était donc pas surprise. Elle trempa légèrement ses lèvres dans sa flûte de champagne.
Aliénor — Cristina m'a dit que tout le monde va me regarder. Mais j'ai l'impression que tout le monde regarde tout le monde. Est-ce que c'est pour juger l'autre ? Ou c'est juste pour regarder les tenues ?
Charlotte — Les femmes, c'est pour les robes... Et un peu les hommes. Et les hommes, c'est surtout toi.
Elle sourit doucement avant d'elle aussi tremper les lèvres dans sa flûte de champagne. Un doux brouhaha grimpait de la foule. Un orchestre philharmonique jouait de douces mélodies. Certains couples dansaient déjà. Dans l'ensemble, la soirée ressemblerait à cela tout du long. Des discussions, de la danse, et un buffet toujours alimenté. C'était assez sérieux, un peu guindé. Il n'y avait que de hauts gradés et des officiers. Carter ne put s'empêcher de déposer un baiser léger dans le cou de la jeune femme, effleurant sa peau de ses lèvres. Il n'écoutait qu'à moitié ce que pouvait dire les gens autour de lui. Trop obnubilé par la jeune femme... Il ne se cachait pas derrière elle sans raison, et avait bien du mal à faire le vide dans son esprit...
Général — Capitaine Carter Everett ! Cela faisait si longtemps !
Carter se reconnecta un peu et sourit au nouvel arrivant, tendant une main franche vers lui après une brève hésitation de salut militaire...
Carter — Général Burnam...
Général — Quelle est cette charmante jeune femme à votre bras ?
Carter — Euhm... Aliénor... Ma compagne.
Général — Enchanté Mademoiselle !
Le général tendit une main à Aliénor, dans l'idée d'un baise main en bon et dû forme... Elle fixa un instant sa main avant de tendre la sienne en retour. Elle ne s'était pas attendue à un tel geste de sa part, se figeant très légèrement en lançant un regard à Carter. Son regard la rassura et elle reposa son attention vers le Général.
Aliénor — Enchanté. Dois-je aussi vous nommer Général Burnam ?
Général — Oui ! Tout à fait très chère ! On ne se défait pas de son rang !
Il sourit, largement, sourire auquel Carter répondit, jusqu'à ce qu'une voix forte retentisse derrière lui.
Major — Everett ! Mais que vois-je donc là !?
Carter se raidit un peu derrière Aliénor et se retourna vivement, perdant son sourire face à la mine sévère qui se colla pratiquement à lui, nez contre nez. Par pur réflexe, il effectua un rapide salut militaire, se tenant très droit. Il répondit d'une voix ferme malgré la perte de son sourire.
Carter — Ce n'est que moi Major.
Major — Et ce fauteuil ? Qu'en avez-vous fait Capitaine ?
Carter — Je l'ai laissé au placard Major.
Major — Quoi ?
Les yeux bleu clair, presque translucide mais brillants du Major s'étrécirent, le rendant encore plus sévère.
Major — Pourquoi n'est-il pas encore à la benne Everett ?
Carter — J'attendais simplement l'occasion de l'y emmener avec vous Major.
Il se passa un léger temps de latence dans lequel le Major conserva son air sévère avant que les deux hommes ne tombent dans les bras l'un de l'autre en riant. Le Général Burnam, toujours derrière eux à côté d'Aliénor les regardait en riant doucement. Quand le Capitaine et son Major finirent par se séparé, Carter se tourna vers Aliénor avec un grand sourire.
Carter — Major, laissez moi vous présenté Aliénor, ma compagne.
Major — M'dam.
Le Major sourit à Aliénor, effectuant un salut et une légère révérence pour la saluer.
Major — Enchanté de faire votre connaissance ! J'en suis honoré.
Elle avait observé la scène, ne comprenant pas la plaisanterie tout de suite. Ce ne fut qu'aux qu'au éclats de rire qu'elle comprit la situation.
Aliénor — Enchanté aussi.
Elle se pinça légèrement les lèvres, en braquant son regard vers Carter. Est-ce qu'elle doit lancer une discussion ? Quelle question peut-elle poser ? Ou doit-elle rester silencieuse ?
Aliénor — Combien de temps vous vous connaissez ?
Cette question lui avait paru approprié et simple, l'adressant au deux hommes. Le Général et le Major échangèrent un regard amusé avant que le Général ne réponde avec un sourire.
Général — Je connais le Major depuis qu'il est petit, nos familles étaient voisines. Quant au Capitaine Everett, depuis qu'il est au service du Major seulement.
Carter — Et je connaissais le Major de nom seulement avant d'entrer à son service...
Major — Et quel service...
Le Major secoua la tête admiratif. Une hôtesse d'accueil vint murmurer quelque chose à l'oreille du Général, qui s'excusa poliment avant de s'éclipser à sa suite.
Général — Le devoir m’appelle malheureusement... J'espère vous revoir bientôt Capitaine ! Mademoiselle...
Il adressa une brève inclination de la tête à Aliénor et fila. Patrick et Charlotte avaient un peu glissé sur le côté et le jeune couple se retrouva en compagnie du Major seulement. L'américain se rapprocha à nouveau d'Aliénor, passant sa main libre dans son dos, caressant du bout des doigts sa peau à travers le tissu fin de la robe.
Major — Je suis vraiment content que vous soyez enfin là pour votre cérémonie Everett...
Carter — Si vous l'êtes Major...
Le Major le considéra un instant de son regard perçant, glacial, qui avait du mal à rendre le reste de son être chaleureux. Il relevait difficilement les lèvres en un sourire aussi, mais cela avait plusieurs avantages : personne ne venait l'embêter pour rien. Il inspirait autant de crainte que de respect, rien que pas son physique.
Major — Vous ne voudriez pas rempiler Everett ? Je serais plus que ravie de vous reprendre dans mon unité...
Carter — Au vol Major ?
Major — Vous avez retrouvé l'usage de vos jambes Everett, évidemment ! Vous êtes pilote, pas secrétaire ! Pourquoi donc vous reprendrais-je si ce n'est pas pour voler ?
Carter eut une inspiration chaotique, baissant un instant les yeux sur Aliénor, cherchant son regard. Il se mordit la lèvre et allait répondre quand le Major prit les devant.
Major — Non ! Ne dites rien, on en reparlera demain après la cérémonie. J'espère que la décoration que vous allez recevoir vous encouragera Capitaine.
Carter — Non je ne pense pas Major...
Major — Ne dites rien Everett !
Carter sourit malgré le regard sévère de son Major. Ce dernier se concentra sur Aliénor et lui sourit, aussi gentiment qu'il en était capable.
Major — Mademoiselle, m'accorderiez vous cette danse ? Si vous voulez bien Capitaine bien sûr.
Carter sourit et donna sa bénédiction d'un sourire à Aliénor. Il avait toute confiance en son Major et plus encore en la jeune femme. Il attrapa délicatement le verre de la demoiselle et laisse le Major la conduire jusqu'à la piste... Elle s'était laissé guider, rassurée par le sourire de Carter, bien qu'au fond elle se disait qu'elle ne devait pas faire de maladresse une fois seule. Son attention se posa entièrement sur le Major, les pensées encore tournées sur l'échange qu'elle avait écouté attentivement. Elle le laissa mener la danse, connaissant très vaguement les mouvements. Elle n'était pas totalement détendue, mais rien ne laissait paraître sur son visage. Devait-elle prendre la parole ? Ne sachant pas, elle resta silencieuse. Le Major conduisait Aliénor sur la valse avec une certaine lenteur, mais sans aucune hésitation. Au bout d'un moment de silence, la Major finit par prendre la parole d'un sourire, jetant un œil discret à Carter qui avait bien du mal à détourner son regard d'eux... Enfin... Eux... D'Aliénor surtout.
Major — Vous semblez avoir pris complètement possession de son cœur...
Elle resta un instant silencieuse, analysant ses paroles afin de trouver une réponse à lui donner.
Aliénor — Est-ce que ceci est une mauvaise chose ? Ce n'est pas normal quand on est amoureux ?
Elle marqua une pause, se pinçant les lèvres légèrement en hésitant avant de rajouter.
Aliénor — N'a-t-il jamais été ainsi ?
Le Major sourit à nouveau avant de répondre doucement.
Major — Non bien sûr que non ! C'est une très bonne chose même. Pas pour moi mais... Pour vous c'est une excellente chose. Et c'est bien normal quand on tombe amoureux...
Il eut un instant d'hésitation, comme cherchant dans ses souvenirs avant de poursuivre.
Major — Je ne crois pas l'avoir vu très souvent ainsi... Lors de sa relation avec Sarah bien sûr mais... Pas avant et pas après. Même si... Après... Les circonstances ont été plus compliquées, ce qui n'aide pas... Mais je suis heureux pour lui... Pour vous deux.
Son regard s'était braqué sur lui, continuant cependant à suivre le mouvement de danse. Au fond d'elle, elle sentait une curiosité grandissante, mais elle n'était pas certaine d'avoir le droit de poser ce genre de question. Mais elle ne résista pas longtemps à la tentation.
Aliénor — Pourquoi avez-vous dit que ce n'est pas une bonne chose pour vous ? Vous éprouvez de l'affection pour Carter ?
Major — Non je n'éprouve pas ce genre d'affection pour le Capitaine Everett. Je l'estime beaucoup et j'ose croire que c'est un ami mais... Je n'éprouve pas d'amour pour lui. Et c'est bien mauvais pour moi parce que cela réduit à néant toutes mes chances de le recruter à nouveau...
Il pinça les lèvres dans un demi sourire, poursuivant ses pas de danses en douceur... Elle avait vaguement hoché la tête en guise de réponse. Elle se perdit un instant dans ses pensées, de nombreuses questions ne tardèrent pas à l'envahir. Certaines étaient destinées à Carter, mais d'autres elle osa enfin les dire à haute voix au Major.
Aliénor — Comment était Sarah ?
Le Major la considéra un instant avant de répondre doucement, plissant ses yeux de glace.
Major — De mon point de vue, c'était une belle femme, sans aucun doute mais... Très -trop- capricieuse. Elle voulait faire du Capitaine Everett un autre homme, plus à sa convenance j'imagine mais... On ne peut pas changer un homme comme lui. A quoi bon le faire de toute façon ? Il me semble qu'il est déjà assez admirable... Elle l'entraînait vers le fond. Et je suis plutôt content que cette histoire soit terminée.
Il adressa un sourire aimable à Aliénor, la gardant entre ses bras pour la danse suivante, enchaînant sans demander l'avis de personne, même si Carter lui lança un regard suppliant. La torture semblait réelle pour lui. Mais le Major s'en amusa...
Aliénor — Oh. Qu'est-ce qu'elle voulait changer de lui ? J'ai du mal à visualiser, le terme plus à sa convenance. Comment ça elle l’entraînait vers le fond ? C'est à cause de ça qu'il a été autant blessé par cette relation ? Ce n'est pas uniquement parce qu'elle l'a trompé ?
Elle ressentait une agitation au creux de son ventre, mais elle n'arrivait pas à l'identifier avec précision. Le Major pinça légèrement les lèvres en fronçant des sourcils dans un instant de réflexion.
Major — Et bien... C'était un amour destructeur pour le Capitaine... Il essayait tant bien que mal de lui plaire, de tout faire pour la rendre heureuse, mais ça ne suffisait jamais à Sarah... Alors il faisait toujours plus d'effort, en vain. Quand on déploie autant de trésors pour une seule personne sans rien recevoir en retour, cela fini par vous ronger, d'une certaine manière. Il voulait bien faire, et elle lui en demandait toujours plus...
Elle l'avait écouté avec une grande attention, comprenant de manière plus claire l'ensemble des différents éléments. Est-ce qu'elle était surprise ? Peut-être, elle ne savait pas trop quoi en penser réellement.
Aliénor — Est-ce qu'on peut définir ce comportement comme de la manipulation ? Peut-être que le terme est trop fort face à la situation.
Major — C'est de la manipulation mais je ne pense pas que Sarah soit mauvaise à ce point là... Je dirais que c'est une forme de manipulation inconsciente... Elle obtenait ce qu'elle voulait du Capitaine qui lui offrait une vie confortable sans être là très souvent et elle pouvait également faire ce qu'elle voulait d'autre de répréhensible dans un couple sans qu'il n'en sache rien...
Aliénor — Comme lui faire des infidélités.
Il eut un léger soupir, agacé au souvenir de cette femme... Il comprenait aisément que la douce Aliénor n'en ai jamais eu vent... Ou du moins, pas de l'avis de l'entourage de Carter...
Major — Vous me semblez différente... Rien qu'aux regards que vous lui réservez...
Il sourit, se voulant un peu plus chaleureux et rassurant que ce qu'il paraissait être.
Aliénor — J'aimerais le rendre heureux le plus longtemps possible. Il m'apporte tellement dans la vie. J'essaye de ne pas être trop maladroite, de faire trop de bêtise. Il est patient avec moi.
Son regard se tourna vers Carter, ne pouvant pas s'empêcher de chercher son regard pour s'y plonger quelques instants.
Major — Si vous essayer, il est fort probable que vous y arriviez !
Le Major lui fit dérouler les derniers pas de danse avant de s'immobiliser et effectuer une légère révérence devant elle pour la remercier. Il l'escorta jusqu'à Carter, dont les yeux brillaient de désir. Il rendit sagement sa coupe à la jeune femme, n'ayant plus la sienne, terminée depuis longtemps. Dès qu'Aliénor fut à portée de lui, il passa une main dans son dos à nouveau en poussant un léger soupir. Le Major lui adressa un grand sourire avant de reprendre doucement la parole.
Major — Je vais vous laissez. Nous nous recroiserons sans doute dans la soirée ou demain matin. Mademoiselle. Capitaine.
Il les salua d'une légère inclinaison avant de glisser dans la foule, se rapprochant de Charlotte et Patrick cette fois. Carter se décala un peu pour faire face à la jeune femme, un fin sourire aux lèvres.
Carter — Ça va ? Ça s'est bien passé on dirait...
Elle avait trempé ses lèvres de nouveau dans ses verres, se perdant dans son regard. Elle hocha doucement la tête, en rajoutant doucement.
Aliénor — Oui. Ça s'est bien passé. Je ne lui ai pas marché sur les pieds pendant la danse. Il m'a dit qu'il était heureux pour nous. Mais que cela n'est pas une bonne chose pour lui, car il aimerait te recruter de nouveau à son service.
Carter eut un léger rire avant de répondre doucement.
Carter — Oui... Il a plutôt raison...
Le jeune homme se pencha un peu pour déposer un baiser sur le front de la jeune femme avant que Patrick ne les interrompe.
Patrick — Aliénor ! J'ai vu que tu dansais ! M'accorderais tu une danse ou deux ?
Carter se pinça les lèvres avant de sourire à son beau-frère. Ce n'était pas à lui de prendre cette décision... Elle s'était légèrement immobilisé en lançant un regard à Patrick avant de chercher celui de Carter. Elle avait remarqué que les danses étaient au coeur du gala. Et cela ne la dérangeait pas de danser avec lui. Elle hocha doucement la tête en tendant son verre à Carter, venant quand même déposer ses lèvres tendrement sur les siennes chastement. Puis elle suivit Patrick jusqu'à la piste de danse. Patrick entraîna la jeune femme sur la piste de danse, où Charlotte virevoltait déjà aux bras d'un autre officier. Il vit Carter boire cul sec la coupe d'Aliénor du coin de l'oeil pour la poser sur le plateau d'un serveur qui passait par là avant de leur jeter un dernier regard et disparaître dans la foule... Patrick sourit à Aliénor en reposant son attention sur elle. La danse était un peu plus rapide et Patrick la menait dans un rythme un peu plus soutenu que celui du Major. Malgré tout il faisait attention à ce qu'elle puisse le suivre sans mal.
Patrick — Tout le monde te dévore des yeux ! Je ne serais pas surpris que d'autres hommes t'invitent à danser, que tu les connaisse ou pas !
Elle eut une hésitation, apprenant à suivre des mouvements de cette danse plus soutenue.
Aliénor — Pourquoi ? Il y a aussi d'autres belles femmes. Elles aussi ne se font pas dévorer des yeux ? Est-ce que j'ai le droit de refuser une danse ? On va danser toute la soirée ? Carter aura envie de danser aussi ?
Patrick — Oula ! Doucement Aliénor, je suis pas Carter moi !
Il rit doucement avant de prendre tout de même le temps de répondre.
Patrick — Tu es la plus belle et de loin, voilà pourquoi ! Et personne ne t'as vu encore. Dans ce genre de gala, tout le monde se connaît. Tu es la nouveauté qui intrigue et qui frappe par sa beauté... Tu peux refuser des danses oui. Après il y aura de la musique toute la soirée donc des gens qui dansent toute la soirée. Mais tu peux aller manger aussi, boire, prendre l'air... Bref, ce que tu veux. Et pour Carter, je ne sais pas, faudra lui demander !
Aliénor — Oh. Je suis la plus belle. Je trouve que Charlotte aussi est belle. Et il y a une femme à la robe rouge qui lui va très bien. Je n'ai pas l'impression d'être plus belle.
Elle se pinça légèrement les lèvres, cela lui semblait tellement abstrait. Comment pouvait-on affirmer ce fait-là ? Avait-il eu un sondage ? Un recueil d'avis ? Elle secoua légèrement la tête, comme si elle se répondait à elle-même avant de se concentrer sur les autres réponses.
Aliénor — D'accord. Tout le monde connaît Carter. Est-ce qu'il a que des amis ?
Patrick — Oui ! Mais il n'y a personne de son unité à part le Major ce soir. Son second Lieutenant est en mission actuellement et les autres n'étaient pas assez gradé pour être invités au gala ! Alors... Il n'y a aucun ami proche... Et puis c'est surtout des relations de travail qu'il y a ici...
Il se contenta de sourire pour le reste, la faisant tourner sur elle-même avant de la réceptionner pour poursuivre.
Patrick — Tu aime pour l'instant ce gala ?
Aliénor — Je crois que oui.
Elle avait l'impression d'être maladroite dans ses mouvements, tentant de suivre au mieux son partenaire de danse. Cependant, elle n'avait pas toujours le temps de réfléchir et d'anticiper le prochain mouvement à faire.
Aliénor — Je crois que je n'ai pas fait trop de bêtise pour le moment. Le Major a été agréable.
Patrick — Oh ! Tant mieux ! Ce n'est pas facile de le voir comme un homme agréable ce Major... Il a physique un peu effrayant.
Elle marqua une pause avant de rajouter doucement.
Aliénor — Mais je crois que j'espère qu'il n'arrive pas à recruter Carter. S'il retourne dans l'armée, je le verrais moins souvent. J'ai déjà eu peur de le perdre quand il a eu un accident dans un bar où un homme lui a fait une blessure au cou. Je n'ai pas aimé cette sensation.
Patrick — Oh... Je peux le comprendre... Mais si Carter rempile, il aura sans doute de bonnes raisons...
Aliénor — Il aime voler.
Il pinça les lèvres en compatissant. Il voyait bien l'inquiétude de sa femme à chaque fois qu'il partait... Mais il ne changerait de métier pour rien au monde... Il fit virevolter la jeune femme encore un moment, en silence, avant que la mélodie ne cesse.
Patrick — Une autre ? Ou tu veux essayer de retrouver Carter ?
Il sourit, content d'avoir pu la faire danser au moins une fois... Elle hocha doucement la tête en se pinçant les lèvres.
Aliénor — J'aimerai essayer de retrouver Carter.
Elle ne pouvait pas nier que son regard, comme sa présence lui manquait. Cela ne voulait pas dire que la compagnie de Patrick n'était pas agréable, elle avait passé un bon moment avec lui. Elle lança un dernier regard au militaire, murmurant un merci sincère pour la danse. Puis, elle tourna son attention autour d'elle à la recherche de Carter. Elle se faufila dans la foule, sans réellement savoir où se dirigeait. Carter surgit de la foule derrière la jeune femme et glissa doucement sa main dans la sienne en la rattrapant pour la dépasser. Il croisa son regard avec un sourire malicieux, lui soufflant à l'oreille au passage.
Carter — Suis-moi...
Il comptait bien essayer de s'échapper un peu pour un petit tête à tête avec la jeune femme. Mais c'était sans compter sur les femmes de ces messieurs, qui barrait le chemin d'un couloir vide qu'il avait repéré pendant qu'elle dansait avec Patrick. Il s'arrêta net devant les femmes qui discutaient et dont les regards avaient tous convergé vers eux d'un seul coup.
Mme Burnam — Capitaine Everett ! Quel plaisir ! Je ne croyais pas mon mari quand il m'a dit que vous étiez là !
Carter — Madame Burnam...
Isabelle — Présentez nous enfin Capitaine !
Carter — Et bien Mesdames voici Aliénor, ma compagne.
Une vague de petits cris hystériques et admiratifs monta du groupe de trois femmes. Elles avaient la ferme attention de prendre la parole mais Carter se défila poliment, se servant du slow que l'orchestre était en train de jouer pour s'enfuir. Mais il n'eut d'autre choix que de conduire Aliénor sur la piste de danse, enroulant ses bras autour d'elle pour l'avoir contre lui, lâchant un léger soupir de frustration...
Carter — Je ne voulais pas entamer la discussion avec elles, on en aurait eu pour toute la soirée...
Aliénor — Oh. Elles auraient posé trop de questions ? Ce sont des femmes curieuses ?
Elle noua ses bras autour de lui, heureuse de sa présence. Elle se laissa guider, se plongeant dans son regard avec une certaine brillance dans ses yeux qui venait d’apparaître. Elle ressentit de nouveau cette bouffée de chaleur l'envahir doucement en l'admirant.
Carter — Oh oui ! Elles nous auraient retenu avec des milliers de questions ! Je préfère de loin m'éloigner un peu et rester avec toi.
Il sourit, déposant un baiser tendre dans son cou. Avec les talons qu'elle portaient ils faisaient quasiment la même taille. Ses mains se baladaient doucement dans son dos, frissonnant à son contact. Il prit une inspiration chaotique avant de doucement demander.
Carter — Ça été avec Patrick ? Je n'ai pas trop suivi cette fois...
Aliénor — Oui.
Un long frisson la coupa quelques instants, elle n'était pas insensible à ses gestes et à ses mains sur son dos.
Aliénor — Il m'a dit que tout le monde me dévorait des yeux. Que j'étais la plus belle femme, mais comment peut-il savoir ça ? Il y a eu un sondage ? Que des inconnus risquaient de venir me proposer de danser. Mais que j'ai le droit de refuser. Il y aura de la musique une grande partie de la soirée, mais que je peux aussi aller manger au buffet.
Carter — Joli résumé du gala...
Le jeune homme hocha doucement de la tête avant de reprendre pour répondre à ses questions.
Carter — Non il n'a pas fait de sondage mais il n'est pas difficile de voir que quand on est entré, on a été tout de suite suivi du regard... Et ça n'est pas arrivé à chaque fois qu'une femme est entrée dans la salle... Il a juste fait de la déduction... Il est très très observateur... C'est essentiel dans son métier. Vital même... Il remarque tout. Un peu comme Kwaïgon mais en pire...
Il sourit doucement à la jeune femme, tout simplement heureux d'être là avec elle... Il eut cependant un gros soupir avant de se pencher un peu pour murmurer à son oreille.
Carter — J'ai très envie de toi...
Il déposa un tendre baiser dans son cou, dégagé par sa coiffure, et reprit sa place en se mordant la lèvre, le regard brillant... Un nouveau frisson parcouru son corps face à ses paroles, mais aussi son regard. Elle n'était pas indifférente, et ces mots faisaient naître d'agréables souvenirs. Elle se mordit légèrement les lèvres, sans réellement s'en rendre compte.
Aliénor — On ne peut pas faire ça ici.
Elle avait murmuré, sans réellement mettre de ponctuation à sa phrase. Ne sachant si elle voulait poser une question ou une constatation. Il se mordit la lèvre avec malice avant de reprendre.
Carter — On peut trouver un coin tranquille... Ou un petit hôtel quelque part et rentrer très tôt demain matin chez Charlotte après une nuit torride... Ou... Il y a toujours la voiture de Patrick... Dont j'ai les clés... Ca se verra même pas si on s'échappe une petite heure et qu'on revient... Enfin... Je ne garantie pas que tu puisse garder ta coiffure et tout intacte mais...
Il se mordit à nouveau la lèvre, venant doucement chercher les siennes cette fois, s'arrêtant au milieu de la piste. Les autres danseurs eurent la gentillesse de les éviter, le plus grand nombre avec un sourire... Elle répondit à son baiser, sentant une douce agitation chaotique que ses mots avaient provoqués en elle et qui ne la laissait franchement pas indifférente. Bien qu'elle n'exprimait pas encore aussi ardemment son désir que lui, elle aimait se laisser porter par sa fougue qui lui apportait toujours un plaisir intense. Un sujet qu'elle n'avait pas pu s'empêcher de discuter avec son colocataire, qui lui avait simplement dit que Carter était un bon amant. Son regard se plongea dans le sien, se perdant dans l'intensité de celui-ci.
Aliénor — Je ne sais pas ce qui est le mieux. Ou ce qui est le plus pratique. On sera un peu à l'étroit dans la voiture ? Ce n'est pas grave pour ma coiffure.
Elle lui laissait prendre la décision, sentant ses pensées ailleurs sous la vaguement d'émotions qui s'enflammaient de plus en plus en elle. Rien qu'à ces pensées, il frissonna en entendant sa réponse. Mais il n'avait plus l'esprit assez clair pour faire un réel choix, voyant des avantages partout. Il se mordit doucement la lèvre avant de demander à la jeune femme, toujours dans un murmure.
Carter — On sera un peu à l'étroit mais il y a toujours des solutions... Tu veux revenir au gala après ?
Si elle voulais revenir, les choix diminuaient... Elle détourna brièvement le regard pour observer autour d'elle. Elle avait eu le temps d'analyser la grande pièce, ainsi de comprendre le dérouler du gala. Et à part le buffet dont elle n'avait rien pris, mais dont la faim n'était pas présente, elle avait fait l'ensemble des activités. Elle avait discuté avec des proches de Carter, et elle avait dansé.
Aliénor — J'ai discuté et j'ai dansé. J'ai vu ce que c'était. C'est surtout si tu veux encore discuter avec d'autres personnes ici.
Carter — Non... On les reverra tous demain. Allons-nous-en... Il faut juste prévenir Patrick ou Charlotte...
Mais comme il avait vu Charlotte dans un groupe de femmes de militaires, il préférait retrouver Patrick, sans aucune hésitation. Il ne pu s'empêcher de laisser échapper un soupir lourd de désir avant de reposer ses lèvres sur les siennes, jouant avec sa lèvre du bout des siennes, s'interrompant avec un sourire malicieux... Il prit doucement sa main avant de l'entraîner hors de la piste de danse, fouillant la foule des yeux à la recherche de Patrick. Il ne tarda pas à le trouver, en compagnie d'un homme en costume qu'il avait la vague impression de connaître sans le connaître. Malheureusement, quand Patrick le vit, il tendit un bras amical vers lui avec un sourire sur le visage et un regard qui lui intimait de ne pas s'échapper de cette conversation. Il serra doucement la main de la jeune femme en s'avançant avec un fin sourire. Douce frustration...
Patrick — Ah le voici ! Le Capitaine Everett et Aliénor, sa compagne.
Carter — Monsieur...
Carter tendit une main polie à l'homme en costume, sans pour autant lâcher celle d'Aliénor.
Patrick — Carter voici le secrétaire d'état, il est venu en visite par chez nous...
Secrétaire — C'est un peu plus qu'une visite simple, je viens surtout pour la cérémonie de demain mais c'est joliment présenté.
Carter — Oh... Et bien, profitez bien du gala Monsieur le secrétaire.
Secrétaire — Merci à vous.
Ils échangèrent une brève inclinaison de la tête avant que Carter ne se tourne vers Patrick.
Carter — Je peux te voir un instant ?
Patrick — Bien sûr ! Aliénor, veux-tu rester un instant avec Monsieur le Secrétaire d'état ?
Carter — Ce n'est pas nécessaire j'en ai vraiment pour trente seconde...
Patrick — J'insiste.
Le sourire forcé de Patrick ne laissa guère de choix à Carter qui adressa un nouveau fin sourire au secrétaire avant de lâcher la main d'Aliénor. Il se retourna vers elle pour lui glisser un "je reviens très vite" et faire quelques pas avec Patrick... Elle avait hoché la tête, regardant un instant les deux hommes s'éloignaient avant de poser son attention sur le secrétaire d'État. Elle avait entendu une phrase qui venait régulièrement dans les discussions, et elle décida de la poser afin de ne pas maintenir ce silence. Qui personnellement ne la dérangeait pas, mais qu'elle pouvait savoir gênant pour d'autres.
Aliénor — Vous passez une bonne soirée ?
Secrétaire — Très bonne, merci. Puis-je vous retourner la question ?
L'homme, d'un âge difficilement définissable de part sa plastique parfaite mais ses cheveux grisonnant aux tempes, lui adressa un sourire poli, prenant une gorgée de la flûte de champagne qu'il tenait à la main. Toute son attention était concentrée sur la jeune femme.
Aliénor — Oui. Je passe une bonne soirée pour mon premier gala.
Secrétaire — Oh ? Votre premier gala ? Et bien... Vous avez de la chance, il est plutôt bien réussi... Vous serez à la cérémonie demain j'imagine ?
Aliénor — Oui, je ne suis jamais allée à un gala avant ce soir. Qu'est-ce qui détermine un gala réussi d'un mauvais ?
Secrétaire — Et bien, il y a plusieurs paramètres... L'ambiance générale, la qualité de la musique, la qualité du buffet, les personnes présentent... Si quelque chose est loupé, inévitablement la qualité générale du gala baisse.
Aliénor — D'accord.
Elle était curieuse de connaître les différents éléments, vu qu'elle n'avait pour le moment aucune comparaison possible due à ses expériences personnelles.
Aliénor — Oui, je serais présente à la cérémonie. Cela va aussi être la première cérémonie de ce genre que j'assiste.
Secrétaire — Beaucoup de découvertes en quelques jours alors.
Aliénor — Oui.
Il sourit poliment, reprenant une gorgée de son verre alors que Carter et Patrick revenaient. L'ex-pilote glissa à nouveau la main dans celle d'Aliénor et adressa une légère inclinaison de la tête au secrétaire d'état.
Carter — Monsieur, ce fut un plaisir. Merci pour votre sollicitude. Nous devons y aller. Nous nous verrons sans doute demain matin.
Secrétaire — Sans doutes aucun en effet ! Monsieur... Madame...
Il salua les deux jeunes gens d'un signe de tête et Carter s'échappa, entraînant Aliénor avec lui, filant à travers la foule.
Carter — J'ai dû argumenter un peu, Patrick ne voulait pas qu'on parte...
Aliénor — Pourquoi ? Il voulait encore pouvoir discuter avec toi ? Ou il voulait de présenter d'autres personnes ? Il voulait peut-être que tu danses avec d'autres femmes ? Il y a beaucoup de femmes qui te lançaient des regards.
Elle le suivit docilement, sentant toujours cette chaleur grandissante au creux de son ventre.
Carter — Tout ça réuni peut-être, je ne sais pas. On est pas resté très longtemps non plus. Mais peu importe... On pourra discuter avec tout ces gens là demain ! De toute façon, c'est se raconter des banalités parce que c'est un gala officiel et tout le monde est très poli et très guindé... Je n'aime pas ça...
Ils débouchèrent enfin à l'extérieur et ne tardèrent pas à retrouver la voiture de Patrick. N'y tenant plus, Carter fini par se retourner pour embrasser la jeune femme avec plus de fougue et un désir qu'il laissait enfin s'exprimer avant de lui ouvrir la voiture. Il prit le volant et avant de prendre la route, il passa un coup de fil pour vérifier qu'une chambre était libre dans un des hôtels proches qu'il connaissait. Coup de chance sans doute avec le gala, il trouva une chambre de libre qu'il s'empressa de réserver pour... Tout de suite. Il prit ensuite la route et il ne lui fallu que dix petites minutes pour garer la voiture devant les portes. Il fit galamment le tour pour ouvrir à Aliénor, avant de lancer les clés de la voiture au voiturier. Un court passage à la réception pour avoir la clé de la chambre et demander un réveil pour le lendemain matin et il se glissait dans l'ascenseur avec la jeune femme. La présence du liftier le retint dans son envie grandissant de l'embrasser, il se contentait de serrer de temps à autre la main de la jeune femme en souriant, essayant de croiser son regard dans le reflet de la paroi en miroir de l'ascenseur... Une fois la porte de leur chambre refermée par contre, il n'hésita plus une seconde...
Sa fougue la surprenait toujours agréablement, bien qu'elle mettait toujours quelques secondes pour répondre à son baiser. Elle ne tarda pas à se laisser envahir par son propre désir, à lâcher prise aussi. Ses mains glissèrent sur son corps, cherchant à passer la barrière de tissu pour sentir sa peau sous ses doigts. Au fil des mois, elle s'était rendue compte qu'un simple geste, qu'une simple parole ou un regard pouvait faire naître cette vague de désir. Alejandro avait défini cela comme du pouvoir positif, car le but était toujours d'apporter du plaisir. Il jeune homme aida un peu Aliénor à se défaire des couches de vêtements qui le recouvrait. Entre la veste, la chemise et autre... Il défit d'un coup sec le noeud papillon, rompant un bref instant son baiser avant de reprendre. Il abandonna ses chaussure sur le chemin menant au lit, ne prêtant aucune attention à la chambre. Avec un peu d'hésitation il chercha la fermeture de la robe, en vain. Il se redressa pour interroger la jeune femme avec un sourire carnassier.
Carter — Comment elle s'enlève ta robe ? Je ne voudrais pas l'abîmer...
Au vu de l'effet qu'elle lui faisait, autant ne pas s'en séparer tout de suite en la déchirant... Par maladresse ou empressement... Elle frissonna sous son sourire carnassier, mais aussi ses mains qui se baladaient sur son corps. Elle se retourna afin de lui dévoiler son dos, en rajoutant doucement.
Aliénor — Il faut défaire le laçage, Cristina a caché le nœud à l'intérieur vers le bas, pour que cela soit plus discret.
Carter — Ok...
Retenant sa fougue par un soupir lourd, le jeune homme découvrit le nœud et fit attention à bien le défaire avant d'enlever complètement le laçage. Sans lui pour la retenir, la robe ne tarda pas à tomber sur les chevilles de la demoiselle. Carter la laissa se libérer de cette entrave de tissu et en profita pour enlever ce qu'il restait de son uniforme pour tout abandonner au sol et se rapprocher à nouveau de la jeune femme, reprenant ses baisers fougueux... Il se laissa emporter ainsi un instant avant de s’asseoir au bord du lit, levant les yeux sur elle en se mordant la lèvre. Le regard brûlant... Une bouffée de chaleur envahissait son visage sous son regard. Elle était encore tremblante de son baiser fougueux, et elle n'avait pas compris pourquoi il s'était arrêté pour s’asseoir sur le bord du lit. Au bout d'un instant, elle s'approcha pour venir s'installer sur ses jambes, venant quémander ses lèvres avec une certaine impatience. Ses mains s'empressa à parcourir son corps, cherchant les zones sensibles qu'elle commençait à connaître très bien. Face à son geste, il referma les bras autour d'elle et répondit à son baiser, un long frisson lui parcourant le corps. Il se laissa faire ainsi un instant avant de s'allonger, l’entraînant avec lui en la laissant au dessus de lui. Il l'interrompit simplement un instant pour reculer un peu et ne plus avoir les pieds dans le vide, laissant libre cours à ses envies à elle, curieux de voir si elle allait vouloir lui laisser reprendre la main ou pas...
Elle l'avait laissé faire, suivant le mouvement en l'aidant à s'installer au milieu du lit. Elle aimait bien se retrouver sur lui, bien qu'elle trouvait une certaine forme de protection quand il était sur elle. Elle fut hésitante quelques secondes quand elle remarqua qu'il était assez passif dans ses caresses. Mais bien vite, elle comprit que c'était une invitation muette de sa part, qu'il lui laissa libre cours à ses envies. Un exercice pas toujours évidant pour elle, car elle doit totalement lâché prise. Elle plongea au niveau de son cou, déposant des baisers chaud avant de descendre. Peu à peu, ses caresses autant que ses baisers se firent plus intense, moins calculé. Elle s'était immobilisé vers ses tétons, jouant de la langue alors que ses mains avaient continué leur descente vers une zone encore plus sensible pour voir si elle s'éveillait tranquillement. Le léger rire de l'américain ne tarda pas à venir emplir la pièce, entrecoupé de soupir de plaisir. Il laissa faire tranquillement la jeune femme, se laissant envahir par les sensations qu'elle lui procurait. Il en frissonnait de plaisir. Un plaisir de plus en plus intense qui n'avait d'autre effet que de réveiller sa virilité. Il la laissa faire de longues minutes encore avant de quémander ses lèvres sur les siennes, laissant ses mains baladeuses parcourir son corps avec plus d'appui cette fois. Il cherchait à faire naître du plaisir par ses caresses subtiles, effleurant des zones sensibles, jouant avec sa patience, cherchant une pointe de frustration...
Elle répondit à sa demande, venant l'embrasser avec une certaine forme d'impatience, mais aussi de désir. Des soupirs s'échappaient de temps en temps de ses lèvres sous l'assaut de ses mains, qui étaient bien trop futile à son goût par moment. Elle colla son corps au sien, ondulant légèrement sur lui avant de glisser de nouveau vers le bas. Ses lèvres déposaient de nombreux baisers sur sa peau avant que celle-ci se posa délicatement sur sa virilité qui était éveillé. Elle avait eu l'occasion d'expérimenté, demandant toujours encore plus de conseil à Alejandro à ce sujet-là. Elle avait appris à prendre son temps dans ses caresses, d'y aller du bout des lèvres, de souffler chaudement dessus. Cette fois, c'est un léger gémissement qui passa la barrière des lèvres du jeune homme. Il n'arrêta pas la jeune femme cependant, fermant brièvement les yeux pour se laisser envahir par les sensations. Il fini par ouvrir à nouveau les yeux pour chercher les siens, brûlant de désir. Il rompait ce contact visuel quand les sensations se faisaient trop fortes. Il la laissa faire ainsi jusqu'à ce que l'envie prenne le dessus. Il chercha à relever la jeune femme, quémandant ses lèvres dans un baiser passionné. Il fini par la faire rouler pour passer au dessus d'elle, la couvrant de doux baisers, prenant à son tour, du bout des lèvres, un chemin similaire au sien un peu plus tôt. Il s'employa à faire grimper le plaisir, mais toujours en restant sur la réserve. Au bout de quelques minutes, il s'arrêta tout simplement pour croiser son regard, un sourire malicieux aux lèvres.
Carter — Et si je m'arrêtais là pour aller chercher à boire... Qu'est-ce que tu en pense ?
Du bout des doigts il continuait de taquiner une zone sensible, cherchant encore et toujours cette frustration se changeant en désir intense... Son regard se braqua directement dans le sien, une lueur ardente dans l'iris de ses yeux.
Aliénor — Non. Je n'ai pas soif !
Elle l'avait agrippée en l'obligeant à remonter vers elle, capturant ses lèvres avec une fougue qu'elle ne maîtrisait absolument pas. Elle était vibrante de désir, elle le désirait avec impatience. Elle voulait ressentir ce plaisir qui la laissait à chaque fois haletante. Elle en ressentait le besoin. Et ses jambes ne tardèrent pas à s'enrouler autour de son corps, comme si elle craignait réellement de le voir partir, d'aller chercher à boire. L'une de ses mains se fit plus gourmande, bien décidée à le faire craquer. Avec un sourire gourmand il répondit à sa demande, répondant à son baiser avec la même fougue. Il aimait la voir ainsi, le désirant follement. Cependant il ne tarda pas à répondre à sa demande, récupérant sa main pour se glisser en elle avec douceur, laissant échapper un léger grognement de plaisir à son contact. Il entama un lent mouvement de va et vient, couvrant de baiser la peau de son cou tant qu'il le pouvait encore. Il venait parfois chercher ses lèvres, croisait son regard. Il s'abandonnait à ses sensations, à elle, tout entier, dans ces moments là...
Des gémissements s'échappaient de ses lèvres sous les sensations qui l'envahissaient. Ses caresses se firent plus appuyée, plus désordonnée aussi. Elle se laissa totalement aller à leur étreinte, ne cherchant que le plaisir. Elle n'avait plus d'inquiétude face à cette perte de contrôle, face à l'invasion d'émotions. Elle aimait cette sensation d'abandon où elle se sentait en sécurité, où elle ne ressentait que plaisir. Au bout d'un moment, sous l'impatiente de ressentir toujours plus, elle l'incita à augmenter le rythme. Carter répondit à sa demande muette, plongeant son regard dans le sien à ce moment là. Il revint cependant vite à son rythme premier, changeant souvent pour faire durer le plaisir. Dans les instants plus lent, il en profitait pour quémander de nombreux baisers, ou posait ses lèvres dans son cou. Il se redressait de temps à autre pour soulager ses bras. Mais le plaisir ne tarda pas à se faire plus intense, le libérant dans un grognement rauque...
Son plaisir fit écho au sien, la laissant pendant de longues minutes tremblante et haletante. Ses caresses reprirent avec lenteur et douceur, comme un remerciement de tendresse. Elle avait fermé les yeux, recherchant à prolonger ses sensations. Puis elle chercha son regard du sien, venant déposer un chaste baiser sur ses lèvres. Elle était heureuse, les traits de son visage parlait pour elle à cet instant-là. Elle manifestait de plus en plus d'émotions en sa présence, dans leurs intimités sans qu'elle ne s'en rend réellement compte elle-même. Il répondit à son baiser léger, avec tendresse, se plongeant dans son regard. Il restait sur elle, en appui sur ses avant-bras. Il voyait de plus en plus d'émotions se peindre sur ses traits et les décodaient de mieux en mieux. Il se passa un moment sans qu'il ne dise rien, seulement perdu sur ses traits, caressant ses cheveux du bout des doigts. Encore une fois il sembla hésiter avant de finalement venir chercher ses lèvres dans un tendre baiser. Il rompit le baiser pour murmurer du bout des lèvres, comme plus pour lui que pour elle...
Carter — Je t'aime...
Elle s'était légèrement figée, et son interrogation semblait s'illuminer dans son regard. Elle n'était pas certaine d'avoir compris son murmure, ni même s'il lui était réellement destinée. Elle se pinça les lèvres avant de demander doucement.
Aliénor — Tu as dit quoi ?
À sa question il eut un léger temps d'arrêt avant de répondre d'un murmure.
Carter — J'ai dit que... J'ai dit...
Il prit une grande inspiration, un peu chaotique avant de reprendre dans un souffle.
Carter — Je t'aime...
Elle ressentit de nouveau l'agitation qui l'avait figée la première fois, sauf que celle-ci était plus intense maintenant qu'elle savait que ses mots lui étaient bien destinés. Son cœur était devenu chaotique, dont elle avait l'impression qu'on pouvait l'entendre. Elle savait ce que signifiaient ses mots, elle savait leur importance. Et elle n'était pas indifférente à eux.
Aliénor — Tu peux encore le redire ?
Il hocha brièvement de la tête avant de répondre, avec un peu plus d'assurance.
Carter — Je t'aime Aliénor...
Il appuya ses paroles par un tendre baiser. Elle approfondit le baiser avec tendresse, comme si elle cherchait à faire passer l'émotion qu'elle ressentait à cet instant. Comme si elle cherchait à répondre à ses mots par ce geste. Quand elle mit fin au baiser, son regard se plongea dans le sien, on pouvait y lire une vive émotion.
Aliénor — Je crois que moi aussi. Oui, moi aussi. Mais...
Son regard se voila soudainement d'inquiétude alors qu'elle rajouta doucement.
Aliénor — Je ne sais pas si... Si, je vais pouvoir le dire. Mais je suis amoureuse de toi. Et cela me fait quelque chose de t'entendre me dire ça.
Carter — Ce n'est pas grave... Peut-être qu'un jour tu auras envie de me le dire... Mais pour l'instant simplement "moi aussi" ça me suffit...
Il l'embrassa de nouveau avec tendresse avant d'enfouir le nez dans son cou un instant, s’imprégnant de son odeur avant de glisser à côté d'elle...
Carter — Il faut se mettre sous la couette pour ne pas avoir froid...
Elle hocha doucement la tête, bougeant légèrement pour tirer la couette au-dessus d'eux avant de venir se blottir contre lui dans un soupir. Elle ferma les yeux, laissant une de ses mains caressaient l'une de ses cicatrices avec douceur. Au bout d'un moment, elle brisa le silence.
Aliénor — Cristina m'a demandé si on avait des projets pour l'avenir. Bien qu'elle a rajouté que c'était peut-être encore un peu tôt pour parler de ça.
Elle marqua une pause, réfléchissant à ses propres pensées avant de poser sa question.
Aliénor — Est-ce que tu en as ? Est-ce que tu ressens des envies ?
Il prit le temps de réfléchir un peu avant de lui répondre d'un murmure.
Carter — Oui j'en ai... Mais je ne sais pas si c'est raisonnable d'en parler maintenant... Je ne veux pas que tu prenne peur ou que tu... Que tu te sente oppressé...
Il haussa doucement des épaules sans pour autant poursuivre. Il caressait doucement son bras du bout des doigts, observant le plafond distraitement... Elle resta silencieuse, réfléchissant à ses paroles. Elle avait du mal à comprendre, ne voyant pas quel projet pourrait lui faire peur, ni l'oppresser.
Aliénor — J'ai du mal à comprendre. Comment un projet de couple pourrait faire peur ? Ce n'est pas quelque chose qu'on fait ensemble ? Ou alors, il y a des sujets délicats ? Est-ce que tu m'en parleras un jour ? Comment peut-on savoir qu'il faut attendre pour parler d'un projet à l'autre ? Comment peut-on savoir que c'est le bon moment de parler d'un tel projet ? Il y a des projets qui pourraient te faire peur aussi ?
Carter — Ok... Je vais t'en parler alors.
Il prit une légère inspiration avant de répondre.
Carter — J'aimerais t'épouser... J'aimerais avoir des enfants... Ou au moins un... J'aimerais te faire voler un jour...
Il fit une légère pause avant de reprendre.
Carter — Ces types de projets peuvent faire un peu peur... Parce que c'est l'inconnu... C'est des engagements... Et ça effraie un peu l'inconnu...
Il ne répondit pas à ses questions, volontairement. Elle pouvait trouver certaines réponses par déduction... Au bout d'un instant, elle se redressa légèrement afin de chercher son regard.
Aliénor — C'est des projets communs quand on est en couple. J'ai fait des recherches afin de déterminer des probabilités, ainsi que les différents souhaits dans une relation. Le mariage est un point régulier, comme celui de fonder une famille. Il y a des gens qui ont peur de ça, car c'est une forme d'engagement. Je comprends mieux. Oui, je vois. Cela dépend donc du mode de vie aussi ? Par exemple, Alejandro ne recherche pas une forme de stabilité dans une relation, donc il ne projette pas le mariage dans sa vie.
Elle réfléchissait à haute voix, hochant de temps en temps la tête. Puis elle reposa totalement son attention sur lui.
Aliénor — Cela ne me fait pas peur. Tu seras avec moi. J'ai envie d'avoir des projets ensemble avec de l'engagement.
Carter — Mais... Tu voudrais te marier ? Avoir des enfants ? Il faut que se soit aussi un désir qui vient de toi. Si... Si tu n'as pas ces mêmes désirs, ce sont des projets qui ne peuvent pas fonctionner.
Il l'avait laissé réfléchir à voix haute, sans s'en formaliser. Il avait l'habitude désormais. Mais il ne savais pas à quoi s'attendre avec elle dans la construction d'une vie... Son regard était toujours braqué dans le sien, l'observant en silence avant de lui répondre.
Aliénor — Oui. Je crois que j'aimerais bien me marier, avec toi. Je ne suis pas certaine que ce désir, je pourrais l'avoir avec un autre homme. Car quand je me pose la question si je veux me marier, si tu n'apparais pas dans l'équation, ma réponse est très incertaine. Mais il faut être amoureuse pour souhaiter se marier avec quelqu'un. Et comme je suis amoureuse de toi.
Son explication n'était probablement pas claire, bien que pour elle dans sa logique, elle était parfaitement compréhensible.
Aliénor — Pour les enfants, tu crois que j'en serais capable ? Charlotte y arrive malgré sa particularité. Il va falloir que j'apprends à m'occuper d'un nourrisson, puis d'un enfant. Mais on a encore le temps pour ça, je crois. Sauf si tu en veux rapidement ? Tu en voudrais combien ?
Carter — Euh... Et bien... J'aimerais au moins un garçon... Mais je ne sais pas trop combien exactement...
Il fit une légère pause avant de reprendre.
Carter — Il n'y a pas de raison que tu ne puisse pas t'occuper d'un enfant, que tu n'en sois pas capable. Et je ne veux pas d'enfant rapidement... Je préfère prendre le temps ... Je sais qu'il y a l'horloge biologique et que ça peut prendre du temps de réussir à faire un enfant mais... Je préfère attendre... Que tu te sentes prête... Que se soit aussi ton souhait...
Elle hocha doucement la tête, avant de revenir se blottir contre lui en la posant sur son épaule. Elle ferma les yeux, respirant son odeur et appréciant sa chaleur. Elle était pensive suite à la discussion. Elle ne s'était jamais sincèrement posée la question, car celle-ci demandait être en relation. Et ce point avait longtemps été inaccessible pour elle. Cependant, elle n'était pas inquiète réellement par un projet aussi important que fonder une famille. Probablement parce qu'avec lui, elle s'autorisait à réaliser beaucoup de chose qu'elle pensait impossible pour elle.
* * *
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Re: Gala Carter / Ali Part 2 - Dim 16 Déc 2018 - 14:14
« Chap 14 ϟ Ep 11 »
Gala Part. 2
Le lendemain matin, le téléphone de leur chambre sonna à l'heure prévue. Avec un grognement, Carter tendit la main et décrocha. Il marmona un remerciement et raccrocha en soupirant. Il enroula ses bras autour de la jeune femme et vint se blottir contre elle.
Carter — J'ai pas envie de me lever...
Le lit était confortable, la compagnie excellente alors... Elle était réveillée bien avant que le téléphone ne sonne dans la chambre. Mais comme à son habitude, elle s'était perdue dans la contemplation de Carter. Elle se laissa aller contre lui, savourant l'étreinte de ses bras.
Aliénor — On doit partir à quel heure ?
Elle glissa une main vers son visage, dessinant doucement les courbes de ses traits. Elle s'était réveillée plusieurs fois dans la nuit sous son agitation. Mais elle ne savait pas si elle devait en parler.
Carter — D'ici maximum quinze minutes sinon Charlotte va m'incendier...
Il eut un gros soupir, restant étendu encore quelques minutes avant de se redresser, quémandant les lèvres de la demoiselle. Il se leva avant d'attraper ses vêtements et les enfiler doucement.
Carter — On se douchera et changera à la maison. Mon uniforme officiel est là bas et tes affaires aussi... Et puis Charlotte nous attendra de pied ferme pour le petit déjeuner j'en suis certain !
Aliénor — Oh. D'accord. Mais pourquoi elle va t'incendier ?
Carter — Parce que je ne l'ai pas prévenu hier soir quand on est parti...
Il sourit à Aliénor, enfilant sa chemise et commençant à la boutonner... Elle s'était levée pour aller récupérer ses affaires afin de les enfiler rapidement. Elle n'avait pas grand chose à mettre, et la robe s'enfilait assez rapidement. Cependant, elle allait avoir besoin de son aide pour le laçage, et elle s'approcha de lui pour lui dévoiler son dos.
Aliénor — La cérémonie est à quelle heure ?
Carter — Dix heures mais on a un peu de route. Et le temps que tout le monde passe sous la douche et tout... Vaut mieux rentrer tôt...
Il fit le laçage de sa robe avant de poser sa veste d'uniforme sur ses épaules, pour qu'elle ne prenne pas froid, fourrant dans poche le reste de ses affaires. Il l’entraîna finalement en bas, passant à la réception pour régler la chambre avant de demander la voiture de Patrick.
À peine étaient ils sorti de la voiture que Charlotte ouvrait la porte d'entrée.
Charlotte — Parfait ! J'allais faire le café !
Carter sourit, tendant la main à Aliénor pour l'escorter jusqu'à la maison. À l'intérieur il y avait déjà de l'animation. Thoma se précipita sur Aliénor en lui soufflant un bonjour et lui tendant son cahier. Il avait griffonner une réponse à son énigme de la veille avec application... Elle posa son attention sur le cahier afin de lire sa réponse, elle ne tarda pas à hocher positivement la tête.
Aliénor — Combien d'heures tu as mis pour la réaliser ?
Thoma — Trois heures et six minutes.
Contrairement à la première énigme, elle ne peut pas évaluer son niveau avec précision. Et ce détail lui permettrait de déterminer la prochaine énigme adaptée pour lui.
Aliénor — Je t'en propose une autre ?
Son regard glissa un instant sur Charlotte, peut-être qu'elle devrait demander aussi à ses parents. Est-ce qu'ils trouvaient cette occupation efficace ? L'approuvaient-ils toujours ? Elle observa Thoma afin de voir s'il prenait plaisir à résoudre ses énigmes ou s'il y avait une forme d'ennui qui apparaissait aussi. Charlotte adressa un sourire confiant à la jeune femme et alla chercher deux tasses de café supplémentaires. Patrick descendit l'escalier et sourit largement aux nouveaux arrivant.
Patrick — Ah ! Je savais bien que c'était vous ! La nuit à été bonne ?
Carter — Très !
Patrick — Super ! J'ai laissé ton uniforme dans votre chambre.
Carter — Merci !
Carter prit place autour de la table, préparant quelques tartines pour Aliénor. Il attendit tranquillement qu'elle le rejoigne ensuite, discutant doucement avec sa sœur et son beau frère... Elle avait pris le temps d'écrire une nouvelle énigme dans le cahier de Thoma, en prenant en compte le temps qu'il avait mis à résoudre la précédente. Elle se rendit compte qu'elle pouvait passer encore un grand palier de difficulté. Puis elle s'était installée au côté de Carter, observant les tartines qu'il lui avait préparé.
Aliénor — Merci.
Elle s'empressa d'en prendre une, se rendit compte qu'elle avait assez faim. Elle tendit l'oreille à la discussion. Charlotte, une fois que la jeune éleveuse se fut installée, tourna la tête vers elle.
Charlotte — Pourrais-tu nous envoyer d'autres énigmes par mail après votre départ ? Thoma aime beaucoup ce petit jeu-là...
Aliénor tourna son regard vers Charlotte, terminant sa gorgée de café avant de lui répondre.
Aliénor — Oui, bien sûr. Est-ce que cela arrive un peu à le canaliser ? D'après mon évaluation, il arrive à résoudre les énigmes plus rapidement que j'ai pu les résoudre. Mais j'en ai encore beaucoup en stock. Il atteindra simplement plus rapidement le palier escalier. Peut-être qu'après, il aimera en créer à son tour.
Charlotte — Cela marche plutôt bien oui !
Charlotte était sincère et reconnaissante.
Charlotte — Il faut simplement qu'elles ne soient pas trop longues parce qu'il se lasse autrement... Mais pour l'instant c'est très bien ! Je te dirais de toute façon si c'est trop long ou trop difficile.
Aliénor — D'accord.
Elle hocha doucement de la tête pour appuyer ses paroles avant de proposer une petite brioche à la demoiselle.
Charlotte — Cristina les a faite hier avec les enfants. Elles sont nature. Tu en veux ?
Aliénor — Je veux bien, merci.
Elle prit la brioche tendue par la sœur de Carter, et ne tarda pas à croquer à pleine dent. Elle était vraiment moelleuse, et le goût était très doux. Même nature, elle trouvait qu'il n'y avait pas besoin de rajouter quelque chose, comme de la confiture.
Aliénor — Je ne saurais pas cuisiner ça. C'est très bon. Elle dort encore Cristina ?
Charlotte — Oui, mais elle ne devrait plus tarder.
Elle sourit, avec un peu plus de chaleur que la veille avant de redemander.
Charlotte — Vous avez passer une bonne soirée alors ? Vous avez pris un hôtel ? Vous n'avez pas dormi dans la voiture quand même ?
Elle fit une légère grimace, espérant qu'ils avaient bien pris un hôtel... Aliénor lança un regard à Carter, mais voyant qu'il ne comptait pas répondre. Et donc que ces questions lui était bien destinée, elle reposa son attention sur Charlotte.
Aliénor — Oui, j'ai passé une bonne soirée. J'ai apprécié découvrir ce qu'était un gala. Et oui, on a dormi à l'hôtel. Le lit était confortable, j'ai pas pu observer attentivement la décoration de la chambre.
Elle termina de manger sa brioche tranquillement, en lançant un regard à Carter. Devait-elle rajouter autre chose ?
Charlotte — Tant mieux alors !
Charlotte ne put poursuivre, interrompu par Cristina qui arrivait en saluant Aliénor et Carter.
Cristina — Ah ! Les amoureux ! Comment ça va ?
Carter — Très bien et toi ?
Cristina — Parfaitement bien ! Alors ces brioches ?
Aliénor avait vaguement hoché la tête, pour confirmer les paroles de Carter avant que son regard ne se repose sur les fameuses brioches. Avait-elle le droit d'en prendre une seconde ? Est-ce cela était considérée comme de la gourmandise ?
Aliénor — Elles sont très bonnes. Très moelleuse, pas besoin de rajouter quelque chose, le goût n'est pas fade.
Cristina — Ah super ! Prends en autant que tu veux ! Il y en a une autre fournée.
La journaliste sourit avant de se servir en café et s'installer à côté d'Aliénor, se penchant doucement sur elle avec un sourire malicieux.
Cristina — Alors cette robe ? Elle a eu l'effet escompte ?
Aux paroles de Cristina, elle n'hésita pas pour reprendre une seconde brioche qu'elle mangea tranquillement. Elle eut une hésitation à ses questions, se pinçant légèrement les lèvres avant de lui répondre dans un murmure.
Aliénor — Oui. Enfin je crois. D'après Patrick, j'étais la plus belle femme de la soirée, et beaucoup de personnes me dévoraient du regard. On n'est resté pas longtemps, il avait envie de moi. On est allé dans un hôtel, malgré que Patrick aurait aimé qu'on reste un peu plus au gala.
Cristina sourit largement en fronçant le nez. Elle répondit à la jeune femme avec enthousiasme.
Cristina — Oh !! Ça a encore mieux fonctionné alors !
Elle mordit dans l'une de ses brioches et reprit juste pour l'eleveuse. Carter et Patrick discutaient du gala et Charlotte tendait l'oreille pour essayer de suivre les deux conversations.
Cristina — Et c'était une bonne nuit alors ? Torride ?
Aliénor resta quelques secondes silencieuse, repensant à cette nuit et à ses souvenirs qu'elle avait vécu. Elle hocha doucement la tête, son regard plongeait dans le sien.
Aliénor — Oui. Il s'est encore amusé, enfin je crois, à faire naître la frustration. Il s'est presque arrêté dans ses caresses, pour me demander s'il ne devait pas s'arrêter là pour aller chercher à boire.
Cristina — Oh le vilain... Il a l'air doué à ce jeux là quand même...
Elle se pinça les lèvres en attrapant sa tasse de café pour boire une gorgée avant de poursuivre doucement.
Aliénor — On a discuté après. Je voulais savoir s'il avait des projets. Il aimerait bien avoir un garçon. Mais il veut prendre le temps, attendre que je souhaite aussi ce désir-là, même s'il y a l'horloge biologique qui tourne.
Cristina — Oh ! Il voudrait un enfant ? C'est bien ça... En tout cas je suis contente que la robe eut l'effet voulu. Et j'ai hâte que vous nous annonciez un nouveau petit neveu !!
Aliénor — Oui. J'espère que je serais prête un jour, que j'aurai ce souhait-là aussi.
La jeune femme sourit de plus belle et se tourna vers Carter qui se levait. Le jeune homme déposa un baiser sur la joue de l’éleveuse et lui glissa doucement.
Carter — Je vais me doucher et me changer. Finis tranquillement.
Aliénor — D'accord.
Il s’échappa doucement, ayant à peine mangé. Finalement, cette cérémonie commençait à le stresser... Elle l'avait suivi du regard un instant, avant de terminer sa brioche ainsi que son café. Elle ne tarda pas à s'éclipser afin d'aller elle aussi se préparer. Elle referma la porte de la chambre d'amie avant de rejoindre la petite salle de bain. Il était encore sous le jet de la douche. Et elle avait du mal à déterminer l'émotion qui se dessinait sur les traits de son visage. Elle le rejoignit, une fois déshabillée, venant contre lui avec tendresse avant de demander.
Aliénor — Ça va ?
Carter — Un peu stressé... Et toi ?
Aliénor — Je vais bien. Pourquoi tu es un peu stressé ? Qu'est-ce qui t'inquiète ?
Carter — La cérémonie m'inquiète un peu...
Il croisa le regard de la jeune femme, l'enlaçant volontiers dans ses bras. Il soupira lourdement avant de finalement demander doucement, changeant de sujet.
Carter — Tu as l'air de bien t'entendre avec Cristina. Et Charlotte t'accepte un peu plus... Patrick m'a dit que tu avais fait très bonne impression au Major aussi..
Il attrapa un peu de savon pour en passer distraitement sur le corps de la jeune femme, sans véritablement regarder ce qu'il faisait.
Aliénor — J'apprécie tes sœurs. Elles sont très sympas, je peux être elle-même avec elles.
Elle ne tarda pas à prendre à son tour un peu de savon, l'observant attentivement en le savonnant avec tendresse tout en poursuivant.
Aliénor — Je n'ai pas fait de maladresse avec le Major. Je suis rassurée alors. Il est aussi sympa.
Carter — Pourtant c'est difficile de le trouver sympa au premier abord... Mais il t'aime bien je crois...
Il haussa des épaules, hochant simplement la tête pour le reste, trop distrait par ses pensées. C'était pour cela qu'il avait toujours refuser ce type de cérémonie : l'appréhension, les jambes en coton, les sueurs froides, les milliards de questions et de scénarii catastrophes qui se dessinaient dans son esprit... Pourtant il essayait de se rassurer, de se dire qu'il n'avait rien à faire, seulement attendre qu'on lui remette une boite contenant médaille et barrettes de couleur à mettre sur son uniforme. Mais il ne pouvait pas s'empêcher de s'inquiéter. C'était plus fort que lui. Elle glissa ses mains vers son visage, cherchant ainsi son regard. Elle voyait de plus en plus l'inquiétude sur les traits de son visage, maintenant qu'il lui avait la source de son état émotionnel.
Aliénor — Qu'est-ce qui t’inquiète dans la cérémonie ? Tu as peur de quoi ? Ce n'est pas juste une remise de médaille ? De la jalousie de la part d'autres militaires ?
Elle tentait de comprendre en s'aidant d'autres situations qu'elle trouvait similaire dans les faits.
Aliénor — Est-on réellement obligé d'y aller ? Si cela t’inquiète trop.
Le jeune homme eut un gros soupir avant de secouer négativement de la tête doucement.
Carter — Je suis obligé d'y aller maintenant... Je ne vais pas me défiler à quelques heures de la cérémonie... Et si le Major a fait en sorte de repousser la cérémonie à cause de mon absence, il le refera encore et encore et il doit avoir une bonne raison pour cela...
Il se glissa sous le jet d'eau pour rincer le savon avant de reprendre.
Carter — La jalousie des autres ne me fait pas peur, et oui c'est juste une remise de médailles mais... Je ne sais pas... Je n'aime pas me retrouver au devant de la scène comme ça et... Je n'aime pas ça.
Peut-être que cela pouvait passer pour de la modestie... Il pensait seulement que c'était le trac et le stress... Elle l'avait écouté, tout en l'observant avec attention. Elle avait du mal à comprendre, mais elle avait déjà lu que le stress était propre à chacun. Et qu'une situation qu'on pouvait croire de banal pour nous, peut être source de stress pour quelqu'un d'autre. Elle mit pour le coup, le facteur public où il va devoir se retrouver sur la scène. Au bout d'un moment, elle vient se coller à lui tout en capturant ses lèvres avec tendresse. Elle n'arrivait pas à trouver les mots pour le rassurer, alors elle utilisait un autre moyen pour tenter de faire passer le message. Il répondit à son baiser, bien qu'un peu distraitement. Il ne dit plus un mot, seulement le strict minimum. Il enfila son uniforme, plus simple que celui de la veille, mais tout aussi seyant. En attendant la jeune femme il resta devant la fenêtre, sans vraiment voir le paysage, écoutant distraitement les bruits de la maison. Une fois Aliénor prête, il l'entraîna au rez de chaussée pour rejoindre Patrick et Charlotte. A sa mine sérieuse, Luka s'abstint de lui foncer dessus. Il fut malgré tout plus chaleureux avec Aliénor, lui adressant un signe de la main enthousiaste et un sourire. Patrick portait également un uniforme et Charlotte était encore à l'étage. Cristina était pratiquement prête elle aussi et bavardait gaiement avec la baby-sitter des garçons.
Patrick — Aliénor ! Est-ce que ça ne t'embête pas de partir avec les filles ? J'emmène Carter, on va partir un peu plus tôt...
Elle glissa son attention vers Patrick, avant de reposer son regard vers Carter. Ce silence autour de lui n'était pas habituel, et elle sentait une agitation au fond d'elle. Elle n'aimait pas le voir ainsi, ne pas savoir comment réagir. Elle hocha doucement la tête, en répondant enfin à la question du militaire.
Aliénor — D'accord, je partirais avec Cristina et Charlotte.
Patrick — Merci ! C'est pour que tu ne reste pas toute seule une fois sur place... C'est moins sympa...
Il sourit doucement avant de se tourner vers Carter.
Patrick — On y va ? -plus fort pour Charlotte- Charlotte on y va !
L'ex pilote hocha doucement de la tête, serrant la main d'Aliénor dans la sienne avant de se tourner vers elle. Il déposa doucement ses lèvres sur les siennes, toujours un peu ailleurs, lui soufflant doucement.
Carter — A toute à l'heure... Je t'aime...
Il croisa une dernière fois son regard avant de se tourner vers Patrick pour attraper les gants blanc qu'il lui tendait, jouant avec nerveusement en le suivant à l'extérieur...
Cristina avait prit le volant et ne pouvait pas s'empêcher de se trémousser et tapoter sur son volant au rythme de la chanson qui passait. Elles étaient en train de faire la queue pour aller garer la voiture. Charlotte avait passé la plupart du voyage à stresser pour les enfants, qu'elle ne laissait pas souvent entre les mains d'une baby-sitter, et elle fini par se tourner vers Aliénor.
Charlotte — Carter avait l'air un peu stressé ce matin non ? Il a à peine déjeuner...
Elle semblait désappointé, rajoutant pour Cristina.
Charlotte — Il n'a même pas touché à tes brioches...
La sœur aîné se contenta de hausser des épaules, ne faisant pas grand cas de l'état émotionnel de son petit frère... Aliénor avait son regard qui glissait sur le paysage, se perdant dans ses propres pensées quand la voix de Charlotte la tira de ses rêveries. Elle se pinça les lèvres, hochant vaguement la tête plus pour elle-même que pour les sœurs de Carter. Elle n'était pas la seule donc l'état de Carter préoccupait et dont on avait remarqué les signes.
Aliénor — Il est stressé par la cérémonie. Il m'a dit qu'il n'aime pas être au devant de la scène.
Charlotte — Oh...
Elle observait le mouvement des personnes à l'approche du parking, comme dans le gala l'ensemble des militaires étaient vêtus d'uniformes. Elle attendit que Cristina n'arrête la voiture, avant de suivre en descendant avec une certaine agitation. Elle aimait tellement pouvoir recroiser le regard de Carter, un regard qui était source rassurante pour elle. Malgré l'agitation, elle prit le temps d'observer autour d'elle.
Aliénor — Il y a plus de monde qu'au gala j'ai l'impression.
Cristina — Oui ! Il n'y a pas que les gradés cette fois, tout les militaires du coin peuvent venir. Il y a aussi toute l'unité de Carter, tu pourras sans doute les rencontrés après la cérémonie.
Elle sourit largement, entraînant Aliénor avec elle. Charlotte leur indiqua qu'elle partait à la recherche de Patrick et qu'elle les rejoindrait à leurs places. Le stress montait aussi chez Charlotte mais Cristina était parfaitement détendu. Elle attrapa doucement le bras de sa belle-sœur pour l’entraîner jusqu'à la forêt de chaises devant elle. Elles firent un léger stop devant le plan de chaise pour repérer les leurs et avancèrent doucement dans l'allée centrale. Un peloton de chaises étaient réservés aux militaires et une scène se dressait devant eux. Les chaises se remplirent peu à peu, dans un doux brouhaha ambiant. Cristina se perdit un instant dans l'observation des personnes présentes, glissant à Aliénor leurs noms et leurs fonctions. Quand elle eut un sursaut sur sa chaise.
Cristina — Oh merde ! Y'a le président ! Oh merde...
Elle paru à la fois se décomposer et sauter de joie intérieurement, ce qui donnait un rendu assez étrange d'une pâleur soudaine associé à un regard brillant. Elle se reprit cependant et se tourna vers Aliénor.
Cristina — Lui, pas besoin de te dire ce qu'il fait au moins...
Elle avait écouté attentivement les indications de Cristina, glissant son regard de personne en personne au fur et à mesure. Elle fut surprise par sa réaction, braquant son regard un instant sur elle avant de se poser vers le président. Elle se pinça les lèvres, sentant une drôle de sensation au fond d'elle.
Aliénor — Carter ne va pas aimer ça.
Elle avait parlé à haute voix sans s'en rendre compte, se perdant dans ses pensées. Cristina secoua la tête négativement pour confirmer.
Cristina — Oh non... Carter ne va pas du tout aimer ça...
Charlotte les rejoint à ce moment là, une forme d'excitation sur les traits, bien qu'elle restait dans la retenue. Elle s'installa à côté d'Aliénor, encadrant l'éleveuse entre elle et sa sœur.
Charlotte — Il y a le président ! Tu sais ce que ça signifie ?
Cristina — Oui Charlotte, je connais le protocole...
Charlotte poussa un petit cri de joie relevant plus du rire très léger avant de se tourner vers la scène, gardant un demi sourire sur les lèvres, ce qui était le maximum qu'elle puisse faire en public. Elle décala simplement légèrement sa chaise vers Aliénor, trouvant l'autre trop près d'elle à son goût, et ne supportant pas le contact avec des inconnus. Cristina se pencha doucement sur Aliénor pour lui murmurer.
Cristina — Le président ne remet qu'un type de médaille en personne, le reste est délégué à des représentants. Mais je pense que tant qu'à être là il les remettra toute aujourd'hui, ce qui ne va définitivement pas plaire à Carter...
Elle servit une légère grimace à la jeune femme avant de se tourner vers la scène, la cérémonie étant sur le point de commencer...
Carter avait été invité à s'installer au premier rang, ce qui lui déplaisait beaucoup. Il n'avait pas pu se détendre, malgré la joie de revoir ses anciens collègues et toute son unité au complet. Il gardait l'estomac noué, et les traits fermés depuis qu'il s'était assit sur sa chaise. Il était en mode automatique, n'étant même pas conscient de ses gestes. Il avait écouté le discours du président avec beaucoup d'attention, mais n'en avait pas retenu grand chose. Il n'avait pas su retrouver le regard d'Aliénor dans la foule et cela n'avait fait qu'augmenter son stress déjà un peu trop envahissant. Il n'était pas au point de céder à la crise de panique, mais il était très loin de son état habituel. A l'appel de son nom cependant, il se leva, prenant une grande inspiration avant de rejoindre la scène. Il avait plus pâlit encore en se rendant compte de la distinction qui allait lui être remise. Malgré tout, il ne pouvait plus reculé désormais.
Face au président, il avait joué son rôle, se laissant faire quand il épingla la médaille d'honneur sur son uniforme, le regard malgré tout obstinément levé vers le ciel bleu qui les surplombait. Il lui avait finalement chaudement serré la main avant de faire face à la marée de militaire le saluant et aux applaudissements de l'autre moitié de la foule. Il regagna sa place envahit d'une certaine émotion, le corps tremblant sans qu'il n'arrive réellement à le maîtriser. Il n'entendait presque plus rien autour de lui, son cœur tambourinant à ses oreilles...
Quand la cérémonie prit fin, il fut très vite rejoint par Patrick qui eut quelques difficultés à respecté le protocole face à son beau-frère mais s'y plia tout de même, avec un grand sourire. Ils tombèrent dans les bras l'un de l'autre, ce qui contribua à détendre un peu Carter, les yeux brillant d'émotions. Ils ne tardèrent pas à partir à la recherche des filles, toujours toutes les trois ensemble...
Elle avait assisté à la scène dans le plus grand silence, son cœur avait manqué un battement à l'appel de Carter. Et elle avait senti une émotion grandissante au fur et à mesure en observant le geste de président qui épingla la médaille. Elle avait applaudi avec force à la fin. Et depuis, elle ne l'avait pas lâché du regard, attendant le signal pour se lever et se dirigeait vers lui. Cristina et Charlotte était toujours avec elle, mais elle était trop occupée par admirer Carter qu'elle les oublia un peu. Une fois proche de Carter, elle se jeta presque sur lui pour l'enlacer avec tendresse en blottissant sa tête dans son cou. Elle était submergé d'une émotion. Carter referma les bras sur elle avec une certaine force, fermant les yeux en se blottissant contre elle à son tour. Cette étreinte termina de le calmer, même si son rythme cardiaque restait chaotique. C'était fini. Il n'aurait plus à repasser sur scène... Il resta ainsi de longues secondes avant de se décoller juste assez d'elle pour venir quémander ses lèvres dans un tendre baiser. En le rompant, il plongea son regard dans le sien, passant une main sur sa joue avec douceur.
Carter — Hey... Ça va ?
Il avait prit la parole d'un murmure, seulement adressé à elle, ignorant le monde autour d'eux... Son regard se plongea dans le sien, une lueur brillante dans ses iris. Elle posa à son tour une main sur sa joue, la caressant avant tendresse avant de lui répondre.
Aliénor — Oui. Je ressens juste une forte émotion. J'avais envie de t'enlacer. Je sais que tu n'as pas aimé vivre cette remise de médaille. Mais c'était beau. Tu es beau.
Carter — Merci...
Elle se pencha pour venir déposer chastement ses lèvres contre les siennes, toujours agitée par cette émotion. Elle n'arrivait pas à trouver les mots pour la définir, c'était un drôle de mélange de joie, de fierté et d'amour. Il répondit à son baiser avec tendresse, s'autorisant un doux sourire. Ils ne tardèrent pas cependant à être envahit d'un petit groupe de militaire qui les serrèrent dans leurs bras. Cette fois-ci c'est le rire qui s'empara de Carter dans cette courte étreinte. Ils furent vite libéré mais Carter garda Aliénor contre lui pour faire face au petit groupe. Quatre hommes et une femme, tous en uniforme. Le Major était un peu en retrait. Carter déposa un baiser léger sur la tempe d'Aliénor et prit doucement la parole.
Carter — Alors Aliénor, je te présente mes anciens collègues. Dans l'ordre, Sam, Seena, Lola, Archie et Gabe. Tous des pilotes émérites... Les gars... Aliénor, ma compagne.
Une salve de "enchanté" retentit de tout le monde en même temps et des mains se tendirent vers Aliénor, chacune assortie d'un grand sourire. Elle avait serré l'ensemble des mains, se sentant légèrement submergée malgré la présence rassurante de Carter à ses côtés. Elle ne peut s'empêcher d'observer attentivement chaque anciens collègues, peut-être avec une certaines curiosité.
Aliénor — Je suis aussi enchantée de vous rencontrer.
Elle marqua une pause, avant de reprendre doucement. Elle avait souvent entendu dans les films ce genre de réplique, et elle se disait que cela doit être approprier dans ce genre de situation.
Aliénor — Comment était Carter quand il bossait avec vous ? Il bossait bien ?
Lola — Mmmh... Comment décrire le Cap'tain ?
Seena — Il était parfait ! Le juste mélange de fermeté autoritaire et d'humanité.
Sam — Il a souvent réussi à rendre notre quotidien sur le terrain un peu plus joyeux.
Archie et Gabe acquiescèrent doucement. Sam, très grand et baraqué, la peau sombre et la voix grave, avait tendance à impressionner. Et on avait du mal à se figurer que Carter ait pu lui faire exécuter le moindre ordre ou lui tenir tête. Mais c'était pourtant le cas. Lola avait l'air frêle, fine dans son uniforme, mais il y avait sur son visage aux airs latino une lueur revêche et rebelle. Seena avait la même carrure que Carter, une version calme et ordonné, aux cheveux bruns coupés courts, qui ressemblait parfaitement à l'image qu'on se faisait d'un militaire. Gabe était fait du même modèle, mais plus petit. Quand à Archie, on se demandait ce qu'il faisait dans cette unité. Il avait un physique plus sec et faisait plus penser à un informaticien qu'un militaire. Il semblait un peu flotter dans son uniforme.
Gabe — Je pense qu'on pouvait difficilement avoir mieux comme patron...
Carter se contenta de sourire, baissant les yeux face à cette avalanche de compliments à laquelle il ne s'attendait pas. Aliénor avait écouté silencieusement, en lançant des regards à Carter en tentant de s'imaginer sa routine auprès de ses collègues.
Aliénor — Vous avez déjà eu des situations amusantes dans votre métier ? Des erreurs sans gravité ? Des farces entre vous ?
Elle ne pouvait pas nier qu'elle était curieuse, curieuse de sa vie d'avant. Et peut-être un peu inquiétée au fond qu'il puisse décider d'accepter la proposition du Major. Est-ce qu'elle l'empêcherait ? Non, elle accepterait. Bien qu'elle savait que cela ne serait pas facile, et que cela bouleverserait leur quotidien. Les sourires passèrent sur les visages aux questions de la jeune femme. Seena prit la parole le premier.
Seena — Il y en a beaucoup... Mais je ne sais pas si on est autorisé à les raconter...
Lola — Cap'tain ?
Carter sourit, sembla hésiter avant de donner doucement son accord.
Carter — Ok allez-y...
Major — Avant cela !
Tous se retournèrent comme un seul homme vers le Major, jusque là silencieux.
Major — Everett, pas mal d'officiels voudraient vous féliciter. Si vous voulez bien me suivre...
Le sourire de Carter disparu aussitôt, mais il eut un bref hochement de tête, se tournant vers Aliénor.
Carter — Tu reste avec eux ? Se sera bien plus drôle que venir avec moi...
Aliénor — D'accord.
Son regard se plongea un instant dans le sien, avant de se tourner vers le Major. Elle se demandait un instant s'il allait lui faire sa proposition. Mais elle accepta de le laisser amener Carter loin d'elle, se reconcentrant sur ses collègues. Avant de s'éloigner, Carter pointa un index faussement menaçant sur chacun de ses hommes -et Lola.
Carter — Je vous la confie ! Attention à ce que vous dites et faites !
Une salve de salut très solennel lui répondit et il s'éloigna avec le Major. Les sourire revinrent aussitôt sur les visages du groupe et c'est Lola qui ouvrit le bal.
Lola — On adorait faire des blagues au Cap'tain.
Gabe — C'était jamais méchant mais ça nous faisait beaucoup rire.
Archie — Et il se gênait pas pour nous en faire aussi...
Sam — Une fois, on a caché des grillons dans son sac de couchage.
Seena — Ce soir là on l'a entendu hurler jusqu'à l'autre bout du camp je crois...
Lola — Oh oui !
Ils rirent un peu face au souvenir qui leur revenait en mémoire avant que Sam ne poursuive.
Sam — Des erreurs sans gravité il y en a eu mais on ne peut pas en parler. Les farces oui.
Lola — Les erreurs ne sont pas forcément des bons souvenirs ou des bons moments.
Seena — Mais le Capitaine trouvait toujours le moyen de les alléger et de nous remotivé.
Gabe — Il gardait toujours le moral, il n'était jamais abattu.
Archie — Ou alors il ne le montrait pas...
Sam — Je crois pas qu'il se soit senti abattu à un moment donné dans sa vie...
Lola — Mais bien sûr que si ! Enfin... A ma connaissance qu'une seule fois. Juste après son opération.
Seena — En même temps il avait des circonstances atténuantes...
Ils hochèrent doucement de la tête avant que Lola ne reprenne le sourire.
Lola — Comment vous vous êtes rencontré avec le Capitaine ?
Elle sourit largement à Aliénor, toutes les attentions se tournèrent vers elle, attendant la réponse. S'il pouvait avoir ne serait-ce qu'un élément croustillant de la vie de leur boss, ils n'étaient pas contre, au contraire... Elle resta un instant silencieuse, se perdant dans ses réflexions à la dernière information qu'on lui avait dévoilée. Elle savait que son accident était signe de douleur souvenir.
Aliénor — Mon colocataire m'a présenté Carter. On s'est rencontré à la bibliothèque du Haras, où nous habitons actuellement. Je suis éleveuse, mais aussi biologiste, en partenariat avec un autre éleveur.
Elle marqua une pause avant de poursuivre, se demandant si elle synthétisait assez.
Aliénor — Il était en charge des poneys de mon partenaire, qui s'occupait aussi de sa formation.
Lola — Oh ! C'est trop chou !
Quelques commentaires du même genre animèrent le groupe avant que Seena ne reprenne, curieux comme une pie.
Seena — Et depuis combien de temps êtes vous ensemble ?
Aliénor — On est ensemble depuis 1 an et 3 mois.
Elle avait gravé cette date-là, une date qui avait apporté son lot de changement dans sa vie. Elle ne pouvait pas l'oublier, bien qu'elle avait du mal à imaginer que cela faisait autant de temps qu'elle était avec lui, qu'il était entré dans sa vie.
Lola — Si longtemps ! Et sans qu'il en parle plus que ça !
L'étonnement se lisait clairement sur les traits mais c'était un plaisir partagé de les savoir ensemble depuis tant de temps.
Seena — Et c'est quand le mariage ?
Il sourit largement, tout comme les autres, en posant la question.
Sam — Faut pas oublier de nous inviter !
Aliénor ne savait pas où poser exactement son regard, glissant sur chacun quelques secondes. A la question de Seena, elle se figea légèrement. Ce sujet venait de plus en plus souvent, bien qu'elle savait que c'était quelque chose de commun quand un couple est ensemble depuis un moment. Peut-être que ses collègues avaient connaissance du souhait de Carter.
Aliénor — On n'a pas encore de date. Et je pense que Carter compte bien vous inviter le jour où cela arrivera.
Elle se pinça légèrement les lèvres, se disant qu'elle ne pouvait pas répondre autre chose à ce genre de question.
Lola — On lui rappellera ne t'en fais pas !
Gabe — Bon... Et si on allait manger un bout ?
Sam — Boire du coup surtout ! Ça se fête une médaille d'honneur pour le Capitaine !
Gabe présenta son bras à Aliénor avant que tout le groupe ne se déplace de concert vers le buffet. Arriver devant, Sam, Seena et Lola filèrent en chahutant un peu alors que Gabe et Archie restèrent en arrière avec Aliénor.
Gabe — Champagne ?
Aliénor — Je veux bien.
Elle avait suivi le mouvement, en acceptant le bras de Gabe. Elle ne pouvait pas s'empêcher d'observer les collègues de Carter, et elle commençait à se rendre compte qu'ils étaient assez bruyants et actifs. Bien qu'elle avait du mal à visualiser l'ensemble de leurs caractères. Cependant, il y avait une chose dont elle était pratiquement sûre d'elle, ils étaient tous très liés ensemble. Elle posa un regard sur son verre admirant le champagne avant de demander.
Aliénor — Vous avez un nouveau Capitaine maintenant ?
Gabe sourit a la question de la jeune femme, terminant sa gorgée de champagne avant de répondre.
Gabe — Non... C'est carrément le Major qui fait le remplacement. Et sur le terrain c'est moi, en tant que commandant en second du Capitaine... Mais le Major n'a pas encore trouvé d'homme qui nous inspire à tous la même loyauté que notre Capitaine...
Sam poussa Lola un peu plus loin qui évita de justesse de percuté un serveur. Elle rit cependant et tendit les mains pour que le géant de l'équipe les remplisse de petits fours.
Archie — Et j'espère qu'il n'en trouvera pas d'autre...
Gabe — Ouai !
Elle resta un instant silencieuse, attrapant un petit four qu'elle prit le temps de terminer avant de demander doucement.
Aliénor — Est-ce qu'il est possible de rester sans Capitaine ? Ce poste ne doit-il pas être promu ?
Gabe — Normalement oui mais c'est dur de trouver quelqu'un qui veut de nous et que nous aimons aussi... Alors pour l'instant on reste comme ça.
Il haussa des épaules alors que Lola revenait avec un grand sourire.
Lola — Il faudrait se mettre un peu à l'écart m'a dit le traiteur.
Elle fit une légère grimace, dépassant le trio pour s'éloigner un peu. Sam les dépassa avec un grand sourire, deux coupes dans une main et une bouteille de champagne dans l'autre. Seena avait deux coupes pleines supplémentaires dans les mains, pleines.
Gabe — Bon ben allons y alors...
Il haussa des épaules, prenant la coupe que lui confiait Archie pour rejoindre doucement les autres. Archie les rejoint avec des chaises qu'il avait été chercher dans les assises de la cérémonie. Ils installèrent tout en demi cercle avant de reprendre joyeusement les discussions.
Seena — Paraît que t'as danser avec le Major hier soir ? Il danse comment ?
Encore une fois, elle avait suivi le mouvement sans rien dire. Elle se disait qu'elle ne risquait rien avec eux, bien qu'elle craignait de faire des maladresses face à certaines conversations. Elle s'était installée sur la chaise qu'on lui avait désigné, observant toujours la petite troupe avant de poser son regard sur Seena qui venait de lui poser une question.
Aliénor — Oui. Il danse bien. Il sait guider. Je ne sais pas très bien danser, mais je me suis appliquée à ne pas lui marcher sur les pieds.
Lola reprit tout de suite après la réponse d'Aliénor d'une voix légèrement moqueuse.
Lola — Alors la légende serait vraie ? Le Major aurait apprit la danse au Capitaine ?
Sam — Je pense pas qu'il ose te l'avouer celle-là Lola tu sais...
Seena — Faudra tenter de lui arracher les vers du nez quand même !
Archie tendit un petit four à Aliénor avant de reprendre sa place à côté d'elle.
Gabe — Levons nos verres !
Tout les verres se levèrent d'une seule main, les regards fixés sur Gabe, les sourires sur le visage. Gabe jeta un œil à Seena, à sa droite et lui fit un léger hochement de tête.
Seena — Au Capitaine.
Lola, à la suite de Seena, poursuivit.
Lola — A sa chance insolente.
Sam — A sa délicieuse compagne.
Archie — A sa médaille d'honneur.
Gabe — Et à nous !
Ils poussèrent un cri de guerre à l'unisson, d'une seule voix, avant de boire tous leurs coupes cul sec et rire aux éclats. Sam se leva doucement pour remplir à nouveau les verres vides, alors que Lola répliquait dans un sourire.
Lola — De toute façon, s'il avait eu moins bien que la médaille d'honneur j'aurai hurlé au scandale.
Archie — On n'en doute pas une seconde...
Seena — Presque malheureusement !
Lola — Et pourquoi malheureusement ?
Gabe — Il aurait fallu qu'on renchérisse pour faire entendre nos voix ! Tu te rends pas compte de la difficulté que c'est avec ta voix de crécelle prépubère !
La jeune femme lui jeta un petit four dessus, que le militaire rattrapa au vol avec un sourire. Aliénor était silencieuse, bien qu'elle écoutait avec attention les différents échanges. Au fond, elle avait l'impression de se retourner au milieu de l'équipe lors d'un repas, où l'émotion est vibrante et la conversation animée. Ce n'était pas désagréable, mais comme à son habitude, elle préféra observer que participer pour le moment. Probablement, qu'elle osera plus tard poser quelques questions. Les rires fusèrent dans tout le groupe. Les discussions reprirent en plus petits groupes, Lola avec ses deux voisins et Archie et Gabe autour de la demoiselle. Les trois premiers étaient plus turbulents, se chamaillant sans arrêt, alors que Gabe et Archie étaient plus calmes, sirotant leurs coupes de champagne et mangeant les petits fours de temps à autre. Ils n'abordaient que peu le contenu de leur travail, y faisant seulement allusion de temps en temps. Finalement, Archie se pinça les lèvres en se tournant vers Aliénor.
Archie — Est-ce que je peux te poser une question que je trouve indiscrète ?
Aliénor posa son regard vers Archie, en terminant de boire sa gorgée de champagne. Elle hocha doucement la tête en rajoutant.
Aliénor — Oui. Tu peux me poser ta question.
Archie — On sait tous que le Major voudrait que le Capitaine réintègre son poste maintenant qu'il peut à nouveau marcher mais... Toi, qu'est-ce que tu en penses ?
Gabe aussi était à l'écoute de cette question, se demandant ce qu'elle allait bien pouvoir répondre. Ne se doutant pas que c'était peut-être un peu trop prématuré comme question. Elle se perdit un instant dans ses pensées suite à sa question, elle ne pouvait pas répondre précipitamment. Son regard se posa dans celui de Gaby, quand sa réponse fut claire dans sa tête.
Aliénor — Je sais que Carter aimerait pouvoir voler de nouveau. Je ne l'empêcherai pas à réintégrer l'armée, si c'est son envie. Cela aura forcément des conséquences dans nos vies, je ne pourrais probablement pas continuer mon activité professionnelle au sein du Haras.
Elle marqua un silence, se perdant de nouveau dans ses pensées. Elle pourrait toujours trouver autre chose, mais la vie de Haras n'était plus compatible dans ce cas-là.
Aliénor — Au fond, je sais que cela risque d'être difficile pour moi. Je crois que j'aurai peur à chacune de ses missions de le perdre.
Gabe — Oui c'est... Un risque quotidien lors de nos missions...
Il pinça les lèvres avant de prendre une gorgée de son champagne. Archie cependant ne semblait pas tout comprendre. Il fronça les sourcils en demandant doucement.
Archie — Mais pourquoi tu ne pourrais plus vivre au Haras ? Ou que tu devrais arrêter ta carrière au sein de celui-ci ?
Aliénor — Le Haras est nomade, nous changeons de pays très régulièrement. En prenant en compte qu'il aura lui aussi des missions de plusieurs jours ailleurs, en restant au sein du Haras on passerait plus de temps à faire des trajets que de se voir réellement.
Elle n'était pas certaine que son explication était très claire, mais elle se perdait de plus en plus dans un calcul de probabilité sur une année de combien de jours elle pourrait le voir s'il reprenait son poste au sein de l'armée.
Archie — Mais qu'est-ce que tu ferais si tu n'es pas au Haras ? Tu connais du monde là bas. Ce n'est pas rentable émotionnellement de déménager dans ces cas là et cesser ce qu'on faisait... Sam l'a vu avec sa femme...
Il haussa des épaules alors que Gabe reprenait doucement sa suite.
Gabe — Quand on est démobilisé, c'est pour plusieurs semaines, ou plusieurs mois... En revenant de mission on est obligé de passer quelques jours en camp de base en Amérique avant de pouvoir rentrer chez nous... C'est le temps de faire un check-up psychologique et physique. Alors prendre un avion pour un endroit fixe ou prendre un avion pour n'importe où dans le monde, ça ne change pas grand chose. Je suis d'accord avec Archie. Émotionnellement ce n'est pas rentable pour toi... Quand on voit l'état des femmes de militaires, ce n'est pas forcément bon je trouve...
Il eut un nouveau geste réflexe pour attraper un petit four volant et l'englouti sans se poser plus de question que ça. Elle avait écouté, mais elle ne semblait pas être d'accord sur un point. Le trajet pour rejoindre le Haras pouvait être de plusieurs jours selon les destinations, alors qu'une destination fixe le trajet ne varierait jamais que de quelques heures selon le trafic du jour. Il y avait aussi à prendre en compte le décalage horaire. Et cela du point de départ qu'était la base en Amérique. Après, pour le côté émotionnel, elle ne pouvait pas savoir, elle ne pouvait pas calculer. Et cela ne dépendrait pas de sa localisation, rester au Haras ne l'aiderait probablement pas. Au fond, elle ne savait pas comment elle pourrait réagir. Elle s'était perdue dans ses pensées, ne répondant même pas aux questions d'Archie, observant son champagne sans le voir. Gabe et Archie échangèrent une grimace mais ne chamboulèrent pas les pensées de la jeune femme pendant un moment. C'est finalement Lola qui vint s'agenouiller devant la jeune femme avec un grand sourire, posant les mains sur ses genoux.
Lola — Si tu veux je peux te montrer des photos qu'on a prise sur le terrain ? Que tu vois à quoi ressemblait ton chéri en mission.
Elle avait le regard pétillant, voulant remonter un peu le moral de la jeune femme par ce biais là, en espérant qu'elle accepte ce petit visionnage. Elle leva le regard vers Lola, restant quelques instants silencieuse avant de comprendre ce qu'elle lui proposait. Elle hocha positivement la tête sans un mot. Lola sourit plus largement avant de chasser Archie de sa chaise pour prendre sa place en se rapprochant de la jeune femme. Elle sorti son téléphone de sa poche avant de farfouiller dedans un moment avant de sortir un album photo. Sur la première image qu'elle montra à la jeune femme, Carter était un petit peu plus jeune sans que ça ne se voit réellement. Il était simplement un peu plus musclé. Il portait un bas de treillis kaki et un t-shirt blanc, qui ne l'était plus vraiment à cause de la poussière et des tâches d'huiles. Il était perché sur une aile d'un avion de chasse, et semblait travailler dessus, très concentré. Lola sourit, commentant d'une voix légère.
Lola — On était dans une base en Afrique ! Il trouvait que son avion faisait un bruit bizarre...
Aliénor observa attentivement la photo, admirant le jeune homme qu'avait été Carter à cette époque. Physiquement, il lui ressemblait, mais elle avait l'impression de ne pas le connaître, de ne pas connaître les expressions de son visage. Elle hoche doucement la tête, comme pour confirmer qu'elle l'avait écouté.
Aliénor — Est-ce que son avion avait réellement un problème ?
Lola — Oui ! Mais il l'a réglé assez rapidement...
Elle haussa des épaules et changea d'image. Cette fois c'était une photo d'équipe, en équipement de guerre. Treillis, armes et paquetage. Lola prit une légère inspiration avant de commenter à nouveau.
Lola — Là on avait été désigné pour faire une reco et on allait partir. C'était une mission de nuit et on partait une demi heure après en jeep... On prenait souvent une photo avant de partir en mission en terrain ennemi. Au cas où... Il ne s'est rien passé cette nuit là ! Mais c'était plutôt sympa malgré la tension ambiante...
A nouveau elle sourit, tournant la tête vers Aliénor. Elle observa longuement la photographie, détaillant chaque personne de l'équipe, il n'était pas trop difficile de reconnaître qui était qui. Et son regard s'attarda un instant sur Carter. Elle hocha de nouveau la tête légèrement.
Aliénor — Vous avez combien de missions par an sur le terrain ?
Lola — Oh... Ça dépend des années... Au début on en avait beaucoup, on partait souvent pour six mois ou plus. Et puis après l'arrivée du Capitaine, on a un peu changé de statut et de missions... Et du coup c'était plus ponctuel. Cumulé, pas plus de quatre mois par an sur le terrain. Le reste du temps on fait de la formation dans des camps différents.
Elle passa sous silence que les missions étaient aussi plus dangereuses. Elle changea de photo. Cette fois c'était un selfie d'équipe, plus récent à en voir les traits de Carter. Ils portaient des tenues plutôt décontracté mais similaires, laissant penser qu'ils n'étaient pas vraiment à l'extérieur, de même que le fond de la photo : un mur métallique, gris.
Lola — Celle là c'était sur un porte avion. On était en repos le temps du trajet donc on faisait un peu les andouilles... C'était le premier jour de voyage sur cette photo...
Son attention se posa sur Carter, admirant les traits de son visage pour déterminer ses émotions ce jour-là. Il semblait heureux, comme dans les autres photographie, elle devait se rendre à évidence que cette vie-là, lui plaisait. Peut-être aussi qu'elle lui plairait toujours. Mais au fond, elle n'arrivait pas à faire tairer ses propres inquiétudes. Est-ce qu'elle pourrait supporter cette vie d'être la compagne d'un militaire ? Elle hocha doucement la tête, en restant cependant silencieuse. Lola passa à l'image suivante. Elle était de meilleure qualité que les autres. Elle était centré sur Carter et Gabe. Tout deux était à plat ventre mais on ne voyait que le haut de leurs corps. Caché sous un petit abri recouvert d'un tissu quadriller, le soleil brillant au dessus d'eux faisait des jeux de lumière sur leur visage. Le sol était en sable, et leur tenue de combat à dominante de beige. Carter était très concentré, les yeux plissé, prêt à regarder dans le viseur du fusil longue portée en appui devant lui, le doigt sur la détente. Gabe regardait dans la même direction, semblant lui parler, une paire de jumelle dans les mains.
Lola — C'était un exercice. Ils devaient toucher une cible à deux cent mètres de là... C'est Archie le photographe du groupe normalement, je lui ai piqué celle-ci... Il a un zoom de pro c'est génial !
Elle sourit à nouveau, ne remarquant en rien ce qui pouvait bien remuer Aliénor à côté d'elle... Elle ne pouvait pas nier que la photographie était magnifique avec cette luminosité du soleil. De même, qu'elle trouvait Carter attirant. Cependant, bien qu'elle acceptait son passé de militaire, et accepterait son choix d'y retourner. Cette photographie lui renvoya une certaine solitude. Est-ce qu'elle était devenue dépendante de sa présence ? Est-ce que ses réactions étaient normales ? Pourquoi ressentait-elle une forme de tristesse ? Elle ne voulait pas le voir s'éloigner. Elle se perdit de nouveau dans ses pensées, se murant de plus en plus dans sa bulle. Lola poursuivit le défilement de ses images et ses commentaires, sans trop se rendre compte de l'état dans lequel cela mettait Aliénor...
Ce n'est que lorsque Sam se leva pour saluer le retour de Carter -imité par toute l'unité- qu'elle se rendit compte du mutisme persistant de la blondinette. Carter leur rendit le salut avec un sourire avant de poser les yeux sur Aliénor. Tout sourire disparu en voyant ses traits. Il ne lui fallu qu'un regard pour que son unité prenne ses affaires et mette les voiles dans une salve de grimace et pincement de lèvres et -pour une fois- avec calme. Carter s'approcha d'Aliénor avec un léger soupir et lui prit les mains, l'obligeant à se relever pour la prendre dans ses bras. Il resta ainsi un moment, fermant les yeux en essayant de faire le vide en lui. D'expérience, il savait que c'était la meilleure chose à faire pour entamer le genre de conversation qu'il était sur le point de lancer, même si, au fil du temps, en apprenant à connaître la jeune femme de mieux en mieux, les doutes s'étaient espacés. Après quelques minutes, sans la lâcher, il demanda doucement.
Carter — Qu'est-ce qui te travaille comme ça ? Qu'est-ce qu'ils t'ont dit cette bande de vaurien ?
Elle s'était laissé faire, se laissant aller dans ses bras en fermant les yeux. Sa présence la rassura peu à peu, même si elle était toujours agitée par ses doutes, par ses questions, et par ses émotions qu'elle n'arrivaient pas à contrôler. Elle resta silencieuse pendant que son regard se plongea dans le sien, avant de secouer légèrement la tête.
Aliénor — Sur une année, combien de jours nous verrons nous si tu reprends ton poste au sein de l'armée ?
Le jeune homme plongea son regard dans le sien et écouta sa question, comprenant ce qui la tourmentait tant sans mal... Il eut un sourire triste avant de glisser une main sur sa nuque et l'attiré de nouveau contre lui, répondant dans un souffle murmurant à son oreille.
Carter — Il n'est pas question que je reprenne mon poste si c'est pour que tu sois dans cet état là...
Aliénor — Je ne veux pas t'empêcher de reprendre ton poste, si cela est ton souhait et ton désir.
Carter — Et je ne le souhaite pas si c'est pour que tu sois dans cet état là...
Il eut un soupir, serrant un peu plus la jeune femme contre lui, déposant un léger baiser dans son cou. Sans pour autant décoller ses lèvres de sa peau, il ferma les yeux, restant un moment ainsi contre elle avant de rompre cette légère étreinte, souriant un peu plus.
Carter — Tu as mangé quelque chose ?
Elle hocha doucement la tête, il n'avait pas défini la quantité de nourriture. Est-ce que quelques maigres amuse-gueules étaient suffisant pour lui ? Et elle devait bien avouer qu'actuellement elle n'était pas certaine de pouvoir manger autre chose. Elle avait l'impression d'avoir l'estomac noué.
Aliénor — Oui. Les goûts étaient assez originaux, mais ce n'était pas mauvais.
Carter — Ok...
Il soupira à nouveau, caressant doucement ses bras.
Carter — Est-ce que tu veux qu'on parte ?
Il était prêt à appeler un taxi et partir dans l'instant. Tant pis pour le reste, ils avaient fait le principal de toute façon... Elle secoua doucement la tête à sa question, elle ne voulait pas le priver de ses anciens collègues en partant maintenant.
Aliénor — Non. On peut rester. Tu n'as pas pu discuter beaucoup avec tes anciens collègues.
Elle se pinça les lèvres, jetant un regard autour d'elle comme si elle recherchait l'équipe. Finalement, sous une vague d'émotion, elle ne peut s'empêcher de rajouter.
Aliénor — Pardon. Je ne voulais pas te gâcher cette journée. Ca va mieux, maintenant. C'est rien. Je me suis juste imaginée des choses. C'est rien.
Il sauta d'un oeil à l'autre du regard, comme s'il cherchait à lire en elle. Mais il n'était pas aussi doué que Kwaïgon ou Alejandro pour cela. Il sentit bien que quelque chose n'allait quand même pas mais ce n'était pas le moment. Ni l'endroit. Il hocha doucement de la tête avant de la reprendre doucement dans ses bras, posant le front sur le sien.
Carter — Tu n'as pas gâcher ma journée, ne t'en fait pas.
Il déposa finalement un baiser sur son front avant de se détacher d'elle et de glisser la main dans la sienne.
Carter — Allons voir les affreux de mon unité ! Que je les engueule un peu de t'avoir fait de la peine...
Aliénor — Ils ont rien fait. Tu n'as pas besoin de les engueuler.
Carter — C'était une blague Aliénor...
Il adressa un grand sourire un peu moqueur à la jeune femme avant de prendre doucement le chemin de la foule. Gabe et ses collègue n'étaient pas aller très loin. Toujours en groupe un peu plus loin des autres... Avant de les atteindre il murmura à la jeune femme.
Carter — Sûre de toi ? Tu veux encore rester ?
Aliénor — Oui. Je veux encore rester. Cela fait longtemps que tu ne les as pas vu. Tu dois profiter de cette journée pour passer du temps avec eux.
Ses paroles étaient sincères, malgré l'agitation qui vibrait toujours en elle. Elle cherchait à la cacher, à l'ignorer pour se concentrer sur la présence de Carter. Malgré qu'elle avait du mal à comprendre ce qui lui arrivait, du moins à tout identifier. Le jeune homme acquiesça, serrant un peu plus sa main. Il ne la lâcherait pas d'une semelle désormais. Il fut accueillit à grands renforts de cris et d'éclat de rire dans le groupe, tout comme Aliénor. Les discussions et les taquineries reprirent très vite, avec l'évocation des souvenirs communs. Carter avait essayé de couper court au début, mais il s'était finalement laisser emporter par les récits lancés par les autres, qu'il corrigeait ou alimentait au fur et à mesure des minutes. Il jetait de fréquents regards à Aliénor pour mesurer la température. Il ne pouvait pas contrôler toutes ses émotions et à certains souvenirs, il ne pouvait pas cacher les étoiles qui naissaient dans ses yeux. Cette équipe lui manquait, il devait bien l'avouer... Il ne pouvait pas effacer les années qu'ils avaient passé ensemble... Et tout ce qu'ils avaient vécu. Et il devait bien avoué qu'à certains instants, comme celui-là, il les enviait d'être encore tous ensemble, de vivre des choses ensemble...
Une heure se passa ainsi jusqu'à ce que Carter finisse par mettre fin à la discussion en croisant le regard de Patrick au loin qui tapotait sa montre. Ils avaient un avion à prendre le soir même et ils devaient partir s'ils ne voulaient pas être en retard. Les adieux furent chaleureux. Carter savait parfaitement qu'il aurait très vite des nouvelles du groupe, jamais ils n'avaient cesser de correspondre, que se soit par écrit ou par téléphone. Alors ce n'est pas maintenant qu'ils allaient le faire... Le jeune homme ne lâcha qu'une seule fois la main d'Aliénor durant toute cette heure, au moment de dire au revoir à chacun des hommes de son unité, tombant dans les bras de chacun. Il reprit ensuite la main de la jeune femme pour aller dire au revoir au Major également, avant de rejoindre Patrick et les filles, calmement...
Aliénor était restée silencieuse, participant très rarement pour poser quelques simples questions face à des anecdotes. Elle se forçait à ne pas se laisser envahir par ses pensées, par ses émotions. Elle voulait que Carter puisse passer un agréable moment, et ne pas donner une mauvaise impression d'elle. Elle devait bien avouer qu'elle commençait à apprécier ses anciens collègues, qu'elle salua le plus chaleureusement qu'elle pouvait lors des adieux. Bientôt, ils seraient dans l'avion du retour, des souvenirs et surtout des questions pleins la tête.
Carter — J'ai pas envie de me lever...
Le lit était confortable, la compagnie excellente alors... Elle était réveillée bien avant que le téléphone ne sonne dans la chambre. Mais comme à son habitude, elle s'était perdue dans la contemplation de Carter. Elle se laissa aller contre lui, savourant l'étreinte de ses bras.
Aliénor — On doit partir à quel heure ?
Elle glissa une main vers son visage, dessinant doucement les courbes de ses traits. Elle s'était réveillée plusieurs fois dans la nuit sous son agitation. Mais elle ne savait pas si elle devait en parler.
Carter — D'ici maximum quinze minutes sinon Charlotte va m'incendier...
Il eut un gros soupir, restant étendu encore quelques minutes avant de se redresser, quémandant les lèvres de la demoiselle. Il se leva avant d'attraper ses vêtements et les enfiler doucement.
Carter — On se douchera et changera à la maison. Mon uniforme officiel est là bas et tes affaires aussi... Et puis Charlotte nous attendra de pied ferme pour le petit déjeuner j'en suis certain !
Aliénor — Oh. D'accord. Mais pourquoi elle va t'incendier ?
Carter — Parce que je ne l'ai pas prévenu hier soir quand on est parti...
Il sourit à Aliénor, enfilant sa chemise et commençant à la boutonner... Elle s'était levée pour aller récupérer ses affaires afin de les enfiler rapidement. Elle n'avait pas grand chose à mettre, et la robe s'enfilait assez rapidement. Cependant, elle allait avoir besoin de son aide pour le laçage, et elle s'approcha de lui pour lui dévoiler son dos.
Aliénor — La cérémonie est à quelle heure ?
Carter — Dix heures mais on a un peu de route. Et le temps que tout le monde passe sous la douche et tout... Vaut mieux rentrer tôt...
Il fit le laçage de sa robe avant de poser sa veste d'uniforme sur ses épaules, pour qu'elle ne prenne pas froid, fourrant dans poche le reste de ses affaires. Il l’entraîna finalement en bas, passant à la réception pour régler la chambre avant de demander la voiture de Patrick.
À peine étaient ils sorti de la voiture que Charlotte ouvrait la porte d'entrée.
Charlotte — Parfait ! J'allais faire le café !
Carter sourit, tendant la main à Aliénor pour l'escorter jusqu'à la maison. À l'intérieur il y avait déjà de l'animation. Thoma se précipita sur Aliénor en lui soufflant un bonjour et lui tendant son cahier. Il avait griffonner une réponse à son énigme de la veille avec application... Elle posa son attention sur le cahier afin de lire sa réponse, elle ne tarda pas à hocher positivement la tête.
Aliénor — Combien d'heures tu as mis pour la réaliser ?
Thoma — Trois heures et six minutes.
Contrairement à la première énigme, elle ne peut pas évaluer son niveau avec précision. Et ce détail lui permettrait de déterminer la prochaine énigme adaptée pour lui.
Aliénor — Je t'en propose une autre ?
Son regard glissa un instant sur Charlotte, peut-être qu'elle devrait demander aussi à ses parents. Est-ce qu'ils trouvaient cette occupation efficace ? L'approuvaient-ils toujours ? Elle observa Thoma afin de voir s'il prenait plaisir à résoudre ses énigmes ou s'il y avait une forme d'ennui qui apparaissait aussi. Charlotte adressa un sourire confiant à la jeune femme et alla chercher deux tasses de café supplémentaires. Patrick descendit l'escalier et sourit largement aux nouveaux arrivant.
Patrick — Ah ! Je savais bien que c'était vous ! La nuit à été bonne ?
Carter — Très !
Patrick — Super ! J'ai laissé ton uniforme dans votre chambre.
Carter — Merci !
Carter prit place autour de la table, préparant quelques tartines pour Aliénor. Il attendit tranquillement qu'elle le rejoigne ensuite, discutant doucement avec sa sœur et son beau frère... Elle avait pris le temps d'écrire une nouvelle énigme dans le cahier de Thoma, en prenant en compte le temps qu'il avait mis à résoudre la précédente. Elle se rendit compte qu'elle pouvait passer encore un grand palier de difficulté. Puis elle s'était installée au côté de Carter, observant les tartines qu'il lui avait préparé.
Aliénor — Merci.
Elle s'empressa d'en prendre une, se rendit compte qu'elle avait assez faim. Elle tendit l'oreille à la discussion. Charlotte, une fois que la jeune éleveuse se fut installée, tourna la tête vers elle.
Charlotte — Pourrais-tu nous envoyer d'autres énigmes par mail après votre départ ? Thoma aime beaucoup ce petit jeu-là...
Aliénor tourna son regard vers Charlotte, terminant sa gorgée de café avant de lui répondre.
Aliénor — Oui, bien sûr. Est-ce que cela arrive un peu à le canaliser ? D'après mon évaluation, il arrive à résoudre les énigmes plus rapidement que j'ai pu les résoudre. Mais j'en ai encore beaucoup en stock. Il atteindra simplement plus rapidement le palier escalier. Peut-être qu'après, il aimera en créer à son tour.
Charlotte — Cela marche plutôt bien oui !
Charlotte était sincère et reconnaissante.
Charlotte — Il faut simplement qu'elles ne soient pas trop longues parce qu'il se lasse autrement... Mais pour l'instant c'est très bien ! Je te dirais de toute façon si c'est trop long ou trop difficile.
Aliénor — D'accord.
Elle hocha doucement de la tête pour appuyer ses paroles avant de proposer une petite brioche à la demoiselle.
Charlotte — Cristina les a faite hier avec les enfants. Elles sont nature. Tu en veux ?
Aliénor — Je veux bien, merci.
Elle prit la brioche tendue par la sœur de Carter, et ne tarda pas à croquer à pleine dent. Elle était vraiment moelleuse, et le goût était très doux. Même nature, elle trouvait qu'il n'y avait pas besoin de rajouter quelque chose, comme de la confiture.
Aliénor — Je ne saurais pas cuisiner ça. C'est très bon. Elle dort encore Cristina ?
Charlotte — Oui, mais elle ne devrait plus tarder.
Elle sourit, avec un peu plus de chaleur que la veille avant de redemander.
Charlotte — Vous avez passer une bonne soirée alors ? Vous avez pris un hôtel ? Vous n'avez pas dormi dans la voiture quand même ?
Elle fit une légère grimace, espérant qu'ils avaient bien pris un hôtel... Aliénor lança un regard à Carter, mais voyant qu'il ne comptait pas répondre. Et donc que ces questions lui était bien destinée, elle reposa son attention sur Charlotte.
Aliénor — Oui, j'ai passé une bonne soirée. J'ai apprécié découvrir ce qu'était un gala. Et oui, on a dormi à l'hôtel. Le lit était confortable, j'ai pas pu observer attentivement la décoration de la chambre.
Elle termina de manger sa brioche tranquillement, en lançant un regard à Carter. Devait-elle rajouter autre chose ?
Charlotte — Tant mieux alors !
Charlotte ne put poursuivre, interrompu par Cristina qui arrivait en saluant Aliénor et Carter.
Cristina — Ah ! Les amoureux ! Comment ça va ?
Carter — Très bien et toi ?
Cristina — Parfaitement bien ! Alors ces brioches ?
Aliénor avait vaguement hoché la tête, pour confirmer les paroles de Carter avant que son regard ne se repose sur les fameuses brioches. Avait-elle le droit d'en prendre une seconde ? Est-ce cela était considérée comme de la gourmandise ?
Aliénor — Elles sont très bonnes. Très moelleuse, pas besoin de rajouter quelque chose, le goût n'est pas fade.
Cristina — Ah super ! Prends en autant que tu veux ! Il y en a une autre fournée.
La journaliste sourit avant de se servir en café et s'installer à côté d'Aliénor, se penchant doucement sur elle avec un sourire malicieux.
Cristina — Alors cette robe ? Elle a eu l'effet escompte ?
Aux paroles de Cristina, elle n'hésita pas pour reprendre une seconde brioche qu'elle mangea tranquillement. Elle eut une hésitation à ses questions, se pinçant légèrement les lèvres avant de lui répondre dans un murmure.
Aliénor — Oui. Enfin je crois. D'après Patrick, j'étais la plus belle femme de la soirée, et beaucoup de personnes me dévoraient du regard. On n'est resté pas longtemps, il avait envie de moi. On est allé dans un hôtel, malgré que Patrick aurait aimé qu'on reste un peu plus au gala.
Cristina sourit largement en fronçant le nez. Elle répondit à la jeune femme avec enthousiasme.
Cristina — Oh !! Ça a encore mieux fonctionné alors !
Elle mordit dans l'une de ses brioches et reprit juste pour l'eleveuse. Carter et Patrick discutaient du gala et Charlotte tendait l'oreille pour essayer de suivre les deux conversations.
Cristina — Et c'était une bonne nuit alors ? Torride ?
Aliénor resta quelques secondes silencieuse, repensant à cette nuit et à ses souvenirs qu'elle avait vécu. Elle hocha doucement la tête, son regard plongeait dans le sien.
Aliénor — Oui. Il s'est encore amusé, enfin je crois, à faire naître la frustration. Il s'est presque arrêté dans ses caresses, pour me demander s'il ne devait pas s'arrêter là pour aller chercher à boire.
Cristina — Oh le vilain... Il a l'air doué à ce jeux là quand même...
Elle se pinça les lèvres en attrapant sa tasse de café pour boire une gorgée avant de poursuivre doucement.
Aliénor — On a discuté après. Je voulais savoir s'il avait des projets. Il aimerait bien avoir un garçon. Mais il veut prendre le temps, attendre que je souhaite aussi ce désir-là, même s'il y a l'horloge biologique qui tourne.
Cristina — Oh ! Il voudrait un enfant ? C'est bien ça... En tout cas je suis contente que la robe eut l'effet voulu. Et j'ai hâte que vous nous annonciez un nouveau petit neveu !!
Aliénor — Oui. J'espère que je serais prête un jour, que j'aurai ce souhait-là aussi.
La jeune femme sourit de plus belle et se tourna vers Carter qui se levait. Le jeune homme déposa un baiser sur la joue de l’éleveuse et lui glissa doucement.
Carter — Je vais me doucher et me changer. Finis tranquillement.
Aliénor — D'accord.
Il s’échappa doucement, ayant à peine mangé. Finalement, cette cérémonie commençait à le stresser... Elle l'avait suivi du regard un instant, avant de terminer sa brioche ainsi que son café. Elle ne tarda pas à s'éclipser afin d'aller elle aussi se préparer. Elle referma la porte de la chambre d'amie avant de rejoindre la petite salle de bain. Il était encore sous le jet de la douche. Et elle avait du mal à déterminer l'émotion qui se dessinait sur les traits de son visage. Elle le rejoignit, une fois déshabillée, venant contre lui avec tendresse avant de demander.
Aliénor — Ça va ?
Carter — Un peu stressé... Et toi ?
Aliénor — Je vais bien. Pourquoi tu es un peu stressé ? Qu'est-ce qui t'inquiète ?
Carter — La cérémonie m'inquiète un peu...
Il croisa le regard de la jeune femme, l'enlaçant volontiers dans ses bras. Il soupira lourdement avant de finalement demander doucement, changeant de sujet.
Carter — Tu as l'air de bien t'entendre avec Cristina. Et Charlotte t'accepte un peu plus... Patrick m'a dit que tu avais fait très bonne impression au Major aussi..
Il attrapa un peu de savon pour en passer distraitement sur le corps de la jeune femme, sans véritablement regarder ce qu'il faisait.
Aliénor — J'apprécie tes sœurs. Elles sont très sympas, je peux être elle-même avec elles.
Elle ne tarda pas à prendre à son tour un peu de savon, l'observant attentivement en le savonnant avec tendresse tout en poursuivant.
Aliénor — Je n'ai pas fait de maladresse avec le Major. Je suis rassurée alors. Il est aussi sympa.
Carter — Pourtant c'est difficile de le trouver sympa au premier abord... Mais il t'aime bien je crois...
Il haussa des épaules, hochant simplement la tête pour le reste, trop distrait par ses pensées. C'était pour cela qu'il avait toujours refuser ce type de cérémonie : l'appréhension, les jambes en coton, les sueurs froides, les milliards de questions et de scénarii catastrophes qui se dessinaient dans son esprit... Pourtant il essayait de se rassurer, de se dire qu'il n'avait rien à faire, seulement attendre qu'on lui remette une boite contenant médaille et barrettes de couleur à mettre sur son uniforme. Mais il ne pouvait pas s'empêcher de s'inquiéter. C'était plus fort que lui. Elle glissa ses mains vers son visage, cherchant ainsi son regard. Elle voyait de plus en plus l'inquiétude sur les traits de son visage, maintenant qu'il lui avait la source de son état émotionnel.
Aliénor — Qu'est-ce qui t’inquiète dans la cérémonie ? Tu as peur de quoi ? Ce n'est pas juste une remise de médaille ? De la jalousie de la part d'autres militaires ?
Elle tentait de comprendre en s'aidant d'autres situations qu'elle trouvait similaire dans les faits.
Aliénor — Est-on réellement obligé d'y aller ? Si cela t’inquiète trop.
Le jeune homme eut un gros soupir avant de secouer négativement de la tête doucement.
Carter — Je suis obligé d'y aller maintenant... Je ne vais pas me défiler à quelques heures de la cérémonie... Et si le Major a fait en sorte de repousser la cérémonie à cause de mon absence, il le refera encore et encore et il doit avoir une bonne raison pour cela...
Il se glissa sous le jet d'eau pour rincer le savon avant de reprendre.
Carter — La jalousie des autres ne me fait pas peur, et oui c'est juste une remise de médailles mais... Je ne sais pas... Je n'aime pas me retrouver au devant de la scène comme ça et... Je n'aime pas ça.
Peut-être que cela pouvait passer pour de la modestie... Il pensait seulement que c'était le trac et le stress... Elle l'avait écouté, tout en l'observant avec attention. Elle avait du mal à comprendre, mais elle avait déjà lu que le stress était propre à chacun. Et qu'une situation qu'on pouvait croire de banal pour nous, peut être source de stress pour quelqu'un d'autre. Elle mit pour le coup, le facteur public où il va devoir se retrouver sur la scène. Au bout d'un moment, elle vient se coller à lui tout en capturant ses lèvres avec tendresse. Elle n'arrivait pas à trouver les mots pour le rassurer, alors elle utilisait un autre moyen pour tenter de faire passer le message. Il répondit à son baiser, bien qu'un peu distraitement. Il ne dit plus un mot, seulement le strict minimum. Il enfila son uniforme, plus simple que celui de la veille, mais tout aussi seyant. En attendant la jeune femme il resta devant la fenêtre, sans vraiment voir le paysage, écoutant distraitement les bruits de la maison. Une fois Aliénor prête, il l'entraîna au rez de chaussée pour rejoindre Patrick et Charlotte. A sa mine sérieuse, Luka s'abstint de lui foncer dessus. Il fut malgré tout plus chaleureux avec Aliénor, lui adressant un signe de la main enthousiaste et un sourire. Patrick portait également un uniforme et Charlotte était encore à l'étage. Cristina était pratiquement prête elle aussi et bavardait gaiement avec la baby-sitter des garçons.
Patrick — Aliénor ! Est-ce que ça ne t'embête pas de partir avec les filles ? J'emmène Carter, on va partir un peu plus tôt...
Elle glissa son attention vers Patrick, avant de reposer son regard vers Carter. Ce silence autour de lui n'était pas habituel, et elle sentait une agitation au fond d'elle. Elle n'aimait pas le voir ainsi, ne pas savoir comment réagir. Elle hocha doucement la tête, en répondant enfin à la question du militaire.
Aliénor — D'accord, je partirais avec Cristina et Charlotte.
Patrick — Merci ! C'est pour que tu ne reste pas toute seule une fois sur place... C'est moins sympa...
Il sourit doucement avant de se tourner vers Carter.
Patrick — On y va ? -plus fort pour Charlotte- Charlotte on y va !
L'ex pilote hocha doucement de la tête, serrant la main d'Aliénor dans la sienne avant de se tourner vers elle. Il déposa doucement ses lèvres sur les siennes, toujours un peu ailleurs, lui soufflant doucement.
Carter — A toute à l'heure... Je t'aime...
Il croisa une dernière fois son regard avant de se tourner vers Patrick pour attraper les gants blanc qu'il lui tendait, jouant avec nerveusement en le suivant à l'extérieur...
* * *
Cristina avait prit le volant et ne pouvait pas s'empêcher de se trémousser et tapoter sur son volant au rythme de la chanson qui passait. Elles étaient en train de faire la queue pour aller garer la voiture. Charlotte avait passé la plupart du voyage à stresser pour les enfants, qu'elle ne laissait pas souvent entre les mains d'une baby-sitter, et elle fini par se tourner vers Aliénor.
Charlotte — Carter avait l'air un peu stressé ce matin non ? Il a à peine déjeuner...
Elle semblait désappointé, rajoutant pour Cristina.
Charlotte — Il n'a même pas touché à tes brioches...
La sœur aîné se contenta de hausser des épaules, ne faisant pas grand cas de l'état émotionnel de son petit frère... Aliénor avait son regard qui glissait sur le paysage, se perdant dans ses propres pensées quand la voix de Charlotte la tira de ses rêveries. Elle se pinça les lèvres, hochant vaguement la tête plus pour elle-même que pour les sœurs de Carter. Elle n'était pas la seule donc l'état de Carter préoccupait et dont on avait remarqué les signes.
Aliénor — Il est stressé par la cérémonie. Il m'a dit qu'il n'aime pas être au devant de la scène.
Charlotte — Oh...
Elle observait le mouvement des personnes à l'approche du parking, comme dans le gala l'ensemble des militaires étaient vêtus d'uniformes. Elle attendit que Cristina n'arrête la voiture, avant de suivre en descendant avec une certaine agitation. Elle aimait tellement pouvoir recroiser le regard de Carter, un regard qui était source rassurante pour elle. Malgré l'agitation, elle prit le temps d'observer autour d'elle.
Aliénor — Il y a plus de monde qu'au gala j'ai l'impression.
Cristina — Oui ! Il n'y a pas que les gradés cette fois, tout les militaires du coin peuvent venir. Il y a aussi toute l'unité de Carter, tu pourras sans doute les rencontrés après la cérémonie.
Elle sourit largement, entraînant Aliénor avec elle. Charlotte leur indiqua qu'elle partait à la recherche de Patrick et qu'elle les rejoindrait à leurs places. Le stress montait aussi chez Charlotte mais Cristina était parfaitement détendu. Elle attrapa doucement le bras de sa belle-sœur pour l’entraîner jusqu'à la forêt de chaises devant elle. Elles firent un léger stop devant le plan de chaise pour repérer les leurs et avancèrent doucement dans l'allée centrale. Un peloton de chaises étaient réservés aux militaires et une scène se dressait devant eux. Les chaises se remplirent peu à peu, dans un doux brouhaha ambiant. Cristina se perdit un instant dans l'observation des personnes présentes, glissant à Aliénor leurs noms et leurs fonctions. Quand elle eut un sursaut sur sa chaise.
Cristina — Oh merde ! Y'a le président ! Oh merde...
Elle paru à la fois se décomposer et sauter de joie intérieurement, ce qui donnait un rendu assez étrange d'une pâleur soudaine associé à un regard brillant. Elle se reprit cependant et se tourna vers Aliénor.
Cristina — Lui, pas besoin de te dire ce qu'il fait au moins...
Elle avait écouté attentivement les indications de Cristina, glissant son regard de personne en personne au fur et à mesure. Elle fut surprise par sa réaction, braquant son regard un instant sur elle avant de se poser vers le président. Elle se pinça les lèvres, sentant une drôle de sensation au fond d'elle.
Aliénor — Carter ne va pas aimer ça.
Elle avait parlé à haute voix sans s'en rendre compte, se perdant dans ses pensées. Cristina secoua la tête négativement pour confirmer.
Cristina — Oh non... Carter ne va pas du tout aimer ça...
Charlotte les rejoint à ce moment là, une forme d'excitation sur les traits, bien qu'elle restait dans la retenue. Elle s'installa à côté d'Aliénor, encadrant l'éleveuse entre elle et sa sœur.
Charlotte — Il y a le président ! Tu sais ce que ça signifie ?
Cristina — Oui Charlotte, je connais le protocole...
Charlotte poussa un petit cri de joie relevant plus du rire très léger avant de se tourner vers la scène, gardant un demi sourire sur les lèvres, ce qui était le maximum qu'elle puisse faire en public. Elle décala simplement légèrement sa chaise vers Aliénor, trouvant l'autre trop près d'elle à son goût, et ne supportant pas le contact avec des inconnus. Cristina se pencha doucement sur Aliénor pour lui murmurer.
Cristina — Le président ne remet qu'un type de médaille en personne, le reste est délégué à des représentants. Mais je pense que tant qu'à être là il les remettra toute aujourd'hui, ce qui ne va définitivement pas plaire à Carter...
Elle servit une légère grimace à la jeune femme avant de se tourner vers la scène, la cérémonie étant sur le point de commencer...
* * *
Carter avait été invité à s'installer au premier rang, ce qui lui déplaisait beaucoup. Il n'avait pas pu se détendre, malgré la joie de revoir ses anciens collègues et toute son unité au complet. Il gardait l'estomac noué, et les traits fermés depuis qu'il s'était assit sur sa chaise. Il était en mode automatique, n'étant même pas conscient de ses gestes. Il avait écouté le discours du président avec beaucoup d'attention, mais n'en avait pas retenu grand chose. Il n'avait pas su retrouver le regard d'Aliénor dans la foule et cela n'avait fait qu'augmenter son stress déjà un peu trop envahissant. Il n'était pas au point de céder à la crise de panique, mais il était très loin de son état habituel. A l'appel de son nom cependant, il se leva, prenant une grande inspiration avant de rejoindre la scène. Il avait plus pâlit encore en se rendant compte de la distinction qui allait lui être remise. Malgré tout, il ne pouvait plus reculé désormais.
Face au président, il avait joué son rôle, se laissant faire quand il épingla la médaille d'honneur sur son uniforme, le regard malgré tout obstinément levé vers le ciel bleu qui les surplombait. Il lui avait finalement chaudement serré la main avant de faire face à la marée de militaire le saluant et aux applaudissements de l'autre moitié de la foule. Il regagna sa place envahit d'une certaine émotion, le corps tremblant sans qu'il n'arrive réellement à le maîtriser. Il n'entendait presque plus rien autour de lui, son cœur tambourinant à ses oreilles...
Quand la cérémonie prit fin, il fut très vite rejoint par Patrick qui eut quelques difficultés à respecté le protocole face à son beau-frère mais s'y plia tout de même, avec un grand sourire. Ils tombèrent dans les bras l'un de l'autre, ce qui contribua à détendre un peu Carter, les yeux brillant d'émotions. Ils ne tardèrent pas à partir à la recherche des filles, toujours toutes les trois ensemble...
Elle avait assisté à la scène dans le plus grand silence, son cœur avait manqué un battement à l'appel de Carter. Et elle avait senti une émotion grandissante au fur et à mesure en observant le geste de président qui épingla la médaille. Elle avait applaudi avec force à la fin. Et depuis, elle ne l'avait pas lâché du regard, attendant le signal pour se lever et se dirigeait vers lui. Cristina et Charlotte était toujours avec elle, mais elle était trop occupée par admirer Carter qu'elle les oublia un peu. Une fois proche de Carter, elle se jeta presque sur lui pour l'enlacer avec tendresse en blottissant sa tête dans son cou. Elle était submergé d'une émotion. Carter referma les bras sur elle avec une certaine force, fermant les yeux en se blottissant contre elle à son tour. Cette étreinte termina de le calmer, même si son rythme cardiaque restait chaotique. C'était fini. Il n'aurait plus à repasser sur scène... Il resta ainsi de longues secondes avant de se décoller juste assez d'elle pour venir quémander ses lèvres dans un tendre baiser. En le rompant, il plongea son regard dans le sien, passant une main sur sa joue avec douceur.
Carter — Hey... Ça va ?
Il avait prit la parole d'un murmure, seulement adressé à elle, ignorant le monde autour d'eux... Son regard se plongea dans le sien, une lueur brillante dans ses iris. Elle posa à son tour une main sur sa joue, la caressant avant tendresse avant de lui répondre.
Aliénor — Oui. Je ressens juste une forte émotion. J'avais envie de t'enlacer. Je sais que tu n'as pas aimé vivre cette remise de médaille. Mais c'était beau. Tu es beau.
Carter — Merci...
Elle se pencha pour venir déposer chastement ses lèvres contre les siennes, toujours agitée par cette émotion. Elle n'arrivait pas à trouver les mots pour la définir, c'était un drôle de mélange de joie, de fierté et d'amour. Il répondit à son baiser avec tendresse, s'autorisant un doux sourire. Ils ne tardèrent pas cependant à être envahit d'un petit groupe de militaire qui les serrèrent dans leurs bras. Cette fois-ci c'est le rire qui s'empara de Carter dans cette courte étreinte. Ils furent vite libéré mais Carter garda Aliénor contre lui pour faire face au petit groupe. Quatre hommes et une femme, tous en uniforme. Le Major était un peu en retrait. Carter déposa un baiser léger sur la tempe d'Aliénor et prit doucement la parole.
Carter — Alors Aliénor, je te présente mes anciens collègues. Dans l'ordre, Sam, Seena, Lola, Archie et Gabe. Tous des pilotes émérites... Les gars... Aliénor, ma compagne.
Une salve de "enchanté" retentit de tout le monde en même temps et des mains se tendirent vers Aliénor, chacune assortie d'un grand sourire. Elle avait serré l'ensemble des mains, se sentant légèrement submergée malgré la présence rassurante de Carter à ses côtés. Elle ne peut s'empêcher d'observer attentivement chaque anciens collègues, peut-être avec une certaines curiosité.
Aliénor — Je suis aussi enchantée de vous rencontrer.
Elle marqua une pause, avant de reprendre doucement. Elle avait souvent entendu dans les films ce genre de réplique, et elle se disait que cela doit être approprier dans ce genre de situation.
Aliénor — Comment était Carter quand il bossait avec vous ? Il bossait bien ?
Lola — Mmmh... Comment décrire le Cap'tain ?
Seena — Il était parfait ! Le juste mélange de fermeté autoritaire et d'humanité.
Sam — Il a souvent réussi à rendre notre quotidien sur le terrain un peu plus joyeux.
Archie et Gabe acquiescèrent doucement. Sam, très grand et baraqué, la peau sombre et la voix grave, avait tendance à impressionner. Et on avait du mal à se figurer que Carter ait pu lui faire exécuter le moindre ordre ou lui tenir tête. Mais c'était pourtant le cas. Lola avait l'air frêle, fine dans son uniforme, mais il y avait sur son visage aux airs latino une lueur revêche et rebelle. Seena avait la même carrure que Carter, une version calme et ordonné, aux cheveux bruns coupés courts, qui ressemblait parfaitement à l'image qu'on se faisait d'un militaire. Gabe était fait du même modèle, mais plus petit. Quand à Archie, on se demandait ce qu'il faisait dans cette unité. Il avait un physique plus sec et faisait plus penser à un informaticien qu'un militaire. Il semblait un peu flotter dans son uniforme.
Gabe — Je pense qu'on pouvait difficilement avoir mieux comme patron...
Carter se contenta de sourire, baissant les yeux face à cette avalanche de compliments à laquelle il ne s'attendait pas. Aliénor avait écouté silencieusement, en lançant des regards à Carter en tentant de s'imaginer sa routine auprès de ses collègues.
Aliénor — Vous avez déjà eu des situations amusantes dans votre métier ? Des erreurs sans gravité ? Des farces entre vous ?
Elle ne pouvait pas nier qu'elle était curieuse, curieuse de sa vie d'avant. Et peut-être un peu inquiétée au fond qu'il puisse décider d'accepter la proposition du Major. Est-ce qu'elle l'empêcherait ? Non, elle accepterait. Bien qu'elle savait que cela ne serait pas facile, et que cela bouleverserait leur quotidien. Les sourires passèrent sur les visages aux questions de la jeune femme. Seena prit la parole le premier.
Seena — Il y en a beaucoup... Mais je ne sais pas si on est autorisé à les raconter...
Lola — Cap'tain ?
Carter sourit, sembla hésiter avant de donner doucement son accord.
Carter — Ok allez-y...
Major — Avant cela !
Tous se retournèrent comme un seul homme vers le Major, jusque là silencieux.
Major — Everett, pas mal d'officiels voudraient vous féliciter. Si vous voulez bien me suivre...
Le sourire de Carter disparu aussitôt, mais il eut un bref hochement de tête, se tournant vers Aliénor.
Carter — Tu reste avec eux ? Se sera bien plus drôle que venir avec moi...
Aliénor — D'accord.
Son regard se plongea un instant dans le sien, avant de se tourner vers le Major. Elle se demandait un instant s'il allait lui faire sa proposition. Mais elle accepta de le laisser amener Carter loin d'elle, se reconcentrant sur ses collègues. Avant de s'éloigner, Carter pointa un index faussement menaçant sur chacun de ses hommes -et Lola.
Carter — Je vous la confie ! Attention à ce que vous dites et faites !
Une salve de salut très solennel lui répondit et il s'éloigna avec le Major. Les sourire revinrent aussitôt sur les visages du groupe et c'est Lola qui ouvrit le bal.
Lola — On adorait faire des blagues au Cap'tain.
Gabe — C'était jamais méchant mais ça nous faisait beaucoup rire.
Archie — Et il se gênait pas pour nous en faire aussi...
Sam — Une fois, on a caché des grillons dans son sac de couchage.
Seena — Ce soir là on l'a entendu hurler jusqu'à l'autre bout du camp je crois...
Lola — Oh oui !
Ils rirent un peu face au souvenir qui leur revenait en mémoire avant que Sam ne poursuive.
Sam — Des erreurs sans gravité il y en a eu mais on ne peut pas en parler. Les farces oui.
Lola — Les erreurs ne sont pas forcément des bons souvenirs ou des bons moments.
Seena — Mais le Capitaine trouvait toujours le moyen de les alléger et de nous remotivé.
Gabe — Il gardait toujours le moral, il n'était jamais abattu.
Archie — Ou alors il ne le montrait pas...
Sam — Je crois pas qu'il se soit senti abattu à un moment donné dans sa vie...
Lola — Mais bien sûr que si ! Enfin... A ma connaissance qu'une seule fois. Juste après son opération.
Seena — En même temps il avait des circonstances atténuantes...
Ils hochèrent doucement de la tête avant que Lola ne reprenne le sourire.
Lola — Comment vous vous êtes rencontré avec le Capitaine ?
Elle sourit largement à Aliénor, toutes les attentions se tournèrent vers elle, attendant la réponse. S'il pouvait avoir ne serait-ce qu'un élément croustillant de la vie de leur boss, ils n'étaient pas contre, au contraire... Elle resta un instant silencieuse, se perdant dans ses réflexions à la dernière information qu'on lui avait dévoilée. Elle savait que son accident était signe de douleur souvenir.
Aliénor — Mon colocataire m'a présenté Carter. On s'est rencontré à la bibliothèque du Haras, où nous habitons actuellement. Je suis éleveuse, mais aussi biologiste, en partenariat avec un autre éleveur.
Elle marqua une pause avant de poursuivre, se demandant si elle synthétisait assez.
Aliénor — Il était en charge des poneys de mon partenaire, qui s'occupait aussi de sa formation.
Lola — Oh ! C'est trop chou !
Quelques commentaires du même genre animèrent le groupe avant que Seena ne reprenne, curieux comme une pie.
Seena — Et depuis combien de temps êtes vous ensemble ?
Aliénor — On est ensemble depuis 1 an et 3 mois.
Elle avait gravé cette date-là, une date qui avait apporté son lot de changement dans sa vie. Elle ne pouvait pas l'oublier, bien qu'elle avait du mal à imaginer que cela faisait autant de temps qu'elle était avec lui, qu'il était entré dans sa vie.
Lola — Si longtemps ! Et sans qu'il en parle plus que ça !
L'étonnement se lisait clairement sur les traits mais c'était un plaisir partagé de les savoir ensemble depuis tant de temps.
Seena — Et c'est quand le mariage ?
Il sourit largement, tout comme les autres, en posant la question.
Sam — Faut pas oublier de nous inviter !
Aliénor ne savait pas où poser exactement son regard, glissant sur chacun quelques secondes. A la question de Seena, elle se figea légèrement. Ce sujet venait de plus en plus souvent, bien qu'elle savait que c'était quelque chose de commun quand un couple est ensemble depuis un moment. Peut-être que ses collègues avaient connaissance du souhait de Carter.
Aliénor — On n'a pas encore de date. Et je pense que Carter compte bien vous inviter le jour où cela arrivera.
Elle se pinça légèrement les lèvres, se disant qu'elle ne pouvait pas répondre autre chose à ce genre de question.
Lola — On lui rappellera ne t'en fais pas !
Gabe — Bon... Et si on allait manger un bout ?
Sam — Boire du coup surtout ! Ça se fête une médaille d'honneur pour le Capitaine !
Gabe présenta son bras à Aliénor avant que tout le groupe ne se déplace de concert vers le buffet. Arriver devant, Sam, Seena et Lola filèrent en chahutant un peu alors que Gabe et Archie restèrent en arrière avec Aliénor.
Gabe — Champagne ?
Aliénor — Je veux bien.
Elle avait suivi le mouvement, en acceptant le bras de Gabe. Elle ne pouvait pas s'empêcher d'observer les collègues de Carter, et elle commençait à se rendre compte qu'ils étaient assez bruyants et actifs. Bien qu'elle avait du mal à visualiser l'ensemble de leurs caractères. Cependant, il y avait une chose dont elle était pratiquement sûre d'elle, ils étaient tous très liés ensemble. Elle posa un regard sur son verre admirant le champagne avant de demander.
Aliénor — Vous avez un nouveau Capitaine maintenant ?
Gabe sourit a la question de la jeune femme, terminant sa gorgée de champagne avant de répondre.
Gabe — Non... C'est carrément le Major qui fait le remplacement. Et sur le terrain c'est moi, en tant que commandant en second du Capitaine... Mais le Major n'a pas encore trouvé d'homme qui nous inspire à tous la même loyauté que notre Capitaine...
Sam poussa Lola un peu plus loin qui évita de justesse de percuté un serveur. Elle rit cependant et tendit les mains pour que le géant de l'équipe les remplisse de petits fours.
Archie — Et j'espère qu'il n'en trouvera pas d'autre...
Gabe — Ouai !
Elle resta un instant silencieuse, attrapant un petit four qu'elle prit le temps de terminer avant de demander doucement.
Aliénor — Est-ce qu'il est possible de rester sans Capitaine ? Ce poste ne doit-il pas être promu ?
Gabe — Normalement oui mais c'est dur de trouver quelqu'un qui veut de nous et que nous aimons aussi... Alors pour l'instant on reste comme ça.
Il haussa des épaules alors que Lola revenait avec un grand sourire.
Lola — Il faudrait se mettre un peu à l'écart m'a dit le traiteur.
Elle fit une légère grimace, dépassant le trio pour s'éloigner un peu. Sam les dépassa avec un grand sourire, deux coupes dans une main et une bouteille de champagne dans l'autre. Seena avait deux coupes pleines supplémentaires dans les mains, pleines.
Gabe — Bon ben allons y alors...
Il haussa des épaules, prenant la coupe que lui confiait Archie pour rejoindre doucement les autres. Archie les rejoint avec des chaises qu'il avait été chercher dans les assises de la cérémonie. Ils installèrent tout en demi cercle avant de reprendre joyeusement les discussions.
Seena — Paraît que t'as danser avec le Major hier soir ? Il danse comment ?
Encore une fois, elle avait suivi le mouvement sans rien dire. Elle se disait qu'elle ne risquait rien avec eux, bien qu'elle craignait de faire des maladresses face à certaines conversations. Elle s'était installée sur la chaise qu'on lui avait désigné, observant toujours la petite troupe avant de poser son regard sur Seena qui venait de lui poser une question.
Aliénor — Oui. Il danse bien. Il sait guider. Je ne sais pas très bien danser, mais je me suis appliquée à ne pas lui marcher sur les pieds.
Lola reprit tout de suite après la réponse d'Aliénor d'une voix légèrement moqueuse.
Lola — Alors la légende serait vraie ? Le Major aurait apprit la danse au Capitaine ?
Sam — Je pense pas qu'il ose te l'avouer celle-là Lola tu sais...
Seena — Faudra tenter de lui arracher les vers du nez quand même !
Archie tendit un petit four à Aliénor avant de reprendre sa place à côté d'elle.
Gabe — Levons nos verres !
Tout les verres se levèrent d'une seule main, les regards fixés sur Gabe, les sourires sur le visage. Gabe jeta un œil à Seena, à sa droite et lui fit un léger hochement de tête.
Seena — Au Capitaine.
Lola, à la suite de Seena, poursuivit.
Lola — A sa chance insolente.
Sam — A sa délicieuse compagne.
Archie — A sa médaille d'honneur.
Gabe — Et à nous !
Ils poussèrent un cri de guerre à l'unisson, d'une seule voix, avant de boire tous leurs coupes cul sec et rire aux éclats. Sam se leva doucement pour remplir à nouveau les verres vides, alors que Lola répliquait dans un sourire.
Lola — De toute façon, s'il avait eu moins bien que la médaille d'honneur j'aurai hurlé au scandale.
Archie — On n'en doute pas une seconde...
Seena — Presque malheureusement !
Lola — Et pourquoi malheureusement ?
Gabe — Il aurait fallu qu'on renchérisse pour faire entendre nos voix ! Tu te rends pas compte de la difficulté que c'est avec ta voix de crécelle prépubère !
La jeune femme lui jeta un petit four dessus, que le militaire rattrapa au vol avec un sourire. Aliénor était silencieuse, bien qu'elle écoutait avec attention les différents échanges. Au fond, elle avait l'impression de se retourner au milieu de l'équipe lors d'un repas, où l'émotion est vibrante et la conversation animée. Ce n'était pas désagréable, mais comme à son habitude, elle préféra observer que participer pour le moment. Probablement, qu'elle osera plus tard poser quelques questions. Les rires fusèrent dans tout le groupe. Les discussions reprirent en plus petits groupes, Lola avec ses deux voisins et Archie et Gabe autour de la demoiselle. Les trois premiers étaient plus turbulents, se chamaillant sans arrêt, alors que Gabe et Archie étaient plus calmes, sirotant leurs coupes de champagne et mangeant les petits fours de temps à autre. Ils n'abordaient que peu le contenu de leur travail, y faisant seulement allusion de temps en temps. Finalement, Archie se pinça les lèvres en se tournant vers Aliénor.
Archie — Est-ce que je peux te poser une question que je trouve indiscrète ?
Aliénor posa son regard vers Archie, en terminant de boire sa gorgée de champagne. Elle hocha doucement la tête en rajoutant.
Aliénor — Oui. Tu peux me poser ta question.
Archie — On sait tous que le Major voudrait que le Capitaine réintègre son poste maintenant qu'il peut à nouveau marcher mais... Toi, qu'est-ce que tu en penses ?
Gabe aussi était à l'écoute de cette question, se demandant ce qu'elle allait bien pouvoir répondre. Ne se doutant pas que c'était peut-être un peu trop prématuré comme question. Elle se perdit un instant dans ses pensées suite à sa question, elle ne pouvait pas répondre précipitamment. Son regard se posa dans celui de Gaby, quand sa réponse fut claire dans sa tête.
Aliénor — Je sais que Carter aimerait pouvoir voler de nouveau. Je ne l'empêcherai pas à réintégrer l'armée, si c'est son envie. Cela aura forcément des conséquences dans nos vies, je ne pourrais probablement pas continuer mon activité professionnelle au sein du Haras.
Elle marqua un silence, se perdant de nouveau dans ses pensées. Elle pourrait toujours trouver autre chose, mais la vie de Haras n'était plus compatible dans ce cas-là.
Aliénor — Au fond, je sais que cela risque d'être difficile pour moi. Je crois que j'aurai peur à chacune de ses missions de le perdre.
Gabe — Oui c'est... Un risque quotidien lors de nos missions...
Il pinça les lèvres avant de prendre une gorgée de son champagne. Archie cependant ne semblait pas tout comprendre. Il fronça les sourcils en demandant doucement.
Archie — Mais pourquoi tu ne pourrais plus vivre au Haras ? Ou que tu devrais arrêter ta carrière au sein de celui-ci ?
Aliénor — Le Haras est nomade, nous changeons de pays très régulièrement. En prenant en compte qu'il aura lui aussi des missions de plusieurs jours ailleurs, en restant au sein du Haras on passerait plus de temps à faire des trajets que de se voir réellement.
Elle n'était pas certaine que son explication était très claire, mais elle se perdait de plus en plus dans un calcul de probabilité sur une année de combien de jours elle pourrait le voir s'il reprenait son poste au sein de l'armée.
Archie — Mais qu'est-ce que tu ferais si tu n'es pas au Haras ? Tu connais du monde là bas. Ce n'est pas rentable émotionnellement de déménager dans ces cas là et cesser ce qu'on faisait... Sam l'a vu avec sa femme...
Il haussa des épaules alors que Gabe reprenait doucement sa suite.
Gabe — Quand on est démobilisé, c'est pour plusieurs semaines, ou plusieurs mois... En revenant de mission on est obligé de passer quelques jours en camp de base en Amérique avant de pouvoir rentrer chez nous... C'est le temps de faire un check-up psychologique et physique. Alors prendre un avion pour un endroit fixe ou prendre un avion pour n'importe où dans le monde, ça ne change pas grand chose. Je suis d'accord avec Archie. Émotionnellement ce n'est pas rentable pour toi... Quand on voit l'état des femmes de militaires, ce n'est pas forcément bon je trouve...
Il eut un nouveau geste réflexe pour attraper un petit four volant et l'englouti sans se poser plus de question que ça. Elle avait écouté, mais elle ne semblait pas être d'accord sur un point. Le trajet pour rejoindre le Haras pouvait être de plusieurs jours selon les destinations, alors qu'une destination fixe le trajet ne varierait jamais que de quelques heures selon le trafic du jour. Il y avait aussi à prendre en compte le décalage horaire. Et cela du point de départ qu'était la base en Amérique. Après, pour le côté émotionnel, elle ne pouvait pas savoir, elle ne pouvait pas calculer. Et cela ne dépendrait pas de sa localisation, rester au Haras ne l'aiderait probablement pas. Au fond, elle ne savait pas comment elle pourrait réagir. Elle s'était perdue dans ses pensées, ne répondant même pas aux questions d'Archie, observant son champagne sans le voir. Gabe et Archie échangèrent une grimace mais ne chamboulèrent pas les pensées de la jeune femme pendant un moment. C'est finalement Lola qui vint s'agenouiller devant la jeune femme avec un grand sourire, posant les mains sur ses genoux.
Lola — Si tu veux je peux te montrer des photos qu'on a prise sur le terrain ? Que tu vois à quoi ressemblait ton chéri en mission.
Elle avait le regard pétillant, voulant remonter un peu le moral de la jeune femme par ce biais là, en espérant qu'elle accepte ce petit visionnage. Elle leva le regard vers Lola, restant quelques instants silencieuse avant de comprendre ce qu'elle lui proposait. Elle hocha positivement la tête sans un mot. Lola sourit plus largement avant de chasser Archie de sa chaise pour prendre sa place en se rapprochant de la jeune femme. Elle sorti son téléphone de sa poche avant de farfouiller dedans un moment avant de sortir un album photo. Sur la première image qu'elle montra à la jeune femme, Carter était un petit peu plus jeune sans que ça ne se voit réellement. Il était simplement un peu plus musclé. Il portait un bas de treillis kaki et un t-shirt blanc, qui ne l'était plus vraiment à cause de la poussière et des tâches d'huiles. Il était perché sur une aile d'un avion de chasse, et semblait travailler dessus, très concentré. Lola sourit, commentant d'une voix légère.
Lola — On était dans une base en Afrique ! Il trouvait que son avion faisait un bruit bizarre...
Aliénor observa attentivement la photo, admirant le jeune homme qu'avait été Carter à cette époque. Physiquement, il lui ressemblait, mais elle avait l'impression de ne pas le connaître, de ne pas connaître les expressions de son visage. Elle hoche doucement la tête, comme pour confirmer qu'elle l'avait écouté.
Aliénor — Est-ce que son avion avait réellement un problème ?
Lola — Oui ! Mais il l'a réglé assez rapidement...
Elle haussa des épaules et changea d'image. Cette fois c'était une photo d'équipe, en équipement de guerre. Treillis, armes et paquetage. Lola prit une légère inspiration avant de commenter à nouveau.
Lola — Là on avait été désigné pour faire une reco et on allait partir. C'était une mission de nuit et on partait une demi heure après en jeep... On prenait souvent une photo avant de partir en mission en terrain ennemi. Au cas où... Il ne s'est rien passé cette nuit là ! Mais c'était plutôt sympa malgré la tension ambiante...
A nouveau elle sourit, tournant la tête vers Aliénor. Elle observa longuement la photographie, détaillant chaque personne de l'équipe, il n'était pas trop difficile de reconnaître qui était qui. Et son regard s'attarda un instant sur Carter. Elle hocha de nouveau la tête légèrement.
Aliénor — Vous avez combien de missions par an sur le terrain ?
Lola — Oh... Ça dépend des années... Au début on en avait beaucoup, on partait souvent pour six mois ou plus. Et puis après l'arrivée du Capitaine, on a un peu changé de statut et de missions... Et du coup c'était plus ponctuel. Cumulé, pas plus de quatre mois par an sur le terrain. Le reste du temps on fait de la formation dans des camps différents.
Elle passa sous silence que les missions étaient aussi plus dangereuses. Elle changea de photo. Cette fois c'était un selfie d'équipe, plus récent à en voir les traits de Carter. Ils portaient des tenues plutôt décontracté mais similaires, laissant penser qu'ils n'étaient pas vraiment à l'extérieur, de même que le fond de la photo : un mur métallique, gris.
Lola — Celle là c'était sur un porte avion. On était en repos le temps du trajet donc on faisait un peu les andouilles... C'était le premier jour de voyage sur cette photo...
Son attention se posa sur Carter, admirant les traits de son visage pour déterminer ses émotions ce jour-là. Il semblait heureux, comme dans les autres photographie, elle devait se rendre à évidence que cette vie-là, lui plaisait. Peut-être aussi qu'elle lui plairait toujours. Mais au fond, elle n'arrivait pas à faire tairer ses propres inquiétudes. Est-ce qu'elle pourrait supporter cette vie d'être la compagne d'un militaire ? Elle hocha doucement la tête, en restant cependant silencieuse. Lola passa à l'image suivante. Elle était de meilleure qualité que les autres. Elle était centré sur Carter et Gabe. Tout deux était à plat ventre mais on ne voyait que le haut de leurs corps. Caché sous un petit abri recouvert d'un tissu quadriller, le soleil brillant au dessus d'eux faisait des jeux de lumière sur leur visage. Le sol était en sable, et leur tenue de combat à dominante de beige. Carter était très concentré, les yeux plissé, prêt à regarder dans le viseur du fusil longue portée en appui devant lui, le doigt sur la détente. Gabe regardait dans la même direction, semblant lui parler, une paire de jumelle dans les mains.
Lola — C'était un exercice. Ils devaient toucher une cible à deux cent mètres de là... C'est Archie le photographe du groupe normalement, je lui ai piqué celle-ci... Il a un zoom de pro c'est génial !
Elle sourit à nouveau, ne remarquant en rien ce qui pouvait bien remuer Aliénor à côté d'elle... Elle ne pouvait pas nier que la photographie était magnifique avec cette luminosité du soleil. De même, qu'elle trouvait Carter attirant. Cependant, bien qu'elle acceptait son passé de militaire, et accepterait son choix d'y retourner. Cette photographie lui renvoya une certaine solitude. Est-ce qu'elle était devenue dépendante de sa présence ? Est-ce que ses réactions étaient normales ? Pourquoi ressentait-elle une forme de tristesse ? Elle ne voulait pas le voir s'éloigner. Elle se perdit de nouveau dans ses pensées, se murant de plus en plus dans sa bulle. Lola poursuivit le défilement de ses images et ses commentaires, sans trop se rendre compte de l'état dans lequel cela mettait Aliénor...
Ce n'est que lorsque Sam se leva pour saluer le retour de Carter -imité par toute l'unité- qu'elle se rendit compte du mutisme persistant de la blondinette. Carter leur rendit le salut avec un sourire avant de poser les yeux sur Aliénor. Tout sourire disparu en voyant ses traits. Il ne lui fallu qu'un regard pour que son unité prenne ses affaires et mette les voiles dans une salve de grimace et pincement de lèvres et -pour une fois- avec calme. Carter s'approcha d'Aliénor avec un léger soupir et lui prit les mains, l'obligeant à se relever pour la prendre dans ses bras. Il resta ainsi un moment, fermant les yeux en essayant de faire le vide en lui. D'expérience, il savait que c'était la meilleure chose à faire pour entamer le genre de conversation qu'il était sur le point de lancer, même si, au fil du temps, en apprenant à connaître la jeune femme de mieux en mieux, les doutes s'étaient espacés. Après quelques minutes, sans la lâcher, il demanda doucement.
Carter — Qu'est-ce qui te travaille comme ça ? Qu'est-ce qu'ils t'ont dit cette bande de vaurien ?
Elle s'était laissé faire, se laissant aller dans ses bras en fermant les yeux. Sa présence la rassura peu à peu, même si elle était toujours agitée par ses doutes, par ses questions, et par ses émotions qu'elle n'arrivaient pas à contrôler. Elle resta silencieuse pendant que son regard se plongea dans le sien, avant de secouer légèrement la tête.
Aliénor — Sur une année, combien de jours nous verrons nous si tu reprends ton poste au sein de l'armée ?
Le jeune homme plongea son regard dans le sien et écouta sa question, comprenant ce qui la tourmentait tant sans mal... Il eut un sourire triste avant de glisser une main sur sa nuque et l'attiré de nouveau contre lui, répondant dans un souffle murmurant à son oreille.
Carter — Il n'est pas question que je reprenne mon poste si c'est pour que tu sois dans cet état là...
Aliénor — Je ne veux pas t'empêcher de reprendre ton poste, si cela est ton souhait et ton désir.
Carter — Et je ne le souhaite pas si c'est pour que tu sois dans cet état là...
Il eut un soupir, serrant un peu plus la jeune femme contre lui, déposant un léger baiser dans son cou. Sans pour autant décoller ses lèvres de sa peau, il ferma les yeux, restant un moment ainsi contre elle avant de rompre cette légère étreinte, souriant un peu plus.
Carter — Tu as mangé quelque chose ?
Elle hocha doucement la tête, il n'avait pas défini la quantité de nourriture. Est-ce que quelques maigres amuse-gueules étaient suffisant pour lui ? Et elle devait bien avouer qu'actuellement elle n'était pas certaine de pouvoir manger autre chose. Elle avait l'impression d'avoir l'estomac noué.
Aliénor — Oui. Les goûts étaient assez originaux, mais ce n'était pas mauvais.
Carter — Ok...
Il soupira à nouveau, caressant doucement ses bras.
Carter — Est-ce que tu veux qu'on parte ?
Il était prêt à appeler un taxi et partir dans l'instant. Tant pis pour le reste, ils avaient fait le principal de toute façon... Elle secoua doucement la tête à sa question, elle ne voulait pas le priver de ses anciens collègues en partant maintenant.
Aliénor — Non. On peut rester. Tu n'as pas pu discuter beaucoup avec tes anciens collègues.
Elle se pinça les lèvres, jetant un regard autour d'elle comme si elle recherchait l'équipe. Finalement, sous une vague d'émotion, elle ne peut s'empêcher de rajouter.
Aliénor — Pardon. Je ne voulais pas te gâcher cette journée. Ca va mieux, maintenant. C'est rien. Je me suis juste imaginée des choses. C'est rien.
Il sauta d'un oeil à l'autre du regard, comme s'il cherchait à lire en elle. Mais il n'était pas aussi doué que Kwaïgon ou Alejandro pour cela. Il sentit bien que quelque chose n'allait quand même pas mais ce n'était pas le moment. Ni l'endroit. Il hocha doucement de la tête avant de la reprendre doucement dans ses bras, posant le front sur le sien.
Carter — Tu n'as pas gâcher ma journée, ne t'en fait pas.
Il déposa finalement un baiser sur son front avant de se détacher d'elle et de glisser la main dans la sienne.
Carter — Allons voir les affreux de mon unité ! Que je les engueule un peu de t'avoir fait de la peine...
Aliénor — Ils ont rien fait. Tu n'as pas besoin de les engueuler.
Carter — C'était une blague Aliénor...
Il adressa un grand sourire un peu moqueur à la jeune femme avant de prendre doucement le chemin de la foule. Gabe et ses collègue n'étaient pas aller très loin. Toujours en groupe un peu plus loin des autres... Avant de les atteindre il murmura à la jeune femme.
Carter — Sûre de toi ? Tu veux encore rester ?
Aliénor — Oui. Je veux encore rester. Cela fait longtemps que tu ne les as pas vu. Tu dois profiter de cette journée pour passer du temps avec eux.
Ses paroles étaient sincères, malgré l'agitation qui vibrait toujours en elle. Elle cherchait à la cacher, à l'ignorer pour se concentrer sur la présence de Carter. Malgré qu'elle avait du mal à comprendre ce qui lui arrivait, du moins à tout identifier. Le jeune homme acquiesça, serrant un peu plus sa main. Il ne la lâcherait pas d'une semelle désormais. Il fut accueillit à grands renforts de cris et d'éclat de rire dans le groupe, tout comme Aliénor. Les discussions et les taquineries reprirent très vite, avec l'évocation des souvenirs communs. Carter avait essayé de couper court au début, mais il s'était finalement laisser emporter par les récits lancés par les autres, qu'il corrigeait ou alimentait au fur et à mesure des minutes. Il jetait de fréquents regards à Aliénor pour mesurer la température. Il ne pouvait pas contrôler toutes ses émotions et à certains souvenirs, il ne pouvait pas cacher les étoiles qui naissaient dans ses yeux. Cette équipe lui manquait, il devait bien l'avouer... Il ne pouvait pas effacer les années qu'ils avaient passé ensemble... Et tout ce qu'ils avaient vécu. Et il devait bien avoué qu'à certains instants, comme celui-là, il les enviait d'être encore tous ensemble, de vivre des choses ensemble...
Une heure se passa ainsi jusqu'à ce que Carter finisse par mettre fin à la discussion en croisant le regard de Patrick au loin qui tapotait sa montre. Ils avaient un avion à prendre le soir même et ils devaient partir s'ils ne voulaient pas être en retard. Les adieux furent chaleureux. Carter savait parfaitement qu'il aurait très vite des nouvelles du groupe, jamais ils n'avaient cesser de correspondre, que se soit par écrit ou par téléphone. Alors ce n'est pas maintenant qu'ils allaient le faire... Le jeune homme ne lâcha qu'une seule fois la main d'Aliénor durant toute cette heure, au moment de dire au revoir à chacun des hommes de son unité, tombant dans les bras de chacun. Il reprit ensuite la main de la jeune femme pour aller dire au revoir au Major également, avant de rejoindre Patrick et les filles, calmement...
Aliénor était restée silencieuse, participant très rarement pour poser quelques simples questions face à des anecdotes. Elle se forçait à ne pas se laisser envahir par ses pensées, par ses émotions. Elle voulait que Carter puisse passer un agréable moment, et ne pas donner une mauvaise impression d'elle. Elle devait bien avouer qu'elle commençait à apprécier ses anciens collègues, qu'elle salua le plus chaleureusement qu'elle pouvait lors des adieux. Bientôt, ils seraient dans l'avion du retour, des souvenirs et surtout des questions pleins la tête.
* * *
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Re: Gala Carter / Ali Part 2 - Dim 16 Déc 2018 - 14:16
« Chap 14 ϟ Ep 11 »
Gala Part. 2
Carter batailla un peu pour ranger leur valise cabine dans le coffre à bagage avant de se laisser lourdement tomber dans le siège à côté de la jeune femme. Il soupira, laissant sa tête reposer un instant sur le dossier, les yeux clos, les deux bras sur les accoudoirs. Il remercia mentalement Kwaïgon de les avoir surclassé avant de se décider à attacher sa ceinture. Il avait été étonné du comportement de Charlotte lors des adieux. La jeune femme avait très brièvement prit Aliénor dans ses bras, ce qui n'était jusque là jamais arrivé avec une personne étrangère à la famille. Il n'avait fait aucun commentaire cependant, serrant à son tour ses sœurs dans ses bras, ainsi que Patrick, et bien sûr les enfants. Il restait cependant pensif de ce séjour, et notamment de la détresse d'Aliénor un peu plus tôt dans la journée. Il attendit cependant qu'ils aient décollé et prit leur rythme de croisière pour attirer doucement l'attention de la jeune femme et reprendre la discussion qu'ils avaient laisser en suspend...
Carter — Bon... Maintenant qu'on a quelques heures en tête à tête devant nous... Dis moi ce que tu rumine depuis toute à l'heure... Souviens toi, on s'est promis de tout se dire...
En douceur il vint chercher sa main de l'une des siennes, la caressant en douceur, du bout des doigts... Elle tourna la tête vers lui, plongeant son regard dans le sien quelques instants avant de glisser vers sa main qui caressait en douceur la sienne. Elle aimait ce geste, cette tendresse qui s'en dégageait et qui arrivait à l'apaiser. Cependant, elle ne pouvait pas nier qu'elle était toujours en train de ruminer.
Aliénor — On m'a demandé ce que je pensais du fait que le Major souhaite te réintégrer dans l'équipe.
Devait-elle réellement préciser les faits ? Il avait probablement compris l'origine de son trouble, de son angoisse. Car, elle s'était rendu compte au fil des minutes, des heures que cette émotion qui la paralysait ne pouvait être que ça. Ou du moins, cela s'en rapprochait grandement.
Aliénor — Ce n'est pas facile d'être la compagne d'un militaire. On ne peut pas ignorer le facteur de danger dans le métier, notamment lors des missions sur le terrain. Je me souviens encore de l'inquiétude de Charlotte quand tu l'as eu au téléphone. Je me souviens de la peur qui m'avait envahit lors que tu as été blessé au bar. Est-ce que j'arriverais à supporter cette inquiétude ? Je n'ai pas l'impression qu'on peut s'y habituer, et qu'avec les années celle-ci est moins présente quand je vois Charlotte.
Elle marqua une pause, se pinçant légèrement les lèvres.
Aliénor — Je ne veux pas te priver. Je ne veux pas t'empêcher de réintégrer l'armée. Je sais que tu aimerais pouvoir voler de nouveau. J'ai bien vu ta joie quand on était avec tes anciens collègues.
Son regard glissa vers le sien, avant de rajouter du bout des lèvres.
Aliénor — Je suis habituée à t'avoir souvent à mes côtés. On ne vit pas ensemble, mais tu n'es jamais loin. Et si j'ai envie de te voir, je peux le faire. Je me suis peut-être habituée à cette dépendance. Alors, quand j'ai imaginé ton retour dans l'armée, ce temps ensemble s'est diablement diminué. Cela m'inquiète. Tu as dit que l'inconnu inquiet, je crois que c'est ça qui me fait peur. Comment je vais gérer sans ta présence permanente à mes côtés.
Il l'avait écouté avec attention, sans jamais la couper. Mais au fil de ses mots, les caresses cessèrent doucement. Quand elle se tut, il hocha faiblement de la tête en serrant les mâchoires, répondant un simple mot d'un léger murmure.
Carter — D'accord...
Il baissa les yeux un instant, observant sans le voir ce qui tombait sous ses yeux avant de finalement doucement tourner la tête pour se remettre droit. Il se perdit dans ses pensées, n'arrivant pas vraiment à faire le tri. Tout était si contradictoire... Le pour et le contre se livraient une bataille féroce dans son esprit et pour l'instant, aucun vainqueur ne se profilait à l'horizon. Il ne voulait pas qu'elle souffre à cause de lui. Mais l'attrait de l'aventure, de l'adrénaline, qui l'avait porté durant toutes ses années de carrière était fort. De même que le miroitement de la proposition que lui avait fait le Major, plus au sérieux, après la cérémonie, quand il l'avait kidnappé auprès de l'unité. Mais il y avait aussi Liam et Saskia, qu'il ne pouvait pas vraiment se permettre de laisser tomber... Et aussi sa condition physique... Même si elle était désormais presque excellente, il n'avait aucune idée de son niveau et ignorait s'il serait aussi capable qu'avant de ce point de vue là. La curiosité de savoir s'il en serait encore capable heurtait avec violence le malaise qu'il ressentait au souvenir de la détresse d'Aliénor.
La distribution des menus interrompit ses pensées un instant, mais il délaissa le papier sans même y jeter un coup d’œil, la faim n'était pas au rendez vous et le cœur de s'y forcer non plus. Il fini tout de même par tourner la tête vers Aliénor, demandant doucement d'une voix un peu rauque.
Carter — Tu veux boire quelque chose ? Tu vas prendre quoi du menu ?
Elle avait attrapé le papier, son regard glissa vaguement dessus. Il faudrait qu'elle mange, cela ne pourrait pas lui faire du mal, même si l'envie et la gourmandise n'était pas vraiment au rendez-vous.
Aliénor — Je veux boire un thé à la camomille. Et je crois que je vais prendre croc aux chèvres miel, ainsi que le dessert. J'ai envie de chose sucrée.
Elle tourna son regard vers lui avant de demander.
Aliénor — Tu prends quoi ?
Il adressa un fin sourire à la jeune femme, attrapant sa fiche pour y noter ses choix ainsi que le numéro de siège avant de doucement répondre.
Carter — Un whisky.
Il eut un léger soupir, gardant le bras côté couloir en appui sur l'accoudoir, tenant la fiche rempli entre ses doigts de façon à ce que leur hôtesse n'aie plus qu'à la prendre en passant.
Carter — On peut regarder un film si tu veux... Je te laisse choisir dans ce qu'il y a. Prends un que tu n'as pas vu...
Aliénor — D'accord.
Elle prit le temps de regarder la liste de film proposé, en lisant pour certains qu'elle ne connaissait pas le résumé afin de déterminer s'il lui pourrait lui plaire ou pas. Au bout d'un instant, elle sélectionna un film d'action avec une pointe de comédie. Elle ne savait pas si Carter l'avait déjà vu, mais celui-ci elle ne le connaissait pas. Après avoir mis les écouteurs, elle gigota un peu dans son siège pour venir poser sa tête sur son épaule. Elle n'arrivait pas à briser ce silence qui semblait lui aussi l'envahir. Devait-elle lui poser des questions en retour ? Craignait-elle peut-être les réponses ? Elle lui avait clairement expliqué ce qui la rongeait, elle n'avait rien d'autre à rajouter. Elle ne devait simplement qu'attendre que ses angoisses s'apaisent au fil du temps. Il brancha ses écouteurs une fois que l'hôtesse eut ramasser la fiche et laissa ensuite faire la jeune femme, glissant tant bien que mal une main dans la sienne. Ils eurent rapidement leurs boissons et une fois son verre en main, il décrocha assez vite du film, se perdant dans ses pensées... Ne cessant de ruminer les même questions sans trouver de réponse. Il espérait seulement que le film rendrait son silence moins pesant à la jeune femme...
Au bout d'un instant, elle coupa net le film pour braquer son attention sur lui. Elle n'arrivait pas à comprendre l'émotion qui l'avait poussé dans son geste, mais elle ressentait le besoin de briser ce silence, d'en discuter ensemble. Il y avait quelque chose qui le travaillait, peut-être qu'elle aussi malgré ses paroles elle n'avait pas totalement fini. Du moins, elle avait besoin de comprendre, de savoir où ils vont se diriger. Elle attendit d'avoir son regard, son attention pour prendre la parole.
Aliénor — Quelle proposition t'a proposé le Major ?
Surpris, le jeune homme braqua son regard sur elle face à son geste, pas tellement surprit par l'arrêt du film mais par le regard de la jeune femme se braquant dans le sien. Il avala la gorgée de whisky avec laquelle il jouait de la langue avant de finalement soupirer à sa question.
Carter — Simplement de réintégrer mon poste de Capitaine de l'unité...
Il baissa les yeux sur ses genoux, serrant à nouveau la mâchoire. Il savait que ce n'était que le haut de l'iceberg... Et la bataille faisait toujours autant rage dans son esprit...
Aliénor — Et qu'est-ce que tu ressens ? Quelles questions cette proposition soulève ?
Elle marqua une pause, cherchant les mots qu'elle avait pu lire un jour, et qui lui semblait approprier face à cette situation.
Aliénor — Quand on a un choix à faire, il faut mettre à plat le pour et le contre. Il faut aussi écouter ses envies, ses souhaits afin de ne pas avoir de regrets par la suite. Il y a des décisions qui demandent plus de réflexion que d'autres, mais j'ai lu qu'il ne fallait pas bâcler cette décision.
Le jeune homme eut une lourde inspiration avant de répondre, laissant son regard vagabonder avant de se fixer sur son verre.
Carter — Je sais... C'est ce que je tente de faire sans succès... Mais c'est trop tôt pour prendre une décision réellement. Il me faut du temps pour réfléchir mais...
Il prit une lourde inspiration. Il lui avait dit de tout lui dire mais il ne remplissait pas sa part du contrat... Pour l'instant il gardait ses pensées pour lui... Mais peut-être qu'elle pourrait l'aider à faire le tri dans ses pensées.
Carter — C'est une proposition qui soulève beaucoup de questions... Et je me sens... Je me sens perdu face à cette proposition...
Il marqua une légère pause, avalant le reste de son verre cul sec avant d'inspirer à nouveau lourdement et reprendre.
Carter — D'un côté j'ai envie d'y retourner. Je ne sais pas si je serais capable physiquement de tenir le rythme, si j'ai encore mes réflexes... C'est certain que je n'ai pas tout récupérer mais... Ça me manque... Ça me manque terriblement... Surtout le vol... Mais aussi l'unité... C'était... Être pilote de chasse c'était mon rêve d'enfant... Je l'ai réalisé et... Et quand je me suis réveillé à la clinique et que le médecin m'a dit qu'il y avait quatre vingt dix pourcents de chances que je ne puisse plus marcher... Toute ma vie s'est effondrée. Je me suis battu pour avoir une chance de recommencer... De prouver au monde entier que je n'étais pas qu'une sous-merde inutile...
Il fit une légère pause, posant son verre sur la tablette rageusement.
Carter — Je ne sais même pas si j'ai réussi... Mais... Mais je t'ai rencontré et ça a changé beaucoup de choses dans ma vie... Je sais très bien que la vie de militaire n'est pas facile à vivre pour ceux qui restent à la maison... Je sais que nos missions ne sont pas les plus faciles ni les moins dangereuses... Le danger est tout le temps là et cela apporte de l'inquiétude, de la peur même... Et je ne veux pas que tu vives dans l'angoisse... L'angoisse d'apprendre ma mort quand je ne suis pas là, l'angoisse de me voir être appelé n'importe quand le reste du temps... Je sais que c'est une angoisse qui peut amener à... A de l'éloignement... Et je ne veux pas qu'on se sépare à cause de ça... Parce que se sera trop dur à supporter ou je ne sais quoi... Je ne veux pas que tu m'en veuille d'accepter cette proposition...
Il y avait bien d'autres arguments contre mais il les garda sous silence. Il n'osa pas croiser son regard, le gardant obstinément fixer sur son verre vide. Un coude en appui sur l'accoudoir de son siège, la main sur sa bouche pour en cacher les légers tremblements... Elle attrapa délicatement sa main afin de la serrer entre les siennes, cherchant par ce geste à attirer son attention. Elle n'avait pas pu ignorer l'émotion de ses paroles, qui était criante. Et elle voyait dans quel tourment lui aussi se trouvait face à cette proposition, qui indéniablement marquerait un changement dans sa vie.
Aliénor — Je crois qu'il faut qu'on aille par étape. Quand on veut résoudre un problème, il faut commencer par le début. Si on cherche à résoudre tout en même temps, on risque de fausser le résultat.
Elle marqua une pause où elle lui caressa tendrement la main, comme si elle cherchait à le rassurer, à lui montrer qu'elle resterait avec lui.
Aliénor — Est-ce qui serait possible de passer un test de capacité physique pour déterminer si tu as tout récupéré, si tu as pleinement les possibilités de reprendre ce poste efficacement ?
Il s'était laissé faire, plongeant avec une certaine hésitation son regard dans le sien. Il se retrouva un peu surpris par son cheminement au départ... Mais à sa question, il détourna les yeux et eut un soupir, essayant de masquer son exaspération passagère. Il se reprit cependant, curieux de savoir où elle voulait en venir. Il replongea les yeux dans les siens avant de hocher doucement de la tête.
Carter — Oui... C'est le test d'entrée dans l'unité, c'est moi qui le faisait passer, je le connais par cœur...
Il fit une légère pause, reprenant calmement.
Carter — Mais ce n'est pas ça le problème... Même si je ne les ai pas de suite je peux toujours m’entraîner... Ce n'est pas un réel obstacle...
Il inspira de façon chaotique. Il ne cherchait pas à la couper dans son élan mais il savait qu'elle n'avait pas la même logique que lui et il avait peur que certains éléments qui le tourmentaient lui lui passe au dessus... Elle hocha doucement la tête, se perdant un instant dans ses réflexions avant de poursuivre avec la même douceur.
Aliénor — Quels sont les éléments négatifs à l'acceptation de cette proposition ? Ce qui fait pencher la balance vers le bas, c'est ce qu'on dit il me semble.
A nouveau il eut un léger soupir avant de répondre d'un murmure.
Carter — Toi Aliénor... Tu fais pencher la balance de l'autre côté...
Elle secoua légèrement la tête, plus pour elle-même que pour lui. Elle ne s'était pas attendue à cette réponse, cela n'entrait pas réellement dans sa logique face à une telle réflexion pour déterminer son choix.
Aliénor — Pourquoi ? Ce choix est une décision professionnelle qui ne me concerne pas. Ce n'est pas moi qui accepte ses conditions du métier. Je n'ai pas le droit de t'interdire de réintégrer ton poste. Je dois m'adapter à tes choix, à tes envies, à tes souhaits.
Elle marqua une pause, en se pinçant les lèvres.
Aliénor — Tu auras des regrets à cause de moi.
Il se mordit la lèvre, secouant très légèrement la tête. Il prit quelques secondes avant de répondre, essayant de trouver ses mots.
Carter — Il n'y a pas que toi qui doit t'adapter Aliénor... Je dois aussi respecter tes envies et tes souhaits. Je te l'ai dit. Je ne veux pas que tu vives dans l'angoisse à cause de cet engagement, de mes missions... Et se sera le cas... Et si... Et si...
Il serra la mâchoire en détournant les yeux, baissant encore d'un ton.
Carter — Et si ce n'est pas le cas c'est que tu ne ressentiras plus rien pour moi...
Il secoua à nouveau doucement la tête, négativement, avant de reprendre doucement.
Carter — Je ne veux pas te perdre à cause de ça...
Elle resta silencieusement plusieurs longues minutes, son regard l'observait malgré qu'elle semblait totalement ailleurs. Une question s'imposa à elle, sans pour autant croire qu'elle résoudrait le problème dans son entièreté.
Aliénor — Actuellement, qu'est-ce qui est plus important pour toi, ta carrière professionnelle ou ta vie sentimentale ? Vu que j'ai l'impression que tu vois une incompatibilité entre les deux. Peut-être que tu as raison. Peut-être que cette angoisse est un facteur destructeur. Je ne sais pas. J'ai ressenti qu'une fois la peur de te perdre.
Carter — Les deux sont aussi importants l'un que l'autre... Tu es aussi importante que ma carrière...
Il eut un léger soupir avant de reprendre doucement...
Carter — Je ne sais pas si c'est destructeur mais j'ai très peur que cela arrive... J'ai peur que mes absences nous éloigne... Soit trop dures à supporter ou je ne sais quoi d'autre... Et surtout je ne veux pas te faire de peine... Je ne veux pas que... Enfin tu étais complètement chamboulée tout à l'heure alors que je n'avais... Alors que c'était simplement une idée... Comment se sera si j'accepte ? Tu as dis toi même que tu ne savais pas si tu pourrais gérer... Comment veux tu que je ne le prenne pas en compte dans ma décision ? Tu comptes pour moi et donc... Ton avis compte...
Il secoua doucement la tête en détournant les yeux, prenant quelques secondes pour réfléchir avant de reprendre doucement.
Carter — Alors dis moi... Sans penser à ce que je voudrais, à mes émotions et tout... Qu'est-ce que tu ressens face à cette proposition ? Ou plutôt, quel choix tu voudrais que je fasse ?
Elle prit le temps de réfléchir à sa réponse, elle se devait d'être sincère autant avec lui qu'avec elle-même.
Aliénor — J'aimerais continuer ma vie à tes côtés, à découvrir ensemble, à vivre des moments agréable, à peut-être créer une famille quand je serais prête. Et face à cette proposition, je ressens de l'inconnu qui m’inquiète, parce que j'aime notre quotidien actuel qui m'est rassurant.
Il hocha de la tête avant de soupirer. Il n'avait pas besoin de plus pour véritablement répondre à la question qu'il lui avait poser... A connaître son avis sur cette proposition... Peut être qu'il se trompait... Elle avait bien dit elle-même qu'elle ne l'empêcherait pas d'accepter... Mais ce ne serait pas de bon cœur qu'elle le laisserait partir... Et cette seule pensée lui brisait le cœur... Il fit passé son plateau de nourriture à la jeune femme se reprenant un peu. Il se perdit un instant dans ses pensées avant de reprendre doucement, sans pour autant la regarder, tapotant du poing l'accoudoir de son siège.
Carter — D'accord... Merci...
Finalement, le choix serait peut-être plus facile à faire... En ce qui concernait les regrets, il ignorait s'il en aurait... Mais dans un choix comme dans l'autre il y en aurait forcément...
2 414 Lignes
Merci au correcteur !
Des points pour Aliénor ! ^^
utilisation d'un résumé x2
Journal : One Team One Goal
Carter — Bon... Maintenant qu'on a quelques heures en tête à tête devant nous... Dis moi ce que tu rumine depuis toute à l'heure... Souviens toi, on s'est promis de tout se dire...
En douceur il vint chercher sa main de l'une des siennes, la caressant en douceur, du bout des doigts... Elle tourna la tête vers lui, plongeant son regard dans le sien quelques instants avant de glisser vers sa main qui caressait en douceur la sienne. Elle aimait ce geste, cette tendresse qui s'en dégageait et qui arrivait à l'apaiser. Cependant, elle ne pouvait pas nier qu'elle était toujours en train de ruminer.
Aliénor — On m'a demandé ce que je pensais du fait que le Major souhaite te réintégrer dans l'équipe.
Devait-elle réellement préciser les faits ? Il avait probablement compris l'origine de son trouble, de son angoisse. Car, elle s'était rendu compte au fil des minutes, des heures que cette émotion qui la paralysait ne pouvait être que ça. Ou du moins, cela s'en rapprochait grandement.
Aliénor — Ce n'est pas facile d'être la compagne d'un militaire. On ne peut pas ignorer le facteur de danger dans le métier, notamment lors des missions sur le terrain. Je me souviens encore de l'inquiétude de Charlotte quand tu l'as eu au téléphone. Je me souviens de la peur qui m'avait envahit lors que tu as été blessé au bar. Est-ce que j'arriverais à supporter cette inquiétude ? Je n'ai pas l'impression qu'on peut s'y habituer, et qu'avec les années celle-ci est moins présente quand je vois Charlotte.
Elle marqua une pause, se pinçant légèrement les lèvres.
Aliénor — Je ne veux pas te priver. Je ne veux pas t'empêcher de réintégrer l'armée. Je sais que tu aimerais pouvoir voler de nouveau. J'ai bien vu ta joie quand on était avec tes anciens collègues.
Son regard glissa vers le sien, avant de rajouter du bout des lèvres.
Aliénor — Je suis habituée à t'avoir souvent à mes côtés. On ne vit pas ensemble, mais tu n'es jamais loin. Et si j'ai envie de te voir, je peux le faire. Je me suis peut-être habituée à cette dépendance. Alors, quand j'ai imaginé ton retour dans l'armée, ce temps ensemble s'est diablement diminué. Cela m'inquiète. Tu as dit que l'inconnu inquiet, je crois que c'est ça qui me fait peur. Comment je vais gérer sans ta présence permanente à mes côtés.
Il l'avait écouté avec attention, sans jamais la couper. Mais au fil de ses mots, les caresses cessèrent doucement. Quand elle se tut, il hocha faiblement de la tête en serrant les mâchoires, répondant un simple mot d'un léger murmure.
Carter — D'accord...
Il baissa les yeux un instant, observant sans le voir ce qui tombait sous ses yeux avant de finalement doucement tourner la tête pour se remettre droit. Il se perdit dans ses pensées, n'arrivant pas vraiment à faire le tri. Tout était si contradictoire... Le pour et le contre se livraient une bataille féroce dans son esprit et pour l'instant, aucun vainqueur ne se profilait à l'horizon. Il ne voulait pas qu'elle souffre à cause de lui. Mais l'attrait de l'aventure, de l'adrénaline, qui l'avait porté durant toutes ses années de carrière était fort. De même que le miroitement de la proposition que lui avait fait le Major, plus au sérieux, après la cérémonie, quand il l'avait kidnappé auprès de l'unité. Mais il y avait aussi Liam et Saskia, qu'il ne pouvait pas vraiment se permettre de laisser tomber... Et aussi sa condition physique... Même si elle était désormais presque excellente, il n'avait aucune idée de son niveau et ignorait s'il serait aussi capable qu'avant de ce point de vue là. La curiosité de savoir s'il en serait encore capable heurtait avec violence le malaise qu'il ressentait au souvenir de la détresse d'Aliénor.
La distribution des menus interrompit ses pensées un instant, mais il délaissa le papier sans même y jeter un coup d’œil, la faim n'était pas au rendez vous et le cœur de s'y forcer non plus. Il fini tout de même par tourner la tête vers Aliénor, demandant doucement d'une voix un peu rauque.
Carter — Tu veux boire quelque chose ? Tu vas prendre quoi du menu ?
Elle avait attrapé le papier, son regard glissa vaguement dessus. Il faudrait qu'elle mange, cela ne pourrait pas lui faire du mal, même si l'envie et la gourmandise n'était pas vraiment au rendez-vous.
Aliénor — Je veux boire un thé à la camomille. Et je crois que je vais prendre croc aux chèvres miel, ainsi que le dessert. J'ai envie de chose sucrée.
Elle tourna son regard vers lui avant de demander.
Aliénor — Tu prends quoi ?
Il adressa un fin sourire à la jeune femme, attrapant sa fiche pour y noter ses choix ainsi que le numéro de siège avant de doucement répondre.
Carter — Un whisky.
Il eut un léger soupir, gardant le bras côté couloir en appui sur l'accoudoir, tenant la fiche rempli entre ses doigts de façon à ce que leur hôtesse n'aie plus qu'à la prendre en passant.
Carter — On peut regarder un film si tu veux... Je te laisse choisir dans ce qu'il y a. Prends un que tu n'as pas vu...
Aliénor — D'accord.
Elle prit le temps de regarder la liste de film proposé, en lisant pour certains qu'elle ne connaissait pas le résumé afin de déterminer s'il lui pourrait lui plaire ou pas. Au bout d'un instant, elle sélectionna un film d'action avec une pointe de comédie. Elle ne savait pas si Carter l'avait déjà vu, mais celui-ci elle ne le connaissait pas. Après avoir mis les écouteurs, elle gigota un peu dans son siège pour venir poser sa tête sur son épaule. Elle n'arrivait pas à briser ce silence qui semblait lui aussi l'envahir. Devait-elle lui poser des questions en retour ? Craignait-elle peut-être les réponses ? Elle lui avait clairement expliqué ce qui la rongeait, elle n'avait rien d'autre à rajouter. Elle ne devait simplement qu'attendre que ses angoisses s'apaisent au fil du temps. Il brancha ses écouteurs une fois que l'hôtesse eut ramasser la fiche et laissa ensuite faire la jeune femme, glissant tant bien que mal une main dans la sienne. Ils eurent rapidement leurs boissons et une fois son verre en main, il décrocha assez vite du film, se perdant dans ses pensées... Ne cessant de ruminer les même questions sans trouver de réponse. Il espérait seulement que le film rendrait son silence moins pesant à la jeune femme...
Au bout d'un instant, elle coupa net le film pour braquer son attention sur lui. Elle n'arrivait pas à comprendre l'émotion qui l'avait poussé dans son geste, mais elle ressentait le besoin de briser ce silence, d'en discuter ensemble. Il y avait quelque chose qui le travaillait, peut-être qu'elle aussi malgré ses paroles elle n'avait pas totalement fini. Du moins, elle avait besoin de comprendre, de savoir où ils vont se diriger. Elle attendit d'avoir son regard, son attention pour prendre la parole.
Aliénor — Quelle proposition t'a proposé le Major ?
Surpris, le jeune homme braqua son regard sur elle face à son geste, pas tellement surprit par l'arrêt du film mais par le regard de la jeune femme se braquant dans le sien. Il avala la gorgée de whisky avec laquelle il jouait de la langue avant de finalement soupirer à sa question.
Carter — Simplement de réintégrer mon poste de Capitaine de l'unité...
Il baissa les yeux sur ses genoux, serrant à nouveau la mâchoire. Il savait que ce n'était que le haut de l'iceberg... Et la bataille faisait toujours autant rage dans son esprit...
Aliénor — Et qu'est-ce que tu ressens ? Quelles questions cette proposition soulève ?
Elle marqua une pause, cherchant les mots qu'elle avait pu lire un jour, et qui lui semblait approprier face à cette situation.
Aliénor — Quand on a un choix à faire, il faut mettre à plat le pour et le contre. Il faut aussi écouter ses envies, ses souhaits afin de ne pas avoir de regrets par la suite. Il y a des décisions qui demandent plus de réflexion que d'autres, mais j'ai lu qu'il ne fallait pas bâcler cette décision.
Le jeune homme eut une lourde inspiration avant de répondre, laissant son regard vagabonder avant de se fixer sur son verre.
Carter — Je sais... C'est ce que je tente de faire sans succès... Mais c'est trop tôt pour prendre une décision réellement. Il me faut du temps pour réfléchir mais...
Il prit une lourde inspiration. Il lui avait dit de tout lui dire mais il ne remplissait pas sa part du contrat... Pour l'instant il gardait ses pensées pour lui... Mais peut-être qu'elle pourrait l'aider à faire le tri dans ses pensées.
Carter — C'est une proposition qui soulève beaucoup de questions... Et je me sens... Je me sens perdu face à cette proposition...
Il marqua une légère pause, avalant le reste de son verre cul sec avant d'inspirer à nouveau lourdement et reprendre.
Carter — D'un côté j'ai envie d'y retourner. Je ne sais pas si je serais capable physiquement de tenir le rythme, si j'ai encore mes réflexes... C'est certain que je n'ai pas tout récupérer mais... Ça me manque... Ça me manque terriblement... Surtout le vol... Mais aussi l'unité... C'était... Être pilote de chasse c'était mon rêve d'enfant... Je l'ai réalisé et... Et quand je me suis réveillé à la clinique et que le médecin m'a dit qu'il y avait quatre vingt dix pourcents de chances que je ne puisse plus marcher... Toute ma vie s'est effondrée. Je me suis battu pour avoir une chance de recommencer... De prouver au monde entier que je n'étais pas qu'une sous-merde inutile...
Il fit une légère pause, posant son verre sur la tablette rageusement.
Carter — Je ne sais même pas si j'ai réussi... Mais... Mais je t'ai rencontré et ça a changé beaucoup de choses dans ma vie... Je sais très bien que la vie de militaire n'est pas facile à vivre pour ceux qui restent à la maison... Je sais que nos missions ne sont pas les plus faciles ni les moins dangereuses... Le danger est tout le temps là et cela apporte de l'inquiétude, de la peur même... Et je ne veux pas que tu vives dans l'angoisse... L'angoisse d'apprendre ma mort quand je ne suis pas là, l'angoisse de me voir être appelé n'importe quand le reste du temps... Je sais que c'est une angoisse qui peut amener à... A de l'éloignement... Et je ne veux pas qu'on se sépare à cause de ça... Parce que se sera trop dur à supporter ou je ne sais quoi... Je ne veux pas que tu m'en veuille d'accepter cette proposition...
Il y avait bien d'autres arguments contre mais il les garda sous silence. Il n'osa pas croiser son regard, le gardant obstinément fixer sur son verre vide. Un coude en appui sur l'accoudoir de son siège, la main sur sa bouche pour en cacher les légers tremblements... Elle attrapa délicatement sa main afin de la serrer entre les siennes, cherchant par ce geste à attirer son attention. Elle n'avait pas pu ignorer l'émotion de ses paroles, qui était criante. Et elle voyait dans quel tourment lui aussi se trouvait face à cette proposition, qui indéniablement marquerait un changement dans sa vie.
Aliénor — Je crois qu'il faut qu'on aille par étape. Quand on veut résoudre un problème, il faut commencer par le début. Si on cherche à résoudre tout en même temps, on risque de fausser le résultat.
Elle marqua une pause où elle lui caressa tendrement la main, comme si elle cherchait à le rassurer, à lui montrer qu'elle resterait avec lui.
Aliénor — Est-ce qui serait possible de passer un test de capacité physique pour déterminer si tu as tout récupéré, si tu as pleinement les possibilités de reprendre ce poste efficacement ?
Il s'était laissé faire, plongeant avec une certaine hésitation son regard dans le sien. Il se retrouva un peu surpris par son cheminement au départ... Mais à sa question, il détourna les yeux et eut un soupir, essayant de masquer son exaspération passagère. Il se reprit cependant, curieux de savoir où elle voulait en venir. Il replongea les yeux dans les siens avant de hocher doucement de la tête.
Carter — Oui... C'est le test d'entrée dans l'unité, c'est moi qui le faisait passer, je le connais par cœur...
Il fit une légère pause, reprenant calmement.
Carter — Mais ce n'est pas ça le problème... Même si je ne les ai pas de suite je peux toujours m’entraîner... Ce n'est pas un réel obstacle...
Il inspira de façon chaotique. Il ne cherchait pas à la couper dans son élan mais il savait qu'elle n'avait pas la même logique que lui et il avait peur que certains éléments qui le tourmentaient lui lui passe au dessus... Elle hocha doucement la tête, se perdant un instant dans ses réflexions avant de poursuivre avec la même douceur.
Aliénor — Quels sont les éléments négatifs à l'acceptation de cette proposition ? Ce qui fait pencher la balance vers le bas, c'est ce qu'on dit il me semble.
A nouveau il eut un léger soupir avant de répondre d'un murmure.
Carter — Toi Aliénor... Tu fais pencher la balance de l'autre côté...
Elle secoua légèrement la tête, plus pour elle-même que pour lui. Elle ne s'était pas attendue à cette réponse, cela n'entrait pas réellement dans sa logique face à une telle réflexion pour déterminer son choix.
Aliénor — Pourquoi ? Ce choix est une décision professionnelle qui ne me concerne pas. Ce n'est pas moi qui accepte ses conditions du métier. Je n'ai pas le droit de t'interdire de réintégrer ton poste. Je dois m'adapter à tes choix, à tes envies, à tes souhaits.
Elle marqua une pause, en se pinçant les lèvres.
Aliénor — Tu auras des regrets à cause de moi.
Il se mordit la lèvre, secouant très légèrement la tête. Il prit quelques secondes avant de répondre, essayant de trouver ses mots.
Carter — Il n'y a pas que toi qui doit t'adapter Aliénor... Je dois aussi respecter tes envies et tes souhaits. Je te l'ai dit. Je ne veux pas que tu vives dans l'angoisse à cause de cet engagement, de mes missions... Et se sera le cas... Et si... Et si...
Il serra la mâchoire en détournant les yeux, baissant encore d'un ton.
Carter — Et si ce n'est pas le cas c'est que tu ne ressentiras plus rien pour moi...
Il secoua à nouveau doucement la tête, négativement, avant de reprendre doucement.
Carter — Je ne veux pas te perdre à cause de ça...
Elle resta silencieusement plusieurs longues minutes, son regard l'observait malgré qu'elle semblait totalement ailleurs. Une question s'imposa à elle, sans pour autant croire qu'elle résoudrait le problème dans son entièreté.
Aliénor — Actuellement, qu'est-ce qui est plus important pour toi, ta carrière professionnelle ou ta vie sentimentale ? Vu que j'ai l'impression que tu vois une incompatibilité entre les deux. Peut-être que tu as raison. Peut-être que cette angoisse est un facteur destructeur. Je ne sais pas. J'ai ressenti qu'une fois la peur de te perdre.
Carter — Les deux sont aussi importants l'un que l'autre... Tu es aussi importante que ma carrière...
Il eut un léger soupir avant de reprendre doucement...
Carter — Je ne sais pas si c'est destructeur mais j'ai très peur que cela arrive... J'ai peur que mes absences nous éloigne... Soit trop dures à supporter ou je ne sais quoi d'autre... Et surtout je ne veux pas te faire de peine... Je ne veux pas que... Enfin tu étais complètement chamboulée tout à l'heure alors que je n'avais... Alors que c'était simplement une idée... Comment se sera si j'accepte ? Tu as dis toi même que tu ne savais pas si tu pourrais gérer... Comment veux tu que je ne le prenne pas en compte dans ma décision ? Tu comptes pour moi et donc... Ton avis compte...
Il secoua doucement la tête en détournant les yeux, prenant quelques secondes pour réfléchir avant de reprendre doucement.
Carter — Alors dis moi... Sans penser à ce que je voudrais, à mes émotions et tout... Qu'est-ce que tu ressens face à cette proposition ? Ou plutôt, quel choix tu voudrais que je fasse ?
Elle prit le temps de réfléchir à sa réponse, elle se devait d'être sincère autant avec lui qu'avec elle-même.
Aliénor — J'aimerais continuer ma vie à tes côtés, à découvrir ensemble, à vivre des moments agréable, à peut-être créer une famille quand je serais prête. Et face à cette proposition, je ressens de l'inconnu qui m’inquiète, parce que j'aime notre quotidien actuel qui m'est rassurant.
Il hocha de la tête avant de soupirer. Il n'avait pas besoin de plus pour véritablement répondre à la question qu'il lui avait poser... A connaître son avis sur cette proposition... Peut être qu'il se trompait... Elle avait bien dit elle-même qu'elle ne l'empêcherait pas d'accepter... Mais ce ne serait pas de bon cœur qu'elle le laisserait partir... Et cette seule pensée lui brisait le cœur... Il fit passé son plateau de nourriture à la jeune femme se reprenant un peu. Il se perdit un instant dans ses pensées avant de reprendre doucement, sans pour autant la regarder, tapotant du poing l'accoudoir de son siège.
Carter — D'accord... Merci...
Finalement, le choix serait peut-être plus facile à faire... En ce qui concernait les regrets, il ignorait s'il en aurait... Mais dans un choix comme dans l'autre il y en aurait forcément...
Merci au correcteur !
Des points pour Aliénor ! ^^
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Journal : One Team One Goal
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