Teardrop
Admin
Ep 13 | Au coin d'un feu - Dim 9 Déc 2018 - 18:38
« Chap 15 ϟ Ep 13 »
Au coin d'un feu
Dean — Oh mon Dieu...
Quand Dean récupéra Carter à la sortie de son avion, ce fut la seule chose qu'il arriva à articuler en voyant l'américain. Ce dernier lui répondit par un léger sourire, un peu douloureux.
Carter — Je sais que j'ai une sale tête mais je t'assure que j'ai connu pire. Au moins je tiens quand même debout !
Dean — Mais à quel prix ! Tu vas faire peur à tout le monde en rentrant...
Carter — Y'a des chances oui...
Le militaire eut une légère grimace et abandonna de bonne grâce son sac à dos à Dean. Doucement, au rythme des pas claudiquant de Carter, ils prirent le chemin de la voiture. Une fois dans l'habitacle seulement, le maréchal questionna son collègue, un peu inquiet de son état... Il faut dire qu'il ne faisait pas vraiment plaisir à voir entre son œil au beurre noir, ses cernes, ses hématomes au cou -aurait-il était étranglé ?- et sa jambe dans une atèle... Et encore, ce n'était que la partie visible.. Qu'y avait-il sous le manteau ?
Dean — Qu'est-ce qu'il s'est passé pour que tu sois dans cet état ?
Carter — Mauvaise rencontre... Mais pas le genre de mauvaise rencontre que tu fais dans une ruelle sombre... Plutôt le genre embuscade avec tir de rocket comme clou du spectacle. On a quand même eu de la chance, j'ai perdu personne dans l'équipe. Mais je me suis fait une déchirure musculaire et du coup, impossible de rester là-bas.
Dean — T'en a pour combien de temps ?
Carter — Un mois, pas plus.
Dean — Et bah...
Carter eut un sourire étincelant et acquiesça avec une joie certaine.
Carter — Ouep ! C'est pas plus mal, je suis un peu fatigué.
Dean — Tu m'étonne ! T'as des cernes de trois kilomètres de long !
A nouveau, le rire léger prit le militaire. Au moins, il avait le moral, ce qui restait important dans ces cas là. En tout et pour tout, il était parti une semaine et avait passé une semaine en hôpital militaire avant d'avoir son autorisation de sortie. Mais pour l'équipe, c'était bien assez. Ils terminèrent le trajet jusqu'au Haras en se racontant les derniers potins. Il n'y en avait pas beaucoup, la période étant plutôt calme. La maladie les quittait enfin, la tempête se calmait et la vie reprenait un rythme normal dans les écuries. Ce qui soulageait Liam d'une certaine façon... Le maréchal raccompagna Carter jusque chez lui avant de reprendre la route des écuries.
Quand il gara la jeep devant l'élevage, Kwaïgon était déjà là. Le coréen grimaça à la vu de la voiture -il avait les jeep de l'élevage en horreur depuis son accident avec Myriam- et rentra la tête dans son écharpe. Cette image dit sourire le maréchal qui s'empressa de descendre pour le rejoindre. Ils devaient s'occuper des juments gestantes. La plupart étant des retraités déjà au pré, ils s'occuperaient d'Iti et Yelin pour cette fois. Un bon pansage et une mise en paddock ensemble étaient les seuls soins qu'ils leur prodigueraient.
Kwai — Alors, comment va Carter ?
Dean — Il est dans un sale état mais il a le moral.
Kwai — Ça ne m'étonne pas de lui !
Kwaïgon sourit et secoua légèrement de la tête, amusé. Ils entrèrent dans la sellerie pour prendre chacun le seau de pansage d'une jument ainsi que la couverture imperméable recouvrant celle de box des deux filles avant d'aller les chercher. Pas mal d'autres chevaux étaient au travail ou sortie, de fait, l'écurie était très calme. Ils s'installèrent dans deux aires de pansages l'une en face de l'autre et commencèrent sagement leurs soins. Dean avec Yelin et Kwai avec Iti.
Dean — Du coup vous partez pour ton anniversaire alors ?
Kwai — Ouai ! On va profiter de ne pas être trop loin encore pour aller à New York. Un peu de vacances avec Io se sera sympa aussi, pour fortifier les liens avec Yen.
Dean — Oui c'est pas faux !
Ils échangèrent un sourire, le silence les enveloppant un moment, tout concentré à leur pansage qu'ils étaient.
Dean — Je trouve ça bien ce que vous avez fait...
Le coréen jeta un œil à Dean, interrogateur.
Kwai — Quoi donc ?
Dean — L'adoption de Io. Je trouve ça bien...
Kwai — Oh... Merci...
Dean — Elle a l'air de bien s'adapter en tout cas.
Kwai — Oui. Elle apprend vite. Elle était un peu en avance sur le programme scolaire donc ça lui a permit aussi de s'adapter plus en douceur de ce côté là. Et elle s'entend bien avec Maël. Donc ça lui fait déjà un copain !
Dean — En même temps, quel gamin ne s'entend pas avec Maël ?!
Kwai — C'est pas faux...
Ils échangèrent un sourire. Maël avait le dont pour faire craquer tout le monde, c'était certain. Une canaille en puissance... Sans aucun doute.
Dean — Et du coup ça se passe bien avec Yen aussi ?
Kwai — Oui ! Io a un caractère un peu fort, je craignais que les choses ne se passent pas forcément bien, surtout au début. Mais finalement ça va. C'est même pratiquement comme si elle avait toujours été là !
Dean — Ce qui est déjà énorme !
Kwai — Oh oui !
A nouveau, ils échangèrent un sourire et un regard entendu, avant de se pencher de nouveau sur leurs juments respectives. Elles étaient plutôt calmes et tranquille, Iti somnolait même à son attache. Peut-être que les gestations leur apporterait un peu de plomb dans la tête... Bien qu'elles soient déjà de bonne composition toute les deux.
Kwai — Et Lou, comment ça va ?
Dean pinça les lèvres et eut un soupir. Personne n'ignorait dans l'équipe que ce n'était pas facile pour leur couple, comme pour eux-même. La tristesse de Lou se ressentait encore souvent au quotidien. Elle n'était plus tout à fait la même qu'avant...
Dean — C'est... C'est difficile.
Kwai — Ouai... Je comprends...
Dean plongea dans ses pensées et Kwaïgon respecta son silence. Que pouvait-il faire de plus de toute façon ? Ils terminèrent leurs pansages respectifs avant de mettre les couvertures de paddock aux juments et de les conduire au pré. La neige était encore bien présente mais ce n'était pas bien grave. Ils les laisserait une grosse heure là avant de les rentrer, le temps de se mettre à cheval de leur côté...
Kwai — Tu viens pour le dîner ?
Dean — Ouep ! Je mange avec ce soir.
Kwai — Cool ! A toute à l'heure !
Dean — A toute !
Ils se séparèrent, Dean prenant le chemin des AUPA alors que Kwaïgon allait vers la poulinière...
Le dîner en compagnie des Ono avait été agréable, comme souvent. Les Dufour étaient là aussi, ainsi que Siobhan. Liam restait encore un peu fatigué, se remettant difficilement de sa très longue grippe et de la tempête qui l'avait éreinté, en plus de la naissance d'Anna. La petite ne pleurait pas trop la nuit mais ce n'était tout de même pas évident à gérer pour Liam avec son cocktail de microbes. Heureusement pour lui, Myriam était en pleine forme et gérait la partie administrative de l'élevage pour lui permettre de souffler un peu. Bientôt, Keira prendrait le relais pour garder Anna en journée et le rythme redeviendrait le même qu'avant pour tout le monde...
Lou n'avait pas voulu partager le repas avec eux et elle était resté à l'appartement. Siobhan, de garde au centre de soins, dormirait sur place. Dean se retrouva donc seul pour rentrer chez eux, dans la neige et le froid glacial des nuits canadiennes. Quand il entra, il trouva Lou seule, emmitouflée dans un plaid, recroquevillée sur le canapé et les yeux rouges. Il prit le temps de se débarrasser de tout ce qu'il portait d'encombrant avant de s'installer à côté d'elle pour la prendre dans ses bras. Mais elle refusa le contact, se dégageant de son étreinte. Il ne la força pas, restant là, attentif. Il fallu un petit moment à Lou pour prendre la parole d'un murmure lourd.
Lou — Je t'attendais...
Dean — Je suis là...
Il avait répondu de même ton murmurant, comme pour ne pas briser le silence. Il n'y avait aucun bruit autour d'eux, à part le ronronnement régulier d'un feu dans la cheminée.
Lou — Dean je... Je suis désolée...
Elle secoua doucement la tête, négativement. Il fronça les sourcils, n'étant pas certain de ce qu'elle voulait dire. Que se passait-il donc ?
Dean — C'est pas grave Lou... T'as le droit d'avoir des coups de blues, c'est normal...
Lou — Non Dean... S'il te plaît.
Dean — Tu... Qu'est-ce que tu veux que je fasse ? Tu veux un chocolat chaud ? Ou...
A nouveau, elle secoua la tête en se mordant la lèvre, les larmes lui remontant dans les yeux. Il essayait de ses convaincre que le pire n'était pas en train d'arriver. Mais un mauvais pressentiment l'avait envahi dès qu'elle avait refusé son étreinte. A son tour il se pinça les lèvres, sachant pertinemment ce qu'allait être la suite maintenant.
Lou — On ne peut pas continuer comme ça... Je suis désolée...
Dean hocha de la tête, la gorge serré. En reprenant la parole, il avait pratiquement perdu une octave.
Dean — Tu es sûre de toi ?
Elle hocha de la tête, tout doucement, alors qu'une larme perlait sur sa joue. Il voulu la cueillir au creux de son pouce mais il était paralysé, figé dans le désespoir qui l'envahissait peu à peu.
Lou — Je ne peux pas t'infliger ça. Je refuse de t'infliger ça.
Cette fois, il eut un soupir, las.
Dean — Tu ne m'inflige rien Lou, je te l'ai déjà dit.
Lou — Je ne peux pas. Je suis désolée...
Il pinça les lèvres et hocha de la tête. Elle le quittait, et il ne pouvait rien faire contre ça. Il serra les dents de colère, un bref instant, avant de plonger à nouveau son regard dans le sien.
Dean — Tu sais que je t'aime ?
Lou — Je sais...
A nouveau, un bref hochement de tête de la part du jeune homme. Lou sécha ses larmes, renifla un peu. Le silence les enveloppa un moment et elle fini par se lever sans pouvoir rien dire de plus. Ils échangèrent un regard mais le jeune homme ne fut pas capable de plus. Il resta assit sur le canapé et plongea la tête dans ses mains dans un soupir de désespoir. Il l'entendit déposer son double de clé sur le meuble de l'entrée et refermer la porte, en douceur.
Le maréchal se laissa tomber dans le dossier du canapé dans un soupir rageur. Il avait essayé. Il avait essayé de la soutenir, de faire des efforts... Et par dessus tout il l'aimait. Il avait surmonté l'affront de son départ et la colère qu'il avait ressenti après elle quelques dix mois auparavant. Il avait réussi, contre toute attente, à passer outre toutes les souffrances qu'elle lui avait fait subir... Et tout cela pour quoi ? Pour rien... D'un côté, il la comprenait. Mais de l'autre... La tristesse l'envahissait. Le malaise aussi. Et les questions. Pourquoi ? L'avait elle au moins aimer également ? Que faire maintenant ? Autant de questions sans réponses que de gouttes d'eau dans l'océan...
C'était fini. Un an et c'était fini... Plus que la tristesse ou la colère, c'était la déception qui l'envahissait désormais. La déception et le doute...
240 Lignes
Merci au correcteur !
utilisation d'un résumé x2
utilisation d'un seau de carotte sur Kira ; Nara & Orcanta
Box : Yelin & Itikaweta
Journal : One Team One Goal
Quand Dean récupéra Carter à la sortie de son avion, ce fut la seule chose qu'il arriva à articuler en voyant l'américain. Ce dernier lui répondit par un léger sourire, un peu douloureux.
Carter — Je sais que j'ai une sale tête mais je t'assure que j'ai connu pire. Au moins je tiens quand même debout !
Dean — Mais à quel prix ! Tu vas faire peur à tout le monde en rentrant...
Carter — Y'a des chances oui...
Le militaire eut une légère grimace et abandonna de bonne grâce son sac à dos à Dean. Doucement, au rythme des pas claudiquant de Carter, ils prirent le chemin de la voiture. Une fois dans l'habitacle seulement, le maréchal questionna son collègue, un peu inquiet de son état... Il faut dire qu'il ne faisait pas vraiment plaisir à voir entre son œil au beurre noir, ses cernes, ses hématomes au cou -aurait-il était étranglé ?- et sa jambe dans une atèle... Et encore, ce n'était que la partie visible.. Qu'y avait-il sous le manteau ?
Dean — Qu'est-ce qu'il s'est passé pour que tu sois dans cet état ?
Carter — Mauvaise rencontre... Mais pas le genre de mauvaise rencontre que tu fais dans une ruelle sombre... Plutôt le genre embuscade avec tir de rocket comme clou du spectacle. On a quand même eu de la chance, j'ai perdu personne dans l'équipe. Mais je me suis fait une déchirure musculaire et du coup, impossible de rester là-bas.
Dean — T'en a pour combien de temps ?
Carter — Un mois, pas plus.
Dean — Et bah...
Carter eut un sourire étincelant et acquiesça avec une joie certaine.
Carter — Ouep ! C'est pas plus mal, je suis un peu fatigué.
Dean — Tu m'étonne ! T'as des cernes de trois kilomètres de long !
A nouveau, le rire léger prit le militaire. Au moins, il avait le moral, ce qui restait important dans ces cas là. En tout et pour tout, il était parti une semaine et avait passé une semaine en hôpital militaire avant d'avoir son autorisation de sortie. Mais pour l'équipe, c'était bien assez. Ils terminèrent le trajet jusqu'au Haras en se racontant les derniers potins. Il n'y en avait pas beaucoup, la période étant plutôt calme. La maladie les quittait enfin, la tempête se calmait et la vie reprenait un rythme normal dans les écuries. Ce qui soulageait Liam d'une certaine façon... Le maréchal raccompagna Carter jusque chez lui avant de reprendre la route des écuries.
Quand il gara la jeep devant l'élevage, Kwaïgon était déjà là. Le coréen grimaça à la vu de la voiture -il avait les jeep de l'élevage en horreur depuis son accident avec Myriam- et rentra la tête dans son écharpe. Cette image dit sourire le maréchal qui s'empressa de descendre pour le rejoindre. Ils devaient s'occuper des juments gestantes. La plupart étant des retraités déjà au pré, ils s'occuperaient d'Iti et Yelin pour cette fois. Un bon pansage et une mise en paddock ensemble étaient les seuls soins qu'ils leur prodigueraient.
Kwai — Alors, comment va Carter ?
Dean — Il est dans un sale état mais il a le moral.
Kwai — Ça ne m'étonne pas de lui !
Kwaïgon sourit et secoua légèrement de la tête, amusé. Ils entrèrent dans la sellerie pour prendre chacun le seau de pansage d'une jument ainsi que la couverture imperméable recouvrant celle de box des deux filles avant d'aller les chercher. Pas mal d'autres chevaux étaient au travail ou sortie, de fait, l'écurie était très calme. Ils s'installèrent dans deux aires de pansages l'une en face de l'autre et commencèrent sagement leurs soins. Dean avec Yelin et Kwai avec Iti.
Dean — Du coup vous partez pour ton anniversaire alors ?
Kwai — Ouai ! On va profiter de ne pas être trop loin encore pour aller à New York. Un peu de vacances avec Io se sera sympa aussi, pour fortifier les liens avec Yen.
Dean — Oui c'est pas faux !
Ils échangèrent un sourire, le silence les enveloppant un moment, tout concentré à leur pansage qu'ils étaient.
Dean — Je trouve ça bien ce que vous avez fait...
Le coréen jeta un œil à Dean, interrogateur.
Kwai — Quoi donc ?
Dean — L'adoption de Io. Je trouve ça bien...
Kwai — Oh... Merci...
Dean — Elle a l'air de bien s'adapter en tout cas.
Kwai — Oui. Elle apprend vite. Elle était un peu en avance sur le programme scolaire donc ça lui a permit aussi de s'adapter plus en douceur de ce côté là. Et elle s'entend bien avec Maël. Donc ça lui fait déjà un copain !
Dean — En même temps, quel gamin ne s'entend pas avec Maël ?!
Kwai — C'est pas faux...
Ils échangèrent un sourire. Maël avait le dont pour faire craquer tout le monde, c'était certain. Une canaille en puissance... Sans aucun doute.
Dean — Et du coup ça se passe bien avec Yen aussi ?
Kwai — Oui ! Io a un caractère un peu fort, je craignais que les choses ne se passent pas forcément bien, surtout au début. Mais finalement ça va. C'est même pratiquement comme si elle avait toujours été là !
Dean — Ce qui est déjà énorme !
Kwai — Oh oui !
A nouveau, ils échangèrent un sourire et un regard entendu, avant de se pencher de nouveau sur leurs juments respectives. Elles étaient plutôt calmes et tranquille, Iti somnolait même à son attache. Peut-être que les gestations leur apporterait un peu de plomb dans la tête... Bien qu'elles soient déjà de bonne composition toute les deux.
Kwai — Et Lou, comment ça va ?
Dean pinça les lèvres et eut un soupir. Personne n'ignorait dans l'équipe que ce n'était pas facile pour leur couple, comme pour eux-même. La tristesse de Lou se ressentait encore souvent au quotidien. Elle n'était plus tout à fait la même qu'avant...
Dean — C'est... C'est difficile.
Kwai — Ouai... Je comprends...
Dean plongea dans ses pensées et Kwaïgon respecta son silence. Que pouvait-il faire de plus de toute façon ? Ils terminèrent leurs pansages respectifs avant de mettre les couvertures de paddock aux juments et de les conduire au pré. La neige était encore bien présente mais ce n'était pas bien grave. Ils les laisserait une grosse heure là avant de les rentrer, le temps de se mettre à cheval de leur côté...
Kwai — Tu viens pour le dîner ?
Dean — Ouep ! Je mange avec ce soir.
Kwai — Cool ! A toute à l'heure !
Dean — A toute !
Ils se séparèrent, Dean prenant le chemin des AUPA alors que Kwaïgon allait vers la poulinière...
* * *
Le dîner en compagnie des Ono avait été agréable, comme souvent. Les Dufour étaient là aussi, ainsi que Siobhan. Liam restait encore un peu fatigué, se remettant difficilement de sa très longue grippe et de la tempête qui l'avait éreinté, en plus de la naissance d'Anna. La petite ne pleurait pas trop la nuit mais ce n'était tout de même pas évident à gérer pour Liam avec son cocktail de microbes. Heureusement pour lui, Myriam était en pleine forme et gérait la partie administrative de l'élevage pour lui permettre de souffler un peu. Bientôt, Keira prendrait le relais pour garder Anna en journée et le rythme redeviendrait le même qu'avant pour tout le monde...
Lou n'avait pas voulu partager le repas avec eux et elle était resté à l'appartement. Siobhan, de garde au centre de soins, dormirait sur place. Dean se retrouva donc seul pour rentrer chez eux, dans la neige et le froid glacial des nuits canadiennes. Quand il entra, il trouva Lou seule, emmitouflée dans un plaid, recroquevillée sur le canapé et les yeux rouges. Il prit le temps de se débarrasser de tout ce qu'il portait d'encombrant avant de s'installer à côté d'elle pour la prendre dans ses bras. Mais elle refusa le contact, se dégageant de son étreinte. Il ne la força pas, restant là, attentif. Il fallu un petit moment à Lou pour prendre la parole d'un murmure lourd.
Lou — Je t'attendais...
Dean — Je suis là...
Il avait répondu de même ton murmurant, comme pour ne pas briser le silence. Il n'y avait aucun bruit autour d'eux, à part le ronronnement régulier d'un feu dans la cheminée.
Lou — Dean je... Je suis désolée...
Elle secoua doucement la tête, négativement. Il fronça les sourcils, n'étant pas certain de ce qu'elle voulait dire. Que se passait-il donc ?
Dean — C'est pas grave Lou... T'as le droit d'avoir des coups de blues, c'est normal...
Lou — Non Dean... S'il te plaît.
Dean — Tu... Qu'est-ce que tu veux que je fasse ? Tu veux un chocolat chaud ? Ou...
A nouveau, elle secoua la tête en se mordant la lèvre, les larmes lui remontant dans les yeux. Il essayait de ses convaincre que le pire n'était pas en train d'arriver. Mais un mauvais pressentiment l'avait envahi dès qu'elle avait refusé son étreinte. A son tour il se pinça les lèvres, sachant pertinemment ce qu'allait être la suite maintenant.
Lou — On ne peut pas continuer comme ça... Je suis désolée...
Dean hocha de la tête, la gorge serré. En reprenant la parole, il avait pratiquement perdu une octave.
Dean — Tu es sûre de toi ?
Elle hocha de la tête, tout doucement, alors qu'une larme perlait sur sa joue. Il voulu la cueillir au creux de son pouce mais il était paralysé, figé dans le désespoir qui l'envahissait peu à peu.
Lou — Je ne peux pas t'infliger ça. Je refuse de t'infliger ça.
Cette fois, il eut un soupir, las.
Dean — Tu ne m'inflige rien Lou, je te l'ai déjà dit.
Lou — Je ne peux pas. Je suis désolée...
Il pinça les lèvres et hocha de la tête. Elle le quittait, et il ne pouvait rien faire contre ça. Il serra les dents de colère, un bref instant, avant de plonger à nouveau son regard dans le sien.
Dean — Tu sais que je t'aime ?
Lou — Je sais...
A nouveau, un bref hochement de tête de la part du jeune homme. Lou sécha ses larmes, renifla un peu. Le silence les enveloppa un moment et elle fini par se lever sans pouvoir rien dire de plus. Ils échangèrent un regard mais le jeune homme ne fut pas capable de plus. Il resta assit sur le canapé et plongea la tête dans ses mains dans un soupir de désespoir. Il l'entendit déposer son double de clé sur le meuble de l'entrée et refermer la porte, en douceur.
Le maréchal se laissa tomber dans le dossier du canapé dans un soupir rageur. Il avait essayé. Il avait essayé de la soutenir, de faire des efforts... Et par dessus tout il l'aimait. Il avait surmonté l'affront de son départ et la colère qu'il avait ressenti après elle quelques dix mois auparavant. Il avait réussi, contre toute attente, à passer outre toutes les souffrances qu'elle lui avait fait subir... Et tout cela pour quoi ? Pour rien... D'un côté, il la comprenait. Mais de l'autre... La tristesse l'envahissait. Le malaise aussi. Et les questions. Pourquoi ? L'avait elle au moins aimer également ? Que faire maintenant ? Autant de questions sans réponses que de gouttes d'eau dans l'océan...
C'était fini. Un an et c'était fini... Plus que la tristesse ou la colère, c'était la déception qui l'envahissait désormais. La déception et le doute...
Merci au correcteur !
utilisation d'un résumé x2
utilisation d'un seau de carotte sur Kira ; Nara & Orcanta
Box : Yelin & Itikaweta
Journal : One Team One Goal
DESIGN ϟ VOCIVUS // AVATAR (C) VOCIVUS
|
|