Teardrop
Admin
Ep 03 | Nécessaire discussion - Mar 20 Nov 2018 - 10:18
« Chap 15 ϟ Ep 03 »
Nécessaire discussion
Carter — Aller Lady, un peu de courage !
Le jeune homme donna quelques claquements de langues pour encourager la jument isabelle à allonger un peu le trot. Mais elle ne semblait pas vouloir travailler ce jour là. Et Carter la comprenait à vrai dire. Il faisait froid, la tempête faisait rage et ils étaient presque tout le temps confiner à l'intérieur. Il y avait de quoi déprimer un peu. Carter soupira, n'étant lui-même pas assez motivé pour passer son énergie à la jument. Il soupira et abandonna ses encouragements. Aussitôt, la jument passa au pas et baissa le nez en ronflant, continuant de tourner autour de lui sur quelques pas avant de venir vers lui, relevant la tête en pointant les oreilles en avant, pleine d'espoir.
Carter — Ouai on arrête là...
Carter ramassa la longe en s'avançant vers elle pour décrocher le pessoa et passer une main sur son encolure. Lady était une jument adorable mais parfois c'était un peu dur de la mettre au travail. Il marcha un moment à côté d'elle avant de finalement lui remettre son couvre rein et reprendre le chemin de l'écurie. C'était toujours plus ou mois une épreuve d'aller d'un endroit à un autre avec ce temps, mais il commençait à prendre l'habitude. Avec certains chevaux, c'était délicat : l'interdiction de sortie au paddock devenait problématique.. Seul ses poneys étaient quand même mit dehors malgré la neige, tant qu'ils étaient bien couvert. Chez les chevaux par contre, il fallait souvent les longer avant de grimper dessus, au risque de se retrouver par terre bien avant la fin de la détente... En rentrant dans l'écurie, c'était assez calme. Alejandro lui avait piquer son aire de pansage mais ce n'était pas bien grave. Il attacha Lady dans la douche voisine pour la débarrasser de tout ce qu'elle portait.
Ale — Elle était bien ?
Carter — Un peu molle...
Ale — Avec ce temps je comprends qu'elle ait pas envie de bosser.
Le coach soupira lourdement. Il semblait partager la vision des choses de la jument. A vrai dire, depuis quelques temps, lui aussi semblait nerveux et fatigué, ce qui ne lui ressemblait pas du tout. Il fallait que Carter lui en touche deux mots... A la maison il était plutôt normal mais à l'écurie...
Carter — Ouai... Ouai moi aussi.
Le coach enfila sa bombe et détacha Fili pour se diriger vers l'extérieur.
Ale — A plus tard.
Carter — Ouai à toute !
Le militaire le regarda partir, songeur, avant de se retourner vers Lady qui le poussait du nez pour tenter de fouiller ses poches.
Carter — Oui ma fille ! J'arrive.
Il sourit et se retourna vers la jument isabelle pour lui grattouiller le front avant de se mettre à son pansage de fin de séance...
Après la longe de Lady, il avait été rentrer les poneys. Ils étaient tous alignés devant la porte, serrés les uns contre les autres. Seul Alpha était un peu à l'écart, pas encore tout à fait intégrer au groupe. Carter ouvrit grand la porte de l'allée et ramassa les licols avant d'ouvrir la porte. Tous les poneys filèrent directement dans l'allée, presque chacun dans son box. Le soir, c'était plus facile de les rentrer, ils étaient moins dispersé. Le matin, il était obligé de les prendre en licol mais le soir il pouvait les laisser en liberté. Il referma la porte après le passage d'Alpha et alla pendre les licols devant les portes avant de s'armer d'un cure pied. Il débarassa chacun des pieds des poneys de la neige qu'ils avaient accumulé avant de changer de couverture pour la nuit. Une fois les cinq poneys fait, il leur mit un tas de foin pour la nuit à chacun ainsi qu'une dose de biotine pour les aider un peu dans cette période froide. Il fini par allumer la radio, baissant le son pour que les poneys ait simplement une musique d'ambiance et sorti, jetant un œil à chacun avant de tout éteindre et fermer.
Carter — A demain les nains ! Bonne nuit, soyez sages !
Il referma et s'empressa de repartir vers l'appartement, allant à petites foulées dans la neige. Il ne fut pas mécontent de rentrer et de retrouver la chaleur de l'appartement. Ali était là, installé sur le comptoir de la cuisine, plongée dans sa bulle. Il sourit en la voyant et se contenta de déposer un baiser sur sa tempe en passant, sans la déranger plus que cela. Bien qu'il doutait qu'elle se soit rendu compte de son passage tant elle était concentrée... Il enleva son manteau et ses chaussures pour se rendre compte que son téléphone sonnait. Il pinça les lèvres en voyant le numéro mais il n'hésita pas à décrocher.
Carter — Major. ... Oui... Oui. Très bien... On est prit dans une tempête ici je ne sais pas si... Oui... Très bien... Merci.
Le jeune homme raccrocha et soupira, posant le téléphone sur une petite console à côté d'un canapé et se laissa tomber dedans au moment où Ale passait la porte avec Newt. Le petit chien se précipita sur lui et il se pencha pour le caresser un peu.
Ale — Ce temps est absolument affreux !
Carter — Ouep... Les poneys étaient tous pressé de rentrer au chaud...
Ale — Tu m'étonne...
Ale soupira à son tour. Il avait laissé manteau, écharpe et autre à l'entrée et se dirigeait vers le frigo. Carter s'était levé, mains sur les hanches, alors que Newt retournait se blottir dans son panier près du radiateur. Ale proposa une bière à l'américain, silencieusement, ce à quoi il répondit par l'affirmative en hochant de la tête. En voyant Ali travaillé, Alejandro se fit plus murmurant et discret. Il rejoignit Carter dans le salon, lui donnant sa bière au passage. Ils se laissèrent tous les deux tomber sur le canapé, côte à côte et Ale alluma la télé, machinalement, baissant le son pour n'avoir que le bruit de fond. Il changea de chaîne pour avoir un match de hockey et s'enfonça dans le canapé en sirotant sa bière. Ils restèrent longtemps silencieux avant que Carter ne prenne la parole, d'un ton bas.
Carter — Le Major m'a appelé...
Ale — Aïe... Tu pars quand ?
Carter — Dès que la tempête le permet...
Ale — C'est pour une mission ?
Carter — Oui, mais normalement assez courte.
Ale — Cool.
De nouveau, le silence les enveloppa un moment. Ils sirotaient leurs bières en regardant le match, mais Carter sentait bien qu'à côté de lui, Ale n'était pas très concentré. Il jetait de fréquent regard à la fenêtre avec un air passablement désespéré. Carter tint quelques minutes comme ça, avant de finalement se retourner pour jeter un œil à Aliénor. Elle était toujours penché entre ses notes et son pc. Sans doute que c'était le moment idéal pour parler un peu plus sérieusement à Ale... Qu'il découvre enfin ce qui le tracassait et si c'était en rapport avec sa sœur... Il se remit droit dans le canapé et prit la parole d'un ton toujours bas, à peine au dessus du murmure.
Carter — Ale... Qu'est-ce qu'il se passe ?
Ale — Rien.
La réponse du coach avait été rêche et rapide. Pas du tout quelque chose qui ressemblait à Ale.
Carter — Ale... C'est pas rien ce ton.
Ale — C'est ce... Cette tempête !
Carter — C'est pas que cette tempête, n'essaie pas de m'embobiner.
Ale — C'est... Rien.
Alejandro se renfrogna et s'enfonça encore un peu plus dans le canapé en prenant une gorgée de sa bière. Carter lui jeta un regard et l'imita, laissant le silence les envelopper un instant avant de reprendre la parole.
Carter — C'est Cristina ?
Ale — Non ?
Les deux hommes échangèrent un regard, celui d'Ale se faisant fuyant alors qu'il se cachait en prenant une gorgée de sa bière. Carter dû prendre sur lui pour poursuivre la conversation. C'était bizarre de parler de sa sœur à Ale... Très bizarre...
Carter — Ok, raconte moi...
Ale — T'es certain que tu veux savoir ?
Cette fois, le coach eut un sourire malicieux, mordillant le goulot de sa bouteille. Carter en retint son souffle et se leva d'un coup.
Carter — Non... Non en fait je crois que je ne veux pas savoir...
Ale eut un soupir et se renfrogna à nouveau en se laissant retomber dans le canapé. Carter prit une gorgée de sa bière, et jeta un nouveau coup d’œil à Ali, qui était toujours concentrée. Il ignorait si elle les avait entendu ou non... Newt lui jeta un regard plein d'espoir en remuant la queue quand il croisa son regard, mais il le découragea d'un signe de tête avant de reprendre sa place à côté du coach. Le silence se prolongea entre eux et il fallu un moment à Carter pour trouver le courage de reprendre la parole, toujours de son ton bas pour ne pas déranger Ali.
Carter — C'est... C'est vraiment elle qui te tracasse comme ça ?
Ale — Je suis simplement fatigué.
Carter — Non, y'a pas que ça. Je le vois bien. Ici t'es plutôt cool mais à l'élevage...
Ale — Je ne supporte plus cette tempête. J'aime pas la neige...
Carter — Tu me la feras pas à moi Ale...
Ale — Un véritable mini Kwai dis donc ! Il a fait du bon boulot...
Le ton était blessant et Carter lança un regard noir à Alejandro. Le coach soupira et reprit la parole doucement.
Ale — Excuses-moi.
Carter — Tu ne fais que confirmer que quelque chose ne va pas. Dis-moi.
Ale — C'est un tout Carter... C'est un tout.
Carter — Et bien explique moi ton tout.
Ale — C'est la tempête, c'est la fatigue parce que Liam est malade comme un chien, c'est... Cristina...
Carter — Qu'est-ce qui te tracasse avec Cristina ?
Ale — Tu sais où elle est en ce moment ?
Carter prit une brève inspiration et pinça les lèvres. Serait-ce de l'inquiétude au fond du regard vif du coach ?
Carter — Oui... Elle est avec Patrick, elle a rejoint son unité pour un reportage... Ils sont... Ils sont quelque part en zone de guerre...
Ale — Mais où ?
Carter — Je ne peux pas te le dire...
Ale — Évidemment...
Carter — Ale c'est... Il est sur des missions particulières, comme moi, on ne peut pas parler de ce qu'on fait, de ce qu'il se passe...
Ale — Parce qu'un reportage ça va rester secret ?
Carter — Elle ne fait pas un reportage sur eux, elle fait un reportage sur la zone où ils sont et elle a obtenu d'avoir une protection militaire pour certaines de ses sorties sur le terrain... Et ça se trouve où est Patrick en ce moment, c'est tout.
Ale soupira en secouant la tête négativement mais ne répondit rien. C'était un peu étrange de parler aussi bas. Et de parler de sa sœur ainsi. Carter prit une nouvelle inspiration et reprit la parole.
Carter — T'arrive pas à la joindre ?
Ale — Non...
Carter — Depuis combien de temps ?
Ale — Deux semaines...
Carter hocha tout doucement de la tête en prenant une gorgée de sa bière. Il espérait que le coach allait se confier de lui-même... C'était le moment où jamais...
Ale — La semaine qui a suivit le nouvel an, on s'est appelé pratiquement tous les jours.
Carter failli pousser un soupir de soulagement en l'entendant, mais la surprise le retint. Il jeta un regard interrogateur à Ale.
Carter — Ah oui ?
Ale — Pourquoi ça t'étonne autant ?
Carter — Peut-être parce que ni toi ni elle ne tient à avoir d'attaches ?
Ale — C'est pas pour ça qu'on ne peut pas...
Le coach suspendit sa phrase, soupirant en prenant une gorgée de sa bière.
Carter — Que vous ne pouvez pas quoi ?
Ale — S'apprécier. Qu'on ne peut pas s'apprécier.
Carter — Quand on s'appelle pratiquement tous les jours c'est quand même un peu plus que s'apprécier...
Ale — Carter...
Carter — Quoi ? C'est vrai...
A nouveau, le coach eut un soupir et un hochement de tête négatif avant de prendre une nouvelle gorgée de sa bière. Le silence les enveloppa de nouveau et Carter ne dit rien, se plongeant dans ses pensées un moment. Il était partagé. Il connaissait Cristina, il connaissait Ale et il n'était pas certain que les choses fonctionnent si bien que cela entre eux... Il se passa un moment avant qu'il ne reprenne doucement la parole en se levant, après avoir terminé sa bière.
Carter — Si... Si tu te rend compte que tu... Que tu éprouve quelque chose de plus pour Cristina que de... L'apprécier... J'aimerais bien le savoir...
Le coach tourna la tête vers Carter, sentant bien qu'il avait eu du mal à sortir ces quelques mots, avant de finalement hocher doucement de la tête.
Ale — Ok.
Carter — Merci. Je vais faire le dîner.
Ale hocha doucement de la tête et croisa les bras, s'amusant à souffler dans sa bouteille de bière presque vide alors que le militaire s'éloignait vers la cuisine. Au passage, il déposa un nouveau baiser sur la tempe d'Ali avant de se mettre tranquillement à la préparation d'un dîner, se plongeant dans ses pensées...
Aliénor referma son carnet, lançant un regard à Carter avant que celui-ci ne glisse jusqu'à son colocataire. Elle se figea légèrement, surprise sans réellement s'en rendre compte. Elle resta plusieurs minutes à l'observer, avant de se lever pour le rejoindre. A part son regard, aucune émotion ne transparaît sur son visage.
Ali — Tu es bizarre. Je n'arrive pas à déterminer la raison. Il s'est passé quelque chose avec Carter ? Je crois que vous avez parlé ensemble, je n'ai pas fait attention. Mon problème de probabilité m'a totalement absorbée, je crois.
Ale cessa de souffler dans sa bouteille sans pour autant changer de position. Il restait un peu recroqueviller sur lui même, enfoncer dans le canapé. Il ne releva que les yeux vers Aliénor, réprimant un soupir. Il se força à un sourire cependant et fini par se déplier un peu.
Ale — Tant mieux si on ne t'as pas dérangé. Il ne s'est rien passé avec Carter, tout va bien avec lui.
Il eut un très léger soupir, avant de finalement poser sa bouteille vide sur la table basse et s'ouvrir un peu plus à la jeune femme.
Ale — Tu as pu résoudre ton problème ?
Ali — Oui. Peut-être que je pourrais même reprendre la structure du problème pour en créer une énigme à Thoma en version simplifié. Je pense que cela lui plairait.
Ale — Tant mieux...
Il avait été réellement curieux et cela transparaissait dans son ton. Il avait un peu plus ouvert les bras aussi et s'était redressé, mais il ne pouvait pas cacher l'inquiétude au fond de son regard et ses pensées frustrées. Avec un peu de chance, peut-être qu'elle ne l'aurait pas remarqué... Ça et le fait qu'il n'avait plus ramener personne à la maison depuis trois semaines...
Ali — Ce n'est pas avec Carter, tout va bien avec lui. Il y a bien quelqu'un dont le résultat n'est pas que tout va bien.
Elle se perdit dans ses pensées, formulant à voix haute ses problématiques. Elle analysait le comportement de son colocataire de manière très mathématique.
Ali — Il ne me semble pas qu'il s'est passé quelque chose aux écuries. Ton rythme de travail ainsi que tes horaires n'ont pas subi de modification notable. Le problème doit être dans la cellule privée. Comme ce n'est pas Carter.
Son regard se plongea dans le sien avant de demander doucement.
Ali — Est-ce que j'ai raison ?
Alejandro l'avait écouté en silence, l'observant dans sa logique des choses. C'était parfois étrange d'être ainsi décortiqué... Ou d'entendre un raisonnement que la plupart des gens faisaient dans leurs tête en quelques millisecondes à voix haute. Mais c'était Ali. Elle était comme ça. A sa dernière question, il ne put réprimer un léger soupir et hocha la tête doucement.
Ale — Ouai... Ouai t'as raison...
Il n'y avait pas grand monde dans sa cellule privée à lui. Alors pour lui facilité la tâche et lui éviter tout un tas de questions inutiles pour déterminé l'origine du problème, il poursuivit dans un soupir, en détournant les yeux vers le match et repliant les bras.
Ale — C'est Cristina...
Il se renfrognait un peu, comme face à Carter, mais il ne pouvait pas s'en empêcher. Il devenait de plus en plus transparent avec eux. Peut-être que c'était à cause de leur vie commune... Ces choses là rapprochent...
Ali — Oh.
Elle se figea légèrement, dans son regard on pouvait y voir toute sa réflexion. Elle cherchait à comprendre les derniers pièces du puzzle. Et soudainement, elle demanda très neutre dans son ton, mais avec un brin de sérieux.
Ali — Ses prouesses sexuelles ne sont plus à la hauteur ?
Le coach eu un soupir et tapota le canapé à côté de lui pour que la jeune femme vienne s'asseoir avec lui.
Ale — Si... Si elle est toujours à la hauteur. Mais le soucis c'est que je n'ai plus de nouvelles d'elle depuis quelques temps et que je m'inquiète. Et que je ne sais pas trop où elle est aussi...
Il attendit que la jeune femme vienne à lui et se décala pour poser sa tête sur son épaule, gardant les bras croisés sur son torse. Il était un peu plié en deux de cette manière mais peu importait. Il avait besoin d'un peu de contact et ce ne serait pas Carter qui le lui donnerait. De toute façon il refuserait farouchement, honneur masculin à défendre...
Elle s'était installée à ses côtés, acceptant ce contact sans la moindre gênée. Alejandro avait pris une place importante dans la vie d'Aliénor, et toute interaction avec lui était si simple, même si parfois des questions l'envahissaient de temps en temps.
Ali — Tu t’inquiètes. D'accord. Est-ce qu'il y a une autre valeur dans l'équation ? Je n'ai jamais eu l'occasion de te voir aussi bizarre qu'aujourd'hui. A moins que l'inquiétude provoque chez toi une telle réaction. Mais cela voudrait dire que depuis le temps qu'on se connaît, tu n'as jamais été inquiet.
Elle se perdit de nouveau dans ses pensées à haute voix, très curieuse de comprendre le fonctionnement de son colocataire. Mais au fond, une autre émotion s'agitait en elle. Elle n'aimait pas le voir ainsi, elle voulait à sa manière et sans le comprendre réellement, l'aider.
Ale — Je ne sais pas... Je n'ai pas l'habitude de m'inquiéter pour les gens... Tu me connais, ça ne m'arrive jamais. J'ai déjà été inquiet pour d'autres trucs mais jamais pour quelqu'un... Je...
Il soupira, fermant un instant les yeux pour essayer d'organiser ses pensées. Quand il reprit la parole c'était d'un ton bas et rapide.
Ale — Je ne sais pas trop ce qui se passe dans ma tête, je suis un peu perdu concernant Cristina...
C'était dit, et c'était un peu difficile à dire. Il expira fortement après cela et resserra ses bras encore un peu plus autour de lui, se crispant un peu.
Ali — Tu n'arrives pas à comprendre tes émotions qui t'envahissent ?
Son regard était braqué vers lui, l'observant avec une grande attention. Pour quelqu'un d'extérieur celui-ci pouvait sembler assez inhumain, mais pour Aliénor cela signifiait un grand attachement. Elle s'investissait personnellement à tenter de le comprendre, et en parallèle à trouver les bons mots. Et sans lui laisser le temps de répondre, elle continua avec douceur.
Ali — Tu m'as souvent dit de lâcher prise quand j'étais perdue ou quand je réfléchissais trop. Peut-être que toi aussi tu dois faire ça maintenant ? Tu chasses ce qui te ronge, et tu te laisses porter par ce qu'il arrive.
Elle marqua une pause, tournant la tête vers la cuisine pour se poser brièvement sur Carter avant de revenir vers son colocataire en poursuivant sur le même ton.
Ali — C'est grâce à ce conseil que je suis heureuse, même si parfois je suis encore un peu perdue.
Le jeune homme soupira à nouveau et se redressa pour pouvoir tourner la tête vers elle. Il l'oberva un instant, lèvres pincées, cherchant ses mots avant de répondre doucement, d'un murmure doux, presque tendre. Dans ces moments là, il pouvait voir la ressemblance avec un fantôme de ses souvenirs. Et cela avait quelque chose de réconfortant pour lui.
Ale — C'est un bon conseil... Mais c'est difficile pour moi de lâcher prise et d'accepter. Parce que c'est effrayant. Et que je ne veux pas que l'histoire se répète... C'est ce qui me fait le plus peur...
Il inspira doucement, de façon chaotique, l'observant encore un instant, légèrement nostalgique, avant de reposer son attention sur l'écran de télévision. Le match de hockey avait tourné en baston générale mais le coach ne le voyait pas. Il ne voyait plus rien à vrai dire, s'enfermant dans une bulle n'appartenant qu'à lui...
442 Lignes
Merci au correcteur !
utilisation d'un résumé x2
Des points pour Ali aussi !
Box : Lady
Journal : One Team One Goal
Le jeune homme donna quelques claquements de langues pour encourager la jument isabelle à allonger un peu le trot. Mais elle ne semblait pas vouloir travailler ce jour là. Et Carter la comprenait à vrai dire. Il faisait froid, la tempête faisait rage et ils étaient presque tout le temps confiner à l'intérieur. Il y avait de quoi déprimer un peu. Carter soupira, n'étant lui-même pas assez motivé pour passer son énergie à la jument. Il soupira et abandonna ses encouragements. Aussitôt, la jument passa au pas et baissa le nez en ronflant, continuant de tourner autour de lui sur quelques pas avant de venir vers lui, relevant la tête en pointant les oreilles en avant, pleine d'espoir.
Carter — Ouai on arrête là...
Carter ramassa la longe en s'avançant vers elle pour décrocher le pessoa et passer une main sur son encolure. Lady était une jument adorable mais parfois c'était un peu dur de la mettre au travail. Il marcha un moment à côté d'elle avant de finalement lui remettre son couvre rein et reprendre le chemin de l'écurie. C'était toujours plus ou mois une épreuve d'aller d'un endroit à un autre avec ce temps, mais il commençait à prendre l'habitude. Avec certains chevaux, c'était délicat : l'interdiction de sortie au paddock devenait problématique.. Seul ses poneys étaient quand même mit dehors malgré la neige, tant qu'ils étaient bien couvert. Chez les chevaux par contre, il fallait souvent les longer avant de grimper dessus, au risque de se retrouver par terre bien avant la fin de la détente... En rentrant dans l'écurie, c'était assez calme. Alejandro lui avait piquer son aire de pansage mais ce n'était pas bien grave. Il attacha Lady dans la douche voisine pour la débarrasser de tout ce qu'elle portait.
Ale — Elle était bien ?
Carter — Un peu molle...
Ale — Avec ce temps je comprends qu'elle ait pas envie de bosser.
Le coach soupira lourdement. Il semblait partager la vision des choses de la jument. A vrai dire, depuis quelques temps, lui aussi semblait nerveux et fatigué, ce qui ne lui ressemblait pas du tout. Il fallait que Carter lui en touche deux mots... A la maison il était plutôt normal mais à l'écurie...
Carter — Ouai... Ouai moi aussi.
Le coach enfila sa bombe et détacha Fili pour se diriger vers l'extérieur.
Ale — A plus tard.
Carter — Ouai à toute !
Le militaire le regarda partir, songeur, avant de se retourner vers Lady qui le poussait du nez pour tenter de fouiller ses poches.
Carter — Oui ma fille ! J'arrive.
Il sourit et se retourna vers la jument isabelle pour lui grattouiller le front avant de se mettre à son pansage de fin de séance...
* * *
Après la longe de Lady, il avait été rentrer les poneys. Ils étaient tous alignés devant la porte, serrés les uns contre les autres. Seul Alpha était un peu à l'écart, pas encore tout à fait intégrer au groupe. Carter ouvrit grand la porte de l'allée et ramassa les licols avant d'ouvrir la porte. Tous les poneys filèrent directement dans l'allée, presque chacun dans son box. Le soir, c'était plus facile de les rentrer, ils étaient moins dispersé. Le matin, il était obligé de les prendre en licol mais le soir il pouvait les laisser en liberté. Il referma la porte après le passage d'Alpha et alla pendre les licols devant les portes avant de s'armer d'un cure pied. Il débarassa chacun des pieds des poneys de la neige qu'ils avaient accumulé avant de changer de couverture pour la nuit. Une fois les cinq poneys fait, il leur mit un tas de foin pour la nuit à chacun ainsi qu'une dose de biotine pour les aider un peu dans cette période froide. Il fini par allumer la radio, baissant le son pour que les poneys ait simplement une musique d'ambiance et sorti, jetant un œil à chacun avant de tout éteindre et fermer.
Carter — A demain les nains ! Bonne nuit, soyez sages !
Il referma et s'empressa de repartir vers l'appartement, allant à petites foulées dans la neige. Il ne fut pas mécontent de rentrer et de retrouver la chaleur de l'appartement. Ali était là, installé sur le comptoir de la cuisine, plongée dans sa bulle. Il sourit en la voyant et se contenta de déposer un baiser sur sa tempe en passant, sans la déranger plus que cela. Bien qu'il doutait qu'elle se soit rendu compte de son passage tant elle était concentrée... Il enleva son manteau et ses chaussures pour se rendre compte que son téléphone sonnait. Il pinça les lèvres en voyant le numéro mais il n'hésita pas à décrocher.
Carter — Major. ... Oui... Oui. Très bien... On est prit dans une tempête ici je ne sais pas si... Oui... Très bien... Merci.
Le jeune homme raccrocha et soupira, posant le téléphone sur une petite console à côté d'un canapé et se laissa tomber dedans au moment où Ale passait la porte avec Newt. Le petit chien se précipita sur lui et il se pencha pour le caresser un peu.
Ale — Ce temps est absolument affreux !
Carter — Ouep... Les poneys étaient tous pressé de rentrer au chaud...
Ale — Tu m'étonne...
Ale soupira à son tour. Il avait laissé manteau, écharpe et autre à l'entrée et se dirigeait vers le frigo. Carter s'était levé, mains sur les hanches, alors que Newt retournait se blottir dans son panier près du radiateur. Ale proposa une bière à l'américain, silencieusement, ce à quoi il répondit par l'affirmative en hochant de la tête. En voyant Ali travaillé, Alejandro se fit plus murmurant et discret. Il rejoignit Carter dans le salon, lui donnant sa bière au passage. Ils se laissèrent tous les deux tomber sur le canapé, côte à côte et Ale alluma la télé, machinalement, baissant le son pour n'avoir que le bruit de fond. Il changea de chaîne pour avoir un match de hockey et s'enfonça dans le canapé en sirotant sa bière. Ils restèrent longtemps silencieux avant que Carter ne prenne la parole, d'un ton bas.
Carter — Le Major m'a appelé...
Ale — Aïe... Tu pars quand ?
Carter — Dès que la tempête le permet...
Ale — C'est pour une mission ?
Carter — Oui, mais normalement assez courte.
Ale — Cool.
De nouveau, le silence les enveloppa un moment. Ils sirotaient leurs bières en regardant le match, mais Carter sentait bien qu'à côté de lui, Ale n'était pas très concentré. Il jetait de fréquent regard à la fenêtre avec un air passablement désespéré. Carter tint quelques minutes comme ça, avant de finalement se retourner pour jeter un œil à Aliénor. Elle était toujours penché entre ses notes et son pc. Sans doute que c'était le moment idéal pour parler un peu plus sérieusement à Ale... Qu'il découvre enfin ce qui le tracassait et si c'était en rapport avec sa sœur... Il se remit droit dans le canapé et prit la parole d'un ton toujours bas, à peine au dessus du murmure.
Carter — Ale... Qu'est-ce qu'il se passe ?
Ale — Rien.
La réponse du coach avait été rêche et rapide. Pas du tout quelque chose qui ressemblait à Ale.
Carter — Ale... C'est pas rien ce ton.
Ale — C'est ce... Cette tempête !
Carter — C'est pas que cette tempête, n'essaie pas de m'embobiner.
Ale — C'est... Rien.
Alejandro se renfrogna et s'enfonça encore un peu plus dans le canapé en prenant une gorgée de sa bière. Carter lui jeta un regard et l'imita, laissant le silence les envelopper un instant avant de reprendre la parole.
Carter — C'est Cristina ?
Ale — Non ?
Les deux hommes échangèrent un regard, celui d'Ale se faisant fuyant alors qu'il se cachait en prenant une gorgée de sa bière. Carter dû prendre sur lui pour poursuivre la conversation. C'était bizarre de parler de sa sœur à Ale... Très bizarre...
Carter — Ok, raconte moi...
Ale — T'es certain que tu veux savoir ?
Cette fois, le coach eut un sourire malicieux, mordillant le goulot de sa bouteille. Carter en retint son souffle et se leva d'un coup.
Carter — Non... Non en fait je crois que je ne veux pas savoir...
Ale eut un soupir et se renfrogna à nouveau en se laissant retomber dans le canapé. Carter prit une gorgée de sa bière, et jeta un nouveau coup d’œil à Ali, qui était toujours concentrée. Il ignorait si elle les avait entendu ou non... Newt lui jeta un regard plein d'espoir en remuant la queue quand il croisa son regard, mais il le découragea d'un signe de tête avant de reprendre sa place à côté du coach. Le silence se prolongea entre eux et il fallu un moment à Carter pour trouver le courage de reprendre la parole, toujours de son ton bas pour ne pas déranger Ali.
Carter — C'est... C'est vraiment elle qui te tracasse comme ça ?
Ale — Je suis simplement fatigué.
Carter — Non, y'a pas que ça. Je le vois bien. Ici t'es plutôt cool mais à l'élevage...
Ale — Je ne supporte plus cette tempête. J'aime pas la neige...
Carter — Tu me la feras pas à moi Ale...
Ale — Un véritable mini Kwai dis donc ! Il a fait du bon boulot...
Le ton était blessant et Carter lança un regard noir à Alejandro. Le coach soupira et reprit la parole doucement.
Ale — Excuses-moi.
Carter — Tu ne fais que confirmer que quelque chose ne va pas. Dis-moi.
Ale — C'est un tout Carter... C'est un tout.
Carter — Et bien explique moi ton tout.
Ale — C'est la tempête, c'est la fatigue parce que Liam est malade comme un chien, c'est... Cristina...
Carter — Qu'est-ce qui te tracasse avec Cristina ?
Ale — Tu sais où elle est en ce moment ?
Carter prit une brève inspiration et pinça les lèvres. Serait-ce de l'inquiétude au fond du regard vif du coach ?
Carter — Oui... Elle est avec Patrick, elle a rejoint son unité pour un reportage... Ils sont... Ils sont quelque part en zone de guerre...
Ale — Mais où ?
Carter — Je ne peux pas te le dire...
Ale — Évidemment...
Carter — Ale c'est... Il est sur des missions particulières, comme moi, on ne peut pas parler de ce qu'on fait, de ce qu'il se passe...
Ale — Parce qu'un reportage ça va rester secret ?
Carter — Elle ne fait pas un reportage sur eux, elle fait un reportage sur la zone où ils sont et elle a obtenu d'avoir une protection militaire pour certaines de ses sorties sur le terrain... Et ça se trouve où est Patrick en ce moment, c'est tout.
Ale soupira en secouant la tête négativement mais ne répondit rien. C'était un peu étrange de parler aussi bas. Et de parler de sa sœur ainsi. Carter prit une nouvelle inspiration et reprit la parole.
Carter — T'arrive pas à la joindre ?
Ale — Non...
Carter — Depuis combien de temps ?
Ale — Deux semaines...
Carter hocha tout doucement de la tête en prenant une gorgée de sa bière. Il espérait que le coach allait se confier de lui-même... C'était le moment où jamais...
Ale — La semaine qui a suivit le nouvel an, on s'est appelé pratiquement tous les jours.
Carter failli pousser un soupir de soulagement en l'entendant, mais la surprise le retint. Il jeta un regard interrogateur à Ale.
Carter — Ah oui ?
Ale — Pourquoi ça t'étonne autant ?
Carter — Peut-être parce que ni toi ni elle ne tient à avoir d'attaches ?
Ale — C'est pas pour ça qu'on ne peut pas...
Le coach suspendit sa phrase, soupirant en prenant une gorgée de sa bière.
Carter — Que vous ne pouvez pas quoi ?
Ale — S'apprécier. Qu'on ne peut pas s'apprécier.
Carter — Quand on s'appelle pratiquement tous les jours c'est quand même un peu plus que s'apprécier...
Ale — Carter...
Carter — Quoi ? C'est vrai...
A nouveau, le coach eut un soupir et un hochement de tête négatif avant de prendre une nouvelle gorgée de sa bière. Le silence les enveloppa de nouveau et Carter ne dit rien, se plongeant dans ses pensées un moment. Il était partagé. Il connaissait Cristina, il connaissait Ale et il n'était pas certain que les choses fonctionnent si bien que cela entre eux... Il se passa un moment avant qu'il ne reprenne doucement la parole en se levant, après avoir terminé sa bière.
Carter — Si... Si tu te rend compte que tu... Que tu éprouve quelque chose de plus pour Cristina que de... L'apprécier... J'aimerais bien le savoir...
Le coach tourna la tête vers Carter, sentant bien qu'il avait eu du mal à sortir ces quelques mots, avant de finalement hocher doucement de la tête.
Ale — Ok.
Carter — Merci. Je vais faire le dîner.
Ale hocha doucement de la tête et croisa les bras, s'amusant à souffler dans sa bouteille de bière presque vide alors que le militaire s'éloignait vers la cuisine. Au passage, il déposa un nouveau baiser sur la tempe d'Ali avant de se mettre tranquillement à la préparation d'un dîner, se plongeant dans ses pensées...
Aliénor referma son carnet, lançant un regard à Carter avant que celui-ci ne glisse jusqu'à son colocataire. Elle se figea légèrement, surprise sans réellement s'en rendre compte. Elle resta plusieurs minutes à l'observer, avant de se lever pour le rejoindre. A part son regard, aucune émotion ne transparaît sur son visage.
Ali — Tu es bizarre. Je n'arrive pas à déterminer la raison. Il s'est passé quelque chose avec Carter ? Je crois que vous avez parlé ensemble, je n'ai pas fait attention. Mon problème de probabilité m'a totalement absorbée, je crois.
Ale cessa de souffler dans sa bouteille sans pour autant changer de position. Il restait un peu recroqueviller sur lui même, enfoncer dans le canapé. Il ne releva que les yeux vers Aliénor, réprimant un soupir. Il se força à un sourire cependant et fini par se déplier un peu.
Ale — Tant mieux si on ne t'as pas dérangé. Il ne s'est rien passé avec Carter, tout va bien avec lui.
Il eut un très léger soupir, avant de finalement poser sa bouteille vide sur la table basse et s'ouvrir un peu plus à la jeune femme.
Ale — Tu as pu résoudre ton problème ?
Ali — Oui. Peut-être que je pourrais même reprendre la structure du problème pour en créer une énigme à Thoma en version simplifié. Je pense que cela lui plairait.
Ale — Tant mieux...
Il avait été réellement curieux et cela transparaissait dans son ton. Il avait un peu plus ouvert les bras aussi et s'était redressé, mais il ne pouvait pas cacher l'inquiétude au fond de son regard et ses pensées frustrées. Avec un peu de chance, peut-être qu'elle ne l'aurait pas remarqué... Ça et le fait qu'il n'avait plus ramener personne à la maison depuis trois semaines...
Ali — Ce n'est pas avec Carter, tout va bien avec lui. Il y a bien quelqu'un dont le résultat n'est pas que tout va bien.
Elle se perdit dans ses pensées, formulant à voix haute ses problématiques. Elle analysait le comportement de son colocataire de manière très mathématique.
Ali — Il ne me semble pas qu'il s'est passé quelque chose aux écuries. Ton rythme de travail ainsi que tes horaires n'ont pas subi de modification notable. Le problème doit être dans la cellule privée. Comme ce n'est pas Carter.
Son regard se plongea dans le sien avant de demander doucement.
Ali — Est-ce que j'ai raison ?
Alejandro l'avait écouté en silence, l'observant dans sa logique des choses. C'était parfois étrange d'être ainsi décortiqué... Ou d'entendre un raisonnement que la plupart des gens faisaient dans leurs tête en quelques millisecondes à voix haute. Mais c'était Ali. Elle était comme ça. A sa dernière question, il ne put réprimer un léger soupir et hocha la tête doucement.
Ale — Ouai... Ouai t'as raison...
Il n'y avait pas grand monde dans sa cellule privée à lui. Alors pour lui facilité la tâche et lui éviter tout un tas de questions inutiles pour déterminé l'origine du problème, il poursuivit dans un soupir, en détournant les yeux vers le match et repliant les bras.
Ale — C'est Cristina...
Il se renfrognait un peu, comme face à Carter, mais il ne pouvait pas s'en empêcher. Il devenait de plus en plus transparent avec eux. Peut-être que c'était à cause de leur vie commune... Ces choses là rapprochent...
Ali — Oh.
Elle se figea légèrement, dans son regard on pouvait y voir toute sa réflexion. Elle cherchait à comprendre les derniers pièces du puzzle. Et soudainement, elle demanda très neutre dans son ton, mais avec un brin de sérieux.
Ali — Ses prouesses sexuelles ne sont plus à la hauteur ?
Le coach eu un soupir et tapota le canapé à côté de lui pour que la jeune femme vienne s'asseoir avec lui.
Ale — Si... Si elle est toujours à la hauteur. Mais le soucis c'est que je n'ai plus de nouvelles d'elle depuis quelques temps et que je m'inquiète. Et que je ne sais pas trop où elle est aussi...
Il attendit que la jeune femme vienne à lui et se décala pour poser sa tête sur son épaule, gardant les bras croisés sur son torse. Il était un peu plié en deux de cette manière mais peu importait. Il avait besoin d'un peu de contact et ce ne serait pas Carter qui le lui donnerait. De toute façon il refuserait farouchement, honneur masculin à défendre...
Elle s'était installée à ses côtés, acceptant ce contact sans la moindre gênée. Alejandro avait pris une place importante dans la vie d'Aliénor, et toute interaction avec lui était si simple, même si parfois des questions l'envahissaient de temps en temps.
Ali — Tu t’inquiètes. D'accord. Est-ce qu'il y a une autre valeur dans l'équation ? Je n'ai jamais eu l'occasion de te voir aussi bizarre qu'aujourd'hui. A moins que l'inquiétude provoque chez toi une telle réaction. Mais cela voudrait dire que depuis le temps qu'on se connaît, tu n'as jamais été inquiet.
Elle se perdit de nouveau dans ses pensées à haute voix, très curieuse de comprendre le fonctionnement de son colocataire. Mais au fond, une autre émotion s'agitait en elle. Elle n'aimait pas le voir ainsi, elle voulait à sa manière et sans le comprendre réellement, l'aider.
Ale — Je ne sais pas... Je n'ai pas l'habitude de m'inquiéter pour les gens... Tu me connais, ça ne m'arrive jamais. J'ai déjà été inquiet pour d'autres trucs mais jamais pour quelqu'un... Je...
Il soupira, fermant un instant les yeux pour essayer d'organiser ses pensées. Quand il reprit la parole c'était d'un ton bas et rapide.
Ale — Je ne sais pas trop ce qui se passe dans ma tête, je suis un peu perdu concernant Cristina...
C'était dit, et c'était un peu difficile à dire. Il expira fortement après cela et resserra ses bras encore un peu plus autour de lui, se crispant un peu.
Ali — Tu n'arrives pas à comprendre tes émotions qui t'envahissent ?
Son regard était braqué vers lui, l'observant avec une grande attention. Pour quelqu'un d'extérieur celui-ci pouvait sembler assez inhumain, mais pour Aliénor cela signifiait un grand attachement. Elle s'investissait personnellement à tenter de le comprendre, et en parallèle à trouver les bons mots. Et sans lui laisser le temps de répondre, elle continua avec douceur.
Ali — Tu m'as souvent dit de lâcher prise quand j'étais perdue ou quand je réfléchissais trop. Peut-être que toi aussi tu dois faire ça maintenant ? Tu chasses ce qui te ronge, et tu te laisses porter par ce qu'il arrive.
Elle marqua une pause, tournant la tête vers la cuisine pour se poser brièvement sur Carter avant de revenir vers son colocataire en poursuivant sur le même ton.
Ali — C'est grâce à ce conseil que je suis heureuse, même si parfois je suis encore un peu perdue.
Le jeune homme soupira à nouveau et se redressa pour pouvoir tourner la tête vers elle. Il l'oberva un instant, lèvres pincées, cherchant ses mots avant de répondre doucement, d'un murmure doux, presque tendre. Dans ces moments là, il pouvait voir la ressemblance avec un fantôme de ses souvenirs. Et cela avait quelque chose de réconfortant pour lui.
Ale — C'est un bon conseil... Mais c'est difficile pour moi de lâcher prise et d'accepter. Parce que c'est effrayant. Et que je ne veux pas que l'histoire se répète... C'est ce qui me fait le plus peur...
Il inspira doucement, de façon chaotique, l'observant encore un instant, légèrement nostalgique, avant de reposer son attention sur l'écran de télévision. Le match de hockey avait tourné en baston générale mais le coach ne le voyait pas. Il ne voyait plus rien à vrai dire, s'enfermant dans une bulle n'appartenant qu'à lui...
Merci au correcteur !
utilisation d'un résumé x2
Des points pour Ali aussi !
Box : Lady
Journal : One Team One Goal
DESIGN ϟ VOCIVUS // AVATAR (C) VOCIVUS
|
|