Teardrop
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Après gala annoncé de poste - Mer 7 Fév 2018 - 16:33
« Chap 14 ϟ Ep 14 »
Réaliser ses rêves
Carter enfila un sweat et se jeta un regard dans la glace, fronçant les sourcils face à sa barbe de quelques jours en passant la main dessus. Depuis la cérémonie qui lui avait valu une médaille d'honneur, il avait pu réfléchir un peu plus à ce qu'il allait faire du reste de sa vie, prit des avis un peu partout. Mais l'avis le plus important restait celui d'Aliénor. Et il devait lui en parler... Pour ce faire, il lui avait proposé un petit jogging. Par pour courir, il se fichait bien de la course, mais pour s'éloigner un peu du Haras et de ses oreilles. Il voulait être seul avec elle et ne pas être interrompu. Il rejoignit donc la jeune femme à petites foulées, déposant un baiser léger sur ses lèvres avant de l'entraîner avec lui à travers les chemins de balade, lui posant de banales questions sur sa journée. Il restait vague, courant doucement.
Ce n'est qu'en débouchant sur le parcours de cross qu'il s'arrêta de courir pour s'avancer doucement vers un tronc. Il s'installa à califourchon dessus, invitant la jeune femme à faire de main en tapotant le tronc devant lui et en lui adressant un fin sourire. Une fois qu'elle se fut installer, il prit une grande inspiration -une bonne dose de courage- et prit la parole doucement d'une voix légèrement tremblante. Il essaya d'ignorer les battements de son cœur mais c'était en vain.
Carter — Aliénor j'ai... Il faut qu'on parle de quelque chose...
Son regard était plongé dans le sien, elle l'avait suivi à travers les chemins en appréciant ce moment à deux, ainsi que les banales questions sur le quotidien. Cependant, elle ne pouvait pas ignorer le changement d'intonation de sa voix, ni même les mots utilisées.
Aliénor — Oui ?
Elle était curieuse de savoir ce qu'il lui trottait dans la tête, loin de se douter du sujet en question. Il reprit une inspiration avant de poursuivre, toujours sur le même ton mal assuré.
Carter — C'est euh... C'est à propos de ma possible réintégration de l'armée de l'air...
Il fit une légère pause avant de reprendre.
Carter — J'ai bien réfléchit et j'ai... J'ai envie de reprendre mon poste. J'ai envie de dire oui mais... Mais je ne le ferais pas si tu ne le veux vraiment pas. Tu as... Tu as un droit de veto sur cette décision et je le respecterais. Mais j'ai besoin d'avoir ton avis... C'est le dernier avis qu'il me manque avant de me décider... Le tien...
Il prit ses mains dans les siennes, tremblant, retenant presque son souffle. Elle resta silencieuse pendant de longues minutes, réfléchissant à ses paroles, à cette nouvelle. Est-ce qu'elle était surprise ? Étonnée ? Au fond, le souvenir de la cérémonie, des retrouvailles entre Carter et ses anciens collègues ne tarda pas à jaillir. Et elle avait pu y lire une certaine émotion sur le visage de Carter, une certaine brillance dans son regard. L'armée de l'air était une partie de sa vie.
Aliénor — D'accord.
Carter — D'accord ? C'est tout ? Tu es sûre ?
Aliénor — Oui. Je ne veux pas t'empêcher de reprendre ton poste, pourquoi je le ferais.
Elle ne pouvait pas l'empêcher de poursuivre son rêve. Et elle savait qu'elle s'en voudrait si elle faisait ça, surtout qu'elle n'avait aucune raison valable selon elle.
Aliénor — Où se situe ta base ?
Maintenant qu'elle acceptait cette décision, elle avait besoin d'information pour agir en conséquence. Le jeune homme pinça les lèvres en entendant ses paroles et mit un peu de temps à répondre.
Carter — Je ne sais pas encore où sera notre base point de chute... Jusque là c'était Orlando mais ça peut changer. Pourquoi cette question ?
Il fronça les sourcils, se demandant bien ce qui la poussait à poser ce genre de question. Elle hocha doucement la tête, se perdant dans ses pensées avant de répondre.
Aliénor — Pour déterminer le périmètre où je devrais habiter. Cela change combien de fois la localisation de la base ? Combien de temps de trajet d'Orlando jusqu'à Seattle ?
Carter — Qu... Quoi ? Non... Non non... Aliénor tu... Tu ne vas pas déménager... Tu travaille ici. Tu ne vas pas déménager pour te rapprocher de la base... Je ne serais pas en caserne ce n'est pas utile... Et la... La base change en fonction des places disponible en réhabilitation, ça se départage entre Seattle, Washington, Orlando et d'autres villes... Et il y a plusieurs heures d'avion entre Orlando et Seattle... Mais... Non Aliénor, tu ne peux pas déménager.
Il secoua négativement de la tête en pinçant les lèvres pour appuyer ses paroles. Il ne la laisserait pas faire une chose pareille, et une douce angoisse commençait à l'envahir face à cette idée qu'elle avait en tête.
Aliénor — Je peux trouver un travail en Amérique. D"un côté mathématique, il est préférable que je sois sur le continent où ta base est située, même si cela varie selon les affectations. Le trajet sera assez standard dans la durée, et on éviterait le décalage horaire. Le Haras est trop nomade pour une stabilité de la durée des trajets, il faut souvent faire des escales de quelques jours. Ce paramètre réduirait grandement la durée où nous serons effectivement ensemble.
Elle n'avait pas pu s'empêcher de faire certains calculs en prenant en compte certaines destinations où s'était installés le Haras vis à vis de l’Amérique. Et il y avait des différentes assez élevée qui appuyait sa théorie.
Carter — Non ! Non Aliénor. On s'en fiche des temps de trajets. Tu ne peux pas déménager. Je ne veux pas que tu déménage... Et puis, ça rimerait à rien... Quand je serais pas en mission je serais au Haras... Qu'est-ce que je ferais si tu n'y es pas ? Et tu te retrouverais toute seule ? Je ne veux pas que tu te retrouve toute seule... Et Ale ? Tu le laisserais sans colocataire ? Et Liam ? Tu es son associée... Tu ne peux pas les laisser...
Elle l'avait écouté, sans vraiment comprendre pourquoi il réagissait ainsi, et pourquoi il refusait son déménagement. Elle ne pouvait pas se moquer du temps des trajets, qui déterminait le temps qu'ils passeront ensemble. Une journée de différence est selon elle capitale.
Aliénor — On ne peut pas ignorer le temps des trajets, cela détermine le nombre d'heures qu'on passera ensemble. Si un trajet du retour est plus long, cela impacte sur la durée où on sera ensemble, sachant qu'il faudra aussi déduire le nombre quand tu devras repartir.
Cette logique était trop gravée dans sa tête, elle n'arrivait pas à s'en defaire, comme le fait qu'elle était à son sens primordiale.
Aliénor — Tu n'as pas besoin de revenir à Haras. Tu peux reprendre ton poste de militaire à plein temps, et quand tu ne seras pas en mission, tu viendras me rejoindre là où j'habiterai en Amérique. Je peux peut-être trouver un logement dans les alentours où vit Charlotte. Je ne serais pas seule. Il y aura newton aussi. Alejandro pourra peut-être se retrouver une autre colocataire. Pour Liam, je pourrais toujours traiter une partie des dossiers du partenariat, j'analyserais les données là-bas. Cela existe l'envoi d'échantillons d'ADN.
L'américain se rapprocha d'elle, posant les mains sur ses joues avant de reprendre, une certaine détresse dans le regard.
Carter — Mais je ne veux pas partir du Haras et habiter ailleurs pendant mes permissions. Et si, je t'assures qu'on peut très bien ignorer les temps de trajets. Au maximum j'aurais quoi ? Une journée de vol ? Ce n'est rien ça. Au départ des États-Unis il y a des vols pour partout dans le monde... Et je ne serais pas obligé de prendre des vols commerciaux, je pourrais prendre des navettes militaires... Ou prendre un avion de chasse et me rapprocher du Haras plus vite, il suffira juste de déposer l'avion dans une base ça... Non... Je refuse... Si...
Il prit une inspiration chaotique avant de reprendre, plus inquiet encore mais plus ferme aussi.
Carter — Si tu persiste à vouloir déménager j'abandonne... Je n'y vais pas...
Aliénor — Dans un couple, quand le compagnon est muté ailleurs, sa compagne le suit. Je ne comprends pas pourquoi tu refuses. Je fais ça pour être plus prêt de toi. Une journée c'est beaucoup, si on compte l'allée et le retour, cela fait un total de deux journées de perdue.
Elle se pinça les lèvres, véritablement perdue dans sa réaction qui n'allait pas dans la même direction que sa logique. Elle ne comprenait pas où elle avait faux dans son raisonnement.
Carter — Sur deux mois de permission, deux jours ce n'est rien Aliénor... Et le retour je ne le fait pas à la base, je pars directement sur le lieux attribué... Qui peut être plus près du Haras que la base... Je ne veux pas que tu quittes le Haras pour moi. Je serais plus rassuré si tu restes ici, avec l'équipe.
Il gardait les mains sur ses joues, tremblant d'inquiétude et le regard brillant. Il rajouta dans un souffle court et murmurant.
Carter — Je t'assure que j'abandonnerais si tu persistes à vouloir déménager...
Elle resta silencieuse, elle l'entendait comme ses arguments, mais elle n'arrivait pas à comprendre pour le moment. Ce n'était pas très cohérent vis à vis de sa logique, de sa propre compréhension de la situation. Elle allait devoir faire des recherches, d'autres calculs afin d'avoir une autre vision. Elle hocha doucement la tête, signalant son accord, mais elle ne pouvait pas le vocaliser pour le moment..
Carter — Promets moi de rester au Haras... Promets le moi Aliénor...
Il restait tremblant, pressant et inquiet. Peut importe qu'elle ne comprenne pas pour l'instant... Elle mit un moment avant de pouvoir réellement le dire, de répondre à sa demande qu'elle sentait très importante pour lui. Elle ne pouvait pas ignorer les émotions qui vibraient en lui à cet instant.
Aliénor — Je te promets de rester au Haras.
Aussitôt à sa réponse il se détendit, murmurant un remerciement avant de venir quémander ses lèvres. Il fini par rompre le baiser avant de plonger les yeux dans les siens... Il laissa passer un instant de silence avant de doucement demander...
Carter — Est-ce que tu as des questions sur... Sur ce qu'il va se passer ? Sur mon poste ?
Aliénor — Une mission peut durer combien de temps ? Les permissions sont toujours de deux mois ?
Elle n'avait finalement très peu de question sur son poste, elle était toujours bloquée sur ce facteur temps qui allait briser sa routine. Elle était inquiète, elle ne pouvait pas le nier, ni réellement le cacher. Cependant, elle ne reviendrait pas sur sa décision, elle acceptait sincèrement qu'il reprend son poste au sein de l'armée de l'air. Il s'était visiblement détendu et répondait à ses questions avec calme et sérieux.
Carter — Nos missions durent entre deux et dix semaines... Parfois plus. Et les permissions dépendent de la durée de la mission. Mais c'est en moyenne deux mois, parfois plus, parfois moins. Mais on ne le sait pas vraiment à l'avance... Comme les missions varient de temps une fois qu'on est sur place... On a des estimations mais selon si les choses tournent bien ou mal ça peut durer plus ou moins longtemps...
Il poursuivit doucement, caressant l'une de ses joues de sa main.
Carter — Mais je pourrais t'appeler régulièrement... Peut être pas tous les jours mais... Pas aussi peu que Patrick non plus. Peut-être tous les trois ou quatre jours... Cela dépend de la mission... Et je pourrais t'envoyer des mails...
Il sourit pour tenter de la rassurer avant de rajouter.
Carter — Je serais peut être en zone de guerre mais j'aurais quand même internet...
Elle l'avait écouté, se perdant un peu dans ses pensées. Il y avait beaucoup trop de chose qui commençait à se mélanger, mais elle finit par hocher doucement la tête en rajoutant.
Aliénor — D'accord. Tu pars quand ?
Carter — Je ne sais pas. Je voulais avoir ton accord avant de donner le mien au Major. Je verrais avec lui quand je l'aurais appelé mais... Ce sera pas tout de suite. On a encore du temps devant nous... Tu peux... Tu peux encore changer d'avis, y réfléchir.
Il reprit ses mains, lui adressant un fin sourire en prenant une grande inspiration, ajoutant doucement.
Carter — J'en ai parlé avec plein de monde avant toi et... Tu peux en parler avec Ale' ou Liam... Je pense qu'Ale' sera ravi de te rassurer...
Elle hocha doucement la tête, en gardant le silence. Elle se doutait bien qu'elle finirait par en parler avec Alejandro, que de lui-même il viendrait lui tirer les vers du nez. Pour le reste de l'équipe, même si elle progressait en terme de communication, elle n'était pas toujours à l'aise sur certains sujets.
Aliénor — On peut rentrer ?
Avait-elle fini par murmurer du bout des lèvres. Elle avait cruellement besoin de son carnet, elle sentait bien qu'elle ne pouvait pas évacuer autrement, et cela malgré la présence de Carter et ses paroles rassurantes. Sa routine allait changer, et des crises d'angoisses de ce genre, elle en avait fait en arrivant au Haras, à l'inconnue de cette nouvelle vie. Chaque changement était un énorme stress pour elle.
Carter — Oui... On peut rentrer...
Il se releva doucement, l’entraînant avec lui avant de reprendre le chemin du Haras sans lâcher l'un de ses mains. Une drôle de sensation l'avait envahit. Une sorte de malaise. N'était-il pas en train de faire une erreur ? La plus grosse erreur de sa vie ? Il l'ignorait... Il ne la lâcha qu'une fois devant son appartement, restant un moment sur le seuil de sa porte, demandant doucement.
Carter — Est-ce que tu veux rester seule un moment ?
Il respecterait ce choix, trouverait bien un moyen de s'occuper... Et de réfléchir lui aussi... Au bout d'un moment, après avoir réfléchir à sa question, elle hocha doucement la tête. Peut-être qu'elle avait en effet besoin d'être un peu seule, de mettre toutes les choses à plats, même si elle pourrait aussi faire cela en sa présence. Mais son silence pourrait peut-être l'inquiéter ? Elle ne voulait pas l'empêcher de réaliser son souhait.
Aliénor — Oui. Mais tu viens dormir cette nuit avec moi ?
Elle avait aussi besoin de sa présence, surtout pour dormir après une telle annonce. Il eut un léger temps d'hésitation, cherchant son regard sans réellement se fixer. Il hocha tout doucement de la tête pour répondre, prenant une légère inspiration chaotique.
Carter — D'accord... Je viendrais...
Avant de la libérer il hésita une fois de plus, déposant un léger baiser au coin de ses lèvres. Elle semblait déjà dans ses pensées... Elle ouvrit la porte pour se faufiler à l'intérieur après un dernier regard à Carter. Elle se dirigea rapidement vers sa chambre, ne prenant pas le temps de voir si son colocataire était dans la pièce. Elle ne tarda pas à récupérer son carnet avant de revenir dans la pièce de vie, s'installant sur l'une des chaises de l’îlot de la cuisine pour se plonger dans ses notes. Elle détaillait sa routine quotidienne auprès de Carter, le moindre détail était noté, même des choses sans grande importance. Puis elle commença à lister les changements, ce que son absence va provoquer dans son quotidien. Au fur et à mesure qu'elle écrivait, elle avait l'impression que la liste était immense, qu'elle allait perdre beaucoup de chose. Comment allait-elle pouvoir combler ce vide lors de ses absences ? Qu'est-ce qu'elle allait pouvoir faire à la place ? Est-ce qu'elle allait ressentir de la solitude ? Est-ce qu'elle ressentirait de l'ennuie certains jours ? Comment allait-elle contrôler sa frustration ? Elle s'était laissée de plus en plus porter par ses envies, venant chercher la présence de Carter sans tenir compte de son planning par moment. Mais avec son absence, elle allait devoir apprendre à contrôler ça. Apprendre à vivre loin de lui à certaines périodes.
Totalement dans sa bulle, elle ne se rendit compte de rien autour d'elle. Elle avait noirci de nombreuses pages de son carnet, faisant même quelques ratures avec une certaine émotion dont elle ne se rendit même pas compte. Alejandro l'avait laissé faire au début. Mais les heures passant il avait fini par s'inquiéter un peu, surtout en voyant certaines de ses émotions transparaître dans ses ratures plus ou moins violentes. Il jeta un œil à Newton qui lui même, depuis son panier, en jetait à sa maîtresse avec une certaine anxiété, avant de soupirer doucement et se lever. Il prit un plaid pour le déposer sur les épaules de la jeune femme et la serrer brièvement dans ses bras, lui demandant tout doucement.
Alejandro — Tu veux boire quelque chose ?
Il jeta un léger coup d’œil à son carnet, sans lire mais en grimaçant face aux pages noircies de lignes... Elle s'était légèrement figée, comme surprise du poids qu'elle ressentit sur ses épaules, mais aussi de la présence de son colocataire. Sa voix eut le mérite de la faire reprendre pied, elle lui jeta un regard avant de reposer son attention sur son cahier. Elle se rendit compte qu'elle avait écrit plusieurs fois les mêmes phrases, qui montrait juste sa profonde inquiétude.
Aliénor — Il nous reste du chocolat en poudre. Je veux bien un chocolat chaud. Bien chaud.
Alejandro — Parfait.
Elle posa le stylo en poussant un lourd soupir, elle n'aimait pas la sensation qu'elle ressentait à cet instant. Le jeune homme la lâcha pour aller préparer le chocolat chaud, écoutant doucement la jeune femme.
Aliénor — Je ne veux pas l'empêcher de reprendre son poste au sein de l'armée de l'air. Ce métier est un rêve d'enfant pour lui. Il y tient. Il aime cette vie. Il aime son unité, son poste. Et je sais aussi qu'il m'aime.
Elle marqua une pause, son regard perdu sur la vague de ligne, sur cette question qui la rognait doucement.
Aliénor — Qu'est-ce que je vais faire lorsqu'il ne sera pas là ?
Alejandro sourit dans un pincement de lèvres avant de prendre doucement la parole.
Alejandro — Qu'est-ce que tu faisais quand tu ne le connaissais pas ? Tu bossais tout de même ici, tu habitais déjà avec moi. Quand il est entré dans ta vie, il a changé un peu tes habitudes... Mais, fondamentalement, tu avais et tu as toujours le même job, le même appartement. Rien ne change véritablement, il y a seulement des périodes où il ne sera pas là... Il va te manquer c'est sûr, ce ne sera pas facile à vivre... Mais... Rien d'autre ne changera à part ça. Je serais toujours là moi. L'équipe sera toujours là. Et quand tu te sentiras seule, tu pourras venir nous voir... Tu pourras venir manger avec nous plus souvent...
Le jeune homme fit réchauffer un peu plus encore son chocolat chaud avant de le déposer devant elle en douceur.
Alejandro — Je serais toujours là Ali'... Quand ça n'ira pas, tu pourras venir me voir, on pourra en parler. A n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. Je sais que ce n'est pas facile... Et si... Si tu pense que c'est insurmontable, tu peux le lui dire. Et même si... Même s'il a très envie d'y aller, je sais qu'il fera d'abord passer tes désirs à toi avant les siens...
Il prit une légère inspiration avant de reprendre doucement, s'approchant de la jeune femme pour s'appuyer contre l'îlot.
Alejandro — C'est important Ali' qu'il parte avec ton consentement plein et entier parce que...
Il se mordit la lèvre avant de reprendre.
Alejandro — Pour lui aussi ça ne va pas être facile. De ce que j'ai compris, il est le seul, dans son unité, à avoir quelqu'un... A t'avoir toi. Une attache. Et s'ils ont été tous recruté, en plus d'être des têtes brûlés, c'est pour cette particularité. Parce que sans attaches, il n'y a pas de pensées parasites pour venir les déconcentré sur le terrain. Attention, n'interprète pas mal mes paroles : je ne dis pas que vous devriez vous séparer, au contraire. Il t'aime, quoi que tu fasses, il t'aimera quand même, ça ne changera rien. Mais c'est cet amour qui va aussi rendre l'éloignement difficile pour lui. Et lorsqu'il sera sur le terrain, si à son départ il sent que tu ne le soutiens pas complètement, il peut se déconcentré. Faire des erreurs... Et à son niveau, l'erreur n'est pas envisageable, parce qu'elle peut être fatale.
Il fit une légère pause, reprenant doucement.
Alejandro — Je sais que ce que je viens de te dire ne te rassure pas mais... Je veux te faire comprendre qu'il faut que tu lui dises si tu as la moindre objection. Et qu'il ne partira pas si tu ne le veux pas. Peu importe le reste... Je sais bien que tu ne veux pas l'en empêcher mais... Mais si tu pense que se sera trop dur pour toi, il faut le dire...
Le jeune homme ne savait pas trop s'il s'était bien fait comprendre, si la jeune femme n'allait pas mal interpréter ses paroles... Ou s'il avait fait une erreur en lui laissant entrevoir les risques... Dans tout les cas il voulait aussi lui faire comprendre qu'elle ne serait pas seule... Qu'ils resteraient là pour elle... Elle avait posé ses mains sur la tasse, recherchant la chaleur qui s'en dégageait, tout en observant le couleur du chocolat chaud. Elle l'avait attentivement écouté, bien qu'on pourrait penser de par son attitude qu'elle était ailleurs. Quand il eut terminé, le silence envahit la pièce un long moment où elle porta sa tasse à ses lèvres pour y boire doucement. Il était presque brûlant, mais c'était ça qu'elle voulait à cet instant. Et quand elle posa sa tasse, son regard se plongea dans celui de son colocataire.
Aliénor — Il y a beaucoup de changement avec ou sans sa présence. Peut-être que pour quelqu'un de normal, ce ne sont que des détails. Probablement même. Je sais que j'ai un problème. Ce n'est pas facile quand je perds une routine. Je crois qu'on peut dire que j'ai un problème d'adaptation, je m'adapte plus difficilement, et plus lentement face à un changement.
Elle ne pouvait pas nier qui elle était, elle ressentait les choses d'une autre manière, même si elle avait entendu et compris ce qu'il cherchait à lui faire comprendre. Elle avait bien sûr noté des choses qui ne changeraient pas. Mais dans l'état actuel, elle ne pouvait voir que ce qu'elle allait perdre pour le moment, et donc combler avec autres choses.
Aliénor — Je sais que le pourcentage de danger lors de ses missions est élevé, avec différents degrés. Et que je pourrais le perdre définitivement à cause de ça. Mais c'est sa vie. Il a toujours voulu de ce métier, c'est une source d'épanouissement professionnelle. Je ne veux pas le priver de ça.
Elle hocha doucement la tête avant de demander du bout des lèvres.
Aliénor — Je ne sais pas encore, si cela sera trop dur pour moi. Je pense qu'il faut que je vois concrètement sur une période. Mais une fois que j'ai donné mon avis, je ne peux pas revenir sur ma décision.
Le coach eut un léger soupir et prit sa tasse de café pour plonger le nez dedans. Il avait écouté la jeune femme, hochant de temps à autre la tête pour confirmer qu'il avait comprit. Quand elle termina il posa sa tasse pour plonger à nouveau son regard dans le sien.
Alejandro — On sera là Ali'... Et tu auras tout le temps dont tu as besoin pour t'adapter... C'est pas grave...
Il lui adressa un fin sourire avant de doucement reprendre.
Alejandro — Je sais bien que tu ne veux pas revenir sur ta décision mais si jamais c'est le cas, il faut que tu le lui dise... C'est trop important cette fois... Je sais ce que c'est le terrain, et Ezra pourra te dire la même chose...
Il eut un léger soupir avant de doucement demander.
Alejandro — Il vient ce soir ?
Elle s'était légèrement perdue dans ses notes, buvant tranquillement son chocolat chaud. Au fond, ses paroles la rassuraient, de savoir qu'elle ne sera pas seule cette fois-ci pour s'adapter à cette nouvelle situation. Elle referma son carnet après avoir terminer sa tasse, son regard glissa vers lui en hochant doucement la tête.
Aliénor — Oui. Je lui ai demandé de venir ce soir. J'aurai pas dû ?
Alejandro — Si tu as bien fait...
Il hocha de la tête pour appuyé ses paroles avant de reprendre doucement.
Alejandro — J'ai eu peur que vous vous soyez un peu engueuler comme il... N'est pas là maintenant...
Il avait hésité sur la formulation de la fin de sa phrase et fini par se pincer les lèvres.
Alejandro — Est-ce que tu voudras que je vous laisse seuls ce soir ? Je sais bien qu'il ne va pas partir tout de suite mais... Je vois bien que ça te perturbe et je comprendrais que tu veille rester tranquille avec lui...
Il haussa doucement des épaules avant de replonger le nez dans sa tasse de café. Elle s'était levée pour laver sa tasse, sentant le besoin de faire quelque chose de ses mains. Et elle ne tarda pas à se mettre au rangement des placards, vérifiant ainsi le contenu de chacun.
Aliénor — Il m'a demandé si je voulais rester un peu seule. Et comme j'avais besoin d'écrire, j'ai du oui. Même si sa présence ne me dérange pas.
Elle termine le premier placard, qui n'était pas vraiment en désordre. Elle avait tendance à ranger régulièrement, mais cette manie ne semblait pas la déranger, voir même la rassurer.
Aliénor — Tu peux rester. Si on veut être seuls à un moment, on ira dans ma chambre.
La présence de son colocataire ne la dérangeait pas, même quand elle est avec Carter. Bien qu'elle avait remarqué que Alejandro faisait en sorte qu'ils se retrouvent totalement seuls de temps en temps. Il hocha de la tête avec un léger sourire, la laissant ranger ce qui l'était déjà en lui laissant la place nécessaire. Il alla doucement s'asseoir à la place de la jeune femme, repoussant un peu son carnet pour ne pas être tenter de lire dedans. Il l'observa faire un moment et relança sur un sujet un peu différent, demandant avec hésitation.
Alejandro — Je me demandais... Je... En fait, ça fait plus d'un an que vous êtes ensemble maintenant et... J'ai pas envie que tu déménages mais... Peut-être que vous voulez commencer à vivre ensemble avec Carter alors... Est-ce que ça te ... Plairais qu'il vive ici avec nous ?
Il pinça les lèvres, complétant avec précipitation.
Alejandro — Ça me gêne pas qu'il soit à la fois mon coloc et avec toi c'est juste que... Je sais pas... Ça doit être chiant de faire tout le temps les aller et retour pour lui... S'il avait ses affaires ici ce serait peut-être plus pratique... Enfin je ne sais pas, après si ça vous convient on peut rester comme ça mais... Je sais pas c'est... Juste une idée...
Il baissa les yeux sur sa tasse, timidement avant de relever les yeux sur elle, attentif à sa réaction... Elle s'était tournée vers lui, délaissant les placards quelques instants. Elle prit le temps de réfléchir, cette idée ne la laissait pas indifférente. Et elle faisait écho aux paroles de la grande sœur de Carter.
Aliénor — Je lui demanderais. Je crois que cela me plairait bien qu'il vive ici. Mais tu es certain que cela ne te dérange pas ? J'ai lu des témoignages qui disait qu'un couple dans une colocation, cela pouvait poser des problèmes.
Ale sourit, légèrement amusé avant de froncer un peu le nez et répondre.
Alejandro — Ouai mais... On est pas vraiment deux colocataires normaux... Ça ne me dérange pas du tout... Sinon je ne te l'aurais pas proposé... Et puis tu sais bien que je ne suis pas là toutes les nuits donc bon... Je vais... Je vais faire en sorte d'être un peu plus là quand il ne sera pas là et un peu moins quand il sera là. Il est pas difficile à vivre, on s'entend bien et on a la même conception du rangement... S'il était bordélique se serait différent mais...
Il haussa des épaules avant de doucement reprendre.
Alejandro — Et puis c'est presque déjà le cas... Il passe plus de temps ici que dans sa chambre... Il suffit de déménager le reste de ses affaires et qu'il rende ses clés et basta...
Il soupira légèrement avant de sourire doucement et reprit.
Alejandro — Et puis si vraiment il me saoule je le mettrais dehors et il retrouvera ses quartiers.
Son regard observait attentivement le sien, avant d'approuver une dernière fois, scellant en quelque sorte l'accord passé entre eux. Elle lui proposerait quand il reviendra ce soir, mais du coup elle devait commencer à revoir l'organisation de sa chambre en cas de réponse positive de sa part. D'un bond, elle fila dans sa chambre, commençant à trier ses placards avec application.
C'est avec une légère appréhension que Carter frappa à la porte de l'appartement d'Aliénor et Alejandro ce soir là... Il ne s'était pas rasé mais c'était douché et changé. Il avait ruminé une bonne partie de la journée depuis son entrevue avec Aliénor et ne savait pas trop dans quel état il allait retrouver la jeune femme... C'est Ale qui lui ouvrit la porte. Il lui adressa un fin sourire avant de grimacer un peu.
Alejandro — C'est quoi tout ces poils ? Tu nous a habitué à mieux quand même...
Carter — Ouai je sais...
Alejandro — Ça pique les poils.
Carter — Je sais...
Ale' fit un léger claquement de langue et laissa entrer le jeune homme avant de retourner à sa préparation dans la cuisine. Il s'était mit en tête de leur préparer des cocktails et il y mettait tout son coeur... Aliénor sortit de sa chambre, attrapant la main de Carter avant de s'engouffrer de nouveau dans la pièce. Cependant, elle laissa la porte ouverte, ne jugeant pas la conversation privée ou intime. Elle l'incita à s'assoier sur le lit, devant lui son armoire était encore totalement ouverte, et le changement d'organisation avait été radicale. Elle avait même trois cartons dans un coin de la pièce.
Aliénor — Est-ce que tu veux vivre avec nous ? Alejandro est d'accord de t'avoir comme colocataire, en plus de moi.
Il l'avait suivi docilement, un peu surprit et s'était sagement assit sur le lit, regardant son placard avec une certaine incompréhension. Il ne répondit pas tout de suite à la jeune femme, se sentant un peu -si ce n'est complètement- largué. Il observa le placard avant de relever les yeux sur la jeune femme, répondant avec hésitation.
Carter — Mais c'est... C'est ce que tu veux aussi ? Tu veux vraiment que je vives ici officiellement ?
Il avait un peu de mal à se figurer la chose. Est-ce que ce n'était pas trop de changement d'un coup ? Il ne pouvait pas nier qu'il était profondément touché par cette proposition, son coeur s'était même un peu emballé, mais il voulait être sûr que ce soit aussi son souhait à elle et non pas une proposition d'Ale seule...
Aliénor — Oui. Je veux vraiment que tu vives ici avec moi.
Elle lança un regard à son placard, dont la place qu'elle avait liberté pour cette raison-là. Elle avait eu le temps d'y réfléchir pendant son tri, et la proposition de son colocataire ne l'avait pas laissée indifférente. Elle souhaitait de le voir aménager avec elle, pour plein de raisons diverses.
Aliénor — Cela sera plus facile pour moi d'accepter cette nouvelle routine. On commence une nouvelle chose, on vit ensemble et tu reprends ton poste dans l'armée de l'air.
Il y aura toujours une certaine angoisse, mais elle ne pourra pas faire de comparaison avec la routine actuelle. Elle aura moins l'impression de perdre quelque chose, même si son absence sera toujours la même dans les deux situations. Le jeune homme la considéra un instant la jeune femme, se remettant un peu de ses émotions avant d'acquiescer.
Carter — Ok... Je veux bien vivre avec vous...
Depuis la cuisine, Ale leur cria qu'il s'occuperait lui même de la paperasse et du double de clé, promettant aussi un rasoir efficace au pilote avant de mettre en route le blender pour faire de la glace pilée. Carter reposa son attention sur Aliénor, soupirant doucement aux dernières paroles du coach. Il eut un instant d'hésitation, restant assit sur le lit avant de porter les mains à son cou, fouillant un peu sous son pull pour en sortir une longue chaine au bout de laquelle pendaient deux petites plaques métalliques. Il enleva le tout, les considéra un instant avant de les tendre doucement à la jeune femme.
Carter — Ce sont mes anciennes plaques... Je vais en avoir de nouvelles et... Je me suis dis que... Peut-être tu voudrais les garder...
Il eut un léger soupir, attendant sa réaction avec attention, pas tout à fait certain de lui... Elle avait attrapa les plaques, les admirant attentivement en les faisant glisser sous ses doigts. Elle connaissait la signification, mais c'était la première fois qu'elle en voyait. Elle lui tendit en demandant doucement.
Aliénor — Tu veux bien me le mettre ?
Carter — Oui... Bien sûr...
Elle s'était tournée, relevant légèrement les cheveux pour lui faciliter l'accès. Elle sentait une douce chaleur l'envahir, elle était émue de ce cadeau qu'elle ne risquait pas d'enlever avant un long moment. Elle attendit qu'il termine d'attacher l'attache de la chaîne, avant de nouer ses bras et se plongeait sa tête dans son cou.
Aliénor — Merci.
Il ferma les yeux à son contact, refermant les bras autour d'elle sans rien répondre. Il était touché par sa réaction. Autant pour les plaques que pour le placard à demi vide. Il ignorait combien de temps il était resté ainsi à la serrer contre lui mais il releva les yeux avec un léger soupir quand Ale frappa timidement à leur porte. Il croisa le regard du coach qui eut un léger sourire bien que son léger froncement de sourcil n'augurait rien de bon selon Carter.
Alejandro — J'ai fini les cocktails...
Il regarda tour à tour Aliénor et Carter avant de doucement reprendre.
Alejandro — Vous allez pas passer la nuit à pleurer rassurez moi ?
Carter eut un léger sourire avant de secouer la tête.
Carter — Non... Ne t'en fais pas.
Alejandro — A la bonne heure ! Allez, venez boire !
Carter — On arrive...
Alejandro les laissa, tapotant sur la porte au passage alors que l'américain reposait les yeux sur Aliénor. Avec douceur et tendresse, il vint chercher ses lèvres des siennes, essayant de faire passer dans ce baiser toute l'agitation et l'émotion qu'il ressentait... Elle répondit à son baiser, sentant toujours cette douce chaleur au creux de son ventre. Quand elle regagna la cuisine, son attention se posa sur les verres, observant l'aspect du cocktails.
Aliénor — C'est à quoi ?
Elle était toujours curieuse de tester les nouveautés que lui proposait son colocataire. Ale leur servit un grand sourire avant de doucement répondre.
Alejandro — Caïpirigna améliorées. Vous m'en direz des nouvelles. Je reviens, je vais chercher la bouffe, j'ai commandé chez un traiteur qui n'est pas sur la liste. On pourra essayer comme ça. A toute les chéris !
Il leur mima un bisou avant d'enfiler son manteau et sortir, emportant Newt avec lui sans trop demander l'avis de sa maîtresse. Carter le laissa faire sans rien dire, attrapant doucement son verre sans y toucher. Une fois que la porte se referma et que le silence revint, il posa les yeux sur Aliénor, légèrement anxieux. Il reprit la parole doucement, hésitant, ne sachant pas quoi ajouter de leur conversation précédente, ne sachant pas s'il devait revenir dessus. Alors il prenait des pincettes...
Carter — Tu veux qu'on aille sur le canapé ? Ou qu'on reste là ?
Aliénor — Oui, on est mieux installé sur le canapé.
Elle attrapa son verre avant d'aller s'installer sur le fameux canapé, elle soupira légèrement avant de tremper ses lèvres dans le cocktail. Elle tenta d'identifier toutes les différentes saveurs, marmonnant légèrement pour elle-même avant de poser son attention sur Carter. Il l'avait suivit jusqu'au canapé, s'installant sagement à côté d'elle avant de goûter son verre.
Aliénor — Ce n'est pas mauvais.
Carter — Ouai c'est pas mal ! J'aime bien !
Elle se perdit un instant dans son regard avant de se pencher vers lui, venant déposer chastement ses lèvres sur les siennes. Elle était heureuse à cet instant.
Aliénor — Tu voudras déménager quand ?
Carter — Quand tu veux...
Il haussa doucement des épaules avant de demander doucement.
Carter — Tu veux que... Que j'aille chercher mes affaires de suite ? Sinon on peut attendre demain... C'est comme tu veux...
Aliénor — Je pense que demain sera plus sage, il ne faut pas déranger tes colocataires actuels. Je pourrais ainsi terminer de te laisser de la place, il faut aussi que je vois pour la salle de bain. Tu as beaucoup d'affaires ?
Carter — Non... Non je n'en ai pas beaucoup... Je pense que la place que tu m'as faite suffira largement...
Il plongea les yeux dans les siens, ne sachant pas vraiment ce qu'elle voulait. Il restait hésitant et finalement, il demanda timidement.
Carter — Mais tu... Enfin... Ça va ? Comment tu te sens ?
Il appréhendait sa réponse, mais il fallait qu'il mette ça au clair... Elle termina de boire sa gorgée, cherchant à comprendre sa question. Elle n'était pas trop certaine d'elle, du moins de bien comprendre le sens exacte de sa question.
Aliénor — Je suis contente que tu acceptes de vivre avec moi.
Son regard était plongé dans le sien, cherchant à voir si elle avait bien répondu. Il eut un léger sourire avant de doucement reprendre, toujours un peu hésitant.
Carter — Quand je t'ai laissé tout à l'heure tu étais... Très agité et... Je voulais savoir si... Si ça allait mieux...
Il se mordit la lèvre, posant son verre sur la table basse pour faire fasse à la jeune femme, ne sachant plus où poser son regard.
Carter — Aliénor si... Enfin j'ai eu le temps de réfléchir toute cette après midi et... J'ai un peu peur de faire une erreur en acceptant ce poste et je ne veux pas qu'on le regrette tout les deux... Si tu ne veux pas que je parte je...
Il eut un lourd soupir, terminant sa phrase d'un murmure.
Carter — Je resterais...
Elle secoua légèrement la tête, comme pour appuyer ses mots à peine venait-il de terminer.
Aliénor — Non. Tu peux accepter de reprendre ton poste dans l'armée de l'air. Il est important dans la vie de s'épanouir professionnellement. Et je pense qu'il y aura des regrets, si tu restes.
Elle marqua une pause, repensant aux paroles de son colocataire, mais aussi à ses propres réflexions qu'elle avait pu avoir après cette discussion.
Aliénor — Je suis juste inquiète, parce que ma routine va changer. Mais si tu déménages, je pense que cela sera plus facile. Alejandro sera avec moi pendant tes absences. Il y aura aussi l'équipe. Mais...
Son regard se plongea dans le sien, une lueur sérieuse dans ses yeux.
Aliénor — Alejandro a dit que cela pourrait être dangereux pour toi sur le terrain si tu penses trop à moi. Que cela pourrait te déconcentrer. Et ça, je ne veux pas. Il faudra que tu restes concentré sur ton travail, afin de pouvoir rentrer vivant.
Le jeune homme hocha de la tête en lui adressant un fin sourire, touché par la lueur sérieuse de son regard. Il était rassuré par ses paroles même s'il en gardait une drôle d'impression. Il prit une légère inspiration avant de répondre d'un murmure.
Carter — D'accord... Je resterais concentré ne t'inquiète pas...
Il déposa doucement ses lèvres sur les siennes avant de reprendre son verre et se réinstaller sur le canapé avant un soupir, attirant la jeune femme contre lui. Il se plongea dans ses réflexions, sans rien dire, une autres idée germant dans son esprit, lui serrant le cœur. Mais avant d'en parler à Aliénor, il lui fallait le temps de la réflexion... Alors il resta silencieux, faisant passer la boule qui lui nouait la gorge à l'aide de son cocktail...
Alejandro ne tarda pas à revenir avec une poche de nourriture et Newton marchant joyeusement à côté de lui. Le coach posa la poche sur l’îlot central de la cuisine avant de se débarrasser de ses clés, manteau et chaussures avant de reprendre sa poche et trois paires de baguettes en se dirigeant vers le salon. Il posa le tout sur la table basse avec un soupir et repartit chercher une bière dans le frigo. Ce n'est qu'en se laissant tomber dans un fauteuil à côté du canapé avec un lourd soupir qu'il posa les yeux sur le couple. Aussitôt il grimaça.
Alejandro — Qu'est-ce qui va pas ?
Carter sentit une vague de chaleur l'envahir, se demandant s'il rougissait aussi... Aliénor posa son regard vers son colocataire, ne comprenant pas sa question. Elle fronça très légèrement les sourcils, ce détail fut même très éphémère.
Aliénor — Rien. Pourquoi tu poses cette question ? Ton cocktail est bon.
Alejandro croisa le regard de sa colocataire et lui sourit. Il prit le temps de boire une gorgée de sa bière avant de lui répondre.
Alejandro — Je sais que toi tu vas bien Ali', c'est surtout à Carter que je posais la question. Merci pour le cocktail au passage, je suis content qu'il te plaise.
Il posa ensuite le regard sur Carter qui tenta de l'éviter un instant mais en vain.
Alejandro — Carter, qu'est-ce qui ne va pas ?
Carter — Ça va...
Alejandro — C'est pas ce que dit ta tête.
L'américain soupira et sourit à Aliénor pour la rassurer mais le regard du coach restait fixe et inquisiteur. Pour y échapper, le militaire déballa doucement la poche de vivre, sortant une multitude de petites barquettes en aluminium...
Alejandro — J'ai prit un traiteur thaï... Quand est-ce que vous déménagez les affaires de Carter ?
Cette fois il posait la question à Aliénor, tournant la tête vers elle avec un sourire chaleureux. Aliénor observait attentivement Carter, les paroles de son colocataire l'avait intriguée, mais elle avait encore du mal à interpréter ses expressions. Elle se pinça légèrement les lèvres avant de poser son regard vers Alejandro.
Aliénor — Demain. Il va falloir que j'organise la salle de bain. Carter n'a visiblement pas beaucoup d'affaire.
Elle regarda l'une des petites barquettes, l'odeur était alléchante et elle se rendit compte qu'elle avait soudainement faim.
Aliénor — Merci pour le repas. Cela a l'air bon.
Alejandro — Avec grand plaisir !
Le coach prit une grande gorgée de sa bière et se leva d'un bond, faisant signe à Carter.
Alejandro — Toi, tu viens avec moi. Ali' chérie, on en a pour quoi... Dix minutes ? Grand max. Reste ici, on revient vite.
Carter n'eut pas le courage de désobéir face au regard enflammer que lui lança Alejandro. Il se leva, demandant tout de même doucement.
Carter — Où est-ce qu'on va ?
Alejandro — Chercher tes affaires ! Voyons... Comme ça se sera fait et on parle plus demain. Aller ouste !
Carter leva les yeux au ciel mais ne dit rien, aller enfiler ses chaussures et prendre ses clés. A peine furent-ils dehors pour changer de pavillon que le coach reprenait la parole.
Alejandro — Bon, tu vas me dire ce qui te passe par la tête ? Tu n'envisage pas de la quitter j'espère ?
Le coach avait un ton rageur qui fit bien sentir à Carter qu'il ne serait pas du genre à accepter ce genre de nouvelle. Carter en fut plus que surprit, répondant avec une certaine indignation.
Carter — Non ! Bien sûr que non ! Ça va pas chez toi !
Alejandro — Alors qu'est-ce que t'as ?!
Carter soupira lourdement et leva les yeux sur le ciel nocturne en serrant les dents. Il eut un temps de réflexion avant de reprendre la parole doucement, avec hésitation.
Carter — Je me disais que... Que s'il m'arrivait quelque chose, actuellement, Aliénor n'aurait rien...
Alejandro fronça des sourcils un instant avant de comprendre où il voulait en venir, soupirant de soulagement.
Alejandro — Bordel tu m'a fait une de ces peurs ! C'est pas croyable... Quel crétin tu fais parfois !
Carter — Je te renvoie le compliment...
Alejandro sourit, tapotant amicalement le dos de son nouveau colocataire -déjà adopté depuis longtemps pour lui- avant de retrouver le sourire, malicieux.
Alejandro — Et tu veux lui demander quand ?
Carter — Je ne sais pas... J'ai peur que se soit trop tôt...
Alejandro — Peut-être ouai... Je ne sais pas...
Il haussa des épaules avant de poursuivre, grimpant les marches du perron menant au pavillon du jeune homme.
Alejandro — Mais tu l'as dit toi-même... S'il t'arrive quelque chose...
Il haussa des épaules à nouveau, de manière plus suggestive, avant de pousser la porte, devançant Carter dans le hall...
Ce n'est qu'en débouchant sur le parcours de cross qu'il s'arrêta de courir pour s'avancer doucement vers un tronc. Il s'installa à califourchon dessus, invitant la jeune femme à faire de main en tapotant le tronc devant lui et en lui adressant un fin sourire. Une fois qu'elle se fut installer, il prit une grande inspiration -une bonne dose de courage- et prit la parole doucement d'une voix légèrement tremblante. Il essaya d'ignorer les battements de son cœur mais c'était en vain.
Carter — Aliénor j'ai... Il faut qu'on parle de quelque chose...
Son regard était plongé dans le sien, elle l'avait suivi à travers les chemins en appréciant ce moment à deux, ainsi que les banales questions sur le quotidien. Cependant, elle ne pouvait pas ignorer le changement d'intonation de sa voix, ni même les mots utilisées.
Aliénor — Oui ?
Elle était curieuse de savoir ce qu'il lui trottait dans la tête, loin de se douter du sujet en question. Il reprit une inspiration avant de poursuivre, toujours sur le même ton mal assuré.
Carter — C'est euh... C'est à propos de ma possible réintégration de l'armée de l'air...
Il fit une légère pause avant de reprendre.
Carter — J'ai bien réfléchit et j'ai... J'ai envie de reprendre mon poste. J'ai envie de dire oui mais... Mais je ne le ferais pas si tu ne le veux vraiment pas. Tu as... Tu as un droit de veto sur cette décision et je le respecterais. Mais j'ai besoin d'avoir ton avis... C'est le dernier avis qu'il me manque avant de me décider... Le tien...
Il prit ses mains dans les siennes, tremblant, retenant presque son souffle. Elle resta silencieuse pendant de longues minutes, réfléchissant à ses paroles, à cette nouvelle. Est-ce qu'elle était surprise ? Étonnée ? Au fond, le souvenir de la cérémonie, des retrouvailles entre Carter et ses anciens collègues ne tarda pas à jaillir. Et elle avait pu y lire une certaine émotion sur le visage de Carter, une certaine brillance dans son regard. L'armée de l'air était une partie de sa vie.
Aliénor — D'accord.
Carter — D'accord ? C'est tout ? Tu es sûre ?
Aliénor — Oui. Je ne veux pas t'empêcher de reprendre ton poste, pourquoi je le ferais.
Elle ne pouvait pas l'empêcher de poursuivre son rêve. Et elle savait qu'elle s'en voudrait si elle faisait ça, surtout qu'elle n'avait aucune raison valable selon elle.
Aliénor — Où se situe ta base ?
Maintenant qu'elle acceptait cette décision, elle avait besoin d'information pour agir en conséquence. Le jeune homme pinça les lèvres en entendant ses paroles et mit un peu de temps à répondre.
Carter — Je ne sais pas encore où sera notre base point de chute... Jusque là c'était Orlando mais ça peut changer. Pourquoi cette question ?
Il fronça les sourcils, se demandant bien ce qui la poussait à poser ce genre de question. Elle hocha doucement la tête, se perdant dans ses pensées avant de répondre.
Aliénor — Pour déterminer le périmètre où je devrais habiter. Cela change combien de fois la localisation de la base ? Combien de temps de trajet d'Orlando jusqu'à Seattle ?
Carter — Qu... Quoi ? Non... Non non... Aliénor tu... Tu ne vas pas déménager... Tu travaille ici. Tu ne vas pas déménager pour te rapprocher de la base... Je ne serais pas en caserne ce n'est pas utile... Et la... La base change en fonction des places disponible en réhabilitation, ça se départage entre Seattle, Washington, Orlando et d'autres villes... Et il y a plusieurs heures d'avion entre Orlando et Seattle... Mais... Non Aliénor, tu ne peux pas déménager.
Il secoua négativement de la tête en pinçant les lèvres pour appuyer ses paroles. Il ne la laisserait pas faire une chose pareille, et une douce angoisse commençait à l'envahir face à cette idée qu'elle avait en tête.
Aliénor — Je peux trouver un travail en Amérique. D"un côté mathématique, il est préférable que je sois sur le continent où ta base est située, même si cela varie selon les affectations. Le trajet sera assez standard dans la durée, et on éviterait le décalage horaire. Le Haras est trop nomade pour une stabilité de la durée des trajets, il faut souvent faire des escales de quelques jours. Ce paramètre réduirait grandement la durée où nous serons effectivement ensemble.
Elle n'avait pas pu s'empêcher de faire certains calculs en prenant en compte certaines destinations où s'était installés le Haras vis à vis de l’Amérique. Et il y avait des différentes assez élevée qui appuyait sa théorie.
Carter — Non ! Non Aliénor. On s'en fiche des temps de trajets. Tu ne peux pas déménager. Je ne veux pas que tu déménage... Et puis, ça rimerait à rien... Quand je serais pas en mission je serais au Haras... Qu'est-ce que je ferais si tu n'y es pas ? Et tu te retrouverais toute seule ? Je ne veux pas que tu te retrouve toute seule... Et Ale ? Tu le laisserais sans colocataire ? Et Liam ? Tu es son associée... Tu ne peux pas les laisser...
Elle l'avait écouté, sans vraiment comprendre pourquoi il réagissait ainsi, et pourquoi il refusait son déménagement. Elle ne pouvait pas se moquer du temps des trajets, qui déterminait le temps qu'ils passeront ensemble. Une journée de différence est selon elle capitale.
Aliénor — On ne peut pas ignorer le temps des trajets, cela détermine le nombre d'heures qu'on passera ensemble. Si un trajet du retour est plus long, cela impacte sur la durée où on sera ensemble, sachant qu'il faudra aussi déduire le nombre quand tu devras repartir.
Cette logique était trop gravée dans sa tête, elle n'arrivait pas à s'en defaire, comme le fait qu'elle était à son sens primordiale.
Aliénor — Tu n'as pas besoin de revenir à Haras. Tu peux reprendre ton poste de militaire à plein temps, et quand tu ne seras pas en mission, tu viendras me rejoindre là où j'habiterai en Amérique. Je peux peut-être trouver un logement dans les alentours où vit Charlotte. Je ne serais pas seule. Il y aura newton aussi. Alejandro pourra peut-être se retrouver une autre colocataire. Pour Liam, je pourrais toujours traiter une partie des dossiers du partenariat, j'analyserais les données là-bas. Cela existe l'envoi d'échantillons d'ADN.
L'américain se rapprocha d'elle, posant les mains sur ses joues avant de reprendre, une certaine détresse dans le regard.
Carter — Mais je ne veux pas partir du Haras et habiter ailleurs pendant mes permissions. Et si, je t'assures qu'on peut très bien ignorer les temps de trajets. Au maximum j'aurais quoi ? Une journée de vol ? Ce n'est rien ça. Au départ des États-Unis il y a des vols pour partout dans le monde... Et je ne serais pas obligé de prendre des vols commerciaux, je pourrais prendre des navettes militaires... Ou prendre un avion de chasse et me rapprocher du Haras plus vite, il suffira juste de déposer l'avion dans une base ça... Non... Je refuse... Si...
Il prit une inspiration chaotique avant de reprendre, plus inquiet encore mais plus ferme aussi.
Carter — Si tu persiste à vouloir déménager j'abandonne... Je n'y vais pas...
Aliénor — Dans un couple, quand le compagnon est muté ailleurs, sa compagne le suit. Je ne comprends pas pourquoi tu refuses. Je fais ça pour être plus prêt de toi. Une journée c'est beaucoup, si on compte l'allée et le retour, cela fait un total de deux journées de perdue.
Elle se pinça les lèvres, véritablement perdue dans sa réaction qui n'allait pas dans la même direction que sa logique. Elle ne comprenait pas où elle avait faux dans son raisonnement.
Carter — Sur deux mois de permission, deux jours ce n'est rien Aliénor... Et le retour je ne le fait pas à la base, je pars directement sur le lieux attribué... Qui peut être plus près du Haras que la base... Je ne veux pas que tu quittes le Haras pour moi. Je serais plus rassuré si tu restes ici, avec l'équipe.
Il gardait les mains sur ses joues, tremblant d'inquiétude et le regard brillant. Il rajouta dans un souffle court et murmurant.
Carter — Je t'assure que j'abandonnerais si tu persistes à vouloir déménager...
Elle resta silencieuse, elle l'entendait comme ses arguments, mais elle n'arrivait pas à comprendre pour le moment. Ce n'était pas très cohérent vis à vis de sa logique, de sa propre compréhension de la situation. Elle allait devoir faire des recherches, d'autres calculs afin d'avoir une autre vision. Elle hocha doucement la tête, signalant son accord, mais elle ne pouvait pas le vocaliser pour le moment..
Carter — Promets moi de rester au Haras... Promets le moi Aliénor...
Il restait tremblant, pressant et inquiet. Peut importe qu'elle ne comprenne pas pour l'instant... Elle mit un moment avant de pouvoir réellement le dire, de répondre à sa demande qu'elle sentait très importante pour lui. Elle ne pouvait pas ignorer les émotions qui vibraient en lui à cet instant.
Aliénor — Je te promets de rester au Haras.
Aussitôt à sa réponse il se détendit, murmurant un remerciement avant de venir quémander ses lèvres. Il fini par rompre le baiser avant de plonger les yeux dans les siens... Il laissa passer un instant de silence avant de doucement demander...
Carter — Est-ce que tu as des questions sur... Sur ce qu'il va se passer ? Sur mon poste ?
Aliénor — Une mission peut durer combien de temps ? Les permissions sont toujours de deux mois ?
Elle n'avait finalement très peu de question sur son poste, elle était toujours bloquée sur ce facteur temps qui allait briser sa routine. Elle était inquiète, elle ne pouvait pas le nier, ni réellement le cacher. Cependant, elle ne reviendrait pas sur sa décision, elle acceptait sincèrement qu'il reprend son poste au sein de l'armée de l'air. Il s'était visiblement détendu et répondait à ses questions avec calme et sérieux.
Carter — Nos missions durent entre deux et dix semaines... Parfois plus. Et les permissions dépendent de la durée de la mission. Mais c'est en moyenne deux mois, parfois plus, parfois moins. Mais on ne le sait pas vraiment à l'avance... Comme les missions varient de temps une fois qu'on est sur place... On a des estimations mais selon si les choses tournent bien ou mal ça peut durer plus ou moins longtemps...
Il poursuivit doucement, caressant l'une de ses joues de sa main.
Carter — Mais je pourrais t'appeler régulièrement... Peut être pas tous les jours mais... Pas aussi peu que Patrick non plus. Peut-être tous les trois ou quatre jours... Cela dépend de la mission... Et je pourrais t'envoyer des mails...
Il sourit pour tenter de la rassurer avant de rajouter.
Carter — Je serais peut être en zone de guerre mais j'aurais quand même internet...
Elle l'avait écouté, se perdant un peu dans ses pensées. Il y avait beaucoup trop de chose qui commençait à se mélanger, mais elle finit par hocher doucement la tête en rajoutant.
Aliénor — D'accord. Tu pars quand ?
Carter — Je ne sais pas. Je voulais avoir ton accord avant de donner le mien au Major. Je verrais avec lui quand je l'aurais appelé mais... Ce sera pas tout de suite. On a encore du temps devant nous... Tu peux... Tu peux encore changer d'avis, y réfléchir.
Il reprit ses mains, lui adressant un fin sourire en prenant une grande inspiration, ajoutant doucement.
Carter — J'en ai parlé avec plein de monde avant toi et... Tu peux en parler avec Ale' ou Liam... Je pense qu'Ale' sera ravi de te rassurer...
Elle hocha doucement la tête, en gardant le silence. Elle se doutait bien qu'elle finirait par en parler avec Alejandro, que de lui-même il viendrait lui tirer les vers du nez. Pour le reste de l'équipe, même si elle progressait en terme de communication, elle n'était pas toujours à l'aise sur certains sujets.
Aliénor — On peut rentrer ?
Avait-elle fini par murmurer du bout des lèvres. Elle avait cruellement besoin de son carnet, elle sentait bien qu'elle ne pouvait pas évacuer autrement, et cela malgré la présence de Carter et ses paroles rassurantes. Sa routine allait changer, et des crises d'angoisses de ce genre, elle en avait fait en arrivant au Haras, à l'inconnue de cette nouvelle vie. Chaque changement était un énorme stress pour elle.
Carter — Oui... On peut rentrer...
Il se releva doucement, l’entraînant avec lui avant de reprendre le chemin du Haras sans lâcher l'un de ses mains. Une drôle de sensation l'avait envahit. Une sorte de malaise. N'était-il pas en train de faire une erreur ? La plus grosse erreur de sa vie ? Il l'ignorait... Il ne la lâcha qu'une fois devant son appartement, restant un moment sur le seuil de sa porte, demandant doucement.
Carter — Est-ce que tu veux rester seule un moment ?
Il respecterait ce choix, trouverait bien un moyen de s'occuper... Et de réfléchir lui aussi... Au bout d'un moment, après avoir réfléchir à sa question, elle hocha doucement la tête. Peut-être qu'elle avait en effet besoin d'être un peu seule, de mettre toutes les choses à plats, même si elle pourrait aussi faire cela en sa présence. Mais son silence pourrait peut-être l'inquiéter ? Elle ne voulait pas l'empêcher de réaliser son souhait.
Aliénor — Oui. Mais tu viens dormir cette nuit avec moi ?
Elle avait aussi besoin de sa présence, surtout pour dormir après une telle annonce. Il eut un léger temps d'hésitation, cherchant son regard sans réellement se fixer. Il hocha tout doucement de la tête pour répondre, prenant une légère inspiration chaotique.
Carter — D'accord... Je viendrais...
Avant de la libérer il hésita une fois de plus, déposant un léger baiser au coin de ses lèvres. Elle semblait déjà dans ses pensées... Elle ouvrit la porte pour se faufiler à l'intérieur après un dernier regard à Carter. Elle se dirigea rapidement vers sa chambre, ne prenant pas le temps de voir si son colocataire était dans la pièce. Elle ne tarda pas à récupérer son carnet avant de revenir dans la pièce de vie, s'installant sur l'une des chaises de l’îlot de la cuisine pour se plonger dans ses notes. Elle détaillait sa routine quotidienne auprès de Carter, le moindre détail était noté, même des choses sans grande importance. Puis elle commença à lister les changements, ce que son absence va provoquer dans son quotidien. Au fur et à mesure qu'elle écrivait, elle avait l'impression que la liste était immense, qu'elle allait perdre beaucoup de chose. Comment allait-elle pouvoir combler ce vide lors de ses absences ? Qu'est-ce qu'elle allait pouvoir faire à la place ? Est-ce qu'elle allait ressentir de la solitude ? Est-ce qu'elle ressentirait de l'ennuie certains jours ? Comment allait-elle contrôler sa frustration ? Elle s'était laissée de plus en plus porter par ses envies, venant chercher la présence de Carter sans tenir compte de son planning par moment. Mais avec son absence, elle allait devoir apprendre à contrôler ça. Apprendre à vivre loin de lui à certaines périodes.
Totalement dans sa bulle, elle ne se rendit compte de rien autour d'elle. Elle avait noirci de nombreuses pages de son carnet, faisant même quelques ratures avec une certaine émotion dont elle ne se rendit même pas compte. Alejandro l'avait laissé faire au début. Mais les heures passant il avait fini par s'inquiéter un peu, surtout en voyant certaines de ses émotions transparaître dans ses ratures plus ou moins violentes. Il jeta un œil à Newton qui lui même, depuis son panier, en jetait à sa maîtresse avec une certaine anxiété, avant de soupirer doucement et se lever. Il prit un plaid pour le déposer sur les épaules de la jeune femme et la serrer brièvement dans ses bras, lui demandant tout doucement.
Alejandro — Tu veux boire quelque chose ?
Il jeta un léger coup d’œil à son carnet, sans lire mais en grimaçant face aux pages noircies de lignes... Elle s'était légèrement figée, comme surprise du poids qu'elle ressentit sur ses épaules, mais aussi de la présence de son colocataire. Sa voix eut le mérite de la faire reprendre pied, elle lui jeta un regard avant de reposer son attention sur son cahier. Elle se rendit compte qu'elle avait écrit plusieurs fois les mêmes phrases, qui montrait juste sa profonde inquiétude.
Aliénor — Il nous reste du chocolat en poudre. Je veux bien un chocolat chaud. Bien chaud.
Alejandro — Parfait.
Elle posa le stylo en poussant un lourd soupir, elle n'aimait pas la sensation qu'elle ressentait à cet instant. Le jeune homme la lâcha pour aller préparer le chocolat chaud, écoutant doucement la jeune femme.
Aliénor — Je ne veux pas l'empêcher de reprendre son poste au sein de l'armée de l'air. Ce métier est un rêve d'enfant pour lui. Il y tient. Il aime cette vie. Il aime son unité, son poste. Et je sais aussi qu'il m'aime.
Elle marqua une pause, son regard perdu sur la vague de ligne, sur cette question qui la rognait doucement.
Aliénor — Qu'est-ce que je vais faire lorsqu'il ne sera pas là ?
Alejandro sourit dans un pincement de lèvres avant de prendre doucement la parole.
Alejandro — Qu'est-ce que tu faisais quand tu ne le connaissais pas ? Tu bossais tout de même ici, tu habitais déjà avec moi. Quand il est entré dans ta vie, il a changé un peu tes habitudes... Mais, fondamentalement, tu avais et tu as toujours le même job, le même appartement. Rien ne change véritablement, il y a seulement des périodes où il ne sera pas là... Il va te manquer c'est sûr, ce ne sera pas facile à vivre... Mais... Rien d'autre ne changera à part ça. Je serais toujours là moi. L'équipe sera toujours là. Et quand tu te sentiras seule, tu pourras venir nous voir... Tu pourras venir manger avec nous plus souvent...
Le jeune homme fit réchauffer un peu plus encore son chocolat chaud avant de le déposer devant elle en douceur.
Alejandro — Je serais toujours là Ali'... Quand ça n'ira pas, tu pourras venir me voir, on pourra en parler. A n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. Je sais que ce n'est pas facile... Et si... Si tu pense que c'est insurmontable, tu peux le lui dire. Et même si... Même s'il a très envie d'y aller, je sais qu'il fera d'abord passer tes désirs à toi avant les siens...
Il prit une légère inspiration avant de reprendre doucement, s'approchant de la jeune femme pour s'appuyer contre l'îlot.
Alejandro — C'est important Ali' qu'il parte avec ton consentement plein et entier parce que...
Il se mordit la lèvre avant de reprendre.
Alejandro — Pour lui aussi ça ne va pas être facile. De ce que j'ai compris, il est le seul, dans son unité, à avoir quelqu'un... A t'avoir toi. Une attache. Et s'ils ont été tous recruté, en plus d'être des têtes brûlés, c'est pour cette particularité. Parce que sans attaches, il n'y a pas de pensées parasites pour venir les déconcentré sur le terrain. Attention, n'interprète pas mal mes paroles : je ne dis pas que vous devriez vous séparer, au contraire. Il t'aime, quoi que tu fasses, il t'aimera quand même, ça ne changera rien. Mais c'est cet amour qui va aussi rendre l'éloignement difficile pour lui. Et lorsqu'il sera sur le terrain, si à son départ il sent que tu ne le soutiens pas complètement, il peut se déconcentré. Faire des erreurs... Et à son niveau, l'erreur n'est pas envisageable, parce qu'elle peut être fatale.
Il fit une légère pause, reprenant doucement.
Alejandro — Je sais que ce que je viens de te dire ne te rassure pas mais... Je veux te faire comprendre qu'il faut que tu lui dises si tu as la moindre objection. Et qu'il ne partira pas si tu ne le veux pas. Peu importe le reste... Je sais bien que tu ne veux pas l'en empêcher mais... Mais si tu pense que se sera trop dur pour toi, il faut le dire...
Le jeune homme ne savait pas trop s'il s'était bien fait comprendre, si la jeune femme n'allait pas mal interpréter ses paroles... Ou s'il avait fait une erreur en lui laissant entrevoir les risques... Dans tout les cas il voulait aussi lui faire comprendre qu'elle ne serait pas seule... Qu'ils resteraient là pour elle... Elle avait posé ses mains sur la tasse, recherchant la chaleur qui s'en dégageait, tout en observant le couleur du chocolat chaud. Elle l'avait attentivement écouté, bien qu'on pourrait penser de par son attitude qu'elle était ailleurs. Quand il eut terminé, le silence envahit la pièce un long moment où elle porta sa tasse à ses lèvres pour y boire doucement. Il était presque brûlant, mais c'était ça qu'elle voulait à cet instant. Et quand elle posa sa tasse, son regard se plongea dans celui de son colocataire.
Aliénor — Il y a beaucoup de changement avec ou sans sa présence. Peut-être que pour quelqu'un de normal, ce ne sont que des détails. Probablement même. Je sais que j'ai un problème. Ce n'est pas facile quand je perds une routine. Je crois qu'on peut dire que j'ai un problème d'adaptation, je m'adapte plus difficilement, et plus lentement face à un changement.
Elle ne pouvait pas nier qui elle était, elle ressentait les choses d'une autre manière, même si elle avait entendu et compris ce qu'il cherchait à lui faire comprendre. Elle avait bien sûr noté des choses qui ne changeraient pas. Mais dans l'état actuel, elle ne pouvait voir que ce qu'elle allait perdre pour le moment, et donc combler avec autres choses.
Aliénor — Je sais que le pourcentage de danger lors de ses missions est élevé, avec différents degrés. Et que je pourrais le perdre définitivement à cause de ça. Mais c'est sa vie. Il a toujours voulu de ce métier, c'est une source d'épanouissement professionnelle. Je ne veux pas le priver de ça.
Elle hocha doucement la tête avant de demander du bout des lèvres.
Aliénor — Je ne sais pas encore, si cela sera trop dur pour moi. Je pense qu'il faut que je vois concrètement sur une période. Mais une fois que j'ai donné mon avis, je ne peux pas revenir sur ma décision.
Le coach eut un léger soupir et prit sa tasse de café pour plonger le nez dedans. Il avait écouté la jeune femme, hochant de temps à autre la tête pour confirmer qu'il avait comprit. Quand elle termina il posa sa tasse pour plonger à nouveau son regard dans le sien.
Alejandro — On sera là Ali'... Et tu auras tout le temps dont tu as besoin pour t'adapter... C'est pas grave...
Il lui adressa un fin sourire avant de doucement reprendre.
Alejandro — Je sais bien que tu ne veux pas revenir sur ta décision mais si jamais c'est le cas, il faut que tu le lui dise... C'est trop important cette fois... Je sais ce que c'est le terrain, et Ezra pourra te dire la même chose...
Il eut un léger soupir avant de doucement demander.
Alejandro — Il vient ce soir ?
Elle s'était légèrement perdue dans ses notes, buvant tranquillement son chocolat chaud. Au fond, ses paroles la rassuraient, de savoir qu'elle ne sera pas seule cette fois-ci pour s'adapter à cette nouvelle situation. Elle referma son carnet après avoir terminer sa tasse, son regard glissa vers lui en hochant doucement la tête.
Aliénor — Oui. Je lui ai demandé de venir ce soir. J'aurai pas dû ?
Alejandro — Si tu as bien fait...
Il hocha de la tête pour appuyé ses paroles avant de reprendre doucement.
Alejandro — J'ai eu peur que vous vous soyez un peu engueuler comme il... N'est pas là maintenant...
Il avait hésité sur la formulation de la fin de sa phrase et fini par se pincer les lèvres.
Alejandro — Est-ce que tu voudras que je vous laisse seuls ce soir ? Je sais bien qu'il ne va pas partir tout de suite mais... Je vois bien que ça te perturbe et je comprendrais que tu veille rester tranquille avec lui...
Il haussa doucement des épaules avant de replonger le nez dans sa tasse de café. Elle s'était levée pour laver sa tasse, sentant le besoin de faire quelque chose de ses mains. Et elle ne tarda pas à se mettre au rangement des placards, vérifiant ainsi le contenu de chacun.
Aliénor — Il m'a demandé si je voulais rester un peu seule. Et comme j'avais besoin d'écrire, j'ai du oui. Même si sa présence ne me dérange pas.
Elle termine le premier placard, qui n'était pas vraiment en désordre. Elle avait tendance à ranger régulièrement, mais cette manie ne semblait pas la déranger, voir même la rassurer.
Aliénor — Tu peux rester. Si on veut être seuls à un moment, on ira dans ma chambre.
La présence de son colocataire ne la dérangeait pas, même quand elle est avec Carter. Bien qu'elle avait remarqué que Alejandro faisait en sorte qu'ils se retrouvent totalement seuls de temps en temps. Il hocha de la tête avec un léger sourire, la laissant ranger ce qui l'était déjà en lui laissant la place nécessaire. Il alla doucement s'asseoir à la place de la jeune femme, repoussant un peu son carnet pour ne pas être tenter de lire dedans. Il l'observa faire un moment et relança sur un sujet un peu différent, demandant avec hésitation.
Alejandro — Je me demandais... Je... En fait, ça fait plus d'un an que vous êtes ensemble maintenant et... J'ai pas envie que tu déménages mais... Peut-être que vous voulez commencer à vivre ensemble avec Carter alors... Est-ce que ça te ... Plairais qu'il vive ici avec nous ?
Il pinça les lèvres, complétant avec précipitation.
Alejandro — Ça me gêne pas qu'il soit à la fois mon coloc et avec toi c'est juste que... Je sais pas... Ça doit être chiant de faire tout le temps les aller et retour pour lui... S'il avait ses affaires ici ce serait peut-être plus pratique... Enfin je ne sais pas, après si ça vous convient on peut rester comme ça mais... Je sais pas c'est... Juste une idée...
Il baissa les yeux sur sa tasse, timidement avant de relever les yeux sur elle, attentif à sa réaction... Elle s'était tournée vers lui, délaissant les placards quelques instants. Elle prit le temps de réfléchir, cette idée ne la laissait pas indifférente. Et elle faisait écho aux paroles de la grande sœur de Carter.
Aliénor — Je lui demanderais. Je crois que cela me plairait bien qu'il vive ici. Mais tu es certain que cela ne te dérange pas ? J'ai lu des témoignages qui disait qu'un couple dans une colocation, cela pouvait poser des problèmes.
Ale sourit, légèrement amusé avant de froncer un peu le nez et répondre.
Alejandro — Ouai mais... On est pas vraiment deux colocataires normaux... Ça ne me dérange pas du tout... Sinon je ne te l'aurais pas proposé... Et puis tu sais bien que je ne suis pas là toutes les nuits donc bon... Je vais... Je vais faire en sorte d'être un peu plus là quand il ne sera pas là et un peu moins quand il sera là. Il est pas difficile à vivre, on s'entend bien et on a la même conception du rangement... S'il était bordélique se serait différent mais...
Il haussa des épaules avant de doucement reprendre.
Alejandro — Et puis c'est presque déjà le cas... Il passe plus de temps ici que dans sa chambre... Il suffit de déménager le reste de ses affaires et qu'il rende ses clés et basta...
Il soupira légèrement avant de sourire doucement et reprit.
Alejandro — Et puis si vraiment il me saoule je le mettrais dehors et il retrouvera ses quartiers.
Son regard observait attentivement le sien, avant d'approuver une dernière fois, scellant en quelque sorte l'accord passé entre eux. Elle lui proposerait quand il reviendra ce soir, mais du coup elle devait commencer à revoir l'organisation de sa chambre en cas de réponse positive de sa part. D'un bond, elle fila dans sa chambre, commençant à trier ses placards avec application.
* * *
C'est avec une légère appréhension que Carter frappa à la porte de l'appartement d'Aliénor et Alejandro ce soir là... Il ne s'était pas rasé mais c'était douché et changé. Il avait ruminé une bonne partie de la journée depuis son entrevue avec Aliénor et ne savait pas trop dans quel état il allait retrouver la jeune femme... C'est Ale qui lui ouvrit la porte. Il lui adressa un fin sourire avant de grimacer un peu.
Alejandro — C'est quoi tout ces poils ? Tu nous a habitué à mieux quand même...
Carter — Ouai je sais...
Alejandro — Ça pique les poils.
Carter — Je sais...
Ale' fit un léger claquement de langue et laissa entrer le jeune homme avant de retourner à sa préparation dans la cuisine. Il s'était mit en tête de leur préparer des cocktails et il y mettait tout son coeur... Aliénor sortit de sa chambre, attrapant la main de Carter avant de s'engouffrer de nouveau dans la pièce. Cependant, elle laissa la porte ouverte, ne jugeant pas la conversation privée ou intime. Elle l'incita à s'assoier sur le lit, devant lui son armoire était encore totalement ouverte, et le changement d'organisation avait été radicale. Elle avait même trois cartons dans un coin de la pièce.
Aliénor — Est-ce que tu veux vivre avec nous ? Alejandro est d'accord de t'avoir comme colocataire, en plus de moi.
Il l'avait suivi docilement, un peu surprit et s'était sagement assit sur le lit, regardant son placard avec une certaine incompréhension. Il ne répondit pas tout de suite à la jeune femme, se sentant un peu -si ce n'est complètement- largué. Il observa le placard avant de relever les yeux sur la jeune femme, répondant avec hésitation.
Carter — Mais c'est... C'est ce que tu veux aussi ? Tu veux vraiment que je vives ici officiellement ?
Il avait un peu de mal à se figurer la chose. Est-ce que ce n'était pas trop de changement d'un coup ? Il ne pouvait pas nier qu'il était profondément touché par cette proposition, son coeur s'était même un peu emballé, mais il voulait être sûr que ce soit aussi son souhait à elle et non pas une proposition d'Ale seule...
Aliénor — Oui. Je veux vraiment que tu vives ici avec moi.
Elle lança un regard à son placard, dont la place qu'elle avait liberté pour cette raison-là. Elle avait eu le temps d'y réfléchir pendant son tri, et la proposition de son colocataire ne l'avait pas laissée indifférente. Elle souhaitait de le voir aménager avec elle, pour plein de raisons diverses.
Aliénor — Cela sera plus facile pour moi d'accepter cette nouvelle routine. On commence une nouvelle chose, on vit ensemble et tu reprends ton poste dans l'armée de l'air.
Il y aura toujours une certaine angoisse, mais elle ne pourra pas faire de comparaison avec la routine actuelle. Elle aura moins l'impression de perdre quelque chose, même si son absence sera toujours la même dans les deux situations. Le jeune homme la considéra un instant la jeune femme, se remettant un peu de ses émotions avant d'acquiescer.
Carter — Ok... Je veux bien vivre avec vous...
Depuis la cuisine, Ale leur cria qu'il s'occuperait lui même de la paperasse et du double de clé, promettant aussi un rasoir efficace au pilote avant de mettre en route le blender pour faire de la glace pilée. Carter reposa son attention sur Aliénor, soupirant doucement aux dernières paroles du coach. Il eut un instant d'hésitation, restant assit sur le lit avant de porter les mains à son cou, fouillant un peu sous son pull pour en sortir une longue chaine au bout de laquelle pendaient deux petites plaques métalliques. Il enleva le tout, les considéra un instant avant de les tendre doucement à la jeune femme.
Carter — Ce sont mes anciennes plaques... Je vais en avoir de nouvelles et... Je me suis dis que... Peut-être tu voudrais les garder...
Il eut un léger soupir, attendant sa réaction avec attention, pas tout à fait certain de lui... Elle avait attrapa les plaques, les admirant attentivement en les faisant glisser sous ses doigts. Elle connaissait la signification, mais c'était la première fois qu'elle en voyait. Elle lui tendit en demandant doucement.
Aliénor — Tu veux bien me le mettre ?
Carter — Oui... Bien sûr...
Elle s'était tournée, relevant légèrement les cheveux pour lui faciliter l'accès. Elle sentait une douce chaleur l'envahir, elle était émue de ce cadeau qu'elle ne risquait pas d'enlever avant un long moment. Elle attendit qu'il termine d'attacher l'attache de la chaîne, avant de nouer ses bras et se plongeait sa tête dans son cou.
Aliénor — Merci.
Il ferma les yeux à son contact, refermant les bras autour d'elle sans rien répondre. Il était touché par sa réaction. Autant pour les plaques que pour le placard à demi vide. Il ignorait combien de temps il était resté ainsi à la serrer contre lui mais il releva les yeux avec un léger soupir quand Ale frappa timidement à leur porte. Il croisa le regard du coach qui eut un léger sourire bien que son léger froncement de sourcil n'augurait rien de bon selon Carter.
Alejandro — J'ai fini les cocktails...
Il regarda tour à tour Aliénor et Carter avant de doucement reprendre.
Alejandro — Vous allez pas passer la nuit à pleurer rassurez moi ?
Carter eut un léger sourire avant de secouer la tête.
Carter — Non... Ne t'en fais pas.
Alejandro — A la bonne heure ! Allez, venez boire !
Carter — On arrive...
Alejandro les laissa, tapotant sur la porte au passage alors que l'américain reposait les yeux sur Aliénor. Avec douceur et tendresse, il vint chercher ses lèvres des siennes, essayant de faire passer dans ce baiser toute l'agitation et l'émotion qu'il ressentait... Elle répondit à son baiser, sentant toujours cette douce chaleur au creux de son ventre. Quand elle regagna la cuisine, son attention se posa sur les verres, observant l'aspect du cocktails.
Aliénor — C'est à quoi ?
Elle était toujours curieuse de tester les nouveautés que lui proposait son colocataire. Ale leur servit un grand sourire avant de doucement répondre.
Alejandro — Caïpirigna améliorées. Vous m'en direz des nouvelles. Je reviens, je vais chercher la bouffe, j'ai commandé chez un traiteur qui n'est pas sur la liste. On pourra essayer comme ça. A toute les chéris !
Il leur mima un bisou avant d'enfiler son manteau et sortir, emportant Newt avec lui sans trop demander l'avis de sa maîtresse. Carter le laissa faire sans rien dire, attrapant doucement son verre sans y toucher. Une fois que la porte se referma et que le silence revint, il posa les yeux sur Aliénor, légèrement anxieux. Il reprit la parole doucement, hésitant, ne sachant pas quoi ajouter de leur conversation précédente, ne sachant pas s'il devait revenir dessus. Alors il prenait des pincettes...
Carter — Tu veux qu'on aille sur le canapé ? Ou qu'on reste là ?
Aliénor — Oui, on est mieux installé sur le canapé.
Elle attrapa son verre avant d'aller s'installer sur le fameux canapé, elle soupira légèrement avant de tremper ses lèvres dans le cocktail. Elle tenta d'identifier toutes les différentes saveurs, marmonnant légèrement pour elle-même avant de poser son attention sur Carter. Il l'avait suivit jusqu'au canapé, s'installant sagement à côté d'elle avant de goûter son verre.
Aliénor — Ce n'est pas mauvais.
Carter — Ouai c'est pas mal ! J'aime bien !
Elle se perdit un instant dans son regard avant de se pencher vers lui, venant déposer chastement ses lèvres sur les siennes. Elle était heureuse à cet instant.
Aliénor — Tu voudras déménager quand ?
Carter — Quand tu veux...
Il haussa doucement des épaules avant de demander doucement.
Carter — Tu veux que... Que j'aille chercher mes affaires de suite ? Sinon on peut attendre demain... C'est comme tu veux...
Aliénor — Je pense que demain sera plus sage, il ne faut pas déranger tes colocataires actuels. Je pourrais ainsi terminer de te laisser de la place, il faut aussi que je vois pour la salle de bain. Tu as beaucoup d'affaires ?
Carter — Non... Non je n'en ai pas beaucoup... Je pense que la place que tu m'as faite suffira largement...
Il plongea les yeux dans les siens, ne sachant pas vraiment ce qu'elle voulait. Il restait hésitant et finalement, il demanda timidement.
Carter — Mais tu... Enfin... Ça va ? Comment tu te sens ?
Il appréhendait sa réponse, mais il fallait qu'il mette ça au clair... Elle termina de boire sa gorgée, cherchant à comprendre sa question. Elle n'était pas trop certaine d'elle, du moins de bien comprendre le sens exacte de sa question.
Aliénor — Je suis contente que tu acceptes de vivre avec moi.
Son regard était plongé dans le sien, cherchant à voir si elle avait bien répondu. Il eut un léger sourire avant de doucement reprendre, toujours un peu hésitant.
Carter — Quand je t'ai laissé tout à l'heure tu étais... Très agité et... Je voulais savoir si... Si ça allait mieux...
Il se mordit la lèvre, posant son verre sur la table basse pour faire fasse à la jeune femme, ne sachant plus où poser son regard.
Carter — Aliénor si... Enfin j'ai eu le temps de réfléchir toute cette après midi et... J'ai un peu peur de faire une erreur en acceptant ce poste et je ne veux pas qu'on le regrette tout les deux... Si tu ne veux pas que je parte je...
Il eut un lourd soupir, terminant sa phrase d'un murmure.
Carter — Je resterais...
Elle secoua légèrement la tête, comme pour appuyer ses mots à peine venait-il de terminer.
Aliénor — Non. Tu peux accepter de reprendre ton poste dans l'armée de l'air. Il est important dans la vie de s'épanouir professionnellement. Et je pense qu'il y aura des regrets, si tu restes.
Elle marqua une pause, repensant aux paroles de son colocataire, mais aussi à ses propres réflexions qu'elle avait pu avoir après cette discussion.
Aliénor — Je suis juste inquiète, parce que ma routine va changer. Mais si tu déménages, je pense que cela sera plus facile. Alejandro sera avec moi pendant tes absences. Il y aura aussi l'équipe. Mais...
Son regard se plongea dans le sien, une lueur sérieuse dans ses yeux.
Aliénor — Alejandro a dit que cela pourrait être dangereux pour toi sur le terrain si tu penses trop à moi. Que cela pourrait te déconcentrer. Et ça, je ne veux pas. Il faudra que tu restes concentré sur ton travail, afin de pouvoir rentrer vivant.
Le jeune homme hocha de la tête en lui adressant un fin sourire, touché par la lueur sérieuse de son regard. Il était rassuré par ses paroles même s'il en gardait une drôle d'impression. Il prit une légère inspiration avant de répondre d'un murmure.
Carter — D'accord... Je resterais concentré ne t'inquiète pas...
Il déposa doucement ses lèvres sur les siennes avant de reprendre son verre et se réinstaller sur le canapé avant un soupir, attirant la jeune femme contre lui. Il se plongea dans ses réflexions, sans rien dire, une autres idée germant dans son esprit, lui serrant le cœur. Mais avant d'en parler à Aliénor, il lui fallait le temps de la réflexion... Alors il resta silencieux, faisant passer la boule qui lui nouait la gorge à l'aide de son cocktail...
Alejandro ne tarda pas à revenir avec une poche de nourriture et Newton marchant joyeusement à côté de lui. Le coach posa la poche sur l’îlot central de la cuisine avant de se débarrasser de ses clés, manteau et chaussures avant de reprendre sa poche et trois paires de baguettes en se dirigeant vers le salon. Il posa le tout sur la table basse avec un soupir et repartit chercher une bière dans le frigo. Ce n'est qu'en se laissant tomber dans un fauteuil à côté du canapé avec un lourd soupir qu'il posa les yeux sur le couple. Aussitôt il grimaça.
Alejandro — Qu'est-ce qui va pas ?
Carter sentit une vague de chaleur l'envahir, se demandant s'il rougissait aussi... Aliénor posa son regard vers son colocataire, ne comprenant pas sa question. Elle fronça très légèrement les sourcils, ce détail fut même très éphémère.
Aliénor — Rien. Pourquoi tu poses cette question ? Ton cocktail est bon.
Alejandro croisa le regard de sa colocataire et lui sourit. Il prit le temps de boire une gorgée de sa bière avant de lui répondre.
Alejandro — Je sais que toi tu vas bien Ali', c'est surtout à Carter que je posais la question. Merci pour le cocktail au passage, je suis content qu'il te plaise.
Il posa ensuite le regard sur Carter qui tenta de l'éviter un instant mais en vain.
Alejandro — Carter, qu'est-ce qui ne va pas ?
Carter — Ça va...
Alejandro — C'est pas ce que dit ta tête.
L'américain soupira et sourit à Aliénor pour la rassurer mais le regard du coach restait fixe et inquisiteur. Pour y échapper, le militaire déballa doucement la poche de vivre, sortant une multitude de petites barquettes en aluminium...
Alejandro — J'ai prit un traiteur thaï... Quand est-ce que vous déménagez les affaires de Carter ?
Cette fois il posait la question à Aliénor, tournant la tête vers elle avec un sourire chaleureux. Aliénor observait attentivement Carter, les paroles de son colocataire l'avait intriguée, mais elle avait encore du mal à interpréter ses expressions. Elle se pinça légèrement les lèvres avant de poser son regard vers Alejandro.
Aliénor — Demain. Il va falloir que j'organise la salle de bain. Carter n'a visiblement pas beaucoup d'affaire.
Elle regarda l'une des petites barquettes, l'odeur était alléchante et elle se rendit compte qu'elle avait soudainement faim.
Aliénor — Merci pour le repas. Cela a l'air bon.
Alejandro — Avec grand plaisir !
Le coach prit une grande gorgée de sa bière et se leva d'un bond, faisant signe à Carter.
Alejandro — Toi, tu viens avec moi. Ali' chérie, on en a pour quoi... Dix minutes ? Grand max. Reste ici, on revient vite.
Carter n'eut pas le courage de désobéir face au regard enflammer que lui lança Alejandro. Il se leva, demandant tout de même doucement.
Carter — Où est-ce qu'on va ?
Alejandro — Chercher tes affaires ! Voyons... Comme ça se sera fait et on parle plus demain. Aller ouste !
Carter leva les yeux au ciel mais ne dit rien, aller enfiler ses chaussures et prendre ses clés. A peine furent-ils dehors pour changer de pavillon que le coach reprenait la parole.
Alejandro — Bon, tu vas me dire ce qui te passe par la tête ? Tu n'envisage pas de la quitter j'espère ?
Le coach avait un ton rageur qui fit bien sentir à Carter qu'il ne serait pas du genre à accepter ce genre de nouvelle. Carter en fut plus que surprit, répondant avec une certaine indignation.
Carter — Non ! Bien sûr que non ! Ça va pas chez toi !
Alejandro — Alors qu'est-ce que t'as ?!
Carter soupira lourdement et leva les yeux sur le ciel nocturne en serrant les dents. Il eut un temps de réflexion avant de reprendre la parole doucement, avec hésitation.
Carter — Je me disais que... Que s'il m'arrivait quelque chose, actuellement, Aliénor n'aurait rien...
Alejandro fronça des sourcils un instant avant de comprendre où il voulait en venir, soupirant de soulagement.
Alejandro — Bordel tu m'a fait une de ces peurs ! C'est pas croyable... Quel crétin tu fais parfois !
Carter — Je te renvoie le compliment...
Alejandro sourit, tapotant amicalement le dos de son nouveau colocataire -déjà adopté depuis longtemps pour lui- avant de retrouver le sourire, malicieux.
Alejandro — Et tu veux lui demander quand ?
Carter — Je ne sais pas... J'ai peur que se soit trop tôt...
Alejandro — Peut-être ouai... Je ne sais pas...
Il haussa des épaules avant de poursuivre, grimpant les marches du perron menant au pavillon du jeune homme.
Alejandro — Mais tu l'as dit toi-même... S'il t'arrive quelque chose...
Il haussa des épaules à nouveau, de manière plus suggestive, avant de pousser la porte, devançant Carter dans le hall...
DESIGN ϟ VOCIVUS // AVATAR (C) VOCIVUS
Teardrop
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Re: Après gala annoncé de poste - Mer 7 Fév 2018 - 20:50
« Chap 14 ϟ Ep 10 »
Gala Part. 1
* * *
Comme promis ou presque, quinze minutes plus tard ils repassaient la porte de leur appartement. Carter avait un carton dans les mains et Ale poussait son fauteuil, rempli de toutes ses autres affaires. Il abandonna ledit fauteuil dans la chambre d'Aliénor et couru prendre la place de Carter sur le canapé, passant affectueusement un bras autour des épaules de la jeune femme. Il avait un grand sourire sur les lèvres, ce qui contrastait avec sa mine de départ, un peu inquiète. Carter les laissa, allant déposé ce qu'il portait dans la chambre de la jeune femme, essayant de mettre un peu d'ordre dans ce qu'Alejandro avait entasser en vrac dans le fauteuil.
Alejandro — Ça va ? C'est bon ce traiteur ?
Elle avait suivi du regard Carter qui entra dans sa chambre, avant de poser son regard vers son colocataire. Elle n'avait pas pu s'empêcher de commencer à manger, curieuse de savoir les différentes saveurs des plats. Elle avait déjà pu faire une ordre de préférence.
Aliénor — Ça va. Oui, il est bon. Mon plat préféré est celui-ci.
Alejandro — Ah super ! C'est celui que j'aime le moins !
Elle l'indiqua de sa baguette avant de demander. Il sourit largement avant de piocher dans sa propre barquette préférée.
Aliénor — Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi tu as dit que Carter n'allait pas bien ?
Alejandro soupira et jeta un œil à la porte de la chambre. N'y voyant pas Carter il se pencha sur la jeune femme pour lui glisser à voix basse.
Alejandro — Il s'inquiète pour toi... Il... Il se projette dans l'avenir et il s'inquiète...
Le coach hocha des épaules et englouti une grosse bouchée de bœuf marinant dans une sauce épicée, savourant la chose en soupirant de plaisir.
Aliénor — J'ai du mal à comprendre. Il s'inquiète pourquoi ? Je pensais que c'était une bonne chose que se projeter dans l'avenir.
Son attention était tourné vers Alejandro, le regard un peu perdu face à ses révélations. De nouveau le coach jeta un regard à la chambre. Mais en entendant Carter pester après Ale pour avoir tout mit en vrac, il fut un peu plus rassuré. Il se tourna à nouveau vers Ali, murmurant tout bas, la bouche à demi pleine.
Alejandro — Il a peur que s'il lui arrive quelque chose tu n'ai rien... Il se demande s'il ne devrait pas t'épouser. En d'autres termes : il s'inquiète pour toi.
Anxieusement le coach jeta un regard en arrière pour voir Carter apparaître dans l'encadrement de la porte et lui sourit largement, ce qui dégoûta passablement le jeune homme. Il les rejoignit et prit la place d'Ale dans le fauteuil, attrapant son verre pour en boire une longue gorgée.
Carter — Je suis désolé Aliénor... Je finirais de ranger tout à l'heure c'est un peu le bazard là... Je ne m'attendais pas à ce qu'Ale veuille me voir si vite emménager...
Alejandro — Qu'ech que tu c'ois ? Moi auchi je 'aime bien !
Carter — J'en douterais plus maintenant !
Il sourit malgré tout, posant sur Ali un regard tendre... Aliénor n'eut pas le temps de répondre aux paroles de son colocataire, mais cette révélation l'avait légèrement figée. Et les questions ne tardèrent pas à être nombreuses. Il pensait l'épouser ? Elle savait qu'il aimerait se marier un jour, et elle ne pouvait pas nier qu'elle serait aussi heureuse, particulièrement avec lui. Mais elle avait toujours imaginé cela dans le futur assez lointain. Elle se demandait quand il projetait ça ? Avait-il maintenant une date ? Sa voix la coupa dans ses pensées, secouant légèrement la tête.
Aliénor — Ce n'est pas grave. J'ai aussi mis du bazar.
Son regard se posa sur sa barquette, se perdant de nouveau dans ses pensées. Qu'est-ce que cela fait de se marier avec quelqu'un ? Carter hocha de la tête pour répondre à la jeune femme et le silence revint entre eux. Il se passa de longues secondes avant que Carter ne se rende compte que la jeune femme était plongée dans ses pensées. Il fronça les sourcils, interpellant la jeune femme en l'appelant par son prénom avant de demander doucement.
Carter — Quelque chose ne va pas ?
Il jeta un regard à Ale avant de revenir sur Aliénor, inquiet pour elle... Son regard se plongea dans le sien, l'admirant quelques instants avant de lui répondre.
Aliénor — Oh. Non, ça va. Je pensais à demain, à l'organisation de l'appartement. Je vais peut-être prendre ma journée.
Carter — Oh... Non t'embête pas ça va aller... Je pourrais me débrouiller pour ranger c'est pas bien important...
Elle ne mentait pas, à travers toutes ses pensées et ses questions, elle réfléchissait à ça. Elle lui cachait juste qu'une grande partie étaient tournée vers la révélation de son colocataire. Elle mourrait de savoir, d'avoir finalement la vérité de la bouche de Carter. Mais elle savait qu'une demande en mariage était importante pour certains hommes, qu'ils aimaient la préparer. Peut-être que lui aussi. Alors, elle décida de ne pas en parler pour le moment.
Aliénor — Il est bon ton plat ? Tu as goûté du mien ?
Alejandro — Il est génial mon plat !
Carter — Ale...
Alejandro — Ben quoi ? T'as rien touché encore. Prends tes baguettes et manges ! Ça va être froid.
Carter soupira et attrapa son verre pour en prendre une nouvelle grande gorgée. Il fini par se lever doucement et attraper ses baguettes pour piquer dans la barquette et l'approuver.
Carter — J'aime beaucoup !
Il se laissa glisser au sol, s'installant en face d'elle sur le tapis, attrapant une nouvelle barquette pour goûter le contenu. Le téléphone d'Ale vibra et il ne se priva pas d'emporter barquette et bière dans sa chambre pour aller répondre, s'excusant doucement auprès d'eux. Carter en profita pour vite lui reprendre sa place auprès de la jeune femme, abandonnant sa barquette pour se rapprocher d'elle, déposant un léger baiser sur sa joue.
Carter — Je t'aime.
Il sourit doucement, avant de s'enfoncer dans le canapé pour pouvoir poser la tête sur son épaule, fermant doucement les yeux... Une douce chaleur vibra en elle à ses paroles, elle était jamais insensible à ses mots. Et elle ne se lassait pas de les entendre.
Aliénor — Moi aussi.
Elle avait soufflé du bout des lèvres, n'arrivant pas à lui dire en retour, bien que l'émotion était bien présente. Elle l'aimait, on ne pouvait pas en douter quand on la connaissait suffisamment pour la décrire. Elle l'observa un instant, appréciant sa présence contre elle, avant de terminer sa barquette.
Aliénor — Est-ce qu'on peut dire que vivre ensemble est notre premier projet de réaliser à deux maintenant ?
Le jeune homme sourit sans pour autant bouger ou ouvrir les yeux avant de répondre, se mordant la lèvre avant.
Carter — Oui on peut dire ça ! C'est notre premier projet de vie de couple... La première étape...
Aliénor — Je suis contente.
Il eut un léger soupir avant de se réinstaller, s'allongeant carrément dans le canapé pour poser la tête sur ses cuisses dans un léger soupir. Il pourrait facilement passer sa soirée là bien qu'il risquait de s'endormir en restant ainsi... Mais peu lui importait.
Carter — Tu me dis si c'est trop lourd ou si je te gêne...
Aliénor — Tu n'es pas trop lourd. Et tu ne me gênes pas.
Il plongea son regard dans le sien, souriant doucement en tendant maladroitement une main pour caresser sa joue. De ce point de vue ce n'était pas facile de reprendre ses caresses habituelles... Elle glissa une main dans ses cheveux, commençant un semi-massage qui ressemblait plus à des caresses. Son regard l'observait avec attention, comme si elle cherchait encore une fois à graver dans sa mémoire les courbes de son visage.
Aliénor — Il va falloir que je te présente à ma famille.
Ses pensées étaient toujours tournées vers le mariage, même si elle était moins troublée par ses questions. Cependant, elle se rendit compte qu'elle n'avait encore jamais parlé de Carter à ses proches, vu qu'on lui avait jamais réellement posé la question et qu'elle n'avait pas su trouver la manière d'amorcer la discussion. Mais au bout d'un an, il était peut-être temps.
Aliénor — Du moins, les prévenir que je suis avec quelqu'un.
Carter — Oh... Oui .. Si tu veux .. Tu veux qu'on aille les voir pour les fêtes de Noël ?
Il ouvrit les yeux pour l'interroger du regard, curieux de savoir ce qu'elle en pensait... Elle resta pensive quelques minutes, elle n'avait pas encore pensée à une date, sachant qu'elle allait devoir vérifier les disponibilités de chacun.
Aliénor — Tu ne comptais pas passer les fêtes de Noël avec tes sœurs ?
Elle ne serait pas contre de l'accompagner, appréciant ses sœurs. Mais sa proposition était aussi intéressante. Peut-être même qu'ils pourraient fêter de fois Noël. Le jeune homme haussa doucement des épaules, frissonnant sous l'effet des mains de la jeune femme dans ses cheveux.
Carter — On pourrait faire Noël dans ta famille et le Nouvel An chez ma sœur...
Il avait dit cela avec naturel, ne voyant pas vraiment de problème à cela, même s'il savait qu'Aliénor n'était pas très famille. C'était une bonne façon de faire connaissance avec sa famille selon lui.
Carter — Je sais que tu ne vois pratiquement jamais ta famille mais... Les fêtes de Noël c'est plus sympa pour faire connaissance qu'un enterrement...
C'était, selon lui, les seuls cas avec les mariages où une famille pouvait se réunir dans son entièreté. Et même s'il reprenait son poste assez rapidement, il pourrait sans mal demander une permission pour les fêtes... Sauf cas de force majeure mais il en doutait... Elle réfléchit silencieusement, pensant déjà aux paroles qu'elle allait dire à sa famille pour prévenir de son souhaits de fêter ensemble Noël, ainsi que la raison en question.
Aliénor — Oui. D'accord. On va faire comme ça, Noël chez mes parents et le Nouvel An chez ta sœur.
Carter — Ok...
Elle n'aura jamais eu un planning aussi chargé pendant les fêtes, mais ce n'était pas pour lui déplaire. Cependant, elle n'avait pas la moindre idée de la réaction de ses proches. Elle n'avait jamais encore présenté quelqu'un, elle espérait que cela se passerait aussi bien que sa rencontre avec les sœurs de Carter.
Aliénor — Tu sais parler Français ?
A sa question le jeune homme feinta la surprise et l'anxiété, ouvrant grand les yeux pour fixer la jeune femme avant de doucement rire et lui répondre en français.
Carter — Oui ! Pas très bien et avec un fort accent mais...
Il haussa doucement des épaules en grimaçant un peu. Elle avait pu constaté ce fort accent américain dans son phrasé. Il parlait également un peu plus lentement, cherchant à mieux articuler. Il reprit malgré tout, s'obligeant à conserver la langue natale de la jeune femme.
Carter — Je parle aussi l'Arabe et un dialecte syrien... J'ai obligé l'unité à prendre des cours quand on a travaillé six mois en partenariat avec l'armée française... Même s'ils parlaient anglais, c'était plus facile pour eux de communiquer en français et pour nous de les comprendre... Ils avaient un anglais déplorable...
Il secoua doucement la tête en soupirant, se réinstallant en fermant les yeux. Appréciant de plus en plus ses caresses. Il finit par ouvrir un oeil et regarder la jeune femme.
Carter — Ça t'étonne ?
Il aimait bien la surprendre agréablement mais il trouvait l'exercice bien difficile... Sa main s'était légèrement immobilisée quand il prit sa langue natale, mais l'étonnement fut assez éphémère. Elle avait remarqué que beaucoup de personnes au Haras maîtrisaient plusieurs langues. Cependant, c'était la première fois qu'elle l'entendait, et elle aimait bien cette sonorité-là.
Aliénor — Non, pas tellement. Mais j'aime bien t'entendre parler français, cela fait ressortir encore plus ton accent. Et moi, j'aime ton accent.
Elle avait repris ses caresses, avec plus de tendresse comme si elle cherchait à appuyer ses mots. Il soupira, légèrement déçu. Il referma son œil, l'écoutant attentivement.
Aliénor — Il est vrai que les Français ont un anglais déplorable. Comment tu trouves le mien ?
Carter — Il est bien ton anglais. Fluide, sans accent...
Il hocha tout doucement de la tête avant de reprendre timidement.
Carter — Tu voudrais qu'on parle français de temps en temps ? Ça ne doit pas forcément être facile pour toi de parler tout le temps une langue qui n'est pas la tienne... C'est fatiguant...
Aliénor — L'anglais n'est pas trop compliqué. J'ai l'habitude maintenant, une grande partie des recherches scientifiques sont écrites en anglais.
Il l'avait bien vu quand il avait passé six mois à parler français... Il trouvait la langue bien difficile et trop complexe à son goût... Mais les efforts qu'il avait fait pour l'apprendre lui permettait au moins de ne pas trop l'oublier.
Carter — Et puis ça me fera travailler à moi aussi... Tu pourras me corriger avant qu'on aille dans ta famille...
Aliénor — Mais oui. Si tu as envie de travailler ton français. Surtout que mes parents ne parlent pas un mot d'anglais. Bien que j'aurai pu jouer les traductrices.
Elle ne voulait pas le forcer, surtout qu'elle n'était pas trop gênée d'utiliser l'anglais. Cependant, elle n'allait pas refuser pour autant.
Aliénor — J'espère que mes parents t'accepteront bien. J'ai lu que les relations belle-famille étaient par moment compliquée.
Elle se pinça légèrement les lèvres, se perdant dans ses pensées. A nouveau il ouvrit les yeux, fronçant un peu les sourcils.
Carter — Ça t'inquiète ? Tu as peur qu'ils ne m'aiment pas... ?
Il se tendit, à deux doigts de se redresser, attendant la réponse de la jeune femme. Il n'avait même pas envisagé cette idée à vrai dire... Il avait très peu d'ennemis, voir aucun... Il avait bien eu quelques divergences d'opinion mais jamais bien violentes... Il était plutôt de ceux qui étaient respecter par leur sang-froid et leur calme, non par leur virulence et leur force... De nature diplomate et conciliante, il était facilement apprécié de tous... Alors l'idée qu'il ne puisse pas plaire à la famille de la jeune femme ne l'avait pas effleuré... Pour lui, c'était une simple formalité... Tout comme il n'avait pas douté qu'Aliénor soit finalement apprécié par ses sœurs malgré les méfiances premières...
Aliénor — Je ne dirais pas que cela m'inquiète. Le terme me semble trop fort. Je n'ai jamais présenté quelqu'un. Je ne sais simplement pas les réactions qu'il aura le moment venu.
Et elle ressentait une drôle de sensation à la pensée de cette rencontre, une pointe de fierté et de joie, mais aussi d'impatience maintenant qu'elle était à moitié programmée.
Aliénor — Mais je ne crois pas qu'ils ne vont pas t'aimer. Tu entres dans la catégorie des gendres idéals d'après les sondages.
Elle s'était amusée un soir à faire quelques tests qu'elle avait trouvés sur différents magazines féminins. Il rit doucement, se détendant à nouveau aux paroles de la jeune femme. Il était un peu étonné cependant, mais amusé.
Carter — D'après les sondages ? Mmmh... Ça me plaît ceci dit ! Ça me rassure aussi...
Aliénor — Oui. Il y a souvent des tests dans certains magazines féminins. Ainsi que des sondages. J'en ai fait plusieurs, en répondant aux questions. Cependant, il y avait des questions pas facile, il faudra que je te montre ça pour me dire si j'ai bien répondu, si tu auras fait cette action.
Il soupira légèrement avant d'ouvrir doucement les yeux pour les plonger dans ceux de la jeune femme. Il était moins inquiet, même si certaines questions le tourmentait encore. Il aimait ces moments là où il avait l'impression que rien ne changerait et qu'ils étaient enfermé dans une bulle. Il savait qu'elle finirait par éclater mais pour l'instant... Il se plongea dans son regard, sans bouger pendant quelques instants avant d'articuler un "je t'aime" silencieux sur ses lèvres, en français dans le texte, avant de lui servir un sourire malicieux. Une douce chaleur pulsa dans ses veines, accompagné d'un frisson sur sa peau. Elle se pencha vers lui, même si ce n'était pas la position la plus pratique, ni la plus agréable, pour venir déposer ses lèvres sur les siennes avant de murmurer.
Aliénor — Moi aussi.
Un jour, elle arrivera elle-aussi à lui dire... Il avait brièvement répondu à son baiser avant de finalement se redresser.
Carter — Tu as encore faim ? Si tu n'as plus faim on peut débarrasser et aller se coucher ? Tu pourras me montrer tes magazines comme ça... Je suis curieux de voir ça... Quoi que... En fait tu vas plutôt me les lire pendant que je range encore un peu...
Il grimaça légèrement en pensant au bazar qu'il avait laissé dans la chambre de la jeune femme. Il avait bien également d'autres idées en tête mais il ignorait si l'humeur y était chez la demoiselle. En attendant sa réponse il termina son cocktail, curieux...
Aliénor — On peut débarrasser, j'ai assez mangé. D'accord, tu veux que je commence par le sondage du gendre idéal ?
Elle s'était levée, commençant à amener quelques affaires vers la cuisine. Cela fut rapide, et elle se dirigea vers la chambre, lançant un regard aux affaires de Carter, qui provoqua une douce chaleur, avant de chercher le magazine en question. Elle s'installa sur son lit, et elle attendit d'avoir son accord pour commencer sa lecture. Son regard se posa de temps en temps sur lui, l'admirant pendant qu'il rangeait ses affaires.
Merci au correcteur !
Des points pour Aliénor ! ^^
utilisation d'un résumé x2
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