Teardrop
Admin
Suite vie à deux KiaLum - Dim 28 Jan 2018 - 12:09
« Chap 14 ϟ Ep 09 »
La vie à deux II
Calum se regardait dans la glace en grimaçant. Il avait été la veille dans un magasin équestre avec Kwaïgon pour acheter des vêtements spécifiques à l'équitation. Il avait déjà vu les cavaliers de l'équipe dans leurs pantalons et il était sceptique. Il avait des attributs assez conséquents et il évitait depuis toujours les vêtements trop près du corps. Les pantalons d'équitation malheureusement n'offrait pas ce plaisir. Kwaïgon l'avait orienté sur des modèles à pinces, plus large au niveau de l'entrejambe, mais il n'avait pas été convaincu dans la magasin et il l'était encore moins maintenant. Il grimaça à nouveau et enfila un sweat un peu trop grand pour lui, dont il était sûr qu'il tomberait au delà de sa taille. C'était déjà mieux... Il enfila ses baskets et sorti de la chambre pour rejoindre Saskia, les lèvres pincés, un peu gêné dans sa démarche.
Calum — C'est un peu serré...
Il plongea les yeux dans les siens, glissant les mains dans la poche banane de son sweat, les épaules tombantes. Il ne comptait pas se mettre à cheval, mais il avait promit à Saskia de faire l'effort de se rapprocher de son très cher King Size et c'est ce qu'il faisait. De toute façon, il fallait qu'il fasse connaissance avec les chevaux et leur monde s'il voulait être un minimum efficace comme il le voulait dans l'élevage de Jeff... Et comprendre son langage. Ils avaient beau parlé la même langue, certaines expressions échappaient encore à Calum, lui donnant l'impression d'être dans un autre univers...
Calum — C'est le modèle le plus large qu'ils avaient mais c'est quand même serré... Non ?
Il restait sceptique, ne sachant trop qu'en penser... Saskia l'observa attentivement sa tenue, d'un regard presque professionnel. Elle tenta de ne rien laisser paraître, mais elle devait bien avouer qu'il avait raison sur un point. Le pantalon était quand même serré. Elle s'approcha de lui, pour nouer ses bras autour de sa nuque et venir l'embrasser tendrement. Elle savait que ce complexe était coriace, et qu'elle risquait d'avoir beaucoup de mal à le rassurer. Elle le comprenait, et l'acceptait, même si leur relation intime subissait ce complexe. Elle mit fin au baiser pour plonger son regard dans le sien.
Saskia — C'est encore un peu moulant en effet.
Elle ne voulait pas lui mentir, car cela ne l'aidera pas à se sentir plus à l'aise.
Saskia — Mais tu sais, c'est la même chose pour les autres hommes. Et tous le monde, ne va pas regarder précisément ici.
Elle posa une main sur sa joue, la caressant avec douceur en continuant.
Saskia — Et je suis plutôt flatte, je sais que cela te complexe. Mais je te le redis, elle ne me dérange pas.
Calum — Je sais mais... Je sais pas... J'aime pas trop quand même...
Il s'était laissé faire, mais gardait obstinément les mains dans la poche de son sweat. Il eut un gros soupir. Il se posait trop de questions, et cela lui minait le moral. Ce défilement de questions devait même se voir dans ses yeux. Il pinça à nouveau les lèvres avant de reprendre.
Calum — Kwai m'a dit que je n'aurais sans doute pas à mettre vraiment des pantalons comme ça si je m'oriente vers l'équitation western... Qu'il y avait des jeans exprès pour les cowboy...
Saskia — En effet, tu pourras mettre des jeans comme Jeffrey. Cela ressemble à des jeans de tous les jours.
Cette information l'avait quelque peu rassuré mais pour l'instant... Il n'était vraiment pas convaincu. Elle continua à le caresse du bout des doigts, elle ne désespérait pas d'arriver au fil du temps à l'aider à se sentir mieux vis a vis de ça.
Calum — Bon... Il va falloir que je m'y fasse au moins jusqu'à demain... Quand je pourrais aller dévaliser le rayon jean de cowboy...
Saskia — Cependant malgré que tu le trouves trop serré à ce niveau là, il te va très bien.
Il se tenta à un fin sourire, qui se traduit par un élargissement de son pincement de lèvres. Il ne pouvait guère faire mieux pour l'instant...
Calum — On y va ? Je te suis...
Saskia — Oui, allons affronter la bête !
Elle l'embrassa une dernière fois avant de se détacher de lui. Ils ne tardèrent pas à rejoindre l'allée des propriétaires, faisant un saut dans la sellerie pour récupérer les affaires de King Size. L'hongre les accueillit d'un ronflement des naseaux.
Saskia — Dit donc Gros Nounours, tu aurais pu éviter de te coucher dans ton crottin !
Heureusement qu'elle avait tressée sa crinière la veille, il n'y avait pas trop de paille emmêlée. Mais une tâche était visible sur sa croupe bien ronde. Elle ouvrit le box, avant de se tourner vers Calum.
Saskia — Tu m'aides à le brosser aujourd'hui ?
Elle ne voulait pas non plus le forcer, elle était déjà heureuse de sa présence à ses côtés. Elle récupéra le licol pour le passer à l'hongre avant de le sortir de son box. Le jeune homme avait suivi le mouvement et restait encore un peu à une distance prudente du box. À la question de Saskia il eut un sourire et hocha prudemment de la tête.
Calum — Oui... Je veux bien.
Il était là pour apprendre de toute façon. Il fallait bien qu'il se lance à un moment ou un autre. Il laissa la jeune femme sortir le cheval de son box et l'attacher dans l'allée avant de s'approcher prudemment de lui et lui présenter la paume de sa main. Il laissa le hongre la sentir, ne le quittant pas des yeux pour demander à Saskia.
Calum — Qu'est ce que tu veux que je fasse ?
Saskia — Tu vas commencer à lui passer l'étrille.
Calum — Ok...
Elle l'avait récupéré dans ses affaires, lui tendant avec un sourire rassurant en l'incitant à la suivre un peu plus près de King Size. L'hongre était toujours aussi immobile, donnant l'impression qu'il était sur le point de s'endormir.
Saskia — Tu peux le faire dans toutes les zones charnues.
Calum — Ok...
Elle prit le temps de l'expliquer, même s'il avait eu l'occasion de la voir effectuer les gestes.
Saskia — Tu peux le caresser de ta main de libre en même temps.
Calum — Ok...
Il hocha de la tête, peu confiant, mais se mettant à la tâche après les explications de la jeune femme. Ses mono réponses trahissaient sans mal son stress. Il prenait sur lui pour ne pas lâcher la brosse et faire un pas en arrière. Il n'osait pas non plus y aller franchement dans son brossage, sursautant régulièrement lorsque le gros hongre faisait un geste, ne serait-ce que changer de pied de repos. A chaque fois il prenait sur lui pour poursuivre son passage d'étrille. Une fois qu'il eut fini il se tourna de nouveau vers la jeune femme avec un fin sourire peu convaincu.
Calum — Je crois que j'ai fini...
Elle l'avait observé, remarquant l'effort qu'un simple geste comme celui-ci lui demandait. Elle ressentit une bouffée de tendresse, et s'approcha de lui pour venir l'embrasser chastement.
Saskia — Vu son état, pour enlever sa tâche à part la douche, il n'y a pas grande chose.
Elle avait terminé de détresser sa crinière ainsi que de la brosser afin de la démêler totalement. Elle attrapa une nouvelle brosse qu'elle tendit à Calum avec un doux sourire.
Saskia — La même chose avec celle-ci ?
Il avait déjà fait un effort de brosser un peu King Size, et elle était toujours soucieuse de ne pas l'obliger à dépasser trop ses limites. Calum prit la brosse en question et hocha doucement de la tête avec un sourire un peu plus large. Il eut seulement quelques secondes d'hésitations avant de se remettre au pansage du hongre avec un peu plus d'énergie. Il n'osait pas vraiment poser sa main libre sur le hongre, elle était proche du cheval mais à quelques centimètre de son poil, pas vraiment au contact. Il avait fait de même avec l'étrille et pour l'instant, il ne pouvait pas vraiment faire mieux. Ce passage là fut un peu plus rapide. il n'essaya pas de trop insister sur la tâche de sa croupe, de crainte de faire mal au hongre à force de frotter... Il termina ses deux côtés avant de déposer sa brosse dans le sac de pansage de la jeune femme et prendre une grande inspiration.
Calum — J'ai fini... Je crois...
Elle lui lança un regard, terminant de curer les sabots avant de défaire la longe.
Saskia — Parfait, vu qu'il va au pré, cela ne sert à rien qu'il soit nickel.
Calum — Ok...
Elle lui attrapa la main en souriant en se dirigeant vers les paddocks, bien qu'elle comptait faire un petit tour autour du Haras avant de lâcher la bête.
Saskia — Comment tu te sens ?
Elle aimait l'hypersensibilité chez lui, mais elle craignait toujours de le blesser par maladresse. Elle avait un caractère assez fort, un style de vie bien à elle même si elle se dégageait beaucoup de temps pour lui. Elle voulait le rendre heureux, mais elle avait souvent l'impression de marcher sur des œufs. Il n'était vraiment pas comme les autres hommes. Il serra doucement sa main, peut-être pour la rassurer un peu, avant de répondre.
Calum — Ça va. Je commence à m'y faire... Mais il est vraiment gros comme cheval...
Il adressa un fin sourire à Saskia en croisant son regard. Il commençait de plus en plus à prendre ses marques auprès des chevaux même s'il restait encore méfiant. Il ne savait pas trop s'il devait en parler à Kwaïgon ou pas, se sentant un peu perdu face à la distance que le coréen semblait mettre entre eux depuis qu'il était arrivé. Peut-être qu'il se trompait. Le coréen, en sa présence, restait égal à lui-même. Mais il s'échappait dès qu'il le pouvait, évitait certains sujets -avec son adresse habituelle- et refusait parfois certaines propositions de l'américain, là où il n'aurait jamais refusé avant. Cela laissait une drôle d'impression à Calum, qui se sentait parfois bien seul. Heureusement, Saskia se dégageait beaucoup de temps pour lui dans son emploi du temps chargé et il lui en était infiniment reconnaissant...
Calum — Il me faut un peu de temps pour m'y faire...
Comme pour sa nouvelle vie ici... Ou du moins, c'est ce qu'il imaginait... Elle lui caressa doucement la main du bout du pouce, sans le lâcher.
Saskia — Tu me le diras si jamais tu n'es pas heureux de cette vie. On peut toujours changer de direction. Je ne veux rien t'imposer, je veux vraiment qu'on tente de construire à deux.
Elle avait des rêves, des désirs, mais elle avait déjà imposé beaucoup de choses en le poussant à la suivre. Que maintenant, elle voulait un peu connaître les siens, de savoir ce qu'il projetait dans sa vie.
Saskia — Tu as aussi le droit d'avoir envie de projet, de souhaits.
Il serra les dents, baissant les yeux sur ses pieds en se perdant un instant dans ses pensées. Il fini par avoir un léger sourire, un peu jaune, avant de répondre d'un murmure.
Calum — Je sais mais... Pour l'instant je n'en ai pas... C'est le néant total...
Ce n'était pas un reproche qu'il lui faisait, loin de là. Il aurait très bien pu refuser de la rejoindre, mais peut-être l'aurait-il perdu elle ? Et cette simple idée, qui lui avait paru bien difficile sur le coup, lui était désormais insupportable. Il n'était pas fait pour le changement. Il n'aimait pas vraiment ça. Il avait un bien plus fort esprit de conservation que Kwaïgon. Et même si le coréen l'avait un peu débridé, que parfois il avait prit des risques inconsidérés, tout ce qu'il avait fait comme changements dans sa vie jusque là n'avait été que temporaire. C'était cette fois un tournant immense qui le laissait dans l'expectative. Il ne savait pas ce qu'il attendait. Il ne savait quel espoir il plaçait dans ce changement. Il se déplaçait en aveugle, avec la peur que tout s'écroule du jour au lendemain. Il ne savait pas ce qu'ils devaient construire... Ce qu'il avait envie de construire... Il en avait une idée abstraite, sans savoir comment s'y prendre pour le faire. Cela semblait si naturel pour Kwaïgon... Pourquoi pas pour lui ? Il eut un léger soupir, sans relever les yeux de ses pieds, desserrant un peu la main de la jeune femme...
Calum — Je suis désolé...
Désolé de ne pas avoir de projet... Désolé d'être si dépendant d'elle... Elle s'était arrêtée, mettant la longe sur l'encolure de l'hongre qui s'était aussi immobilisé, toujours aussi calme. Elle se tourna vers Calum, posant ses deux mains sur son visage afin de l'obliger à regarder son regard.
Saskia — Tu n'as pas à être désolé, surtout que je ne sais pas exactement pourquoi tu t'excuses. Parce que tu n'as pas de projet ? De souhaits pour le moment ? Tu sais, ce n'est pas quelque chose d'inné. Et tu ne dois pas te comparer à moi, aux autres. Avoir des projets, cela vient avec le temps, mais on n'a pas tous égaux sur ça. Tu en auras, j'en doute pas, et quand cela arrivera, je serais là pour t'aider à les mener à bien.
Elle se rapprocha de lui, sachant que King Size connaissait bien l'immobilisation. Elle l'enlaça avec tendresse, venant déposer un baiser dans son cou avant de continuer contre son oreille.
Saskia — Tu n'aimes pas le changement, et je viens de bouleverser totalement ton quotidien, ta vie. C'est compréhensible que pour le moment, ce n'est pas facile pour toi. Mais j'ai juste besoin d'être aussi rassurée, de savoir que je ne t'impose pas trop de chose. Que tu es quand même heureux à mes côtés.
Il referma les bras sur elle, fermant les yeux à son contact au plus proche de lui. Il la laissa parler, sentant sa respiration devenir un peu plus chaotique sous l'émotion que ses paroles provoquaient. Il s'obligea à conserver son sang-froid avant de répondre dans un murmure.
Calum — Je le suis... Je suis heureux avec toi... Mais je suis seulement un peu perdu...
Il passa sous silence les autres émotions qui l'envahissait. En réalité, son bonheur était en demi teinte. Bien sûr qu'il était heureux d'être avec elle, mais il y avait tellement de craintes et de bouleversements accompagnant ce sentiment qu'il était noyé sous tout le reste. Il craignait de ne pas trouver sa place. Il craignait de ne pas la rendre heureuse. Il craignait de ne jamais s'y faire. Il avait l'impression de vivre dans un mauvais rêve, ponctué d'intenses moments de bonheur, lui permettant de respirer, de reprendre son souffle pour ne pas succomber à la noyade. C'était une impression étrange, qu'il ne connaissait pas encore et qui avait tendance à le terroriser. Il n'en était pas à faire des crises d'angoisse ou des cauchemars, mais il ressentait souvent une sorte de malaise le laissant vide de tout sentiment. Il se détacha doucement de la jeune femme et tenta un sourire, même s'il savait qu'il était peu convainquant. Il essayait de se convaincre lui même que tout irait bien. Qu'il fallait qu'il se laisse du temps... Et qu'il trouve de nouvelles bulles d'air.
Calum — Ça ira mieux avec ma prise de fonction à l'élevage de Jeff... J'aurais quelque chose à faire...
Elle se redressa pour venir l'embrasser chastement, cherchant par ce geste à le rassurer, même si elle savait qu'elle ne pourrait pas effacer ce trouble pour le moment. Elle espérait aussi que son travail auprès de Jeffrey arriverait à lui apporter un but. Elle reprit la longe, comme sa main pour se diriger vers le paddock où elle lâcha l'hongre. Ils avait repris la route vers l'allée des box de propriétaire, afin de ranger le matériel quand une fois familière se fit entendre.
Yen — Vous voilà ! Je vous cherchais, on va préparer un petit goûter au manoir, vous venez ? Tu as pris ta journée à la clinique il me semble.
Saskia — Oui, c'est Kwaïgon qui cuisine ?
Yen — Comme toujours, dit-elle en souriant.
Yennefer posa un instant son regard vers Calum, sans pour autant réagir. Ce n'est qu'une fois qu'ils furent arrivés dans la cuisine, qu'elle se lâcha comme si elle venait enfin de comprendre ce qui l'intriguait autant.
Yen — Dit donc Calum, tu caches bien ton jeu !
Calum — J'essaie en tout cas... murmura-t-il maladroitement.
Son regard était brillant de malice, alors qu'elle tourna son attention sur Saskia avant de poursuivre. Calum rougit instantanément à cette remarque et baissa les yeux sur ses pieds, fourrant les mains dans la poche de son sweat dans l'espoir de le faire plus encore tomber sur ses cuisses.
Yen — Tu es gâtée ! Veinarde va !
Saskia — Je sais, dit-elle en répondant à son sourire.
Cependant, elle posa rapidement son regard vers Calum, craignant que la remarque de la polonaise n'a pas vraiment un impact positif sur lui. Kwaïgon les rejoint avec un plateau rempli de cupcakes et fronça les sourcils à la vue des joues de Calum en feu. L'américain n'osait pas croiser le regard de Saskia, serrant les dents face à cette nouvelle sensation de malaise lui serrant l'estomac. Il était également désolé pour cela, pour Saskia... De la frustration dans laquelle elle devait vivre...
Kwai — Salut... Cupcake à pleins de goûts différents, j'ai voulu faire des tests. C'est cool que vous ayez accepté de jouer les cobayes !
Saskia — Les risques sont moins dangereux que les tests des plats de Yen.
Yen — Je vais faire comme si je n'avais pas entendu cette remarque !
Il sourit en les entraînant dans la salle à manger attenante avec son plateau, dans l'espoir de comprendre ce qui se tramait, tendant l'oreille. Il laissait à Yen le soin de ramener le thé qu'il avait préparé un peu plus tôt également. Calum prit une inspiration légèrement chaotique et tendit galamment un bras pour inviter les deux femmes à suivre le coréen, ayant dans l'idée de fermer la marche...
Yen — Je t'emprunte deux minutes Calum, ne mange pas tous les cupcakes !
Elle poussa légèrement Saskia qui allait répliquer avant de fermer la porte derrière elle. La polonaise braqua rapidement son regard vers l'américain.
Yen — Comment ça tu essayes ? Pourquoi tu devrais le cacher ? On dirait que cela te complexe. Ou alors, je t'ai vexé ? Je voulais juste te taquiner un peu, mais c'est vrai que c'est un sujet sensible pour vous les hommes.
Calum évita un moment le regard de Yen. Il n'avait rien pu répliqué face à Yen et sa précipitation. Il prit finalement une légère inspiration en secouant la tête.
Calum — Tu ne m'as pas vexé, on m'a souvent fait la remarque mais c'est... C'est effectivement un complexe.
Il avait parlé rapidement, dans un murmure, en regardant autour de lui comme s'il craignait que quelqu'un les surprenne. Il était clairement gêné, mais il n'avait jamais résister face à Yen jusque là et ce n'est pas maintenant qu'il commencerait... Elle avait été surprise de sa réaction, mais savoir qu'elle avait vu juste l'étonna encore plus.
Yen — Qu'est-ce qui te complexe réellement ? Je comprends qu'on t'a fait des remarques. Mais concrètement, on t'a dit quoi ?
Elle fronça les sourcils en demandant, n'étant pas vraiment certaine d'elle.
Yen — Saskia t'a fait une remarque à ce sujet ?
Cette fois il braqua les yeux dans ceux de Yen avec une certaine brutalité. Malgré tout il rougit plus encore si c'était possible et répondit avec hésitation, dans le même murmure rapide qu'avant.
Calum — Non Saskia n'a rien dit mais... Je... C'est moi qui me freine parce que... Parce que j'ai très souvent été laissé en plan au milieu d'un lit dès que j'enlevais mes fringues. C'est... C'est dégradant et déprimant...
Il eut un léger temps d'arrêt avant de reprendre, faisant référence au souvenir d'une fois où il avait réveiller Kwaïgon en présence de Yen.
Calum — Y'a pas que ma gueule qui fait peur au réveil...
Il y avait un peu d'amertume dans sa voix, mais pas envers Saskia. Envers les autres... Elle poussa un profond soupir, en sentant une douce colère pulsait dans ses veines face à la connerie humaine.
Yen — D'accord, tu es tombé sur des femmes à la compréhension très limitée, et qui devait probablement s'imaginer de belles conneries ou croire que le sexe est celui qu'on peut voir sur des films porno. Si encore, tu avais la personnalité d'un mec un peu brutal et sans bonne manière, tu peux craindre à un manque de douceur... Mais avec toi, franchement... Je t'imagine mal y aller comme un marteau-piqueur.
Elle parlait un peu vulgairement, mais elle avait besoin de poser les choses concrètement sans détourner ses mots ni ses pensées.
Yen — Je comprends que c'est dégradant et déprimant à subir, et que cela laisse des traces. Mais rassure-moi Saskia elle t'a quand même vu à poil ? Vous avez quand même fait quelque chose ensemble d'un peu moins chaste ?
Il avait de nouveau baissé les yeux aux paroles de la jeune femme. Certes il était d'accord avec elle mais... Il soupira à nouveau avant de répondre.
Calum — Oui elle m'a déjà vu à poil mais...
Il haussa des épaules. Il n'avait pas besoin de mots pour expliquer la suite. Il détourna le regard cependant, les yeux brillants sans pour autant qu'ils ne soient vraiment plein de larmes. De ce simple fait, de cette simple incapacité de sa part découlait tellement de questions...
Yen — Vous n'avez pas encore couché ensemble. Mais rassure-moi, vous avez quand même fait des préliminaires ? Vous vous êtes caressé ? Tu l'as quand même laissé te caresser à ce niveau-là ?
Elle était en train de comprendre peu à peu l'ampleur du blocage de Calum, mais elle était certaine qu'elle n'arrivait pas à mesurer totalement l'ensemble. Encore une fois le jeune homme prit une inspiration chaotique et haussa des épaules.
Calum — Ben euh... Oui... C'est à dire que... En partie... Je... Je... Je fais de mon mieux pour la satisfaire... Elle...
De nouveau la gêne et le regard fuyant, ainsi que le murmure.
Calum — Je préfère qu'elle... Qu'elle n'aille pas trop loin dans l'autre sens tu vois... Je... Je la limite un peu... Quand j'en ai la possibilité...
Yen — Oh bordel... Mais comment tu fais pour ne pas être frustré ! Et ne me dis pas le contraire, vu que tu l'empêches de te toucher.
Elle se demandait aussi comment son amie devait le prendre, cela ne devait pas être facile comme situation. Et la frustration devait aussi être présente chez elle, mais elle ne préférait pas le dire à Calum, il serait capable de s'en vouloir. Peut-être même qu'il en avait conscience aussi.
Yen — Qu'est-ce qui te fait peur ? Elle ne risque pas de fuir maintenant, elle t'a vu à poil, en érection. Ce n'est plus une surprise pour elle. Tu n'as pas envie de coucher avec elle ? Tu n'éprouves pas de désir ? Tu n'as pas envie qu'elle te touche ? Qu'elle t'apporte du plaisir ? Car visiblement, elle est demandeuse...
Elle se souvenait parfaitement des premières fois avec Kwaïgon, même si l'envie était toujours aussi présente. Elle n'aurait pas pu tenir autant de temps dans la chasteté. Soudainement, elle rajouta en fronçant les sourcils.
Yen — Et ne me dis pas que tu as peur de lui faire mal ! Ne l'oblige pas à te faire un cours d'anatomie, en te rappelant que la taille du vagin dépend des femmes aussi. Et que même si tu n'entres pas en entier l'un comme l'autre vous aurez du plaisir...
Il ouvrit la bouche pour répondre avant de finalement soupirer longuement. Il détourna les yeux un instant avant de répondre d'une petite voix.
Calum — Si... Si bien sûr que j'ai envie d'elle... Mais tu n'as pas l'air de te rendre vraiment compte... Bien sûr que j'ai peur de lui faire mal... Parce que ça m'est déjà arrivé, même avec toute la douceur du monde... Alors oui j'ai peur de lui faire mal... Qu'elle regrette... Qu'elle ne veille plus de moi... Et ne me dis pas que c'est ridicule. Tu n'as jamais été face à quelqu'un comme moi et peut être que tu déguerpirais aussi...
Il secoua de nouveau de la tête, visiblement désabusé par sa situation... Toujours gêné mais plus déprimé qu'autre chose désormais...
Yen — Je ne dis pas que c'est ridicule, mais tu restes bloquer sur des expériences négatives. Toutes les femmes avec qui tu as eu des relations n'ont pas eu forcément mal, si ?
Calum — Si... Mais en même temps j'en ai connu très peu qui ont accepté d'essayer.
Elle soupira légèrement, avant de s'occuper de mettre le thé dans un plateau ainsi que les tasses. Elle ne savait pas combien de temps ils étaient dans la cuisine, mais cela risquerait d'intriguer Kwaïgon et Saskia.
Yen — Calum, quand on aime sincèrement quelqu'un, on ne déguerpit pas à cause de ça. Tu dois apprendre à faire confiance à Saskia pour ça, laisse-la te guider, laisse-la décider comment s'y prendre pour que vous puissiez faire l'amour ensemble.
Un nouveau soupir. Il serra les dents cette fois en l'aidant à remplir son plateau de thé.
Calum — Je ne sais pas... Je ne sais pas comment faire pour lâcher prise. Je ne sais pas si je peux arriver à... À surmonter tout ça. Je ne veux pas qu'elle souffre, de quelque façon que ce soit.
Et il était ferme sur ce point. Il eut un instant d'hésitation mais garda le silence, le regard perdu sur les tasses de thé...
Yen — Ne pas pouvoir faire l'amour avec toi, risque de la blesser avec le temps. Tu sais, toute pénétration n'est pas sans douleur pour certaines, sans parler de virginité. Mais cette douleur est rapidement effacée par le plaisir qu'on ressent. On n'appréhende pas de la ressentir, même moi il m'arrive d'avoir mal... Mais on s'en moque Calum, on a toujours envie de ressentir les autres émotions que nous procure l'acte.
Elle cherchait à le rassurer, mais elle savait que l'unique chose qui pourrait réellement le rassurer, serait quand il aura réellement franchi le pas... Et que cela s'est bien passé. Au fond, elle espérait que cela se passerait bien pour lui et Saskia.
Yen — Et pour lâcher prise... J'aurai envie de dire de boire, si cela peut t'aider un peu.
Il releva un regard brillant sur la jeune femme et avant de répondre d'une petite voix, se pinçant les lèvres.
Calum — Ça me rassure pas vraiment... Si toi il t'arrive d'avoir des douleurs avec un gabarit relativement normal comme Kwai qu'est ce que ce serait avec moi ?
Yen — Je suis plus petite que Saskia, et on ne peut pas dire qu'on a le même gabarit. Chaque vagin est différent, elle ne ressentira peut-être les douleurs que moi je ressens, c'est à dire pas grand-chose.
Non pas qu'il veuille coucher avec Yen, loin de la mais c'était pour illustrer son inquiétude. Il secoua de nouveau doucement la tête avant de reprendre, faisant un pas en arrière.
Calum — J'ai besoin d'un peu d'air... Je vais me changer je reviens. J'en ai pour dix minutes. Tu peux m'excuser auprès de Kia et Kwai ? Et garder Kia avec toi... Je reviens...
Il attendit sa réponse pour pouvoir filer, le regard dans le sien... Elle poussa un léger soupir avant de lui dire qu'il pouvait y aller. Elle attendit qu'il quitte la pièce pour attraper une bouteille de rhum qu'elle versa dans l'une des tasses de thé, avant de réfléchir comment elle pourrait l'inciter à boire. Elle attrapa le plateau pour se diriger vers le salon, son regard croisa rapidement celui du coréen.
Yen — Je me doute que tu étais au courant qu'il était complexé par la longueur de son sexe. Il est allé se changer, il revient.
Kwai — Oh... C'est de ça que vous parliez... Oui... C'est un complexe... Qui est coriace...
Yen — Je n'ai pas pu m'empêcher de faire une réflexion taquine en le voyant avec son pantalon d'équitation. Je savais qu'il réagirait forcément, mais pas ainsi à tirer son haut pour tenter de cacher au maximum.
Elle s'installa en posant le plateau en servant les tasses, gardant celle qui avait le rhum pour Calum.
Yen — En y réfléchissant... Je devrais même pas être surprise qu'il bloque sur ça.
Kwai — Il est rempli de complexes en tout genre... Mais c'est vrai que celui-ci est plutôt... Difficile pour moi à atténuer. Autant d'autres trucs je peux l'aider mais ça...
Il grimaça un peu et lança un regard désolé à Saskia. Il ne pouvait pas vraiment mieux faire pour l'instant... Il fronça les sourcils cependant et sentit sa tasse de thé avec circonspection, sans pour autant identifier ce qui n'allait pas. Il savait seulement que ça ne venait pas de son thé à lui... Il regarda ensuite avec une légère anxiété les deux femmes, tendant un cupcake à la fraise et au piment d'espelette à la vétérinaire...
Yen — Hélas, j'ai bien l'impression que les mots n'arriveront pas à masquer les expériences qu'il a eu. Non mais vraiment, cela s'est passé à chaque fois mal ? Il a eu que des expériences mauvaises au lit ?
Kwai — Malheureusement... Et il en a eu assez peu... Rien pour les rattraper...
Saskia était restée silencieuse, acceptant le cupcake en adressant un regard de remerciement au coréen, autant pour le gâteau pour le regard désolé qu'il lui avait lancé.
Yen — Elle est si longue que ça ?
Saskia ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel, la franchise et la spontanéité de la polonaise était sans filtre par moment. Mais ce n'était pas un sujet qui la dérangeait.
Saskia — Oui quand même.
Yen — Ah.
Le coréen se contenta de confirmer d'un signe de tête en soupirant doucement face à quelques souvenirs qui lui revenait en mémoire. Il fini par relever les yeux sur Saskia, mesurant son ton, moins brut que Yen.
Kwai — Mais... Toi tu veux tenter l'expérience ? T'as pas trop d'appréhension ?
Il considérait que c'était normal d'en avoir, tout le monde n'était pas capable de passer outre la promesse d'une douleur presque certaine... Elle avait croqué dans le cupcake, cherchant à reconnaître l'ingrédient qui apportait cette touche de piment dans le goût de la fraise. Et ce n'était pas pour lui déplaire. Cependant, elle posa son attention sur le coréen à ses paroles.
Saskia — Bien sur, je le désire. Je lui ai dit que cela ne changerait pas à mon envie de lui. Et j'appréhende juste de ne pas assez masquer la douleur, qu'il ne voit que ça et pas le reste. Je n'appréhende pas la douleur en elle-même.
Elle n'était pas naïve, ne voulant pas se mentir à elle-même. Elle espérait juste que Calum ne la questionnerait pas trop, car elle ne voulait pas non plus lui mentir. Et elle refusait de croire qu'il ne pourrait y avoir que de la douleur lors de ces étreintes charnelles, elle était convaincue que vu son désir pour lui, elle y ressentirait du plaisir qui atténuera le reste.
Saskia — Car je sais que s'il voit que j'ai mal, il n’acceptera plus jamais... Voire pire. Déjà qu'il évite pratiquement toutes caresses intimes, et cela sans espérer le moins rapport avec lui.
Yen — Il va falloir lui forcer la main... Car vu comment c'est partie, dans dix ans vous serez toujours au même point !
Saskia poussa un léger soupir, elle ne pouvait pas nier qu'elle ne voyait pas beaucoup de progrès. Et qu'elle s'était déjà fait cette réflexion, même si elle ne voudrait pas lui forcer la main. Le coréen les avait écouté sagement, picorant dans un cupcake poire-menthe-yusu. Son visage s'éclaira soudain à la remarque de Yen. Il fixa la tasse restante un moment avant de tourner la tête vers elle.
Kwai — T'as mit un truc dans son thé ?
Il n'en était pas certain, l'odeur était subtile, mais elle était la et semblait ne pas appartenir au thé ni aux gâteaux alors... Yennefer plongea son regard dans celui du coréen, elle n'était pas surprise de sa question. Elle avait appris depuis un moment qu'il remarqua la moindre petite chose, donc un peu d'alcool dans une tasse devait dégager une certaine odeur, même subtile.
Yen — J'ai peut-être mis un peu de rhum dans sa tasse de thé. Mais je sais que cela ne suffira pas.
Elle marqua une pause en croquant dans son cupcake, elle n'arrivait pas à savoir le mélange, mais le goût était agréable.
Yen — Tu crois que c'est une mauvaise idée ? Il m'a avoué qu'il n'arrivait probablement pas à lâcher prise, à surmonter son inquiétude pour passer le cap. Et il peut être aussi têtu que toi par moment...
Le coréen sourit de plus en plus à sa phrase et fini par la regarder avec l'un de ces regards empli de tendresse qu'il lui réservait à elle seule et qui restaient rare en public.
Kwai — Ooh... C'est super mignon ça Puce, d'aider les copains !
Il avait un ton légèrement taquin, sans être vraiment moqueur. Il s'approcha de la jeune femme pour tendrement déposer les lèvres sur les siennes avant de reprendre avec un peu plus de sérieux.
Kwai — Mais je sais... Je sais qu'il est têtu et qu'un peu de rhum n'est pas suffisant. Dans tout les cas Saskia il va falloir que tu t'arme soit de patience, soit que tu t'assoie dessus. Au sens littéral du terme j'entends. Malheureusement je n'ai pas vraiment trouvé de solutions en dix ans alors je ne vais pas pouvoir beaucoup t'aider...
Saskia — J'arriverais bien un jour à mes fins.
Elle aurait préféré que cela se passe différemment, de manière plus légère et normale. Mais elle avait compris depuis longtemps et cette conversation lui fit prendre encore plus conscience, que ce complexe était trop ancré. Et que leur première fois risquerait d'être particulière... Elle allait probablement pas lui laisser le choix. Kwaïgon lui sourit et reprit de son cupcake avec délice, reprenant aussi de son thé. Il fini par sourire à nouveau à Yen, lui demandant doucement.
Kwai — T'as quel goût alors Puce ? T'as réussi à trouver ? Et toi Saskia ?
Yen — Aucune idée, mais ce n'est pas mauvais comme mélange !
Il lui en piquait un morceau quand Calum les rejoignit. Il avait remit un jean et semblait déjà un peu plus à l'aise, malgré ses yeux légèrement rougis. Il prit place à côté de Saskia, lui adressant un fin sourire avant de prendre sa tasse de thé. Il eut un bref mouvement de recul en plongeant le nez dedans et fronça les sourcils mais bu sans rien dire. Kwaïgon lui tendit un autre cupcake avec un léger sourire.
Kwai — Tiens, tu me diras si tu trouve à quoi c'est.
Calum — Merci... Ok... C'est concours de goût ?
Kwai — Ouai. J'essaie de trouver les meilleures associations atypiques.
L'américain hocha de la tête et prit sagement un morceau de son cupcake, évitant un peu le regard de Yen et de Saskia, les joues légèrement colorées... Saskia avait observé l'américain, remarquant ses yeux légèrement rougis et elle ne put s'empêcher de se demander s'il n'avait pas pleurer suite à la discussion avec la polonaise. Ce complexe était en train de le rogner, elle n'aimait pas ça... Cependant, elle décida de se concentrer sur le sujet des cupcakes, répondant enfin à la réponse du coréen.
Saskia — Le mien a un goût de fraise, et d'une épice que je n'arrive pas à identifier. J'aime beaucoup l'association, ce piment est pas mal avec la douceur de la fraise !
Kwai — C'est fraise et piment d’Espelette. Je savais que ça te plairais. Yen, toi c'est framboise, amande torréfié et mojito. J'ai galéré pour intégré le mojito sans perdre le goût ou que se soit trop dosé... Et toi Calum ?
L'américain réfléchit un moment avant de lever les yeux sur le coréen pour répondre.
Calum — Je dirais... Basilic, agrume...
Kwai — Basilic, clémentine et carotte.
Il sourit avant de désigner les cupcake restant.
Kwai — Patate douce, pomme granny, puis chocolat, banane et anis étoilé, et sureau, courge muscade de Provence et tagada. J'avoue que ce dernier est vraiment étrange... Pas sûr que je le valide.
Il fit une légère grimace avant de poursuivre.
Kwai — Le mien c'est poire, menthe et yusu si vous voulez goûter.
Saskia — Je veux bien le goûter tiens !
Kwai — Tiens !
Il sourit gentiment, piquant à nouveau un morceau de celui de Yen avec délice. Calum restait étonnement silencieux mais en même temps, au vu de la discussion qu'il devait avoir eu avec Yen, il comprenait aisément sa position...
Yen — Hé ! Mais arrête de piquer mon cupcake, ronchonna-t-elle avec amusement.
Elle y croqua dedans avec gourmandise, appréciant de plus en plus le mélange qu'elle arrivait à identifier maintenant qu'il lui avait dit la composition. Cependant, elle prit un morceau de celui avec de la patate douce.
Yen — Il est pas mal lui aussi.
Tout en savourant les différents cupcakes, elle ne put s'empêcher de lancer des regards à Calum. Elle n'était pas du genre à se mêler de la vie des gens, mais elle espérait que cette situation se débloque rapidement pour eux.
Elle ferma la porte d'entrée derrière eux, déposant ses affaires sur le meuble dans le couloir avant de poser son attention sur Calum. La fin d'après-midi avait été agréable, ils avaient passé un bon moment avec Yennefer et Kwaïgon. Les discussions s'étaient enchainées avec légèreté, avant qu'elle ne soit obligée d'aller un peu s'occuper de King Size, lui faisant une petite séance de longe avant de le rentrer au box. Et elle avait senti que Calum était dans ses pensées.
Saskia — Tu rumines la discussion que tu as eu avec Yen ?
L'américain détacha avec quelques difficultés son regard du vide, avant de le poser sur Saskia. Il eut un léger soupir avant de hocher doucement de la tête avant de la secouer négativement.
Calum — Ce n'est pas vraiment ça... Je...
Il referma les doigts sur le dossier d'une chaise, prenant appui sur elle en serrant un peu des dents et laissant son regard se perdre sur le coussin qui l'ornait.
Calum — Qu'est-ce qu'elle vous a dit ?
Il avait posé la question dans un souffle, pas encore vraiment certain de vouloir avoir la réponse... Mais elle avait l'air de vouloir en parler alors... Elle se dirigea vers le frigo pour sortir une bouteille d'eau afin de se servir un verre. Elle y but une gorgée avant de répondre à sa question avec honnêteté.
Saskia — Que vous avez parlé de ton complexe.
Elle chercha un instant ses mots, ne sachant pas s'il était bien de revenir sur ce sujet-là maintenant.
Saskia — Est-ce que tu veux en parler ? Est-ce qu'elle t'a dit quelque chose qui te fait ruminer ?
Elle posa son verre, s'approchant doucement de lui pour venir poser tendrement sa main sur sa joue.
Saskia — Qu'est-ce que j'aimerai pouvoir t'aider à te soulager de ça... Mais j'ai conscience que ce n'est pas facile pour toi.
Il croisa son regard un instant avant de secouer la tête, mais là encore sans trop savoir si c'était positivement ou pas.
Calum — Je ne veux pas en parler... Et bien sûr qu'elle me fait ruminer... Mais ce n'est pas tant ce qu'elle a dit... Je le savais déjà avant il n'y a rien de nouveau. C'est juste que...
Il se redressa, s'échappant de son contact et de son regard. Il posa les mains sur ses hanches et baissa les yeux, ayant visiblement du mal à finir sa phrase.
Calum — C'est juste que tu en souffre... Toi. De cette situation... Et je...
Il leva les yeux au plafond, sa gorge se nouant légèrement.
Calum — Je suis désolé... Je ne veux pas te faire de mal... J'ai peur de ça...
Il secoua de nouveau de la tête, négativement. Il savait que si la situation perdurait, cela les perdrait... Mais il ne savait pas comment passer outre... Elle l'avait écouté, acceptant qu'il s'échappe de son contact comme de son regard. Mais elle ne tarda pas à l'inciter à lui faire face, bloquant son visage de ses mains.
Saskia — Je ne dirais pas que j'en souffre, c'est un terme trop fort. Et je pense que c'est toi, que cette situation mine le plus. Ne me dit pas que c'est facile de m'empêcher d'aller plus loin, tu me désires presque autant que moi, et moi malgré tout j'ai le droit à des orgasmes que tu t'empêches d'avoir avec moi...
Elle marqua une pause, se plongeant un instant dans son regard.
Saskia — Fais moi confiance... Tu ne me feras pas mal, pas de cette douleur que tu t'imagines. J'ai envie de toi, je n'appréhendes pas.
Elle se pencha pour venir capturer ses lèvres avec tendresse. Il se laissa faire, mais coupa finalement son baiser, en faisant un léger pas en arrière, fronçant des sourcils.
Calum — Mais je... Et si c'est le cas ? Si je te fais quand même mal... ? Même sans le vouloir...
Il secoua la tête, négativement, énergiquement cette fois, la voix étouffée de sanglots coincé dans sa gorge sans qu'il ne les laisse s'échapper.
Calum — Je ne supporterais pas que tu me quitte...
Saskia — Calum, je ne te quitterai pas !
Elle ne le lâchait pas du regard, gardant un peu fermement son visage entre ses mains.
Saskia — Si jamais tu me fais mal sans le vouloir, je ne t'en voudrais pas. Et je te préviendrais si jamais la douleur est trop présente. On trouvera une solution ensemble.
Elle le caressa tendrement du bout des doigts en poursuivant doucement, mais sincèrement.
Saskia — Je t'aime... Et oui, je sais que notre sexualité ne sera pas commune, mais cela ne me dérange pas. J'ai envie de faire l'amour avec toi, je suis convaincu que tu ne m'apporteras pas que de la souffrance comme tu sembles le croire... Sincèrement, je ne te quitterai pas pour ça...
Il hocha doucement de la tête, baissant un instant les yeux sur le sol avant de les relever sur elle. Il eut un instant d'hésitation avant de venir chercher timidement ses lèvres. Il était hésitant, mais sincère. Il était quelque peu rassuré par ses paroles mais restait inquiet du reste. Il se décida tout de même à décoller les mains de ses hanches pour les poser sur elle, avec délicatesse. Quand il mit fin au baiser, il eut un gros soupir et se tenta à un sourire, même si ce n'était pas encore cela...
Calum — Moi aussi je t'aime...
Il posa délicatement son front contre le sien en fermant les yeux, reprenant un peu ses esprits avant d'ajouter.
Calum — Je crois que j'ai besoin de prendre une douche...
Elle hocha doucement à ses paroles, glissant une main dans la sienne avant de se diriger vers la salle de bain. Elle comptait bien prendre une douche avec lui. Et elle lui lança un regard avant de commencer à lui enlever son haut, puis elle se déshabilla lentement pour ensuite se glissait sous la douche qu'elle avait allumé. Elle poussa un soupir de plaisir en sentant l'eau chaud sur sa peau, attendant que Calum la rejoigne pour se coller à lui avec tendresse. Elle ne tarda pas à attraper une noisette de savon au creux de sa main, et de venir savonner le corps de l'américain. Le jeune homme s'était laissé faire, lui aussi poussant un soupir de soulagement au contact de l'eau chaude d'abord, puis de la jeune femme contre lui. Il avait refermé les bras sur elle un instant, avant de se laisser savonner, fermant les yeux au contact de ses mains. Il failli avoir un instant d'hésitation quand ses doigts atteignirent une certaine zone mais il la laissa finalement faire un moment. Il fini par prendre à son tour une noisette de savon afin de faire de même pour elle, lui massant les épaules avec légèreté. Il ne pu s'empêcher cependant de poser les lèvres sur son épaule et rester longuement ainsi, refermant les bras sur elle...
Un soupir s'échappa de ses lèvres, fermant les yeux en se laissant aller à l'étreinte. Elle aimait ses instants de tendresse. Une main se glissa dans ses cheveux les caressant avec douceur pendant que l'autre parcourait son corps. Elle savait que le désir ne tarderait pas à pulser dans ses veines, qu'elle ressentait de plus en plus une frustration qu'elle masquait très bien. Combien de mois était-il ensemble maintenant ? Elle blottit sa tête dans le creux de son cou afin de déposer des baisers contre sa peau. Il se tendit légèrement face à ses baisers, et la main se noyant dans ses cheveux. Il fallait qu'il se détende, qu'il se laisse aller... Mais que c'était difficile. Il se força à un profond soupir afin de détendre ses épaules et se laisser faire par la jeune femme, ne pouvant ignorer les frissons lui parcourir le corps sous ses baisers et ses caresses. Instinctivement, ses mains parcoururent également son corps, allant taquiner les zones qui faisait naître le plaisir chez elle. Il commençait à bien les connaître désormais, ces endroits un peu plus chatouilleux que les autres...
Les frissons fut de plus en plus nombreux à parcourir sa peau, laissant échapper quelques gémissements. Ses caresses se firent plus malicieuse, plus audacieuse et gourmande. Elle le désirait avec ardeur, et les paroles du coréen ainsi que de la polonaise lui reviennent dans le tête. Soudainement, elle coupa l'eau avant de lui attraper la main pour l'inciter à la suivre dans la chambre. Elle se moquait bien qu'il était encore totalement mouillée, elle craignait qu'il se dérobe rapidement. Elle le poussa doucement vers le lit avant de venir au dessus de lui en quémandant ses lèvres. Elle laissa s'exprimer sa fougue, comme sa passion et son désir. Et elle s'employa rapidement à faire montrer son propre désir. L'américain l'avait suivit, un peu intrigué, avant de vite comprendre ce qu'elle avait en tête. Il s'était laissé tomber sur le lit et s'était vite retrouvé avec la jeune femme au dessus de lui. Malgré son hésitation, il ne pouvait empêcher les frissons de parcourir son corps et de ressentir un désir de plus en plus ardent pour elle. Elle ne tarda pas à réussir dans son entreprise cependant et à réveillé sa virilité. Il essaya cependant de la retenir et hésita, se rendant cependant vite compte que cette fois, elle ne comptait pas lâcher prise.
Calum — Kia...
Le murmure rauque avait passé la barrière de ses lèvres alors qu'il cherchait à capter son regard et à attraper ses mains. Au prix d'un grand effort cependant, il glissa ses mains sur son corps, répondant à ses baisers et ses caresses avec malice... Elle ne lâcha pas prise cette fois-ci, elle ne cédera pas à ses demandes qui l'empêche toujours d'aller jusqu'au bout. Elle voulait passer ce cap-là, en sachant que cela risquerait d'être qu'une petite victoire face à son complexe. Ses caresse se firent plus appuyées, et elle fut soulagée de le voir peu à peu répondre à ses baisers, à ses caresses. Elle lui murmura de continuer, lui disant combien elle l'aimait et le désirait. Il poursuivit sur ce chemin là, se laissant envahir par les sensations qu'elle lui procurait, encouragé par ses murmures et ses baisers.
Elle savait qu'elle ne pourrait pas le laisser trop réfléchir, qu'elle ne pourrait pas prendre trop son temps, mais elle devait quand même le prendre pour ne pas faire d'erreur. Il fallait que cela se passe bien. Et les caresses de Calum ne tardèrent pas à faire leur effet, elle se pencha alors vers la table de chevet afin de récupérer du lubrifiant qu'elle avait acheté. Elle prit une dose généreuse qu'elle appliqua sur sa virilité dressée, la sensation la fit frissonné de plaisir. Sans perdre de temps, ne le laissant pas comprendre, elle fit glissé très lentement son intimité dans la sienne. Elle ne se laissa pas paralysée par la douleur, plongeant son visage dans son cou pour l'empêcher de la lire sur les traits de son visage. Elle se concentra de déposer des baisers sur sa peau, de continuer caresses afin de ne pas penser à la douleur. Elle resta quelques temps immobile, avant d'amorcer un très léger mouvement qui lui arracha un gémissement contre son oreille. Le plaisir commençait à devenir plus intense que la douleur. Il avait essayé de la retenir, mais c'était trop tard, elle était déjà sur lui le temps qu'il se rende compte de ce qu'elle faisait. Il n'eut que le réflexe de se redresser et refermer les bras autour d'elle. Son action lui coupa un instant le souffle, inquiet pour elle. Il ne vit rien de ses traits, ce qui l'inquiéta plus encore. Sans le vouloir il se crispa un peu, le souffle chaotique, le plaisir de son acte atténué par l'inquiétude qui l'envahissait. Mais quand elle entama le léger mouvement de va-et-vient, il ne put retenir un gémissement léger de plaisir. Il se détendit un peu et repensa aux paroles de Yen, lui conseillant de la laisser faire, de faire confiance à Saskia. Il n'avait plus que cela à faire de toute façon... La laisser gérer leur étreinte comme elle le ressentait... Pour éviter les impairs. Il ferma les yeux et détendit un peu ses muscles. Une main resta au creux de ses reins alors qu'une autre venait se loger dans ses cheveux.
Il n'accompagna que faiblement ses mouvements, préférant de loin lui laisser la gestion de la vitesse et du reste. Il fut rapidement envahi par des vagues de plaisirs qu'il s'efforça de laisser librement le parcourir, sans les retenir, sans en culpabiliser, mais ce n'était pas encore une évidence pour lui. Il se fiait à ses réactions malgré tout, déposant de légers baisers sur la peau de son épaule et de son cou... Elle se laissa porter par le plaisir, le manifestant de plus en plus. Elle en oublia presque cette douleur. Elle se redressa légèrement ressentant le désir de l'observer, d'admirer ses émotions, d'y lire son plaisir. Elle captura ses lèvres avec fougue, augmentant le rythme au fur et à mesure. Elle ne chercha pas à retenir ses gémissements, et maintenant que la douleur était secondaire, elle se permettait de le laisser voir ses émotions sur son visage. Elle avait le souffle haletant, de nombreux frissons dans le corps. Elle sentait au fond d'elle une bouffée de sérénité, se sentant enfin complète et heureuse de partager ce plaisir ensemble. Il plongea son regard dans le sien, répondant à son baiser fougueux. Son regard, ses gémissements, son changement de rythme... Tout cela contribua à la chute des dernières barrières du jeune homme. Il se laissa enfin aller au déferlement de plaisir qui l'envahissait, se détendant complètement entre ses bras, mais la laissant toujours mener la danse. Bientôt, son souffle devint lui aussi haletant, chaotique, et le plaisir se fit plus intense dans tout son être.
Calum — Kia...
Il n'avait pu que souffler son nom dans un murmure rauque, haletant, avant de doucement réclamer ses lèvres dans un baiser fougueux, mais aussi plein de tendresse. Après des semaines -des mois- de frustration, cette étreinte avait un certain goût, et il sentait bien qu'il ne pourrait pas tenir très longtemps le rythme qu'elle augmentait peu à peu. Il essayait de se retenir au maximum cependant, cherchant dans son regard à savoir quelle intensité de plaisir elle ressentait... Le plaisir ne tarda pas à attendre son apogée, masquant la douleur sans pour autant l'oublier totalement au fond de ses pensées et de toujours craindre que celui puisse se voir sur ses traits à un moment. Mais elle savait, sincèrement et honnêtement, qu'elle pourrait lui dire sans le moindre mensonge que le plaisir a été présent. Elle se laissa envahir totalement par l'ardeur de son désir, augmentant encore le rythme avec un peu plus de profondeur jusqu'à la douce jouissance apaisante. Elle poussa un dernier gémissement vibrant de plaisir, le souffle totalement chaotique. Elle se laissa aller contre lui, évitant de trop peser sur lui. Avant de se redresser afin de chercher son regard, et de murmurer du bout des lèvres.
Saskia — Je t'aime...
Le plaisir qui l'avait complètement submergé l'avait laissé pantelant, en sueur et le souffle court. Épuisé aussi. Mais une sorte d'apaisement l'envahissait, le rendant comme ivre de fatigue et de plaisir. Il laissa faire la jeune femme à nouveau, répondant à son regard bien qu'avec ce contact visuel, l'inquiétude reprit sa place dans son esprit.
Calum — Moi aussi je t'aime...
Il releva une main légèrement tremblante sur elle, la passant sur sa joue avec légèreté...
Calum — Je suis désolé...
Pour à peu près tout... La douleur qu'il savait présente -ça ne pouvait pas être autrement-, et son incapacité a pouvoir y faire quelque chose... Elle fronça les sourcils, montrant ainsi son désaccord face à ses excuses, dont elle avait une vague idée de l'origine.
Saskia — Depuis quand il faut s'excuser pour avoir donner du plaisir à l'autre ? Et je t'interdis de mentionner le mot douleur, de t'imaginer que celle-ci est insupportable. Je ne vais pas nier qu'elle n'est pas présente, mais quand je compare avec le plaisir que j'ai ressenti, c'est qu'un détail vraiment pas important.
Elle déposa un tendre baiser sur ses lèvres avant de s'installer à ses côtés, posant sa tête sur son torse en caressant doucement son ventre du bout des doigts. Il avait effectivement failli mentionner cette douleur qu'il imaginait belle et bien présente mais se retint à ses paroles, se contentant de refermer les bras autour d'elle, répondant à son baiser.
Saskia — Mais tu peux t'excuser pour m'avoir frustrer autant de mois en m'empêchant de faire l'amour avoir toi, et donc de ressentir ce plaisir-là.
Elle lui donna une légère tape, appuyant l'amusement de ses paroles, malgré le sérieux de sa voix. Elle déposa des baisers dans son cou en continuant doucement et sincèrement.
Saskia — Comme j'ai toujours autant envie de toi...
Il eut un soupir de plaisir face à ses baisers, rejetant la tête sur le côté pour lui laisser un meilleur accès à son cou avant de murmurer doucement.
Calum — Encore ? Maintenant ?
Sa voix était teinté d'une légère appréhension. Non pas qu'il ne pourrait pas être d'attaque tout de suite mais c'est bien justement ce qui lui faisait un peu peur. A moins qu'il n'ait mal compris ? C'était également une possibilité. Il se laissa malgré tout faire, ne cherchant plus à retenir ses mains et se soustraire à ses baisers...
Saskia — Peut-être pas maintenant. Je t'ai déjà pas laissé le choix, après on va dire que j'abuse de toi.
Un sourire s'afficha sur ses lèvres, vibrant dans ses paroles. Au fond, elle ressentait un petit pincement d'inquiétude, ne l'avait-elle pas forcé ? Il répondit à son sourire, lui aussi un peu amusé. Ce n'était pas tout à fait faux à vrai dire.
Saskia — Tu appréhendes toujours ?
Elle se doutait bien que le complexe n'allait pas s'envoler aussi vite, mais elle voulait savoir si elle avait pris la bonne décision. Cette fois il reprit son sérieux, et eut un léger soupir avant de répondre.
Calum — Un peu oui... Je... Je ne veux pas que tu aies mal... Ça m'inquiète toujours...
Même s'il devait bien avoué que passer ce cap là l'avait un peu rassuré. Mais il lui faudrait un peu de temps encore avant que cela ne disparaisse complètement... Il était même un peu étonné, avec l'inquiétude qui l'avait rongé, d'avoir pu se laisser autant aller au point d'atteindre l'orgasme.
Calum — Je sais que tu voudrais que se soit plus naturel pour moi que je ne m'inquiète pas mais...
Il haussa des épaules, ne sachant quoi ajouter de plus, sentant ses joues rosir légèrement... Elle se redressa légèrement afin de pouvoir plonger son regard dans le sien. Elle posa tendrement l'une de ses mains sur ses joues avec tendresse.
Saskia — Tu as peur de me faire mal.
Elle se pencha pour l'embrasser tendrement, elle ne pouvait pas être insensible à son inquiétude. Combien d'hommes seraient préoccupés par ça ? Elle avait déjà eu l'occasion d'en croiser. Il répondit timidement à son baiser avec timidité, se contentant de hocher de la tête pour répondre à sa constatation.
Saskia — Je vais le redire, comme je te le répéterai dix fois, cent fois... Et ceci pendant des années s'il le faut. Tu ne me feras pas mal de la manière que tu le crois. Je te promet que je te le dirais, si jamais un jour la douleur est trop forte, parce que tu es un peu trop ardent.
Calum — D'accord...
Un sourire malicieux s'illumina dans son regard, alors qu'elle lui mordilla légèrement ses lèvres avant de l'embrasser avec tendresse. Il sourit en répondant à son baiser, avec la même tendresse, passant avec malice les doigts sur son corps.
Saskia — Et je sais qu'avec le temps, cela sera plus naturel. Je suis déjà heureuse d'avoir passer ce cap-là avec toi.
Calum — Moi aussi...
Il eut un soupir avant de se déplacer pour faire face à la jeune femme, s'agenouillant devant elle en prenant son visage entre ses mains. Avec un peu plus de fougue et d'ardeur, il vint chercher les lèvres de la demoiselle. Il se détendait un peu, essayant d'évacuer toute son inquiétude avec ce baiser. Il fini par rompre le baiser et plonger son regard dans le sien, un fin sourire aux lèvres.
Calum — Que veux-tu faire ? Pas trop fatiguée... ?
Saskia — Pas trop fatiguée pour le moment, dit-elle en souriant.
Ses mains glissèrent sur sa peau, ne pouvant pas s'empêcher d'être tactile avec lui. Surtout qu'elle aimait quand il ose venir chercher ses lèvres, laissant de plus en plus parler ses émotions. Elle le sentait plus à l'aise.
Saskia — Tu as une envie particulière peut-être ? Un film ? Un jeu ? Sortir ? Ou paresser au lit...
Il sourit, frissonnant involontairement sous ses doigts.
Calum — Paresser au lit en regardant un film ? Tu crois que c'est possible ça ?
Saskia — Je pense que c'est possible, dit-elle en souriant.
Il se mordit les lèvres, malicieux. Il n'avait pas faim, il ne savait pas s'il avait véritablement sommeil ou pas, et il voulait profité de cette possibilité -et cette liberté- qu'ils avaient encore de pouvoir rester dans un lit, sans aucune obligation. C'était des moments qu'il appréciait tout particulièrement... Cette proximité relaxante, apaisante.
Calum — Je peux même trouver un truc à grignoter si tu as faim...
Bien qu'il en doutait, avec la masse de cupcake que Kwaïgon leur avait fait dans l'après-midi...
Saskia — Avec la dégustation de Kwaïgon, j'ai suffisamment mangé pour la soirée. Mais si tu as un petit creux, on peut. Ce n'est pas ce qui manque dans le frigo.
Calum — J'ai pas très faim non plus pour l'instant... Il a fait trop de cupcakes même s'ils étaient excellent !
Elle se redressa pour venir l'embrasser tendrement avant de quitter le lit afin d'aller récupérer son ordinateur portable, elle s'occupa de le brancher au niveau de la télévision de la chambre pour s'en servir de lecteur DVD. Au passage, elle avait récupéré son disque dur externe, où elle avait quelques films intéressants à voir.
Saskia — Tu as envie d'un genre en particulier ? Je serais bien tentée par une comédie.
Calum — Une comédie c'est parfait.
Il lui sourit, s'occupant de remettre les coussins en place et ouvrir les draps pour se glisser dedans, s'installant confortablement en laissant une place à Saskia à côté de lui. Il était un peu plus souriant, plus confiant, plus détendu aussi. Il laissa à Saskia le choix du film et le lancer avant de venir s'installer à côté de lui, passant un bras autour de ses épaules pour qu'elle se cale bien contre lui, avant de déposer un long baiser sur sa tempe, parcouru d'un long frisson.
Calum — Tu nous a mit quoi alors ?
Saskia — Intouchables, cela te va ?
Calum — Parfait ! Je ne l'ai jamais vu.
Elle aimait beaucoup ce film, dont elle ne se lassait pas de regarder. Et pourtant, elle n'était pas très film, préférant les documentaires. Un soupir s'échappa de ses lèvres, elle était bien contre lui, appréciant ses gestes de tendresse, cette douceur qui se dégageait de chez lui. Il était si différent de ses ex-compagnons, peut-être que c'était pour cette raison qu'elle se sentait en confiance avec lui, qu'elle pouvait faire un peu taire ses inquiétudes. Elle se mit à lui caresser le bras avec légèreté, regardant le film qui était en train de commencer. L'américain se cala confortablement dans le lit, la jeune femme contre lui, laissant échappé un soupir de contentement. Il était parcouru de doux frissons grâce aux caresses de la jeune femme et se laissait envahir gentiment par eux. Son corps réagissait doucement en conséquence mais la fatigue commençait également à peser sur lui. La journée avait été plus que riche en émotions et le contre coup commençait à tomber. Ajoutant à cela sa fâcheuse tendance à s'endormir pendant un film pour se réveiller au générique... Sa tête ne tarda pas à basculer sur celle de la jeune femme et se faire plus lourde, sa respiration plus lente également...
Un sourire s'était dessiné sur ses lèvres, en remarquant qu'il s'était endormi. Ce n'était pas la première fois, qu'il s'endormait pendant un film en sa compagnie. Elle baissa légèrement le volume en continuant de regarder le film, en jetant des regards attendris à Calum. Quand elle sentit que sa fatigue se fit un peu trop présente, elle éteindra la télévision, avant de se lever délicatement pour éteindre l'ordinateur. Puis elle s'installa de nouveau dans le lit, se blottissant contre lui dans un soupir de contentement. Il ne fallut pas longtemps pour qu'elle s'endorme à son tour, heureuse de cette soirée.
1 056 Lignes
Box de King Size
Merci au correcteur !
Des points pour Saskia !
utilisation d'un résumé x2
Journal : One Team One Goal
Calum — C'est un peu serré...
Il plongea les yeux dans les siens, glissant les mains dans la poche banane de son sweat, les épaules tombantes. Il ne comptait pas se mettre à cheval, mais il avait promit à Saskia de faire l'effort de se rapprocher de son très cher King Size et c'est ce qu'il faisait. De toute façon, il fallait qu'il fasse connaissance avec les chevaux et leur monde s'il voulait être un minimum efficace comme il le voulait dans l'élevage de Jeff... Et comprendre son langage. Ils avaient beau parlé la même langue, certaines expressions échappaient encore à Calum, lui donnant l'impression d'être dans un autre univers...
Calum — C'est le modèle le plus large qu'ils avaient mais c'est quand même serré... Non ?
Il restait sceptique, ne sachant trop qu'en penser... Saskia l'observa attentivement sa tenue, d'un regard presque professionnel. Elle tenta de ne rien laisser paraître, mais elle devait bien avouer qu'il avait raison sur un point. Le pantalon était quand même serré. Elle s'approcha de lui, pour nouer ses bras autour de sa nuque et venir l'embrasser tendrement. Elle savait que ce complexe était coriace, et qu'elle risquait d'avoir beaucoup de mal à le rassurer. Elle le comprenait, et l'acceptait, même si leur relation intime subissait ce complexe. Elle mit fin au baiser pour plonger son regard dans le sien.
Saskia — C'est encore un peu moulant en effet.
Elle ne voulait pas lui mentir, car cela ne l'aidera pas à se sentir plus à l'aise.
Saskia — Mais tu sais, c'est la même chose pour les autres hommes. Et tous le monde, ne va pas regarder précisément ici.
Elle posa une main sur sa joue, la caressant avec douceur en continuant.
Saskia — Et je suis plutôt flatte, je sais que cela te complexe. Mais je te le redis, elle ne me dérange pas.
Calum — Je sais mais... Je sais pas... J'aime pas trop quand même...
Il s'était laissé faire, mais gardait obstinément les mains dans la poche de son sweat. Il eut un gros soupir. Il se posait trop de questions, et cela lui minait le moral. Ce défilement de questions devait même se voir dans ses yeux. Il pinça à nouveau les lèvres avant de reprendre.
Calum — Kwai m'a dit que je n'aurais sans doute pas à mettre vraiment des pantalons comme ça si je m'oriente vers l'équitation western... Qu'il y avait des jeans exprès pour les cowboy...
Saskia — En effet, tu pourras mettre des jeans comme Jeffrey. Cela ressemble à des jeans de tous les jours.
Cette information l'avait quelque peu rassuré mais pour l'instant... Il n'était vraiment pas convaincu. Elle continua à le caresse du bout des doigts, elle ne désespérait pas d'arriver au fil du temps à l'aider à se sentir mieux vis a vis de ça.
Calum — Bon... Il va falloir que je m'y fasse au moins jusqu'à demain... Quand je pourrais aller dévaliser le rayon jean de cowboy...
Saskia — Cependant malgré que tu le trouves trop serré à ce niveau là, il te va très bien.
Il se tenta à un fin sourire, qui se traduit par un élargissement de son pincement de lèvres. Il ne pouvait guère faire mieux pour l'instant...
Calum — On y va ? Je te suis...
Saskia — Oui, allons affronter la bête !
Elle l'embrassa une dernière fois avant de se détacher de lui. Ils ne tardèrent pas à rejoindre l'allée des propriétaires, faisant un saut dans la sellerie pour récupérer les affaires de King Size. L'hongre les accueillit d'un ronflement des naseaux.
Saskia — Dit donc Gros Nounours, tu aurais pu éviter de te coucher dans ton crottin !
Heureusement qu'elle avait tressée sa crinière la veille, il n'y avait pas trop de paille emmêlée. Mais une tâche était visible sur sa croupe bien ronde. Elle ouvrit le box, avant de se tourner vers Calum.
Saskia — Tu m'aides à le brosser aujourd'hui ?
Elle ne voulait pas non plus le forcer, elle était déjà heureuse de sa présence à ses côtés. Elle récupéra le licol pour le passer à l'hongre avant de le sortir de son box. Le jeune homme avait suivi le mouvement et restait encore un peu à une distance prudente du box. À la question de Saskia il eut un sourire et hocha prudemment de la tête.
Calum — Oui... Je veux bien.
Il était là pour apprendre de toute façon. Il fallait bien qu'il se lance à un moment ou un autre. Il laissa la jeune femme sortir le cheval de son box et l'attacher dans l'allée avant de s'approcher prudemment de lui et lui présenter la paume de sa main. Il laissa le hongre la sentir, ne le quittant pas des yeux pour demander à Saskia.
Calum — Qu'est ce que tu veux que je fasse ?
Saskia — Tu vas commencer à lui passer l'étrille.
Calum — Ok...
Elle l'avait récupéré dans ses affaires, lui tendant avec un sourire rassurant en l'incitant à la suivre un peu plus près de King Size. L'hongre était toujours aussi immobile, donnant l'impression qu'il était sur le point de s'endormir.
Saskia — Tu peux le faire dans toutes les zones charnues.
Calum — Ok...
Elle prit le temps de l'expliquer, même s'il avait eu l'occasion de la voir effectuer les gestes.
Saskia — Tu peux le caresser de ta main de libre en même temps.
Calum — Ok...
Il hocha de la tête, peu confiant, mais se mettant à la tâche après les explications de la jeune femme. Ses mono réponses trahissaient sans mal son stress. Il prenait sur lui pour ne pas lâcher la brosse et faire un pas en arrière. Il n'osait pas non plus y aller franchement dans son brossage, sursautant régulièrement lorsque le gros hongre faisait un geste, ne serait-ce que changer de pied de repos. A chaque fois il prenait sur lui pour poursuivre son passage d'étrille. Une fois qu'il eut fini il se tourna de nouveau vers la jeune femme avec un fin sourire peu convaincu.
Calum — Je crois que j'ai fini...
Elle l'avait observé, remarquant l'effort qu'un simple geste comme celui-ci lui demandait. Elle ressentit une bouffée de tendresse, et s'approcha de lui pour venir l'embrasser chastement.
Saskia — Vu son état, pour enlever sa tâche à part la douche, il n'y a pas grande chose.
Elle avait terminé de détresser sa crinière ainsi que de la brosser afin de la démêler totalement. Elle attrapa une nouvelle brosse qu'elle tendit à Calum avec un doux sourire.
Saskia — La même chose avec celle-ci ?
Il avait déjà fait un effort de brosser un peu King Size, et elle était toujours soucieuse de ne pas l'obliger à dépasser trop ses limites. Calum prit la brosse en question et hocha doucement de la tête avec un sourire un peu plus large. Il eut seulement quelques secondes d'hésitations avant de se remettre au pansage du hongre avec un peu plus d'énergie. Il n'osait pas vraiment poser sa main libre sur le hongre, elle était proche du cheval mais à quelques centimètre de son poil, pas vraiment au contact. Il avait fait de même avec l'étrille et pour l'instant, il ne pouvait pas vraiment faire mieux. Ce passage là fut un peu plus rapide. il n'essaya pas de trop insister sur la tâche de sa croupe, de crainte de faire mal au hongre à force de frotter... Il termina ses deux côtés avant de déposer sa brosse dans le sac de pansage de la jeune femme et prendre une grande inspiration.
Calum — J'ai fini... Je crois...
Elle lui lança un regard, terminant de curer les sabots avant de défaire la longe.
Saskia — Parfait, vu qu'il va au pré, cela ne sert à rien qu'il soit nickel.
Calum — Ok...
Elle lui attrapa la main en souriant en se dirigeant vers les paddocks, bien qu'elle comptait faire un petit tour autour du Haras avant de lâcher la bête.
Saskia — Comment tu te sens ?
Elle aimait l'hypersensibilité chez lui, mais elle craignait toujours de le blesser par maladresse. Elle avait un caractère assez fort, un style de vie bien à elle même si elle se dégageait beaucoup de temps pour lui. Elle voulait le rendre heureux, mais elle avait souvent l'impression de marcher sur des œufs. Il n'était vraiment pas comme les autres hommes. Il serra doucement sa main, peut-être pour la rassurer un peu, avant de répondre.
Calum — Ça va. Je commence à m'y faire... Mais il est vraiment gros comme cheval...
Il adressa un fin sourire à Saskia en croisant son regard. Il commençait de plus en plus à prendre ses marques auprès des chevaux même s'il restait encore méfiant. Il ne savait pas trop s'il devait en parler à Kwaïgon ou pas, se sentant un peu perdu face à la distance que le coréen semblait mettre entre eux depuis qu'il était arrivé. Peut-être qu'il se trompait. Le coréen, en sa présence, restait égal à lui-même. Mais il s'échappait dès qu'il le pouvait, évitait certains sujets -avec son adresse habituelle- et refusait parfois certaines propositions de l'américain, là où il n'aurait jamais refusé avant. Cela laissait une drôle d'impression à Calum, qui se sentait parfois bien seul. Heureusement, Saskia se dégageait beaucoup de temps pour lui dans son emploi du temps chargé et il lui en était infiniment reconnaissant...
Calum — Il me faut un peu de temps pour m'y faire...
Comme pour sa nouvelle vie ici... Ou du moins, c'est ce qu'il imaginait... Elle lui caressa doucement la main du bout du pouce, sans le lâcher.
Saskia — Tu me le diras si jamais tu n'es pas heureux de cette vie. On peut toujours changer de direction. Je ne veux rien t'imposer, je veux vraiment qu'on tente de construire à deux.
Elle avait des rêves, des désirs, mais elle avait déjà imposé beaucoup de choses en le poussant à la suivre. Que maintenant, elle voulait un peu connaître les siens, de savoir ce qu'il projetait dans sa vie.
Saskia — Tu as aussi le droit d'avoir envie de projet, de souhaits.
Il serra les dents, baissant les yeux sur ses pieds en se perdant un instant dans ses pensées. Il fini par avoir un léger sourire, un peu jaune, avant de répondre d'un murmure.
Calum — Je sais mais... Pour l'instant je n'en ai pas... C'est le néant total...
Ce n'était pas un reproche qu'il lui faisait, loin de là. Il aurait très bien pu refuser de la rejoindre, mais peut-être l'aurait-il perdu elle ? Et cette simple idée, qui lui avait paru bien difficile sur le coup, lui était désormais insupportable. Il n'était pas fait pour le changement. Il n'aimait pas vraiment ça. Il avait un bien plus fort esprit de conservation que Kwaïgon. Et même si le coréen l'avait un peu débridé, que parfois il avait prit des risques inconsidérés, tout ce qu'il avait fait comme changements dans sa vie jusque là n'avait été que temporaire. C'était cette fois un tournant immense qui le laissait dans l'expectative. Il ne savait pas ce qu'il attendait. Il ne savait quel espoir il plaçait dans ce changement. Il se déplaçait en aveugle, avec la peur que tout s'écroule du jour au lendemain. Il ne savait pas ce qu'ils devaient construire... Ce qu'il avait envie de construire... Il en avait une idée abstraite, sans savoir comment s'y prendre pour le faire. Cela semblait si naturel pour Kwaïgon... Pourquoi pas pour lui ? Il eut un léger soupir, sans relever les yeux de ses pieds, desserrant un peu la main de la jeune femme...
Calum — Je suis désolé...
Désolé de ne pas avoir de projet... Désolé d'être si dépendant d'elle... Elle s'était arrêtée, mettant la longe sur l'encolure de l'hongre qui s'était aussi immobilisé, toujours aussi calme. Elle se tourna vers Calum, posant ses deux mains sur son visage afin de l'obliger à regarder son regard.
Saskia — Tu n'as pas à être désolé, surtout que je ne sais pas exactement pourquoi tu t'excuses. Parce que tu n'as pas de projet ? De souhaits pour le moment ? Tu sais, ce n'est pas quelque chose d'inné. Et tu ne dois pas te comparer à moi, aux autres. Avoir des projets, cela vient avec le temps, mais on n'a pas tous égaux sur ça. Tu en auras, j'en doute pas, et quand cela arrivera, je serais là pour t'aider à les mener à bien.
Elle se rapprocha de lui, sachant que King Size connaissait bien l'immobilisation. Elle l'enlaça avec tendresse, venant déposer un baiser dans son cou avant de continuer contre son oreille.
Saskia — Tu n'aimes pas le changement, et je viens de bouleverser totalement ton quotidien, ta vie. C'est compréhensible que pour le moment, ce n'est pas facile pour toi. Mais j'ai juste besoin d'être aussi rassurée, de savoir que je ne t'impose pas trop de chose. Que tu es quand même heureux à mes côtés.
Il referma les bras sur elle, fermant les yeux à son contact au plus proche de lui. Il la laissa parler, sentant sa respiration devenir un peu plus chaotique sous l'émotion que ses paroles provoquaient. Il s'obligea à conserver son sang-froid avant de répondre dans un murmure.
Calum — Je le suis... Je suis heureux avec toi... Mais je suis seulement un peu perdu...
Il passa sous silence les autres émotions qui l'envahissait. En réalité, son bonheur était en demi teinte. Bien sûr qu'il était heureux d'être avec elle, mais il y avait tellement de craintes et de bouleversements accompagnant ce sentiment qu'il était noyé sous tout le reste. Il craignait de ne pas trouver sa place. Il craignait de ne pas la rendre heureuse. Il craignait de ne jamais s'y faire. Il avait l'impression de vivre dans un mauvais rêve, ponctué d'intenses moments de bonheur, lui permettant de respirer, de reprendre son souffle pour ne pas succomber à la noyade. C'était une impression étrange, qu'il ne connaissait pas encore et qui avait tendance à le terroriser. Il n'en était pas à faire des crises d'angoisse ou des cauchemars, mais il ressentait souvent une sorte de malaise le laissant vide de tout sentiment. Il se détacha doucement de la jeune femme et tenta un sourire, même s'il savait qu'il était peu convainquant. Il essayait de se convaincre lui même que tout irait bien. Qu'il fallait qu'il se laisse du temps... Et qu'il trouve de nouvelles bulles d'air.
Calum — Ça ira mieux avec ma prise de fonction à l'élevage de Jeff... J'aurais quelque chose à faire...
Elle se redressa pour venir l'embrasser chastement, cherchant par ce geste à le rassurer, même si elle savait qu'elle ne pourrait pas effacer ce trouble pour le moment. Elle espérait aussi que son travail auprès de Jeffrey arriverait à lui apporter un but. Elle reprit la longe, comme sa main pour se diriger vers le paddock où elle lâcha l'hongre. Ils avait repris la route vers l'allée des box de propriétaire, afin de ranger le matériel quand une fois familière se fit entendre.
Yen — Vous voilà ! Je vous cherchais, on va préparer un petit goûter au manoir, vous venez ? Tu as pris ta journée à la clinique il me semble.
Saskia — Oui, c'est Kwaïgon qui cuisine ?
Yen — Comme toujours, dit-elle en souriant.
Yennefer posa un instant son regard vers Calum, sans pour autant réagir. Ce n'est qu'une fois qu'ils furent arrivés dans la cuisine, qu'elle se lâcha comme si elle venait enfin de comprendre ce qui l'intriguait autant.
Yen — Dit donc Calum, tu caches bien ton jeu !
Calum — J'essaie en tout cas... murmura-t-il maladroitement.
Son regard était brillant de malice, alors qu'elle tourna son attention sur Saskia avant de poursuivre. Calum rougit instantanément à cette remarque et baissa les yeux sur ses pieds, fourrant les mains dans la poche de son sweat dans l'espoir de le faire plus encore tomber sur ses cuisses.
Yen — Tu es gâtée ! Veinarde va !
Saskia — Je sais, dit-elle en répondant à son sourire.
Cependant, elle posa rapidement son regard vers Calum, craignant que la remarque de la polonaise n'a pas vraiment un impact positif sur lui. Kwaïgon les rejoint avec un plateau rempli de cupcakes et fronça les sourcils à la vue des joues de Calum en feu. L'américain n'osait pas croiser le regard de Saskia, serrant les dents face à cette nouvelle sensation de malaise lui serrant l'estomac. Il était également désolé pour cela, pour Saskia... De la frustration dans laquelle elle devait vivre...
Kwai — Salut... Cupcake à pleins de goûts différents, j'ai voulu faire des tests. C'est cool que vous ayez accepté de jouer les cobayes !
Saskia — Les risques sont moins dangereux que les tests des plats de Yen.
Yen — Je vais faire comme si je n'avais pas entendu cette remarque !
Il sourit en les entraînant dans la salle à manger attenante avec son plateau, dans l'espoir de comprendre ce qui se tramait, tendant l'oreille. Il laissait à Yen le soin de ramener le thé qu'il avait préparé un peu plus tôt également. Calum prit une inspiration légèrement chaotique et tendit galamment un bras pour inviter les deux femmes à suivre le coréen, ayant dans l'idée de fermer la marche...
Yen — Je t'emprunte deux minutes Calum, ne mange pas tous les cupcakes !
Elle poussa légèrement Saskia qui allait répliquer avant de fermer la porte derrière elle. La polonaise braqua rapidement son regard vers l'américain.
Yen — Comment ça tu essayes ? Pourquoi tu devrais le cacher ? On dirait que cela te complexe. Ou alors, je t'ai vexé ? Je voulais juste te taquiner un peu, mais c'est vrai que c'est un sujet sensible pour vous les hommes.
Calum évita un moment le regard de Yen. Il n'avait rien pu répliqué face à Yen et sa précipitation. Il prit finalement une légère inspiration en secouant la tête.
Calum — Tu ne m'as pas vexé, on m'a souvent fait la remarque mais c'est... C'est effectivement un complexe.
Il avait parlé rapidement, dans un murmure, en regardant autour de lui comme s'il craignait que quelqu'un les surprenne. Il était clairement gêné, mais il n'avait jamais résister face à Yen jusque là et ce n'est pas maintenant qu'il commencerait... Elle avait été surprise de sa réaction, mais savoir qu'elle avait vu juste l'étonna encore plus.
Yen — Qu'est-ce qui te complexe réellement ? Je comprends qu'on t'a fait des remarques. Mais concrètement, on t'a dit quoi ?
Elle fronça les sourcils en demandant, n'étant pas vraiment certaine d'elle.
Yen — Saskia t'a fait une remarque à ce sujet ?
Cette fois il braqua les yeux dans ceux de Yen avec une certaine brutalité. Malgré tout il rougit plus encore si c'était possible et répondit avec hésitation, dans le même murmure rapide qu'avant.
Calum — Non Saskia n'a rien dit mais... Je... C'est moi qui me freine parce que... Parce que j'ai très souvent été laissé en plan au milieu d'un lit dès que j'enlevais mes fringues. C'est... C'est dégradant et déprimant...
Il eut un léger temps d'arrêt avant de reprendre, faisant référence au souvenir d'une fois où il avait réveiller Kwaïgon en présence de Yen.
Calum — Y'a pas que ma gueule qui fait peur au réveil...
Il y avait un peu d'amertume dans sa voix, mais pas envers Saskia. Envers les autres... Elle poussa un profond soupir, en sentant une douce colère pulsait dans ses veines face à la connerie humaine.
Yen — D'accord, tu es tombé sur des femmes à la compréhension très limitée, et qui devait probablement s'imaginer de belles conneries ou croire que le sexe est celui qu'on peut voir sur des films porno. Si encore, tu avais la personnalité d'un mec un peu brutal et sans bonne manière, tu peux craindre à un manque de douceur... Mais avec toi, franchement... Je t'imagine mal y aller comme un marteau-piqueur.
Elle parlait un peu vulgairement, mais elle avait besoin de poser les choses concrètement sans détourner ses mots ni ses pensées.
Yen — Je comprends que c'est dégradant et déprimant à subir, et que cela laisse des traces. Mais rassure-moi Saskia elle t'a quand même vu à poil ? Vous avez quand même fait quelque chose ensemble d'un peu moins chaste ?
Il avait de nouveau baissé les yeux aux paroles de la jeune femme. Certes il était d'accord avec elle mais... Il soupira à nouveau avant de répondre.
Calum — Oui elle m'a déjà vu à poil mais...
Il haussa des épaules. Il n'avait pas besoin de mots pour expliquer la suite. Il détourna le regard cependant, les yeux brillants sans pour autant qu'ils ne soient vraiment plein de larmes. De ce simple fait, de cette simple incapacité de sa part découlait tellement de questions...
Yen — Vous n'avez pas encore couché ensemble. Mais rassure-moi, vous avez quand même fait des préliminaires ? Vous vous êtes caressé ? Tu l'as quand même laissé te caresser à ce niveau-là ?
Elle était en train de comprendre peu à peu l'ampleur du blocage de Calum, mais elle était certaine qu'elle n'arrivait pas à mesurer totalement l'ensemble. Encore une fois le jeune homme prit une inspiration chaotique et haussa des épaules.
Calum — Ben euh... Oui... C'est à dire que... En partie... Je... Je... Je fais de mon mieux pour la satisfaire... Elle...
De nouveau la gêne et le regard fuyant, ainsi que le murmure.
Calum — Je préfère qu'elle... Qu'elle n'aille pas trop loin dans l'autre sens tu vois... Je... Je la limite un peu... Quand j'en ai la possibilité...
Yen — Oh bordel... Mais comment tu fais pour ne pas être frustré ! Et ne me dis pas le contraire, vu que tu l'empêches de te toucher.
Elle se demandait aussi comment son amie devait le prendre, cela ne devait pas être facile comme situation. Et la frustration devait aussi être présente chez elle, mais elle ne préférait pas le dire à Calum, il serait capable de s'en vouloir. Peut-être même qu'il en avait conscience aussi.
Yen — Qu'est-ce qui te fait peur ? Elle ne risque pas de fuir maintenant, elle t'a vu à poil, en érection. Ce n'est plus une surprise pour elle. Tu n'as pas envie de coucher avec elle ? Tu n'éprouves pas de désir ? Tu n'as pas envie qu'elle te touche ? Qu'elle t'apporte du plaisir ? Car visiblement, elle est demandeuse...
Elle se souvenait parfaitement des premières fois avec Kwaïgon, même si l'envie était toujours aussi présente. Elle n'aurait pas pu tenir autant de temps dans la chasteté. Soudainement, elle rajouta en fronçant les sourcils.
Yen — Et ne me dis pas que tu as peur de lui faire mal ! Ne l'oblige pas à te faire un cours d'anatomie, en te rappelant que la taille du vagin dépend des femmes aussi. Et que même si tu n'entres pas en entier l'un comme l'autre vous aurez du plaisir...
Il ouvrit la bouche pour répondre avant de finalement soupirer longuement. Il détourna les yeux un instant avant de répondre d'une petite voix.
Calum — Si... Si bien sûr que j'ai envie d'elle... Mais tu n'as pas l'air de te rendre vraiment compte... Bien sûr que j'ai peur de lui faire mal... Parce que ça m'est déjà arrivé, même avec toute la douceur du monde... Alors oui j'ai peur de lui faire mal... Qu'elle regrette... Qu'elle ne veille plus de moi... Et ne me dis pas que c'est ridicule. Tu n'as jamais été face à quelqu'un comme moi et peut être que tu déguerpirais aussi...
Il secoua de nouveau de la tête, visiblement désabusé par sa situation... Toujours gêné mais plus déprimé qu'autre chose désormais...
Yen — Je ne dis pas que c'est ridicule, mais tu restes bloquer sur des expériences négatives. Toutes les femmes avec qui tu as eu des relations n'ont pas eu forcément mal, si ?
Calum — Si... Mais en même temps j'en ai connu très peu qui ont accepté d'essayer.
Elle soupira légèrement, avant de s'occuper de mettre le thé dans un plateau ainsi que les tasses. Elle ne savait pas combien de temps ils étaient dans la cuisine, mais cela risquerait d'intriguer Kwaïgon et Saskia.
Yen — Calum, quand on aime sincèrement quelqu'un, on ne déguerpit pas à cause de ça. Tu dois apprendre à faire confiance à Saskia pour ça, laisse-la te guider, laisse-la décider comment s'y prendre pour que vous puissiez faire l'amour ensemble.
Un nouveau soupir. Il serra les dents cette fois en l'aidant à remplir son plateau de thé.
Calum — Je ne sais pas... Je ne sais pas comment faire pour lâcher prise. Je ne sais pas si je peux arriver à... À surmonter tout ça. Je ne veux pas qu'elle souffre, de quelque façon que ce soit.
Et il était ferme sur ce point. Il eut un instant d'hésitation mais garda le silence, le regard perdu sur les tasses de thé...
Yen — Ne pas pouvoir faire l'amour avec toi, risque de la blesser avec le temps. Tu sais, toute pénétration n'est pas sans douleur pour certaines, sans parler de virginité. Mais cette douleur est rapidement effacée par le plaisir qu'on ressent. On n'appréhende pas de la ressentir, même moi il m'arrive d'avoir mal... Mais on s'en moque Calum, on a toujours envie de ressentir les autres émotions que nous procure l'acte.
Elle cherchait à le rassurer, mais elle savait que l'unique chose qui pourrait réellement le rassurer, serait quand il aura réellement franchi le pas... Et que cela s'est bien passé. Au fond, elle espérait que cela se passerait bien pour lui et Saskia.
Yen — Et pour lâcher prise... J'aurai envie de dire de boire, si cela peut t'aider un peu.
Il releva un regard brillant sur la jeune femme et avant de répondre d'une petite voix, se pinçant les lèvres.
Calum — Ça me rassure pas vraiment... Si toi il t'arrive d'avoir des douleurs avec un gabarit relativement normal comme Kwai qu'est ce que ce serait avec moi ?
Yen — Je suis plus petite que Saskia, et on ne peut pas dire qu'on a le même gabarit. Chaque vagin est différent, elle ne ressentira peut-être les douleurs que moi je ressens, c'est à dire pas grand-chose.
Non pas qu'il veuille coucher avec Yen, loin de la mais c'était pour illustrer son inquiétude. Il secoua de nouveau doucement la tête avant de reprendre, faisant un pas en arrière.
Calum — J'ai besoin d'un peu d'air... Je vais me changer je reviens. J'en ai pour dix minutes. Tu peux m'excuser auprès de Kia et Kwai ? Et garder Kia avec toi... Je reviens...
Il attendit sa réponse pour pouvoir filer, le regard dans le sien... Elle poussa un léger soupir avant de lui dire qu'il pouvait y aller. Elle attendit qu'il quitte la pièce pour attraper une bouteille de rhum qu'elle versa dans l'une des tasses de thé, avant de réfléchir comment elle pourrait l'inciter à boire. Elle attrapa le plateau pour se diriger vers le salon, son regard croisa rapidement celui du coréen.
Yen — Je me doute que tu étais au courant qu'il était complexé par la longueur de son sexe. Il est allé se changer, il revient.
Kwai — Oh... C'est de ça que vous parliez... Oui... C'est un complexe... Qui est coriace...
Yen — Je n'ai pas pu m'empêcher de faire une réflexion taquine en le voyant avec son pantalon d'équitation. Je savais qu'il réagirait forcément, mais pas ainsi à tirer son haut pour tenter de cacher au maximum.
Elle s'installa en posant le plateau en servant les tasses, gardant celle qui avait le rhum pour Calum.
Yen — En y réfléchissant... Je devrais même pas être surprise qu'il bloque sur ça.
Kwai — Il est rempli de complexes en tout genre... Mais c'est vrai que celui-ci est plutôt... Difficile pour moi à atténuer. Autant d'autres trucs je peux l'aider mais ça...
Il grimaça un peu et lança un regard désolé à Saskia. Il ne pouvait pas vraiment mieux faire pour l'instant... Il fronça les sourcils cependant et sentit sa tasse de thé avec circonspection, sans pour autant identifier ce qui n'allait pas. Il savait seulement que ça ne venait pas de son thé à lui... Il regarda ensuite avec une légère anxiété les deux femmes, tendant un cupcake à la fraise et au piment d'espelette à la vétérinaire...
Yen — Hélas, j'ai bien l'impression que les mots n'arriveront pas à masquer les expériences qu'il a eu. Non mais vraiment, cela s'est passé à chaque fois mal ? Il a eu que des expériences mauvaises au lit ?
Kwai — Malheureusement... Et il en a eu assez peu... Rien pour les rattraper...
Saskia était restée silencieuse, acceptant le cupcake en adressant un regard de remerciement au coréen, autant pour le gâteau pour le regard désolé qu'il lui avait lancé.
Yen — Elle est si longue que ça ?
Saskia ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel, la franchise et la spontanéité de la polonaise était sans filtre par moment. Mais ce n'était pas un sujet qui la dérangeait.
Saskia — Oui quand même.
Yen — Ah.
Le coréen se contenta de confirmer d'un signe de tête en soupirant doucement face à quelques souvenirs qui lui revenait en mémoire. Il fini par relever les yeux sur Saskia, mesurant son ton, moins brut que Yen.
Kwai — Mais... Toi tu veux tenter l'expérience ? T'as pas trop d'appréhension ?
Il considérait que c'était normal d'en avoir, tout le monde n'était pas capable de passer outre la promesse d'une douleur presque certaine... Elle avait croqué dans le cupcake, cherchant à reconnaître l'ingrédient qui apportait cette touche de piment dans le goût de la fraise. Et ce n'était pas pour lui déplaire. Cependant, elle posa son attention sur le coréen à ses paroles.
Saskia — Bien sur, je le désire. Je lui ai dit que cela ne changerait pas à mon envie de lui. Et j'appréhende juste de ne pas assez masquer la douleur, qu'il ne voit que ça et pas le reste. Je n'appréhende pas la douleur en elle-même.
Elle n'était pas naïve, ne voulant pas se mentir à elle-même. Elle espérait juste que Calum ne la questionnerait pas trop, car elle ne voulait pas non plus lui mentir. Et elle refusait de croire qu'il ne pourrait y avoir que de la douleur lors de ces étreintes charnelles, elle était convaincue que vu son désir pour lui, elle y ressentirait du plaisir qui atténuera le reste.
Saskia — Car je sais que s'il voit que j'ai mal, il n’acceptera plus jamais... Voire pire. Déjà qu'il évite pratiquement toutes caresses intimes, et cela sans espérer le moins rapport avec lui.
Yen — Il va falloir lui forcer la main... Car vu comment c'est partie, dans dix ans vous serez toujours au même point !
Saskia poussa un léger soupir, elle ne pouvait pas nier qu'elle ne voyait pas beaucoup de progrès. Et qu'elle s'était déjà fait cette réflexion, même si elle ne voudrait pas lui forcer la main. Le coréen les avait écouté sagement, picorant dans un cupcake poire-menthe-yusu. Son visage s'éclaira soudain à la remarque de Yen. Il fixa la tasse restante un moment avant de tourner la tête vers elle.
Kwai — T'as mit un truc dans son thé ?
Il n'en était pas certain, l'odeur était subtile, mais elle était la et semblait ne pas appartenir au thé ni aux gâteaux alors... Yennefer plongea son regard dans celui du coréen, elle n'était pas surprise de sa question. Elle avait appris depuis un moment qu'il remarqua la moindre petite chose, donc un peu d'alcool dans une tasse devait dégager une certaine odeur, même subtile.
Yen — J'ai peut-être mis un peu de rhum dans sa tasse de thé. Mais je sais que cela ne suffira pas.
Elle marqua une pause en croquant dans son cupcake, elle n'arrivait pas à savoir le mélange, mais le goût était agréable.
Yen — Tu crois que c'est une mauvaise idée ? Il m'a avoué qu'il n'arrivait probablement pas à lâcher prise, à surmonter son inquiétude pour passer le cap. Et il peut être aussi têtu que toi par moment...
Le coréen sourit de plus en plus à sa phrase et fini par la regarder avec l'un de ces regards empli de tendresse qu'il lui réservait à elle seule et qui restaient rare en public.
Kwai — Ooh... C'est super mignon ça Puce, d'aider les copains !
Il avait un ton légèrement taquin, sans être vraiment moqueur. Il s'approcha de la jeune femme pour tendrement déposer les lèvres sur les siennes avant de reprendre avec un peu plus de sérieux.
Kwai — Mais je sais... Je sais qu'il est têtu et qu'un peu de rhum n'est pas suffisant. Dans tout les cas Saskia il va falloir que tu t'arme soit de patience, soit que tu t'assoie dessus. Au sens littéral du terme j'entends. Malheureusement je n'ai pas vraiment trouvé de solutions en dix ans alors je ne vais pas pouvoir beaucoup t'aider...
Saskia — J'arriverais bien un jour à mes fins.
Elle aurait préféré que cela se passe différemment, de manière plus légère et normale. Mais elle avait compris depuis longtemps et cette conversation lui fit prendre encore plus conscience, que ce complexe était trop ancré. Et que leur première fois risquerait d'être particulière... Elle allait probablement pas lui laisser le choix. Kwaïgon lui sourit et reprit de son cupcake avec délice, reprenant aussi de son thé. Il fini par sourire à nouveau à Yen, lui demandant doucement.
Kwai — T'as quel goût alors Puce ? T'as réussi à trouver ? Et toi Saskia ?
Yen — Aucune idée, mais ce n'est pas mauvais comme mélange !
Il lui en piquait un morceau quand Calum les rejoignit. Il avait remit un jean et semblait déjà un peu plus à l'aise, malgré ses yeux légèrement rougis. Il prit place à côté de Saskia, lui adressant un fin sourire avant de prendre sa tasse de thé. Il eut un bref mouvement de recul en plongeant le nez dedans et fronça les sourcils mais bu sans rien dire. Kwaïgon lui tendit un autre cupcake avec un léger sourire.
Kwai — Tiens, tu me diras si tu trouve à quoi c'est.
Calum — Merci... Ok... C'est concours de goût ?
Kwai — Ouai. J'essaie de trouver les meilleures associations atypiques.
L'américain hocha de la tête et prit sagement un morceau de son cupcake, évitant un peu le regard de Yen et de Saskia, les joues légèrement colorées... Saskia avait observé l'américain, remarquant ses yeux légèrement rougis et elle ne put s'empêcher de se demander s'il n'avait pas pleurer suite à la discussion avec la polonaise. Ce complexe était en train de le rogner, elle n'aimait pas ça... Cependant, elle décida de se concentrer sur le sujet des cupcakes, répondant enfin à la réponse du coréen.
Saskia — Le mien a un goût de fraise, et d'une épice que je n'arrive pas à identifier. J'aime beaucoup l'association, ce piment est pas mal avec la douceur de la fraise !
Kwai — C'est fraise et piment d’Espelette. Je savais que ça te plairais. Yen, toi c'est framboise, amande torréfié et mojito. J'ai galéré pour intégré le mojito sans perdre le goût ou que se soit trop dosé... Et toi Calum ?
L'américain réfléchit un moment avant de lever les yeux sur le coréen pour répondre.
Calum — Je dirais... Basilic, agrume...
Kwai — Basilic, clémentine et carotte.
Il sourit avant de désigner les cupcake restant.
Kwai — Patate douce, pomme granny, puis chocolat, banane et anis étoilé, et sureau, courge muscade de Provence et tagada. J'avoue que ce dernier est vraiment étrange... Pas sûr que je le valide.
Il fit une légère grimace avant de poursuivre.
Kwai — Le mien c'est poire, menthe et yusu si vous voulez goûter.
Saskia — Je veux bien le goûter tiens !
Kwai — Tiens !
Il sourit gentiment, piquant à nouveau un morceau de celui de Yen avec délice. Calum restait étonnement silencieux mais en même temps, au vu de la discussion qu'il devait avoir eu avec Yen, il comprenait aisément sa position...
Yen — Hé ! Mais arrête de piquer mon cupcake, ronchonna-t-elle avec amusement.
Elle y croqua dedans avec gourmandise, appréciant de plus en plus le mélange qu'elle arrivait à identifier maintenant qu'il lui avait dit la composition. Cependant, elle prit un morceau de celui avec de la patate douce.
Yen — Il est pas mal lui aussi.
Tout en savourant les différents cupcakes, elle ne put s'empêcher de lancer des regards à Calum. Elle n'était pas du genre à se mêler de la vie des gens, mais elle espérait que cette situation se débloque rapidement pour eux.
* * *
Elle ferma la porte d'entrée derrière eux, déposant ses affaires sur le meuble dans le couloir avant de poser son attention sur Calum. La fin d'après-midi avait été agréable, ils avaient passé un bon moment avec Yennefer et Kwaïgon. Les discussions s'étaient enchainées avec légèreté, avant qu'elle ne soit obligée d'aller un peu s'occuper de King Size, lui faisant une petite séance de longe avant de le rentrer au box. Et elle avait senti que Calum était dans ses pensées.
Saskia — Tu rumines la discussion que tu as eu avec Yen ?
L'américain détacha avec quelques difficultés son regard du vide, avant de le poser sur Saskia. Il eut un léger soupir avant de hocher doucement de la tête avant de la secouer négativement.
Calum — Ce n'est pas vraiment ça... Je...
Il referma les doigts sur le dossier d'une chaise, prenant appui sur elle en serrant un peu des dents et laissant son regard se perdre sur le coussin qui l'ornait.
Calum — Qu'est-ce qu'elle vous a dit ?
Il avait posé la question dans un souffle, pas encore vraiment certain de vouloir avoir la réponse... Mais elle avait l'air de vouloir en parler alors... Elle se dirigea vers le frigo pour sortir une bouteille d'eau afin de se servir un verre. Elle y but une gorgée avant de répondre à sa question avec honnêteté.
Saskia — Que vous avez parlé de ton complexe.
Elle chercha un instant ses mots, ne sachant pas s'il était bien de revenir sur ce sujet-là maintenant.
Saskia — Est-ce que tu veux en parler ? Est-ce qu'elle t'a dit quelque chose qui te fait ruminer ?
Elle posa son verre, s'approchant doucement de lui pour venir poser tendrement sa main sur sa joue.
Saskia — Qu'est-ce que j'aimerai pouvoir t'aider à te soulager de ça... Mais j'ai conscience que ce n'est pas facile pour toi.
Il croisa son regard un instant avant de secouer la tête, mais là encore sans trop savoir si c'était positivement ou pas.
Calum — Je ne veux pas en parler... Et bien sûr qu'elle me fait ruminer... Mais ce n'est pas tant ce qu'elle a dit... Je le savais déjà avant il n'y a rien de nouveau. C'est juste que...
Il se redressa, s'échappant de son contact et de son regard. Il posa les mains sur ses hanches et baissa les yeux, ayant visiblement du mal à finir sa phrase.
Calum — C'est juste que tu en souffre... Toi. De cette situation... Et je...
Il leva les yeux au plafond, sa gorge se nouant légèrement.
Calum — Je suis désolé... Je ne veux pas te faire de mal... J'ai peur de ça...
Il secoua de nouveau de la tête, négativement. Il savait que si la situation perdurait, cela les perdrait... Mais il ne savait pas comment passer outre... Elle l'avait écouté, acceptant qu'il s'échappe de son contact comme de son regard. Mais elle ne tarda pas à l'inciter à lui faire face, bloquant son visage de ses mains.
Saskia — Je ne dirais pas que j'en souffre, c'est un terme trop fort. Et je pense que c'est toi, que cette situation mine le plus. Ne me dit pas que c'est facile de m'empêcher d'aller plus loin, tu me désires presque autant que moi, et moi malgré tout j'ai le droit à des orgasmes que tu t'empêches d'avoir avec moi...
Elle marqua une pause, se plongeant un instant dans son regard.
Saskia — Fais moi confiance... Tu ne me feras pas mal, pas de cette douleur que tu t'imagines. J'ai envie de toi, je n'appréhendes pas.
Elle se pencha pour venir capturer ses lèvres avec tendresse. Il se laissa faire, mais coupa finalement son baiser, en faisant un léger pas en arrière, fronçant des sourcils.
Calum — Mais je... Et si c'est le cas ? Si je te fais quand même mal... ? Même sans le vouloir...
Il secoua la tête, négativement, énergiquement cette fois, la voix étouffée de sanglots coincé dans sa gorge sans qu'il ne les laisse s'échapper.
Calum — Je ne supporterais pas que tu me quitte...
Saskia — Calum, je ne te quitterai pas !
Elle ne le lâchait pas du regard, gardant un peu fermement son visage entre ses mains.
Saskia — Si jamais tu me fais mal sans le vouloir, je ne t'en voudrais pas. Et je te préviendrais si jamais la douleur est trop présente. On trouvera une solution ensemble.
Elle le caressa tendrement du bout des doigts en poursuivant doucement, mais sincèrement.
Saskia — Je t'aime... Et oui, je sais que notre sexualité ne sera pas commune, mais cela ne me dérange pas. J'ai envie de faire l'amour avec toi, je suis convaincu que tu ne m'apporteras pas que de la souffrance comme tu sembles le croire... Sincèrement, je ne te quitterai pas pour ça...
Il hocha doucement de la tête, baissant un instant les yeux sur le sol avant de les relever sur elle. Il eut un instant d'hésitation avant de venir chercher timidement ses lèvres. Il était hésitant, mais sincère. Il était quelque peu rassuré par ses paroles mais restait inquiet du reste. Il se décida tout de même à décoller les mains de ses hanches pour les poser sur elle, avec délicatesse. Quand il mit fin au baiser, il eut un gros soupir et se tenta à un sourire, même si ce n'était pas encore cela...
Calum — Moi aussi je t'aime...
Il posa délicatement son front contre le sien en fermant les yeux, reprenant un peu ses esprits avant d'ajouter.
Calum — Je crois que j'ai besoin de prendre une douche...
Elle hocha doucement à ses paroles, glissant une main dans la sienne avant de se diriger vers la salle de bain. Elle comptait bien prendre une douche avec lui. Et elle lui lança un regard avant de commencer à lui enlever son haut, puis elle se déshabilla lentement pour ensuite se glissait sous la douche qu'elle avait allumé. Elle poussa un soupir de plaisir en sentant l'eau chaud sur sa peau, attendant que Calum la rejoigne pour se coller à lui avec tendresse. Elle ne tarda pas à attraper une noisette de savon au creux de sa main, et de venir savonner le corps de l'américain. Le jeune homme s'était laissé faire, lui aussi poussant un soupir de soulagement au contact de l'eau chaude d'abord, puis de la jeune femme contre lui. Il avait refermé les bras sur elle un instant, avant de se laisser savonner, fermant les yeux au contact de ses mains. Il failli avoir un instant d'hésitation quand ses doigts atteignirent une certaine zone mais il la laissa finalement faire un moment. Il fini par prendre à son tour une noisette de savon afin de faire de même pour elle, lui massant les épaules avec légèreté. Il ne pu s'empêcher cependant de poser les lèvres sur son épaule et rester longuement ainsi, refermant les bras sur elle...
Un soupir s'échappa de ses lèvres, fermant les yeux en se laissant aller à l'étreinte. Elle aimait ses instants de tendresse. Une main se glissa dans ses cheveux les caressant avec douceur pendant que l'autre parcourait son corps. Elle savait que le désir ne tarderait pas à pulser dans ses veines, qu'elle ressentait de plus en plus une frustration qu'elle masquait très bien. Combien de mois était-il ensemble maintenant ? Elle blottit sa tête dans le creux de son cou afin de déposer des baisers contre sa peau. Il se tendit légèrement face à ses baisers, et la main se noyant dans ses cheveux. Il fallait qu'il se détende, qu'il se laisse aller... Mais que c'était difficile. Il se força à un profond soupir afin de détendre ses épaules et se laisser faire par la jeune femme, ne pouvant ignorer les frissons lui parcourir le corps sous ses baisers et ses caresses. Instinctivement, ses mains parcoururent également son corps, allant taquiner les zones qui faisait naître le plaisir chez elle. Il commençait à bien les connaître désormais, ces endroits un peu plus chatouilleux que les autres...
Les frissons fut de plus en plus nombreux à parcourir sa peau, laissant échapper quelques gémissements. Ses caresses se firent plus malicieuse, plus audacieuse et gourmande. Elle le désirait avec ardeur, et les paroles du coréen ainsi que de la polonaise lui reviennent dans le tête. Soudainement, elle coupa l'eau avant de lui attraper la main pour l'inciter à la suivre dans la chambre. Elle se moquait bien qu'il était encore totalement mouillée, elle craignait qu'il se dérobe rapidement. Elle le poussa doucement vers le lit avant de venir au dessus de lui en quémandant ses lèvres. Elle laissa s'exprimer sa fougue, comme sa passion et son désir. Et elle s'employa rapidement à faire montrer son propre désir. L'américain l'avait suivit, un peu intrigué, avant de vite comprendre ce qu'elle avait en tête. Il s'était laissé tomber sur le lit et s'était vite retrouvé avec la jeune femme au dessus de lui. Malgré son hésitation, il ne pouvait empêcher les frissons de parcourir son corps et de ressentir un désir de plus en plus ardent pour elle. Elle ne tarda pas à réussir dans son entreprise cependant et à réveillé sa virilité. Il essaya cependant de la retenir et hésita, se rendant cependant vite compte que cette fois, elle ne comptait pas lâcher prise.
Calum — Kia...
Le murmure rauque avait passé la barrière de ses lèvres alors qu'il cherchait à capter son regard et à attraper ses mains. Au prix d'un grand effort cependant, il glissa ses mains sur son corps, répondant à ses baisers et ses caresses avec malice... Elle ne lâcha pas prise cette fois-ci, elle ne cédera pas à ses demandes qui l'empêche toujours d'aller jusqu'au bout. Elle voulait passer ce cap-là, en sachant que cela risquerait d'être qu'une petite victoire face à son complexe. Ses caresse se firent plus appuyées, et elle fut soulagée de le voir peu à peu répondre à ses baisers, à ses caresses. Elle lui murmura de continuer, lui disant combien elle l'aimait et le désirait. Il poursuivit sur ce chemin là, se laissant envahir par les sensations qu'elle lui procurait, encouragé par ses murmures et ses baisers.
Elle savait qu'elle ne pourrait pas le laisser trop réfléchir, qu'elle ne pourrait pas prendre trop son temps, mais elle devait quand même le prendre pour ne pas faire d'erreur. Il fallait que cela se passe bien. Et les caresses de Calum ne tardèrent pas à faire leur effet, elle se pencha alors vers la table de chevet afin de récupérer du lubrifiant qu'elle avait acheté. Elle prit une dose généreuse qu'elle appliqua sur sa virilité dressée, la sensation la fit frissonné de plaisir. Sans perdre de temps, ne le laissant pas comprendre, elle fit glissé très lentement son intimité dans la sienne. Elle ne se laissa pas paralysée par la douleur, plongeant son visage dans son cou pour l'empêcher de la lire sur les traits de son visage. Elle se concentra de déposer des baisers sur sa peau, de continuer caresses afin de ne pas penser à la douleur. Elle resta quelques temps immobile, avant d'amorcer un très léger mouvement qui lui arracha un gémissement contre son oreille. Le plaisir commençait à devenir plus intense que la douleur. Il avait essayé de la retenir, mais c'était trop tard, elle était déjà sur lui le temps qu'il se rende compte de ce qu'elle faisait. Il n'eut que le réflexe de se redresser et refermer les bras autour d'elle. Son action lui coupa un instant le souffle, inquiet pour elle. Il ne vit rien de ses traits, ce qui l'inquiéta plus encore. Sans le vouloir il se crispa un peu, le souffle chaotique, le plaisir de son acte atténué par l'inquiétude qui l'envahissait. Mais quand elle entama le léger mouvement de va-et-vient, il ne put retenir un gémissement léger de plaisir. Il se détendit un peu et repensa aux paroles de Yen, lui conseillant de la laisser faire, de faire confiance à Saskia. Il n'avait plus que cela à faire de toute façon... La laisser gérer leur étreinte comme elle le ressentait... Pour éviter les impairs. Il ferma les yeux et détendit un peu ses muscles. Une main resta au creux de ses reins alors qu'une autre venait se loger dans ses cheveux.
Il n'accompagna que faiblement ses mouvements, préférant de loin lui laisser la gestion de la vitesse et du reste. Il fut rapidement envahi par des vagues de plaisirs qu'il s'efforça de laisser librement le parcourir, sans les retenir, sans en culpabiliser, mais ce n'était pas encore une évidence pour lui. Il se fiait à ses réactions malgré tout, déposant de légers baisers sur la peau de son épaule et de son cou... Elle se laissa porter par le plaisir, le manifestant de plus en plus. Elle en oublia presque cette douleur. Elle se redressa légèrement ressentant le désir de l'observer, d'admirer ses émotions, d'y lire son plaisir. Elle captura ses lèvres avec fougue, augmentant le rythme au fur et à mesure. Elle ne chercha pas à retenir ses gémissements, et maintenant que la douleur était secondaire, elle se permettait de le laisser voir ses émotions sur son visage. Elle avait le souffle haletant, de nombreux frissons dans le corps. Elle sentait au fond d'elle une bouffée de sérénité, se sentant enfin complète et heureuse de partager ce plaisir ensemble. Il plongea son regard dans le sien, répondant à son baiser fougueux. Son regard, ses gémissements, son changement de rythme... Tout cela contribua à la chute des dernières barrières du jeune homme. Il se laissa enfin aller au déferlement de plaisir qui l'envahissait, se détendant complètement entre ses bras, mais la laissant toujours mener la danse. Bientôt, son souffle devint lui aussi haletant, chaotique, et le plaisir se fit plus intense dans tout son être.
Calum — Kia...
Il n'avait pu que souffler son nom dans un murmure rauque, haletant, avant de doucement réclamer ses lèvres dans un baiser fougueux, mais aussi plein de tendresse. Après des semaines -des mois- de frustration, cette étreinte avait un certain goût, et il sentait bien qu'il ne pourrait pas tenir très longtemps le rythme qu'elle augmentait peu à peu. Il essayait de se retenir au maximum cependant, cherchant dans son regard à savoir quelle intensité de plaisir elle ressentait... Le plaisir ne tarda pas à attendre son apogée, masquant la douleur sans pour autant l'oublier totalement au fond de ses pensées et de toujours craindre que celui puisse se voir sur ses traits à un moment. Mais elle savait, sincèrement et honnêtement, qu'elle pourrait lui dire sans le moindre mensonge que le plaisir a été présent. Elle se laissa envahir totalement par l'ardeur de son désir, augmentant encore le rythme avec un peu plus de profondeur jusqu'à la douce jouissance apaisante. Elle poussa un dernier gémissement vibrant de plaisir, le souffle totalement chaotique. Elle se laissa aller contre lui, évitant de trop peser sur lui. Avant de se redresser afin de chercher son regard, et de murmurer du bout des lèvres.
Saskia — Je t'aime...
Le plaisir qui l'avait complètement submergé l'avait laissé pantelant, en sueur et le souffle court. Épuisé aussi. Mais une sorte d'apaisement l'envahissait, le rendant comme ivre de fatigue et de plaisir. Il laissa faire la jeune femme à nouveau, répondant à son regard bien qu'avec ce contact visuel, l'inquiétude reprit sa place dans son esprit.
Calum — Moi aussi je t'aime...
Il releva une main légèrement tremblante sur elle, la passant sur sa joue avec légèreté...
Calum — Je suis désolé...
Pour à peu près tout... La douleur qu'il savait présente -ça ne pouvait pas être autrement-, et son incapacité a pouvoir y faire quelque chose... Elle fronça les sourcils, montrant ainsi son désaccord face à ses excuses, dont elle avait une vague idée de l'origine.
Saskia — Depuis quand il faut s'excuser pour avoir donner du plaisir à l'autre ? Et je t'interdis de mentionner le mot douleur, de t'imaginer que celle-ci est insupportable. Je ne vais pas nier qu'elle n'est pas présente, mais quand je compare avec le plaisir que j'ai ressenti, c'est qu'un détail vraiment pas important.
Elle déposa un tendre baiser sur ses lèvres avant de s'installer à ses côtés, posant sa tête sur son torse en caressant doucement son ventre du bout des doigts. Il avait effectivement failli mentionner cette douleur qu'il imaginait belle et bien présente mais se retint à ses paroles, se contentant de refermer les bras autour d'elle, répondant à son baiser.
Saskia — Mais tu peux t'excuser pour m'avoir frustrer autant de mois en m'empêchant de faire l'amour avoir toi, et donc de ressentir ce plaisir-là.
Elle lui donna une légère tape, appuyant l'amusement de ses paroles, malgré le sérieux de sa voix. Elle déposa des baisers dans son cou en continuant doucement et sincèrement.
Saskia — Comme j'ai toujours autant envie de toi...
Il eut un soupir de plaisir face à ses baisers, rejetant la tête sur le côté pour lui laisser un meilleur accès à son cou avant de murmurer doucement.
Calum — Encore ? Maintenant ?
Sa voix était teinté d'une légère appréhension. Non pas qu'il ne pourrait pas être d'attaque tout de suite mais c'est bien justement ce qui lui faisait un peu peur. A moins qu'il n'ait mal compris ? C'était également une possibilité. Il se laissa malgré tout faire, ne cherchant plus à retenir ses mains et se soustraire à ses baisers...
Saskia — Peut-être pas maintenant. Je t'ai déjà pas laissé le choix, après on va dire que j'abuse de toi.
Un sourire s'afficha sur ses lèvres, vibrant dans ses paroles. Au fond, elle ressentait un petit pincement d'inquiétude, ne l'avait-elle pas forcé ? Il répondit à son sourire, lui aussi un peu amusé. Ce n'était pas tout à fait faux à vrai dire.
Saskia — Tu appréhendes toujours ?
Elle se doutait bien que le complexe n'allait pas s'envoler aussi vite, mais elle voulait savoir si elle avait pris la bonne décision. Cette fois il reprit son sérieux, et eut un léger soupir avant de répondre.
Calum — Un peu oui... Je... Je ne veux pas que tu aies mal... Ça m'inquiète toujours...
Même s'il devait bien avoué que passer ce cap là l'avait un peu rassuré. Mais il lui faudrait un peu de temps encore avant que cela ne disparaisse complètement... Il était même un peu étonné, avec l'inquiétude qui l'avait rongé, d'avoir pu se laisser autant aller au point d'atteindre l'orgasme.
Calum — Je sais que tu voudrais que se soit plus naturel pour moi que je ne m'inquiète pas mais...
Il haussa des épaules, ne sachant quoi ajouter de plus, sentant ses joues rosir légèrement... Elle se redressa légèrement afin de pouvoir plonger son regard dans le sien. Elle posa tendrement l'une de ses mains sur ses joues avec tendresse.
Saskia — Tu as peur de me faire mal.
Elle se pencha pour l'embrasser tendrement, elle ne pouvait pas être insensible à son inquiétude. Combien d'hommes seraient préoccupés par ça ? Elle avait déjà eu l'occasion d'en croiser. Il répondit timidement à son baiser avec timidité, se contentant de hocher de la tête pour répondre à sa constatation.
Saskia — Je vais le redire, comme je te le répéterai dix fois, cent fois... Et ceci pendant des années s'il le faut. Tu ne me feras pas mal de la manière que tu le crois. Je te promet que je te le dirais, si jamais un jour la douleur est trop forte, parce que tu es un peu trop ardent.
Calum — D'accord...
Un sourire malicieux s'illumina dans son regard, alors qu'elle lui mordilla légèrement ses lèvres avant de l'embrasser avec tendresse. Il sourit en répondant à son baiser, avec la même tendresse, passant avec malice les doigts sur son corps.
Saskia — Et je sais qu'avec le temps, cela sera plus naturel. Je suis déjà heureuse d'avoir passer ce cap-là avec toi.
Calum — Moi aussi...
Il eut un soupir avant de se déplacer pour faire face à la jeune femme, s'agenouillant devant elle en prenant son visage entre ses mains. Avec un peu plus de fougue et d'ardeur, il vint chercher les lèvres de la demoiselle. Il se détendait un peu, essayant d'évacuer toute son inquiétude avec ce baiser. Il fini par rompre le baiser et plonger son regard dans le sien, un fin sourire aux lèvres.
Calum — Que veux-tu faire ? Pas trop fatiguée... ?
Saskia — Pas trop fatiguée pour le moment, dit-elle en souriant.
Ses mains glissèrent sur sa peau, ne pouvant pas s'empêcher d'être tactile avec lui. Surtout qu'elle aimait quand il ose venir chercher ses lèvres, laissant de plus en plus parler ses émotions. Elle le sentait plus à l'aise.
Saskia — Tu as une envie particulière peut-être ? Un film ? Un jeu ? Sortir ? Ou paresser au lit...
Il sourit, frissonnant involontairement sous ses doigts.
Calum — Paresser au lit en regardant un film ? Tu crois que c'est possible ça ?
Saskia — Je pense que c'est possible, dit-elle en souriant.
Il se mordit les lèvres, malicieux. Il n'avait pas faim, il ne savait pas s'il avait véritablement sommeil ou pas, et il voulait profité de cette possibilité -et cette liberté- qu'ils avaient encore de pouvoir rester dans un lit, sans aucune obligation. C'était des moments qu'il appréciait tout particulièrement... Cette proximité relaxante, apaisante.
Calum — Je peux même trouver un truc à grignoter si tu as faim...
Bien qu'il en doutait, avec la masse de cupcake que Kwaïgon leur avait fait dans l'après-midi...
Saskia — Avec la dégustation de Kwaïgon, j'ai suffisamment mangé pour la soirée. Mais si tu as un petit creux, on peut. Ce n'est pas ce qui manque dans le frigo.
Calum — J'ai pas très faim non plus pour l'instant... Il a fait trop de cupcakes même s'ils étaient excellent !
Elle se redressa pour venir l'embrasser tendrement avant de quitter le lit afin d'aller récupérer son ordinateur portable, elle s'occupa de le brancher au niveau de la télévision de la chambre pour s'en servir de lecteur DVD. Au passage, elle avait récupéré son disque dur externe, où elle avait quelques films intéressants à voir.
Saskia — Tu as envie d'un genre en particulier ? Je serais bien tentée par une comédie.
Calum — Une comédie c'est parfait.
Il lui sourit, s'occupant de remettre les coussins en place et ouvrir les draps pour se glisser dedans, s'installant confortablement en laissant une place à Saskia à côté de lui. Il était un peu plus souriant, plus confiant, plus détendu aussi. Il laissa à Saskia le choix du film et le lancer avant de venir s'installer à côté de lui, passant un bras autour de ses épaules pour qu'elle se cale bien contre lui, avant de déposer un long baiser sur sa tempe, parcouru d'un long frisson.
Calum — Tu nous a mit quoi alors ?
Saskia — Intouchables, cela te va ?
Calum — Parfait ! Je ne l'ai jamais vu.
Elle aimait beaucoup ce film, dont elle ne se lassait pas de regarder. Et pourtant, elle n'était pas très film, préférant les documentaires. Un soupir s'échappa de ses lèvres, elle était bien contre lui, appréciant ses gestes de tendresse, cette douceur qui se dégageait de chez lui. Il était si différent de ses ex-compagnons, peut-être que c'était pour cette raison qu'elle se sentait en confiance avec lui, qu'elle pouvait faire un peu taire ses inquiétudes. Elle se mit à lui caresser le bras avec légèreté, regardant le film qui était en train de commencer. L'américain se cala confortablement dans le lit, la jeune femme contre lui, laissant échappé un soupir de contentement. Il était parcouru de doux frissons grâce aux caresses de la jeune femme et se laissait envahir gentiment par eux. Son corps réagissait doucement en conséquence mais la fatigue commençait également à peser sur lui. La journée avait été plus que riche en émotions et le contre coup commençait à tomber. Ajoutant à cela sa fâcheuse tendance à s'endormir pendant un film pour se réveiller au générique... Sa tête ne tarda pas à basculer sur celle de la jeune femme et se faire plus lourde, sa respiration plus lente également...
Un sourire s'était dessiné sur ses lèvres, en remarquant qu'il s'était endormi. Ce n'était pas la première fois, qu'il s'endormait pendant un film en sa compagnie. Elle baissa légèrement le volume en continuant de regarder le film, en jetant des regards attendris à Calum. Quand elle sentit que sa fatigue se fit un peu trop présente, elle éteindra la télévision, avant de se lever délicatement pour éteindre l'ordinateur. Puis elle s'installa de nouveau dans le lit, se blottissant contre lui dans un soupir de contentement. Il ne fallut pas longtemps pour qu'elle s'endorme à son tour, heureuse de cette soirée.
Box de King Size
Merci au correcteur !
Des points pour Saskia !
utilisation d'un résumé x2
Journal : One Team One Goal
DESIGN ϟ VOCIVUS // AVATAR (C) VOCIVUS
|
|