Teardrop
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Vilain papa Yen - Dim 5 Nov 2017 - 16:44
- Spoiler:
Hors série 01Quand le drame s'invite aux vacances...
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Des points pour Yen !
Merci pour la correction !
Journal : One Team One GoalYennefer poussa un léger soupir en quittant le hall de l'immeuble, elle n'était pas mécontente d'avoir un petit moment seule avec elle-même. Ce séjour à New-York se passait relativement bien, elle avait enfin fait la rencontre de ce fameux James. Cependant, elle était beaucoup moins à l'aise d'aborder certains sujets, comme leur patrimoine et biens en passant par le côté financier de tout ça. Mais elle savait bien qu'elle ne pouvait pas vraiment y échapper, puis il avait aussi les modifications du testament afin d'y inscrire Io. Combien de mois s'était écoulés depuis leur adoption officielle ? Elle ne s'était pas amusée réellement à compter, mais elle avait l'impression que s'était encore hier qu'on lui remettait les papiers officiels. Un sourire germa sur ses lèvres alors qu'elle marchait d'un pas dynamique vers le bureau de poste. Sa mère avait tenu à envoyer un colis pour les enfants, ne pouvant hélas pas venir à cause du travail pour le moment. Cependant, elle tenait sincèrement remplir son rôle de grand-mère, notamment vis à vis de Io.
Il ne fallut pas longtemps pour se glisser dans la file d'attente, observant les quelques clients devant elle. Elle s'était perdue dans ses pensées, quand soudain quelqu'un la bouscula sans grande douceur et manqua du lui faire perdre l'équilibre s'il ne lui avait pas serrer le bras pour la retenir. Il ne tarda pas à s'excuser avec vivacité, le visage totalement dévasté de sa maladresse, toujours en lui serrant le bras où une douleur la lança légèrement, mais qu'elle mit sous le coup du choc. L'homme, après un nouveau flot d'excuse, s'éloigna d'elle en quittant le bureau de poste. Yennefer se massa légèrement son poignet avant de s'avancer vers le guichet. Elle ne tarda pas à recevoir son colis, qui était un peu encombrant. Elle ne put s'empêcher de marmonner que sa mère commençait à devenir une grand-mère un peu trop gaga avec ses petits-enfants, bien qu'au fond elle était heureuse.
Elle était entrain de remonter l'avenue, quand elle se sentit de plus en plus fatiguée. Elle s'arrêta un instant quand elle ressentit la sensation d'un vertige. Elle avait du mal à comprendre pourquoi elle se sentait si faible à cet instant, le colis était certes encombrant, mais nullement lourd à porter. Elle reprit sa route, se disant qu'il était préférable qu'elle rentre rapidement et qu'elle pourrait ainsi se reposer...
Hélas, sans s'en rendre compte qu'elle était entrain de faire un malaise, elle chuta la tête la première, lâchant au passage le colis qui tomba pratiquement à ses pieds... Sa tête tapa avec violence le bitume du trottoir.* * *
Kwai - Io !! Arrêtes ça tout de suite !
Io - Mais tu m'as dit de faire du lèche vitrine !
Kwai - Mais c'était pour rire !
Le coréen éclata de rire malgré le ton boudeur de sa fille et ouvrit les bras, dans lesquels elle ne tarda pas à venir se blottir. Alors qu'il riait toujours, il sortit le téléphone de sa poche, qui vibrait avec insistance, et regarda le numéro qui s'y affichait en fronçant des sourcils. C'était un numéro New Yorkais qu'il ne connaissait pas... Il répondit quand même, le sourire aux lèvres. Mais son sourire disparu en un quart de seconde.
Kwai - Pardon ?! ... Oui ... Oui bien sûr... J'arrive tout de suite.
Io leva sur lui un regard inquiet au changement de son ton et à la crispation soudaine de son corps entier.
Io - Qu'est-ce qu'il se passe ?
Kwai - Attends Io, pas maintenant.
Il composa rapidement un numéro et plaqua le combiné sur son oreille. Son interlocuteur répondit en quelques secondes.
Kwai - J'ai besoin de toi chez moi immédiatement. Pour garder les enfants. Cas de force majeure.
La conversation se poursuivit encore quelques secondes sur un ton pressant de la part du coréen et il prit finalement son manteau, glissant son téléphone dans sa poche. Io, se tortillant les doigts, leva un regard inquiet sur son père alors que Sora s'approchait d'un pas encore un peu maladroit. Il souriait quand il s'accrocha à la tunique de sa sœur en brandissant de son autre main un cube en plastique. Mais quand il croisa le regard sombre de son père, tout sourire disparu de son visage à lui aussi. Le coréen, un fil de fer lui serrant les tripes, s'agenouilla devant les enfants. C'est la gorge serrée et la voix légèrement tremblante qu'il s'adressa à eux.
Kwai - Maman a eu un petit accident, elle a été transporté à l'hôpital. Je dois y aller. Carol, une amie qui habite dans l'immeuble, va venir vous garder. Soyez sage avec elle, d'accord ?
Sora hocha vaguement de la tête et se laissa tomber sur les fesses. Sans doute n'avait-il pas tout comprit mais l'essentiel du message était passé. Des larmes silencieuses coulaient sur les joues de Io en revanche et elle serra avec force le bras de son père.
Io - Emmènes moi avec toi...
Kwai - Non Io. Tu restes avec ton frère.
Il se retourna vivement quand quelqu'un frappa à la porte et il se leva, se séparant vivement de la jeune fille. Il ouvrit la porte, exposant brièvement les fait à Carol, une jeune quarantenaire d'une vivacité hors du commun... Et qui habitait juste en dessous.
Kwai - Merci infiniment Carol.
Carol - Pas de soucis ! Files.
Le coréen échangea un dernier lourd regard avec Io, prit les clés de la voiture et referma derrière lui...* * *
Kwai - Yennefer Ono... Je suis son mari... Elle a été admise il y a à peine quelques minutes...
Il regardait la secrétaire médicale avec insistance et en contenant très difficilement l'angoisse sur ses traits. Il avait filé à une vitesse folle dans les rues de New York et se demandait même comment il se faisait qu'aucun flic ne l'avait arrêté. Mais il était arrivé, et c'était bien tout ce qui comptait. Il ne pouvait s'empêcher de tapoter des doigts contre le comptoir, tout son être tendu dans l'attente... La secrétaire délaissa les dossiers qu'elle regardait pour chercher sur l'ordination l'admission demandée, après avoir jeter un bref regard au coréen.
Secrétaire - Elle se trouve actuellement au bloc de soin, attendez je vais appeler un médecin.
Elle s'empressa de composer un numéro, expliquant vaguement tout en regardant le coréen que le mari de la patiente Ono vient d'arriver à l'accueil. Puis elle l'informa que le médecin n'allait pas tarder à arriver. Celui-ci mit en effet pas longtemps à rejoindre le hall, le visage légèrement fermé.
Médecin - Monsieur Ono, je vais paraître brutal avec vous, mais la vie de votre femme en dépend... Elle est dans un état critique, nous avons beaucoup de mal à la stabilisée. Et elle a déjà fait un arrêt cardiaque, mais nous avons par chance pu faire repartir son cœur, qui jusqu'à là semble tenir.. Est-ce qu'elle consommait de la drogue ? Ou a-t-elle pu ingérer quelque chose de toxique ? Nous soupçonnons un empoisonnement, bien qu'on ne comprend pas cette dégradation aussi vite de son état de santé...
Tout en lui expliquant la situation, il avait invité le coréen à le suivre dans le couloir en marchant rapidement. Le coréen, livide, le suivit de son pas vif, fouillant dans son esprit pour répondre aux questions et analyser ce que le médecin lui dit.
Kwai - Non elle ne prend rien... Elle ne se drogue pas ni rien... Elle était en parfaite santé quand on s'est quitté il y a à peine une demi heure... Elle allait cherché un colis... Alors à moins que quelqu'un ne lui ait donner quelque chose je ne vois pas...
Médecin - Nous avons lancé beaucoup d'analyser, mais cela prend du temps...
Kwai - Je m'en doute...
Il ouvrit enfin une porte, où se trouvait une équipe de médecin et d'infirmier qui s'agitait autour du lit de la jeune femme totalement immobile à la respiration sifflante et peu régulièrement. Il y avait des fils un peu partout, les différentes machines de contrôle bipait très souvent.
Médecin - Je suis désolé de vous annoncer cette nouvelle-là...
Le coréen se figea en voyant Yennefer et porta instinctivement une main à son cœur. Sa respiration se coupa et il dû agripper l'encadrement de la porte pour rester sur ses deux pieds. Il reprit malgré tout un peu de contenance et détourna les yeux pour fixer le médecin.
Kwai - Vous avez inspecté son corps ? Traces de piqûres ? Brûlure ? N'importe quoi... Et ses gencives... Est-ce qu'elles bleuissent ?
Il regardait tour à tour le médecin et Yen, n'osant s'approcher de trop prêt, les articulations blanchies tant il serrait l'encadrement de la porte. Il peinait à garder ses pensées claires et à articuler ses mots...
Médecin - Elle a une légère marque sur un des poignet, comme une piqûre d'insectes. Et en effet, ses gencives ont commencé à bleuir en partant du palais... Elle a déjà eu ce genre de réaction par le passé ?
Kwai - Dieffenbachia... C'est une intoxication à la dieffenbachia... Le service anti-poison aura ce qu'il faut ?
Les pièces du puzzle commençait à s'imbriquer dans son esprit et il n'aimait pas ce qu'il obtenait comme réponse. Cette toxine, issu d'une plante, était la préférée de Kyoshi... Pour lui, c'était plus qu'une simple coïncidence... Le médecin eut un temps d'arrêt avant de sortir de la pièce en courant légèrement, ne répondant même pas à la question du coréen. Il fallut plusieurs minutes pour le voir revenir en compagnie de deux autres médecins, très rapidement il commença à aboyer ses ordres. La fourmilière d'infirmier se mit en mouvement. Puis au bout d'un moment, le calme semblait être revenue dans la pièce, les bip des machines étaient plus silencieuse et surtout la respiration de la polonaise plus normale. Le coréen était resté plaqué contre le mur, afin de ne gêner personne, même s'il mourrait d'envie de faire les injections d'antidote lui-même... Il tentait de garder son calme, mais une colère sourde bourdonnait à ses oreilles. Une rage telle qu'il n'en avait plus connu depuis une dizaine d'année... Son regard s'obstinait à rester fixer sur Yennefer, essayant de se convaincre que tout allait bien se passer, qu'il n'allait pas la perdre. Mais ses gestes, pour une fois, ses traits, le trahissaient, laissant paraître toute l'angoisse et la peur qui l'envahissait. Quand le médecin se présenta à nouveau devant lui, il arracha difficilement son regard de sa femme pour le poser sur l'homme à la blouse blanche.
Médecin - Maintenant, on va devoir attendre qu'elle se réveille. On va pouvoir l’amener en chambre, son état est stable. Cependant, on ne peut pas prévoir les dommages que cette intoxication a provoqué dans son organisme, surtout qu'elle a subi un choc à la tête lors de sa chute.
Il marqua un pause, avant de demander très sérieusement. Il hocha de la tête pour signifier qu'il avait comprit.
Médecin - Comment connaissez-vous ce poison ? Et comment votre femme a pu se retrouver intoxiquer à ça ? Je vais devoir faire un rapport. Je ne suis pas policier, mais avez-vous des gens qui pourraient chercher à tuer votre femme ?
Kwai - Je l'ai déjà vu en action... C'est pour ça que je le connais... Quand à la façon dont elle a été intoxiqué, je suis certain que c'est à cause de la piqûre au poignet... Et malheureusement oui, beaucoup de gens pourraient vouloir la mort de ma femme... A cause du métier que j'exerçais. Je n'ai pas que des amis dans le monde et mes ennemis sont plutôt de ce genre là...
Médecin - Vous comprenez dans ce cas que je vais devoir prévenir les autorités ?
Kwai - Oui bien sûr. Ce n'est pas un problème pour moi, je ne suis pas un inconnu pour les hautes instances du pays.
Il leva vaguement une main vers Yen pour illustrer ses propos et se força à glisser les mains dans ses poches. Le médecin s'était légèrement figé, malgré que les traits de son visage restait très professionnel.
Kwai - Est-ce que je peux rester avec elle ? Ou est-ce qu'il faut que j'attende quelque part qu'elle se réveille ?
Son regard se fit suppliant. Il voulait à tout prit que se soit la première solution mais il devrait se plier aux volontés du corps médical... Il n'avait guère le choix...
Médecin - Vous pouvez rester avec elle. Pour le moment, on va la laisser ici afin de surveiller ses constantes. Si au bout de deux heures son état reste stable, on la déplacera dans une chambre.
Kwai - Merci... Merci infiniment...
Le médecin lui adressa un dernier regard au coréen, avant de quitter la pièce suivi de deux infirmiers. Le coréen resta longtemps figé à regarder Yen, avant de finalement enlever son manteau et prendre place à côté d'elle, lui tenant une main, le front posé contre le matelas...* * *
Au bout de deux heures, elle fut transférée dans une chambre. Ses constantes étaient restées stables. Et les dernières analyses confirmaient ses données encourageantes. Mais malgré tout, les médecins restaient assez incertains sur le pronostique final tant qu'elle ne se réveillait pas. La nuit était déjà tombée, l'agitation de l'hôpital était plus silencieuse dans les couloirs. Le personnel avait été indulgent avec le coréen, comprenant que la situation était compliqué à vivre. Et ils l'avaient autorisé à rester auprès de sa femme pour la nuit.
Une douleur en sourdine eut raison du sommeil de Yennefer, qui poussa un gémissement de souffrance tout en amenant une main au niveau de son front. Elle peut y sentir une bosse assez douloureuse... Il lui fallut un moment pour comprendre, se souvenant d'être aller récupérer le colis de sa mère quand elle fut prise d'un état de fatigue. Cependant et malgré les calmants qui l'assommaient toujours un peu, elle commençait à sentir la panique l'envahir. Où se trouvait-elle ? Que s'était-il passé ? Pourquoi faisait-il si noir ? Elle parcourait son corps de ses mains, sentant des perfusions à ses bras qu'elle tarda pas à vouloir enlever dans son inquiétude.
Le coréen n'avait pas réussi, une fois Yennefer déplacée, à rester assit. Debout devant la fenêtre, les mains dans les poches, il regardait la nuit froide recouvrir la ville. Il avait passé un coup de fil à Carol pour rassurer les enfants et lui demander de rester toute la nuit. Mais il s'était pour l'instant abstenu de contacter qui que se soit d'autre. Ni Daria, ni Lia, ni personne. Il restait perdu dans ses pensées et essayait de ne pas paniquer, malgré le poids qui lui enserrait la poitrine sans arrêt depuis qu'il avait mit les pieds dans cet hôpital. Il avait réussi à calmer la panique et l'angoisse, mais la rage ne cessait d'enfler en lui. C'est le gémissement faible de Yen qui suspendit le cours de ses pensées. Il se retourna vivement et en deux pas vifs, se retrouva auprès d'elle, lui attrapant les mains en douceur pour lui faire cesser ses gestes. Il prit la parole d'une voix douce, rassurante.
Kwai - Yen... Yen... Là... Ma puce... Je suis là. N'arraches pas ta perfusion et autre s'il te plaît... Calmes toi... Je suis là...
Elle s'était figée à sa voix, tournant la tête vers la direction où elle semblait entendre sa voix tout en s'aidant de la position de ses mains qui avaient attrapé les siens avec douceur. Un soupir de soulagement s'échappa de ses lèvres, malgré l'inquiétude qui étirait toujours les traits de son visage. Il était là... Elle était en sécurité avec lui, même si elle n'arrivait pas à comprendre pourquoi elle était plongée dans le noir. Il la lâcha doucement quand elle cessa ses gestes et prit sa tête en coupe entre ses mains pour déposer en douceur ses lèvres sur son front, loin de la bosse consécutive à sa chute. En se redressant, il pressa le bouton d'appel des infirmières et reprit doucement les mains de la jeune femme.
Kwai - Tout va bien... Je suis là... Un médecin va venir t'examiner Yen... Ils sont très inquiet sur ton état... Moi aussi d'ailleurs... Tu m'as fait une de ces peurs...
Son ton était un peu tremblant sur la fin, mais restait contrôlé. Il laissa échapper un lourd soupir, soulagé de la voir à nouveau consciente... Elle mit un moment avant de réagir à ses paroles, amenant lentement l'une de ses mains vers son visage afin de toucher ses yeux.
Yen - Je... je vois plus rien... Pourquoi je vois plus... Il s'est passé quoi, je comprends pas... Qu'est-ce qui m'est arrivé ? J'étais allée récupérer le colis... Je me souviens juste avoir ressentir un gros coup de fatigue...
L'angoisse ne tarda pas à faire accélérer sa respiration, elle chercha rapidement à s'agripper à lui, se sentant soudainement très vulnérable en l'absence de sa vue.
Yen - On est quel jour ? Cela fait combien de temps que je suis comme ça ? On est à l'hôpital ? Kwai... Je ne peux plus te voir...
Elle craqua, sous le choc, mais aussi sous l'épuisement physique qu'elle ressentait. Son corps était endolori de partout, puis elle avait cette migraine permanente qui ne l'aidait pas à retrouver son calme. Elle pleura sans la moindre retenue, cherchant à se coller à lui en s'accrochant encore plus à ses vêtements. Il s'était figé à ses paroles, à la détresse de sa voix, ne sachant comment la calmer et peinant à retenir ses propres larmes. Il répondit à son geste, la prenant dans ses bras avec précautions, s'asseyant sur le lit pour avoir une meilleure position. Il releva simplement le nez pour croiser le regard un peu effaré d'une infirmière, qui fit demi tour en courant pour aller chercher le médecin. Contrôlant avec peine sa voix, le coréen reprit la parole, berçant doucement Yen.
Kwai - Ça va aller Yen... Tu as été empoisonnée, tu es encore sous le choc... Ça va passer... Je suis là, calmes toi... Ça ne fait que quelques heures Yen, c'est normal... Le temps que ton corps élimine toutes les toxines mettra du temps... On est à l'hôpital, un médecin va arriver... Je te promets que tout va bien se passer... Je suis là... Je ne partirai pas...
Il prit une brève inspiration et ferma les yeux, son cœur se serrant à ce constat qu'il lui tairait pour l'instant : la perte de la vue était un effet secondaire qui pouvait être permanent... Et quelle autre séquelle garderait elle de cet empoisonnement ? Personne ne pouvait le savoir pour le moment... Quand il releva les yeux, le médecin, accompagné de deux de ses confrères, s'approchaient en douceur du lit de la jeune femme. Malgré tout le coréen attendit sans bouger, gardant Yen dans ses bras le temps qu'elle se calme... Des larmes silencieuses s'échappaient toujours de ses yeux dont l'iris était devenu étrangement opaque. Les paroles du coréen arrivaient à calmer sa panique, bien qu'elle était toujours fermement agrippée à lui.
Le médecin échangea un regard avec le coréen, avant de frapper un peu plus fortement sur la porte de la chambre pour signer sa présence. La polonaise tourna la tête brusquement vers la source du bruit tout en restant contre son mari.
Médecin - Madame Ono, je suis soulagé de votre réveil. Je suppose que votre mari a eu le temps de vous expliquer rapidement la situation.
Yennefer hocha vaguement la tête avant de s'adresser à lui sans savoir précisément où il se trouvait, un comportement qui n'échappa pas au médecin qui se pinça légèrement les lèvres en jetant un regard à ses confères.
Yen - J'ai été empoisonnée... Et..
Médecin - Cette perte de vue peut en être la cause, mais aussi votre chute. Vous permettez que je vous examine ?
Yen - Oui...
Le médecin approcha doucement, puis signala sa présence aux côtés de la jeune femme avant de commencer son examen. Il l'informa qu'il allait devoir lui faire une prise de sang, afin de lancer de nouvelles analyses, notamment pour comprendre cette cécité. Pendant tous l'examen, elle s'était accrochée à l'une des mains du coréen, laissant apparaître sur les traits de son visage son stress et sa vulnérabilité à cet instant-là. Le jeune homme était resté en retrait, sans pour autant lâcher la main de la jeune femme. Il laissait simplement de la place aux médecins...
Médecin - On va devoir attendre les analyses pour savoir si cette perte de vue est temporaire, ou que les lésions sont définitives. Pour le moment, malgré l'état d'opacité de vos pupilles, il y a quand même une certaine réaction, bien que vous n'avez pas réagi à la lumière de lampe. On peut espérer que c'est parce qu'il reste à votre corps des toxines à éliminer.
Il marqua une pause, jetant un regard vers le coréen avant de reposer son attention sur sa patiente. Kwaïgon eut un bref hochement de tête, signifiant qu'il avait comprit, sans pour autant répondre.
Médecin - Avez-vous mal quelque part ?
Yen - Une affreuse migraine, mais la douleur est totalement constante...
Médecin - On va augmenter un peu la dose de morphine, les scanners n'ont pas révélée d’hémorragie interne au niveau crânien. Mais vous avez une belle bosse.
Yen - Oui... J'ai pu sentir ça...
Médecin - Rien d'autres ? Des picotements quelques parts ?
Yen - Non rien.
Médecin - Bien, on va vous laisser vous reposez un peu. Nous repasserons dans quelques heures pour vérifier les constantes.
Kwai - Merci...
Il adressa un regard au coréen, avant de quitter la chambre en compagnie de ses confrères. Yennefer attendit que la porte se soit refermée, remerciant mentalement le médecin de l'avoir légèrement claquée.
Yen - Je comprends pas... Comment j'ai pu être empoisonnée... Je suis juste allée chercher un colis. C'est un accident ? Et...
Elle marqua une pause, sentant les larmes lui remonter les yeux sans pouvoir les contrôler.
Yen - Je veux peut-être devenir aveugle...
La gorge du coréen se serra à nouveau. Malgré tout, il reprit place à côté de sa femme, s'allongeant à côté d'elle cette fois, pour la prendre dans ses bras. Il laissa passer un instant de silence avant de reprendre doucement, dans un murmure enroué, pour répondre à ses questions.
Kwai - Non Yen... Tu as été empoisonné par une toxine produite par une plante. C'est un toxine mortelle dont un des effet secondaire est la perte de vue, totale ou partielle, temporaire ou permanente, cela dépend des gens et de la vitesse à laquelle l'antidote est administré. C'est très aléatoire, il n'y a pas de règle...
Il eut un soupir haché avant de reprendre.
Kwai - Quelqu'un t'as forcément administré le poison. Et tu as une trace de piqûre au poignet, je pense que ça vient de ça... Quelqu'un t'aurais bousculer ? Toucher ? Écraser le pied ? Il y a beaucoup de façon de piquer quelqu'un sans qu'il ne s'en rende compte...
Elle eut un temps de silence où elle tenait de revoir le déroulement des évènements qui s'était passé avant son état de fatigue. Soudainement, elle le revit cet homme qui l'avait bousculé et donc le visage était difficile à décrire vu sa banalité.
Yen - Il y a eu un homme au bureau de poste qui m'a bousculé en trébuchant, il m'a retenu par le poignet pour pas que je tombe... Mais il semblait si banal, en plus réellement désolé de sa maladresse. C'est donc lui qui a voulu me tuer ? Pour t'atteindre ? Il se passe quelque chose dans le clan ?
Le jeune homme eut un léger soupir et répondit dans un murmure.
Kwai - Ce n'est pas lui qui a voulu te tuer. C'est un homme de main, il a été choisi pour sa banalité et payé sans doute beaucoup pour simplement te piquer. C'est peut-être un tueur à gage, mais s'il y avait eu contrat, je l'aurais su, donc j'en doute... Simplement un type qui a besoin d'argent et qui a croisé la route de quelqu'un qui pouvait lui en donner... Je mènerais l'enquête plus tard... Quant à ce qui se passe dans le clan, on a travaillé dur avec Lia pour arriver là. On est désormais à quelques semaines ou quelques mois de transformer le clan en une véritable entreprise, reconnu et accepté par l'état. Pour ça, il a fallu qu'on se sépare de certaines branches, notamment tout ce qui touchait à l'illégal. On a pu obtenir des autorisations pour certaines choses mais pas pour d'autres. L'abandon de tels trafics de notre part attire bien sûr. Mais on ne résiste pas, je ne comprends pas pourquoi quelqu'un s'en prendrait à nous pour les récupéré... J'attendais que tout soit enfin officiel pour t'en parler...
Yen - Oh... C'est donc pour ça, je trouvais que tu passais beaucoup de temps à bosser la nuit. Tu as fait ça pour nous ?
Kwai - Oui... Que se soit plus sûr... Et que les enfants puisse reprendre tout ça sans risque...
Avec délicatesse, il déposa un baiser dans ses cheveux, posant une main sur sa tête pour caresser en douceur ses cheveux de jais. Elle poussa un soupir à son baiser, qui avait le don de la calmer, malgré l'agitation de ses questions.
Kwai - Il faut que tu te reposes... Ça va aller Yen... On est tout les deux, avec les enfants, on arrivera à s'en sortir...
Yen - Où sont les enfants ?
Kwai - A la maison avec Carol, la voisine d'en dessous... Elle est adorable. Elle a prit sa retraite à trente ans pour s'occuper d'un refuge pour chiens, chats et tout autre trucs qu'elle peut faire rentrer dans le local qu'elle a en centre ville... Ça va aller, je leur ai passé un coup de fil tout à l'heure...
Yen - D'accord...
Ils l'avaient toujours fait, s'en sortit... Mais chaque chose en son temps. Pour l'instant, il devait trouvé une solution pour les enfants, Carol ne pourrait pas les garder indéfiniment. Et il faudrait qu'il trouve une explication à cet empoisonnement, qu'il confirme son auteur, et qu'il le vaporise de la surface de la terre... Mais dans les heures à venir, c'était Yen qui passait en priorité... Elle mit un moment à trouver une position, toujours en veillant à rester contre le coréen. Puis, elle ferma les yeux, écoutant son conseil. Elle ne tarda pas à sombrer dans un sommeil par moment agité, sans pour autant qu'elle ne se réveille. Le médecin était venu régulièrement pendant la nuit pour vérifier les constantes, mais aussi informait de l'avancée des analysées au coréen.* * *
Elle s'était réveillée en sursaut, submergée par une angoisse face à cette obscurité toujours permanente. Heureusement, la présence et les paroles du coréen eut raison de ses émotions et agitation, restant un instant contre lui afin d'écouter les battements de son cœur.
Yen - Il est quelle heure ? Je pourrais sortir quand, tu as eu des nouvelles des médecins ?
Kwai - Oula... Doucement... Trop de questions d'un coup Puce...
Il sourit, déposant avec délicatesse un nouveau baiser sur son front, passant une main légère sur sa tempe. Il prit une légère inspiration avant de doucement répondre.
Kwai - Il est sept heures du matin, les médecins sont passé cette nuit quelques fois mais rien de très concret encore. Il vont revenir t'examiner d'ici une petite heure. Mais j'ai bien peur que tu doive rester ici quelques jours encore peut-être...
Yen - Un jour de plus ?
Kwai - Peut-être, je ne sais pas... Les médecins te diront mieux que moi...
Il eut un léger soupir, prenant un instant pour détailler ses traits, caressant du pouce sa pommette. C'est après quelques secondes de silence qu'il reprit dans un murmure.
Kwai - Comment est-ce que tu te sens ?
Yen - Mieux... La douleur à la tête est plus en sourdine. Malgré que ma bosse me lance un peu.
Elle passa légèrement sa main vers sa bosse, grimaçant avant de marmonner.
Yen - J'ai l'impression que tout mon visage est déformé... J'ai d'autres blessures ? Je ressemble à quoi ?
Kwai - Tu ressembles à toi.
Il ne put s'empêcher un léger rire avant de reprendre son sérieux.
Kwai - Tu as quelques bleu et égratignures mais rien de méchant... Ca va très vite cicatrisé.
Yen - Tant mieux...
Elle n'arrivait pas à décrire ce qu'elle ressentait à cet instant, mais cette perte de vue était perturbante. Inconsciemment, elle cherchait à forcer son regard, comme si c'était la solution pour briser ce voile d'obscurité. Elle ne tarda pas à toucher ses paupières, frottant légèrement ses yeux avant de pousser un profond soupir.
Yen - Comment vont les enfants ?
Kwai - Io est très inquiète. Sora ronchonne un peu, il ne comprend pas pourquoi je suis parti aussi vite et pourquoi une parfaite inconnu reste avec lui même si Io le rassure... Je pense que je demanderais à quelqu'un de l'équipe de venir... Carter peut-être... Il est quasiment au bout de sa rééducation... Ça lui ferait peut-être du bien de retrouver la ville...
Yen - J'aimerai bien... les voir...
Kwai - D'accord...
Il ne savait pas encore comment il allait expliquer la chose aux enfants mais il verrait bien... Elle marqua une pause, se faisant silencieusement la pensée que le terme n'était plus le bon dans ce cas-là.
Yen - Carter ? Oui, pourquoi pas. Je savais pas que tu étais proche de lui.
Kwai - Je l'aime bien. On s'entraîne au combat depuis un moment...
Il haussa doucement des épaules sans pour autant aller plus loin. Se serait ses prochains coups de fil à passer...
Kwai - Je vais me lever un peu Yen, je suis tout engourdi... Je n'ai pas bougé de toute la nuit... Et puis y'a un ou deux trucs que je peux pas faire d'ici ! Même en le voulant très fort...
Yen - D'accord.
Il sourit à nouveau. Même si elle ne le voyait pas, elle pourrait l'entendre dans le ton de sa voix. Il se leva en douceur, prenant quelques courtes secondes pour s'étirer et faire revenir le sang au bout de ses doigts, avant de se pencher doucement sur elle et prendre sa tête en coupe, déposant avec une extrême douceur ses lèvres sur les siennes. Un soupir s'échappait de ses lèvres, savourant cette douceur rassurante.
Kwai - Je suis juste à côté, je ne vais pas loin...
Yen - Oui, de toute façon il peut plus rien m'arriver là.
Kwai - Certes...
Il se détacha d'elle tout doucement, avant de rejoindre la salle de bain attenante à la chambre. Ce n'est qu'une fois isolé, les deux mains en appui sur le petit lavabo, qu'il laissa échapper quelques larmes silencieuses. Il avait bien failli la perdre... Et si elle avait été ailleurs, dans un endroit plus isolé, il l'aurait définitivement perdu. Il n'avait pas été là... Il n'avait pas su la protéger. Il avait failli. La rage, qu'il avait réussi à mettre en sourdine toute la nuit, déferla en lui comme une vague sur la grève un jour de tempête. Ses larmes n'étaient pas des larmes de peur, de tristesse ou d'angoisse, mais bien de la rage pure. Envers celui qui avait commandité cet assassina raté, mais aussi envers lui-même... Il serrait avec force les rebords su lavabo, jusqu'à s'en faire blanchir les articulations, se laissant envahir par le tourment de ses sombres pensées...
Elle resta un instant immobile, écoutant les bruits qu'elle pouvait entendre dans les couloirs. Lentement, elle passa ses mains sur le lit cherchant à délimiter l'espace, avant de glisser au niveau de ses bras où elle sentit la perfusion. Naturellement, elle remonta vers le fil de perfusion, cherchant à toucher du bout des doigts la poche qui était encore assez remplie selon elle. Un soupir passa ses lèvres, un peu lasse. Comment allait-elle faire en étant privé de sa vue ? Elle se rendait compte qu'il y avait presque tout dans la vie qui demandait de voir, d'observer... Manger, s'habiller... Elle ne savait pas faire sans voir ce qu'elle faisait. Elle eut un élan de tristesse, en se disant qu'elle allait être un poids pour son mari, qu'il allait devoir en plus de gérer les enfants relativement seul, s'occuper d'elle et de sa cécité.
Il fini par se reprendre, et se passer le visage sous l'eau avant de revenir dans la chambre. Il se rapprocha doucement de la jeune femme sans pour autant dire quoi que se soit... Au fond, il espérait que cette cécité ne serait que temporaire... Mais rien ne pouvait le prédire pour l'instant... Elle avait tourné la tête vers lui en sentant le lit s'affaissait sous le poids du coréen, chassant à cet instant ses pensées en cherchant à étirer les traits de son visage de manière plus sereine. Cependant, elle n'était pas sûre et elle ne pouvait même pas confirmer ce fait en observant le regard de son mari. On frappa soudainement à la porte, et un médecin ne tarda pas à se présenter tout en expliquant qu'il prenait le relai de son confère pour la journée.
Médecin - Comment vous sentez vous ?
Yen - Mieux.
Médecin - Est-ce que vous ressentez une sensation au niveau de vos yeux ? Un tiraillement, une sensation de fatigue ?
Elle mit quelques temps avant de répondre, comme si elle chercha à ressentir ses sensations qu'il lui décrivait.
Yen - Rien...
Le médecin continua de l’ausculter, toujours en prévenant ce qu'il allait faire pour ne pas la surprendre. Cependant, la sensation de vulnérabilité était présence et coriace.
Yen - Je vais devoir rester combien de temps ?
Médecin - Pour le moment, on a retrouvé des traces de la toxine dans vos analyses. Et on veut être certain que votre organisme arrive à tous les évacuer. Puis nous devons être sûr au niveau de votre cécité, nous allons faire quelques examens complémentaires. Donc je crains que vous allez devoir rester quelques jours à l'hôpital. Cependant, vous allez pouvoir vous levez.
Yennefer ne chercha pas à retenir son soupir qui montrait clairement sa déception.
Médecin - Une infirmière va pas tarder à passer vous apporter votre petit-déjeuner, et elle vous aidera pour votre toilette. Je repasserai dans quelques heures afin qu'on puisse faire une IRM.
Kwai - Merci...
Il salua le coréen du regard avant de quitter la pièce en refermant la porte derrière lui. Yennefer poussa de nouveau un soupir en s'allongeant dans son lit.
Yen - Il faut que tu te reposes, que tu manges un peu... Puis les enfants...
Elle voulait surtout pas qu'il soit là pendant qu'elle déjeune, qu'il puisse la voir dans ce moment ou qu'il soit obligé de lui donner à manger parce qu'elle n'arrive pas à trouver les différents choses sur son plateau. Il resta un instant silencieux, songeur, avant de répondre.
Kwai - Je ne veux pas te laisser toute seule trop longtemps... Mais il faut que je libère Carol et que les enfants aillent à l'école... Je peux revenir après les avoir déposé.
Yen - Oui.
Il ne pouvait guère proposer mieux. Soucieux, il observa ses traits avec une certaine impression de malaise... Comme s'il ne l'a reconnaissait pas vraiment. Il soupira, se convainquant que ce n'était qu'une impression et se leva doucement, faisant quelques pas jusqu'à la fenêtre. Il avait du mal à partir malgré la fatigue et tout ce qui pouvait lui passer par la tête... Il finit par lourdement soupirer et revenir doucement vers elle.
Kwai - Je reviens dès que possible. Tu m'appelle au moindre soucis. Tout les téléphones ont des commandes vocales maintenant...
Yen - Je devrais m'en sortir alors, dit-elle en souriant légèrement.
Il sourit dans son ton, l'embrassant avec délicatesse avant de lui donner son téléphone portable. Elle avait répondu à son baiser, avant de caresser doucement le téléphone du bout des doigts. Il attrapa finalement ses affaires et prit le chemin de sa voiture, dans le frais matin New Yorkais, fermant ses pensées au monde...
Elle s'était perdue dans ses pensées, totalement immobile dans son lit en serrant doucement le portable entre ses mains. Elle tendait de relativisé cette situation, cherchant à voir les points positives. Elle était en vie... On frappa soudainement à la porte, tournant la tête par réflexe et s'agaçant silencieusement de cette obscurité. L'infirmière se présenta à elle, et lui expliqua qu'elle allait l'aider pour sa toilette. Elle n'aurait pas du se sentir gênée à cet instant-là, elle n'était pas pudique de nature... Mais là, privée de sa vue elle se sentait totalement exposée à l'autre. Ce n'était pas se mettre nue devant quelqu'un qui la dérangeait, mais c'était cette faiblesse qui s'en dégageait à cet instant. Elle remercia mentalement l'infirmière qui fut très délicate dans son accompagnement. Elle la guida dans ses gestes, lui laissant faire seule sa toilette et de découvrir son corps d'une autre manière. Elle avait été hésitante tout du long, mettre une dose de savon sur un gant sans voir avait été une épreuve. Mais l'infirmière avait été rassurante, et sa bonne humeur chassa ses pensées négatives. Elle allait devoir apprendre à faire seule, car elle ne devait pas oublier que cette cécité pouvait être permanente. Quand elle retourna dans sa chambre, d'un pas incertain et guidait toujours par l'infirmière. Son plateau de petit-déjeuner l'attendait sur la table amovible. Là encore, la présence de l'infirmière lui fut précieuse et elle était soulagée que son mari n'était pas présent à cet instant-là. Elle manqua plusieurs fois la tasse de café, cherchant maladroitement les tartines en mettant souvent les doigts en plein sur la confiture... Autant dire qu'elle était ressortie mentalement fatiguée de cette matinée.
Le coréen gara la voiture un peu à l'écart sur le parking de l'hôpital. Avant de descendre cependant, il resta longuement immobile sur son siège, les yeux fermés. Il essaya de se vider la tête au maximum. Les quelques heures qu'il avait passé loin de Yen n'avait finalement pas été reposante. Il avait libéré Carol et était finalement arrivé pile pour le petit déjeuner des enfants. Io avait écouté en silence sans poser de questions, mais le coréen avait bien senti que l'état de Yen la préoccupait beaucoup. Mais pour l'instant, impossible de savoir ce qu'elle en pensait vraiment. Il verrait sans doute le soir même, quand il ramènerait les enfants à Yen... Il avait ensuite obtenu l'accord de Carter pour qu'il les rejoigne, ainsi que celui de Liam. Il avait dû leur expliquer la situation mais il se refusait toujours à appeler qui que se soit d'autre pour le moment. Mais tôt ou tard il le faudrait... Et il craignait grandement le coup de fil à Daria...
Il eut un lourd soupir et rouvrir les yeux. Il tapota une dernière fois le volant avant de finalement sortir de la voiture. Il avait avaler un café avec les enfants et quelques tartines mais guère plus. Il ne pouvait rien avaler de toute façon. Doucement, il regagna la chambre de son épouse, en frappant doucement à la porte pour signaler sa présence...
Kwai - Yen ?
Yen - Oui.
Il entra et referma la porte derrière lui. Elle avait tourné la la tête vers lui, même si elle n'était pas certaine de sa position exacte dans la pièce, de même qu'elle avait du mal à visualiser l'espace de la pièce. Il s'approcha doucement du lit. Il resta à côté du lit, faisant doucement le tour pour s'installer sur un fauteuil tout en questionnant la jeune femme.
Kwai - Comment tu te sens ? Ça été le petit dej' ?
Yen - Ça va, l'infirmière qui est venue m'aider a su me mettre à l'aise.
Cependant, elle poussa un léger soupir avant de marmonner.
Yen - Et le petit déj' était pas si dégueulasse que ça...
Il sourit à son marmonnement sans pour autant dire quelque chose. Mais son sourire disparu rapidement quand il se rendit compte qu'elle ne le verrait pas... Devait-elle lui dire qu'elle s'était sentie affreusement vulnérable à cet instant ? Il devait peut-être le lire sur les traits de son visage ? Elle aimait tellement pouvoir se plonger dans ses yeux afin de comprendre ses pensées... Là, sans sa vue, elle avait l'impression de perdre ce lien avec lui, de le comprendre.
Yen - Comment vont les enfants ? Tu as quand même mangé quelque chose ?
Kwai - J'ai petit déjeuner avec eux. J'ai mangé quelques tartines. Je ne sais pas trop comment ils vont. Ils sont restés très silencieux. Pas de questions, pas de pleurs, rien... Je ne sais pas ce que ça va donner... J'ai eu Liam et Carter au téléphone. Carter nous rejoint par le premier vol. J'ai autorisé Liam à en parler aux autres mais je ne veux pas avoir quiconque d'autre au téléphone dans l'équipe. Surtout pas Calum.
Il fit une légère pause avant de reprendre d'un ton un peu rageur. Elle fronça légèrement les sourcils à ses paroles. Il s'était passé quelque chose avec Calum sans qu'elle soit au courant ?
Kwai - Si tu veux que Kia vienne je préférerais que se soit sans Calum... Et enfin... Je n'ai pas encore eu le courage d'appeler ta mère...
Ce dernier constat était plus sur un ton honteux. Il baissa les yeux sur ses mains et attendit... Elle se pinça les lèvres avant de laisser apparaître un maigre sourire au bord de ses lèvres.
Yen - Non, je ne préfère pas que Kia vienne... Elle pourrait profiter de ma cécité pour s'amuser à la poupée avec moi. Et pour ma mère, je pense qu'il est préférable d'attendre. Ma santé n'est plus préoccupante à part ce soucis de vue. Et je ne suis pas d'humeur à l'entendre t'engueuler pour quelque chose dont tu n'es pas responsable.
Elle-même ne lui en voulait pas, elle l'avait épousé en sachant parfaitement que ses ennemis pouvaient un jour la prendre pour cible. Et même avec sa cécité, elle ne pouvait pas regretter sa décision. Elle tapa légèrement le lit de sa main, cherchant à trouver la sienne.
Yen - Je t'aime, murmura-t-elle du bout des lèvres.
Le coréen releva doucement les yeux sur sa main tapotant le lit, hésitante. Avec un léger soupir il se leva pour s'asseoir délicatement à côté d'elle et la prendre dans ses bras. Il déposa un léger baiser dans son cou avant de répondre dans un murmure.
Kwai - Moi aussi...
Il ne lui mentait pas en lui disant cela, mais un certain malaise s'emparait de lui. Cette tentative d'assassinat avait un drôle d'effet sur ses pensées, sur ses actes. Par moment, c'est comme s'il ressentait tellement de choses qu'il était incapable de faire le tri, de choisir l'émotion à peindre sur ses traits. Il ressentait une sorte de vide, le fil de ses pensées s'arrêtait. Il ne savait plus par où commencer, quoi penser... Et cela le troublait au moins autant que la condition toute nouvelle de sa femme...
Yen - Tu vas rien faire d'inconscient pour régler cette situation...
Kwai - Il faudrait déjà que je puisse savoir qui a commandité cette attaque...
Elle marqua une pause, laissant l'une de ses mains parcourir le corps de son mari comme si elle cherchait à voir comment il s'était installé à ses côtés.
Yen - Comment tu vas...
L'une de ses mains arriva à se poser sur sa joue, dessinant du bout du pouce la courbe de ses lèvres. Elle n'était pas la seule à souffrir de cette situation, même si elle était la victime... Il était indirectement visé dans cette tentative d'assassinat. Et elle aimait tellement pouvoir savoir ce qu'il se passait dans ses pensées, les émotions qui s'agitaient en lui... Mais sans la vue, cette tâche était compliquée... Encore une fois il eu un léger soupir. Il ferma les yeux à son contact et attendit quelques secondes avant de répondre, pour se rendre compte qu'il n'avait pas vraiment de réponse.
Kwai - Je ne sais pas... Mais ce n'est pas le plus important... C'est toi le plus important...
Il déposa un léger baiser sur ses lèvres, relevant les mains pour les passer sur ses joues. Il mit doucement fin à son baiser avant de reprendre un peu plus sérieusement.
Kwai - Le médecin est repassé ? Tu sais ce que se sera la suite de tes examens ?
Un soupir franchit la barrière de ses lèvres à ses paroles. Elle n'était pas totalement d'accord avec lui, elle n'était pas la chose la plus importante, du moins pas la seule.
Yen - Oui... Il doit venir me chercher pour faire une IRM, et probablement d'autres examens dont j'ai oublié le nom. Et visiblement mon organisme semble lentement éliminer les toxines.
Elle marqua une pause, cherchant l'une de ses mains pour y entremêler ses doigts aux siens avec douceur. Il se laissa faire avec ne certaine mollesse, l'aidant doucement.
Yen - Mes pupilles ne sont pas sans réactivité, mais pour le moment aucun changement au niveau de ma vue.
Kwai - C'est déjà pas mal qu'il y ait une réaction... Ça peut prendre du temps... Et malheureusement, il y a une chance que se soit un état persistant mais... N'y pensons pas. Il faut laisser au temps faire les choses... Ça va aller...
Il se le répétait sans arrêt, peut-être pour ne pas sombrer et pour mieux y croire, peut-être parce que c'était simplement la vérité. Mais c'était devenu son mantra. Et cette simple phrase, de trois petits mots, le rassurait. Devait-il partager avec elle ses premiers soupçons sur son cas ? Non... Pas encore. C'était encore trop tôt. Il eut un léger soupir et se détacha d'elle, se levant en glissant les mains dans ses poches pour se tourner vers la fenêtre et regarder le paysage qui s'offrait à lui. La ville, simplement, avec ses fourmillements incessant. Mais pour lui, c'était presque reposant.
Kwai - Je suis toujours là. Je ne suis pas bien loin...
Il avait presque failli oublier de la prévenir tant c'était d’ordinaire si simple. Il allait devoir reprendre l'habitude... Décrire ses faits et gestes, la prévenir quand il approchait, pour ne pas la surprendre... Faire du bruit... Tout ce qu'il évitait de faire dans son quotidien au final... Cela allait être compliqué. Mais il faudrait qu'il y pense... Et qu'il prévienne les enfants. Sora était encore bruyant par nature, de par son âge, mais Io pouvait glisser dans les pièces telle une ombre, comme lui. Il ferma les yeux un instant en se laissant envahir par la sensation de nausée que toute cette projection lui inspirait. Il se détestait pour cette réaction d'ailleurs, mais il le tairait. Il fini par prendre une grande inspiration et reprit doucement en faisant de nouveau face à la jeune femme et s'appuyant sur l'encadrement de la fenêtre.
Kwai - Carter arrivera en fin de journée. J'irai le chercher, puis chercher les enfants. Tu veux voir Sora et Io ou seulement Io pour l'instant ?
Il appréhendait un peu la réaction des deux enfants, mais plus celle de Io que de Sora. Parce qu'elle comprendrait, qu'elle était plus grande... Mais l'incompréhension pouvait aussi avoir des effets néfastes chez Sora, qu'il ne pouvait absolument pas appréhender, et c'est bien ce qu'il craignait, dans un cas comme dans l'autre... Elle se perdit un instant dans ses pensées, ressentant un certain doute pulsait dans ses veines. Elle ne voulait pas y croire, mais elle sentait bien que l'ambiance dans la chambre était pesante. Cependant, elle ne pouvait pas lui en vouloir, elle avait déjà du mal à maîtriser ses émotions suite à cette situation... Elle se mordit un instant ses lèvres. Elle avait envie de voir ses enfants, mais elle ne savait pas comment elle pourrait y réagir.
Yen - D'accord... Seulement Io, murmura-t-elle.
Elle craignait de craquer face à Sora, même si cela pouvait aussi arriver avec Io. Cependant, elle se dirait qu'elle pourrait plus facilement comprendre... Du moins, elle l'espérait.
Kwai - Ok... murmura-t-il.
Que pouvait il répondre de plus ? Il laissa échapper un soupir et baissa les yeux sur ses pieds sans rien dire. Une boule enfla dans sa poitrine et lui arracha un léger toussotement. N'aurait-il pas dû réagir autrement ? La bombarder de questions pour savoir qui était cet homme qui l'avait piqué ? Faire bouger le corps médical dans son entier pour que les choses aillent plus vite ? Remuer ciel et terre pour retrouver celui qui était à la base de son accident ? En temps normal, il aurait déjà dû mettre en branle tout son réseau, faire des recherches pour remonter jusqu'à la source. Mais il en était incapable. Il était tétanisé. Il n'arrivait pas à savoir où commencer et à organiser ses pensées...
Yen - Tu sais ce n'est pas parce que je ne te vois pas, que je n’ai pas conscience que tu rumines. Kwaigon, je suis là.
Elle se fiait à ses instincts, ne le connaissait-elle pas suffisamment pour prévoir ses réactions ? Il y avait quelque chose indépendamment de son état, qui lui faisait dire que son époux n'était pas lui même. Peut-être que finalement il était le plus impacté par cette accident. Elle-même commençait à accepter cette situation, elle tendait de voir une autre facette malgré les nombreux doutes.
Yen - Tu peux me parler... Qu'est-ce qu'il y a ?
Un frisson glacé lui parcouru l'échine à ses premières paroles et il retint avec peine un soupir entre ses dents. Il releva vivement les yeux sur elle en serrant la mâchoire et eut un peu de mal à cacher son émotion quand il répondit, entre ses dents.
Kwai - Non, ça va. Pas maintenant.
Il n'avait pas envie de lui parler et l'horreur de la situation le frappait de plus en plus. Quelqu'un avait essayer de tuer sa femme... Et il en résultait qu'elle était aveugle... Peut-être même de façon définitive... Et il était incapable de faire autre chose que de rester planté là... Il s'en maudissait lui-même. Il ferma doucement les yeux pour essayer de se calmer mais il ne put empêcher une larme de rouler sur sa joue. Il porta automatiquement la main à ses yeux pour les maintenir fermer un moment, le temps que cet état ne passe... Ce n'est qu'après de longues minutes de silence qu'il fini par reprendre la parole, légèrement enroué.
Kwai - Tu sais quand le médecin doit passer pour la suite de tes examens ?
Elle poussa un long soupir, ne cherchant même pas à cacher ses émotions. Il pouvait être têtu, elle le savait parfaitement, comme il était de nature secrète. Il faut savoir poser les bonnes questions pour espérer avoir les bonnes réponses. Et même si elle s'estimait chanceuse d'arriver à le comprendre si bien, par moment cela ne fonctionnait pas. Avec quelqu'un d'autres, elle n'aurait pas tardé à laisser son caractère s'exprimait fortement, mais avec son mari elle en avait pas l'envie, car ce n'était pas la solution pour le moment.
Yen - Non, il devait vérifier le planning pour l'IRM. Tu veux qu'on appelle une infirmière pour savoir ?
Kwai - Non. Je vais aller demander.
Elle marqua une pause avant de demander du bout des lèvres.
Yen - Il est quelle heure ?
Kwai - Il est...
Il jeta un œil à sa montre en soupirant.
Kwai - Presque dix heures et demi...
De nouveau il eut un léger soupir et se décolla de l'encadrement de la fenêtre, sans pour autant aller plus loin. Il glissa les mains dans ses poches et releva les yeux sur la jeune femme, sentant encore une fois un pincement au cœur. Est-ce que cela allait lui arriver à chaque fois qu'il posait les yeux sur elle ? Il demanda à demi mot, presque murmurant.
Kwai - Est-ce que tu as besoin de quelque chose ? Je vais aller voir les infirmières pour avoir un peu plus de nouvelles...
Yen - Rien pour le moment.
Elle ferma les yeux, en se tournant vers le côté opposé à la porte de la chambre. Elle chercha à chasser ses sombres pensées, ne pouvant pas ignorer l'ambiance qui pulsait dans l'air depuis son réveil, depuis la nouvelle de sa cécité. Encore une fois, elle ne pouvait pas en tenir rigueur à son époux. Cependant, elle espérait que cela ne serait que provisoire, elle avait besoin de lui... Avant de quitter la chambre et après une longue minute d'hésitation, le coréen déposa un long baiser sur la tempe de la jeune femme, murmurant avant de partir.
Kwai - Je reviens...
Le cœur serré, il quitta la chambre, refermant doucement le porte derrière lui. Une fois dans le couloir, il resta un moment la main sur la poignée de la porte, le regard plongé dans le vague sur le sol. Il fallu qu'une infirmière qui passait par là lui demande si tout allait bien pour qu'il reprenne conscience et se rende compte qu'il tremblait de tout son corps. Il hocha de la tête pour la rassurer, lui assurant qu'il avait simplement besoin de prendre un peu l'air, avant de doucement se diriger vers le bureau d’accueil de la section. Il eu rapidement les informations qu'il cherchait, mais il ne retourna pas tout de suite dans la chambre de la jeune femme. Il traîna dans le couloir de son étage, les mains dans les poches, le regard perdu sur les baies vitrées qu'il rencontrait. Il lui fallu une bonne heure de réflexion avant de se décider à faire quelque chose pour Yennefer ; en l’occurrence, passer un coup de fil à Atashi, son meilleur élément. Il commença par le début : retrouver l'homme qui avait empoisonné sa femme. Par tous les moyens que le japonais trouvait utile... Il lui faisait complètement confiance là dessus. Il lui donna les informations qu'il avait, bien qu'elles étaient très maigres... Peut-être trop. Mais il avait confiance en Atashi... Et surtout en sa discrétion. Il fini par revenir tout doucement jusqu'à la chambre de Yen, pour la trouver vide. Elle avait dû être emmener pour la suite de ses examens... Il se posta devant la fenêtre, les mains dans les poches, debout, le regard perdu sur le paysage...
CODAGE PAR AMATIS
Teardrop
Admin
Re: Vilain papa Yen - Lun 6 Nov 2017 - 22:19
- Spoiler:
Hors série 02Quand le drame s'invite aux vacances...
J'ai 526 Lignes
Des points pour Yen !
Merci pour la correction !
Journal : One Team One GoalYen - Quand pourrais-je rentrer ? Vous n'arrêtez pas de dire que mon état est stable. Il ne demande donc pas de surveillance. Et vous n'aurez qu'à me donner des rendez-vous pour les différents examens à faire.
Elle ne pouvait pas voir le regard du médecin à ses paroles, qui continua toujours à marcher dans les couloirs de l'hôpital en direction de sa chambre, son bras toujours en guidance pour la jeune femme.
Docteur - Vous avez toujours de la toxine dans votre corps, et nous ne pouvons pas prévoir les conséquences de celle-ci. On va mettre un nouveau protocole pour l'élimination, et nous pourrions après éventuellement réfléchir à votre sortie.
Elle poussa un profond soupir avant d'entendre le bruit d'une porte, ils étaient probablement arrivé à sa chambre. Le médecin eut un moment d'arrêt, avant de reprendre le chemin vers le lit tout en reprenant la parole.
Docteur - Monsieur Ono, votre femme a un sacré caractère, dit-il en souriant. Les derniers résultats d'analyses sont rassurants. Les nerfs optiques n'ont pas été trop abîmés, il y a toujours de l'activité qui nous permet d'espérer une guérison. Cependant, on ne peut pas déterminer le pourcentage de vision, il est possible que la vue soit très réduite.
Yennefer s'était installée dans le lit en soupirant légèrement, bien qu'elle était rassurée par les paroles du médecin qu'elle savait déjà. Elle se moquait bien de devoir porter des lunettes, ou finalement ne voir que des ombres assez flous. Cela serait beaucoup moins stressant que ce noir le plus total.
Docteur - Nous avons pris contact avec un laboratoire spécialisé dans la médecine oculaire. Les recherches se portent sur la stimulation des nerfs optiques, le stade est encore expérimental, mais il y a déjà des résultats très prometteurs. Cependant, cela est assez coûteux, mais c'est aussi une possibilité que vous pouvez prendre.
Le coréen avait sourit aux premières paroles du médecin sans pour autant faire un seul commentaire. Il avait écouté la suite en hochant la tête de temps à autre pour signifier qu'il avait comprit. A la fin de l’énoncé du médecin, il releva les yeux sur lui et demanda d'une voix un peu plate, sans grande conviction.
Kwai - Merci... Une fois son état plus stable on pourra les contacter... Et pour euhm... Pour les toxines ? Avait une idée du temps d'observation encore nécessaire ?
Il se l'était finalement avoué, il n'était pas vraiment pressé de voir Yennefer rentrer. La laisser seule dans l'appartement, qu'elle ne connaissait pas si bien que cela. L'arrivée imminente de Carter le rassurait cependant, mais il doutait. Il préférait voir Yen encore à l'hôpital, en sécurité, avec du personnel médical adapté à sa situation et capable de l'aider convenablement, plutôt que chez eux face à un mari démuni et dépassé par la situation. Il eut un soupir douloureux en attendant la réponse du médecin, plutôt content, à ce moment là, que Yen ne puisse pas le voir...
Docteur - Hélas non, comme je le disais à votre femme. Son état est relativement stable, mais tant que son corps n'a pas éliminé toutes les toxines, on ne peut être sûr de rien. Elle pourrait très bien faire une réaction.
Yen - Vous avez aussi dit que vu le pourcentage de toxine qu'il circule dans mon organisme les réactions devraient être minime.
Docteur - Sauf si la toxine se déplace jusqu'à votre cœur. Vous avez déjà fait une crise cardiaque.
Yennefer poussa un profond soupir à ses paroles, il n'était pas difficile de lire sur les traits de son visage qu'elle était contrariée par la situation. Le coréen se tendit à l’énoncé de la crise cardiaque mais ne dit rien. Il fixait le médecin, écoutant avec attention, hochant de la tête pour lui répondre.
Docteur - Pour cette nuit, vous allez rester ici. Et nous vérifierons le taux demain matin.
Yen - Bien, mais si le taux est positif et que je n'ai plus la moindre toxine dans mon corps, je sortirais immédiatement !
Le médecin se pinça légèrement les lèvres en tournant son attention sur le coréen, lançant un léger regard compatissant avant de reprendre doucement.
Docteur - On verra en temps voulu, car il y a encore le souci de votre cécité. Peut-être qu'il faudra envisager une aide à domicile provisoire pour une sorte de rééducation dans les gestes quotidiens.
Yen - JE NE SUIS PAS HANDICAPÉE À LA FIN !
Docteur - Je sais que ce n'est pas facile à accepter, ni à attendre, mais vous avez bien une dépendance dû à votre cécité. Et même si votre époux est présent, il serait dangereux pour votre relation qu'il soit l'aidant dans certaines situations. Et vous savez parfaitement de quoi je parle.
La voix du médecin s'était faite un peu plus ferme, sans pour autant être agressive ou autoritaire. Mais il voulait faire comprendre un fait à la jeune femme qui avait besoin de l'entendre pour le comprendre réellement. Il avait conscience que la situation était compliquée, et il cherchait simplement à les aider en les guidant vers le meilleur chemin possible. Yennefer s'était tournée dans son lit, en se murant dans son silence. Le médecin adressa un nouveau regard au coréen.
Docteur - Je vais vous laisser, je repasserais en fin d'après-midi.
Kwai - Merci...
Il salua une dernière fois le coréen avant de quitter la pièce. Il le salua d'un bref hochement de tête et attendit qu'il ferme la porte en silence. Il restait crispé, tremblant même, et muré dans un silence glacé, qui le paralysait. Jamais il n'avait été dans un tel état de toute sa vie. Et pourtant il avait vécu pas mal de choses, été dans des situations diverses, dangereuses, alliant stress et mise en danger de sa propre vie. Mais c'était bien là le problème... Il avait toujours fait en sorte, autant que possible, de ne mettre que sa propre vie en danger, pas celle des autres. Il réprima un frisson glacé qui lui remontait le dos et fini par desserré les dents pour articuler difficilement quelques mots.
Kwai - Il a raison Yen... Ta cécité peut malheureusement être définitive et il va falloir que tu apprenne à vivre avec... Que nous aussi on apprenne à vivre avec. Même si on fera tout pour te soigner... Pour que tu récupère. Une période délicate nous attends. Tu vas devoir apprendre à te déplacer dans le noir... Et ça ne se fait pas tout seul. C'est aussi pour ça que je voulais que se soit Carter plus particulièrement qui nous rejoigne... Ce n'était pas qu'un choix affectif.
Il eut un lourd soupir et se tut, baissant les yeux sur ses pieds, les poings serrés dans ses poches... Il tremblait toujours, il espérait -certainement en vain- que cela avait tout de même échapper à la jeune femme...
Yen - Ce n'est pas en restant ici que je vais pouvoir apprendre à vivre avec ! Cette chambre me rend dingue, j'ai envie de rentrer chez nous.
Kwai - Je sais Yen, mais il faut que tu te laisse du temps ! Que tu nous laisse du temps...
Elle ne pouvait pas nier les paroles du médecin, mais cela ne changeait à rien aux émotions qui se bousculaient dans ses pensées. Peut-être qu'elle voulait y aller trop vite, mais elle était ainsi. Là, elle se sentait impuissante. Il avait légèrement hausser le ton sur le début de sa phrase, mais avait pratiquement murmurer la fin, empli d'une frustration qu'il peinait à cacher.
Yen - Il a du lui aussi apprendre à vivre un temps avec son handicap, je comprends mieux ton choix maintenant...
Elle poussa un soupir avec de se redresser, sans chercher à tourner la tête dans sa direction car elle était incertaine. Il hocha de la tête pour confirmer ses dires sans pour autant répondre, se contentant de serrer les dents.
Yen - J'ai pas envie de me morfondre Kwaïgon ! Là, j'ai envie de reprendre ma vie, qu'importe cette putain de cécité à la con ! A moins qu'elle... est insupportable pour toi ?
Et si son handicap allait-être la raison de l'effondrement de leur couple ? Pourrait-elle réellement lui en vouloir ? Il soupira et releva les yeux, essayant de reprendre son calme pour lui répondre.
Kwai - Non, ce n'est pas insupportable pour moi... Je comprends bien que tu n'aime pas être enfermée, mais il est indispensable que tu te laisse le temps d'apprendre à gérer. Et tu ne pourras pas le faire sans aide... Est-ce que tu te rends compte à quel point l'appartement seul devient dangereux pour toi ? Tu ne peux pas y revenir sans que je ne l'ai aménagé...
Il soupira à nouveau, légèrement agacé. Même s'ils avaient protégé l'appartement pour Sora, il n'en était pas moins complètement sûr pour Yen... Que deviendrait-il si elle loupait une marche et dévalait l'escalier ? Si elle se couvrait de bleus en se cognant partout ? Si elle posait les mains sur la plaque brûlante dans la cuisine ? Si elle glissait dans la salle de bain ? Il ne se le pardonnerait jamais. Que pouvait-elle répondre à ses arguments ? Autant le médecin que son époux avait raison. Mais elle avait encore du mal à faire taire ses émotions, bien qu'elle avait conscience de cette vérité. Il fini par reprendre la parole, sur un ton plus doux.
Kwai - Je peux aller demander si tu as le droit de sortir dans le parc si tu veux qu'on aille faire un tour...
Yen - Oui... Cela me ferait du bien de respirer de l'air frais.
Il n'était pas certain de sa proposition, mais il n'avait rien de mieux pour lui permettre de prendre un peu l'air... A sa réponse, il hocha de la tête et sorti les mains de ses poches.
Kwai - Je vais demandé, je reviens.
Il sorti quelques minutes et eut la chance de croiser le médecin au bureau d’accueil. Il donna son accord, bien qu'avec un peu de réserve. Il donna quelques conseils au coréen qui l'en remercia, avant de retrouver Yennefer. A peine entrer dans la chambre, il jeta un œil à Yen avant de parcourir la chambre des yeux pour chercher ses affaires.
Kwai - J'ai croisé le médecin. Il n'était pas très rassuré mais il a donné son accord. Par contre il faut qu'on te rhabille... Tu peux pas sortir les fesses à l'air...
Yen - Cela pourrait offrir un beau spectacle, il n'y a pas beaucoup de distraction par ici !
Il sourit à la fin de sa phrase, s'essayant à un peu d'humour pour essayer de faire passer les tensions. Il mit la main sur les affaires de la jeune femme avant de l'aider à s'habiller, en faisant attention à elle. Heureusement, elle n'avait pas de perfusion dans la journée. Une fois la jeune femme habillé, il la laissa se remettre sur ses pieds et lui prit le bras, prenant ensuite doucement le chemin de l'extérieur, en silence, ne lui indiquant que s'il y avait un obstacle, bien que la plupart du temps, il avait tendance à l'oublier, sauf quand il s'agissait de marches... Elle s'était laissé guider autant pendant l'habillage, que pour sortir du lit afin de quitter la chambre. Sa démarche était assez peu rassurée, d'un pas assez lent et hésitant. Elle redoutait le moindre obstacle malgré la présence rassurante du coréen et ses précieuses indications. Elle ronchonnait de temps en temps, plus pour elle-même qu'à l'intention de son mari.
Yen - Tu as dit quoi à Io ?
Il serra les dents avant de répondre, en essayant de rester calme malgré les frissons qui le parcourait.
Kwai - La vérité... Je ne voulais pas lui dire que quelqu'un avait voulu t'empoisonner mais elle l'a deviné assez rapidement. Elle a l'air de croire dur comme fer que rien à part les autres gens peuvent nous tuer... Et qu'un "accident" n'est pas envisageable si il n'est pas "de voiture"... Je n'ai pas chercher à la convaincre du contraire...
Yen - Elle est beaucoup trop intelligente, marmonna-t-elle du bout des lèvres.
Il eut un léger soupir, la prévenant d'une marche, avant de poursuivre.
Kwai - Elle n'a pas eu l'air de très bien prendre l'annonce de ta cécité, mais je peux me tromper. Elle n'a tout simplement plus rien voulu dire à partir de ce moment là...
Ce qui avait bien failli faire perdre pied au coréen. Il avait serré les poings et les dents, s'obligeant à reprendre une respiration normale à ce moment là avant de reprendre le cours de la journée. Il ne pouvait rien faire contre une enfant muette de toute façon... Il soupira à nouveau à côté de Yen et souffla, à demi mot.
Kwai - Malgré le fait que je la connaisse bien maintenant, je ne sais absolument pas comment elle va réagir ce soir...
Elle était restée silencieuse pendant ses paroles, malgré l'agitation qui faisait rythmer les battements de son cœur. La stabilité de leur famille était encore si précaire depuis l'arrivée de la jeune fille dans leur vie. Elle ne regretta pas cette adoption, mais ils étaient encore en phase d'adaptation. Elle n'avait pas besoin d'une difficulté supplémentaire.
Yen - Je suppose qu'on découvrira sa réaction ce soir...
Kwai - Oui... J’imagine...
Elle marqua une pause avant de poursuivre.
Yen - Je te demanderai probablement de nous laisser seule un moment, car par moment j'ai l'impression qu'elle n'ose pas dire le fond de ses pensées quand on n'est pas seul avec elle.
Kwai - Je... Je préférerais rester.
Il avait eu un instant d'hésitation, mais il était inflexible dans son ton. Ce n'était vraiment pas une idée qui le séduisait... Pas cette fois... Cependant la sonnerie de son téléphone le sorti de ses pensées. Il le sorti de sa poche pour constater un appel d'Atashi. Son cœur fit un bond dans sa poitrine et il se stoppa net, les yeux fixé sur l'écran lumineux, n'osant pas répondre. Que devait-il faire ? S'éloigner pour répondre, mais lâcher Yen ? Répondre devant elle ? Une vague glacé le figea et il serra le bras qui tenait Yen contre lui sans s'en rendre compte... Elle n'eut pas le temps de rajouter quelque chose que la sonnerie la coupa net dans son élan. Elle s'attendait à l'entendre répondre, comme à son habitude. Sauf que l'attente et la pression sur son bras lui prouva qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas.
Yen - Kwaïgon... Ton téléphone. Tu n'as qu'à m'aider à m'installer sur un banc, si tu veux prendre l'appeler loin de mes oreilles. Je m'en vexerai pas, sauf si tu continues à m'écraser le bras.
Il sursauta en entendant la voix de Yen et avant qu'il ne se décide vraiment, la sonnerie se coupa.
Kwai - Je... Non je... -il soupire pour s'obliger à se détendre- Je le rapellerai plus tard. C'était Atashi... Je lui ai demandé de faire des recherches...
Il se demandait, cependant, s'il avait trouvé quelque chose, bien qu'il en doutait. C'était trop court encore... Il avait sans doute besoin d'information supplémentaire... Mais il avait tout de même réussi à insinuer le doute dans son esprit. Pour faire la part des choses, il se contenta de rapidement taper un sms au japonais et de reprendre doucement son chemin avec Yennefer. Il décida de changer de sujet, même si ce n'était pas tout à fait le cas...
Kwai - Il va peut-être falloir mettre ta mère au courant non ?
Yen - Attendons de savoir si ma cécité est permanente ou pas. Même si elle va m'en vouloir de ne pas l'avoir prévenue plus tôt. Je sais que cela va beaucoup trop l'inquiéter, et dans son inquiétude elle va pouvoir être infecte envers toi. Ce que je ne supporterai pas et qui va encore provoqué une engueulade prise de tête...
Kwai - Comme tu veux...
Elle secoua légèrement la tête, imaginant parfaitement la scène. Elle aimait profondément sa mère, elles commençaient à retrouver leur relation fusionnelle. Mais elle savait qu'elle était précaire de par leur caractère explosif.
Yen - Il sera plus facile de l'apaiser quand la situation sera plus claire, et où elle ne pourra pas contrer mes arguments...
Kwai - Peut-être en effet... Tu la connais mieux que moi...
Il sourit doucement et soupira, réprimant un soudain tremblement. Il articula un "mon dieu" silencieux en levant les yeux au ciel avant de poursuivre en silence. Ils marchèrent un moment, lentement, avant qu'il ne reprenne doucement, presque murmurant.
Kwai - Ça va mieux de prendre un peu l'air ? Tu me dis si tu veux qu'on rentre, j'imagine que ça doit être fatiguant comme balade...
Yen - Oui, l'odeur des hôpitaux n'est vraiment pas agréable. Bien que je n'ai pas trop intérêt à mettre mon nez près de mes vêtements, car je sais que celle-ci s'est déjà incrustée dedans, ronchonna-t-elle légèrement.
Malgré leur rythme assez lent, la perte de sens pouvait être éprouvante, même lors d'action simple et banale. Mais il ne pouvait que l'imaginer malheureusement... Il aurait toujours du mal à se mettre à sa place, que son état soit temporaire ou non...
Yen - Encore un peu... Comme ça, j'aurai une bonne raison de m'endormir dans mon lit pour une petite sieste, m'évitant ainsi de tourner en rond sans savoir quoi faire, dit-elle en souriant légèrement.
Kwai - Ok...
Elle ne voulait pas rendre cette situation compliquée par sa mauvaise humeur silencieuse. Et elle ne voulait surtout pas la faire subir à son époux, car elle savait qu'elle était que provisoire le temps de digérer les dernières informations médicales.
Yen - Comme ça, tu pourras te reposer un peu chez nous. Tu n'auras qu'à revenir avec Io ce soir.
Kwai - Si tu veux...
Il inspira doucement et entama une boucle pour revenir doucement vers l'hôpital. Il restait assez silencieux, consultant les réponses d'Atashi et lui en envoyant de nouvelle. Mais ce qu'il apprenait ne le rassurait aucunement, au contraire. Ils finirent par doucement regagner la chambre de Yen et il l'aida à s'installer sur son lit en douceur. Il s'assit au bord de ce dernier et prit le téléphone de la jeune femme, se penchant un instant dessus le temps d'installer une application. Il sortit des écouteurs de la poche intérieure de sa veste et les brancha, avant de tout donner à la jeune femme.
Kwai - Si tu t'ennuie, je t'ai installé une application. C'est un jeu, entièrement en audio. Pour la lancer, tu utilise les fonctions vocales du téléphone... Elle s'appelle "A Blind Legend"... C'est un petit jeu d'aventure à priori...
Yen - J'ai tendance à obliger qu'on peut faire plein de chose avec un téléphone. Merci, je testerai ça, dit-elle en souriant.
Il sourit légèrement, laissant le tout à sa disposition avec une certaine hésitation. Il resta un instant silencieux avant de reprendre d'un murmure.
Kwai - Je vais aussi aller chercher Carter, il ne devrait plus tarder maintenant... Je crois... Je lui laisserais Sora ce soir et je vais essayer de faire le plus d'adaptation possible dans l'appartement...
Yen - D'accord...
Encore une fois il eu un instant d'hésitation mais reprit après une inspiration chaotique.
Kwai - Je reviens avec Io toute à l'heure... Appelle moi si jamais il y a du nouveau... Ok ?
Yen - Oui, je te tiens au courant.
Il posa une main légère sur sa joue, caressant du pouce sa pommette, et ne pouvant empêcher une larme de perler sur sa joue en ne trouvant pas son regard. Il déposa un baiser sur son front avant de se détacher d'elle rapidement, pour éviter qu'elle ne se rende compte de son trouble.
Kwai - A toute à l'heure...
Il lui lança un dernier regard, et sorti, serrant les dents pour reprendre contenance... Elle n'eut pas le temps d'y répondre, bloquée par un léger noeud qui s'était installé dans sa gorge. Elle n'aimait pas cette ambiance pesante qui semblait vouloir persister autour d'eux, elle avait envie de retrouver cette complicité forte avec son mari. Elle passa quelques heures à réfléchir, à se perdre dans ses pensées avant de sombrer dans un sommeil agité.* * *
Le coréen n'avait pas arrêter de tout l'après midi, sautant volontairement le déjeuner pour gagne du temps. Il avait modifier pas mal de choses dans tout l'appartement et fait le ménage partout avant d'aller chercher Carter. Il lui avait expliqué la situation plus en détail mais avait catégoriquement refuser de parler de ce qu'il ressentait. Carter l'avait respecter, sans commenter. Le coréen n'avait tout de même pas oser reprendre contact avec Atashi de tout l'après midi. Il prendrait sans doute ce temps là une fois seul, plus tard dans la nuit. Ils avaient fini par aller chercher les enfants après avoir installé Carter dans l'appartement, et il avait reprit le chemin de l'hôpital avec Io -non sans avoir eu une discussion avec sa maîtresse du moment, inquiète de son mutisme permanent du jour et de son comportement renfermé. Le coréen l'avait rassurer autant que possible mais sans grand succès.
Io serrait sa main avec force, ainsi que le bord de son manteau, geste qu'elle avait à chaque fois qu'elle était en proie à un stress ou une angoisse. Elle gardait les traits fermés et ne répondait au questions que par des hochements de tête. Le coréen avait failli s'agacer de ce comportement mais n'avait rien dit, la laissant gérer à son rythme. Ils traversèrent l'hôpital à pas lent, Io freinant un peu le rythme et en arrivant devant la chambre de Yen, elle stoppa carrément. Quand le coréen fit volte face pour baisser les yeux sur elle, il constata avec un pincement au cœur qu'elle était en larmes. Il s'agenouilla devant elle pour la prendre dans ses bras et la rassurer un peu, mais ce ne fut pas très efficace. Son propre état ne devait pas l'aider non plus... Finalement il se releva après avoir aider Io à sécher ses larmes et frappa doucement à la porte...
Kwai - Yen ? C'est nous...
Yen - Bonjour, dit-elle en souriant.
Il entra doucement dans la chambre, refermant derrière lui. Il s'avança doucement jusqu'au lit de Yen, Io à demi caché derrière lui, s'agrippant à son pull et jetant des regards circonspect à sa mère...
Kwai - Io est avec moi mais elle est un peu timide...
Il sourit doucement pour détendre un peu l'atmosphère et posa une main affectueuse sur la tête de Io, l'encourageant d'un murmure à aller voir sa mère. D'un pas lent, elle fit le tour de son père et se posta à un bon pas du lit, jouant avec ses doigts et regardant le sol, ses joues s’inondant à nouveau de larmes silencieuses. Le coréen ne dit rien, serrant les dents pour ne pas imiter sa fille et glissant les mains dans ses poches... Yennefer tapota légèrement le bord du lit, en tournant la tête vers la direction de la voix de son mari. Elle était certaine qu'elle ne fixait pas exactement vers lui, mais hélas elle ne pouvait rien y faire. Et elle pouvait comprendre que cela était perturbant pour les personnes autour d'elle.
Yen - Je peux comprendre, ce n'est jamais agréable de rendre visite à l'hôpital. J'ai beaucoup de mal à supporter l'odeur. Elle n'est pas agréable hein ?
La petite fille secoua de la tête sans pour autant répondre. Mais le coréen ne la reprit pas, incapable de desserrer les dents encore. Elle laissa apparaître un sourire au bord de ses lèvres avant de poursuivre.
Yen - Ton père t'a expliqué ce qui m'est arrivé. On ne sait pas encore si je pourrais revoir un jour, mais à part ce détail-là je vais bien Io. Je vais juste devoir apprendre à vivre dans le noir, c'est un peu comme si j'avais un bandeau autour de la tête pendant une partie de cola maya.
Elle ne voulait pas se laisser abattre par sa nouvelle condition, et elle espérait que ses paroles briserait le drame de cette situation. Elle tapota de nouveau le lit à ses côtés.
Yen - Tu veux venir à côté de moi ? Le lit n'est pas si inconfortable que ça.
Elle n'était pas certaine que Io réponde à sa demande, chose qu'elle comprendrait malgré son besoin de la serrer contre elle. Les sanglots de Io redoublèrent aux paroles de la jeune femme, mais la petite fille resta figée, serrant les bords de son pull. Elle jeta un oeil à son père, ne sachant que faire et il hocha de la tête doucement pour l'encourager, s'essayant à un maigre sourire. Io hésita encore quelques secondes avant de s'avancer doucement vers le lit et de grimper sur le bord, tant bien que mal. Elle se blottit directement dans les bras de Yen, un peu maladroitement et brutalement, laissant libre court à ses pleurs. Le coréen se détourna de la scène, plongeant son regard sur le paysage urbain extérieur, gardant le silence face à ses propres larmes... Elle referma ses bras autour du corps de la jeune fille, glissant rapidement une main dans ses cheveux qu'elle caressa avec une incroyable tendresse. Elle n’était pas insensible à ses larmes, qui la paralysèrent un instant sous la vague d'émotions. Cependant, elle voulait être forte, elle ne pouvait pas s'effondre à son tour.
Yen - Tout va bien maintenant... Je suis là, ce n'est pas cette cécité qui va nous empêcher de pouvoir faire plein de chose dans la vie. On ne va pas laisser gagner cette malchance hein !
Elle continua ses caresses, se penchant légèrement pour déposer maladroitement ses lèvres sur la tête d'Io avec douceur.
Yen - Je suis désolée de t'avoir inquiété, entre ton père et moi on t'en fait vivre des situations pas agréables en émotion. Mais ça va aller maintenant d'accord ?
Elle arriva à poser une main sur la joue d'Io afin de sécher quelques larmes de son pouce hésitant. La petite fille hocha doucement de la tête sans pour autant ouvrir la bouche, essayant de sa manche les quelques larmes qu'elle avait encore sur les joues.
Yen - Alors, dit moi tu t'es habillé comment aujourd'hui ? En rouge ? Dit-elle en souriant.
Elle n'avait pas encore pu entendre la voix de la jeune fille, et elle espérait que le choc de l'accident ne l'avait pas murée dans le silence. La petite fille prit enfin la parole, d'une voix enrouée par les larmes, empli d'une émotion qu'elle ne pouvait cacher.
Io - Non... J'ai... J'ai un pull vert et un jean... C'est le... Le pull vert pomme tout doux de... dedans...
Yen - On a bien fait de l'acheter ce pull.
Elle hoqueta un peu et le coréen fini par bouger, se retournant pour donner un paquet de mouchoir à la petite fille. Elle le prit sans attendre pour se moucher. Il reprit ensuite paisiblement son poste, essayant toujours de se détendre. Io lui jeta un oeil désolé avant de se tourner à nouveau vers Yen, demandant avec hésitation. Elle avait mis un temps avant de comprendre ce que la jeune fille était en train de faire, ses sens étaient en éveil pour tenter de palier au manque de vue. Mais ce n'était pas toujours facile, et grandement épuisant quand on est habitué à voir.
Io - Tu vas... Tu vas pouvoir rentrer à la maison un... un jour ?
Yen - Bien sur ! Pourquoi je ne pourrais pas rentrer à la maison ? Et je compte bien rentrer bientôt, même si je vais devoir être un peu patiente.
Elle adressa un sourire à la jeune fille, avant de poursuivre dans un ton qui se voulait rassurant. Io hocha doucement de la tête pour signifier qu'elle avait comprit, baissant doucement les yeux sur son mouchoir, jouant avec.
Yen - Ma cécité n'est pas dangereuse, elle est juste un peu handicapante. Mais elle n'empêche pas de vivre, je vais juste devoir m'adapter. Par exemple, pour le choix de mes vêtements il va falloir m'indiquer les couleurs pour que j'évite de ressembler à un clown. Il y a pleins d'aides pour les gens aveugles afin qu'ils puissent vivre normalement.
Elle avait conscience que cela n'allait pas être évident au début, qu'elle aurait réellement un duel à faire de sa vie d'avant. Et qu'elle devrait tirer un trait sur certains projets.
Yen - Est-ce que cela va être compliquée pour toi d'avoir une maman aveugle ? Tu peux être honnête, je comprendrais que ce n'est pas facile, car je ne pourrais pas faire comme toutes les autres mamans.
Io - Je... Je ne sais pas... Je n'ai ja... Jamais eu de maman aveugle...
Une vague de larme lui envahit les yeux à nouveau et elle éclata en sanglots, se laissant doucement tomber contre Yen. Kwaïgon serra les poings dans ses poches mais resta immobile et silencieux. Il se passa un moment avant que la petite fille ne réussisse à se calmer. Mais elle restait blottit contre Yen, s'aggripant à elle comme un naufragé à une bouée de sauvetage... Elle sentait sa force s'affaiblir face à l'assaut des larmes de la jeune fille, mais elle ne voulait pas craquer. Elle reprit ses caresses apaisantes, l'enroulant contre elle afin de la rassurer, comme se rassurer elle-même de sa présence.
Yen - On va apprendre ensemble dans ce cas... Je suis sûr que cela va aller. Puis tu as déjà l'habitude de mes maladresses, cela ne changera pas trop, dit-elle en souriant.
Elle chassa rapidement ses pensées concernant Sora, mais elle sentait une profonde angoisse à ce sujet. Io était très autonome, mais son fils était encore très jeune. Arrivera-t-elle à s'en occuper maintenant ?
Yen - Qu'as-tu fait à l'école aujourd'hui ? Des calculs ?
La petite fille se redressa un peu pour pouvoir répondre, toujours un peu hésitante.
Io - Oui... Et de l'anglais... Et du sport... Et on avait une... Une sortie au parc pour le déjeuner...
Elle se moucha à nouveau avant de reprendre en baissant les yeux, un peu plus bourrue.
Io - Mais la maîtresse a préféré que je reste à l'école pour le déjeuner...
Elle s'obstinait à regarder ses mains et son mouchoir, se sentant un peu coupable de cet état. Elle n'osa pas regarder son père, qui laissa échapper un léger soupir sans pour autant répondre. Il avait eu l'explication de la maîtresse... Yennefer fronça les sourcils aux dernières paroles de la jeune fille, et ne tarda pas à laisser sa curiosité s'exprimait.
Yen - Il s'est passé quoi ?
Sa voix n'était ni autoritaire, ni fâché, elle voulait juste comprendre ce qu'il s'était passé pour que Io soit privé de cette sortie. La petite fille ne répondit rien et haussa les épaules bien qu'elle connaissait la réponse. Kwaïgon prit finalement la parole d'un ton doux, presque murmurant. Il n'accusait en rien l'une ou l'autre des filles...
Kwai - Io n'a pas décroché un mot de toute la journée. Face à sa peine, la maîtresse a préféré rester déjeuner avec elle à l'école et laisser d'autres enseignants encadrer la sortie... Je l'ai croisé en allant chercher Io tout à l'heure, elle m'a expliqué ce qu'il s'était passé... Je lui ai brièvement donné quelques explications pour qu'elle comprenne.
Il eut un léger temps d'arrêt, hésita, mais garda finalement le silence sans rien ajouter... Yennefer avait écouté attentivement l'explication du coréen, ne pouvant pas s'empêcher d'être peiné d'apprendre que la situation affectait autant Io. Elle aurait aimé l'épargner de tous ses tracas à son âge. Elle déposa un baiser sur la tête de la jeune fille avant de la blottir un peu plus contre elle en reprenant ses caresses.
Yen - Je vois... Je comprends mieux du coup. Cela n'a pas été facile à encaisser comme nouvelle... marmonna-t-elle plus pour elle-même.
Kwai - Certes...
Il soupira, sans rien ajouter d'autre. Que pouvait-il dire de plus ? A certain moment, il se sentait complètement dépassé... Il soupira et jeta un oeil à sa montre avant de reprendre la parole timidement.
Kwai - On ne va pas trop tarder je pense... Ton plateau repas va bientôt arrivé et je ne voudrais pas laisser Carter trop longtemps seul avec Sora...
Yen - Le temps passe vite... Et je comprends, même si Sora est de nature sage, je sais pas trop si Carter à l'habitude des enfants tiens, marmonna-t-elle.
Io releva les yeux sur son père, serrant un peu plus Yen dans ses bras, avant de prendre doucement la parole.
Io - On pourra revenir demain ?
Yen - Oui bien sûr ! Tu aideras ton père à choisir quelques vêtements à me ramener d'accord ? dit-elle en souriant.
Io - Oui...
Elle n'avait pas envie de les voir repartir, mais elle ne voulait pas rendre le départ plus douloureux. Elle aura bien l'occasion de décharger sa tristesse et ses émotions quand elle se retrouvera seule dans sa chambre. Malgré tout, la visite d'Io lui avait fait énormément de bien au moral. La petite fille se redressa pour déposer un bisou sur la joue de sa mère avant de descendre prestement de son lit et courir jusqu'à la porte qu'elle ouvrit à la volée pour sortir, la laissant se claquer derrière elle. Le coréen fit volte face vivement, se glaçant.
Kwai - Io ! Attends !
Il siffla entre ses dents en soupirant, s'approchant rapidement de Yen.
Kwai - On revient demain avec Sora et Carter aussi... En espérant que tu puisse sortir...
Yen - Oui... J'espère aussi...
Il déposa un rapide baiser sur ses lèvres, pressant, même s'il restait persuadé que Io n'irait pas bien loin. Il sortit tout de même rapidement et fut soulagé de voir que Io n'était effectivement pas aller très loin. Elle s'était recroqueviller contre le mur, la tête dans ses genoux, un peu plus loin dans le couloir. Le coréen la prit dans ses bras au passage et reprit le chemin de la voiture, une boule au creux de l'estomac... Yennefer resta un instant immobile, écoutant le silence qui avait repris possession de la pièce. Des larmes ne tardèrent pas à s'écouler de son regard voilé, laissant enfin éclater sa tristesse, ses doutes, ses angoisses. La fin de la soirée allait être éprouvant...
CODAGE PAR AMATIS
Teardrop
Admin
Re: Vilain papa Yen - Lun 6 Nov 2017 - 22:21
- Spoiler:
Hors série 03Quand le drame s'invite aux vacances...
J'ai 894 Lignes
Des points pour Yen !
Merci pour la correction !
Journal : One Team One GoalCarter - Hey salut !
Yen - Salut, tu as l'air en forme !
Carter entra dans la chambre de Yen, tout sourire, poussant devant lui son propre fauteuil roulant. Il le laissa au milieu de la pièce et s'approcha de Yen, encore sur son lit mais prête à partir. Le coréen et les enfants avaient prit de l'avance pour aller chercher les papiers de sortie, régler la facture et mettre dans le coffre toutes les affaires de Yen. La soirée de la veille avait été plutôt morose, mais au matin, Carter s'était employé à redonner le sourire à tout ce petit monde avant qu'ils n'atteignent l'hôpital. Il avait plutôt bien fait son job, seul le coréen restait encore un peu trop silencieux. L'américain déposa un baiser sur la joue de Yen, l'attrapant doucement par l'épaule et le coude pour l'aider à se relever.
Carter - J'ai ramené mon fauteuil, on va te mettre dedans pour aller jusqu'à la voiture, se sera plus pratique. Et j'aurais mon quota de marche du jour comme ça !
Yen - J'ai droit à mon tour de manège gratuite, dit donc je suis chanceuse moi, dit-elle en souriant.
Carter - Exactement ! D'ailleurs, gardes bien les mains à l'intérieur !
Yen - Oui chef !
Il sourit de plus belle, guidant doucement Yennefer pour l'installer le plus confortablement possible... Elle se laissa guider afin de pouvoir s'installer sur le fauteuil. Si au début il avait été compliqué de mettre sa fierté de côté, maintenant elle commençait à s'habituer à l'aide des autres.
Yen - Tu sais quand tu auras terminé totalement ta rééducation ?
Carter - Avec Kwaï comme nouveau kiné dans plus très longtemps je pense ! Ce qui n'est pas plus mal...
Yen - Il n'est pas trop... Comment dire difficile à supporter par moment ? Il n'a pas vraiment la réputation d'être pédagogue, dit-elle en rigolant.
Carter - Oh non ! Du tout ! Une fois que je lui ai crié dessus ça va beaucoup mieux. Et ça le fait rire donc bon... Mais c'est vrai qu'il est un peu... Sévère.
Yen - J'imagine très bien que cela le faire rire, dit-elle en rigolant avant de reprendre. Sévère et têtu, un magnifique cocktail mon époux !
Il sourit, entamant doucement le chemin vers la sortie, roulant pas trop vite dans les couloirs. Non pas qu'il ne puisse pas, mais il aimait bien prendre son temps. Elle savait que son mari possédait une personnalité assez particulière, et qui pouvait en dérouter plus d'un. Il avait certes des qualités, nombreuses de son regard d'épouse, mais beaucoup de défauts d'un point de vue extérieur.
Yen - Qu'est-ce qu'il t'a raconté de mon... accident ?
Carter - Tout ce dont j'avais besoin de savoir j'imagine... Mais il a consenti à préciser certaines choses... J'ai vite compris qu'avec lui pour avoir des réponses, il fallait vraiment bien tourner ses questions pour lui éviter toute possibilité de répondre à côté sans que tu puisse rien y faire...
Yen - Je vois que tu l'as parfaitement cerné sur ce point-là. Il peut être frustrant à ces moments-là...
Elle avait besoin de savoir, même si elle se doutait bien que l'histoire avait été écourté à l'essentielle. Un accident dont elle-même se posait de nombreuses questions.
Yen - Comment va-t-il ? Je veux dire... Quelle est l'expression de son visage en ce moment, du moins si tu arrives à y lire quelque chose... Ce n'est pas toujours facile avec lui, marmonna-t-elle en soupirant.
Carter - Il n'est pas comme d'habitude. Souvent dans ses pensées... Enfin... Je veux dire, il l'est toujours, il a toujours un milliard de choses à l'esprit, mais il reste d'habitude attentif à ce qui l'entoure. En ce moment il fat souvent l'interpellé une ou deux fois avant qu'il tourne enfin la tête... Après il garde les traits toujours aussi fermé... Bien que plus crispé. Cela dépend du moment... Il est plus expressif mais je ne sais pas si c'est vraiment bon signe... A toi de me le dire !
Yen - Il y a quelque chose qui le fait ruminer... Et ce n'est pas bon signe. Je ne serais pas surprise d'apprendre qu'il culpabilise, il doit s'imaginer que cet accident est entièrement de sa faute... Et cela peut aller loin ce genre de réflexion avec lui, il n'aime pas mettre les personnes qui lui sont chères en danger, préférant se priver de toute vie sociale pour ça...
Il eut un bref sourire, se stoppant devant un ascenseur et appuyant sur le bouton en attendant qu'il arrive. Il reprit doucement.
Carter - Il n'a pas voulu se confier sur son ressenti. Je n'ai pas chercher à trop creuser pour ne pas qu'il se ferme complètement à moi. Donc je ne sais pas trop ce qui lui passe par la tête...
Yen - Tu as bien fait... Et pour être franche avec toi, je n'y suis pas encore réellement arrivée. Il esquive le sujet pour le moment.
Il eut un bref soupir, reprenant en montant dans l'ascenseur qui s'ouvrait. Il pressa le bouton du rez de chaussée en même temps qu'il poursuivait.
Carter - Il est très attentif aux enfants quand ils sont avec lui. Sora a été un peu grognon toute la journée d'hier, il a beaucoup pleuré au moment d'aller se coucher et la crèche nous a dit qu'il avait été un peu malade... Et Io a passé la nuit à ta place dans votre lit... C'était pas la grande joie mais ça va mieux ce matin.
Yen - C'est un père formidable... Et Sora est très sensible comme enfant, il ne comprend probablement pas toute la situation, mais il avait aussi fortement réagi à la dépression de son père... marmonna-t-elle du bout des lèvres.
Il sourit, et posa une main rassurante sur l'épaule de Yen. Il ne pouvait pas faire grand chose de plus pour l'instant, mais il essaierait de faire son maximum...
Yen - Tu auras pu accepter ton handicap si celui-ci aurait été permanent ?
La question n'était probablement pas facile à répondre, mais elle avait besoin d'en discuter, malgré la grande différence de situation. Elle espérait une guérison, elle comptait bien se battre mentalement, mais elle ne voulait pas non plus redescendre trop rapidement face à la réalité. Le choc serait beaucoup trop violent à vivre, ainsi elle préférait préparer le deuil de sa vie d'avant, de sa vue.
Yen - Par moment... Je me dis que si je flanche, c'est toute ma famille qui va s'écrouler. Je ne veux pas me morfondre, je ne veux pas de la pitié non plus... J'aimerai, comme je redoute aussi d'avoir enfin une réponse sur ma cécité. Va-t-elle être permanente ? Comme ça, je pourrais plus rapidement avancée...
Elle garda ses autres questions plus personnelles dans ses pensées... Elle se dévoilait déjà énormément en peu de temps. Peut-être parce qu'il pouvait comprendre sa situation. L'américain eut un bref sourire avant de répondre, prenant une légère inspiration.
Carter - Quand je me suis réveillé à la suite de l'opération, tous les médecins que j'ai vu m'ont dit que je ne pourrais plus jamais marcher... Au début, j'ai surtout été frustré, parce qu'il y a beaucoup de choses que je ne pouvais plus faire ou qui devenaient difficiles alors que je n'avais aucune difficultés avant... C'est bête mais... Ne serait-ce qu'attraper un verre d'eau dans les meubles haut de ma cuisine m'était devenu impossible... J'ai passé une semaine à boire à la bouteille avant de me décider à faire changer les choses de place par un ami... Ce sera pareil pour toi... Tout va être source de frustration... Parce que tu ne sauras pas, parce que tu ne pourras pas, parce que tu refuseras de demander de l'aide... Ce que je comprends. Les choses les plus basiques, on a pas envie de mettre son égo de côté et de sans arrêt solliciter quelqu'un pour nous filer un coup de main... T'as l'impression d'être pire qu'assister... Même un gosse est plus autonome que toi... Mais il ne faut surtout pas que cette frustration retombe sur tes proches... Ta famille ne s'écroulera pas si toi tu t'écroule. Tu as le droit d'avoir des moments de doute et de faiblesse. Par contre, si ta frustration et ta colère se décharge sur les autres, c'est là que cela peut devenir dangereux pour l'équilibre et la stabilité de la famille... Et c'est plus vrai encore dans le couple. Le conjoint est capable d'encaisser beaucoup, et je ne doute pas que les limites de Kwaïgon doivent se trouver assez loin de la limite lambda mais... Il a lui aussi ses limites. C'est si vous les atteignez que cela peut-être compliqué...
Il eut un léger soupir en poussant le fauteuil pour sortir de l'ascenseur, se dirigeant doucement vers la sortie.
Carter - Mais, une fois que tu auras apprit à gérer ces frustrations, tout devient possible. Je n'ai pas arrêter de me battre pour autant et la colère est un assez bon vecteur de motivation quand il faut essayer de lever son cul d'un fauteuil roulant, mais il est arriver un point où j'ai lâcher prise. J'ai accepté comme tu dis et c'est à partir de ce moment là que j'ai fait les progrès les plus rapides...
Il eut un léger temps d'arrêt avant de reprendre, avec un peu de réserve.
Carter - Ce ne sera peut-être pas la même chose pour toi, chacun réagit différemment et je te souhaite de tout cœur de guérir vite... Mais, c'est ce que j'ai vécu et c'est ce que j'ai pas mal entendu aussi autour de moi... Si je peux te donner un conseil, c'est de ne pas trop tarder à prendre contact avec des gens qui peuvent t'aider et te soutenir, en dehors de ta famille. Trouver un groupe de soutien ou des choses comme ça... Pouvoir exprimer à l'extérieur de ton foyer toutes tes frustrations, pour ne pas augmenter les tensions à la maison...
Elle l'avait écouté attentivement dans le plus grand des silences. Ces mots répondaient à certaines de ses interrogations silencieuses, calmant ainsi l'agitation de ses pensées. Aurait-elle réagir de la même manière face à quelqu'un d'autre ? Quelqu'un qui n'a pas connu ce genre de situation, cette soudaine dépendance. Probablement pas... Et cela même si les mots auraient été les mêmes qu'à cet instant. Elle hocha vaguement la tête, prenant quand même quelques minutes de silence.
Yen - Un groupe de parole, une association... Je vais y penser. Je n'ai pas envie que mes enfants subissent mes humeurs, surtout qu'ils seront beaucoup moins tolérant que Kwaïgon face à ça. Déjà que l'adaptation risque d'être pas facile...
Carter - C'est ça...
Elle ne va pas être d'une grande aide dans les tâches quotidiennes, elle risque même d'être un poids supplémentaire.
Yen - Tu restes combien de temps ?
Elle ne posait pas la question négativement, elle était même rassurée de sa présence chez eux. Le jeune homme sourit à sa question et répondit joyeusement, s'engageant avec un petit rire dans la descente de la rampe d'accès des fauteuils roulants.
Carter - Autant que vous voulez ! Je n'ai pas d'impératif ! Je suis toujours officiellement en convalescence même si ça ne se voit pas... Et pour tout t'avouer, si je pouvais reculer le moment où Liam va me mettre à cheval, je ne dis pas non !
Yen - Une fois que tu es pris dans le filet de Liam, on peut difficilement s'en échapper, dit-elle en rigolant.
Il rit doucement en terminant la descente et reprit la vitesse normale, se dirigeant vers la voiture du coréen. Il avait déjà mit les enfants à leurs places et attendait patiemment l'arrivée de Carter et Yen. L'américain profita d'être encore hors de portée de ses oreilles pour glisser quelques mots à Yen.
Carter - On arrive à la voiture et ton chéri nous attends de pied ferme. Alors si tu veux qu'on s'échappe et qu'on rentre à pied c'est le moment ! Après se sera trop tard, il nous entendra comploter ! Hihi !
Yen - L'idée est tentante, mais je n'ai pas la moindre idée de la distance entre l'hôpital et l'appartement, dit-elle en souriant.
Carter - Moi non plus j'avoue...
Il rit doucement, adressant au coréen un très large sourire et un geste de la main auquel le coréen répondit sans conviction, avec même un froncement de sourcil...
Carter - Il a l'air dubitatif, je viens de lui faire coucou. J'adore le mettre dans cet état là. Ça me fait vraiment marrer !
Yen - Tu sais qu'il est rare de le faire réagir d'une quelconque manière ? En tous cas, je t'encourage vivement de continuer, dit-elle en rigolant.
Carter - Pas de soucis ! Je vais l'en donner à cœur joie ! répondit-il en rigolant.
Elle marqua une pause, réfléchissant sérieusement à la proposition de Carter. Elle ne serait pas contre de prolonger ce tête-à-tête, mais elle n'était pas certaine que cela enchante son mari. Et elle redoutait aussi la réaction des enfants. Ils auraient bien d'autres occasions pour discuter loin des oreilles indiscrètes.
Yen - Je pense qu'il serait plus sage de rentrer tous ensemble, car si en plus on traîne un peu en chemin j'en connais un qui ne le supporterait pas... Surtout en ce moment...
Carter - C'est vrai, c'est plus sage ! Aller, ne le faisons pas trop attendre !
Il sourit et accéléra un peu le pas. Le coréen vint à leur rencontre tranquillement.
Kwai - On va te mettre devant Yen, se sera plus pratique...
Doucement, le coréen attrapa la main de Yen pour la guider et l'aider à se remettre sur ses pieds, alors que Carter s'occupait de plier le fauteuil pour le mettre dans le coffre. Il s'installerait derrière avec les enfants. Une fois tout le monde installer, le chemin jusqu'à l'appartement ne prit pas très longtemps. En voiture, la clinique n'était pas si loin que ça. Le voyage fut rythmé par Carter et Io, qui poussait la chansonnette. La petite fille essayant tant bien que mal d'apprendre l'hymne japonais à l'américain... Ce qui n'était pas si terrible finalement de la part de Carter, pour un homme qui ne parlait que l'anglais. Ils finirent par rejoindre l'appartement assez calmement, Sora galopant un peu dans le couloir...
Le coréen avait fait pas mal d'aménagements dans l'appartement. Il avait surtout changé les meubles de place, laissant dans la pièce de vie un grand espace vide. Il avait repoussé pratiquement tout ce qu'il pouvait le long des baies vitrées. Tout les angles de meubles portaient des protections pour enfant et des barrières empêchaient l'accès à l'escalier, autant à l'étage qu'au rez de chaussée. Tout les objets de décoration susceptible d'être poussé par inadvertance avaient été ranger ailleurs ou disposé au dessus des meubles hauts, inaccessibles. La cuisine avait elle aussi subit son lot de changement, tout comme leur salle de bain et leur chambre... Seules les chambres des enfants n'avaient pas trop été changées... Sora était plutôt content de l'espace de jeu qu'il gagnait dans le salon, mais Kwaïgon avait instauré quelques règles de bases, qui interdisait, notamment, tout jouet traînant dans le salon... Il avait simplement délimité un carré de mousse au sol sur lequel Sora avait le droit d'étaler ses jeux... Mais guère plus... Il avait également transformé son bureau en chambre d'appoint pour Carter, repoussant les meubles et installant un lit...
En entrant, Sora fila droit sur le canapé pour se jeter dessus en riant, vite suivit par sa sœur. Malgré tout, ils reprirent assez vite leur calme quand la jeune fille posa des yeux inquiets sur sa mère, attentive à ce qu'elle allait faire... Carter les laissa gérer, portant quelques affaires et faisant rouler son fauteuil devant lui, charger de leurs sacs... Le coréen soutenait Yen autant qu'il le pouvait, mais évitait de se montrer trop ferme ou impatient. Il ne savait pas trop quelle était la marche à suivre ; s'il devait la laisser faire seule ou non... Du coup, il se montrait assez hésitant...
Yen - Le canapé se trouve toujours au même endroit ? Je sens qu'il va falloir me faire visiter l'appartement, et de m'indiquer ce qui se trouve autour de moi...
Un sourire s'afficha légèrement au bord de ses lèvres, malgré l'étrange sensation au creux de son ventre. Elle se sentait totalement perdue dans l'espace, elle avait commencé à s'habituer à la chambre d'hôpital relativement petite... Mais ici, même si elle se souvenait de la décoration, des emplacements des pièces... Elle n'arrivait pas à s'y repérer sous le voile de noirceur. Le coréen prit une légère inspiration avant de répondre, desserrant difficilement les dents.
Kwai - Non... J'ai plus ou moins tout changé de place... Tout est à sa place mais repoussé contre les murs et les baies vitrées... Au sol tu as des tapis pour délimité les espaces... Autour de la table de la salle à manger, dans le salon... Le tapis de jeux de Sora... Et il y a des barrières dans l'escalier... En haut et en bas...
Il se sentait démuni et son ton n'avait cessé de baisser au fil de ses explications. C'est Io qui vint à son secours, s'approchant doucement de Yen, interrogeant souvent son père du regard pour savoir si sa proposition était la bonne.
Io - Je peux faire le tour de la maison avec toi pendant que papa fait à manger ?
Le coréen lui fit un bref signe de tête pour la remercier alors que Carter revenait derrière eux avec un sourire.
Carter - Et moi je m'occupe du Sora !
Il se fraya un chemin entre eux pour filer jusqu'au canapé et chatouiller Sora, qui éclata de rire. Io glissa timidement la main dans celle de sa mère, attendant tout de même son accord... Yennefer serra tendrement la main de sa fille, un sourire s'était affiché sur ses lèvres.
Yen - Je te suis ! L'infirmière à l'hôpital me faisait visiter la chambre en guidant l'une de mes mains pour que je délimite l'espace.
Io - D'accord !
Il lui faudrait probablement plusieurs jours pour arriver à se mouvoir correctement dans une seule pièce, et plusieurs semaines dans la totalité de l'appartement. Il n'était pas encore question d'interagir avec les objets, mais juste se déplacer sans se prendre un meuble ou un mur. La jeune fille sourit et commença à doucement entraîner Yen à travers l'appartement, lui laissant le temps de passer les mains où elle voulait. Elle lui décrivait chaque disposition, commentant les choix de son père concernant le nouveau placement des meubles avec plus ou moins d'approbation. Quand elle n'arrivait pas à trouver un mot en anglais, elle optait pour le japonais, ce qui ne cessait de faire sourire Carter, qui gardait un oeil discret sur les filles. Il avait fini par s'installer sur le tapis de jeu avec le petit homme, qui lançait à sa mère des regards un peu circonspect. Il voyait bien que quelque chose n'allait pas, mais sans vraiment saisir exactement le problème. Il commençait à baragouiner quelques phrases avec des mots bien à lui, arrivant tout de même à se faire comprendre quand il avait besoin de quelque chose. Io le reprenait souvent, autant en japonais qu'en anglais et Kwaïgon la laissait faire...
Le coréen, pendant ce temps là, se mit en cuisine, prenant tout de même quelques minutes pour observer les filles. Il était inquiet, mais il essayait de le cacher tant bien que mal. Heureusement, il n'y avait que Carter pour voir la légère ride se creuser sur son front. Avec un soupir, il fini par s'enfermer dans la cuisine, s'attelant à la préparation d'un dîner que tout le monde pourrait manger sans mal...
Yen - J'ai l'impression que notre appartement est un véritable labyrinthe, dit-elle en rigolant.
La jeune fille sourit mais fronça les sourcils un instant. Malgré tout, elle n'ajouta rien, poursuivant ses explications. Elle écoutait attentivement les descriptions de la jeune fille, mais elle avait encore bien du mal à tout visualiser dans les différentes pièces. Cependant, elle remarquait que son mari avait fait en sorte d'aménager au mieux l'appartement. Elle était chanceuse d'avoir un tel homme à ses côtés.
Yen - Tu me guides vers le canapé ?
Io - Oui !
Elle aurait bien aimé s'y rendre seule, mais elle n'était pas encore certaine, ni assez en confiance pour tenter le coup... La jeune fille mena Yen doucement vers le canapé, la prévenant face au tapis moelleux qui se trouvait devant. Le coréen avait enlever la table basse pour la repousser à côté du canapé afin que rien ne se trouve sur le chemin de Yen. En voyant sa mère s'installer, Sora se leva comme une flèche pour courir jusqu'à elle, grimpant sur le canapé pour se jeter à moitié dans ses bras en rigolant. Io prit un air réprobateur, pinçant les lèvres en retenant un peu son frère.
Io - Attention Sora...
Carter resta en arrière, les laissant faire. Il n'avait pas besoin d'intervenir tant que les petites turbulences de Sora n'étaient pas dangereuses... Yennefer avait encaissé l'arrivée de son fils maladroitement, cherchant à repérer comment il s'était positionné afin de pouvoir refermer ses bras autour de lui.
Yen - Doucement mon ptit asticot.
Elle glissa l'une de ses mains dans ses cheveux, après plusieurs tentative pour trouver le sommet de sa tête. Elle chassa rapidement ses sombres pensées, pour se concentrer que sur le rire de l'enfant.
Yen - Voyons voir comment tu es habillé aujourd'hui, dit-elle en souriant.
Elle passa ses mains sur son corps, provoquant des éclats de rire de Sora sous ses chatouilles. Elle arriva à repérer des détails, mais elle ne pouvait pas dire avec exactitude quelle tenue il portait actuellement. Io surveillait son frère de près. Sora pouvait encore être un peu brusque et maladroit à son âge... Elle répondit à l'interrogation de sa mère avec une certaine hésitation.
Io - Il a un pantalon noir et un pull rouge... Papa m'a demandé de choisir ce matin...
Yen - Quel veinard, ta grande sœur elle a bien choisi tes vêtements ! Heureusement qu'elle est là pour nous aider à choisir hein, dit-elle en souriant.
Elle se tortilla un peu sur le canapé, jetant un regard à Carter, qui lui sourit pour la rassurer. Ce n'était pas facile pour elle non plus d'appréhender les choses, de savoir où était les limites. Le coréen fit une brève apparition dans le salon pour mettre rapidement la table, jetant un œil à Yen sans rien dire. Il évita le regard de Carter, dont il savait qu'il serait inquisiteur. La préparation du repas lui laissait un moment de répits, mais il s'était aussi enfermé dans ses pensées, ruminant sombrement. Il espérait passer inaperçu mais Io releva la tête vers lui.
Io - Tu veux de l'aide papa ?
Kwai - Non, ça va... Merci Io...
Il se tenta à lui adresser un fin sourire, ressemblant plus à une grimace qu'à autre chose avant de disparaître à nouveau dans la cuisine. Carter eut une légère grimace mais ne dit rien. Il faudrait sans doute un peu de temps au coréen pour reprendre pied lui aussi... Yennefer avait légèrement tourné la tête en direction du coréen, cherchant à se repérer dans la pièce pour le situation, mais elle était certaine qu'elle ne regardait pas au bout endroit. Elle se pinça les lèvres avant de se reconcentrer sur Sora qui s'était calmé contre elle, il avait visiblement quelqu'un chose dans ses mains, probablement un jouet pour s'occuper.
Yen - Tu as des devoirs à faire ?
Elle posait bien cette question à Io, retournant la tête vers l'endroit où elle l'avait entendu par la dernière fois. Cela était perturbant pour elle, mais elle devait bien imaginer que pour ses proches aussi... La jeune fille releva ses yeux sur sa mère et sourit légèrement, répondant avec une certaine timidité.
Io - Non, on les a fait avec Carter tout à l'heure...
L'américain sourit et s'approcha un peu du trio.
Carter - Oui ! D'ailleurs elle a eu une bonne note ta fille ! Pourquoi tu n'en parles pas Io ?
La jeune fille haussa des épaules avant de poursuivre, un peu gênée.
Io - Je ne sais pas...
Elle eu un léger soupir avant de reprendre doucement.
Io - J'ai eu un A en maths... Mais c'était pas très difficile...
Carter - Je t'ai dit que ce n'est pas parce que c'était pas dur qu'il faut s'enlever tout le mérite d'une bonne note...
Yen - Je suis d'accord avec Carter, et je suis fière de toi !
Un immense sourire s'était affiché sur ses lèvres à l'intention de sa fille, en tant normal elle l'aurait prise aussi dans ses bras, mais elle n'osait pas bougé. Le jeune homme sourit, tournant la tête vers Kwaïgon qui revenait doucement. Il s'approcha en silence, les mains dans les poches. Il eut un léger soupir avant de prendre doucement la parole.
Kwai - Le dîner est prêt, on peut passer à table quand vous voulez...
Carter - Ça été rapide !
Kwai - C'était presque tout prêt... Petits tenders de poulet, frites et petits sandwichs...
Yen - Il ne faut pas grand chose, ni beaucoup de temps à Kwaïgon pour te faire un festin, dit-elle à Carter en souriant.
Carter - J'ai pu constater ça ! Et c'est pas moi qui vais m'en plaindre !
Le coréen avait fait en sorte de faire des choses que l'on pouvait manger sans couverts et en petites bouchées prédécoupés... En espérant que se soit plus pratique pour Yen. Il savait que cela plairait aux enfants pour le côté ludique mais pour le reste... Il échangea un long regard avec Io, qui fini par se lever doucement et le rejoindre pour un câlin improvisé. Il referma sans mal les bras autour d'elle, mais restait sceptique... Yennefer souleva Sora dans ses bras, provoquant son rire, avant de le déposer à côté d'elle.
Yen - Passons à table !
Carter - Parfait !
Elle tâtonna légèrement le canapé, avant de se lever à son tour. Elle avait entendu, en plus de sentir son fils s'échapper à son tour pour courir en direction de son père ou de la table. Il ne fallait pas lui dire deux fois quand il était question de nourriture. Elle fit quelques pas avant de marmonner.
Yen - Où est-ce que je m'installe, demanda-t-elle en souriant.
Mais silencieusement, elle espérait que quelqu'un la guide vers sa chaise, car elle n'était pas certaine d'être dans la bonne direction. Elle ravala avec force sa fierté. Carter sourit et s'approcha de Yen, lui prenant délicatement le bras.
Carter - Aller viens je t'emmène !
Yen - Merci.
Le coréen le remercia du regard, entraînant Io jusqu'à la table pour sa part. Il laissait Carter s'occuper de Yen, il prendrait en charge les enfants. Sora tentait tant bien que mal de se hisser sur sa chaise à réhausseur. Le coréen l'y aida, sous les rires du petit homme. Io s'installa à la place qui lui était dévolu d’ordinaire, sagement. Pendant que le coréen allait chercher les plats. Une fois tout sur la table, il servit Sora en premier, impatient comme il était, avant de servir Io. Il releva ensuite doucement les yeux vers Yen, en face de lui.
Kwai - Qu'est-ce que je te sers Yen ? Poulet pané, frites ? Sandwich ?
Yen - Je veux bien du poulet pané et un peu de Sandwich. Tu les as fait à quoi ?
Kwai - Pastrami... Beurre de cacahuète et fromage. Un peu de tout ?
Yen - Oui, je veux bien. Merci !
Il jeta un oeil à Sora qui entamait joyeusement ses frites, gazouillant en les regardant avec le plus grand sérieux du monde avant de servir sagement Yen. Elle avait posé des mains sur la table, cherchant à toucher du bout des doigts les contours de l'assiette qu'elle ne tarda pas à trouver. Puis elle avança l'une de ses mains vers le haut à la recherche de son verre. Un sourire s'afficha sur ses lèvres quand elle le trouva enfin.
Yen - Est-ce qu'on peut me mettre le pichet d'eau à ma droite ?
Kwai - On peut...
Pendant que le coréen servait la jeune femme, Carter déplaça le pichet d'eau, le posant pas très loin de la jeune femme. Il en profita pour attraper le saladier de frites pour se servir, laissant le coréen poursuivre avec ses petits sandwichs...
Yen - Merci !
Elle avait entendu le bruit, déplaçant son autre main pour trouver le pichet. Elle mit quelques secondes avant de trouver l'anse, mais elle chercha aussi à trouver la position du bec verseur. Puis, elle la souleva doucement en rapprochant de son autre main le verre. Elle attendit que celui-ci rencontre délicatement la surface du pichet avant de le remonter en direction du bec. Elle avait placé un doigt dans son verre afin de l'aider à connaître le niveau d'eau, et donc de ne pas faire déborder celui-ci. Cette astuce, on lui avait expliqué à l'hôpital. Elle finit par reposer le pichet sur la table, pour ensuite boire tranquillement son verre. Elle avait probablement mis un temps fou pour se servir de l'eau, mais elle était satisfaite d'elle.
Yen - Tu m'as servi le poulet de quel côté ?
Kwai - Poulet à ta droite !
Yen - Merci !
Il se rassit après avoir fini de servir Carter et avoir mit deux trois pièces dans son assiette. Il servit de l'eau aux enfants avant de jeter un oeil à Io. Elle grignotait en silence, lançant souvent à Yen des regards anxieux. C'est Carter qui reprit le cours des questions.
Carter - Yen, est-ce que tu veux une sauce quelconque ? On a... Mayonnaise, ketchup... Moutarde... Si tu veux mon avis la mayo américaine n'est pas une grande réussite mais bon...
Kwai - Je peux toujours en faire un peu, ça ne prend pas longtemps...
Io - Moi je veux bien que tu en fasse un peu papa...
Kwai - Ok. Je reviens... Une autre requête ?
Carter - Pour moi c'est bon...
Kwai - Yen ?
Yen - Moutarde-miel c'est possible ?
Kwai - C'est possible !
Sora mit son grain de sel, brandissant un morceau de poulet vers sa mère, certainement dans l'idée de lui montrer, insistant pour attiré son attention... Elle tourna la tête vers la direction de Sora, se fiant à sa voix.
Yen - Qu'est-ce que tu me montres ? dit-elle en souriant.
Sora - Dah !
Elle sentait une boule qui lui serrait l'estomac, mais elle ne voulait pas laisser apparaître sa tristesse. Elle avait l'impression que cela faisait des années qu'elle n'avait pas pu voir ses enfants, son mari. Et elle avait l'impression de le souvenir de leur visage s'effaçait dans sa tête. Elle aimerait tellement pouvoir revoir l'expression joyeuse de Sora. Le coréen eut un maigre sourire alors que Carter prenait la parole avant lui, un sourire aux lèvres. Il prit la direction de la cuisine, pas si mécontent de s'échapper.
Carter - C'est un superbe morceau de poulet ! Plein de ketchup... Je pense qu'il y a plus de ketchup que de poulet... Et que le pull adoooooore le ketchup au moins autant que ton fils...
Yen - C'est bien mon poussin ! Et je sens qu'un bain ne va pas être de trop tout à l'heure, dit-elle en rigolant.
Carter - Oh oui !
L'américain rit doucement, avant de prendre lui même un morceau de sandwich. Sora ne tarda pas trop à manger son morceau de viande, s'en donnant à coeur joie et ignorant royalement la sauce qu'il s'étalait sur les joues. Cela dit, Io en sourit, ce qui rassura un peu l'américain... Kwaïgon ne tarda pas à revenir, servant à chacun la sauce demandé avant de se remettre à sa place. Il avait mit la moutarde de Yen dans un petit ramequin qu'elle pouvait tenir dans le creux de sa main. A nouveau, Io reprit la parole, un peu hésitante.
Io - Est-ce qu'on est obligé d'aller à l'école demain ?
Yennefer fronça les sourcils, alors qu'elle attrapa le petit ramequin pour étudier sa forme avant d'y tremper maladroitement son morceau de poulet.
Yen - Pourquoi tu n'irais pas à l'école demain ?
La petite fille haussa des épaules et baissa les yeux sur son assiette, un peu boudeuse.
Io - Pour rester avec toi... marmonna-t-elle entre ses dents.
Le coréen inspira sans rien dire. Il ne pouvait pas en vouloir à Io... Bien qu'il n'approuvait pas spécialement qu'elle loupe un jour d'école... Yennefer termina sa bouchée, elle aurait bien aimé à cet instant pouvoir croiser le regard de son époux, afin de voir ce qu'il pensait de la situation.
Yen - Io, maintenant que je suis rentrée, tu auras le temps de me voir après l'école. C'est important d'y aller. Je comprends que cette situation est perturbante... Que tu t'inquiètes.
Elle marqua une pause, avant de reprendre d'une voix douce.
Yen - Je risque de passer une bonne partie de la journée à dormir, c'est mieux que tu ailles à l'école demain. On passera du temps rien que toutes les deux si tu veux le soir d'accord ?
Io - Oui d'accord...
La petite fille avait une voix boudeuse mais elle acceptait la situation. Le coréen eut un léger soupir, approbateur, et passa une main légère dans le dos de Io, pour la rassurer ou la consoler.
Kwai - Tu sais, maman ne restera pas toute seule... Carter et moi on sera là...
Io - D'accord...
Elle reprit en silence, jetant un oeil furtif à son père. Le coréen ne put avaler qu'un morceau de poulet et de sandwich, délaissant le reste de son assiette, malgré le regard féroce et réprobateur de Carter. Il restait plutôt silencieux, gardant un oeil attentif sur son fils, même s'il ne s'inquiétait pas pour lui...* * *
Avec un lourd soupir, le coréen regagna leur chambre après un bref passage dans le salon pour souhaiter la bonne nuit à Carter. Il était physiquement éprouvé et las, mais il savait qu'il ne pourrait pas fermer l'oeil de la nuit tant ses pensées étaient chaotiques. Il referma doucement la porte derrière lui et s'avança doucement dans la chambre, s'approchant de Yen. Il l'observa un moment, les mains dans les poches, avant de finalement prendre la parole.
Kwai - Les enfants sont couchés...
Yen - Ils ont été sages ?
Kwai - Oui, ça va...
Il n'ajouta rien d'autre, ne sachant que dire de plus. Il laissa passer quelques secondes de silence, le temps d'organiser un peu ses pensées avant de reprendre doucement la parole.
Kwai - Comment tu te sens ? Pas trop fatigué ? Pas de changement de sensation au niveau de tes yeux ?
Elle était arrivée à ouvrir le placard, et elle laissait trainer ses doigts sur les différents vêtements, cherchant à se rappeler du contenu. Elle avait bien du mal à se repérer où elle se trouvait, avant de tomber sur les chemises de son époux qu'elle reconnaissait plus facilement de par leur rangement sur les cintres.
Yen - Un peu fatiguée, avec une migraine qui commence à s'éveiller. Mais le médecin a dit que je risquerais d'en avoir.
Elle marqua une pause, se tournant légèrement en faisant un pas incertain. Elle le cherchait dans la pièce, mais elle craignait que le lit soit entre eux.
Yen - Je ne sais pas si c'est la migraine qui provoque ça, mais j'ai l'impression que mes yeux... me tirent un peu. Comme s'ils étaient fatigués, tu vas devoir m'aider à mettre mes gouttes...
Il l'avait écouté sans rien dire avant d'aller chercher les gouttes en question en silence. Il s'était ensuite rapproché d'elle pour l'escorter jusqu'à un fauteuil, et l'aider à s'installer.
Kwai - Penches toi en arrière, on va mettre les gouttes de suite...
Elle avait penché la tête en arrière, en cherchant à garder les yeux ouverts pour lui faciliter la tâche. Il s'exécuta avec précautions, poursuivant doucement.
Kwai - Est-ce que tu veux prendre quelque chose pour ta migraine ? J'ai encore de la vicodin... C'est pas terrible de s'endormir avec une migraine, elle pourrait être persistante...
Yen - Oui, c'est peut-être préférable, marmonna-t-elle.
Kwai - Ok...
Une fois les gouttes misent, il se redressa et rangea le produit, reprenant doucement la parole.
Kwai - Tu as le lit en face de toi... A environ... Cinq pas... Et à contourner par la gauche si tu veux aller ailleurs...
Yen - Merci.
Elle s'avança vers le lit, afin de caresser légèrement le bord pour s'aider à le contourner. Elle aurait probablement pour le faire uniquement avec les indications du coréen, mais elle avait remarqué qu'elle avait besoin de toucher, de dessiner les limites des objets, des meubles pour visualiser l'ensemble. Il eut un léger soupir, s'éloignant un tout petit peu pour remettre la boîte de produit à sa place.
Kwai - Je vais prendre une douche... Tu veux aussi ?
Yen - Je peux venir ? dit-elle en souriant malicieusement.
Il avait posé sa question en douceur, son ton se faisant un peu plus chaleureux, essayant de masquer l'inquiétude qui ne cessait de le tourmenter... A sa réponse, il eut un léger sourire et répondit.
Kwai - Oui si tu veux...
Il enleva son pull pour l'abandonner sur un fauteuil près du dressing avant de s'approcher doucement de Yen, sans pour autant entrer en contact physique avec elle.
Kwai - Est-ce que tu veux tenter d'y aller toute seule ou que je t'aide ?
Yen - Je veux bien que tu m'indiques la direction, puis on verra bien si j'y arrive, dit-elle en souriant.
Kwai - Une fois que tu fait le tour du lit, tu peux suivre le mur et c'est tout droit. Fais juste attention à la vitre de la douche dans la salle de bain...
Il préférait lui laisser le choix, poursuivant son déshabillage, attentif... Elle avait cherché le rebord du lit afin de s'installer, commençant ainsi pour enlever ses chaussures ainsi que ses chaussettes.
Yen - Je sens que je vais être pire qu'une adolescence qui laisse traîner ses affaires un peu partout là, marmonna-t-elle avec humour.
Kwai - C'est pas bien grave ça...
Elle préférait rire de la situation, même si elle se rappelait des paroles de Carter au sujet de la frustration. Elle espérait qu'elle ne se laissera pas trop envahir par celle-ci au fil des jours.
Yen - Si avant j'étais un peu bordélique, je risque d'être pire...
Elle était enfin arrivée au bout de ses chausettes qu'elle avait glissé dans ses chaussures à défaut de savoir où elle pourrait les mettre, et comme ça elle savait où elle se trouvait pour le moment. Puis elle commença à enlever le reste, il était plus facile de se déshabiller dans le noir que l'inverse. Le coréen avait sourit, bien qu'elle ne le voit pas. Il termina de se déshabiller, ramassant ses affaires et celles de la jeune femme pour tout laisser dans la panière de linge sale.
Kwai - Je vais dans la salle de bain allumer l'eau. Appelles à l'aide si tu te perds...
Yen - D'accord !
Il avait un peu relevé le ton de sa voix à la fin, dans un sourire, mais il n'était pas pour autant très serein. Il fit ce qu'il avait ennoncé, allumant l'eau de la douche et réglant la température en attendant que l'eau chauffe. Il attendit ensuite sagement la jeune femme, se glissant sous l'eau d'abord tiède, fermant les yeux au contact de cette dernière en essayant de se vider l'esprit... Elle avait suivi le contour du lit pour continuer sa marche en s'aidant du mur, sa démarche n'était pas rassurée, et elle y allait avec lenteur en tâtonnant du pied avant de le poser. D'un regard extérieur, elle se doutait que cela devait être affreusement ridicule à voir. Elle s'aidait aussi du bruit de la douche. Au bout d'un moment, ses doigts touchaient la vitre de la douche, arrachant un soupir de soulagement qui se transforma en sourire de victoire. Elle se glissa doucement à l'intérieur, ne tarda pas à toucher le corps du coréen. Rapidement, elle enroula ses bras autour de lui en reposant sa tête sur son dos. Il remonta ses mains jusqu'à ses bras, laissant un soupir s'échapper de ses lèvres.
Yen - Je crois que j'ai battu un record de lenteur pour se rendre dans la salle de bain, dit-elle en rigolant.
Kwai - Au moins ça a laissé le temps à l'eau chaude d'arriver jusqu'à nous...
Elle resta ainsi, se refusant de le lâcher sans s'en rendre réellement compte. Puis elle murmura du bout des lèvres contre sa peau.
Yen - Je t'aime...
Kwai - Moi aussi Yen...
Il avait simplement murmurer, pouvant difficilement cacher son inquiétude dans ce moment d'intimité. Il resta ainsi quelques minutes, avant de finalement se retourner pour faire face à Yen, la prenant dans ses bras avec affection. Il déposa un long baiser sur le sommet de son crâne, se perdant un moment dans cette courte étreinte. Il avait l'impression d'un peu la retrouver, même s'il avait toujours un désagréable pincement au coeur, qui ne le quittait plus. Avec une certaine hésitation à reprendre la parole, de peur de briser ce petit moment, il finit par reprendre d'une voix murmurante.
Kwai - Demain matin je te laisserais avec Carter le temps de déposer les enfants à l'école... N'hésitez pas à m'appeler si jamais tu as besoin de quelque chose... Je pourrais te le ramener...
Yen - D'accord...
Il ferma les yeux, la gardant contre lui, immobile sous l'eau chaude de la douche... Elle avait posé sa tête contre son torse, écoutant les battements de son cœur. Elle pourrait rester ainsi pendant des heures, les yeux fermes qui lui donnait l'illusion que son obscurité n'était qu'éphémère. Au bout d'un moment, elle redressa la tête en ouvrant son regard légèrement voilé vers lui. Ses mains ne tardaient pas à remonter vers son visage l'encadrant avec douceur et tendresse, Elle caressa de son pouce les contours de ses lèvres, pour ensuite déposer les siennes, réclamant un tendre baiser. Il répondit à son baiser, bien qu'avec un peu d'hésitation. Il se laissa faire cependant, se laissant envahir par les sensations que ce seul baiser provoquait.
Yen - Cette situation te pèse plus à toi qu'à moi pour le moment... Es-tu en train de culpabiliser ? De t'imaginer des choses, voir d'en regretter certaines ? J'ai besoin de savoir comment tu vas réellement... Car, cela a son importance, je ne suis pas la seule victime dans cet accident. Tu vois bien que cela affecte les enfants, mais surtout toi. On doit discuter de ça...
Le coréen eut un soupir et prit les mains de la jeune femme pour les poser sur ses hanches, commençant à se sentir un peu oppressé. Il répondit seulement dans un murmure, à peine plus audible que le bruit de l'eau.
Kwai - Je m'inquiète c'est tout...
Il eut un léger soupir à nouveau et serra la jeune femme contre lui. Il était incapable d'en dire plus sur ce qu'il ressentait, sur ce qu'il apprenait de cet accident. Il ne regrettait pas grand chose, mise à part de ne pas avoir céder, des années plus tôt, et abattu l'instigateur de cet empoisonnement... Il fini par attraper un gel douche et en mettre une noisette au creux de sa main, avant de se frotter les mains. Il incita doucement la jeune femme à se retourner et commença à doucement lui masser les épaules et le dos... Elle n'avait rien répondu, mais elle ne pouvait pas s'empêcher de penser qu'il n'y avait pas que ça. Elle se retourna, attrapant ses cheveux pour les mettre sur le côté. Un soupir de bien-être passa la barrière de ses lèvres, elle profitait de ce moment de douceur où elle avait nullement besoin de sa vue. Elle rechercha un moment le gel douche, se souvenant de la disposition de la douche pour mettre la main dessus. Elle prit à son tour un peu de savon afin de se retourner vers son époux.
Yen - Carter m'a conseillé de prendre contact avec des associations pour que je puisse évacuer ma frustration ailleurs, parler avec des personnes qui ont le même... souci.
Kwai - C'est une bonne idée...
Elle marqua une pause, avant de reprendre doucement.
Yen - Le médecin t'a donné les coordonnées du laboratoire ?
Kwai - Oui j'ai tout...
Le jeune homme eut un léger soupir et poursuivit tendrement le massage de la jeune femme. Il se perdait à nouveau dans ses pensées, peut-être un peu trop vite à son goût. Il se força à reprendre pied, serrant un peu les dents avant de poursuivre d'une voix douce.
Kwai - Il va peut-être falloir que je m'absente un peu... Mais Carter restera avec toi... Atashi fait le voyage du Japon, je le retrouverais sans doute en ville... Sauf s'il vient ici directement. Il n'a pas voulu me dire à quelle heure il arrivait...
Yen - Je comprends mieux d'où vient ton côté secret, de la culture Japonaise visiblement. Et tant qu'il ne débarque pas à quatre heures du matin chez nous...
Kwai - Je ne pense pas qu'il fera un truc comme ça...
Il eut un soupir un peu rageur. Il aimait pas spécialement savoir qu'Atashi pouvait débarquer chez lui un peu à l'improviste, bien que c'était un de ceux en qui il avait le plus confiance.
Kwai - Il a peut-être trouver quelque chose sur ton agresseur...
Il avait glissé ces quelques mots rapidement, pas très certain de lui. Peut-être qu'elle ne voulait pas savoir... Elle arrêta un geste un court instant à ses paroles.
Yen - Est-ce que l'identité de mon agresseur t’inquiète ? Est-il dangereux ?
Le jeune homme eut un court moment d'hésitation, laissant un soupir passer la barrière de ses lèvres. Il réfléchit aux mots qu'il allait employé pour répondre et se lança finalement, reprenant le savonnage de la jeune femme avec lenteur.
Kwai - Comme je te le disais, je ne pense pas que ton agresseur soit dangereux... C'est juste un type qui a été embauché pour te piquer... En revanche c'est celui qui le paye qui est dangereux. Et c'est son identité à lui qui m'inquiète...
Il avait quelques idées, mais il ne dit rien, ne voulant pas l'attrister et ne sachant pas comment elle pourrait réagir.
Kwai - Tu... Tu voudrais savoir ?
Il avait grandement hésité sur sa question, suspendant son geste un instant... Elle resta immobile, se perdant dans ses propres pensées. Avait-elle envie de savoir l'identité de la personne qui a voulu la tuer ? Est-ce qu'elle la connaissait ? Était-elle réellement visé ou on cherchait uniquement à atteindre son mari ?
Yen - Je sais pas... Est-ce que je connais cette personne ? Il a voulu me tuer pour t'atteindre, ou il me visait réellement moi ? L'unique personne a ma connaissance qui souhaitait ma mort, tu l'as déjà tué...
Le coréen eut un court moment de réflexion à nouveau et fini par serrer la jeune femme dans ses bras, ignorant le savon.
Kwai - Je ne sais pas encore qui c'est exactement mais j'ai quelques pistes... Et tu en connais de nom en tout cas, à défaut d'autrement...
C'est pour cette raison qu'il avait également besoin d'Atashi... Il ne pouvait pas faire grand chose absolument tout seul cette fois, il se devait de rester auprès de Yen.
Kwai - Est-ce que ça changerait quelque chose que tu connaisse cette personne ou pas ? Dans tout les cas il a essayé de te tuer...
Il avait dit cela en serrant les dents, ne pouvant cacher la haine que lui inspirait cet acte. Que cette attaque soit contre elle ou lui, c'était la même chose. Ils étaient un tout. S'attaquer à elle ou à l'un de leur enfant, c'était aussi s'en prendre à lui... Et il le supportait moins encore qu'une attaque directe sur sa personne...
Yen - Je sais pas... Je me demande juste ce que j'ai pu faire pour qu'il décide de me tuer... Mais je suppose qu'il n'y a pas vraiment de raison par moment, mon existence le dérange tout simplement, sans pourtant être dans sa vie, si je le connais de nom...
Elle s'était blottie contre lui, ruminant ses informations avant de pousser un long soupir.
Yen - Il risque de s'en prendre aux enfants ?
Kwai - Il n'a pas intérêt...
Il remonta une main dans ses cheveux, caressant sa nuque avec douceur. Il ne lui dirait rien si elle ne lui demandait pas. Il reprit le silence, enfouissant le nez au creux de son cou. Il la garda de longues minutes contre lui ans bouger, les yeux clos. Malgré tout, au fond de lui, une boule d'angoisse ne voulait décidément pas s'envoler, le rendant un peu hésitant. Il fini par la lâcher, déposant un rapide baiser sur son front avant de finalement terminer rapidement son savonnage.
Kwai - On ne va pas tarder... Tu dois être fatigué...
Yen - Oui...
Il se remit bien en entier sous le jet d'eau pour rincer le savon qu'il avait sur le corps, ne restant pas très loin de la jeune femme dans tous les cas, attentif à elle... Elle s'était rapprochée du jet d'eau, glissant une main dans ses cheveux afin d'enlever plus facilement le savon restant.
Yen - Je crois que je vais avoir besoin de tes yeux pour savoir s'il reste du savon sur moi, dit-elle en souriant.
Kwai - C'est bon... Enfin je crois attends...
Le jeune homme passa doucement une main dans ses cheveux avec de l'eau, avant de déposer en douceur ses lèvres sur les siennes. En se redressant il sourit doucement.
Kwai - C'est bon maintenant...
Elle commençait à ressentir la fatigue, et il ne serait pas surprenant qu'elle s'endort rapidement une fois dans le lit. Elle attendit son verdict pour sortir de la douche avec lenteur, cherchant à retrouver l'endroit où était accroché les serviettes. Il lui fallait un petit moment, mais elle s'était dirigée dans la bonne direction, par habitude.
Yen - Quelle chemise je vais te piquer cette nuit !
Elle avait noué sa serviette autour de sa poitrine, piquant une seconde plus petite pour faire de même pour ses cheveux avant de se diriger lentement vers la chambre. Le placard était resté ouvert, et elle était arrivée à trouver l'endroit de ses chemises... Le coréen rejoint la jeune femme dans la chambre avec un verre d'eau à la main. Il s'était séché et avait enfilé un pantalon en coton noir.
Kwai - Celle que tu veux.
Yen - Celle que j'arrive à attraper la première alors !
Il se dirigea doucement jusqu'à son tiroir à pharmacie et en sorti un cachet pour la jeune femme, avant de déposer le tout sur sa table de nuit à lui et revenir vers la jeune femme. Il l'aida à boutonner correctement la chemise, récupérant les serviettes pour les jeter dans un coin. Avec ensuite un long soupir il reprit la jeune femme dans ses bras, ressentant soudainement le besoin de ce contact face à ses sombres pensées. Il n'était pas aussi tactile d'ordinnaire mais à ce moment là il n'avait trouver que cela pour tenter de se rassurer, se persuader qu'il ne l'avait pas perdu. Avec délicatesse il se détacha d'elle pour finalement la prendre dans ses bras, passant un bras derrière ses genoux pour la soulever du sol.
Kwai - Hop ! Au lit Madame Ono !
Elle éclata légèrement de rire, en se laissant docilement faire. Il la déposa sur le lit, tirant sur la couette pour qu'elle puisse se glisser en dessous sans mal avant de faire le tour pour éteindre les lumières et s'installer à son tour.
Kwai - Tiens, avant que tu ne sombre dans le sommeil, le cachet pour la migraine...
Yen - Tu penses vraiment à tout... Merci !
Kwai - Avec plaisir... Je suis là pour ça...
Il lui glissa la petite pilule blanche dans la main, lui donnant également le verre d'eau avec précautions, attendant sagement avant de pouvoir reprendre le verre et le reposer... Elle prit rapidement le médicament, en buvant une bonne gorgée avant de lui tendre un peu à l'aveugle le verre. Un sourire s'afficha sur ses lèvres, alors qu'elle s'installait confortablement dans le lit. Elle attendit qu'il s'installa à son tour pour venir se coller à lui, posant sa tête sur son torse. L'une de ses mains caressaient son ventre avec tendresse. Elle se sentait apaisée, et rassurée contre lui.
Yen - Cela m'avait manqué... Je vais enfin pouvoir passer une bonne nuit maintenant.
Elle s'était rendue compte à l’hôpital qu'elle avait eu beaucoup de mal à s'endormir. Elle s'était habituée à sa présence dans son lit pour s'endormir. Autant elle n'était pas trop dérangée de son absence pendant la nuit, mais pour s'endormir cela était une autre histoire... Il referma les bras autour d'elle, approuvant d'un simple meumeumement. Il attendit ensuite simplement qu'elle s'endorme, tout en sachant qu'il ne fermerait sans doute pas l'oeil de la nuit...
CODAGE PAR AMATIS
Teardrop
Admin
Re: Vilain papa Yen - Dim 19 Nov 2017 - 17:09
Hors série 04
Quand le drame s'invite aux vacances...
J'ai 610 Lignes
Des points pour Yen !
Merci pour la correction !
Journal : One Team One Goal
J'ai 610 Lignes
Des points pour Yen !
Merci pour la correction !
Journal : One Team One Goal
Le coréen était parti conduire les enfants à l'école depuis une vingtaine de minutes quand Atashi avait sonné à l'interphone. Carter l'avait bien sûr fait monté, mais si le coréen n'avait pas rapidement mentionné son nom la veille, il l'aurait sans doute laissé sur le trottoir. En tout cas, en attendant que le coréen ne revienne et que Yen ne se lève, les deux hommes avaient fait connaissance et s'étaient lancé dans la préparation d'un petit déjeuner complet. Carter était en tenue assez décontracté, mais portait une atèle pour soutenir l'un de ses genoux, abandonnant pour quelques instants son fauteuil, entreposer dans sa chambre. Les deux hommes discutaient joyeusement dans la cuisine quand les râleries de Yen parvinrent jusqu'à leurs oreilles. Carter sourit au japonais, croisant son regard.
Carter - Il y a des barrières, elle doit être bloqué... Tu peux aller l'aider ?
Atashi - Ouai ! Avec plaisir !
Le japonais avala un grain de raisin avant de doucement sortir de la cuisine, ouvrant la barrière au bas de l'escalier avant de monter, interpellant doucement Yen.
Atashi - Bonjour Yennefer ! On ne se connait pas encore... Je suis Atashi Nakohima. Je viens t'aider, ne bouge pas...
Yen - Depuis quand il faut avoir un bac +5 pour ouvrir ses maudites barrières à la con, ronchonna-t-elle avant de rajouter. Kwaïgon m'avait prévu de ton arrivée, râlant de ne pas connaître l'heure exacte.
Atashi - Ah ! J'aime bien mettre le boss en rogne mais pas trop quand même... Il aime pas l'humour quand il se passe des trucs pas cool...
Le japonais, un homme fin au visage rieur, assez grand, se glissa jusqu'à la jeune femme et ouvrit la barrière avant de lui prendre une main pour la faire doucement avancé dans l'escalier, refermant derrière elle.
Atashi - Ne tombes pas par contre, déjà que je vais bientôt me faire étrangler, je ne voudrais pas en plus être torturé par ton mari !
Yen - Je lui dirais que tu es venu à mon secours face à ses dangereuses barrières que j'étais sur le point d'enjamber... Il devrait être plus clément, dit-elle en souriant.
Atashi - J'espère ! Si ça peut me sauver la vie ! dit-il en riant joyeusement.
Il la suivit doucement, avec précaution, la guidant au mieux. Une fois en bas, il referma la barrière du bas avec précaution, entraînant la jeune femme dans la cuisine et la positionnant contre un meuble, pour qu'elle ai un repère. Elle s'était laissée guider tranquillement, étant un peu rassurée pour la descente de l'escalier.
Carter - Salut Yen ! On fait le petit dej'... J'espère que tu as faim !
Atashi - C'est qu'on se donne du mal...
Carter - Ouai enfin... On essaie en tout cas...
Elle ne le voyait pas, mais elle pouvait en revanche sentir la légère odeur de brûlé qui flottait dans l'air, témoin de la mésaventure des premières tartines de pain...
Yen - C'est à croire que vous vous êtes bandé les yeux pour préparer le petit-déjeuner, dit-elle en souriant.
Carter - Tu fais pas si bien dire... On va dire que c'est à cause de ma non connaissance de ta cuisine...
Atashi - Ou de notre incapacité à faire des toasts !
Elle touchait doucement le meuble, afin de déterminer où elle se trouvait dans la pièce. Heureusement qu'elle avait des souvenirs de l'aménagement de la cuisine, cela l'aidait énormément.
Yen - Je serais curieuse de goûter ça, et je ne dis pas non à une tasse de café !
Atashi - Vos désirs sont des ordres, femme de boss !
Atashi se mit en mouvement, servant une tasse de café à la jeune femme. Elle marcha doucement vers la droite où doit normalement se trouver une chaise, elle mit un moment à la trouver, s'installant tranquillement. Finalement, elle n'était pas certaine de se trouver là où elle l'avait imaginé, mais au moins elle était assise... Le japonais lui donna doucement sa tasse et recula, aidant de nouveau Carter.
Yen - Je n’ai même pas entendu la sonnette de l'entrée. Il est quelle heure ?
Carter - Euh...
Atashi - Huit heures trente. A quelle heure Mr Ono revient-il ?
Le japonais avait répondu et poser sa question avec sérieux, mais cela n'empêcha pas pour autant Carter d'exploser de rire.
Carter - Mr Ono !? Sérieux ?! Haha !
Atashi - Bah... Oui...
Le japonais rougit doucement et eu un sourire gêné, sans pour autant aller plus loin... Elle tenait sa tasse dans ses mains, après avoir mis un temps à trouver le bon sens. Elle soufflait doucement avant du boire une gorgée, amusée pour l'échange des deux hommes.
Yen - Es-tu en train de te moquer de notre nom de famille Carter ? dit-elle en fronçant les sourcils, malgré son sourire au bord des lèvres.
Carter - Du tout ! Je me moque juste de notre ami japonais !
Elle reposa doucement la tasse sur la table, en tournant légèrement la tête vers Atashi, du moins là où elle avait entendu sa voix.
Yen - Il ne devrait pas tarder... Déjà qu'il n'est pas du genre à trainer, vu la situation...
Atashi - Ok... Bon...
Il eut un léger soupir et commença à installer la table du petit déjeuner là où était Yen. Ils seraient plus serré que dans la salle à manger mais ils pourraient tous largement tenir. En attendant, Yen n'avait pas menti, à peine Carter eut-il posé l'assiette de bacon sur la table que la porte d'entrée claquait, signe que le coréen était de retour... Il mit un certain temps à les rejoindre et quand il entra dans la cuisine, il se figea. Carter garda un ton joyeux, saluant le coréen comme si de rien n'était.
Carter - Salut Kwai ! Ça été les bouchons ?
Mais le coréen n'était pas vraiment dans le même état d'esprit et fixait Atashi d'un regard féroce. Le ton de sa voix n'augurait rien de bon non plus et le japonais n'osait pas bouger, immobile en face de Yen, fixant le coréen avec une certaine crainte dans le regard.
Kwai - Atashi.
Atashi - Bonjour patron...
Yennefer qui avait repris sa tasse de café, ne tarda pas à la poser avec beaucoup moins de délicatesse, et elle ne tarda pas réagir.
Yen - J'espère que tu n'es pas en train de le tuer du regard ! Il a eu l'amabilité de venir chez nous à une heure décente. On n’a parlé de rien d'important, tu pourras échanger en privé avec lui tout à l'heure ! Et en plus, il m'a aidé à ouvrir ses PUTAIN de barrières ! Maintenant, j'ai faim donc j'aurai bien prendre mon petit-déjeuner dans la bonne humeur.
Elle attrapa sa tasse pour boire une gorgée avant de poursuivre.
Yen - Comment on était les enfants ? Io n'a pas fait trop d'histoire ?
Le coréen eut un bref moment d'hésitation, posant sur Yen un regard étonné avant de capituler et prendre place à côté d'elle, en face de Carter. Atashi se détendit un peu, même s'il n'était pas encore complètement rassuré, cela se voyait à la façon dont il serrait sa tasse de thé. Carter observait le tout en souriant comme un enfant. Le coréen fini par se détendre et reprit la parole, plus calme.
Kwai - Les barrières c'est pour que tu ne tombes pas dans l'escalier... Et c'est qu'un coup à prendre pour les ouvrir...
Yen - Je sais, mais tu connais aussi ma patience ! Si je dois mettre plus de dix minutes pour l'ouvrir, je te jure que je passe par dessus le truc, cela va être vite vu avec moi.
Kwai - Je te montrerais... répondit-il avec un léger soupir.
Il ronchonna légèrement en buvant une gorgée de café avant de commencer à tartiner des toasts, ne faisant pas de commentaires sur leurs parties brûlées.
Kwai - Les enfants ont été sage. Io n'a pas fait d'histoire. Elle m'a juste demandé... -il soupire- Elle m'a demandé de lui trouver un bandeau... Pour se cacher les yeux.
Yen - Oh... Je. Je ne m'attendais vraiment pas à ça de sa part...
Atashi - Ce n'est pas si étonnant que ça ! Elle cherche juste à...
Le japonais se tut face au regard lourd que le coréen lui jeta en biais. Il comprenait en partie la demande de la petite fille, mais il ne savait pas encore s'il l'approuvait et s'il allait y accéder ou non. Il avait bien peur que, dans tous les cas, Io se trouve quelque chose toute seule pour réaliser son idée mais...
Carter - T'as du bacon Yen... Tu veux des oeufs brouillés avec tes tartines aussi ?
Yen - Je veux bien un peu de bacon, et des oeufs brouilles. Si je peux avoir le bacon à droite de l'assiette. Il y a quoi sur les tartines à mettre ?
Carter - Oui tu peux ! Je vais te faire ça.
Kwai - Confiture... Framboise ou Cassis... Ou beurre de cacahuète...
Le coréen avait répondu avec une certaine mollesse dans la voix. Il avait commencé à tartiner de tout, sans forcément faire très attention. Il replaçait les toasts badigeonner au centre de la table et chacun pouvait se servir. Il rapprocherait simplement ceux que voulait Yen d'elle... Il boudait un peu, mais cela lui passerait...
Yen - Je veux bien une tartine avec du Cassis, merci !
Kwai - Ok...
Elle avait repéré l'assiette que l'américain lui avait préparée, prenant toujours son temps pour dessiner du bout des doigts le contour afin de délimiter l'objet. Puis elle attrapa ses couverts afin d'entreprendre le découpage du bacon de manière assez grossière. Le coréen approcha quelques tartines, lui précisant où elles étaient, avant de poursuivre en silence sa tâche.
Yen - Je risque de manger aussi proprement que Sora, dit-elle en souriant.
Carter - C'est pas grave ça ! dit-il en riant doucement.
Cependant, elle ne se sentait pas mal à l'aise, se moquant finalement rapidement de la présence autour d'elle. Elle mit un certain temps avant de bien calculer les distances entre son visage, notamment sa bouche, et la fourchette. Elle ne pouvait pas garantir que tout le contenu sur la fourchette restait bien sagement dessus, mais au moins elle mangeait sans trop de frustration. Ils déjeunèrent en silence pendant un moment, avant que finalement le coréen ne prenne la parole, s'adressant à Atashi avec un peu plus de politesse qu'au départ. Il lui avait fallu de longues minutes pour ruminer mais cela allait mieux maintenant.
Kwai - Tu as fait bon vol Atashi ?
Atashi - Oui très, merci. Lia a voulu venir mais j'ai réussi à la convaincre de rester à Tokyo. Elle aurait dû annuler un rendez vous important je crois et ce n'était pas le but... Surtout en ce moment... Pour le bien de l'entreprise.
Kwai - Certes... Tu as bien fait, merci.
Le coréen replongea un instant dans le silence et c'est Carter qui le brisa.
Carter - Mais euh... Qu'est-ce que tu fais en fait Atashi dans la vie ?
Atashi - Je travaille pour Mr Ono.
Le japonais avait répondu avec grand sérieux mais le coréen n'avait pas pu s'empêcher un sourire en coin. Il encouragea le jeune homme à développer pour Carter d'un léger coup d'oeil.
Atashi - Je suis un hacker, et je gère aussi la branche des renseignements et surveillance de l'entreprise.
Kwai - Du clan. On est pas encore une entreprise Atashi...
Atashi - De l'entreprise patron... -il tourna la tête vers Carter- Je passe le plus clair de mon temps à faire des recherches mais j'ai aussi été formé à coordonné une équipe d'intervention armé à distance. J'ai fait un peu de stratégie militaire quand j'étais plus jeune mais je n'ai pas aimé...
Carter - Oh... Je vois...
Kwai - Carter est un pilote de chasse en convalescence.
Atashi - Ah ! Qu'est-ce qui t'as fait arrêter ?
Carter - Une mauvaise rencontre avec le sol...
Atashi - Aïe... Pas cool...
Carter - Et là du coup concrètement ?
Atashi - J'enquête sur le cas de Madame Ono.
Carter - Et tu as eu des résultats ?
Atashi - Oui... Malheureusement.
Carter - J'aurais pas dit malheureusement moi... C'est plutôt bien si tu as trouvé les responsables non ?
Atashi - Oui mais...
Il se tut et jeta un regard à Kwaïgon. Le coréen n'eut pas besoin de plus pour comprendre. Il connaissait trop bien Atashi désormais. Il eut un bref soupir et abandonna tartines et couteau sur la table, posant la tête dans les paumes des ses mains, coudes en appui sur la table. Elle était restée silencieuse, écoutant attentivement tout en poursuivant son repas lentement. Le sujet n'était pas des plus joyeux, et elle pouvait difficilement voir l'expression sur leurs visages, mais le ton de la voix suffisait, comme le bref soupir qu'elle entendit à ses côtés.
Yen - C'est qui ?
Elle avait marmonné sa question en terminant sa tartine. Elle avait envie de savoir, sans réellement y attendre quelque chose derrière. Ce n'est pas elle qui allait s'occuper de son cas, elle n'éprouvait même pas de la haine pour le moment. Peut-être quand la frustration s'installera, et si le verdict de sa cécité est permanent, la colère pulsera dans ses veines. Atashi eut un instant d'hésitation et jeta un oeil au coréen mais il n'eut aucune réponse. Kwaïgon restait prostré la tête dans ses mains. Il se tourna finalement vers Yen avant de répondre dans un soupir.
Atashi - Kyoshi Tanaka... Ton père...
Bien sûr, elle savait qui était Kyoshi Tanaka, mais Atashi avait surtout fait la précision pour Carter, qui en resta d'ailleurs bouche-bée, sa tartine en suspension dans les airs.
Atashi - Et il est à New York en ce moment... Pas facile à dénicher mais...
Il haussa des épaules et se plongea dans sa tasse de café. Elle déposa la tartine qu'elle avait entamé, sans se préoccuper réellement où elle venait de la poser. Elle chercha sa tasse de café qu'elle termina d'une longue et unique gorgée. Une frisson glaciale avait parcouru son corps quand elle entendit le nom de son père. Mais était-il réellement un père à ses yeux ? L'avait-il déjà été ? Pour elle, il n'avait été qu'un nom, rien de plus finalement.
Yen - Il...
Soudainement, elle se figea prise d'une angoisse où elle agrippa la bras du coréen qui se trouvait à porter d'elle.
Yen - S'il est au courant de mon existence... Ma mère... Il ne va pas s'en pendre à ma mère ?
Le coréen releva les yeux sur elle en sentant ses mains agripper son bras et eut un léger soupir.
Kwai - Je ne pense pas... Je ne sais pas qu'elles sont réellement ses intentions mais il est possible qu'il s'attaque à moi à travers toi et qu'il n'ait pas vraiment identifier tes origines... Il sait juste que tu es ma femme...
Atashi - Depuis la mort de Nobu il s'agite... Il y a une possibilité pour que se soit aussi lié à la transformation du clan en entreprise. Mais par sécurité, ta mère est déjà sous surveillance rapprochée depuis quelques jours. Une équipe se relaie et la suit à la trace sans qu'elle ne le sache afin de prévenir toute tentative...
Yen - Merci, murmura-t-elle du bout des lèvres.
Le coréen recula un peu sur sa chaise pour attiré la jeune femme contre lui, la prenant dans ses bras. Carter posa sa tartine et restait silencieux, un peu plus pâle qu'au départ... Elle s'était blottie contre son époux, fermant les yeux en écoutant les battements de son coeur. Les paroles du japonais l'avaient grandement rassuré, sa mère en avait assez bavé dans sa vie, et elle ne souhaite pas que son père puisse encore l'atteindre d'une quelconque manière. Elle pouvait accepter d'être la cible de ses envies morbides, mais pas sa mère ni ses enfants.
Yen - Il va se passer quoi maintenant ?
Le coréen eut un nouveau léger soupir et répondit, malgré la pâleur soudaine d'Atashi.
Kwai - Je vais aller régler le problème...
Il avait parlé d'une voix un peu blanche, moins sûr de lui que ce qu'il avait l'habitude de faire. Mais il n'avait pas vraiment le choix. C'était ça ou le fuir toute leur vie... Il ferma les yeux dans un soupir, baissant le nez pour être au contact de la jeune femme et resta immobile, cette désagréable impression de sang glacé dans ses veines le parcourant une fois de plus...
Yen - Est-ce que je dois m'inquiéter ?
Elle avait murmuré du bout des lèvres légèrement tremblante. Elle avait parfaitement conscience de ce que cela impliquait, mais elle connaissait aussi les risques... Le coréen serra les dents sans répondre, la serrant un peu plus contre lui. Il préférait ne pas lui répondre plutôt que de lui mentir. C'est finalement Atashi qui prit la parole, souriant, essayant de détendre un peu l'atmosphère.
Atashi - Ça va aller ! Il est super bon le boss, y'a pas de raisons que ça ne marche pas.
Carter sorti de sa torpeur, servant au japonais un sourire désabusé, jetant d'un ton narquois.
Carter - Il est pas immortel.
Atashi - Oui mais il est très bon.
Carter - Et ça ne suffit pas toujours...
Il se tourna vivement vers le coréen, qui croisa son regard en ne bougeant que les yeux.
Carter - Appelle Calum ou Ezra ou Ale' ou je ne sais pas ! Quelqu'un !
Kwai - Non... Ce n'est pas la peine...
L'américain soutint le regard du coréen, cherchant à y lire, au fond, ce qui le poussait tant à prendre les choses en main seul. Il avait bien compris que la situation était compliquée et risquée. Et le coréen lui avait vaguement détaillé les options qui se présentaient à lui selon ses suspects. Et Kyoshi ne faisait pas parti des plus inoffensif de la liste, au contraire. L'ex militaire finit par soupirer et capituler, attrapant sa tasse de café pour plonger le nez dedans. Le coréen resta encore un peu à serrer Yen dans ses bras avant de finalement la libérer, glissant dans un murmure :
Kwai - Finis ton petit dej'... Ça va être froid après...
Elle hocha vaguement la tête, avant de chercher du bout des doigts ses couverts ainsi que l'assiette. Elle picorait plus qu'elle ne mangeait réellement, l'inquiétude avait marqué les traits de son visage. Elle avait beau tenté de chasser ses sombres pensées, elle savait que son père était dangereux en plus d'être sournois.
Le coréen, seul dans sa salle de bain, regardait le bandeau de soie qu'il tenait dans les mains avec une certaine mélancolie. Rouge à rayure blanche, il était tout simple, mais il serait suffisant. Assez épais pour obturer la lumière s'il était placé devant les yeux et plonger son porteur dans le noir. Il avait revêtu une tenue discrète, passe partout, mais pratique et lui permettant une assez grande liberté de mouvement. Il en aurait besoin si les choses tournaient mal... Il avait dissimulé quelques armes dans sa tenue, mais assez peu au final... Il entendait, en bas, les éclats de rire de Sora et Io. Il releva les yeux pour croiser son propre regard dans la glace et eut un soupir. Il était temps d'y aller...
Carter, assit dans son fauteuil, plié en deux, faisait rouler une balle en mousse vers Sora, qui sautillait sur place en face de lui de l'autre côté du salon. Il retapait joyeusement dans la balle pour la renvoyer à Carter, qui la réceptionnait tant bien que mal pour l'envoyer à nouveau. Io quand à elle, blottie dans les bras de Yen, les regardait avec un certain scepticisme, même si elle riait souvent aux bêtises des garçons. Quand le coréen apparu dans l'entrée du salon, la jeune fille leva le yeux sur lui et lui sourit. Il répondit à son sourire, le plus sincèrement possible, et cacha le bandeau dans sa poche.
Io - Papa !
Elle se redressa et tendit les bras vers lui, sans pour autant décoller des bras de Yen, voulant l'attirer à elle, ce à quoi il répondit sans mal, prenant les deux filles dans ses bras... Un soupir passa la barrière des lèvres de la polonaise, qui ferma les yeux en refermant ses bras autour d'eux. Elle savait ce que cela signifiait... Elle savait qu'elle allait devoir le laisser partir, malgré son envie de l'empêcher d'y aller. Et elle savait qu'elle devait être forte pour ne pas inquieter les enfants. Elle ne voulait pas s'imaginer le pire, mais ses pensées n'avaient aucune pitié pour elle. Il ne pouvait pas mourir, il n'allait pas mourir. Elle n'allait pas se retrouver seule avec ses enfants... Tout se passerait bien, il le fallait. Une main glissa tendrement dans les cheveux de son époux, ne sachant quoi dire. Il resta de longues minutes avec elles, silencieux, commentant seulement les tirs au pied hasardeux de son fils. Voyant tout de même sa mère et sa soeur dans les bras de son père, il fini par délaisser le jeu et foncer vers eux sans grande délicatesse pour s'inviter au câlin. Le coréen le cueillit au vol, le joignant avec un peu plus de légèreté aux bras de tout le monde. Il en profita, il ne fallait pas se mentir, et c'est presque à contre coeur, avec une boule au ventre, qu'il fini par rendre Sora à Carter qui fit un tour de bisous. Au passage, il échangea une brève accolade avec le coréen et fila, comme les deux hommes l'avaient convenu un peu plus tôt dans la journée. C'était le meilleur moyen auquel le coréen avait pensé... Le plus doux...
Une fois Carter et Sora hors de portée, il s'agenouilla devant Io et sorti le bandeau de sa poche, lui présentant avec un fin sourire.
Kwai - Tu m'avais demandé un bandeau...
Io - Oui !
La petite fille sourit, mais il vit dans son regard qu'elle commençait à se poser des questions. Malgré tout, le coréen prit grand soin de lui poser sur les yeux, avec délicatesse. Elle se retourna pour qu'il l'attache à l'arrière de sa tête avant que le coréen ne teste sa vision. Il brandit une main au poing fermé devant elle, interrogeant doucement.
Kwai - Combien j'ai de doigts ?
La jeune fille répondit presque du tac au tac.
Io - Cinq !
Kwai - Ok tu vois plus rien. Maintenant on avance un peu... On tourne... Encore... Et voilà ! Essaie de t'y retrouver maintenant !
La petite fille gloussa et tendit les mains devant elle, partant à l'opposé d'eux en riant. Le coréen l'observa quelques secondes avant de se concentré sur Yen, encadrant son visage de ses mains pour l'embrasser avec passion. Il fini par y mettre fin, incapable de dire un mot, la serrant brièvement contre lui, avant de s'éclipser discrètement... Le plus discrètement possible, incapable de se résoudre à dire au revoir à Io... Elle retenait ses larmes, prenant le temps d'inspirer lentement afin de maîtriser les vibrations de sa voix.
Yen - Tu t'éloignes de plus en plus, dit-elle en souriant. Je suis par là !
Elle n'était pas certaine que cette ruse fonctionnera avec Io, elle était beaucoup trop perspicace. Et l'absence de son père risque de soulever des questions qu'elle redoutait. Cependant, elle tentait quand même le coup de détourner son attention sur un jeu improvisé. La petite fille sourit et se retourna en entendant la voix de sa mère et s'approcha d'elle. Mais le faible claquement de la porte d'entrée l'interpella. Son sourire disparu et elle tourna la tête, manquant de trébucher, se rattrapant de justesse au canapé.
Io - Papa ?
Il y avait de l'hésitation dans sa voix mais encore de la curiosité. Une curiosité qui se transforma vite en inquiétude quand elle vit qu'elle n'avait pas de réponse. Elle porta les mains à son bandeau, l'enlevant d'un geste sec, regardant autour d'elle avec inquiétude. Elle était à portée de main de Yen et l'inquiétude pulsait dans sa voix en même temps que les premières larmes perlaient sur ses joues.
Io - Papa... ?
Yennefer se redressa sur la canapé, cherchant des mains sa fille dont la voix se faisait de plus en plus déchirante à entendre. Quand elle arriva à la trouver, elle la souleva, probablement un peu maladroitement, pour l'attirer à elle afin de la blottir.
Yen - Il est partie s'occuper de quelque chose, il va revenir. Tu n'as pas à t'inquiéter mon trésor...
Io - Papa...
Elle avait glissé une main dans ses cheveux, se mettant à chantonner une berceuse polonaise. Au fond, elle se sentait totalement dépassée, entre ses émotions qui s'enflammait dangereusement au point de malmener sa maîtrise, et l'état d'Io. Elle ne devait pas craquer... Elle devait absolument détourner son attention... La petite fille gémissait de plus en plus, et sanglotait dans les bras de Yen, s'agrippant à elle avec désespoir...
Le New Jersey était juste à la sortie de la grande pomme. Il n'y avait qu'un pont à traverser et on y était. Il y avait aussi toute une série de docks plus ou moins abandonnés. Et pour quelqu'un comme Kyoshi, un indésirable de la société, cela pouvait être un endroit parfait. Il avait passé une grosse partie de sa journée avec Atashi pour préparer son intervention... Et encore maintenant il hésitait sur la façon dont il devait abordé les choses. Il gara la voiture qu'il avait loué à quelques bâtiments de sa destination et décida finalement de vider ses poches, ne gardant qu'un semi-automatique à sa ceinture. Il se le ferait confisqué, à n'en pas douter, mais peu importe. Il sorti de la voiture et se dirigea à pas lent vers sa destination. Et comme il l'avait présumé, à quelques mètres de l'entrée, un point rouge apparu sur sa poitrine. Il se stoppa net et leva les mains, en signe de reddition.
Kwai - Je veux juste voir Tanaka.
Il n'eut pas à attendre longtemps avant que deux hommes de mains lourdement armés s'approchent de lui. Il se retrouva désarmé et les mains liées dans le dos. Mais jusque là, rien de très étonnant... Il le prit même avec le sourire... Kyoshi était confortablement installé dans un canapé devant une cheminée improvisée, un verre au creux de sa main droite. Aucune expression n'étirait les traits de son visage, même pas quand son regard croisa celui du coréen. Il prit le temps de tremper ses lèvres dans son verre, avant de faire claquer sa langue natale.
Kyoshi - J'ai arrêté de compter le nombre d'année depuis notre dernière rencontre.
Kwai - Moi aussi, si ça peut te rassurer...
Il marqua une pause, faisant un signe à ses hommes de s'éloigner du coréen. Cependant, ils restaient dans la pièce, le regard braqué et la main proche de leur arme. Le coréen les suivit doucement du regard et resta debout, les mains liées dans le dos, bien en appui sur ses deux pieds.
Kyoshi - Jour où mon exil a commencé... Le Japon me manque.
Kwai - T'as fait le tour du monde ça va... Il y a pire...
Son regard glissa vers la liqueur de son verre, s'amusant à remuer légèrement pour provoquer quelques reflets agréable à admirer. Le coréen eut un sourire narquois. Kyoshi lui inspirait une telle haine que s'en était presque risible.
Kyoshi - Est-elle morte ?
Sa voix était neutre, sans la moindre variation de ton. Il n'était pas difficile de comprendre de qui il parlait exactement. Cette fois, le coréen éclata d'un léger rire nerveux et baissa un instant les yeux, balayant ensuite la pièce du regard. En plus de gagner un peu de temps et de jouer la comédie, cela lui permettait de voir où étaient les dangers. Et dans la pièce, il n'y en avait que deux derrière lui. Une bonne chose.
Kwai - Sais-tu au moins qui elle est ?
Il laissa passer quelques secondes avant de reprendre, un sourire narquois aux lèvres.
Kwai - T'as déjà essayé de la tuer une fois sans succès, tu sais pas t'y prendre avec elle. Alors je ne suis pas étonné que tu te sois planté cette fois encore... Si je peux te donner un conseil, la prochaine fois, essaie du cyanure en très concentré... Bien plus efficace.
Il stoppa son geste, prenant le temps de croiser le regard du coréen. La surprise de ses paroles fut à peine visiblement sur son visage.
Kyoshi - Crois-tu que je me souviens de tout les personnes que j'ai tué ou chercher à tuer. Crois-tu réellement que cela m’intéresse de savoir qui elle est, l'unique fait qu'elle soit ta femme me suffit largement.
Il termina de boire son verre, le reposant sur la petite table à côté du fauteuil avant de poursuivre.
Kyoshi - Mais en effet, je vais utiliser du cyanure pour la prochaine fois. Es-tu justement venu me voir dans l'espoir que ta mort me suffirait ?
Le coréen sourit et soupira cette fois, presque amusé, ou en tout cas le feintant bien.
Kwai - Oh non... Non non.
Il laissa passer quelques secondes avant de soupirer à nouveau, comme se libérant d'un poids.
Kwai - Je sais que tu t'en fou mais j'ai besoin de te le dire... C'est ta fille. Yennefer, c'est ta fille. Je sais que ça te pose pas de cas de conscience... Et je sais que ça t'en posera pas très longtemps dans tous les cas... Mais je trouvais important que tu le sache...
Il lui adressa un bref sourire avant de poursuivre.
Kwai - Je peux m'asseoir ? C'est un peu chiant de rester debout comme ça...
Kyoshi - Mais je t'en prie assis-toi.
Kwai - Merci.
Il avait indiqué d'un revers de main le fauteuil qui se trouvait en face de lui. Il se pencha légèrement vers la petite table pour y tirer un verre ainsi qu'une bouteille d'alcool, qu'il remplit avant de le glisser en direction du coréen. Il se servit un second en reprenant la parole. Le coréen, d'un coup sec sur son lien de plastique -un simple collier de serrage- le fit sauter, se massant les poignets en prenant place en face de Kyoshi et attrapant son verre.
Kyoshi - Ma fille dis-tu... Ce n'est pas l'unique bâtarde que j'ai eu, mais normalement je m'en occupe pour les éliminer rapidement. Je trouve assez ironique que tu t'es amouraché de ma fille au point d'en faire ta femme. La nouvelle n'a pas été difficile à avaler, que je sois le père de ta femme ?
Kwai - Je sais bien que ce n'est pas la seule... Et bien figures toi que pas tant que ça. C'est ton frère qui a été le plus étonné je crois... Mais on a tous bien réagi ne t'inquiète pas.
Kyoshi - Il aurait préféré que tu t'amourache de sa propre bâtarde.
Kwai - Oui... Je sais...
Il leva légèrement son verre pour observer le liquide à l'intérieur avant d'en boire une gorgée.
Kwai - Pas mal... Mais je ne sais pas si c'est le meilleur...
Kyoshi - Certainement pas, mais j'ai gardé une bonne bouteille pour fêter mon retour au Japon. Et récupérer ce qui me va de droit, dont tu cherches à embellir l'image naïvement.
Kwai - Ce n'est pas parce que Nobu est mort que ton interdiction de territoire s'envole... Ce n'est pas un ban du clan Kyoshi... Mais du pays. J'avoue être assez fier de ce coup là...
Le coréen eut une petite moue et plongea de nouveau le nez dans son verre. Au dehors, une explosion retentit. C'était la petite bombe artisanale qu'il s'était fait confisqué en arrivant, caché dans le chargeur de son arme... L'un des gardes quitta la pièce, pendant que l'autre avait rapproché sa main de son arme en lançant un regard méfiant au coréen.
Kyoshi - Tu es réellement venu seul ? Bien plus naïf que j'aurai cru...
Kwai - Te faire le plaisir de déplacer une équipe d'intervention ? Tu rêves... Tu n'en vaut pas la peine Kyoshi.
Le coréen trempa à nouveau ses lèvres dans le verre, avalant une toute petite gorgée. Il eut finalement un soupir et leva les yeux. Dans quelques secondes, il y aurait la seconde détonation, avec un peu de chance dans les mains du garde... Et à ce moment là il n'aurait que quelques secondes pour agir... Quand la détonation arriva, de l'autre côté de la porte, accompagnée d'un cri, il bondit sur Kyoshi. D'une main, il l'agripa par les épaules, le bras en travers de sa gorge alors que l'autre main brisait le verre sur le bord de la tablette, seule arme qu'il pouvait espérer utiliser... Mais c'était sans compter sur le garde restant, et l’entraînement de Kyoshi...
Mais, la chance était avec le coréen ce soir là. Et les hommes de main de Kyoshi pas vraiment compétent. Le seul qui était resté dans la pièce sorti son arme et la braqua sur le coréen, qui glissa derrière Kyoshi, le menaçant de son morceau de verre. Le tout se passa en quelques secondes. Le second garde ouvrit la porte à la volée. Il était en sang et hurlait de douleur. Ce qui déconcentra brièvement le second garde qui tourna la tête et... Pressa la détente sans le vouloir, sursautant face à son compère en piteux état. La balle atteint Kyoshi de point fouet, qui s'effondra aux pied du coréen, premier étonné de la situation. Il y eut un moment de flottement ahuri durant lequel personne ne bougea, jusqu'à ce que le garde amoché charge le coréen, toujours en hurlant. La charge en tant que telle était gérable, mais il avait un poignard dans la main, qui était plus inquiétant.
Il se prépara à réceptionner la main armée de son agresseur, mais loupa son coup. Il dévia cependant suffisamment la lame pour éviter qu'un organe vital soit touché. Il aurait simplement une belle entaille. La folie du garde se retourna contre lui cependant et après le premier assaut, le coréen réussi à le mettre au sol en utilisant son élan et retourna la lame contre lui. Il releva ensuite le nez vers le dernier garde, arme toujours braqué sur lui, mais figé. Ils échangèrent un long regard avant que le garde ne baisse finalement son arme dans un juron, avant de s'échapper en courant. Le coréen baissa doucement les yeux sur les cadavres à ses pieds et soupira... Finalement, ça ne s'était pas si mal passé... Après un instant de réflexion, il sorti, récupérant ses affaires au passage et passant un coup de fil à Atashi, pour qu'il envoi du monde nettoyer ce bazar...
Carter - Il y a des barrières, elle doit être bloqué... Tu peux aller l'aider ?
Atashi - Ouai ! Avec plaisir !
Le japonais avala un grain de raisin avant de doucement sortir de la cuisine, ouvrant la barrière au bas de l'escalier avant de monter, interpellant doucement Yen.
Atashi - Bonjour Yennefer ! On ne se connait pas encore... Je suis Atashi Nakohima. Je viens t'aider, ne bouge pas...
Yen - Depuis quand il faut avoir un bac +5 pour ouvrir ses maudites barrières à la con, ronchonna-t-elle avant de rajouter. Kwaïgon m'avait prévu de ton arrivée, râlant de ne pas connaître l'heure exacte.
Atashi - Ah ! J'aime bien mettre le boss en rogne mais pas trop quand même... Il aime pas l'humour quand il se passe des trucs pas cool...
Le japonais, un homme fin au visage rieur, assez grand, se glissa jusqu'à la jeune femme et ouvrit la barrière avant de lui prendre une main pour la faire doucement avancé dans l'escalier, refermant derrière elle.
Atashi - Ne tombes pas par contre, déjà que je vais bientôt me faire étrangler, je ne voudrais pas en plus être torturé par ton mari !
Yen - Je lui dirais que tu es venu à mon secours face à ses dangereuses barrières que j'étais sur le point d'enjamber... Il devrait être plus clément, dit-elle en souriant.
Atashi - J'espère ! Si ça peut me sauver la vie ! dit-il en riant joyeusement.
Il la suivit doucement, avec précaution, la guidant au mieux. Une fois en bas, il referma la barrière du bas avec précaution, entraînant la jeune femme dans la cuisine et la positionnant contre un meuble, pour qu'elle ai un repère. Elle s'était laissée guider tranquillement, étant un peu rassurée pour la descente de l'escalier.
Carter - Salut Yen ! On fait le petit dej'... J'espère que tu as faim !
Atashi - C'est qu'on se donne du mal...
Carter - Ouai enfin... On essaie en tout cas...
Elle ne le voyait pas, mais elle pouvait en revanche sentir la légère odeur de brûlé qui flottait dans l'air, témoin de la mésaventure des premières tartines de pain...
Yen - C'est à croire que vous vous êtes bandé les yeux pour préparer le petit-déjeuner, dit-elle en souriant.
Carter - Tu fais pas si bien dire... On va dire que c'est à cause de ma non connaissance de ta cuisine...
Atashi - Ou de notre incapacité à faire des toasts !
Elle touchait doucement le meuble, afin de déterminer où elle se trouvait dans la pièce. Heureusement qu'elle avait des souvenirs de l'aménagement de la cuisine, cela l'aidait énormément.
Yen - Je serais curieuse de goûter ça, et je ne dis pas non à une tasse de café !
Atashi - Vos désirs sont des ordres, femme de boss !
Atashi se mit en mouvement, servant une tasse de café à la jeune femme. Elle marcha doucement vers la droite où doit normalement se trouver une chaise, elle mit un moment à la trouver, s'installant tranquillement. Finalement, elle n'était pas certaine de se trouver là où elle l'avait imaginé, mais au moins elle était assise... Le japonais lui donna doucement sa tasse et recula, aidant de nouveau Carter.
Yen - Je n’ai même pas entendu la sonnette de l'entrée. Il est quelle heure ?
Carter - Euh...
Atashi - Huit heures trente. A quelle heure Mr Ono revient-il ?
Le japonais avait répondu et poser sa question avec sérieux, mais cela n'empêcha pas pour autant Carter d'exploser de rire.
Carter - Mr Ono !? Sérieux ?! Haha !
Atashi - Bah... Oui...
Le japonais rougit doucement et eu un sourire gêné, sans pour autant aller plus loin... Elle tenait sa tasse dans ses mains, après avoir mis un temps à trouver le bon sens. Elle soufflait doucement avant du boire une gorgée, amusée pour l'échange des deux hommes.
Yen - Es-tu en train de te moquer de notre nom de famille Carter ? dit-elle en fronçant les sourcils, malgré son sourire au bord des lèvres.
Carter - Du tout ! Je me moque juste de notre ami japonais !
Elle reposa doucement la tasse sur la table, en tournant légèrement la tête vers Atashi, du moins là où elle avait entendu sa voix.
Yen - Il ne devrait pas tarder... Déjà qu'il n'est pas du genre à trainer, vu la situation...
Atashi - Ok... Bon...
Il eut un léger soupir et commença à installer la table du petit déjeuner là où était Yen. Ils seraient plus serré que dans la salle à manger mais ils pourraient tous largement tenir. En attendant, Yen n'avait pas menti, à peine Carter eut-il posé l'assiette de bacon sur la table que la porte d'entrée claquait, signe que le coréen était de retour... Il mit un certain temps à les rejoindre et quand il entra dans la cuisine, il se figea. Carter garda un ton joyeux, saluant le coréen comme si de rien n'était.
Carter - Salut Kwai ! Ça été les bouchons ?
Mais le coréen n'était pas vraiment dans le même état d'esprit et fixait Atashi d'un regard féroce. Le ton de sa voix n'augurait rien de bon non plus et le japonais n'osait pas bouger, immobile en face de Yen, fixant le coréen avec une certaine crainte dans le regard.
Kwai - Atashi.
Atashi - Bonjour patron...
Yennefer qui avait repris sa tasse de café, ne tarda pas à la poser avec beaucoup moins de délicatesse, et elle ne tarda pas réagir.
Yen - J'espère que tu n'es pas en train de le tuer du regard ! Il a eu l'amabilité de venir chez nous à une heure décente. On n’a parlé de rien d'important, tu pourras échanger en privé avec lui tout à l'heure ! Et en plus, il m'a aidé à ouvrir ses PUTAIN de barrières ! Maintenant, j'ai faim donc j'aurai bien prendre mon petit-déjeuner dans la bonne humeur.
Elle attrapa sa tasse pour boire une gorgée avant de poursuivre.
Yen - Comment on était les enfants ? Io n'a pas fait trop d'histoire ?
Le coréen eut un bref moment d'hésitation, posant sur Yen un regard étonné avant de capituler et prendre place à côté d'elle, en face de Carter. Atashi se détendit un peu, même s'il n'était pas encore complètement rassuré, cela se voyait à la façon dont il serrait sa tasse de thé. Carter observait le tout en souriant comme un enfant. Le coréen fini par se détendre et reprit la parole, plus calme.
Kwai - Les barrières c'est pour que tu ne tombes pas dans l'escalier... Et c'est qu'un coup à prendre pour les ouvrir...
Yen - Je sais, mais tu connais aussi ma patience ! Si je dois mettre plus de dix minutes pour l'ouvrir, je te jure que je passe par dessus le truc, cela va être vite vu avec moi.
Kwai - Je te montrerais... répondit-il avec un léger soupir.
Il ronchonna légèrement en buvant une gorgée de café avant de commencer à tartiner des toasts, ne faisant pas de commentaires sur leurs parties brûlées.
Kwai - Les enfants ont été sage. Io n'a pas fait d'histoire. Elle m'a juste demandé... -il soupire- Elle m'a demandé de lui trouver un bandeau... Pour se cacher les yeux.
Yen - Oh... Je. Je ne m'attendais vraiment pas à ça de sa part...
Atashi - Ce n'est pas si étonnant que ça ! Elle cherche juste à...
Le japonais se tut face au regard lourd que le coréen lui jeta en biais. Il comprenait en partie la demande de la petite fille, mais il ne savait pas encore s'il l'approuvait et s'il allait y accéder ou non. Il avait bien peur que, dans tous les cas, Io se trouve quelque chose toute seule pour réaliser son idée mais...
Carter - T'as du bacon Yen... Tu veux des oeufs brouillés avec tes tartines aussi ?
Yen - Je veux bien un peu de bacon, et des oeufs brouilles. Si je peux avoir le bacon à droite de l'assiette. Il y a quoi sur les tartines à mettre ?
Carter - Oui tu peux ! Je vais te faire ça.
Kwai - Confiture... Framboise ou Cassis... Ou beurre de cacahuète...
Le coréen avait répondu avec une certaine mollesse dans la voix. Il avait commencé à tartiner de tout, sans forcément faire très attention. Il replaçait les toasts badigeonner au centre de la table et chacun pouvait se servir. Il rapprocherait simplement ceux que voulait Yen d'elle... Il boudait un peu, mais cela lui passerait...
Yen - Je veux bien une tartine avec du Cassis, merci !
Kwai - Ok...
Elle avait repéré l'assiette que l'américain lui avait préparée, prenant toujours son temps pour dessiner du bout des doigts le contour afin de délimiter l'objet. Puis elle attrapa ses couverts afin d'entreprendre le découpage du bacon de manière assez grossière. Le coréen approcha quelques tartines, lui précisant où elles étaient, avant de poursuivre en silence sa tâche.
Yen - Je risque de manger aussi proprement que Sora, dit-elle en souriant.
Carter - C'est pas grave ça ! dit-il en riant doucement.
Cependant, elle ne se sentait pas mal à l'aise, se moquant finalement rapidement de la présence autour d'elle. Elle mit un certain temps avant de bien calculer les distances entre son visage, notamment sa bouche, et la fourchette. Elle ne pouvait pas garantir que tout le contenu sur la fourchette restait bien sagement dessus, mais au moins elle mangeait sans trop de frustration. Ils déjeunèrent en silence pendant un moment, avant que finalement le coréen ne prenne la parole, s'adressant à Atashi avec un peu plus de politesse qu'au départ. Il lui avait fallu de longues minutes pour ruminer mais cela allait mieux maintenant.
Kwai - Tu as fait bon vol Atashi ?
Atashi - Oui très, merci. Lia a voulu venir mais j'ai réussi à la convaincre de rester à Tokyo. Elle aurait dû annuler un rendez vous important je crois et ce n'était pas le but... Surtout en ce moment... Pour le bien de l'entreprise.
Kwai - Certes... Tu as bien fait, merci.
Le coréen replongea un instant dans le silence et c'est Carter qui le brisa.
Carter - Mais euh... Qu'est-ce que tu fais en fait Atashi dans la vie ?
Atashi - Je travaille pour Mr Ono.
Le japonais avait répondu avec grand sérieux mais le coréen n'avait pas pu s'empêcher un sourire en coin. Il encouragea le jeune homme à développer pour Carter d'un léger coup d'oeil.
Atashi - Je suis un hacker, et je gère aussi la branche des renseignements et surveillance de l'entreprise.
Kwai - Du clan. On est pas encore une entreprise Atashi...
Atashi - De l'entreprise patron... -il tourna la tête vers Carter- Je passe le plus clair de mon temps à faire des recherches mais j'ai aussi été formé à coordonné une équipe d'intervention armé à distance. J'ai fait un peu de stratégie militaire quand j'étais plus jeune mais je n'ai pas aimé...
Carter - Oh... Je vois...
Kwai - Carter est un pilote de chasse en convalescence.
Atashi - Ah ! Qu'est-ce qui t'as fait arrêter ?
Carter - Une mauvaise rencontre avec le sol...
Atashi - Aïe... Pas cool...
Carter - Et là du coup concrètement ?
Atashi - J'enquête sur le cas de Madame Ono.
Carter - Et tu as eu des résultats ?
Atashi - Oui... Malheureusement.
Carter - J'aurais pas dit malheureusement moi... C'est plutôt bien si tu as trouvé les responsables non ?
Atashi - Oui mais...
Il se tut et jeta un regard à Kwaïgon. Le coréen n'eut pas besoin de plus pour comprendre. Il connaissait trop bien Atashi désormais. Il eut un bref soupir et abandonna tartines et couteau sur la table, posant la tête dans les paumes des ses mains, coudes en appui sur la table. Elle était restée silencieuse, écoutant attentivement tout en poursuivant son repas lentement. Le sujet n'était pas des plus joyeux, et elle pouvait difficilement voir l'expression sur leurs visages, mais le ton de la voix suffisait, comme le bref soupir qu'elle entendit à ses côtés.
Yen - C'est qui ?
Elle avait marmonné sa question en terminant sa tartine. Elle avait envie de savoir, sans réellement y attendre quelque chose derrière. Ce n'est pas elle qui allait s'occuper de son cas, elle n'éprouvait même pas de la haine pour le moment. Peut-être quand la frustration s'installera, et si le verdict de sa cécité est permanent, la colère pulsera dans ses veines. Atashi eut un instant d'hésitation et jeta un oeil au coréen mais il n'eut aucune réponse. Kwaïgon restait prostré la tête dans ses mains. Il se tourna finalement vers Yen avant de répondre dans un soupir.
Atashi - Kyoshi Tanaka... Ton père...
Bien sûr, elle savait qui était Kyoshi Tanaka, mais Atashi avait surtout fait la précision pour Carter, qui en resta d'ailleurs bouche-bée, sa tartine en suspension dans les airs.
Atashi - Et il est à New York en ce moment... Pas facile à dénicher mais...
Il haussa des épaules et se plongea dans sa tasse de café. Elle déposa la tartine qu'elle avait entamé, sans se préoccuper réellement où elle venait de la poser. Elle chercha sa tasse de café qu'elle termina d'une longue et unique gorgée. Une frisson glaciale avait parcouru son corps quand elle entendit le nom de son père. Mais était-il réellement un père à ses yeux ? L'avait-il déjà été ? Pour elle, il n'avait été qu'un nom, rien de plus finalement.
Yen - Il...
Soudainement, elle se figea prise d'une angoisse où elle agrippa la bras du coréen qui se trouvait à porter d'elle.
Yen - S'il est au courant de mon existence... Ma mère... Il ne va pas s'en pendre à ma mère ?
Le coréen releva les yeux sur elle en sentant ses mains agripper son bras et eut un léger soupir.
Kwai - Je ne pense pas... Je ne sais pas qu'elles sont réellement ses intentions mais il est possible qu'il s'attaque à moi à travers toi et qu'il n'ait pas vraiment identifier tes origines... Il sait juste que tu es ma femme...
Atashi - Depuis la mort de Nobu il s'agite... Il y a une possibilité pour que se soit aussi lié à la transformation du clan en entreprise. Mais par sécurité, ta mère est déjà sous surveillance rapprochée depuis quelques jours. Une équipe se relaie et la suit à la trace sans qu'elle ne le sache afin de prévenir toute tentative...
Yen - Merci, murmura-t-elle du bout des lèvres.
Le coréen recula un peu sur sa chaise pour attiré la jeune femme contre lui, la prenant dans ses bras. Carter posa sa tartine et restait silencieux, un peu plus pâle qu'au départ... Elle s'était blottie contre son époux, fermant les yeux en écoutant les battements de son coeur. Les paroles du japonais l'avaient grandement rassuré, sa mère en avait assez bavé dans sa vie, et elle ne souhaite pas que son père puisse encore l'atteindre d'une quelconque manière. Elle pouvait accepter d'être la cible de ses envies morbides, mais pas sa mère ni ses enfants.
Yen - Il va se passer quoi maintenant ?
Le coréen eut un nouveau léger soupir et répondit, malgré la pâleur soudaine d'Atashi.
Kwai - Je vais aller régler le problème...
Il avait parlé d'une voix un peu blanche, moins sûr de lui que ce qu'il avait l'habitude de faire. Mais il n'avait pas vraiment le choix. C'était ça ou le fuir toute leur vie... Il ferma les yeux dans un soupir, baissant le nez pour être au contact de la jeune femme et resta immobile, cette désagréable impression de sang glacé dans ses veines le parcourant une fois de plus...
Yen - Est-ce que je dois m'inquiéter ?
Elle avait murmuré du bout des lèvres légèrement tremblante. Elle avait parfaitement conscience de ce que cela impliquait, mais elle connaissait aussi les risques... Le coréen serra les dents sans répondre, la serrant un peu plus contre lui. Il préférait ne pas lui répondre plutôt que de lui mentir. C'est finalement Atashi qui prit la parole, souriant, essayant de détendre un peu l'atmosphère.
Atashi - Ça va aller ! Il est super bon le boss, y'a pas de raisons que ça ne marche pas.
Carter sorti de sa torpeur, servant au japonais un sourire désabusé, jetant d'un ton narquois.
Carter - Il est pas immortel.
Atashi - Oui mais il est très bon.
Carter - Et ça ne suffit pas toujours...
Il se tourna vivement vers le coréen, qui croisa son regard en ne bougeant que les yeux.
Carter - Appelle Calum ou Ezra ou Ale' ou je ne sais pas ! Quelqu'un !
Kwai - Non... Ce n'est pas la peine...
L'américain soutint le regard du coréen, cherchant à y lire, au fond, ce qui le poussait tant à prendre les choses en main seul. Il avait bien compris que la situation était compliquée et risquée. Et le coréen lui avait vaguement détaillé les options qui se présentaient à lui selon ses suspects. Et Kyoshi ne faisait pas parti des plus inoffensif de la liste, au contraire. L'ex militaire finit par soupirer et capituler, attrapant sa tasse de café pour plonger le nez dedans. Le coréen resta encore un peu à serrer Yen dans ses bras avant de finalement la libérer, glissant dans un murmure :
Kwai - Finis ton petit dej'... Ça va être froid après...
Elle hocha vaguement la tête, avant de chercher du bout des doigts ses couverts ainsi que l'assiette. Elle picorait plus qu'elle ne mangeait réellement, l'inquiétude avait marqué les traits de son visage. Elle avait beau tenté de chasser ses sombres pensées, elle savait que son père était dangereux en plus d'être sournois.
* * *
Le coréen, seul dans sa salle de bain, regardait le bandeau de soie qu'il tenait dans les mains avec une certaine mélancolie. Rouge à rayure blanche, il était tout simple, mais il serait suffisant. Assez épais pour obturer la lumière s'il était placé devant les yeux et plonger son porteur dans le noir. Il avait revêtu une tenue discrète, passe partout, mais pratique et lui permettant une assez grande liberté de mouvement. Il en aurait besoin si les choses tournaient mal... Il avait dissimulé quelques armes dans sa tenue, mais assez peu au final... Il entendait, en bas, les éclats de rire de Sora et Io. Il releva les yeux pour croiser son propre regard dans la glace et eut un soupir. Il était temps d'y aller...
Carter, assit dans son fauteuil, plié en deux, faisait rouler une balle en mousse vers Sora, qui sautillait sur place en face de lui de l'autre côté du salon. Il retapait joyeusement dans la balle pour la renvoyer à Carter, qui la réceptionnait tant bien que mal pour l'envoyer à nouveau. Io quand à elle, blottie dans les bras de Yen, les regardait avec un certain scepticisme, même si elle riait souvent aux bêtises des garçons. Quand le coréen apparu dans l'entrée du salon, la jeune fille leva le yeux sur lui et lui sourit. Il répondit à son sourire, le plus sincèrement possible, et cacha le bandeau dans sa poche.
Io - Papa !
Elle se redressa et tendit les bras vers lui, sans pour autant décoller des bras de Yen, voulant l'attirer à elle, ce à quoi il répondit sans mal, prenant les deux filles dans ses bras... Un soupir passa la barrière des lèvres de la polonaise, qui ferma les yeux en refermant ses bras autour d'eux. Elle savait ce que cela signifiait... Elle savait qu'elle allait devoir le laisser partir, malgré son envie de l'empêcher d'y aller. Et elle savait qu'elle devait être forte pour ne pas inquieter les enfants. Elle ne voulait pas s'imaginer le pire, mais ses pensées n'avaient aucune pitié pour elle. Il ne pouvait pas mourir, il n'allait pas mourir. Elle n'allait pas se retrouver seule avec ses enfants... Tout se passerait bien, il le fallait. Une main glissa tendrement dans les cheveux de son époux, ne sachant quoi dire. Il resta de longues minutes avec elles, silencieux, commentant seulement les tirs au pied hasardeux de son fils. Voyant tout de même sa mère et sa soeur dans les bras de son père, il fini par délaisser le jeu et foncer vers eux sans grande délicatesse pour s'inviter au câlin. Le coréen le cueillit au vol, le joignant avec un peu plus de légèreté aux bras de tout le monde. Il en profita, il ne fallait pas se mentir, et c'est presque à contre coeur, avec une boule au ventre, qu'il fini par rendre Sora à Carter qui fit un tour de bisous. Au passage, il échangea une brève accolade avec le coréen et fila, comme les deux hommes l'avaient convenu un peu plus tôt dans la journée. C'était le meilleur moyen auquel le coréen avait pensé... Le plus doux...
Une fois Carter et Sora hors de portée, il s'agenouilla devant Io et sorti le bandeau de sa poche, lui présentant avec un fin sourire.
Kwai - Tu m'avais demandé un bandeau...
Io - Oui !
La petite fille sourit, mais il vit dans son regard qu'elle commençait à se poser des questions. Malgré tout, le coréen prit grand soin de lui poser sur les yeux, avec délicatesse. Elle se retourna pour qu'il l'attache à l'arrière de sa tête avant que le coréen ne teste sa vision. Il brandit une main au poing fermé devant elle, interrogeant doucement.
Kwai - Combien j'ai de doigts ?
La jeune fille répondit presque du tac au tac.
Io - Cinq !
Kwai - Ok tu vois plus rien. Maintenant on avance un peu... On tourne... Encore... Et voilà ! Essaie de t'y retrouver maintenant !
La petite fille gloussa et tendit les mains devant elle, partant à l'opposé d'eux en riant. Le coréen l'observa quelques secondes avant de se concentré sur Yen, encadrant son visage de ses mains pour l'embrasser avec passion. Il fini par y mettre fin, incapable de dire un mot, la serrant brièvement contre lui, avant de s'éclipser discrètement... Le plus discrètement possible, incapable de se résoudre à dire au revoir à Io... Elle retenait ses larmes, prenant le temps d'inspirer lentement afin de maîtriser les vibrations de sa voix.
Yen - Tu t'éloignes de plus en plus, dit-elle en souriant. Je suis par là !
Elle n'était pas certaine que cette ruse fonctionnera avec Io, elle était beaucoup trop perspicace. Et l'absence de son père risque de soulever des questions qu'elle redoutait. Cependant, elle tentait quand même le coup de détourner son attention sur un jeu improvisé. La petite fille sourit et se retourna en entendant la voix de sa mère et s'approcha d'elle. Mais le faible claquement de la porte d'entrée l'interpella. Son sourire disparu et elle tourna la tête, manquant de trébucher, se rattrapant de justesse au canapé.
Io - Papa ?
Il y avait de l'hésitation dans sa voix mais encore de la curiosité. Une curiosité qui se transforma vite en inquiétude quand elle vit qu'elle n'avait pas de réponse. Elle porta les mains à son bandeau, l'enlevant d'un geste sec, regardant autour d'elle avec inquiétude. Elle était à portée de main de Yen et l'inquiétude pulsait dans sa voix en même temps que les premières larmes perlaient sur ses joues.
Io - Papa... ?
Yennefer se redressa sur la canapé, cherchant des mains sa fille dont la voix se faisait de plus en plus déchirante à entendre. Quand elle arriva à la trouver, elle la souleva, probablement un peu maladroitement, pour l'attirer à elle afin de la blottir.
Yen - Il est partie s'occuper de quelque chose, il va revenir. Tu n'as pas à t'inquiéter mon trésor...
Io - Papa...
Elle avait glissé une main dans ses cheveux, se mettant à chantonner une berceuse polonaise. Au fond, elle se sentait totalement dépassée, entre ses émotions qui s'enflammait dangereusement au point de malmener sa maîtrise, et l'état d'Io. Elle ne devait pas craquer... Elle devait absolument détourner son attention... La petite fille gémissait de plus en plus, et sanglotait dans les bras de Yen, s'agrippant à elle avec désespoir...
* * *
Le New Jersey était juste à la sortie de la grande pomme. Il n'y avait qu'un pont à traverser et on y était. Il y avait aussi toute une série de docks plus ou moins abandonnés. Et pour quelqu'un comme Kyoshi, un indésirable de la société, cela pouvait être un endroit parfait. Il avait passé une grosse partie de sa journée avec Atashi pour préparer son intervention... Et encore maintenant il hésitait sur la façon dont il devait abordé les choses. Il gara la voiture qu'il avait loué à quelques bâtiments de sa destination et décida finalement de vider ses poches, ne gardant qu'un semi-automatique à sa ceinture. Il se le ferait confisqué, à n'en pas douter, mais peu importe. Il sorti de la voiture et se dirigea à pas lent vers sa destination. Et comme il l'avait présumé, à quelques mètres de l'entrée, un point rouge apparu sur sa poitrine. Il se stoppa net et leva les mains, en signe de reddition.
Kwai - Je veux juste voir Tanaka.
Il n'eut pas à attendre longtemps avant que deux hommes de mains lourdement armés s'approchent de lui. Il se retrouva désarmé et les mains liées dans le dos. Mais jusque là, rien de très étonnant... Il le prit même avec le sourire... Kyoshi était confortablement installé dans un canapé devant une cheminée improvisée, un verre au creux de sa main droite. Aucune expression n'étirait les traits de son visage, même pas quand son regard croisa celui du coréen. Il prit le temps de tremper ses lèvres dans son verre, avant de faire claquer sa langue natale.
Kyoshi - J'ai arrêté de compter le nombre d'année depuis notre dernière rencontre.
Kwai - Moi aussi, si ça peut te rassurer...
Il marqua une pause, faisant un signe à ses hommes de s'éloigner du coréen. Cependant, ils restaient dans la pièce, le regard braqué et la main proche de leur arme. Le coréen les suivit doucement du regard et resta debout, les mains liées dans le dos, bien en appui sur ses deux pieds.
Kyoshi - Jour où mon exil a commencé... Le Japon me manque.
Kwai - T'as fait le tour du monde ça va... Il y a pire...
Son regard glissa vers la liqueur de son verre, s'amusant à remuer légèrement pour provoquer quelques reflets agréable à admirer. Le coréen eut un sourire narquois. Kyoshi lui inspirait une telle haine que s'en était presque risible.
Kyoshi - Est-elle morte ?
Sa voix était neutre, sans la moindre variation de ton. Il n'était pas difficile de comprendre de qui il parlait exactement. Cette fois, le coréen éclata d'un léger rire nerveux et baissa un instant les yeux, balayant ensuite la pièce du regard. En plus de gagner un peu de temps et de jouer la comédie, cela lui permettait de voir où étaient les dangers. Et dans la pièce, il n'y en avait que deux derrière lui. Une bonne chose.
Kwai - Sais-tu au moins qui elle est ?
Il laissa passer quelques secondes avant de reprendre, un sourire narquois aux lèvres.
Kwai - T'as déjà essayé de la tuer une fois sans succès, tu sais pas t'y prendre avec elle. Alors je ne suis pas étonné que tu te sois planté cette fois encore... Si je peux te donner un conseil, la prochaine fois, essaie du cyanure en très concentré... Bien plus efficace.
Il stoppa son geste, prenant le temps de croiser le regard du coréen. La surprise de ses paroles fut à peine visiblement sur son visage.
Kyoshi - Crois-tu que je me souviens de tout les personnes que j'ai tué ou chercher à tuer. Crois-tu réellement que cela m’intéresse de savoir qui elle est, l'unique fait qu'elle soit ta femme me suffit largement.
Il termina de boire son verre, le reposant sur la petite table à côté du fauteuil avant de poursuivre.
Kyoshi - Mais en effet, je vais utiliser du cyanure pour la prochaine fois. Es-tu justement venu me voir dans l'espoir que ta mort me suffirait ?
Le coréen sourit et soupira cette fois, presque amusé, ou en tout cas le feintant bien.
Kwai - Oh non... Non non.
Il laissa passer quelques secondes avant de soupirer à nouveau, comme se libérant d'un poids.
Kwai - Je sais que tu t'en fou mais j'ai besoin de te le dire... C'est ta fille. Yennefer, c'est ta fille. Je sais que ça te pose pas de cas de conscience... Et je sais que ça t'en posera pas très longtemps dans tous les cas... Mais je trouvais important que tu le sache...
Il lui adressa un bref sourire avant de poursuivre.
Kwai - Je peux m'asseoir ? C'est un peu chiant de rester debout comme ça...
Kyoshi - Mais je t'en prie assis-toi.
Kwai - Merci.
Il avait indiqué d'un revers de main le fauteuil qui se trouvait en face de lui. Il se pencha légèrement vers la petite table pour y tirer un verre ainsi qu'une bouteille d'alcool, qu'il remplit avant de le glisser en direction du coréen. Il se servit un second en reprenant la parole. Le coréen, d'un coup sec sur son lien de plastique -un simple collier de serrage- le fit sauter, se massant les poignets en prenant place en face de Kyoshi et attrapant son verre.
Kyoshi - Ma fille dis-tu... Ce n'est pas l'unique bâtarde que j'ai eu, mais normalement je m'en occupe pour les éliminer rapidement. Je trouve assez ironique que tu t'es amouraché de ma fille au point d'en faire ta femme. La nouvelle n'a pas été difficile à avaler, que je sois le père de ta femme ?
Kwai - Je sais bien que ce n'est pas la seule... Et bien figures toi que pas tant que ça. C'est ton frère qui a été le plus étonné je crois... Mais on a tous bien réagi ne t'inquiète pas.
Kyoshi - Il aurait préféré que tu t'amourache de sa propre bâtarde.
Kwai - Oui... Je sais...
Il leva légèrement son verre pour observer le liquide à l'intérieur avant d'en boire une gorgée.
Kwai - Pas mal... Mais je ne sais pas si c'est le meilleur...
Kyoshi - Certainement pas, mais j'ai gardé une bonne bouteille pour fêter mon retour au Japon. Et récupérer ce qui me va de droit, dont tu cherches à embellir l'image naïvement.
Kwai - Ce n'est pas parce que Nobu est mort que ton interdiction de territoire s'envole... Ce n'est pas un ban du clan Kyoshi... Mais du pays. J'avoue être assez fier de ce coup là...
Le coréen eut une petite moue et plongea de nouveau le nez dans son verre. Au dehors, une explosion retentit. C'était la petite bombe artisanale qu'il s'était fait confisqué en arrivant, caché dans le chargeur de son arme... L'un des gardes quitta la pièce, pendant que l'autre avait rapproché sa main de son arme en lançant un regard méfiant au coréen.
Kyoshi - Tu es réellement venu seul ? Bien plus naïf que j'aurai cru...
Kwai - Te faire le plaisir de déplacer une équipe d'intervention ? Tu rêves... Tu n'en vaut pas la peine Kyoshi.
Le coréen trempa à nouveau ses lèvres dans le verre, avalant une toute petite gorgée. Il eut finalement un soupir et leva les yeux. Dans quelques secondes, il y aurait la seconde détonation, avec un peu de chance dans les mains du garde... Et à ce moment là il n'aurait que quelques secondes pour agir... Quand la détonation arriva, de l'autre côté de la porte, accompagnée d'un cri, il bondit sur Kyoshi. D'une main, il l'agripa par les épaules, le bras en travers de sa gorge alors que l'autre main brisait le verre sur le bord de la tablette, seule arme qu'il pouvait espérer utiliser... Mais c'était sans compter sur le garde restant, et l’entraînement de Kyoshi...
Mais, la chance était avec le coréen ce soir là. Et les hommes de main de Kyoshi pas vraiment compétent. Le seul qui était resté dans la pièce sorti son arme et la braqua sur le coréen, qui glissa derrière Kyoshi, le menaçant de son morceau de verre. Le tout se passa en quelques secondes. Le second garde ouvrit la porte à la volée. Il était en sang et hurlait de douleur. Ce qui déconcentra brièvement le second garde qui tourna la tête et... Pressa la détente sans le vouloir, sursautant face à son compère en piteux état. La balle atteint Kyoshi de point fouet, qui s'effondra aux pied du coréen, premier étonné de la situation. Il y eut un moment de flottement ahuri durant lequel personne ne bougea, jusqu'à ce que le garde amoché charge le coréen, toujours en hurlant. La charge en tant que telle était gérable, mais il avait un poignard dans la main, qui était plus inquiétant.
Il se prépara à réceptionner la main armée de son agresseur, mais loupa son coup. Il dévia cependant suffisamment la lame pour éviter qu'un organe vital soit touché. Il aurait simplement une belle entaille. La folie du garde se retourna contre lui cependant et après le premier assaut, le coréen réussi à le mettre au sol en utilisant son élan et retourna la lame contre lui. Il releva ensuite le nez vers le dernier garde, arme toujours braqué sur lui, mais figé. Ils échangèrent un long regard avant que le garde ne baisse finalement son arme dans un juron, avant de s'échapper en courant. Le coréen baissa doucement les yeux sur les cadavres à ses pieds et soupira... Finalement, ça ne s'était pas si mal passé... Après un instant de réflexion, il sorti, récupérant ses affaires au passage et passant un coup de fil à Atashi, pour qu'il envoi du monde nettoyer ce bazar...
CODAGE PAR AMATIS
Teardrop
Admin
Re: Vilain papa Yen - Dim 19 Nov 2017 - 17:11
Hors série 05
Quand le drame s'invite aux vacances...
J'ai 560 Lignes
Des points pour Yen !
Merci pour la correction !
Journal : One Team One Goal
J'ai 560 Lignes
Des points pour Yen !
Merci pour la correction !
Journal : One Team One Goal
Le coréen entra à pas de loup dans l'appartement, une grimace sur les lèvres. L'entaille était plus profonde que ce qu'il pensait mais elle ne mettait pas sa vie en danger. Il avait déchiré un morceau de son t-shirt pour faire tampon sur la plaie et le maintenait en place. Quand il referma la porte, il ne fut qu'à moitié étonné de voir de la lumière dans le salon. Carter et Yen étaient là. L'américain sursauta quand il aperçu le coréen, se précipitant sur lui pour le soutenir.
Carter - Kwaïgon ! Mon Dieu ! Assieds-toi...
Kwai - Ça va... Ça va, t'inquiète pas...
Carter - Que je m'inquiète pas ! Mais tu saignes !
Kwai - Ça va ! C'est juste quelques points à faire...
Le coréen se laissa néanmoins emporter tant bien que mal jusqu'au canapé où il se laissa tomber sans ménagement.
Kwai - Il y a de quoi me soigner dans la pharmacie... Dans notre chambre...
Carter - J'y vais...
L'américain ne se fit pas prier, filant à l'étage aussi vite qu'il le pouvait... Yennefer s'était figée sur le canapé, la tête s'était tournée en direction de la voix du coréen. Cependant, elle n'osait pas bouger, ne voulant pas compliquer la situation. Mais quand elle sentit un poids s'installer à ses côtés, elle commença à chercher sa présence.
Yen - Dis-moi tes blessures ? Elles sont vraiment si bénignes que ça ?
L'inquiétude avait rongé son visage, autant que sa voix qui n'était qu'un murmure. Elle maudissait sa vue voilée qui l'empêche de se rassurer, de ne pas savoir.
Yen - Il... est mort ?
Le coréen eut un léger soupir, se laissant aller dans le canapé, essayant de trouver une position le soulageant un peu. Il attrapa doucement la main de Yen pour la rassurer, la serrant avec affection. Il répondit dans un murmure se voulant rassurant.
Kwai - Ça va... C'est juste un coup de couteau dans le gras...
Yen - Comme si tu avais beaucoup de gras, dit-elle toujours inquiète.
Il rit un peu, grimaçant légèrement sous les tiraillements que cela provoquait. Elle s'était agrippée à sa main, qu'elle caressa tendrement. Ce contact était le seul lien rassurant qu'elle pouvait avoir concrètement en dehors de ses paroles.
Kwai - Rien de grave je t'assure... Quelques points, quelques jours et se sera cicatrisé... Et... Oui... Il est mort...
Il remonta doucement la main pour la poser sur sa joue, la caressant du pouce.
Kwai - C'est fini...
Et pour une fois, il avait le sentiment que ça l'était réellement... L'émotion ne tarda pas à la submerger avec vivacité, tout semblait se mélanger dans ses pensées. La peur qui l'avait paralysé peu de temps après son départ. L'inquiétude, de son retour. La joie... Mais aussi la tristesse, la frustration, la colère. Elle avait tout gardé au fond d'elle, que maintenant elle craqua doucement. Des larmes s'échappaient de ses yeux sans qu'elle puisse les retenir. Le cœur du coréen se serra quand il vit les larmes de la jeune femme. Mais il n'eut pas spécialement le loisir de faire quoi que se soit. Carter revenait et il était un peu handicapé par sa blessure pour pouvoir la prendre comme il voulait dans ses bras. L'américain s'agenouilla à côté de lui et enfila une paire de gant en latex.
Carter - Aller, montres moi ça.
Kwai - Tu sais recoudre toi ?
Carter - Plus ou moins... Je faisais les ourlets de mes jeans quand j'étais petit. C'est pareil non ?
Kwai - On va dire que oui...
Le coréen sourit et découvrit sa blessure. Carter fit une grimace mais après un nettoyage complet il révisa quelque peu son expression.
Carter - Oh... Finalement c'est moins pire que ce que je pensais !
Kwai - Je te l'avais dit... Ça saigne beaucoup mais c'est tout...
Ils échangèrent un regard entendu et l'américain se mit au travail, le coréen se contentant de serrer les dents sous les petites piques de douleurs. Il fini cependant par passer tant bien que mal le bras autour des épaules de Yen pour l'attirer contre lui, soucieux de tenter de la consoler...
Kwai - Là Yen... Ça va aller...
Elle s'était blottie contre lui, reniflant silencieusement avant de passer une main sur son visage pour chasser ses larmes. Elle se calmait peu à peu grâce à la présence de son époux, mais surtout les paroles de Carter concernant la blessure.
Yen - Je suis devenue putain de sensible à tes côtés, ronchonna-t-elle.
Kwai - Hanw ! Tu serais pas enceinte par hasard ? répondit-il en riant doucement.
Yen - J'espère pas !
Probablement parce qu'il était devenu tellement important dans sa vie. Elle glissa une main vers son visage, cherchant ainsi à trouver sa joue pour venir y déposer un tendre baiser. Il ferma les yeux à son contact, laissant échapper un soupir de contentement.
Yen - Tu t'en sors Carter ?
L'américain releva les yeux et sourit en voyant les deux amoureux, rebaissant ensuite les yeux sur son ouvrage.
Carter - Je m'en sors ! C'est pas les plus beaux points du monde mais je pense que c'est pas trop mal...
Le coréen baissa les yeux pour jeter un oeil aux dit points et hocha doucement de la tête.
Kwai - C'est pas mal... Au moins ça saigne plus, ça va...
Carter - Je te fais pas trop mal ?
Kwai - J'ai connu pire, ça va aller...
Ils échangèrent un sourire et l'américain termina, recouvrant le tout d'un pansement. Le coréen se redressa avec précaution, écartant doucement Yen, pour pouvoir prendre de quoi couvrir les possibles infections. Après tout, il ne savait pas où avait traîné la lame de son agresseur...
Carter - Bon... Je vais ranger tout ça ! Et je vais me coucher, je suis claqué. Les montagnes russes émotionnelles c'est très fatiguant ! Bonne nuit les loulous...
Kwai - Bonne nuit ! Merci Carter...
Yen - Bonne nuit, merci pour tout...
De nouveau, ils échangèrent un sourire et le jeune homme s'éclipsa, emportant avec lui le matériel de soin... Yennefer écouta les pas de l'américain s'éloignait doucement, avant de laisser s'échapper un profond soupir.
Yen - On monte se coucher ?
Elle n'était pas certaine de pouvoir s'endormir, elle était encore sous le coup de l'émotion. Mais le canapé aussi confortable qu'il puisse être, risquait d'être un peu étroit pour finalement s'installer pour la nuit. Et il avait besoin de repos, elle comptait bien veiller sur ça. Le coréen eut un léger soupir avant de doucement se tortiller sur lui même pour venir embrasser la jeune femme, en douceur. Il se redressa ensuite doucement et se releva, prenant les deux mains de la jeune femme pour l’entraîner à lui.
Kwai - Oui... On sera mieux en haut...
Maintenant que cette étape était passé, il se sentait un peu mieux. Comme si un poids s'était envolé de ses épaules. Il ne vivait plus avec le stress permanent que quelqu'un tente à nouveau de tuer Yen, ou de s'en prendre à ses enfants... Et il était finalement soulagé que la mort de Kyoshi ne soit pas de sa main à lui... Il entraîna doucement la jeune femme à l'étage, refermant doucement la porte derrière lui une fois à l'intérieur. Il prit ensuite doucement la jeune femme dans ses bras, la serrant affectueusement -amoureusement même- contre lui. Il resta ainsi un moment, sans bouger. La fatigue s'abattait sur lui comme une chape de plomb. Entre le stress qui s'envolait et le manque de sommeil de ces derniers jours, il se sentait vidé...
Kwai - Je voudrais prendre une douche... Tu veux t'allonger ou rester avec moi ?
Yen - Je reste avec toi.
Kwai - Ok...
Il ne lui fallait que rendre son pansement imperméable mais ce n'était pas vraiment un problème... Elle ne pouvait pas se résoudre à le lâcher d'une semelle, craignant qu'elle ne soit finalement qu'en train de rêver à sa présence, à son retour. Et il devait ressentir sa légère crispation dans ses doigts en le tenant, sans qu'elle s'en rende compte.
Yen - Quand tu es parti... Tu n'étais pas certain de revenir...
Sa voix n'était qu'un murmure à peine audible. Il l'avait conduit dans la salle de bain, à la suite de ses pas, en douceur. Il lui serra doucement la main, pour répondre aux siennes. A son murmure, il se retourna pour lui faire face, prenant doucement sa tête en coupe dans ses mains.
Kwai - Je ne le suis jamais vraiment...
Il l'embrassa en douceur, prolongeant légèrement le baiser en pressant doucement son corps contre le sien avant de finalement la lâcher. Elle avait répondu à son baiser, avec une incroyable tendresse. Elle espérait qu'à l'avenir, ce genre de départ devienne rarissime. Elle avait accepté cette partie de sa vie, de son passé, comme des risques liés à ça. Mais les sensations n'étaient jamais agréable à vivre.
Kwai - Il faut que j'imperméabilise mon pansement... Ne bouges pas...
Yen - Ne fait pas sauter les points, murmura-t-elle.
Kwai - Non ça va aller... répondit-il sur le même ton.
Il en profita pour allumer l'eau, avant de recouvrir son pansement de sparadrap en plastique. Il termina ensuite d'enlever ses vêtements, non sans grimacer un peu de douleur, avant de revenir vers la jeune femme.
Kwai - Tu viens sous la douche avec moi ou tu restes là ?
Elle avait posé l'une de ses mains sur son torse avant de remonter vers son visage. Elle lui caressa tendrement la joue, dessinant légèrement le contour de ses lèvres avant de répondre à sa question.
Yen - Je reste là, si je prends une douche de plus je risque de fondre, dit-elle en souriant.
Kwai - Ça marche !
Il sourit et déposa un léger baiser sur ses lèvres, glissant à son oreille ;
Kwai - Y'a un tabouret derrière toi... N'hésite pas...
Yen - Merci, dit-elle en souriant.
Après son départ, elle avait demandé à Carter de l'aider pour se rendre dans la salle de bain une fois que leur fille s’est endormie d'épuisement contre elle. Elle était restée de longues minutes, voire même une bonne heure sous l'eau qui l'avait à détendre ses muscles contractés par l'angoisse. Puis, elle était finalement redescendu pour l'attendre. Le jeune homme se glissa sous l'eau chaude avec un soupir de soulagement. Le jet avait cet effet bénéfique de détendre les noeuds de ses muscles. En tout cas, l'eau brûlante... Il profita un peu de la douche avant de finalement sortir. Sans se sécher, il retourna vers la jeune femme et la prit dans ses bras en riant doucement, résultat de la fatigue et de la baisse de pression. Certes il y avait beaucoup à faire et ils étaient loin d'être complètement en paix ; l'inquiétude vis à vis de sa femme referait très vite surface ; mais pour l'instant, il était de nouveau détendu... Alors il profitait de ce moment, en espérant que se serait réciproque...
Yen - Kwaï tu es tout mouillé !
Kwai - Je sais ! dit-il en riant.
Elle avait légèrement sursauté, même si elle l'avait entendu éteindre l'eau de la douche, elle ne s'était pas attendu à se retrouver dans ses bras humides. Cependant, un rire ne tarda pas à rejoindre le sien, en enroulant ses propres autour de lui et en posant sa tête sur son épaule en soupirant. L'une de ses mains se perdit dans ses cheveux avec délicatesse.
Yen - Finalement, je l'ai pris ma douche hein !
Kwai - Je crois oui... murmura-t-il, malicieux.
Elle glissa sa tête dans le creux de son cou, déposant un chaste baiser avec de poursuivre.
Yen - Je t'aime.
Kwai - Moi aussi Je t'aime...
Un sourire passa sur ses lèvres alors qu'il laissait sa tête prendre appui contre la sienne et il reprit la parole, malicieux.
Kwai - Tu as peur que je l'oublie ? Que tu me le répète tout le temps ?
Il déposa un long baiser dans ses cheveux avant de reprendre murmurant et un peu plus sérieux, d'un ton légèrement rauque.
Kwai - Jamais je ne cesserais de t'aimer... Et jamais je ne te quitterais Yen... N'en doute jamais...
Yen - Tu sais que tu m'agaces quand tu lis en moi, marmonna-t-elle du bout des lèvres.
Kwai - Je sais... murmura-t-il en souriant.
Il avait parfaitement raison, cette crainte malgré leur union ne semblait pas la quitter au fond d'elle. Et pourtant, elle était totalement en confiance avec lui, elle savait qu'il ne la blesserait jamais volontairement. Mais l'abandon était une blessure coriace de son passé. Et avec sa cécité, elle avait peur qu'il ne retrouve pas la femme qu'il a épousé.
Yen - Il faut qu'on se change, tu vas attraper froid...
Kwai - Qu'on se change ? Pourquoi veux tu que je me change ! J'ai beau avoir cherché, j'ai pas de peau complète supplémentaire en stock...
Yen - Tss moque-toi de ma fatigue !
Kwai - Tu sais bien que j'adore ça !
Il rit, plus franchement, avant de déposer une série de baiser sur son épaule, remontant jusqu'à sa joue, pour se faire pardonner. Il finit par embarquer la jeune femme en la portant, la laissant tomber au milieu du lit en l'y jetant plus ou moins, la rejoignant cependant très vite pour atténuer l'impression de vertige. Il riait doucement, poursuivant ses baisers légers, comme s'il la picorait. Elle ne put s'empêcher de rigoler à son tour, cherchant du bout des doigts sa peau afin de la caresser avec tendresse.
Kwai - Aller Puce... En chemise. Je t'aide.
Il se redressa et commença à la déshabiller par le bas, la laissant s'occuper du haut, avant d'aller piocher dans sa penderie pour lui ramener une chemise, avec un peu plus de douceur et de tendresse... Elle s'était laissée guider en participant avec un immense sourire aux lèvres. Elle noua ses bras autour de son cou afin de l'attirer doucement à elle, capturant ses lèvres avec passion malgré la légère maladresse de sa part. Elle sentait toutes ses angoisses s'envolaient, ses doutes et ses questions. Et finalement, sa cécité n'était plus un handicap. Le coréen répondit à son baiser, s'installant doucement devant elle, glissant ses jambes sous elle pour l'avoir au dessus de lui. Il enroula ses bras autour d'elle, caressant son dos avec tendresse. Il déposa finalement une série de baiser dans son cou avant de doucement mordiller le lobe de son oreille, se faisant murmurant.
Kwai - Tu es certaine de vouloir poursuivre dans cette voie là ce soir ? Il est très très très tard...
Il l'embrassa encore, mordillant la fine peau de son cou.
Kwai - Et demain les enfants vont certainement nous sauter dessus très très très tôt...
Ses mains se firent plus taquine, frôlant ses flanc avec malice pour y faire naître quelques frissons.
Kwai - Alors ?
Cette fois, un simple mot, avec un ton rauque qu'il lui savait difficile à ignorer... Elle poussa un profond soupir de plaisir à l'assaut de ses caresses, mais surtout à cette voix affreusement rauque qui avait le don de la faire chavirer.
Yen - Tu es blessé... Il faut que tu te reposes...
Sa voix n'était qu'un murmure peu convaincant. Mais comment pouvait-elle l'être ? Comment ne pas vouloir se plonger dans les délices du plaisir avec son époux ? Elle avait l'impression de le retrouver, que l'ambiance lourde et pesante depuis son accident avait disparu réellement. Ses doigts parcouraient sa peau avec légèreté, cherchant à faire naître des frissons de plaisirs. Elle apprenait à le découvrir sans son regard, comme lorsqu'ils s'amusent à se bander les yeux. Sauf que cette fois-ci, elle ne pourrait pas l'enlever au bout d'un moment... Et ce n'était pas une mauvaise chose finalement, elle avait l'impression de ressentir chaque souffle sur sa peau. Le coréen ne put s'empêcher un sourire à ses paroles, peu convaincantes. Malgré les frissons qu'elle faisait naître du bout de ses doigts, le contraignant à fermer les yeux sous l'assaut de ses caresses, il prit le parti de jouer un peu avec ses nerfs, reprenant sa voix rauque et ses caresses.
Kwai - Et que devrais-je dire de vous madame Ono... A peine sortie de l'hôpital... Une grande partie de la soirée à vivre dans l'angoisse à cause de votre mari... Il vous faut du repos à vous aussi... Madame Ono...
Il sourit, amusé par ses propres paroles, mordillant son épaules entre deux paroles, effleurant la peau de son bras du bout de ses doigts, tandis que son autre main jouait le long de sa cuisse. Elle se mordilla les lèvres pour contenir un gémissement, ses caresses se firent plus sournoises, plus malicieuses comme pour se venger des supplices qu'il comptait lui faire en jouant ainsi avec sa patience.
Yen - Monsieur Ono a surtout intérêt à aider sa femme à se libérer d'une tension qu'il a provoqué par l'angoisse qu'elle a du vivre...
Kwai - Mmh... Si c'est à des fins thérapeutiques alors... Qui suis-je pour les contredire... ?
Il sourit et embrassa délicatement la jeune femme, approfondissant son baiser au fil des secondes. Ses caresses se faisaient moins taquines, plus appuyées. Avec délicatesse, il fini par la faire basculer en arrière, repliant les jambes pour pouvoir reprendre ses appuis. Il poursuivit la route de ses baisers le long de son corps, prenant son temps, comme s'il la re-découvrait. Il évacuait lui aussi les tensions, faisait le vide dans son esprit, ne pensant à plus rien qu'à elle. Ces derniers jours avaient été difficiles à vivre, et ils avaient peut-être besoin de cela pour se retrouver et passer le cap...
Il poursuivit un moment, descendant toujours plus, jusqu'à venir effleurer du bout des lèvres l'intérieur d'une de ses cuisses. Lui aussi était parcouru de frissons, tout son corps à l'affût, à fleur de peau. Chaque caresse, chaque baiser, faisait naître un envol de papillon au creux de ses reins. Il se perdait dans ses baisers et ses caresses... Jusqu'à entendre les sanglots de Io, dans la chambre d'en face... Il réprima un frisson et cessa ses baisers pour doucement remonter jusqu'au cou de la jeune femme, enfouissant le nez dedans avec un lourd soupir.
Kwai - C'est pas vrai...
Il ne pouvait pas en vouloir à Io, mais dans l'état d'excitation dans lequel il était, difficile d'espérer aller consoler sa fille dans l'immédiat... Elle inspira lentement, cherchant à retrouver son calme et à faire taire son désir frustré.
Yen - Rappelez à l'ordre par notre fille...
Kwai - Elle doit faire un cauchemar... Je ne t'ai même pas demandé comment ça c'était passé quand je suis parti...
Yen - Très difficile, elle n'a pas bien réagi...
Kwai - Oooorrrrhhhh... gémit-il en enfouissant la tête dans les cheveux de sa femme.
Elle glissa une main dans ses cheveux, une dernière caresse avant de l'inciter à se redresser légèrement pour qu'elle puisse s'asseoir au rebord du lit. Il répondit à sa demande muette dans un soupir, roulant sur le côté.
Yen - Je m'en occupe, est-ce que je suis bien dans la bonne direction de la porte ?
Elle connaissait le chemin à faire, il suffisait simplement qu'elle soit placée dans la bonne direction. Certes, elle risquerait de mettre un peu plus de temps que lui, mais il pouvait difficilement y aller pour le moment. Il se redressa un peu pour jeter un oeil à la jeune femme et répondit.
Kwai - Oui... Tu dois avoir six ou sept pas jusqu'à la porte...
Yen - Merci !
Il eut un nouveau soupir, la surveillant du coin de l'oeil avant d'ajouter.
Kwai - Je vous rejoint dans deux minutes...
Le temps de passé sous une douche froide ? Peut-être bien... Elle lui adressa un sourire malicieux, sans pourtant se moquer de son état. Elle était probablement aussi excitée que lui, mais aucun signe physique n'était visible dans son cas. Elle quitta lentement la chambre, posant l'une de ses mains au niveau des murs afin de s'aider pour se rendre en direction de la chambre de leur fille. Elle ne tarda pas à ouvrir la porte pour se diriger vers son lit où elle s'installa doucement, après avoir cherché un peu dans le vide le matelas. Les pleurs d'Io l'avaient bien aidé à la localiser, même si elle n'aimait pas les entendre, car cela était toujours source de déchirement.
Yen - C'est fini... mon trésor...
Elle l'avait enlacé maladroitement contre elle, afin de la blottir tendrement. L'une de ses mains se glissa dans ses cheveux avant de poursuivre. Io ne tarda pas à enlacer sa mère avec force, ayant du mal à calmer ses pleurs...
Yen - Je suis là... Tu ne risques plus rien. Tu as fait un cauchemar.
Io - Papa...
Elle pleurait toujours, serrant avec force sa mère, incapable de se calmer vraiment. Elle était également brûlante et moite, dû à sa grande agitation durant son court sommeil... Malgré tout, elle fut rassurer de voir Yennefer répondre à son appel et à sa détresse... De son côté le coréen avait finalement trouvé un moyen de calmer ses ardeurs et avait enfilé un pantalon de jogging avant de doucement s'approcher dans le couloir. Il resta cependant dans l'ombre un moment, sans rien dire, observant la mère et la fille avec calme... Peut-être qu'il n'aurait pas besoin d'intervenir... Mais sans un lien avec le regard de Yen, difficile de lui faire comprendre sans dévoiler sa présence à la jeune fille...
Yen - Il est rentré... Sa réunion s'est terminée plus tardivement que prévu... Mais il est rentré, il va bien, il est juste fatigué.
Elle continua de caresser ses cheveux, la berçant doucement contre elle dans le but de la rassurer. Elle ne pouvait pas tout lui expliquer de la situation, mais elle ne pouvait pas ne rien dire... Io était trop perspicace.
Yen - Il fallait qu'il y aille ce soir, afin de permettre d'arrêter la personne qui a provoqué mon accident. Tout est fini maintenant...
La jeune fille calma un peu ses pleurs, écoutant la jeune femme attentivement avant de finalement relever un peu les yeux sur elle.
Io - Il est r-rentré ? Je p-peux le voir ?
Depuis le couloir, le coréen grimaça un peu mais restait toujours dans l'ombre, attentif, les mains dans les poches de son jogging. Yen s'en sortait admirablement bien...
Yen - Oui, il est rentré. Il termine de régler une dernière petite chose, puis il va nous rejoindre.
Elle se doutait bien qu'elle avait besoin de voir son père pour être réellement rassurée. Io avait un côté très sensible face à ce genre d'évènement, probablement par une peur elle aussi de l'abandon.
Yen - Tu veux bien me raconter ton cauchemar ?
Elle n'était pas certaine qu'elle ose lui raconter, mais elle espérait gagner un peu de temps. Bien qu'au fond, elle voulait connaître les craintes de sa fille afin de pouvoir les apaiser, la rassurer sur ça. A la question de la polonaise, les sanglots de la jeune fille redoublèrent. Elle accepta néanmoins de raconter son cauchemar, bien qu'en articulant difficilement...
Io - J'ai r-rêvé que Mi-Misako venait et elle-elle annonç-çait que p-papa était... était mort... et... et que t-toi aussi tu mourrais...
La réaction, chez le coréen, fut plus viscérale qu'autre chose. Il sorti de l'ombre et s'avança dans la chambre, sortant les mains de ses poches et affichant un doux sourire sur ses lèvres. Il s'assit sur le lit, à côté des filles, les englobant toute les deux dans ses bras.
Kwai - Hey... Io-chan... Regardes je suis là... Tout va bien...
Io leva les yeux sur son père en hoquetant un peu, se déplaçant un peu sur les genoux de Yen pour être entre eux deux. Petit à petit, elle calmait ses sanglots et ses craintes... Yennefer continua à caresser les cheveux de sa fille en s'appuyant un peu contre son mari. Elle ne tarda pas à chantonner dans un murmure une mélodie polonaise, souvenir de sa propre mère lorsqu'enfant elle faisait des cauchemars. On n'avait pas besoin de comprendre les paroles pour être bercé par la douceur qui s'en dégageait. Au son de la mélodie, Io fini par se calmer complètement et se rendormir. En douceur, le coréen la remit dans son lit, déposant un léger baiser sur son front. Il attrapa ensuite doucement les mains de Yen, l’entraînant avec lui en dehors de la chambre, refermant tout doucement la porte derrière lui. Il l’entraîna dans leur chambre, refermant également la porte avant de doucement conduire la jeune femme jusqu'à leur lit, s'y installant avec un soupir. Il resta un moment les yeux fermés, sans rien faire attendant la jeune femme, avant qu'un sourire malicieux ne passe sur ses lèvres, rendant son ton un peu joueur.
Kwai - On en était où déjà ?
Elle se mit sur le côté, cherchant du bout des doigts son corps afin de venir se blottir à lui avec malice. Elle caressa son épaule avant de venir y déposer ses lèvres qui remontaient lentement vers le creux de son cou. Il garda les yeux fermé, se laissant envahir par les sensations.
Yen - Tu t'amusais à me rendre folle de désir...
Kwai - Moi je fais des choses comme ça ? répondit-il avec malice.
Elle avait murmuré suavement à son oreille, laissant l'un de ses mains dessinait des arabesques sur son ventre en descendant lentement vers une zone plus sensible.
Yen - Bien qu'on se posait la... question de savoir s'il était raisonnable ou pas... Dit-elle avec malice.
Kwai - C'est... Toujours raisonnable...
Il avait essayé de prendre un ton sérieux mais il avait bien du mal à retenir les soupirs et faibles gémissements qui s'échappaient de ses lèvres sous l'assaut de ses caresses. Il la laissa faire un moment, reprenant un état de détente complète et se laissant porté par les mains de la jeune femme. Elle ne tarda pas à réveiller certaines parties de son anatomie, faisant encore et toujours naître en lui des frissons de plaisir. Il fini par doucement rouler sur le côté, venant réclamer ses lèvres dans des baisers de plus en plus profond. Ses mains commencèrent à parcourir son corps, cherchant les zones sensibles, pour y faire naître le même désir que celui qu'il ressentait. Elle répondit à son baiser avec une certaine fougue tout en se collant un peu plus à lui. Elle frôla malicieusement certaines zones, avant de l'inciter à se remettre sur le dos afin de s'installer sur lui. Un sourire taquin s'afficha sur ses lèvres, alors que ses mains reposaient à plat sur son torse.
Yen - Laisse-moi t'admirer un peu...
Kwai - Mmmh... Mais je t'en prie... Admires-moi...
Privée de son regard, il ne lui restait que le toucher pour observer. Et elle avait l'impression d'être devenue plus sensible. Lentement, ses mains glissaient vers son visage pour dessiner le contour de sa mâchoire avant d'arriver sur ses lèvres. Elle se pencha pour remplacer son pouce par ses propres lèvres dans un baiser très taquin et volatile. Puis elle reprit sa découverte, traçant les courbes de ses muscles, s'attardant sur certains détails. Elle l'admirait du bout des doigts, de ses lèvres et de sa langue. Peu à peu son expédition arriva vers son nombril, prenant le temps de le saluer avant de glisser encore. Ses doigts se refermaient sur l'élastique du jogging afin de l'enlever le plus malicieusement possible. Et elle ne tarda pas à poursuivre sa découverte, du bout de ses lèvres en s'amusant à souffler un air chaud, à l'image de son désir qui s'éveille.
Le jeune homme accéda à la demande de sa femme, basculant doucement sur le dos, laissant ses mains caresser ses cuisses en douceur. Il l'observait sans rien dire, fermant cependant les yeux à chaque assaut de plaisir un peu trop fort. Il se laissa faire cependant, travaillant sur sa patience, essayant de repousser ses limites pour la laisser le découvrir à nouveau. Il sourit à son baiser léger, frissonnant sous ses doigts. Des gémissements ne tardèrent pas à passer la barrière de ses lèvres sous les actions de la jeune femme. Il essayait de rester immobile un maximum mais bientôt, ses poings se refermèrent sur les draps. Il se mordit les lèvres pour éviter de la stopper dans son élan... C'était un moment important, il en avait conscience dans un coin de sa tête... Après ces jours d'angoisse, après son inquiétude, malgré son état encore incertain, ils arrivaient quand même à se retrouver... Et c'était très important... Pour lui, mais aussi pour eux...
Kwai - Alors cette... exploration ? ... Qu'est-ce que tu... qu'est-ce que tu en pense ?
Un fin sourire passa sur ses lèvres. Sa phrase avait été coupé par ses gémissements, mais il avait essayé de prendre un ton malicieux, gourmand... Elle déposa un baiser appuyé à l'intérieur de sa cuisse droite avant de lever la tête vers lui, malgré qu'elle ne pouvait pas le voir, les traits de son visage devait être assez expressifs.
Yen - Je pense... qu'il faut un deuxième passage afin d'être... sûr de mon avis...
A sa réponse il sourit, laissant échapper un grognement de plaisir. Elle jouait autant avec sa patience que la sienne, reprenant presque à l'identique le chemin inverse, malgré que ses caresses se faisaient plus malicieuses. Elle ne se sentait pas frustrée de l'absence de vue, se concentrant sur les sensations qu'elle ressentait. Elle y prenait beaucoup de plaisir. Ses lèvres ne tardaient pas à réclamer les siennes, son corps collait au sien. Il referma doucement les bras sur elle, répondant à son baiser avec plaisir, délice même. Il ne tient cependant pas longtemps ainsi, roulant sur le côté pour pouvoir reprendre le dessus, en essayant de ne pas rompre le contact de leurs corps. Il poursuivit son baiser avant de continuer en embrassant chaque centimètre carré de peau à sa portée. Il descendit ensuite doucement plus au sud, s'attardant par ci par là en chemin, jouant avec sa patience, cherchant à lui faire redécouvrir certaines sensations, sans le voir... Il prenait son temps, même si sa patience était mise à rude épreuve. Son souffle devenait chaotique, mais il essayait de le contrôler au mieux. Il finit cependant par arriver au bout de ce qu'il trouvait supportable et vint retrouver ses lèvres dans un baiser passionné, alors qu'il ne faisait plus qu'un avec elle. Il prit son temps, muselant sa fougue et son envie, pour pouvoir profiter au mieux des sensations qui naissaient en lui. Sa respiration était sifflante, et entrecoupée par des gémissements de plaisir. Elle se laissa envahir par les sensations, comme si cela faisait des semaines, comme si elle redécouvrait l'étreinte charnelle entre ses bras. Elle lutta contre son impatience, souhaitant faire durer le plaisir jusqu'à son apogée qui la laissa haletante.
Yen - Mon avis... est que... je suis la... plus heureuse des femmes, dit-elle à bout de souffle.
Il enfouit le visage au creux de son cou, lui aussi rendu haletant et à bout de souffle par cette étreinte. Mais il en frissonnait encore. Il finit par doucement reprendre place à côté d'elle pour éviter de l'écraser, ouvrant les bras pour qu'elle vienne se blottir contre lui, remontant doucement les draps sur eux pour qu'ils ne prennent pas froid.
Kwai - J'aurais au moins réussi ça alors...
Yen - Tu as réussi beaucoup d'autres choses...
Il sourit, déposant un baiser sur sa tempe en la serrant contre lui, épuisé tout à coup... Mais envahit par un sentiment de plénitude et d'apaisement... Elle déposa un chaste baiser sur sa joue avant de s'installer confortablement contre lui, sentant finalement le sommeil arrivait rapidement.
Carter - Kwaïgon ! Mon Dieu ! Assieds-toi...
Kwai - Ça va... Ça va, t'inquiète pas...
Carter - Que je m'inquiète pas ! Mais tu saignes !
Kwai - Ça va ! C'est juste quelques points à faire...
Le coréen se laissa néanmoins emporter tant bien que mal jusqu'au canapé où il se laissa tomber sans ménagement.
Kwai - Il y a de quoi me soigner dans la pharmacie... Dans notre chambre...
Carter - J'y vais...
L'américain ne se fit pas prier, filant à l'étage aussi vite qu'il le pouvait... Yennefer s'était figée sur le canapé, la tête s'était tournée en direction de la voix du coréen. Cependant, elle n'osait pas bouger, ne voulant pas compliquer la situation. Mais quand elle sentit un poids s'installer à ses côtés, elle commença à chercher sa présence.
Yen - Dis-moi tes blessures ? Elles sont vraiment si bénignes que ça ?
L'inquiétude avait rongé son visage, autant que sa voix qui n'était qu'un murmure. Elle maudissait sa vue voilée qui l'empêche de se rassurer, de ne pas savoir.
Yen - Il... est mort ?
Le coréen eut un léger soupir, se laissant aller dans le canapé, essayant de trouver une position le soulageant un peu. Il attrapa doucement la main de Yen pour la rassurer, la serrant avec affection. Il répondit dans un murmure se voulant rassurant.
Kwai - Ça va... C'est juste un coup de couteau dans le gras...
Yen - Comme si tu avais beaucoup de gras, dit-elle toujours inquiète.
Il rit un peu, grimaçant légèrement sous les tiraillements que cela provoquait. Elle s'était agrippée à sa main, qu'elle caressa tendrement. Ce contact était le seul lien rassurant qu'elle pouvait avoir concrètement en dehors de ses paroles.
Kwai - Rien de grave je t'assure... Quelques points, quelques jours et se sera cicatrisé... Et... Oui... Il est mort...
Il remonta doucement la main pour la poser sur sa joue, la caressant du pouce.
Kwai - C'est fini...
Et pour une fois, il avait le sentiment que ça l'était réellement... L'émotion ne tarda pas à la submerger avec vivacité, tout semblait se mélanger dans ses pensées. La peur qui l'avait paralysé peu de temps après son départ. L'inquiétude, de son retour. La joie... Mais aussi la tristesse, la frustration, la colère. Elle avait tout gardé au fond d'elle, que maintenant elle craqua doucement. Des larmes s'échappaient de ses yeux sans qu'elle puisse les retenir. Le cœur du coréen se serra quand il vit les larmes de la jeune femme. Mais il n'eut pas spécialement le loisir de faire quoi que se soit. Carter revenait et il était un peu handicapé par sa blessure pour pouvoir la prendre comme il voulait dans ses bras. L'américain s'agenouilla à côté de lui et enfila une paire de gant en latex.
Carter - Aller, montres moi ça.
Kwai - Tu sais recoudre toi ?
Carter - Plus ou moins... Je faisais les ourlets de mes jeans quand j'étais petit. C'est pareil non ?
Kwai - On va dire que oui...
Le coréen sourit et découvrit sa blessure. Carter fit une grimace mais après un nettoyage complet il révisa quelque peu son expression.
Carter - Oh... Finalement c'est moins pire que ce que je pensais !
Kwai - Je te l'avais dit... Ça saigne beaucoup mais c'est tout...
Ils échangèrent un regard entendu et l'américain se mit au travail, le coréen se contentant de serrer les dents sous les petites piques de douleurs. Il fini cependant par passer tant bien que mal le bras autour des épaules de Yen pour l'attirer contre lui, soucieux de tenter de la consoler...
Kwai - Là Yen... Ça va aller...
Elle s'était blottie contre lui, reniflant silencieusement avant de passer une main sur son visage pour chasser ses larmes. Elle se calmait peu à peu grâce à la présence de son époux, mais surtout les paroles de Carter concernant la blessure.
Yen - Je suis devenue putain de sensible à tes côtés, ronchonna-t-elle.
Kwai - Hanw ! Tu serais pas enceinte par hasard ? répondit-il en riant doucement.
Yen - J'espère pas !
Probablement parce qu'il était devenu tellement important dans sa vie. Elle glissa une main vers son visage, cherchant ainsi à trouver sa joue pour venir y déposer un tendre baiser. Il ferma les yeux à son contact, laissant échapper un soupir de contentement.
Yen - Tu t'en sors Carter ?
L'américain releva les yeux et sourit en voyant les deux amoureux, rebaissant ensuite les yeux sur son ouvrage.
Carter - Je m'en sors ! C'est pas les plus beaux points du monde mais je pense que c'est pas trop mal...
Le coréen baissa les yeux pour jeter un oeil aux dit points et hocha doucement de la tête.
Kwai - C'est pas mal... Au moins ça saigne plus, ça va...
Carter - Je te fais pas trop mal ?
Kwai - J'ai connu pire, ça va aller...
Ils échangèrent un sourire et l'américain termina, recouvrant le tout d'un pansement. Le coréen se redressa avec précaution, écartant doucement Yen, pour pouvoir prendre de quoi couvrir les possibles infections. Après tout, il ne savait pas où avait traîné la lame de son agresseur...
Carter - Bon... Je vais ranger tout ça ! Et je vais me coucher, je suis claqué. Les montagnes russes émotionnelles c'est très fatiguant ! Bonne nuit les loulous...
Kwai - Bonne nuit ! Merci Carter...
Yen - Bonne nuit, merci pour tout...
De nouveau, ils échangèrent un sourire et le jeune homme s'éclipsa, emportant avec lui le matériel de soin... Yennefer écouta les pas de l'américain s'éloignait doucement, avant de laisser s'échapper un profond soupir.
Yen - On monte se coucher ?
Elle n'était pas certaine de pouvoir s'endormir, elle était encore sous le coup de l'émotion. Mais le canapé aussi confortable qu'il puisse être, risquait d'être un peu étroit pour finalement s'installer pour la nuit. Et il avait besoin de repos, elle comptait bien veiller sur ça. Le coréen eut un léger soupir avant de doucement se tortiller sur lui même pour venir embrasser la jeune femme, en douceur. Il se redressa ensuite doucement et se releva, prenant les deux mains de la jeune femme pour l’entraîner à lui.
Kwai - Oui... On sera mieux en haut...
Maintenant que cette étape était passé, il se sentait un peu mieux. Comme si un poids s'était envolé de ses épaules. Il ne vivait plus avec le stress permanent que quelqu'un tente à nouveau de tuer Yen, ou de s'en prendre à ses enfants... Et il était finalement soulagé que la mort de Kyoshi ne soit pas de sa main à lui... Il entraîna doucement la jeune femme à l'étage, refermant doucement la porte derrière lui une fois à l'intérieur. Il prit ensuite doucement la jeune femme dans ses bras, la serrant affectueusement -amoureusement même- contre lui. Il resta ainsi un moment, sans bouger. La fatigue s'abattait sur lui comme une chape de plomb. Entre le stress qui s'envolait et le manque de sommeil de ces derniers jours, il se sentait vidé...
Kwai - Je voudrais prendre une douche... Tu veux t'allonger ou rester avec moi ?
Yen - Je reste avec toi.
Kwai - Ok...
Il ne lui fallait que rendre son pansement imperméable mais ce n'était pas vraiment un problème... Elle ne pouvait pas se résoudre à le lâcher d'une semelle, craignant qu'elle ne soit finalement qu'en train de rêver à sa présence, à son retour. Et il devait ressentir sa légère crispation dans ses doigts en le tenant, sans qu'elle s'en rende compte.
Yen - Quand tu es parti... Tu n'étais pas certain de revenir...
Sa voix n'était qu'un murmure à peine audible. Il l'avait conduit dans la salle de bain, à la suite de ses pas, en douceur. Il lui serra doucement la main, pour répondre aux siennes. A son murmure, il se retourna pour lui faire face, prenant doucement sa tête en coupe dans ses mains.
Kwai - Je ne le suis jamais vraiment...
Il l'embrassa en douceur, prolongeant légèrement le baiser en pressant doucement son corps contre le sien avant de finalement la lâcher. Elle avait répondu à son baiser, avec une incroyable tendresse. Elle espérait qu'à l'avenir, ce genre de départ devienne rarissime. Elle avait accepté cette partie de sa vie, de son passé, comme des risques liés à ça. Mais les sensations n'étaient jamais agréable à vivre.
Kwai - Il faut que j'imperméabilise mon pansement... Ne bouges pas...
Yen - Ne fait pas sauter les points, murmura-t-elle.
Kwai - Non ça va aller... répondit-il sur le même ton.
Il en profita pour allumer l'eau, avant de recouvrir son pansement de sparadrap en plastique. Il termina ensuite d'enlever ses vêtements, non sans grimacer un peu de douleur, avant de revenir vers la jeune femme.
Kwai - Tu viens sous la douche avec moi ou tu restes là ?
Elle avait posé l'une de ses mains sur son torse avant de remonter vers son visage. Elle lui caressa tendrement la joue, dessinant légèrement le contour de ses lèvres avant de répondre à sa question.
Yen - Je reste là, si je prends une douche de plus je risque de fondre, dit-elle en souriant.
Kwai - Ça marche !
Il sourit et déposa un léger baiser sur ses lèvres, glissant à son oreille ;
Kwai - Y'a un tabouret derrière toi... N'hésite pas...
Yen - Merci, dit-elle en souriant.
Après son départ, elle avait demandé à Carter de l'aider pour se rendre dans la salle de bain une fois que leur fille s’est endormie d'épuisement contre elle. Elle était restée de longues minutes, voire même une bonne heure sous l'eau qui l'avait à détendre ses muscles contractés par l'angoisse. Puis, elle était finalement redescendu pour l'attendre. Le jeune homme se glissa sous l'eau chaude avec un soupir de soulagement. Le jet avait cet effet bénéfique de détendre les noeuds de ses muscles. En tout cas, l'eau brûlante... Il profita un peu de la douche avant de finalement sortir. Sans se sécher, il retourna vers la jeune femme et la prit dans ses bras en riant doucement, résultat de la fatigue et de la baisse de pression. Certes il y avait beaucoup à faire et ils étaient loin d'être complètement en paix ; l'inquiétude vis à vis de sa femme referait très vite surface ; mais pour l'instant, il était de nouveau détendu... Alors il profitait de ce moment, en espérant que se serait réciproque...
Yen - Kwaï tu es tout mouillé !
Kwai - Je sais ! dit-il en riant.
Elle avait légèrement sursauté, même si elle l'avait entendu éteindre l'eau de la douche, elle ne s'était pas attendu à se retrouver dans ses bras humides. Cependant, un rire ne tarda pas à rejoindre le sien, en enroulant ses propres autour de lui et en posant sa tête sur son épaule en soupirant. L'une de ses mains se perdit dans ses cheveux avec délicatesse.
Yen - Finalement, je l'ai pris ma douche hein !
Kwai - Je crois oui... murmura-t-il, malicieux.
Elle glissa sa tête dans le creux de son cou, déposant un chaste baiser avec de poursuivre.
Yen - Je t'aime.
Kwai - Moi aussi Je t'aime...
Un sourire passa sur ses lèvres alors qu'il laissait sa tête prendre appui contre la sienne et il reprit la parole, malicieux.
Kwai - Tu as peur que je l'oublie ? Que tu me le répète tout le temps ?
Il déposa un long baiser dans ses cheveux avant de reprendre murmurant et un peu plus sérieux, d'un ton légèrement rauque.
Kwai - Jamais je ne cesserais de t'aimer... Et jamais je ne te quitterais Yen... N'en doute jamais...
Yen - Tu sais que tu m'agaces quand tu lis en moi, marmonna-t-elle du bout des lèvres.
Kwai - Je sais... murmura-t-il en souriant.
Il avait parfaitement raison, cette crainte malgré leur union ne semblait pas la quitter au fond d'elle. Et pourtant, elle était totalement en confiance avec lui, elle savait qu'il ne la blesserait jamais volontairement. Mais l'abandon était une blessure coriace de son passé. Et avec sa cécité, elle avait peur qu'il ne retrouve pas la femme qu'il a épousé.
Yen - Il faut qu'on se change, tu vas attraper froid...
Kwai - Qu'on se change ? Pourquoi veux tu que je me change ! J'ai beau avoir cherché, j'ai pas de peau complète supplémentaire en stock...
Yen - Tss moque-toi de ma fatigue !
Kwai - Tu sais bien que j'adore ça !
Il rit, plus franchement, avant de déposer une série de baiser sur son épaule, remontant jusqu'à sa joue, pour se faire pardonner. Il finit par embarquer la jeune femme en la portant, la laissant tomber au milieu du lit en l'y jetant plus ou moins, la rejoignant cependant très vite pour atténuer l'impression de vertige. Il riait doucement, poursuivant ses baisers légers, comme s'il la picorait. Elle ne put s'empêcher de rigoler à son tour, cherchant du bout des doigts sa peau afin de la caresser avec tendresse.
Kwai - Aller Puce... En chemise. Je t'aide.
Il se redressa et commença à la déshabiller par le bas, la laissant s'occuper du haut, avant d'aller piocher dans sa penderie pour lui ramener une chemise, avec un peu plus de douceur et de tendresse... Elle s'était laissée guider en participant avec un immense sourire aux lèvres. Elle noua ses bras autour de son cou afin de l'attirer doucement à elle, capturant ses lèvres avec passion malgré la légère maladresse de sa part. Elle sentait toutes ses angoisses s'envolaient, ses doutes et ses questions. Et finalement, sa cécité n'était plus un handicap. Le coréen répondit à son baiser, s'installant doucement devant elle, glissant ses jambes sous elle pour l'avoir au dessus de lui. Il enroula ses bras autour d'elle, caressant son dos avec tendresse. Il déposa finalement une série de baiser dans son cou avant de doucement mordiller le lobe de son oreille, se faisant murmurant.
Kwai - Tu es certaine de vouloir poursuivre dans cette voie là ce soir ? Il est très très très tard...
Il l'embrassa encore, mordillant la fine peau de son cou.
Kwai - Et demain les enfants vont certainement nous sauter dessus très très très tôt...
Ses mains se firent plus taquine, frôlant ses flanc avec malice pour y faire naître quelques frissons.
Kwai - Alors ?
Cette fois, un simple mot, avec un ton rauque qu'il lui savait difficile à ignorer... Elle poussa un profond soupir de plaisir à l'assaut de ses caresses, mais surtout à cette voix affreusement rauque qui avait le don de la faire chavirer.
Yen - Tu es blessé... Il faut que tu te reposes...
Sa voix n'était qu'un murmure peu convaincant. Mais comment pouvait-elle l'être ? Comment ne pas vouloir se plonger dans les délices du plaisir avec son époux ? Elle avait l'impression de le retrouver, que l'ambiance lourde et pesante depuis son accident avait disparu réellement. Ses doigts parcouraient sa peau avec légèreté, cherchant à faire naître des frissons de plaisirs. Elle apprenait à le découvrir sans son regard, comme lorsqu'ils s'amusent à se bander les yeux. Sauf que cette fois-ci, elle ne pourrait pas l'enlever au bout d'un moment... Et ce n'était pas une mauvaise chose finalement, elle avait l'impression de ressentir chaque souffle sur sa peau. Le coréen ne put s'empêcher un sourire à ses paroles, peu convaincantes. Malgré les frissons qu'elle faisait naître du bout de ses doigts, le contraignant à fermer les yeux sous l'assaut de ses caresses, il prit le parti de jouer un peu avec ses nerfs, reprenant sa voix rauque et ses caresses.
Kwai - Et que devrais-je dire de vous madame Ono... A peine sortie de l'hôpital... Une grande partie de la soirée à vivre dans l'angoisse à cause de votre mari... Il vous faut du repos à vous aussi... Madame Ono...
Il sourit, amusé par ses propres paroles, mordillant son épaules entre deux paroles, effleurant la peau de son bras du bout de ses doigts, tandis que son autre main jouait le long de sa cuisse. Elle se mordilla les lèvres pour contenir un gémissement, ses caresses se firent plus sournoises, plus malicieuses comme pour se venger des supplices qu'il comptait lui faire en jouant ainsi avec sa patience.
Yen - Monsieur Ono a surtout intérêt à aider sa femme à se libérer d'une tension qu'il a provoqué par l'angoisse qu'elle a du vivre...
Kwai - Mmh... Si c'est à des fins thérapeutiques alors... Qui suis-je pour les contredire... ?
Il sourit et embrassa délicatement la jeune femme, approfondissant son baiser au fil des secondes. Ses caresses se faisaient moins taquines, plus appuyées. Avec délicatesse, il fini par la faire basculer en arrière, repliant les jambes pour pouvoir reprendre ses appuis. Il poursuivit la route de ses baisers le long de son corps, prenant son temps, comme s'il la re-découvrait. Il évacuait lui aussi les tensions, faisait le vide dans son esprit, ne pensant à plus rien qu'à elle. Ces derniers jours avaient été difficiles à vivre, et ils avaient peut-être besoin de cela pour se retrouver et passer le cap...
Il poursuivit un moment, descendant toujours plus, jusqu'à venir effleurer du bout des lèvres l'intérieur d'une de ses cuisses. Lui aussi était parcouru de frissons, tout son corps à l'affût, à fleur de peau. Chaque caresse, chaque baiser, faisait naître un envol de papillon au creux de ses reins. Il se perdait dans ses baisers et ses caresses... Jusqu'à entendre les sanglots de Io, dans la chambre d'en face... Il réprima un frisson et cessa ses baisers pour doucement remonter jusqu'au cou de la jeune femme, enfouissant le nez dedans avec un lourd soupir.
Kwai - C'est pas vrai...
Il ne pouvait pas en vouloir à Io, mais dans l'état d'excitation dans lequel il était, difficile d'espérer aller consoler sa fille dans l'immédiat... Elle inspira lentement, cherchant à retrouver son calme et à faire taire son désir frustré.
Yen - Rappelez à l'ordre par notre fille...
Kwai - Elle doit faire un cauchemar... Je ne t'ai même pas demandé comment ça c'était passé quand je suis parti...
Yen - Très difficile, elle n'a pas bien réagi...
Kwai - Oooorrrrhhhh... gémit-il en enfouissant la tête dans les cheveux de sa femme.
Elle glissa une main dans ses cheveux, une dernière caresse avant de l'inciter à se redresser légèrement pour qu'elle puisse s'asseoir au rebord du lit. Il répondit à sa demande muette dans un soupir, roulant sur le côté.
Yen - Je m'en occupe, est-ce que je suis bien dans la bonne direction de la porte ?
Elle connaissait le chemin à faire, il suffisait simplement qu'elle soit placée dans la bonne direction. Certes, elle risquerait de mettre un peu plus de temps que lui, mais il pouvait difficilement y aller pour le moment. Il se redressa un peu pour jeter un oeil à la jeune femme et répondit.
Kwai - Oui... Tu dois avoir six ou sept pas jusqu'à la porte...
Yen - Merci !
Il eut un nouveau soupir, la surveillant du coin de l'oeil avant d'ajouter.
Kwai - Je vous rejoint dans deux minutes...
Le temps de passé sous une douche froide ? Peut-être bien... Elle lui adressa un sourire malicieux, sans pourtant se moquer de son état. Elle était probablement aussi excitée que lui, mais aucun signe physique n'était visible dans son cas. Elle quitta lentement la chambre, posant l'une de ses mains au niveau des murs afin de s'aider pour se rendre en direction de la chambre de leur fille. Elle ne tarda pas à ouvrir la porte pour se diriger vers son lit où elle s'installa doucement, après avoir cherché un peu dans le vide le matelas. Les pleurs d'Io l'avaient bien aidé à la localiser, même si elle n'aimait pas les entendre, car cela était toujours source de déchirement.
Yen - C'est fini... mon trésor...
Elle l'avait enlacé maladroitement contre elle, afin de la blottir tendrement. L'une de ses mains se glissa dans ses cheveux avant de poursuivre. Io ne tarda pas à enlacer sa mère avec force, ayant du mal à calmer ses pleurs...
Yen - Je suis là... Tu ne risques plus rien. Tu as fait un cauchemar.
Io - Papa...
Elle pleurait toujours, serrant avec force sa mère, incapable de se calmer vraiment. Elle était également brûlante et moite, dû à sa grande agitation durant son court sommeil... Malgré tout, elle fut rassurer de voir Yennefer répondre à son appel et à sa détresse... De son côté le coréen avait finalement trouvé un moyen de calmer ses ardeurs et avait enfilé un pantalon de jogging avant de doucement s'approcher dans le couloir. Il resta cependant dans l'ombre un moment, sans rien dire, observant la mère et la fille avec calme... Peut-être qu'il n'aurait pas besoin d'intervenir... Mais sans un lien avec le regard de Yen, difficile de lui faire comprendre sans dévoiler sa présence à la jeune fille...
Yen - Il est rentré... Sa réunion s'est terminée plus tardivement que prévu... Mais il est rentré, il va bien, il est juste fatigué.
Elle continua de caresser ses cheveux, la berçant doucement contre elle dans le but de la rassurer. Elle ne pouvait pas tout lui expliquer de la situation, mais elle ne pouvait pas ne rien dire... Io était trop perspicace.
Yen - Il fallait qu'il y aille ce soir, afin de permettre d'arrêter la personne qui a provoqué mon accident. Tout est fini maintenant...
La jeune fille calma un peu ses pleurs, écoutant la jeune femme attentivement avant de finalement relever un peu les yeux sur elle.
Io - Il est r-rentré ? Je p-peux le voir ?
Depuis le couloir, le coréen grimaça un peu mais restait toujours dans l'ombre, attentif, les mains dans les poches de son jogging. Yen s'en sortait admirablement bien...
Yen - Oui, il est rentré. Il termine de régler une dernière petite chose, puis il va nous rejoindre.
Elle se doutait bien qu'elle avait besoin de voir son père pour être réellement rassurée. Io avait un côté très sensible face à ce genre d'évènement, probablement par une peur elle aussi de l'abandon.
Yen - Tu veux bien me raconter ton cauchemar ?
Elle n'était pas certaine qu'elle ose lui raconter, mais elle espérait gagner un peu de temps. Bien qu'au fond, elle voulait connaître les craintes de sa fille afin de pouvoir les apaiser, la rassurer sur ça. A la question de la polonaise, les sanglots de la jeune fille redoublèrent. Elle accepta néanmoins de raconter son cauchemar, bien qu'en articulant difficilement...
Io - J'ai r-rêvé que Mi-Misako venait et elle-elle annonç-çait que p-papa était... était mort... et... et que t-toi aussi tu mourrais...
La réaction, chez le coréen, fut plus viscérale qu'autre chose. Il sorti de l'ombre et s'avança dans la chambre, sortant les mains de ses poches et affichant un doux sourire sur ses lèvres. Il s'assit sur le lit, à côté des filles, les englobant toute les deux dans ses bras.
Kwai - Hey... Io-chan... Regardes je suis là... Tout va bien...
Io leva les yeux sur son père en hoquetant un peu, se déplaçant un peu sur les genoux de Yen pour être entre eux deux. Petit à petit, elle calmait ses sanglots et ses craintes... Yennefer continua à caresser les cheveux de sa fille en s'appuyant un peu contre son mari. Elle ne tarda pas à chantonner dans un murmure une mélodie polonaise, souvenir de sa propre mère lorsqu'enfant elle faisait des cauchemars. On n'avait pas besoin de comprendre les paroles pour être bercé par la douceur qui s'en dégageait. Au son de la mélodie, Io fini par se calmer complètement et se rendormir. En douceur, le coréen la remit dans son lit, déposant un léger baiser sur son front. Il attrapa ensuite doucement les mains de Yen, l’entraînant avec lui en dehors de la chambre, refermant tout doucement la porte derrière lui. Il l’entraîna dans leur chambre, refermant également la porte avant de doucement conduire la jeune femme jusqu'à leur lit, s'y installant avec un soupir. Il resta un moment les yeux fermés, sans rien faire attendant la jeune femme, avant qu'un sourire malicieux ne passe sur ses lèvres, rendant son ton un peu joueur.
Kwai - On en était où déjà ?
Elle se mit sur le côté, cherchant du bout des doigts son corps afin de venir se blottir à lui avec malice. Elle caressa son épaule avant de venir y déposer ses lèvres qui remontaient lentement vers le creux de son cou. Il garda les yeux fermé, se laissant envahir par les sensations.
Yen - Tu t'amusais à me rendre folle de désir...
Kwai - Moi je fais des choses comme ça ? répondit-il avec malice.
Elle avait murmuré suavement à son oreille, laissant l'un de ses mains dessinait des arabesques sur son ventre en descendant lentement vers une zone plus sensible.
Yen - Bien qu'on se posait la... question de savoir s'il était raisonnable ou pas... Dit-elle avec malice.
Kwai - C'est... Toujours raisonnable...
Il avait essayé de prendre un ton sérieux mais il avait bien du mal à retenir les soupirs et faibles gémissements qui s'échappaient de ses lèvres sous l'assaut de ses caresses. Il la laissa faire un moment, reprenant un état de détente complète et se laissant porté par les mains de la jeune femme. Elle ne tarda pas à réveiller certaines parties de son anatomie, faisant encore et toujours naître en lui des frissons de plaisir. Il fini par doucement rouler sur le côté, venant réclamer ses lèvres dans des baisers de plus en plus profond. Ses mains commencèrent à parcourir son corps, cherchant les zones sensibles, pour y faire naître le même désir que celui qu'il ressentait. Elle répondit à son baiser avec une certaine fougue tout en se collant un peu plus à lui. Elle frôla malicieusement certaines zones, avant de l'inciter à se remettre sur le dos afin de s'installer sur lui. Un sourire taquin s'afficha sur ses lèvres, alors que ses mains reposaient à plat sur son torse.
Yen - Laisse-moi t'admirer un peu...
Kwai - Mmmh... Mais je t'en prie... Admires-moi...
Privée de son regard, il ne lui restait que le toucher pour observer. Et elle avait l'impression d'être devenue plus sensible. Lentement, ses mains glissaient vers son visage pour dessiner le contour de sa mâchoire avant d'arriver sur ses lèvres. Elle se pencha pour remplacer son pouce par ses propres lèvres dans un baiser très taquin et volatile. Puis elle reprit sa découverte, traçant les courbes de ses muscles, s'attardant sur certains détails. Elle l'admirait du bout des doigts, de ses lèvres et de sa langue. Peu à peu son expédition arriva vers son nombril, prenant le temps de le saluer avant de glisser encore. Ses doigts se refermaient sur l'élastique du jogging afin de l'enlever le plus malicieusement possible. Et elle ne tarda pas à poursuivre sa découverte, du bout de ses lèvres en s'amusant à souffler un air chaud, à l'image de son désir qui s'éveille.
Le jeune homme accéda à la demande de sa femme, basculant doucement sur le dos, laissant ses mains caresser ses cuisses en douceur. Il l'observait sans rien dire, fermant cependant les yeux à chaque assaut de plaisir un peu trop fort. Il se laissa faire cependant, travaillant sur sa patience, essayant de repousser ses limites pour la laisser le découvrir à nouveau. Il sourit à son baiser léger, frissonnant sous ses doigts. Des gémissements ne tardèrent pas à passer la barrière de ses lèvres sous les actions de la jeune femme. Il essayait de rester immobile un maximum mais bientôt, ses poings se refermèrent sur les draps. Il se mordit les lèvres pour éviter de la stopper dans son élan... C'était un moment important, il en avait conscience dans un coin de sa tête... Après ces jours d'angoisse, après son inquiétude, malgré son état encore incertain, ils arrivaient quand même à se retrouver... Et c'était très important... Pour lui, mais aussi pour eux...
Kwai - Alors cette... exploration ? ... Qu'est-ce que tu... qu'est-ce que tu en pense ?
Un fin sourire passa sur ses lèvres. Sa phrase avait été coupé par ses gémissements, mais il avait essayé de prendre un ton malicieux, gourmand... Elle déposa un baiser appuyé à l'intérieur de sa cuisse droite avant de lever la tête vers lui, malgré qu'elle ne pouvait pas le voir, les traits de son visage devait être assez expressifs.
Yen - Je pense... qu'il faut un deuxième passage afin d'être... sûr de mon avis...
A sa réponse il sourit, laissant échapper un grognement de plaisir. Elle jouait autant avec sa patience que la sienne, reprenant presque à l'identique le chemin inverse, malgré que ses caresses se faisaient plus malicieuses. Elle ne se sentait pas frustrée de l'absence de vue, se concentrant sur les sensations qu'elle ressentait. Elle y prenait beaucoup de plaisir. Ses lèvres ne tardaient pas à réclamer les siennes, son corps collait au sien. Il referma doucement les bras sur elle, répondant à son baiser avec plaisir, délice même. Il ne tient cependant pas longtemps ainsi, roulant sur le côté pour pouvoir reprendre le dessus, en essayant de ne pas rompre le contact de leurs corps. Il poursuivit son baiser avant de continuer en embrassant chaque centimètre carré de peau à sa portée. Il descendit ensuite doucement plus au sud, s'attardant par ci par là en chemin, jouant avec sa patience, cherchant à lui faire redécouvrir certaines sensations, sans le voir... Il prenait son temps, même si sa patience était mise à rude épreuve. Son souffle devenait chaotique, mais il essayait de le contrôler au mieux. Il finit cependant par arriver au bout de ce qu'il trouvait supportable et vint retrouver ses lèvres dans un baiser passionné, alors qu'il ne faisait plus qu'un avec elle. Il prit son temps, muselant sa fougue et son envie, pour pouvoir profiter au mieux des sensations qui naissaient en lui. Sa respiration était sifflante, et entrecoupée par des gémissements de plaisir. Elle se laissa envahir par les sensations, comme si cela faisait des semaines, comme si elle redécouvrait l'étreinte charnelle entre ses bras. Elle lutta contre son impatience, souhaitant faire durer le plaisir jusqu'à son apogée qui la laissa haletante.
Yen - Mon avis... est que... je suis la... plus heureuse des femmes, dit-elle à bout de souffle.
Il enfouit le visage au creux de son cou, lui aussi rendu haletant et à bout de souffle par cette étreinte. Mais il en frissonnait encore. Il finit par doucement reprendre place à côté d'elle pour éviter de l'écraser, ouvrant les bras pour qu'elle vienne se blottir contre lui, remontant doucement les draps sur eux pour qu'ils ne prennent pas froid.
Kwai - J'aurais au moins réussi ça alors...
Yen - Tu as réussi beaucoup d'autres choses...
Il sourit, déposant un baiser sur sa tempe en la serrant contre lui, épuisé tout à coup... Mais envahit par un sentiment de plénitude et d'apaisement... Elle déposa un chaste baiser sur sa joue avant de s'installer confortablement contre lui, sentant finalement le sommeil arrivait rapidement.
CODAGE PAR AMATIS
Teardrop
Admin
Re: Vilain papa Yen - Jeu 23 Nov 2017 - 10:36
Hors série 06
Quand le drame s'invite aux vacances...
J'ai 1 258 Lignes
Des points pour Yen !
Merci pour la correction !
Journal : One Team One Goal
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Des points pour Yen !
Merci pour la correction !
Journal : One Team One Goal
Elle se réveilla lentement, malgré l'angoisse qui l'envahit face à l'obscurité. Il lui fallait un temps pour prendre conscience de sa cécité, pour maîtriser ses peurs. Elle resta immobile, écoutant la respiration lente à ses côtés qui fit germer un sourire au bord de ses lèvres. Il dormait encore, il fallait dire que la soirée de hier avait été éprouvante pour lui. Lentement, elle se tourna afin de se rapprocher de lui. Elle ne tarda pas à glisser très légèrement une main sur son torse, ne pouvant l'admirer du regard. Cependant, elle ne ressentait pas une grande tristesse... Leur étreinte de cette nuit lui a prouvé et l'a rassuré, qu'il y avait toujours ce lien fort entre eux. En sentant une main sur son torse, le coréen s'éveilla doucement. Il inspira profondément, laissant ensuite échapper un soupir avant de doucement pivoter sur lui même en grognant un peu, se retrouvant face à la jeune femme. Il eut un moment de flottement avant de grommeler doucement.
Kwai - Non... Il est trop tôt... C'est impossible qu'il soit l'heure de se lever... Je me suis endormi il y a tout juste vingt secondes...
Yen - En fait... je ne sais pas trop quelle heure il est... mais il me semble entendre du bruit en bas, dit-elle en souriant.
La fin de sa phrase se perdit dans un murmure alors que son nez trouvait un chemin dans le cou de la jeune femme, se blottissant contre elle, pas encore tout à fait sorti de ses rêves... Elle glissa une de ses mains dans ses cheveux, les caressant avec tendresse. Elle profitait de l'instant, de cette douceur. Et elle pourrait sans problème traîner pendant des heures dans le lit, et cela même s'il se rendort. Tant qu'elle pourrait le caresser. Il ne répondit rien, laissant simplement échappé un long gémissement, se laissant faire avec délice. Une vague de frissons fini par l'envahir et il ouvrit les yeux pour jeter un oeil à son réveil, marmonnant doucement.
Kwai - Il est trop tôt encore... Même pas deux chiffres avant les petits points...
Yen - Merci pour cette précision sur l'heure, dit-elle en rigolant.
Kwai - 'Pas d'quoi... grommela-t-il à demi endormi.
Il referma les yeux et laissa échapper un soupir, reprenant sa position auprès d'elle avant de reprendre la parole, après un long temps de câlin... Elle continuait à glisser sa main dans ses cheveux, un geste dont elle n'est pas prêt de se lasser un jour. Étrangement, malgré la courte nuit, elle se sentait comme apaisée, et en pleine forme. Bien qu'elle se doutait que la fatigue risquerait de se faire rapidement sentir dans la journée.
Kwai - Tu crois que les enfants sont en bas avec Carter ou que c'est que Carter tout seul en bas ?
Yen - J'en ai pas la moindre idée... Mais les bruits viennent de la cuisine. Carter qui prépare le petit-déjeuner peut-être...
Kwai - Sans doute... Mais je préfère qu'on attende de voir ce qui se passe...
Il n'avait clairement pas envie de se lever. Les courbatures avaient envahies ses épaules et son dos. Ses points le tiraillait désagréablement et ses poignets le picotait. Sauver sa famille des pires menaces n'était pas forcément sans conséquences. Il se montrait donc plus enclin à rester au fond de son lit que d'habitude... Mais les caresses de la jeune femme, faisant courir de légers frissons sur sa nuque, le berçait, le faisant doucement sombrer de nouveau dans le sommeil. Il lutta un moment, toujours à deux doigts de sombrer à nouveau avant de reprendre un soupçon de conscience. Il restait étendu contre sa femme, incapable de bouger tant la fatigue était encore là et le terrassait... Mais c'était sans compter sur les enfants... Ils ne tardèrent pas à entendre les gazouillis joyeux de Sora, certainement en train de jouer dans son lit en attendant que quelqu'un le libère... Le coréen eut un lourd soupir et grommela à nouveau contre la peau de la jeune femme.
Kwai - Je n'existe pas... Je suis tout cassé... C'est pas vrai c'est une rêve, en fait il dort encore...
Un éclat de rire s'échappa des lèvres de la jeune femme, qui profita pour passer une dernière caresse avec tendresse dans ses cheveux.
Yen - Si seulement, dit-elle en souriant.
Elle l'incita à se redresser légèrement afin qu'elle puisse se mettre au bord du lit. Elle chercha de la main la table de chevet pour l'aider à se repérer dans la pièce. Elle devrait s'en sortir pour regagner la chambre de Sora. Avec un lourd soupir le coréen libéra sa femme mais ne se releva pas pour autant. Il plongea la tête dans son oreiller, restant tout de même à l'écoute. Au cas où...
Yen - Je vais voir la crevette, puis si Carter est bien réveillé... Tu auras peut-être encore le droit de dormir une heure de plus.
Kwai - Dormir une heure de plus avec toi ?
Yen - Je doute que le têtard me lâche, même pour les beaux yeux de Carter, dit-elle en rigolant.
Kwai - Mince... soupira-t-il.
Il avait relevé la tête, la voix pleine d'espoir. Mais il n'était pas certain que cela fonctionne... Il fini par soupirer, replongeant dans son oreiller en marmonant.
Kwai - Ramène le ici sinon... On fera un câlin et avec un peu de chance il restera sage...
Yen - Quand il était bébé... Il était si sage. Pourquoi il a fallu que mes gènes se réveillent, marmonna-t-elle avec amusement.
Kwai - Mmmh... approuva-t-il depuis son oreiller.
En tout cas, c'est ce qu'il espérait... Même s'il n'était pas vraiment dupe...
Kwai - Et n'hésite pas à appeler si tu ne retrouve pas la route...
Yen - Je n'hésiterai pas !
Il avait dit cette dernière phrase avec bienveillance, sans une once de reproche... Plutôt même avec une pointe d'inquiétude. Il savait au fond qu'il fallait qu'il la laisse apprivoisé son handicap et qu'elle retrouve son autonomie, mais il y avait des actions encore délicates pour elle, et avec Sora dans les bras, cela pouvait même devenir potentiellement dangereux... Malgré tout, il se retenait d'intervenir tout de suite, la fatigue l'y aidant... Elle se leva pour se diriger lentement vers la porte de la chambre, elle était toujours un peu hésitante, même si elle avait beaucoup moins d’appréhension. Elle s'aidait toujours autant des murs pour la guider dans les couloirs, comptant le nombre de pas en même temps. Elle mit un certain temps à trouver la poignée de la porte de la chambre de Sora, elle ouvrit délicatement.
Yen - Dit donc, tu es en forme ce matin ! Tu as bien dormi ?
Sora - Mam !
Elle s'approcha doucement en suivant la voix de son fils, qui l'aidait beaucoup sans le savoir. Il se mit à gigoter quand elle posa ses mains un peu au hasard sur lui, cherchant à déterminer comment il était installée.
Yen - Oui Maman, elle est un peu maladroite en ce moment. Tu vas devoir être sage Sora.
Sa voix était douce, cependant elle était un peu ferme afin de faire passer le message qui était important pour sa sécurité. Même si elle se doutait bien qu'il ne devait pas avoir conscience de tout ça pour le moment. Elle arriva enfin à le hisser dans ses bras afin de le blottir contre elle. Elle en profita pour faire un baiser sonore dans son cou, qui provoqua ses rires.
Yen - Poussin tu te tiens au cou de Maman d'accord !
Une fois d'être certaine de la stabilité de son fils, elle fit lentement le chemin inverse jusqu'à leur chambre, prenant un peu plus son temps. Sora ne se montra pas impatient, reposant la tête contre l'épaule de sa mère tout en se tenant. Elle s'approcha du lit afin de s'asseoir, laissant ainsi le loisir à son fils de sauter sur son père.
Yen - Sauvageon lâché !
Le petit garçon sauta sur le lit et ne tarda pas à se jeter sur son père qui l'acueillit d'un grognement étouffé.
Sora - Pa-pa !
Kwai - C'est moi !!
Sora - Pa-pa !
Le coréen sourit et se retourna doucement pour faire face à son fils, l'attrapant dans ses bras pour le faire chuter à côté de lui. Le petit homme éclata de rire et se laissa faire avec facilité. Le coréen lui fit quelques chatouilles avant de le prendre contre lui dans ses bras. Le petit homme restait assez calme, gazouillant en jouant avec ses doigts, les levant devant lui pour observer les jeux de lumière. Le coréen tendit la main pour effleuré Yen et l'inciter à venir avec eux, pour profiter de ces derniers instants de calme... Peut-être même que Io les rejoindrait... Qui sait... Un sourire était apparu sur ses lèvres de Yennefer, même si elle ne pouvait pas les voir, le rire de son fils était tellement communicatif. Elle répondit à la demande du coréen, s'allongeant avec eux après avoir déterminer où ils étaient placés. Une main chercha Sora, ainsi que son visage pour lui faire une douce caresse. Elle se blottit un peu plus contre eux dans un soupir de plaisir.
Malgré l'agitation croissante de son fils à côté de lui, le coréen se rendormit, parvenant à cet exploit qu'il avait très rarement accompli dans sa vie -à part quand il avait frôlé la mort de trop près- qu'était celui de sombrer dans le sommeil après le réveil. Il accusait la nuit agitée, la retombée de stress, sa blessures et les ressources énergétiques qu'elle exigeait de son corps pour guérir, et leurs folies nocturnes. Ni plus ni moins. Mais le tout était déjà bien assez pour avoir raison de lui. Avec sa volonté seule il aurait pu convaincre son corps de supporter un réveil, mais il n'en avait pas eu envie... De ce fait, la tête dans son oreiller, et un bras pesant de plus en plus sur son fils au fil de ses phases de sommeil, il n'entendit pas le faible toquement à la porte de leur chambre. Il lui effleura la conscience, mais ne l'inquiéta pas. Io attendait patiemment de l'autre côté de la porte que quelqu'un lui réponde, passant doucement d'un pied sur l'autre en serrant son pyjama, la voix légèrement anxieuse.
Io - Maman ... ? Papa ... ?
Yen - Entre ma chérie !
Elle caressait tendrement les cheveux de Sora, dans l'espoir de calmer son agitation grandissante, et ce malgré la prison dans les bras de son père endormi. Elle aurait aimé pouvoir l'admirer, les admirer ensemble... Car le moment était rare, voire unique. Elle avait tourné légèrement la tête en direction de la porte, un sourire au bord de ses lèvres. La timidité d'Io était attachante, elle s'était finalement très vite attachée à elle. Elle attendit d'entendre la porte de la chambre s'ouvrir pour rajouter avec amusement.
Yen - Tu vas devoir te trouver une petite place dans le lit. Et ton père fait la marmotte, il est fatigué encore.
La jeune fille était timidement entré dans la chambre et s'était rapproché du lit. Elle avait jeté un coup d'oeil inquiet à son père avant de finalement grimper sur le lit et s'effondrer en douceur dans les bras de sa mère. Avec hésitation cependant, elle interrogea Yen.
Io - T'es sûre qu'il va bien ?
Sa voix était pleine d'anxiété. Sora tenta de se redresser en voyant sa soeur arrivé mais se retrouva vite bloqué par le bras de son père. Fronçant les sourcils, il entreprit de se détaché de son emprise en se tortillant dans tout les sens comme une anguille. Ce qui ne réveilla pas plus le coréen...
Yen - Oui, tu n'as pas à t'inquiéter. Il a juste cumulé trop de fatiguer ces derniers jours.
Elle avait serré ses bras autour de sa fille, venant déposait un baiser dans ses cheveux avec tendresse. Elle comprenait que l'état de son père pouvait la surprendre, mais elle ne pouvait pas réellement lui expliquer la totalité des raisons de cette fatigue-là. En partie rassurée, la jeune fille hocha de la tête et se blottie un peu plus dans les bras de sa mère.
Yen - On dirait que la crapule est prisonnière ?
Io - Oui... Il a son bras au dessus de lui...
Elle ne pouvait pas voir, mais elle sentait bien que Sora était entrain de s'agiter. Comme elle pouvait sentir une point d'agacement. Il n'allait pas falloir plus longtemps pour qu'il arrive à enfin réveiller son père. Dans un grognement incompréhensible, le coréen sorti un peu de son sommeil et leva le bras juste assez pour que Sora puisse se libérer. Ce que fit le petit garçon avant de se lever d'un bond et sauter entre eux dans un éclat de rire. Ce qui acheva de réveillé le coréen fut Sora s'écroulant sur lui après une mauvaise réception de ses bonds de cabris. Le coréen étouffa un gémissement de douleur avant de rouler par réflexe pour éviter un autre boulet de canon. Io se redressa un peu pour adresser un sourire à son père, qui lui répondit volontiers.
Kwai - Sora... Un peu plus de délicatesse se serait bien mon fils...
Yen - Une vraie terreur, marmonna-t-elle amusée.
Il ouvrit cependant les bras, dans lesquels le petit garçon se jeta sans hésiter.
Kwai - Tout le monde est là dis donc...
Yen - On s'est fait envahi en effet !
Il sourit à Io, qui lui répondit sans pour autant lâcher sa mère. Chacun le sien ! Un léger rire s'échappait de ses lèvres, en laissant sa main caresser tendrement les cheveux de sa fille. Elle était heureuse de la relation qui commençait à s'établir entre elle, et surtout de ne pas être rejeter par Io.
Yen - Comment tu te sens ?
Elle avait marmonné en direction de la jeune fille, elle espérait qu'après son cauchemar son sommeil était plus calme et reposant. Io releva doucement la tête vers sa mère et soupira légèrement, regardant un instant Kwaïgon et Sora jouer à se battre gentiment avant de répondre.
Io - Ça va mieux. Je suis juste encore un peu fatiguée...
Elle soupira à nouveau avant de bouger un peu dans les bras de Yen, se replaçant un peu plus confortablement. De l'autre côté du lit, Sora se releva en titubant avant de tomber en arrière sur les jambes de sa mère, secoué d'un fou rire. Le coréen, riant aussi, se redressa pour s'asseoir au bord du lit et enfiler rapidement le pantalon de jogging qui gisait à ses pieds. Il reprit ensuite Sora, le soulevant au dessus de sa tête avant de se souvenir douloureusement qu'il avait des points de suture. Avec une légère grimace, il reposa le petit homme par terre sur ses deux pieds et il fila jusqu'à la porte.
Kwai - Je crois qu'on en a un qui a très très faim...
Il eut un léger sourire et se tourna vers les filles.
Kwai - Io, tu veux bien aider maman ? Je vais descendre avec le mort de faim de la terreur...
Il sourit et avant de partir, prit le temps de déposer un baiser sur les lèvres de Yen et un sur le front de Io. Il parti ensuite à la suite de Sora, déjà à la barrière de l'escalier, à tenter -en vain- de l'ouvrir... Io se redressa légèrement pour interroger doucement Yen.
Io - Qu'est-ce que tu voudrais mettre maman ?
Yen - Quelque chose de simple à mettre, et je te laisse choisir l'assortiment de couleur; dit-elle en souriant.
Io - D'accord !
Elle se redressa à son tour, afin de pouvoir s'installer sur le rebord du lit. Elle avait totalement confiance en sa fille pour lui trouver des tenues adaptées dont l'ensemble ne lui ferait pas ressembler à un clown. Et puis, contrairement à Saskia qui pouvait passer des heures pour choisir sa tenue, elle était plus radicale sur son choix de vêtement. La petite fille ne se fit pas prier et se dirigea d'un pas sautillant vers le dressing de ses parents avec une certaine joie. Elle sortit un ensemble de lingerie rouge, ainsi qu'un jean assez basique, un t-shirt et un pull fin, rouge cerise. Elle revint vers sa mère avec le tout, déposant les affaires à côté d'elle.
Io - Du rouge et du bleu !
Yen - Je sens que je vais te demander plus souvent des conseils vestimentaires, dit-elle en souriant. Merci ma chérie.
Elle aida la jeune femme à s'habiller, lui tendant les vêtements dans le bon sens et lui décrivant également. Yennefer écouta attentivement les explications de sa fille, la frustration se transforma rapidement en un moment de complicité, comme si elles partageaient un secret. De son côté, le coréen entra dans la cuisine en posant Sora par terre, qui fila droit dans les jambes de Carter pour en attrapé une en riant.
Carter - Salut !
Kwai - Salut, bien dormi ?
Carter - Comme un loir ! Salut la crapule !
Sora - Ca'ter !
Carter - Yeah ! Aller viens là...
L'américain attrapa Sora pour le prendre dans ses bras et lui montrer la préparation du petit déjeuner alors que le coréen servait deux tasses de café supplémentaires, les regardant en souriant. Il poursuivit ensuite doucement de que le jeune homme avait commencé en terme de garnissage de la table. Il attendit patiemment que les filles les rejoignent ensuite, préparant le petit déjeuner de Sora. Quand les filles entrèrent dans la cuisine, ils avaient presque fini de mettre la table.
Carter - Salut les filles !
Io - Bonjour Carter !
Yen - Salut Carter, dit donc ça sent drôlement bon. Tu t'améliores en cuisine !
Carter - J'essaie d'arriver à la cheville de ton mari... Mais c'est pas gagné encore...
La petite fille lâcha doucement la main de sa mère pour se diriger vers Carter qui posait un genou au sol pour réclamer un bisou de la japonaise. Elle ne se fit pas prier. Doucement, le coréen s'approcha de Yen pour déposer un léger baiser sur ses lèvres, lui glissant à l'oreille, malicieux.
Kwai - Tu crois que je pourrais faire une sieste cet aprem ?
Yen - Je pense que cela pourrait être possible oui, dit-elle dans un murmure amusée.
Kwai - Cool ! répondit-il d'un ton enfantin, déposant un nouveau baiser sur ses lèvres.
Elle avait glissé sa main sur son bras afin de se rapprocher de lui, son geste était une demande muette pour qu'il la guide jusqu'à sa place. La cuisine était la pièce qui l'inquiétait encore, et où elle ne se sentait pas totalement à l'aise pour se déplacer seule.
Yen - Nous avons quoi pour le déjeuner ce matin ?
Carter - Pancakes fourré au chocolat !
Yen - J'en connais un qui va se régaler ! Du chocolat partout, dit-elle en souriant.
Carter - C'est pour ça qu'on fait toujours le bain après !
L'américain déposa Sora dans sa chaise haute alors que Io se glissait à sa place en silence. Le coréen répondit à la demande muette de Yen, la plaçant à côté de lui, avec Io en face d'elle. Il s'installa ensuite, déposant près d'elle sa tasse de café.
Kwai - Café à droite, attention il est chaud...
Yen - Merci.
Carter - Io, combien de pancakes ?
Io - Deux, s'il te plaît...
Carter - Deux... Sora on va commencer avec un... Yen ? Combien de pancakes ?
En même temps qu'il parlait, le jeune homme avait servi les enfants. Il avait ensuite tourné la tête vers Yen pour poser sa question. La Polonaise s'était installée tranquillement à sa place indiquée par son mari. Et elle ne tarda pas à chercher à repérer cette fameuse tasse brûlante, pour ainsi être sure de ne pas provoquer de catastrophe en la renversant.
Yen - J'en veux bien deux aussi !
Carter - C'est noté !
Elle attendit patiemment que l'américain la serve, avant de se laisser emporter par la gourmandise. Elle était curieuse de savoir comment pouvait-être ses pancakes fourrée au chocolat. Et même s'il ne fut pas facile d'attraper un morceau avec sa fourchette, au point qu'elle s'était un peu aidé de ses doigts discrètement.
Yen - Dit donc, on va peut-être finalement te garder avec nous.
Carter - J'espère bien ! répondit-il en souriant.
Le coréen déclina d'un signe de tête les pancakes que lui proposait silencieusement l'américain, qui fronça des sourcils sans pour autant insister. Elle termina sa bouchée avant d'attraper sa tasse de café, en soufflant doucement dessus avant de boire à petite gorgée. Il n'y avait que le café pour parfaitement la réveiller le matin.
Yen - On pourra appeler le laboratoire dans la matinée ?
Elle s'était tournée en direction du coréen. Le coréen tourna la tête vers Yen en douceur avant de répondre, entre deux gorgées de café.
Kwai - Oui bien sûr.
Il bu une nouvelle gorgée de café avant de reprendre en douceur.
Kwai - Il faudra aussi qu'on appelle ce centre dont le médecin a parlé... Et il faudrait que j'appelle Lia et Misako... Et peut-être ta mère aussi... Elle doit s'inquiéter de ne pas avoir de nouvelle malgré la réception du colis...
Yen - Je suppose que oui, marmonna-t-elle en soupirant.
Il redoutait toujours cet appel à Daria, ne sachant toujours pas s'il fallait lui exposé la situation ou pas. Malgré la mort de Kyoshi, il redoutait quand même sa réaction et les conséquences qu'elle pouvait avoir sur sa relation avec elle, encore fragile à son sens, malgré les années. Carter le sorti de ses pensées, en demandant avec une certaine timidité aux deux parents.
Carter - Je pourrais, si tout le monde est d'accord, emmener les enfants faire un tour ? Il y a un atelier théâtre à Brodway en fin de matinée pour les enfants de tout âge... Et même si on ne va pas à l'animation, il y a toujours plein de choses à faire autour de Time Square...
Le coréen sonda un instant le regard de sa fille qui ne sembla pas contre et commença, inspirant légèrement.
Kwai - Pourquoi pas ! Qu'est-ce que tu en pense Puce ?
Yen - C'est une bonne idée, la crapule pourra évacuer son énergie, dit-elle en souriant.
Carter - Ah super !
Et elle se sentirait plus à l'aise pour gérer les appels important avec Kwaïgon. Il y avait des informations qu'elle ne voulait pas dévoiler à Io, et elle connaissait sa capacité à écouter aux portes. Elle voulait la préserver de l'ampleur de la situation, ne pas trop lui voler sa naïveté enfantine, et cela même si elle était déjà beaucoup plus mature que la moyenne de son âge.
Yen - Puis c'est l'occasion de profiter une peu de la ville.
Carter - Oui ! C'est ce que je me disais !
Il échangea un sourire avec Io qui lui répondit avec enthousiasme.
Kwai - C'est décidé alors !
Carter - C'est cool ! Est-ce que tu auras besoin d'aide pour changer ton pansement ?
Kwai - Non ça va aller. Je pourrais m'en sortir.
Carter - Ok.
De nouveau ils échangèrent un léger sourire, se replongeant chacun sur leur petit déjeuner respectifs...
Un soupir s'échappa de ses lèvres en s'installant sur le canapé du salon. Soudainement, l'appartement était devenu plus silencieux avec le départ des enfants avec Carter. Mais ce calme n'était qu'éphémère, et elle commençait à redouter le pire...
Yen - On termine par ma mère d'accord...
Kwai - Pas de soucis...
Elle n'avait aucune idée de la manière qu'elle allait réagir à l'annonce de son accident, mais son mari avait raison. Ils ne pouvaient pas attendre plus longtemps.
Yen - Cela ne te dérange pas qu'on met le haut-parleur ?
Kwai - Non du tout... On va même passer par Skype pour Lia, se sera plus simple...
Il attrapa son pc pour l'ouvrir sur la table basse du salon, qu'il avait replacé devant le canapé. Le temps que la bête se connecte, il attira la jeune femme jusqu'au dit canapé et lança l'appel. Lia ne tarda pas à apparaître sur l'écran, passablement fatiguée et, pour une fois, sans maquillage. Elle sourit à son frère et à Yen, adressant un signe de la main.
Lia - Salut les amoureux ! Alors comment ça va ?
Kwai - Euhm... Et bien...
Le jeune homme eut un léger temps d'hésitation et glissa une main dans celle de Yen, serrant doucement. Il lui jeta un oeil avant de se concentrer à nouveau sur l'écran avec un léger soupir.
Kwai - Yen a eu un accident... Kyoshi l'a fait empoisonnée...
La réaction de Lia se fit immédiate, sa voix résonnant presque dans la pièce.
Lia - QUOI ?!
Kwai - Mais ça va... Je...
Lia - Tu as fait lancé des recherches ? Tu as mit Atashi sur le coup ? Il a prit quelques jours de congé mais je peux le rappeler. On va le retrouver et...
Kwai - Stop ! Lia stop. C'est pour moi qu'Atashi a prit quelques jours de congés... Et on a déjà retrouvé Kyoshi et il est mort.
La japonaise les fixa, un à un, abasourdie, restant silencieuse. Il se passa une longue minute avant qu'elle ne reprenne, un peu acerbe.
Lia - Tu es certain qu'il est mort ? Tu l'as vu ?
Kwai - Oui. J'ai vérifié de mes mains.
Lia - Tu ne l'as pas tué de tes mains ?
Kwai - J'ai essayé, il a écopé d'une balle perdue.
Lia - Pourquoi tu ne m'as pas appelé ?!
Kwai - Parce que tu avais du boulot.
Lia - Mais ! ...
Elle secoua la tête et finalement abattit son poing sur la table de son bureau. Yennefer eut un léger sursaut, vu qu'elle n'avait pas pu voir le geste de la jeune femme.
Lia - Tu es incroyable ! Incroyablement têtu et d'une bêtise incommensurable ! Pourquoi tu ne m'as pas appeler Yen ? Faut pas le laisser faire ce genre de connerie débile !
Le coréen eut un soupir las et se contenta de hausser un peu des épaules. Que pouvait-il répondre à cela...
Yen - Soyons honnêtes, est-ce que cela aurait changé quelque chose ? Tu viens de le dire, il est têtu, même avec moi hein... Et il a toujours eu une chance insolente de revenir plus ou moins entier.
Lia - Ça aurait changé qu'il n'aurait pas eu le choix cette bourrique ! J'aurais débarqué quand même ! Je comprends mieux pourquoi Atashi a tant insisté... Il avait l'air tellement tendu que je lui ai proposé de venir avec lui... Je n'aurais pas dû lui laisser le choix tiens... Mais c'est vrai qu'il est chanceux... Pour une bourrique...
Elle marqua une pause où elle serra affectueusement la main de son mari. Elle partageait parfaitement les inquiétudes de Lia, mais elle savait bien que ce n'était une chose qu'elle pourrait changer chez lui. Il était ainsi, risquant sa vie pour les autres avec le moindre d'aide possible.
Yen - Et puis avec ma cécité, une chose aussi banale qu'appeler quelqu'un devient un véritable parcours du combattant.
Elle avait dit sur une note légère, ne voulant pas dramatiser sa situation. Elle aurait pu mourir, finalement elle aussi avait été grandement chanceuse. Encore une fois, Lia resta un instant sans voix avant de reprendre, étonnée.
Lia - Ta quoi ?
Cette fois, c'est le coréen qui soupira, avec une certaine lassitude.
Kwai - Cécité. C'est un effet secondaire du poison qu'elle a reçu...
Lia - Oh mon dieu...
La japonaise resta sans voix, se laissant même tomber dans le dossier de son fauteuil, bouche-bée. Le coréen pinça les lèvres, comme désolé, et serra avec affection la main de Yen, pour la rassurer, mais se rassurer également.
Yen - J'avoue que c'est un peu gênant au début, et une grande source de frustration. Mais il aurait pu m'arriver bien pire comme conséquence. Je suis vivante, et à part ça le poison n'a pas provoqué d'autres dégâts dans mon organisme. Il aurait pu m’abîmer le foie, les poumons, voir même mes capacités cérébrales...
Elle s'était renseignée auprès des médecins pendant l'absence du coréen, et peut-être que lui aussi avait fait de même de son côté. Tous avaient confirmé qu'elle était chanceuse, surtout après avoir fait un arrêt cardiaque.
Yen - Et pour le moment, on n'est pas certain qu’elle soit permanente. Un centre de recherche qui est spécialiste dans la cécité et autres déficiences visuelles. Ils ont peut-être un traitement pour m'aider à retrouver ma vue.
Elle voulait sincèrement y croire, mais elle restait quand même réaliste pour ne pas être déçue en cas d'échec.
Yen - Ça va. Comme le fait que mon propre père a voulu me tuer, ce n'était pas la première fois de toute façon visiblement, dit-elle avec un sourire. Et au moins, maintenant ma mère sera plus tranquille, et vous allez pouvoir plus tranquillement travaillé sur la nouvelle direction du clan.
Lia, tout comme le coréen, étaient resté silencieuse durant le bref exposé de la jeune femme. Kwaïgon évitait obstinément le regard de Lia au travers de l'écran, mais il sentait le sien peser sur ses épaules. Finalement, après un léger temps de silence, la japonaise reprit, plus calmement.
Lia - En effet... Tu as beaucoup de chance...
Elle soupira lourdement avant de reprendre.
Lia - Tu me tiendras au courant ? Parce qu'apparemment je ne peux pas compter sur Kwaïgon quand il s'agit des nouvelles importantes !
Kwai - Oh Lia ! Je t'en prie...
Lia - Bref... Il t'as parlé du clan alors ? Les choses avancent lentement mais ça avance... On va bientôt pouvoir enfin tout officialisé...
Kwai - Oui... On va devenir une entreprise... Ce que Atashi considère déjà comme acquis d'ailleurs...
Lia - Et il a bien raison ! On se battra jusqu'au bout. On a déjà fait pas mal de sacrifices, on peut encore en faire. Mais en tout cas, on va y arriver. Tu ne voudrais pas travailler avec nous Yen ?
Elle avait posé sa question en remontant le ton, se faisant plus légère dans ses paroles.
Yen - Oh que non ! Il y a rien de pire que de travailler dans la même société que son mari pour ramener du boulot à la maison. Et je ne tiens pas à mélanger les deux, dit-elle en souriant.
Elle tapota affectueusement la cuisse du coréen avant de poursuivre.
Yen - Il m'a suffisamment sur le dos en plus, dit-elle en rigolant.
Elle était sincèrement ravie de la tournure qu'allait prendre le clan, mais même si celle-ci allait devenir une entreprise, elle ne comptait pas y participer.
Yen - Et j'en ai pas de doute que vous y arriverez !
Lia - Tant pis ! J'aurais essayé !
La japonaise sourit joyeusement cette fois, reprenant doucement.
Lia - Je comprends ceci dit, c'est déjà assez compliqué comme ça alors si en plus vous avez le boulot en commun, se sera ingérable ! Je ne vais pas tarder à y aller, j'ai un rendez-vous ensuite... Comment vont les enfants ?
Kwai - Très bien ! Ils sont sorti avec Carter là...
Lia - Carter ?
Kwai - Je pense que tu ne le connais pas ! Un collègue de l'équipe au Haras.
Lia - Ah... Un cavalier. D'accord. Io s'adapte bien ?
Kwai - Et bien oui...
Lia - Elle t'accepte bien Yen ?
La polonaise eut un moment de réflexion, cette question elle-même avait tendance à se la poser. A cet instant elle aurait bien aimé pouvoir croiser le regard du coréen.
Yen - J'aurai tendance à dire que oui, en tous cas elle ne rejette pas ma présence. Elle est compliquée à déchiffrer, et j'ai toujours cette inquiétude de faire des erreurs... Mais ses derniers jours, elle est venue d'elle-même vers moi, probablement à cause de ma cécité cela dit...
Elle était remplie d'incertitude, ne sachant comment interpréter ce qu'elle vivait concrètement avec la jeune fille.
Yen - Je me suis beaucoup attachée à elle, murmura-t-elle du bout des lèvres.
Lia pencha la tête sur le côté avec un fin sourire sur les lèvres.
Lia - C'est déjà bien... Le reste viendra tout seul. J'avais un peu peur qu'elle n'ait que Kwai à la bouche quand vous avez décidé de la prendre... Mais du coup c'est bien qu'elle vienne vers toi naturellement dans les moments difficiles... C'est que ça doit être réciproque cet attachement...
Kwai - Oui... Je le pense aussi...
Le coréen n'avait pas encore eu l'occasion d'en parler avec Io et d'avoir son ressenti plus spécifiquement, mais un jour, il s'y pencherait.
Lia - Vous avez appelé maman ?
Kwai - Pas encore... C'est presque la prochaine sur la liste.
Lia - Ok... Bon, je vous laisse les amoureux. Faites attention, tenez moi au courant sinon je débarque chez vous sans prévenir et faites attention à vous... Je vous embrasses !
La jeune femme fit un bruit de bisou et le geste associé, auquel le coréen répondit d'un sourire et d'un signe de la main.
Kwai - Toi aussi Lia ! A bientôt...
Yen - A bientôt Lia.
Un soupir s'échappa de ses lèvres quand elle entendit le bruit signalant la fin de la conversation. Elle posa tendrement sa tête sur l'épaule du coréen en fermant un instant les yeux. Le coréen soupira également, gardant un moment les yeux fixés sur l'écran, revenu sur le bureau.
Yen - Finalement... Cela s'est bien... passé... non ?
Elle n'avait pas pu voir les traits de Lia, source d'information importante. Avait-elle réellement blessée de n'avoir pas été prévenue ? Allait-elle être rancunière ?
Kwai - Oui ça été... Elle va m'en vouloir à moi un moment et puis c'est tout... C'était la plus facile je pense...
Yen - D'accord...
Se serait une autre histoire avec Daria... Il savait que Misako comprendrait, mais Daria... Il redoutait de plus en plus cet appel.
Yen - Le laboratoire du coup maintenant, mais cela devrait être rapide.
Kwai - Oui ! Je mets sur haut-parleur directement, se sera plus simple.
Yen - Merci.
Il composa le numéro sur son téléphone d'après la petite carte qu'il avait gardé et enclencha le haut-parleur, attendant patiemment, en dirigeant le téléphone vers Yennefer...
Secrétaire - Laboratoire Morga je vous écoute !
Yen - Bonjour, le médecin qui s'occupe de mon suivi médical m'a indiqué que je devais vous appeler afin de connaître mes dernières analyses. Je m'appelle madame Ono, Yennefer.
Secrétaire - Je vais vous demander de patienter quelques instants le temps que je trouve votre dossier.
Soudainement, une douce musique se fit entendre au bout du fil. Yennefer en profita pour venir se blottir un peu plus contre le coréen, comme si elle recherchait à se rassurer de quelque chose. Craignait-elle les résultats ?
Secrétaire - Madame Ono ?
Yen - Oui !
Secrétaire - Donc effectivement, nous avons vos résultats d'analyse. De ce que je lis des comptes rendus, vous avez été empoisonnée à une toxine qui a provoqué un arrêt cardiaque, et une cécité. Dans votre dernière analyse sanguine, nous n’avons retrouvé plus aucune toxine. Mais votre médecin a dû vous transmettre cette information ?
Yen - Oui, c'était la condition pour rentrer chez moi.
Secrétaire - Parfait, nous avons fait des cultures de cellule, ainsi qu'une analyse de vos défenses immunitaires afin d'être certes que cet empoissonnement n'a pas provoqué des dégâts à cette échelle-là. Et nous avons rien à signaler de négatif, il n'y a aucune lésion dans le développement de vos cellules, et vos anticorps sont toujours efficace.
Le soulagement se dessina sur les traits de la jeune femme, il lui manquait que ces derniers résultats pour être certaine que l'unique conséquence était bien sa cécité. Même si le médecin s'était montré très confiant sur ces résultats-là vu les précédents.
Secrétaire - Dans votre dossier, je vois qu'il y a noté un possible suivi auprès d'un centre de recherche au sujet de votre cécité. Les avez-vous contactés ?
Yen - Non, pas encore j'attendais ces résultats avant de prendre contact.
Secrétaire - Bien, souhaitez-vous que je transfère votre dossier au centre ? Nous leur indiquerons que vous comptiez les contacter très prochainement. En sachant, que votre médecin en charge de votre suivi recevra aussi les résultats.
Yen - Oui, je veux bien. Je vous remercie.
Secrétaire - De rien, c'est tout ce que vous aviez besoin Madame Ono ?
Yen - Oui, encore merci et bonne journée à vous.
Elle resta silencieuse, caressant doucement la main du coréen. Le coréen raccrocha et laissa échapper un lourd soupir, se laissant aller contre le dossier du canapé, emportant la jeune femme dans sa courte chute.
Kwai - Bon... C'est une bonne nouvelle déjà... Maintenant il n'y a plus qu'à attendre de voir ce que dit le centre...
Yen - Oui...
Il eut un nouveau soupir avant de questionner en douceur.
Kwai - Misako ? Ou ta mère ?
Yen - Misako... Cela sera plus simple...
Et pourtant, elle savait que l'idéal serait d'appeler sa mère afin de terminer sur une note plus tranquille. Sauf qu'elle redoutait tellement cet appel, qu'elle cherchait continuellement à le repousser, encore et encore.
Kwai - Ok...
Sans pour autant bouger du dossier du canapé, le coréen reprit son téléphone et appela Misako, mettant le haut parleur. Ils attendirent un moment avant que la voix de la japonaise ne retentisse, un peu trop ferme pour qu'elle ignore tout de leur appel...
Misako - Kwaïgon. Je t'écoute.
Le coréen fit une grimace, serrant les dents.
Kwai - Lia t'a appelé ?
Misako - A l'instant.
Kwai - Que t'a-t-elle dit ?
Misako - Que tu étais complètement inconscient. Et je suis de son avis ! Mais enfin à quoi tu pensais ? Partir seul à la poursuite de Kyoshi en espérant en ressortir vivant ? Sans renfort ? Tu veux vraiment te faire tuer ?
Kwai - Non, ce n'est pas ce que je cherche, mais...
Misako - Il n'y a pas de mais ! Tu pense un peu à Yen ? Et à tes enfants ? Kwaïgon enfin ! Je te pensais un peu plus réfléchi que ça depuis la dernière fois !
Kwai - Mais je vais bien...
Misako - Ça m'est bien égal ! Recommences encore une fois et je viens t'étrangler moi même ! Tu as des équipes d'intervention paramilitaire à ton service ! Apprends à t'en servir ! Maintenant, passes moi Yennefer.
Le coréen eut un soupir avant de répondre, légèrement boudeur.
Kwai - Elle t'entend déjà, on est sur haut parleur.
Misako - Oh ! Mon dieu Yen... Comment vas tu ?
Yen - Ça va, pour le moment ça va. Il aurait pu m'arriver bien pire, et cette cécité si elle reste permanente ne m'empêchera pas de vivre. Honnête, je sais que cela ne va pas être facile, et bouleversera toute ma vie. Mais pour le moment, à part quelques frustrations, je vais bien.
Elle ne pouvait pas mentir à Misako, et même si le coréen était présent à ses côtés, elle se sentait à l'aise pour dire sincèrement ce qu'elle ressentait à cet instant.
Yen - Les dernières analyses étaient bonnes, on va pouvoir prendre contact avec un centre de recherche. On en saura un peu plus dans les prochains jours.
Elle marqua une pause, avant de rajouter sous un ton amusé.
Yen - Io semble ravie de choisir mes tenues du jour, elle a gagné une poupée géante à relooker à l'infini !
Misako - Oh ça ! Je me doute que cela doit lui plaire...
On sentait le sourire dans sa voix. Cependant la japonaise reprit sur un ton plus sérieux.
Misako - J'espère que le centre de recherche pourra te rendre la vue. Même s'il est tout à fait possible de vivre sans ce sens là, cela reste compliqué et je ne te le souhaite pas... Vous me donnerez des nouvelles ? Je préfère tout de même l'apprendre de vous que de Lia...
La japonaise eut un léger soupir. C'est le coréen qui reprit.
Kwai - Oui, on te tiendra au courant...
Misako - J'espère bien ! Et toi je ne veux plus t'entendre.
Le coréen soupira et leva les yeux au ciel, sans pour autant répondre. Yennefer caressa tendrement sa cuisse, finalement ce n'était pas si simple pour lui. Et si Misako réagissait ainsi, comment allait-elle réagir sa propre mère ?
Misako - Comment vont les enfants ? Sora et Io ? Je suppose que Sora ne fait pas encore trop la différence mais comment Io a-t-elle prit les choses ?
Yen - Je ne pense pas que Sora comprend toute la situation, même s'il commence à être plus calme avec moi quand je lui demande. C'est qu'il devient turbulent... Finalement, il aura bien pris de mes gènes hélas, dit-elle en souriant.
Elle exagérait un peu, au fond Sora malgré son énergie restait un enfant relativement sage, dont on n'avait pas besoin de continuellement reprendre. Mais il avait ce côté bourrin, avec un léger manque de douceur qui caractérisait un peu le caractère de la polonaise.
Yen - Pour Io... Elle a été bien bouleversée, elle s'est enfermée dans un silence, mais heureusement celui-ci a été très passager. Elle a beaucoup pleuré, et cette nuit elle a fait un cauchemar. Bien sûr, on ne lui a pas dit la vérité sur l'accident, mais elle sait bien que ce qui m'est arrivé... n'est pas anodin et pas le genre d'accident de la vie, termina-t-elle en poussant un profond soupir.
Misako - Oui... Elle est loin d'être bête... Un peu trop perspicace d'ailleurs... Trop mal habituée depuis son plus jeune âge par son père !
Kwai - Oh... Pas tant que...
Misako - Non ! Je ne veux pas t'entendre.
Le coréen soupira de nouveau, rejetant lourdement la tête en arrière.
Misako - Elle continuera un moment de faire des cauchemars... Mais ça finira par lui passer... En tout cas si son père se décide à cesser de risquer sa vie !
Le ton était clairement accusateur, mais le coréen ne releva pas, serrant simplement les dents.
Misako - Tu ne t'imagines pas à quel point je suis contente de t'entendre Yen... Même si je ne suis au courant que depuis quelques minutes... Tu aurais dû m'appeler tout de suite Kwaïgon...
Kwai - ...
Misako - J'aurais été morte d'inquiétude certes, mais il faut que tu cesse de prendre des décisions seul ainsi et partir en guerre de ton propre chef.
Kwai - Mais tout va bien maman...
Misako - Et si ça n'avait pas été le cas ?! Que serait devenu ta femme et tes enfants ?
Kwai - Tout. Va. Bien.
Misako - Tu me fatigues tu sais.
Kwai - Je sais...
Misako - Les enfants sont avec vous ?
La polonaise se pinça les lèvres aux paroles de Misako, elle était vraiment en colère contre Kwaïgon, et ne se cachait pas de lui faire comprendre. Malgré tout, il y avait toujours cette douceur qui se dégageait chez cette femme, et donc Yennefer appréciait grandement.
Yen - Non, Carter un membre de l'équipe les a amenés autour de Time Square. Il a été victime d'un accident qui lui a fait perdre l'usage de ses jambes, même s'il est actuellement sur une très bonne voie de retrouver toute sa mobilité. Kwaï pensait qu'il pourrait ainsi m'aider, malgré notre handicap différent comme la situation.
Misako - Oh... En effet, c'est une bonne idée...
Kwai - Je ne fais pas que des choses inconscientes...
Misako - Je le sais... Mais reconnais que tu peux parfois être particulièrement énervant et inconscient et égoïste.
Yen - Je dirais plutôt qu'il a tendance à vouloir gérer seul pour que personne d'autres que lui prenne des risques. Donc au contraire, je le trouve pas assez égoïste à mon goût, où il laissait les autres faire à sa place...
Misako - Mmh... Je ne sais pas...
De nouveau le coréen soupira et serra les dents sans répondre. Il n'était pas tout à fait du même avis mais il ne pouvait pas la contredire...
Misako - C'est bien que Carter soit avec vous et qu'il s'occupe des enfants. J'imagine que c'était aussi un peu le but ?
Kwai - Oui. Pour décharger un peu Yen...
Misako - Bon... Je suis réellement contente de vous entendre... Tous les deux. Si vous ne m'aviez pas appeler aujourd'hui je vous aurais harceler après l'appel de Lia !
Yen - Je n'ai pas voulu t'appeler plus tôt, ni ma mère... ni personne. Et si cela n'avait tenu qu'à moi, j'aurai probablement appelé une fois que toute l'histoire est terminée... Parce que je n’aime pas annoncer ce genre de nouvelle qui entraine inquiétude, compassion et pitié.
Misako - Je pense que c'est plus l'inquiétude qui caractérise cette annonce, surtout pour ta mère et moi... En tout cas j'imagine.
Elle eut un léger soupir avant de reprendre doucement.
Misako - Tenez moi au courant s'il vous plaît, qu'importe la teneur de la nouvelle...
Kwai - C'est promis...
Misako - C'est surtout à Yen que je m'adressais ! Mais merci Kwaïgon...
Yen - On t’appellera quand on aura quelques informations du centre. Merci, et à bientôt.
Misako - A bientôt les enfants !
Kwai - A bientôt !
Elle attendit que le coréen raccroche, se mordant les lèvres avant de soupir légèrement. Elle tourna la tête vers lui, afin de venir poser délicatement ses lèvres au coin de ses lèvres.
Yen - Finalement... Ce n'était pas simple... Tu es sûr qu'on appele ma mère aujourd'hui ? Demanda-t-elle en grimaçant.
Kwai - Oh oui... Je préfère tout prendre au coin de la gueule aujourd'hui... Se sera pire sinon... Déjà qu'elle va sans doute être encore plus en colère que Misako...
Yen - Il y a des chances...
Il soupira, se laissant encore un peu de répit avant de finalement tourner doucement la tête vers la polonaise.
Kwai - Aller... On y va...
Il ne lui laissait pas vraiment le choix... Sans bouger du canapé, il composa le numéro de Daria, laissant le haut parleur. Il fallait bien se lancer un jour ou l'autre de toute façon... Yennefer lâcha un profond soupir en entendant la sonorité de l'appel, plus de retour possible maintenant.
Daria - Dit donc, moi qui pensait qu'avec votre présence sur le sol américain, je recevrais un peu plus d'appel. Vu qu'il n'y a pas l'excuse du décalage horaire ! Comment va mon gendre ?
Le coréen eut un léger sourire avant de répondre dans un soupir.
Kwai - Et bien euh... Ton gendre va bien... Tu es sur haut parleur, Yen est avec moi.
Il tourna la tête vers Yen, passant la main sur sa cuisse pour lui donner un peu de courage. Il ne savait absolument pas comment abordé le sujet de l'accident et s'il y avait un moyen d'adoucir les choses... Mais il avait dans l'idée que quoi qu'il dise, ça ne serait pas doux... Finalement, il se félicitait d'avoir appelé Lia en premier et qu'elle ait passé le message à Misako... Cela avait rendu les choses un peu plus simples...
Daria - Vous avez une annonce à me dire... Ne me dit pas que tu es enceinte, déjà que deux enfants aussi rapidement ce n'est pas raisonnable, mais alors un troisième ! En plus, la petite Io est en pleine adaptation de son nouveau...
Yen - Non maman ce n'est pas ça... En fait...
Daria - Vous vous séparez ! Je le savais que cette histoire d'adoption était trop précipité, votre couple est encore jeune et fragile... Vous...
Y - BORDEL MAIS TU ME LAISSES PARLER A LA FIN !
Daria - Yen, ça suffit de me crier dessus !
Yennefer poussa un soupir en serrant doucement la main du coréen. Elle aimait sa mère, sincèrement, comme elle l'admirait de l'avoir élever seule. Mais elles avaient un caractère bien trop similaire qui créait souvent des étincelles.
Yen - J'ai eu un accident...
Daria - QUOI ! Comment ça un accident ? En voiture, c'est toi qui conduisais ? Kwaïgon pourquoi tu l'as laissé conduire dans cette ville de dingue !
Yen - Calme-toi, s'il te plait. Pas ce genre d'accident, mon père a cherché à me tuer en m'empoisonnant.
La première bombe venait d'être lâchée, et probablement pas la plus difficile.
Daria - TU ETAIS CENSE LE SURVEILLER ! COMMENT A-T-IL FAIT POUR S'APPROCHER DE MA FILLE ! IL N'AURAIT JAMAIS DU L'ATTEINDRE !
Daria hurlait avec colère, ne retenant pas ses insultes en polonais qui s'échappait de temps en temps. Elle était dans une fureur noire... Et ne semblait pas vouloir stopper son flot de parole contre le coréen. Jusque là, le coréen avait encaissé sans rien dire, se retenant de toute intervention dans la conversation entre les deux femmes. Mais la réaction de Daria fit remonter d'un coup sa propre inquiétude et sa propre peur, aussi virulente et viscérale que celle de la polonaise.
Kwai - ASSEZ !! Parce que tu crois peut-être que je ne l'ai pas fait ?! Il ne s'est pas approché en personne de Yennefer ! Il a embauché quelqu'un pour ça. Un pauvre type qui ne demandait rien que d'éviter de se faire expulser de chez lui et qui n'avait aucune conscience ! Même lui n'a jamais vu Kyoshi de sa vie ! Nous ne pouvions pas le prévoir ! Malgré tous les moyens que nous déployons depuis des années !
Il s'était redressé inconsciemment, haussant très franchement le ton, à la limite du hurlement. Finalement il soupira et retomba dans le canapé, reprenant dans un sifflement acerbe.
Kwai - Et tu crois vraiment que je ne le sais pas ? Qu'il n'aurait jamais dû l'atteindre ? Que je ne m'en mors pas déjà les doigts ? Je suis déjà au courant et j'en subit déjà les conséquences, de mon incompétence...
Il lâcha un peu sèchement la main de Yen et posa le téléphone sur la table basse, se levant sans pour autant quitter la pièce. Il avait seulement besoin de faire quelques pas. Il était incapable de rester immobile dans des moments comme celui là...
Yen - Maman, je t'aime... Mais je commence sincèrement à en avoir marre de cette pression que tu mets sur les épaules de mon mari, dit-elle en insistant bien sur ce mot. Je doute que beaucoup d'hommes pourraient supporter ça. Merde à la fin, tu as besoin de quoi de plus ? Il me rend heureuse ! Et cet accident, il n'en est pas responsable.
Daria - Mais il dev...
Yen - Non, il n'y a pas de mais qui tienne ! Et toi, dit-elle en se tournant en direction du coréen. Je t'interdis de parler d'incompétence, tu ne pouvais pas prévoir, personne ne pouvait le prévoir comme l'empêcher d'agir ! Ce n'est pas ta faute ! L'unique coupable est Kyoshi.
Yennefer se massa légèrement les trempes, sentant qu'elle allait probablement avoir une migraine suite à cette conversation. Cependant, elle ne laissa pas le silence s'installait en poursuivant. Le coréen serra les dents et soupira. Il ne partageait pas forcément l'avis de sa femme sur ce point.
Yen - Il m'a empoisonné par l'intermédiaire de l'inconnu quand je suis allée chercher ton colis. Je vais bien, je suis vivante et je n'ai pas trop de séquelle de la toxine. Sauf une cécité qu'on ne sait pas encore...
Daria - Tu es devenue aveugle...
Yen - Maman... Je te jure que je vais finir par raccrocher. Donc oui, actuellement je suis aveugle, mais la cécité est peut-être pas permanente...
Des pleurs se firent entendre à l'autre bout du fil, la colère avait laissé place à la tristesse.
Yen - J'ai l'impression que je viens de t'annoncer mon futur décès... Maman, je vais bien !
Daria - Il t'a rendu aveugle... Il a rendu aveugle mon bébé...
Le coréen de nouveau soupira mais il se retourna pour faire face au téléphone, énonçant en essayant de retrouvé son calme.
Kwai - Il y a un centre de recherche qui va étudier le cas de Yen et tenter de trouver un traitement. Il se peut qu'elle puisse retrouver la vue...
Une chance à laquelle il se raccrochait, plus désespérément que Yen.
Kwai - Et quand à Kyoshi... Il est mort.
Daria - Tu l'as tué... Il est vraiment mort ? Tu es certain ?
Kwai - Oui. Je n'ai pas eu le loisir de le faire moi-même mais je me suis assuré qu'il était bel et bien mort, sans possibilité de résurrection...
Daria - C'est... une très bonne nouvelle... Merci.
Daria s'était légèrement éloignée du téléphone pour se moucher, une note d'espoir avait teinté sa voix à ses questions.
Daria - Je vais venir...
Yen - Non... On viendra te voir quand on aura les réponses du centre, comme ça tu pourras voir tes petits-enfants. Mais pour le moment, j'ai besoin de m'adapter à tout ça. Ce n'est pas négociable.
Daria - Mais je peux t'aider avec...
Yen - J'ai dit non, dit-elle d'une voix ferme.
Kwai - Ça va aller Daria... Nous avons quelqu'un avec nous pour nous aider avec les enfants...
Il soupira, se calmant un peu malgré la tension toujours présente. La conversation avec Daria avait fait remonter tout ce qu'il s'était efforcé de faire disparaître depuis qu'il était revenu dans la nuit.
Kwai - Et merci... Pour le colis... Les enfants ont beaucoup aimé...
Yen - Je te retiens direct maman, il aurait trouvé autre chose que ton colis pour m'atteindre.
Daria - Je sais, dit-elle dans un soupir. Comment vont les enfants ?
Yen - Bien... Sora est trop jeune pour tout comprendre, et pour Io cela a été plus compliqué, mais ça va.
Daria - D'accord... Vous me tenez au courant ?
Yen - Oui, quand on aura un peu plus d'information.
Daria - Je t'aime ma chérie. Et... Kwaïgon, je suis désolée de mes mots, j'étais sous le choc. Mais tout cela n'est pas non plus facile pour toi... Et puis, tu l'as enfin tué...
Kwai - Ce n'est rien... A bientôt Daria...
Yen - A bientôt Maman.
Le coréen soupira et s'éloigna pour de bon, s'obligeant à faire un peu de bruit pour indiquer à Yen qu'il quittait le salon. Il se dirigea vers la cuisine, s'appuyant contre un plan de travail et se perdant dans ses pensées, serrant le bloc de marbre pour éviter de s'attaquer à la vaisselle ou tout ce qui pouvait lui passer sous la main... Yennefer resta un instant immobile sur le canapé, elle avait entendu sa mère raccrochait de son côté, coupant ainsi la communication. Lentement, elle se leva pour se diriger vers la cuisine... Pourtant, elle n'était pas certaine qu'il soit parti dans cette direction.
Yen - Kwaï...
L'inquiétude s'était gravée sur les traits de son visage, comme dans la sonorité de son murmure.
Kwai - Je suis là...
Il avait répondu les dents serrés. Il restait immobile, ruminant ses sombres pensées. Il fallait qu'il se calme... Il ne voulait pas explosé devant elle... Ce n'était pas de sa faute... Mais cette conversation avec Daria l'avait mit sur les nerfs... Qui ne s'arrangeait pas avec la fatigue qu'il ressentait toujours...
Yen - J'aurai dû l'appeler seule, marmonna-t-elle du bout des lèvres. Ça va ? Elle sait appuyé là où cela fait mal... Mais elle est loin de la vérité.
Elle s'approcha doucement, cherchant le plan de travail pour s'aider à se situer.
Kwai - Non je... On a bien fait de l'appeler ensemble. Et elle a raison... Je n'ai pas été à la hauteur... Ça n'aurait jamais dû arriver...
Il serra les dents à nouveau et se détourna, réprimant une grognement de rage.
Kwai - Il n'y a pas de "c'est pas ta faute" qui tienne... Avec une surveillance plus attentive et plus accrue on aurait pu éviter tout ça. Je n'ai pas été assez vigilant... J'ai échoué.
Encore... Yennefer s'arrêta, elle avait trouvé le plan de travail, mais les paroles du coréen l'avait stoppé dans son élan.
Yen - Tu es trop dur envers toi-même ! Par moment, j'ai l'impression que tu oublies que toi aussi tu as le droit d'avoir des faibles. Tu ne pourras pas toujours veiller ainsi sur moi ou les enfants... Tu surveillais mon père, mais tu n'allais quand même pas t'empêcher de vivre ou m'empêcher de vivre pour garantir ma sécurité ! Tu n'as rien à te reprocher, tu n'as pas à t'en vouloir...
Kwai - Bien sûr que si ! Sans s'arrêter de vivre, en affectant plus d'homme à sa surveillance, en le faisant suivre h-24 et en interceptant ceux à qui il s'adressait, j'aurais pu éviter cela. Je suis en parti responsable...
Il eut un soupir rageur et reprit.
Kwai - Je... J'aurai dû réagir dès que Nobu est mort. J'aurai dû m'en douter, le prévoir... Et non, je ne peux pas me permettre d'avoir de faiblesses... Pas avec vous... Pas envers vous... C'est...
Il perdait ses mots, ne sachant pas comment bien exprimer le ressentiment qui l'envahissait.
Kwai - A cause de ma négligence tu es aveugle ! Comment veux tu que j'accepte ça ? Que j'arrive à me regarder en face en me disant que tout va bien ? Ce n'est pas vrai... Tout ne va pas bien et c'est de ma faute...
Il eut un lourd soupir, se retournant pour appuyer les mains sur le plan de travail, se penchant légèrement en avant, légèrement tremblant...
Yen - Arrête d'être aussi dur envers toi-même ! Tu ne pourras jamais tout anticiper dans la vie. Et si un jour, je tombe malade d'une maladie incurable ? Tu vas t'en vouloir de n'avoir pas développer des recherches sur cette maladie en particulier afin de créer un vaccin pour me sauver ? Kwaï... Je t'en prie, je n'ai pas envie que tu te rends malade avec ses remords que tu n'as pas à avoir. Ne te laisse pas bouffer par ça...
Elle chercha à s'approcher de lui, voulant l'enlacer... Elle ne tarda pas à trouver son dos, reposant sa tête contre lui. Il laissa Yen faire un instant, soupirant lourdement. Il serra les dents, hésitant. Etait-il vraiment nécessaire de répondre ? C'était peu probable. Il était trop têtu pour changer d'avis pour l'instant, tout comme elle. Et dans l'état dans lequel il se trouvait, il était incapable de faire la part des choses correctement. Il se retourna finalement et encadra le visage de la jeune femme de ses deux mains, déposant ses lèvres sur les siennes dans un baiser désespéré. Il eut un léger soupir en mettant fin au baiser.
Kwai - Je ne pourrais jamais cesser d'être celui que je suis Yen...
Yen - Je sais...
Et il s'en voudrait toujours s'ils ne trouvaient pas une solution à sa cécité... Elle blottit sa tête dans le creux de son cou, fermant les yeux en respirant son odeur rassurante. Au fond d'elle-même, elle craignait que sa cécité soit finalement plus nocive dans sa vie qu'un simple handicap. Est-ce qu'en plus des remords, il allait un jour éprouver de la pitié envers elle ? Elle resserra ses bras autour de lui, en chassant ses questions et ses doutes.
Yen - On a encore... Le temps pour se coucher avant l'arrivée des enfants et Carter ?
Il eut un soupir, refermant les bras autour d'elle avec tendresse.
Kwai - Oui... On a encore le temps de s'allonger un peu...
Il la garda contre lui un moment, avant de doucement l'entrainer jusqu'à leur chambre. Il prit seulement le temps de récupéré son téléphone au passage, au cas où Carter aurait besoin de le joindre, avant de s'effondrer sur le lit... Le plus compliqué serait de faire taire ses pensées maintenant...
Kwai - Non... Il est trop tôt... C'est impossible qu'il soit l'heure de se lever... Je me suis endormi il y a tout juste vingt secondes...
Yen - En fait... je ne sais pas trop quelle heure il est... mais il me semble entendre du bruit en bas, dit-elle en souriant.
La fin de sa phrase se perdit dans un murmure alors que son nez trouvait un chemin dans le cou de la jeune femme, se blottissant contre elle, pas encore tout à fait sorti de ses rêves... Elle glissa une de ses mains dans ses cheveux, les caressant avec tendresse. Elle profitait de l'instant, de cette douceur. Et elle pourrait sans problème traîner pendant des heures dans le lit, et cela même s'il se rendort. Tant qu'elle pourrait le caresser. Il ne répondit rien, laissant simplement échappé un long gémissement, se laissant faire avec délice. Une vague de frissons fini par l'envahir et il ouvrit les yeux pour jeter un oeil à son réveil, marmonnant doucement.
Kwai - Il est trop tôt encore... Même pas deux chiffres avant les petits points...
Yen - Merci pour cette précision sur l'heure, dit-elle en rigolant.
Kwai - 'Pas d'quoi... grommela-t-il à demi endormi.
Il referma les yeux et laissa échapper un soupir, reprenant sa position auprès d'elle avant de reprendre la parole, après un long temps de câlin... Elle continuait à glisser sa main dans ses cheveux, un geste dont elle n'est pas prêt de se lasser un jour. Étrangement, malgré la courte nuit, elle se sentait comme apaisée, et en pleine forme. Bien qu'elle se doutait que la fatigue risquerait de se faire rapidement sentir dans la journée.
Kwai - Tu crois que les enfants sont en bas avec Carter ou que c'est que Carter tout seul en bas ?
Yen - J'en ai pas la moindre idée... Mais les bruits viennent de la cuisine. Carter qui prépare le petit-déjeuner peut-être...
Kwai - Sans doute... Mais je préfère qu'on attende de voir ce qui se passe...
Il n'avait clairement pas envie de se lever. Les courbatures avaient envahies ses épaules et son dos. Ses points le tiraillait désagréablement et ses poignets le picotait. Sauver sa famille des pires menaces n'était pas forcément sans conséquences. Il se montrait donc plus enclin à rester au fond de son lit que d'habitude... Mais les caresses de la jeune femme, faisant courir de légers frissons sur sa nuque, le berçait, le faisant doucement sombrer de nouveau dans le sommeil. Il lutta un moment, toujours à deux doigts de sombrer à nouveau avant de reprendre un soupçon de conscience. Il restait étendu contre sa femme, incapable de bouger tant la fatigue était encore là et le terrassait... Mais c'était sans compter sur les enfants... Ils ne tardèrent pas à entendre les gazouillis joyeux de Sora, certainement en train de jouer dans son lit en attendant que quelqu'un le libère... Le coréen eut un lourd soupir et grommela à nouveau contre la peau de la jeune femme.
Kwai - Je n'existe pas... Je suis tout cassé... C'est pas vrai c'est une rêve, en fait il dort encore...
Un éclat de rire s'échappa des lèvres de la jeune femme, qui profita pour passer une dernière caresse avec tendresse dans ses cheveux.
Yen - Si seulement, dit-elle en souriant.
Elle l'incita à se redresser légèrement afin qu'elle puisse se mettre au bord du lit. Elle chercha de la main la table de chevet pour l'aider à se repérer dans la pièce. Elle devrait s'en sortir pour regagner la chambre de Sora. Avec un lourd soupir le coréen libéra sa femme mais ne se releva pas pour autant. Il plongea la tête dans son oreiller, restant tout de même à l'écoute. Au cas où...
Yen - Je vais voir la crevette, puis si Carter est bien réveillé... Tu auras peut-être encore le droit de dormir une heure de plus.
Kwai - Dormir une heure de plus avec toi ?
Yen - Je doute que le têtard me lâche, même pour les beaux yeux de Carter, dit-elle en rigolant.
Kwai - Mince... soupira-t-il.
Il avait relevé la tête, la voix pleine d'espoir. Mais il n'était pas certain que cela fonctionne... Il fini par soupirer, replongeant dans son oreiller en marmonant.
Kwai - Ramène le ici sinon... On fera un câlin et avec un peu de chance il restera sage...
Yen - Quand il était bébé... Il était si sage. Pourquoi il a fallu que mes gènes se réveillent, marmonna-t-elle avec amusement.
Kwai - Mmmh... approuva-t-il depuis son oreiller.
En tout cas, c'est ce qu'il espérait... Même s'il n'était pas vraiment dupe...
Kwai - Et n'hésite pas à appeler si tu ne retrouve pas la route...
Yen - Je n'hésiterai pas !
Il avait dit cette dernière phrase avec bienveillance, sans une once de reproche... Plutôt même avec une pointe d'inquiétude. Il savait au fond qu'il fallait qu'il la laisse apprivoisé son handicap et qu'elle retrouve son autonomie, mais il y avait des actions encore délicates pour elle, et avec Sora dans les bras, cela pouvait même devenir potentiellement dangereux... Malgré tout, il se retenait d'intervenir tout de suite, la fatigue l'y aidant... Elle se leva pour se diriger lentement vers la porte de la chambre, elle était toujours un peu hésitante, même si elle avait beaucoup moins d’appréhension. Elle s'aidait toujours autant des murs pour la guider dans les couloirs, comptant le nombre de pas en même temps. Elle mit un certain temps à trouver la poignée de la porte de la chambre de Sora, elle ouvrit délicatement.
Yen - Dit donc, tu es en forme ce matin ! Tu as bien dormi ?
Sora - Mam !
Elle s'approcha doucement en suivant la voix de son fils, qui l'aidait beaucoup sans le savoir. Il se mit à gigoter quand elle posa ses mains un peu au hasard sur lui, cherchant à déterminer comment il était installée.
Yen - Oui Maman, elle est un peu maladroite en ce moment. Tu vas devoir être sage Sora.
Sa voix était douce, cependant elle était un peu ferme afin de faire passer le message qui était important pour sa sécurité. Même si elle se doutait bien qu'il ne devait pas avoir conscience de tout ça pour le moment. Elle arriva enfin à le hisser dans ses bras afin de le blottir contre elle. Elle en profita pour faire un baiser sonore dans son cou, qui provoqua ses rires.
Yen - Poussin tu te tiens au cou de Maman d'accord !
Une fois d'être certaine de la stabilité de son fils, elle fit lentement le chemin inverse jusqu'à leur chambre, prenant un peu plus son temps. Sora ne se montra pas impatient, reposant la tête contre l'épaule de sa mère tout en se tenant. Elle s'approcha du lit afin de s'asseoir, laissant ainsi le loisir à son fils de sauter sur son père.
Yen - Sauvageon lâché !
Le petit garçon sauta sur le lit et ne tarda pas à se jeter sur son père qui l'acueillit d'un grognement étouffé.
Sora - Pa-pa !
Kwai - C'est moi !!
Sora - Pa-pa !
Le coréen sourit et se retourna doucement pour faire face à son fils, l'attrapant dans ses bras pour le faire chuter à côté de lui. Le petit homme éclata de rire et se laissa faire avec facilité. Le coréen lui fit quelques chatouilles avant de le prendre contre lui dans ses bras. Le petit homme restait assez calme, gazouillant en jouant avec ses doigts, les levant devant lui pour observer les jeux de lumière. Le coréen tendit la main pour effleuré Yen et l'inciter à venir avec eux, pour profiter de ces derniers instants de calme... Peut-être même que Io les rejoindrait... Qui sait... Un sourire était apparu sur ses lèvres de Yennefer, même si elle ne pouvait pas les voir, le rire de son fils était tellement communicatif. Elle répondit à la demande du coréen, s'allongeant avec eux après avoir déterminer où ils étaient placés. Une main chercha Sora, ainsi que son visage pour lui faire une douce caresse. Elle se blottit un peu plus contre eux dans un soupir de plaisir.
Malgré l'agitation croissante de son fils à côté de lui, le coréen se rendormit, parvenant à cet exploit qu'il avait très rarement accompli dans sa vie -à part quand il avait frôlé la mort de trop près- qu'était celui de sombrer dans le sommeil après le réveil. Il accusait la nuit agitée, la retombée de stress, sa blessures et les ressources énergétiques qu'elle exigeait de son corps pour guérir, et leurs folies nocturnes. Ni plus ni moins. Mais le tout était déjà bien assez pour avoir raison de lui. Avec sa volonté seule il aurait pu convaincre son corps de supporter un réveil, mais il n'en avait pas eu envie... De ce fait, la tête dans son oreiller, et un bras pesant de plus en plus sur son fils au fil de ses phases de sommeil, il n'entendit pas le faible toquement à la porte de leur chambre. Il lui effleura la conscience, mais ne l'inquiéta pas. Io attendait patiemment de l'autre côté de la porte que quelqu'un lui réponde, passant doucement d'un pied sur l'autre en serrant son pyjama, la voix légèrement anxieuse.
Io - Maman ... ? Papa ... ?
Yen - Entre ma chérie !
Elle caressait tendrement les cheveux de Sora, dans l'espoir de calmer son agitation grandissante, et ce malgré la prison dans les bras de son père endormi. Elle aurait aimé pouvoir l'admirer, les admirer ensemble... Car le moment était rare, voire unique. Elle avait tourné légèrement la tête en direction de la porte, un sourire au bord de ses lèvres. La timidité d'Io était attachante, elle s'était finalement très vite attachée à elle. Elle attendit d'entendre la porte de la chambre s'ouvrir pour rajouter avec amusement.
Yen - Tu vas devoir te trouver une petite place dans le lit. Et ton père fait la marmotte, il est fatigué encore.
La jeune fille était timidement entré dans la chambre et s'était rapproché du lit. Elle avait jeté un coup d'oeil inquiet à son père avant de finalement grimper sur le lit et s'effondrer en douceur dans les bras de sa mère. Avec hésitation cependant, elle interrogea Yen.
Io - T'es sûre qu'il va bien ?
Sa voix était pleine d'anxiété. Sora tenta de se redresser en voyant sa soeur arrivé mais se retrouva vite bloqué par le bras de son père. Fronçant les sourcils, il entreprit de se détaché de son emprise en se tortillant dans tout les sens comme une anguille. Ce qui ne réveilla pas plus le coréen...
Yen - Oui, tu n'as pas à t'inquiéter. Il a juste cumulé trop de fatiguer ces derniers jours.
Elle avait serré ses bras autour de sa fille, venant déposait un baiser dans ses cheveux avec tendresse. Elle comprenait que l'état de son père pouvait la surprendre, mais elle ne pouvait pas réellement lui expliquer la totalité des raisons de cette fatigue-là. En partie rassurée, la jeune fille hocha de la tête et se blottie un peu plus dans les bras de sa mère.
Yen - On dirait que la crapule est prisonnière ?
Io - Oui... Il a son bras au dessus de lui...
Elle ne pouvait pas voir, mais elle sentait bien que Sora était entrain de s'agiter. Comme elle pouvait sentir une point d'agacement. Il n'allait pas falloir plus longtemps pour qu'il arrive à enfin réveiller son père. Dans un grognement incompréhensible, le coréen sorti un peu de son sommeil et leva le bras juste assez pour que Sora puisse se libérer. Ce que fit le petit garçon avant de se lever d'un bond et sauter entre eux dans un éclat de rire. Ce qui acheva de réveillé le coréen fut Sora s'écroulant sur lui après une mauvaise réception de ses bonds de cabris. Le coréen étouffa un gémissement de douleur avant de rouler par réflexe pour éviter un autre boulet de canon. Io se redressa un peu pour adresser un sourire à son père, qui lui répondit volontiers.
Kwai - Sora... Un peu plus de délicatesse se serait bien mon fils...
Yen - Une vraie terreur, marmonna-t-elle amusée.
Il ouvrit cependant les bras, dans lesquels le petit garçon se jeta sans hésiter.
Kwai - Tout le monde est là dis donc...
Yen - On s'est fait envahi en effet !
Il sourit à Io, qui lui répondit sans pour autant lâcher sa mère. Chacun le sien ! Un léger rire s'échappait de ses lèvres, en laissant sa main caresser tendrement les cheveux de sa fille. Elle était heureuse de la relation qui commençait à s'établir entre elle, et surtout de ne pas être rejeter par Io.
Yen - Comment tu te sens ?
Elle avait marmonné en direction de la jeune fille, elle espérait qu'après son cauchemar son sommeil était plus calme et reposant. Io releva doucement la tête vers sa mère et soupira légèrement, regardant un instant Kwaïgon et Sora jouer à se battre gentiment avant de répondre.
Io - Ça va mieux. Je suis juste encore un peu fatiguée...
Elle soupira à nouveau avant de bouger un peu dans les bras de Yen, se replaçant un peu plus confortablement. De l'autre côté du lit, Sora se releva en titubant avant de tomber en arrière sur les jambes de sa mère, secoué d'un fou rire. Le coréen, riant aussi, se redressa pour s'asseoir au bord du lit et enfiler rapidement le pantalon de jogging qui gisait à ses pieds. Il reprit ensuite Sora, le soulevant au dessus de sa tête avant de se souvenir douloureusement qu'il avait des points de suture. Avec une légère grimace, il reposa le petit homme par terre sur ses deux pieds et il fila jusqu'à la porte.
Kwai - Je crois qu'on en a un qui a très très faim...
Il eut un léger sourire et se tourna vers les filles.
Kwai - Io, tu veux bien aider maman ? Je vais descendre avec le mort de faim de la terreur...
Il sourit et avant de partir, prit le temps de déposer un baiser sur les lèvres de Yen et un sur le front de Io. Il parti ensuite à la suite de Sora, déjà à la barrière de l'escalier, à tenter -en vain- de l'ouvrir... Io se redressa légèrement pour interroger doucement Yen.
Io - Qu'est-ce que tu voudrais mettre maman ?
Yen - Quelque chose de simple à mettre, et je te laisse choisir l'assortiment de couleur; dit-elle en souriant.
Io - D'accord !
Elle se redressa à son tour, afin de pouvoir s'installer sur le rebord du lit. Elle avait totalement confiance en sa fille pour lui trouver des tenues adaptées dont l'ensemble ne lui ferait pas ressembler à un clown. Et puis, contrairement à Saskia qui pouvait passer des heures pour choisir sa tenue, elle était plus radicale sur son choix de vêtement. La petite fille ne se fit pas prier et se dirigea d'un pas sautillant vers le dressing de ses parents avec une certaine joie. Elle sortit un ensemble de lingerie rouge, ainsi qu'un jean assez basique, un t-shirt et un pull fin, rouge cerise. Elle revint vers sa mère avec le tout, déposant les affaires à côté d'elle.
Io - Du rouge et du bleu !
Yen - Je sens que je vais te demander plus souvent des conseils vestimentaires, dit-elle en souriant. Merci ma chérie.
Elle aida la jeune femme à s'habiller, lui tendant les vêtements dans le bon sens et lui décrivant également. Yennefer écouta attentivement les explications de sa fille, la frustration se transforma rapidement en un moment de complicité, comme si elles partageaient un secret. De son côté, le coréen entra dans la cuisine en posant Sora par terre, qui fila droit dans les jambes de Carter pour en attrapé une en riant.
Carter - Salut !
Kwai - Salut, bien dormi ?
Carter - Comme un loir ! Salut la crapule !
Sora - Ca'ter !
Carter - Yeah ! Aller viens là...
L'américain attrapa Sora pour le prendre dans ses bras et lui montrer la préparation du petit déjeuner alors que le coréen servait deux tasses de café supplémentaires, les regardant en souriant. Il poursuivit ensuite doucement de que le jeune homme avait commencé en terme de garnissage de la table. Il attendit patiemment que les filles les rejoignent ensuite, préparant le petit déjeuner de Sora. Quand les filles entrèrent dans la cuisine, ils avaient presque fini de mettre la table.
Carter - Salut les filles !
Io - Bonjour Carter !
Yen - Salut Carter, dit donc ça sent drôlement bon. Tu t'améliores en cuisine !
Carter - J'essaie d'arriver à la cheville de ton mari... Mais c'est pas gagné encore...
La petite fille lâcha doucement la main de sa mère pour se diriger vers Carter qui posait un genou au sol pour réclamer un bisou de la japonaise. Elle ne se fit pas prier. Doucement, le coréen s'approcha de Yen pour déposer un léger baiser sur ses lèvres, lui glissant à l'oreille, malicieux.
Kwai - Tu crois que je pourrais faire une sieste cet aprem ?
Yen - Je pense que cela pourrait être possible oui, dit-elle dans un murmure amusée.
Kwai - Cool ! répondit-il d'un ton enfantin, déposant un nouveau baiser sur ses lèvres.
Elle avait glissé sa main sur son bras afin de se rapprocher de lui, son geste était une demande muette pour qu'il la guide jusqu'à sa place. La cuisine était la pièce qui l'inquiétait encore, et où elle ne se sentait pas totalement à l'aise pour se déplacer seule.
Yen - Nous avons quoi pour le déjeuner ce matin ?
Carter - Pancakes fourré au chocolat !
Yen - J'en connais un qui va se régaler ! Du chocolat partout, dit-elle en souriant.
Carter - C'est pour ça qu'on fait toujours le bain après !
L'américain déposa Sora dans sa chaise haute alors que Io se glissait à sa place en silence. Le coréen répondit à la demande muette de Yen, la plaçant à côté de lui, avec Io en face d'elle. Il s'installa ensuite, déposant près d'elle sa tasse de café.
Kwai - Café à droite, attention il est chaud...
Yen - Merci.
Carter - Io, combien de pancakes ?
Io - Deux, s'il te plaît...
Carter - Deux... Sora on va commencer avec un... Yen ? Combien de pancakes ?
En même temps qu'il parlait, le jeune homme avait servi les enfants. Il avait ensuite tourné la tête vers Yen pour poser sa question. La Polonaise s'était installée tranquillement à sa place indiquée par son mari. Et elle ne tarda pas à chercher à repérer cette fameuse tasse brûlante, pour ainsi être sure de ne pas provoquer de catastrophe en la renversant.
Yen - J'en veux bien deux aussi !
Carter - C'est noté !
Elle attendit patiemment que l'américain la serve, avant de se laisser emporter par la gourmandise. Elle était curieuse de savoir comment pouvait-être ses pancakes fourrée au chocolat. Et même s'il ne fut pas facile d'attraper un morceau avec sa fourchette, au point qu'elle s'était un peu aidé de ses doigts discrètement.
Yen - Dit donc, on va peut-être finalement te garder avec nous.
Carter - J'espère bien ! répondit-il en souriant.
Le coréen déclina d'un signe de tête les pancakes que lui proposait silencieusement l'américain, qui fronça des sourcils sans pour autant insister. Elle termina sa bouchée avant d'attraper sa tasse de café, en soufflant doucement dessus avant de boire à petite gorgée. Il n'y avait que le café pour parfaitement la réveiller le matin.
Yen - On pourra appeler le laboratoire dans la matinée ?
Elle s'était tournée en direction du coréen. Le coréen tourna la tête vers Yen en douceur avant de répondre, entre deux gorgées de café.
Kwai - Oui bien sûr.
Il bu une nouvelle gorgée de café avant de reprendre en douceur.
Kwai - Il faudra aussi qu'on appelle ce centre dont le médecin a parlé... Et il faudrait que j'appelle Lia et Misako... Et peut-être ta mère aussi... Elle doit s'inquiéter de ne pas avoir de nouvelle malgré la réception du colis...
Yen - Je suppose que oui, marmonna-t-elle en soupirant.
Il redoutait toujours cet appel à Daria, ne sachant toujours pas s'il fallait lui exposé la situation ou pas. Malgré la mort de Kyoshi, il redoutait quand même sa réaction et les conséquences qu'elle pouvait avoir sur sa relation avec elle, encore fragile à son sens, malgré les années. Carter le sorti de ses pensées, en demandant avec une certaine timidité aux deux parents.
Carter - Je pourrais, si tout le monde est d'accord, emmener les enfants faire un tour ? Il y a un atelier théâtre à Brodway en fin de matinée pour les enfants de tout âge... Et même si on ne va pas à l'animation, il y a toujours plein de choses à faire autour de Time Square...
Le coréen sonda un instant le regard de sa fille qui ne sembla pas contre et commença, inspirant légèrement.
Kwai - Pourquoi pas ! Qu'est-ce que tu en pense Puce ?
Yen - C'est une bonne idée, la crapule pourra évacuer son énergie, dit-elle en souriant.
Carter - Ah super !
Et elle se sentirait plus à l'aise pour gérer les appels important avec Kwaïgon. Il y avait des informations qu'elle ne voulait pas dévoiler à Io, et elle connaissait sa capacité à écouter aux portes. Elle voulait la préserver de l'ampleur de la situation, ne pas trop lui voler sa naïveté enfantine, et cela même si elle était déjà beaucoup plus mature que la moyenne de son âge.
Yen - Puis c'est l'occasion de profiter une peu de la ville.
Carter - Oui ! C'est ce que je me disais !
Il échangea un sourire avec Io qui lui répondit avec enthousiasme.
Kwai - C'est décidé alors !
Carter - C'est cool ! Est-ce que tu auras besoin d'aide pour changer ton pansement ?
Kwai - Non ça va aller. Je pourrais m'en sortir.
Carter - Ok.
De nouveau ils échangèrent un léger sourire, se replongeant chacun sur leur petit déjeuner respectifs...
* * *
Un soupir s'échappa de ses lèvres en s'installant sur le canapé du salon. Soudainement, l'appartement était devenu plus silencieux avec le départ des enfants avec Carter. Mais ce calme n'était qu'éphémère, et elle commençait à redouter le pire...
Yen - On termine par ma mère d'accord...
Kwai - Pas de soucis...
Elle n'avait aucune idée de la manière qu'elle allait réagir à l'annonce de son accident, mais son mari avait raison. Ils ne pouvaient pas attendre plus longtemps.
Yen - Cela ne te dérange pas qu'on met le haut-parleur ?
Kwai - Non du tout... On va même passer par Skype pour Lia, se sera plus simple...
Il attrapa son pc pour l'ouvrir sur la table basse du salon, qu'il avait replacé devant le canapé. Le temps que la bête se connecte, il attira la jeune femme jusqu'au dit canapé et lança l'appel. Lia ne tarda pas à apparaître sur l'écran, passablement fatiguée et, pour une fois, sans maquillage. Elle sourit à son frère et à Yen, adressant un signe de la main.
Lia - Salut les amoureux ! Alors comment ça va ?
Kwai - Euhm... Et bien...
Le jeune homme eut un léger temps d'hésitation et glissa une main dans celle de Yen, serrant doucement. Il lui jeta un oeil avant de se concentrer à nouveau sur l'écran avec un léger soupir.
Kwai - Yen a eu un accident... Kyoshi l'a fait empoisonnée...
La réaction de Lia se fit immédiate, sa voix résonnant presque dans la pièce.
Lia - QUOI ?!
Kwai - Mais ça va... Je...
Lia - Tu as fait lancé des recherches ? Tu as mit Atashi sur le coup ? Il a prit quelques jours de congé mais je peux le rappeler. On va le retrouver et...
Kwai - Stop ! Lia stop. C'est pour moi qu'Atashi a prit quelques jours de congés... Et on a déjà retrouvé Kyoshi et il est mort.
La japonaise les fixa, un à un, abasourdie, restant silencieuse. Il se passa une longue minute avant qu'elle ne reprenne, un peu acerbe.
Lia - Tu es certain qu'il est mort ? Tu l'as vu ?
Kwai - Oui. J'ai vérifié de mes mains.
Lia - Tu ne l'as pas tué de tes mains ?
Kwai - J'ai essayé, il a écopé d'une balle perdue.
Lia - Pourquoi tu ne m'as pas appelé ?!
Kwai - Parce que tu avais du boulot.
Lia - Mais ! ...
Elle secoua la tête et finalement abattit son poing sur la table de son bureau. Yennefer eut un léger sursaut, vu qu'elle n'avait pas pu voir le geste de la jeune femme.
Lia - Tu es incroyable ! Incroyablement têtu et d'une bêtise incommensurable ! Pourquoi tu ne m'as pas appeler Yen ? Faut pas le laisser faire ce genre de connerie débile !
Le coréen eut un soupir las et se contenta de hausser un peu des épaules. Que pouvait-il répondre à cela...
Yen - Soyons honnêtes, est-ce que cela aurait changé quelque chose ? Tu viens de le dire, il est têtu, même avec moi hein... Et il a toujours eu une chance insolente de revenir plus ou moins entier.
Lia - Ça aurait changé qu'il n'aurait pas eu le choix cette bourrique ! J'aurais débarqué quand même ! Je comprends mieux pourquoi Atashi a tant insisté... Il avait l'air tellement tendu que je lui ai proposé de venir avec lui... Je n'aurais pas dû lui laisser le choix tiens... Mais c'est vrai qu'il est chanceux... Pour une bourrique...
Elle marqua une pause où elle serra affectueusement la main de son mari. Elle partageait parfaitement les inquiétudes de Lia, mais elle savait bien que ce n'était une chose qu'elle pourrait changer chez lui. Il était ainsi, risquant sa vie pour les autres avec le moindre d'aide possible.
Yen - Et puis avec ma cécité, une chose aussi banale qu'appeler quelqu'un devient un véritable parcours du combattant.
Elle avait dit sur une note légère, ne voulant pas dramatiser sa situation. Elle aurait pu mourir, finalement elle aussi avait été grandement chanceuse. Encore une fois, Lia resta un instant sans voix avant de reprendre, étonnée.
Lia - Ta quoi ?
Cette fois, c'est le coréen qui soupira, avec une certaine lassitude.
Kwai - Cécité. C'est un effet secondaire du poison qu'elle a reçu...
Lia - Oh mon dieu...
La japonaise resta sans voix, se laissant même tomber dans le dossier de son fauteuil, bouche-bée. Le coréen pinça les lèvres, comme désolé, et serra avec affection la main de Yen, pour la rassurer, mais se rassurer également.
Yen - J'avoue que c'est un peu gênant au début, et une grande source de frustration. Mais il aurait pu m'arriver bien pire comme conséquence. Je suis vivante, et à part ça le poison n'a pas provoqué d'autres dégâts dans mon organisme. Il aurait pu m’abîmer le foie, les poumons, voir même mes capacités cérébrales...
Elle s'était renseignée auprès des médecins pendant l'absence du coréen, et peut-être que lui aussi avait fait de même de son côté. Tous avaient confirmé qu'elle était chanceuse, surtout après avoir fait un arrêt cardiaque.
Yen - Et pour le moment, on n'est pas certain qu’elle soit permanente. Un centre de recherche qui est spécialiste dans la cécité et autres déficiences visuelles. Ils ont peut-être un traitement pour m'aider à retrouver ma vue.
Elle voulait sincèrement y croire, mais elle restait quand même réaliste pour ne pas être déçue en cas d'échec.
Yen - Ça va. Comme le fait que mon propre père a voulu me tuer, ce n'était pas la première fois de toute façon visiblement, dit-elle avec un sourire. Et au moins, maintenant ma mère sera plus tranquille, et vous allez pouvoir plus tranquillement travaillé sur la nouvelle direction du clan.
Lia, tout comme le coréen, étaient resté silencieuse durant le bref exposé de la jeune femme. Kwaïgon évitait obstinément le regard de Lia au travers de l'écran, mais il sentait le sien peser sur ses épaules. Finalement, après un léger temps de silence, la japonaise reprit, plus calmement.
Lia - En effet... Tu as beaucoup de chance...
Elle soupira lourdement avant de reprendre.
Lia - Tu me tiendras au courant ? Parce qu'apparemment je ne peux pas compter sur Kwaïgon quand il s'agit des nouvelles importantes !
Kwai - Oh Lia ! Je t'en prie...
Lia - Bref... Il t'as parlé du clan alors ? Les choses avancent lentement mais ça avance... On va bientôt pouvoir enfin tout officialisé...
Kwai - Oui... On va devenir une entreprise... Ce que Atashi considère déjà comme acquis d'ailleurs...
Lia - Et il a bien raison ! On se battra jusqu'au bout. On a déjà fait pas mal de sacrifices, on peut encore en faire. Mais en tout cas, on va y arriver. Tu ne voudrais pas travailler avec nous Yen ?
Elle avait posé sa question en remontant le ton, se faisant plus légère dans ses paroles.
Yen - Oh que non ! Il y a rien de pire que de travailler dans la même société que son mari pour ramener du boulot à la maison. Et je ne tiens pas à mélanger les deux, dit-elle en souriant.
Elle tapota affectueusement la cuisse du coréen avant de poursuivre.
Yen - Il m'a suffisamment sur le dos en plus, dit-elle en rigolant.
Elle était sincèrement ravie de la tournure qu'allait prendre le clan, mais même si celle-ci allait devenir une entreprise, elle ne comptait pas y participer.
Yen - Et j'en ai pas de doute que vous y arriverez !
Lia - Tant pis ! J'aurais essayé !
La japonaise sourit joyeusement cette fois, reprenant doucement.
Lia - Je comprends ceci dit, c'est déjà assez compliqué comme ça alors si en plus vous avez le boulot en commun, se sera ingérable ! Je ne vais pas tarder à y aller, j'ai un rendez-vous ensuite... Comment vont les enfants ?
Kwai - Très bien ! Ils sont sorti avec Carter là...
Lia - Carter ?
Kwai - Je pense que tu ne le connais pas ! Un collègue de l'équipe au Haras.
Lia - Ah... Un cavalier. D'accord. Io s'adapte bien ?
Kwai - Et bien oui...
Lia - Elle t'accepte bien Yen ?
La polonaise eut un moment de réflexion, cette question elle-même avait tendance à se la poser. A cet instant elle aurait bien aimé pouvoir croiser le regard du coréen.
Yen - J'aurai tendance à dire que oui, en tous cas elle ne rejette pas ma présence. Elle est compliquée à déchiffrer, et j'ai toujours cette inquiétude de faire des erreurs... Mais ses derniers jours, elle est venue d'elle-même vers moi, probablement à cause de ma cécité cela dit...
Elle était remplie d'incertitude, ne sachant comment interpréter ce qu'elle vivait concrètement avec la jeune fille.
Yen - Je me suis beaucoup attachée à elle, murmura-t-elle du bout des lèvres.
Lia pencha la tête sur le côté avec un fin sourire sur les lèvres.
Lia - C'est déjà bien... Le reste viendra tout seul. J'avais un peu peur qu'elle n'ait que Kwai à la bouche quand vous avez décidé de la prendre... Mais du coup c'est bien qu'elle vienne vers toi naturellement dans les moments difficiles... C'est que ça doit être réciproque cet attachement...
Kwai - Oui... Je le pense aussi...
Le coréen n'avait pas encore eu l'occasion d'en parler avec Io et d'avoir son ressenti plus spécifiquement, mais un jour, il s'y pencherait.
Lia - Vous avez appelé maman ?
Kwai - Pas encore... C'est presque la prochaine sur la liste.
Lia - Ok... Bon, je vous laisse les amoureux. Faites attention, tenez moi au courant sinon je débarque chez vous sans prévenir et faites attention à vous... Je vous embrasses !
La jeune femme fit un bruit de bisou et le geste associé, auquel le coréen répondit d'un sourire et d'un signe de la main.
Kwai - Toi aussi Lia ! A bientôt...
Yen - A bientôt Lia.
Un soupir s'échappa de ses lèvres quand elle entendit le bruit signalant la fin de la conversation. Elle posa tendrement sa tête sur l'épaule du coréen en fermant un instant les yeux. Le coréen soupira également, gardant un moment les yeux fixés sur l'écran, revenu sur le bureau.
Yen - Finalement... Cela s'est bien... passé... non ?
Elle n'avait pas pu voir les traits de Lia, source d'information importante. Avait-elle réellement blessée de n'avoir pas été prévenue ? Allait-elle être rancunière ?
Kwai - Oui ça été... Elle va m'en vouloir à moi un moment et puis c'est tout... C'était la plus facile je pense...
Yen - D'accord...
Se serait une autre histoire avec Daria... Il savait que Misako comprendrait, mais Daria... Il redoutait de plus en plus cet appel.
Yen - Le laboratoire du coup maintenant, mais cela devrait être rapide.
Kwai - Oui ! Je mets sur haut-parleur directement, se sera plus simple.
Yen - Merci.
Il composa le numéro sur son téléphone d'après la petite carte qu'il avait gardé et enclencha le haut-parleur, attendant patiemment, en dirigeant le téléphone vers Yennefer...
Secrétaire - Laboratoire Morga je vous écoute !
Yen - Bonjour, le médecin qui s'occupe de mon suivi médical m'a indiqué que je devais vous appeler afin de connaître mes dernières analyses. Je m'appelle madame Ono, Yennefer.
Secrétaire - Je vais vous demander de patienter quelques instants le temps que je trouve votre dossier.
Soudainement, une douce musique se fit entendre au bout du fil. Yennefer en profita pour venir se blottir un peu plus contre le coréen, comme si elle recherchait à se rassurer de quelque chose. Craignait-elle les résultats ?
Secrétaire - Madame Ono ?
Yen - Oui !
Secrétaire - Donc effectivement, nous avons vos résultats d'analyse. De ce que je lis des comptes rendus, vous avez été empoisonnée à une toxine qui a provoqué un arrêt cardiaque, et une cécité. Dans votre dernière analyse sanguine, nous n’avons retrouvé plus aucune toxine. Mais votre médecin a dû vous transmettre cette information ?
Yen - Oui, c'était la condition pour rentrer chez moi.
Secrétaire - Parfait, nous avons fait des cultures de cellule, ainsi qu'une analyse de vos défenses immunitaires afin d'être certes que cet empoissonnement n'a pas provoqué des dégâts à cette échelle-là. Et nous avons rien à signaler de négatif, il n'y a aucune lésion dans le développement de vos cellules, et vos anticorps sont toujours efficace.
Le soulagement se dessina sur les traits de la jeune femme, il lui manquait que ces derniers résultats pour être certaine que l'unique conséquence était bien sa cécité. Même si le médecin s'était montré très confiant sur ces résultats-là vu les précédents.
Secrétaire - Dans votre dossier, je vois qu'il y a noté un possible suivi auprès d'un centre de recherche au sujet de votre cécité. Les avez-vous contactés ?
Yen - Non, pas encore j'attendais ces résultats avant de prendre contact.
Secrétaire - Bien, souhaitez-vous que je transfère votre dossier au centre ? Nous leur indiquerons que vous comptiez les contacter très prochainement. En sachant, que votre médecin en charge de votre suivi recevra aussi les résultats.
Yen - Oui, je veux bien. Je vous remercie.
Secrétaire - De rien, c'est tout ce que vous aviez besoin Madame Ono ?
Yen - Oui, encore merci et bonne journée à vous.
Elle resta silencieuse, caressant doucement la main du coréen. Le coréen raccrocha et laissa échapper un lourd soupir, se laissant aller contre le dossier du canapé, emportant la jeune femme dans sa courte chute.
Kwai - Bon... C'est une bonne nouvelle déjà... Maintenant il n'y a plus qu'à attendre de voir ce que dit le centre...
Yen - Oui...
Il eut un nouveau soupir avant de questionner en douceur.
Kwai - Misako ? Ou ta mère ?
Yen - Misako... Cela sera plus simple...
Et pourtant, elle savait que l'idéal serait d'appeler sa mère afin de terminer sur une note plus tranquille. Sauf qu'elle redoutait tellement cet appel, qu'elle cherchait continuellement à le repousser, encore et encore.
Kwai - Ok...
Sans pour autant bouger du dossier du canapé, le coréen reprit son téléphone et appela Misako, mettant le haut parleur. Ils attendirent un moment avant que la voix de la japonaise ne retentisse, un peu trop ferme pour qu'elle ignore tout de leur appel...
Misako - Kwaïgon. Je t'écoute.
Le coréen fit une grimace, serrant les dents.
Kwai - Lia t'a appelé ?
Misako - A l'instant.
Kwai - Que t'a-t-elle dit ?
Misako - Que tu étais complètement inconscient. Et je suis de son avis ! Mais enfin à quoi tu pensais ? Partir seul à la poursuite de Kyoshi en espérant en ressortir vivant ? Sans renfort ? Tu veux vraiment te faire tuer ?
Kwai - Non, ce n'est pas ce que je cherche, mais...
Misako - Il n'y a pas de mais ! Tu pense un peu à Yen ? Et à tes enfants ? Kwaïgon enfin ! Je te pensais un peu plus réfléchi que ça depuis la dernière fois !
Kwai - Mais je vais bien...
Misako - Ça m'est bien égal ! Recommences encore une fois et je viens t'étrangler moi même ! Tu as des équipes d'intervention paramilitaire à ton service ! Apprends à t'en servir ! Maintenant, passes moi Yennefer.
Le coréen eut un soupir avant de répondre, légèrement boudeur.
Kwai - Elle t'entend déjà, on est sur haut parleur.
Misako - Oh ! Mon dieu Yen... Comment vas tu ?
Yen - Ça va, pour le moment ça va. Il aurait pu m'arriver bien pire, et cette cécité si elle reste permanente ne m'empêchera pas de vivre. Honnête, je sais que cela ne va pas être facile, et bouleversera toute ma vie. Mais pour le moment, à part quelques frustrations, je vais bien.
Elle ne pouvait pas mentir à Misako, et même si le coréen était présent à ses côtés, elle se sentait à l'aise pour dire sincèrement ce qu'elle ressentait à cet instant.
Yen - Les dernières analyses étaient bonnes, on va pouvoir prendre contact avec un centre de recherche. On en saura un peu plus dans les prochains jours.
Elle marqua une pause, avant de rajouter sous un ton amusé.
Yen - Io semble ravie de choisir mes tenues du jour, elle a gagné une poupée géante à relooker à l'infini !
Misako - Oh ça ! Je me doute que cela doit lui plaire...
On sentait le sourire dans sa voix. Cependant la japonaise reprit sur un ton plus sérieux.
Misako - J'espère que le centre de recherche pourra te rendre la vue. Même s'il est tout à fait possible de vivre sans ce sens là, cela reste compliqué et je ne te le souhaite pas... Vous me donnerez des nouvelles ? Je préfère tout de même l'apprendre de vous que de Lia...
La japonaise eut un léger soupir. C'est le coréen qui reprit.
Kwai - Oui, on te tiendra au courant...
Misako - J'espère bien ! Et toi je ne veux plus t'entendre.
Le coréen soupira et leva les yeux au ciel, sans pour autant répondre. Yennefer caressa tendrement sa cuisse, finalement ce n'était pas si simple pour lui. Et si Misako réagissait ainsi, comment allait-elle réagir sa propre mère ?
Misako - Comment vont les enfants ? Sora et Io ? Je suppose que Sora ne fait pas encore trop la différence mais comment Io a-t-elle prit les choses ?
Yen - Je ne pense pas que Sora comprend toute la situation, même s'il commence à être plus calme avec moi quand je lui demande. C'est qu'il devient turbulent... Finalement, il aura bien pris de mes gènes hélas, dit-elle en souriant.
Elle exagérait un peu, au fond Sora malgré son énergie restait un enfant relativement sage, dont on n'avait pas besoin de continuellement reprendre. Mais il avait ce côté bourrin, avec un léger manque de douceur qui caractérisait un peu le caractère de la polonaise.
Yen - Pour Io... Elle a été bien bouleversée, elle s'est enfermée dans un silence, mais heureusement celui-ci a été très passager. Elle a beaucoup pleuré, et cette nuit elle a fait un cauchemar. Bien sûr, on ne lui a pas dit la vérité sur l'accident, mais elle sait bien que ce qui m'est arrivé... n'est pas anodin et pas le genre d'accident de la vie, termina-t-elle en poussant un profond soupir.
Misako - Oui... Elle est loin d'être bête... Un peu trop perspicace d'ailleurs... Trop mal habituée depuis son plus jeune âge par son père !
Kwai - Oh... Pas tant que...
Misako - Non ! Je ne veux pas t'entendre.
Le coréen soupira de nouveau, rejetant lourdement la tête en arrière.
Misako - Elle continuera un moment de faire des cauchemars... Mais ça finira par lui passer... En tout cas si son père se décide à cesser de risquer sa vie !
Le ton était clairement accusateur, mais le coréen ne releva pas, serrant simplement les dents.
Misako - Tu ne t'imagines pas à quel point je suis contente de t'entendre Yen... Même si je ne suis au courant que depuis quelques minutes... Tu aurais dû m'appeler tout de suite Kwaïgon...
Kwai - ...
Misako - J'aurais été morte d'inquiétude certes, mais il faut que tu cesse de prendre des décisions seul ainsi et partir en guerre de ton propre chef.
Kwai - Mais tout va bien maman...
Misako - Et si ça n'avait pas été le cas ?! Que serait devenu ta femme et tes enfants ?
Kwai - Tout. Va. Bien.
Misako - Tu me fatigues tu sais.
Kwai - Je sais...
Misako - Les enfants sont avec vous ?
La polonaise se pinça les lèvres aux paroles de Misako, elle était vraiment en colère contre Kwaïgon, et ne se cachait pas de lui faire comprendre. Malgré tout, il y avait toujours cette douceur qui se dégageait chez cette femme, et donc Yennefer appréciait grandement.
Yen - Non, Carter un membre de l'équipe les a amenés autour de Time Square. Il a été victime d'un accident qui lui a fait perdre l'usage de ses jambes, même s'il est actuellement sur une très bonne voie de retrouver toute sa mobilité. Kwaï pensait qu'il pourrait ainsi m'aider, malgré notre handicap différent comme la situation.
Misako - Oh... En effet, c'est une bonne idée...
Kwai - Je ne fais pas que des choses inconscientes...
Misako - Je le sais... Mais reconnais que tu peux parfois être particulièrement énervant et inconscient et égoïste.
Yen - Je dirais plutôt qu'il a tendance à vouloir gérer seul pour que personne d'autres que lui prenne des risques. Donc au contraire, je le trouve pas assez égoïste à mon goût, où il laissait les autres faire à sa place...
Misako - Mmh... Je ne sais pas...
De nouveau le coréen soupira et serra les dents sans répondre. Il n'était pas tout à fait du même avis mais il ne pouvait pas la contredire...
Misako - C'est bien que Carter soit avec vous et qu'il s'occupe des enfants. J'imagine que c'était aussi un peu le but ?
Kwai - Oui. Pour décharger un peu Yen...
Misako - Bon... Je suis réellement contente de vous entendre... Tous les deux. Si vous ne m'aviez pas appeler aujourd'hui je vous aurais harceler après l'appel de Lia !
Yen - Je n'ai pas voulu t'appeler plus tôt, ni ma mère... ni personne. Et si cela n'avait tenu qu'à moi, j'aurai probablement appelé une fois que toute l'histoire est terminée... Parce que je n’aime pas annoncer ce genre de nouvelle qui entraine inquiétude, compassion et pitié.
Misako - Je pense que c'est plus l'inquiétude qui caractérise cette annonce, surtout pour ta mère et moi... En tout cas j'imagine.
Elle eut un léger soupir avant de reprendre doucement.
Misako - Tenez moi au courant s'il vous plaît, qu'importe la teneur de la nouvelle...
Kwai - C'est promis...
Misako - C'est surtout à Yen que je m'adressais ! Mais merci Kwaïgon...
Yen - On t’appellera quand on aura quelques informations du centre. Merci, et à bientôt.
Misako - A bientôt les enfants !
Kwai - A bientôt !
Elle attendit que le coréen raccroche, se mordant les lèvres avant de soupir légèrement. Elle tourna la tête vers lui, afin de venir poser délicatement ses lèvres au coin de ses lèvres.
Yen - Finalement... Ce n'était pas simple... Tu es sûr qu'on appele ma mère aujourd'hui ? Demanda-t-elle en grimaçant.
Kwai - Oh oui... Je préfère tout prendre au coin de la gueule aujourd'hui... Se sera pire sinon... Déjà qu'elle va sans doute être encore plus en colère que Misako...
Yen - Il y a des chances...
Il soupira, se laissant encore un peu de répit avant de finalement tourner doucement la tête vers la polonaise.
Kwai - Aller... On y va...
Il ne lui laissait pas vraiment le choix... Sans bouger du canapé, il composa le numéro de Daria, laissant le haut parleur. Il fallait bien se lancer un jour ou l'autre de toute façon... Yennefer lâcha un profond soupir en entendant la sonorité de l'appel, plus de retour possible maintenant.
Daria - Dit donc, moi qui pensait qu'avec votre présence sur le sol américain, je recevrais un peu plus d'appel. Vu qu'il n'y a pas l'excuse du décalage horaire ! Comment va mon gendre ?
Le coréen eut un léger sourire avant de répondre dans un soupir.
Kwai - Et bien euh... Ton gendre va bien... Tu es sur haut parleur, Yen est avec moi.
Il tourna la tête vers Yen, passant la main sur sa cuisse pour lui donner un peu de courage. Il ne savait absolument pas comment abordé le sujet de l'accident et s'il y avait un moyen d'adoucir les choses... Mais il avait dans l'idée que quoi qu'il dise, ça ne serait pas doux... Finalement, il se félicitait d'avoir appelé Lia en premier et qu'elle ait passé le message à Misako... Cela avait rendu les choses un peu plus simples...
Daria - Vous avez une annonce à me dire... Ne me dit pas que tu es enceinte, déjà que deux enfants aussi rapidement ce n'est pas raisonnable, mais alors un troisième ! En plus, la petite Io est en pleine adaptation de son nouveau...
Yen - Non maman ce n'est pas ça... En fait...
Daria - Vous vous séparez ! Je le savais que cette histoire d'adoption était trop précipité, votre couple est encore jeune et fragile... Vous...
Y - BORDEL MAIS TU ME LAISSES PARLER A LA FIN !
Daria - Yen, ça suffit de me crier dessus !
Yennefer poussa un soupir en serrant doucement la main du coréen. Elle aimait sa mère, sincèrement, comme elle l'admirait de l'avoir élever seule. Mais elles avaient un caractère bien trop similaire qui créait souvent des étincelles.
Yen - J'ai eu un accident...
Daria - QUOI ! Comment ça un accident ? En voiture, c'est toi qui conduisais ? Kwaïgon pourquoi tu l'as laissé conduire dans cette ville de dingue !
Yen - Calme-toi, s'il te plait. Pas ce genre d'accident, mon père a cherché à me tuer en m'empoisonnant.
La première bombe venait d'être lâchée, et probablement pas la plus difficile.
Daria - TU ETAIS CENSE LE SURVEILLER ! COMMENT A-T-IL FAIT POUR S'APPROCHER DE MA FILLE ! IL N'AURAIT JAMAIS DU L'ATTEINDRE !
Daria hurlait avec colère, ne retenant pas ses insultes en polonais qui s'échappait de temps en temps. Elle était dans une fureur noire... Et ne semblait pas vouloir stopper son flot de parole contre le coréen. Jusque là, le coréen avait encaissé sans rien dire, se retenant de toute intervention dans la conversation entre les deux femmes. Mais la réaction de Daria fit remonter d'un coup sa propre inquiétude et sa propre peur, aussi virulente et viscérale que celle de la polonaise.
Kwai - ASSEZ !! Parce que tu crois peut-être que je ne l'ai pas fait ?! Il ne s'est pas approché en personne de Yennefer ! Il a embauché quelqu'un pour ça. Un pauvre type qui ne demandait rien que d'éviter de se faire expulser de chez lui et qui n'avait aucune conscience ! Même lui n'a jamais vu Kyoshi de sa vie ! Nous ne pouvions pas le prévoir ! Malgré tous les moyens que nous déployons depuis des années !
Il s'était redressé inconsciemment, haussant très franchement le ton, à la limite du hurlement. Finalement il soupira et retomba dans le canapé, reprenant dans un sifflement acerbe.
Kwai - Et tu crois vraiment que je ne le sais pas ? Qu'il n'aurait jamais dû l'atteindre ? Que je ne m'en mors pas déjà les doigts ? Je suis déjà au courant et j'en subit déjà les conséquences, de mon incompétence...
Il lâcha un peu sèchement la main de Yen et posa le téléphone sur la table basse, se levant sans pour autant quitter la pièce. Il avait seulement besoin de faire quelques pas. Il était incapable de rester immobile dans des moments comme celui là...
Yen - Maman, je t'aime... Mais je commence sincèrement à en avoir marre de cette pression que tu mets sur les épaules de mon mari, dit-elle en insistant bien sur ce mot. Je doute que beaucoup d'hommes pourraient supporter ça. Merde à la fin, tu as besoin de quoi de plus ? Il me rend heureuse ! Et cet accident, il n'en est pas responsable.
Daria - Mais il dev...
Yen - Non, il n'y a pas de mais qui tienne ! Et toi, dit-elle en se tournant en direction du coréen. Je t'interdis de parler d'incompétence, tu ne pouvais pas prévoir, personne ne pouvait le prévoir comme l'empêcher d'agir ! Ce n'est pas ta faute ! L'unique coupable est Kyoshi.
Yennefer se massa légèrement les trempes, sentant qu'elle allait probablement avoir une migraine suite à cette conversation. Cependant, elle ne laissa pas le silence s'installait en poursuivant. Le coréen serra les dents et soupira. Il ne partageait pas forcément l'avis de sa femme sur ce point.
Yen - Il m'a empoisonné par l'intermédiaire de l'inconnu quand je suis allée chercher ton colis. Je vais bien, je suis vivante et je n'ai pas trop de séquelle de la toxine. Sauf une cécité qu'on ne sait pas encore...
Daria - Tu es devenue aveugle...
Yen - Maman... Je te jure que je vais finir par raccrocher. Donc oui, actuellement je suis aveugle, mais la cécité est peut-être pas permanente...
Des pleurs se firent entendre à l'autre bout du fil, la colère avait laissé place à la tristesse.
Yen - J'ai l'impression que je viens de t'annoncer mon futur décès... Maman, je vais bien !
Daria - Il t'a rendu aveugle... Il a rendu aveugle mon bébé...
Le coréen de nouveau soupira mais il se retourna pour faire face au téléphone, énonçant en essayant de retrouvé son calme.
Kwai - Il y a un centre de recherche qui va étudier le cas de Yen et tenter de trouver un traitement. Il se peut qu'elle puisse retrouver la vue...
Une chance à laquelle il se raccrochait, plus désespérément que Yen.
Kwai - Et quand à Kyoshi... Il est mort.
Daria - Tu l'as tué... Il est vraiment mort ? Tu es certain ?
Kwai - Oui. Je n'ai pas eu le loisir de le faire moi-même mais je me suis assuré qu'il était bel et bien mort, sans possibilité de résurrection...
Daria - C'est... une très bonne nouvelle... Merci.
Daria s'était légèrement éloignée du téléphone pour se moucher, une note d'espoir avait teinté sa voix à ses questions.
Daria - Je vais venir...
Yen - Non... On viendra te voir quand on aura les réponses du centre, comme ça tu pourras voir tes petits-enfants. Mais pour le moment, j'ai besoin de m'adapter à tout ça. Ce n'est pas négociable.
Daria - Mais je peux t'aider avec...
Yen - J'ai dit non, dit-elle d'une voix ferme.
Kwai - Ça va aller Daria... Nous avons quelqu'un avec nous pour nous aider avec les enfants...
Il soupira, se calmant un peu malgré la tension toujours présente. La conversation avec Daria avait fait remonter tout ce qu'il s'était efforcé de faire disparaître depuis qu'il était revenu dans la nuit.
Kwai - Et merci... Pour le colis... Les enfants ont beaucoup aimé...
Yen - Je te retiens direct maman, il aurait trouvé autre chose que ton colis pour m'atteindre.
Daria - Je sais, dit-elle dans un soupir. Comment vont les enfants ?
Yen - Bien... Sora est trop jeune pour tout comprendre, et pour Io cela a été plus compliqué, mais ça va.
Daria - D'accord... Vous me tenez au courant ?
Yen - Oui, quand on aura un peu plus d'information.
Daria - Je t'aime ma chérie. Et... Kwaïgon, je suis désolée de mes mots, j'étais sous le choc. Mais tout cela n'est pas non plus facile pour toi... Et puis, tu l'as enfin tué...
Kwai - Ce n'est rien... A bientôt Daria...
Yen - A bientôt Maman.
Le coréen soupira et s'éloigna pour de bon, s'obligeant à faire un peu de bruit pour indiquer à Yen qu'il quittait le salon. Il se dirigea vers la cuisine, s'appuyant contre un plan de travail et se perdant dans ses pensées, serrant le bloc de marbre pour éviter de s'attaquer à la vaisselle ou tout ce qui pouvait lui passer sous la main... Yennefer resta un instant immobile sur le canapé, elle avait entendu sa mère raccrochait de son côté, coupant ainsi la communication. Lentement, elle se leva pour se diriger vers la cuisine... Pourtant, elle n'était pas certaine qu'il soit parti dans cette direction.
Yen - Kwaï...
L'inquiétude s'était gravée sur les traits de son visage, comme dans la sonorité de son murmure.
Kwai - Je suis là...
Il avait répondu les dents serrés. Il restait immobile, ruminant ses sombres pensées. Il fallait qu'il se calme... Il ne voulait pas explosé devant elle... Ce n'était pas de sa faute... Mais cette conversation avec Daria l'avait mit sur les nerfs... Qui ne s'arrangeait pas avec la fatigue qu'il ressentait toujours...
Yen - J'aurai dû l'appeler seule, marmonna-t-elle du bout des lèvres. Ça va ? Elle sait appuyé là où cela fait mal... Mais elle est loin de la vérité.
Elle s'approcha doucement, cherchant le plan de travail pour s'aider à se situer.
Kwai - Non je... On a bien fait de l'appeler ensemble. Et elle a raison... Je n'ai pas été à la hauteur... Ça n'aurait jamais dû arriver...
Il serra les dents à nouveau et se détourna, réprimant une grognement de rage.
Kwai - Il n'y a pas de "c'est pas ta faute" qui tienne... Avec une surveillance plus attentive et plus accrue on aurait pu éviter tout ça. Je n'ai pas été assez vigilant... J'ai échoué.
Encore... Yennefer s'arrêta, elle avait trouvé le plan de travail, mais les paroles du coréen l'avait stoppé dans son élan.
Yen - Tu es trop dur envers toi-même ! Par moment, j'ai l'impression que tu oublies que toi aussi tu as le droit d'avoir des faibles. Tu ne pourras pas toujours veiller ainsi sur moi ou les enfants... Tu surveillais mon père, mais tu n'allais quand même pas t'empêcher de vivre ou m'empêcher de vivre pour garantir ma sécurité ! Tu n'as rien à te reprocher, tu n'as pas à t'en vouloir...
Kwai - Bien sûr que si ! Sans s'arrêter de vivre, en affectant plus d'homme à sa surveillance, en le faisant suivre h-24 et en interceptant ceux à qui il s'adressait, j'aurais pu éviter cela. Je suis en parti responsable...
Il eut un soupir rageur et reprit.
Kwai - Je... J'aurai dû réagir dès que Nobu est mort. J'aurai dû m'en douter, le prévoir... Et non, je ne peux pas me permettre d'avoir de faiblesses... Pas avec vous... Pas envers vous... C'est...
Il perdait ses mots, ne sachant pas comment bien exprimer le ressentiment qui l'envahissait.
Kwai - A cause de ma négligence tu es aveugle ! Comment veux tu que j'accepte ça ? Que j'arrive à me regarder en face en me disant que tout va bien ? Ce n'est pas vrai... Tout ne va pas bien et c'est de ma faute...
Il eut un lourd soupir, se retournant pour appuyer les mains sur le plan de travail, se penchant légèrement en avant, légèrement tremblant...
Yen - Arrête d'être aussi dur envers toi-même ! Tu ne pourras jamais tout anticiper dans la vie. Et si un jour, je tombe malade d'une maladie incurable ? Tu vas t'en vouloir de n'avoir pas développer des recherches sur cette maladie en particulier afin de créer un vaccin pour me sauver ? Kwaï... Je t'en prie, je n'ai pas envie que tu te rends malade avec ses remords que tu n'as pas à avoir. Ne te laisse pas bouffer par ça...
Elle chercha à s'approcher de lui, voulant l'enlacer... Elle ne tarda pas à trouver son dos, reposant sa tête contre lui. Il laissa Yen faire un instant, soupirant lourdement. Il serra les dents, hésitant. Etait-il vraiment nécessaire de répondre ? C'était peu probable. Il était trop têtu pour changer d'avis pour l'instant, tout comme elle. Et dans l'état dans lequel il se trouvait, il était incapable de faire la part des choses correctement. Il se retourna finalement et encadra le visage de la jeune femme de ses deux mains, déposant ses lèvres sur les siennes dans un baiser désespéré. Il eut un léger soupir en mettant fin au baiser.
Kwai - Je ne pourrais jamais cesser d'être celui que je suis Yen...
Yen - Je sais...
Et il s'en voudrait toujours s'ils ne trouvaient pas une solution à sa cécité... Elle blottit sa tête dans le creux de son cou, fermant les yeux en respirant son odeur rassurante. Au fond d'elle-même, elle craignait que sa cécité soit finalement plus nocive dans sa vie qu'un simple handicap. Est-ce qu'en plus des remords, il allait un jour éprouver de la pitié envers elle ? Elle resserra ses bras autour de lui, en chassant ses questions et ses doutes.
Yen - On a encore... Le temps pour se coucher avant l'arrivée des enfants et Carter ?
Il eut un soupir, refermant les bras autour d'elle avec tendresse.
Kwai - Oui... On a encore le temps de s'allonger un peu...
Il la garda contre lui un moment, avant de doucement l'entrainer jusqu'à leur chambre. Il prit seulement le temps de récupéré son téléphone au passage, au cas où Carter aurait besoin de le joindre, avant de s'effondrer sur le lit... Le plus compliqué serait de faire taire ses pensées maintenant...
CODAGE PAR AMATIS
Teardrop
Admin
Re: Vilain papa Yen - Jeu 23 Nov 2017 - 10:37
Hors série 07
Quand le drame s'invite aux vacances...
J'ai 746 Lignes
Des points pour Yen !
Merci pour la correction !
Journal : One Team One Goal
J'ai 746 Lignes
Des points pour Yen !
Merci pour la correction !
Journal : One Team One Goal
Un homme s'approcha d'eux en tendant la main en direction du coréen puis de la jeune femme, il semblait chaleureux malgré le sérieux des traits de son visage.
Docteur - Monsieur Ono, madame Ono. Je me présence Docteur Carrington, je suis le directeur de ce centre de recherche, mais je reste malgré tout chercheur. Allons dans mon bureau, dit-il en souriant.
Il les guida à travers les couloirs avant d'ouvrir une porte sur une pièce assez sobre, se composant d'un grand bureau, de chaises, mais surtout d'immense bibliothèque remplie à craquer.
Docteur - Mes collègues et moi-même avons lu votre dossier médical. Nous pouvons bien sûr ne pas avoir des certitudes, mais vos résultats sont assez encourageants. Et votre cas pourrait grandement nous aider dans nos recherches. Comment vous sentez-vous ?
Yen - Stressée de savoir si vous avez une solution pour ma cécité.
Docteur - C'est compréhensible, on fera tout notre possible pour ça. Est-ce que vous avez des questions sur la procédure ?
Le coréen avait suivi le mouvement avec calme, bien qu'il était un peu tendu. Il était resté silencieux durant leur premier échange, observant autour d'eux avec un certain flegme. Mais à la question du docteur, il riva un regard un peu dur sur lui, sans le vouloir vraiment. Sans doute le résultat de la tension qu'il ressentait.
Kwai - Combien de temps va durer le traitement ? J'imagine qu'au bout d'un moment, si vous n'obtenez pas de résultat, l'étude cessera... Est-ce que vous avez une idée du temps que cela prend avant les premiers résultats ?
Positifs ou négatifs, cela allait de soi. Il ne pouvait pas ignorer que le traitement pouvait être un échec, même si cela lui faisait toujours un pincement au coeur...
Docteur - La durée du traitement varie beaucoup entre chaque sujet, nous avons des patients qui ont réagi très rapidement, et il n'a fallu qu'une semaine pour retrouver la vue. D'autres où le traitement s'est étalé sur un mois. Et puis certains où il faut compter en année. Cependant, il faut bien comprendre que cela dépend de la lésion, et depuis combien de temps elle est présente. Dans le cas de Madame Ono, celle-ci est récente, et c'est une chance parce qu'il y a encore de la réactivité des capteurs pour parler simplement, car vous vous doutez bien qu'il y a beaucoup de chose à prendre en compte.
Il marqua une pause, son regard s'était posé sur le coréen, nullement touché par la dureté du sien. Il comprenait l'inquiétude du mari, comme son impatience.
Docteur - Plus vite on s'occupe ce "problème", plus vite on évite les dégâts permanents. Et c'est pour cela qu'on va commencer le traitement dès aujourd'hui. Le médecin qui s'est occupé de votre cas à l'hôpital nous a fourni tous les résultats d'analyses dont nous avons besoin, ce qui nous fait gagner un précieux temps.
Yen - Est-ce que le traitement à des effets secondaires ?
Docteur - Vous pouvez ressentir des migraines plus ou moins fortes, de la fatigue. Certains patients ont des vomissements. Mais les effets sont passagers. Cependant, il est conseillé de rester chez soi au calme pour ne pas accentue les effets.
La polonaise hocha doucement la tête, elle arriverait à supporter ses effets secondaires, surtout s'ils étaient que passager. Elle aurait eu plus de mal pour d'autres choses permanentes...
Docteur - Bien, notre traitement est sous forme de séance de laser avec l'association de gouttes à mettre trois fois par jour. Il faudra revenir tous les deux jours au centre pour la séance de laser. En dehors du laser, et des gouttes, il faudra faire en sorte que vos yeux restent dans le noir. Pour cela, on conseille aux patients de se bander les yeux à l'aide de compresses et de sparadraps. Ce n'est certes pas esthétique, mais même si vous ouvrez les yeux vous êtes sûr qu'ils seront bien plongés dans le noir.
Le coréen hocha doucement de la tête en ayant un soupir. Que pouvait-il répondre à cela ? Ils n'avaient pas vraiment le choix de toute façon. Il tourna quand même la tête vers Yen, posant une main sur sa cuisse pour attiré son attention, glissant à son intention, même s'il savait que le médecin entendrait.
Kwai - Tu es sûre de toi ?
Yen - Oui... Je pense qu'il faut prendre le risque, dans le pire des cas il n'y aura aucun résultat.
Kwai - Ok...
Le docteur resta u un instant silencieux avant d'intervenir doucement.
Docteur - Lors de vos séances de laser, nous veillerons à faire des contrôles précis pour éviter le moindre risque. Si le traitement ne semble pas être compatible avec votre organisme, nous le cesserons immédiatement. J'ai parfaitement conscience qu'il est compliqué de faire confiance à un traitement en cours de développement. Je n'aime pas utilisé ce terme, mais je comprends qu'on peut se sentir comme un cobaye de laboratoire. Cependant, nous avons une éthique qui fait passer le bien-être des gens avant les résultats. Nous ne sommes pas pressé par l'argent, ni par les bénéfices. On cherche juste à faire évoluer la science.
Le coréen eut un nouveau soupir, se retenant une réplique un peu acerbe. Bien heureusement qu'il pensait d'abord au bien être de leur patient ! Il n'en attendait pas moins sur le sujet... Lia lui avait proposé de faire un don au centre de recherche, mais il s'y refusait pour l'instant. Du moins, personnellement. Ensuite, elle était libre de faire ce qu'elle voulait de ses fonds propres. Il refit face au docteur, laissant un court instant de flottement entre eux avant de répondre.
Kwai - Très bien... Allons-y alors.
S'ils étaient décidés... Il suivrait... Le docteur adressa un regard au coréen avant de lui tendre le contact à signer. Des formalités obligatoires, et une autorisation de publier les résultats des analyses au fur et à mesure de la prise de traitement dans un but purement médical.
Docteur - Suivez-moi, c'est un collègue qui s'occupe des séances de laser, en plus d'être chercheur, il est ophtalmologue spécialisé dans les opérations.
Les présentations furent rapides et courtoises, l'ambiance était sereine chez les chercheurs, contrairement à Yennefer qui sentait son inquiétude grandissante. Mais plus de marche arrière possible, et au fond elle n'en avait pas envie. Elle ne perdait rien, à part du temps. On l'aida à s'installer sur un fauteuil qu'on bascula doucement en arrière, se retrouvant en position allongée. Le spécialiste lui expliqua le procédé de l'intervention, ce qu'elle pourrait peut-être ressentir et quand elle devait prévenir. Elle avait écouté très brièvement les termes scientifiques, mais on pouvait sentir la passion qui animait cet homme pour son métier. Au final, elle ressentit comme une chaleur, mais très discrète. Elle eut à la fin des gouttes, puis les fameuses compresses sur les yeux. Elle demanderait à Carter de prendre une photo, qui sait-elle pourrait peut-être la voir, et se moquer ainsi d'elle-même.
Docteur - Voici les gouttes à mettre matin, midi et soir. Il faut mettre deux gouttes dans chaque oeil. Et puis, on se revoit très bientôt ! Prenez soin de vous Madame Ono, Monsieur Ono !
Kwai - Merci... A bientôt oui...
Le coréen récupéra les gouttes et le bras de sa femme pour l'aider à aller jusqu'à la voiture. Il n'avait pas pu l'accompagner jusqu'à la salle d'intervention et avait attendu au dehors, faisant les cent pas, rongé par une inquiétude manifeste. Il avait été soulagé de revoir Yen, même si un peu surprit par les pansements. Une fois qu'elle avait de nouveau été installée dans la voiture, et qu'il fut derrière le volant, il ne put s'empêcher un questionnement inquiet.
Kwai - Alors ? Comment tu te sens ? Comment ça s'est passé ?
Il démarra doucement, lui jetant des coups d'oeils en attendant anxieusement ses réponses. Yennefer se passa doucement les doigts sur les pansements, sans chercher à les enlever, uniquement par curiosité.
Yen - Bien, mais j'aurai probablement une migraine ce soir. Ils t'installent sur un fauteuil afin de t'allonger, par contre je ne pourrais pas te dire exactement l'explication de l'intervention... Il m'a sorti des termes techniques aux noms imprononçables. Mais en gros, il a fait un truc avec le laser pour stimuler une zone, ou dégager une zone, je sais plus. Et j'ai ressenti une légère chaleur, mais très légère. Visiblement, c'est normal et bon signe. Par contre, les gouttes ne sont pas agréable, j'ai eu l'impression qu'on me versait une goutte d'huile tellement c'était gras la sensation...
Elle grimaça légèrement, elle allait devoir s'y faire... Surtout si elle allait en avoir trois fois par jour.
Yen - Je pense qu'on fait bien de tenter... Ils ont l'air sérieux. Et puis, il a déjà eu pas mal de résultat.
Kwai - Certes... Ils sont plutôt avenant et assez professionnels...
Il n'avait rien dit quand à la description de l'intervention, acquiesçant avec un certain scepticisme. Il n'avait absolument rien contre le corps médical en général, il avait même bon nombre de ses membres dans ses connaissances, ce qui lui avait toujours était d'une très grande utilité dans sa vie. Mais quand c'était une personne qui lui était intimement proche qui devait passer entre leurs mains, il perdait un peu de cette confiance aveugle qu'il accordait aux médecins et à leurs pairs... Il se contentait donc de ses concentrer sur sa conduite, en essayant de garder son calme.
Kwai - Est-ce que tu peux prendre quelque chose pour la migraine ? Il n'y aurait pas d'interaction avec les gouttes ou je ne sais quoi ?
Yen - Non, il n'y a pas de contre-indication à ce que je prends quelques choses pour la migraine. Il conseille aussi les bandeaux gels froid à mettre sur le front, visiblement c'est efficace pour certains de leurs patients.
Kwai - Parfait...
Sa pharmacie New Yorkaise n'était pas aussi fourni que celle qui dormait dans sa cave japonaise mais il avait au moins de quoi soulagé les douleurs, même les plus intenses... Et il ferait à peu près n'importe quoi pour qu'elle se sente le mieux possible...
Yen - Ils sont l'air confiant... Visiblement, ils ont eu des personnages avec des lésions plus importantes, et le traitement était efficace. Mais comme ils n’ont jamais eu de cas dû à un empoisonnement. Je craignais qu'ils me posent des questions sur les circonstances, mais peut-être qu'ils ont déjà tout sur le dossier. Ils n'ont pas été plus curieux...
Kwai - Tant mieux... J'ai pu éviter la déposition auprès des autorités de la ville même si ton empoisonnement leur a été signalé... Je doute que tout soit dans le dossier mais en même temps, il n'ont pas besoin de connaître les circonstances, seulement les produits...
Elle retoucha ses pansements au niveau de ses yeux, avant de marmonner.
Yen - Tu penses que Sora va réagir à ça ? Ou il va s'en moquer royalement et venir me sauter dessus comme un bien-heureux... Il est vraiment trop sociable, on pourrait facilement nous le voler, fini-t-elle sur une note amusée.
Kwai - Je ne sais pas... Peut-être qu'il va être un peu impressionné ? J'ai moi-même été un peu surpris... Donc ça ne m'étonnerais pas que Sora le soit aussi... Et je ferais mon possible pour qu'on nous le vole pas ! On a déjà pu éviter le kidnapping de la part de Calum et Saskia, ça devrait aller pour le reste du monde je pense !
Yen - Je dois vraiment avoir une sale gueule avec ses machins alors, marmonna-t-elle avant de poursuivre. C'est vrai qu'on a déjà évité ce kidnapping !
Il se força un peu à un sourire, remontant ainsi le ton de sa voix pour le rendre un peu plus léger. Mais il restait inquiet. Et il n'avait plus beaucoup de temps de trajet pour masquer cela aux enfants... Il préféra donc changer de sujet.
Kwai - Carter va sans doute sortir un de ces soirs. Il voudrait profiter d'être en Amérique pour voir quelques amis... Je lui ai dit qu'il n'y avait pas de soucis...
Il eut un léger soupir. Ils pourraient s'en sortir sans Carter l'espace d'une nuit... Elle tourna la tête vers lui, par réflexe plus qu'autre chose. Avait-elle peut-être entendu son soupir ?
Yen - Bien sûr ! Malgré son aide, il n'en reste pas moins un invité chez nous qui est libre de sortir sans couvre-feu, dit-elle en souriant.
Et elle comptait bien le remercier de son aide quand l'occasion se présenterait... Elle se laissa bercer par les mouvements de la voiture, écoutant les quelques bruits faibles de l'extérieur.
Yen - Moi qui pensais que les militaires étaient tellement formatés par les règles, qu'ils en perdaient la joie de vivre, et toute interaction sociale. Je trouve que Carter est chaleureux, et pas coincé du cul...
Le coréen rit un peu à la remarque de Yen et finit par répondre doucement.
Kwai - Oh non... Je pense que les militaires font même parti des pires fêtards qui soit ! Mais heureusement qu'il est comme ça en même temps...
Yen - Hm... Cela dépend alors de l'affectation. Car je te jure que les militaires que j'ai croisés dans le passé, de vraies mamies à se choquer pour un rien.
Il eut un léger sourire et s'engagea dans la parking souterrain de l'immeuble, allant doucement jusqu'à sa place, grimaçant un peu face au crissement des pneus sur le sol. Il coupa enfin le contact et se détacha.
Kwai - On est arrivé !
Il récupéra son téléphone et son portefeuille dans le vide poche, ainsi que les papiers qu'il avait récupéré du centre de recherche avant de sortir et faire le tour de la voiture pour aider Yen. Ils ne tardèrent pas à se retrouver dans l'ascenseur et enfin, à leur étage. Carter et les enfants étaient dans le salon et quand ils entrèrent, les rires ne tardèrent pas à se faire entendre, ce qui arracha un léger sourire au coréen.
Kwai - On est rentré !
Les bruits de course d'enfants ne tardèrent pas à envahir l'espace. Sora en tête, qui filait droit sur Yen, suivit de près par Io, qui eut un moment d'hésitation en voyant sa mère... Un sourire s'était affiché sur ses lèvres, qui aurait cru qu'elle aimerait autant entendre les bruits des pas de ses enfants courants vers eux. Elle posa un genoux à terre en tendant les bras.
Yen - Oui, je sais que maman elle a un truc très bizarre sur les yeux. Et qu'elle doit être moins jolie à voir, dit-elle en souriant.
Il fallait vraiment qu'elle demande à Carter de prendre une photo, espérant pouvoir un jour réellement la voir...
Yen - C'est des lunettes de protection en compresse !
Sora mit un instant avant de se décider à s'approcher de sa mère avec hésitation. Mais son rire ne tarda pas à retenir quand il se trouva dans les bras de celle-ci. Cependant, il ne tarda pas à vouloir attraper lesdites compresses afin de tirer dessus.
Yen - Non mon petit monstre, maman doit les garder encore un moment !
Au fond, elle était amusée par le comportement de son fils. Elle leva la tête comme si elle cherchait la présence d'Io. Le coréen avait déposé clés et portefeuille dans le vide poche de l'entrée et observait la scène en silence. Io échangea un regard hésitant avec lui et il hocha silencieusement de la tête pour l'encourager. Elle jouait un peu nerveusement avec ses doigts, se tenant à une ou deux pas de Yen et Sora. C'est avec une hésitation très marquée qu'elle prit finalement la parole.
Io - Est-ce que ça fait mal ?
Elle eut une légère grimace, dévisageant Yen avec scepticisme. Carter les rejoint également et s'arrêta derrière Io, posant avec délicatesse les mains sur les épaules de la jeune fille. Lui par contre il souriait.
Carter - Wow ! Ça c'est vraiment drôle !
Io releva les yeux vers lui, bien qu'elle restait sceptique. Pour sa part, elle ne trouvait pas l'état de sa mère spécialement drôle... Yennefer allait répondre à la question de sa fille, quand la remarque de Carter lui arracha un sourire. Il avait le don de dédramatiser la situation, le faisait-il volontairement en sentant l'ambiance un peu lourde ? Dans tous les cas, elle le remerciait mentalement.
Yen - Et non ma chérie, c'est juste que je dois garder les yeux dans le noir. Mais je pense qu'un bandeau pour la nuit bien opaque pourrait être tout aussi efficace.
Et surtout moins impressionnant pour les enfants... Io acquiesça et se détacha doucement de Carter pour aller dans les bras de Yen, se faisant une petite place à côté de Sora pour avoir elle aussi un court câlin.
Yen - Je me demande bien à quoi je ressemble comme ça, dit-elle en souriant.
Carter - Et bien... Je dirais que c'est à mi chemin entre la mouche albinos et le pirate malchanceux... Avec un tricorne sur la tête ça fera plus pirate !
Yen - J'ai toujours rêvé d'être pirate dans une autre vie, dit-elle en rigolant. Bien que Saskia dirait que par moment je dis de la mouche à toujours revenir sur un sujet !
L'américain sourit alors que le coréen approuvait d'un air joyeux. Il attrapa Sora au passage pour libérer un peu Yen et entraîna son fils dans le salon. Il savait Yennefer entre de bonnes mains entre Io et Carter.
Carter - Ça s'est bien passé alors ? Ils sont bien ce centre ? Nous ça été. On a été faire un tour dans votre immense jardin -il se tourne vers Kwai- Tu sais, celui que tu prête gracieusement à la mairie !
Le coréen répondit avec un sourire, depuis le salon.
Kwai - Le grand Central Park qui s'étale sous nos fenêtres tu veux dire ?!
Carter - Celui-là même !
Yen - C'est une cause perdue Carter, marmonna-t-elle en souriant.
Carter - Je sais mais j'essaie quand même ! dit-il en souriant.
L'ex-militaire sourit de nouveau en se retournant vers Yen.
Carter - On a entreprit de faire un herbier des plantes comestibles. C'était leçon de survie aujourd'hui.
Yen - Il manquerait plus qu'apprendre la pêche au pain avec papa et Calum, et on pourra vous lâcher dans la nature !
Il échangea un sourire avec Io, qui restait un peu timide et inquiète face à sa mère avant de l'aider à aller jusqu'au salon... Yennefer suivit tranquillement sa fille jusqu'au salon afin de s'installer doucement sur le canapé.
Yen - On va peut-être t'engager plus souvent comme nounou en fait ! En plus, tu fais des sorties éducatives ! Merci d'avoir passer la matinée avec eux.
Carter - Mais c'est avec plaisir ! Ils sont adorables vos enfants !
La polonaise se tourna en direction d'Io, avec plus ou moins d'exactitude. Un sourire avait orné ses lèvres, et ne semblait pas vouloir quitter son visage.
Yen - Tu t'es bien amusé ?
La jeune fille s'installa à côté de sa mère et répondit tranquillement.
Io - Oui ! J'ai bien aimé. On a découvert des plantes rigolotes... Je ne sais pas si Sora à comprit mais il était content de ramasser des feuilles et cueillir des fleurs...
Yen - Je suis contente que vous avez passé un bon moment avec Carter.
Le coréen avait attrapé Sora au vol alors que ce dernier lui fonçait dessus tel un joueur de football américain et l'emporta dans la cuisine avec Carter pour aller préparé le goûter. Io les regarda partir avant de se tourner à nouveau vers sa mère.
Io - Ça va durer longtemps ton traitement ?
Elle n'était pas surprise que sa fille se pose des questions sur son traitement, elle était beaucoup trop perspicace, trop mature pour certaines choses.
Yen - Pour le moment, on ne sait pas combien de temps je vais devoir prendre ce traitement. Cela va dépendre de comment mon corps va réagir, il y a chez des gens où il est rapidement efficace et d'autres où cela demande un peu plus de temps.
Elle avait choisi d'être honnête avec Io, cela ne servait à rien de cacher cette vérité-là.
Yen - Le traitement n'est pas douloureux, mais je risque d'avoir de temps en temps des migraines. Mais c'est normal, c'est signe que mes yeux travaillent.
Cependant, elle cherchait les mots adaptés à une bonne compréhension. Et surtout elle voulait rassurer sa fille. Io hocha doucement de la tête, baissant les yeux sur ses mains, répondant d'une petite voix.
Io - D'accord...
Elle avait généralement besoin de temps pour intégrer de si grandes nouvelles et les digérer. Son attention fut cependant vite attiré par Sora qui revenait vers elles en trottinant. Il se laissa un peu lourdement tomber dans les bras de sa mère alors que Carter annonçait depuis la cuisine. Yennefer encaissa maladroite l'arrivée sauvage de son fils, mais qu'est-ce qu'elle aimait cette énergie débordante et pleine de vie de Sora.
Carter - Goûter ! J'ai envoyé Sora vous chercher !
Yen - Le colis a bien été reçu, dit-elle en rigolant.
Sora répéta joyeusement "goûter" un peu à sa sauce, attrapant la main de sa mère pour l'inciter à repartir avec lui en rigolant. Elle ne tarda pas à suivre son fils, qui ne lui laissait pas tellement le choix et où son impatience ainsi que sa prononciation était touchante.
Yen - Tu es sûr d'avoir assez faim pour goûter ?
Sora - Ui ! Ui !
Elle sut qu'elle était dans la cuisine lorsque Sora lui lâcha la main pour venir tapoter quelque chose qui était devant elle. Elle arriva rapidement à identifier une chaise, Sora lui indiquait sa place ? Ou était-il en train de demander à s'asseoir ?
Yen - À croire qu'on ne le nourrit pas assez pour qu'il soit aussi excité quand il faut passer à table, dit-elle en rigolant.
Carter - Bah vu ce qu'il dépense comme énergie, faut de quoi recharger les piles !
Elle prit le temps d'observer la chaise du bout des doigts pour se rendre compte que c'était bien la place que Sora lui indiquait, sa chaise était assez reconnaissable pour l'enfant.
Yen - Merci mon poussin !
Sora sourit et se dirigea vers sa propre chaise, vite aider par son père qui le voyait tenter de l'escalader seul. Io avait sagement suivi et s'installa elle aussi autour de la table. Carter déposa une assiette de tarte aux pomme devant Sora avec une cuillère mais le petit homme préféra s'y attaquer avec les doigts. Il déposa ensuite deux assiettes devant chacune des filles, prenant la parole surtout pour Yen.
Carter - Tarte aux pommes maison ! Je l'ai faite tout à l'heure...
Yen - Je suis entourée d'hommes qui savent faire la cuisine, le paradis d'une femme !
Il s'assit alors que Kwaïgon déposait une assiette devant lui et prenait place, une tasse de café à la main. Il interrogea cependant tout le monde.
Kwai - Thé ? Jus ? Chocolat chaud ?
Sora - Jus ! Jus !
Sora tendit son verre de ses mains toutes pleines de tartes, ajoutant sous le regard de son père.
Sora - Siteplait.
Kwai - Je préfère !
Le coréen le servi tranquillement alors que le petit homme ajoutait un "merci" dans son langage... Yennefer avait hoché légèrement la tête, comme pour approuver les paroles de son mari, mais aussi ceux de son fils. Bien qu'elle n'avait aucun doute sur l'éducation que le coréen allait transmettre à ses enfants, il se révélait de jour en jour être un père formidable.
Carter - Tu ne prends pas de tarte Kwai ?
Kwai - Non, ce soir... Pour le dessert. Io ?
Io - Du jus aussi s'il te plaît.
Kwai - Et voilà... Yen ? Un truc à boire ?
Yen - Je veux bien une tasse de thé, et un petit morceau de tarte pour ma part Carter, merci !
Carter - Partages avec ton mari alors pour la part de tarte !
Kwai - Je vais te faire du thé... Carter ?
Carter - Je vais prendre comme les enfants ! Merci ! répondit-il en souriant.
Un sourire s'afficha sur ses lèvres, malgré qu'elle ne pouvait pas voir la scène qui se déroulait à cet instant, elle entendait parfaitement des petits détails. Et le fait de connaitre si bien Sora l'aidait aussi à visualiser l'état dans lequel il devait probablement se trouver. A l'inverse, Io devait être bien paisible et sage.
Yen - Et bien je sens que cette journée a été bien rempli !
Presque autant qu'une journée au Haras... Même si elle se serait bien passé de faire certaines choses, elle était quand même plus légère et tranquille maintenant.
Carter - Oh oui ! Mais demain il y a école donc se sera un peu plus tranquille...
Io et Carter échangèrent un sourire alors que le coréen préparait sagement le thé. Il avait mit une petite quantité d'eau à bouillir alors ça ne prit pas très longtemps. Il déposa sagement la tasse à côté de Yen et reprit sa place avec un léger soupir.
Kwai - Tu me dis quand il sera assez infusé, j'enlèverais le sachet de thé...
Yen - Merci, dit-elle en souriant.
Il se plongea doucement dans sa tasse de café et dans ses pensées, écoutant d'une oreilles le reste de la table et les rires des enfants...
Elle était réactive au traitement, une nouvelle qui avait provoqué une grande émotion pour l'ensemble de la famille, mais aussi un soulagement chez la jeune femme. Cependant, il était impossible de savoir si sa vision reviendrait dans son entièreté. Il y avait un risque important d'une perte de vision, obligeant une correction avec des verres. Et dans le pire des cas, elle pourrait ne voir le monde qu'à travers des formes et des jeux d'ombres. Mais cela lui semblait moins angoissant que l'obscurité permanente.
Les migraines l'a cloué souvent au lit, et ce malgré les médicaments qui lui donnait régulièrement le coréen, en faisant attention à respecter les doses afin de ne pas provoquer une addiction. Yennefer ne s'était jamais plainte, supportant avec un certain humour, même quand elle s'est retrouvée à vomir plusieurs fois dans une seule journée comme si elle était enceinte. Elle a un peu tenu tête à son mari, qui n'aimait pas la voir subir ses effets secondaires, et qu'elle pouvait comprendre. Ce n'était pas une situation facile à vivre pour lui...
Elle demanda à être mise en relation avec des gens qui suivaient le traitement, afin de pouvoir échanger à ce sujet. Carter avait raison, la frustration et la colère étaient apparues certains jours et ses groupes de parole l'avaient aidé à se vider la tête. Elle parlait aussi avec le coréen, mais elle sentait bien qu'il y avait quelque chose, qu'il se sentait responsable, et qu'elle ne pourrait rien n'y faire pour le convaincre du contraire. Il n'y avait finalement que la guérison qui pourrait l'apaiser réellement... Elle l'espérait.
Elle avait fait deux séances de laser supplémentaire, et elle revenait aujourd'hui pour une nouvelle. À peine venaient-ils d'arriver, qu'on l'amena pour sa séance. Elle commençait à connaître le chemin, comme elle commençait à avoir de plus en plus de faciliter à se déplacer seule dans une pièce familière. Elle entendit le directeur échanger avec son mari d'une voix toujours aussi chaleureuse. Mais bientôt le silence des pas du spécialiste fut la seule chose qu'elle entendit jusqu'à l'arrivée dans la pièce. Il l'aida à s'installer sur le fameux fauteuil.
Docteur - Que voyez-vous ? Demanda-t-il en lui retirant le bandeau.
Yennefer eut un temps de réflexion, mais aussi d'adaptation face à la soudaine clarté de la pièce. Elle cligna plusieurs fois des yeux, retenant une envie de les frotter.
Yen - Comme un point lumineux... C'est assez...
Docteur - Éblouissant ?
Yen - Oui.
Docteur - C'est une bonne chose, cela ne va pas être facile, mais il va falloir garder les yeux bien ouverts. Si vous sentez que vous n’allez pas tenir, dit-le-moi immédiatement d'accord.
Yen - Oui.
La séance se déroula tranquillement, bien qu'elle demanda une fois au spécialiste de s'arrêter en sentant un picotement dû à la lumière, et qui la poussait à cligner des yeux. Il prit son temps pour faire quelques vérifications, marmonnant plus ou lui-même que pour elle. Et cela ne l'a dérangeait absolument pas, elle était trop occupée à admirer cette lueur blanche, qui se révéla être une puissante lampe. Il termina par lui mettre les gouttes quotidiennes avant de l'aider à remettre son bandeau de nuit, qui avait remplacé les compresses peu esthétique et un peu déstabilisante pour ses proches, notamment les enfants. Ils repartirent ensemble vers l'accueil, elle se sentait légèrement frustrée d'être de nouveau plongée dans le noir.
Docteur - Monsieur Ono, je vous rend votre femme. Et j'ai de bonnes nouvelles à vous donner, nous allons pouvoir passer à la deuxième partie du traitement. Il y aura toujours les séances de laser à la même fréquence, ainsi que le nombre de gouttes à mettre par jour. Cependant, après avoir mis les gouttes Madame Ono peut rester une heure sans le bandeau, il faut juste qu'elle ne soit pas trop explosée à la lumière vive, donc éviter les sorties à l'extérieur pour le moment. L'idéal serait une pièce avec une lumière un peu tamisée. Avez-vous des questions ?
Kwai - Euh... Ok. Non, pas de questions. Merci...
Le coréen était un peu déstabilisé mais il serra la main du docteur et le salua avant de prendre la main de Yen et reprendre doucement le chemin du parking. Il serra avec affection sa main mais garda le silence jusqu'au retour dans la voiture. Il démarra tout doucement, plus qu'à son habitude et prit finalement timidement la parole.
Kwai - Comment ça été aujourd'hui ?
Yen - Bien...
Elle se perdit un instant dans ses pensées, cherchant à trouver les bons mots pour décrire ce qu'elle ressentait, comme décrire les changements. Elle prenait toujours le temps d'en discuter avec le coréen, surtout pour le rassurer de l'efficacité du traitement. Lui, il ne pouvait pas voir les changements, il ne voyait que les effets secondaires.
Yen - Très bien même ! rajouta-t-elle avec une certaine émotion dans sa voix. J'ai été aveuglé pour la lampe qui doit se trouver au niveau du laser... Du moins, je pense. Le spécialiste m'a dit que mes yeux commençaient à recapturer les rayons de lumière, mais il m'a sorti encore une fois des termes incompréhensibles. Je n'ai vu finalement rien d'autre que cette blanche, mais cela fait du bien... Cela change de l'obscurité. Et peut-être que j'arriverais à voir des formes... J'ai hâte d'enlever un peu mon bandeau !
Elle mourrait d'envie de l'enlever maintenant, de tenter de renouveler l'expérience. Ce n'était pas forcément pour revoir parfaitement, mais rien qu'une variation d'obscurité la rendrait heureuse.
Yen - Il faut continuer !
Le coréen garda le silence. Ou tout du moins, c'est ce qui ressembla à cela pour Yen. A sa description de l'évolution de sa cécité, il avait dû rassembler tout son sang froid pour ne pas donner un coup de frein. Il avait simplement dévié de sa route alors qu'il tournait la tête vers elle. Son coeur faisait des bonds dans sa poitrine et il avait bien du mal à garder toute son attention sur la route. Il avait tant espéré ces derniers temps que cette évolution lui faisait l'état d'un choc. Il se força à une profonde inspiration et serra les mains sur le volant pour ne pas perdre pied. Il s'était tant inquiété face aux effets secondaires qui l'envahissaient... Mais aussi face aux premières évolutions de sa cécité, qu'il avait trouvé bien maigre, même s'il se répétait sans arrêt qu'il fallait qu'il garde espoir. C'était difficile pour lui de garder espoir face à ses douleurs et à ses frustrations. Il avait eu l'impression de plonger dans un doux enfer qui semblait sans fin. Et là... La flamme de l'espoir vacillante gonflait dans sa poitrine tel un ballon de baudruche. Il en avait même les yeux humides...
Yen - Kwaï... Tu es bien silencieux.
Elle aurait peut-être dû attendre d'être chez eux pour lui dévoiler cette nouvelle, mais l'émotion l'avait submergée au point de ne pas pouvoir garder tout ça pour elle.
Yen - Tu ne veux pas te garer deux minutes...
Kwai - Si... murmura-t-il.
Il dû attendre un moment avant de trouver une place pour se garer, mais dès qu'il le pu, c'est ce qu'il fit, coupant le contact et se laissant aller contre le dossier de son siège, la tête résolument tourné vers la fenêtre, le coude en appui contre cette dernière. Il mit un moment avant de prendre a parole d'une voix un peu hachée, même s'il la voulait enjouée.
Kwai - C'est génial Yen... C'est... C'est vraiment une bonne nouvelle...
Elle chercha à poser sa main sur sa cuisse, comme pour se rassurer de sa présence malgré qu'elle le savait à ses côtés. Elle était devenue encore plus tactile en l'absence de sa vue.
Yen - Je sais que c'est difficile pour toi... Surtout au début... Mais je pense que maintenant, on peut sincèrement y croire...
Les chercheurs du centre semblaient fortement y croire, le traitement réagissait de la même manière que chez d'autres patients qui ont depuis retrouvé la vue.
Yen - On va pouvoir rependre notre vie... Et laisser cet accident derrière nous.
Kwai - Oui... Je sais c'est...
Sa gorge se noua un instant et il mit quelques secondes avant de reprendre la parole, la voix remplie d'une émotion qu'il n'arrivait pas à contrôler. Il tourna la tête vers elle, laissant tomber mollement sa main sur lui, posant l'autre sur la sienne.
Kwai - C'est vraiment une bonne nouvelle Yen...
L'émotion rendait la nouvelle un peu triste de son point de vue. Il n'arrivait pas a laisser explosé la joie qui l'envahissait. Trop recouverte, sans doute, par toute ses craintes et ses doutes... Elle se pencha vers lui, afin de déposer chastement ses lèvres sur sa joue avec maladresse. Elle ne pouvait pas lui en vouloir de ne pas exploser de joie à cet instant, il ne vivait pas ce qu'elle vivait. Et même en lui décrivant ses sensations, ses changements, il ne pouvait qu'imaginer. Les doutes étaient encore nombreux tant que la guérison ne sera pas totale.
Yen - Oui, une bonne nouvelle, dit-elle en souriant.
Elle s'était réveillée d'une humeur euphorique, avec un sourire gravé au bord de ses lèvres qui ne semblait pas vouloir s'effacer. Ce jour était enfin arrivé après plusieurs semaines de traitement. Aujourd'hui, elle allait faire de dernier contrôle, avec la dernière séance de laser. Elle avait retrouvé une bonne partie de sa vue, les ombres floues s'étaient peu à peu transformées en image plus nette et précise. Bien que le bandeau eut disparu, elle doit garder en permanence des lunettes de soleil, mais cette contrainte était bien maigre en comparaison du confort de vie qu'elle retrouvait. L'ambiance s'était aussi beaucoup adoucie, et bientôt ils allaient pouvoir tourner la page définitivement.
Docteur - Bien voyons tout ça !
Elle s'était installée sur une chaise devant un bureau ophtalmologique coulissant, très similaire à ce qu'on trouve chez tous les ophtalmologues classiques. La séance de laser s'était parfaitement déroulée, elle était devenue comme une routine pour la jeune femme, qui avait pu enfin découvrit au fil des jours la pièce et ses équipements. Elle jeta un coup d'oeil en direction du coréen, qui avait été invité à se joindre à eux pour ce dernier bilan de contrôle. Le jeune homme était plongé dans ses pensées quand il capta son regard et ne fit que pincer les lèvres dans un semblant de sourire.
Docteur - Rien de particulier à signaler ? Des signes de fatigues ? La vision qui se trouble ?
Yen - Rien, cela fait même plusieurs jours que je n'ai plus de migraine le soir.
Le spécialiste marmonna un parfait avant de l'indiquer de poser son menton contre le dispositif. Il passa d'un oeil à l'autre, lui demandant de regarder dans certaines directions.
Docteur - Et bien, j'ai le plaisir de vous annoncer que votre lésion a totalement été résorbée ! Vous n'avez pas trop perdu, mais il vous faudra des lunettes de repos au cas où. Comme penser à garder vos lunettes de soleil lors des journées fortement ensoleillée. Je vais vous donner des gouttes de vismed à mettre pendant trois mois, c'est pour aider à l'hydratation des yeux. Vous pouvez très bien vous le procurer sans ordonnance, si un jour vous sentez une petite irritation. Bien sûr, si cela dure dans le temps il faudra consulter.
Yennefer avait plongé son regard dans celui de son mari, brillant d'émotion et de soulagement. Elle avait entendu les paroles du spécialiste d'une oreille, mais l'émotion envahissait grandement ses pensées. Le coréen eut un temps d'arrêt aux paroles du médecin. Il plongea son regard dans celui de Yen, brillant, mais aussi indécis, malgré l'émotion qui gravait les traits de sa femme, avant de revenir sur le médecin.
Kwai - Vous êtes sûr ? C'est vraiment fini ?
Il voulait en être certain. L'entendre une fois de plus de la bouche du médecin. Être sûr que ce doux cauchemar était bel et bien derrière eux... Le spécialiste posa son attention sur le coréen à ses paroles, qui lui était familière de la part de ses patients ou des proches de ceux-ci. Et il pouvait parfaitement les comprendre.
Docteur - Totalement certain de la guérison totale de votre femme. Il n'y aura pas de perte conséquente de vue dans les mois à venir. Bien sûr avec l'âge elle risque de perdre en vision, mais comme tout le monde.
Le coréen hocha vaguement de la tête avant de reposer son attention sur Yen, les yeux brillants d'émotion. Finalement il n'y tint plus et se leva, mamonnant un vague "excusez moi" au médecin avant de réduire la distance qui le séparait de Yen et prendre son visage entre ses mains, un sourire véritable s'affichant sur ses lèvres. Il fini par déposer ses lèvres sur les siennes, réclamant un tendre baiser avant que la bienséance ne le rapelle à l'ordre. Il se redressa et fit face au médecin.
Kwai - Est-ce qu'il y a autre chose ou... Est-ce qu'on peut y aller ?
Le spécialiste avait détourné son attention pour s'occuper de remplir une feuille d'ordonnance, malgré le léger sourire qui s'était affiché au bord de ses lèvres. Il n'était pas le premier mari qui voyait réagir ainsi face à la guérison de sa femme. A sa question, il tendit rapidement la feuille en rajoutant.
Docteur - Juste l'ordonnance que voici ! Très bonne continuation à vous.
Kwai - Merci beaucoup... Vraiment beaucoup...
Yennefer récupéra l'ordonnance qu'elle ne tarda pas à glisser dans son sac, puis s'empressa de remercier chaleureusement le médecin. Son coeur semblait vouloir sortir de sa poitrine tellement il battait fortement et un peu chaotiquement. Et elle se retenait de pleurer de joie face au verdict. Elle était impatiente de rentrer, comme elle était impatiente d'être seule avec son mari pour laisser évacuer ses émotions. Chose qu'elle ne tarda pas à faire en arrivant devant la voiture. Elle l'enlaça avec force, blottissant sa tête dans son cou en laissant éclater ses sanglots de joie. Le coréen referma ses bras autour d'elle et enfouit son visage dans ses cheveux, la soulevant doucement du sol et tournant sur lui même, étouffant un cri de joie dans ses vêtements. Il en avait rêver de cet instant... Qu'est-ce que ce regard lui avait manqué... Il n'avait presque pas besoin de mots pour communiquer avant cet accident. Ne plus trouver les réponses dont il avait besoin lui avait terriblement manqué... Et terriblement inquiété aussi. Il fini par reposer la jeune femme au sol et se détacher doucement d'elle pour encadrer à nouveau son visage dans ses mains et se plonger dans ce regard brillant d'émotion. Il fini par réclamer un baiser un peu plus fougueux que ce à quoi elle avait eu droit dans le cabinet avant de prendre la parole d'un murmure rauque, empli d'émotion.
Kwai - Yen... Mon dieu ce que je t'aime... Qu'est-ce que ça m'avait manqué... Qu'est-ce que tu m'avais manqué...
Il sourit, tel qu'il ne l'avait plus fait depuis longtemps et se prit même à rire, à la fois nerveux, mais aussi infiniment soulagé... Elle avait répondu à son baiser, se moquant bien de se trouver sur un parking à la vue de tous. Et son regard ne tarda pas à se noyer dans le sien, ce regard si expressif qu'elle seule arrivait à déchirer.
Yen - J'ai l'impression que tu es devenu encore plus beau, dit-elle en souriant.
Kwai - Mmh... On va peut-être aller revoir le médecin alors... dit-il en souriant, feintant le doute.
Elle glissa une main dans ses cheveux, un tic qu'elle avait prit et qui ne semblait pas vouloir la quitter. Elle aimait tellement la sensation sous ses doigts. Il se laissa faire, savourant ce contact, ayant bien du mal à quitter ses yeux du regard, s'y plongeant comme dans un océan...
Yen - Je suis soulagée de te retrouver... Je craignais que cette situation nous éloigne... définitivement.
Car, elle les avait éloigné d'une certaine manière. Certes le coréen fut toujours à ses côtés, toujours à prendre soin d'elle, à l'aimer. Mais il y avait plus ce lien, cette connexion si fusionnelle entre eux. Il manquait quelque chose que seul le regard leur offrait, cette communication muette. Il eut un léger soupir, accompagner d'un sourire un peu triste, caressant du pouce sa pomette. Il avait le regard brillant, empli d'émotion et une boule enflait dans sa poitrine, lui serrant la gorge.
Kwai - J'ai eu tellement peur de te perdre...
Il la prit dans ses bras, retenant avec peine les larmes menaçant au coin de ses yeux. Il la serra dans ses bras avec l'énergie du désespoir, mais aussi la joie de la retrouver toute entière, et définitivement sauve...
Kwai - J'ai eu tellement peur...
Il eut une inspiration un peu chaotique, enfouissant le nez au creux de son cou, la gardant contre lui, fébrile, légèrement tremblant. Elle continua de lui caresser les cheveux avec tendresse, toujours envahie par l'émotion.
Yen - C'est fini maintenant... On va pouvoir reprendre notre routine. Et puis celle-ci devrait être enfin plus paisible.
Kwai - Oui... Beaucoup plus...
Maintenant que son père n'était plus de ce monde, que le clan était devenu une entreprise dans la toute légalité. Certes, elle se doutait bien que des ennemis, il en aurait toujours... Mais elle voulait croire que la mort ne rôderait plus trop autour de sa famille.
Yen - Qu'est-ce que je t'aime... murmura-t-elle du bout des lèvres.
Kwai - Et moi donc...
Il l'embrassa à nouveau, animer d'une passion nouvelle avant de finalement se détacher d'elle. Ils devaient rentrer à la maison, partager la bonne nouvelle... Et avec un peu de chance, l'avenir leur réserverait de meilleurs surprises...
Docteur - Monsieur Ono, madame Ono. Je me présence Docteur Carrington, je suis le directeur de ce centre de recherche, mais je reste malgré tout chercheur. Allons dans mon bureau, dit-il en souriant.
Il les guida à travers les couloirs avant d'ouvrir une porte sur une pièce assez sobre, se composant d'un grand bureau, de chaises, mais surtout d'immense bibliothèque remplie à craquer.
Docteur - Mes collègues et moi-même avons lu votre dossier médical. Nous pouvons bien sûr ne pas avoir des certitudes, mais vos résultats sont assez encourageants. Et votre cas pourrait grandement nous aider dans nos recherches. Comment vous sentez-vous ?
Yen - Stressée de savoir si vous avez une solution pour ma cécité.
Docteur - C'est compréhensible, on fera tout notre possible pour ça. Est-ce que vous avez des questions sur la procédure ?
Le coréen avait suivi le mouvement avec calme, bien qu'il était un peu tendu. Il était resté silencieux durant leur premier échange, observant autour d'eux avec un certain flegme. Mais à la question du docteur, il riva un regard un peu dur sur lui, sans le vouloir vraiment. Sans doute le résultat de la tension qu'il ressentait.
Kwai - Combien de temps va durer le traitement ? J'imagine qu'au bout d'un moment, si vous n'obtenez pas de résultat, l'étude cessera... Est-ce que vous avez une idée du temps que cela prend avant les premiers résultats ?
Positifs ou négatifs, cela allait de soi. Il ne pouvait pas ignorer que le traitement pouvait être un échec, même si cela lui faisait toujours un pincement au coeur...
Docteur - La durée du traitement varie beaucoup entre chaque sujet, nous avons des patients qui ont réagi très rapidement, et il n'a fallu qu'une semaine pour retrouver la vue. D'autres où le traitement s'est étalé sur un mois. Et puis certains où il faut compter en année. Cependant, il faut bien comprendre que cela dépend de la lésion, et depuis combien de temps elle est présente. Dans le cas de Madame Ono, celle-ci est récente, et c'est une chance parce qu'il y a encore de la réactivité des capteurs pour parler simplement, car vous vous doutez bien qu'il y a beaucoup de chose à prendre en compte.
Il marqua une pause, son regard s'était posé sur le coréen, nullement touché par la dureté du sien. Il comprenait l'inquiétude du mari, comme son impatience.
Docteur - Plus vite on s'occupe ce "problème", plus vite on évite les dégâts permanents. Et c'est pour cela qu'on va commencer le traitement dès aujourd'hui. Le médecin qui s'est occupé de votre cas à l'hôpital nous a fourni tous les résultats d'analyses dont nous avons besoin, ce qui nous fait gagner un précieux temps.
Yen - Est-ce que le traitement à des effets secondaires ?
Docteur - Vous pouvez ressentir des migraines plus ou moins fortes, de la fatigue. Certains patients ont des vomissements. Mais les effets sont passagers. Cependant, il est conseillé de rester chez soi au calme pour ne pas accentue les effets.
La polonaise hocha doucement la tête, elle arriverait à supporter ses effets secondaires, surtout s'ils étaient que passager. Elle aurait eu plus de mal pour d'autres choses permanentes...
Docteur - Bien, notre traitement est sous forme de séance de laser avec l'association de gouttes à mettre trois fois par jour. Il faudra revenir tous les deux jours au centre pour la séance de laser. En dehors du laser, et des gouttes, il faudra faire en sorte que vos yeux restent dans le noir. Pour cela, on conseille aux patients de se bander les yeux à l'aide de compresses et de sparadraps. Ce n'est certes pas esthétique, mais même si vous ouvrez les yeux vous êtes sûr qu'ils seront bien plongés dans le noir.
Le coréen hocha doucement de la tête en ayant un soupir. Que pouvait-il répondre à cela ? Ils n'avaient pas vraiment le choix de toute façon. Il tourna quand même la tête vers Yen, posant une main sur sa cuisse pour attiré son attention, glissant à son intention, même s'il savait que le médecin entendrait.
Kwai - Tu es sûre de toi ?
Yen - Oui... Je pense qu'il faut prendre le risque, dans le pire des cas il n'y aura aucun résultat.
Kwai - Ok...
Le docteur resta u un instant silencieux avant d'intervenir doucement.
Docteur - Lors de vos séances de laser, nous veillerons à faire des contrôles précis pour éviter le moindre risque. Si le traitement ne semble pas être compatible avec votre organisme, nous le cesserons immédiatement. J'ai parfaitement conscience qu'il est compliqué de faire confiance à un traitement en cours de développement. Je n'aime pas utilisé ce terme, mais je comprends qu'on peut se sentir comme un cobaye de laboratoire. Cependant, nous avons une éthique qui fait passer le bien-être des gens avant les résultats. Nous ne sommes pas pressé par l'argent, ni par les bénéfices. On cherche juste à faire évoluer la science.
Le coréen eut un nouveau soupir, se retenant une réplique un peu acerbe. Bien heureusement qu'il pensait d'abord au bien être de leur patient ! Il n'en attendait pas moins sur le sujet... Lia lui avait proposé de faire un don au centre de recherche, mais il s'y refusait pour l'instant. Du moins, personnellement. Ensuite, elle était libre de faire ce qu'elle voulait de ses fonds propres. Il refit face au docteur, laissant un court instant de flottement entre eux avant de répondre.
Kwai - Très bien... Allons-y alors.
S'ils étaient décidés... Il suivrait... Le docteur adressa un regard au coréen avant de lui tendre le contact à signer. Des formalités obligatoires, et une autorisation de publier les résultats des analyses au fur et à mesure de la prise de traitement dans un but purement médical.
Docteur - Suivez-moi, c'est un collègue qui s'occupe des séances de laser, en plus d'être chercheur, il est ophtalmologue spécialisé dans les opérations.
Les présentations furent rapides et courtoises, l'ambiance était sereine chez les chercheurs, contrairement à Yennefer qui sentait son inquiétude grandissante. Mais plus de marche arrière possible, et au fond elle n'en avait pas envie. Elle ne perdait rien, à part du temps. On l'aida à s'installer sur un fauteuil qu'on bascula doucement en arrière, se retrouvant en position allongée. Le spécialiste lui expliqua le procédé de l'intervention, ce qu'elle pourrait peut-être ressentir et quand elle devait prévenir. Elle avait écouté très brièvement les termes scientifiques, mais on pouvait sentir la passion qui animait cet homme pour son métier. Au final, elle ressentit comme une chaleur, mais très discrète. Elle eut à la fin des gouttes, puis les fameuses compresses sur les yeux. Elle demanderait à Carter de prendre une photo, qui sait-elle pourrait peut-être la voir, et se moquer ainsi d'elle-même.
Docteur - Voici les gouttes à mettre matin, midi et soir. Il faut mettre deux gouttes dans chaque oeil. Et puis, on se revoit très bientôt ! Prenez soin de vous Madame Ono, Monsieur Ono !
Kwai - Merci... A bientôt oui...
Le coréen récupéra les gouttes et le bras de sa femme pour l'aider à aller jusqu'à la voiture. Il n'avait pas pu l'accompagner jusqu'à la salle d'intervention et avait attendu au dehors, faisant les cent pas, rongé par une inquiétude manifeste. Il avait été soulagé de revoir Yen, même si un peu surprit par les pansements. Une fois qu'elle avait de nouveau été installée dans la voiture, et qu'il fut derrière le volant, il ne put s'empêcher un questionnement inquiet.
Kwai - Alors ? Comment tu te sens ? Comment ça s'est passé ?
Il démarra doucement, lui jetant des coups d'oeils en attendant anxieusement ses réponses. Yennefer se passa doucement les doigts sur les pansements, sans chercher à les enlever, uniquement par curiosité.
Yen - Bien, mais j'aurai probablement une migraine ce soir. Ils t'installent sur un fauteuil afin de t'allonger, par contre je ne pourrais pas te dire exactement l'explication de l'intervention... Il m'a sorti des termes techniques aux noms imprononçables. Mais en gros, il a fait un truc avec le laser pour stimuler une zone, ou dégager une zone, je sais plus. Et j'ai ressenti une légère chaleur, mais très légère. Visiblement, c'est normal et bon signe. Par contre, les gouttes ne sont pas agréable, j'ai eu l'impression qu'on me versait une goutte d'huile tellement c'était gras la sensation...
Elle grimaça légèrement, elle allait devoir s'y faire... Surtout si elle allait en avoir trois fois par jour.
Yen - Je pense qu'on fait bien de tenter... Ils ont l'air sérieux. Et puis, il a déjà eu pas mal de résultat.
Kwai - Certes... Ils sont plutôt avenant et assez professionnels...
Il n'avait rien dit quand à la description de l'intervention, acquiesçant avec un certain scepticisme. Il n'avait absolument rien contre le corps médical en général, il avait même bon nombre de ses membres dans ses connaissances, ce qui lui avait toujours était d'une très grande utilité dans sa vie. Mais quand c'était une personne qui lui était intimement proche qui devait passer entre leurs mains, il perdait un peu de cette confiance aveugle qu'il accordait aux médecins et à leurs pairs... Il se contentait donc de ses concentrer sur sa conduite, en essayant de garder son calme.
Kwai - Est-ce que tu peux prendre quelque chose pour la migraine ? Il n'y aurait pas d'interaction avec les gouttes ou je ne sais quoi ?
Yen - Non, il n'y a pas de contre-indication à ce que je prends quelques choses pour la migraine. Il conseille aussi les bandeaux gels froid à mettre sur le front, visiblement c'est efficace pour certains de leurs patients.
Kwai - Parfait...
Sa pharmacie New Yorkaise n'était pas aussi fourni que celle qui dormait dans sa cave japonaise mais il avait au moins de quoi soulagé les douleurs, même les plus intenses... Et il ferait à peu près n'importe quoi pour qu'elle se sente le mieux possible...
Yen - Ils sont l'air confiant... Visiblement, ils ont eu des personnages avec des lésions plus importantes, et le traitement était efficace. Mais comme ils n’ont jamais eu de cas dû à un empoisonnement. Je craignais qu'ils me posent des questions sur les circonstances, mais peut-être qu'ils ont déjà tout sur le dossier. Ils n'ont pas été plus curieux...
Kwai - Tant mieux... J'ai pu éviter la déposition auprès des autorités de la ville même si ton empoisonnement leur a été signalé... Je doute que tout soit dans le dossier mais en même temps, il n'ont pas besoin de connaître les circonstances, seulement les produits...
Elle retoucha ses pansements au niveau de ses yeux, avant de marmonner.
Yen - Tu penses que Sora va réagir à ça ? Ou il va s'en moquer royalement et venir me sauter dessus comme un bien-heureux... Il est vraiment trop sociable, on pourrait facilement nous le voler, fini-t-elle sur une note amusée.
Kwai - Je ne sais pas... Peut-être qu'il va être un peu impressionné ? J'ai moi-même été un peu surpris... Donc ça ne m'étonnerais pas que Sora le soit aussi... Et je ferais mon possible pour qu'on nous le vole pas ! On a déjà pu éviter le kidnapping de la part de Calum et Saskia, ça devrait aller pour le reste du monde je pense !
Yen - Je dois vraiment avoir une sale gueule avec ses machins alors, marmonna-t-elle avant de poursuivre. C'est vrai qu'on a déjà évité ce kidnapping !
Il se força un peu à un sourire, remontant ainsi le ton de sa voix pour le rendre un peu plus léger. Mais il restait inquiet. Et il n'avait plus beaucoup de temps de trajet pour masquer cela aux enfants... Il préféra donc changer de sujet.
Kwai - Carter va sans doute sortir un de ces soirs. Il voudrait profiter d'être en Amérique pour voir quelques amis... Je lui ai dit qu'il n'y avait pas de soucis...
Il eut un léger soupir. Ils pourraient s'en sortir sans Carter l'espace d'une nuit... Elle tourna la tête vers lui, par réflexe plus qu'autre chose. Avait-elle peut-être entendu son soupir ?
Yen - Bien sûr ! Malgré son aide, il n'en reste pas moins un invité chez nous qui est libre de sortir sans couvre-feu, dit-elle en souriant.
Et elle comptait bien le remercier de son aide quand l'occasion se présenterait... Elle se laissa bercer par les mouvements de la voiture, écoutant les quelques bruits faibles de l'extérieur.
Yen - Moi qui pensais que les militaires étaient tellement formatés par les règles, qu'ils en perdaient la joie de vivre, et toute interaction sociale. Je trouve que Carter est chaleureux, et pas coincé du cul...
Le coréen rit un peu à la remarque de Yen et finit par répondre doucement.
Kwai - Oh non... Je pense que les militaires font même parti des pires fêtards qui soit ! Mais heureusement qu'il est comme ça en même temps...
Yen - Hm... Cela dépend alors de l'affectation. Car je te jure que les militaires que j'ai croisés dans le passé, de vraies mamies à se choquer pour un rien.
Il eut un léger sourire et s'engagea dans la parking souterrain de l'immeuble, allant doucement jusqu'à sa place, grimaçant un peu face au crissement des pneus sur le sol. Il coupa enfin le contact et se détacha.
Kwai - On est arrivé !
Il récupéra son téléphone et son portefeuille dans le vide poche, ainsi que les papiers qu'il avait récupéré du centre de recherche avant de sortir et faire le tour de la voiture pour aider Yen. Ils ne tardèrent pas à se retrouver dans l'ascenseur et enfin, à leur étage. Carter et les enfants étaient dans le salon et quand ils entrèrent, les rires ne tardèrent pas à se faire entendre, ce qui arracha un léger sourire au coréen.
Kwai - On est rentré !
Les bruits de course d'enfants ne tardèrent pas à envahir l'espace. Sora en tête, qui filait droit sur Yen, suivit de près par Io, qui eut un moment d'hésitation en voyant sa mère... Un sourire s'était affiché sur ses lèvres, qui aurait cru qu'elle aimerait autant entendre les bruits des pas de ses enfants courants vers eux. Elle posa un genoux à terre en tendant les bras.
Yen - Oui, je sais que maman elle a un truc très bizarre sur les yeux. Et qu'elle doit être moins jolie à voir, dit-elle en souriant.
Il fallait vraiment qu'elle demande à Carter de prendre une photo, espérant pouvoir un jour réellement la voir...
Yen - C'est des lunettes de protection en compresse !
Sora mit un instant avant de se décider à s'approcher de sa mère avec hésitation. Mais son rire ne tarda pas à retenir quand il se trouva dans les bras de celle-ci. Cependant, il ne tarda pas à vouloir attraper lesdites compresses afin de tirer dessus.
Yen - Non mon petit monstre, maman doit les garder encore un moment !
Au fond, elle était amusée par le comportement de son fils. Elle leva la tête comme si elle cherchait la présence d'Io. Le coréen avait déposé clés et portefeuille dans le vide poche de l'entrée et observait la scène en silence. Io échangea un regard hésitant avec lui et il hocha silencieusement de la tête pour l'encourager. Elle jouait un peu nerveusement avec ses doigts, se tenant à une ou deux pas de Yen et Sora. C'est avec une hésitation très marquée qu'elle prit finalement la parole.
Io - Est-ce que ça fait mal ?
Elle eut une légère grimace, dévisageant Yen avec scepticisme. Carter les rejoint également et s'arrêta derrière Io, posant avec délicatesse les mains sur les épaules de la jeune fille. Lui par contre il souriait.
Carter - Wow ! Ça c'est vraiment drôle !
Io releva les yeux vers lui, bien qu'elle restait sceptique. Pour sa part, elle ne trouvait pas l'état de sa mère spécialement drôle... Yennefer allait répondre à la question de sa fille, quand la remarque de Carter lui arracha un sourire. Il avait le don de dédramatiser la situation, le faisait-il volontairement en sentant l'ambiance un peu lourde ? Dans tous les cas, elle le remerciait mentalement.
Yen - Et non ma chérie, c'est juste que je dois garder les yeux dans le noir. Mais je pense qu'un bandeau pour la nuit bien opaque pourrait être tout aussi efficace.
Et surtout moins impressionnant pour les enfants... Io acquiesça et se détacha doucement de Carter pour aller dans les bras de Yen, se faisant une petite place à côté de Sora pour avoir elle aussi un court câlin.
Yen - Je me demande bien à quoi je ressemble comme ça, dit-elle en souriant.
Carter - Et bien... Je dirais que c'est à mi chemin entre la mouche albinos et le pirate malchanceux... Avec un tricorne sur la tête ça fera plus pirate !
Yen - J'ai toujours rêvé d'être pirate dans une autre vie, dit-elle en rigolant. Bien que Saskia dirait que par moment je dis de la mouche à toujours revenir sur un sujet !
L'américain sourit alors que le coréen approuvait d'un air joyeux. Il attrapa Sora au passage pour libérer un peu Yen et entraîna son fils dans le salon. Il savait Yennefer entre de bonnes mains entre Io et Carter.
Carter - Ça s'est bien passé alors ? Ils sont bien ce centre ? Nous ça été. On a été faire un tour dans votre immense jardin -il se tourne vers Kwai- Tu sais, celui que tu prête gracieusement à la mairie !
Le coréen répondit avec un sourire, depuis le salon.
Kwai - Le grand Central Park qui s'étale sous nos fenêtres tu veux dire ?!
Carter - Celui-là même !
Yen - C'est une cause perdue Carter, marmonna-t-elle en souriant.
Carter - Je sais mais j'essaie quand même ! dit-il en souriant.
L'ex-militaire sourit de nouveau en se retournant vers Yen.
Carter - On a entreprit de faire un herbier des plantes comestibles. C'était leçon de survie aujourd'hui.
Yen - Il manquerait plus qu'apprendre la pêche au pain avec papa et Calum, et on pourra vous lâcher dans la nature !
Il échangea un sourire avec Io, qui restait un peu timide et inquiète face à sa mère avant de l'aider à aller jusqu'au salon... Yennefer suivit tranquillement sa fille jusqu'au salon afin de s'installer doucement sur le canapé.
Yen - On va peut-être t'engager plus souvent comme nounou en fait ! En plus, tu fais des sorties éducatives ! Merci d'avoir passer la matinée avec eux.
Carter - Mais c'est avec plaisir ! Ils sont adorables vos enfants !
La polonaise se tourna en direction d'Io, avec plus ou moins d'exactitude. Un sourire avait orné ses lèvres, et ne semblait pas vouloir quitter son visage.
Yen - Tu t'es bien amusé ?
La jeune fille s'installa à côté de sa mère et répondit tranquillement.
Io - Oui ! J'ai bien aimé. On a découvert des plantes rigolotes... Je ne sais pas si Sora à comprit mais il était content de ramasser des feuilles et cueillir des fleurs...
Yen - Je suis contente que vous avez passé un bon moment avec Carter.
Le coréen avait attrapé Sora au vol alors que ce dernier lui fonçait dessus tel un joueur de football américain et l'emporta dans la cuisine avec Carter pour aller préparé le goûter. Io les regarda partir avant de se tourner à nouveau vers sa mère.
Io - Ça va durer longtemps ton traitement ?
Elle n'était pas surprise que sa fille se pose des questions sur son traitement, elle était beaucoup trop perspicace, trop mature pour certaines choses.
Yen - Pour le moment, on ne sait pas combien de temps je vais devoir prendre ce traitement. Cela va dépendre de comment mon corps va réagir, il y a chez des gens où il est rapidement efficace et d'autres où cela demande un peu plus de temps.
Elle avait choisi d'être honnête avec Io, cela ne servait à rien de cacher cette vérité-là.
Yen - Le traitement n'est pas douloureux, mais je risque d'avoir de temps en temps des migraines. Mais c'est normal, c'est signe que mes yeux travaillent.
Cependant, elle cherchait les mots adaptés à une bonne compréhension. Et surtout elle voulait rassurer sa fille. Io hocha doucement de la tête, baissant les yeux sur ses mains, répondant d'une petite voix.
Io - D'accord...
Elle avait généralement besoin de temps pour intégrer de si grandes nouvelles et les digérer. Son attention fut cependant vite attiré par Sora qui revenait vers elles en trottinant. Il se laissa un peu lourdement tomber dans les bras de sa mère alors que Carter annonçait depuis la cuisine. Yennefer encaissa maladroite l'arrivée sauvage de son fils, mais qu'est-ce qu'elle aimait cette énergie débordante et pleine de vie de Sora.
Carter - Goûter ! J'ai envoyé Sora vous chercher !
Yen - Le colis a bien été reçu, dit-elle en rigolant.
Sora répéta joyeusement "goûter" un peu à sa sauce, attrapant la main de sa mère pour l'inciter à repartir avec lui en rigolant. Elle ne tarda pas à suivre son fils, qui ne lui laissait pas tellement le choix et où son impatience ainsi que sa prononciation était touchante.
Yen - Tu es sûr d'avoir assez faim pour goûter ?
Sora - Ui ! Ui !
Elle sut qu'elle était dans la cuisine lorsque Sora lui lâcha la main pour venir tapoter quelque chose qui était devant elle. Elle arriva rapidement à identifier une chaise, Sora lui indiquait sa place ? Ou était-il en train de demander à s'asseoir ?
Yen - À croire qu'on ne le nourrit pas assez pour qu'il soit aussi excité quand il faut passer à table, dit-elle en rigolant.
Carter - Bah vu ce qu'il dépense comme énergie, faut de quoi recharger les piles !
Elle prit le temps d'observer la chaise du bout des doigts pour se rendre compte que c'était bien la place que Sora lui indiquait, sa chaise était assez reconnaissable pour l'enfant.
Yen - Merci mon poussin !
Sora sourit et se dirigea vers sa propre chaise, vite aider par son père qui le voyait tenter de l'escalader seul. Io avait sagement suivi et s'installa elle aussi autour de la table. Carter déposa une assiette de tarte aux pomme devant Sora avec une cuillère mais le petit homme préféra s'y attaquer avec les doigts. Il déposa ensuite deux assiettes devant chacune des filles, prenant la parole surtout pour Yen.
Carter - Tarte aux pommes maison ! Je l'ai faite tout à l'heure...
Yen - Je suis entourée d'hommes qui savent faire la cuisine, le paradis d'une femme !
Il s'assit alors que Kwaïgon déposait une assiette devant lui et prenait place, une tasse de café à la main. Il interrogea cependant tout le monde.
Kwai - Thé ? Jus ? Chocolat chaud ?
Sora - Jus ! Jus !
Sora tendit son verre de ses mains toutes pleines de tartes, ajoutant sous le regard de son père.
Sora - Siteplait.
Kwai - Je préfère !
Le coréen le servi tranquillement alors que le petit homme ajoutait un "merci" dans son langage... Yennefer avait hoché légèrement la tête, comme pour approuver les paroles de son mari, mais aussi ceux de son fils. Bien qu'elle n'avait aucun doute sur l'éducation que le coréen allait transmettre à ses enfants, il se révélait de jour en jour être un père formidable.
Carter - Tu ne prends pas de tarte Kwai ?
Kwai - Non, ce soir... Pour le dessert. Io ?
Io - Du jus aussi s'il te plaît.
Kwai - Et voilà... Yen ? Un truc à boire ?
Yen - Je veux bien une tasse de thé, et un petit morceau de tarte pour ma part Carter, merci !
Carter - Partages avec ton mari alors pour la part de tarte !
Kwai - Je vais te faire du thé... Carter ?
Carter - Je vais prendre comme les enfants ! Merci ! répondit-il en souriant.
Un sourire s'afficha sur ses lèvres, malgré qu'elle ne pouvait pas voir la scène qui se déroulait à cet instant, elle entendait parfaitement des petits détails. Et le fait de connaitre si bien Sora l'aidait aussi à visualiser l'état dans lequel il devait probablement se trouver. A l'inverse, Io devait être bien paisible et sage.
Yen - Et bien je sens que cette journée a été bien rempli !
Presque autant qu'une journée au Haras... Même si elle se serait bien passé de faire certaines choses, elle était quand même plus légère et tranquille maintenant.
Carter - Oh oui ! Mais demain il y a école donc se sera un peu plus tranquille...
Io et Carter échangèrent un sourire alors que le coréen préparait sagement le thé. Il avait mit une petite quantité d'eau à bouillir alors ça ne prit pas très longtemps. Il déposa sagement la tasse à côté de Yen et reprit sa place avec un léger soupir.
Kwai - Tu me dis quand il sera assez infusé, j'enlèverais le sachet de thé...
Yen - Merci, dit-elle en souriant.
Il se plongea doucement dans sa tasse de café et dans ses pensées, écoutant d'une oreilles le reste de la table et les rires des enfants...
* * *
Elle était réactive au traitement, une nouvelle qui avait provoqué une grande émotion pour l'ensemble de la famille, mais aussi un soulagement chez la jeune femme. Cependant, il était impossible de savoir si sa vision reviendrait dans son entièreté. Il y avait un risque important d'une perte de vision, obligeant une correction avec des verres. Et dans le pire des cas, elle pourrait ne voir le monde qu'à travers des formes et des jeux d'ombres. Mais cela lui semblait moins angoissant que l'obscurité permanente.
Les migraines l'a cloué souvent au lit, et ce malgré les médicaments qui lui donnait régulièrement le coréen, en faisant attention à respecter les doses afin de ne pas provoquer une addiction. Yennefer ne s'était jamais plainte, supportant avec un certain humour, même quand elle s'est retrouvée à vomir plusieurs fois dans une seule journée comme si elle était enceinte. Elle a un peu tenu tête à son mari, qui n'aimait pas la voir subir ses effets secondaires, et qu'elle pouvait comprendre. Ce n'était pas une situation facile à vivre pour lui...
Elle demanda à être mise en relation avec des gens qui suivaient le traitement, afin de pouvoir échanger à ce sujet. Carter avait raison, la frustration et la colère étaient apparues certains jours et ses groupes de parole l'avaient aidé à se vider la tête. Elle parlait aussi avec le coréen, mais elle sentait bien qu'il y avait quelque chose, qu'il se sentait responsable, et qu'elle ne pourrait rien n'y faire pour le convaincre du contraire. Il n'y avait finalement que la guérison qui pourrait l'apaiser réellement... Elle l'espérait.
Elle avait fait deux séances de laser supplémentaire, et elle revenait aujourd'hui pour une nouvelle. À peine venaient-ils d'arriver, qu'on l'amena pour sa séance. Elle commençait à connaître le chemin, comme elle commençait à avoir de plus en plus de faciliter à se déplacer seule dans une pièce familière. Elle entendit le directeur échanger avec son mari d'une voix toujours aussi chaleureuse. Mais bientôt le silence des pas du spécialiste fut la seule chose qu'elle entendit jusqu'à l'arrivée dans la pièce. Il l'aida à s'installer sur le fameux fauteuil.
Docteur - Que voyez-vous ? Demanda-t-il en lui retirant le bandeau.
Yennefer eut un temps de réflexion, mais aussi d'adaptation face à la soudaine clarté de la pièce. Elle cligna plusieurs fois des yeux, retenant une envie de les frotter.
Yen - Comme un point lumineux... C'est assez...
Docteur - Éblouissant ?
Yen - Oui.
Docteur - C'est une bonne chose, cela ne va pas être facile, mais il va falloir garder les yeux bien ouverts. Si vous sentez que vous n’allez pas tenir, dit-le-moi immédiatement d'accord.
Yen - Oui.
La séance se déroula tranquillement, bien qu'elle demanda une fois au spécialiste de s'arrêter en sentant un picotement dû à la lumière, et qui la poussait à cligner des yeux. Il prit son temps pour faire quelques vérifications, marmonnant plus ou lui-même que pour elle. Et cela ne l'a dérangeait absolument pas, elle était trop occupée à admirer cette lueur blanche, qui se révéla être une puissante lampe. Il termina par lui mettre les gouttes quotidiennes avant de l'aider à remettre son bandeau de nuit, qui avait remplacé les compresses peu esthétique et un peu déstabilisante pour ses proches, notamment les enfants. Ils repartirent ensemble vers l'accueil, elle se sentait légèrement frustrée d'être de nouveau plongée dans le noir.
Docteur - Monsieur Ono, je vous rend votre femme. Et j'ai de bonnes nouvelles à vous donner, nous allons pouvoir passer à la deuxième partie du traitement. Il y aura toujours les séances de laser à la même fréquence, ainsi que le nombre de gouttes à mettre par jour. Cependant, après avoir mis les gouttes Madame Ono peut rester une heure sans le bandeau, il faut juste qu'elle ne soit pas trop explosée à la lumière vive, donc éviter les sorties à l'extérieur pour le moment. L'idéal serait une pièce avec une lumière un peu tamisée. Avez-vous des questions ?
Kwai - Euh... Ok. Non, pas de questions. Merci...
Le coréen était un peu déstabilisé mais il serra la main du docteur et le salua avant de prendre la main de Yen et reprendre doucement le chemin du parking. Il serra avec affection sa main mais garda le silence jusqu'au retour dans la voiture. Il démarra tout doucement, plus qu'à son habitude et prit finalement timidement la parole.
Kwai - Comment ça été aujourd'hui ?
Yen - Bien...
Elle se perdit un instant dans ses pensées, cherchant à trouver les bons mots pour décrire ce qu'elle ressentait, comme décrire les changements. Elle prenait toujours le temps d'en discuter avec le coréen, surtout pour le rassurer de l'efficacité du traitement. Lui, il ne pouvait pas voir les changements, il ne voyait que les effets secondaires.
Yen - Très bien même ! rajouta-t-elle avec une certaine émotion dans sa voix. J'ai été aveuglé pour la lampe qui doit se trouver au niveau du laser... Du moins, je pense. Le spécialiste m'a dit que mes yeux commençaient à recapturer les rayons de lumière, mais il m'a sorti encore une fois des termes incompréhensibles. Je n'ai vu finalement rien d'autre que cette blanche, mais cela fait du bien... Cela change de l'obscurité. Et peut-être que j'arriverais à voir des formes... J'ai hâte d'enlever un peu mon bandeau !
Elle mourrait d'envie de l'enlever maintenant, de tenter de renouveler l'expérience. Ce n'était pas forcément pour revoir parfaitement, mais rien qu'une variation d'obscurité la rendrait heureuse.
Yen - Il faut continuer !
Le coréen garda le silence. Ou tout du moins, c'est ce qui ressembla à cela pour Yen. A sa description de l'évolution de sa cécité, il avait dû rassembler tout son sang froid pour ne pas donner un coup de frein. Il avait simplement dévié de sa route alors qu'il tournait la tête vers elle. Son coeur faisait des bonds dans sa poitrine et il avait bien du mal à garder toute son attention sur la route. Il avait tant espéré ces derniers temps que cette évolution lui faisait l'état d'un choc. Il se força à une profonde inspiration et serra les mains sur le volant pour ne pas perdre pied. Il s'était tant inquiété face aux effets secondaires qui l'envahissaient... Mais aussi face aux premières évolutions de sa cécité, qu'il avait trouvé bien maigre, même s'il se répétait sans arrêt qu'il fallait qu'il garde espoir. C'était difficile pour lui de garder espoir face à ses douleurs et à ses frustrations. Il avait eu l'impression de plonger dans un doux enfer qui semblait sans fin. Et là... La flamme de l'espoir vacillante gonflait dans sa poitrine tel un ballon de baudruche. Il en avait même les yeux humides...
Yen - Kwaï... Tu es bien silencieux.
Elle aurait peut-être dû attendre d'être chez eux pour lui dévoiler cette nouvelle, mais l'émotion l'avait submergée au point de ne pas pouvoir garder tout ça pour elle.
Yen - Tu ne veux pas te garer deux minutes...
Kwai - Si... murmura-t-il.
Il dû attendre un moment avant de trouver une place pour se garer, mais dès qu'il le pu, c'est ce qu'il fit, coupant le contact et se laissant aller contre le dossier de son siège, la tête résolument tourné vers la fenêtre, le coude en appui contre cette dernière. Il mit un moment avant de prendre a parole d'une voix un peu hachée, même s'il la voulait enjouée.
Kwai - C'est génial Yen... C'est... C'est vraiment une bonne nouvelle...
Elle chercha à poser sa main sur sa cuisse, comme pour se rassurer de sa présence malgré qu'elle le savait à ses côtés. Elle était devenue encore plus tactile en l'absence de sa vue.
Yen - Je sais que c'est difficile pour toi... Surtout au début... Mais je pense que maintenant, on peut sincèrement y croire...
Les chercheurs du centre semblaient fortement y croire, le traitement réagissait de la même manière que chez d'autres patients qui ont depuis retrouvé la vue.
Yen - On va pouvoir rependre notre vie... Et laisser cet accident derrière nous.
Kwai - Oui... Je sais c'est...
Sa gorge se noua un instant et il mit quelques secondes avant de reprendre la parole, la voix remplie d'une émotion qu'il n'arrivait pas à contrôler. Il tourna la tête vers elle, laissant tomber mollement sa main sur lui, posant l'autre sur la sienne.
Kwai - C'est vraiment une bonne nouvelle Yen...
L'émotion rendait la nouvelle un peu triste de son point de vue. Il n'arrivait pas a laisser explosé la joie qui l'envahissait. Trop recouverte, sans doute, par toute ses craintes et ses doutes... Elle se pencha vers lui, afin de déposer chastement ses lèvres sur sa joue avec maladresse. Elle ne pouvait pas lui en vouloir de ne pas exploser de joie à cet instant, il ne vivait pas ce qu'elle vivait. Et même en lui décrivant ses sensations, ses changements, il ne pouvait qu'imaginer. Les doutes étaient encore nombreux tant que la guérison ne sera pas totale.
Yen - Oui, une bonne nouvelle, dit-elle en souriant.
* * *
Elle s'était réveillée d'une humeur euphorique, avec un sourire gravé au bord de ses lèvres qui ne semblait pas vouloir s'effacer. Ce jour était enfin arrivé après plusieurs semaines de traitement. Aujourd'hui, elle allait faire de dernier contrôle, avec la dernière séance de laser. Elle avait retrouvé une bonne partie de sa vue, les ombres floues s'étaient peu à peu transformées en image plus nette et précise. Bien que le bandeau eut disparu, elle doit garder en permanence des lunettes de soleil, mais cette contrainte était bien maigre en comparaison du confort de vie qu'elle retrouvait. L'ambiance s'était aussi beaucoup adoucie, et bientôt ils allaient pouvoir tourner la page définitivement.
Docteur - Bien voyons tout ça !
Elle s'était installée sur une chaise devant un bureau ophtalmologique coulissant, très similaire à ce qu'on trouve chez tous les ophtalmologues classiques. La séance de laser s'était parfaitement déroulée, elle était devenue comme une routine pour la jeune femme, qui avait pu enfin découvrit au fil des jours la pièce et ses équipements. Elle jeta un coup d'oeil en direction du coréen, qui avait été invité à se joindre à eux pour ce dernier bilan de contrôle. Le jeune homme était plongé dans ses pensées quand il capta son regard et ne fit que pincer les lèvres dans un semblant de sourire.
Docteur - Rien de particulier à signaler ? Des signes de fatigues ? La vision qui se trouble ?
Yen - Rien, cela fait même plusieurs jours que je n'ai plus de migraine le soir.
Le spécialiste marmonna un parfait avant de l'indiquer de poser son menton contre le dispositif. Il passa d'un oeil à l'autre, lui demandant de regarder dans certaines directions.
Docteur - Et bien, j'ai le plaisir de vous annoncer que votre lésion a totalement été résorbée ! Vous n'avez pas trop perdu, mais il vous faudra des lunettes de repos au cas où. Comme penser à garder vos lunettes de soleil lors des journées fortement ensoleillée. Je vais vous donner des gouttes de vismed à mettre pendant trois mois, c'est pour aider à l'hydratation des yeux. Vous pouvez très bien vous le procurer sans ordonnance, si un jour vous sentez une petite irritation. Bien sûr, si cela dure dans le temps il faudra consulter.
Yennefer avait plongé son regard dans celui de son mari, brillant d'émotion et de soulagement. Elle avait entendu les paroles du spécialiste d'une oreille, mais l'émotion envahissait grandement ses pensées. Le coréen eut un temps d'arrêt aux paroles du médecin. Il plongea son regard dans celui de Yen, brillant, mais aussi indécis, malgré l'émotion qui gravait les traits de sa femme, avant de revenir sur le médecin.
Kwai - Vous êtes sûr ? C'est vraiment fini ?
Il voulait en être certain. L'entendre une fois de plus de la bouche du médecin. Être sûr que ce doux cauchemar était bel et bien derrière eux... Le spécialiste posa son attention sur le coréen à ses paroles, qui lui était familière de la part de ses patients ou des proches de ceux-ci. Et il pouvait parfaitement les comprendre.
Docteur - Totalement certain de la guérison totale de votre femme. Il n'y aura pas de perte conséquente de vue dans les mois à venir. Bien sûr avec l'âge elle risque de perdre en vision, mais comme tout le monde.
Le coréen hocha vaguement de la tête avant de reposer son attention sur Yen, les yeux brillants d'émotion. Finalement il n'y tint plus et se leva, mamonnant un vague "excusez moi" au médecin avant de réduire la distance qui le séparait de Yen et prendre son visage entre ses mains, un sourire véritable s'affichant sur ses lèvres. Il fini par déposer ses lèvres sur les siennes, réclamant un tendre baiser avant que la bienséance ne le rapelle à l'ordre. Il se redressa et fit face au médecin.
Kwai - Est-ce qu'il y a autre chose ou... Est-ce qu'on peut y aller ?
Le spécialiste avait détourné son attention pour s'occuper de remplir une feuille d'ordonnance, malgré le léger sourire qui s'était affiché au bord de ses lèvres. Il n'était pas le premier mari qui voyait réagir ainsi face à la guérison de sa femme. A sa question, il tendit rapidement la feuille en rajoutant.
Docteur - Juste l'ordonnance que voici ! Très bonne continuation à vous.
Kwai - Merci beaucoup... Vraiment beaucoup...
Yennefer récupéra l'ordonnance qu'elle ne tarda pas à glisser dans son sac, puis s'empressa de remercier chaleureusement le médecin. Son coeur semblait vouloir sortir de sa poitrine tellement il battait fortement et un peu chaotiquement. Et elle se retenait de pleurer de joie face au verdict. Elle était impatiente de rentrer, comme elle était impatiente d'être seule avec son mari pour laisser évacuer ses émotions. Chose qu'elle ne tarda pas à faire en arrivant devant la voiture. Elle l'enlaça avec force, blottissant sa tête dans son cou en laissant éclater ses sanglots de joie. Le coréen referma ses bras autour d'elle et enfouit son visage dans ses cheveux, la soulevant doucement du sol et tournant sur lui même, étouffant un cri de joie dans ses vêtements. Il en avait rêver de cet instant... Qu'est-ce que ce regard lui avait manqué... Il n'avait presque pas besoin de mots pour communiquer avant cet accident. Ne plus trouver les réponses dont il avait besoin lui avait terriblement manqué... Et terriblement inquiété aussi. Il fini par reposer la jeune femme au sol et se détacher doucement d'elle pour encadrer à nouveau son visage dans ses mains et se plonger dans ce regard brillant d'émotion. Il fini par réclamer un baiser un peu plus fougueux que ce à quoi elle avait eu droit dans le cabinet avant de prendre la parole d'un murmure rauque, empli d'émotion.
Kwai - Yen... Mon dieu ce que je t'aime... Qu'est-ce que ça m'avait manqué... Qu'est-ce que tu m'avais manqué...
Il sourit, tel qu'il ne l'avait plus fait depuis longtemps et se prit même à rire, à la fois nerveux, mais aussi infiniment soulagé... Elle avait répondu à son baiser, se moquant bien de se trouver sur un parking à la vue de tous. Et son regard ne tarda pas à se noyer dans le sien, ce regard si expressif qu'elle seule arrivait à déchirer.
Yen - J'ai l'impression que tu es devenu encore plus beau, dit-elle en souriant.
Kwai - Mmh... On va peut-être aller revoir le médecin alors... dit-il en souriant, feintant le doute.
Elle glissa une main dans ses cheveux, un tic qu'elle avait prit et qui ne semblait pas vouloir la quitter. Elle aimait tellement la sensation sous ses doigts. Il se laissa faire, savourant ce contact, ayant bien du mal à quitter ses yeux du regard, s'y plongeant comme dans un océan...
Yen - Je suis soulagée de te retrouver... Je craignais que cette situation nous éloigne... définitivement.
Car, elle les avait éloigné d'une certaine manière. Certes le coréen fut toujours à ses côtés, toujours à prendre soin d'elle, à l'aimer. Mais il y avait plus ce lien, cette connexion si fusionnelle entre eux. Il manquait quelque chose que seul le regard leur offrait, cette communication muette. Il eut un léger soupir, accompagner d'un sourire un peu triste, caressant du pouce sa pomette. Il avait le regard brillant, empli d'émotion et une boule enflait dans sa poitrine, lui serrant la gorge.
Kwai - J'ai eu tellement peur de te perdre...
Il la prit dans ses bras, retenant avec peine les larmes menaçant au coin de ses yeux. Il la serra dans ses bras avec l'énergie du désespoir, mais aussi la joie de la retrouver toute entière, et définitivement sauve...
Kwai - J'ai eu tellement peur...
Il eut une inspiration un peu chaotique, enfouissant le nez au creux de son cou, la gardant contre lui, fébrile, légèrement tremblant. Elle continua de lui caresser les cheveux avec tendresse, toujours envahie par l'émotion.
Yen - C'est fini maintenant... On va pouvoir reprendre notre routine. Et puis celle-ci devrait être enfin plus paisible.
Kwai - Oui... Beaucoup plus...
Maintenant que son père n'était plus de ce monde, que le clan était devenu une entreprise dans la toute légalité. Certes, elle se doutait bien que des ennemis, il en aurait toujours... Mais elle voulait croire que la mort ne rôderait plus trop autour de sa famille.
Yen - Qu'est-ce que je t'aime... murmura-t-elle du bout des lèvres.
Kwai - Et moi donc...
Il l'embrassa à nouveau, animer d'une passion nouvelle avant de finalement se détacher d'elle. Ils devaient rentrer à la maison, partager la bonne nouvelle... Et avec un peu de chance, l'avenir leur réserverait de meilleurs surprises...
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