Teardrop
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Ep 15 | Officialisation - Ven 27 Oct 2017 - 18:42
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Officialisation
Le coréen leva les yeux sur le douanier et lui adressa un bref hochement de tête en récupérant son passeport avant de se diriger d'un pas vif vers la sortie. Le voyage jusqu'à Tokyo lui avait paru plus que long et il était presque éreinté. Débarqué le soir alors que le soleil était déjà couché n'arrangeait en rien sa lassitude. Mais cela lui donnait un certain espoir : il aurait peut-être la chance de se reposer un peu avant la journée du lendemain, qui promettait d'être assez rude. Il sorti dans l'air chaud extérieur, poussa un soupir et laissa son regard se promener le long du trottoir, à la recherche de la tête de station de taxi. Lorsque son regard se posa sur une silhouette familière, un léger sourire s'afficha sur ses lèvres. Il eut une seconde d'immobilité, rechaussa son sac sur son épaule, et se dirigea doucement vers la jeune femme qui l'attendait. Lia, un immense sourire aux lèvres, sauta du capot de sa voiture et ouvrit les bras à l'approche du coréen pour l'accueillir. Il l'enserra dans ses bras à son tour, lui rendant son sourire.
L - Salut frangin !
K - Salut Lia ! Tu t'en lasse pas de ce petit surnom !
L - Oh que non ! Aller grimpes !
Le coréen sourit et fit le tour de la voiture pour grimper côté passager, alors que Lia reprenait le volant. Quelques poignées de secondes plus tard, le véhicule filait sur la voie rapide pour s'extraire de l'agitation de l'aéroport. Ils restèrent silencieux un moment. Le coréen, le regard perdu sur le paysage urbain nocturne, restait enfermé dans ses pensées. Il quittait le Haras le cœur lourd, même s'il n'avait pas vraiment de crainte. Mais laisser Yennefer seule dans son état n'était pas une idée qui lui plaisait... Pas du tout. Les enfants étaient avec elle, ainsi que toute l'équipe dans son grand complet, mais il aurait préféré rester à ses côtés. Malgré tout, Lia, James et Liam lui avait tout les trois fait comprendre que pour l'avenir de ses enfants, il avait tout intérêt à faire ce voyage au Japon. Alors il s'était plié à l'avis général et avait prit un billet d'avion pour Tokyo.
L - Tu as fait bon vol ?
Doucement, il tourna la tête vers Lia. Elle avait posé la question avec une certaine timidité. Depuis l'accident de Yen à vrai dire, elle le prenait avec des pincettes, il le sentait. Il lui avait raconté toute l'histoire et lui avait demandé de ne pas poser de question. Elle respectait ce choix et elle continuerait dans ce sens là, il le savait. Mais cela ne l'empêchait pas de faire attention à ce qu'elle lui disait ou lui demandait. Il était reconnaissant de cette attention même si parfois, elle l’exécrait.
K - Oui ça été... Tu sais la première classe c'est assez reposant...
L - C'est vrai ! Tu as faim ?
K - Pas trop mais j'imagine que toi oui ?
L - Tu crois bien frangin !
Elle lui sourit, joyeusement, et il répondit à son sourire, bien qu'avec un peu moins d'entrain. Elle reposa les yeux sur la route et lui sur le paysage, se laissant porter sagement. Ils ne tardèrent pas à rejoindre le centre ville et la jeune femme trouva un parking où laisser sa voiture, dans une rue animée. Il ne leur fallu que quelques minutes ensuite pour se retrouver attabler dans un restaurant chic dans lequel Lia avait réservé une table. A l'abri des regard et des oreilles, ils étaient dans un endroit calme de la salle et surplombaient la ville du haut de leur restaurant panoramique. Ils étaient resté plutôt silencieux jusqu'à ce que le serveur reparte avec leur commande en poche et leur avoir laisser une bouteille de vin sur la table. Le coréen se laissa aller sur le dossier de sa chaise et laissa son regard plonger sur la ville à leur pied. Lia, jouant avec son verre à pied du bout des doigts, resta un moment silencieuse à observer le coréen. Elle fini par percer le silence d'une voix douce, un léger sourire aux lèvres, désabusé.
L - Jamais je ne t'avais vu aussi las...
K - Ah oui ? Pourtant en six ans de vie presque commune tu as dû en avoir le temps...
L - Et bien il faut croire que ça n'a pas suffit...
Le coréen releva les yeux sur sa sœur adoptive et effectivement, il était las. Las et fatigué. Il pinça les lèvres en un semblant de sourire et attrapa son verre pour en siroter une gorgée.
K - Je t'ai rarement vu aussi calme.
L - Je sais rester sage quand il le faut !
Ils échangèrent un sourire, un peu plus malicieux cette fois. Tout en sirotant leur verre, Lia poursuivit la conversation.
L - Alors, comment ça se passe avec Io ?
K - Et bien ça va... Elle s'est plutôt bien adapté à notre quotidien. Et plus particulièrement en ce moment elle s'implique beaucoup dans notre quotidien...
L - C'est bien... Toi qui craignais un peu qu'elle ne s'entende pas avec Yen...
K - Connaissant Io c'était le risque.
L - C'est vrai... Elle a du caractère...
Le coréen acquiesça sans rien dire, buvant une nouvelle gorgée de son verre. Il était le premier étonné du comportement de la jeune japonaise envers son épouse, surtout en ce moment, suite à la cécité de Yennefer. Il était très touché de toutes les attentions que la petite fille portait à Yen, de tout ce qu'elle faisait dans l'ombre pour leur rendre, à lui comme à sa mère, le quotidien plus facile.
L - Toi qui ne voulais pas être père...
K - Qui ne voulait pas avoir d'attache surtout... Regardes où j'en suis maintenant...
L - Tu regrettes ?
K - Non. Bien sûr que non...
L - Mais parfois peut-être un peu ?
K - Ce n'est pas vraiment ça... Disons que, parfois, je me dis que Yen aurait bien moins de problèmes si je n'étais pas entrer dans sa vie...
L - Tu n'en sais rien. Peut-être pas. Qui sait ce qu'elle serait devenu si tu l'avais laissé se débrouillé seule avec ce Jonah...
La japonaise haussa des épaules avec un fin sourire en prenant une gorgée de son vin. Le coréen plongea aussi le nez dans son verre mais lui lança un regard un peu soupçonneux. Ce n'était pas vraiment dans les habitudes de Lia d'être nostalgique ainsi, même si lui en avait plutôt l'humeur. Il allait ajouté quelque chose mais se tut en voyant arriver le serveur du coin de l’œil. Le jeune homme déposa devant eux deux assiettes identiques ; deux rectangles d'un écrasé de légume surmonté d'un filet de saumon. Assez minimaliste et peu garni mais dans un restaurant gastronomique comme celui là, il ne devait guère s'attendre à mieux. Il remercia le serveur avant de poser son verre et attraper sa fourchette, attendant quelques secondes avant de reprendre le fil de la conversation.
K - Certes... Mais ce n'est pas maintenant que je vais refaire le monde.
L - Non ! C'est trop tard maintenant !
De nouveau, elle sourit joyeusement en avalant une bouchée de son entrée avant de reprendre, un fin sourire aux lèvres, taquine.
L - T'imagines ? On serait peut-être ensemble sans Yen dans ta vie...
Le coréen eut une fraction de seconde d'arrêt et fini par doucement rire en voyant ses yeux pétillants.
K - On ne se serait pas supporter.
L - C'est clair... Qu'est-ce que j'admire Yen ! Je n'aurais pas supporter le dixième de ce que tu lui as fait subir !
K - Mais bien sûr ! Comme si on n'avait pas fait pire dans notre folle jeunesse...
Cette fois, ils éclatèrent de rire ensemble et une partie de la lassitude du coréen s'envola de ses épaules. Il soupira, mâchonnant sa bouchée en reposant les yeux sur la ville illuminée. La voix de Lia brisa le silence, timide, mais sincère.
L - En tout cas je suis contente que tu ai pu rencontrer Yen et ... Avoir cette chance de fonder ne famille.
K - Merci...
Le coréen posa un regard grave sur elle. Il était sincère également, mais un peu ému qu'une telle remarque vienne d'elle.
K - Un jour ce sera ton tour...
Il sourit, essayant à son tour de la faire sourire mais à son air, il comprit vite que c'était en vain. Elle lui fit un maigre sourire cependant, prenant son verre pour en boire une gorgée en se laissant tomber contre le dossier de sa chaise.
L - Qu'est-ce que tu peux être naïf parfois... Mais très craquant dans ta naïveté !
De nouveau le coréen eu un fin sourire alors que la jeune femme reprenait sa fourchette. Le coréen resta pensif un moment, terminant doucement son assiette et son premier verre. Ce n'est que lorsque le serveur vint débarrasser leurs assiettes qu'il prit la bouteille pour les resservir en même temps que la parole.
K - Je n'ai jamais ignoré tes sentiments à mon égard...
L - Mais ils n'ont jamais été partagé...
K - Je te l'ai dit... Je ne voulais pas d'attaches. Je ne voulais pas que quelqu'un souffre à ma place. Et surtout, je ne voulais pas qu'un enfant subisse ce que j'ai subit.
L - Et puis tu as rencontré Yen et toutes tes belles résolutions ont volé en éclat !
K - Je ne l'ai pas fait exprès !
Cette fois, le ton était colérique, autant chez l'un que chez l'autre, et leur échange de regard empli d'un certain ressentiment. Le coréen détourna les yeux le premier en soupirant.
K - On ne fait pas exprès, Lia, de tomber amoureux de quelqu'un.
L - Tu crois que je ne le sais pas ?
K - Alors qu'est-ce que tu me reproches ?
L - Je n'en sais rien.
K - Bien sûr que si... C'est juste que...
Il se tut à l'approche du serveur et prit son verre en retombant lourdement dans son siège. Cette fois, c'est Lia qui remercia l'arrivée des plats. Elle attendit sagement que le serveur ne s'éloigne, mains croisées au dessus de son assiette, le regard fixé sur le coréen, qui s'obstinait à regarder la ville en contre-bas. Elle fini par baisser les yeux sur son assiette de viande et l'entamer doucement, en reprenant la parole.
L - Je t'en ai toujours voulu d'avoir accepter de signer le contrat. Le jour où on l'a fait, intérieurement je sautais de joie... Mais une part de moi me disais qu'il ne fallait pas... Que tu devais être fort pour nous deux. Et puis tu as cédé... Tu as signé...
K - Que pouvais-je faire d'autre ? Je n'avais pas vraiment le choix en fin de compte...
L - Bien sûr que si... Si tu n'avais pas signé, Isato l'aurais fait.
K - Isato ? Mais il...
L - Venait de rompre ses fiançailles. Et de faire une très grosse boulette en même temps. Nobu lui a évité de très peu la prison à ce moment là. L'avenir nous a montré qu'il avait fait une erreur... Il aurait dû laisser son fils se faire enfermer.
K - Ce n'est pas faux...
Le coréen haussa doucement des épaules et bu une nouvelle gorgée de son verre avant d'attaquer à son tour son assiette ; un plat de viande cette fois.
K - Je n'avais pas la même maturité à l'époque Lia... Je ne voyais pas quel avenir je pouvais avoir en dehors de celui au sein du clan. Nobu voulait assurer un avenir à ce dernier... Il n'y avait que le clan qui comptait, pas le reste... Nous n'étions que des pions...
L - Des pions à qui il tenait beaucoup ! Il a quand même voulu t'adopter ! Alors ne me dis pas qu'on était que des pions...
Elle leva sa fourchette, menaçante, vers lui. Le coréen se contenta de soupirer, fixant la jeune femme avec une certaine tristesse.
K - Il n'aurait jamais pu m'adopter.
L - Tu te sous-estime. Bien sûr que si il aurait pu.
K - Non Lia. A partir du moment où on a signé le contrat, il ne le pouvait plus.
L - Pourquoi ? C'est absurde ! S'il ne l'a pas fait c'est parce que tu as toujours refusé ! Même lorsque tu as eu l'occasion de changer de nom tu as refusé de prendre le sien !
K - Je ne pouvais pas parce que si j'acceptais de devenir son fils, le contrat était nul. Cela aurait servit à rien que l'on signe si c'était pour le rendre nul dès la seconde où mon adoption est validée.
L - Qu'est-ce que tu raconte ? Je ne comprends rien à ce que tu dis...
K - Laisse tomber... Je suis fatigué...
L - Non. Expliques toi. Tu étais son préféré, je le sais ! Il ne m'a jamais proposé à moi ! Je n'ai seulement eu droit qu'au contrat et...
K - Tu es sa fille.
La japonaise ouvrit de grands yeux et fixa le coréen avec étonnement mais ne pu rien dire.
K - S'il m'adoptait, on devenait frère et sœur et le contrat devenait nul. Ce n'est pas moi qu'il voulait mettre sous sa protection mais toi.
La jeune femme se laissa retomber dans le dossier de sa chaise et son regard se perdit un instant sur la ville. Elle croisa rageusement les bras sur sa poitrine et il se passa de longues minutes avant qu'elle ne reprenne la parole, doucement.
L - Depuis quand le sais-tu ?
K - Depuis la mort de Kaori.
L - Oh mon dieu...
Elle mit les mains devant sa bouche, comme prise d'une nausée et il lui fallu quelques minutes pour reprendre véritablement contenance. Le coréen pinça les lèvres dans un sourire désolé. Il aurait préféré qu'elle l'apprenne d'une autre manière, ou pas du tout, comme l'avait souhaité Nobu, mais il ne regrettait pas non plus ce choix de lui avoir révélé la réalité des faits. Il laissa à Lia le temps de s'en remettre, en sirotant doucement son verre. Après plusieurs minutes d'un silence éberlué, la japonaise se laissa retomber sur le dossier de sa chaise avec un soupir. Elle fixa le coréen un moment avant de finalement prendre la parole.
L - Mais... Pourquoi il ne m'a rien dit ?
K - Je ne sais pas... Il ne m'a pas dit pourquoi il ne voulait rien te révéler.
L - Et maman non plus... Tu en as déjà parlé avec elle ?
K - Jamais. Elle ne sait pas que je suis au courant... A vrai dire, seuls Nobu et Kaori le savait.
L - Mon dieu... En fait, je crois que je préférais l'ignorer...
K - Tu comprends mieux certains de ses comportements ?
L - Non... Au contraire... Si avant il ne m'inspirait que de la tristesse, désormais je le hais.
K - J'en suis désolé.
L - Oh je t'en prie... Ne fais pas l'homme compatissant... Tu le fais très mal.
De nouveau, le coréen pinça les lèvres et se pencha à nouveau sur son assiette. Lia l'imita, bien qu'avec bien moins d'enthousiasme qu'au début du repas. Ce qu'il pouvait comprendre. Ce n'était pas le genre de révélation que l'on voulait se voir apprendre aussi abruptement. Le coréen n'avait pas de mal à se figurer l'effet que la nouvelle faisait à Lia ; celle d'une douche froide assez violente. Il ne serait pas étonné qu'elle lui en veille à lui aussi... Mais maintenant que c'était fait... Le repas se poursuivit un moment dans le plus grand des silences avant que Lia ne reprenne finalement la parole, sur un ton un peu plus calme mais avec une pointe de colère.
L - Qu'est-ce que tu sais encore que je ne sais pas ?
K - Qu'est-ce que tu veux que j'en sache ?
L - Alors on va résumé : je suis la fille de Nobu. Il n'a jamais voulu que je le sache, mais Kaori et toi le saviez... Quand on a signé le contrat, tu le savais déjà...
K - Non... Enfin si mais... Laisse moi remettre le contexte : Kaori et Shin venaient de mourir. Nobu ne voulait pas qu'Isato prenne la tête du clan, et il voulait aussi t'assurer un avenir à toi, sa fille, mais sans éveiller le moindre soupçon. Il voulait aussi te protéger d'Isato. Jamais il ne l'aurait laisser signé à ma place, d'autant plus en sachant qu'il était ton frère... Il ne le voulait pas à la tête du clan, à aucun prix. L'avenir nous a montré qu'il n'avait pas forcément prit les bonnes décisions, mais c'est ainsi. J'ai signé à l'époque en sachant tout cela ; que tu étais sa fille, qu'Isato était dangereux... Mais aussi, et c'était son souhait, que tu serais sous ma protection... Il savait déjà qu'il était malade et qu'il ne mourrait pas de vieillesse... Et il savait très bien qu'il n'avait pas que l'adoption pour me faire entrer officiellement dans sa famille. Mais ce n'as jamais été pour moi qu'il faisait cela... C'était pour toi...
De nouveau, elle resta silencieuse un moment, l'observant sans rien dire, avant de finalement acquiescer doucement. Le coréen vit dans ses yeux qu'elle laisser céder quelque chose en elle. Elle laissa échapper un soupir entre ses lèvres et reprit le cours du repas, avec une certaine lenteur, plongé dans ses réflexions. Le coréen garda le silence lui aussi, poursuivant son assiette et son verre, lui laissant le temps de digéré tout cela... Soudainement, elle paru s'étouffer et releva vivement la tête vers lui. Le coréen l'interrogea du regard, surprit, suspendant sa bouchée.
L - Mais ça veut dire que Yen est ma cousine !
Le coréen sourit à sa remarque et se détendit un peu en reprenant le cours du repas.
K - Oui ! Pour de vrai du coup. Pas de question d'adoption ou autre...
L - Mon frère marié à ma cousine... C'est bizarre quand même...
K - Pas tant que ça... Et puis c'est pas ma cousine à moi, que la tienne !
L - C'est pas faux...
La jeune femme haussa des épaules et se replongea à son assiette. Elle paraissait un peu plus calme, redevenant un peu plus elle-même après le choc de la révélation. Le coréen n'était pas dupe cependant, il savait que le sujet reviendrait sur la table... Ils terminèrent leurs assiettes en silence. Le coréen avait observé la jeune femme avec attention pour confirmer ce qu'il pensait : elle se remettait doucement du choc premier de la révélation. Le serveur réapparu pour débarrasser leurs assiettes et leur proposer les desserts.
K - C'était très bon ! Très bon choix de restaurant.
L - Merci ! Je savais qu'il allait te plaire.
Ils échangèrent un sourire timide avant de donner leur commande de desserts au serveur qui revenait les voir. Une fois que ce dernier ce fut éloigner, le coréen reprit la parole, un peu hésitant.
K - Je... Je suis vraiment désolé que tu l'ai apprit de cette façon.
L - C'est pas grave... T'es pas forcément très fin quand il s'agit de nouvelles dans ce genre là.
K - Oui c'est vrai...
Il soupira, reposant son regard sur la ville durant un instant, avant qu'elle n'interrompe le fil de ses pensées.
L - Bon... Tu es prêt pour demain ?
K - Oui ! Et toi ?
L - Oui. On a bien préparé le terrain en même temps, il n'y a pas de raison que ça se passe mal.
K - C'est pas faux.
L - Et puis on est bien entouré ! T'en as parlé à Yen ?
K - Vaguement... J'ai évoqué le sujet mais je ne suis pas entré dans les détails. Je voulais attendre que tout soit vraiment officiel et puis... Et puis on a eu d'autres priorités.
Il laissa échapper un soupir alors que Lia lui servait une grimace désolée.
K - Il faut aller chercher James demain ou il se débrouille ?
L - Je vais le chercher demain matin. Il arrive tôt. Tu sais si les travaux sont terminé chez toi ?
K - Oui ! Normalement en tout cas. Je n'ai pas eu de retour photo mais Atashi m'a dit que tout était terminé.
L - Ah ! Ça c'est une bonne nouvelle ! Je pourrais visiter ?
K - Oui si tu veux.
Ils échangèrent un sourire alors que le serveur revenait avec leurs desserts. Le regard de Lia se fit d'autant plus gourmand face à son assiette, très chocolaté. L'assiette du coréen était bien plus colorée et fruitée.
L - Oh ! Par contre, j'ai promis à maman qu'on dînerait avec elle demain soir.
K - Ok... Chez toi ou dehors ?
L - Chez toi ? Si ton appart' est prêt !
Elle lui servit un sourire malicieux et le coréen ne put que répondre par un léger sourire.
K - Pas de problème. Faut juste que je demande à Atashi de faire quelques courses.
L - Cool !
De nouveau ils échangèrent un sourire et s'attaquèrent à leurs desserts. Il fallu quelques longues secondes ponctuées des soupirs de gourmandises de Lia pour qu'elle ne brise finalement bel et bien le silence, dans un ton sérieux que le coréen soupçonna immédiatement. Il commençait à bien la connaître désormais.
L - Kwaïgon... Dis moi...
K - Oui ? ...
L - Maintenant que tout va devenir officiel, tu ne voudrais pas refaire une place au sein de l'entreprise à Calum ?
K - Non.
Le ton été catégorique, un peu trop abrupt même. Ce qui ne manqua pas d'échapper à Lia. La japonaise fronça les sourcils, l'interrogeant du regard, étonnée.
L - Pourquoi ?
K - Il a fait son choix.
L - Comme Yamata avait aussi décidé de quitter Nobu et pourtant tu as insisté pour le rappeler... Alors pourquoi pas Calum ? Qu'est-ce qu'il se passe entre vous ?
K - Rien. C'est différent. Tu voudrais qu'il revienne ?
L - Il est pas mauvais... Plutôt bon même... A l'heure de la restructuration je recherche les meilleurs éléments et Calum en fait parti et...
K - Non. De toute façon il refuserait.
L - Tu serais prêt à utiliser ton veto contre sa nomination ?
K - Oui ! S'il le faut.
La japonaise resta un instant interdite face à la réaction un peu trop vive du coréen, qui se reprit cependant rapidement en poursuivant son dessert. Lia garda le silence un moment avant de revenir doucement à la charge.
L - Qu'est-ce qu'il s'est passé entre vous ?
K - Rien Lia. Tout va bien.
L - Non tout ne va pas bien ! C'est ton meilleur ami ! Pourquoi tu réagis aussi violemment ?
K - Je ne réagis pas violemment, j'expose mon point de vue.
L - Tu parles d'un point de vue ! Tu serais prêt à poser ton veto ! Pourquoi ?!
K - Arrêtes Lia à la fin !
L - Non Kwaïgon ! Si tu ne me dis pas les choses, je ne peux pas comprendre, et si je ne comprend pas ce que tu veux, on court à notre perte ! Dois je te rappeler quelles seraient les conséquences de notre perte ? De la faillite de l'entreprise avant même qu'elle ne voit le jour ?
K - Non, c'est inutile...
L - Alors expliques moi.
Il soupira, rageusement, et détourna le regard pour répondre, à demi mot.
K - Il est avec Saskia. Il est en train de reconstruire sa vie, de fonder un foyer. Les choses ne passent déjà pas très bien entre Saskia et moi à ce sujet et je ne veux pas envenimer les choses. Si je lui propose le poste de DGA ou Directeur de branche, se serait forcément ici, au Japon. Je ne veux pas que l'on m'accuse encore de tenter de les séparer... La relation que j'ai avec Calum commence à pâtir de cet état de fait et mes disputes avec Saskia, je ne veux pas perdre son amitié.
Il releva brièvement le regard vers Lia avant de le reposer sur son assiette. Quelques secondes de silence les enveloppèrent avant que la japonaise ne le brise.
L - Tu serais prêt à perdre un excellent DGA pour une amitié ?
K - Bien sûr que oui !
Cette fois, il releva les yeux avec une certaine indignation, pour se rendre compte que la japonaise souriait. Elle le taquinait ; bien sûr, elle connaissait déjà la réponse à sa question.
L - Pourquoi est-ce que tu te dispute avec Saskia ? Qu'est-ce qui passe mal entre vous ?
K - J'ai... Un peu de mal à cerner leur relation. Je vois bien qu'ils sont heureux ensemble mais j'ai... Je ne sais pas... C'est juste une impression et je suis le seul à l'avoir alors...
Il haussa des épaules, indécis, en prenant une bouchée de son dessert. Lia sourit en reprenant.
L - Pourtant tu as toi aussi fondé une famille alors ça ne peut pas être la jalousie de le voir réussir et pas toi... Qu'est-ce que se serait ? De la peur ?
K - Je ne sais pas... Peut-être... J'ai très envie que ça marche mais j'ai... Peur que ça se termine un jour et je ne sais pas si Calum y survivrait cette fois... Il est vraiment très amoureux... Il se donne à fond pour s'intégrer... Il fait tout ce qu'il faut pour Saskia...
L - Et tu as l'impression qu'elle ne le lui rend pas ?
K - Non, non, au contraire, elle est aussi très amoureuse et fait tout ce qu'il faut et tout, c'est pas le problème mais... Je ne sais pas... Juste une mauvaise impression...
L - Impression ou pressentiment ?
K - Impression...
L - Alors ça va ! Ce sont tes pressentiments qui s'avèrent toujours vrais ! Les impressions, ça te réussi pas vraiment...
Elle lui sourit, taquine, ce qui le fit sourire également.
K - C'est pas faux...
Il restait tout de même pensif, ce qui n'échappa pas à la japonaise. Elle pencha un peu la tête sur le côté et tendit un bras au dessus de la table pour venir poser avec affection la main sur son bras.
L - Si c'est une erreur Kwai, tu seras là pour le rattraper. Laisse le vivre un peu et cesse de te faire du mouron pour lui. S'il a besoin de venir te parler s'il a un problème, il le fera. Mais ne lui en invente pas parce que tu as peur pour lui.
K - Je vais essayer...
L - N'essaie pas ! Prends sur toi et fais le.
Le coréen eut un léger soupir et pinça les lèvres en un demi sourire avant d'acquiescer doucement. La japonaise lui répondit par un sourire un peu plus vrai et reprit sa position initiale en se reposant sur son dessert. Ils terminèrent leurs petites assiettes en silence. La fatigue et les discussions mouvementés ayant raison de leur enthousiasme... Quand ils retournèrent à la voiture, Lia semblait tombée de fatigue. Par sécurité, le coréen préféra prendre le volant et avec raison ; à peine cinq minutes plus tard, elle dormait dans son siège. Malgré les pensées qui le tourmentaient, le jeune homme roula sans encombre jusqu'à l'appartement de la jeune femme. Il la réveilla en douceur mais elle semblait être assez profondément endormie. Il la porta à demi jusqu'à son appartement et l'allongea sur son lit, ne prenant la peine que de lui enlever ses chaussures, avant de rabattre les draps sur elle. Il griffonna un mot qu'il laissa dans sa cuisine et appela un taxi pour regagner son propre chez lui. Il n'avait qu'une hâte, s'effondrer sur son lit...
L - Kwaïgon ?
La voix de Lia arriva jusqu'à lui depuis le vaste hall d'entrée de son tout nouvel appartement. En train d'ajuster sa cravate en grimaçant, le coréen répondit en haussant la voix pour qu'elle arrive jusqu'à elle.
K - J'arrive !
Le coréen lissa sa cravate et se regarda une dernière fois dans la glace avant d'attraper sa veste et de regagner le rez de chaussée et Lia. La jeune femme l'attendait sagement dans le hall, les mains serrées devant elle, jointe. Elle portait une robe tailleur noire très sobre, rehaussée d'une fine ceinture rouge, et une paire d'escarpins rouge. Un maquillage très sobre également et une coupe au carré, qui changeait de son ordinaire très extravagant. Le coréen la rejoint, laissant au passage sa veste sur le dossier d'une chaise et s'approcha pour la saluer.
K - Tu as bien dormi ?
L - Oui ! Merci de m'avoir ramené hier.
K - Il n'y a pas de quoi !
Ils échangèrent un sourire et le coréen attrapa sa montre, abandonnée la veille sur la console de l'entrée et l'ajusta sur son poignet.
L - Alors c'est ça ton nouveau chez toi ?
K - Oui ! J'aime bien ce qu'ils en ont fait. J'espère que Yen aimera aussi... Même si elle râlera probablement face à la débauche de luxe que représente cet appartement...
L - Si ça peut te consoler, il y a cinquante pourcent de chance qu'elle ne le voit jamais ?
La japonaise rentra la tête dans ses épaules en faisant une grimace mi-compatissante mi-désolée. Le coréen suspendit son geste et lui lança un regard un peu désabusé. Il ne pouvait pas lui en vouloir cependant, elle n'avait malheureusement pas tord.
K - Je vais faire comme si tu n'avais rien dit.
L - C'est préférable.
Ils échangèrent un regard entendu et le coréen baissa de nouveau les yeux sur sa manche, qu'il réajusta au dessus de sa montre.
L - En tout cas c'est immense ! Sacré boulot ! J'aime beaucoup... Tu me fais visiter ?
K - Aller !
Avec un sourire, le coréen l'entraîna à travers l'appartement. Autrefois, le dernier étage de l'immeuble se composait de deux appartements, mais depuis qu'il avait racheté l'appartement de son voisin, il était seul propriétaire du haut de l'immeuble. Il avait donc fait pratiquement refaire tout l'intérieur en plus de modifications de l'ascenseur. Désormais, ce dernier s'ouvrait directement dans l'appartement et il ne fallait donc pas que n'importe qui puisse y accéder. C'était déjà plus ou moins le cas avant, mais c'était encore plus vrai avec les modifications qu'il avait demandé. Le mur de l'ascenseur, mur du fond de l'appartement, était le seul qui ne comportait aucune ouverture vers l'extérieur. Exposé plein nord, il n'apportait que peu de luminosité dans tous les cas. L'ascenseur trônait au premier tiers de l'appartement. Dans son alignement et jusqu'au mur d'en face, un toit vitrée apportait la seule lumière naturelle venant du plafond. A droite en sortant, dans ce qui avait été autrefois le bureau du coréen et son salon, se tenait désormais une immense bibliothèque, couvrant le mur entier, du sol au plafond. Une échelle montée sur rail permettait d'accéder aux ouvrages les plus haut. Plusieurs fauteuils de lectures étaient disposés autour d'un tapis moelleux et d'une table basse, permettant de s'installer le plus confortablement possible pour lire. Dans ce qui avait été sa cuisine se tenait désormais un élégant bureau, sous la mezzanine toujours existante, faisant face aux baies vitrées. Derrière le bureau, jusqu'aux limites de la mezzanines, là où se tenait avant un mur en dur, il y avait désormais un mur en brique de verre. Pour soutenir la mezzanine qui n'avait pas changé et tenait de suite parentale, avait été placé des poutres métalliques noires. De l'autre côté de ce mur de verre, un peu en biais par rapport à l'ascenseur, sous une hauteur de plafond de deux niveaux, se tenait une cuisine, dont les meubles étaient d'un rouge laqué profond. En face de cette cuisine, presque au milieu de la pièce, une large table de repas, dans l'alignement d'un îlot central encadrant le bloc cuisine. Venait ensuite un large espace de détente. Après la cuisine, dont des étagères sans fond séparaient l'espace, se trouvait un piano à queue, entouré de baie vitrée. Devant ces même baies, après le piano, l'on retrouvait un escalier en colimaçon qui montait vers un étage fermé. Sous l'étage se trouvait le salon, qui ne manquait pas de lumière grâce aux hautes baies vitrées qui le bordait jusqu'au mur du fond. Malgré l'étage, cube blanc comme suspendu au dessus du salon, la hauteur sous plafond restait tout à fait normale, voir même plus haute que la moyenne. L'étage contenait quatre pièces : trois chambres, une pour Sora, une pour Io et une chambre d'ami, ainsi qu'une salle de bain dédiée. La décoration générale restait la même qu'avant : les murs blanc, autant de baies vitrées que possible, et des meubles dans des tons clairs avec quelques touches de couleurs comme la cuisine et des éléments de décoration. Kwaïgon l'avait demandé assez sobre de façon à laisser libre cours à Yen de le redécorer comme elle l'entendait. Ils revinrent dans le hall doucement. Le coréen interrogea sa soeur adoptive du regard, curieux d'avoir son impression sur les lieux.
L - Il y a même la place de faire du roller... C'est génial... Un peu froid mais... J'adore ! C'est un boulot de fou qu'ils ont fait !
K - Oui... J'aime beaucoup aussi. C'est vrai que du coup j'ai gagné un sacré espace...
L - Oui... Mais c'est très très lumineux...
K - Je tenait beaucoup à ce qu'on puisse garder le plus de baies vitrées possible...
L - Et bien c'est une réussite...
Ils échangèrent un sourire et le téléphone sonna. Le coréen attrapa le combiné le plus proche -il y en avait un peu partout dans l'appartement sauf dans le bloc des enfants- et répondit en japonais. Quelques secondes plus tard il raccrocha et attrapa sa veste pour l'enfilé.
K - C'était James, il nous attend en bas.
L - Il était au téléphone quand je suis monté... Il a du terminer.
K - Oui...
Le coréen eu un temps d'arrêt et fit face à Lia en boutonnant sa veste.
K - Bon... Prête ?
L - Prête.
D'un même pas, ils se dirigèrent vers l'ascenseur et rejoignirent le rez de chaussée...
Le "pop" caractéristique du bouchon de champagne qui saute envahit la pièce en même temps que le rire de Lia. Le coréen rempli les coupes en souriant et chacun prit un verre pour les entrechoqué dans un concert de "Kanpaï !" joyeux. Ils l'avaient fait. Après des mois de travail acharné, ils l'avaient fait. Le clan Tanaka, autrefois vaste organisation illégale, était désormais une multinationale reconnue par l'état et on ne peut plus légale. Les trois principaux acteurs de cette transformation burent leur coupe avant que Lia ne les remplisse à nouveau. Le coréen se laissa finalement tomber dans le canapé de son tout nouveau bureau au tout nouveau siège de l'entreprise et défit sa cravate. Lia ôta ses escarpins et se laissa tomber à côté de lui en riant alors que James les regardait avec un amusement certain.
J - Toutes mes félicitations à tout les deux !
L - Merci !!
J - Malgré tout, le plus dur est à venir. Vous allez voir que c'est bien plus difficile de gagner autant d'argent en passant par les voies légales...
K - Peut-être oui, mais c'est préférable...
J - Et je ne te dirais jamais le contraire !
Il leva son verre pour les saluer et bu une gorgée de sa coupe alors que le coréen et la japonaise l'imitaient. Kwaïgon laissa reposer le pied de sa coupe sur sa cuisse et laissa sa tête retomber sur le dossier en fermant les yeux et laissant échapper un long soupir. Il était soulagé que ce cap soit passé, et qu'il se soit passé sans encombre. La journée avait été longue finalement. Le matin même, ils avaient eu une réunion avec tout le personnel. Ils s'étaient arrangé, avec Lia, pour que tout le monde fasse le voyage, même ceux qui étaient à l'autre bout du monde. Cela faisait des mois qu'ils travaillaient à la reconversion de ceux qui travaillaient dans les branches trop illicites, qu'ils ne conserveraient pas au sein de l'entreprise. Ils avaient libéré ceux qui ne voulaient pas rester avec eux, mais face à une proposition de formation entièrement financé par l'entreprise, peu avaient refusés. Quatre vingt dix pourcent des hommes et des femmes qui travaillaient déjà pour eux restaient à leur service. Et c'était la plus grande fierté du coréen. Tout le monde était venu dans les nouveaux locaux, un immeuble dans le centre des affaires dont ils étaient propriétaires. Lia et Kwaïgon avaient ensuite exposé à tout les employés la nouvelle organisation de la société. Ils avaient annoncés les nominations aux postes clés et énoncés les statuts et le règlement intérieur, que tout le monde avait signé. S'en était suivi un grand buffet pour le déjeuner et dans l'après-midi, Lia, James et Kwaïgon avaient retrouvé divers membres du gouvernement japonais afin d'officialisé leur nouveaux statuts et signés les contrats qu'ils avaient négocié depuis des mois. Essentiellement des contrats commerciaux, mais aussi des partenariats. Ils avaient eu quatre longues heures de réunion et enfin, un apéritif pour fêter cela. Au bout de six heures, ils étaient enfin de nouveau tous les trois et ils ouvraient une dernière bouteille de champagne.
L - Je suis bien contente que cette journée soit terminée n'empêche ! Je n'en peux plus...
K - Pareil...
Le coréen rouvrit les yeux et bu d'un trait sa coupe de champagne. Le lendemain ils devraient commencé à s'installer dans les nouveaux locaux. Bien qu'ils étaient meublé, ils devaient encore déménager par mal de choses... Mais il ne voulait pas y penser pour le moment. Ils avaient encore un dîner ce soir là, bien qu'il n'avait qu'une seule envie : s'effondrer en travers de son lit et ne plus bouger jusqu'au lendemain midi...
M - Alors... Expliquez moi comment fonctionne cette entreprise !
Lia sourit et se retourna sur sa chaise pour jeter un oeil à Kwaïgon qui apportait le dernier plat à table. Ils étaient rentré et s'était changé avant que Misako ne les rejoigne et que le coréen se mette en cuisine, inaugurant ce tout nouvel espace. Il déposa son plat et prit place à côté de sa sœur.
L - Je te laisse expliquer, tu es meilleur que moi là dessus.
Elle eut un sourire malicieux avant de se jeter sur un plat, alors que le coréen levait brièvement les yeux au ciel. Il n'était pas tout à fait du même avis qu'elle mais qu'importe. Il se tourna vers Misako et entreprit de répondre à sa question.
K - Ono Group est un groupe regroupant plusieurs entités, dont certaines à l'étranger, d'où son aspect multinational. L'entité mère, Ono Group, ne contient que les postes clés : c'est notre parti de l'entreprise qui est non lucrative. Ensuite, nous avons plusieurs secteurs d'activités : l'art, la sécurité, les renseignements, l'immobilier, le transit, le commerce, le divertissement et l'informatique. En gros, tout ce qui était déjà plus ou moins légal, on l'a gardé. Nous avons racheté certaines boîtes déjà existantes et intégré au groupe et nous en avons créé d'autre. Dans l'ensemble, nous avons pu garder pratiquement tous nos employés et proposer des formations et reconversions à certains pour qu'ils puissent avoir une place au sein du groupe. Bientôt on ouvrira aussi une branche dans la communication et l'événementiel mais on va d'abord finir de nous installer et on y planchera mieux que ça dans six mois... On a déjà fait une très grande avancée aujourd'hui...
M - Oh oui ! Une sacré belle avancée...
K - Oui... Le premier ministre nous a quand même demandé de garder des contacts dans le réseaux... Par sécurité... C'est ce qu'on fera, mais sans agir.
M - Agence de renseignement ?
K - C'est un peu ça...
M - En tout cas je suis fière de vous. Ce que vous avez réussi à faire est admirable...
K - Merci...
L - Merci maman...
Ils échangèrent des sourires, avant d'entamer les plats joyeusement. L'ambiance était plutôt détendu et les rires ne tardèrent pas à venir ponctuer leur conversation. Le dîner se poursuivit jusqu'à une heure avancée de la nuit. Si tardivement que le soleil commençait à se lever lorsque Misako prit finalement congé. Lia et Kwaï rangèrent sagement la table, ivre de fatigue tout les deux, avant de s'installer dans le salon, affalé sur les canapés, pour pouvoir observer le lever de soleil sur la ville. En silence, pensif tout les deux, ils ne tardèrent tout de même pas à céder au sommeil, Lia blottit contre son frère. C'est sur des pensées un peu confuses que le coréen s'endormit, mêlant Yen et l'entreprise...
698 Lignes
Merci au correcteur !
utilisation d'un résumé x2
Journal : One Team One Goal
L - Salut frangin !
K - Salut Lia ! Tu t'en lasse pas de ce petit surnom !
L - Oh que non ! Aller grimpes !
Le coréen sourit et fit le tour de la voiture pour grimper côté passager, alors que Lia reprenait le volant. Quelques poignées de secondes plus tard, le véhicule filait sur la voie rapide pour s'extraire de l'agitation de l'aéroport. Ils restèrent silencieux un moment. Le coréen, le regard perdu sur le paysage urbain nocturne, restait enfermé dans ses pensées. Il quittait le Haras le cœur lourd, même s'il n'avait pas vraiment de crainte. Mais laisser Yennefer seule dans son état n'était pas une idée qui lui plaisait... Pas du tout. Les enfants étaient avec elle, ainsi que toute l'équipe dans son grand complet, mais il aurait préféré rester à ses côtés. Malgré tout, Lia, James et Liam lui avait tout les trois fait comprendre que pour l'avenir de ses enfants, il avait tout intérêt à faire ce voyage au Japon. Alors il s'était plié à l'avis général et avait prit un billet d'avion pour Tokyo.
L - Tu as fait bon vol ?
Doucement, il tourna la tête vers Lia. Elle avait posé la question avec une certaine timidité. Depuis l'accident de Yen à vrai dire, elle le prenait avec des pincettes, il le sentait. Il lui avait raconté toute l'histoire et lui avait demandé de ne pas poser de question. Elle respectait ce choix et elle continuerait dans ce sens là, il le savait. Mais cela ne l'empêchait pas de faire attention à ce qu'elle lui disait ou lui demandait. Il était reconnaissant de cette attention même si parfois, elle l’exécrait.
K - Oui ça été... Tu sais la première classe c'est assez reposant...
L - C'est vrai ! Tu as faim ?
K - Pas trop mais j'imagine que toi oui ?
L - Tu crois bien frangin !
Elle lui sourit, joyeusement, et il répondit à son sourire, bien qu'avec un peu moins d'entrain. Elle reposa les yeux sur la route et lui sur le paysage, se laissant porter sagement. Ils ne tardèrent pas à rejoindre le centre ville et la jeune femme trouva un parking où laisser sa voiture, dans une rue animée. Il ne leur fallu que quelques minutes ensuite pour se retrouver attabler dans un restaurant chic dans lequel Lia avait réservé une table. A l'abri des regard et des oreilles, ils étaient dans un endroit calme de la salle et surplombaient la ville du haut de leur restaurant panoramique. Ils étaient resté plutôt silencieux jusqu'à ce que le serveur reparte avec leur commande en poche et leur avoir laisser une bouteille de vin sur la table. Le coréen se laissa aller sur le dossier de sa chaise et laissa son regard plonger sur la ville à leur pied. Lia, jouant avec son verre à pied du bout des doigts, resta un moment silencieuse à observer le coréen. Elle fini par percer le silence d'une voix douce, un léger sourire aux lèvres, désabusé.
L - Jamais je ne t'avais vu aussi las...
K - Ah oui ? Pourtant en six ans de vie presque commune tu as dû en avoir le temps...
L - Et bien il faut croire que ça n'a pas suffit...
Le coréen releva les yeux sur sa sœur adoptive et effectivement, il était las. Las et fatigué. Il pinça les lèvres en un semblant de sourire et attrapa son verre pour en siroter une gorgée.
K - Je t'ai rarement vu aussi calme.
L - Je sais rester sage quand il le faut !
Ils échangèrent un sourire, un peu plus malicieux cette fois. Tout en sirotant leur verre, Lia poursuivit la conversation.
L - Alors, comment ça se passe avec Io ?
K - Et bien ça va... Elle s'est plutôt bien adapté à notre quotidien. Et plus particulièrement en ce moment elle s'implique beaucoup dans notre quotidien...
L - C'est bien... Toi qui craignais un peu qu'elle ne s'entende pas avec Yen...
K - Connaissant Io c'était le risque.
L - C'est vrai... Elle a du caractère...
Le coréen acquiesça sans rien dire, buvant une nouvelle gorgée de son verre. Il était le premier étonné du comportement de la jeune japonaise envers son épouse, surtout en ce moment, suite à la cécité de Yennefer. Il était très touché de toutes les attentions que la petite fille portait à Yen, de tout ce qu'elle faisait dans l'ombre pour leur rendre, à lui comme à sa mère, le quotidien plus facile.
L - Toi qui ne voulais pas être père...
K - Qui ne voulait pas avoir d'attache surtout... Regardes où j'en suis maintenant...
L - Tu regrettes ?
K - Non. Bien sûr que non...
L - Mais parfois peut-être un peu ?
K - Ce n'est pas vraiment ça... Disons que, parfois, je me dis que Yen aurait bien moins de problèmes si je n'étais pas entrer dans sa vie...
L - Tu n'en sais rien. Peut-être pas. Qui sait ce qu'elle serait devenu si tu l'avais laissé se débrouillé seule avec ce Jonah...
La japonaise haussa des épaules avec un fin sourire en prenant une gorgée de son vin. Le coréen plongea aussi le nez dans son verre mais lui lança un regard un peu soupçonneux. Ce n'était pas vraiment dans les habitudes de Lia d'être nostalgique ainsi, même si lui en avait plutôt l'humeur. Il allait ajouté quelque chose mais se tut en voyant arriver le serveur du coin de l’œil. Le jeune homme déposa devant eux deux assiettes identiques ; deux rectangles d'un écrasé de légume surmonté d'un filet de saumon. Assez minimaliste et peu garni mais dans un restaurant gastronomique comme celui là, il ne devait guère s'attendre à mieux. Il remercia le serveur avant de poser son verre et attraper sa fourchette, attendant quelques secondes avant de reprendre le fil de la conversation.
K - Certes... Mais ce n'est pas maintenant que je vais refaire le monde.
L - Non ! C'est trop tard maintenant !
De nouveau, elle sourit joyeusement en avalant une bouchée de son entrée avant de reprendre, un fin sourire aux lèvres, taquine.
L - T'imagines ? On serait peut-être ensemble sans Yen dans ta vie...
Le coréen eut une fraction de seconde d'arrêt et fini par doucement rire en voyant ses yeux pétillants.
K - On ne se serait pas supporter.
L - C'est clair... Qu'est-ce que j'admire Yen ! Je n'aurais pas supporter le dixième de ce que tu lui as fait subir !
K - Mais bien sûr ! Comme si on n'avait pas fait pire dans notre folle jeunesse...
Cette fois, ils éclatèrent de rire ensemble et une partie de la lassitude du coréen s'envola de ses épaules. Il soupira, mâchonnant sa bouchée en reposant les yeux sur la ville illuminée. La voix de Lia brisa le silence, timide, mais sincère.
L - En tout cas je suis contente que tu ai pu rencontrer Yen et ... Avoir cette chance de fonder ne famille.
K - Merci...
Le coréen posa un regard grave sur elle. Il était sincère également, mais un peu ému qu'une telle remarque vienne d'elle.
K - Un jour ce sera ton tour...
Il sourit, essayant à son tour de la faire sourire mais à son air, il comprit vite que c'était en vain. Elle lui fit un maigre sourire cependant, prenant son verre pour en boire une gorgée en se laissant tomber contre le dossier de sa chaise.
L - Qu'est-ce que tu peux être naïf parfois... Mais très craquant dans ta naïveté !
De nouveau le coréen eu un fin sourire alors que la jeune femme reprenait sa fourchette. Le coréen resta pensif un moment, terminant doucement son assiette et son premier verre. Ce n'est que lorsque le serveur vint débarrasser leurs assiettes qu'il prit la bouteille pour les resservir en même temps que la parole.
K - Je n'ai jamais ignoré tes sentiments à mon égard...
L - Mais ils n'ont jamais été partagé...
K - Je te l'ai dit... Je ne voulais pas d'attaches. Je ne voulais pas que quelqu'un souffre à ma place. Et surtout, je ne voulais pas qu'un enfant subisse ce que j'ai subit.
L - Et puis tu as rencontré Yen et toutes tes belles résolutions ont volé en éclat !
K - Je ne l'ai pas fait exprès !
Cette fois, le ton était colérique, autant chez l'un que chez l'autre, et leur échange de regard empli d'un certain ressentiment. Le coréen détourna les yeux le premier en soupirant.
K - On ne fait pas exprès, Lia, de tomber amoureux de quelqu'un.
L - Tu crois que je ne le sais pas ?
K - Alors qu'est-ce que tu me reproches ?
L - Je n'en sais rien.
K - Bien sûr que si... C'est juste que...
Il se tut à l'approche du serveur et prit son verre en retombant lourdement dans son siège. Cette fois, c'est Lia qui remercia l'arrivée des plats. Elle attendit sagement que le serveur ne s'éloigne, mains croisées au dessus de son assiette, le regard fixé sur le coréen, qui s'obstinait à regarder la ville en contre-bas. Elle fini par baisser les yeux sur son assiette de viande et l'entamer doucement, en reprenant la parole.
L - Je t'en ai toujours voulu d'avoir accepter de signer le contrat. Le jour où on l'a fait, intérieurement je sautais de joie... Mais une part de moi me disais qu'il ne fallait pas... Que tu devais être fort pour nous deux. Et puis tu as cédé... Tu as signé...
K - Que pouvais-je faire d'autre ? Je n'avais pas vraiment le choix en fin de compte...
L - Bien sûr que si... Si tu n'avais pas signé, Isato l'aurais fait.
K - Isato ? Mais il...
L - Venait de rompre ses fiançailles. Et de faire une très grosse boulette en même temps. Nobu lui a évité de très peu la prison à ce moment là. L'avenir nous a montré qu'il avait fait une erreur... Il aurait dû laisser son fils se faire enfermer.
K - Ce n'est pas faux...
Le coréen haussa doucement des épaules et bu une nouvelle gorgée de son verre avant d'attaquer à son tour son assiette ; un plat de viande cette fois.
K - Je n'avais pas la même maturité à l'époque Lia... Je ne voyais pas quel avenir je pouvais avoir en dehors de celui au sein du clan. Nobu voulait assurer un avenir à ce dernier... Il n'y avait que le clan qui comptait, pas le reste... Nous n'étions que des pions...
L - Des pions à qui il tenait beaucoup ! Il a quand même voulu t'adopter ! Alors ne me dis pas qu'on était que des pions...
Elle leva sa fourchette, menaçante, vers lui. Le coréen se contenta de soupirer, fixant la jeune femme avec une certaine tristesse.
K - Il n'aurait jamais pu m'adopter.
L - Tu te sous-estime. Bien sûr que si il aurait pu.
K - Non Lia. A partir du moment où on a signé le contrat, il ne le pouvait plus.
L - Pourquoi ? C'est absurde ! S'il ne l'a pas fait c'est parce que tu as toujours refusé ! Même lorsque tu as eu l'occasion de changer de nom tu as refusé de prendre le sien !
K - Je ne pouvais pas parce que si j'acceptais de devenir son fils, le contrat était nul. Cela aurait servit à rien que l'on signe si c'était pour le rendre nul dès la seconde où mon adoption est validée.
L - Qu'est-ce que tu raconte ? Je ne comprends rien à ce que tu dis...
K - Laisse tomber... Je suis fatigué...
L - Non. Expliques toi. Tu étais son préféré, je le sais ! Il ne m'a jamais proposé à moi ! Je n'ai seulement eu droit qu'au contrat et...
K - Tu es sa fille.
La japonaise ouvrit de grands yeux et fixa le coréen avec étonnement mais ne pu rien dire.
K - S'il m'adoptait, on devenait frère et sœur et le contrat devenait nul. Ce n'est pas moi qu'il voulait mettre sous sa protection mais toi.
La jeune femme se laissa retomber dans le dossier de sa chaise et son regard se perdit un instant sur la ville. Elle croisa rageusement les bras sur sa poitrine et il se passa de longues minutes avant qu'elle ne reprenne la parole, doucement.
L - Depuis quand le sais-tu ?
K - Depuis la mort de Kaori.
L - Oh mon dieu...
Elle mit les mains devant sa bouche, comme prise d'une nausée et il lui fallu quelques minutes pour reprendre véritablement contenance. Le coréen pinça les lèvres dans un sourire désolé. Il aurait préféré qu'elle l'apprenne d'une autre manière, ou pas du tout, comme l'avait souhaité Nobu, mais il ne regrettait pas non plus ce choix de lui avoir révélé la réalité des faits. Il laissa à Lia le temps de s'en remettre, en sirotant doucement son verre. Après plusieurs minutes d'un silence éberlué, la japonaise se laissa retomber sur le dossier de sa chaise avec un soupir. Elle fixa le coréen un moment avant de finalement prendre la parole.
L - Mais... Pourquoi il ne m'a rien dit ?
K - Je ne sais pas... Il ne m'a pas dit pourquoi il ne voulait rien te révéler.
L - Et maman non plus... Tu en as déjà parlé avec elle ?
K - Jamais. Elle ne sait pas que je suis au courant... A vrai dire, seuls Nobu et Kaori le savait.
L - Mon dieu... En fait, je crois que je préférais l'ignorer...
K - Tu comprends mieux certains de ses comportements ?
L - Non... Au contraire... Si avant il ne m'inspirait que de la tristesse, désormais je le hais.
K - J'en suis désolé.
L - Oh je t'en prie... Ne fais pas l'homme compatissant... Tu le fais très mal.
De nouveau, le coréen pinça les lèvres et se pencha à nouveau sur son assiette. Lia l'imita, bien qu'avec bien moins d'enthousiasme qu'au début du repas. Ce qu'il pouvait comprendre. Ce n'était pas le genre de révélation que l'on voulait se voir apprendre aussi abruptement. Le coréen n'avait pas de mal à se figurer l'effet que la nouvelle faisait à Lia ; celle d'une douche froide assez violente. Il ne serait pas étonné qu'elle lui en veille à lui aussi... Mais maintenant que c'était fait... Le repas se poursuivit un moment dans le plus grand des silences avant que Lia ne reprenne finalement la parole, sur un ton un peu plus calme mais avec une pointe de colère.
L - Qu'est-ce que tu sais encore que je ne sais pas ?
K - Qu'est-ce que tu veux que j'en sache ?
L - Alors on va résumé : je suis la fille de Nobu. Il n'a jamais voulu que je le sache, mais Kaori et toi le saviez... Quand on a signé le contrat, tu le savais déjà...
K - Non... Enfin si mais... Laisse moi remettre le contexte : Kaori et Shin venaient de mourir. Nobu ne voulait pas qu'Isato prenne la tête du clan, et il voulait aussi t'assurer un avenir à toi, sa fille, mais sans éveiller le moindre soupçon. Il voulait aussi te protéger d'Isato. Jamais il ne l'aurait laisser signé à ma place, d'autant plus en sachant qu'il était ton frère... Il ne le voulait pas à la tête du clan, à aucun prix. L'avenir nous a montré qu'il n'avait pas forcément prit les bonnes décisions, mais c'est ainsi. J'ai signé à l'époque en sachant tout cela ; que tu étais sa fille, qu'Isato était dangereux... Mais aussi, et c'était son souhait, que tu serais sous ma protection... Il savait déjà qu'il était malade et qu'il ne mourrait pas de vieillesse... Et il savait très bien qu'il n'avait pas que l'adoption pour me faire entrer officiellement dans sa famille. Mais ce n'as jamais été pour moi qu'il faisait cela... C'était pour toi...
De nouveau, elle resta silencieuse un moment, l'observant sans rien dire, avant de finalement acquiescer doucement. Le coréen vit dans ses yeux qu'elle laisser céder quelque chose en elle. Elle laissa échapper un soupir entre ses lèvres et reprit le cours du repas, avec une certaine lenteur, plongé dans ses réflexions. Le coréen garda le silence lui aussi, poursuivant son assiette et son verre, lui laissant le temps de digéré tout cela... Soudainement, elle paru s'étouffer et releva vivement la tête vers lui. Le coréen l'interrogea du regard, surprit, suspendant sa bouchée.
L - Mais ça veut dire que Yen est ma cousine !
Le coréen sourit à sa remarque et se détendit un peu en reprenant le cours du repas.
K - Oui ! Pour de vrai du coup. Pas de question d'adoption ou autre...
L - Mon frère marié à ma cousine... C'est bizarre quand même...
K - Pas tant que ça... Et puis c'est pas ma cousine à moi, que la tienne !
L - C'est pas faux...
La jeune femme haussa des épaules et se replongea à son assiette. Elle paraissait un peu plus calme, redevenant un peu plus elle-même après le choc de la révélation. Le coréen n'était pas dupe cependant, il savait que le sujet reviendrait sur la table... Ils terminèrent leurs assiettes en silence. Le coréen avait observé la jeune femme avec attention pour confirmer ce qu'il pensait : elle se remettait doucement du choc premier de la révélation. Le serveur réapparu pour débarrasser leurs assiettes et leur proposer les desserts.
K - C'était très bon ! Très bon choix de restaurant.
L - Merci ! Je savais qu'il allait te plaire.
Ils échangèrent un sourire timide avant de donner leur commande de desserts au serveur qui revenait les voir. Une fois que ce dernier ce fut éloigner, le coréen reprit la parole, un peu hésitant.
K - Je... Je suis vraiment désolé que tu l'ai apprit de cette façon.
L - C'est pas grave... T'es pas forcément très fin quand il s'agit de nouvelles dans ce genre là.
K - Oui c'est vrai...
Il soupira, reposant son regard sur la ville durant un instant, avant qu'elle n'interrompe le fil de ses pensées.
L - Bon... Tu es prêt pour demain ?
K - Oui ! Et toi ?
L - Oui. On a bien préparé le terrain en même temps, il n'y a pas de raison que ça se passe mal.
K - C'est pas faux.
L - Et puis on est bien entouré ! T'en as parlé à Yen ?
K - Vaguement... J'ai évoqué le sujet mais je ne suis pas entré dans les détails. Je voulais attendre que tout soit vraiment officiel et puis... Et puis on a eu d'autres priorités.
Il laissa échapper un soupir alors que Lia lui servait une grimace désolée.
K - Il faut aller chercher James demain ou il se débrouille ?
L - Je vais le chercher demain matin. Il arrive tôt. Tu sais si les travaux sont terminé chez toi ?
K - Oui ! Normalement en tout cas. Je n'ai pas eu de retour photo mais Atashi m'a dit que tout était terminé.
L - Ah ! Ça c'est une bonne nouvelle ! Je pourrais visiter ?
K - Oui si tu veux.
Ils échangèrent un sourire alors que le serveur revenait avec leurs desserts. Le regard de Lia se fit d'autant plus gourmand face à son assiette, très chocolaté. L'assiette du coréen était bien plus colorée et fruitée.
L - Oh ! Par contre, j'ai promis à maman qu'on dînerait avec elle demain soir.
K - Ok... Chez toi ou dehors ?
L - Chez toi ? Si ton appart' est prêt !
Elle lui servit un sourire malicieux et le coréen ne put que répondre par un léger sourire.
K - Pas de problème. Faut juste que je demande à Atashi de faire quelques courses.
L - Cool !
De nouveau ils échangèrent un sourire et s'attaquèrent à leurs desserts. Il fallu quelques longues secondes ponctuées des soupirs de gourmandises de Lia pour qu'elle ne brise finalement bel et bien le silence, dans un ton sérieux que le coréen soupçonna immédiatement. Il commençait à bien la connaître désormais.
L - Kwaïgon... Dis moi...
K - Oui ? ...
L - Maintenant que tout va devenir officiel, tu ne voudrais pas refaire une place au sein de l'entreprise à Calum ?
K - Non.
Le ton été catégorique, un peu trop abrupt même. Ce qui ne manqua pas d'échapper à Lia. La japonaise fronça les sourcils, l'interrogeant du regard, étonnée.
L - Pourquoi ?
K - Il a fait son choix.
L - Comme Yamata avait aussi décidé de quitter Nobu et pourtant tu as insisté pour le rappeler... Alors pourquoi pas Calum ? Qu'est-ce qu'il se passe entre vous ?
K - Rien. C'est différent. Tu voudrais qu'il revienne ?
L - Il est pas mauvais... Plutôt bon même... A l'heure de la restructuration je recherche les meilleurs éléments et Calum en fait parti et...
K - Non. De toute façon il refuserait.
L - Tu serais prêt à utiliser ton veto contre sa nomination ?
K - Oui ! S'il le faut.
La japonaise resta un instant interdite face à la réaction un peu trop vive du coréen, qui se reprit cependant rapidement en poursuivant son dessert. Lia garda le silence un moment avant de revenir doucement à la charge.
L - Qu'est-ce qu'il s'est passé entre vous ?
K - Rien Lia. Tout va bien.
L - Non tout ne va pas bien ! C'est ton meilleur ami ! Pourquoi tu réagis aussi violemment ?
K - Je ne réagis pas violemment, j'expose mon point de vue.
L - Tu parles d'un point de vue ! Tu serais prêt à poser ton veto ! Pourquoi ?!
K - Arrêtes Lia à la fin !
L - Non Kwaïgon ! Si tu ne me dis pas les choses, je ne peux pas comprendre, et si je ne comprend pas ce que tu veux, on court à notre perte ! Dois je te rappeler quelles seraient les conséquences de notre perte ? De la faillite de l'entreprise avant même qu'elle ne voit le jour ?
K - Non, c'est inutile...
L - Alors expliques moi.
Il soupira, rageusement, et détourna le regard pour répondre, à demi mot.
K - Il est avec Saskia. Il est en train de reconstruire sa vie, de fonder un foyer. Les choses ne passent déjà pas très bien entre Saskia et moi à ce sujet et je ne veux pas envenimer les choses. Si je lui propose le poste de DGA ou Directeur de branche, se serait forcément ici, au Japon. Je ne veux pas que l'on m'accuse encore de tenter de les séparer... La relation que j'ai avec Calum commence à pâtir de cet état de fait et mes disputes avec Saskia, je ne veux pas perdre son amitié.
Il releva brièvement le regard vers Lia avant de le reposer sur son assiette. Quelques secondes de silence les enveloppèrent avant que la japonaise ne le brise.
L - Tu serais prêt à perdre un excellent DGA pour une amitié ?
K - Bien sûr que oui !
Cette fois, il releva les yeux avec une certaine indignation, pour se rendre compte que la japonaise souriait. Elle le taquinait ; bien sûr, elle connaissait déjà la réponse à sa question.
L - Pourquoi est-ce que tu te dispute avec Saskia ? Qu'est-ce qui passe mal entre vous ?
K - J'ai... Un peu de mal à cerner leur relation. Je vois bien qu'ils sont heureux ensemble mais j'ai... Je ne sais pas... C'est juste une impression et je suis le seul à l'avoir alors...
Il haussa des épaules, indécis, en prenant une bouchée de son dessert. Lia sourit en reprenant.
L - Pourtant tu as toi aussi fondé une famille alors ça ne peut pas être la jalousie de le voir réussir et pas toi... Qu'est-ce que se serait ? De la peur ?
K - Je ne sais pas... Peut-être... J'ai très envie que ça marche mais j'ai... Peur que ça se termine un jour et je ne sais pas si Calum y survivrait cette fois... Il est vraiment très amoureux... Il se donne à fond pour s'intégrer... Il fait tout ce qu'il faut pour Saskia...
L - Et tu as l'impression qu'elle ne le lui rend pas ?
K - Non, non, au contraire, elle est aussi très amoureuse et fait tout ce qu'il faut et tout, c'est pas le problème mais... Je ne sais pas... Juste une mauvaise impression...
L - Impression ou pressentiment ?
K - Impression...
L - Alors ça va ! Ce sont tes pressentiments qui s'avèrent toujours vrais ! Les impressions, ça te réussi pas vraiment...
Elle lui sourit, taquine, ce qui le fit sourire également.
K - C'est pas faux...
Il restait tout de même pensif, ce qui n'échappa pas à la japonaise. Elle pencha un peu la tête sur le côté et tendit un bras au dessus de la table pour venir poser avec affection la main sur son bras.
L - Si c'est une erreur Kwai, tu seras là pour le rattraper. Laisse le vivre un peu et cesse de te faire du mouron pour lui. S'il a besoin de venir te parler s'il a un problème, il le fera. Mais ne lui en invente pas parce que tu as peur pour lui.
K - Je vais essayer...
L - N'essaie pas ! Prends sur toi et fais le.
Le coréen eut un léger soupir et pinça les lèvres en un demi sourire avant d'acquiescer doucement. La japonaise lui répondit par un sourire un peu plus vrai et reprit sa position initiale en se reposant sur son dessert. Ils terminèrent leurs petites assiettes en silence. La fatigue et les discussions mouvementés ayant raison de leur enthousiasme... Quand ils retournèrent à la voiture, Lia semblait tombée de fatigue. Par sécurité, le coréen préféra prendre le volant et avec raison ; à peine cinq minutes plus tard, elle dormait dans son siège. Malgré les pensées qui le tourmentaient, le jeune homme roula sans encombre jusqu'à l'appartement de la jeune femme. Il la réveilla en douceur mais elle semblait être assez profondément endormie. Il la porta à demi jusqu'à son appartement et l'allongea sur son lit, ne prenant la peine que de lui enlever ses chaussures, avant de rabattre les draps sur elle. Il griffonna un mot qu'il laissa dans sa cuisine et appela un taxi pour regagner son propre chez lui. Il n'avait qu'une hâte, s'effondrer sur son lit...
***
L - Kwaïgon ?
La voix de Lia arriva jusqu'à lui depuis le vaste hall d'entrée de son tout nouvel appartement. En train d'ajuster sa cravate en grimaçant, le coréen répondit en haussant la voix pour qu'elle arrive jusqu'à elle.
K - J'arrive !
Le coréen lissa sa cravate et se regarda une dernière fois dans la glace avant d'attraper sa veste et de regagner le rez de chaussée et Lia. La jeune femme l'attendait sagement dans le hall, les mains serrées devant elle, jointe. Elle portait une robe tailleur noire très sobre, rehaussée d'une fine ceinture rouge, et une paire d'escarpins rouge. Un maquillage très sobre également et une coupe au carré, qui changeait de son ordinaire très extravagant. Le coréen la rejoint, laissant au passage sa veste sur le dossier d'une chaise et s'approcha pour la saluer.
K - Tu as bien dormi ?
L - Oui ! Merci de m'avoir ramené hier.
K - Il n'y a pas de quoi !
Ils échangèrent un sourire et le coréen attrapa sa montre, abandonnée la veille sur la console de l'entrée et l'ajusta sur son poignet.
L - Alors c'est ça ton nouveau chez toi ?
K - Oui ! J'aime bien ce qu'ils en ont fait. J'espère que Yen aimera aussi... Même si elle râlera probablement face à la débauche de luxe que représente cet appartement...
L - Si ça peut te consoler, il y a cinquante pourcent de chance qu'elle ne le voit jamais ?
La japonaise rentra la tête dans ses épaules en faisant une grimace mi-compatissante mi-désolée. Le coréen suspendit son geste et lui lança un regard un peu désabusé. Il ne pouvait pas lui en vouloir cependant, elle n'avait malheureusement pas tord.
K - Je vais faire comme si tu n'avais rien dit.
L - C'est préférable.
Ils échangèrent un regard entendu et le coréen baissa de nouveau les yeux sur sa manche, qu'il réajusta au dessus de sa montre.
L - En tout cas c'est immense ! Sacré boulot ! J'aime beaucoup... Tu me fais visiter ?
K - Aller !
Avec un sourire, le coréen l'entraîna à travers l'appartement. Autrefois, le dernier étage de l'immeuble se composait de deux appartements, mais depuis qu'il avait racheté l'appartement de son voisin, il était seul propriétaire du haut de l'immeuble. Il avait donc fait pratiquement refaire tout l'intérieur en plus de modifications de l'ascenseur. Désormais, ce dernier s'ouvrait directement dans l'appartement et il ne fallait donc pas que n'importe qui puisse y accéder. C'était déjà plus ou moins le cas avant, mais c'était encore plus vrai avec les modifications qu'il avait demandé. Le mur de l'ascenseur, mur du fond de l'appartement, était le seul qui ne comportait aucune ouverture vers l'extérieur. Exposé plein nord, il n'apportait que peu de luminosité dans tous les cas. L'ascenseur trônait au premier tiers de l'appartement. Dans son alignement et jusqu'au mur d'en face, un toit vitrée apportait la seule lumière naturelle venant du plafond. A droite en sortant, dans ce qui avait été autrefois le bureau du coréen et son salon, se tenait désormais une immense bibliothèque, couvrant le mur entier, du sol au plafond. Une échelle montée sur rail permettait d'accéder aux ouvrages les plus haut. Plusieurs fauteuils de lectures étaient disposés autour d'un tapis moelleux et d'une table basse, permettant de s'installer le plus confortablement possible pour lire. Dans ce qui avait été sa cuisine se tenait désormais un élégant bureau, sous la mezzanine toujours existante, faisant face aux baies vitrées. Derrière le bureau, jusqu'aux limites de la mezzanines, là où se tenait avant un mur en dur, il y avait désormais un mur en brique de verre. Pour soutenir la mezzanine qui n'avait pas changé et tenait de suite parentale, avait été placé des poutres métalliques noires. De l'autre côté de ce mur de verre, un peu en biais par rapport à l'ascenseur, sous une hauteur de plafond de deux niveaux, se tenait une cuisine, dont les meubles étaient d'un rouge laqué profond. En face de cette cuisine, presque au milieu de la pièce, une large table de repas, dans l'alignement d'un îlot central encadrant le bloc cuisine. Venait ensuite un large espace de détente. Après la cuisine, dont des étagères sans fond séparaient l'espace, se trouvait un piano à queue, entouré de baie vitrée. Devant ces même baies, après le piano, l'on retrouvait un escalier en colimaçon qui montait vers un étage fermé. Sous l'étage se trouvait le salon, qui ne manquait pas de lumière grâce aux hautes baies vitrées qui le bordait jusqu'au mur du fond. Malgré l'étage, cube blanc comme suspendu au dessus du salon, la hauteur sous plafond restait tout à fait normale, voir même plus haute que la moyenne. L'étage contenait quatre pièces : trois chambres, une pour Sora, une pour Io et une chambre d'ami, ainsi qu'une salle de bain dédiée. La décoration générale restait la même qu'avant : les murs blanc, autant de baies vitrées que possible, et des meubles dans des tons clairs avec quelques touches de couleurs comme la cuisine et des éléments de décoration. Kwaïgon l'avait demandé assez sobre de façon à laisser libre cours à Yen de le redécorer comme elle l'entendait. Ils revinrent dans le hall doucement. Le coréen interrogea sa soeur adoptive du regard, curieux d'avoir son impression sur les lieux.
L - Il y a même la place de faire du roller... C'est génial... Un peu froid mais... J'adore ! C'est un boulot de fou qu'ils ont fait !
K - Oui... J'aime beaucoup aussi. C'est vrai que du coup j'ai gagné un sacré espace...
L - Oui... Mais c'est très très lumineux...
K - Je tenait beaucoup à ce qu'on puisse garder le plus de baies vitrées possible...
L - Et bien c'est une réussite...
Ils échangèrent un sourire et le téléphone sonna. Le coréen attrapa le combiné le plus proche -il y en avait un peu partout dans l'appartement sauf dans le bloc des enfants- et répondit en japonais. Quelques secondes plus tard il raccrocha et attrapa sa veste pour l'enfilé.
K - C'était James, il nous attend en bas.
L - Il était au téléphone quand je suis monté... Il a du terminer.
K - Oui...
Le coréen eu un temps d'arrêt et fit face à Lia en boutonnant sa veste.
K - Bon... Prête ?
L - Prête.
D'un même pas, ils se dirigèrent vers l'ascenseur et rejoignirent le rez de chaussée...
***
Le "pop" caractéristique du bouchon de champagne qui saute envahit la pièce en même temps que le rire de Lia. Le coréen rempli les coupes en souriant et chacun prit un verre pour les entrechoqué dans un concert de "Kanpaï !" joyeux. Ils l'avaient fait. Après des mois de travail acharné, ils l'avaient fait. Le clan Tanaka, autrefois vaste organisation illégale, était désormais une multinationale reconnue par l'état et on ne peut plus légale. Les trois principaux acteurs de cette transformation burent leur coupe avant que Lia ne les remplisse à nouveau. Le coréen se laissa finalement tomber dans le canapé de son tout nouveau bureau au tout nouveau siège de l'entreprise et défit sa cravate. Lia ôta ses escarpins et se laissa tomber à côté de lui en riant alors que James les regardait avec un amusement certain.
J - Toutes mes félicitations à tout les deux !
L - Merci !!
J - Malgré tout, le plus dur est à venir. Vous allez voir que c'est bien plus difficile de gagner autant d'argent en passant par les voies légales...
K - Peut-être oui, mais c'est préférable...
J - Et je ne te dirais jamais le contraire !
Il leva son verre pour les saluer et bu une gorgée de sa coupe alors que le coréen et la japonaise l'imitaient. Kwaïgon laissa reposer le pied de sa coupe sur sa cuisse et laissa sa tête retomber sur le dossier en fermant les yeux et laissant échapper un long soupir. Il était soulagé que ce cap soit passé, et qu'il se soit passé sans encombre. La journée avait été longue finalement. Le matin même, ils avaient eu une réunion avec tout le personnel. Ils s'étaient arrangé, avec Lia, pour que tout le monde fasse le voyage, même ceux qui étaient à l'autre bout du monde. Cela faisait des mois qu'ils travaillaient à la reconversion de ceux qui travaillaient dans les branches trop illicites, qu'ils ne conserveraient pas au sein de l'entreprise. Ils avaient libéré ceux qui ne voulaient pas rester avec eux, mais face à une proposition de formation entièrement financé par l'entreprise, peu avaient refusés. Quatre vingt dix pourcent des hommes et des femmes qui travaillaient déjà pour eux restaient à leur service. Et c'était la plus grande fierté du coréen. Tout le monde était venu dans les nouveaux locaux, un immeuble dans le centre des affaires dont ils étaient propriétaires. Lia et Kwaïgon avaient ensuite exposé à tout les employés la nouvelle organisation de la société. Ils avaient annoncés les nominations aux postes clés et énoncés les statuts et le règlement intérieur, que tout le monde avait signé. S'en était suivi un grand buffet pour le déjeuner et dans l'après-midi, Lia, James et Kwaïgon avaient retrouvé divers membres du gouvernement japonais afin d'officialisé leur nouveaux statuts et signés les contrats qu'ils avaient négocié depuis des mois. Essentiellement des contrats commerciaux, mais aussi des partenariats. Ils avaient eu quatre longues heures de réunion et enfin, un apéritif pour fêter cela. Au bout de six heures, ils étaient enfin de nouveau tous les trois et ils ouvraient une dernière bouteille de champagne.
L - Je suis bien contente que cette journée soit terminée n'empêche ! Je n'en peux plus...
K - Pareil...
Le coréen rouvrit les yeux et bu d'un trait sa coupe de champagne. Le lendemain ils devraient commencé à s'installer dans les nouveaux locaux. Bien qu'ils étaient meublé, ils devaient encore déménager par mal de choses... Mais il ne voulait pas y penser pour le moment. Ils avaient encore un dîner ce soir là, bien qu'il n'avait qu'une seule envie : s'effondrer en travers de son lit et ne plus bouger jusqu'au lendemain midi...
***
M - Alors... Expliquez moi comment fonctionne cette entreprise !
Lia sourit et se retourna sur sa chaise pour jeter un oeil à Kwaïgon qui apportait le dernier plat à table. Ils étaient rentré et s'était changé avant que Misako ne les rejoigne et que le coréen se mette en cuisine, inaugurant ce tout nouvel espace. Il déposa son plat et prit place à côté de sa sœur.
L - Je te laisse expliquer, tu es meilleur que moi là dessus.
Elle eut un sourire malicieux avant de se jeter sur un plat, alors que le coréen levait brièvement les yeux au ciel. Il n'était pas tout à fait du même avis qu'elle mais qu'importe. Il se tourna vers Misako et entreprit de répondre à sa question.
K - Ono Group est un groupe regroupant plusieurs entités, dont certaines à l'étranger, d'où son aspect multinational. L'entité mère, Ono Group, ne contient que les postes clés : c'est notre parti de l'entreprise qui est non lucrative. Ensuite, nous avons plusieurs secteurs d'activités : l'art, la sécurité, les renseignements, l'immobilier, le transit, le commerce, le divertissement et l'informatique. En gros, tout ce qui était déjà plus ou moins légal, on l'a gardé. Nous avons racheté certaines boîtes déjà existantes et intégré au groupe et nous en avons créé d'autre. Dans l'ensemble, nous avons pu garder pratiquement tous nos employés et proposer des formations et reconversions à certains pour qu'ils puissent avoir une place au sein du groupe. Bientôt on ouvrira aussi une branche dans la communication et l'événementiel mais on va d'abord finir de nous installer et on y planchera mieux que ça dans six mois... On a déjà fait une très grande avancée aujourd'hui...
M - Oh oui ! Une sacré belle avancée...
K - Oui... Le premier ministre nous a quand même demandé de garder des contacts dans le réseaux... Par sécurité... C'est ce qu'on fera, mais sans agir.
M - Agence de renseignement ?
K - C'est un peu ça...
M - En tout cas je suis fière de vous. Ce que vous avez réussi à faire est admirable...
K - Merci...
L - Merci maman...
Ils échangèrent des sourires, avant d'entamer les plats joyeusement. L'ambiance était plutôt détendu et les rires ne tardèrent pas à venir ponctuer leur conversation. Le dîner se poursuivit jusqu'à une heure avancée de la nuit. Si tardivement que le soleil commençait à se lever lorsque Misako prit finalement congé. Lia et Kwaï rangèrent sagement la table, ivre de fatigue tout les deux, avant de s'installer dans le salon, affalé sur les canapés, pour pouvoir observer le lever de soleil sur la ville. En silence, pensif tout les deux, ils ne tardèrent tout de même pas à céder au sommeil, Lia blottit contre son frère. C'est sur des pensées un peu confuses que le coréen s'endormit, mêlant Yen et l'entreprise...
Merci au correcteur !
utilisation d'un résumé x2
Journal : One Team One Goal
DESIGN ϟ VOCIVUS // AVATAR (C) VOCIVUS
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