Teardrop
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Ep 09 | L'avis du juge - Dim 1 Oct 2017 - 19:18
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L'avis du juge
Le coréen était nerveux. Cela se voyait à sa façon de lisser régulièrement les pans de la veste de son costume. Et cela se ressentait aussi dans sa conduite, qui était un peu plus sèche et nerveuse. En arrivant au tribunal, il leva un regard fiévreux vers sa façade, avant de serrer la main de Yen et de se diriger d'un pas décidé vers l'entrée. Ils avaient passé avec un certain brio l'enquête de l'assistant social et ils n'avaient plus qu'à passer un entretien avec un juge, qui trancherait sur leur cas. C'était déjà un grand pas, mais tout allait se jouer ce jour là... Io avait finalement insister pour que le coréen fasse joindre une lettre de sa main au dossier. Il l'avait fait, sans en lire un mot, la petite fille insistant là dessus aussi. Il avait accepté, sans trahir sa promesse, même si la curiosité le rongeait. Io pouvait être têtue quand elle le voulait...
Il lâcha à contre-coeur la main de Yen pour passer la sécurité du tribunal, avant de se diriger vers l'aile des bureaux. Ils se retrouvèrent finalement dans une salle d'attente. Le coréen, les mains dans les poches, fut absolument incapable de rester assit. Il faisait les cent pas devant la fenêtre du second étage duquel ils étaient, observant parfois au dehors en silence. Il était presque aussi nerveux que lorsqu'il leur avait fallu attendre le jour du déclenchement de la naissance de Sora... Et cette attente lui était pénible, tout comme cette nervosité qui le rendait presque malade, lui nouant l'estomac et la gorge. Il jeta un oeil inquiet à Yen, les lèvres pincées en une fine ligne pâle et releva vivement les yeux sur une porte qui s'ouvrit à la volée, sur une secrétaire en tailleur. Elle s'inclina devant eux, et le coréen fit de même.
Secrétaire — Mr le juge a un peu de retard. Il m'a demandé de vous installez dans son bureau. Si vous voulez bien me suivre...
Le coréen eut un bref hochement de tête et tendit la main vers Yen, avant de doucement suivre la secrétaire, serrant la main de sa femme avec une certaine force... La polonaise suivit le mouvement, soudainement réveillée par la poigne de son époux. Elle aussi était envahi par le stress de cette rencontre, pour le verdict qu'ils allaient recevoir enfin face à leur demande d'adoption. Mais contrairement à lui, elle s'était plongée dans le silence en observant autour d'elle. On pourrait croire qu'elle était sereine, mais elle bouillonnait. Elle regarda la décoration du bureau du Juge, cherchant peut-être à trouver un élément important qui pourrait l'aider à passer cette épreuve. Elle ne s'était même pas rendue compte qu'elle s'était légèrement collée au coréen, se rassurant par sa présence. Elle remercia la secrétaire dans un murmure avant de s'installer sur la chaise indiquée, prenant par la suite une longue inspiration.
Yen — ça va bien se passer... Marmonna-t-elle plus pour elle-même.
Kwai — J'espère... Murmura-t-il.
Il tapotait nerveusement du pied et remuait sans cesse les doigts de la main qui ne tenait pas celle de Yen. Cependant, il n'eurent pas à attendre très longtemps et quand la porte du bureau s'ouvrit sur le juge, le coréen se leva d'un bond, répondant au salut du juge avant qu'il ne vienne leur serrer la main. Le juge était souriant, mais son regard laissait transparaître une certaine sévérité. Il fit le tour de son bureau et s'installa sur son fauteuil, les invitant d'un geste à reprendre leurs places.
Juge — Ono-san. Comment allez vous ?
Il s'adressait autant à Yennefer qu'à Kwaïgon, regardant l'un et l'autre tour à tour. Le coréen ne répondit rien. Il s'était légèrement figé en voyant le juge, qui ne lui était pas inconnu... Elle jeta un bref regard vers son époux, avant de reposer son attention sur le juge. Elle n'était vraiment pas rassurée maintenant de l'avoir en face d'elle, ni de la réaction du coréen en le voyant. Cependant, elle n'arrive pas à savoir si c'était bon ou mauvais signe...
Yen — Bien, et vous ?
Que devait-elle ajouter de plus ? C'était la première fois qu'elle se trouvait dans ce genre de situation. Le juge porta son attention sur Yen et lui sourit, d'un de ces sourire indéchiffrable dont on ne savait s'ils devaient être rassurant ou non. Elle n'aimait pas ce sourire, cet air indéchiffrable... Elle avait l'impression d'avancer aveuglement sur le chemin, et qu'elle pouvait à tout moment faire une erreur fatale.
Juge — Bien aussi, merci.
Il tourna la tête vers le coréen, le regardant un peu plus en détails. Les avant-bras en appui sur son bureau, les mains croisées devant lui.
Juge — Ono-san... Je me souviens de vous... Mais pas sous ce nom là...
La remarque avait des airs de reproche. Le coréen ne répondit rien, se contentant de serrer les lèvres en une ligne plus fine encore. Finalement il se tourna vers Yen.
Juge — Souhaitez vous boire quelque chose ? Un verre d'eau, un thé ?
Yen — Non merci, cela ira pour ma part.
Elle sentait les battements de son cœur s'agitaient de plus en plus. Allait-il longtemps tourner en rond ? Cherchait-il une faille à se servir pour le verdict du dossier ? Peut-être avait-il déjà fait son choix les concernant... Et le fait qu'il connaît le coréen sur sa première identité n'était à son sens pas une bonne chose. Il eut un bref hochement de tête et un nouveau sourire indéchiffrable avant de se tourner vers le coréen. Cette fois un certain respect transparu dans son ton.
Juge — J'ai apprit pour Tanaka-sensei. Je suis navré.
Le coréen eut un peu de mal à desserrer les dents mais il adressa une inclinaison de la tête au juge.
Kwai — Merci, Eberu-sensei.
Juge — Ono ?
Kwai — J'ai été adopté.
Juge — Oh je vois...
Il sourit à nouveau et le coréen retint un soupir colérique entre ses dents, serrant doucement la main de Yen. Il peinait à rester assit sur sa chaise. Le silence les enveloppa un court instant avant que le juge ne reprenne, s'adressant encore une fois au coréen.
Juge — J'ai suivit avec attention ce que vous avez fait du clan. C'est un de mes collègue du cabinet qui s'occupe de votre dossier. Alors quand le votre, plus personnel est arrivé chez moi, je n'ai pas pu m'empêcher d'aller consulter ceux de mon collègue.
Le coréen pinça les lèvres en ce qui pouvait s'apparenter à un sourire.
Kwai — J'essaie simplement de rendre cette... entreprise, meilleure qu'elle ne l'était.
Juge — C'est ce que j'ai constaté. Ce n'est pas une chose facile. La dernière fois que l'on s'est vu, c'était dans des circonstances un peu plus... Chaotiques.
Kwai — Un procès pour maltraitance n'est en effet pas un moment bien joyeux...
Le juge le considéra un instant avant de rire, éclatant d'un petit rire fluet. Il se tourna vers Yen, un sourire plus joyeux aux lèvres cette fois.
Juge — Le premier procès de ma carrière ! Sans le témoignage de votre époux, jamais la partie civile ne l'aurait remporté... C'était un cas affreux.
Il secoua doucement de la tête en se remémorant le moment et s'adressa à nouveau à Yen, fronçant les sourcils cette fois.
Juge — Vous êtes certaine de rien vouloir boire Ono-san ? J'ai des jus de fruits frais aussi.
Il s'était légèrement penché sur son bureau, regardant Yen avec insistance, presque dépité qu'elle ne veuille rien... Elle se tourna légèrement vers le coréen, le regard un peu perdue. Elle commençait à être au bout de sa limite de patience. Elle avait écouté avec attention leur échange, mais elle était toujours incertaine sur ce qu'elle doit y penser. Elle voulait qu'ils abordent enfin le sujet de leur venue...
Yen — Certaine, mais je vous remercie.
Elle avait la gorge trop nouée pour arriver à avaler quoi que ce soit... Elle mourrait d'envie d'abord le sujet de l'adoption, mais sa question mourrut sur ses lèvres. Elle devait maitriser son impatience... Le juge se laissa retomber dans son fauteuil en croisant les bras, stupéfait, avant de regarder Kwaïgon.
Juge — Elle est têtue... C'est fou...
Le coréen hocha à peine de la tête pour confirmer, serrant avec douceur la main de Yen. Le juge se pencha finalement pour ouvrir un tiroir de son bureau et en sortir deux tasses à expresso avant d'aller faire deux cafés, poursuivant la conversation en douceur.
Juge — Excusez mon retard tout les deux, je devais passer à la préfecture avant de venir et il y avait beaucoup de monde. Le statut de juge apporte beaucoup d'avantages mais ce n'est toujours pas un coupe file à l'administration !
Kwai — Ce sont des choses qui arrivent...
Juge — Vous avez un enfant j'ai lu ça ?
Kwai — Oui, un garçon... Sora.
Juge — Oh joli choix ! Qui en a eu l'idée ?
Kwai — Yennefer...
Le juge sourit et déposa un café devant le coréen avant de reprendre sa place, sagement. Il sourit et posa les yeux sur Yen.
Juge — Comment avez vous eu cette idée ? Vous n'êtes pas d'ici et ne connaissez pas très bien la langue... Vous vous êtes mis au japonais il y a peu ?
Elle n'aimait vraiment pas son regard sur elle... Et elle avait l'impression qu'il faisait exprès, cherchait-il à la mettre mal à l'aise ? Ou autre chose ? Il connaissait déjà le coréen, il devait savoir qu'il n'était pas facile à perturber, mais elle... Elle serra un peu brusquement la main de son époux, avant de répondre d'une voix calme.
Yen — Malgré ses origines, le japon est le pays de mon époux. Et je sais qu'il était important pour lui que notre enfant ait un prénom japonais, un choix que je ne regrette pas. En effet, je me suis mis au japonais, il y a quelques mois.
Elle ne savait pas si elle devait dire qu'elle était à moitié japonaise de par son père... Il connaissait les Tanaka, mais elle n'était pas certaine qu'il puisse les porter dans son coeur. Et que cette information soit un atout pour le dossier...
Juge — Cela s'entend. Vous avez une prononciation très scolaire encore. Cela viendra... Avec le temps.
Il pinça les lèvres en un sourire qui se voulait rassurant avant de demander à nouveau, restant les yeux sur Yen.
Juge — Vous comptez retourner vivre au Haras c'est ça ? Vous n'aimeriez pas rester au Japon ?
Elle serra de nouveau sa main sur celle du coréen, évitant de lui jeter un regard désespéré. Le juge avait visiblement décidé qu'elle serait celle questionner pour cet échange. Le pire était réellement arrivé... Mais maintenant, elle allait devoir prendre sur elle, et ne pas faire trop de maladresse.
Yen — En effet, nous exerçons nos métiers au sein du Haras. Cependant, nous comptons agrandir notre appartement qui se trouve ici afin de pouvoir venir régulièrement séjourner pendant les vacances. Et garder un pied à terre, si jamais nous décidons de quitter le Haras.
Elle marqua une pause, mais elle ne put empêcher sa question passait la barrière de ses lèvres.
Yen — Notre mode de vie pose un problème ?
Le juge avait écouté sa réponse avec intérêt, sirotant son café. Le coréen serrait le sien dans sa main sans pour autant le boire pour l'instant. A la question de la jeune femme, il avait brièvement serrer les dents et détourné les yeux vers la fenêtre. Le juge avait sourit de plus belle.
Juge — Impatiente en plus d'être têtue...
Il laissa quelques secondes de silence avant de poursuivre, balayant sa question d'un revers de main. Elle avait envie de disparaitre, s'insultant joyeusement d'avoir oser poser cette question. Il ne fallait plus qu'elle parle... Mais elle pouvait difficilement ignoré ses questions, et surtout faire comme lui ne pas y répondre.
Juge — Comment avez-vous rencontré Ono-san ? Je serais curieux d'entendre ce que vous en avez à dire.
Yen — Nous nous sommes rencontré au Haras, ma tutrice de formation lors de mes études est une amie. Son mari est le gérant de l'élevage où nous sommes rattraché. Et ce jour-là, elle avait besoin qu'on fait quelques achats, une rencontre assez banale.
Elle garda pour elle certains détails... Le juge sourit à nouveau en hochant doucement de la tête.
Juge — Je n'ai pas eu l'occasion de vous le dire mais... Votre robe de mariée était splendide ! Je n'ai malheureusement pas pu me libérer pour ce jour somptueux mais j'ai vu quelques photos. Elle vous allait à merveille ! Très bon choix. C'était un créateur ?
Il fronça les sourcils dans sa posture d'interrogation sérieuse, attentif à la jeune femme. Le coréen gardait obstinément son regard vers la fenêtre, serrant simplement la main de Yen. Elle ne put s'empêcher de braquer son regard vers son mari, peut-être aurait-elle du lire la liste d'invités à son mariage. Avait-il réellement été invité ? Ou voulait-il faire comprendre qu'il s'était appliqué à connaitre beaucoup de chose de leur vie...
Yen — En effet, une robe d'un créateur dont je ne connais ni le nom, ni le prix.
Juge — C'est normal pour le prix...
Il tourna la tête vers Kwaïgon et les deux hommes se regardèrent un instant sans ciller avant d'éclater de rire chacun de leur côté. Tout de suite, l'atmosphère se détendit dans le bureau.
Juge — Elle est sacrément courageuse ta femme ! Elle a du mérite de supporter tes vacheries de la sorte !
Kwai — Oui, beaucoup...
Yen — C'est où le bureau pour les divorces, ronchonna-t-elle quand elle comprit la situation.
Le coréen tourna enfin la tête vers Yen et lui sourit, rassurant, mais amusé et malicieux aussi. Il lui serra la main avec affection avant de reposer son attention sur le juge.
Kwai — Je te donnerais le nom du créateur, tu le retrouveras facilement.
Juge — Merci !
Kwai — C'est pour quand ?
Juge — Dans six mois ! J'espère que vous serez là tout les deux ! Vous trouverez bien quelqu'un pour faire garder les enfants.
Il fit glisser une enveloppe dont le cachet était ouvert vers le coréen.
Juge — Il y a tout, c'est pour ça que je suis passé à la préfecture. Quand j'ai vu ton nom sur le dossier j'ai lancé la réactualisation des papiers tout de suite... Ils mettent un temps fou j'ai préféré m'y prendre tôt.
Kwai — Merci...
Le coréen lâcha doucement la main de Yen pour sortir le contenu de l'enveloppe. Un nouveau livret de famille, un passeport au nom de Io et divers papiers rendant l'adoption officielle. Le juge se tourna à nouveau vers Yen, fronçant les sourcils.
Juge — Vous êtes certaine de ne rien vouloir boire ? Pas même un petit verre pour fêter ça ?
Cette fois il lui sourit, amusé lui aussi... Elle poussa un soupir de soulagement, sentant la tension dans tout son corps diminuait grandement. Elle s'était vraiment crispée sans le savoir, elle risquerait de se choper une migraine et des maux d'estomac avec tout ça.
Yen — Quelque chose avec beaucoup de sucre...
Juge — Parfait ! Je vais vous trouvez ça.
Il sourit et se leva, allant farfouiller dans ses placards en lançant une bouilloire d'eau. Elle tendit la main afin de pouvoir attraper les papiers, ressentant le besoin de les toucher et de les lire tranquillement. L'émotion commençait à envahir son regard, elle ne devait pas pleurer devant un juge... Mais elle était heureuse de savoir que Io était enfin officielement sa fille... Le coréen la laissa faire, souriant un peu bêtement devant le nouveau passeport de Io, à leur nom. Il finit par doucement se lever, prenant la main de la jeune femme pour le rejoindre et la prendre dans ses bras, glissant une main dans ses cheveux et une main dans son dos, ému face à l'émotion qui s'était glissé dans son regard. Il lui murmura à l'oreille, d'une voix rendue rauque par l'émotion. Elle s'était laissée aller contre lui, dans un soupir de soulagement, fermant les yeux pour profiter de l'etreinte calmante.
Kwai — Excuses moi mais quand j'ai vu le ton sérieux d'Itashi je n'ai pas pu résister à rentrer dans son jeu...
Yen — Je me vengerai un jour, dit-elle dans un murmure malicieux.
Il serra affectueusement la jeune femme contre lui avant de se détacher juste assez d'elle pour l'embrasser, avec tendresse. C'est le bruit caractéristique de la cuillère contre la tasse qui fit rompre son baiser au coréen avant qu'il ne se détache de Yen et reprenne sa place. Le juge déposa devant la jeune femme une tasse, tout en lui souriant.
Juge — Café au lait concentré sucré. Normalement il y aura assez de sucre mais si vous en voulez plus j'en ai d'autre.
Yen — Merci, cela ira parfaitement.
Il se réinstalla sur son fauteuil et sorti quelques papiers qu'il déposa devant le couple, reprenant un peu son sérieux. Elle recupera délicatement la tasse afin d'y tremper ses lèvres, appréciant le goût sucré dont elle avait besoin pour faire passer l'émotion de cet entretien.
Juge — J'ai besoin de quelques signatures pour officialisé tout ça... Ici... Ici... et là... Signé et daté.
Il leur sourit, tendant un stylo au coréen et un autre à Yen. La polonaise s'empressa de prendre la stylo, comme si elle avait peur d'un changement d'avis du juge et qu'il fallait rapidement signé ses maudits papiers pour être tranquille à vie.
Juge — J'ai été très touché par la lettre de la petite Io. Vous l'avez lu ?
Kwai — Non du tout... Elle n'a pas voulu qu'on la voit.
Juge — Oh... Et bien elle était très touchante... Saisissante aussi un peu...
Yen — J'espère qu'un jour, elle acceptera qu'on puisse la lire... marmonna-t-elle plus pour elle-même.
Ils échangèrent un sourire et le japonais se tourna vers Yen, souriant, plus accessible et amical.
Juge — Ca va mieux ? Soulagée je suppose ?
Yen — Vous avez mis mes nerfs à rude épreuve... Je vais m'en souvenir longtemps de cet entretien. Encore plus difficile à vivre que l'accouchement de Sora...
Le juge ne retint pas son rire avant de prendre une gorgée de son café, regardant le coréen signé les papiers à son tour avant de lui rendre le tout. Elle prit une grande gorgée en plongeant son regard vers le coréen, puis elle reposa son attention sur le juge.
Yen — Avez-vous pris votre décision uniquement parce que vous connaissez mon époux ?
Juge — Pas que ! Mais cela a aidé oui. Quand on connaît les adoptant, qu'on sait quelles sont leurs intentions, c'est plus facile de prendre une décision. Cela n'aurait peut-être pas été la même chose si j'avais eu une autre opinion de lui c'est vrai... Mais j'ai quand même lu votre dossier avec attention.
Il sourit à Yennefer et récupéra les papiers pour les signé à son tour et les taponner avant d'en rendre un exemplaire au coréen et en garder un pour lui.
Juge — Félicitations en tout cas pour ce deuxième enfant ! Je suis content que vous ayez pu adopter la petite Io...
Yen — Merci, dit-elle du bout des lèvres avec une certaine émotion.
Il se leva pour les saluer et les raccompagner, souriant et chaleureux.
Juge — J'espère que l'on se reverra bientôt ! Et je compte bien vous avoir à mon mariage...
Kwai — Pas de soucis Itashi... Merci encore.
Juge — Avec grand plaisir ! Je préfère ce genre d'adoption pour tout te dire ! Yennefer-san, j'ai été ravie de vous rencontrer. J'espère que vous me pardonnerez ce début d'entretien un peu ... difficile !
Yen — Vous avez de la chance, je ne suis pas rancunière. Merci beaucoup.
Elle s'était collée contre le coréen, cherchant sa main pour y entrelacer ses doigts aux siens. Son visage s'était totalement illuminée de joie, laissant paraitre toutes ses émotions. Elle était mère pour la seconde fois, même si la situation était totalement différente qu'avec Sora. Elle attendit qu'ils s'étaient éloignés pour se trouver vers le coréen. La porte du bureau se referma sur eux. Le coréen avait confié l'enveloppe avec tout les papiers à Yen pour qu'elle les glisse dans son sac à main. Il avait entrelacé ses doigts dans les siens avec émotion mais avait attendu que la porte ne se referme pour véritablement laissé transparaître ses émotions.
Yen — On a une fille.
Kwai — On a une fille !
Un sourire immense illuminait son visage. Il prit la jeune femme dans ses bras, la soulevant un peu pour tournoyer sur lui même, étouffant un petit cri de joie dans ses vêtements. Quand il la reposa au sol, ce fut pour l'embrasser avec fougue et passion, lui transmettant ainsi toutes ses émotions. C'est le manque d'air qui lui fit rompre le baiser, pour serrer la jeune femme dans ses bras, avec force. Elle s'était laissée faire, plongeant elle-même dans cette joie immense. Cette journée restera probablement inoubliable pour elle, ce jour où officiellement la jeune fille était entrée dans la famille.
Kwai — Merci ! Merci merci merci Yen...
Yen — Je t'aime, murmura-t-elle du bout des lèvres.
Kwai — Moi aussi...
C'était le même genre d'émotion que lorsque Sora était venu au monde : un élan de profonde gratitude et d'amour pur, sans bornes, qu'il ressentait pour la jeune femme. Un peu comme une seconde naissance, même si celle-ci était un peu différente...
Kwai — Il n'y a plus qu'à l'annoncer à Io et Misako !
Yen — J'ai hâte de leur annoncer ça !
Il sourit de plus belle, d'un sourire qu'il garderait sans doute toute la journée. Il prit doucement la main de la jeune femme pour entamer le trajet jusqu'à la maison, bouillonnant d'impatience désormais... Elle trouva que le trajet du retour fut bien long, lui donnant presque envie de courir jusqu'à la porte de l'appartement. Elle se sentait plus légère, comme si elle s'était libérée du poids qu'elle s'était elle-même infligée avec ses doutes et ses inquiétudes. Quand ils entrèrent enfin dans l'appartement, la polonaise ne tarda pas à chercher du regard la présence de la jeune fille. Sa réaction fut spontanée, elle se dirigea vers Io afin de la prendre dans ses bras. La petite fille se leva d'un bond en entendant la porte d'entrée, abandonnant ses premiers croquis pour se laisser tomber dans les bras tendu de Yen.
Yen — Tu fais partie officiellement de la famille, on ne te laissera jamais... Tu vas repartir avec nous. Tu es notre fille...
Io — C'est vrai ?!
L'émotion avait teinté sa voix. Le coréen referma la porte derrière lui et sourit à Misako, qui regardait la scène avec attendrissement. La voix de la jeune fille était chevrotante d'émotion. Elle se détacha doucement de Yen pour plonger ses yeux sombres dans ceux de la polonaise, cherchant dans son regard à savoir si elle disait bien la vérité, avant de glisser les yeux sur Kwaïgon, souriant.
Kwai — Oui, c'est vrai. On a même tes nouveaux papiers !
Pour prouver ses dires à la jeune fille, il sorti l'enveloppe du sac de la polonaise et présenta son nouveau passeport à Io, avec son nouveau nom... C'est en tremblant légèrement que la petite japonaise prit le passeport entre ses deux mains, les yeux brillant de larmes... Yennefer embrassa le front de la jeune fille avec tendresse, avant de se redresser pour recupérer le téléphone. Elle ne fit pas trop attention au décalage horaire, elle avait besoin d'annoncer la nouvelle à ses proches... Notamment sa propre mère. Elle l'avait informé de leur projet d'adoption, et elle ne s'était pas gêné pour dire le fond de ses pensées à ce sujet. Elle n'était pas contre, sachant qu'elle considerait la jeune fille comme l'une de ses petits enfants. Cependant, elle fit quelques remarques sur cette soudaine idée selon elle, voulant être certaine qu'elle ne faisait pas ce choix par dépi.
Yen — Aux prochaines vacances, on est invité chez ma mère afin qu'elle puisse rencontrer sa petite-fille, dit-elle en souriant.
Kwai — Ah super !
Elle déposa le téléphone, profitant de passer proche du coréen pour l'embrasser chastement avec tendresse. Le coréen avait profité de la conversation téléphonique pour prendre Io dans ses bras, qui, émue, avait fini par éclater en sanglots. Il répondit au baiser de la jeune femme, gardant quand même la jeune fille dans ses bras. Puis elle posa son attention sur Misako.
Yen — Cela va faire un vide à l'okiya.
Mais elle sous-entendait surtout pour la japonaise, qui avait élevé la jeune fille. Misako sourit à la jeune femme, détachant ses yeux du spéctacle que présentait Kwaïgon et Io pour les poser sur sa belle-fille.
Misako — Oui c'est certain... Mais elle ne part pas si loin, elle sera avec vous. Je sais que je la reverrai et que j'aurais des nouvelles régulièrement...
Yen — Oui, les nouvelles seront très régulière, dit-elle en souriant.
Elle sourit de nouveau en posant à nouveau les yeux sur Io et Kwaïgon, plongé dans l'examen du reste des papiers officialisant l'entrée de la japonaise dans la famille.
Misako — En tout cas je suis contente pour Io... Et pour vous... Je ne pouvais pas rêver mieux pour elle...
L'Okasan était émue elle aussi et elle porta une main à ses yeux pour en ceuillir une larme. Elle était ravie pour Io, qui avait trouvé une famille, pour Kwaïgon, qui avait pu réaliser l'un de ses désirs profond, mais aussi pour Yen, qu'elle espérait franchement que cette expérience la comblerait... La polonaise adressa un sourire tendre à la japonaise, avant d'observer le duo qui était en pleine contemplation des papiers. Elle était heureuse de les voir ainsi, la lueur qui brillait chez le coréen elle ne s'en lasserait jamais.
Yen — C'est à partir de combien qu'on est considéré comme famille nombreuse ?
Elle posait la question à Misako, se disant que jamais elle n'aurait pu imaginer vivre une telle vie de famille. Misako eut un léger rire avant de répondre.
Misako — Je crois que c'est à partir de trois non ? Vous comptez en faire un troisième ?
Cette fois, une brève lueur amusé traversa son regard, taquinant un peu la jeune femme. Elle connaissait les envies du coréen mais pas encore celles de la jeune femme avec précision... En temps que grand-mère cependant, elle était déjà plus que comblée... Yennefer eut un temps de réfléxion, même si elle savait parfaitement la réponse à sa question. Elle l'avait abordé quand le sujet de l'adoption de la jeune fille éclata entre eux.
Yen — J'aimerais bien en effet en avoir un troisième, certes pas pour tout de suite. Mais quand Sora sera plus âgé.
Son regard glissa vers le coréen ainsi que Io, qui pouvait sans trop de difficulté entendre leur discussion. Le coréen tourna la tête et sourit, appuyant les paroles de Yen par un bref hochement de tête.
Misako — Oui, vous avez bien le temps de toute façon... Il faut pouvoir profiter de la jeunesse de Sora aussi...
Elle sourit et Io fini par faire de même et montrer, non sans fierté, son tout nouveau passeport, rouge vif, à Misako. L'Okasan prit le temps de le regarder avec elle, attentive, souriante. Le coréen se releva doucement pour finalement préparer des chocolats chauds, emmenant Sora avec lui dans cette entreprise, perché sur ses épaules. Le petit garçon, penché au dessus de la tête de son père, aggripé à ses mâchoires, regardait les mains du coréen s'activer avec attention, gazouillant avec sérieux pour répondre aux explications de son père.
Kwai — Tout le monde dans le salon ! C'est l'heure du goûter...
En réalité, c'était plutôt presque l'heure de préparer le dîner mais peu importe. Ils pourraient toujours faire un dîner-petit-déjeuner ! En tout cas une chose était sûre, ils allaient pouvoir entreprendre leur retour au Haras... Avec tout ce que cela comportait comme changement : l'aménagement de la chambre de Io, lui trouver un professeur pour qu'elle rattrape le niveau de la classe du Haras, retrouver le rythme des chevaux... Une perspective qui lui réchauffait le cœur... Le coréen reposa les tasses deux par deux sur la table basse, Sora ayant déjà un biberon de chocolat un peu plus tiède dans les mains, et rattrapa son fils pour le mettre sur le canapé. Le petit homme, tenant son biberon des deux mains, se laissa s'enfoncé dans le canapé sans broncher, perdu dans ses pensées en savourant son chocolat... Le coréen ne pouvait pas rêver mieux...
508 Lignes
Merci au correcteur !
utilisation d'un résumé x2
Des points pour Yen !
Journal : One Team One Goal
Il lâcha à contre-coeur la main de Yen pour passer la sécurité du tribunal, avant de se diriger vers l'aile des bureaux. Ils se retrouvèrent finalement dans une salle d'attente. Le coréen, les mains dans les poches, fut absolument incapable de rester assit. Il faisait les cent pas devant la fenêtre du second étage duquel ils étaient, observant parfois au dehors en silence. Il était presque aussi nerveux que lorsqu'il leur avait fallu attendre le jour du déclenchement de la naissance de Sora... Et cette attente lui était pénible, tout comme cette nervosité qui le rendait presque malade, lui nouant l'estomac et la gorge. Il jeta un oeil inquiet à Yen, les lèvres pincées en une fine ligne pâle et releva vivement les yeux sur une porte qui s'ouvrit à la volée, sur une secrétaire en tailleur. Elle s'inclina devant eux, et le coréen fit de même.
Secrétaire — Mr le juge a un peu de retard. Il m'a demandé de vous installez dans son bureau. Si vous voulez bien me suivre...
Le coréen eut un bref hochement de tête et tendit la main vers Yen, avant de doucement suivre la secrétaire, serrant la main de sa femme avec une certaine force... La polonaise suivit le mouvement, soudainement réveillée par la poigne de son époux. Elle aussi était envahi par le stress de cette rencontre, pour le verdict qu'ils allaient recevoir enfin face à leur demande d'adoption. Mais contrairement à lui, elle s'était plongée dans le silence en observant autour d'elle. On pourrait croire qu'elle était sereine, mais elle bouillonnait. Elle regarda la décoration du bureau du Juge, cherchant peut-être à trouver un élément important qui pourrait l'aider à passer cette épreuve. Elle ne s'était même pas rendue compte qu'elle s'était légèrement collée au coréen, se rassurant par sa présence. Elle remercia la secrétaire dans un murmure avant de s'installer sur la chaise indiquée, prenant par la suite une longue inspiration.
Yen — ça va bien se passer... Marmonna-t-elle plus pour elle-même.
Kwai — J'espère... Murmura-t-il.
Il tapotait nerveusement du pied et remuait sans cesse les doigts de la main qui ne tenait pas celle de Yen. Cependant, il n'eurent pas à attendre très longtemps et quand la porte du bureau s'ouvrit sur le juge, le coréen se leva d'un bond, répondant au salut du juge avant qu'il ne vienne leur serrer la main. Le juge était souriant, mais son regard laissait transparaître une certaine sévérité. Il fit le tour de son bureau et s'installa sur son fauteuil, les invitant d'un geste à reprendre leurs places.
Juge — Ono-san. Comment allez vous ?
Il s'adressait autant à Yennefer qu'à Kwaïgon, regardant l'un et l'autre tour à tour. Le coréen ne répondit rien. Il s'était légèrement figé en voyant le juge, qui ne lui était pas inconnu... Elle jeta un bref regard vers son époux, avant de reposer son attention sur le juge. Elle n'était vraiment pas rassurée maintenant de l'avoir en face d'elle, ni de la réaction du coréen en le voyant. Cependant, elle n'arrive pas à savoir si c'était bon ou mauvais signe...
Yen — Bien, et vous ?
Que devait-elle ajouter de plus ? C'était la première fois qu'elle se trouvait dans ce genre de situation. Le juge porta son attention sur Yen et lui sourit, d'un de ces sourire indéchiffrable dont on ne savait s'ils devaient être rassurant ou non. Elle n'aimait pas ce sourire, cet air indéchiffrable... Elle avait l'impression d'avancer aveuglement sur le chemin, et qu'elle pouvait à tout moment faire une erreur fatale.
Juge — Bien aussi, merci.
Il tourna la tête vers le coréen, le regardant un peu plus en détails. Les avant-bras en appui sur son bureau, les mains croisées devant lui.
Juge — Ono-san... Je me souviens de vous... Mais pas sous ce nom là...
La remarque avait des airs de reproche. Le coréen ne répondit rien, se contentant de serrer les lèvres en une ligne plus fine encore. Finalement il se tourna vers Yen.
Juge — Souhaitez vous boire quelque chose ? Un verre d'eau, un thé ?
Yen — Non merci, cela ira pour ma part.
Elle sentait les battements de son cœur s'agitaient de plus en plus. Allait-il longtemps tourner en rond ? Cherchait-il une faille à se servir pour le verdict du dossier ? Peut-être avait-il déjà fait son choix les concernant... Et le fait qu'il connaît le coréen sur sa première identité n'était à son sens pas une bonne chose. Il eut un bref hochement de tête et un nouveau sourire indéchiffrable avant de se tourner vers le coréen. Cette fois un certain respect transparu dans son ton.
Juge — J'ai apprit pour Tanaka-sensei. Je suis navré.
Le coréen eut un peu de mal à desserrer les dents mais il adressa une inclinaison de la tête au juge.
Kwai — Merci, Eberu-sensei.
Juge — Ono ?
Kwai — J'ai été adopté.
Juge — Oh je vois...
Il sourit à nouveau et le coréen retint un soupir colérique entre ses dents, serrant doucement la main de Yen. Il peinait à rester assit sur sa chaise. Le silence les enveloppa un court instant avant que le juge ne reprenne, s'adressant encore une fois au coréen.
Juge — J'ai suivit avec attention ce que vous avez fait du clan. C'est un de mes collègue du cabinet qui s'occupe de votre dossier. Alors quand le votre, plus personnel est arrivé chez moi, je n'ai pas pu m'empêcher d'aller consulter ceux de mon collègue.
Le coréen pinça les lèvres en ce qui pouvait s'apparenter à un sourire.
Kwai — J'essaie simplement de rendre cette... entreprise, meilleure qu'elle ne l'était.
Juge — C'est ce que j'ai constaté. Ce n'est pas une chose facile. La dernière fois que l'on s'est vu, c'était dans des circonstances un peu plus... Chaotiques.
Kwai — Un procès pour maltraitance n'est en effet pas un moment bien joyeux...
Le juge le considéra un instant avant de rire, éclatant d'un petit rire fluet. Il se tourna vers Yen, un sourire plus joyeux aux lèvres cette fois.
Juge — Le premier procès de ma carrière ! Sans le témoignage de votre époux, jamais la partie civile ne l'aurait remporté... C'était un cas affreux.
Il secoua doucement de la tête en se remémorant le moment et s'adressa à nouveau à Yen, fronçant les sourcils cette fois.
Juge — Vous êtes certaine de rien vouloir boire Ono-san ? J'ai des jus de fruits frais aussi.
Il s'était légèrement penché sur son bureau, regardant Yen avec insistance, presque dépité qu'elle ne veuille rien... Elle se tourna légèrement vers le coréen, le regard un peu perdue. Elle commençait à être au bout de sa limite de patience. Elle avait écouté avec attention leur échange, mais elle était toujours incertaine sur ce qu'elle doit y penser. Elle voulait qu'ils abordent enfin le sujet de leur venue...
Yen — Certaine, mais je vous remercie.
Elle avait la gorge trop nouée pour arriver à avaler quoi que ce soit... Elle mourrait d'envie d'abord le sujet de l'adoption, mais sa question mourrut sur ses lèvres. Elle devait maitriser son impatience... Le juge se laissa retomber dans son fauteuil en croisant les bras, stupéfait, avant de regarder Kwaïgon.
Juge — Elle est têtue... C'est fou...
Le coréen hocha à peine de la tête pour confirmer, serrant avec douceur la main de Yen. Le juge se pencha finalement pour ouvrir un tiroir de son bureau et en sortir deux tasses à expresso avant d'aller faire deux cafés, poursuivant la conversation en douceur.
Juge — Excusez mon retard tout les deux, je devais passer à la préfecture avant de venir et il y avait beaucoup de monde. Le statut de juge apporte beaucoup d'avantages mais ce n'est toujours pas un coupe file à l'administration !
Kwai — Ce sont des choses qui arrivent...
Juge — Vous avez un enfant j'ai lu ça ?
Kwai — Oui, un garçon... Sora.
Juge — Oh joli choix ! Qui en a eu l'idée ?
Kwai — Yennefer...
Le juge sourit et déposa un café devant le coréen avant de reprendre sa place, sagement. Il sourit et posa les yeux sur Yen.
Juge — Comment avez vous eu cette idée ? Vous n'êtes pas d'ici et ne connaissez pas très bien la langue... Vous vous êtes mis au japonais il y a peu ?
Elle n'aimait vraiment pas son regard sur elle... Et elle avait l'impression qu'il faisait exprès, cherchait-il à la mettre mal à l'aise ? Ou autre chose ? Il connaissait déjà le coréen, il devait savoir qu'il n'était pas facile à perturber, mais elle... Elle serra un peu brusquement la main de son époux, avant de répondre d'une voix calme.
Yen — Malgré ses origines, le japon est le pays de mon époux. Et je sais qu'il était important pour lui que notre enfant ait un prénom japonais, un choix que je ne regrette pas. En effet, je me suis mis au japonais, il y a quelques mois.
Elle ne savait pas si elle devait dire qu'elle était à moitié japonaise de par son père... Il connaissait les Tanaka, mais elle n'était pas certaine qu'il puisse les porter dans son coeur. Et que cette information soit un atout pour le dossier...
Juge — Cela s'entend. Vous avez une prononciation très scolaire encore. Cela viendra... Avec le temps.
Il pinça les lèvres en un sourire qui se voulait rassurant avant de demander à nouveau, restant les yeux sur Yen.
Juge — Vous comptez retourner vivre au Haras c'est ça ? Vous n'aimeriez pas rester au Japon ?
Elle serra de nouveau sa main sur celle du coréen, évitant de lui jeter un regard désespéré. Le juge avait visiblement décidé qu'elle serait celle questionner pour cet échange. Le pire était réellement arrivé... Mais maintenant, elle allait devoir prendre sur elle, et ne pas faire trop de maladresse.
Yen — En effet, nous exerçons nos métiers au sein du Haras. Cependant, nous comptons agrandir notre appartement qui se trouve ici afin de pouvoir venir régulièrement séjourner pendant les vacances. Et garder un pied à terre, si jamais nous décidons de quitter le Haras.
Elle marqua une pause, mais elle ne put empêcher sa question passait la barrière de ses lèvres.
Yen — Notre mode de vie pose un problème ?
Le juge avait écouté sa réponse avec intérêt, sirotant son café. Le coréen serrait le sien dans sa main sans pour autant le boire pour l'instant. A la question de la jeune femme, il avait brièvement serrer les dents et détourné les yeux vers la fenêtre. Le juge avait sourit de plus belle.
Juge — Impatiente en plus d'être têtue...
Il laissa quelques secondes de silence avant de poursuivre, balayant sa question d'un revers de main. Elle avait envie de disparaitre, s'insultant joyeusement d'avoir oser poser cette question. Il ne fallait plus qu'elle parle... Mais elle pouvait difficilement ignoré ses questions, et surtout faire comme lui ne pas y répondre.
Juge — Comment avez-vous rencontré Ono-san ? Je serais curieux d'entendre ce que vous en avez à dire.
Yen — Nous nous sommes rencontré au Haras, ma tutrice de formation lors de mes études est une amie. Son mari est le gérant de l'élevage où nous sommes rattraché. Et ce jour-là, elle avait besoin qu'on fait quelques achats, une rencontre assez banale.
Elle garda pour elle certains détails... Le juge sourit à nouveau en hochant doucement de la tête.
Juge — Je n'ai pas eu l'occasion de vous le dire mais... Votre robe de mariée était splendide ! Je n'ai malheureusement pas pu me libérer pour ce jour somptueux mais j'ai vu quelques photos. Elle vous allait à merveille ! Très bon choix. C'était un créateur ?
Il fronça les sourcils dans sa posture d'interrogation sérieuse, attentif à la jeune femme. Le coréen gardait obstinément son regard vers la fenêtre, serrant simplement la main de Yen. Elle ne put s'empêcher de braquer son regard vers son mari, peut-être aurait-elle du lire la liste d'invités à son mariage. Avait-il réellement été invité ? Ou voulait-il faire comprendre qu'il s'était appliqué à connaitre beaucoup de chose de leur vie...
Yen — En effet, une robe d'un créateur dont je ne connais ni le nom, ni le prix.
Juge — C'est normal pour le prix...
Il tourna la tête vers Kwaïgon et les deux hommes se regardèrent un instant sans ciller avant d'éclater de rire chacun de leur côté. Tout de suite, l'atmosphère se détendit dans le bureau.
Juge — Elle est sacrément courageuse ta femme ! Elle a du mérite de supporter tes vacheries de la sorte !
Kwai — Oui, beaucoup...
Yen — C'est où le bureau pour les divorces, ronchonna-t-elle quand elle comprit la situation.
Le coréen tourna enfin la tête vers Yen et lui sourit, rassurant, mais amusé et malicieux aussi. Il lui serra la main avec affection avant de reposer son attention sur le juge.
Kwai — Je te donnerais le nom du créateur, tu le retrouveras facilement.
Juge — Merci !
Kwai — C'est pour quand ?
Juge — Dans six mois ! J'espère que vous serez là tout les deux ! Vous trouverez bien quelqu'un pour faire garder les enfants.
Il fit glisser une enveloppe dont le cachet était ouvert vers le coréen.
Juge — Il y a tout, c'est pour ça que je suis passé à la préfecture. Quand j'ai vu ton nom sur le dossier j'ai lancé la réactualisation des papiers tout de suite... Ils mettent un temps fou j'ai préféré m'y prendre tôt.
Kwai — Merci...
Le coréen lâcha doucement la main de Yen pour sortir le contenu de l'enveloppe. Un nouveau livret de famille, un passeport au nom de Io et divers papiers rendant l'adoption officielle. Le juge se tourna à nouveau vers Yen, fronçant les sourcils.
Juge — Vous êtes certaine de ne rien vouloir boire ? Pas même un petit verre pour fêter ça ?
Cette fois il lui sourit, amusé lui aussi... Elle poussa un soupir de soulagement, sentant la tension dans tout son corps diminuait grandement. Elle s'était vraiment crispée sans le savoir, elle risquerait de se choper une migraine et des maux d'estomac avec tout ça.
Yen — Quelque chose avec beaucoup de sucre...
Juge — Parfait ! Je vais vous trouvez ça.
Il sourit et se leva, allant farfouiller dans ses placards en lançant une bouilloire d'eau. Elle tendit la main afin de pouvoir attraper les papiers, ressentant le besoin de les toucher et de les lire tranquillement. L'émotion commençait à envahir son regard, elle ne devait pas pleurer devant un juge... Mais elle était heureuse de savoir que Io était enfin officielement sa fille... Le coréen la laissa faire, souriant un peu bêtement devant le nouveau passeport de Io, à leur nom. Il finit par doucement se lever, prenant la main de la jeune femme pour le rejoindre et la prendre dans ses bras, glissant une main dans ses cheveux et une main dans son dos, ému face à l'émotion qui s'était glissé dans son regard. Il lui murmura à l'oreille, d'une voix rendue rauque par l'émotion. Elle s'était laissée aller contre lui, dans un soupir de soulagement, fermant les yeux pour profiter de l'etreinte calmante.
Kwai — Excuses moi mais quand j'ai vu le ton sérieux d'Itashi je n'ai pas pu résister à rentrer dans son jeu...
Yen — Je me vengerai un jour, dit-elle dans un murmure malicieux.
Il serra affectueusement la jeune femme contre lui avant de se détacher juste assez d'elle pour l'embrasser, avec tendresse. C'est le bruit caractéristique de la cuillère contre la tasse qui fit rompre son baiser au coréen avant qu'il ne se détache de Yen et reprenne sa place. Le juge déposa devant la jeune femme une tasse, tout en lui souriant.
Juge — Café au lait concentré sucré. Normalement il y aura assez de sucre mais si vous en voulez plus j'en ai d'autre.
Yen — Merci, cela ira parfaitement.
Il se réinstalla sur son fauteuil et sorti quelques papiers qu'il déposa devant le couple, reprenant un peu son sérieux. Elle recupera délicatement la tasse afin d'y tremper ses lèvres, appréciant le goût sucré dont elle avait besoin pour faire passer l'émotion de cet entretien.
Juge — J'ai besoin de quelques signatures pour officialisé tout ça... Ici... Ici... et là... Signé et daté.
Il leur sourit, tendant un stylo au coréen et un autre à Yen. La polonaise s'empressa de prendre la stylo, comme si elle avait peur d'un changement d'avis du juge et qu'il fallait rapidement signé ses maudits papiers pour être tranquille à vie.
Juge — J'ai été très touché par la lettre de la petite Io. Vous l'avez lu ?
Kwai — Non du tout... Elle n'a pas voulu qu'on la voit.
Juge — Oh... Et bien elle était très touchante... Saisissante aussi un peu...
Yen — J'espère qu'un jour, elle acceptera qu'on puisse la lire... marmonna-t-elle plus pour elle-même.
Ils échangèrent un sourire et le japonais se tourna vers Yen, souriant, plus accessible et amical.
Juge — Ca va mieux ? Soulagée je suppose ?
Yen — Vous avez mis mes nerfs à rude épreuve... Je vais m'en souvenir longtemps de cet entretien. Encore plus difficile à vivre que l'accouchement de Sora...
Le juge ne retint pas son rire avant de prendre une gorgée de son café, regardant le coréen signé les papiers à son tour avant de lui rendre le tout. Elle prit une grande gorgée en plongeant son regard vers le coréen, puis elle reposa son attention sur le juge.
Yen — Avez-vous pris votre décision uniquement parce que vous connaissez mon époux ?
Juge — Pas que ! Mais cela a aidé oui. Quand on connaît les adoptant, qu'on sait quelles sont leurs intentions, c'est plus facile de prendre une décision. Cela n'aurait peut-être pas été la même chose si j'avais eu une autre opinion de lui c'est vrai... Mais j'ai quand même lu votre dossier avec attention.
Il sourit à Yennefer et récupéra les papiers pour les signé à son tour et les taponner avant d'en rendre un exemplaire au coréen et en garder un pour lui.
Juge — Félicitations en tout cas pour ce deuxième enfant ! Je suis content que vous ayez pu adopter la petite Io...
Yen — Merci, dit-elle du bout des lèvres avec une certaine émotion.
Il se leva pour les saluer et les raccompagner, souriant et chaleureux.
Juge — J'espère que l'on se reverra bientôt ! Et je compte bien vous avoir à mon mariage...
Kwai — Pas de soucis Itashi... Merci encore.
Juge — Avec grand plaisir ! Je préfère ce genre d'adoption pour tout te dire ! Yennefer-san, j'ai été ravie de vous rencontrer. J'espère que vous me pardonnerez ce début d'entretien un peu ... difficile !
Yen — Vous avez de la chance, je ne suis pas rancunière. Merci beaucoup.
Elle s'était collée contre le coréen, cherchant sa main pour y entrelacer ses doigts aux siens. Son visage s'était totalement illuminée de joie, laissant paraitre toutes ses émotions. Elle était mère pour la seconde fois, même si la situation était totalement différente qu'avec Sora. Elle attendit qu'ils s'étaient éloignés pour se trouver vers le coréen. La porte du bureau se referma sur eux. Le coréen avait confié l'enveloppe avec tout les papiers à Yen pour qu'elle les glisse dans son sac à main. Il avait entrelacé ses doigts dans les siens avec émotion mais avait attendu que la porte ne se referme pour véritablement laissé transparaître ses émotions.
Yen — On a une fille.
Kwai — On a une fille !
Un sourire immense illuminait son visage. Il prit la jeune femme dans ses bras, la soulevant un peu pour tournoyer sur lui même, étouffant un petit cri de joie dans ses vêtements. Quand il la reposa au sol, ce fut pour l'embrasser avec fougue et passion, lui transmettant ainsi toutes ses émotions. C'est le manque d'air qui lui fit rompre le baiser, pour serrer la jeune femme dans ses bras, avec force. Elle s'était laissée faire, plongeant elle-même dans cette joie immense. Cette journée restera probablement inoubliable pour elle, ce jour où officiellement la jeune fille était entrée dans la famille.
Kwai — Merci ! Merci merci merci Yen...
Yen — Je t'aime, murmura-t-elle du bout des lèvres.
Kwai — Moi aussi...
C'était le même genre d'émotion que lorsque Sora était venu au monde : un élan de profonde gratitude et d'amour pur, sans bornes, qu'il ressentait pour la jeune femme. Un peu comme une seconde naissance, même si celle-ci était un peu différente...
Kwai — Il n'y a plus qu'à l'annoncer à Io et Misako !
Yen — J'ai hâte de leur annoncer ça !
Il sourit de plus belle, d'un sourire qu'il garderait sans doute toute la journée. Il prit doucement la main de la jeune femme pour entamer le trajet jusqu'à la maison, bouillonnant d'impatience désormais... Elle trouva que le trajet du retour fut bien long, lui donnant presque envie de courir jusqu'à la porte de l'appartement. Elle se sentait plus légère, comme si elle s'était libérée du poids qu'elle s'était elle-même infligée avec ses doutes et ses inquiétudes. Quand ils entrèrent enfin dans l'appartement, la polonaise ne tarda pas à chercher du regard la présence de la jeune fille. Sa réaction fut spontanée, elle se dirigea vers Io afin de la prendre dans ses bras. La petite fille se leva d'un bond en entendant la porte d'entrée, abandonnant ses premiers croquis pour se laisser tomber dans les bras tendu de Yen.
Yen — Tu fais partie officiellement de la famille, on ne te laissera jamais... Tu vas repartir avec nous. Tu es notre fille...
Io — C'est vrai ?!
L'émotion avait teinté sa voix. Le coréen referma la porte derrière lui et sourit à Misako, qui regardait la scène avec attendrissement. La voix de la jeune fille était chevrotante d'émotion. Elle se détacha doucement de Yen pour plonger ses yeux sombres dans ceux de la polonaise, cherchant dans son regard à savoir si elle disait bien la vérité, avant de glisser les yeux sur Kwaïgon, souriant.
Kwai — Oui, c'est vrai. On a même tes nouveaux papiers !
Pour prouver ses dires à la jeune fille, il sorti l'enveloppe du sac de la polonaise et présenta son nouveau passeport à Io, avec son nouveau nom... C'est en tremblant légèrement que la petite japonaise prit le passeport entre ses deux mains, les yeux brillant de larmes... Yennefer embrassa le front de la jeune fille avec tendresse, avant de se redresser pour recupérer le téléphone. Elle ne fit pas trop attention au décalage horaire, elle avait besoin d'annoncer la nouvelle à ses proches... Notamment sa propre mère. Elle l'avait informé de leur projet d'adoption, et elle ne s'était pas gêné pour dire le fond de ses pensées à ce sujet. Elle n'était pas contre, sachant qu'elle considerait la jeune fille comme l'une de ses petits enfants. Cependant, elle fit quelques remarques sur cette soudaine idée selon elle, voulant être certaine qu'elle ne faisait pas ce choix par dépi.
Yen — Aux prochaines vacances, on est invité chez ma mère afin qu'elle puisse rencontrer sa petite-fille, dit-elle en souriant.
Kwai — Ah super !
Elle déposa le téléphone, profitant de passer proche du coréen pour l'embrasser chastement avec tendresse. Le coréen avait profité de la conversation téléphonique pour prendre Io dans ses bras, qui, émue, avait fini par éclater en sanglots. Il répondit au baiser de la jeune femme, gardant quand même la jeune fille dans ses bras. Puis elle posa son attention sur Misako.
Yen — Cela va faire un vide à l'okiya.
Mais elle sous-entendait surtout pour la japonaise, qui avait élevé la jeune fille. Misako sourit à la jeune femme, détachant ses yeux du spéctacle que présentait Kwaïgon et Io pour les poser sur sa belle-fille.
Misako — Oui c'est certain... Mais elle ne part pas si loin, elle sera avec vous. Je sais que je la reverrai et que j'aurais des nouvelles régulièrement...
Yen — Oui, les nouvelles seront très régulière, dit-elle en souriant.
Elle sourit de nouveau en posant à nouveau les yeux sur Io et Kwaïgon, plongé dans l'examen du reste des papiers officialisant l'entrée de la japonaise dans la famille.
Misako — En tout cas je suis contente pour Io... Et pour vous... Je ne pouvais pas rêver mieux pour elle...
L'Okasan était émue elle aussi et elle porta une main à ses yeux pour en ceuillir une larme. Elle était ravie pour Io, qui avait trouvé une famille, pour Kwaïgon, qui avait pu réaliser l'un de ses désirs profond, mais aussi pour Yen, qu'elle espérait franchement que cette expérience la comblerait... La polonaise adressa un sourire tendre à la japonaise, avant d'observer le duo qui était en pleine contemplation des papiers. Elle était heureuse de les voir ainsi, la lueur qui brillait chez le coréen elle ne s'en lasserait jamais.
Yen — C'est à partir de combien qu'on est considéré comme famille nombreuse ?
Elle posait la question à Misako, se disant que jamais elle n'aurait pu imaginer vivre une telle vie de famille. Misako eut un léger rire avant de répondre.
Misako — Je crois que c'est à partir de trois non ? Vous comptez en faire un troisième ?
Cette fois, une brève lueur amusé traversa son regard, taquinant un peu la jeune femme. Elle connaissait les envies du coréen mais pas encore celles de la jeune femme avec précision... En temps que grand-mère cependant, elle était déjà plus que comblée... Yennefer eut un temps de réfléxion, même si elle savait parfaitement la réponse à sa question. Elle l'avait abordé quand le sujet de l'adoption de la jeune fille éclata entre eux.
Yen — J'aimerais bien en effet en avoir un troisième, certes pas pour tout de suite. Mais quand Sora sera plus âgé.
Son regard glissa vers le coréen ainsi que Io, qui pouvait sans trop de difficulté entendre leur discussion. Le coréen tourna la tête et sourit, appuyant les paroles de Yen par un bref hochement de tête.
Misako — Oui, vous avez bien le temps de toute façon... Il faut pouvoir profiter de la jeunesse de Sora aussi...
Elle sourit et Io fini par faire de même et montrer, non sans fierté, son tout nouveau passeport, rouge vif, à Misako. L'Okasan prit le temps de le regarder avec elle, attentive, souriante. Le coréen se releva doucement pour finalement préparer des chocolats chauds, emmenant Sora avec lui dans cette entreprise, perché sur ses épaules. Le petit garçon, penché au dessus de la tête de son père, aggripé à ses mâchoires, regardait les mains du coréen s'activer avec attention, gazouillant avec sérieux pour répondre aux explications de son père.
Kwai — Tout le monde dans le salon ! C'est l'heure du goûter...
En réalité, c'était plutôt presque l'heure de préparer le dîner mais peu importe. Ils pourraient toujours faire un dîner-petit-déjeuner ! En tout cas une chose était sûre, ils allaient pouvoir entreprendre leur retour au Haras... Avec tout ce que cela comportait comme changement : l'aménagement de la chambre de Io, lui trouver un professeur pour qu'elle rattrape le niveau de la classe du Haras, retrouver le rythme des chevaux... Une perspective qui lui réchauffait le cœur... Le coréen reposa les tasses deux par deux sur la table basse, Sora ayant déjà un biberon de chocolat un peu plus tiède dans les mains, et rattrapa son fils pour le mettre sur le canapé. Le petit homme, tenant son biberon des deux mains, se laissa s'enfoncé dans le canapé sans broncher, perdu dans ses pensées en savourant son chocolat... Le coréen ne pouvait pas rêver mieux...
Merci au correcteur !
utilisation d'un résumé x2
Des points pour Yen !
Journal : One Team One Goal
DESIGN ϟ VOCIVUS // AVATAR (C) VOCIVUS
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