Xona
Ep 08 | Rencontre bouleversante - Mar 26 Sep 2017 - 17:14
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Rencontre bouleversante
/!\ Ce premier morceau de résumé contient un passage "hot" qui ne sera pas sous spoiler, jeune âme, passez le...
Le dos en appui contre la tête de lit, les bras croisés sur son torse nu, le coréen observait le lent départ de la nuit au dessus de la ville, grâce aux baies vitrées qui s'étalaient devant lui. De ce point de vue là, parfois, il avait l'impression qu'il flottait au dessus de la ville sans qu'il n'y ai rien en dessous de lui que son lit. Une sensation vertigineuse s'emparait alors de lui, propageant une série de papillons dans son corps et lui arrachant, la plupart du temps, un sourire. Il aimait ce genre de sensations. Et il ne nierait pas que, plus jeune, il avait ardemment courru après. Au travers des courses de voitures et de tout les sports extrêmes auquel il avait eu accès. Cela avait été inconscient, parfois idiot et très souvent dangereux. Mais il ne regrettait pas. En revanche ce matin là, la douce sensation de vertige ne vint pas. Il avait passé une courte nuit, s'occupant comme il l'avait pu pour s'éviter de trop penser à la journée du lendemain. Mais il ne pouvait s'empêcher de ressentir un certain stress. Une boule lui tordre l'estomac. Et il détestait cela. Jamais il n'avait été autant sensible au stress que depuis qu'il avait rencontré Yennefer. C'était bien la seule chose dans le fait d'être avec elle qui l'agaçait.
Il soupira en détachant les yeux du ciel qui s'éclaircissait pour les poser sur Yen, allongée à côté de lui. Elle avait l'air paisible ainsi... Mais il savait que la journée qui s'annonçait la stressait autant que lui voir plus... Après un bref moment d'hésitation, il sorti tout doucement du lit et enfila un jogging en coton avant de descendre à pas de loup, se mettant à la préparation du petit déjeune en essayant de ne pas faire trop de bruit...
Elle était réveillée depuis quelques minutes, mais elle restait à observer le plafond dans un profond silence. Bien qu'elle pouvait entendre très vaguement des bruits provenant de la cuisine. Elle savait parfaitement qui était le responsable, et cela lui arracha un bref sourire. Cette journée allait être spéciale et elle commençait à l'appréhender... Et si cela ne se passait pas bien ? Elle poussa un profond soupir colérique tout en quittant la chaleur du lit. Elle ne doit pas avoir de pensées négatives. Elle rejoignit rapidement la cuisine à pas de loup afin de venir se coller contre son dos en enroulant ses bras autour de sa taille.
Yen — Êtes-vous réellement mon époux ? Suis-je si chanceuse que ça ? murmura-t-elle avec amusement.
La voix de la jeune femme et le contact de son corps contre lui réussirent à dessiner un sourire sur ses lèvres. Il cessa ce qu'il était en train de faire pour se retourner et enrouler ses bras autour d'elle, s'appuyant doucement contre le plan de travail. Il lui répondit dans un murmure, pour ne pas réveiller Sora qui dormait encore dans le bureau, qu'ils avaient transformé en chambre pour l'occasion. Le coréen avait fait installer par son gardien des panneaux rétractables pour isoler ce morceau de pièce du reste de l'appartement, permettant aussi au petit homme d'être dans le noir et d'avoir un vrai cycle de nuit, chose qui était impossible dans le reste de l'appartement à cause des baies vitrées omniprésentes...
Kwai — Je crois bien que oui ma tendre épouse... Mais pour ce qui est de la chance, je crois que de nous deux c'est moi le plus chanceux...
Il quémanda timidement un tendre baiser, remontant l'une de ses mains pour effleurer sa joue du pouce. Quand il rompit son baiser, il plongea son regard dans le sien, inquiet.
Kwai — Comment tu te sens ?
Yen — Je préfère ne pas y penser...
Elle glissa une main dans ses cheveux avant de se détacher de lui pour regarder curieusement le menu du petit-déjeuner.
Yen — Comme je préfère ne pas préparer ce que je pourrais dire, faire... Ne pas imaginer... L'idéal serait d'éteindre ce cerveau qui n'arrête pas de tourner continuellement en boucle.
Un soupir s'échappa de ses lèvres avant de replonger son regard dans le sien. Il hocha de la tête. Il comprenait parfaitement... Lui-même ferait sans doute la même chose... A peu de choses près.
Yen — Et toi tu es inquiet... Que cela se passe mal ou d'autres choses ?
Elle commençait de plus en plus à comprendre et à déchifrer ses réactions, mais c'était surtout car il laissait de plus en plus ses émotions se dessiner sur son visage en sa présence. Il prit une légère inspiration et haussa des épaules en pinçant les lèvres.
Kwai — Un peu... Mais je ne saurais pas vraiment te dire pour quoi exactement...
De nouveau il eut un bref soupir avant de se détacher doucement d'elle pour poursuivre la préparation du petit déjeuner. Il avait déjà découpé quelques tranches de brioches et préparé des oeufs battus ainsi que de la chapelure à base de céréales. Dans un bain marie dont seul le faible clapotis de l'eau venait troublé le silence, des carrés de chocolats noir fondaient doucement. Il n'était pas difficile de voir ce qu'il comptait faire pour le petit déjeuner !
Kwai — Je peux te laisser faire le café ? Je pense que Sora va commencer à se réveiller... Mais si on peut avoir encore un peu de répis...
Yen — Je suis bien d'accord ! Je m'en occupe, dit-elle en souriant.
Il haussa les épaules avec innocence mais son regard était malicieux, tout comme son sourire. Avec attention, il trempa ses tranches de brioche dans les oeufs battu, puis dans les céréales avant de les entreposer dans une assiette et les saupoudrer de sucre pour les aider à caraméliser... Il ne lui manquait plus qu'une poêle et une noisette de beurre... Ce qu'il s'employa à chercher en essayant de faire le moins de bruit possible. Il avait rarement fait la cuisine avec autant de précautions !
Yen — Qu'as-tu prévu pour cette journée entre homme ?
Elle brancha la cafetière après avoir mis un filtre et le café, dont elle le fit un peu corsé. Elle avait bien besoin de ça ce matin-là.
Yen — On avait dit à quelle heure à Misako que j'arriverais déjà ?
Ce n'était pas la première fois qu'elle posait cette question-là, mais elle n'arrivait pas à s'en souvenir. Ou peut-être c'était de voir l'heure qui avance à grand pas... Le jeune homme eut un léger sourire avant de répondre, toujours dans le même murmure.
Kwai — On va aller à la galerie et ensuite on ira se promener... On reviendra faire la sieste et on viendra te chercher je pense...
Il croisa son regard et lui sourit, malicieux, avant de reprendre avec un peu plus de sérieux.
Kwai — Et pour Misako, en fin de matinée ! Il n'y pas vraiment d'heure mais bon... Tu pourras parler avec Misako avant que Io ne rentre de l'école... Et vous pourrez déjeuner ensemble comme ça...
Yen — Commencer par un repas, c'est pas mal. Au moins, on pourra manger pour completer les blancs, marmonna-t-elle plus pour elle-même.
Il lui adressa un sourire plus fin cette fois, avant de mettre ses premières tranches de brioche perdue dans la poêle chaude. En attendant de les retourner, il remua doucement le chocolat pour homogénéiser le tout. Il retourna ses tranches et patienta, croisant les bras sur son torse nu en observant la jeune femme, un fin sourire aux lèvres... Elle attrapa deux tasses dans le placard qu'elle posa à côté de la cafetière. Puis elle se retourna vers lui, croisant ainsi son regard qui pouvait difficilement la laisser indifférente, surtout dans cette position-là.
Yen — C'est dangereux de me regarder ainsi, tu le sais bien pourtant, dit-elle avec malice.
Kwai — C'est bien pour ça que je le fais...
Elle ne put se retenir bien longtemps, venant nouer ses bras autour de son cou en se collant tendrement à lui. Elle blottit sa tête dans le creux de son cou, fermant les yeux en respirant son odeur. Ses lèvres se posèrent sur la peau fine, avant de murmurer.
Yen — Sora va bientôt se reveiller... dit-elle pour se convaincre elle-même.
Il avait ouvert ses bras pour la garder contre lui, caressant distraitement son dos, frissonnant à son contact. A ses paroles, il soupira lourdement, ne pouvant retenir un léger gémissement dans son soupir.
Kwai — Je sais...
Malgré tout, ce n'était pas l'envie qui lui manquait. Il enfouit un instant le nez dans les cheveux de la jeune femme en fermant les yeux, avant de se détacher doucement d'elle au crépitement de ses brioches perdues, signe qu'elles était cuite. Il enleva les deux premières tranches pour les déposer dans une petite assiette avant d'en mettre deux nouvelles. Il était précis dans ses gestes mais il n'était pas vraiment concentré sur ce qu'il faisait. Il fini par s'appuyer contre le plan de travail, les deux mains à plat sur ce dernier et fermer les yeux en expirant lentement, réprimant le frisson qui lui parcourait l'échine... Elle s'était détâchée de lui afin de servir deux tasses de café, même s'il n'était pas encore totalement sur le point d'entamer le petit-déjeuner, elle avait besoin de sa cafénie. Elle y trempa les lèvres, se moquant qu'il soit trop chaud.
Yen — Est-ce que tu sais si Misako a dit quelque chose sur ma venue ? Quoi qu'elle n'a pas besoin d'argument pour m'inviter manger... Io sait qu'on est marié ? J'arrive même plus à me souvenir la dernière fois qu'on est venu...
Le coréen retourna ses secondes tranches de brioche perdue avant de faire doucement face à la jeune femme, s'avançant vers elle, la frôlant volontairement pour attraper sa tasse de café, effleurant des lèvres son cou au passage. C'est d'une voix rendue un peu rauque par le désir qu'il répondit, bien que ses paroles étaient sérieuses.
Kwai — Io sait que l'on est marié, Misako m'a dit il y a peu qu'elle s'enquérissait toujours sur mon statut... Et elle sait aussi que tu viens la rencontrer bien que Misako n'a pas préciser pourquoi. Elle va de toute façon trouver un peu étrange que tu y aille seule... Elle est un peu trop perspicace sur des sujets comme celui là... Elle fait parfois trop vite le lien. Malgré tout quand Misako lui a précisé que vous vous étiez déjà rencontré, elle a tout de suite su qui tu étais... Elle a aussi une... Très bonne mémoire...
Il soupira en posant sa tasse pour sortir le chocolat du bain marie et surveiller ses brioches. Un noeud lui tordit l'estomac et il se recula vivement de sa poêle, l'odeur du caramel lui donnant la nausée. Il fit quelques pas en respirant profondément avant de se calmer. Cela avait durer à peine quelques secondes... Mais c'était quelques secondes qui avait quelque chose d'impressionnant. Il fini par sortir les dernières tranches de brioches et les disposer dans les assiettes avant de couper le feu et se retourner vers la jeune femme.
Kwai — Ce n'est peut-être pas une bonne idée, je... Je n'aurais jamais dû t'en parler...
Il ne changeait pas d'avis quand à ce qu'il pensait de Io et à ses désirs profonds, mais il redoutait cette rencontre... Io pouvait se montré aussi butée et franche que Yennefer par moment et il ne savait pas ce que ça pouvait donner. Plus il pensait au caractère de la petite fille et plus il craignait que Yen ne l'apprécie pas... Sa respiration s'était figée à quelques moments pendant ses explications, elle ne pouvait pas nier l'affolement qui commençait à pulser dans ses veines en sachant ses informations. Cependant, elle tenta de calmer ses pensées en prenant une respiration lente.
Yen — Tu as bien fait d'en parler. Je ne veux pas de non-dit entre nous.
Elle marqua une pause en avalant une longue gorgée de son café, comme pour faire passer le noeud qui se trouvait dans sa gorge.
Yen — Puis pour le moment on sait pas... C'est peut-être une bonne chose qu'elle a su tout de suite qui j'étais non ?
Au fond, elle craignait que non. Mais elle avait tendance à interpreter toutes les informations concernant la jeune fille comme négatif quand elle se trouve elle-même dans l'équation. Il posa les mains sur ses hanches en baissant brièvement les yeux au sol pour souffler fort et remonter le regard vers la jeune femme.
Kwai — Oui c'est une bonne chose. C'est que tu l'as marqué... Mais je ne sais pas si c'est en bien ou en mal...
Yen — Espérons que c'est en bien... Je vais me convaincre que c'est en bien, marmonna-t-elle.
Il soupira à nouveau, fixant sa femme avec intensité. Il se passa quelques courtes secondes avant qu'il ne réduise la distance entre eux. Il attrapa la tasse qu'elle tenait dans ses mains et la posa sur le plan de travail, enlassant tendrement la demoiselle en déposant un long baiser dans son cou.
Kwai — Merci d'accepter d'aller la voir... Je ne sais pas ce que je ferais sans toi...
Elle referma ses bras autour de lui, soupirant de contentement en fermant les yeux. Elle resta ainsi pendant quelques secondes avant de briser le silence.
Yen — Comme je ne sais pas ce que je ferais sans toi... Tu m'apportes tellement de chose dans la vie. Et j'espère que cela se passera bien.
Il y avait toujours cette peur qui ne voulait pas la quitter, celle qui la poussera à faire un choix dont son époux aurait du mal à accepter. Et cela malgré ses paroles... Car il y aurait toujours une blessure quoi qu'il puisse en dire. Il ferma les yeux à sa réponse et mit quelques secondes avant de répondre.
Kwai — J'espère aussi...
Il aurait voulu être plus confiant, la rassurer, lui dire que ça allait bien se passer... Mais il en était incapable. Ce serait lui mentir et il lui avait déjà caché assez de choses comme ça. avec lenteur, il déposa une série de baisers dans son cou, remontant doucement la ligne de sa mâchoire, une main venant effleurer sa nuque. Avec une tendresse infinie, il vint chercher ses lèvres dans un lent baiser. Inconsciemment, son corps se rapprocha du sien, réclamant sa chaleur, sa proximité... Son autre main passa sous la chemise qu'elle portait, effleurant la fine peau de ses flancs avec la nette ambition de lui arracher des frissons de plaisir... La prochaine étape aurait sans doute été de la hisser en douceur sur le plan de travail, mais c'était sans compter sur leur fils. Son rire joyeux parvint jusqu'à eux, ce qui fit rompre en douceur le baiser du coréen. Il plaqua son front contre celui de sa femme en soupirant. Il aurait bien aimé avoir quelques longues minutes de plus en tête à tête avec la jeune femme. Il déposa un baiser sur son front avant de se décoller doucement d'elle et passer avec tendresse un pouce sur sa joue.
Kwai — Tu préfère aller le lever ou que j'y aille ?
Il lui laissait le choix. Après tout, si elle avait besoin d'un peu de temps avec leur fils avant d'affronter la journée qui s'annonçait, il le comprendrait parfaitement... Elle prit le temps de profiter encore un peu de ce moment, avant de répondre à sa question en souriant.
Yen — J'y vais.
Elle déposa rapidement un chaste baiser sur ses lèvres avant de se diriger vers la chambre improvisée de leur fils. A peine entra-t-elle dans la chambre que son regard brillant se posa sur Sora qui gazouillait comme un bien-heureux dans son lit. Les fois où elle l'entendait pleurer sont rares.
Yen — Et bien ma crapule, tu sembles bien te marrer dès le réveil !
Il ne tarda pas à tendre ses bras vers sa mère qui répondit à sa demande en l'attrapant pour le blottir contre elle. Elle se lança légèrement en fermant les yeux, profitant de cette tendresse à travers ce calin. Elle lui marmonna doucement combien elle l'aimait, qu'il était important dans sa vie... Peu à peu, elle se sentait plus calme. La présence de Sora arrivait à apaiser certaines de ses angoises. Et en ce moment, cette peur de ne pas pouvoir être une mère pour une jeune fille qu'elle allait bientôt un peu plus apprendre à connaitre.
Yen — Direction la salle de bain avant de manger par contre, dit-elle amusée.
Elle se dirigea tranquillement vers la salle de bain, bientôt les rires de Sora se remirent à résonner dans l'appartement sous les actions et remarques de sa mère. Elle termina de le changer avant de rejoindre la cuisine.
Yen — Coucou Papa ! dit-elle en souriant en tendant Sora à son père. Son lit ressemble plus à rien, il était en train de jouer avec sa couverture et ses peluches.
Kwai — Ohayô Sora-Chan !
Un grand sourire aux lèvres, le coréen posa les tasses de café qu'il comptait emmené sur la table de la salle à manger qui était toute bien dressée, pour tendre les bras et prendre son fils contre lui. Il déposa un gros baiser sur sa joue, tournoyant doucement sur lui-même, ce qui provoqua le rire du petit gaçon. Il calma ensuite doucement le jeu pour caler le petit homme dans un de ses bras et attraper les tasses de café pour retourner vers la table. Il installa son fils sur sa chaise haute après avoir posé les tasses et lui tendit son biberon. Il lança un regard brûlant à Yen, déposant un doux baiser sur ses lèvres avant de regagner sa place. Il eut un léger soupir avant de briser le léger silence qui les enveloppait.
Kwai — Il faudrait que je bosse un peu ce matin... Profiter d'être ici pour ne pas avoir de décallage horaire et passer les coups de fil que j'ai du mal à passer d'habitude... J'ai prévenu Lia que je ne voulais pas aller au bureau mais... Elle va peut-être passer dans la matinée avant qu'on y aille...
Il voulait à tout prit tenir Sora éloigner du QG du clan, mais il ne pouvait pas empêcher Lia de venir lui rendre visite... Après tout, elle faisait parti de la famille désormais, en quelque sorte...
Yen — C'est normal que tu profites d'être ici pour bosser. Je sais que le décalage horaire n'est pas facile, je le vois bien.
Elle lui adressa un tendre sourire, lui reprochant rien. Mais elle savait que la nuit était courte pour plusieurs raisons, et le fuseau horaire en était une cause. Elle acceptait son métier, même si elle ne cherchait pas à en savoir plus. Elle s'installa à sa place, recupérant sa tasse pour en savourer le café dans un soupir de contentement.
Yen — Lia sait pour Io ?
Kwai — Oui... Enfin, attends... Sait quoi ? Elle sait que tu vas déjeuner chez Misako sans moi et que c'est pour rencontrer Io mais sinon...
Yen — Que ça ? Elle ne trouve pas étrange que je veux rencontrer Io ? Elle est au courant que sa mère cherche à lui trouver une famille ?
Kwai — Oui elle sait ça... Après je ne sais pas si elle aura vraiment fait le lien... Sans doute que si mais bon...
Yen — Si elle est aussi perpicase que toi, marmonna-t-elle.
Il haussa des épaules avant d'attaquer l'une de ses tranches de brioche perdu. Il avait versé son chocolat fondu sur les tranches de brioche caramélisées. La recette était plutôt réussie ! Pour un premier essai... Enfin du moins, c'était son opinion... Il fini par prendre une légère inspiration et reprit la parole un peu timidement.
Kwai — Essai de... Ne pas trop stressé... Io le ressentira si elle te vois tendu... Elle est euh... Sensible à ce que dégage les gens... Un peu comme une éponge humaine... Et n'oublie pas que Misako sera toujours avec vous... Si... Si jamais tu as un soucis ou je ne sais quoi...
Yen — En gros, tu es en train de me dire qu'elle est comme un cheval à ressentir la moindre de mes émotions, tenta-t-elle de plaisanter.
Kwai — C'est un peu ça oui...
Il expira lourdement, se sentant un peu stupide de cette hésitation. Plus l'heure approchait et plus il se demandait s'il ne devait pas accompagner la jeune femme... Mais il vallait mieux qu'il reste à l'écart... Pour le bien de tous... Elle ne pouvait pas s'empêcher de stresser, ce n'était pas une situation qu'elle aurait pu prévoir vivre un jour. Et elle avait vu l'importance qu'elle représentait dans le regard de son époux. Elle attrapa avec empressement l'une des brioche perdue qu'elle croqua à pleine dents, se brulant légèrement au passage en ruminant un peu. Puis elle se força à retrouver une respiration plus calme.
Yen — Heureusement que Misako sera là... Il y a aussi mon japonais qui est loin d'être parfait encore. J'espère qu'elle arrivera à me comprendre.
Kwai — Misako traduira au pire...
Yen — Oui, mais cela me falicitera moins l'échange...
Kwai — Oui... C'est vrai...
Il tendit un petit bout de brioche à Sora qui l'attrapa entre ses doigts avec une gourmandise non feinte en abandonnant brièvement son biberon. Le coréen se concentra à nouveau sur Yen, demandant encore une fois timidement.
Kwai — Je pourrais vous rejoindre dans l'après midi ? Ou tu préfère que je te récupère simplement ?
Elle plongea son regard dans le sien, terminant sa bouchée avant de lui répondre.
Yen — Tu as envie de la voir ? Tu as peut-être envie de passer un moment avec elle ?
Elle pouvait le comprendre, maintenant qu'elle connaissait un peu mieux la nature de leur lien, ces années qui s'étaient écoulés. Et elle ne pouvait pas l'empêcher, comme elle ne pouvait pas laisser sa peur la paralysée. Il soupira, donnant un autre morceau de sa brioche à Sora qui tendait à nouveau la main. Apparemment il appréciait la chose. Il reporta son attention sur Yen avant de répondre un peu mollement.
Kwai — Je ne sais pas... Ca dépend de toi... Tu me diras sinon. Tu m'envoie un message quand tu veux que je te récupère et on verra à ce moment là si je reste un peu ou pas... Misako pourra un peu voir Sora demain aussi au pire. Ce n'est pas grave.
Yen — Cela ne dépend pas que de moi, si tu as envie de passer un temps avec elle, je ne vais pas te l'interdire. Donc toi aussi, tu peux m'envoyer un message pour me dire.
Kwai — Ok...
Il haussa des épaules avant de prendre un nouveau morceau de brioche et en découper une pour Sora. Le petit homme mangeait plus de brioche que son père mais il avait l'air de vraiment apprécier la chose, alors le coréen se prêtait au jeu, grignotant entre deux morceaux qu'il lui donnait. Il fronça légèrement des sourcils en relevant les yeux sur Yen, demandant à nouveau avec une certaine timidité.
Kwai — Ca te plait les brioches ?
Un sourire ne tarda pas à réapparaitre au bord de ses lèvres, comme si le changement de sujet lui permettait de chasser ses dernières pensées. Elle se pencha pour déposer chastement un baiser sur ses lèvres avant de répondre.
Yen — Elles sont délicieuses. C'est bien une nouvelle recette, je n'ai pas souvenir que tu en avais déjà fait ou alors je suis arrivée après que l'équipe ne soit passé ! Il y a tellement de gourmand, ronchonna-t-elle.
Kwai — C'est un test culinaire ! Tu es mon cobaye du jour. Avec Sora aussi mais lui c'est pas la première fois qu'il fait ça... Et il compte pas vraiment, il mange tout ce que je lui donne... C'est un peu désolant parfois...
Elle reprit une part de brioche perdue, afin de la manger avec plus de patience et de gourmandise. Il fit une légère grimace avant de donner un nouveau morceau à Sora et d'en manger un à son tour. Il prit également une gorgée de café avant de relever les yeux sur sa femme.
Yen — En tous cas, Sora semble se régaler aussi. La nourriture va être aussi sacrée que pour toi.
Kwai — J'en ai bien l'impression oui ! C'est bien qu'il ai gardé cette gourmandise... Qu'on ne soit pas obligé de se battre pour qu'il mange...
Yen — Une bonne chose...
Il soupira et tourna vivement la tête en entendant le téléphone. Il fronça les sourcils, marmonant plus pour lui même que pour Yen.
Kwai — C'est pas vrai...
Il se leva vivement et décrocha, échangeant quelques mots en japonais avec le concierge. Quelques secondes plus tard, il se dirigeait vers la porte pour l'entrouvrir avant de revenir à table avec un soupir.
Kwai — C'est Lia... Je ne pensais pas qu'elle viendrait si tôt...
Cela signifiait également qu'il ne pourrait pas travailler un peu comme il l'avait prévu... Il eut un léger soupir mais un sourire malicieux passa bien vite sur ses lèvres.
Kwai — Mais on pourrait peut-être lui laisser Sora le temps de prendre une douche...
Yen — Dois-je réellement comprendre que... dit-elle sans pouvoir terminer.
Il n'eut pas vraiment le temps d'ajouter quelque chose. Le tintement de l'ascenseur retentit et Lia ne tarda pas à entrer dans l'appartement, tout sourire et un gros sac dans les mains. Elle portait un pantalon noir en coton et un haut très ample, rose vif. Ses cheveux noir et raides étaient toujours coupé en un carré asymétrique et deux traits rose vif soulignaient son regard. Elle posa ses affaires après avoir fermé la porte et ne tarda pas à s'approcher de Kwaïgon en l'enlaçant affectueusement, déposant un long baiser sur sa joue, le saluant dans un japonais joyeux. Elle fit ensuite le tour de la table pour aller saluer Yen, avec cette joie de vivre qui la caractérisait tant.
Lia — Yen !! Ma belle soeur adorée ! En même temps je n'ai que toi comme belle-soeur alors c'est facile...
Yen — Bonjour Lia, tu vas bien ?
Lia — Super bien et toi !? Je suis super contente de vous voir !
Yen — Très bien, le voyage s'est bien passé.
Lia — Ah super !
Elle tendit les bras pour enlacer la jeune femme à son tour sans que son sourire ne quitte ses lèvres... Elle répondit à sa demande en l'enlaçant, nullement perturbée par la tenue qu'elle portait. Cette visite matinale n'était pas prévu aussi tôt, et elle était du genre à prendre son temps avant d'émerger totalement du sommeil. La jeune femme relâcha sa belle-soeur avant d'aller jusqu'à la cuisine pour se servir un café et revenir, toujours tout sourire.
Yen — Tu es bien matinale. Ou alors c'est de famille de dormir peu. Du coup, on est encore comme tu peux le voir au petit-déjeuner.
Lia — J'étais pressée de vous voir ! Mais c'est vrai que je dors peu aussi...
Elle déposa sa tasse à côté de Kwaïgon avant d'aller voir Sora, et lui faire un gros bisou à lui aussi. Occupé à se lécher les doigts plein de chocolat il réagit à peine, gazouillant plus pour lui même qu'autre chose.
Lia — Il est choupinou ! J'adore mon neveu !
Elle sourit à nouveau, s'asseyant devant sa tasse pour boire une gorgée, reprennant un peu plus sérieusement.
Lia — En fait j'ai surtout un rendez vous un peu plus tard dans la matinée et ce soir je vais à Osaka donc je ne savais pas quand je pouvais venir vous voir à part ce matin...
Elle toura un bref instant la tête vers son gros sac et revint vers eux.
Lia — J'ai ramené des trucs pour Sora ! C'est une armée de petits chevaux en bois... Et des doudous... Et d'autres trucs...
Yen — C'est gentil, je sens qu'on achetera une valise de plus pour tout ramener, dit-elle en souriant.
Elle haussa des épaules en faisant un petit geste de main avant de reprendre.
Lia — Mais on regardera tout à l'heure... Il a l'air vachement occuper à manger l'assiette de son père là.
Elle échangea un sourire avec Kwaïgon qui recula son assiette pour la mettre hors de portée de la japonaise, malicieux. Yennefer reposa sa tasse de café en souriant.
Yen — C'est un ventre sur pattes. Et encore plus quand son père fait la cuisine.
Lia — En même temps il a raison de ne pas se priver ! Je ferais la même chose à sa place !
Elle fit glisser sa propre assiette où il restait un morceau de brioche qu'elle n'avait pas touché. Le plat était sincèrement délicieux, mais elle sentait que son ventre se nouait de plus en plus. Lia lui prit un morceau avec gourmandise, la remerciant silencieusement.
Yen — Je pense que tu pourras lui refaire cette recette, elle est approuvée haut la main.
Kwai — Oui ! C'est ce que j'ai vu...
Lia — En même temps, est-ce qu'il y a un seul de tes plats qui n'a pas été apprécié ?
Kwai — Mmh... Non, je ne crois pas...
Lia — C'est bien ce que je me disais...
Elle se leva pour aller recuperer une serviette afin de commencer à nettoyer un peu les mains et la bouche de Sora, qui n'arrêta pas de gigoter en rigolant.
Yen — Tu as combien de temps avant ton rendez-vous ?
Elle ne demandait pas cela dans l'idée de la virer la plus rapidement, mais pour savoir combien de temps ils avaient ensemble. Lia jeta un oeil à la montre qu'elle portait au poignet avant de répondre avec un léger sourire.
Lia — Une heure... Une heure et demi tout au plus... C'est pas énorme je sais mais...
Elle hausa des épaules et posa la tête sur l'épaule de Kwaïgon en soupirant légèrement.
Lia — La prochaine fois que vous venez on essayera de se caler un dîner c'est plus sympa !
Kwai — En même temps on aurait pu si l'entrepreneur ne t'avais pas poser un rendez-vous à l'aube à Osaka demain matin...
Lia — Mais oui... C'est nul...
Elle fit une moue boudeuse avant de relever doucement la tête en souriant.
Lia — Je peux jouer avec Sora ? Ou il faut d'abord l'habiller et tout ?
Yen — Je pense que cela ne va pas le pertuber de rester en pyjama pour jouer, il a déjà été changé au réveil. Tu devrais être tranquille en terme de mauvaise odeur aussi, dit-elle avec amusement.
Lia — Ah cool !!
Elle devait bien avoué que l'odeur des selles d'un enfant peuvent être relativement forte et peu agréable à sentir. Et cela avait le mériter de bien réveiller le matin surtout. Il n'y avait pas que d'agréable moment en étant parent d'un jeune enfant.
Yen — Cela ne te dérange pas si on profite de ta présence pour terminer de se préparer. Car il faut vraiment que je file à la douche moi !
Elle lui adressa un sourire avant de rajouter en plaisantant.
Yen — Cela ferait désorde de voir ma belle-mère habillée ainsi !
Lia — Oh tu sais elle a l'habitude avec moi ! Mais pas de soucis ! Filez en profiter !
Elle redressa la tête avec un grand sourire. Le coréen déposa un léger baiser sur sa joue en la remerciant d'un murmure en japonais. Il se leva avec lenteur, déposant au passage un bisou sur la tête de Sora, lui murmurant de rester sage avant d'adresser un sourire malicieux à sa femme. Il laissa tout en plan et grimpa tranquillement à l'étage, allant directement à la salle de bain pour allumer l'eau de la douche et la laisser chauffer doucement. Il attendit Yen avant de fermer la porte. Il enlassa doucement la jeune femme, passant les mains sous la chemise qu'elle portait, déposant un baiser au creux de son cou.
Kwai — Il faut que tu te detende avant d'y aller...
Yen — Hm... Tu as peut-être raison...
Kwai — J'ai toujours raison...
Même s'il était lui-même entre l'anxiété et l'envie d'elle... Avec légèreté et lenteur il commença à deboutonner la chemise, jouant avec sa patience du bout des lèvres, effleurant les siennes par jeu... Un soupir s'échappa de ses lèvres, avant de cèder à la tentation en l'embrassant avec fougue. Elle ne serait pas patiente, elle voulait se perdre dans cette bulle en oubliant toutes ses autres pensées. Elle l'aida à enlever totalement la chemise qui tomba par terre. Son regard chercha le sien, une lueur de désir s'était illuminée alors qu'elle s'amusait avec l'élastique de son joggin en coton.
Yen — On va devoir être silencieux...
Bien qu'au fond, la présence de Lia n'était pas un problème, prenant cela comme un jeu assez excitant. Son regard, brûlant, plongea dans le sien et inconsciemment il se mordit la lèvre dans un sourire malicieux.
Kwai — En effet... Mais c'est pas plus mal...
Le coréen reclama à nouveau ses lèvres pour un baiser fougueux, transmettant par ce biais tout le désir qu'il ressentait à la jeune femme. Il la laissa faire quant à son jogging, s'occupant de faire grimper le plaisir chez elle à l'aide de ses mains. Il prenait tout de même son temps, frôlant du bout des doigts les zones les plus sensibles de son anatomie pour faire un peu durer le plaisir... Gardant ses lèvres collé aux siennes dans des baisers de plus en plus profonds... Ses gémissements mouraient contre ses lèvres, attenuant ainsi le bruit. D'un mouvement précis, elle fit glisser le jogging du coréen qui rejoint rapidement le sol. Elle l'incita à reculer afin de se faufiler sous la douche. L'eau chaude qui ruisselait sur sa peau ne fit qu'accentuer le frisson qui parcourait son corps. Ses mains efleuraient avec malice la courbe de ses muscles, s'attardant sur ses zones sensibles. Bientôt elle délaissa ses lèvres pour partir à la découverte de ce corps humide avec sa langue, déposant par moment des baisers brulants. Elle comptait bien aussi s'amuser à faire naître son plaisir, et surtout à jouer avec ses nerfs. Mais elle doutait bien qu'elle n'allait pas garder bien longtemps les rênes du jeu.
Il avait répondu à sa demande, retenant ses gémissements habituels. Heureusement, le bruit de l'eau couvrirait un peu celui de leurs ébats, mais ce n'était tout de même pas une raison... Il avait doucement reculé sous la douche, répondant à ses demandes. Mais sous l'assaut de ses lèvres, il recula plus encore et laissa son dos s'appuyer sur le mur frais. Les yeux clos, il ne pu s'empêcher de lever le menton, serrant les dents pour empêcher les grognements de dépasser ses lèvres. Il se laissa faire un moment, laissant libre court à la jeune femme, se laissant envahir par les sensations. Le plaisir ne tarda pas à l'envahir, jusqu'à ce qu'il soit insoutenable. Un râle passa la barrière de ses lèvres sans qu'il ne puisse le retenir. Il ouvrit les yeux et chercha le regard de la jeune femme, brûlant et haletant.
Kwai — Yen... Si tu continu...
Une vague de plaisir le coupa dans sa phrase et il serra à nouveau les dents pour retenir les gémissements qui venait y naître... Elle retient un gémissement sous l'intensité de son regard, avant de lentement remonter jusqu'à ses lèvres. Elle l'embrassa avec une fougue ardente, collant son corps au sien. Elle le désirait de toute son âme, se perdre dans les délices de la chair et du plaisir. Ne faire plus qu'un avec lui, oubliant le reste. Et cette situation l'excitait grandement, devoir retenir ses soupirs, ses gémissements... Une chose pas évidente, surtout sous l'assaut de ses caresses expertes. Avec une certaine possessivité, il encadra le visage de la jeune femme de ses mains, appuyant son baiser, se perdant entre ses bras. Il ne tarda pas, cependant, avec un certain empressement, à échanger les rôles, la plaquant contre le mur. Il glissa doucement les mains sur son corps, cherchant à faire naître les frissons du plaisir... Il joua un moment avec ses nerfs, se délectant de ce qu'il provoquait chez elle, mais aussi chez lui par ses gestes. Il fini par ne plus pouvoir résister et souleva la jeune femme, la plaquant encore un peu plus au mur pour soulager ses bras. Il était incapable de la caresser ainsi mais peu importait. Ses lèvres vinrent réclamer les siennes, impatientes, fougueuses, avant qu'il ne se décide à ne faire plus qu'un avec elle. Il imprima un geste lent à leur étreinte, enfouissant le nez dans son cou, mordillant son épaule sous les vagues de plaisir qui déferlaient en lui. Il avait du mal à retenir ses gémissements, qu'il étouffait contre l'épaule de la jeune femme...
Elle s'était accrochée à lui, plantant légèrement ses ongles dans ses chairs sous l'assaut du plaisir. Elle avait beaucoup de mal à retenir ses gémissements, se mordant les lèvres pour contenir au mieux. Elle se perdit dans les sensations, soupirant faiblement de plaisir. Cependant, elle l'incita à augmenter le rythme, sentant sa patience venir rapidement au bout. Et surtout à cause de la position qui n'était pas des plus pratiques pour lui, même s'il ne semblait pas montrer des signes de fatigue. Elle ne tarda pas à venir prendre d'assaut la finesse de la peau de son cou, marquant comme elle aime si bien celle-ci de ses suçons. Il répondit à sa demande, se perdant dans ses bras. Le plaisir se fit plus intense et la libération ne tarda pas à l'envahir. Il étouffa tant bien que mal un grognement entre ses lèvres, essayant également de ne pas faire mal à Yennefer en la mordant réellement sous l'assaut des sensations. Haletant, un soupir haché passa finalement la barrière de ses lèvres alors qu'il laissait tout doucement la jeune femme retrouver le sol sous ses pieds. Il resta un moment contre elle, les yeux clos, à retrouver son souffle. Ce n'est qu'une fois le calme revenu qu'il consenti à la lâcher et sortir de la douce torpeur qui l'avait envahit. Il déposa un tendre baiser sur ses lèvres avant de récupérer une noisette de gel douche dans sa main. Avec un nouveau soupir un peu chaotique, il l'incita à lui tourner le dos pour la masser doucement, profitant de ces derniers instants de calme...
Elle ferma les yeux en soupirant légèrement, sa respiration était encore sifflante et rapide. Elle n'avait pas envie de quitter cette bulle, de laisser ses pensées revenir avec force. Mais elle savait qu'ils ne pourraient pas rester indéfinitivement dans cette douche.
Yen — Tu crois qu'elle nous a entendu ?
Elle n'arrivait pas vraiment à savoir s'il avait été discret ou non. En tous cas, chacun avait laissé quelques traces sur la peau de l'autre. Et elle allait devoir choisir sa tenue du jour en conséquence. Il sourit, amusé par sa question et déposa un doux baiser au creux de son cou avant de répondre.
Kwai — Je ne sais pas... On va vite le savoir !
Il termina son savonnage avant de passer à lui même et au rinçage de tout ce savon. Il prit son temps, non désireux de quitter la salle de bain malgré le temps limité de Lia et Sora qui les attendait en bas. Il s'habilla simplement, d'un jean et d'un sweat avant de prendre une dernière fois la jeune femme dans ses bras, gardant le silence, seulement désireux de profiter de l'instant. Après un dernier baiser, il murmura dans un souffle, le regard brillant.
Kwai — Je t'aime...
Yen — Moi aussi...
Malgré le temps, il n'avait aucune impression que ses sentiments à son égard faiblissaient, bien au contraire... Elle était resté, malgré tout ce qu'il lui avait fait subir... Et aujourd'hui encore elle continuait de faire des efforts considérables pour lui. Avec lenteur, il regagna la mezzanine et jeta un oeil en bas avant de sourire. Lia avait fait place nette sur le tapis moelleux du salon et étaler tout les jouets qu'elle avait ramené. Sora, au milieu de tout ça, semblait s'amuser comme un petit fou. Lia restait assise par terre à côté de lui, elle aussi semblant s'amuser comme une enfant...
Kwai — Quel chantier !
Lia — C'est mon rôle de mettre le bazard !
Yen — J'ai l'impression qu'il n'y a pas qu'un seul enfant dans la pièce, dit-elle en rigolant.
Ils échangèrent un sourire avant que le jeune homme ne descende. Il constata avec un certain étonnement que son fils était habillé et que la table avait été débarassée. Lia releva les yeux sur son grand frère quand il s'approcha, tout sourire.
Lia — Je l'ai habillé. Je me suis dit que ça vous éviterait ça.
Kwai — Merci... C'est gentil...
Lia — J'adore ce petit bonhomme ! J'espère que les suivants seront pareils !! Pour que je puisse en kidnapper un !
Kwai — Alors ça... N'essai même pas de t'y risquer !
Lia — Papa veille ?
Kwai — Papa est armé surtout...
La japonaise éclata de rire en se relevant doucement, jetant un oeil à sa montre. Yennefer ne put retenir son rire elle aussi aux paroles du coréen. S'il y avait bien une chose en dehors d'elle-même à ne pas toucher, c'était bien Sora.
Lia — On part ensemble ?
Le coréen haussa les épaules et jeta un regard à Yen, interrogatif.
Kwai — On peut... Qu'est-ce que tu en dis ?
Yen — Oui, on peut y aller.
Elle alla récupérer son propre sac, ainsi que les affaires de Sora qu'elle préparait toujours lors des sorties. Même si c'est juste pour faire des petites courses, une petite fuite est si vite arrivée. Elle commençait à sentir le stress augmenter, comme les questions qui envahissaient ses pensées. Pour se rassurer, elle prit Sora contre elle, deposant des baisers sur ses joues rieurs.
Yen — Mais c'est que Tata t'a fort bien habillé, tu es tout beau comme ça.
Kwai — C'est bizarre, Tatie n'a pas de goût pourtant...
Lia — Hey !
Elle suivit tranquillement le mouvement. Le coréen fut gratifié d'une petite tape sur l'épaule avant de laisser tout le monde sortir, récupérant ses clés, son portefeuille et son téléphone. Lia étant venue en taxi, il la déposerait sur le chemin au niveau d'une bouche de métro. La Nissan attendait sagement en bas. Même si elle n'était pas des plus pratique pour Sora, les autres voitures de son garage l'étaient encore moins donc ils n'avaient guère le choix. En attendant, une fois que tout le monde fut bien installé, il prit la route et ne tarda pas à se retrouver dans le quartier de Misako... A l'approche de la maison, il ralenti et enclencha ses warning en s'arrêtant au bout de la rue. Il se tourna vers Yen, une lueur inquiète au fond des yeux.
Kwai — Tu veux que je t'accompagne jusqu'à la maison ? Lia peut rester là au cas où il faille bouger la voiture...
Elle se figea un instant, malgré qu'elle savait qu'ils s'approchaient de la maison, les paroles du coréen confirma ce qu'elle redoutait. Elle ferma un instant les yeux, avant de secouer légèrement la tête négativement.
Yen — Cela ira, qu'est-ce que je risque hein ?
Elle se pencha vers lui pour venir l'embrasser chastement, cherchant peut-être ainsi une onde de courage. Il hocha doucement de la tête et répondit à son baiser, la laissant partir. Puis elle enleva sa ceinture pour quitter la voiture. Elle savait qu'elle devait y aller seule, si non son stress serait trop visible et empêcherait probablement le coréen de la laisser. Le coréen attendit qu'elle soit devant la porte de la maison pour repartir, ignorant les questions de Lia qui n'avait pu s'empêcher de voir son trouble... Elle avança d'un pas rapide devant la porte de l'okiya, s'empressant de sonner avant d'elle-même faire demi-tour. La porte de la maison ne tarda pas à s'ouvrir sur une jeune femme d'une vingtaine d'années. Avec déférence, elle s'inclina devant Yennefer et l'invita à entrer calmement. A peine la porte refermée, Misako se présenta à l'entrée du vestibule, souriante. Elle avait les cheveux tiré en un chignon sévère, retenu par trois baguettes en bois noir et portait un kimono noir à motifs floraux vert. Elle renvoya gentiment sa geisha avant de prendre Yen dans ses bras en lui adressant un léger sourire, un peu fatiguée.
Misako — Yennefer-san... Fais comme chez toi. Tu es la bienvenue ici.
Yen — Je suis contente de te revoir, merci.
Elle soupira légèrement. C'était probablement la première fois que Yen la voyait dans un tel état de fatigue... Elle s'excusa d'un pincement de lèvres.
Misako — Io ne comprend pas pourquoi elle doit déjeuner avec nous... Et pourquoi il n'y a pas Kwaïgon... Elle pense qu'elle est puni... J'ai eu beau lui expliquer que ce n'était pas le cas toute la matinée, elle n'a rien voulu comprendre et n'a cessé de poser des questions sur l'objet de ta venue...
Cela mettait dans l'ambiance d'entrée de jeu... De nouveau, la japonaise eut un bref soupir avant de reprendre doucement. Yennefer s'était figée, une lueur de panique illumina son regard, le pire était finalement arrivée. Qu'avait-il dit à son sujet, qu'elle était perpicase ? Et quoi de plus étrange qu'un déjeuner uniquement avec elle. Peut-être qu'elle aurait dû commencer par des présentations en la présence du coréen.
Misako — Je n'ai pas voulu rentrer dans les détails, je ne voulais pas qu'elle se fasse de... Et bien de faux espoirs ou des idées...
Yen — Mais... C'est ce qu'elle se fait... marmonna-t-elle.
Elle avait eu une brève hésitation au milieu de sa phrase. Elle était rapidement arrivé à une impasse avec la petite fille, incapable de trouver les bons mots face à ses incessantes questions. Cela l'avait épuisé de se retrouver face au mur que pouvait être la petite japonaise.
Misako — Et elle est enrhumée, ce qui n'arrange pas les choses... Elle a de la fièvre, je n'ai pas voulu l'envoyer à l'école dans cet état là... Elle n'est donc pas dans les meilleures dispositions possibles... Elle a commencé à tirer des conclusions hâtives et s'est refermé sur elle-même. Elle refuse obstinément de parler depuis un peu plus d'une demie heure... Mais elle écoute... Et elle fait ce qu'on lui demande... Donc...
Yen — Je vois...
Elle haussa des épaules. Peut-être qu'elle serait un peu plus encline à parler à Yennefer une fois que celle-ci serait devant elle... Misako invita d'un geste et d'un sourire Yen à la suivre dans une pièce attenante. Io était déjà là. Assise près d'une fenêtre, les jambes ramené contre elle, le menton posé sur les genoux et les bras autour de ses jambes, elle regardait au dehors, complètement enfermée dans sa bulle. Elle avait noué ses cheveux elle-même en un chignon brouillon, retenu par un élastique et portait le kimono de l'okiya, un kimono de coton simple, bordeaux uni, avec un pantalon de coton de même couleur. Elle ne remarqua même pas l'arrivée de Yen et Misako ou en tout cas, elle n'en montra aucun signe. L'Okasan referma doucement la porte derrière Yen et regarda Io avec un certain désespoir dans le regard... D'un geste, elle invita Yen à s'installer, ou faire ce que bon lui semblait, annonçant doucement :
Misako — Je vais chercher le thé...
Yen — Merci.
Après un dernier regard vers Io, l'Okasan s'éclipsa en silence, refermant la porte derrière elle. La petite fille ne bougea pas d'un pouce, le regard dans le vague, résolument à demi tourné vers la fenêtre... La polonaise s'était installée doucement, jetant un bref regard à la jeune fille. Les informations qu'elle avait eu de Misako n'était pas pour la rassurer, augmentant son anxiete face à cette situation. Elle ferma un instant les yeux, pensant aux paroles de son mari. Elle devait se calmer, ne pas se laisser envahir par les émotions. Quand, elle retrouva son calme, elle recupera son livre d'apprentissage du japonais. Elle commença à marmonner quelques nouveaux mots qu'elle devait apprendre, avec une certaine difficultés. Malgré son flegme apparant, Io fini par tourner lentement la tête vers Yennefer. Elle avait les traits tiré par la fatigue et le rhume mais une lueur revêche illuminait son regard. Elle observa longuement Yennefer sans rien dire, le menton toujours posé sur ses genoux. Elle fixait Yen en clignant très peu des yeux, de façon intense. Comme si elle la détaillait, qu'elle cherchait la faille sur ses traits...
La polonaise sentait ce regard insistant sur elle, qui n'était pas des plus agréables à recevoir. Et qui commençait à mettre en doute ses pensées. Elle n'arrivait pas encore à définir s'il était simplement inquisiteur ou vraiment menaçant. Est-ce qu'elle devait se risquer à lancer la discussion la première ? Mais pour dire quoi, c'était le meilleur moyen pour se trouver en échec. Ainsi, elle continua à se plonger dans son manuel sans porter d'attention à la jeune fille. Peut-être que ce n'était pas non plus la solution la plus efficace à faire, mais elle n'en voyait pas d'autre. Io, face au silence de la polonaise, détacha finalement son regard d'elle en serrant les dents, serrant un peu plus les bras autour de ses jambes, posant les yeux sur ses genoux en silence. Elle lutta ainsi quelques instants avant de finalement se lever et s'approcher de Yennefer. Respectueusement, elle resta à un mètre d'elle et s'agenouilla devant elle, joignant les mains pour la saluer, s'inclinant jusqu'au sol.
Io — Yennefer-san. Hajimete o-me ni kakarimasu.
Elle se redressa légèrement, posant les mains ses genoux, regardant le sol devant elle. Yennefer eut la respiration qui se coupa légèrement avant de se tourner vers elle, remerciant son époux de l'avoir pousser à apprendre le japonais. Elle ne tarda pas à répondre à son salut, en répondant en japonais.
Yen — Io, je suis aussi enchantée de te rencontrer. J'apprends encore le japonais, je risque de faire des erreurs.
Elle tourna vaguement son livre vers elle, lui laissant voir si elle le désire la page qu'elle étudiait.
Yen — Comment te sens-tu, on m'a dit que tu étais malade.
Son japonais était pas aussi fluide qu'elle l'aurait voulu, mais elle n'eut pas trop de mal à trouver les mots pour former une phrase relativement correcte. Du moins, elle l'espérait... La petite fille releva lentement les yeux sur elle, jetant un oeil furtif à son livre, autant que craintif. Elle attendit patiemment que Yennefer ait terminé de parler pour prendre à son tour la parole. Et quand elle le fit, ce fut dans un anglais aux accents japonais.
Io — Je comprends l'anglais si tu veux... Mais je le parle peu bien...
Yen — Je trouve au contraire que tu le parles bien, je ne savais pas que tu le parlais.
Io — Je l'ai apprendre en cachette...
Yen — Tu l'apprends grâce à des livres ?
Elle hocha de la tête pour toute réponse et baissa à nouveau rapidement le menton, comme pour s'excuser de ses fautes de language. Elle n'était pas très à l'aise face à Yennefer et cela transparaissait dans son usage de l'anglais. Mais elle essayait de faire des efforts. Malgré tout, elle serra une nouvelle fois les dents en essayant de ronger son frein, mais son esprit, pas encore brider par les règles de la bienséances, outrepassa ses efforts. Elle releva vivement les yeux sur Yennefer, des yeux perçants, inquisiteurs, et demanda assez abruptement, gardant l'anglais.
Io — Pourquoi je dois déjeuner avec Misako et toi ?
Elle s'attendait à cette question, le contraire l'aurait grandement étonnée. Maintenant, la question restait à savoir ce qu'elle pourrait bien lui répondre. Devait-elle être franche ? Elle avait toujours été franche... Mais la situation était délicate, et elle craignait faire des erreurs.
Yen — J'ai envie d'apprendre à te connaitre, mais si tu ne veux pas déjeuner avec nous, on peut très bien annuler ce déjeuner.
La jeune fille détourna un instant le regard, en pleine réflexion, avant de relever à nouveau les yeux sur Yen, moins revêche cette fois, un peu plus lasse. Le ton de sa voix laissait également penser qu'elle baissait les bras, ne posant sa question que par habitude de toujours vouloir en savoir plus ou de trouver une explication à chaque chose.
Io — Pourquoi veux tu apprendre à me connaître... ?
Elle haussa des épaules, hésitant à ajouter quelque chose mais finalement elle ne dit rien, baissant les yeux sur ses mains en jouant avec ses doigts. La polonaise l'observa un instant, avant de retourner le livre devant elle en le refermant délicatement.
Yen — Tu comptes beaucoup pour Kwaïgon, il m'a parlé un peu de toi, cela m'a donné envie d'en savoir un peu plus.
Elle répondait au compte gouttes, mais toujours avec une grande franchise. Elle savait que certaines questions ne tardèrent pas à voir le jour. Des questions, qu'elle aurait préferer attendre avant de répondre. Mais elle ne pouvait pas trop faire autrement avec elle. A l'évocation du coréen, les yeux de la petite fille s'embuèrent de larmes. Elle pinça les lèvres pour lutter et ne pas en laisser couler une seule, braquant la tête vers la fenêtre et l'horizon, déterminée. Elle serra les mains, tremblant légèrement et, peu à peu, reprit le contrôle. Elle baissa à nouveau les yeux pour regarder ses mains, avant de demander timidement, d'une voix un peu éraillée.
Io — Poses les questions que tu veux Yennefer-san.
Yen — On m'a dit que tu aimes le stylisme, tu dessines des tenues ?
Io — Non -secoue la tête avec énergie- Je ne fait que regarder les autres.
Yen — Tu aimerais peut-être apprendre ?
La petite fille prit quelques secondes pour réfléchir, choisissant ses mots avec soin, les cherchant un instant pour les trouver dans la langue de la polonaise. Finalement elle secoua doucement la tête, négativement.
Io — Je ne peux pas ici.
Yen — Mais si tu pouvais, tu aimerais ?
Io — Oui... Beaucoup...
Elle inspira profondément, en réelle lutte pour garder le contrôle d'elle même et refouler les questions qui lui brûlaient les lèvres. Yennefer l'observa attentivement, elle avait du mal à tout définir dans ses réactions, mais elle sentait bien qu'elle était remplie d'une certaine émotion. Elle eut un temps de reflexion, se posant le pour et le contre de ce qu'elle était sur le point de faire. Cela pourrait rapidement partir hors de son controle.
Yen — Tu as aussi le droit de me poser des questions, si tu le souhaites.
La jeune fille ne put s'empêcher de relever les yeux pour les braquer dans ceux de Yen. Mais cette fois, la surprise s'était gravé sur son visage, rapidement remplacé par une vague de tristesse. A nouveau, elle baissa les yeux pour se soustraire au regard de Yennefer et serra les mains pour lutter contre elle-même. Elle secoua doucement la tête, négativement avant de répondre avec quelques difficultés, la voix tremblante.
Io — Non, ce n'est pas correct... Mais... Je... Est-ce que Kwaïgon-sensei va venir ?
Elle garda les yeux baisser, serrant avec force les bords de son kimono, attendant la réponse presque en retenant son souffle. Yennefer se mordit légèrement la langue, elle ne s'était pas attendu à cette réponse-là. Et elle ne savait pas vraiment comment elle devait la prendre.
Yen — Oublie ce qui est correct ou pas, as-tu envie de me poser des questions ? D'apprendre à me connaitre ?
Elle marqua une pause avant de demander du bout des lèvres.
Yen — Tu préfères que je parte peut-être ? Kwaïgon doit un peu travailler ce matin, mais il viendra un peu plus tard.
Son choix était fait, vu l'émotion qui vibrait chez la jeune fille, elle enverrait un message au coréen pour lui dire de passer en venant la recuperer. Io se figea à la dernière question de Yennefer. Elle pâlit un peu, luttant en vain un moment avant d'éclater en sanglots silencieux. Elle serrait son kimono de ses petites mains tremblantes et baissa les yeux sur ses genoux, faisant l'effort de répondre le plus clairement possible malgré la barrière de la langue qu'elle maîtrisait mal et les émotions qui la submergait.
Io — Non ! Je ne veux pas que tu partes... Mais je... Je comprends pas pourquoi tu viens toi... Pourquoi... Pourquoi Kwaïgon-sensei ne m'aime plus... Je...
Elle s'arrêta net et se mordit les lèvres avec force, hoquetant le plus silencieusement possible.
Io — Pa - Pardon Yennefer... Yennefer-s-san... Je ne devrais p-pas... pleurer devant toi... Misako-san désapprouverait je...
Un sanglot la coupa une nouvelle fois dans sa phrase, mais sa détresse était flagrante. Elle se pencha doucement en avant, incapable de rester droite et retrouver un semblant de calme... Yennefer ne put résister bien longtemps, elle se leva pour s'approcher de la jeune fille qu'elle blottit doucement dans ses bras. Sa détresse lui serra le coeur, nouant légèrement sa gorge. Elle s'en voulait de sa maladresse, elle ne voulait pas la faire pleurer...
Yen — Ne t'excuse pas... J'ai été maladroite.
Le dos en appui contre la tête de lit, les bras croisés sur son torse nu, le coréen observait le lent départ de la nuit au dessus de la ville, grâce aux baies vitrées qui s'étalaient devant lui. De ce point de vue là, parfois, il avait l'impression qu'il flottait au dessus de la ville sans qu'il n'y ai rien en dessous de lui que son lit. Une sensation vertigineuse s'emparait alors de lui, propageant une série de papillons dans son corps et lui arrachant, la plupart du temps, un sourire. Il aimait ce genre de sensations. Et il ne nierait pas que, plus jeune, il avait ardemment courru après. Au travers des courses de voitures et de tout les sports extrêmes auquel il avait eu accès. Cela avait été inconscient, parfois idiot et très souvent dangereux. Mais il ne regrettait pas. En revanche ce matin là, la douce sensation de vertige ne vint pas. Il avait passé une courte nuit, s'occupant comme il l'avait pu pour s'éviter de trop penser à la journée du lendemain. Mais il ne pouvait s'empêcher de ressentir un certain stress. Une boule lui tordre l'estomac. Et il détestait cela. Jamais il n'avait été autant sensible au stress que depuis qu'il avait rencontré Yennefer. C'était bien la seule chose dans le fait d'être avec elle qui l'agaçait.
Il soupira en détachant les yeux du ciel qui s'éclaircissait pour les poser sur Yen, allongée à côté de lui. Elle avait l'air paisible ainsi... Mais il savait que la journée qui s'annonçait la stressait autant que lui voir plus... Après un bref moment d'hésitation, il sorti tout doucement du lit et enfila un jogging en coton avant de descendre à pas de loup, se mettant à la préparation du petit déjeune en essayant de ne pas faire trop de bruit...
Elle était réveillée depuis quelques minutes, mais elle restait à observer le plafond dans un profond silence. Bien qu'elle pouvait entendre très vaguement des bruits provenant de la cuisine. Elle savait parfaitement qui était le responsable, et cela lui arracha un bref sourire. Cette journée allait être spéciale et elle commençait à l'appréhender... Et si cela ne se passait pas bien ? Elle poussa un profond soupir colérique tout en quittant la chaleur du lit. Elle ne doit pas avoir de pensées négatives. Elle rejoignit rapidement la cuisine à pas de loup afin de venir se coller contre son dos en enroulant ses bras autour de sa taille.
Yen — Êtes-vous réellement mon époux ? Suis-je si chanceuse que ça ? murmura-t-elle avec amusement.
La voix de la jeune femme et le contact de son corps contre lui réussirent à dessiner un sourire sur ses lèvres. Il cessa ce qu'il était en train de faire pour se retourner et enrouler ses bras autour d'elle, s'appuyant doucement contre le plan de travail. Il lui répondit dans un murmure, pour ne pas réveiller Sora qui dormait encore dans le bureau, qu'ils avaient transformé en chambre pour l'occasion. Le coréen avait fait installer par son gardien des panneaux rétractables pour isoler ce morceau de pièce du reste de l'appartement, permettant aussi au petit homme d'être dans le noir et d'avoir un vrai cycle de nuit, chose qui était impossible dans le reste de l'appartement à cause des baies vitrées omniprésentes...
Kwai — Je crois bien que oui ma tendre épouse... Mais pour ce qui est de la chance, je crois que de nous deux c'est moi le plus chanceux...
Il quémanda timidement un tendre baiser, remontant l'une de ses mains pour effleurer sa joue du pouce. Quand il rompit son baiser, il plongea son regard dans le sien, inquiet.
Kwai — Comment tu te sens ?
Yen — Je préfère ne pas y penser...
Elle glissa une main dans ses cheveux avant de se détacher de lui pour regarder curieusement le menu du petit-déjeuner.
Yen — Comme je préfère ne pas préparer ce que je pourrais dire, faire... Ne pas imaginer... L'idéal serait d'éteindre ce cerveau qui n'arrête pas de tourner continuellement en boucle.
Un soupir s'échappa de ses lèvres avant de replonger son regard dans le sien. Il hocha de la tête. Il comprenait parfaitement... Lui-même ferait sans doute la même chose... A peu de choses près.
Yen — Et toi tu es inquiet... Que cela se passe mal ou d'autres choses ?
Elle commençait de plus en plus à comprendre et à déchifrer ses réactions, mais c'était surtout car il laissait de plus en plus ses émotions se dessiner sur son visage en sa présence. Il prit une légère inspiration et haussa des épaules en pinçant les lèvres.
Kwai — Un peu... Mais je ne saurais pas vraiment te dire pour quoi exactement...
De nouveau il eut un bref soupir avant de se détacher doucement d'elle pour poursuivre la préparation du petit déjeuner. Il avait déjà découpé quelques tranches de brioches et préparé des oeufs battus ainsi que de la chapelure à base de céréales. Dans un bain marie dont seul le faible clapotis de l'eau venait troublé le silence, des carrés de chocolats noir fondaient doucement. Il n'était pas difficile de voir ce qu'il comptait faire pour le petit déjeuner !
Kwai — Je peux te laisser faire le café ? Je pense que Sora va commencer à se réveiller... Mais si on peut avoir encore un peu de répis...
Yen — Je suis bien d'accord ! Je m'en occupe, dit-elle en souriant.
Il haussa les épaules avec innocence mais son regard était malicieux, tout comme son sourire. Avec attention, il trempa ses tranches de brioche dans les oeufs battu, puis dans les céréales avant de les entreposer dans une assiette et les saupoudrer de sucre pour les aider à caraméliser... Il ne lui manquait plus qu'une poêle et une noisette de beurre... Ce qu'il s'employa à chercher en essayant de faire le moins de bruit possible. Il avait rarement fait la cuisine avec autant de précautions !
Yen — Qu'as-tu prévu pour cette journée entre homme ?
Elle brancha la cafetière après avoir mis un filtre et le café, dont elle le fit un peu corsé. Elle avait bien besoin de ça ce matin-là.
Yen — On avait dit à quelle heure à Misako que j'arriverais déjà ?
Ce n'était pas la première fois qu'elle posait cette question-là, mais elle n'arrivait pas à s'en souvenir. Ou peut-être c'était de voir l'heure qui avance à grand pas... Le jeune homme eut un léger sourire avant de répondre, toujours dans le même murmure.
Kwai — On va aller à la galerie et ensuite on ira se promener... On reviendra faire la sieste et on viendra te chercher je pense...
Il croisa son regard et lui sourit, malicieux, avant de reprendre avec un peu plus de sérieux.
Kwai — Et pour Misako, en fin de matinée ! Il n'y pas vraiment d'heure mais bon... Tu pourras parler avec Misako avant que Io ne rentre de l'école... Et vous pourrez déjeuner ensemble comme ça...
Yen — Commencer par un repas, c'est pas mal. Au moins, on pourra manger pour completer les blancs, marmonna-t-elle plus pour elle-même.
Il lui adressa un sourire plus fin cette fois, avant de mettre ses premières tranches de brioche perdue dans la poêle chaude. En attendant de les retourner, il remua doucement le chocolat pour homogénéiser le tout. Il retourna ses tranches et patienta, croisant les bras sur son torse nu en observant la jeune femme, un fin sourire aux lèvres... Elle attrapa deux tasses dans le placard qu'elle posa à côté de la cafetière. Puis elle se retourna vers lui, croisant ainsi son regard qui pouvait difficilement la laisser indifférente, surtout dans cette position-là.
Yen — C'est dangereux de me regarder ainsi, tu le sais bien pourtant, dit-elle avec malice.
Kwai — C'est bien pour ça que je le fais...
Elle ne put se retenir bien longtemps, venant nouer ses bras autour de son cou en se collant tendrement à lui. Elle blottit sa tête dans le creux de son cou, fermant les yeux en respirant son odeur. Ses lèvres se posèrent sur la peau fine, avant de murmurer.
Yen — Sora va bientôt se reveiller... dit-elle pour se convaincre elle-même.
Il avait ouvert ses bras pour la garder contre lui, caressant distraitement son dos, frissonnant à son contact. A ses paroles, il soupira lourdement, ne pouvant retenir un léger gémissement dans son soupir.
Kwai — Je sais...
Malgré tout, ce n'était pas l'envie qui lui manquait. Il enfouit un instant le nez dans les cheveux de la jeune femme en fermant les yeux, avant de se détacher doucement d'elle au crépitement de ses brioches perdues, signe qu'elles était cuite. Il enleva les deux premières tranches pour les déposer dans une petite assiette avant d'en mettre deux nouvelles. Il était précis dans ses gestes mais il n'était pas vraiment concentré sur ce qu'il faisait. Il fini par s'appuyer contre le plan de travail, les deux mains à plat sur ce dernier et fermer les yeux en expirant lentement, réprimant le frisson qui lui parcourait l'échine... Elle s'était détâchée de lui afin de servir deux tasses de café, même s'il n'était pas encore totalement sur le point d'entamer le petit-déjeuner, elle avait besoin de sa cafénie. Elle y trempa les lèvres, se moquant qu'il soit trop chaud.
Yen — Est-ce que tu sais si Misako a dit quelque chose sur ma venue ? Quoi qu'elle n'a pas besoin d'argument pour m'inviter manger... Io sait qu'on est marié ? J'arrive même plus à me souvenir la dernière fois qu'on est venu...
Le coréen retourna ses secondes tranches de brioche perdue avant de faire doucement face à la jeune femme, s'avançant vers elle, la frôlant volontairement pour attraper sa tasse de café, effleurant des lèvres son cou au passage. C'est d'une voix rendue un peu rauque par le désir qu'il répondit, bien que ses paroles étaient sérieuses.
Kwai — Io sait que l'on est marié, Misako m'a dit il y a peu qu'elle s'enquérissait toujours sur mon statut... Et elle sait aussi que tu viens la rencontrer bien que Misako n'a pas préciser pourquoi. Elle va de toute façon trouver un peu étrange que tu y aille seule... Elle est un peu trop perspicace sur des sujets comme celui là... Elle fait parfois trop vite le lien. Malgré tout quand Misako lui a précisé que vous vous étiez déjà rencontré, elle a tout de suite su qui tu étais... Elle a aussi une... Très bonne mémoire...
Il soupira en posant sa tasse pour sortir le chocolat du bain marie et surveiller ses brioches. Un noeud lui tordit l'estomac et il se recula vivement de sa poêle, l'odeur du caramel lui donnant la nausée. Il fit quelques pas en respirant profondément avant de se calmer. Cela avait durer à peine quelques secondes... Mais c'était quelques secondes qui avait quelque chose d'impressionnant. Il fini par sortir les dernières tranches de brioches et les disposer dans les assiettes avant de couper le feu et se retourner vers la jeune femme.
Kwai — Ce n'est peut-être pas une bonne idée, je... Je n'aurais jamais dû t'en parler...
Il ne changeait pas d'avis quand à ce qu'il pensait de Io et à ses désirs profonds, mais il redoutait cette rencontre... Io pouvait se montré aussi butée et franche que Yennefer par moment et il ne savait pas ce que ça pouvait donner. Plus il pensait au caractère de la petite fille et plus il craignait que Yen ne l'apprécie pas... Sa respiration s'était figée à quelques moments pendant ses explications, elle ne pouvait pas nier l'affolement qui commençait à pulser dans ses veines en sachant ses informations. Cependant, elle tenta de calmer ses pensées en prenant une respiration lente.
Yen — Tu as bien fait d'en parler. Je ne veux pas de non-dit entre nous.
Elle marqua une pause en avalant une longue gorgée de son café, comme pour faire passer le noeud qui se trouvait dans sa gorge.
Yen — Puis pour le moment on sait pas... C'est peut-être une bonne chose qu'elle a su tout de suite qui j'étais non ?
Au fond, elle craignait que non. Mais elle avait tendance à interpreter toutes les informations concernant la jeune fille comme négatif quand elle se trouve elle-même dans l'équation. Il posa les mains sur ses hanches en baissant brièvement les yeux au sol pour souffler fort et remonter le regard vers la jeune femme.
Kwai — Oui c'est une bonne chose. C'est que tu l'as marqué... Mais je ne sais pas si c'est en bien ou en mal...
Yen — Espérons que c'est en bien... Je vais me convaincre que c'est en bien, marmonna-t-elle.
Il soupira à nouveau, fixant sa femme avec intensité. Il se passa quelques courtes secondes avant qu'il ne réduise la distance entre eux. Il attrapa la tasse qu'elle tenait dans ses mains et la posa sur le plan de travail, enlassant tendrement la demoiselle en déposant un long baiser dans son cou.
Kwai — Merci d'accepter d'aller la voir... Je ne sais pas ce que je ferais sans toi...
Elle referma ses bras autour de lui, soupirant de contentement en fermant les yeux. Elle resta ainsi pendant quelques secondes avant de briser le silence.
Yen — Comme je ne sais pas ce que je ferais sans toi... Tu m'apportes tellement de chose dans la vie. Et j'espère que cela se passera bien.
Il y avait toujours cette peur qui ne voulait pas la quitter, celle qui la poussera à faire un choix dont son époux aurait du mal à accepter. Et cela malgré ses paroles... Car il y aurait toujours une blessure quoi qu'il puisse en dire. Il ferma les yeux à sa réponse et mit quelques secondes avant de répondre.
Kwai — J'espère aussi...
Il aurait voulu être plus confiant, la rassurer, lui dire que ça allait bien se passer... Mais il en était incapable. Ce serait lui mentir et il lui avait déjà caché assez de choses comme ça. avec lenteur, il déposa une série de baisers dans son cou, remontant doucement la ligne de sa mâchoire, une main venant effleurer sa nuque. Avec une tendresse infinie, il vint chercher ses lèvres dans un lent baiser. Inconsciemment, son corps se rapprocha du sien, réclamant sa chaleur, sa proximité... Son autre main passa sous la chemise qu'elle portait, effleurant la fine peau de ses flancs avec la nette ambition de lui arracher des frissons de plaisir... La prochaine étape aurait sans doute été de la hisser en douceur sur le plan de travail, mais c'était sans compter sur leur fils. Son rire joyeux parvint jusqu'à eux, ce qui fit rompre en douceur le baiser du coréen. Il plaqua son front contre celui de sa femme en soupirant. Il aurait bien aimé avoir quelques longues minutes de plus en tête à tête avec la jeune femme. Il déposa un baiser sur son front avant de se décoller doucement d'elle et passer avec tendresse un pouce sur sa joue.
Kwai — Tu préfère aller le lever ou que j'y aille ?
Il lui laissait le choix. Après tout, si elle avait besoin d'un peu de temps avec leur fils avant d'affronter la journée qui s'annonçait, il le comprendrait parfaitement... Elle prit le temps de profiter encore un peu de ce moment, avant de répondre à sa question en souriant.
Yen — J'y vais.
Elle déposa rapidement un chaste baiser sur ses lèvres avant de se diriger vers la chambre improvisée de leur fils. A peine entra-t-elle dans la chambre que son regard brillant se posa sur Sora qui gazouillait comme un bien-heureux dans son lit. Les fois où elle l'entendait pleurer sont rares.
Yen — Et bien ma crapule, tu sembles bien te marrer dès le réveil !
Il ne tarda pas à tendre ses bras vers sa mère qui répondit à sa demande en l'attrapant pour le blottir contre elle. Elle se lança légèrement en fermant les yeux, profitant de cette tendresse à travers ce calin. Elle lui marmonna doucement combien elle l'aimait, qu'il était important dans sa vie... Peu à peu, elle se sentait plus calme. La présence de Sora arrivait à apaiser certaines de ses angoises. Et en ce moment, cette peur de ne pas pouvoir être une mère pour une jeune fille qu'elle allait bientôt un peu plus apprendre à connaitre.
Yen — Direction la salle de bain avant de manger par contre, dit-elle amusée.
Elle se dirigea tranquillement vers la salle de bain, bientôt les rires de Sora se remirent à résonner dans l'appartement sous les actions et remarques de sa mère. Elle termina de le changer avant de rejoindre la cuisine.
Yen — Coucou Papa ! dit-elle en souriant en tendant Sora à son père. Son lit ressemble plus à rien, il était en train de jouer avec sa couverture et ses peluches.
Kwai — Ohayô Sora-Chan !
Un grand sourire aux lèvres, le coréen posa les tasses de café qu'il comptait emmené sur la table de la salle à manger qui était toute bien dressée, pour tendre les bras et prendre son fils contre lui. Il déposa un gros baiser sur sa joue, tournoyant doucement sur lui-même, ce qui provoqua le rire du petit gaçon. Il calma ensuite doucement le jeu pour caler le petit homme dans un de ses bras et attraper les tasses de café pour retourner vers la table. Il installa son fils sur sa chaise haute après avoir posé les tasses et lui tendit son biberon. Il lança un regard brûlant à Yen, déposant un doux baiser sur ses lèvres avant de regagner sa place. Il eut un léger soupir avant de briser le léger silence qui les enveloppait.
Kwai — Il faudrait que je bosse un peu ce matin... Profiter d'être ici pour ne pas avoir de décallage horaire et passer les coups de fil que j'ai du mal à passer d'habitude... J'ai prévenu Lia que je ne voulais pas aller au bureau mais... Elle va peut-être passer dans la matinée avant qu'on y aille...
Il voulait à tout prit tenir Sora éloigner du QG du clan, mais il ne pouvait pas empêcher Lia de venir lui rendre visite... Après tout, elle faisait parti de la famille désormais, en quelque sorte...
Yen — C'est normal que tu profites d'être ici pour bosser. Je sais que le décalage horaire n'est pas facile, je le vois bien.
Elle lui adressa un tendre sourire, lui reprochant rien. Mais elle savait que la nuit était courte pour plusieurs raisons, et le fuseau horaire en était une cause. Elle acceptait son métier, même si elle ne cherchait pas à en savoir plus. Elle s'installa à sa place, recupérant sa tasse pour en savourer le café dans un soupir de contentement.
Yen — Lia sait pour Io ?
Kwai — Oui... Enfin, attends... Sait quoi ? Elle sait que tu vas déjeuner chez Misako sans moi et que c'est pour rencontrer Io mais sinon...
Yen — Que ça ? Elle ne trouve pas étrange que je veux rencontrer Io ? Elle est au courant que sa mère cherche à lui trouver une famille ?
Kwai — Oui elle sait ça... Après je ne sais pas si elle aura vraiment fait le lien... Sans doute que si mais bon...
Yen — Si elle est aussi perpicase que toi, marmonna-t-elle.
Il haussa des épaules avant d'attaquer l'une de ses tranches de brioche perdu. Il avait versé son chocolat fondu sur les tranches de brioche caramélisées. La recette était plutôt réussie ! Pour un premier essai... Enfin du moins, c'était son opinion... Il fini par prendre une légère inspiration et reprit la parole un peu timidement.
Kwai — Essai de... Ne pas trop stressé... Io le ressentira si elle te vois tendu... Elle est euh... Sensible à ce que dégage les gens... Un peu comme une éponge humaine... Et n'oublie pas que Misako sera toujours avec vous... Si... Si jamais tu as un soucis ou je ne sais quoi...
Yen — En gros, tu es en train de me dire qu'elle est comme un cheval à ressentir la moindre de mes émotions, tenta-t-elle de plaisanter.
Kwai — C'est un peu ça oui...
Il expira lourdement, se sentant un peu stupide de cette hésitation. Plus l'heure approchait et plus il se demandait s'il ne devait pas accompagner la jeune femme... Mais il vallait mieux qu'il reste à l'écart... Pour le bien de tous... Elle ne pouvait pas s'empêcher de stresser, ce n'était pas une situation qu'elle aurait pu prévoir vivre un jour. Et elle avait vu l'importance qu'elle représentait dans le regard de son époux. Elle attrapa avec empressement l'une des brioche perdue qu'elle croqua à pleine dents, se brulant légèrement au passage en ruminant un peu. Puis elle se força à retrouver une respiration plus calme.
Yen — Heureusement que Misako sera là... Il y a aussi mon japonais qui est loin d'être parfait encore. J'espère qu'elle arrivera à me comprendre.
Kwai — Misako traduira au pire...
Yen — Oui, mais cela me falicitera moins l'échange...
Kwai — Oui... C'est vrai...
Il tendit un petit bout de brioche à Sora qui l'attrapa entre ses doigts avec une gourmandise non feinte en abandonnant brièvement son biberon. Le coréen se concentra à nouveau sur Yen, demandant encore une fois timidement.
Kwai — Je pourrais vous rejoindre dans l'après midi ? Ou tu préfère que je te récupère simplement ?
Elle plongea son regard dans le sien, terminant sa bouchée avant de lui répondre.
Yen — Tu as envie de la voir ? Tu as peut-être envie de passer un moment avec elle ?
Elle pouvait le comprendre, maintenant qu'elle connaissait un peu mieux la nature de leur lien, ces années qui s'étaient écoulés. Et elle ne pouvait pas l'empêcher, comme elle ne pouvait pas laisser sa peur la paralysée. Il soupira, donnant un autre morceau de sa brioche à Sora qui tendait à nouveau la main. Apparemment il appréciait la chose. Il reporta son attention sur Yen avant de répondre un peu mollement.
Kwai — Je ne sais pas... Ca dépend de toi... Tu me diras sinon. Tu m'envoie un message quand tu veux que je te récupère et on verra à ce moment là si je reste un peu ou pas... Misako pourra un peu voir Sora demain aussi au pire. Ce n'est pas grave.
Yen — Cela ne dépend pas que de moi, si tu as envie de passer un temps avec elle, je ne vais pas te l'interdire. Donc toi aussi, tu peux m'envoyer un message pour me dire.
Kwai — Ok...
Il haussa des épaules avant de prendre un nouveau morceau de brioche et en découper une pour Sora. Le petit homme mangeait plus de brioche que son père mais il avait l'air de vraiment apprécier la chose, alors le coréen se prêtait au jeu, grignotant entre deux morceaux qu'il lui donnait. Il fronça légèrement des sourcils en relevant les yeux sur Yen, demandant à nouveau avec une certaine timidité.
Kwai — Ca te plait les brioches ?
Un sourire ne tarda pas à réapparaitre au bord de ses lèvres, comme si le changement de sujet lui permettait de chasser ses dernières pensées. Elle se pencha pour déposer chastement un baiser sur ses lèvres avant de répondre.
Yen — Elles sont délicieuses. C'est bien une nouvelle recette, je n'ai pas souvenir que tu en avais déjà fait ou alors je suis arrivée après que l'équipe ne soit passé ! Il y a tellement de gourmand, ronchonna-t-elle.
Kwai — C'est un test culinaire ! Tu es mon cobaye du jour. Avec Sora aussi mais lui c'est pas la première fois qu'il fait ça... Et il compte pas vraiment, il mange tout ce que je lui donne... C'est un peu désolant parfois...
Elle reprit une part de brioche perdue, afin de la manger avec plus de patience et de gourmandise. Il fit une légère grimace avant de donner un nouveau morceau à Sora et d'en manger un à son tour. Il prit également une gorgée de café avant de relever les yeux sur sa femme.
Yen — En tous cas, Sora semble se régaler aussi. La nourriture va être aussi sacrée que pour toi.
Kwai — J'en ai bien l'impression oui ! C'est bien qu'il ai gardé cette gourmandise... Qu'on ne soit pas obligé de se battre pour qu'il mange...
Yen — Une bonne chose...
Il soupira et tourna vivement la tête en entendant le téléphone. Il fronça les sourcils, marmonant plus pour lui même que pour Yen.
Kwai — C'est pas vrai...
Il se leva vivement et décrocha, échangeant quelques mots en japonais avec le concierge. Quelques secondes plus tard, il se dirigeait vers la porte pour l'entrouvrir avant de revenir à table avec un soupir.
Kwai — C'est Lia... Je ne pensais pas qu'elle viendrait si tôt...
Cela signifiait également qu'il ne pourrait pas travailler un peu comme il l'avait prévu... Il eut un léger soupir mais un sourire malicieux passa bien vite sur ses lèvres.
Kwai — Mais on pourrait peut-être lui laisser Sora le temps de prendre une douche...
Yen — Dois-je réellement comprendre que... dit-elle sans pouvoir terminer.
Il n'eut pas vraiment le temps d'ajouter quelque chose. Le tintement de l'ascenseur retentit et Lia ne tarda pas à entrer dans l'appartement, tout sourire et un gros sac dans les mains. Elle portait un pantalon noir en coton et un haut très ample, rose vif. Ses cheveux noir et raides étaient toujours coupé en un carré asymétrique et deux traits rose vif soulignaient son regard. Elle posa ses affaires après avoir fermé la porte et ne tarda pas à s'approcher de Kwaïgon en l'enlaçant affectueusement, déposant un long baiser sur sa joue, le saluant dans un japonais joyeux. Elle fit ensuite le tour de la table pour aller saluer Yen, avec cette joie de vivre qui la caractérisait tant.
Lia — Yen !! Ma belle soeur adorée ! En même temps je n'ai que toi comme belle-soeur alors c'est facile...
Yen — Bonjour Lia, tu vas bien ?
Lia — Super bien et toi !? Je suis super contente de vous voir !
Yen — Très bien, le voyage s'est bien passé.
Lia — Ah super !
Elle tendit les bras pour enlacer la jeune femme à son tour sans que son sourire ne quitte ses lèvres... Elle répondit à sa demande en l'enlaçant, nullement perturbée par la tenue qu'elle portait. Cette visite matinale n'était pas prévu aussi tôt, et elle était du genre à prendre son temps avant d'émerger totalement du sommeil. La jeune femme relâcha sa belle-soeur avant d'aller jusqu'à la cuisine pour se servir un café et revenir, toujours tout sourire.
Yen — Tu es bien matinale. Ou alors c'est de famille de dormir peu. Du coup, on est encore comme tu peux le voir au petit-déjeuner.
Lia — J'étais pressée de vous voir ! Mais c'est vrai que je dors peu aussi...
Elle déposa sa tasse à côté de Kwaïgon avant d'aller voir Sora, et lui faire un gros bisou à lui aussi. Occupé à se lécher les doigts plein de chocolat il réagit à peine, gazouillant plus pour lui même qu'autre chose.
Lia — Il est choupinou ! J'adore mon neveu !
Elle sourit à nouveau, s'asseyant devant sa tasse pour boire une gorgée, reprennant un peu plus sérieusement.
Lia — En fait j'ai surtout un rendez vous un peu plus tard dans la matinée et ce soir je vais à Osaka donc je ne savais pas quand je pouvais venir vous voir à part ce matin...
Elle toura un bref instant la tête vers son gros sac et revint vers eux.
Lia — J'ai ramené des trucs pour Sora ! C'est une armée de petits chevaux en bois... Et des doudous... Et d'autres trucs...
Yen — C'est gentil, je sens qu'on achetera une valise de plus pour tout ramener, dit-elle en souriant.
Elle haussa des épaules en faisant un petit geste de main avant de reprendre.
Lia — Mais on regardera tout à l'heure... Il a l'air vachement occuper à manger l'assiette de son père là.
Elle échangea un sourire avec Kwaïgon qui recula son assiette pour la mettre hors de portée de la japonaise, malicieux. Yennefer reposa sa tasse de café en souriant.
Yen — C'est un ventre sur pattes. Et encore plus quand son père fait la cuisine.
Lia — En même temps il a raison de ne pas se priver ! Je ferais la même chose à sa place !
Elle fit glisser sa propre assiette où il restait un morceau de brioche qu'elle n'avait pas touché. Le plat était sincèrement délicieux, mais elle sentait que son ventre se nouait de plus en plus. Lia lui prit un morceau avec gourmandise, la remerciant silencieusement.
Yen — Je pense que tu pourras lui refaire cette recette, elle est approuvée haut la main.
Kwai — Oui ! C'est ce que j'ai vu...
Lia — En même temps, est-ce qu'il y a un seul de tes plats qui n'a pas été apprécié ?
Kwai — Mmh... Non, je ne crois pas...
Lia — C'est bien ce que je me disais...
Elle se leva pour aller recuperer une serviette afin de commencer à nettoyer un peu les mains et la bouche de Sora, qui n'arrêta pas de gigoter en rigolant.
Yen — Tu as combien de temps avant ton rendez-vous ?
Elle ne demandait pas cela dans l'idée de la virer la plus rapidement, mais pour savoir combien de temps ils avaient ensemble. Lia jeta un oeil à la montre qu'elle portait au poignet avant de répondre avec un léger sourire.
Lia — Une heure... Une heure et demi tout au plus... C'est pas énorme je sais mais...
Elle hausa des épaules et posa la tête sur l'épaule de Kwaïgon en soupirant légèrement.
Lia — La prochaine fois que vous venez on essayera de se caler un dîner c'est plus sympa !
Kwai — En même temps on aurait pu si l'entrepreneur ne t'avais pas poser un rendez-vous à l'aube à Osaka demain matin...
Lia — Mais oui... C'est nul...
Elle fit une moue boudeuse avant de relever doucement la tête en souriant.
Lia — Je peux jouer avec Sora ? Ou il faut d'abord l'habiller et tout ?
Yen — Je pense que cela ne va pas le pertuber de rester en pyjama pour jouer, il a déjà été changé au réveil. Tu devrais être tranquille en terme de mauvaise odeur aussi, dit-elle avec amusement.
Lia — Ah cool !!
Elle devait bien avoué que l'odeur des selles d'un enfant peuvent être relativement forte et peu agréable à sentir. Et cela avait le mériter de bien réveiller le matin surtout. Il n'y avait pas que d'agréable moment en étant parent d'un jeune enfant.
Yen — Cela ne te dérange pas si on profite de ta présence pour terminer de se préparer. Car il faut vraiment que je file à la douche moi !
Elle lui adressa un sourire avant de rajouter en plaisantant.
Yen — Cela ferait désorde de voir ma belle-mère habillée ainsi !
Lia — Oh tu sais elle a l'habitude avec moi ! Mais pas de soucis ! Filez en profiter !
Elle redressa la tête avec un grand sourire. Le coréen déposa un léger baiser sur sa joue en la remerciant d'un murmure en japonais. Il se leva avec lenteur, déposant au passage un bisou sur la tête de Sora, lui murmurant de rester sage avant d'adresser un sourire malicieux à sa femme. Il laissa tout en plan et grimpa tranquillement à l'étage, allant directement à la salle de bain pour allumer l'eau de la douche et la laisser chauffer doucement. Il attendit Yen avant de fermer la porte. Il enlassa doucement la jeune femme, passant les mains sous la chemise qu'elle portait, déposant un baiser au creux de son cou.
Kwai — Il faut que tu te detende avant d'y aller...
Yen — Hm... Tu as peut-être raison...
Kwai — J'ai toujours raison...
Même s'il était lui-même entre l'anxiété et l'envie d'elle... Avec légèreté et lenteur il commença à deboutonner la chemise, jouant avec sa patience du bout des lèvres, effleurant les siennes par jeu... Un soupir s'échappa de ses lèvres, avant de cèder à la tentation en l'embrassant avec fougue. Elle ne serait pas patiente, elle voulait se perdre dans cette bulle en oubliant toutes ses autres pensées. Elle l'aida à enlever totalement la chemise qui tomba par terre. Son regard chercha le sien, une lueur de désir s'était illuminée alors qu'elle s'amusait avec l'élastique de son joggin en coton.
Yen — On va devoir être silencieux...
Bien qu'au fond, la présence de Lia n'était pas un problème, prenant cela comme un jeu assez excitant. Son regard, brûlant, plongea dans le sien et inconsciemment il se mordit la lèvre dans un sourire malicieux.
Kwai — En effet... Mais c'est pas plus mal...
Le coréen reclama à nouveau ses lèvres pour un baiser fougueux, transmettant par ce biais tout le désir qu'il ressentait à la jeune femme. Il la laissa faire quant à son jogging, s'occupant de faire grimper le plaisir chez elle à l'aide de ses mains. Il prenait tout de même son temps, frôlant du bout des doigts les zones les plus sensibles de son anatomie pour faire un peu durer le plaisir... Gardant ses lèvres collé aux siennes dans des baisers de plus en plus profonds... Ses gémissements mouraient contre ses lèvres, attenuant ainsi le bruit. D'un mouvement précis, elle fit glisser le jogging du coréen qui rejoint rapidement le sol. Elle l'incita à reculer afin de se faufiler sous la douche. L'eau chaude qui ruisselait sur sa peau ne fit qu'accentuer le frisson qui parcourait son corps. Ses mains efleuraient avec malice la courbe de ses muscles, s'attardant sur ses zones sensibles. Bientôt elle délaissa ses lèvres pour partir à la découverte de ce corps humide avec sa langue, déposant par moment des baisers brulants. Elle comptait bien aussi s'amuser à faire naître son plaisir, et surtout à jouer avec ses nerfs. Mais elle doutait bien qu'elle n'allait pas garder bien longtemps les rênes du jeu.
Il avait répondu à sa demande, retenant ses gémissements habituels. Heureusement, le bruit de l'eau couvrirait un peu celui de leurs ébats, mais ce n'était tout de même pas une raison... Il avait doucement reculé sous la douche, répondant à ses demandes. Mais sous l'assaut de ses lèvres, il recula plus encore et laissa son dos s'appuyer sur le mur frais. Les yeux clos, il ne pu s'empêcher de lever le menton, serrant les dents pour empêcher les grognements de dépasser ses lèvres. Il se laissa faire un moment, laissant libre court à la jeune femme, se laissant envahir par les sensations. Le plaisir ne tarda pas à l'envahir, jusqu'à ce qu'il soit insoutenable. Un râle passa la barrière de ses lèvres sans qu'il ne puisse le retenir. Il ouvrit les yeux et chercha le regard de la jeune femme, brûlant et haletant.
Kwai — Yen... Si tu continu...
Une vague de plaisir le coupa dans sa phrase et il serra à nouveau les dents pour retenir les gémissements qui venait y naître... Elle retient un gémissement sous l'intensité de son regard, avant de lentement remonter jusqu'à ses lèvres. Elle l'embrassa avec une fougue ardente, collant son corps au sien. Elle le désirait de toute son âme, se perdre dans les délices de la chair et du plaisir. Ne faire plus qu'un avec lui, oubliant le reste. Et cette situation l'excitait grandement, devoir retenir ses soupirs, ses gémissements... Une chose pas évidente, surtout sous l'assaut de ses caresses expertes. Avec une certaine possessivité, il encadra le visage de la jeune femme de ses mains, appuyant son baiser, se perdant entre ses bras. Il ne tarda pas, cependant, avec un certain empressement, à échanger les rôles, la plaquant contre le mur. Il glissa doucement les mains sur son corps, cherchant à faire naître les frissons du plaisir... Il joua un moment avec ses nerfs, se délectant de ce qu'il provoquait chez elle, mais aussi chez lui par ses gestes. Il fini par ne plus pouvoir résister et souleva la jeune femme, la plaquant encore un peu plus au mur pour soulager ses bras. Il était incapable de la caresser ainsi mais peu importait. Ses lèvres vinrent réclamer les siennes, impatientes, fougueuses, avant qu'il ne se décide à ne faire plus qu'un avec elle. Il imprima un geste lent à leur étreinte, enfouissant le nez dans son cou, mordillant son épaule sous les vagues de plaisir qui déferlaient en lui. Il avait du mal à retenir ses gémissements, qu'il étouffait contre l'épaule de la jeune femme...
Elle s'était accrochée à lui, plantant légèrement ses ongles dans ses chairs sous l'assaut du plaisir. Elle avait beaucoup de mal à retenir ses gémissements, se mordant les lèvres pour contenir au mieux. Elle se perdit dans les sensations, soupirant faiblement de plaisir. Cependant, elle l'incita à augmenter le rythme, sentant sa patience venir rapidement au bout. Et surtout à cause de la position qui n'était pas des plus pratiques pour lui, même s'il ne semblait pas montrer des signes de fatigue. Elle ne tarda pas à venir prendre d'assaut la finesse de la peau de son cou, marquant comme elle aime si bien celle-ci de ses suçons. Il répondit à sa demande, se perdant dans ses bras. Le plaisir se fit plus intense et la libération ne tarda pas à l'envahir. Il étouffa tant bien que mal un grognement entre ses lèvres, essayant également de ne pas faire mal à Yennefer en la mordant réellement sous l'assaut des sensations. Haletant, un soupir haché passa finalement la barrière de ses lèvres alors qu'il laissait tout doucement la jeune femme retrouver le sol sous ses pieds. Il resta un moment contre elle, les yeux clos, à retrouver son souffle. Ce n'est qu'une fois le calme revenu qu'il consenti à la lâcher et sortir de la douce torpeur qui l'avait envahit. Il déposa un tendre baiser sur ses lèvres avant de récupérer une noisette de gel douche dans sa main. Avec un nouveau soupir un peu chaotique, il l'incita à lui tourner le dos pour la masser doucement, profitant de ces derniers instants de calme...
Elle ferma les yeux en soupirant légèrement, sa respiration était encore sifflante et rapide. Elle n'avait pas envie de quitter cette bulle, de laisser ses pensées revenir avec force. Mais elle savait qu'ils ne pourraient pas rester indéfinitivement dans cette douche.
Yen — Tu crois qu'elle nous a entendu ?
Elle n'arrivait pas vraiment à savoir s'il avait été discret ou non. En tous cas, chacun avait laissé quelques traces sur la peau de l'autre. Et elle allait devoir choisir sa tenue du jour en conséquence. Il sourit, amusé par sa question et déposa un doux baiser au creux de son cou avant de répondre.
Kwai — Je ne sais pas... On va vite le savoir !
Il termina son savonnage avant de passer à lui même et au rinçage de tout ce savon. Il prit son temps, non désireux de quitter la salle de bain malgré le temps limité de Lia et Sora qui les attendait en bas. Il s'habilla simplement, d'un jean et d'un sweat avant de prendre une dernière fois la jeune femme dans ses bras, gardant le silence, seulement désireux de profiter de l'instant. Après un dernier baiser, il murmura dans un souffle, le regard brillant.
Kwai — Je t'aime...
Yen — Moi aussi...
Malgré le temps, il n'avait aucune impression que ses sentiments à son égard faiblissaient, bien au contraire... Elle était resté, malgré tout ce qu'il lui avait fait subir... Et aujourd'hui encore elle continuait de faire des efforts considérables pour lui. Avec lenteur, il regagna la mezzanine et jeta un oeil en bas avant de sourire. Lia avait fait place nette sur le tapis moelleux du salon et étaler tout les jouets qu'elle avait ramené. Sora, au milieu de tout ça, semblait s'amuser comme un petit fou. Lia restait assise par terre à côté de lui, elle aussi semblant s'amuser comme une enfant...
Kwai — Quel chantier !
Lia — C'est mon rôle de mettre le bazard !
Yen — J'ai l'impression qu'il n'y a pas qu'un seul enfant dans la pièce, dit-elle en rigolant.
Ils échangèrent un sourire avant que le jeune homme ne descende. Il constata avec un certain étonnement que son fils était habillé et que la table avait été débarassée. Lia releva les yeux sur son grand frère quand il s'approcha, tout sourire.
Lia — Je l'ai habillé. Je me suis dit que ça vous éviterait ça.
Kwai — Merci... C'est gentil...
Lia — J'adore ce petit bonhomme ! J'espère que les suivants seront pareils !! Pour que je puisse en kidnapper un !
Kwai — Alors ça... N'essai même pas de t'y risquer !
Lia — Papa veille ?
Kwai — Papa est armé surtout...
La japonaise éclata de rire en se relevant doucement, jetant un oeil à sa montre. Yennefer ne put retenir son rire elle aussi aux paroles du coréen. S'il y avait bien une chose en dehors d'elle-même à ne pas toucher, c'était bien Sora.
Lia — On part ensemble ?
Le coréen haussa les épaules et jeta un regard à Yen, interrogatif.
Kwai — On peut... Qu'est-ce que tu en dis ?
Yen — Oui, on peut y aller.
Elle alla récupérer son propre sac, ainsi que les affaires de Sora qu'elle préparait toujours lors des sorties. Même si c'est juste pour faire des petites courses, une petite fuite est si vite arrivée. Elle commençait à sentir le stress augmenter, comme les questions qui envahissaient ses pensées. Pour se rassurer, elle prit Sora contre elle, deposant des baisers sur ses joues rieurs.
Yen — Mais c'est que Tata t'a fort bien habillé, tu es tout beau comme ça.
Kwai — C'est bizarre, Tatie n'a pas de goût pourtant...
Lia — Hey !
Elle suivit tranquillement le mouvement. Le coréen fut gratifié d'une petite tape sur l'épaule avant de laisser tout le monde sortir, récupérant ses clés, son portefeuille et son téléphone. Lia étant venue en taxi, il la déposerait sur le chemin au niveau d'une bouche de métro. La Nissan attendait sagement en bas. Même si elle n'était pas des plus pratique pour Sora, les autres voitures de son garage l'étaient encore moins donc ils n'avaient guère le choix. En attendant, une fois que tout le monde fut bien installé, il prit la route et ne tarda pas à se retrouver dans le quartier de Misako... A l'approche de la maison, il ralenti et enclencha ses warning en s'arrêtant au bout de la rue. Il se tourna vers Yen, une lueur inquiète au fond des yeux.
Kwai — Tu veux que je t'accompagne jusqu'à la maison ? Lia peut rester là au cas où il faille bouger la voiture...
Elle se figea un instant, malgré qu'elle savait qu'ils s'approchaient de la maison, les paroles du coréen confirma ce qu'elle redoutait. Elle ferma un instant les yeux, avant de secouer légèrement la tête négativement.
Yen — Cela ira, qu'est-ce que je risque hein ?
Elle se pencha vers lui pour venir l'embrasser chastement, cherchant peut-être ainsi une onde de courage. Il hocha doucement de la tête et répondit à son baiser, la laissant partir. Puis elle enleva sa ceinture pour quitter la voiture. Elle savait qu'elle devait y aller seule, si non son stress serait trop visible et empêcherait probablement le coréen de la laisser. Le coréen attendit qu'elle soit devant la porte de la maison pour repartir, ignorant les questions de Lia qui n'avait pu s'empêcher de voir son trouble... Elle avança d'un pas rapide devant la porte de l'okiya, s'empressant de sonner avant d'elle-même faire demi-tour. La porte de la maison ne tarda pas à s'ouvrir sur une jeune femme d'une vingtaine d'années. Avec déférence, elle s'inclina devant Yennefer et l'invita à entrer calmement. A peine la porte refermée, Misako se présenta à l'entrée du vestibule, souriante. Elle avait les cheveux tiré en un chignon sévère, retenu par trois baguettes en bois noir et portait un kimono noir à motifs floraux vert. Elle renvoya gentiment sa geisha avant de prendre Yen dans ses bras en lui adressant un léger sourire, un peu fatiguée.
Misako — Yennefer-san... Fais comme chez toi. Tu es la bienvenue ici.
Yen — Je suis contente de te revoir, merci.
Elle soupira légèrement. C'était probablement la première fois que Yen la voyait dans un tel état de fatigue... Elle s'excusa d'un pincement de lèvres.
Misako — Io ne comprend pas pourquoi elle doit déjeuner avec nous... Et pourquoi il n'y a pas Kwaïgon... Elle pense qu'elle est puni... J'ai eu beau lui expliquer que ce n'était pas le cas toute la matinée, elle n'a rien voulu comprendre et n'a cessé de poser des questions sur l'objet de ta venue...
Cela mettait dans l'ambiance d'entrée de jeu... De nouveau, la japonaise eut un bref soupir avant de reprendre doucement. Yennefer s'était figée, une lueur de panique illumina son regard, le pire était finalement arrivée. Qu'avait-il dit à son sujet, qu'elle était perpicase ? Et quoi de plus étrange qu'un déjeuner uniquement avec elle. Peut-être qu'elle aurait dû commencer par des présentations en la présence du coréen.
Misako — Je n'ai pas voulu rentrer dans les détails, je ne voulais pas qu'elle se fasse de... Et bien de faux espoirs ou des idées...
Yen — Mais... C'est ce qu'elle se fait... marmonna-t-elle.
Elle avait eu une brève hésitation au milieu de sa phrase. Elle était rapidement arrivé à une impasse avec la petite fille, incapable de trouver les bons mots face à ses incessantes questions. Cela l'avait épuisé de se retrouver face au mur que pouvait être la petite japonaise.
Misako — Et elle est enrhumée, ce qui n'arrange pas les choses... Elle a de la fièvre, je n'ai pas voulu l'envoyer à l'école dans cet état là... Elle n'est donc pas dans les meilleures dispositions possibles... Elle a commencé à tirer des conclusions hâtives et s'est refermé sur elle-même. Elle refuse obstinément de parler depuis un peu plus d'une demie heure... Mais elle écoute... Et elle fait ce qu'on lui demande... Donc...
Yen — Je vois...
Elle haussa des épaules. Peut-être qu'elle serait un peu plus encline à parler à Yennefer une fois que celle-ci serait devant elle... Misako invita d'un geste et d'un sourire Yen à la suivre dans une pièce attenante. Io était déjà là. Assise près d'une fenêtre, les jambes ramené contre elle, le menton posé sur les genoux et les bras autour de ses jambes, elle regardait au dehors, complètement enfermée dans sa bulle. Elle avait noué ses cheveux elle-même en un chignon brouillon, retenu par un élastique et portait le kimono de l'okiya, un kimono de coton simple, bordeaux uni, avec un pantalon de coton de même couleur. Elle ne remarqua même pas l'arrivée de Yen et Misako ou en tout cas, elle n'en montra aucun signe. L'Okasan referma doucement la porte derrière Yen et regarda Io avec un certain désespoir dans le regard... D'un geste, elle invita Yen à s'installer, ou faire ce que bon lui semblait, annonçant doucement :
Misako — Je vais chercher le thé...
Yen — Merci.
Après un dernier regard vers Io, l'Okasan s'éclipsa en silence, refermant la porte derrière elle. La petite fille ne bougea pas d'un pouce, le regard dans le vague, résolument à demi tourné vers la fenêtre... La polonaise s'était installée doucement, jetant un bref regard à la jeune fille. Les informations qu'elle avait eu de Misako n'était pas pour la rassurer, augmentant son anxiete face à cette situation. Elle ferma un instant les yeux, pensant aux paroles de son mari. Elle devait se calmer, ne pas se laisser envahir par les émotions. Quand, elle retrouva son calme, elle recupera son livre d'apprentissage du japonais. Elle commença à marmonner quelques nouveaux mots qu'elle devait apprendre, avec une certaine difficultés. Malgré son flegme apparant, Io fini par tourner lentement la tête vers Yennefer. Elle avait les traits tiré par la fatigue et le rhume mais une lueur revêche illuminait son regard. Elle observa longuement Yennefer sans rien dire, le menton toujours posé sur ses genoux. Elle fixait Yen en clignant très peu des yeux, de façon intense. Comme si elle la détaillait, qu'elle cherchait la faille sur ses traits...
La polonaise sentait ce regard insistant sur elle, qui n'était pas des plus agréables à recevoir. Et qui commençait à mettre en doute ses pensées. Elle n'arrivait pas encore à définir s'il était simplement inquisiteur ou vraiment menaçant. Est-ce qu'elle devait se risquer à lancer la discussion la première ? Mais pour dire quoi, c'était le meilleur moyen pour se trouver en échec. Ainsi, elle continua à se plonger dans son manuel sans porter d'attention à la jeune fille. Peut-être que ce n'était pas non plus la solution la plus efficace à faire, mais elle n'en voyait pas d'autre. Io, face au silence de la polonaise, détacha finalement son regard d'elle en serrant les dents, serrant un peu plus les bras autour de ses jambes, posant les yeux sur ses genoux en silence. Elle lutta ainsi quelques instants avant de finalement se lever et s'approcher de Yennefer. Respectueusement, elle resta à un mètre d'elle et s'agenouilla devant elle, joignant les mains pour la saluer, s'inclinant jusqu'au sol.
Io — Yennefer-san. Hajimete o-me ni kakarimasu.
Elle se redressa légèrement, posant les mains ses genoux, regardant le sol devant elle. Yennefer eut la respiration qui se coupa légèrement avant de se tourner vers elle, remerciant son époux de l'avoir pousser à apprendre le japonais. Elle ne tarda pas à répondre à son salut, en répondant en japonais.
Yen — Io, je suis aussi enchantée de te rencontrer. J'apprends encore le japonais, je risque de faire des erreurs.
Elle tourna vaguement son livre vers elle, lui laissant voir si elle le désire la page qu'elle étudiait.
Yen — Comment te sens-tu, on m'a dit que tu étais malade.
Son japonais était pas aussi fluide qu'elle l'aurait voulu, mais elle n'eut pas trop de mal à trouver les mots pour former une phrase relativement correcte. Du moins, elle l'espérait... La petite fille releva lentement les yeux sur elle, jetant un oeil furtif à son livre, autant que craintif. Elle attendit patiemment que Yennefer ait terminé de parler pour prendre à son tour la parole. Et quand elle le fit, ce fut dans un anglais aux accents japonais.
Io — Je comprends l'anglais si tu veux... Mais je le parle peu bien...
Yen — Je trouve au contraire que tu le parles bien, je ne savais pas que tu le parlais.
Io — Je l'ai apprendre en cachette...
Yen — Tu l'apprends grâce à des livres ?
Elle hocha de la tête pour toute réponse et baissa à nouveau rapidement le menton, comme pour s'excuser de ses fautes de language. Elle n'était pas très à l'aise face à Yennefer et cela transparaissait dans son usage de l'anglais. Mais elle essayait de faire des efforts. Malgré tout, elle serra une nouvelle fois les dents en essayant de ronger son frein, mais son esprit, pas encore brider par les règles de la bienséances, outrepassa ses efforts. Elle releva vivement les yeux sur Yennefer, des yeux perçants, inquisiteurs, et demanda assez abruptement, gardant l'anglais.
Io — Pourquoi je dois déjeuner avec Misako et toi ?
Elle s'attendait à cette question, le contraire l'aurait grandement étonnée. Maintenant, la question restait à savoir ce qu'elle pourrait bien lui répondre. Devait-elle être franche ? Elle avait toujours été franche... Mais la situation était délicate, et elle craignait faire des erreurs.
Yen — J'ai envie d'apprendre à te connaitre, mais si tu ne veux pas déjeuner avec nous, on peut très bien annuler ce déjeuner.
La jeune fille détourna un instant le regard, en pleine réflexion, avant de relever à nouveau les yeux sur Yen, moins revêche cette fois, un peu plus lasse. Le ton de sa voix laissait également penser qu'elle baissait les bras, ne posant sa question que par habitude de toujours vouloir en savoir plus ou de trouver une explication à chaque chose.
Io — Pourquoi veux tu apprendre à me connaître... ?
Elle haussa des épaules, hésitant à ajouter quelque chose mais finalement elle ne dit rien, baissant les yeux sur ses mains en jouant avec ses doigts. La polonaise l'observa un instant, avant de retourner le livre devant elle en le refermant délicatement.
Yen — Tu comptes beaucoup pour Kwaïgon, il m'a parlé un peu de toi, cela m'a donné envie d'en savoir un peu plus.
Elle répondait au compte gouttes, mais toujours avec une grande franchise. Elle savait que certaines questions ne tardèrent pas à voir le jour. Des questions, qu'elle aurait préferer attendre avant de répondre. Mais elle ne pouvait pas trop faire autrement avec elle. A l'évocation du coréen, les yeux de la petite fille s'embuèrent de larmes. Elle pinça les lèvres pour lutter et ne pas en laisser couler une seule, braquant la tête vers la fenêtre et l'horizon, déterminée. Elle serra les mains, tremblant légèrement et, peu à peu, reprit le contrôle. Elle baissa à nouveau les yeux pour regarder ses mains, avant de demander timidement, d'une voix un peu éraillée.
Io — Poses les questions que tu veux Yennefer-san.
Yen — On m'a dit que tu aimes le stylisme, tu dessines des tenues ?
Io — Non -secoue la tête avec énergie- Je ne fait que regarder les autres.
Yen — Tu aimerais peut-être apprendre ?
La petite fille prit quelques secondes pour réfléchir, choisissant ses mots avec soin, les cherchant un instant pour les trouver dans la langue de la polonaise. Finalement elle secoua doucement la tête, négativement.
Io — Je ne peux pas ici.
Yen — Mais si tu pouvais, tu aimerais ?
Io — Oui... Beaucoup...
Elle inspira profondément, en réelle lutte pour garder le contrôle d'elle même et refouler les questions qui lui brûlaient les lèvres. Yennefer l'observa attentivement, elle avait du mal à tout définir dans ses réactions, mais elle sentait bien qu'elle était remplie d'une certaine émotion. Elle eut un temps de reflexion, se posant le pour et le contre de ce qu'elle était sur le point de faire. Cela pourrait rapidement partir hors de son controle.
Yen — Tu as aussi le droit de me poser des questions, si tu le souhaites.
La jeune fille ne put s'empêcher de relever les yeux pour les braquer dans ceux de Yen. Mais cette fois, la surprise s'était gravé sur son visage, rapidement remplacé par une vague de tristesse. A nouveau, elle baissa les yeux pour se soustraire au regard de Yennefer et serra les mains pour lutter contre elle-même. Elle secoua doucement la tête, négativement avant de répondre avec quelques difficultés, la voix tremblante.
Io — Non, ce n'est pas correct... Mais... Je... Est-ce que Kwaïgon-sensei va venir ?
Elle garda les yeux baisser, serrant avec force les bords de son kimono, attendant la réponse presque en retenant son souffle. Yennefer se mordit légèrement la langue, elle ne s'était pas attendu à cette réponse-là. Et elle ne savait pas vraiment comment elle devait la prendre.
Yen — Oublie ce qui est correct ou pas, as-tu envie de me poser des questions ? D'apprendre à me connaitre ?
Elle marqua une pause avant de demander du bout des lèvres.
Yen — Tu préfères que je parte peut-être ? Kwaïgon doit un peu travailler ce matin, mais il viendra un peu plus tard.
Son choix était fait, vu l'émotion qui vibrait chez la jeune fille, elle enverrait un message au coréen pour lui dire de passer en venant la recuperer. Io se figea à la dernière question de Yennefer. Elle pâlit un peu, luttant en vain un moment avant d'éclater en sanglots silencieux. Elle serrait son kimono de ses petites mains tremblantes et baissa les yeux sur ses genoux, faisant l'effort de répondre le plus clairement possible malgré la barrière de la langue qu'elle maîtrisait mal et les émotions qui la submergait.
Io — Non ! Je ne veux pas que tu partes... Mais je... Je comprends pas pourquoi tu viens toi... Pourquoi... Pourquoi Kwaïgon-sensei ne m'aime plus... Je...
Elle s'arrêta net et se mordit les lèvres avec force, hoquetant le plus silencieusement possible.
Io — Pa - Pardon Yennefer... Yennefer-s-san... Je ne devrais p-pas... pleurer devant toi... Misako-san désapprouverait je...
Un sanglot la coupa une nouvelle fois dans sa phrase, mais sa détresse était flagrante. Elle se pencha doucement en avant, incapable de rester droite et retrouver un semblant de calme... Yennefer ne put résister bien longtemps, elle se leva pour s'approcher de la jeune fille qu'elle blottit doucement dans ses bras. Sa détresse lui serra le coeur, nouant légèrement sa gorge. Elle s'en voulait de sa maladresse, elle ne voulait pas la faire pleurer...
Yen — Ne t'excuse pas... J'ai été maladroite.
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Re: Ep 08 | Rencontre bouleversante - Ven 29 Sep 2017 - 21:08
« Chap 15 ϟ Ep 08 »
Rencontre bouleversante
Elle marqua une pause, lui caressant doucement le dos en la tenant toujours contre elle.
Yen — Tu te trompes, tu comptes énormément pour Kwaïgon et il y a peu de chance pour qu'il ne t'aime plus un jour.
Elle allait tout lui dire, prenant le risque. Mais elle avait besoin d'être franche avec elle. Elle commençait à comprendre sa détresse, elle était perdue par la situation. Elle avait besoin de comprendre. Après, elle n'était pas certaine qu'elle comprendrait tout.
Yen — J'ai envie de te connaître, car on a longuement parlé de toi. Et nous avons abordés le sujet de l'adoption. Il aimerait t'adopter, mais j'ai peur de ne pas être à la hauteur. Et puis, peut-être que tu ne veux pas d'une mère comme moi, tu ne me connais même pas... As-tu envie d'une famille ? Nous avons aussi un fils, cela voudrait dire un petit-frère et peut-être que ça non plus tu n'en veux pas...
Io s'était laissé faire, mais ses sanglots redoublèrent quand elle entendit Yennefer. Quand elle reprit la parole, ce fut avec difficulté.
Io — P-personne ne veut de moi... P-p-pourquoi toi tu voudrais ? Je v-veux j...
Un hoquet la coupa dans sa phrase et elle mit un peu de temps avant de la reprendre.
Io — J'aimerais j-juste une fa-famille qui veut bien de m-moi... P-personne ne v-veut...
Elle porta une manche à ses yeux, les sanglots redoublant d'intensité, lui coupant toute possibilité de faire une phrase articulée. Son autre main s'accrocha aux vêtements de Yen, avec une forme de désespoir. Elle était en détresse, et brûlante de fièvre, incapable de reprendre le dessus comme elle avait l'habitude de le faire, s'abandonnant complètement dans les bras de Yennefer... La polonaise supportait difficilement cette détresse qui ne pouvait pas la laisser indifférente. Elle était pourtant encore une jeune mère, mais tous ses instincts maternels semblaient se réveiller avec force. Elle blottit un peu plus la jeune fille contre elle, en la berçant doucement. Elle passa une main sur son front, remarquant la fièvre élevée avec une certaine inquiétude.
Yen — On est là maintenant... On ne va pas te laisser... Tu as de la fièvre, où est ta chambre ? Il faut que tu te reposes.
Une main caressait toujours tendrement le dos de la jeune fille avec une certaine tendresse qu'elle resservait à Sora. La jeune fille se calma assez pour reprendre la parole, mais elle ne parvenait pas à faire cesser ses sanglots. Les doutes l'envahissaient, elle n'arrivait pas à outrepasser ses craintes et se raisonner. Elle était entre la réaction, vive, et le blocage sur ses peurs. Elle s'efforça malgré tout de conserver l'anglais, même si parfois, quelques mots de japonais se glissaient dans ses phrases.
Io — Iie ! Non je d-dois déjeuner avec t-toi et Mi-Misako-san... Je peux p-pas aller me re-reposer...
Elle secoua la tête avec force, défaisant son chignon au passage. Le geste, un peu brusque, provoqua une vive douleur qui lui tambourina les tempes. Par réflexe, elle porta les mains à sa tête, la posant contre Yennefer et étouffa un gémissement de douleur. Elle reprit plus doucement, dans un murmure chaotique, n'arrivant pas à dépasser son chagrin.
Io — P-pourquoi t-tu voudrais de m-moi... T-tu as dé-déjà un enfant... Et Kw-Kwaïgon-sensei... Il n'a ja-jamais voulu m'em-m'emmener avec lui... Je-je suis bo-bonne à rien... Pou-pourquoi quelqu'un v-voudrait de m-moi ... ? Il a-a rais-son de ne p-pas vouloir de m-moi...
La fin de sa phrase mourru sur ses lèvres en un léger gémissement douloureux. Elle essayait tant bien que mal de garder ses sanglots silencieux, mais cela devenait de plus en plus difficile. Elle n'avait que rarement était la bénéficiaire d'autant d'attention et le geste de Yennefer la perturbait tout autant que le reste, s'ajoutant à son trouble. Mais elle ne luttait pas contre elle, elle ignorait simplement ce que c'était. Elle ne pouvait pas dire que la vie dans l'Okiya était désagréable, mais leur culture imposait une certaine hiérarchie, un mode de vie qui laissait peu de place à la tendresse d'une mère envers ses filles. Misako était juste envers toutes celles qui vivaient sous son toit, mais elle ne pouvait se permettre de s'attacher ou de créer un lien avec l'une des filles, qui serait perçu comme du favoritisme aux yeux des autres. Elle était là pour les éduquer... Les aider à trouver une place dans la société, mais elle ne pouvait pas être une véritable mère pour elles toutes... Ses fins doigts se serrèrent sur ses tempes. Son corps entier se crispait contre celui de Yennefer, secoué par ses sanglots. Elle entrait dans un cercle vicieux : plus elle pleurait, plus elle avait mal, plus elle se perdait dans ses pensées douloureuses et plus elle pleurait en réaction à tout cela...
Yen — Chut Io... Calme-toi, doucement. Tu ne fais qu’augmenter ta fièvre, et ce n'est pas bon pour toi.
Elle glissa une main dans ses cheveux, caressant avec tendresse tout en continuant de la balancer contre elle. Soudainement, elle se leva avec la jeune fille dans ses bras, se dirigeant vers la porte.
Yen — Io, dis moi où est ta chambre s'il te plait. Il faut que tu t'allonges un peu, après je pourrais répondre à tes questions. Mais là, je dois te faire descendre ta température.
Io — Non... Non il f-faut rester l-là... Misako-san ne...
La porte coulissa doucement sur Misako, coupant net la phrase de la jeune fille et le geste de l'Okasan par la même occasion. La japonaise n'eut pas besoin d'explication pour véritablement comprendre ce qui se passait : Io n'était pas du genre à s'agripper ainsi au cou d'une inconnue, elle devait vraiment se sentir mal pour consentir à cela.
Misako — Prenez ma chambre, elle partage la sienne. Premier étage première porte à droite. Je vais monter une bassine d'eau froide.
Yen — Merci.
Elle s'écarta du chemin et ouvrit complètement la porte pour laisser passer la polonaise avant de reprendre son plateau de thé et retourner en cuisine... Elle prit la direction indiquée, une lueur inquiète dans son regard. Quand, elle arriva dans la chambre, elle défit les draps avant d'y déposer la jeune fille tout en la gardant contre elle un moment.
Yen — Kwaïgon m'a avoué qu'il aurait aimé t'amener avec lui, mais à l'époque sa vie n'était pas stable et il t'aurait mis en danger en te prenant avec lui. Il a toujours voulu le meilleur pour toi.
Elle marqua une pause, reprenant ses caresses dans ses cheveux avec tendresse.
Yen — Je serais très heureuse d'avoir un autre enfant avec nous. Tu n'es pas bonne à rien Io, la preuve est que tu as appris l'anglais seule. Oui, je ne te connais pas encore. Mais de ce que je sais de toi, me suffit largement à te proposer d'entrer dans notre famille.
Elle l'incita doucement à s'allonger dans le lit, afin de remettre les couvertures sur elle. Elle restait malgré tout assez proche d'elle, caressant toujours ses cheveux.
Yen — Je vais dire à Kwaïgon de venir, mais il faut que tu te calmes et te reposer maintenant.
La petite japonaise fini par doucement se calmer, même si parfois les sanglots revenaient plus fort. Elle ne répondit rien à Yennefer quant à ses réponses mais à l'évocation du fait de se reposer, elle chercha à se redresser, l'inquiétude voir même la peur se peignant sur ses traits.
Io — Le déjeuner ! Je dois dé-déjeuner avec toi et Misako-san !
Misako entra en douceur dans la pièce, déposant une bassine d'eau froide et un morceau de serviette éponge à côté de Yen. Elle se contenta de poser une main douce sur le front de Io, qui baissa automatiquement les yeux.
Misako — Ne t'inquiète pas pour le déjeuner Io-san. Nous t'attendrons si tu y tiens tant. Mais Yennefer a raison. Tu dois te reposer.
La petite fille acquiesça doucement entre deux sanglots et consenti à s'allonger à nouveau, basculant sur le côté en faisant face à Yen, se recroquevillant un peu sur elle-même. Misako posa une main douce sur l'épaule de la polonaise, se penchant un peu sur elle pour murmurer.
Misako — Je vais te monter une tasse de thé. Veux-tu que je fasse quelque chose d'autre ?
Yen — Il me faudrait mon sac que j'ai laissé en bas.
Elle était touchée par la réaction de Yen et lui en était reconnaissante. Tout le monde n'aurait pas réagit de la sorte avec la petite fille... La japonaise acquiesça et s'éclipsa lentement, le plus silencieusement possible. La polonaise reposa rapidement son attention sur la jeune fille, attrapant la serviette qu'elle plongea dans la bassine avant de l'essorer puis elle la posa délicatement sur le front d'Io. Elle rafraichit régulièrement la serviette, caressant de temps en temps ses cheveux avec douceur.
Yen — Comment tu te sens ?
Io — Mieux... Merci...
La petite fille avait tout de même les paupières de plus en plus lourdes. Elle sombrait doucement dans le sommeil, sa respiration se faisant plus lente. Elle avait sécher ses larmes depuis un moment maintenant. Son corps se détendait également au fil des minutes. Ce n'était plus qu'une question de secondes avant qu'elle ne s'endorme réellement...
Lorsque le coréen sonna à la porte, il ne put empêcher l'étau lui serrer la gorge. La porte de L'Okiya mit un certain temps avant de s'ouvrir et c'est Misako qui l'accueillit, un sourire chaleureux sur les lèvres.
Misako — Kwaïgon ! Entre je t'en prie. Tu es le bienvenu ici.
Kwai — Merci Misako...
Le coréen entra et enleva ses chaussures, attendant que sa mère ferme la porte pour la prendre dans ses bras. Ils restèrent un moment ainsi avant que Misako ne se détache de lui, reprenant la parole en parlant assez bas.
Misako — Qu'as-tu fait de Sora ?
Kwai — Il est avec Ayumi... Il dormait quand Yen m'a prévenu, je n'ai pas voulu le réveiller. Elle le ramènera quand il aura fini sa sieste...
Misako — Oh ! En effet...
Kwai — Que s'est-il passé ?
Misako — Je ne sais pas trop... Mais Yen te le racontera. Elle est dans ma chambre avec Io.
Kwai — Dans ta chambre ?
Misako — Io est malade... Elle a un peu de fièvre... Je ne sais pas ce qu'elles se sont dit mais quand je suis revenu avec le thé, Yen avait Io dans les bras et elle ne cessait de pleurer...
Kwai — Yen ?
Misako — Non Io. Elle était en larmes.
Elle lui servit un sourire désolé, ne pouvant rien ajouter d'autre. Le coréen eut un soupir, indécis sur la façon dont il fallait prendre cette nouvelle.
Misako — Tu peux monter les voir... La dernière fois que j'ai été jeter un oeil elles dormaient toute les deux.
Il eut un bref hochement de tête et un soupir avant de vider ses poches et de tout déposer à l'entrée, ne gardant que son téléphone avec lui. La maison était calme, les filles devaient êtres toutes à l'école et les Geishas de sortie. Il articula un "merci" silencieux pour Misako qui le lui rendit d'un sourire et monta à l'étage en silence. Cela faisait très longtemps qu'il n'était pas monté mais rien n'avait changé depuis sa dernière visite de la maison dans son entier. Il se repéra donc assez vite et entra dans la chambre de Misako en silence, refermant la porte coulissante derrière lui. Il eut un temps d'arrêt face à la vision qui s'offrit à lui et ne pu s'empêcher un fin sourire. Il s'approcha tout doucement des deux filles et s'assit à côté du lit, les observant en silence... Il ne voulait pas les réveilléer ou les surprendre, alors il attendit, la tête appuyé contre le mur, sans les lâcher du regard...
Yennefer s'éveilla doucement, tout en se redressant son attention se posa sur la jeune fille. Elle vérifia le plus discrètement possible si elle était encore fievreuse, une lueur de soulagement illumina son regard. Et se fut à ce moment-là, qu'elle remarqua la présence du coréen.
Yen — Cela fait un moment que tu es là ? Tu aurais du me reveiller...
Kwai — Un petit moment oui... Mais tu avais l'air de bien dormir... Je n'ai pas voulu te réveiller...
Elle lui lança un regard, avant de détourner ses yeux vers la jeune fille. Elle se sentait soudainement coupable d'avoir provoquer une telle detresse chez elle.
Yen — J'ai été maladroite avec elle... Elle était convaincue, et l'est peut-être encore que tu ne l'aimes pas. Elle a dit qu'elle était bonne à rien, que tu n'avais jamais voulu l'amener avec toi, que personne ne veut d'elle. Pourquoi je voudrais donc d'elle... Qu'elle veut juste une famille qui veut bien d'elle... Il y avait tellement de détresse dans son regard, de tristesse. Elle est totalement perdue.
Kwai - Elle se pose beaucoup de questions en ce moment... Misako me l'a dit dans une lettre... Ce qui est normal c'est l'âge... Et elle désespère de voir que les autres évoluent, réussissent, trouvent leur voie et pas elle...
Elle marqua une pause, posant son attention sur elle sans pouvoir retenir sa main qui caressa ses cheveux avec tendresse. Le coréen la regarda faire avec une certaine tendresse. Mais il appréhendait tout de même sa décision si elle en avait prit une. Il culpabilisait aussi de l'état de détresse dans lequel se trouvait la petite fille, pensant être fautif...
Yen — On l'adopte, et on ne repart pas sans elle.
Son choix était fait, elle ne changerait pas la dessus. Même si elle n'était pas certaine, qu'il y avait toujours quelques doutes. Elle ne voulait pas revoir une telle détresse dans le regard d'Io. Il décolla sa tête du mur pour regarder Yen, surprit. Il ne se rendit même pas compte d'ailleurs qu'il retenait son souffle. Il la fixa un long moment interdit, avant de demander tout doucement.
Kwai — Tu es sûre de toi ?
Yen — Ce n'est pas la rencontre que j'imaginais, oui j'ai encore des doutes vis à vis de certaines questions. Mais il y a une chose que je suis sûre, je ne veux plus revoir cette détresse chez Io. Tu savais qu'elle avait appris l'anglais en cachette ?
Kwai — Non... Je ne savais pas...
Yen — Je serais curieuse de savoir ce qui l'a poussé à l'apprendre...
Kwai — Moi aussi...
C'était quand même assez soudain, abrupt. Il fronça les sourcils un instant avant de reprendre, toujours en parlant tout bas.
Kwai — On ne pourra pas repartir avec elle, les démarches sont trop longues, cela peut durer des semaines voir des mois... Et si on a une réponse négative, qu'est-ce que tu fais ? Ce n'est pas une démarche facile... Même si elle sera déjà un peu plus simple que si nous étions tout les deux de nationalité étrangère...
Yen — Il n'y aura pas de réponse négative, je ne laisserais pas un connard de bureaucrate décider de l'avenir d'Io. Si elle accepte réellement de rejoindre notre famille, car il n'y a que sa décision à elle qui compte. Je m'en moque de l'administration. Et si on repars, cela risque de beaucoup la blesser, on ne peut pas repartir Kwaïgon... Tu aurais du voir son regard...
Son choix à lui était fait depuis longtemps, mais il cherchait à savoir jusqu'où allait la volonté de sa femme. Il la savait d'un caractère plutôt très obstiné mais sur ce cas là, il ne voulait absolument pas se louper. Il exagérait certainement un peu les choses, mais c'était en tout état de conscience. Il ne répondit rien à la jeune femme, restant pensif un moment avant de finalement reprendre la parole.
Kwai — Que s'est-il passé quand vous étiez toutes les deux ? Misako n'a pas su me dire...
Il restait assit contre son mur, le regard un peu dur. Il voulait être absolument certain de la jeune femme, comprendre ce qui l'avait décidé. Mais il brûlait de la rejoindre et la prendre dans ses bras... La polonaise poussa un long soupir, gardant un instant son regard sur la jeune fille avant de plonger son regard dans ceux de son mari.
Yen — Je lui ai dit que je voulais faire connaissance avec elle. Mais elle ne comprenait pas pourquoi. Elle te réclamait donc j'ai cru à un moment qu'elle voulait que je partes. Je lui ai simplement posé si elle voulait que je pars... Puis je crois que c'est à ce moment-là. Je n'ai pas tout compris. Mais à cause de la fièvre, ses émotions ont éclatés. Elle est totalement perdue... Comme si elle n'a plus d'espoir, je sais pas trop...
Le coréen laissa glisser son regard sur Io et remonta vers Yen en soupirant légèrement. Un étau lui serra doucement la gorge. Il ne pouvait pas s'empêcher de se sentir coupable. C'était simplement plus facile de le supporter en étant loin de la petite fille. Il eut une inspiration haché et sorti son téléphone de sa poche pour envoyer un message à Ayumi. Il se leva ensuite pour s'approcher de sa femme. Il se glissa à côté d'elle, tout doucement, pour venir l'embrasser tendrement.
Kwai — Sora est avec Ayumi, il dormait, je ne voulais pas le réveiller pour venir... Elle ramènera un dossier en même temps comme ça on pourra le remplir cet après-midi... Il n'y a pas d'imprimante ici...
Yen — Parfait...
Il se redressa légèrement pour redescendre au sol. Un fin sourire passa sur ses lèvres quand il posa les yeux sur Io et il croisa le regard de Yen, malicieux.
Kwai — Je crois qu'on a une revenante...
Avec délicatesse il tendit le bras au dessus de la petite fille et posa la main sur Yen, englobant ainsi les deux filles... Io papillonna des yeux un moment avant d'avoir un léger mouvement de surprise, se collant à Yen par réflexe... La polonaise posa directement son regard sur la jeune fille, avant de vérifier sa température en passant délicatement sa main sur son front. Elle était moins fièvreuse.
Yen — Ta fièvre a baissé, comment te sens-tu ? Est-ce que tu as soif ?
La petite eut un temps de réflexion, cherchant à traduire la demande de Yen et trouver les bons mots. Elle fini par secouer doucement la tête, négativement.
Io — Non... Merci... Ça va mieux...
Elle jeta un bref regard à Yen avant de poser son regard sur Kwaï, intense, dans l'attente. Elle brûlait d'envie de dire quelque chose mais la bienséance l'empêchait de parler la première. Le coréen sourit avant de prendre doucement la parole.
Kwai — Ohayo Io-san...
Io — Kwaïgon-sensei...
Le coréen reprit l'anglais, parlant doucement et clairement pour qu'elle comprenne bien.
Kwai — Tu te souviens de la première fois que tu as rencontré Yen ?
La petite fille hocha tout de suite de la tête, sans rien dire.
Kwai — Tu savais parfaitement que je ne venais pas pour être le danna de quelqu'un... Et tu savais aussi parfaitement qui j'étais. Mais tu as quand même poser la question... Tu te souviens ?
Cette fois elle hocha de la tête avec un peu moins de vigueur, baissant les yeux sur ses mains.
Kwai — Je sais que c'était simplement pour voir la réaction de Yen. Mais je serais curieux de savoir ce que tu en as pensé... Alors ?
Elle plongea à nouveau le regard dans le sien. Le coréen restait imperturbable, ne pouvant s'empêcher un fin sourire amusé d'habiller ses lèvres. La petite paraissait un peu gênée. Elle remua un peu avant de répondre, dans un murmure.
Io — Je me suis dit qu'il fallait que j’apprenne l'anglais...
Le coréen hocha doucement de la tête et sourit avant de relever les yeux sur Yen ; elle avait déjà une réponse à ses questions... La polonaise fut surprise de cette échange, elle ne s'était pas attendue à ça. Et elle n'aurait jamais cru que c'était dès cet instant-là que la jeune fille s'était mis à apprendre l'anglais.
Yen — Mais pourquoi ?
Elle n'était pas certaine d'avoir juste sur la raison, mais elle sentait une certaine émotion lui serrait le coeur. Une fois encore, Io baissa les yeux, se soustrayant au regard des deux adultes. Elle joua avec ses doigts, gênée avant de finalement répondre d'une voix un peu émue, les yeux un peu trop brillants, sans pour autant qu'ils ne laissent couler une seule larme.
Io — Parce que Momo-san m'a dit que je ne pourrais jamais te plaire ou plaire à quelqu'un si je ne savais pas... Que personne ne voudrais jamais de moi et surtout pas toi...
Elle passa une main sur ses yeux avec un certaine rage, gardant résolument les yeux sur ses doigts... Le coréen ne su que répondre, serrant doucement Yen de la main qu'il avait posé sur elle... Yennefer eut un moment d'étonnement, avant de poser délicatement sa main sur la joue de la jeune fille afin de plonger son regard dans le sien.
Yen — Elle se trompe. Que tu parles ou pas l'anglais aurait rien changé. Cela aurait rendu plus compliqué la communication, mais on aurait trouvé un moyen. Et ce n'est pas ça qui m'aurait fait me désinteresser de toi.
Elle lui adressait un sourire avant de poursuivre.
Yen — Je compte bien apprendre le japonais, même si je risque d'avoir plus de difficulté que toi à apprendre l'anglais. Tu m'aideras à l'apprendre ?
La jeune fille plongea son regard dans celui de Yen, surprise. Elle chercha un instant son regard, indécise, avant de demander timidement.
Io — Oui mais... Ca veut dire que tu reste ici ?
Le coréen croisa un bref instant le regard de Yen avant de reprendre doucement.
Kwai — Ca veut surtout dire que si tu le souhaite, tu peux repartir avec nous... Mais seulement si tu en as envie Io...
Il fixa son regard dans le sien, avec une certaine gravité. La petite fille se redressa, son souffle se faisant plus vif. Elle regarda tour à tour Yen et Kwai sans savoir quoi faire ni quoi dire pendant de longue secondes, avant de hocher finalement la tête, le menton tremblant et les yeux brillants... Yennefer se redressa légèrement pour enrouler ses bras autour de la jeune fille, la ramenant doucement contre elle dans une tendre étreinte. Elle glissa légèrement une main dans ses cheveux.
Yen — On va s'occuper de la partie administratif tout à l'heure, mais on ne compte pas repartir sans toi. On ne sait pas combien de temps cela risque de prendre, on va devoir être un peu patient. Mais on va apprendre à se connaître comme ça.
La polonaise glissa son regard vers le coréen, souriant tendrement. Puis elle tendit une main vers lui pour caresser tendrement sa joue.
Yen — On va réaménager un peu l'appartement, dit-elle en souriant.
Le coréen rit, se levant finalement pour les rejoindre, prenant les deux filles dans ses bras en se collant à Yennefer.
Kwai — Je crois surtout qu'il va falloir qu'on change d'appartement...
Il déposa un baiser tendre sur la tempe de Yen avant de faire de même sur Io, se contorsionnant un peu pour cela. Dans les bras de Yen, la petite fille avait laissé libre court à ses émotions, même si on ne l'entendait pas vraiment. Ils restèrent longuement ainsi avant que le coréen ne se détache finalement des filles en douceur.
Kwai — Et si on allait déjeuner ? J'ai faim du coup... Pas vous ?
Yen — Maintenant que tu le dis, dit-elle en rigolant.
Il sourit, un peu plus joyeusement et Io lui rendit son sourire, même si elle restait encore timide et silencieuse, les joues humides de larmes. Yennefer passa tendrement les mains sur les joues de la jeune fille afin de sécher ses dernières larmes qui avaient coulé, tout en lui adressant un sourire. Puis elle se leva, récupérant la bassine afin de la ramener à Misako en descendant. Kwaïgon et Io suivirent sagement le mouvement mais ils se dirigèrent vers la salle dans laquelle Misako avait accueillit Yen, la laissant rejoindre Misako seule. Elle entra délicatement dans la cuisine, posant son regard vers Misako.
Yen — Sa fièvre a baissé, merci. Est-ce que tu as besoin d'aide pour quelque chose ?
Elle marqua une pause avant de rajouter.
Yen — Je ne sais pas si tu as discuté avec Kwaï... Je me suis un peu assoupie en haut, que j'avais pas conscience qu'il était aussi tard. Mais... On va l'adopter. Je me pose encore plein de question, c'est assez stressant... Est-ce que j'arriverais à être une bonne mère pour elle ? Mais je suis sûre de ma décision, je veux lui offrir une famille.
La japonaise sourit à Yen en la voyant entrer et eut un mouvement de surprise à sa nouvelle, manquant de faire tomber la tasse qu'elle tenait. Elle porta une main à sa poitrine et resta un instant bouche bée avant qu'un sourire ne vienne habiller ses lèvres.
Misako — Oh ! Yen ! C'est... C'est merveilleux ! Kwaïgon m'a seulement dit que tu voulais rencontré Io, pas plus que ce que tu m'as dit finalement mais il avait l'air bien plus pessimiste sur la question... Il pensait que ça ne passerait pas... Il doit être soulagé ! Oh Yen...
La japonaise sourit à nouveau, émue avant de prendre la jeune femme dans ses bras, oubliant la présence de la bassine et de la tasse qu'elle tenait fermement.
Misako — Merci Yen... Merci beaucoup... Et je ne doute pas que tu feras une merveilleuse mère pour elle... Le seul fait que tu te pose la question démontre beaucoup de choses... Mais si je peux te donner un conseil, reste toi-même... Ca ne vous sera que plus bénéfique à toutes les deux.
Yen — Je vais écouter ton conseil, merci, dit-elle en souriant.
Elle sourit et soupira de soulagement avant de récupérer la bassine et inviter Yen à prendre le plateau de thé, pendant qu'elle ramenait le plateau de nourriture. Dans la pièce à côté, Kwaïgon et Io étaient assit l'un à côté de l'autre et le coréen montrait des photos à la petite fille sur son téléphone. Elle semblait émerveillée. Se tenant bien droite, les jambes en tailleur, les mains sur ses chevilles, elle regardait les images avec des yeux brillants. Le coréen les faisait doucement défiler, commentant certaines, s'adressant à la petite fille en japonais pour reposer un peu son esprit... La polonaise posa le plateau de thé avec douceur avant de poser son attention sur eux en s'installant à côté de la jeune fille. Elle écouta les commentaires, comprenant vaguement le sens des phrases. Un sourire s'afficha sur ses lèvres, avant de commencer à servir le thé délicatement.
Yen — Tu as aussi des photos de l'île ?
Kwai — Oui, bien sûr.
Elle avait pris elle-aussi le japonais, avec un peu plus de maladresse. Mais elle voulait aussi fait des efforts pour ne pas obliger la jeune fille a fait plus d'effort que nécessaire. Elle en avait déjà fait beaucoup.
Yen — Un jour, on ira tous ensemble là-bas, marmonna-t-elle en souriant.
Le coréen sourit à sa remarque et sélectionna un autre dossier photo pour montrer les images à la petite fille. La réaction ne se fit pas attendre.
Io — Oh ! Tu as une île à toi ?
Kwai — Nous avons une île à nous...
La petite fronça un peu les sourcils avant de baisser à nouveau les yeux les images, retrouvant le silence et un peu de réserve. La japonaise posa son plateau de nourriture -plusieurs plats différents dans lequels on pouvait pircorer- avant de s'installer doucement en face d'eux. Elle sirota son thé en les observant tous les trois, avant de finalement prendre la parole avec une certaine gravité. Elle s'adressa à Io, plongeant son regard dans le sien. Le coréen rangea son téléphone et prit sa propre tasse de thé, attentif.
Misako — Io-san... Je voudrais être bien certaine d'une chose... Je connais les désirs et les souhaits de Kwaïgon-sensei et Yennefer-san, mais... Je ne connais pas les tiens. Es-tu certaine, au fond de ton coeur que tu souhaite devenir leur fille à tout les deux ? Ils seront tes parents, ce qui engendre le fait de porter certaines responsabilités. Ils ont envers toi des devoirs et ils en sont bien conscient. Mais toi, en tant qu'enfant, tu as aussi des devoirs envers eux et des responsabilités. En es-tu consciente ? Souhaites-tu véritablement les prendre ?
La petite fille fixa Misako avec une grande intensité. Elle se tenait très droite déjà mais elle se grandit plus encore pour répondre à l'Okasan, sans ciller une seule fois des yeux, plus déterminée que jamais.
Io — Oui Misako-san, j'en suis certaine.
A cette réponse, mais surtout à l'attitude de la jeune fille, Misako se détendit et sourit, tendant une assiette à la petite.
Misako — Bien. C'est ce que je voulais savoir... Manges maintenant, tu dois avoir faim.
La petite fille ne se fit pas prier, remplissant son assiette avant de la poser devant elle et l'entamer avec entrain. Le coréen eut un sourire et échangea un regard plein d'émotions avec Yen, s'attelant finalement au remplissage de son assiette à son tour... Yennefer répondit au regard du coréen, avant de glisser son attention sur Misako. Elle lui était reconnaissante d'avoir aborder ce sujet, d'avoir poser cette question qu'elle pouvait difficilement posé, surtout de cette manière-là. Et la réponse de la jeune fille était aussi un soulagement pour la polonaise, elle avait aussi besoin d'entendre ça. Elle pourrait ainsi être plus sereine. Elle remplit à son tour son assiette, goutant les premières bouchées avec gourmandise.
Yen — Tu es au courant qu'on vit en dehors d'ici dans un haras nomade, cela implique une style de vie un peu particulier à cause de nos changements réguliers de pays. Cependant, on fera toujours en sorte de t'offrir l'opportunée de faire les études que tu souhaites.
Elle lança un regard à son mari, comme si elle cherchait son acceptation suite à ses paroles. Le coréen hocha doucement de la tête avec un fin sourire, pour confirmer les paroles de la jeune femme. Io chercha un instant le regard du coréen avant de se tourner vers Yen avec un léger sourire.
Io — Oui ! Kwaïgon-sensei en parlait dans ses lettres...
Elle parut hésiter un instant avant de se tourner vers Yen et demander timidement.
Io — Est-ce que... Est-ce que je vais rencontrer Sora-kun aujourd'hui ?
Yen — Oui, il va venir après sa sieste. Il est avec Ayumi.
Elle se mordit la lèvre, ne sachant pas trop si elle était en droit de poser une telle question... La polonaise refléchit un instant avant d'oser poser sa question, Io lui avait permis d'aborder un sujet important.
Yen — Justement, j'aimerais avoir ton avis vis à vis de Sora. As-tu des craintes par rapport à lui ? Comment le vois-tu ? Tu penses pouvoir le considérer comme ton petit-frère ?
La petite fille se retrouva un peu surprise par la question de Yennefer. Elle la dévisagea un instant avant chercher ses mots et répondre doucement.
Io — Je ne sais pas trop... Je...
Elle sembla parcouru d'un frisson et baissa les yeux avant de poursuivre d'un ton assez bas.
Io — J'ai peur qu'il ne veuille pas que je sois sa grande soeur...
Elle rosit un peu avant de finalement regarder ses chevilles en abandonnant son assiette. Le coréen lui lança un regard, avalant sa bouchée avant de prendre une légère inspiration.
Kwai — Il ne faut pas que tu t'inquiète Io... Sora est encore petit, et il n'y a aucun raison pour qu'il ne t'apprécie pas...
Le coréen releva les yeux pour chercher le regard de Yennefer, qu'elle aussi puisse rassurer la jeune fille...
Yen — Je suis d'accord, il est encore petit. Il va rapidement se faire à ta présence. Si tu as envie d'être une grande soeur pour lui, tu le sauras ne t'en fait pas.
Elle lui adressa un sourire, avant de rajouter doucement, car elle avait encore une question sur le bout des lèvres.
Yen — Est-ce que tu penses qu'on aimerait plus Sora que toi ?
Io fut tout aussi surprise que Kwaïgon par la question de Yennefer. L'un comme l'autre braquèrent leurs regards sur Yennefer dans un même mouvement. Mais là où le coréen retint son souffle, la petite japonaise paru un peu gênée. Elle se tortilla sur son siège et jeta un bref regard à Misako, qui l'encouragea à répondre d'un sourire. La petite fille regarda Yen furtivement avant de baisser les yeux pour répondre, hésitant grandement.
Io — Sora est votre fils, c'est... Normal que vous... Que vous l'aimiez plus que moi...
La fin de sa réponse fut à peine audible. Le coréen restait complètement interdit, ses baguettes en l'air, ne sachant pas s'il devait regarder Yen ou regarder Io... Alors il passait de l'une à l'autre sans arrêt, sans trop savoir quoi faire... La polonaise posa sa main sous le menton de la jeune fille afin de l'inciter à plonger son regard dans le sien.
Yen — Je t'ai posé cette question, car je veux être claire avec toi dès le début et que tu ne t'imagines pas certaines choses dans ce style-là. En t'adoptant, tu deviendras ma fille. Et le fait que nous n'avons pas de lien de sang ne changera strictement rien à l'amour que je te porterai. Je n'aimerais pas plus Sora parce que je l'ai mis au monde et pas toi. Il n'y aura pas de différence.
Elle marqua une pause, remontant sa main vers sa joue qu'elle caressa doucement avant de poursuivre.
Yen — Je risque d'être maladroite au début, de faire des erreurs. J'apprends encore à devenir une mère. Et il va falloir qu'on apprend à se connaitre. Mais j'espère que tu oseras venir nous parler à la moindre question, au moindre doute ou inquiétude. Au moins à Kwaïgon... D'accord ?
La jeune fille, les yeux brillants, mit un moment avant de finalement acquiescer. Son petit corps était tout tendu d'émotion et elle mit un long moment, perdu dans d'obscures réflexions, avant de se remettre à manger. Le coréen ne put retenir un soupir de soulagement à la réponse de Yen, l'approuvant totalement. Cependant il jugea préférable d'ajouter quelque chose à son tour.
Kwai — Io, même si on se connait depuis longtemps tous les deux, il faut que tu sois bien consciente que quel que soit le problème que tu peux rencontrer ou la question que tu peux te poser, la poser à Yen ou à moi ne fait aucune différence... On est tout les deux là pour être avec toi... Ok ?
A nouveau, la petite fille acquiesça avant de se replonger dans une courte réflexion et reprendre son assiette en silence et avec une certaine lenteur. Le coréen jeta un oeil à Yennefer avant de reprendre son assiette à son tour. La journée allait être rude pour Io, ainsi que les prochaines semaines... Il leur faudrait être très attentif à ce qu'elle s'adapte bien... Et à son rythme... Yennefer jeta un regard au coréen, avant de reprendre son assiette. Elle se perdit dans ses pensées, la matinée avait été riche en émotion et la journée n'était pas encore terminée. Ses prochains jours amèneront son lot de changement, assez conséquant. Elle n'appréhendait pas, mais elle espérait que tous s'adapteront à cette nouvelle vie.
Elle venait de terminer son assiette quand on sonna à la porte d'entrée. Elle ne tarda pas à se lever en marmonnant que cela doit être Ayumi avec Sora. Elle ouvrit doucement la porte, posant son attention sur la jeune femme avant de tendre les bras pour recuperer son fils qui manifestait sa joie de voir sa mère, bien qu'il semblait ne pas être mécontent d'être dans les bras d'une autre. Il était vraiment facile à vivre...
Yen — Il a été sage ? Merci de l'avoir gardé... Ce n'était pas vraiment prévenu...
Ayumi — Oh pas de soucis ! Oui très sage ! C'est un ange !
Elle se dégagea du passage afin qu'elle puisse entrer, lui laissant refermer la porte. Elle se dirigea vers le salon, souriant à tout le monde en incitant Sora a fait un mouvement de la main en guise de salut. Ayumi suivit tranquillement, refermant la porte derrière elle en entrant dans l'Okiya. Elle tendit tout de suite son dossier à Kwaïgon avant de faire le tour de la table pour aller voir Misako.
Yen — On dit bonjour à tout le monde ! J'ai fait une bonne sieste !
Elle s'installa de nouveau à sa place, adressant un regard à la jeune fille avant de marmonner à l'oreille de Sora qui s'agitait en rigolant. Misako sourit en répondant au coucou du petit garçon avant de saluer Ayumi discrètement.
Yen — Tu dis bonjour à ta grande soeur.
Io eut un léger mouvement de recul avant de finalement se tourner pour faire face à Sora et Yen. Elle observa le petit garçon mais sans savoir quoi faire, serrant le kimono dans ses mains. De son côté, le coréen commençait à remplir le dossier de demande d'adoption, connaissant certaines informations par coeur. Ayumi les salua dicrètement et s'éclipsa. Elle ne voulait pas laisser la galerie seule trop longtemps...
La polonaise assit Sora au milieu d'elle et Io, avant de tendre le bras vers le sac de Sora qui comptait quelques affaires à lui. Elle en sortit quelques cubes qu'elle tendit à la jeune fille en souriant.
Yen — On fabrique un mur, dit-elle autant à Sora que Io.
Elle posa le premier cube, avant d'en tendre aussi à Sora qui le mit rapidement dans sa bouche avant de tenter de le poser à côté avec maladresse.
Yen — Il a encore des dents qui poussent, donc il a tendance à tout machonner. C'est aussi un gourmand hein crapule !
Io sourit, sans pour autant dire un mot, avant de poser à son tour son cube à côté de celui de Sora, le ré-alignant avec celui de Yen au passage, corrigeant l'erreur du petit homme. Elle reprit ensuite sa position initiale, en tailleur, mains sur les chevilles, observant avec une certaine réserve le petit garçon. Elle était peu habituée aux enfants en bas âges. Elle était la plus jeune de la maison et sa présence restait exceptionnelle : les Maïkos n'avaient plus le droit d'entrer en formation aussi tôt. Misako les observait avec un fin sourire sur les lèvres mais elle parti vite dans son bureau pour aller checher les quelques papiers qu'elle avait concernant Io, afin que le coréen puisse remplir son dossier correctement. Il releva le nez de ses papiers un court instant pour regarder Yen, le regard sérieux.
Kwai — Il faudra que tu fasse un petit paragraphe de motivation après. Et on aura sans aucun doute un entretien avec un assistant social ou autre à passer.
Yen — D'accord, j'aurai juste besoin de brouillon.
Il hocha de la tête pour Yen et passa une main affectueuse sur l'épaule de Io pour l'encourager dans leur jeu avant de se pencher à nouveau sur son dossier, noircissant page après page. Il préférait s'y atteler maintenant, même s'il aurait été plus pratique et correct de le remplir plus tard. Non pas qu'il pense que Yen change d'avis, au contraire, mais plus vite se serait fait et plus vite les démarches avanceraient selon lui. Même si ce n'était qu'un pré dossier au final... La polonaise tendit des cubes à Sora qui en balançait un peu sur le sol avant d'en tendre un légèrement baveux à la jeune fille. Yennefer ne voulait pas forcément inciter Io à trop s'investir dans le jeu, il y avait déjà beaucoup de changement pour la journée. Et elle la sentait pas totalement à l'aise, ce qui était compréhensible.
Yen — Io, tu as un dessert que tu adores manger ?
Elle décida donc je continuais à apprendre doucement à la connaitre avec des questions assez anodine selon elle. La petite fille prit délicatement le cube que lui tendait Sora avant de l'ajouter à la pile, relevant les yeux sur Yen a sa question. Elle hocha vigoureusement de la tête en entendant parler de dessert.
Io — Ichigo daifuku !
Elle sourit encore mais son sourire disparu bien vite et elle fronça des sourcils. Elle releva doucement la tête vers Yen, un peu perplexe.
Io — Mais je ne sais pas comment on les fait...
Elle savait que Misako en préparait de temps à autre, mais l'Okasan n'avait jamais partagé le secret de fabrication avec les filles de la maison... Cela restait le plaisir du printemps, à la saison des fraises... Un sourire se dessina sur les lèvres de la polonaise qui se pencha pour murmurer à l'oreille de la jeune fille.
Yen — On trouvera bien la recette. Et qui sait Kwaïgon la connait peut-être, il sait bien cuisiner, mieux que moi.
Elle lui adressa un regard en redonnant un cube à Sora qui le prit pour le machonner joyeusement. Discrètement, le coréen adressa un sourire et un "oui" de la tête pour signifier qu'il connaissait bien ce type de dessert. Il se repencha sur son dossier, tournant une seconde fois la page pour s'attaquer à la dernière partie du dossier, l'exposition des motivations.
Yen — Est-ce qu'il y a quelque chose que tu aimerais faire un jour ? Prendre des cours de dessin ? Aller quelque part en particulier ?
La petite fille resta perplexe un instant avant de hocher doucement de la tête, bien qu'encore un peu perdue.
Io — Je... J'aimerais prendre des cours de dessin... Et apprendre le cheval ? Mais sinon je ne sais pas encore...
Misako sourit, reposant doucement sa tasse de thé pour intervenir d'une voix douce.
Misako — C'est déjà bien Io. Le reste viendra tout seul, tu verras...
Yen — Je suis d'accord, on verra au fur et à mesure pour le reste. Mais pour le dessin et apprendre à monter, c'est tout à faire possible, dit-elle en souriant.
La petite japonaise tourna la tête vers sa tutrice et hocha doucement de cette dernière avant de reposer un regard un peu curieux sur Sora. Elle avait des gestes plus lents cependant et même si elle restait attentive, elle commençait à fatiguer. Misako se leva doucement pour ramener un papier et un crayon à Yen comme demander avant de se joindre au cercle dont Sora était le centre et commencer à jouer avec lui. La polonaise lui lança un regard de remerciement, prenant un moment avant de commencer à écrire quelques phrases.
Misako — Il est vraiment adorable ce petit... C'est fou ce qu'il est sage !
Yen — J'espère qu'en grandissant il gardera ce côté sage, dit-elle en rigolant.
La japonaise sourit à Yen, prenant un cube pour le tendre à Io, et un autre à Sora, même s'il en avait déjà un dans la main. Il ne fut que plus ravi d'en avoir encore un autre. Il poursuivit son mur maladroitement et Io suivit le mouvement, reculant imperceptiblement vers le coréen, observant les faits et gestes de Sora avec attention...
Yen — Tu te trompes, tu comptes énormément pour Kwaïgon et il y a peu de chance pour qu'il ne t'aime plus un jour.
Elle allait tout lui dire, prenant le risque. Mais elle avait besoin d'être franche avec elle. Elle commençait à comprendre sa détresse, elle était perdue par la situation. Elle avait besoin de comprendre. Après, elle n'était pas certaine qu'elle comprendrait tout.
Yen — J'ai envie de te connaître, car on a longuement parlé de toi. Et nous avons abordés le sujet de l'adoption. Il aimerait t'adopter, mais j'ai peur de ne pas être à la hauteur. Et puis, peut-être que tu ne veux pas d'une mère comme moi, tu ne me connais même pas... As-tu envie d'une famille ? Nous avons aussi un fils, cela voudrait dire un petit-frère et peut-être que ça non plus tu n'en veux pas...
Io s'était laissé faire, mais ses sanglots redoublèrent quand elle entendit Yennefer. Quand elle reprit la parole, ce fut avec difficulté.
Io — P-personne ne veut de moi... P-p-pourquoi toi tu voudrais ? Je v-veux j...
Un hoquet la coupa dans sa phrase et elle mit un peu de temps avant de la reprendre.
Io — J'aimerais j-juste une fa-famille qui veut bien de m-moi... P-personne ne v-veut...
Elle porta une manche à ses yeux, les sanglots redoublant d'intensité, lui coupant toute possibilité de faire une phrase articulée. Son autre main s'accrocha aux vêtements de Yen, avec une forme de désespoir. Elle était en détresse, et brûlante de fièvre, incapable de reprendre le dessus comme elle avait l'habitude de le faire, s'abandonnant complètement dans les bras de Yennefer... La polonaise supportait difficilement cette détresse qui ne pouvait pas la laisser indifférente. Elle était pourtant encore une jeune mère, mais tous ses instincts maternels semblaient se réveiller avec force. Elle blottit un peu plus la jeune fille contre elle, en la berçant doucement. Elle passa une main sur son front, remarquant la fièvre élevée avec une certaine inquiétude.
Yen — On est là maintenant... On ne va pas te laisser... Tu as de la fièvre, où est ta chambre ? Il faut que tu te reposes.
Une main caressait toujours tendrement le dos de la jeune fille avec une certaine tendresse qu'elle resservait à Sora. La jeune fille se calma assez pour reprendre la parole, mais elle ne parvenait pas à faire cesser ses sanglots. Les doutes l'envahissaient, elle n'arrivait pas à outrepasser ses craintes et se raisonner. Elle était entre la réaction, vive, et le blocage sur ses peurs. Elle s'efforça malgré tout de conserver l'anglais, même si parfois, quelques mots de japonais se glissaient dans ses phrases.
Io — Iie ! Non je d-dois déjeuner avec t-toi et Mi-Misako-san... Je peux p-pas aller me re-reposer...
Elle secoua la tête avec force, défaisant son chignon au passage. Le geste, un peu brusque, provoqua une vive douleur qui lui tambourina les tempes. Par réflexe, elle porta les mains à sa tête, la posant contre Yennefer et étouffa un gémissement de douleur. Elle reprit plus doucement, dans un murmure chaotique, n'arrivant pas à dépasser son chagrin.
Io — P-pourquoi t-tu voudrais de m-moi... T-tu as dé-déjà un enfant... Et Kw-Kwaïgon-sensei... Il n'a ja-jamais voulu m'em-m'emmener avec lui... Je-je suis bo-bonne à rien... Pou-pourquoi quelqu'un v-voudrait de m-moi ... ? Il a-a rais-son de ne p-pas vouloir de m-moi...
La fin de sa phrase mourru sur ses lèvres en un léger gémissement douloureux. Elle essayait tant bien que mal de garder ses sanglots silencieux, mais cela devenait de plus en plus difficile. Elle n'avait que rarement était la bénéficiaire d'autant d'attention et le geste de Yennefer la perturbait tout autant que le reste, s'ajoutant à son trouble. Mais elle ne luttait pas contre elle, elle ignorait simplement ce que c'était. Elle ne pouvait pas dire que la vie dans l'Okiya était désagréable, mais leur culture imposait une certaine hiérarchie, un mode de vie qui laissait peu de place à la tendresse d'une mère envers ses filles. Misako était juste envers toutes celles qui vivaient sous son toit, mais elle ne pouvait se permettre de s'attacher ou de créer un lien avec l'une des filles, qui serait perçu comme du favoritisme aux yeux des autres. Elle était là pour les éduquer... Les aider à trouver une place dans la société, mais elle ne pouvait pas être une véritable mère pour elles toutes... Ses fins doigts se serrèrent sur ses tempes. Son corps entier se crispait contre celui de Yennefer, secoué par ses sanglots. Elle entrait dans un cercle vicieux : plus elle pleurait, plus elle avait mal, plus elle se perdait dans ses pensées douloureuses et plus elle pleurait en réaction à tout cela...
Yen — Chut Io... Calme-toi, doucement. Tu ne fais qu’augmenter ta fièvre, et ce n'est pas bon pour toi.
Elle glissa une main dans ses cheveux, caressant avec tendresse tout en continuant de la balancer contre elle. Soudainement, elle se leva avec la jeune fille dans ses bras, se dirigeant vers la porte.
Yen — Io, dis moi où est ta chambre s'il te plait. Il faut que tu t'allonges un peu, après je pourrais répondre à tes questions. Mais là, je dois te faire descendre ta température.
Io — Non... Non il f-faut rester l-là... Misako-san ne...
La porte coulissa doucement sur Misako, coupant net la phrase de la jeune fille et le geste de l'Okasan par la même occasion. La japonaise n'eut pas besoin d'explication pour véritablement comprendre ce qui se passait : Io n'était pas du genre à s'agripper ainsi au cou d'une inconnue, elle devait vraiment se sentir mal pour consentir à cela.
Misako — Prenez ma chambre, elle partage la sienne. Premier étage première porte à droite. Je vais monter une bassine d'eau froide.
Yen — Merci.
Elle s'écarta du chemin et ouvrit complètement la porte pour laisser passer la polonaise avant de reprendre son plateau de thé et retourner en cuisine... Elle prit la direction indiquée, une lueur inquiète dans son regard. Quand, elle arriva dans la chambre, elle défit les draps avant d'y déposer la jeune fille tout en la gardant contre elle un moment.
Yen — Kwaïgon m'a avoué qu'il aurait aimé t'amener avec lui, mais à l'époque sa vie n'était pas stable et il t'aurait mis en danger en te prenant avec lui. Il a toujours voulu le meilleur pour toi.
Elle marqua une pause, reprenant ses caresses dans ses cheveux avec tendresse.
Yen — Je serais très heureuse d'avoir un autre enfant avec nous. Tu n'es pas bonne à rien Io, la preuve est que tu as appris l'anglais seule. Oui, je ne te connais pas encore. Mais de ce que je sais de toi, me suffit largement à te proposer d'entrer dans notre famille.
Elle l'incita doucement à s'allonger dans le lit, afin de remettre les couvertures sur elle. Elle restait malgré tout assez proche d'elle, caressant toujours ses cheveux.
Yen — Je vais dire à Kwaïgon de venir, mais il faut que tu te calmes et te reposer maintenant.
La petite japonaise fini par doucement se calmer, même si parfois les sanglots revenaient plus fort. Elle ne répondit rien à Yennefer quant à ses réponses mais à l'évocation du fait de se reposer, elle chercha à se redresser, l'inquiétude voir même la peur se peignant sur ses traits.
Io — Le déjeuner ! Je dois dé-déjeuner avec toi et Misako-san !
Misako entra en douceur dans la pièce, déposant une bassine d'eau froide et un morceau de serviette éponge à côté de Yen. Elle se contenta de poser une main douce sur le front de Io, qui baissa automatiquement les yeux.
Misako — Ne t'inquiète pas pour le déjeuner Io-san. Nous t'attendrons si tu y tiens tant. Mais Yennefer a raison. Tu dois te reposer.
La petite fille acquiesça doucement entre deux sanglots et consenti à s'allonger à nouveau, basculant sur le côté en faisant face à Yen, se recroquevillant un peu sur elle-même. Misako posa une main douce sur l'épaule de la polonaise, se penchant un peu sur elle pour murmurer.
Misako — Je vais te monter une tasse de thé. Veux-tu que je fasse quelque chose d'autre ?
Yen — Il me faudrait mon sac que j'ai laissé en bas.
Elle était touchée par la réaction de Yen et lui en était reconnaissante. Tout le monde n'aurait pas réagit de la sorte avec la petite fille... La japonaise acquiesça et s'éclipsa lentement, le plus silencieusement possible. La polonaise reposa rapidement son attention sur la jeune fille, attrapant la serviette qu'elle plongea dans la bassine avant de l'essorer puis elle la posa délicatement sur le front d'Io. Elle rafraichit régulièrement la serviette, caressant de temps en temps ses cheveux avec douceur.
Yen — Comment tu te sens ?
Io — Mieux... Merci...
La petite fille avait tout de même les paupières de plus en plus lourdes. Elle sombrait doucement dans le sommeil, sa respiration se faisant plus lente. Elle avait sécher ses larmes depuis un moment maintenant. Son corps se détendait également au fil des minutes. Ce n'était plus qu'une question de secondes avant qu'elle ne s'endorme réellement...
* * *
Lorsque le coréen sonna à la porte, il ne put empêcher l'étau lui serrer la gorge. La porte de L'Okiya mit un certain temps avant de s'ouvrir et c'est Misako qui l'accueillit, un sourire chaleureux sur les lèvres.
Misako — Kwaïgon ! Entre je t'en prie. Tu es le bienvenu ici.
Kwai — Merci Misako...
Le coréen entra et enleva ses chaussures, attendant que sa mère ferme la porte pour la prendre dans ses bras. Ils restèrent un moment ainsi avant que Misako ne se détache de lui, reprenant la parole en parlant assez bas.
Misako — Qu'as-tu fait de Sora ?
Kwai — Il est avec Ayumi... Il dormait quand Yen m'a prévenu, je n'ai pas voulu le réveiller. Elle le ramènera quand il aura fini sa sieste...
Misako — Oh ! En effet...
Kwai — Que s'est-il passé ?
Misako — Je ne sais pas trop... Mais Yen te le racontera. Elle est dans ma chambre avec Io.
Kwai — Dans ta chambre ?
Misako — Io est malade... Elle a un peu de fièvre... Je ne sais pas ce qu'elles se sont dit mais quand je suis revenu avec le thé, Yen avait Io dans les bras et elle ne cessait de pleurer...
Kwai — Yen ?
Misako — Non Io. Elle était en larmes.
Elle lui servit un sourire désolé, ne pouvant rien ajouter d'autre. Le coréen eut un soupir, indécis sur la façon dont il fallait prendre cette nouvelle.
Misako — Tu peux monter les voir... La dernière fois que j'ai été jeter un oeil elles dormaient toute les deux.
Il eut un bref hochement de tête et un soupir avant de vider ses poches et de tout déposer à l'entrée, ne gardant que son téléphone avec lui. La maison était calme, les filles devaient êtres toutes à l'école et les Geishas de sortie. Il articula un "merci" silencieux pour Misako qui le lui rendit d'un sourire et monta à l'étage en silence. Cela faisait très longtemps qu'il n'était pas monté mais rien n'avait changé depuis sa dernière visite de la maison dans son entier. Il se repéra donc assez vite et entra dans la chambre de Misako en silence, refermant la porte coulissante derrière lui. Il eut un temps d'arrêt face à la vision qui s'offrit à lui et ne pu s'empêcher un fin sourire. Il s'approcha tout doucement des deux filles et s'assit à côté du lit, les observant en silence... Il ne voulait pas les réveilléer ou les surprendre, alors il attendit, la tête appuyé contre le mur, sans les lâcher du regard...
Yennefer s'éveilla doucement, tout en se redressant son attention se posa sur la jeune fille. Elle vérifia le plus discrètement possible si elle était encore fievreuse, une lueur de soulagement illumina son regard. Et se fut à ce moment-là, qu'elle remarqua la présence du coréen.
Yen — Cela fait un moment que tu es là ? Tu aurais du me reveiller...
Kwai — Un petit moment oui... Mais tu avais l'air de bien dormir... Je n'ai pas voulu te réveiller...
Elle lui lança un regard, avant de détourner ses yeux vers la jeune fille. Elle se sentait soudainement coupable d'avoir provoquer une telle detresse chez elle.
Yen — J'ai été maladroite avec elle... Elle était convaincue, et l'est peut-être encore que tu ne l'aimes pas. Elle a dit qu'elle était bonne à rien, que tu n'avais jamais voulu l'amener avec toi, que personne ne veut d'elle. Pourquoi je voudrais donc d'elle... Qu'elle veut juste une famille qui veut bien d'elle... Il y avait tellement de détresse dans son regard, de tristesse. Elle est totalement perdue.
Kwai - Elle se pose beaucoup de questions en ce moment... Misako me l'a dit dans une lettre... Ce qui est normal c'est l'âge... Et elle désespère de voir que les autres évoluent, réussissent, trouvent leur voie et pas elle...
Elle marqua une pause, posant son attention sur elle sans pouvoir retenir sa main qui caressa ses cheveux avec tendresse. Le coréen la regarda faire avec une certaine tendresse. Mais il appréhendait tout de même sa décision si elle en avait prit une. Il culpabilisait aussi de l'état de détresse dans lequel se trouvait la petite fille, pensant être fautif...
Yen — On l'adopte, et on ne repart pas sans elle.
Son choix était fait, elle ne changerait pas la dessus. Même si elle n'était pas certaine, qu'il y avait toujours quelques doutes. Elle ne voulait pas revoir une telle détresse dans le regard d'Io. Il décolla sa tête du mur pour regarder Yen, surprit. Il ne se rendit même pas compte d'ailleurs qu'il retenait son souffle. Il la fixa un long moment interdit, avant de demander tout doucement.
Kwai — Tu es sûre de toi ?
Yen — Ce n'est pas la rencontre que j'imaginais, oui j'ai encore des doutes vis à vis de certaines questions. Mais il y a une chose que je suis sûre, je ne veux plus revoir cette détresse chez Io. Tu savais qu'elle avait appris l'anglais en cachette ?
Kwai — Non... Je ne savais pas...
Yen — Je serais curieuse de savoir ce qui l'a poussé à l'apprendre...
Kwai — Moi aussi...
C'était quand même assez soudain, abrupt. Il fronça les sourcils un instant avant de reprendre, toujours en parlant tout bas.
Kwai — On ne pourra pas repartir avec elle, les démarches sont trop longues, cela peut durer des semaines voir des mois... Et si on a une réponse négative, qu'est-ce que tu fais ? Ce n'est pas une démarche facile... Même si elle sera déjà un peu plus simple que si nous étions tout les deux de nationalité étrangère...
Yen — Il n'y aura pas de réponse négative, je ne laisserais pas un connard de bureaucrate décider de l'avenir d'Io. Si elle accepte réellement de rejoindre notre famille, car il n'y a que sa décision à elle qui compte. Je m'en moque de l'administration. Et si on repars, cela risque de beaucoup la blesser, on ne peut pas repartir Kwaïgon... Tu aurais du voir son regard...
Son choix à lui était fait depuis longtemps, mais il cherchait à savoir jusqu'où allait la volonté de sa femme. Il la savait d'un caractère plutôt très obstiné mais sur ce cas là, il ne voulait absolument pas se louper. Il exagérait certainement un peu les choses, mais c'était en tout état de conscience. Il ne répondit rien à la jeune femme, restant pensif un moment avant de finalement reprendre la parole.
Kwai — Que s'est-il passé quand vous étiez toutes les deux ? Misako n'a pas su me dire...
Il restait assit contre son mur, le regard un peu dur. Il voulait être absolument certain de la jeune femme, comprendre ce qui l'avait décidé. Mais il brûlait de la rejoindre et la prendre dans ses bras... La polonaise poussa un long soupir, gardant un instant son regard sur la jeune fille avant de plonger son regard dans ceux de son mari.
Yen — Je lui ai dit que je voulais faire connaissance avec elle. Mais elle ne comprenait pas pourquoi. Elle te réclamait donc j'ai cru à un moment qu'elle voulait que je partes. Je lui ai simplement posé si elle voulait que je pars... Puis je crois que c'est à ce moment-là. Je n'ai pas tout compris. Mais à cause de la fièvre, ses émotions ont éclatés. Elle est totalement perdue... Comme si elle n'a plus d'espoir, je sais pas trop...
Le coréen laissa glisser son regard sur Io et remonta vers Yen en soupirant légèrement. Un étau lui serra doucement la gorge. Il ne pouvait pas s'empêcher de se sentir coupable. C'était simplement plus facile de le supporter en étant loin de la petite fille. Il eut une inspiration haché et sorti son téléphone de sa poche pour envoyer un message à Ayumi. Il se leva ensuite pour s'approcher de sa femme. Il se glissa à côté d'elle, tout doucement, pour venir l'embrasser tendrement.
Kwai — Sora est avec Ayumi, il dormait, je ne voulais pas le réveiller pour venir... Elle ramènera un dossier en même temps comme ça on pourra le remplir cet après-midi... Il n'y a pas d'imprimante ici...
Yen — Parfait...
Il se redressa légèrement pour redescendre au sol. Un fin sourire passa sur ses lèvres quand il posa les yeux sur Io et il croisa le regard de Yen, malicieux.
Kwai — Je crois qu'on a une revenante...
Avec délicatesse il tendit le bras au dessus de la petite fille et posa la main sur Yen, englobant ainsi les deux filles... Io papillonna des yeux un moment avant d'avoir un léger mouvement de surprise, se collant à Yen par réflexe... La polonaise posa directement son regard sur la jeune fille, avant de vérifier sa température en passant délicatement sa main sur son front. Elle était moins fièvreuse.
Yen — Ta fièvre a baissé, comment te sens-tu ? Est-ce que tu as soif ?
La petite eut un temps de réflexion, cherchant à traduire la demande de Yen et trouver les bons mots. Elle fini par secouer doucement la tête, négativement.
Io — Non... Merci... Ça va mieux...
Elle jeta un bref regard à Yen avant de poser son regard sur Kwaï, intense, dans l'attente. Elle brûlait d'envie de dire quelque chose mais la bienséance l'empêchait de parler la première. Le coréen sourit avant de prendre doucement la parole.
Kwai — Ohayo Io-san...
Io — Kwaïgon-sensei...
Le coréen reprit l'anglais, parlant doucement et clairement pour qu'elle comprenne bien.
Kwai — Tu te souviens de la première fois que tu as rencontré Yen ?
La petite fille hocha tout de suite de la tête, sans rien dire.
Kwai — Tu savais parfaitement que je ne venais pas pour être le danna de quelqu'un... Et tu savais aussi parfaitement qui j'étais. Mais tu as quand même poser la question... Tu te souviens ?
Cette fois elle hocha de la tête avec un peu moins de vigueur, baissant les yeux sur ses mains.
Kwai — Je sais que c'était simplement pour voir la réaction de Yen. Mais je serais curieux de savoir ce que tu en as pensé... Alors ?
Elle plongea à nouveau le regard dans le sien. Le coréen restait imperturbable, ne pouvant s'empêcher un fin sourire amusé d'habiller ses lèvres. La petite paraissait un peu gênée. Elle remua un peu avant de répondre, dans un murmure.
Io — Je me suis dit qu'il fallait que j’apprenne l'anglais...
Le coréen hocha doucement de la tête et sourit avant de relever les yeux sur Yen ; elle avait déjà une réponse à ses questions... La polonaise fut surprise de cette échange, elle ne s'était pas attendue à ça. Et elle n'aurait jamais cru que c'était dès cet instant-là que la jeune fille s'était mis à apprendre l'anglais.
Yen — Mais pourquoi ?
Elle n'était pas certaine d'avoir juste sur la raison, mais elle sentait une certaine émotion lui serrait le coeur. Une fois encore, Io baissa les yeux, se soustrayant au regard des deux adultes. Elle joua avec ses doigts, gênée avant de finalement répondre d'une voix un peu émue, les yeux un peu trop brillants, sans pour autant qu'ils ne laissent couler une seule larme.
Io — Parce que Momo-san m'a dit que je ne pourrais jamais te plaire ou plaire à quelqu'un si je ne savais pas... Que personne ne voudrais jamais de moi et surtout pas toi...
Elle passa une main sur ses yeux avec un certaine rage, gardant résolument les yeux sur ses doigts... Le coréen ne su que répondre, serrant doucement Yen de la main qu'il avait posé sur elle... Yennefer eut un moment d'étonnement, avant de poser délicatement sa main sur la joue de la jeune fille afin de plonger son regard dans le sien.
Yen — Elle se trompe. Que tu parles ou pas l'anglais aurait rien changé. Cela aurait rendu plus compliqué la communication, mais on aurait trouvé un moyen. Et ce n'est pas ça qui m'aurait fait me désinteresser de toi.
Elle lui adressait un sourire avant de poursuivre.
Yen — Je compte bien apprendre le japonais, même si je risque d'avoir plus de difficulté que toi à apprendre l'anglais. Tu m'aideras à l'apprendre ?
La jeune fille plongea son regard dans celui de Yen, surprise. Elle chercha un instant son regard, indécise, avant de demander timidement.
Io — Oui mais... Ca veut dire que tu reste ici ?
Le coréen croisa un bref instant le regard de Yen avant de reprendre doucement.
Kwai — Ca veut surtout dire que si tu le souhaite, tu peux repartir avec nous... Mais seulement si tu en as envie Io...
Il fixa son regard dans le sien, avec une certaine gravité. La petite fille se redressa, son souffle se faisant plus vif. Elle regarda tour à tour Yen et Kwai sans savoir quoi faire ni quoi dire pendant de longue secondes, avant de hocher finalement la tête, le menton tremblant et les yeux brillants... Yennefer se redressa légèrement pour enrouler ses bras autour de la jeune fille, la ramenant doucement contre elle dans une tendre étreinte. Elle glissa légèrement une main dans ses cheveux.
Yen — On va s'occuper de la partie administratif tout à l'heure, mais on ne compte pas repartir sans toi. On ne sait pas combien de temps cela risque de prendre, on va devoir être un peu patient. Mais on va apprendre à se connaître comme ça.
La polonaise glissa son regard vers le coréen, souriant tendrement. Puis elle tendit une main vers lui pour caresser tendrement sa joue.
Yen — On va réaménager un peu l'appartement, dit-elle en souriant.
Le coréen rit, se levant finalement pour les rejoindre, prenant les deux filles dans ses bras en se collant à Yennefer.
Kwai — Je crois surtout qu'il va falloir qu'on change d'appartement...
Il déposa un baiser tendre sur la tempe de Yen avant de faire de même sur Io, se contorsionnant un peu pour cela. Dans les bras de Yen, la petite fille avait laissé libre court à ses émotions, même si on ne l'entendait pas vraiment. Ils restèrent longuement ainsi avant que le coréen ne se détache finalement des filles en douceur.
Kwai — Et si on allait déjeuner ? J'ai faim du coup... Pas vous ?
Yen — Maintenant que tu le dis, dit-elle en rigolant.
Il sourit, un peu plus joyeusement et Io lui rendit son sourire, même si elle restait encore timide et silencieuse, les joues humides de larmes. Yennefer passa tendrement les mains sur les joues de la jeune fille afin de sécher ses dernières larmes qui avaient coulé, tout en lui adressant un sourire. Puis elle se leva, récupérant la bassine afin de la ramener à Misako en descendant. Kwaïgon et Io suivirent sagement le mouvement mais ils se dirigèrent vers la salle dans laquelle Misako avait accueillit Yen, la laissant rejoindre Misako seule. Elle entra délicatement dans la cuisine, posant son regard vers Misako.
Yen — Sa fièvre a baissé, merci. Est-ce que tu as besoin d'aide pour quelque chose ?
Elle marqua une pause avant de rajouter.
Yen — Je ne sais pas si tu as discuté avec Kwaï... Je me suis un peu assoupie en haut, que j'avais pas conscience qu'il était aussi tard. Mais... On va l'adopter. Je me pose encore plein de question, c'est assez stressant... Est-ce que j'arriverais à être une bonne mère pour elle ? Mais je suis sûre de ma décision, je veux lui offrir une famille.
La japonaise sourit à Yen en la voyant entrer et eut un mouvement de surprise à sa nouvelle, manquant de faire tomber la tasse qu'elle tenait. Elle porta une main à sa poitrine et resta un instant bouche bée avant qu'un sourire ne vienne habiller ses lèvres.
Misako — Oh ! Yen ! C'est... C'est merveilleux ! Kwaïgon m'a seulement dit que tu voulais rencontré Io, pas plus que ce que tu m'as dit finalement mais il avait l'air bien plus pessimiste sur la question... Il pensait que ça ne passerait pas... Il doit être soulagé ! Oh Yen...
La japonaise sourit à nouveau, émue avant de prendre la jeune femme dans ses bras, oubliant la présence de la bassine et de la tasse qu'elle tenait fermement.
Misako — Merci Yen... Merci beaucoup... Et je ne doute pas que tu feras une merveilleuse mère pour elle... Le seul fait que tu te pose la question démontre beaucoup de choses... Mais si je peux te donner un conseil, reste toi-même... Ca ne vous sera que plus bénéfique à toutes les deux.
Yen — Je vais écouter ton conseil, merci, dit-elle en souriant.
Elle sourit et soupira de soulagement avant de récupérer la bassine et inviter Yen à prendre le plateau de thé, pendant qu'elle ramenait le plateau de nourriture. Dans la pièce à côté, Kwaïgon et Io étaient assit l'un à côté de l'autre et le coréen montrait des photos à la petite fille sur son téléphone. Elle semblait émerveillée. Se tenant bien droite, les jambes en tailleur, les mains sur ses chevilles, elle regardait les images avec des yeux brillants. Le coréen les faisait doucement défiler, commentant certaines, s'adressant à la petite fille en japonais pour reposer un peu son esprit... La polonaise posa le plateau de thé avec douceur avant de poser son attention sur eux en s'installant à côté de la jeune fille. Elle écouta les commentaires, comprenant vaguement le sens des phrases. Un sourire s'afficha sur ses lèvres, avant de commencer à servir le thé délicatement.
Yen — Tu as aussi des photos de l'île ?
Kwai — Oui, bien sûr.
Elle avait pris elle-aussi le japonais, avec un peu plus de maladresse. Mais elle voulait aussi fait des efforts pour ne pas obliger la jeune fille a fait plus d'effort que nécessaire. Elle en avait déjà fait beaucoup.
Yen — Un jour, on ira tous ensemble là-bas, marmonna-t-elle en souriant.
Le coréen sourit à sa remarque et sélectionna un autre dossier photo pour montrer les images à la petite fille. La réaction ne se fit pas attendre.
Io — Oh ! Tu as une île à toi ?
Kwai — Nous avons une île à nous...
La petite fronça un peu les sourcils avant de baisser à nouveau les yeux les images, retrouvant le silence et un peu de réserve. La japonaise posa son plateau de nourriture -plusieurs plats différents dans lequels on pouvait pircorer- avant de s'installer doucement en face d'eux. Elle sirota son thé en les observant tous les trois, avant de finalement prendre la parole avec une certaine gravité. Elle s'adressa à Io, plongeant son regard dans le sien. Le coréen rangea son téléphone et prit sa propre tasse de thé, attentif.
Misako — Io-san... Je voudrais être bien certaine d'une chose... Je connais les désirs et les souhaits de Kwaïgon-sensei et Yennefer-san, mais... Je ne connais pas les tiens. Es-tu certaine, au fond de ton coeur que tu souhaite devenir leur fille à tout les deux ? Ils seront tes parents, ce qui engendre le fait de porter certaines responsabilités. Ils ont envers toi des devoirs et ils en sont bien conscient. Mais toi, en tant qu'enfant, tu as aussi des devoirs envers eux et des responsabilités. En es-tu consciente ? Souhaites-tu véritablement les prendre ?
La petite fille fixa Misako avec une grande intensité. Elle se tenait très droite déjà mais elle se grandit plus encore pour répondre à l'Okasan, sans ciller une seule fois des yeux, plus déterminée que jamais.
Io — Oui Misako-san, j'en suis certaine.
A cette réponse, mais surtout à l'attitude de la jeune fille, Misako se détendit et sourit, tendant une assiette à la petite.
Misako — Bien. C'est ce que je voulais savoir... Manges maintenant, tu dois avoir faim.
La petite fille ne se fit pas prier, remplissant son assiette avant de la poser devant elle et l'entamer avec entrain. Le coréen eut un sourire et échangea un regard plein d'émotions avec Yen, s'attelant finalement au remplissage de son assiette à son tour... Yennefer répondit au regard du coréen, avant de glisser son attention sur Misako. Elle lui était reconnaissante d'avoir aborder ce sujet, d'avoir poser cette question qu'elle pouvait difficilement posé, surtout de cette manière-là. Et la réponse de la jeune fille était aussi un soulagement pour la polonaise, elle avait aussi besoin d'entendre ça. Elle pourrait ainsi être plus sereine. Elle remplit à son tour son assiette, goutant les premières bouchées avec gourmandise.
Yen — Tu es au courant qu'on vit en dehors d'ici dans un haras nomade, cela implique une style de vie un peu particulier à cause de nos changements réguliers de pays. Cependant, on fera toujours en sorte de t'offrir l'opportunée de faire les études que tu souhaites.
Elle lança un regard à son mari, comme si elle cherchait son acceptation suite à ses paroles. Le coréen hocha doucement de la tête avec un fin sourire, pour confirmer les paroles de la jeune femme. Io chercha un instant le regard du coréen avant de se tourner vers Yen avec un léger sourire.
Io — Oui ! Kwaïgon-sensei en parlait dans ses lettres...
Elle parut hésiter un instant avant de se tourner vers Yen et demander timidement.
Io — Est-ce que... Est-ce que je vais rencontrer Sora-kun aujourd'hui ?
Yen — Oui, il va venir après sa sieste. Il est avec Ayumi.
Elle se mordit la lèvre, ne sachant pas trop si elle était en droit de poser une telle question... La polonaise refléchit un instant avant d'oser poser sa question, Io lui avait permis d'aborder un sujet important.
Yen — Justement, j'aimerais avoir ton avis vis à vis de Sora. As-tu des craintes par rapport à lui ? Comment le vois-tu ? Tu penses pouvoir le considérer comme ton petit-frère ?
La petite fille se retrouva un peu surprise par la question de Yennefer. Elle la dévisagea un instant avant chercher ses mots et répondre doucement.
Io — Je ne sais pas trop... Je...
Elle sembla parcouru d'un frisson et baissa les yeux avant de poursuivre d'un ton assez bas.
Io — J'ai peur qu'il ne veuille pas que je sois sa grande soeur...
Elle rosit un peu avant de finalement regarder ses chevilles en abandonnant son assiette. Le coréen lui lança un regard, avalant sa bouchée avant de prendre une légère inspiration.
Kwai — Il ne faut pas que tu t'inquiète Io... Sora est encore petit, et il n'y a aucun raison pour qu'il ne t'apprécie pas...
Le coréen releva les yeux pour chercher le regard de Yennefer, qu'elle aussi puisse rassurer la jeune fille...
Yen — Je suis d'accord, il est encore petit. Il va rapidement se faire à ta présence. Si tu as envie d'être une grande soeur pour lui, tu le sauras ne t'en fait pas.
Elle lui adressa un sourire, avant de rajouter doucement, car elle avait encore une question sur le bout des lèvres.
Yen — Est-ce que tu penses qu'on aimerait plus Sora que toi ?
Io fut tout aussi surprise que Kwaïgon par la question de Yennefer. L'un comme l'autre braquèrent leurs regards sur Yennefer dans un même mouvement. Mais là où le coréen retint son souffle, la petite japonaise paru un peu gênée. Elle se tortilla sur son siège et jeta un bref regard à Misako, qui l'encouragea à répondre d'un sourire. La petite fille regarda Yen furtivement avant de baisser les yeux pour répondre, hésitant grandement.
Io — Sora est votre fils, c'est... Normal que vous... Que vous l'aimiez plus que moi...
La fin de sa réponse fut à peine audible. Le coréen restait complètement interdit, ses baguettes en l'air, ne sachant pas s'il devait regarder Yen ou regarder Io... Alors il passait de l'une à l'autre sans arrêt, sans trop savoir quoi faire... La polonaise posa sa main sous le menton de la jeune fille afin de l'inciter à plonger son regard dans le sien.
Yen — Je t'ai posé cette question, car je veux être claire avec toi dès le début et que tu ne t'imagines pas certaines choses dans ce style-là. En t'adoptant, tu deviendras ma fille. Et le fait que nous n'avons pas de lien de sang ne changera strictement rien à l'amour que je te porterai. Je n'aimerais pas plus Sora parce que je l'ai mis au monde et pas toi. Il n'y aura pas de différence.
Elle marqua une pause, remontant sa main vers sa joue qu'elle caressa doucement avant de poursuivre.
Yen — Je risque d'être maladroite au début, de faire des erreurs. J'apprends encore à devenir une mère. Et il va falloir qu'on apprend à se connaitre. Mais j'espère que tu oseras venir nous parler à la moindre question, au moindre doute ou inquiétude. Au moins à Kwaïgon... D'accord ?
La jeune fille, les yeux brillants, mit un moment avant de finalement acquiescer. Son petit corps était tout tendu d'émotion et elle mit un long moment, perdu dans d'obscures réflexions, avant de se remettre à manger. Le coréen ne put retenir un soupir de soulagement à la réponse de Yen, l'approuvant totalement. Cependant il jugea préférable d'ajouter quelque chose à son tour.
Kwai — Io, même si on se connait depuis longtemps tous les deux, il faut que tu sois bien consciente que quel que soit le problème que tu peux rencontrer ou la question que tu peux te poser, la poser à Yen ou à moi ne fait aucune différence... On est tout les deux là pour être avec toi... Ok ?
A nouveau, la petite fille acquiesça avant de se replonger dans une courte réflexion et reprendre son assiette en silence et avec une certaine lenteur. Le coréen jeta un oeil à Yennefer avant de reprendre son assiette à son tour. La journée allait être rude pour Io, ainsi que les prochaines semaines... Il leur faudrait être très attentif à ce qu'elle s'adapte bien... Et à son rythme... Yennefer jeta un regard au coréen, avant de reprendre son assiette. Elle se perdit dans ses pensées, la matinée avait été riche en émotion et la journée n'était pas encore terminée. Ses prochains jours amèneront son lot de changement, assez conséquant. Elle n'appréhendait pas, mais elle espérait que tous s'adapteront à cette nouvelle vie.
Elle venait de terminer son assiette quand on sonna à la porte d'entrée. Elle ne tarda pas à se lever en marmonnant que cela doit être Ayumi avec Sora. Elle ouvrit doucement la porte, posant son attention sur la jeune femme avant de tendre les bras pour recuperer son fils qui manifestait sa joie de voir sa mère, bien qu'il semblait ne pas être mécontent d'être dans les bras d'une autre. Il était vraiment facile à vivre...
Yen — Il a été sage ? Merci de l'avoir gardé... Ce n'était pas vraiment prévenu...
Ayumi — Oh pas de soucis ! Oui très sage ! C'est un ange !
Elle se dégagea du passage afin qu'elle puisse entrer, lui laissant refermer la porte. Elle se dirigea vers le salon, souriant à tout le monde en incitant Sora a fait un mouvement de la main en guise de salut. Ayumi suivit tranquillement, refermant la porte derrière elle en entrant dans l'Okiya. Elle tendit tout de suite son dossier à Kwaïgon avant de faire le tour de la table pour aller voir Misako.
Yen — On dit bonjour à tout le monde ! J'ai fait une bonne sieste !
Elle s'installa de nouveau à sa place, adressant un regard à la jeune fille avant de marmonner à l'oreille de Sora qui s'agitait en rigolant. Misako sourit en répondant au coucou du petit garçon avant de saluer Ayumi discrètement.
Yen — Tu dis bonjour à ta grande soeur.
Io eut un léger mouvement de recul avant de finalement se tourner pour faire face à Sora et Yen. Elle observa le petit garçon mais sans savoir quoi faire, serrant le kimono dans ses mains. De son côté, le coréen commençait à remplir le dossier de demande d'adoption, connaissant certaines informations par coeur. Ayumi les salua dicrètement et s'éclipsa. Elle ne voulait pas laisser la galerie seule trop longtemps...
La polonaise assit Sora au milieu d'elle et Io, avant de tendre le bras vers le sac de Sora qui comptait quelques affaires à lui. Elle en sortit quelques cubes qu'elle tendit à la jeune fille en souriant.
Yen — On fabrique un mur, dit-elle autant à Sora que Io.
Elle posa le premier cube, avant d'en tendre aussi à Sora qui le mit rapidement dans sa bouche avant de tenter de le poser à côté avec maladresse.
Yen — Il a encore des dents qui poussent, donc il a tendance à tout machonner. C'est aussi un gourmand hein crapule !
Io sourit, sans pour autant dire un mot, avant de poser à son tour son cube à côté de celui de Sora, le ré-alignant avec celui de Yen au passage, corrigeant l'erreur du petit homme. Elle reprit ensuite sa position initiale, en tailleur, mains sur les chevilles, observant avec une certaine réserve le petit garçon. Elle était peu habituée aux enfants en bas âges. Elle était la plus jeune de la maison et sa présence restait exceptionnelle : les Maïkos n'avaient plus le droit d'entrer en formation aussi tôt. Misako les observait avec un fin sourire sur les lèvres mais elle parti vite dans son bureau pour aller checher les quelques papiers qu'elle avait concernant Io, afin que le coréen puisse remplir son dossier correctement. Il releva le nez de ses papiers un court instant pour regarder Yen, le regard sérieux.
Kwai — Il faudra que tu fasse un petit paragraphe de motivation après. Et on aura sans aucun doute un entretien avec un assistant social ou autre à passer.
Yen — D'accord, j'aurai juste besoin de brouillon.
Il hocha de la tête pour Yen et passa une main affectueuse sur l'épaule de Io pour l'encourager dans leur jeu avant de se pencher à nouveau sur son dossier, noircissant page après page. Il préférait s'y atteler maintenant, même s'il aurait été plus pratique et correct de le remplir plus tard. Non pas qu'il pense que Yen change d'avis, au contraire, mais plus vite se serait fait et plus vite les démarches avanceraient selon lui. Même si ce n'était qu'un pré dossier au final... La polonaise tendit des cubes à Sora qui en balançait un peu sur le sol avant d'en tendre un légèrement baveux à la jeune fille. Yennefer ne voulait pas forcément inciter Io à trop s'investir dans le jeu, il y avait déjà beaucoup de changement pour la journée. Et elle la sentait pas totalement à l'aise, ce qui était compréhensible.
Yen — Io, tu as un dessert que tu adores manger ?
Elle décida donc je continuais à apprendre doucement à la connaitre avec des questions assez anodine selon elle. La petite fille prit délicatement le cube que lui tendait Sora avant de l'ajouter à la pile, relevant les yeux sur Yen a sa question. Elle hocha vigoureusement de la tête en entendant parler de dessert.
Io — Ichigo daifuku !
Elle sourit encore mais son sourire disparu bien vite et elle fronça des sourcils. Elle releva doucement la tête vers Yen, un peu perplexe.
Io — Mais je ne sais pas comment on les fait...
Elle savait que Misako en préparait de temps à autre, mais l'Okasan n'avait jamais partagé le secret de fabrication avec les filles de la maison... Cela restait le plaisir du printemps, à la saison des fraises... Un sourire se dessina sur les lèvres de la polonaise qui se pencha pour murmurer à l'oreille de la jeune fille.
Yen — On trouvera bien la recette. Et qui sait Kwaïgon la connait peut-être, il sait bien cuisiner, mieux que moi.
Elle lui adressa un regard en redonnant un cube à Sora qui le prit pour le machonner joyeusement. Discrètement, le coréen adressa un sourire et un "oui" de la tête pour signifier qu'il connaissait bien ce type de dessert. Il se repencha sur son dossier, tournant une seconde fois la page pour s'attaquer à la dernière partie du dossier, l'exposition des motivations.
Yen — Est-ce qu'il y a quelque chose que tu aimerais faire un jour ? Prendre des cours de dessin ? Aller quelque part en particulier ?
La petite fille resta perplexe un instant avant de hocher doucement de la tête, bien qu'encore un peu perdue.
Io — Je... J'aimerais prendre des cours de dessin... Et apprendre le cheval ? Mais sinon je ne sais pas encore...
Misako sourit, reposant doucement sa tasse de thé pour intervenir d'une voix douce.
Misako — C'est déjà bien Io. Le reste viendra tout seul, tu verras...
Yen — Je suis d'accord, on verra au fur et à mesure pour le reste. Mais pour le dessin et apprendre à monter, c'est tout à faire possible, dit-elle en souriant.
La petite japonaise tourna la tête vers sa tutrice et hocha doucement de cette dernière avant de reposer un regard un peu curieux sur Sora. Elle avait des gestes plus lents cependant et même si elle restait attentive, elle commençait à fatiguer. Misako se leva doucement pour ramener un papier et un crayon à Yen comme demander avant de se joindre au cercle dont Sora était le centre et commencer à jouer avec lui. La polonaise lui lança un regard de remerciement, prenant un moment avant de commencer à écrire quelques phrases.
Misako — Il est vraiment adorable ce petit... C'est fou ce qu'il est sage !
Yen — J'espère qu'en grandissant il gardera ce côté sage, dit-elle en rigolant.
La japonaise sourit à Yen, prenant un cube pour le tendre à Io, et un autre à Sora, même s'il en avait déjà un dans la main. Il ne fut que plus ravi d'en avoir encore un autre. Il poursuivit son mur maladroitement et Io suivit le mouvement, reculant imperceptiblement vers le coréen, observant les faits et gestes de Sora avec attention...
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Re: Ep 08 | Rencontre bouleversante - Ven 29 Sep 2017 - 21:12
« Chap 15 ϟ Ep 08 »
Rencontre bouleversante
Yen — Cela doit fait combien de lignes ?
Elle leva la tête vers le coréen, jetant un œil sur le formulaire pour savoir où il en était exactement. Elle le lirait quand il aura terminé par curiosité. En tous cas, elle espérait que cette adoption se passera rapidement et sans le moindre problème. Elle savait qu'elle n'hésiterait pas à se battre s'il le fallait réellement. Elle pensait avant tout à la jeune fille, ne voulant pas lui faire subir ce genre de situation compliquée à vivre. Le coréen leva les yeux sur Yennefer et jeta un œil à son paragraphe avant de sourire amusé.
Kwai — Au bas mot... Ça dépassera l'encadré !
Il sourit et montra le dossier, qu'il avait entièrement rédigé en kanji japonais.
Kwai — Je te traduirais le tien t'inquiète pas.
Les traits de son visage s'était légèrement décomposé quand son regard croisa l'écriture en kanji. Elle aurait pourtant dû s'en douter vu dans quel pays ils se trouvaient et surtout l'origine de la jeune fille. Mais ce détail l'avait échappé... Elle fit une légère grimace avant de marmonner d'une voix.
Yen — Et me traduire ce que tu as marqué ?
Kwai — Peut-être... Peut-être pas...
Il sourit doucement pour la rassurer et ouvrit le bras pour que Io se colle à lui. Elle tombait doucement dans une douce somnolence et se rapprochait doucement mais sûrement du coréen. Il jeta un regard à Yen, tendre, avant de se pencher à nouveau sur le dossier et poursuivre ses lignes de kanjis... Misako continuait de jouer avec Sora, tranquillement... Yennefer répondit à son regard, observant un instant la jeune fille avant de se replonger dans l'écrit de ses motivations pour l'adoption. Elle laissa ses émotions parler pour elle-même, bien qu'elle barrait certaines phrases. Au bout d'un moment, elle poussa sa feuille vers le coréen, le regard un peu incertain et en attente de son avis.
Yen — Tu penses que cela ira... C'est un peu brouillon... Il faut peut-être quelque chose de plus carré ?
Le coréen prit le temps de lire les phrases de la jeune femme avant d'acquiescer doucement.
Kwai — C'est très bien. Il faut que ça te ressemble, sinon ce n'est pas la peine... Je vais traduire tout ça.
Yen — Je suis par moment trop brute... Merci.
Il sourit pour la rassurer et s'attela à la tâche, son regard passant de la feuille de brouillon au dossier, le stylo qu'il avait en main griffonnant sans relâche sur les feuillets du dossier. Io s'était complètement appuyé contre lui et ses yeux papillonnaient. Nul doute qu'elle ne tarderait pas à s'endormir à nouveau... Le temps qu'il copie le texte de Yennefer, Io avait complètement glissé contre lui. La tête sur sa jambe, elle était complètement pelotonnée contre lui. Avec un léger soupir, le coréen reprit sa feuille, s'éclaircit doucement la gorge et entama sa lecture.
Kwai — Je connais Io depuis qu'elle est toute petite. Elle a toujours fait plus ou moins parti de ma famille, ayant été confié dès son plus jeune âge aux bons soins de ma mère. Nous avons développé, au fil des années, un lien très étroit, relevant déjà du domaine familial. Ayant également été adopté, c'est un acte me paraissant naturel. Je considère que l'on peut choisir sa famille, et que le lien de sang n'a pas de prévalence sur les liens du cœur. J'ai très vite envisagé d'adopter Io, mais je ne pouvais le faire sans le consentement de mon épouse. Après une mûre réflexion, nous avons décider de demander l'adoption de Io. Je suis tout à fait conscient des difficultés qui peuvent nous attendre, mais je suis persuadé que nous pourrons les surmonter, et ainsi offrir à Io une famille, un foyer et tout l'amour qu'elle mérite. L'adoption de Io n'est en aucun cas un acte de charité ou une prise en pitié. C'est une décision motivé par un profond désir, éprouvé par les années et rester intact malgré elles. Je serais plus que ravie d'en discuter de vive voix, restant à votre disposition pour toute question et précision.
Il prit une légère inspiration et posa la feuille sur la table avant de relever les yeux sur sa femme.
Kwai — Qu'en penses tu ? Tu veux que je change les "je" en "nous" ?
Elle plongea son regard dans le sien, une certaine émotion suite à sa lecture. Elle jeta un bref regard vers la jeune fille, avant de lui répondre.
Yen — Non, je trouve ton texte très bien. Et puis, c'est tes motivations, là aussi c'est important que cela soit de toi.
Kwai — Ok...
Le coréen lui sourit, commençant à relire le dossier, posant une main sur Io. Elle eut un moment de réflexion avant d'oser aborder un sujet qui commençait légèrement à la tracasser, surtout en voyant que le formulaire se remplissait grandement. Sa question, elle la posa autant au coréen qu'à la japonaise, posant son regard sur l'un puis l'autre.
Yen — L'adoption au Japon est strict ?
Misako releva les yeux et croisa le regard du coréen en pinçant les lèvres. Elle adressa un sourire un peu triste à Yennefer mais c'est le coréen qui répondit à la polonaise.
Kwai — L'adoption est courante au Japon, surtout chez les adultes. Il y a un faible taux de natalité et pas mal de gens n'ont pas d'héritiers. Il est courant alors qu'un homme d'affaire adopte un jeune adulte prometteur qui prendra sa relève. Ce n'est donc pas mal vu ni rien mais c'est... complexe. Et nous ne remplissons malheureusement pas tout les critères. On peut en partie tricher un peu... Mais il est possible que ce ne soit... Pas suffisant...
Il soupira en laissant son regard se perdre un instant dans le vague. Il fini par relever doucement les yeux sur Yen, rajoutant dans un murmure.
Kwai — Il y a des examens à passer. Une visite médicale, un bilan psychologique, un inspecteur doit faire une enquête sur nous, notre relation. On sera interrogé.. Et il nous faut aussi deux lettres de référence. Misako pourra nous en faire une et je vais appeler Liam pour la seconde... C'est ce qui prendra le plus de temps à obtenir pour remplir le dossier. Ensuite il faudra se présenter à une audience et c'est le juge qui prendra la décision... Le seul point qui poserait vraiment problème c'est qu'on ne réside pas au Japon. Heureusement, nous avons un logement ici et techniquement, je travaille ici. Mais ça ne suffira peut-être pas au juge. Il est possible qu'il décrète qu'une vie au Haras ne permette pas d'apporter à Io un cadre suffisamment stable... Et enfin... Misako s'est vu refuser l'adoption de Io une fois déjà...
Il se tut, gardant son regard dans le sien, attendant sa réaction. Malgré tout ce qui pouvait se mettre en travers de leur chemin, rien ne l'empêcherait de tenter quand même le coup... Et de tout faire pour aller au bout de la démarche...
Yen — Bordel, mais ils ont besoin de faire tout un cirque pour une adoption. C'est à croire qu'il préfère savoir que l'enfant restera à vie dans un foyer sans connaître la joie d'être en famille ! Putain de bureaucrate à la con sérieux...
Elle ruminait, même si elle contenait le ton de sa voix pour ne pas réveiller la jeune fille. Elle refusait d'accepter une réponse négative. Elle ne pouvait pas s'y résoudre, maintenant qu'elle avait fait son choix.
Yen — En trichant un peu... Sincèrement, on a quand même une chance ? Parce qu'à tes explications, j'ai l'impression d'entendre qu'on validera jamais ce putain de dossier...
Le coréen eut un lourd soupir et serra un bref instant les dents avant de répondre.
Kwai — Cela dépend du juge... J'en connais pas mal... Mais je ne suis aussi pas forcément très apprécié dans le monde de la justice...
Un fait qui pouvait grandement pencher dans la balance selon le juge qu'ils auraient en face d'eux, quand bien même ils passent toutes les autres étapes... Une grimace s'afficha sur son visage, ce détail n'était pas à négliger hélas. Les activités du coréen pouvaient être un point négatif pour le dossier. Elle poussa un profond soupir, avant de fermer un instant les yeux.
Yen — Et il n'y a pas un moyen de détourner le système... En faussant certains dossiers... Si je n'avais pas avorter, mon premier enfant aurait presque l'âge de Io...
Le coréen eut un regard surprit, fronçant légèrement les sourcils.
Kwai — Tu voudrais faire passer Io pour ton premier enfant ? Falsifier son acte de naissance ? Renier ses parents biologiques ? Corrompre un juge ?
Il appuyait de plus en plus ses questions, gardant son regard fixer dans le sien, un peu abrupt... Elle soutient quelques instants son regard avant de détourner vers Sora, une boule à l'estomac. Elle n'avait pas pensé à toutes ses questions importantes... Elle était juste bloquée sur la peur d'une réponse négative de manière légale.
Yen — Je ne pourrais pas accepter une réponse négative... Plus maintenant que mon choix est fait...
Elle avait marmonné du bout des lèvres, se sentant coupable de sa proposition. Elle ne tarda pas à se lever, pour quitter la pièce pour se rendre dans la cuisine. Elle se sentait soudainement étouffée dans la pièce, prise d'un certain malaise. Le coréen lui laissa un peu d'avance, échangeant un regard avec Misako. Avec précaution, il se dégagea de Io, laissant son dossier sur la table avant de rejoindre la cuisine en silence. Il resta un instant sur le seuil, bras croisé, observant la jeune femme, un fin sourire aux lèvres. Il fini par prendre la parole dans un murmure, parfaitement audible dans le silence de la cuisine.
Kwai — Je ne pensais pas que ma femme plongerait avec tant de facilité dans l'illégalité ! Aurais-je une si mauvaise influence sur vous ma tendre épouse ?
Il sourit, se détachant de l'encadrement de la porte pour s'approcher d'elle et la prendre doucement dans ses bras, retrouvant son sérieux. Il la serra un moment dans ses bras avant de reprendre, toujours murmurant.
Kwai — Je sais que ça ne va pas être facile... Mais j'aimerais tenté quand même la voie légale et normale avant d'outrepasser les lois. Ce n'est pas parce que j'ai les moyens et le pouvoir de le faire qu'il faut le faire systématiquement. S'il le faut, on le fera... Il n'y a pas spécialement besoin de corrompre un juge pour ça ou falsifier des documents... Je connais bien des gens qui me doivent bien des choses... Cela peut être un service parmi d'autre... Ou en échange d'un service que je peux rendre... Peu importe. Mais ce n'est pas ce que je veux léguer à mes enfants. Je ne veux pas qu'ils pensent que tout est possible d'un claquement de doigt. Qu'on ne doit pas se battre pour ses rêves... Qu'on est au dessus des lois. Beaucoup de gens pensent que, parce que je suis à la tête d'une des plus grosses organisations mondiales, parce que je suis milliardaire ou encore parce que mon patrimoine immobilier a depuis longtemps dépasser les limites de l'indécence, je suis exempté de toute règle... Je peux me permettre d'outrepasser les lois, de purement et simplement les ignorer, parce que quoi que je veuille, je peux l'obtenir en bien peu de temps. Mais ce n'est pas le cas. Ce n'est pas parce que les activités du clan ne sont pas approuvées par toutes les lois de ce monde que je peux me comporter comme un roi... Je ne suis qu'un homme, pas un dieu...
Il se décolla doucement d'elle, prenant sa tête entre ses mains, plongeant son regard dans le sien, poussant un léger soupir.
Kwai — Mais si tu y tiens vraiment je peux obtenir des papiers officiels d'ici à demain soir. Tu n'as qu'un mot à dire...
Elle secoua légèrement la tête négativement avant de se blottir contre lui, plongeant sa tête dans le creux de son cou en soupirant. Elle resta ainsi pendant quelques minutes avant de marmonner contre sa peau.
Yen — J'ai juste peur vis à vis d'Io... Je m’inquiète probablement pour rien ou trop rapidement, mais cela risque d'être pas facile à vivre pour elle. Quoi que je sais même pas...
Elle poussa un long soupir avant de poursuivre toujours dans un murmure.
Yen — Je veux juste pas revoir cette détresse... Qu'elle croit qu'on va finalement changer d'avis parce que c'est trop compliqué de l'adopter ou qu'on pourra jamais l'adopter...
Une main glissa dans ses cheveux, les caressant tendrement comme dans un geste qui se voulait rassurant pour elle-même.
Yen — Je préfère passer par la voie légale...
Kwai — Moi aussi...
Il serra un peu plus ses bras autour de la jeune femme, restant un instant silencieux avant de reprendre, murmurant.
Kwai — Ce sera dur pour Io. Pas seulement le temps du dossier mais aussi le temps d'adaptation avec nous. Elle n'a jamais rien connu d'autre que l'Okiya et il règne ici un mode de vie traditionnel qui est à des kilomètres du nôtre... Même si Misako ne cesse d'apporter des touches de modernité à la maison, elle est aussi la garante d'une tradition qui se perd avec le temps... Elle reste, avec sa maison et ses filles, parmis les deux cents dernières d'un morceau d'histoire... D'une culture... Elles sont en voie de disparition mais Misako fait tout pour garder la flamme vivace et passer le témoin par la suite. Cela apporte pas mal de décalage avec notre société, notre mode de vie. Misako fait en sorte que les filles s'adaptent, mais Io est encore trop jeune...
Il eut un léger soupir avant de poursuivre.
Kwai — Il va falloir qu'on reste très vigilant... Mais... Qu'on se voit refuser l'adoption est une possibilité Yen. On ne doit pas l'ignorer et faire l'autruche... Et il faut en parler à Io.
De nouveau, il serra un peu plus la jeune femme contre lui, le regard perdu au delà du paysage que lui présentait la fenêtre... Elle crispa légèrement ses mains en serrant ses vêtements avant de reprendre son calme et une respiration plus régulièrement. Cette situation la mettait dans ses états de stress qu'elle n'avait plus l'habitude d'avoir, l'inconnu pouvait lui faire peur...
Yen — Tu as conscience que je risque de faire des conneries. Je ne connais même pas toutes les règles de bienséance ici. Je vais être comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Je ne sais pas être délicate... Je dois faire absolument attention à quoi ? C'est quoi les choses à ne pas faire ici ? Il faut que j'arrête mon langage fleuri ?
Le coréen eut un léger rire avant de répondre, un sourire aux lèvres malgré le sérieux de la situation et les doutes de la jeune femme.
Kwai — Tu dois seulement faire attention à Io... Je ne te demande pas de respecter les règles de cette maison, mais simplement de rester attentive à ce que Io ne soit pas déborder par les évènements. Reste toi même. Je serais là pour ce qui est du reste... C'est juste que... Elle risque de ne pas tout comprendre dans notre quotidien. Elle aura simplement besoin de temps pour s'y faire... C'est à cela qu'on devra être vigilant...
Le coréen se décolla un peu de la jeune femme, reprennant son visage entre ses mains, lui adressant un sourire rassurant. Il comptait l'embrasser mais un faible mouvement aux limites de son champs de vision le firent légèrement sursauter. Il tourna vivement la tête, tout sourire disparaissant pendant un quart de seconde avant qu'il ne revienne, là encore rassurant.
Kwai — Io... Approche...
La petite fille eut un moment d'hésitation avant de s'approcher doucement. Elle avait de légères cernes et gardait les yeux baisser, les mains serrées sur les bords de son kimono bordeaux, les cheveux en bataille. Le coréen déposa un chaste baiser sur les lèvres avant de s'agenouiller devant Io. Il sourit doucement, penchant la tête pour tenter de capter le regard de la jeune fille, un peu en vain. Mais il respecta cela, ne la forçant à rien.
Kwai — Depuis combien de temps tu es là ?
Elle eut un nouveau moment d'hésitation, avant de répondre d'une voix rendu rauque par les sanglots qu'elle retenait tant bien que mal.
Io — Depuis que tu as dit qu'on pouvait refuser l'adoption...
Le coréen eu un pincement de lèvres et posa doucement les mains sur les bras de la petite fille.
Kwai — Ca te fais peur ?
La petite fille se contenta de hocher de la tête sans répondre. Mais le coréen ne reprit pas la parole, se contentant de lui adreser un regard interrogatif pour qu'elle poursuive, penchant la tête sur le côté pour s'assurer qu'il entrait bien dans son champs de vision. Elle avait les yeux brillants de larmes. Elle lui jeta un bref regard avant de finalement répondre.
Io — J'ai peur que vous ne vouliez pas redemander ou que... Que je ne puisse pas partir avec vous... Y'a déjà des gens qui n'ont pas voulu de moi et...
Kwai — Chut chut chut hey.... Là...
Plus elle parlait et plus la voix de la jeune fille partait dans les aiguë. Elle fini par éclater en sanglot. Le coréen la prit doucement dans ses bras, et leva les yeux sur Yen, l'incitant à les rejoindre. Par acquis de conscience, il posa l'intérieur de son poignet sur son front et grimaça un peu. La fièvre était revenue...
Kwai — Calme toi Io... On ne te laissera pas...
La polonaise les rejoignent, venant glisser tendrement une main dans ses cheveux de la jeune fille pour la caresser avec douceur. Elle sentait son coeur se serrait, n'appréciant vraiment pas de voir ce genre d'émotion chez Io. Elle aimerait pouvoir effacer ce genre de peur, ce genre de tristesse...
Yen — On ne compte pas abandonner Io, qu'on nous refuse une fois, dix fois ou plus. Je suis quelqu'un de très têtue quand j'ai décidé quelque chose. Et j'ai envie de t'adopter, que tu deviens ma fille, que tu sois la grande soeur de Sora.
Elle marqua une pause, remettant de l'ordre dans ses pensées.
Yen — Je sais que cela ne doit pas être facile, mais sur ce point-là, tu peux nous faire confiance. On ne te laissera pas. Oui, cela risque d'être compliqué, car l'administration est compliqué pour beaucoup de chose, et l'adoption en fait partie. Mais on ne se laissera pas faire...
Malgré les paroles de Yen, la petite file paraissait inconsolable. Le coréen la serrait contre lui, se balançant tout doucement pour la bercer un peu. Malgré tout, l'inquiétude s'imprimait dans son regard. Jamais il n'avait vu Io dans cet état et il n'avait pas non plus souvenir que Misako lui ait parlé d'une telle crise. Il passa à nouveau la main sur le front de la jeune fille et interrogea Yen.
Kwai — Elle avait de la fièvre comme ça tout à l'heure aussi ?
Yen — Oui... Elle était aussi brulante. On devrait peut-être appeler un médecin.
L'inquiétude brillait dans le regard de la polonaise, elle n'aimait vraiment pas la savoir aussi fièvreuse. Et si c'était plus grave ? Le coréen serra les dents et réfléchit un instant avant de hocher de la tête, surtout pour lui même. Il fini par soupirer et répondre à Yen.
Kwai — Les médecins ne se déplacent pas ici. Il faut presque être à l'article de la mort pour ça. Je connais quelqu'un qui se déplacera mais je ne peux pas le faire entrer ici. Et si on l'emmène à l'hôpital, seule Misako pourra rester avec elle... Soit on l'emmène à la maison tout de suite soit on se débrouille.
Il fixa son regard dans le sien, serrant toujours les dents. Il espérait seulement qu'il avait également vu juste et que son médecin était bel et bien disponible... Sinon, il n'avait pas vraiment d'autres solutions...
Yen — On l'amène à la maison dans ce cas-là, au pire on se débrouillera s'il refuse de venir.
Elle se dirigea vers le salon, afin de prévenir Misako avec une certaine inquiétude.
Yen — Io est redevenue fièvreuse, on va l'amèner chez nous pour tenter de faire venir un médecin... Est-ce qu'on pourrait voir ensemble pour préparer quelques affaires ?
Peut-être aurait-elle dû aussi demander son autorisation... La jeune fille était sous sa tutelle après tout. Misako se redressa légèrement, son visage se décomposant un peu.
Misako — Oh mon Dieu... Euhm.. Oui bien sûr... Viens là Sora-chan, tu ne vas pas rester tout seul ici...
La japonaise prit Sora dans ses bras et ouvrit la route pour la polonaise, grimpant à l'étage. Elle ne tarda pas à donner à Yen un sac, déposant Sora sur l'un des petits futons de la pièce avant de commencer à remplir le sac avec les quelques affaires que possédait Io. Elle eut un bref moment d'arrêt après avoir vider une étagère et leva les yeux sur Yen.
Misako — Elle ne possède que cela... Et... Dans la latte de parquet le long du mur, près de son lit... Il y a une boite en bois. C'est tout ce qu'elle a en fin de compte...
Yen — Tu lui as offert une protection, ce n'est pas grave pour le reste. On s'en occupera de tout ça avec Kwaï.
Elle était désolée du si peu d'affaire qu'elle leur fournissait pour la jeune fille. Elle eut un soupir avant de demander timidement.
Misako — Est-ce que vous voulez que je garde Sora cette nuit ? Je suis désolée... Je ne pensais pas que son état était aussi inquiétant... Elle était malade ce matin mais elle n'avait pas autant de fièvre...
Yen — Tu n'as pas à t'excuser ou t'en vouloir. Je ne la connais pas encore sur certaines choses, mais elle semble encaisser beaucoup. Et je ne serais pas surprise qu'elle a minimisé sa souffrance... Probablement pour pas que tu t'inquiétes, ou qu'elle soit un poids.
Elle s'en voulait de ne pas avoir décelé le si grand mal être de la petite fille... Elle adressa un sourire rassurant à la japonaise, elle faisait tellement de chose et sa vie n'était selon Yennefer pas facile. Elle l'admirait au fond d'elle. Elle recupéra la boite en bois, sans chercher à savoir le contenu de celui-ci.
Yen — Je ne veux pas t'embêter avec Sora, si c'est compliqué pour toi. Tu es sûre que cela ne te dérange pas ?
Misako lui sourit, reconnaissante, avant de la rassurer.
Misako — Non ça ne me gêne pas du tout. Et puis on ne peut pas dire qu'il soit difficile comme enfant ! Ca me permettra de passer un peu de temps avec lui et vous de prendre soin de Io.
Yen — D'accord, merci beaucoup.
Elle sourit, essayant d'être rassurante et de se rassurer elle-même. Elle reprit Sora, laissant à Yen le soin de prendre les affaires de Io, avant de redescendre. Kwaïgon était dans le salon. Io dans les bras, un peu plus calme malgré le fait qu'elle pleurait encore, le coréen faisait les cent pas en attendant les filles. Quand elles entrèrent dans la pièce, il avait l'air soucieux mais déterminé.
Kwai — Yen, j'ai mit le dossier d'adoption dans ton sac. Le médecin nous rejoint à la maison...
Misako — Si tu as besoin d'une procuration dis le moi...
Kwai — Je t'appellerais si c'est le cas.
Elle eut un bref hochement de tête avant de s'approcher avec Sora.
Misako — Ton fils reste avec moi ce soir.
Kwai — Ok...
Il tendit le bras, passant la main sur la joue de Sora, lui souriant avec chaleur.
Kwai — Reste sage Sora-chan...
Yen — Amuse-toi bien avec Mamie.
Le petit homme lui répondit d'un sourire accompagné d'un petit cri joyeux qui fit sourire le coréen. Il adressa un regard reconnaissant à Misako et s'inclina légèrement pour la saluer.
Misako — On se revoit demain. Tenez moi au courant.
Kwai — Pas de soucis...
Il laissa à Yen le temps de saluer Sora et Misako avant de prendre doucement le chemin de la voiture. Il arrivait que Io divague un peu, murmurant dans un japonais incompréhensible, même pour le coréen. Il installa Io à l'arrière de la voiture, insistant un peu pour qu'elle le lâche avant de prendre le volant, laissant Yen prendre place où elle le souhaitait. Il conduisait rapidement, mais avec toujours autant de fluidité. En arrivant cependant, il ne prit pas la peine de descendre au garage. Il se gara devant leur immeuble et sorti de la voiture en laissant le moteur tourner. Il récupéra Io et aussitôt que Yen fut sortit, le portier se mit au volant pour aller ranger la voiture au garage. En arrivant dans le hall, le médecin était déjà là. Il se leva à leur arrivée et serra rapidement la main de Kwaïgon puis Yen avant de leur emboiter le pas.
Clem — C'est pour cette jeune demoiselle je suppose ?
Kwai — Oui. Yen, je te présente Clem, Clem, Yennefer, mon épouse.
Yen — Bonjour, merci d'être venue...
Le médecin, à la plastique plutôt jeune, sourit à la jeune femme. L'inquiétude était gravé sur son visage, l'empêchant en quelque sorte de répondre à son sourire.
Clem — Enchanté Yennefer ! Avant qu'on monte, tu as toujours ta pharmacie personelle ?
Le coréen se contenta de hocher de la tête et de mettre la carte dans la serrure de l'ascenseur, sélectionnant le sous-sol. En quelques minutes, ils étaient dans la cave du coréen, toujours aussi bien rangée. Le médecin prit une fiole de verre dans une malle frigorifié et ils remontèrent dans l'appartement. Le coréen déposa Io sur le canapé, s'agenouillant à côté d'elle, cherchant Yen du regard et laissant à Clem assez de place pour faire son travail... La polonaise était restée debout, prête à bondir dans la salle de bain ou ailleurs si jamais le médecin avait besoin de quelque chose en particulier. Elle se mordit la lèvre sans s'en rendre réellement compte, le regard braqué sur la jeune fille. Et elle ne tient pas longtemps avant de marmonner ses quelques mots.
Yen — Vous avez une idée de ce qu'elle a...
L'anglais releva sa tête constellée de tâche de rousseur sur Yennefer et lui adressa un grand sourire avant d'acquiescer.
Clem — Oui ! C'est pas bien méchant, juste un petit virus. Il a fait très froid il y a quelques jours, elle a dû mal supporter ce brusque changement de température. Il n'y a pas de raideur qui ferait penser à une méningite. Je vais juste lui faire une injection de paracétamol. Si ce n'est pas passé dans une douzaine d'heure, tu peux lui refaire une injection Kwaïgon. Pas de bain frais, ni chaud d'ailleurs, laisse la clim à vingt-trois, vingt-quatre, ce sera suffisant. Compresse froide sur le front, ça la soulagera sur le moment mais sinon avec le paracétamol ça devrait suffire. Dès qu'elle est consciente, faites la boire.
Le rouquin sourit et fit ladite injection, laissant ensuite au coréen de quoi en refaire une au cas où avant de se relever.
Clem — Si jamais d'ici demain matin ça ne passe vraiment pas, amène là moi.
Le coréen prit une inspiration avant d'acquiescer sagement.
Kwai — Merci Clem.
Clem — Avec plaisir ! J'espère à dans très longtemps. Yennefer, ravie de vous avoir rencontrée ! Ah ! J'allais oublié... Tiens.
Yen — Encore merci, dit-elle avec une pointe de soulagement.
L'anglais lui tendit deux feuilles de papier avant de tendre une main chaleureuse à la jeune femme une fois ses gants enlevé et reprit le chemin de la porte, les laissant seuls. Le coréen alla poser les papiers sur le comptoir de la cuisine et revint doucement vers les deux filles, se laissant glisser doucement par terre, à la place qu'il tenait... Elle était partie récupérer une bassine ainsi qu'un gant de toilette, revenant rapidement auprès de la jeune fille afin de la rafraîchir un peu. Elle s'était installée à ses côtés, elle-aussi assise part terre. Elle posa délicatement sa tête contre l'épaule de son mari en soupirant.
Yen — Je comprends mieux quand ma mère me disait, avoir son enfant malade est l'une des pires inquiétude dans la vie...
Elle marqua un silence avant de poursuivre doucement. Le coréen acquiesça d'un hochement de tête pour confirmer les dires de la jeune femme, enroulant l'un de ses bras autour d'elle pour l'avoir contre lui. Io s'était endormie depuis un petit moment et elle paraissait un peu plus paisible, ce qui était déjà une bonne chose.
Yen — Qu'allons-nous devoir faire ses prochains jours ? Il reste quoi pour le dossier d'adoption ?
Kwai — Les bilans psychologiques, les lettres et l'enquête... Les papiers que m'a donné Clem sont deux certificats médical... Pour nous deux...
Il se facilitait la tâche sur certaines choses, tout en restant bien conscient sur ce fait.
Kwai — Et pour ce qu'on va devoir faire et bien... Si Io va mieux demain après midi on pourra faire un peu de shopping ! En attendant d'avoir rendez-vous et autre... Et après demain il faut aussi qu'elle retourne à l'école... Et trouver une solution pour cet appartement... Qu'elle ait une chambre...
Pour l'instant, il n'y avait pas vraiment réfléchit mais il fallait qu'ils y pensent et qu'il fasse faire les changements dans les prochains jours...
Kwai — Mais ce sera sans doute notre dernier séjour ici avec tout le monde... Il est trop petit cet appart'... Je ne l'avais pas prévu pour une famille...
Il se pinça les lèvres, passant doucement la main dans le dos de Yen, se voulant rassurant... Elle ferma les yeux, appréciant la présence rassurante du coréen. Elle voulait chasser toutes ses questions, toutes ses inquiétudes, se replongeait dans sa bulle. Cependant, elle l'écoutait avec attention.
Yen — Est-ce que c'est une manière pour me dire qu'on va devoir songer à visiter des appartements pour un déménagement très prochainement ? Je suppose qu'il est aussi préférable que je ne pense même pas au prix que tu risques de devoir mettre...
Kwai — Si tu ne veux pas visiter j'ai un agent immobilier qui est très bon pour ça... Il fait tout tout seul c'est parfait...
Yen — Tu visites jamais avant d'acheter ? demanda-t-elle surprise.
Kwai — Très peu... J'ai toujours fait confiance à mon agent et aux photos qu'il m'envoie.
Il avait pourtant bien raison sur ce point-là, celui-ci était déjà trop petit avec uniquement Sora. La solution qu'ils avaient trouvé fonctionné bien parce qu'il était petit... Mais maintenant.
Yen — Donc... Un appartement familial. Combien de chambres ?
Le coréen sourit à sa question et passa une main distraite dans les cheveux de Io. Il jeta un regard malicieux avant de le poser à nouveau sur Io.
Kwai — Au moins quatre. Suite parentale comprise.
Yen — Hm... Oui, et j'approuve l'idée de la suite parentale interdite aux enfants, dit-elle en souriant malicieusement.
Il ne put empêcher un sourire malicieux de flotter sur ses lèvres, mais il gardait le regard sur Io, concentré. Elle recupéra le gant de toilette afin de le rafraichir dans la bassine avant de l'essor un peu et de le remettre délicatement sur le front de la jeune fille.
Yen — Nous voilà parents pour la seconde fois... Moins contraignante la grossesse.
Elle avait besoin d'humour pour faire passer ses inquiétudes, et même si légalement ils n'avaient pas encore ce statut de parent, cette idée était déjà gravée dans ses pensées.
Kwai — En effet ! Moins contraignante... Mais bien longue...
Il avait murmuré la fin de sa phrase, plus pour lui que pour elle. Il entrait dans le vif du sujet avec Io en plus de cela... Mais le coréen s'était assez vite convaincue que l'état de faiblesse dans lequel se trouvait Io facilitait la prise de contact avec Yen... Les rapprochait sans le vouloir.
Yen — Il peut se déplier ce canapé ? Je ne sais même plus....
Kwai — Oui il se déplie. Mais si elle est vraiment mal cette nuit on peut peut-être la garder avec nous ?
Yen — Oui, on peut peut-être la garder avec nous cette nuit. Elle est jamais venue ici.
Kwai — Merci...
Sur ce point là, il était peut-être un peu trop protecteur, il le savait. Tout comme il savait qu'il ne pourrait pas fermer l'oeil de la nuit. Mais il était incapable de s'en empêcher... Même s'il savait que ce n'était pas l'idéal... Elle déposa un baiser sur le front de la jeune fille, avant de se lever en marmonnant au coréen qu'elle allait préparer du café. Généralement, elle n'était pas une grande buveuse de café en dehors du matin, mais elle ressentait le besoin de boire quelque chose de chaud et qui la tiendrait éveillée. Elle en profita pour préparer une boisson sucrée pour Io, qui était celle que sa mère lui faisait lorsqu'elle était malade. Elle revient au salon avec un petit plateau qu'elle posa sur la table basse.
Yen — Et toi, comment tu te sens ? Il me semble avoir vu de la culpabiliter dans ton regard à certains moments...
Le coréen mit un certain temps avant de répondre. Le temps d'organiser les pensées qui traversaient sans cesse son esprit. La main caressant doucement les cheveux de la petite fille endormie. Il fini par doucement tourner la tête vers Yen et lui adressa un faible sourire. Elle commençait à être doué pour mettre le doigt sur ce qu'il ressentait.
Kwai — J'ai l'impression que c'est de ma faute... Que j'aurais pu faire plus pour elle bien avant maintenant...
Il prit une légère inspiration avant de reprendre, dans un murmure.
Kwai — Je... Ne vis pas très bien le fait qu'elle ait pensé que je ne l'aimais plus... J'en viens à me demander si elle a prit chacun de mes départs comme un abandon... Toute la souffrance et la déception que cela à du provoquer... A cause de moi...
Elle se tourna vers le coréen avant d'encadrer son visage de ses mains afin de plonger son regard dans le sien.
Yen — Tu me l'as dit toi-même, à l'époque tu ne pouvais pas l'adopter à cause de ta situation précaire. Elle était plus en sécurité chez Misako. Il y a toujours des facettes négatives dans une décision, surtout aussi importante. Ce n'est pas de ta faute, on est dépendant d'une certaine manière aux imprévus de la vie. Ce qu'elle a dit aujourd'hui, il ne faut pas oublier qu'elle était en étant de fièvre. Le pense-t-elle réellement ? Tu ne peux pas regarder en arrière, tu ne peux pas te dire que si tu l'avais adopté plus tôt que si tu avais fait différemment. Ce qui est fait est fait... Et peut-être que si tu l'avais adopté on se serait jamais rencontré.
Elle marqua une pause où elle l'embrassa chastement avant de poursuivre.
Yen — Si elle sent ta culpabilité, elle risque d'être pas bien. Regardons vers le futur maintenant, offrons lui la vie dont elle rêve et elle a besoin pour s'épanouir. C'est la meilleure solution pour chasser définitivement la souffrance qu'elle a connu, d'accord ?
Il hocha de la tête pour toute réponse et soupira en tournant la tête pour poser les yeux sur la jeune fille. Avec lenteur, il reprit le gant de toilette pour l'imbiber à nouveau d'eau froide et lui humidifier le visage en douceur. L'après-midi touchait presque à sa fin désormais. La journée avait très vite filer mine de rien... Mais ils n'étaient pas près de se coucher... La polonaise le laissa faire, attrapant sa tasse de café qu'elle sirota légèrement avant de reposer sa tête contre l'épaule de son époux, le regard perdu vers la jeune fille endormie.
Ils attendirent longtemps avant que la jeune fille n'ouvre à nouveau les yeux. Au dehors, les lumières de la ville donnaient à la pièce des reflets orangés. Le coréen avait allumé quelques led de la cuisine, pour garder une ambiance tamisé dans la pièce. Il était resté assit par terre la plupart du temps, à côté de Io. En ouvrant les yeux, elle eut un faible mouvement de recul regardant tour à tour Yen et Kwai. Le coréen lui sourit et prit la parole en japonais, pour facilité la communication avec la jeune fille.
Kwai — Hey... Ohayo Io-chan... Comment tu te sens ?
La jeune fille se détendit et se redressa doucement en se frottant les yeux. Elle prit la parole d'une voix un peu ensommeillée.
Io — J'ai presque plus mal à la tête...
Kwai — Tant mieux...
Io — Où est-ce qu'on est ?
Kwai — On est chez nous... Sora est resté chez Misako pour ce soir, on ira le chercher demain quand tu iras mieux...
Elle hocha doucement de la tête, un peu surprise, regardant autour d'elle avec une certaine réserve. Le coréen tourna la tête vers Yen et lui sourit, se voulant rassurant et essayant de reléguer au fond de son esprit la culpabilité qui lui serrait encore parfois le coeur. Yennefer adressa un sourire à la jeune fille avant de se tourner pour récupérer le grand verre qu'elle lui avait préparé.
Yen — Tiens, cela te fera du bien. C'est ce que ma mère me donnait quand j'étais malade. Et il m'arrivait par moment de jouer à la malade rien que pour en avoir !
Io — Merci...
Elle éloigna légèrement la bassine, en enlevant le gant humide de sur le front de la jeune fille afin qu'elle soit plus libre pour boire et se redresser. La petite japonaise se redressa doucement, avec une certaine précaution avant de prendre le verre que lui tendait Yen de ses deux mains en inclinant légèrement la tête, comme elle l'avait si assidûment apprit. Elle bu doucement quelques gorgées, les regardant tour à tour avec timidité.
Yen — Tu as envie de visiter un peu ? Bien qu'on risque de démenager bientôt afin que vous puissiez avoir une chambre à vous toi et Sora.
La japonaise hocha de la tête doucement pour répondre à la question avant de demander avec une certaine surprise.
Io — Une chambre à moi ?
Kwai — Oui, une chambre à toi. Au Haras aussi tu auras une chambre à toi.
Malgré le sourire encourageant du coréen, Io semblait embarassée. Il posa une main douce sur son bras, l'encourageant à dire ce qu'elle avait sur le coeur. Elle releva brièvement les yeux sur lui avant de regarder son verre et répondre dans un marmonnement.
Io — Je n'ai rien à mettre dans une chambre...
Kwai — Ne t'inquiète pas pour ça Io. On ira acheté tout ce qu'il faut pour mettre dans une chambre.
Elle releva les yeux sur lui, sur le point d'ajouter quelque chose mais elle se ravisa et reprit une gorgée de son breuvage sucrée. Le coréen eut un léger soupir et échangea un bref regard avec Yen avant de revenir sur Io.
Kwai — Je vais faire quelque chose à manger, je te laisse faire la visite avec Yen, d'accord ?
La petite fille hocha de la tête. Le coréen se releva, déposant un léger baiser dans ses cheveux avant d'aller à pas lent vers la cuisine, se retournant, hors de vue de la petite, pour adresser un sourire à Yen... La polonaise répondit à son sourire avant de reposer son attention sur Io.
Yen — Tu aimes bien ? Si jamais tu aimes pas, tu as le droit de le laisser. J'ai des goûts un peu bizarre, dit-elle en souriant.
Io — J'aime bien... C'est très bon. Merci.
Elle attendit qu'elle reposa son verre sur le plateau pour se lever doucement. La petite fille déposa son verre avant de suivre Yen, vacillant un peu sur ses premiers pas avant d'être un peu plus assurée. Elle suivit sagement Yennefer, posant les yeux partout, curieuse. Elle prit le temps de regarder le paysage nocturne qui s'étalait sous ses yeux, serrant le bas de son kimono de ses petites mains.
Yen — La visite va être assez rapide. Il y a notre chambre en haut, un coin bureau où on a installé une chambre provisoire pour Sora, la salle de bain et la cuisine. La plus belle pièce c'est le salon avec cette belle vue !
Elle jeta régulièrement des regards vers la jeune fille tout en la guidant vers les différentes pièces qu'elle a cité. Elle lui laissa le temps d'observer les lieux, ne poursuivant que quand elle sentait que sa curiosité était assouvie. Io regardait partout, mais ne touchait jamais à rien, gardant obstinément les mains sur son kimono. Elle était intimidé et se déplaçait à pas lent. Elle avait encore le visage un peu fatigué mais la fièvre ne remontait pas. Elle suivait sagement Yennefer sans dire un mot, se contentant de hocher de la tête s'il le fallait.
Dans la cuisine, le coréen avait préparé un plat léger et chaud. Une sorte de ragoût avec des nouilles et quelques légumes, au goût un peu sucrée, pour permettre à la jeune fille l'apport de liquide et de sucres lents. Il servit rapidement trois bols et mit la table. Io se tenait devant les baies vitrées, regardant au dehors avec une certaine attention. Elle semblait perdue dans ses pensées cependant. Le coréen s'approcha doucement de Yen, la prenant un instant dans ses bras, en essayant d'évacuer ses doutes, avant de leur proposer de passer à table. La petite fille mit un certain temps avant de détacher son regard de la ville et vint s'asseoir en silence à table, entamant son bol en silence. Le coréen la regarda faire un instant avant de l'imiter, tournant doucement la tête vers Yen.
Kwai — Demain j'appellerais le docteur Liu... Tu sais, le psy de New York... Pour faire les bilans.
Yen — Bonne idée, cela serait plus facile qu'il soit celui qui gère ses bilans-là qu'un parfait inconnu... Espérons qu'à la fin du bilan qui m'oblige pas à faire des séances parce que comme aime dire ma mère, par moment je suis gratinée comme personne, dit-elle en souriant.
Avec un peu de chance il accepterait qu'ils fassent des entretiens téléphoniques et lui enverrait ses bilans par mail, ce qui leur ferait gagner un temps précieux. Au fond, Yennefer était assez inquiéte des questions de ce bilan. Comme elle n'était pas très fan des psychologues en général, mais celui-ci avait aidé le coréen d'une certaine manière. Elle se sentait un peu plus en confiance. Il réfléchissait à tout ce qu'il faudrait faire le lendemain quand Io l'interrogea doucement, avec une certaine réserve.
Io — Kwaïgon-sensei ?
Kwai — Oui, Io ?
Io — Est-ce que je peux faire une lettre moi aussi ? Pour le dossier...
Le coréen échangea un regard avec Yen, un peu surprit avant de répondre. Elle fut aussi surprise de la demande, mais un sourire rassurant accompagna la réponse du coréen.
Kwai — Oui, bien sûr...
Elle hocha de la tête, paraissant satisfaite, avant de se replonger dans son bol et ses réflexions... La polonaise se replongea dans son repas un instant avant de poser son attention sur son époux.
Yen — Tu penses aussi contacter Liam demain ?
Elle se demandait soudainement si le coréen avait parlé de cette adoption à quelqu'un d'autre. Pour sa part, elle avait mis Myriam dans la confidence, mais peut-être en avait-elle échangé avec son époux. Ce qu'elle ne pourrait pas vraiment lui reprocher. Mais elle en parlerait à un autre moment de ça au coréen.
Kwai — Oui... Je... Je ne lui ai pas dit pourquoi on faisait ce voyage... Je n'en ai parlé qu'à Carter... Je le mettrais au courant demain. Je pense qu'il en parlera un peu à l'équipe...
Yen — D'accord.
Il ne pensait pas que Liam puisse le prendre mal, au contraire. Il adorait les enfants et il comprenait aisément ce désir d'en avoir, qu'ils soient de soit ou non, attendu ou pas. Malgré eux dans certains cas, l'équipe se remplissait peu à peu d'enfants, qui étaient, pour Liam, leur avenir à tous. Il les voyait tous comme des cavaliers près à remplacer les siens le moment venu mais ils le laissaient rêver à cela, même s'ils restaient tous persuadé que les enfants choisiraient bien leurs propres voies au final. Liam était le visionnaire de l'équipe et personne ne tentait de brider ses esprits fourmillant d'idées. Au contraire même.
Io termina son bol assez rapidement et attendit que Kwai et Yen ne termine, refusant d'en avoir un autre bol. Rapidement cependant, elle commença à dodeliner de la tête, oscillant entre phase de conscience et demi somnolence. Sans doute qu'elle ne les écoutait plus depuis longtemps d'ailleurs. Quand elle faillit tomber de sa chaise et se rattrapa au dernier moment, le coréen jugea bon de la coucher. Par acquis de conscience, il vérifia sa fièvre -bien plus basse- et la prit dans ses bras pour monter à l'étage. Il l'allongea doucement sur leur lit et se tourna finalement vers Yen.
Kwai — Je peux... Te laisser la mettre en pyjama et tout ? Je ne veux pas la mettre mal à l'aise...
Yen — Oui, c'est préférable.
Il haussa un peu des épaules, jetant un regard à Io, qui se recroquevillait au milieu du lit, luttant encore un peu pour garder les yeux ouverts.
Kwai — Je vais ranger en bas, je remonte plus tard...
Il déposa un chaste baiser sur les lèvres de la jeune femme avant de regagner le rez de chaussée, pourssant un profond soupir d'un certain soulagement... Elle avait répondu à son baiser par un tendre regard avant de reposer son attention sur la jeune fille. Elle se dirigea vers la commode où elle avait déposé le sac avec ses affaires. Elle s'installa au bord du lit en posant le sac.
Yen — Misako m'a aidé à recupérer tes affaires.
Elle y chercha un pyjama dans les maigres affaires, se promettant de lui garnir rapidement ses possessions. Puis elle lui murmura qu'elle allait l'aider à enlever ses vêtements en commençant par le haut. Elle avait des gestes délicats, mais avec une certaine maitrise qu'elle avait appris auprès de Sora. Elle lui adressa régulièrement des regards rassurants, prenant le temps d'aller à son rythme.
Yen — Allez hop, sous la couette bien chaude.
Un sourire s'afficha sur ses lèvres, tirant la couette pour qu'elle puisse s'y glisser à l'intérieur avant de la rabattre doucement sur elle.
Yen — Tu peux t'endormir maintenant, on va rester près de toi pour veiller sur toi.
Io s'était laissé faire doucement et s'était vite glissé sous la couette, en se mettant au centre du lit. Légèrement en boule, elle s'était très vite rendormie, assomé par la fatigue et l'accumulation des émotions... Au rez de chaussée, le coréen rangeait patiemment la vaisselle, en essayant de faire le moins de bruit possible. Il avait également ranger les bilans de Clem avec le dossier et barrait sur sa liste tout ce qui avait déjà été fait pour le dossier. C'est finalement avec une certaine lenteur qu'il avait rempli le fond d'un verre d'une liqueur aux reflets violacées avant de se poster sur un banc, à l'angle de la salle à manger, les yeux rivés sur le ville en dessous d'eux. Cet appartement lui manquerait... Mais avec un peu de chance, il pourrait racheter celui d'en face... A vrai dire, se serait l'idéal... Il irait toquer à la porte du voisin pour en parler avec lui...
Il sirotait son verre, s'humectant tout juste les lèvres à chaque gorgée, qui n'en était pas vraiment une, plongé dans ses pensées. Peut-être que Yen avait raison d'un côté... Peut-être qu'il devrait faire appel à quelques connaissances permettant d'accélérer le processus... Ou pas... Et passer par la voie légale. Il soupira avant qu'un sourire ne passe cependant sur ses lèvres. Elle avait accepté... Et si le sort leur était favorable... Ils adopteraient réellement Io... Il ferma les yeux, se laissant envahir par la bouffée de gratitude et d'amour qui enflait dans sa poitrine, un fin sourire flottant sur ses lèvres...
Elle était restée plusieurs minutes à observer la jeune fille, voulant être certaine qu'elle s'était endormie dans un sommeil paisible. Puis, elle se leva délicatement pour quitter la chambre dans le plus grand silence. Elle ne tarda pas à trouver son époux, se glissant derrière son dos pour blottir sa tête dans son cou et d'enrouler ses bras autour de lui. Elle ferma les yeux, savouerant sa présence qu'elle aimait tant et dont elle pouvait difficilement s'en passer.
Yen — Elle s'est endormie, marmonna-t-elle contre sa peau.
Elle poussa un soupir avant de poursuivre.
Yen — Ca va ?
Il fut secoué d'un léger rire avant de prendre l'une de ses mains pour embrasser avec délicatesse le dos de cette dernière.
Kwai — Je crois que je ne pourrais jamais te rendre tout ce que tu me donnes... Il me faudrait plusieurs vies pour cela...
En douceur, il se détacha d'elle, posant son verre par terre, pour se retourner et la prendre dans ses bras. Il enfouit sa tête au creux de son cou avant de reprendre, murmurant.
Kwai — Merci Yen... Merci d'avoir accepté l'adoption... Je sais que pour toi ce n'est pas une évidence... Je sais que ce n'est pas facile, et on risque d'avoir encore des moments de doutes... Mais sincèrement... Merci... Je ne te le dirais jamais assez... Ni à quel point je t'aime... C'est plus une vie qu'il me faudrait mais une éternité...
Il soupira, de façon un peu haché, d'un souffle rempli d'émotions. Maintenant qu'il y repensait, sa vie aurait été bien vide sans elle... Elle glissa une main dans ses cheveux, les caressant avec une incroyable tendresse. Ses mots ne pouvaient pas la laisser indifférente, l'émotion qui vivrait dans sa voix non plus. Elle se redressa légerement afin de pouvoir plonger son regard dans le sien.
Yen — Tu n'as même pas conscience que toi aussi tu m'offres beaucoup de chose dans ma vie. Certes, les problèmes viennent principalement de toi, dit-elle en souriant tendrement.
Elle se pencha pour l'embrasser avec tendresse, avant de reprendre dans un murmure.
Yen — Ne pense pas que j'ai accepté l'adoption par dépit. Oui, j'ai encore beaucoup de doute, tu risques d'en subir les conséquences lorsqu'une situation m'échappera avec Io. Tu vas peut-être devoir porter sur des épaules une charge... Oui, je sais que tu as l'habitude d'en porter. Mais tu sauras me remettre sur le droit chemin, comme toujours... Donc tu vois, j'ai besoin de toi auprès de moi. Et je ne suis pas toujours un cadeau, dit-elle en souriant.
Le coréen sourit, remontant l'une de ses mains pour la poser avec délicatesse sur la joue de la jeune femme. Il eut un nouveau soupir à ses paroles, empli d'émotions, avant de reprendre la parole en douceur.
Kwai — Tu es toujours un cadeau... Quoi que tu en penses... Et quoi qu'en dise ta mère !
Yen — On verra dans trente ans, dit-elle en plaisantant.
Il rit doucement, embrassant la jeune femme avec tendresse avant de la reprendre dans ses bras, ses mains passant doucement dans son dos. Un soupir passa la barrière de ses lèvres, elle aimait ses instants-là où elle peut plaisanter avec lui, où ils livraient leurs émotions l'un l'autre.
Kwai — Je sais que tu n'as pas accepté par dépit... Et bien heureusement ! Je m'en serais voulu si cela avait été le cas... Et ne t'inquiète pas, tu ne seras jamais un poids sur mes épaules... Quoi qu'il se passe...
Il déposa un baiser dans son cou et resta longuement ainsi, se délectant de sa chaleur, de son odeur. Il ne se lassait décidément pas d'elle et cette pensée lui arracha un sourire. Il eut un léger rire avant de mordiller l'oreille de la jeune femme, malicieux.
Kwai — Je crois qu'il vaudrait mieux aller se coucher... Avant que je ne te saute dessus !
Yen — En effet, dit-elle en rigolant malicieusement.
Il sourit, se détachant doucement de la jeune femme, déposant un dernier baiser au coin de ses lèvres. Il récupéra son verre, qu'il vida d'une gorgée, avant de se lever, tendant la main à la polonaise pour l'aider à se relever à son tour. Il posa son verre dans le lave-vaisselle et monta en silence, faisant un passage dans la salle de bain pour se brosser les dents et se changer, enfilant un jogging et un t-shirt en guise de pyjama improvisé -il n'en possédait aucun alors il faisait avec les moyens du bord... Il se glissa ensuite d'un côté de Io, avec lenteur, en restant au dessus de la couette pour l'instant, observant son épouse avec un fin sourire sur les lèvres et le regard brillant d'émotion... Yennefer avait aussi fait un tour dans la salle de bain, afin de mettre l'un de ses T-shirts et de recupérer un jogging qu'elle utilise pour faire un peu de sport. Son regard se posa sur la jeune fille, avant de glisser vers le coréen en souriant tendrement. Elle s'installa dans le lit avec délicatesse, se retenant de passer une main dans les cheveux de Io. Elle murmura à l'intention du coréen un bonne nuit... Car elle savait que Morphée risquerait de l'emporter au bout d'un moment.
Elle leva la tête vers le coréen, jetant un œil sur le formulaire pour savoir où il en était exactement. Elle le lirait quand il aura terminé par curiosité. En tous cas, elle espérait que cette adoption se passera rapidement et sans le moindre problème. Elle savait qu'elle n'hésiterait pas à se battre s'il le fallait réellement. Elle pensait avant tout à la jeune fille, ne voulant pas lui faire subir ce genre de situation compliquée à vivre. Le coréen leva les yeux sur Yennefer et jeta un œil à son paragraphe avant de sourire amusé.
Kwai — Au bas mot... Ça dépassera l'encadré !
Il sourit et montra le dossier, qu'il avait entièrement rédigé en kanji japonais.
Kwai — Je te traduirais le tien t'inquiète pas.
Les traits de son visage s'était légèrement décomposé quand son regard croisa l'écriture en kanji. Elle aurait pourtant dû s'en douter vu dans quel pays ils se trouvaient et surtout l'origine de la jeune fille. Mais ce détail l'avait échappé... Elle fit une légère grimace avant de marmonner d'une voix.
Yen — Et me traduire ce que tu as marqué ?
Kwai — Peut-être... Peut-être pas...
Il sourit doucement pour la rassurer et ouvrit le bras pour que Io se colle à lui. Elle tombait doucement dans une douce somnolence et se rapprochait doucement mais sûrement du coréen. Il jeta un regard à Yen, tendre, avant de se pencher à nouveau sur le dossier et poursuivre ses lignes de kanjis... Misako continuait de jouer avec Sora, tranquillement... Yennefer répondit à son regard, observant un instant la jeune fille avant de se replonger dans l'écrit de ses motivations pour l'adoption. Elle laissa ses émotions parler pour elle-même, bien qu'elle barrait certaines phrases. Au bout d'un moment, elle poussa sa feuille vers le coréen, le regard un peu incertain et en attente de son avis.
Yen — Tu penses que cela ira... C'est un peu brouillon... Il faut peut-être quelque chose de plus carré ?
Le coréen prit le temps de lire les phrases de la jeune femme avant d'acquiescer doucement.
Kwai — C'est très bien. Il faut que ça te ressemble, sinon ce n'est pas la peine... Je vais traduire tout ça.
Yen — Je suis par moment trop brute... Merci.
Il sourit pour la rassurer et s'attela à la tâche, son regard passant de la feuille de brouillon au dossier, le stylo qu'il avait en main griffonnant sans relâche sur les feuillets du dossier. Io s'était complètement appuyé contre lui et ses yeux papillonnaient. Nul doute qu'elle ne tarderait pas à s'endormir à nouveau... Le temps qu'il copie le texte de Yennefer, Io avait complètement glissé contre lui. La tête sur sa jambe, elle était complètement pelotonnée contre lui. Avec un léger soupir, le coréen reprit sa feuille, s'éclaircit doucement la gorge et entama sa lecture.
Kwai — Je connais Io depuis qu'elle est toute petite. Elle a toujours fait plus ou moins parti de ma famille, ayant été confié dès son plus jeune âge aux bons soins de ma mère. Nous avons développé, au fil des années, un lien très étroit, relevant déjà du domaine familial. Ayant également été adopté, c'est un acte me paraissant naturel. Je considère que l'on peut choisir sa famille, et que le lien de sang n'a pas de prévalence sur les liens du cœur. J'ai très vite envisagé d'adopter Io, mais je ne pouvais le faire sans le consentement de mon épouse. Après une mûre réflexion, nous avons décider de demander l'adoption de Io. Je suis tout à fait conscient des difficultés qui peuvent nous attendre, mais je suis persuadé que nous pourrons les surmonter, et ainsi offrir à Io une famille, un foyer et tout l'amour qu'elle mérite. L'adoption de Io n'est en aucun cas un acte de charité ou une prise en pitié. C'est une décision motivé par un profond désir, éprouvé par les années et rester intact malgré elles. Je serais plus que ravie d'en discuter de vive voix, restant à votre disposition pour toute question et précision.
Il prit une légère inspiration et posa la feuille sur la table avant de relever les yeux sur sa femme.
Kwai — Qu'en penses tu ? Tu veux que je change les "je" en "nous" ?
Elle plongea son regard dans le sien, une certaine émotion suite à sa lecture. Elle jeta un bref regard vers la jeune fille, avant de lui répondre.
Yen — Non, je trouve ton texte très bien. Et puis, c'est tes motivations, là aussi c'est important que cela soit de toi.
Kwai — Ok...
Le coréen lui sourit, commençant à relire le dossier, posant une main sur Io. Elle eut un moment de réflexion avant d'oser aborder un sujet qui commençait légèrement à la tracasser, surtout en voyant que le formulaire se remplissait grandement. Sa question, elle la posa autant au coréen qu'à la japonaise, posant son regard sur l'un puis l'autre.
Yen — L'adoption au Japon est strict ?
Misako releva les yeux et croisa le regard du coréen en pinçant les lèvres. Elle adressa un sourire un peu triste à Yennefer mais c'est le coréen qui répondit à la polonaise.
Kwai — L'adoption est courante au Japon, surtout chez les adultes. Il y a un faible taux de natalité et pas mal de gens n'ont pas d'héritiers. Il est courant alors qu'un homme d'affaire adopte un jeune adulte prometteur qui prendra sa relève. Ce n'est donc pas mal vu ni rien mais c'est... complexe. Et nous ne remplissons malheureusement pas tout les critères. On peut en partie tricher un peu... Mais il est possible que ce ne soit... Pas suffisant...
Il soupira en laissant son regard se perdre un instant dans le vague. Il fini par relever doucement les yeux sur Yen, rajoutant dans un murmure.
Kwai — Il y a des examens à passer. Une visite médicale, un bilan psychologique, un inspecteur doit faire une enquête sur nous, notre relation. On sera interrogé.. Et il nous faut aussi deux lettres de référence. Misako pourra nous en faire une et je vais appeler Liam pour la seconde... C'est ce qui prendra le plus de temps à obtenir pour remplir le dossier. Ensuite il faudra se présenter à une audience et c'est le juge qui prendra la décision... Le seul point qui poserait vraiment problème c'est qu'on ne réside pas au Japon. Heureusement, nous avons un logement ici et techniquement, je travaille ici. Mais ça ne suffira peut-être pas au juge. Il est possible qu'il décrète qu'une vie au Haras ne permette pas d'apporter à Io un cadre suffisamment stable... Et enfin... Misako s'est vu refuser l'adoption de Io une fois déjà...
Il se tut, gardant son regard dans le sien, attendant sa réaction. Malgré tout ce qui pouvait se mettre en travers de leur chemin, rien ne l'empêcherait de tenter quand même le coup... Et de tout faire pour aller au bout de la démarche...
Yen — Bordel, mais ils ont besoin de faire tout un cirque pour une adoption. C'est à croire qu'il préfère savoir que l'enfant restera à vie dans un foyer sans connaître la joie d'être en famille ! Putain de bureaucrate à la con sérieux...
Elle ruminait, même si elle contenait le ton de sa voix pour ne pas réveiller la jeune fille. Elle refusait d'accepter une réponse négative. Elle ne pouvait pas s'y résoudre, maintenant qu'elle avait fait son choix.
Yen — En trichant un peu... Sincèrement, on a quand même une chance ? Parce qu'à tes explications, j'ai l'impression d'entendre qu'on validera jamais ce putain de dossier...
Le coréen eut un lourd soupir et serra un bref instant les dents avant de répondre.
Kwai — Cela dépend du juge... J'en connais pas mal... Mais je ne suis aussi pas forcément très apprécié dans le monde de la justice...
Un fait qui pouvait grandement pencher dans la balance selon le juge qu'ils auraient en face d'eux, quand bien même ils passent toutes les autres étapes... Une grimace s'afficha sur son visage, ce détail n'était pas à négliger hélas. Les activités du coréen pouvaient être un point négatif pour le dossier. Elle poussa un profond soupir, avant de fermer un instant les yeux.
Yen — Et il n'y a pas un moyen de détourner le système... En faussant certains dossiers... Si je n'avais pas avorter, mon premier enfant aurait presque l'âge de Io...
Le coréen eut un regard surprit, fronçant légèrement les sourcils.
Kwai — Tu voudrais faire passer Io pour ton premier enfant ? Falsifier son acte de naissance ? Renier ses parents biologiques ? Corrompre un juge ?
Il appuyait de plus en plus ses questions, gardant son regard fixer dans le sien, un peu abrupt... Elle soutient quelques instants son regard avant de détourner vers Sora, une boule à l'estomac. Elle n'avait pas pensé à toutes ses questions importantes... Elle était juste bloquée sur la peur d'une réponse négative de manière légale.
Yen — Je ne pourrais pas accepter une réponse négative... Plus maintenant que mon choix est fait...
Elle avait marmonné du bout des lèvres, se sentant coupable de sa proposition. Elle ne tarda pas à se lever, pour quitter la pièce pour se rendre dans la cuisine. Elle se sentait soudainement étouffée dans la pièce, prise d'un certain malaise. Le coréen lui laissa un peu d'avance, échangeant un regard avec Misako. Avec précaution, il se dégagea de Io, laissant son dossier sur la table avant de rejoindre la cuisine en silence. Il resta un instant sur le seuil, bras croisé, observant la jeune femme, un fin sourire aux lèvres. Il fini par prendre la parole dans un murmure, parfaitement audible dans le silence de la cuisine.
Kwai — Je ne pensais pas que ma femme plongerait avec tant de facilité dans l'illégalité ! Aurais-je une si mauvaise influence sur vous ma tendre épouse ?
Il sourit, se détachant de l'encadrement de la porte pour s'approcher d'elle et la prendre doucement dans ses bras, retrouvant son sérieux. Il la serra un moment dans ses bras avant de reprendre, toujours murmurant.
Kwai — Je sais que ça ne va pas être facile... Mais j'aimerais tenté quand même la voie légale et normale avant d'outrepasser les lois. Ce n'est pas parce que j'ai les moyens et le pouvoir de le faire qu'il faut le faire systématiquement. S'il le faut, on le fera... Il n'y a pas spécialement besoin de corrompre un juge pour ça ou falsifier des documents... Je connais bien des gens qui me doivent bien des choses... Cela peut être un service parmi d'autre... Ou en échange d'un service que je peux rendre... Peu importe. Mais ce n'est pas ce que je veux léguer à mes enfants. Je ne veux pas qu'ils pensent que tout est possible d'un claquement de doigt. Qu'on ne doit pas se battre pour ses rêves... Qu'on est au dessus des lois. Beaucoup de gens pensent que, parce que je suis à la tête d'une des plus grosses organisations mondiales, parce que je suis milliardaire ou encore parce que mon patrimoine immobilier a depuis longtemps dépasser les limites de l'indécence, je suis exempté de toute règle... Je peux me permettre d'outrepasser les lois, de purement et simplement les ignorer, parce que quoi que je veuille, je peux l'obtenir en bien peu de temps. Mais ce n'est pas le cas. Ce n'est pas parce que les activités du clan ne sont pas approuvées par toutes les lois de ce monde que je peux me comporter comme un roi... Je ne suis qu'un homme, pas un dieu...
Il se décolla doucement d'elle, prenant sa tête entre ses mains, plongeant son regard dans le sien, poussant un léger soupir.
Kwai — Mais si tu y tiens vraiment je peux obtenir des papiers officiels d'ici à demain soir. Tu n'as qu'un mot à dire...
Elle secoua légèrement la tête négativement avant de se blottir contre lui, plongeant sa tête dans le creux de son cou en soupirant. Elle resta ainsi pendant quelques minutes avant de marmonner contre sa peau.
Yen — J'ai juste peur vis à vis d'Io... Je m’inquiète probablement pour rien ou trop rapidement, mais cela risque d'être pas facile à vivre pour elle. Quoi que je sais même pas...
Elle poussa un long soupir avant de poursuivre toujours dans un murmure.
Yen — Je veux juste pas revoir cette détresse... Qu'elle croit qu'on va finalement changer d'avis parce que c'est trop compliqué de l'adopter ou qu'on pourra jamais l'adopter...
Une main glissa dans ses cheveux, les caressant tendrement comme dans un geste qui se voulait rassurant pour elle-même.
Yen — Je préfère passer par la voie légale...
Kwai — Moi aussi...
Il serra un peu plus ses bras autour de la jeune femme, restant un instant silencieux avant de reprendre, murmurant.
Kwai — Ce sera dur pour Io. Pas seulement le temps du dossier mais aussi le temps d'adaptation avec nous. Elle n'a jamais rien connu d'autre que l'Okiya et il règne ici un mode de vie traditionnel qui est à des kilomètres du nôtre... Même si Misako ne cesse d'apporter des touches de modernité à la maison, elle est aussi la garante d'une tradition qui se perd avec le temps... Elle reste, avec sa maison et ses filles, parmis les deux cents dernières d'un morceau d'histoire... D'une culture... Elles sont en voie de disparition mais Misako fait tout pour garder la flamme vivace et passer le témoin par la suite. Cela apporte pas mal de décalage avec notre société, notre mode de vie. Misako fait en sorte que les filles s'adaptent, mais Io est encore trop jeune...
Il eut un léger soupir avant de poursuivre.
Kwai — Il va falloir qu'on reste très vigilant... Mais... Qu'on se voit refuser l'adoption est une possibilité Yen. On ne doit pas l'ignorer et faire l'autruche... Et il faut en parler à Io.
De nouveau, il serra un peu plus la jeune femme contre lui, le regard perdu au delà du paysage que lui présentait la fenêtre... Elle crispa légèrement ses mains en serrant ses vêtements avant de reprendre son calme et une respiration plus régulièrement. Cette situation la mettait dans ses états de stress qu'elle n'avait plus l'habitude d'avoir, l'inconnu pouvait lui faire peur...
Yen — Tu as conscience que je risque de faire des conneries. Je ne connais même pas toutes les règles de bienséance ici. Je vais être comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Je ne sais pas être délicate... Je dois faire absolument attention à quoi ? C'est quoi les choses à ne pas faire ici ? Il faut que j'arrête mon langage fleuri ?
Le coréen eut un léger rire avant de répondre, un sourire aux lèvres malgré le sérieux de la situation et les doutes de la jeune femme.
Kwai — Tu dois seulement faire attention à Io... Je ne te demande pas de respecter les règles de cette maison, mais simplement de rester attentive à ce que Io ne soit pas déborder par les évènements. Reste toi même. Je serais là pour ce qui est du reste... C'est juste que... Elle risque de ne pas tout comprendre dans notre quotidien. Elle aura simplement besoin de temps pour s'y faire... C'est à cela qu'on devra être vigilant...
Le coréen se décolla un peu de la jeune femme, reprennant son visage entre ses mains, lui adressant un sourire rassurant. Il comptait l'embrasser mais un faible mouvement aux limites de son champs de vision le firent légèrement sursauter. Il tourna vivement la tête, tout sourire disparaissant pendant un quart de seconde avant qu'il ne revienne, là encore rassurant.
Kwai — Io... Approche...
La petite fille eut un moment d'hésitation avant de s'approcher doucement. Elle avait de légères cernes et gardait les yeux baisser, les mains serrées sur les bords de son kimono bordeaux, les cheveux en bataille. Le coréen déposa un chaste baiser sur les lèvres avant de s'agenouiller devant Io. Il sourit doucement, penchant la tête pour tenter de capter le regard de la jeune fille, un peu en vain. Mais il respecta cela, ne la forçant à rien.
Kwai — Depuis combien de temps tu es là ?
Elle eut un nouveau moment d'hésitation, avant de répondre d'une voix rendu rauque par les sanglots qu'elle retenait tant bien que mal.
Io — Depuis que tu as dit qu'on pouvait refuser l'adoption...
Le coréen eu un pincement de lèvres et posa doucement les mains sur les bras de la petite fille.
Kwai — Ca te fais peur ?
La petite fille se contenta de hocher de la tête sans répondre. Mais le coréen ne reprit pas la parole, se contentant de lui adreser un regard interrogatif pour qu'elle poursuive, penchant la tête sur le côté pour s'assurer qu'il entrait bien dans son champs de vision. Elle avait les yeux brillants de larmes. Elle lui jeta un bref regard avant de finalement répondre.
Io — J'ai peur que vous ne vouliez pas redemander ou que... Que je ne puisse pas partir avec vous... Y'a déjà des gens qui n'ont pas voulu de moi et...
Kwai — Chut chut chut hey.... Là...
Plus elle parlait et plus la voix de la jeune fille partait dans les aiguë. Elle fini par éclater en sanglot. Le coréen la prit doucement dans ses bras, et leva les yeux sur Yen, l'incitant à les rejoindre. Par acquis de conscience, il posa l'intérieur de son poignet sur son front et grimaça un peu. La fièvre était revenue...
Kwai — Calme toi Io... On ne te laissera pas...
La polonaise les rejoignent, venant glisser tendrement une main dans ses cheveux de la jeune fille pour la caresser avec douceur. Elle sentait son coeur se serrait, n'appréciant vraiment pas de voir ce genre d'émotion chez Io. Elle aimerait pouvoir effacer ce genre de peur, ce genre de tristesse...
Yen — On ne compte pas abandonner Io, qu'on nous refuse une fois, dix fois ou plus. Je suis quelqu'un de très têtue quand j'ai décidé quelque chose. Et j'ai envie de t'adopter, que tu deviens ma fille, que tu sois la grande soeur de Sora.
Elle marqua une pause, remettant de l'ordre dans ses pensées.
Yen — Je sais que cela ne doit pas être facile, mais sur ce point-là, tu peux nous faire confiance. On ne te laissera pas. Oui, cela risque d'être compliqué, car l'administration est compliqué pour beaucoup de chose, et l'adoption en fait partie. Mais on ne se laissera pas faire...
Malgré les paroles de Yen, la petite file paraissait inconsolable. Le coréen la serrait contre lui, se balançant tout doucement pour la bercer un peu. Malgré tout, l'inquiétude s'imprimait dans son regard. Jamais il n'avait vu Io dans cet état et il n'avait pas non plus souvenir que Misako lui ait parlé d'une telle crise. Il passa à nouveau la main sur le front de la jeune fille et interrogea Yen.
Kwai — Elle avait de la fièvre comme ça tout à l'heure aussi ?
Yen — Oui... Elle était aussi brulante. On devrait peut-être appeler un médecin.
L'inquiétude brillait dans le regard de la polonaise, elle n'aimait vraiment pas la savoir aussi fièvreuse. Et si c'était plus grave ? Le coréen serra les dents et réfléchit un instant avant de hocher de la tête, surtout pour lui même. Il fini par soupirer et répondre à Yen.
Kwai — Les médecins ne se déplacent pas ici. Il faut presque être à l'article de la mort pour ça. Je connais quelqu'un qui se déplacera mais je ne peux pas le faire entrer ici. Et si on l'emmène à l'hôpital, seule Misako pourra rester avec elle... Soit on l'emmène à la maison tout de suite soit on se débrouille.
Il fixa son regard dans le sien, serrant toujours les dents. Il espérait seulement qu'il avait également vu juste et que son médecin était bel et bien disponible... Sinon, il n'avait pas vraiment d'autres solutions...
Yen — On l'amène à la maison dans ce cas-là, au pire on se débrouillera s'il refuse de venir.
Elle se dirigea vers le salon, afin de prévenir Misako avec une certaine inquiétude.
Yen — Io est redevenue fièvreuse, on va l'amèner chez nous pour tenter de faire venir un médecin... Est-ce qu'on pourrait voir ensemble pour préparer quelques affaires ?
Peut-être aurait-elle dû aussi demander son autorisation... La jeune fille était sous sa tutelle après tout. Misako se redressa légèrement, son visage se décomposant un peu.
Misako — Oh mon Dieu... Euhm.. Oui bien sûr... Viens là Sora-chan, tu ne vas pas rester tout seul ici...
La japonaise prit Sora dans ses bras et ouvrit la route pour la polonaise, grimpant à l'étage. Elle ne tarda pas à donner à Yen un sac, déposant Sora sur l'un des petits futons de la pièce avant de commencer à remplir le sac avec les quelques affaires que possédait Io. Elle eut un bref moment d'arrêt après avoir vider une étagère et leva les yeux sur Yen.
Misako — Elle ne possède que cela... Et... Dans la latte de parquet le long du mur, près de son lit... Il y a une boite en bois. C'est tout ce qu'elle a en fin de compte...
Yen — Tu lui as offert une protection, ce n'est pas grave pour le reste. On s'en occupera de tout ça avec Kwaï.
Elle était désolée du si peu d'affaire qu'elle leur fournissait pour la jeune fille. Elle eut un soupir avant de demander timidement.
Misako — Est-ce que vous voulez que je garde Sora cette nuit ? Je suis désolée... Je ne pensais pas que son état était aussi inquiétant... Elle était malade ce matin mais elle n'avait pas autant de fièvre...
Yen — Tu n'as pas à t'excuser ou t'en vouloir. Je ne la connais pas encore sur certaines choses, mais elle semble encaisser beaucoup. Et je ne serais pas surprise qu'elle a minimisé sa souffrance... Probablement pour pas que tu t'inquiétes, ou qu'elle soit un poids.
Elle s'en voulait de ne pas avoir décelé le si grand mal être de la petite fille... Elle adressa un sourire rassurant à la japonaise, elle faisait tellement de chose et sa vie n'était selon Yennefer pas facile. Elle l'admirait au fond d'elle. Elle recupéra la boite en bois, sans chercher à savoir le contenu de celui-ci.
Yen — Je ne veux pas t'embêter avec Sora, si c'est compliqué pour toi. Tu es sûre que cela ne te dérange pas ?
Misako lui sourit, reconnaissante, avant de la rassurer.
Misako — Non ça ne me gêne pas du tout. Et puis on ne peut pas dire qu'il soit difficile comme enfant ! Ca me permettra de passer un peu de temps avec lui et vous de prendre soin de Io.
Yen — D'accord, merci beaucoup.
Elle sourit, essayant d'être rassurante et de se rassurer elle-même. Elle reprit Sora, laissant à Yen le soin de prendre les affaires de Io, avant de redescendre. Kwaïgon était dans le salon. Io dans les bras, un peu plus calme malgré le fait qu'elle pleurait encore, le coréen faisait les cent pas en attendant les filles. Quand elles entrèrent dans la pièce, il avait l'air soucieux mais déterminé.
Kwai — Yen, j'ai mit le dossier d'adoption dans ton sac. Le médecin nous rejoint à la maison...
Misako — Si tu as besoin d'une procuration dis le moi...
Kwai — Je t'appellerais si c'est le cas.
Elle eut un bref hochement de tête avant de s'approcher avec Sora.
Misako — Ton fils reste avec moi ce soir.
Kwai — Ok...
Il tendit le bras, passant la main sur la joue de Sora, lui souriant avec chaleur.
Kwai — Reste sage Sora-chan...
Yen — Amuse-toi bien avec Mamie.
Le petit homme lui répondit d'un sourire accompagné d'un petit cri joyeux qui fit sourire le coréen. Il adressa un regard reconnaissant à Misako et s'inclina légèrement pour la saluer.
Misako — On se revoit demain. Tenez moi au courant.
Kwai — Pas de soucis...
Il laissa à Yen le temps de saluer Sora et Misako avant de prendre doucement le chemin de la voiture. Il arrivait que Io divague un peu, murmurant dans un japonais incompréhensible, même pour le coréen. Il installa Io à l'arrière de la voiture, insistant un peu pour qu'elle le lâche avant de prendre le volant, laissant Yen prendre place où elle le souhaitait. Il conduisait rapidement, mais avec toujours autant de fluidité. En arrivant cependant, il ne prit pas la peine de descendre au garage. Il se gara devant leur immeuble et sorti de la voiture en laissant le moteur tourner. Il récupéra Io et aussitôt que Yen fut sortit, le portier se mit au volant pour aller ranger la voiture au garage. En arrivant dans le hall, le médecin était déjà là. Il se leva à leur arrivée et serra rapidement la main de Kwaïgon puis Yen avant de leur emboiter le pas.
Clem — C'est pour cette jeune demoiselle je suppose ?
Kwai — Oui. Yen, je te présente Clem, Clem, Yennefer, mon épouse.
Yen — Bonjour, merci d'être venue...
Le médecin, à la plastique plutôt jeune, sourit à la jeune femme. L'inquiétude était gravé sur son visage, l'empêchant en quelque sorte de répondre à son sourire.
Clem — Enchanté Yennefer ! Avant qu'on monte, tu as toujours ta pharmacie personelle ?
Le coréen se contenta de hocher de la tête et de mettre la carte dans la serrure de l'ascenseur, sélectionnant le sous-sol. En quelques minutes, ils étaient dans la cave du coréen, toujours aussi bien rangée. Le médecin prit une fiole de verre dans une malle frigorifié et ils remontèrent dans l'appartement. Le coréen déposa Io sur le canapé, s'agenouillant à côté d'elle, cherchant Yen du regard et laissant à Clem assez de place pour faire son travail... La polonaise était restée debout, prête à bondir dans la salle de bain ou ailleurs si jamais le médecin avait besoin de quelque chose en particulier. Elle se mordit la lèvre sans s'en rendre réellement compte, le regard braqué sur la jeune fille. Et elle ne tient pas longtemps avant de marmonner ses quelques mots.
Yen — Vous avez une idée de ce qu'elle a...
L'anglais releva sa tête constellée de tâche de rousseur sur Yennefer et lui adressa un grand sourire avant d'acquiescer.
Clem — Oui ! C'est pas bien méchant, juste un petit virus. Il a fait très froid il y a quelques jours, elle a dû mal supporter ce brusque changement de température. Il n'y a pas de raideur qui ferait penser à une méningite. Je vais juste lui faire une injection de paracétamol. Si ce n'est pas passé dans une douzaine d'heure, tu peux lui refaire une injection Kwaïgon. Pas de bain frais, ni chaud d'ailleurs, laisse la clim à vingt-trois, vingt-quatre, ce sera suffisant. Compresse froide sur le front, ça la soulagera sur le moment mais sinon avec le paracétamol ça devrait suffire. Dès qu'elle est consciente, faites la boire.
Le rouquin sourit et fit ladite injection, laissant ensuite au coréen de quoi en refaire une au cas où avant de se relever.
Clem — Si jamais d'ici demain matin ça ne passe vraiment pas, amène là moi.
Le coréen prit une inspiration avant d'acquiescer sagement.
Kwai — Merci Clem.
Clem — Avec plaisir ! J'espère à dans très longtemps. Yennefer, ravie de vous avoir rencontrée ! Ah ! J'allais oublié... Tiens.
Yen — Encore merci, dit-elle avec une pointe de soulagement.
L'anglais lui tendit deux feuilles de papier avant de tendre une main chaleureuse à la jeune femme une fois ses gants enlevé et reprit le chemin de la porte, les laissant seuls. Le coréen alla poser les papiers sur le comptoir de la cuisine et revint doucement vers les deux filles, se laissant glisser doucement par terre, à la place qu'il tenait... Elle était partie récupérer une bassine ainsi qu'un gant de toilette, revenant rapidement auprès de la jeune fille afin de la rafraîchir un peu. Elle s'était installée à ses côtés, elle-aussi assise part terre. Elle posa délicatement sa tête contre l'épaule de son mari en soupirant.
Yen — Je comprends mieux quand ma mère me disait, avoir son enfant malade est l'une des pires inquiétude dans la vie...
Elle marqua un silence avant de poursuivre doucement. Le coréen acquiesça d'un hochement de tête pour confirmer les dires de la jeune femme, enroulant l'un de ses bras autour d'elle pour l'avoir contre lui. Io s'était endormie depuis un petit moment et elle paraissait un peu plus paisible, ce qui était déjà une bonne chose.
Yen — Qu'allons-nous devoir faire ses prochains jours ? Il reste quoi pour le dossier d'adoption ?
Kwai — Les bilans psychologiques, les lettres et l'enquête... Les papiers que m'a donné Clem sont deux certificats médical... Pour nous deux...
Il se facilitait la tâche sur certaines choses, tout en restant bien conscient sur ce fait.
Kwai — Et pour ce qu'on va devoir faire et bien... Si Io va mieux demain après midi on pourra faire un peu de shopping ! En attendant d'avoir rendez-vous et autre... Et après demain il faut aussi qu'elle retourne à l'école... Et trouver une solution pour cet appartement... Qu'elle ait une chambre...
Pour l'instant, il n'y avait pas vraiment réfléchit mais il fallait qu'ils y pensent et qu'il fasse faire les changements dans les prochains jours...
Kwai — Mais ce sera sans doute notre dernier séjour ici avec tout le monde... Il est trop petit cet appart'... Je ne l'avais pas prévu pour une famille...
Il se pinça les lèvres, passant doucement la main dans le dos de Yen, se voulant rassurant... Elle ferma les yeux, appréciant la présence rassurante du coréen. Elle voulait chasser toutes ses questions, toutes ses inquiétudes, se replongeait dans sa bulle. Cependant, elle l'écoutait avec attention.
Yen — Est-ce que c'est une manière pour me dire qu'on va devoir songer à visiter des appartements pour un déménagement très prochainement ? Je suppose qu'il est aussi préférable que je ne pense même pas au prix que tu risques de devoir mettre...
Kwai — Si tu ne veux pas visiter j'ai un agent immobilier qui est très bon pour ça... Il fait tout tout seul c'est parfait...
Yen — Tu visites jamais avant d'acheter ? demanda-t-elle surprise.
Kwai — Très peu... J'ai toujours fait confiance à mon agent et aux photos qu'il m'envoie.
Il avait pourtant bien raison sur ce point-là, celui-ci était déjà trop petit avec uniquement Sora. La solution qu'ils avaient trouvé fonctionné bien parce qu'il était petit... Mais maintenant.
Yen — Donc... Un appartement familial. Combien de chambres ?
Le coréen sourit à sa question et passa une main distraite dans les cheveux de Io. Il jeta un regard malicieux avant de le poser à nouveau sur Io.
Kwai — Au moins quatre. Suite parentale comprise.
Yen — Hm... Oui, et j'approuve l'idée de la suite parentale interdite aux enfants, dit-elle en souriant malicieusement.
Il ne put empêcher un sourire malicieux de flotter sur ses lèvres, mais il gardait le regard sur Io, concentré. Elle recupéra le gant de toilette afin de le rafraichir dans la bassine avant de l'essor un peu et de le remettre délicatement sur le front de la jeune fille.
Yen — Nous voilà parents pour la seconde fois... Moins contraignante la grossesse.
Elle avait besoin d'humour pour faire passer ses inquiétudes, et même si légalement ils n'avaient pas encore ce statut de parent, cette idée était déjà gravée dans ses pensées.
Kwai — En effet ! Moins contraignante... Mais bien longue...
Il avait murmuré la fin de sa phrase, plus pour lui que pour elle. Il entrait dans le vif du sujet avec Io en plus de cela... Mais le coréen s'était assez vite convaincue que l'état de faiblesse dans lequel se trouvait Io facilitait la prise de contact avec Yen... Les rapprochait sans le vouloir.
Yen — Il peut se déplier ce canapé ? Je ne sais même plus....
Kwai — Oui il se déplie. Mais si elle est vraiment mal cette nuit on peut peut-être la garder avec nous ?
Yen — Oui, on peut peut-être la garder avec nous cette nuit. Elle est jamais venue ici.
Kwai — Merci...
Sur ce point là, il était peut-être un peu trop protecteur, il le savait. Tout comme il savait qu'il ne pourrait pas fermer l'oeil de la nuit. Mais il était incapable de s'en empêcher... Même s'il savait que ce n'était pas l'idéal... Elle déposa un baiser sur le front de la jeune fille, avant de se lever en marmonnant au coréen qu'elle allait préparer du café. Généralement, elle n'était pas une grande buveuse de café en dehors du matin, mais elle ressentait le besoin de boire quelque chose de chaud et qui la tiendrait éveillée. Elle en profita pour préparer une boisson sucrée pour Io, qui était celle que sa mère lui faisait lorsqu'elle était malade. Elle revient au salon avec un petit plateau qu'elle posa sur la table basse.
Yen — Et toi, comment tu te sens ? Il me semble avoir vu de la culpabiliter dans ton regard à certains moments...
Le coréen mit un certain temps avant de répondre. Le temps d'organiser les pensées qui traversaient sans cesse son esprit. La main caressant doucement les cheveux de la petite fille endormie. Il fini par doucement tourner la tête vers Yen et lui adressa un faible sourire. Elle commençait à être doué pour mettre le doigt sur ce qu'il ressentait.
Kwai — J'ai l'impression que c'est de ma faute... Que j'aurais pu faire plus pour elle bien avant maintenant...
Il prit une légère inspiration avant de reprendre, dans un murmure.
Kwai — Je... Ne vis pas très bien le fait qu'elle ait pensé que je ne l'aimais plus... J'en viens à me demander si elle a prit chacun de mes départs comme un abandon... Toute la souffrance et la déception que cela à du provoquer... A cause de moi...
Elle se tourna vers le coréen avant d'encadrer son visage de ses mains afin de plonger son regard dans le sien.
Yen — Tu me l'as dit toi-même, à l'époque tu ne pouvais pas l'adopter à cause de ta situation précaire. Elle était plus en sécurité chez Misako. Il y a toujours des facettes négatives dans une décision, surtout aussi importante. Ce n'est pas de ta faute, on est dépendant d'une certaine manière aux imprévus de la vie. Ce qu'elle a dit aujourd'hui, il ne faut pas oublier qu'elle était en étant de fièvre. Le pense-t-elle réellement ? Tu ne peux pas regarder en arrière, tu ne peux pas te dire que si tu l'avais adopté plus tôt que si tu avais fait différemment. Ce qui est fait est fait... Et peut-être que si tu l'avais adopté on se serait jamais rencontré.
Elle marqua une pause où elle l'embrassa chastement avant de poursuivre.
Yen — Si elle sent ta culpabilité, elle risque d'être pas bien. Regardons vers le futur maintenant, offrons lui la vie dont elle rêve et elle a besoin pour s'épanouir. C'est la meilleure solution pour chasser définitivement la souffrance qu'elle a connu, d'accord ?
Il hocha de la tête pour toute réponse et soupira en tournant la tête pour poser les yeux sur la jeune fille. Avec lenteur, il reprit le gant de toilette pour l'imbiber à nouveau d'eau froide et lui humidifier le visage en douceur. L'après-midi touchait presque à sa fin désormais. La journée avait très vite filer mine de rien... Mais ils n'étaient pas près de se coucher... La polonaise le laissa faire, attrapant sa tasse de café qu'elle sirota légèrement avant de reposer sa tête contre l'épaule de son époux, le regard perdu vers la jeune fille endormie.
Ils attendirent longtemps avant que la jeune fille n'ouvre à nouveau les yeux. Au dehors, les lumières de la ville donnaient à la pièce des reflets orangés. Le coréen avait allumé quelques led de la cuisine, pour garder une ambiance tamisé dans la pièce. Il était resté assit par terre la plupart du temps, à côté de Io. En ouvrant les yeux, elle eut un faible mouvement de recul regardant tour à tour Yen et Kwai. Le coréen lui sourit et prit la parole en japonais, pour facilité la communication avec la jeune fille.
Kwai — Hey... Ohayo Io-chan... Comment tu te sens ?
La jeune fille se détendit et se redressa doucement en se frottant les yeux. Elle prit la parole d'une voix un peu ensommeillée.
Io — J'ai presque plus mal à la tête...
Kwai — Tant mieux...
Io — Où est-ce qu'on est ?
Kwai — On est chez nous... Sora est resté chez Misako pour ce soir, on ira le chercher demain quand tu iras mieux...
Elle hocha doucement de la tête, un peu surprise, regardant autour d'elle avec une certaine réserve. Le coréen tourna la tête vers Yen et lui sourit, se voulant rassurant et essayant de reléguer au fond de son esprit la culpabilité qui lui serrait encore parfois le coeur. Yennefer adressa un sourire à la jeune fille avant de se tourner pour récupérer le grand verre qu'elle lui avait préparé.
Yen — Tiens, cela te fera du bien. C'est ce que ma mère me donnait quand j'étais malade. Et il m'arrivait par moment de jouer à la malade rien que pour en avoir !
Io — Merci...
Elle éloigna légèrement la bassine, en enlevant le gant humide de sur le front de la jeune fille afin qu'elle soit plus libre pour boire et se redresser. La petite japonaise se redressa doucement, avec une certaine précaution avant de prendre le verre que lui tendait Yen de ses deux mains en inclinant légèrement la tête, comme elle l'avait si assidûment apprit. Elle bu doucement quelques gorgées, les regardant tour à tour avec timidité.
Yen — Tu as envie de visiter un peu ? Bien qu'on risque de démenager bientôt afin que vous puissiez avoir une chambre à vous toi et Sora.
La japonaise hocha de la tête doucement pour répondre à la question avant de demander avec une certaine surprise.
Io — Une chambre à moi ?
Kwai — Oui, une chambre à toi. Au Haras aussi tu auras une chambre à toi.
Malgré le sourire encourageant du coréen, Io semblait embarassée. Il posa une main douce sur son bras, l'encourageant à dire ce qu'elle avait sur le coeur. Elle releva brièvement les yeux sur lui avant de regarder son verre et répondre dans un marmonnement.
Io — Je n'ai rien à mettre dans une chambre...
Kwai — Ne t'inquiète pas pour ça Io. On ira acheté tout ce qu'il faut pour mettre dans une chambre.
Elle releva les yeux sur lui, sur le point d'ajouter quelque chose mais elle se ravisa et reprit une gorgée de son breuvage sucrée. Le coréen eut un léger soupir et échangea un bref regard avec Yen avant de revenir sur Io.
Kwai — Je vais faire quelque chose à manger, je te laisse faire la visite avec Yen, d'accord ?
La petite fille hocha de la tête. Le coréen se releva, déposant un léger baiser dans ses cheveux avant d'aller à pas lent vers la cuisine, se retournant, hors de vue de la petite, pour adresser un sourire à Yen... La polonaise répondit à son sourire avant de reposer son attention sur Io.
Yen — Tu aimes bien ? Si jamais tu aimes pas, tu as le droit de le laisser. J'ai des goûts un peu bizarre, dit-elle en souriant.
Io — J'aime bien... C'est très bon. Merci.
Elle attendit qu'elle reposa son verre sur le plateau pour se lever doucement. La petite fille déposa son verre avant de suivre Yen, vacillant un peu sur ses premiers pas avant d'être un peu plus assurée. Elle suivit sagement Yennefer, posant les yeux partout, curieuse. Elle prit le temps de regarder le paysage nocturne qui s'étalait sous ses yeux, serrant le bas de son kimono de ses petites mains.
Yen — La visite va être assez rapide. Il y a notre chambre en haut, un coin bureau où on a installé une chambre provisoire pour Sora, la salle de bain et la cuisine. La plus belle pièce c'est le salon avec cette belle vue !
Elle jeta régulièrement des regards vers la jeune fille tout en la guidant vers les différentes pièces qu'elle a cité. Elle lui laissa le temps d'observer les lieux, ne poursuivant que quand elle sentait que sa curiosité était assouvie. Io regardait partout, mais ne touchait jamais à rien, gardant obstinément les mains sur son kimono. Elle était intimidé et se déplaçait à pas lent. Elle avait encore le visage un peu fatigué mais la fièvre ne remontait pas. Elle suivait sagement Yennefer sans dire un mot, se contentant de hocher de la tête s'il le fallait.
Dans la cuisine, le coréen avait préparé un plat léger et chaud. Une sorte de ragoût avec des nouilles et quelques légumes, au goût un peu sucrée, pour permettre à la jeune fille l'apport de liquide et de sucres lents. Il servit rapidement trois bols et mit la table. Io se tenait devant les baies vitrées, regardant au dehors avec une certaine attention. Elle semblait perdue dans ses pensées cependant. Le coréen s'approcha doucement de Yen, la prenant un instant dans ses bras, en essayant d'évacuer ses doutes, avant de leur proposer de passer à table. La petite fille mit un certain temps avant de détacher son regard de la ville et vint s'asseoir en silence à table, entamant son bol en silence. Le coréen la regarda faire un instant avant de l'imiter, tournant doucement la tête vers Yen.
Kwai — Demain j'appellerais le docteur Liu... Tu sais, le psy de New York... Pour faire les bilans.
Yen — Bonne idée, cela serait plus facile qu'il soit celui qui gère ses bilans-là qu'un parfait inconnu... Espérons qu'à la fin du bilan qui m'oblige pas à faire des séances parce que comme aime dire ma mère, par moment je suis gratinée comme personne, dit-elle en souriant.
Avec un peu de chance il accepterait qu'ils fassent des entretiens téléphoniques et lui enverrait ses bilans par mail, ce qui leur ferait gagner un temps précieux. Au fond, Yennefer était assez inquiéte des questions de ce bilan. Comme elle n'était pas très fan des psychologues en général, mais celui-ci avait aidé le coréen d'une certaine manière. Elle se sentait un peu plus en confiance. Il réfléchissait à tout ce qu'il faudrait faire le lendemain quand Io l'interrogea doucement, avec une certaine réserve.
Io — Kwaïgon-sensei ?
Kwai — Oui, Io ?
Io — Est-ce que je peux faire une lettre moi aussi ? Pour le dossier...
Le coréen échangea un regard avec Yen, un peu surprit avant de répondre. Elle fut aussi surprise de la demande, mais un sourire rassurant accompagna la réponse du coréen.
Kwai — Oui, bien sûr...
Elle hocha de la tête, paraissant satisfaite, avant de se replonger dans son bol et ses réflexions... La polonaise se replongea dans son repas un instant avant de poser son attention sur son époux.
Yen — Tu penses aussi contacter Liam demain ?
Elle se demandait soudainement si le coréen avait parlé de cette adoption à quelqu'un d'autre. Pour sa part, elle avait mis Myriam dans la confidence, mais peut-être en avait-elle échangé avec son époux. Ce qu'elle ne pourrait pas vraiment lui reprocher. Mais elle en parlerait à un autre moment de ça au coréen.
Kwai — Oui... Je... Je ne lui ai pas dit pourquoi on faisait ce voyage... Je n'en ai parlé qu'à Carter... Je le mettrais au courant demain. Je pense qu'il en parlera un peu à l'équipe...
Yen — D'accord.
Il ne pensait pas que Liam puisse le prendre mal, au contraire. Il adorait les enfants et il comprenait aisément ce désir d'en avoir, qu'ils soient de soit ou non, attendu ou pas. Malgré eux dans certains cas, l'équipe se remplissait peu à peu d'enfants, qui étaient, pour Liam, leur avenir à tous. Il les voyait tous comme des cavaliers près à remplacer les siens le moment venu mais ils le laissaient rêver à cela, même s'ils restaient tous persuadé que les enfants choisiraient bien leurs propres voies au final. Liam était le visionnaire de l'équipe et personne ne tentait de brider ses esprits fourmillant d'idées. Au contraire même.
Io termina son bol assez rapidement et attendit que Kwai et Yen ne termine, refusant d'en avoir un autre bol. Rapidement cependant, elle commença à dodeliner de la tête, oscillant entre phase de conscience et demi somnolence. Sans doute qu'elle ne les écoutait plus depuis longtemps d'ailleurs. Quand elle faillit tomber de sa chaise et se rattrapa au dernier moment, le coréen jugea bon de la coucher. Par acquis de conscience, il vérifia sa fièvre -bien plus basse- et la prit dans ses bras pour monter à l'étage. Il l'allongea doucement sur leur lit et se tourna finalement vers Yen.
Kwai — Je peux... Te laisser la mettre en pyjama et tout ? Je ne veux pas la mettre mal à l'aise...
Yen — Oui, c'est préférable.
Il haussa un peu des épaules, jetant un regard à Io, qui se recroquevillait au milieu du lit, luttant encore un peu pour garder les yeux ouverts.
Kwai — Je vais ranger en bas, je remonte plus tard...
Il déposa un chaste baiser sur les lèvres de la jeune femme avant de regagner le rez de chaussée, pourssant un profond soupir d'un certain soulagement... Elle avait répondu à son baiser par un tendre regard avant de reposer son attention sur la jeune fille. Elle se dirigea vers la commode où elle avait déposé le sac avec ses affaires. Elle s'installa au bord du lit en posant le sac.
Yen — Misako m'a aidé à recupérer tes affaires.
Elle y chercha un pyjama dans les maigres affaires, se promettant de lui garnir rapidement ses possessions. Puis elle lui murmura qu'elle allait l'aider à enlever ses vêtements en commençant par le haut. Elle avait des gestes délicats, mais avec une certaine maitrise qu'elle avait appris auprès de Sora. Elle lui adressa régulièrement des regards rassurants, prenant le temps d'aller à son rythme.
Yen — Allez hop, sous la couette bien chaude.
Un sourire s'afficha sur ses lèvres, tirant la couette pour qu'elle puisse s'y glisser à l'intérieur avant de la rabattre doucement sur elle.
Yen — Tu peux t'endormir maintenant, on va rester près de toi pour veiller sur toi.
Io s'était laissé faire doucement et s'était vite glissé sous la couette, en se mettant au centre du lit. Légèrement en boule, elle s'était très vite rendormie, assomé par la fatigue et l'accumulation des émotions... Au rez de chaussée, le coréen rangeait patiemment la vaisselle, en essayant de faire le moins de bruit possible. Il avait également ranger les bilans de Clem avec le dossier et barrait sur sa liste tout ce qui avait déjà été fait pour le dossier. C'est finalement avec une certaine lenteur qu'il avait rempli le fond d'un verre d'une liqueur aux reflets violacées avant de se poster sur un banc, à l'angle de la salle à manger, les yeux rivés sur le ville en dessous d'eux. Cet appartement lui manquerait... Mais avec un peu de chance, il pourrait racheter celui d'en face... A vrai dire, se serait l'idéal... Il irait toquer à la porte du voisin pour en parler avec lui...
Il sirotait son verre, s'humectant tout juste les lèvres à chaque gorgée, qui n'en était pas vraiment une, plongé dans ses pensées. Peut-être que Yen avait raison d'un côté... Peut-être qu'il devrait faire appel à quelques connaissances permettant d'accélérer le processus... Ou pas... Et passer par la voie légale. Il soupira avant qu'un sourire ne passe cependant sur ses lèvres. Elle avait accepté... Et si le sort leur était favorable... Ils adopteraient réellement Io... Il ferma les yeux, se laissant envahir par la bouffée de gratitude et d'amour qui enflait dans sa poitrine, un fin sourire flottant sur ses lèvres...
Elle était restée plusieurs minutes à observer la jeune fille, voulant être certaine qu'elle s'était endormie dans un sommeil paisible. Puis, elle se leva délicatement pour quitter la chambre dans le plus grand silence. Elle ne tarda pas à trouver son époux, se glissant derrière son dos pour blottir sa tête dans son cou et d'enrouler ses bras autour de lui. Elle ferma les yeux, savouerant sa présence qu'elle aimait tant et dont elle pouvait difficilement s'en passer.
Yen — Elle s'est endormie, marmonna-t-elle contre sa peau.
Elle poussa un soupir avant de poursuivre.
Yen — Ca va ?
Il fut secoué d'un léger rire avant de prendre l'une de ses mains pour embrasser avec délicatesse le dos de cette dernière.
Kwai — Je crois que je ne pourrais jamais te rendre tout ce que tu me donnes... Il me faudrait plusieurs vies pour cela...
En douceur, il se détacha d'elle, posant son verre par terre, pour se retourner et la prendre dans ses bras. Il enfouit sa tête au creux de son cou avant de reprendre, murmurant.
Kwai — Merci Yen... Merci d'avoir accepté l'adoption... Je sais que pour toi ce n'est pas une évidence... Je sais que ce n'est pas facile, et on risque d'avoir encore des moments de doutes... Mais sincèrement... Merci... Je ne te le dirais jamais assez... Ni à quel point je t'aime... C'est plus une vie qu'il me faudrait mais une éternité...
Il soupira, de façon un peu haché, d'un souffle rempli d'émotions. Maintenant qu'il y repensait, sa vie aurait été bien vide sans elle... Elle glissa une main dans ses cheveux, les caressant avec une incroyable tendresse. Ses mots ne pouvaient pas la laisser indifférente, l'émotion qui vivrait dans sa voix non plus. Elle se redressa légerement afin de pouvoir plonger son regard dans le sien.
Yen — Tu n'as même pas conscience que toi aussi tu m'offres beaucoup de chose dans ma vie. Certes, les problèmes viennent principalement de toi, dit-elle en souriant tendrement.
Elle se pencha pour l'embrasser avec tendresse, avant de reprendre dans un murmure.
Yen — Ne pense pas que j'ai accepté l'adoption par dépit. Oui, j'ai encore beaucoup de doute, tu risques d'en subir les conséquences lorsqu'une situation m'échappera avec Io. Tu vas peut-être devoir porter sur des épaules une charge... Oui, je sais que tu as l'habitude d'en porter. Mais tu sauras me remettre sur le droit chemin, comme toujours... Donc tu vois, j'ai besoin de toi auprès de moi. Et je ne suis pas toujours un cadeau, dit-elle en souriant.
Le coréen sourit, remontant l'une de ses mains pour la poser avec délicatesse sur la joue de la jeune femme. Il eut un nouveau soupir à ses paroles, empli d'émotions, avant de reprendre la parole en douceur.
Kwai — Tu es toujours un cadeau... Quoi que tu en penses... Et quoi qu'en dise ta mère !
Yen — On verra dans trente ans, dit-elle en plaisantant.
Il rit doucement, embrassant la jeune femme avec tendresse avant de la reprendre dans ses bras, ses mains passant doucement dans son dos. Un soupir passa la barrière de ses lèvres, elle aimait ses instants-là où elle peut plaisanter avec lui, où ils livraient leurs émotions l'un l'autre.
Kwai — Je sais que tu n'as pas accepté par dépit... Et bien heureusement ! Je m'en serais voulu si cela avait été le cas... Et ne t'inquiète pas, tu ne seras jamais un poids sur mes épaules... Quoi qu'il se passe...
Il déposa un baiser dans son cou et resta longuement ainsi, se délectant de sa chaleur, de son odeur. Il ne se lassait décidément pas d'elle et cette pensée lui arracha un sourire. Il eut un léger rire avant de mordiller l'oreille de la jeune femme, malicieux.
Kwai — Je crois qu'il vaudrait mieux aller se coucher... Avant que je ne te saute dessus !
Yen — En effet, dit-elle en rigolant malicieusement.
Il sourit, se détachant doucement de la jeune femme, déposant un dernier baiser au coin de ses lèvres. Il récupéra son verre, qu'il vida d'une gorgée, avant de se lever, tendant la main à la polonaise pour l'aider à se relever à son tour. Il posa son verre dans le lave-vaisselle et monta en silence, faisant un passage dans la salle de bain pour se brosser les dents et se changer, enfilant un jogging et un t-shirt en guise de pyjama improvisé -il n'en possédait aucun alors il faisait avec les moyens du bord... Il se glissa ensuite d'un côté de Io, avec lenteur, en restant au dessus de la couette pour l'instant, observant son épouse avec un fin sourire sur les lèvres et le regard brillant d'émotion... Yennefer avait aussi fait un tour dans la salle de bain, afin de mettre l'un de ses T-shirts et de recupérer un jogging qu'elle utilise pour faire un peu de sport. Son regard se posa sur la jeune fille, avant de glisser vers le coréen en souriant tendrement. Elle s'installa dans le lit avec délicatesse, se retenant de passer une main dans les cheveux de Io. Elle murmura à l'intention du coréen un bonne nuit... Car elle savait que Morphée risquerait de l'emporter au bout d'un moment.
* * *
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Teardrop
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Re: Ep 08 | Rencontre bouleversante - Sam 30 Sep 2017 - 9:20
« Chap 15 ϟ Ep 08 »
Rencontre bouleversante
Io avait eut un sommeil un peu agité dans la nuit, mais le coréen avait tout fait pour la rassurer. Au petit matin, elle s'était blottie contre Yennefer et dormait un peu plus paisiblement. Le coréen s'était levé tôt et avait terminé de joindre au dossier les copies qu'il manquait avant d'envoyer des mails à son psychologue et à Liam. Il devrait ensuite ronger son frein en attendant les réponses de tout le monde... Suite à cela, il prépara le petit déjeuner, en parti et attendit patiemment le réveil des filles, affalé dans son canapé, les yeux fermés, la tête en appui sur le dossier. Il semblait presque dormir ainsi, les pieds en appui sur la table basse, la respiration lente... Mais il n'en était rien...
A l'étage, le soleil inondant la mezzanine réveilla doucement Io. Elle n'était pratiquement plus fiévreuse et avait déjà bien moins de cernes. Elle bougea un peu et ouvrit les yeux, se rendant compte qu'il n'y avait personne à côté d'elle -ou en tout cas, à la place du coréen. Ne reconnaissant pas l'endroit, dans cette courte phase entre le sommeil et le rêve, elle sursauta en se relevant vivement, venant buter contre Yennefer avec une certaine violence, apeurée... La polonaise se réveilla en sursaut, mettant quelques secondes avant de comprendre ce qu'il venait de se passer. Elle posa un regard rassurant contre la jeune fille tout en enlaçant ses bras autour d'elle pour l'attirer.
Yen — Chut Io... Tout va bien...
Elle glissa une main dans ses cheveux pour les caresser avec tendresse, se mettant à fredonner une mélodie qu'elle chante habituellement à Sora pour le rassurer et le calmer. Puis elle reprit d'une voix douce.
Yen — Tu es à la maison... Hier tu as refais une poussée de fièvre... Tu t'en souviens ?
En entendant la voix de Yennefer, la petite fille se calma un peu et vint se blottir dans les bras de la polonaise en hochant simplement de la tête pour lui répondre. Elle mit de longues minutes à se calmer complètement avant de finalement se retourner pour faire face à la jeune femme. Avec une certaine pudeur, elle demanda en murmurant.
Io — Où il est Kwaïgon-sensei ?
Yennefer lui adressa un sourire avant de jeter un œil vers le réveil.
Yen — Vu l'heure, il est allé s'occuper du petit-déjeuner. J'espère que tu as faim ?
Io — Oui très !
Elle continua un instant à lui caresser les cheveux, heureuse de voir que la jeune fille ne l'avait pas repoussé et qu'elle s'était blottie contre elle.
Yen — Tu as bien dormi ? Comment te sens-tu ce matin ?
Io — Pas très bien... Mais ça va mieux. Je n'ai plus mal à la tête...
Yen — C'est déjà ça si tu n'as plus mal à la tête, tu feras au pire une petite sieste dans la journée si tu te sens fatiguée.
Elle adressa un petit sourire à la polonaise avant de se redresser doucement pour regarder autour d'elle avec un certain contentement. La journée commençait plutôt bien, même si elle ressentait une légère angoisse au fond d'elle... Elle avait encore un peu de mal à y croire... Elle fini par descendre du lit, en prévenant Yen qu'elle devait aller aux toilettes. En revenant, elle se pencha au dessus du filin de sécurité pour tenter de voir où était le coréen et le repéra tout de suite. Elle se retourna cependant bien vite vers Yen, la mine contrite.
Io — Yennefer-san... Tu crois qu'il dort ? Il ne faut pas le réveiller...
Un sourire germa sur ses lèvres, en se levant à son tour pour se rapprocher du filin de sécurité pour jeter un œil en direction du coréen. Elle se pencha pour murmurer à l'oreille de la jeune fille en souriant.
Yen — Il ne dort pas, il nous a même probablement entendu nous lever.
Elle passa rapidement une main dans ses cheveux avec tendresse avant de descendre doucement. Elle s'approche de son époux, venant l'embrasser chastement en marmonnant un bonjour. Puis elle fila en direction de la cuisine, jetant un bref regard en direction de la jeune fille pour être sûre qu'elle l'est suivi. Elle ne tarda pas à se servir une tasse de café qui était déjà prêt. Io avait doucement suivit la polonaise. Elle les avait observé, sans rien dire et avait attendu un petit moment avant de s'approcher du coréen. Il avait gardé l'immobilité, sans répondre à Yen, feintant toujours le sommeil. Il attendit patiemment que la petite fille soit assez proche de lui pour se redresser d'un coup et la prendre dans ses bras en criant. La petite japonaise poussa un cri de surprise qui se transforma vite en rire sous les chatouilles du coréen. Elle se tortillait sur le canapé comme une anguille. Le coréen ne tarda pas à la couvrir de bisous, avant de la prendre dans ses bras dans un câlin improvisé, qu'elle lui rendit bien. Le coréen se releva finalement, avec Io dans les bras, la tête de la jeune fille reposant sur son épaule. Le calme était revenu, mais elle gardait un sourire malicieux sur les lèvres.
Kwai — Bonjour Puce... Bien dormi ?
Il attrapa une tasse qu'il rempli de lait en attendant la réponse de Yen, le regard pétillant... Elle se tourna tout en s'appuyant contre le plan de travail, un sourire aux lèvres tout en plongeant son regard dans le sien. Elle était en train de siroter son café avec délice, l'aidant à se réveiller un peu plus rapidement.
Yen — Oui, j'espère que j'ai pas trop gigoté moi par contre. Je ne sais pas de quoi j'ai bien pu rêvé. Et toi ? J'ai vu qu'on a encore un petit déjeuner royal !
Kwai — J'ai très peu dormi mais le peu que j'ai dormi était pas mal... Et en effet tu as un peu bougé... Mais Io aussi, n'est-ce pas ?
Yen — Ça à toujours la bougeotte les filles, dit-elle en rigolant.
La petite fille hocha doucement de la tête sans pour autant répondre. Elle déposa sa tasse à sa place, avant de continuer à installer ce qui manquait sur la table.
Yen — Tu penses que je peux appeler Misako à quelle heure pour savoir si cela a été avec Sora ? Même si je connais déjà la raison, dit-elle en souriant.
Kwai — Tu peux maintenant si tu veux.
Il lui sourit en se servant une tasse de café. Il déposa finalement la petite fille à sa place avant de gagner la sienne. Il entama le sirotage de son café avant de servir une gaufre à la jeune fille. Il observa un instant la petite fille avant de reprendre doucement, un fin sourire aux lèvres.
Kwai — Tu sais Io, tu n'est pas obligé de nous appeler Yennefer-san et Kwaïgon-sensei... Ce n'est pas la peine de mettre le "san" et le "sensei"... On va devenir tes parents... C'est inutile ce genre de particule désormais... D'accord ?
La petite fille le regarda un instant avant de finalement hocher de la tête avec un petit sourire. Elle se remit à manger sa gaufre alors que le coréen reprenait sa tasse de café, croisant le regard de Yen et lui adressant un petit sourire en coin... La polonaise était allée récupérer le téléphone, cherchant un peu dans les menus en japonais le répertoire où était enregistré le numéro de Misako. Elle avait approuvé du regard les paroles du coréen. Elle trouva enfin le numéro, appuyant dessus avec un certain empressement. Elle avait confiance en Misako, mais elle n'aimait pas tellement être séparée de son fils.
Yen — Bonjour Misako, il a été sage ? dit-elle en souriant.
Elle se déplaçait doucement dans la cuisine tout en poursuivant sa conversation avec la japonaise, lançant des regards à son époux, mais aussi à la jeune fille.
Yen — Oh oui, on pourrait le laisser avec un parfait inconnu qu'il dirait rien et ferait des grands sourires. Bien que je pense qu'au bout d'un moment, on pourrait lui manquer. Sauf si on détourne son attention par de la nourriture. Oui, c'est un ventre sur pattes, c'est à cause de son père qui cuisine trop bien.
Elle s'était rapprochée du coréen, glissant une main dans ses cheveux avec douceur avant de déposer un chaste baiser sur sa joue en souriant à ses paroles.
Yen — Oui, elle va mieux. Elle n'a plus de fièvre, et plus mal à la tête. Elle savoure les gaufres de Kwai, elle aussi va succomber à son talent de cuisinier, dit-elle en rigolant.
Elle lança un regard amusée à la jeune fille, avant de poser son regard vers le coréen tout en demandant. Io répondit à son sourire bien que rosissant un peu, avant de mordre dans sa gaufre. Le coréen releva les yeux sur Yen, un fin sourire sur les lèvres.
Yen — Quand comptes-tu passé récupérer notre crapule ? Dit-en elle souriant.
Kwai — Tout à l'heure. Quand tout le monde sera habillé etc.
Il sourit à nouveau en plongeant le nez dans sa tasse. Un bruit discret attira cependant son attention. Sur le comptoir de la cuisine, son téléphone portable vibrait. Il fronça les sourcils et se leva pour le récupérer, souriant en consultant le message que sa tendre sœur avait envoyé. Il revint tout doucement s'asseoir, se tournant vers Yen.
Kwai — Laisse mamie tranquille tu la verras tout à l'heure.
Yen — J'embête mamie si je veux ! dit-elle en rigolant.
Il rit doucement à ses paroles avant de mordre lui aussi dans une gaufre. La noisette de beurre salé qu'il avait mit dessus avait complètement fondue, ne la rendant que plus gourmande encore. Une fois sa bouchée avalée, le coréen se tourna vers Io, avec un peu plus de gravité.
Kwai — Si tu vas mieux Io, tu vas pouvoir retourner à l'école... Il ne faut pas que tu loupes trop de jours, tu le sais.
Io — Oui... Mais je reviendrais ici après ?
Son ton était plein d'espoir. Le coréen eut un sourire avant de hocher doucement de la tête.
Kwai — Oui, on viendra te chercher après l'école.
Io parut rassurer et attrapa son verre de lait pour en boire une gorgée. Le coréen tourna la tête vers Yen pour voir où elle en était et sourit, le regard tendre... Elle avait accepté... Il avait toujours un peu de mal à réaliser que c'était vrai... Yennefer raccrocha avant d'aller ranger le téléphone, en passant devant la jeune fille elle glissa une main dans ses cheveux avec tendresse. Puis elle reprit sa place à table, pour commencer son petit-déjeuner.
Yen — Est-ce que tu penses te sentir mieux pour aller faire quelques courses cet après-midi ? Est-ce que cela te plairait ?
Elle avait posé son attention sur la jeune fille, malgré le regard qu'elle lança au coréen pour avoir son approbation, même s'ils en avaient vaguement parlé du planning des prochains jours. Le coréen sourit malicieusement et échangea un regard avec Io, qui semblait pendu à ses lèvres, suspendant sa bouchée de gaufre.
Kwai — Je pense que l'école peut attendre demain...
Io — Oui !
La petite fille eut un grand sourire mais il disparu assez vite pour être remplacer par une certaine gêne.
Io — Mais... Tu veux faire quoi comme course Yennefer-sa... Yennefer ?
Le coréen retint difficilement un léger rire en se tournant vers la jeune femme, mâchonnant un morceau de gaufre au beurre.
Kwai — Je serais curieux de savoir ce que tu as vraiment en tête. On a pas la même conception des courses tout les deux...
Yen — Comment ça on n'a pas la même conception des courses ?
Elle avait légèrement froncé les sourcils, malgré le sourire qui s'était affiché au coin de ses lèvres. Cependant, elle était quand même curieuse et sérieuse dans sa question, attendant sa réponse avant de poursuivre. Le coréen sourit à nouveau malicieux.
Kwai — Quand on fait les courses on a pas tendance à regarder les mêmes choses ! Comme les prix... par exemple...
Il lui fit un grand sourire, dessinant un "je t'aime" muet sur ses lèvres avant de croquer à nouveau dans sa gaufre...
Yen — A qui la faute aussi ! Monsieur je fais des folies, marmonna-t-elle.
Elle leva les yeux au ciel, gardant son sourire au coin des lèvres. Sur ce point-là, il n'avait pas tord, cela pourrait être un sujet de désaccord, et c'était l'une des raison qui la poussait à ne pas trop y regarder. Elle se tourna vers la jeune fille, avant de répondre enfin à sa question.
Yen — Cela serait pour faire des courses pour toi, t'acheter quelques vêtements et autres affaires.
Elle observa attentivement sa réaction, jetant un œil vers le coréen. A-t-elle utilisé les bons mots ? Le coréen restait attentif à la jeune fille. Elle avait légèrement pâlit et mâchonnait sa gauffre avec lenteur.
Io — Pour moi ?
Le coréen hocha de la tête avec un sourire.
Kwai — Oui pour toi. Je sais que tu n'as pas beaucoup d'affaires à toi mais... Tu vas avoir besoin de plus de vêtements que ce que tu possède et aussi un peu plus adapté à la vie au Haras. Sans compter qu'il te faudra aussi d'autres choses un peu plus encombrantes comme des meubles mais tant que l'appartement reste celui-ci on ne pourra pas tout caser...
Il sourit à nouveau, se voulant rassurant avant de jeter un oeil à son téléphone, un nouveau sourire aux lèvres.
Kwai — Je vous laisse deux minutes entre filles je vais essayé de corrompre notre voisin de pallier...
Yen — Amuse-toi bien, dit-elle en souriant.
Il sourit, malicieux, avant de se lever tranquillement. Il n'avait pas été aussi démonstratif quand à sa bonne humeur depuis un moment... Io le regarda partir avec un certain étonnement, et se tourna vers Yennefer, un peu déboussolée. Jamais de sa vie on n'avait été faire des courses exclusivement pour elle... La polonaise termina son café, cherchant du regard à capter celui de la jeune fille. Elle avait bien remarqué que sa réponse ne la laissait pas indifférente, probablement car c'était nouveau pour elle.
Yen — Est-ce qu'il y a des choses que tu aimerais avoir ? Des types de vêtements ? Tu as une couleur que tu aimes bien ?
Un sourire était affiché sur ses lèvres, elle se voulait rassurante. La petite fille haussa des épaules, indécise.
Io — Je ne sais pas je... Je n'ai jamais rien acheté pour moi... On ne fait pas les magasins à l'Okiya... Misako m'a seulement amené une fois pour aller commander un kimono...
Elle fit un maigre sourire à la polonaise avant de soupirer, réfléchissant un peu.
Io — Mais j'aime bien le turquoise... Je n'en ai jamais porté ! Ni de robes...
Yen — Et tu aimerais avoir des robes ?
Io — Oui j'aimerais bien...
Yen — On va te trouver ça !
Elle avait toujours son regard sur elle, l'incitant à oser dire ce qu'elle avait au fond d'elle. Même si elle avait conscience que c'était nouveau, et qu'elle devait être vigilante à sa propre maladresse.
Yen — On te trouvera aussi de quoi pouvoir prendre des cours de dessin, j'ai une très bonne amie qui serait ravie de t'en donner, sauf si tu préfères aller dans un club de dessin avec d'autres enfants, c'est aussi possible.
Io releva les yeux sur Yennefer avec une certaine suspicion dans le regard.
Io — C'est Saskia ton amie ?
Yen — Tu as déjà vu Saskia ? Je savais pas ça...
Io hocha de la tête, un peu confuse, ne sachant si elle avait bien fait de poser la question ou non. La polonaise était vraiment surprise, elle tentait de chercher à quel moment cette rencontre avait pu avoir lieu. Elle ne tarda pas à penser aux séjours où son amie est allée chercher Calum pour le ramener dans ses bagages.
Yen — Et oui, c'est bien à elle que je pense. Mais on peut très bien trouver un club de dessin.
Io — Non ! J'aime bien Saskia-san.
Yen — Je lui en parlerai alors. Elle pourra même peut-être pouvoir t’amener à un défilé de mode, même si c'est pour les tailles rondes, dit-elle en souriant.
Elle sourit, plutôt contente de cette idée avant de reprendre sa gaufre et tourner la tête vers Kwaïgon qui revenait, tout sourire, saluant quelqu'un dans le couloir avant de refermer doucement la porte.
Kwai — C'est bon ! On va pouvoir rester là. J'ai réussi à le convaincre ! Du coup, on va pouvoir faire une aile enfant dans l'autre appart et ici, on peut le garder en méga grande suite parentale. C'est cool non ? Je vais me pencher sur les plans je les enverrais à mon entrepreneur pour faire les travaux dès que notre cher voisin aura déménagé ! J'en rêve depuis des années d'avoir tout l'étage ! On va pouvoir faire tomber quelques murs, ça va être génial !
Yen — Est-ce que j'ai envie de savoir le coût des négociations avec le voisin ? Ainsi que le prix des travaux ? Il est aussi grand qu'ici son appartement, il est aménagé comment ?
Kwai — Il est plus grand qu'ici, sur un étage aussi mais fermé. Sa cuisine est mieux que la nôtre. Mais on pourrait te faire une salle de musique ici du coup et supprimer la cuisine d'ici pour garder la leur. Bref... Plein de possibilité. Et pour ce qui est des négociations... Il m'a seulement coûté la Camaro et son transport vers la Floride. Ce qui est sacrément raisonnable... En fait il est muté à Miami et il hésitait à le louer ou le vendre... Du coup c'est réglé et il n'a plus à se poser de questions...
Yen — D'accord, tant mieux alors.
Le coréen déposa un rapide baiser sur les lèvres de sa femme avant de se rasseoir à sa place et reprendre le sirotage de son café.
Kwai — Alors ? De quoi vous parliez ?
Yen — On parlait de la liste des vêtements à trouver, ainsi que les futurs cours de dessin que Saskia lui donnera, donc il faudra acheter le matériel. Il faut que j'appele Saskia...
Kwai — Ah c'est bien ça ! C'est une bonne idée !
Elle grimaça légèrement en regardant l'heure, elle allait attendre un peu.
Yen — On va devoir organiser l'ordre des magasins à faire dans l'après-midi...
Kwai — Fringues d'abord ? Matériel après ?
Yen — Faisons ça.
Il haussa des épaules avant de poser les yeux sur Io. Elle écoutait avec attention et avait terminé sa gaufre et son lait. Le coréen lui sourit, un peu malicieux.
Kwai — Tu vas te brosser les dents et te débarbouiller ?
Io — Oui !
Elle sourit et se leva, tout en douceur, remettant bien sa chaise à sa place et débarrassant son assiette et son verre avant de monter sans précipitation. Le coréen la suivit des yeux, un certain amusement au coin des lèvres, et quand elle disparu dans la salle de bain, il se pencha vers Yen, murmurant.
Kwai — Je crois que le cas de Io avait pas mal touché Saskia... Tu ne lui avais pas parler d'elle ? De la rencontre et tout ?
Yen — Quand il est question d'enfant, cela touche forcément Saskia. Et contrairement à moi, elle a déjà plusieurs fois pensé à l'adoption, ou même avoir un enfant seule. Mais je ne savais pas qu'elle avait vu Io.
Kwai — C'est ce que j'avais plus ou moins compris... Si ! Pas forcément le bon caractère de Io d'ailleurs... Ça m'étonne qu'elle ne t'en ai pas parlé elle sinon...
Yen — Comment ça pas le bon caractère de Io ?
Kwai — Ce jour là elle écoutait à la porte... Elle a été très intriguée par Saskia et elle devait bien se demander qui elle était... S'en est suivi une dispute silencieuse avec une autre Maïko et elles ont brisé une théière de service de Misako... Rien de méchant en somme et je sais que ce n'est pas vraiment une habitude de Io d'écouter aux portes... Sauf quand la curiosité devient trop forte...
Yen — Finalement, on va l'avoir notre enfant avec un caractère aussi pourri que le mien, dit-elle en rigolant.
Elle marqua une pause, détournant son regard sur son café.
Yen — Et non, je ne lui ai pas parlé... Car c'est un sujet compliqué à apporter avec elle, je sais qu'elle a se désirer d'être mère depuis des années. Donc je me voyais mal de lui parler de ça... J'en ai parlé avec Myriam par contre.
Kwai — Tu as eu raison pour Myriam... Cette fois elle n'est pas venu me voir ceci dit !
Yen — Heureusement qu'elle est là...
Il approuva d'un hochement de tête et sourit, malicieux, avant de poser sa tasse de café vide et se pencher sur la jeune femme pour venir l'embrasser avec passion. Il fini par poser une main sur sa joue, plongeant son regard dans le sien avant de murmurer. Elle repondit à son baiser, le regard soudain devenu pétillant.
Kwai — Merci Yen...
Yen — Tu n'as pas à me remercier.
Kwai — Oh que si !
A nouveau, il l'embrassa, passionnément, mais avec aussi une pointe de tendresse. Elle avait glissé une main dans ses cheveux avant de descendre vers la nuque pour approfondir le baiser.
Kwai — Je vais voir où en est Io et faire un passage par la salle de bain. Après c'est ton tour et on file ?
Yen — Oui, je m'occupe de ranger ici, dit-elle en souriant.
En une grosse demi-heure, ils étaient tous prêts à partir, et c'est ce qu'ils avaient fait. Le coréen avait fait enfiler à Io les seuls vêtements de ville qu'elle possédait. Elle avait été rassurée de constaté que son sac contenait absolument toutes ses affaires, même sa boîte secrète -qui n'était secrète pour personne mais Misako respectait ce besoin d'intimité que pouvait avoir ses filles. Ils s'étaient garé dans un parking souterrain et avait marché un peu pour aller récupéré Sora. Le petit garçon avait l'air ravi de retrouver ses parents et c'est avec une joie non feinte qu'ils l'avaient prit dans leurs bras, chacun son tour. Kwaïgon cependant se méfiait un peu de cette tendance de son fils à se laisser faire avec tout le monde. Il faisait un peu trop confiance aux inconnus à son goût... Peut-être que c'était à cause du nombre toujours croissant de membres dans l'équipe et de toutes les têtes différentes qu'il voyait depuis toujours autour de lui...
En attendant, après avoir récupéré tout ce dont ils avaient besoin, ils prirent le chemin du centre ville et surtout, des zones commerciales. On trouvait de tout au Japon et la mode vestimentaire ressemblait assez à celle que l'on trouvait en Europe ou en Amérique. Ils n'eurent aucune difficultées à trouver des magasins pour enfants. Le coréen gardait Sora dans le porte bébé, qui commençait à s'user avec l'âge, mais qui plaisait toujours autant au petit homme, lui permettant d'avoir une vue panoramique sur le monde qui l'entourait. Il marchait derrière les filles, jetant des coups d'yeux aux boutiques. Les boutiques de vêtements côtoyaient les enseignes de maquillage et de chaussures. Certaines bijouteries émergeaient ça et là. Il connaissait le quartier et brûlait d'envie de céder à ses pulsions d'achat compulsif mais il se retenait.
Kwai — Yen tu vas essayer un exercice aujourd'hui : t'en foutre royalement des prix. Et ne surtout pas râler après.
Yen — Je sens que je vais regretter de t'avoir amener avec nous, ronchonna-t-elle.
Il sourit, luttant pour ne pas ajouter un "sinon je dépense moi sans compter sous tes yeux" mais il se retint, une fois encore. Comme pour appuyer les paroles de son père, Sora souriait lui aussi, secouant ses petits bras en gazouillant un peu. Io suivait sagement Yen, restant le plus possible collé à elle, sans doute de peur de les perdre dans la foule, serrant avec force le bas de son pull, jetant des regards furtifs aux boutiques mais vérifiant toujours qu'ils étaient là, plus que très régulièrement. Elle devait craindre qu'ils l'abandonnent ou quelque chose dans ce genre là... La polonaise attrapa délicatement l'une des mains de la jeune fille, sentant ses regards et une onde d'inquiétude. Elle se dirigea vers une boutique de vêtements pour enfants, dont les vitrines possédaient des modèles de robes bien sympathique.
Yen — Voyons voir les robes... Si tu vois quelque chose qui t’intéresse, tu n'hésites surtout pas Io.
Yennefer lui adressa un sourire, avant de lui lâcher la main pour commencer à regarder entre les articles si elle trouve des affaires intéressants à lui proposer. La petite fille hocha de la tête et jeta bref regard au coréen qui approuva les paroles de Yen d'un sourire. Elle chercha des belles couleurs, qui font assez féminine. Mais elle était loin d'être aussi douée en shopping que Sakisa...
Yen — Tu aimes les motifs ?
Io — Oui j'aime bien...
La petite eut un temps d'hésitation, cherchant encore une fois l'approbation du coréen avant de se retourner à nouveau vers la jeune femme. D'une main timide et discrète elle commença à regarder les vêtements, fouillant seulement en surface, imitant les gestes de Yen. Le coréen sourit, amusé et fit de même en s'éloignant un peu. Bien qu'il ne cherche pas vraiment... Plusieurs fois il fut interrompu par son téléphone, auquel il répondit en japonais, signe indéniable que le clan se rattrapait du temps qu'il passait à l'étranger au haras... Avec une timidité certaine, la petite japonaise fini par se tourner vers Yen, une robe fluide dans les mains, vert pomme avec des petits pois blanc.
Io — J'aime bien la forme de celle là...
Elle se tortillait un peu sur elle même, gênée, cherchant l'approbation de la polonaise... Yennefer se tourna vers elle, afin de regarder la robe qu'elle tenait dans ses mains. Un sourire s'afficha sur ses lèvres, avant de lui répondre d'une voix rassurante.
Yen — C'est vrai qu'elle est jolie. Viens on va l'essayer ainsi que les autres vêtements que j'ai repéré.
Elle en avait en effet plusieurs dans ses bras, prenant sans vraiment demander pour le moment l'avis de la jeune fille. Elle jeta un regard vers le coréen, avant de se diriger vers les cabines en attrapant de sa main valide celle d'Io.
Yen — Tu essayes la robe en première ?
La jeune fille acquiesça avec un sourire avant de commencer à enlever ses vêtements pour essayer la robe. Elle s'était glissée dans l'une des cabines libre, posant les affaires sur le porte-manteau prévu pour ça. La cabine était assez large, et elle possédait un grand miroir. La polonaise lança un regard à Io avant de demander doucement.
Yen — Tu préfères que je t'attends dehors le temps que tu enfiles la robe ?
Io — Non... Je préfère que tu restes..
Une réponse donné en rougissant un peu par la jeune fille. Elle avait surtout peur de ne pas les retrouver après les essayages... Mais ça ne la gênait pas non plus de se montrer ainsi devant Yen. Elle enfila tant bien que mal sa robe avant de se regarder dans le miroir avec un certain scepticisme... Sans trop savoir si elle aimait vraiment ou pas... Elle leva les yeux sur Yen, attendant son avis... Yennefer s'était mise derrière elle afin d'observer le rendu autant sur la jeune fille qu'à travers le reflet sur le miroir.
Yen — Cela fait toujours bizarre la première fois qu'on se voit en robe.
Elle l'incita à faire un tour sur elle-même avant de poursuivre.
Yen — Est-ce que tu t'y sens bien ? Si jamais il y a le moindre truc qui te plait pas, c'est que finalement tu l'aimes pas. Par moment, on peut aimer un vêtement sur un cintre, mais une fois que nous, le rendu n'est pas pareil.
Elle ne voulait pas encore donner son avis, pour ne pas l'inciter à la prendre. Elle voulait qu'elle puisse faire ses propres choix pour ses vêtements. La petite fille prit le temps de réfléchir avant de répondre, serrant les pans fluides de la robe contre elle.
Io — J'aime bien mais je me sens... Toute nue...
Yen — C'est une sensation normal quand on porte une robe fluide. Mais l'été c'est très agréable.
Elle fit une légère grimace avant de croisé le regard de Yen dans le miroir, rosissant un peu, ne sachant pas trop ce qu'elle devait penser de cette impression là... Si elle était normale ou pas... Le coréen pour sa part flânait plus ou moins dans le magasin, un sac à la main, profitant de la disparition des filles en cabines pour acheter un petit quelque chose...
Yen — Je trouve qu'elle te va très bien. Ce qu'on peut faire, c'est de la mettre de côté et tu choisiras après l'essayage des autres vêtements.
Elle lui adressa un sourire, avant de chercher dans les affaires, un ensemble d'un pantalon en toile et d'un haut assez colorée. La petite fille se prêta au jeu des essayages avec de plus en plus d'entrain, étant aussi de plus en plus à l'aise. Elle sélectionna quelques vêtements avec Yen, dont la première robe et l'ensemble que Yen lui avait présenté juste après. Après tout ces essayages cependant elle commença à se fatigué un peu, très peu habitué à devoir faire autant attention à tout et essayer autant de choses en même temps. Malgré tout, elles retrouvèrent assez facilement le coréen, qui les accueillit avec un grand sourire aux lèvres. Il avait fait disparaître sa poche mais Sora tout comme lui arboraient chacun une casquette. Celle de Sora portait une inscription "best dad of the world" avec une flèche vers le haut, tandis que celle de Kwaïgon portait la citation inverse, avec une flèche vers le bas. Tout deux grignotaient également des gâteaux fourrées, sage comme des images... La polonaise se figea légèrement le temps de lire les mots gravés sur les casquettes, un rire ne tarda pas à passer la barrière de ses lèvres.
Yen — On s'amuse bien à ce que je vois !
Kwai — Faut bien qu'on passe le temps !
Elle se pencha pour déposer un baiser sonore sur la joue de Sora, qui répondit de plus belle en éclatant de rire tout en gigotant contre son père. Elle tenait toujours la main de Io dans la sienne. Io regarda les deux garçons avec un léger sourire aux lèvres. Le coréen lui tendit un petit gâteau fourré aux noisettes d'un sachet qu'il gardait à la main et elle le prit sans rechigner, le remerciant avec gourmandise.
Yen — Qu'est-ce que cela va donner en grandissant, dit-elle en plaisantant.
Kwai — J'ai bien peur que se soit de pire en pire...
Elle adressa un sourire à la jeune fille avant de rajouter.
Yen — Et bien, nous aussi on a fait de beaux achats ! Par vrai Io ?
Io — Oui ! Pleins de choses...
Elle hocha doucement de la tête en mangeant son gâteau et le coréen sourit.
Kwai — Tu me montreras tout ça à la maison. On continu les magasins de vêtements ou on passe à autre chose ?
Yen — Je pense qu'on peut passer à autre chose, on continue le remplissage de la garde robe prochainement. La journée risque d'être assez fatiguante comme ça, dit-elle en souriant.
Il interrogeait autant Yen que Io du regard mais la petite japonaise ne semblait pas savoir quoi répondre. Elle leva les yeux vers Yen, attendant qu'elle tranche, serrant sa main de la sienne avec une certaine force... La polonaise caressa légèrement de son pouce le dos de sa main afin de la rassurer.
Yen — La suite se trouve par ici ou on doit reprendre la voiture ?
Kwai — Il y a magasin d'art pas loin, on peut y aller à pied... A dix minutes d'ici. Et en même temps j'en profiterais pour m'arrêter dans un autre magasin...
Il sourit, malicieux, avant de prendre leur sac de vêtements et proposer un gâteau à Yen avant de prendre le chemin de la sortie. La polonaise avait accepté avec plaisir le gâteau qu'elle mangea tranquillement en observant autour d'elle les lieux. Il les conduisit nonchalemment sur les trottoirs plein de monde de la métropole japonaise mais il la connaissait par coeur tant il l'avait sillonné. A l'approche du magasin qu'il visait cependant, il tendit la main à Io et fit un grand sourire à Yen.
Kwai — Je te pique Io et on y va que tous les trois. Tu peux aller prendre un café en nous attendant si tu veux ou aller flâner où tu veux. Mais pas le droit de venir avec nous !
Yen — Comment ça j'ai pas le droit de venir... Kwaïgon tu as quoi en tête là !
Kwai — Rien qui ne doive t'inquiéter.
Yen — Je vois... Raison de plus pour que je m'inquiéte, ronchonna-t-elle.
Io prit la main du coréen mais ne lâcha pas celle de la polonaise avant d'avoir une bonne prise sur celle du jeune homme. Elle intérrogea le coréen du regard mais il ne lui renvoya qu'un sourire malicieux, auquel elle ne dit rien, se doutant un peu de la suite des événements... Yennefer avait lâché la jeune fille, tout en fronçant les sourcils. Ce n'était pas qu'elle était pas rassurée de les laisser seuls ou d'être seule dans une ville qu'elle connait très peu. Mais elle connaissait son époux et sa facheuse tendance à faire des folies. Il sourit et déposa un léger baiser sur la joue de la jeune femme avant de lui laisser un peu de monnaie. Elle poussa un long soupir, mais elle savait que cela servait à rien de batailler contre lui. Surtout quand il a décidé quelque chose... Elle accepta la monnaie qui lui tendit.
Kwai — Il y a un café là-bas tu vois ? Juste à côté de la grosse enseigne bleue. Le magasin d'art est juste après tu peux nous attendre là si tu veux. Sinon je t'appelle en sortant, je pense pas qu'on en ai pour trop longtemps. Ca te fera travailler ton japonais !
Yen — Ouais, ouais... File avant que je change d'avis !
Il sourit à nouveau et fit saluer Sora de la main avant de s'éloigner avec les enfants. Une fois hors de portée de Yen, il fit obliquer tout le monde dans une petite rue perpendiculaire à la grosse artère dans laquelle ils étaient et se faufila jusqu'à un joaillier japonais. Ce n'est qu'une fois à l'intérieur, au calme et les salut avec le vendeur fait, qu'il s'accroupit pour expliquer la situation à Io.
Kwai — Alors, Io, il va falloir garder un peu le secret, juste jusqu'à la fin de la journée. Mais, pour la naissance de Sora, j'avais offert un bijou à Yen, pour la remercier. Même si elle ne t'as pas mise au monde, c'est un peu la même chose dans notre cas. Et j'aimerais que tu m'aide à choisir. Qu'est-ce que tu en pense ?
La petite japonaise eut un moment de réflexion et fronça un instant les sourcils avant de hocher de la tête. Le coréen voyait bien que les questions se bousculaient dans son esprit mais il ne l'obligerait pas à les poser. Il lui laisserait le temps de les mûrir.
Io — Oui... C'est une bonne idée...
Kwai — Super ! Aller viens, on va regarder ce qu'on a ici...
Il se releva et commença à regarder les vitrines avec la petite fille. Sora restait calme, murmurant des choses qui dépassait l'entendement du coréen à son dernier morceau de gâteau. Ce n'est qu'après une bonne quinzaine de minutes qu'ils finirent par se mettre tous les deux d'accord, pour une paire de boucle d'oreille pendante, formées par plein de petites gouttes de diamant en cascade. C'était délicat et discret et le coréen pensa qu'elles iraient très bien avec le collier goutte qu'il avait offert à la jeune femme pour Sora. Il passa en caisse et demanda un petite paquet dicret qu'il glissa dans la poche intérieure de sa veste avant de rejoindre tranquillement Yen, tout le monde avec un nouveau gâteau dans les mains. Il n'en restait d'ailleurs plus qu'un dans le sachet, qu'il réservait pour Yen...
Elle s'était installée au café qui lui avait indiqué, commandant un café avec un ajout de crème chantilly dessus. Quitte à devoir attendre, elle n'allait pas se priver pour céder à sa gourmandise. C'était un peu comme une douce vengeance. Quand elle les vit approcher de sa table, elle ne tarda pas à demander sur un ton de ronchonnerie.
Yen — Alors ? C'est quoi la folie du jour ?
Elle braqua son regard dans celui du coréen, avant de glisser vers la jeune fille. Un geste un peu fourbe de sa part... Mais sa curiosité était présente malgré tout. Io rougit sous le regard de Yen et se glissa doucement derrière le coréen, qui ne put retenir un léger rire en la voyant réagir ainsi. Il rassura la jeune fille en la serrant brièvement contre lui avant de s'installer à côté de Yen, invitant Io à faire de même avant de répondre, un sourire malicieux toujours collé aux lèvres. Pour faire retrouver le sourire à la jeune fille, il se tourna d'abord vers elle.
Kwai — Tu va vite te rendre compte Io que Yen n'aime pas dépenser des sous quand ça dépasse un certain nombre de chiffres avant la virgule et que c'est pour elle... Mais ce n'est pas méchant et ce n'est pas contre toi.
Io — D'accord...
Yen — Et tu te rendras vite compte Io que Kwaï aime dépenser beaucoup trop, ronchonna-t-elle de plus belle malgré le sourire sur ses lèvres.
Le coréen lui sourit à nouveau, rassurant, avant de se tourner vers Yen, malicieux.
Kwai — Tu verras plus tard. C'est une surprise. Tu sais à quel point j'adore te faire des surprises. Peut-être qu'un jour j'arriverais à t'en faire une sans que tu ronchonne. Je ne perds pas espoir ! C'est mon but ultime.
Il hocha de la tête, faussement sérieux, avant de tendre le dernier gâteau à Yen, comme s'il voulait l'amadouer un peu... Elle leva les yeux en l'air avant de les plonger dans ceux de son mari.
Yen — Hélas, je doute que celui puisse arriver un jour. Et puis, je pense sérieusement que tu adores me faire des surprises, uniquement pour me voir ronchonner !
Le jeune homme eut un froncement de nez en secouant la tête très vite.
Kwai — Mmh nan. Je préfère quand tu ronchonnes pas.
Elle accepta le gâteau qu'elle goba rapidement avant de terminer sa tasse de café. Elle posa son regard sur Io, avant de demander.
Yen — Tu veux boire quelque chose ?
Io — Non, merci...
Elle sourit à Yennefer, attendant sagement, les mains sur ses genoux. Une fois que Yen eut terminé, le coréen proposa de repartir et ils se dirigèrent tranquillement vers le magasin d'art. Il laissa à Io le soin de prendre la main de Yen, portant à nouveau les sacs de leurs achats. De même qu'il laissa Yen parcourir les rayons, les suivant tranquillement avec Sora, préférant laisser gérer Yen sur le choix des articles...
Yen — Pour commencer le dessin, Saskia m'a dit qu'il faut commencer par des crayons de papiers. Mais de plusieurs grains, il me semble que c'est le terme qu'elle a dit... Et quelques blocs à croquis avec des feuilles un peu canson.
Elle parcouru les rayons, avant de s'arrêter devant l'étalage des crayons à papiers. Elle trouva un ensemble qui comportait plusieurs crayons avec différents grains de mines. La petite fille hocha de la tête et se laissa entraîner, regardant beaucoup Yennefer faire dans le choix de ses crayons. Un fin sourire se dessinait petit à petit sur son visage, au fil des rayons qu'ils parcouraient.
Yen — Il te faut aussi une trousse, dit-elle en souriant.
Elle la guida vers la droite où se trouvait plusieurs types de trousse, certaines très soft et quelques colorés. Elle laissa la jeune fille faire son choix. Io mit un moment à choisir une trousse, regardant chaque modèle avec attention. Elle choisit finalement une trousse colorée, avec pleins de ronds de toutes les couleurs dessus. Le coréen traînait doucement derrière elles, prenant au passage des gommes et un taille crayon... Il ne manquait plus qu'un peut de couleur et ils seraient bon ! La polonaise attrapa un coffret de crayon de couleur, avant de rester un moment devant les blocs à croquis. Elle tentait de rechercher ceux que Saskia avait tendance à utiliser. Et son choix se porta sur deux blocs, un plutôt pour faires des portaits et l'autre des paysages, de taille moyen afin de pouvoir les transporter facilement.
Yen — Et bien, je pense qu'on a tout là !
Kwai — Parfait !
Elle posa son regard vers la jeune fille en souriant, observant son attitude. Ils passèrent en caisse, avant de replonger dans la foule extérieur.
Yen — Comment tu te sens ?
Elle glissa une main sur le front de la jeune fille, vérifiant qu'elle n'avait pas de la fièvre. La petite fille, la main toujours verrouillée dans l'une de celles de Yen, leva les yeux sur elle avec un léger sourire.
Io — Je suis un peu fatiguée...
Le coréen sourit et passa une main douce dans les cheveux de la petite fille.
Kwai — J'en connais un autre qui commence à dodeliner de la tête. On va rentrer se reposer un peu. Vous pourrez dormir un peu comme ça...
Il sourit à Io, rassurant, avant de relever les yeux sur Yen, lui souriant aussi.
Kwai — On a plein de trucs à faire à la maison en plus.
Doucement, il entraina la petite famille jusqu'à la voiture pour reprendre ensuite le chemin de l'appartement. Ils ne tardèrent pas à mettre les deux enfants à la sieste. Io lutta un moment pour ne pas s'endormir mais elle fut finalement emporté par le sommeil. Le coréen resta avec elle jusqu'à ce qu'il soit certain qu'elle soit complètement endormie avant de rejoindre doucement Yen.
Kwai — Il faut finir ce dossier. J'ai reçu les lettres de Misako et Liam. Et le Dr Liu m'a envoyé deux bilans sans que je lui demande de les faire tout seul... Avec comme commentaire qu'il trouvait que ce genre de démarche était une preuve de ma volonté de me tourner résolument vers l'avenir... Et qu'il a toute confiance en toi. On va pouvoir déposer le dossier. Je vais le faire porter par coursier dès que j'aurai tout imprimé. Il ne restera plus que l'enquête et l'entrevue avec le juge...
Yen — Un bilan fait tout seul, je préfère... Je pourrais presque commencer à apprécier un psychologue.
Il eut un soupir un peu inquiet en remplissant doucement une bouilloire d'eau avant de la mettre sur le feu.
Kwai — Tu veux du thé ? ... Tu veux qu'on attende que les enfants soient réveillé ou que je te montre la folie de tout à l'heure tout de suite ?
Après le sérieux dont il avait fait preuve jusque là, un sourire malicieux passa sur ses lèvres, le regard pétillant d'un mélange de moquerie taquine et d'amour... Elle braqua son regard vers lui, la curiosité était visible dans ses iris mais elle hésitait sur sa décision.
Yen — J'ai un époux sadique qui aime bien jouer avec ma patience...
Elle recupéra deux tasses qu'elle déposa sur la table avant de marmonner en ronchonnant légèrement.
Yen — Montre ta folie, que je puisse te tuer sans témoins, dit-elle en souriant.
Le coréen sourit plus largement encore et déposa un léger baiser au coin des lèvres de la jeune femme avant d'aller chercher sa veste et le petit paquet dans la poche intérieure. Il s'approcha à nouveau de sa femme, tenant le paquet à plat dans les paumes de ses mains, jointes. Un fin sourire sur le visage, il s'approcha d'elle et tendit doucement les mains.
Kwai — Tu as eu un cadeau pour la naissance de Sora... En voici un pour l'entrée dans la famille de Io...
Yen — Toute excuse est bonne pour que tu me gâtes... Te savoir heureux me suffit, tu le sais bien pourtant...
Kwai — Oui mais moi ça ne me suffit pas...
Un peu fébrile, il attendit, sagement, qu'elle découvre le paquet... Elle regarda un instant le paquet, ne pouvant pas s'empêcher de le secouer légèrement bien qu'elle avait une idée de ce qui pouvait bien se trouver à l'intérieur. Elle l'ouvrit rapidement, la curiosité était grandissante. Son regard se posa sur la paire de boucle d'oreilles, les admirant avant de poser la boite sur la table et d'enrouler ses bras autour du cou du coréen.
Yen — Tu sais qu'à force, je vais me demander si tu existe réellement.
Elle l'embrassa chastement avant de poursuivre. Il sourit en réponse à sa remarque, refermant ses bras autour d'elle, pressant inconsciemment son corps contre le sien.
Yen — Merci, elles sont magnifiques.
Kwai — Avec plaisir...
Cette fois-ci, elle captura ses lèvres dans un baiser plus passionnée, lui témoignant tout son amour pour lui. Il répondit à son baiser en y mettant autant de tendresse, la serrant un peu plus contre lui. Il rompit le contact au sifflement de la bouilloire, serrant une dernière fois la jeune femme contre lui avant de remplir les deux tasse d'eau chaude et y plonger des sachets de thé. Il invita la jeune femme à l'accompagner jusqu'au canapé et s'employa à sortir imprimante et pc pour terminer le dossier en sirotant le thé. Elle l'observait en silence, sa tasse de thé entre ses mains. Elle avait hâte que tout cela soit terminé, qu'ils puissent réellement entamer une vie à quatre. Elle chassa ses inquiétudes et ses doutes vis à vis de la jeune fille. Après tout, cette journée avait été agréable. Une fois le tout en enveloppe, il laissa échapper un soupir de soulagement, et déposa un léger baiser sur les lèvres de Yen.
Kwai — Je vais descendre ça au service de coursier de l'immeuble...
Yen — D'accord !
Et c'est ce qu'il fit, insistant bien sur l'importance du courrier. Quand il remonta, il se pencha sur les plans des deux appartements afin de commencer à avoir une idée quand à la nouvelle disposition que les lieux pourraient avoir. Il était soulagé de pouvoir conserver son appartement... C'était son tout premier, il avait une valeur sentimentale importante à ses yeux... Elle avait recupéré un plaid, afin de se blottir dedans. Elle posa vaguement son attention sur les plans des appartements, mais elle était bien trop crevée pour s'y concentrer longtemps.. Ainsi, elle se colla légèrement au coréen, sans pour autant le gener dans son travail. Elle déposa un chaste baiser au bord de ses lèvres en marmonnant qu'elle l'aimait et qu'elle allait probablement l'utiliser comme coussin. Il la laissa faire, un sourire aux lèvres, appréciant la douceur du moment...
3 406 Lignes
Merci au correcteur !
Des points pour Yen !
Journal : One Team One Goal
A l'étage, le soleil inondant la mezzanine réveilla doucement Io. Elle n'était pratiquement plus fiévreuse et avait déjà bien moins de cernes. Elle bougea un peu et ouvrit les yeux, se rendant compte qu'il n'y avait personne à côté d'elle -ou en tout cas, à la place du coréen. Ne reconnaissant pas l'endroit, dans cette courte phase entre le sommeil et le rêve, elle sursauta en se relevant vivement, venant buter contre Yennefer avec une certaine violence, apeurée... La polonaise se réveilla en sursaut, mettant quelques secondes avant de comprendre ce qu'il venait de se passer. Elle posa un regard rassurant contre la jeune fille tout en enlaçant ses bras autour d'elle pour l'attirer.
Yen — Chut Io... Tout va bien...
Elle glissa une main dans ses cheveux pour les caresser avec tendresse, se mettant à fredonner une mélodie qu'elle chante habituellement à Sora pour le rassurer et le calmer. Puis elle reprit d'une voix douce.
Yen — Tu es à la maison... Hier tu as refais une poussée de fièvre... Tu t'en souviens ?
En entendant la voix de Yennefer, la petite fille se calma un peu et vint se blottir dans les bras de la polonaise en hochant simplement de la tête pour lui répondre. Elle mit de longues minutes à se calmer complètement avant de finalement se retourner pour faire face à la jeune femme. Avec une certaine pudeur, elle demanda en murmurant.
Io — Où il est Kwaïgon-sensei ?
Yennefer lui adressa un sourire avant de jeter un œil vers le réveil.
Yen — Vu l'heure, il est allé s'occuper du petit-déjeuner. J'espère que tu as faim ?
Io — Oui très !
Elle continua un instant à lui caresser les cheveux, heureuse de voir que la jeune fille ne l'avait pas repoussé et qu'elle s'était blottie contre elle.
Yen — Tu as bien dormi ? Comment te sens-tu ce matin ?
Io — Pas très bien... Mais ça va mieux. Je n'ai plus mal à la tête...
Yen — C'est déjà ça si tu n'as plus mal à la tête, tu feras au pire une petite sieste dans la journée si tu te sens fatiguée.
Elle adressa un petit sourire à la polonaise avant de se redresser doucement pour regarder autour d'elle avec un certain contentement. La journée commençait plutôt bien, même si elle ressentait une légère angoisse au fond d'elle... Elle avait encore un peu de mal à y croire... Elle fini par descendre du lit, en prévenant Yen qu'elle devait aller aux toilettes. En revenant, elle se pencha au dessus du filin de sécurité pour tenter de voir où était le coréen et le repéra tout de suite. Elle se retourna cependant bien vite vers Yen, la mine contrite.
Io — Yennefer-san... Tu crois qu'il dort ? Il ne faut pas le réveiller...
Un sourire germa sur ses lèvres, en se levant à son tour pour se rapprocher du filin de sécurité pour jeter un œil en direction du coréen. Elle se pencha pour murmurer à l'oreille de la jeune fille en souriant.
Yen — Il ne dort pas, il nous a même probablement entendu nous lever.
Elle passa rapidement une main dans ses cheveux avec tendresse avant de descendre doucement. Elle s'approche de son époux, venant l'embrasser chastement en marmonnant un bonjour. Puis elle fila en direction de la cuisine, jetant un bref regard en direction de la jeune fille pour être sûre qu'elle l'est suivi. Elle ne tarda pas à se servir une tasse de café qui était déjà prêt. Io avait doucement suivit la polonaise. Elle les avait observé, sans rien dire et avait attendu un petit moment avant de s'approcher du coréen. Il avait gardé l'immobilité, sans répondre à Yen, feintant toujours le sommeil. Il attendit patiemment que la petite fille soit assez proche de lui pour se redresser d'un coup et la prendre dans ses bras en criant. La petite japonaise poussa un cri de surprise qui se transforma vite en rire sous les chatouilles du coréen. Elle se tortillait sur le canapé comme une anguille. Le coréen ne tarda pas à la couvrir de bisous, avant de la prendre dans ses bras dans un câlin improvisé, qu'elle lui rendit bien. Le coréen se releva finalement, avec Io dans les bras, la tête de la jeune fille reposant sur son épaule. Le calme était revenu, mais elle gardait un sourire malicieux sur les lèvres.
Kwai — Bonjour Puce... Bien dormi ?
Il attrapa une tasse qu'il rempli de lait en attendant la réponse de Yen, le regard pétillant... Elle se tourna tout en s'appuyant contre le plan de travail, un sourire aux lèvres tout en plongeant son regard dans le sien. Elle était en train de siroter son café avec délice, l'aidant à se réveiller un peu plus rapidement.
Yen — Oui, j'espère que j'ai pas trop gigoté moi par contre. Je ne sais pas de quoi j'ai bien pu rêvé. Et toi ? J'ai vu qu'on a encore un petit déjeuner royal !
Kwai — J'ai très peu dormi mais le peu que j'ai dormi était pas mal... Et en effet tu as un peu bougé... Mais Io aussi, n'est-ce pas ?
Yen — Ça à toujours la bougeotte les filles, dit-elle en rigolant.
La petite fille hocha doucement de la tête sans pour autant répondre. Elle déposa sa tasse à sa place, avant de continuer à installer ce qui manquait sur la table.
Yen — Tu penses que je peux appeler Misako à quelle heure pour savoir si cela a été avec Sora ? Même si je connais déjà la raison, dit-elle en souriant.
Kwai — Tu peux maintenant si tu veux.
Il lui sourit en se servant une tasse de café. Il déposa finalement la petite fille à sa place avant de gagner la sienne. Il entama le sirotage de son café avant de servir une gaufre à la jeune fille. Il observa un instant la petite fille avant de reprendre doucement, un fin sourire aux lèvres.
Kwai — Tu sais Io, tu n'est pas obligé de nous appeler Yennefer-san et Kwaïgon-sensei... Ce n'est pas la peine de mettre le "san" et le "sensei"... On va devenir tes parents... C'est inutile ce genre de particule désormais... D'accord ?
La petite fille le regarda un instant avant de finalement hocher de la tête avec un petit sourire. Elle se remit à manger sa gaufre alors que le coréen reprenait sa tasse de café, croisant le regard de Yen et lui adressant un petit sourire en coin... La polonaise était allée récupérer le téléphone, cherchant un peu dans les menus en japonais le répertoire où était enregistré le numéro de Misako. Elle avait approuvé du regard les paroles du coréen. Elle trouva enfin le numéro, appuyant dessus avec un certain empressement. Elle avait confiance en Misako, mais elle n'aimait pas tellement être séparée de son fils.
Yen — Bonjour Misako, il a été sage ? dit-elle en souriant.
Elle se déplaçait doucement dans la cuisine tout en poursuivant sa conversation avec la japonaise, lançant des regards à son époux, mais aussi à la jeune fille.
Yen — Oh oui, on pourrait le laisser avec un parfait inconnu qu'il dirait rien et ferait des grands sourires. Bien que je pense qu'au bout d'un moment, on pourrait lui manquer. Sauf si on détourne son attention par de la nourriture. Oui, c'est un ventre sur pattes, c'est à cause de son père qui cuisine trop bien.
Elle s'était rapprochée du coréen, glissant une main dans ses cheveux avec douceur avant de déposer un chaste baiser sur sa joue en souriant à ses paroles.
Yen — Oui, elle va mieux. Elle n'a plus de fièvre, et plus mal à la tête. Elle savoure les gaufres de Kwai, elle aussi va succomber à son talent de cuisinier, dit-elle en rigolant.
Elle lança un regard amusée à la jeune fille, avant de poser son regard vers le coréen tout en demandant. Io répondit à son sourire bien que rosissant un peu, avant de mordre dans sa gaufre. Le coréen releva les yeux sur Yen, un fin sourire sur les lèvres.
Yen — Quand comptes-tu passé récupérer notre crapule ? Dit-en elle souriant.
Kwai — Tout à l'heure. Quand tout le monde sera habillé etc.
Il sourit à nouveau en plongeant le nez dans sa tasse. Un bruit discret attira cependant son attention. Sur le comptoir de la cuisine, son téléphone portable vibrait. Il fronça les sourcils et se leva pour le récupérer, souriant en consultant le message que sa tendre sœur avait envoyé. Il revint tout doucement s'asseoir, se tournant vers Yen.
Kwai — Laisse mamie tranquille tu la verras tout à l'heure.
Yen — J'embête mamie si je veux ! dit-elle en rigolant.
Il rit doucement à ses paroles avant de mordre lui aussi dans une gaufre. La noisette de beurre salé qu'il avait mit dessus avait complètement fondue, ne la rendant que plus gourmande encore. Une fois sa bouchée avalée, le coréen se tourna vers Io, avec un peu plus de gravité.
Kwai — Si tu vas mieux Io, tu vas pouvoir retourner à l'école... Il ne faut pas que tu loupes trop de jours, tu le sais.
Io — Oui... Mais je reviendrais ici après ?
Son ton était plein d'espoir. Le coréen eut un sourire avant de hocher doucement de la tête.
Kwai — Oui, on viendra te chercher après l'école.
Io parut rassurer et attrapa son verre de lait pour en boire une gorgée. Le coréen tourna la tête vers Yen pour voir où elle en était et sourit, le regard tendre... Elle avait accepté... Il avait toujours un peu de mal à réaliser que c'était vrai... Yennefer raccrocha avant d'aller ranger le téléphone, en passant devant la jeune fille elle glissa une main dans ses cheveux avec tendresse. Puis elle reprit sa place à table, pour commencer son petit-déjeuner.
Yen — Est-ce que tu penses te sentir mieux pour aller faire quelques courses cet après-midi ? Est-ce que cela te plairait ?
Elle avait posé son attention sur la jeune fille, malgré le regard qu'elle lança au coréen pour avoir son approbation, même s'ils en avaient vaguement parlé du planning des prochains jours. Le coréen sourit malicieusement et échangea un regard avec Io, qui semblait pendu à ses lèvres, suspendant sa bouchée de gaufre.
Kwai — Je pense que l'école peut attendre demain...
Io — Oui !
La petite fille eut un grand sourire mais il disparu assez vite pour être remplacer par une certaine gêne.
Io — Mais... Tu veux faire quoi comme course Yennefer-sa... Yennefer ?
Le coréen retint difficilement un léger rire en se tournant vers la jeune femme, mâchonnant un morceau de gaufre au beurre.
Kwai — Je serais curieux de savoir ce que tu as vraiment en tête. On a pas la même conception des courses tout les deux...
Yen — Comment ça on n'a pas la même conception des courses ?
Elle avait légèrement froncé les sourcils, malgré le sourire qui s'était affiché au coin de ses lèvres. Cependant, elle était quand même curieuse et sérieuse dans sa question, attendant sa réponse avant de poursuivre. Le coréen sourit à nouveau malicieux.
Kwai — Quand on fait les courses on a pas tendance à regarder les mêmes choses ! Comme les prix... par exemple...
Il lui fit un grand sourire, dessinant un "je t'aime" muet sur ses lèvres avant de croquer à nouveau dans sa gaufre...
Yen — A qui la faute aussi ! Monsieur je fais des folies, marmonna-t-elle.
Elle leva les yeux au ciel, gardant son sourire au coin des lèvres. Sur ce point-là, il n'avait pas tord, cela pourrait être un sujet de désaccord, et c'était l'une des raison qui la poussait à ne pas trop y regarder. Elle se tourna vers la jeune fille, avant de répondre enfin à sa question.
Yen — Cela serait pour faire des courses pour toi, t'acheter quelques vêtements et autres affaires.
Elle observa attentivement sa réaction, jetant un œil vers le coréen. A-t-elle utilisé les bons mots ? Le coréen restait attentif à la jeune fille. Elle avait légèrement pâlit et mâchonnait sa gauffre avec lenteur.
Io — Pour moi ?
Le coréen hocha de la tête avec un sourire.
Kwai — Oui pour toi. Je sais que tu n'as pas beaucoup d'affaires à toi mais... Tu vas avoir besoin de plus de vêtements que ce que tu possède et aussi un peu plus adapté à la vie au Haras. Sans compter qu'il te faudra aussi d'autres choses un peu plus encombrantes comme des meubles mais tant que l'appartement reste celui-ci on ne pourra pas tout caser...
Il sourit à nouveau, se voulant rassurant avant de jeter un oeil à son téléphone, un nouveau sourire aux lèvres.
Kwai — Je vous laisse deux minutes entre filles je vais essayé de corrompre notre voisin de pallier...
Yen — Amuse-toi bien, dit-elle en souriant.
Il sourit, malicieux, avant de se lever tranquillement. Il n'avait pas été aussi démonstratif quand à sa bonne humeur depuis un moment... Io le regarda partir avec un certain étonnement, et se tourna vers Yennefer, un peu déboussolée. Jamais de sa vie on n'avait été faire des courses exclusivement pour elle... La polonaise termina son café, cherchant du regard à capter celui de la jeune fille. Elle avait bien remarqué que sa réponse ne la laissait pas indifférente, probablement car c'était nouveau pour elle.
Yen — Est-ce qu'il y a des choses que tu aimerais avoir ? Des types de vêtements ? Tu as une couleur que tu aimes bien ?
Un sourire était affiché sur ses lèvres, elle se voulait rassurante. La petite fille haussa des épaules, indécise.
Io — Je ne sais pas je... Je n'ai jamais rien acheté pour moi... On ne fait pas les magasins à l'Okiya... Misako m'a seulement amené une fois pour aller commander un kimono...
Elle fit un maigre sourire à la polonaise avant de soupirer, réfléchissant un peu.
Io — Mais j'aime bien le turquoise... Je n'en ai jamais porté ! Ni de robes...
Yen — Et tu aimerais avoir des robes ?
Io — Oui j'aimerais bien...
Yen — On va te trouver ça !
Elle avait toujours son regard sur elle, l'incitant à oser dire ce qu'elle avait au fond d'elle. Même si elle avait conscience que c'était nouveau, et qu'elle devait être vigilante à sa propre maladresse.
Yen — On te trouvera aussi de quoi pouvoir prendre des cours de dessin, j'ai une très bonne amie qui serait ravie de t'en donner, sauf si tu préfères aller dans un club de dessin avec d'autres enfants, c'est aussi possible.
Io releva les yeux sur Yennefer avec une certaine suspicion dans le regard.
Io — C'est Saskia ton amie ?
Yen — Tu as déjà vu Saskia ? Je savais pas ça...
Io hocha de la tête, un peu confuse, ne sachant si elle avait bien fait de poser la question ou non. La polonaise était vraiment surprise, elle tentait de chercher à quel moment cette rencontre avait pu avoir lieu. Elle ne tarda pas à penser aux séjours où son amie est allée chercher Calum pour le ramener dans ses bagages.
Yen — Et oui, c'est bien à elle que je pense. Mais on peut très bien trouver un club de dessin.
Io — Non ! J'aime bien Saskia-san.
Yen — Je lui en parlerai alors. Elle pourra même peut-être pouvoir t’amener à un défilé de mode, même si c'est pour les tailles rondes, dit-elle en souriant.
Elle sourit, plutôt contente de cette idée avant de reprendre sa gaufre et tourner la tête vers Kwaïgon qui revenait, tout sourire, saluant quelqu'un dans le couloir avant de refermer doucement la porte.
Kwai — C'est bon ! On va pouvoir rester là. J'ai réussi à le convaincre ! Du coup, on va pouvoir faire une aile enfant dans l'autre appart et ici, on peut le garder en méga grande suite parentale. C'est cool non ? Je vais me pencher sur les plans je les enverrais à mon entrepreneur pour faire les travaux dès que notre cher voisin aura déménagé ! J'en rêve depuis des années d'avoir tout l'étage ! On va pouvoir faire tomber quelques murs, ça va être génial !
Yen — Est-ce que j'ai envie de savoir le coût des négociations avec le voisin ? Ainsi que le prix des travaux ? Il est aussi grand qu'ici son appartement, il est aménagé comment ?
Kwai — Il est plus grand qu'ici, sur un étage aussi mais fermé. Sa cuisine est mieux que la nôtre. Mais on pourrait te faire une salle de musique ici du coup et supprimer la cuisine d'ici pour garder la leur. Bref... Plein de possibilité. Et pour ce qui est des négociations... Il m'a seulement coûté la Camaro et son transport vers la Floride. Ce qui est sacrément raisonnable... En fait il est muté à Miami et il hésitait à le louer ou le vendre... Du coup c'est réglé et il n'a plus à se poser de questions...
Yen — D'accord, tant mieux alors.
Le coréen déposa un rapide baiser sur les lèvres de sa femme avant de se rasseoir à sa place et reprendre le sirotage de son café.
Kwai — Alors ? De quoi vous parliez ?
Yen — On parlait de la liste des vêtements à trouver, ainsi que les futurs cours de dessin que Saskia lui donnera, donc il faudra acheter le matériel. Il faut que j'appele Saskia...
Kwai — Ah c'est bien ça ! C'est une bonne idée !
Elle grimaça légèrement en regardant l'heure, elle allait attendre un peu.
Yen — On va devoir organiser l'ordre des magasins à faire dans l'après-midi...
Kwai — Fringues d'abord ? Matériel après ?
Yen — Faisons ça.
Il haussa des épaules avant de poser les yeux sur Io. Elle écoutait avec attention et avait terminé sa gaufre et son lait. Le coréen lui sourit, un peu malicieux.
Kwai — Tu vas te brosser les dents et te débarbouiller ?
Io — Oui !
Elle sourit et se leva, tout en douceur, remettant bien sa chaise à sa place et débarrassant son assiette et son verre avant de monter sans précipitation. Le coréen la suivit des yeux, un certain amusement au coin des lèvres, et quand elle disparu dans la salle de bain, il se pencha vers Yen, murmurant.
Kwai — Je crois que le cas de Io avait pas mal touché Saskia... Tu ne lui avais pas parler d'elle ? De la rencontre et tout ?
Yen — Quand il est question d'enfant, cela touche forcément Saskia. Et contrairement à moi, elle a déjà plusieurs fois pensé à l'adoption, ou même avoir un enfant seule. Mais je ne savais pas qu'elle avait vu Io.
Kwai — C'est ce que j'avais plus ou moins compris... Si ! Pas forcément le bon caractère de Io d'ailleurs... Ça m'étonne qu'elle ne t'en ai pas parlé elle sinon...
Yen — Comment ça pas le bon caractère de Io ?
Kwai — Ce jour là elle écoutait à la porte... Elle a été très intriguée par Saskia et elle devait bien se demander qui elle était... S'en est suivi une dispute silencieuse avec une autre Maïko et elles ont brisé une théière de service de Misako... Rien de méchant en somme et je sais que ce n'est pas vraiment une habitude de Io d'écouter aux portes... Sauf quand la curiosité devient trop forte...
Yen — Finalement, on va l'avoir notre enfant avec un caractère aussi pourri que le mien, dit-elle en rigolant.
Elle marqua une pause, détournant son regard sur son café.
Yen — Et non, je ne lui ai pas parlé... Car c'est un sujet compliqué à apporter avec elle, je sais qu'elle a se désirer d'être mère depuis des années. Donc je me voyais mal de lui parler de ça... J'en ai parlé avec Myriam par contre.
Kwai — Tu as eu raison pour Myriam... Cette fois elle n'est pas venu me voir ceci dit !
Yen — Heureusement qu'elle est là...
Il approuva d'un hochement de tête et sourit, malicieux, avant de poser sa tasse de café vide et se pencher sur la jeune femme pour venir l'embrasser avec passion. Il fini par poser une main sur sa joue, plongeant son regard dans le sien avant de murmurer. Elle repondit à son baiser, le regard soudain devenu pétillant.
Kwai — Merci Yen...
Yen — Tu n'as pas à me remercier.
Kwai — Oh que si !
A nouveau, il l'embrassa, passionnément, mais avec aussi une pointe de tendresse. Elle avait glissé une main dans ses cheveux avant de descendre vers la nuque pour approfondir le baiser.
Kwai — Je vais voir où en est Io et faire un passage par la salle de bain. Après c'est ton tour et on file ?
Yen — Oui, je m'occupe de ranger ici, dit-elle en souriant.
* * *
En une grosse demi-heure, ils étaient tous prêts à partir, et c'est ce qu'ils avaient fait. Le coréen avait fait enfiler à Io les seuls vêtements de ville qu'elle possédait. Elle avait été rassurée de constaté que son sac contenait absolument toutes ses affaires, même sa boîte secrète -qui n'était secrète pour personne mais Misako respectait ce besoin d'intimité que pouvait avoir ses filles. Ils s'étaient garé dans un parking souterrain et avait marché un peu pour aller récupéré Sora. Le petit garçon avait l'air ravi de retrouver ses parents et c'est avec une joie non feinte qu'ils l'avaient prit dans leurs bras, chacun son tour. Kwaïgon cependant se méfiait un peu de cette tendance de son fils à se laisser faire avec tout le monde. Il faisait un peu trop confiance aux inconnus à son goût... Peut-être que c'était à cause du nombre toujours croissant de membres dans l'équipe et de toutes les têtes différentes qu'il voyait depuis toujours autour de lui...
En attendant, après avoir récupéré tout ce dont ils avaient besoin, ils prirent le chemin du centre ville et surtout, des zones commerciales. On trouvait de tout au Japon et la mode vestimentaire ressemblait assez à celle que l'on trouvait en Europe ou en Amérique. Ils n'eurent aucune difficultées à trouver des magasins pour enfants. Le coréen gardait Sora dans le porte bébé, qui commençait à s'user avec l'âge, mais qui plaisait toujours autant au petit homme, lui permettant d'avoir une vue panoramique sur le monde qui l'entourait. Il marchait derrière les filles, jetant des coups d'yeux aux boutiques. Les boutiques de vêtements côtoyaient les enseignes de maquillage et de chaussures. Certaines bijouteries émergeaient ça et là. Il connaissait le quartier et brûlait d'envie de céder à ses pulsions d'achat compulsif mais il se retenait.
Kwai — Yen tu vas essayer un exercice aujourd'hui : t'en foutre royalement des prix. Et ne surtout pas râler après.
Yen — Je sens que je vais regretter de t'avoir amener avec nous, ronchonna-t-elle.
Il sourit, luttant pour ne pas ajouter un "sinon je dépense moi sans compter sous tes yeux" mais il se retint, une fois encore. Comme pour appuyer les paroles de son père, Sora souriait lui aussi, secouant ses petits bras en gazouillant un peu. Io suivait sagement Yen, restant le plus possible collé à elle, sans doute de peur de les perdre dans la foule, serrant avec force le bas de son pull, jetant des regards furtifs aux boutiques mais vérifiant toujours qu'ils étaient là, plus que très régulièrement. Elle devait craindre qu'ils l'abandonnent ou quelque chose dans ce genre là... La polonaise attrapa délicatement l'une des mains de la jeune fille, sentant ses regards et une onde d'inquiétude. Elle se dirigea vers une boutique de vêtements pour enfants, dont les vitrines possédaient des modèles de robes bien sympathique.
Yen — Voyons voir les robes... Si tu vois quelque chose qui t’intéresse, tu n'hésites surtout pas Io.
Yennefer lui adressa un sourire, avant de lui lâcher la main pour commencer à regarder entre les articles si elle trouve des affaires intéressants à lui proposer. La petite fille hocha de la tête et jeta bref regard au coréen qui approuva les paroles de Yen d'un sourire. Elle chercha des belles couleurs, qui font assez féminine. Mais elle était loin d'être aussi douée en shopping que Sakisa...
Yen — Tu aimes les motifs ?
Io — Oui j'aime bien...
La petite eut un temps d'hésitation, cherchant encore une fois l'approbation du coréen avant de se retourner à nouveau vers la jeune femme. D'une main timide et discrète elle commença à regarder les vêtements, fouillant seulement en surface, imitant les gestes de Yen. Le coréen sourit, amusé et fit de même en s'éloignant un peu. Bien qu'il ne cherche pas vraiment... Plusieurs fois il fut interrompu par son téléphone, auquel il répondit en japonais, signe indéniable que le clan se rattrapait du temps qu'il passait à l'étranger au haras... Avec une timidité certaine, la petite japonaise fini par se tourner vers Yen, une robe fluide dans les mains, vert pomme avec des petits pois blanc.
Io — J'aime bien la forme de celle là...
Elle se tortillait un peu sur elle même, gênée, cherchant l'approbation de la polonaise... Yennefer se tourna vers elle, afin de regarder la robe qu'elle tenait dans ses mains. Un sourire s'afficha sur ses lèvres, avant de lui répondre d'une voix rassurante.
Yen — C'est vrai qu'elle est jolie. Viens on va l'essayer ainsi que les autres vêtements que j'ai repéré.
Elle en avait en effet plusieurs dans ses bras, prenant sans vraiment demander pour le moment l'avis de la jeune fille. Elle jeta un regard vers le coréen, avant de se diriger vers les cabines en attrapant de sa main valide celle d'Io.
Yen — Tu essayes la robe en première ?
La jeune fille acquiesça avec un sourire avant de commencer à enlever ses vêtements pour essayer la robe. Elle s'était glissée dans l'une des cabines libre, posant les affaires sur le porte-manteau prévu pour ça. La cabine était assez large, et elle possédait un grand miroir. La polonaise lança un regard à Io avant de demander doucement.
Yen — Tu préfères que je t'attends dehors le temps que tu enfiles la robe ?
Io — Non... Je préfère que tu restes..
Une réponse donné en rougissant un peu par la jeune fille. Elle avait surtout peur de ne pas les retrouver après les essayages... Mais ça ne la gênait pas non plus de se montrer ainsi devant Yen. Elle enfila tant bien que mal sa robe avant de se regarder dans le miroir avec un certain scepticisme... Sans trop savoir si elle aimait vraiment ou pas... Elle leva les yeux sur Yen, attendant son avis... Yennefer s'était mise derrière elle afin d'observer le rendu autant sur la jeune fille qu'à travers le reflet sur le miroir.
Yen — Cela fait toujours bizarre la première fois qu'on se voit en robe.
Elle l'incita à faire un tour sur elle-même avant de poursuivre.
Yen — Est-ce que tu t'y sens bien ? Si jamais il y a le moindre truc qui te plait pas, c'est que finalement tu l'aimes pas. Par moment, on peut aimer un vêtement sur un cintre, mais une fois que nous, le rendu n'est pas pareil.
Elle ne voulait pas encore donner son avis, pour ne pas l'inciter à la prendre. Elle voulait qu'elle puisse faire ses propres choix pour ses vêtements. La petite fille prit le temps de réfléchir avant de répondre, serrant les pans fluides de la robe contre elle.
Io — J'aime bien mais je me sens... Toute nue...
Yen — C'est une sensation normal quand on porte une robe fluide. Mais l'été c'est très agréable.
Elle fit une légère grimace avant de croisé le regard de Yen dans le miroir, rosissant un peu, ne sachant pas trop ce qu'elle devait penser de cette impression là... Si elle était normale ou pas... Le coréen pour sa part flânait plus ou moins dans le magasin, un sac à la main, profitant de la disparition des filles en cabines pour acheter un petit quelque chose...
Yen — Je trouve qu'elle te va très bien. Ce qu'on peut faire, c'est de la mettre de côté et tu choisiras après l'essayage des autres vêtements.
Elle lui adressa un sourire, avant de chercher dans les affaires, un ensemble d'un pantalon en toile et d'un haut assez colorée. La petite fille se prêta au jeu des essayages avec de plus en plus d'entrain, étant aussi de plus en plus à l'aise. Elle sélectionna quelques vêtements avec Yen, dont la première robe et l'ensemble que Yen lui avait présenté juste après. Après tout ces essayages cependant elle commença à se fatigué un peu, très peu habitué à devoir faire autant attention à tout et essayer autant de choses en même temps. Malgré tout, elles retrouvèrent assez facilement le coréen, qui les accueillit avec un grand sourire aux lèvres. Il avait fait disparaître sa poche mais Sora tout comme lui arboraient chacun une casquette. Celle de Sora portait une inscription "best dad of the world" avec une flèche vers le haut, tandis que celle de Kwaïgon portait la citation inverse, avec une flèche vers le bas. Tout deux grignotaient également des gâteaux fourrées, sage comme des images... La polonaise se figea légèrement le temps de lire les mots gravés sur les casquettes, un rire ne tarda pas à passer la barrière de ses lèvres.
Yen — On s'amuse bien à ce que je vois !
Kwai — Faut bien qu'on passe le temps !
Elle se pencha pour déposer un baiser sonore sur la joue de Sora, qui répondit de plus belle en éclatant de rire tout en gigotant contre son père. Elle tenait toujours la main de Io dans la sienne. Io regarda les deux garçons avec un léger sourire aux lèvres. Le coréen lui tendit un petit gâteau fourré aux noisettes d'un sachet qu'il gardait à la main et elle le prit sans rechigner, le remerciant avec gourmandise.
Yen — Qu'est-ce que cela va donner en grandissant, dit-elle en plaisantant.
Kwai — J'ai bien peur que se soit de pire en pire...
Elle adressa un sourire à la jeune fille avant de rajouter.
Yen — Et bien, nous aussi on a fait de beaux achats ! Par vrai Io ?
Io — Oui ! Pleins de choses...
Elle hocha doucement de la tête en mangeant son gâteau et le coréen sourit.
Kwai — Tu me montreras tout ça à la maison. On continu les magasins de vêtements ou on passe à autre chose ?
Yen — Je pense qu'on peut passer à autre chose, on continue le remplissage de la garde robe prochainement. La journée risque d'être assez fatiguante comme ça, dit-elle en souriant.
Il interrogeait autant Yen que Io du regard mais la petite japonaise ne semblait pas savoir quoi répondre. Elle leva les yeux vers Yen, attendant qu'elle tranche, serrant sa main de la sienne avec une certaine force... La polonaise caressa légèrement de son pouce le dos de sa main afin de la rassurer.
Yen — La suite se trouve par ici ou on doit reprendre la voiture ?
Kwai — Il y a magasin d'art pas loin, on peut y aller à pied... A dix minutes d'ici. Et en même temps j'en profiterais pour m'arrêter dans un autre magasin...
Il sourit, malicieux, avant de prendre leur sac de vêtements et proposer un gâteau à Yen avant de prendre le chemin de la sortie. La polonaise avait accepté avec plaisir le gâteau qu'elle mangea tranquillement en observant autour d'elle les lieux. Il les conduisit nonchalemment sur les trottoirs plein de monde de la métropole japonaise mais il la connaissait par coeur tant il l'avait sillonné. A l'approche du magasin qu'il visait cependant, il tendit la main à Io et fit un grand sourire à Yen.
Kwai — Je te pique Io et on y va que tous les trois. Tu peux aller prendre un café en nous attendant si tu veux ou aller flâner où tu veux. Mais pas le droit de venir avec nous !
Yen — Comment ça j'ai pas le droit de venir... Kwaïgon tu as quoi en tête là !
Kwai — Rien qui ne doive t'inquiéter.
Yen — Je vois... Raison de plus pour que je m'inquiéte, ronchonna-t-elle.
Io prit la main du coréen mais ne lâcha pas celle de la polonaise avant d'avoir une bonne prise sur celle du jeune homme. Elle intérrogea le coréen du regard mais il ne lui renvoya qu'un sourire malicieux, auquel elle ne dit rien, se doutant un peu de la suite des événements... Yennefer avait lâché la jeune fille, tout en fronçant les sourcils. Ce n'était pas qu'elle était pas rassurée de les laisser seuls ou d'être seule dans une ville qu'elle connait très peu. Mais elle connaissait son époux et sa facheuse tendance à faire des folies. Il sourit et déposa un léger baiser sur la joue de la jeune femme avant de lui laisser un peu de monnaie. Elle poussa un long soupir, mais elle savait que cela servait à rien de batailler contre lui. Surtout quand il a décidé quelque chose... Elle accepta la monnaie qui lui tendit.
Kwai — Il y a un café là-bas tu vois ? Juste à côté de la grosse enseigne bleue. Le magasin d'art est juste après tu peux nous attendre là si tu veux. Sinon je t'appelle en sortant, je pense pas qu'on en ai pour trop longtemps. Ca te fera travailler ton japonais !
Yen — Ouais, ouais... File avant que je change d'avis !
Il sourit à nouveau et fit saluer Sora de la main avant de s'éloigner avec les enfants. Une fois hors de portée de Yen, il fit obliquer tout le monde dans une petite rue perpendiculaire à la grosse artère dans laquelle ils étaient et se faufila jusqu'à un joaillier japonais. Ce n'est qu'une fois à l'intérieur, au calme et les salut avec le vendeur fait, qu'il s'accroupit pour expliquer la situation à Io.
Kwai — Alors, Io, il va falloir garder un peu le secret, juste jusqu'à la fin de la journée. Mais, pour la naissance de Sora, j'avais offert un bijou à Yen, pour la remercier. Même si elle ne t'as pas mise au monde, c'est un peu la même chose dans notre cas. Et j'aimerais que tu m'aide à choisir. Qu'est-ce que tu en pense ?
La petite japonaise eut un moment de réflexion et fronça un instant les sourcils avant de hocher de la tête. Le coréen voyait bien que les questions se bousculaient dans son esprit mais il ne l'obligerait pas à les poser. Il lui laisserait le temps de les mûrir.
Io — Oui... C'est une bonne idée...
Kwai — Super ! Aller viens, on va regarder ce qu'on a ici...
Il se releva et commença à regarder les vitrines avec la petite fille. Sora restait calme, murmurant des choses qui dépassait l'entendement du coréen à son dernier morceau de gâteau. Ce n'est qu'après une bonne quinzaine de minutes qu'ils finirent par se mettre tous les deux d'accord, pour une paire de boucle d'oreille pendante, formées par plein de petites gouttes de diamant en cascade. C'était délicat et discret et le coréen pensa qu'elles iraient très bien avec le collier goutte qu'il avait offert à la jeune femme pour Sora. Il passa en caisse et demanda un petite paquet dicret qu'il glissa dans la poche intérieure de sa veste avant de rejoindre tranquillement Yen, tout le monde avec un nouveau gâteau dans les mains. Il n'en restait d'ailleurs plus qu'un dans le sachet, qu'il réservait pour Yen...
Elle s'était installée au café qui lui avait indiqué, commandant un café avec un ajout de crème chantilly dessus. Quitte à devoir attendre, elle n'allait pas se priver pour céder à sa gourmandise. C'était un peu comme une douce vengeance. Quand elle les vit approcher de sa table, elle ne tarda pas à demander sur un ton de ronchonnerie.
Yen — Alors ? C'est quoi la folie du jour ?
Elle braqua son regard dans celui du coréen, avant de glisser vers la jeune fille. Un geste un peu fourbe de sa part... Mais sa curiosité était présente malgré tout. Io rougit sous le regard de Yen et se glissa doucement derrière le coréen, qui ne put retenir un léger rire en la voyant réagir ainsi. Il rassura la jeune fille en la serrant brièvement contre lui avant de s'installer à côté de Yen, invitant Io à faire de même avant de répondre, un sourire malicieux toujours collé aux lèvres. Pour faire retrouver le sourire à la jeune fille, il se tourna d'abord vers elle.
Kwai — Tu va vite te rendre compte Io que Yen n'aime pas dépenser des sous quand ça dépasse un certain nombre de chiffres avant la virgule et que c'est pour elle... Mais ce n'est pas méchant et ce n'est pas contre toi.
Io — D'accord...
Yen — Et tu te rendras vite compte Io que Kwaï aime dépenser beaucoup trop, ronchonna-t-elle de plus belle malgré le sourire sur ses lèvres.
Le coréen lui sourit à nouveau, rassurant, avant de se tourner vers Yen, malicieux.
Kwai — Tu verras plus tard. C'est une surprise. Tu sais à quel point j'adore te faire des surprises. Peut-être qu'un jour j'arriverais à t'en faire une sans que tu ronchonne. Je ne perds pas espoir ! C'est mon but ultime.
Il hocha de la tête, faussement sérieux, avant de tendre le dernier gâteau à Yen, comme s'il voulait l'amadouer un peu... Elle leva les yeux en l'air avant de les plonger dans ceux de son mari.
Yen — Hélas, je doute que celui puisse arriver un jour. Et puis, je pense sérieusement que tu adores me faire des surprises, uniquement pour me voir ronchonner !
Le jeune homme eut un froncement de nez en secouant la tête très vite.
Kwai — Mmh nan. Je préfère quand tu ronchonnes pas.
Elle accepta le gâteau qu'elle goba rapidement avant de terminer sa tasse de café. Elle posa son regard sur Io, avant de demander.
Yen — Tu veux boire quelque chose ?
Io — Non, merci...
Elle sourit à Yennefer, attendant sagement, les mains sur ses genoux. Une fois que Yen eut terminé, le coréen proposa de repartir et ils se dirigèrent tranquillement vers le magasin d'art. Il laissa à Io le soin de prendre la main de Yen, portant à nouveau les sacs de leurs achats. De même qu'il laissa Yen parcourir les rayons, les suivant tranquillement avec Sora, préférant laisser gérer Yen sur le choix des articles...
Yen — Pour commencer le dessin, Saskia m'a dit qu'il faut commencer par des crayons de papiers. Mais de plusieurs grains, il me semble que c'est le terme qu'elle a dit... Et quelques blocs à croquis avec des feuilles un peu canson.
Elle parcouru les rayons, avant de s'arrêter devant l'étalage des crayons à papiers. Elle trouva un ensemble qui comportait plusieurs crayons avec différents grains de mines. La petite fille hocha de la tête et se laissa entraîner, regardant beaucoup Yennefer faire dans le choix de ses crayons. Un fin sourire se dessinait petit à petit sur son visage, au fil des rayons qu'ils parcouraient.
Yen — Il te faut aussi une trousse, dit-elle en souriant.
Elle la guida vers la droite où se trouvait plusieurs types de trousse, certaines très soft et quelques colorés. Elle laissa la jeune fille faire son choix. Io mit un moment à choisir une trousse, regardant chaque modèle avec attention. Elle choisit finalement une trousse colorée, avec pleins de ronds de toutes les couleurs dessus. Le coréen traînait doucement derrière elles, prenant au passage des gommes et un taille crayon... Il ne manquait plus qu'un peut de couleur et ils seraient bon ! La polonaise attrapa un coffret de crayon de couleur, avant de rester un moment devant les blocs à croquis. Elle tentait de rechercher ceux que Saskia avait tendance à utiliser. Et son choix se porta sur deux blocs, un plutôt pour faires des portaits et l'autre des paysages, de taille moyen afin de pouvoir les transporter facilement.
Yen — Et bien, je pense qu'on a tout là !
Kwai — Parfait !
Elle posa son regard vers la jeune fille en souriant, observant son attitude. Ils passèrent en caisse, avant de replonger dans la foule extérieur.
Yen — Comment tu te sens ?
Elle glissa une main sur le front de la jeune fille, vérifiant qu'elle n'avait pas de la fièvre. La petite fille, la main toujours verrouillée dans l'une de celles de Yen, leva les yeux sur elle avec un léger sourire.
Io — Je suis un peu fatiguée...
Le coréen sourit et passa une main douce dans les cheveux de la petite fille.
Kwai — J'en connais un autre qui commence à dodeliner de la tête. On va rentrer se reposer un peu. Vous pourrez dormir un peu comme ça...
Il sourit à Io, rassurant, avant de relever les yeux sur Yen, lui souriant aussi.
Kwai — On a plein de trucs à faire à la maison en plus.
Doucement, il entraina la petite famille jusqu'à la voiture pour reprendre ensuite le chemin de l'appartement. Ils ne tardèrent pas à mettre les deux enfants à la sieste. Io lutta un moment pour ne pas s'endormir mais elle fut finalement emporté par le sommeil. Le coréen resta avec elle jusqu'à ce qu'il soit certain qu'elle soit complètement endormie avant de rejoindre doucement Yen.
Kwai — Il faut finir ce dossier. J'ai reçu les lettres de Misako et Liam. Et le Dr Liu m'a envoyé deux bilans sans que je lui demande de les faire tout seul... Avec comme commentaire qu'il trouvait que ce genre de démarche était une preuve de ma volonté de me tourner résolument vers l'avenir... Et qu'il a toute confiance en toi. On va pouvoir déposer le dossier. Je vais le faire porter par coursier dès que j'aurai tout imprimé. Il ne restera plus que l'enquête et l'entrevue avec le juge...
Yen — Un bilan fait tout seul, je préfère... Je pourrais presque commencer à apprécier un psychologue.
Il eut un soupir un peu inquiet en remplissant doucement une bouilloire d'eau avant de la mettre sur le feu.
Kwai — Tu veux du thé ? ... Tu veux qu'on attende que les enfants soient réveillé ou que je te montre la folie de tout à l'heure tout de suite ?
Après le sérieux dont il avait fait preuve jusque là, un sourire malicieux passa sur ses lèvres, le regard pétillant d'un mélange de moquerie taquine et d'amour... Elle braqua son regard vers lui, la curiosité était visible dans ses iris mais elle hésitait sur sa décision.
Yen — J'ai un époux sadique qui aime bien jouer avec ma patience...
Elle recupéra deux tasses qu'elle déposa sur la table avant de marmonner en ronchonnant légèrement.
Yen — Montre ta folie, que je puisse te tuer sans témoins, dit-elle en souriant.
Le coréen sourit plus largement encore et déposa un léger baiser au coin des lèvres de la jeune femme avant d'aller chercher sa veste et le petit paquet dans la poche intérieure. Il s'approcha à nouveau de sa femme, tenant le paquet à plat dans les paumes de ses mains, jointes. Un fin sourire sur le visage, il s'approcha d'elle et tendit doucement les mains.
Kwai — Tu as eu un cadeau pour la naissance de Sora... En voici un pour l'entrée dans la famille de Io...
Yen — Toute excuse est bonne pour que tu me gâtes... Te savoir heureux me suffit, tu le sais bien pourtant...
Kwai — Oui mais moi ça ne me suffit pas...
Un peu fébrile, il attendit, sagement, qu'elle découvre le paquet... Elle regarda un instant le paquet, ne pouvant pas s'empêcher de le secouer légèrement bien qu'elle avait une idée de ce qui pouvait bien se trouver à l'intérieur. Elle l'ouvrit rapidement, la curiosité était grandissante. Son regard se posa sur la paire de boucle d'oreilles, les admirant avant de poser la boite sur la table et d'enrouler ses bras autour du cou du coréen.
Yen — Tu sais qu'à force, je vais me demander si tu existe réellement.
Elle l'embrassa chastement avant de poursuivre. Il sourit en réponse à sa remarque, refermant ses bras autour d'elle, pressant inconsciemment son corps contre le sien.
Yen — Merci, elles sont magnifiques.
Kwai — Avec plaisir...
Cette fois-ci, elle captura ses lèvres dans un baiser plus passionnée, lui témoignant tout son amour pour lui. Il répondit à son baiser en y mettant autant de tendresse, la serrant un peu plus contre lui. Il rompit le contact au sifflement de la bouilloire, serrant une dernière fois la jeune femme contre lui avant de remplir les deux tasse d'eau chaude et y plonger des sachets de thé. Il invita la jeune femme à l'accompagner jusqu'au canapé et s'employa à sortir imprimante et pc pour terminer le dossier en sirotant le thé. Elle l'observait en silence, sa tasse de thé entre ses mains. Elle avait hâte que tout cela soit terminé, qu'ils puissent réellement entamer une vie à quatre. Elle chassa ses inquiétudes et ses doutes vis à vis de la jeune fille. Après tout, cette journée avait été agréable. Une fois le tout en enveloppe, il laissa échapper un soupir de soulagement, et déposa un léger baiser sur les lèvres de Yen.
Kwai — Je vais descendre ça au service de coursier de l'immeuble...
Yen — D'accord !
Et c'est ce qu'il fit, insistant bien sur l'importance du courrier. Quand il remonta, il se pencha sur les plans des deux appartements afin de commencer à avoir une idée quand à la nouvelle disposition que les lieux pourraient avoir. Il était soulagé de pouvoir conserver son appartement... C'était son tout premier, il avait une valeur sentimentale importante à ses yeux... Elle avait recupéré un plaid, afin de se blottir dedans. Elle posa vaguement son attention sur les plans des appartements, mais elle était bien trop crevée pour s'y concentrer longtemps.. Ainsi, elle se colla légèrement au coréen, sans pour autant le gener dans son travail. Elle déposa un chaste baiser au bord de ses lèvres en marmonnant qu'elle l'aimait et qu'elle allait probablement l'utiliser comme coussin. Il la laissa faire, un sourire aux lèvres, appréciant la douceur du moment...
Merci au correcteur !
Des points pour Yen !
Journal : One Team One Goal
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