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Chap 11 | Ep 5 - ...
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Les Chapitres
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Chapitre 11
Teardrop
Admin
Chap 11 | Ep 5 - ...
- Ven 3 Mar 2017 - 0:24
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CHAPITRE 11 - ÉPISODE 05
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La mort est au début, comme elle est à la fin...
L'avait-elle visité en songe pour qu'il soit si serein une fois en face d'elle ? Personne ne pourrait le dire... En tout cas, son regard ne le lui avait pas dit... S'il avait su qu'il allait mourir, aurait-il changé quelque chose dans sa journée ? L'aurait-il dissuadé d'y aller ? Aurait-il prit sa place sur cette passerelle ? Aurait-il évité de composer son numéro quelques jours plus tôt ? Se serait-il abstenu de l'arracher à l'amour de sa vie ? Bien sûr... Bien sûr qu'il aurait fait tout cela... Et même plus encore. Il donnerait sa propre vie dans l'instant si seulement cela pouvait sauver celle de son meilleur ami. Si seulement... Les images ne cessaient de repasser en boucle dans son esprit, venant le hanter, de jour comme de nuit...
Le vent, fort, s'engouffrait dans la caverne, faisant claquer les vieilles bâches et grincer les poutres de fer rouillés. Le pont en tôle, manger par le sel, n'avait pas l'air très solide. Il se balançait doucement au gré du vent, emplissant l'espace sombre de bruits sinistres. Sous la passerelle branlante, un trou noir, béant. Une mine de plusieurs centaines de mètres de profondeur, insondable... Moïra, les joues ravagées par les larmes, tenant fermement les barres de métal du garde-corps défoncé, regardait Kwaïgon avancer prudemment le long de la passerelle. Il voulait aller la chercher. Il voulait que les choses se terminent bien... Il restait en lui assez d'espoir pour y croire...
La jeune femme avait sorti un pistolet de sous sa veste et l'avait pointé sur le coréen. Il n'avait aucun moyen d'y échapper. Il n'avait aucun moyen de se cacher. Aucun couvert pour se protéger... La passerelle, étroite d'un mètre à peine, grinçait de plus en plus sous son poids. Le vent balayait ses cheveux, l'obligeant à secouer la tête sans arrêt pour y voir quelque chose... Sa veste en cuir claquait contre son torse. Il avançait avec prudence sur la tôle rendue glissante par l'humidité qui avait envahit la caverne au fil des ans. Il avait levé les bras, avec précautions et avait tenté de raisonné la jeune femme. Mais c'était en vain... La folie avait depuis longtemps prit la possession de son esprit. Il avait fait un pas de plus et le pont avait été secoué d'une violente secousse. Calum avait fait un pas, immédiatement arrêté par le cri, autoritaire, de Kwaïgon. S'il avançait, la passerelle céderait. A contrecœur, arme au poing, il avait reculé et attendu sur la roche coupante de la caverne. Il avait essayé encore de raisonné Moïra... Mais c'était en vain...
Le coup de feu retentit sur la roche et provoqua des échos, qui se répercutèrent bien après la chute de son corps. Calum n'avait pas comprit, sur l'instant, ce qu'il se passait. Il avait sursauté, et regardé le coréen s'affaisser sur lui-même sans réagir. Il avait tenté de se retenir au garde-corps, mais le choc l'avait fait céder et il avait basculé sans bruit dans les abîmes. Le second coup de feu avait été inconscient. Par réflexe pur, Calum avait tiré sur Moïra. Elle s'était effondrée sur elle-même et avait lâché son arme, qui avait glisser à son tour dans le trou béant et sombre... L'américain n'avait pas entendu son propre cri. Le regard vide, il était tombé à genoux. Abasourdi, il était longtemps resté ainsi, le regard perdu, avant de lever les yeux sur Nobu, qui arrivait en face de lui, le corps sans vie de Moïra dans les bras.
Calum - Kwaïgon... Il...
Le japonais avait donné le corps à un de ses hommes, les joues humides de larmes.
Nobu - C'est fini Calum...
Calum - Non... Non. Il faut aller le chercher. Il faut descendre. Il y a forcément un moyen de descendre... Il est là en bas ! Il a besoin d'aide ! Il est blessé ! Il...
Sa phrase était resté en suspend. Il était incapable de prononcé la suite... Il ne pouvait pas être en vie. Pas après la balle... Et pas après une chute comme celle là... L'américain avait apprit plus tard que la mine faisait trois cent quarante neuf mètres de profondeur. Et que c'était plus que suffisant pour tuer quelqu'un. Qu'au fond passait une rivière souterraine qui s'enfonçait dans la roche et qu'avec sa chute, le coréen avait dû couler, et qu'on ne le retrouverait probablement jamais. Que même s'il avait survécu à la chute, la balle, dans le torse, à moins de sept mètres, l'avait tué avant qu'il n'atteigne le fond. Mais Calum avait insisté. Il avait organisé une expédition dès le lendemain avec quelques hommes. Ils étaient descendu en rappel le long de la paroi rocheuse. Ils avaient trouvé la rivière et son entrée dans la roche. Ils avaient fouillé le lit glacé. Mais ils n'avaient rien trouvé.
Il avait hurlé, frappé, pleuré. Mais ça ne le ferait pas revenir. Nobu parlait de funérailles. Cela l'avait submergé. Alors il avait quitté Osaka, prit la voiture du coréen et avait roulé. Il avait roulé toute la nuit pour aller chez la seule personne de ce pays qui comprendrait sa douleur. Qui la partagerait... Quand il avait frappé comme un forcené à la porte de l'Okiya au tout petit matin, ivre de fatigue et de chagrin, des cernes noirs, les yeux rougis et gonflé par les larmes, elle avait tout de suite comprit. Elle n'avait pas eu besoin de mots... Son cri, mélange de désespoir et d'un profond chagrin, avait inquiété toute la maisonnée. Englouti par son chagrin, tremblante, elle s'était effondrée, tombant à genoux sur le sol humide de la pluie de la veille. L'américain s'était laissé glissé à côté d'elle et une fois de plus, s'était laissé submergé par ses sanglots... Par le profond désespoir qui ne le quittait plus...
Il alluma une nouvelle cigarette et prit le gobelet en plastique, rempli d'un café brûlant et insipide, que lui tendit Misako. Il la remercia d'un murmure et se plongea à nouveau dans la contemplation aveugle des avions qui passaient devant lui.
Misako - Il faut que l'on prévienne Yennefer, avant que se soit ... Avant que quelqu'un d'autre ne lui en parle...
Calum - Tu as raison... Je vais... Je vais nous trouver un vol au plus vite.
Il avait prit la solution la plus rapide, même si c'était la plus coûteuse. Il avait commandé un jet privé. Ils étaient dans un salon privé à Doha, et attendait que leur avion ne puisse repartir. Ils étaient relativement silencieux, enfermés dans leur chagrin respectif. Misako avait les traits tirés par la fatigue et les yeux rougis par le chagrin. Calum n'était pas mieux. Le teint cireux, pâle de n'avoir pratiquement rien avalé depuis trois jours, les yeux gonflés, des cernes noires lui descendant sur les joues, rendant son visage plus cadavérique encore qu'il ne l'était. Il s'était remit à fumer, après des années d'abstinence, plus par effet de stress qu'autre chose.
Hôtesse - Monsieur ? Il est interdit de fumer ici...
Il avait posé les yeux sur l'hôtesse à la mine enjouée et écrasé sa cigarette avec un soupir avant d'avaler d'une traite le café brûlant et écrasé le gobelet d'une main rageuse.
Calum, si tu reçois ces quelques mots, c'est que le pire me sera arriver...
Il ferme les yeux, essayant de se sortir de la tête les mots écrit avec rapidité sur une feuille blanche arrachée d'un carnet. Glissée dans ses affaires par le coréen, il le savait, juste avant qu'ils ne partent pour cette maudite mine... Il avait prit cette sale habitude de coucher sur le papier ses dernières consignes, avant de partir pour une mission qu'il savait dangereuse et de cacher cela dans ses affaires, de façon à ce qu'il trouve cette lettre à son retour. Au cas où... Ces lettres avaient toujours été des sujets de plaisanteries entre eux. Calum ne les lisaient jamais s'ils revenaient tous les deux en vie. Il avait mit deux jours avant de lire celle-ci, gardant toujours espoir, au fil des heures, que le coréen allait apparaître au seuil de sa porte tout sourire. Mais ça n'avait pas été le cas.
Je t'en supplie... Je t'en conjure... Gardes un œil sur Yennefer. Protèges-là. Autant des autres que d'elle-même...
Le jeune homme sentit son menton tremblé. Une larme perla sur sa joue et s'écrasa sur le dos de sa main.
« Sans amour, la vie ne vaut pas la peine d'être vécue. » Peut-être pourrais-je dire que j'ai vécu, même si cela a été bien trop court... Prends soin d'elle, je t'en supplie à genoux... Aides-là à surmonter cet obstacle. Aides-là à m'oublier...
Au prix d'un effort surhumain, il ravala son sanglot.
Je lui lègue tout ce que je possède, hormis la Corvette, qui te reviens, et la Galerie, pour subvenir aux besoins de Misako et son Okiya. Aides-là dans toutes les démarches qu'elle devra affronter. C'est loin d'être un cadeau que je lui fais, tu le sais mieux que personne...
L'hôtesse revint les chercher pour embarquer. L'avion était prêt à repartir. Ils la suivirent en silence... Misako dans son kimono de deuil blanc. Et lui dans son pantalon de costume noir et sa chemise immaculée.
Sois fort pour nous deux. Ton ami ; ton frère... Kwaïgon.
***
Il gara la voiture de location sur le parking et se dirigea, le cœur battant, vers l'accueil du grand Manoir. Il ne savait pas ce qu'il allait lui dire, ni comment. Il ne savait comment il allait réagir, ni comment elle allait réagir. Il ne savait pas si Misako avait prévu de dire ou de faire quelque chose. Il avait une vague idée de ceux à qui ils devaient s'adresser. Il avait une vague connaissance du nom de l'élevage. Kwaïgon le lui avait dit, mais il avait du mal à organiser ses pensées et à s'en souvenir. Il avait du mal à penser clairement. Seul le souvenir de sa mort restait clair dans sa mémoire. Le reste n'avait plus d'importance. Il demanda un plan du domaine, qu'on lui donna et il parti, en compagnie de Misako, à la découverte du Haras. Dans leur petit carnet de présentation du Haras, il y avait le nom de Yennefer. Ostéopathe officielle. Une petite note en dessous indiquait qu'on pouvait la trouver à l'élevage d'un certain Jeffrey Marshall. Sans autres indications, ils prirent cette direction... Mais l'allée était déserte. Ils partirent donc vers une autre allée. Cette fois, cela semblait être la bonne... Son nom disait vaguement quelque chose à Calum. Elle était calme. Quelques chevaux étaient dans leurs box, mais la plupart d'entre eux étaient vides. Un cheval était attaché là, sous une lampe chauffante géante. Il posa sur eux un regard doux. L'américain lui tendit la main et l'équidé tourna la tête pour venir la sentir avec curiosité. Aussitôt, le cœur de l'américain se serra. Une petite plaque en laiton gravé sur le licol du cheval indiquait son nom :
Kim Song Ki
.
Calum - C'est lui...
Misako fronça des sourcil en lui jetant un regard inquiet.
Misako - Qui donc ?
Calum - C'est son cheval... Kim...
Il se tut, incapable d'en dire plus, serrant dans son poing le carnet avec la carte du Haras. Il se mit à trembler et des larmes perlèrent de nouveau sur ses joues.
Calum - Je ne peux pas Misako... C'est trop dur... souffle-t-il entre deux hoquets.
L'ancienne geisha s'approcha du cheval, les yeux brillants de larmes, et passa la main sur sa joue, avec douceur. Il se passa quelques secondes avant qu'elle ne prenne la parole, avec une certaine fermeté.
Misako - Tu le peux Calum. Et tu le dois. Tu le lui dois... Tu lui as promis.
Il hocha de la tête en serrant les dents, ravalant les sanglots qui enserraient sa gorge. Une silhouette apparue dans son champs de vision. Une femme, blonde, au visage doux. Elle leur sourit, gentiment.
Myriam - Bonjour ! Est-ce que je peux vous aider ?
Calum se força à un sourire et hocha brièvement de la tête. Sa voix, quand il prit la parole, était enrouée et manquait de son assurance et de sa joie habituelle.
Calum - Oui sans doute... Nous... Nous cherchons Yennefer... Est-ce qu'elle est là ?
Myriam - Oui. Elle est dans le bureau à côté, je vais la chercher.
Calum - Merci...
La jeune femme disparue, les laissant à nouveau seuls. C'était le moment qu'il redoutait le plus... Sa gorge se serra de nouveau et quand la silhouette désormais familière de la polonaise passa la porte, ses yeux s'emplirent de larmes sans qu'il ne puisse les combattre cette fois. Le chagrin s'abattait de nouveau sur lui, telle une chape de plomb, rendant le monde alentour insipide... Misako à côté de lui restait droite et humble. Mais il savait qu'au fond, elle était dans le même état que lui. C'est juste qu'elle avait toujours eu, comme le coréen, cette capacité à cacher ses émotions. A fabriquer une carapace de verre pour grimer son visage au yeux des autres. Mais cette fois, elle avait en partie échoué. Ses cernes, ses yeux un peu trop brillant et son visage teinté de fatigue la trahissait... Ils restèrent immobile, telles deux sentinelles, attendant que Yennefer ne les rejoigne, incapable de stopper le drame en marche...
Elle était passé de l'étonnement de savoir que deux personnes, se trouvant dans l'allée de l'élevage, la cherchait, à la curiosité de connaître leur identité. Quand son regard se posa enfin sur leurs silhouettes, un torrent d'émotions bascula d'un fragment de secondes. De la joie à l'interrogation, pour se transformer en une paralysante peur. Elle avait remarqué les yeux noyés de larmes de l'américain, les traits gravés de chagrin de Misako… Et sa réaction fut immédiate.
Yen – Non… Non Calum… Je t'interdis de me dire ça…
Calum - Yen je...
La voix de la jeune femme devenait de plus en plus tremblante, son regard se voila d'une effroyable tristesse qui ne tarda pas à être envahi de larmes qu'elle ne pouvait retenir, bien que celle-ci était silencieuse. L'américain fut incapable de le dire. Son menton trembla sous l'assaut de ses sanglots.
Yen – Non… Tu n'as pas le droit de me dire ça… avait-elle presque hurlé à la fin.
Calum - YEN !
Et elle ne lui laissa pas le temps… Elle fit demi-tour pour quitter l'élevage en courant comme si la mort se trouvait derrière elle, se dirigeant à corps perdu vers les chemins de promenades pour s'enfoncer dans les bois. Ses larmes noyaient son visage, sa respiration était devenue hachée autant par sa course que par ses pleurs. Elle refusait d'entendre qu'il était mort, elle refusait d'y croire… Elle ne pouvait pas l'accepter… Pas maintenant, ni jamais. Elle finit par se laisser tomber au sol, agrippant la terre avec ses mains au point de se casser les ongles… Elle était à genoux, le regard dans le vide et les larmes s'écrasant par terre. Elle n'entendait plus rien, perdue dans sa profonde tristesse et son désespoir.
L'américain la suivit. Misako avait tenté de l'en empêcher, mais il s'était soustrait à sa main, refermée sur son bras, le regard dur, embué de larme, pour courir à la poursuite de la jeune femme. Il n'eut pas grand mal à la retrouvé et posa doucement un genou au sol pour passer un bras en travers de ses épaules et la forcer à se relever pour l'englober dans ses bras. Il ne retenait pas non plus ses larmes et était incapable de dire un mot, ivre de chagrin. Combien de temps se passa-t-il avant qu'il ne l'entraîne de nouveau vers l'élevage ? Il était incapable de le dire. Certainement des heures, parce que le soleil avait largement décliné à l'horizon. Il n'obligea la jeune femme en rien, si ce n'est à regagner sa chambre et s'allonger...
Elle l'avait finalement suivi jusqu'à sa chambre, tel un pantin désarticulé dont le regard vide ne semblait pas encore s'assécher de larmes. Mais elle était devenue silencieuse dans son chagrin, on n'entendait plus que sa respiration difficile, ses hoquets de douleur... Même son corps semblait s'être paralysé dans cet état muet, où uniquement ses larmes s'exprimaient encore. Elle s'était enroulée dans la couverture, attrapant une des chemises du coréen afin de l'apporter près de son visage, sentant ainsi son odeur encore légèrement incrustée dans le tissu.
***
Deux jours plus tard, Misako reçu un colis de la part de Nobu. Elle avait annoncé la nouvelle à l'équipe et la réaction avait été unanime. Les sanglots les avait secoué, tous, sans exception... Izikel avait été particulièrement touché par la nouvelle, d'autant plus qu'elle concernait également celle de Moïra. Alejandro avait insisté pour que Calum leur raconte tout les faits. Mais l'américain avait catégoriquement refuser de le faire devant Yennefer, et son récit avait souvent été interrompue par ses émotions, toujours aussi vives. Misako et lui avait été accueillit à bras ouverts par l'équipe. Liam et Myriam avaient insisté pour laisser leur chambre à Misako, s'installant temporairement dans le bureau de l'élevage. Calum lui, ne quittait pas Yennefer d'une semelle, jamais. Il somnolait quelques heures par jour et avalait des litres de café et tout juste de quoi pouvoir tenir debout. Il obligeait Yen à manger un peu pour pouvoir tenir debout. Mais elle s'était emmurée dans son silence et rien ne semblait pouvoir l'en faire sortir... Mais il ne disait pas grand chose non plus, rongé par le chagrin. Ils avaient au moins cela en commun... Toute l'équipe faisait front face à cette perte, et Jeffrey, un autre éleveur du Haras, avait eu la gentillesse de contacter la mère de Yennefer. L'américain trouvait dommage qu'il ai fallu un mort pour rapprocher les deux élevages mais il ne faisait aucun commentaires. Il n'avait envie de rien et était trop triste pour cela...
Ils se trouvaient en petit comité lorsque Liam ramena le colis à Misako. Daria, Yennefer, Misako, Myriam, Calum et Liam... La japonaise avait ouvert le colis avec précautions et son visage s'était fait plus sévère. Elle avait ouvert une enveloppe contenant une lettre en japonais et l'avait rapidement lu avant de la tendre en tremblant à Calum. Il l'avait lu à haute voix, sa voix se faisant de plus en plus tremblante au fil de ses mots, avant qu'il ne finisse par se lever et quitter la table, fondant en larmes...
Misako-san, après de nombreuses recherches nous avons finalement retrouvé le corps de Kwaïgon. Un pêcheur matinal l'a retrouvé au large de la côte. Malmené par la mer, abîmé par les eaux, je ne peux me permettre de suivre nos rites funéraires habituels, même si je compte faire au mieux. Il sera incinéré dans cinq jours. Prévenez moi de votre présence. Amitiés sincères. Nobu.
Elle était restée parfaitement immobile, fixant un point imaginaire dans la pièce. Avait-elle écouté ses paroles ? Il était difficile de le savoir, car aucune réaction ne s'était dessinée sur son visage. Ses larmes s'étaient arrêtées de couler depuis quelques heures, puis rien à part un regard incroyablement vide qui avait glacé le sang de sa mère et de Jeffrey. Elle se leva doucement, rangeant la chaise sous la table avant de quitter la pièce dans le plus grand des silences.
Le colis contenait tout les effets personnels du coréen. Clés de voitures, vêtements, porte-feuille... L'américain avait ramené religieusement le colis dans la chambre du coréen, ne pouvant retenir un sanglot étouffé en découvrant ses vêtements, ceux qu'il portait en ce terrible jour, et marqué par les blessures qu'il avait subit. Il avait laissé Misako et Liam organiser leur trajet au Japon. Calum avait laissé le choix à Yennefer quand au lieu de résidence qu'elle préférait une fois qu'ils seraient à Tokyo. Il avait comprit, au long regard qu'elle avait réservé à la clé de l'appartement du coréen, que se serait chez lui qu'il passerait son bref séjour au Japon... Il avait trouvé un moment calme pour s'approcher de Daria, sa mère, une boule enserrant sa gorge, comme en permanence depuis une semaine...
Calum - Je... Je ne sais pas si elle va accepter de venir à la cérémonie.
Daria - Elle n'acceptera pas... Comme elle n'acceptera jamais sa mort...
Calum - Si seulement ça ne pouvait être qu'un cauchemar...
Ses dernières paroles n'avaient été qu'un murmure à peine audible. Daria avait et était toujours choquée de voir l'état de sa fille, un comportement que jamais elle n’avait eu l'occasion de voir chez elle et que jamais elle n’aurait souhaité connaître. Elle avait l'impression d'être en face d'une coquille vide, presque sans vie. Et elle avait compris que Yennefer rejetait cette vérité, la mort du coréen. Elle commençait à avoir peur, rongée par l'inquiétude que jamais elle ne puisse se relever, que cela finisse par l'emporter à son tour. L'avait-elle aimée à ce point pour s'éteindre ?
Calum - Je ne veux pas la laisser seule... Je... Je lui ai promit...
Daria - Je vais m'occuper de ma fille.
Des larmes avaient de nouveau envahit ses yeux, mais il réussi à ravaler son sanglot... Il était complètement déboussolé... Il savait que la mort était un risque pour eux. Mais jamais il n'avait imaginé qu'elle emporterait le coréen aussi vite. Et il s'en voulait terriblement de l'avoir laisser monter sur cette passerelle... Jamais il ne se le pardonnerait...
Daria - Vous avez besoin de lui dire au revoir, elle peut rester quelques heures seule avec moi.
Ses paroles sonnaient avec autorité, elle appréciait le dévouement de l'américain envers sa fille, envers la promesse qu'il lui avait faite. Cependant, elle espérait qu'il puisse faire son deuil... Car peut-être qu'ainsi il pourrait plus efficacement aider sa fille à faire le sien. Actuellement, il était dans le même état, ne pouvant pas aller de l'avant. Calum avait doucement hocher de la tête avant de rejoindre Yennefer, restant dans son ombre, partageant ses journées entre l'observation de son travail avec les chevaux et le ruminement de ses pensées...
***
Retrouver l'air du Japon ne rassura pas outre mesure l'américain. Tous les membres de l'équipe avaient fait le déplacement avec eux. Misako leur avait expliqué le déroulement de la cérémonie, pour qu'ils ne soient pas surprit. Ils ne purent pas voir son corps, qui était, selon Nobu, trop abîmé. La cérémonie se déroula en silence, seulement ponctuée par les prières du moine qui conduisait la cérémonie, et des sanglots étouffés de certains des spectateurs. Il avait regardé le cercueil brûler sans vraiment le voir, n'empêchant pas les larmes de lui brûler les joues. Beaucoup de gens étaient parti à ce moment là. Nombreux avaient été ceux qui avait fait le déplacement d'ailleurs. Plus que ce que Calum ne l'aurait imaginé... Mais le coréen était bien plus apprécié qu'il ne l'imaginait. Ce qui lui serra plus encore le cœur. Il perdait un ami. Un frère... Et cela lui était toujours aussi insupportable. La douleur finirait-elle par se calmer ? Il en doutait... Il s'habituerait seulement à sa présence, mais elle ne disparaîtrait pas... Il pensa à Yennefer, qu'il avait laissé seule avec sa mère dans l'appartement du coréen... Qu'allait-elle faire... ? Qu'allait-elle devenir... ?
Protège là. Autant des autres que d'elle même...
Le coréen, en écrivant ces mots, craignait-il de la voir disparaître à son tour ? Peut-être... Il la connaissait mieux que lui après tout... Il retourna à l'appartement du coréen avec l'urne contenant ses cendres, la mort dans l'âme...
Daria avait regardé avec impuissance sa fille prise dans un élan de folie. Yennefer s'était mise à faire la cuisine, des pierogis, toujours dans son effroyable silence dérangeant. Au départ, elle avait cru à un signe positif, pensant qu'elle voulait préparer le repas de deuil après l'enterrement. Mais bien vite, quand elle était à son quatrième plat, elle s'était rendit compte que sa fille était dans une crise de désespoir. Avait-elle fait goûter son plat au coréen ? L'avait-il apprécié ? Pensait-elle le faire revenir ainsi ? Elle n'avait pas pu s'empêcher de lui hurler dessus, de lui crier d'arrêter, mais même en lui attrapant son bras celle-ci s'était doucement dégagée pour reprendre sa tâche. C'était finalement, le manque d'ingrédient qui la stoppa... Puis elle s'était mise à fixer la porte d'entrée, immobile.
Le lendemain, le notaire de Kwaïgon se présenta à l'appartement, pour la lecture du testament. Calum était révolté mais il encaissa en essayant de garder son calme. Il avait séché ses larmes, pour un temps. Il avait essayé de reporter cette lecture, au vue de l'état dans lequel se trouvait Yennefer mais le notaire avait refusé. Il avait présenté un document à Yennefer et un stylo. Elle n'avait qu'à signer...
Notaire - Melle Badowski... Vous devez signez pour l'acceptation de cet appartement, ainsi que des autres bien immobiliers et terriens qui vous reviennent, sauf l'appartement New Yorkais qui est déjà à vous. La banque a débloqué les fonds qui vous reviennent également, ils vous seront versé dans les jours à venir. Un conseiller prendra contact avec vous concernant la gestion de ces tout nouveaux biens... Je vous en prie. Signez.
Daria décida de briser le silence qui s'était installé à la fin des paroles du notaire. Elle s'était adressée uniquement à sa fille, en polonais, afin de l'encourager à signer ce papier. Elle avait été surprise d'apprendre que le coréen était aussi riche, dans d'autres circonstances elle aurait peut-être réagi différemment à cette richesse. Et au final, elle ne poussa pas sa fille à cause de l'incroyable fortune, dont elle aurait préférée qu'elle n'existe pas car cela va forcément des problèmes de gestion, mais parce que c'était le dernier souhait de Kwaïgon. La volonté d'un mort est sacrée. Elle lui mit le stylo dans sa main, en continuant à lui parler. Yennefer finit par signer le document avant de quitter la pièce pour regagner la chambre. Calum avait signé également, d'une main colérique, avant de raccompagner le notaire.
Ils étaient rentré au Haras. Tous, sauf Misako. Calum avait obstinément refusé de voir Nobu à un autre moment que lors de la cérémonie. Il lui en voulait. Il lui en voulait de n'avoir pas avoir lancer des recherches plus tôt. Il lui en voulait de rester aussi froid. Il lui en voulait d'avoir été aussi pressant, comme s'il voulait se débarrasser du coréen aussi vite que possible. Pour toute ces raisons, pour la colère qui l'envahissait maintenant que le chagrin laissait un peu de place, il avait abandonné son poste et intégré le Haras, pour rester avec Yennefer. Il acceptait de partager sa surveillance avec Daria, Jeffrey, ou quiconque dans l'équipe l'acceptait. Il se familiarisait avec le monde du cheval, qui lui était complètement inconnu jusque là et acceptait de participer aux tâches quotidiennes de l'élevage. Au sein de l'équipe, l'ambiance était morose. Le coeur n'y était clairement pas et Calum comprenait aisément pourquoi ; lui non plus n'avait le coeur à rien... Et il avait bien du mal à se sortir le coréen de l'esprit et à reprendre le cours de sa vie...
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361 lignes
- résumé x3 de Louna
Des points pour Yen !
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