Hors série
Izikel
Chasse à l'homme II ;
Ale — Les îles Samoa. C'est là-bas que tu dois aller. Je ne peux pas te donner le lieux précis, c'est à toi de le trouver, comme je l'ai fait auparavant. Il faut que tu t'enfonce dans la jungle, si tu progresse bien, c'est à trois jours de marche, au sud du Mont Matavanu. C'est de la jungle épaisse et sauvage. Tu trouvera une crique donnant sur une rivière souterraine. Il faut que tu plonge et que tu remonte la rivière sur environ cinq kilomètres. Là, tu trouveras une grotte. Il y a de l'escalade à faire, il faut remonter sur presque cinq cent mètres au cœur de la montagne. En haut, tu donneras sur une ouverture extérieure. Il vas te falloir aller le long d'une saillie rocheuse sur deux cent mètres. Et pour finir, tu trouveras un grotte à ciel ouvert. C'était là que j'avais trouvé mon "trésor". A l'époque il fallait que je ramène un couteau de chasse planqué là-bas, c'était un test physique. Il faut que tu fasse très attention : l'eau est glacée, la grotte est humide et donc glissante et il n'y a aucune installation d'escalade. La saillie rocheuse aussi est dangereuse car friable. Pour repartir, tu peux plonger dans une crique, quelque cent mètres plus bas mais très profonde, mais il faut bien plongé, droit, les pieds d'abord car la chute est très longue. Attention aussi au choc thermique, l'eau y est aussi froide que la première crique, particulièrement à cette époque de l'année...
L'américain avait soupiré mais Izikel était resté attentif.
Ale — Je suis désolé... Je ne pensais pas que se serait aussi dangereux... Fais très attention à toi Izikel, cette fois, ce n'est pas une balade de santé comme en Australie...
Walig — Ne t'inquiète pas pour moi, ça va aller.
Les deux hommes avaient échangés encore quelques mots, et avaient coupés la conversation. Le verdict était clair et précis et le jeune irlandais n'allait pas se dérober à sa tâche. Il était plus que motivé. Il rangea ses affaires et prit la route vers Sydney pour trouver une connexion rapide vers les îles Samoa, à seulement quelques encablures de là...
Rejoindre les îles Samoa n'avait pas été compliqué pour le jeune homme. Être sur la bonne île non plus et trouver la route du mon Matavanu encore moins. Ce qui allait être compliqué en revanche, c'était de trouver la fameuse crique d'Ale. Car le jeune homme ne lui avait donné que de très maigres informations. Et Izikel était tout de même assez prudent pour ne pas se jeter dans l'inconnu les yeux fermé. Il avait loué une chambre dans un motel pour une semaine et avait revu son paquetage. Il laissait quelques affaires là, dans le coffre et partirait donc un peu plus léger. Il avait aussi acheter une protection contre les insectes de la jungle et s'était renseigné sur les bêtes qu'il pouvait croisé. Certaines étaient dangereuses, d'autres moins. Comme souvent, il fallait qu'il se méfie de ce qui se trouvait au sol ou près de celui-ci. Il avait ensuite fouillé les cartes locales pour trouver la crique qu'il devait rejoindre. Heureusement, une seule paraissait le choix le plus logique et il entra les coordonnée sur son satellitaire. Deux jours après son arrivée sur l'île, il se mettait en route.
Ses deux premiers jours dans la jungle furent les plus éprouvant. Il faisait dans la jungle une chaleur humide on ne peut plus suffocante. En moyenne, il devait subir vingt-huit à trente degrés le jour et en moyenne vingt deux la nuit. L'après-midi était marquée par des pluies épaisses et chaudes, qui, même si elles traversaient difficilement la canopée, empêchaient toute possibilité d'évaporation de l'humidité de la veille. Si bien que le jeune homme était en permanence trempé, que se soit par l'humidité ambiante ou sa propre sueur. Il n'avait qu'une hâte, trouver la piscine naturelle et plonger. La piste dans la jungle ne lui facilitait pas la tâche. Les fougères, arbustes et autres étaient plus grand que lui et il n'y avait pas de route tracé, par même de piste. Il devait se tailler un passage dans la masse, mais il évitait de le faire, préférant écarter les feuilles, ne couper que s'il n'avait pas d'autre choix. Cette technique rendait sa progression très lente. Il faisait des pauses régulières, son corps supportant mal cette condition. Il était rapidement essoufflé et son rythme cardiaque battait des recors sans arrêt. Il se retrouva également vite à cours d'eau mais la forêt en regorgeait. Il n'avait qu'à remplir sa gourde dans une grosse feuille et laisser tomber une pastille d'iode dedans. L'attente ensuite n'était que d'une demi heure avant que l'eau ne devienne consommable. Il avait vite prit le pli. Il dormait peu, par tranche de quelques minutes seulement, toutes les deux heures. La nuit, il en profitait pour avancer un peu plus, la température étant un poil plus supportable. Il mit quatre jours et trois nuits pour atteindre la piscine dont lui avait parler Ale. Il appela Kwaïgon de suite pour lui décrire l'endroit et savoir si c'était le bon. Apparemment c'était le bon.
Avant de plonger quelques trente mètres plus bas, il prit le temps de se reposer. Il mangea un peu et rempli sa gourde, et dormi véritablement durant quelques heures, perché dans son hamac. Il n'y avait rien dans cette jungle que des animaux et des plantes. Pour l'instant, il n'avait senti à aucun moment qu'il était suivi ou en danger à cause d'un être humain. Tout ceux qu'il avait rencontré avait été accueillant. Il n'avait aucune raison de se méfier et il avait raison. Le vraie danger ici était le parcours à accomplir. La traversée de la jungle, l'escalade, la plongée. Il resta longtemps assit au bord de la saillie rocheuse, penché au dessus du vide, à étudié le trou d'eau. Il pouvait descendre le long de la paroi rocheuse en s'accrochant aux arbres. Cela lui éviterait le plongeon. D'en bas, un air frais remontait. Au dessus, une percée dans la canopée permettait d'entrevoir le soleil et un morceau de ciel nuageux. Il laissa son corps se refroidir un peu, avant de descendre et prendre toutes les précautions possible pour entrer dans l'eau. Cette dernière n'était pas si froide que cela, mais il ne doutait pas qu'une fois sous la montagne, elle le serait. Il ne pu plus toucher le fond assez vite et se retrouva à nager. Il avait garder son short et ses chaussures par précaution, mais avait fourré son t-shirt dans son sac. Il avait une petite bouteille d'oxygène qui lui permettrait d'avoir une demi heure d'autonomie sous l'eau, au cas où, avec le temps, les poches d'airs de la rivière souterraine aient disparu. Il remonta donc la rivière, passant sous un arche de roche et s'enfonçant dans le tunnel...
Il n'y avait plus de lumière et l'air se rafraîchit considérablement au bout d'une cinquantaine de mètre. Au bout de cent, le silence se fit alors que la paroi rocheuse se rétrécissait. Il se retrouva vite dans un cul de sac en surface et plongea en apnée pour repéré le passage qu'il devait suivre. Il n'y en avait qu'un. Il enclencha donc sa bouteille, s'arma de sa lampe submersible et plongea. Le passage n'était pas forcément très large et il se râpa une épaule sur la roche, sous l'eau, dès les premières brasses. La température de l'eau s'était considérablement refroidi et ne devait plus dépasser les dix degrés désormais. Mais quand il déboucha sur une grotte souterraine plus large, l'eau ne devait plus dépasser les cinq degré. Alors qu'il dégoulinait de sueur à peine quinze minutes plus tôt, désormais il était grelottant. Mais il devait continuer, malgré l'engourdissement progressif de ses membres. Plusieurs fois il se retrouva face à des fourches et une fois, il du faire demi-tour, perdant un temps précieux et de l'oxygène. Finalement, il du finir en apnée et déboucha sur une grotte, éclairée par une percée tout en haut du dôme de pierre. Il ne pouvait pas aller plus loin, l'eau passait par des fissures ou par infiltration.
Au dehors, il faisait sombre. Probablement bientôt la nuit. Il n'y avait que sept heures d’ensoleillement par jour en moyenne, ce qui faisait de longues nuits. Mais le jeune homme avait d'autres priorités : il devait se réchauffé. Cela devenait presque vital au vu des picotements qu'il ressentait au bout des doigts et des les jambes. Il commençait à être en hypothermie. Il sorti donc de son sac une serviette sèche -enrobée dans le plastique hermétique- ainsi qu'un short de rechange et un t-shirt sec. Il se changea et mangea un peu, la digestion aidant au réchauffement du corps. Il parti ensuite à l'exploration de la partie sèche de la grotte. Les plantes vertes poussant ça et là lui indiquèrent que le niveau de l'eau ne montait pas plus haut, ou peu. La roche était cependant humide et glissante à cause des infiltrations d'eau. Plus encore en cette période de pluie que d'habitude sans doute ! Mais il devrait faire avec. Il trouva finalement le passage dont lui avait parlé Ale. Un sorte de canyon, à une dizaine de mètres au dessus de sa tête. La roche montrait de nombreux points d'appui, mais il ne serait pas chose facile de monter là haut. Le rayon de sa lampe avait des limites et il ne pouvait pas voir le haut du canyon. Il devrait donc le découvrir au fur et à mesure. Il nota aussi qu'une chute lui serait sans doute fatale, ce qui lui arracha un frisson... Mais il préféra ne pas y penser. Il prit un peu de repos, envoya un message à Kwaïgon, ignorant depuis quand le dernier datait et commença son ascension.
La fatigue se fit sentir dès les premières prises. Ses bras, encore en hypothermie, avaient du mal à soutenir son poids. Il tremblait et ressentait souvent des crampes. Mais il serrait les dents. Il ne pouvait pas redescendre sans risquer la chute. Et s'il ne mourrait pas en tombant, il le serait en quelques jours vue l'accès quasi impossible pour une équipe de secours. Il lui fallu une bonne demi-heure pour atteindre le canyon. Il pu reposer ses bras à ce moment là, les parois rocheuses étant proches l'une de l'autre, il était assit au dessus du vide. De là, il eu une meilleure impression de ce qui l'attendait : de la roche à perte de vue. Une fissure rocheuse qui montait doucement. Tantôt dans le noir, et parfois éclairé. Parfois étroite et d'autres fois plus large. A certains endroits, des racines pendaient, ancrées dans la roche. Elles seraient une aide ou un obstacle. Sans se décourager et chassant les crampes de ses bras, le jeune homme poursuivit. Au bout de quelques mètres, il était de nouveau en nage et plein de crampes. L'air était cependant plus supportable qu'à la surface. Même si un peu de chaleur descendait, l'air frais du dessous empêchait l'intrusion massive de l'air chaud. Mais le pire fut la première pluie subit depuis cette fissure. Il dû s'arrêter, suspendu durant deux heures à un enchevêtrement de racine, à attendre que la pluie cesse. L'eau, tiède, s’engouffrait dans la fissure et rendait la roche trop glissante et dangereuse. La fatigue commençait aussi à prendre le dessus sur lui. Il ripa et glissa à plusieurs reprises, se rattrapant souvent de justesse d'une main peu assurée. L'ascension dura trois longues heures dont il perdit vite le compte. Quand il se laissa tomber sur la terrasse de roche, il était épuisé et se laissa tomber dans un demi sommeil qu'il savait non réparateur...
Lorsqu'il rouvrit les yeux, son satellitaire n'avait plus de batterie et il faisait nuit noire. Il pleuvait, mais il était à l'abri, sous un appentis rocheux. Il était au même niveau que la canopée et, à perte de vue, il ne voyait que des arbres d'un vert sombre. Les bruits de la forêt étaient intense ici. Il faisait chaud, mais c'était supportable car une légère brise s’engouffrait dans la fissure, sifflant dans la roche. Il se sentait mieux, mais avait des courbatures dans tout le corps. Il savait que son périple n'était pas fini, mais il n'avait qu'une envie, rester là, à l'abri, sur la terrasse de roche. Il décida qu'il était plus sage d'attendre que le jour se lève et se pelotonna contre un mur, un peu à l'abri du vent. Il n'avait pas prit son sac de couchage, mais au vue de la température ambiante, ce n'était pas bien grave. Il mangea un peu, remarquant qu'il n'avait plus qu'un seul repas en réserve et bu en se rationnant : il n'avait plus d'eau à disposition. Mais normalement, il était presque au bout de son voyage.
Quelques heures plus tard, un soleil blafard perça entre quelques nuages cotonneux. La jungle retrouva sa couleur vert émeraude, et la chaleur accompagna cette percée du jour. Un épais brouillard plana un moment au dessus de la canopée avant de disparaître progressivement. L'irlandais admira le paysage avant de se remettre en route. Il repéra vite la saillie dont lui avait parler Ale et constata avec une certaine inquiétude qu'elle était moins large que prévue. Sans doute les stigmates du temps. Le sac à dos serré, au plus près de son corps, il trouva ses premières prises et commença sa progression le long de la paroi rocheuse. Il s'efforçait de ne pas regarder en bas, seulement où il mettait les pieds : s'il chutait, la forêt ne se trouvait qu'à une dizaine de mètres en dessous de lui et le sol bien plus loin encore. Une chute serait mortelle, à n'en pas douter. Il essayait donc de ne pas y penser et d'avancer. Il progressait lentement, la fatigue et la chaleur ne l'aidant en rien. Ses prises n'étaient pas toujours sûres, la pierre tremblait sous ses doigts et sous ses pieds. Il avait deux cent mètres à faire avant d'atteindre la dernière plate forme rocheuse. Les deux cent mètres les plus long de sa vie... A plusieurs reprises, il ripa sur la roche, perdant sa prise et se retrouvant suspendu à quelques doigts, au dessus du vide. Dans ces moments là, il s'efforçait de se vider l'esprit pour se rattraper et continuer.
Il lui fallu trois longues heures plus que laborieuse pour atteindre l'entrée de la grotte, inaccessible autrement que par le chemin qu'il venait de faire. Lorsqu'il fut en entier sur le sol rocheux et à quelques mètres du bord, il se laissa glisser par terre, secoué de spasmes musculaires. Il resta étendu longtemps à l'ombre de la grotte, à repenser au trajet qu'il venait de faire. Comment un vieil homme aurait-il pu faire le même parcours ? C'était insensé. Impossible même. Il fallait être dans une condition physique irréprochable pour faire ce parcours. Il remerciait d'ailleurs toutes les heures de sport imposées par Ezra depuis l'arrivée d'Ale au Haras. Et même les précédentes. Il n'aurait jamais pu arriver au bout sans cela... Et encore ! Dans quel état était il ? Il était à bout physiquement, et le trajet était loin d'être fini. Il devait ensuite plongé quelque cent mètres plus bas dans une eau glaciale et finalement retraverser la jungle épaisse pour retourner au motel. Il n'en était qu'à la moitié du chemin.
Il s'arracha à sa torpeur avec un soupir et s'étira. Il avait des crampes et déjà des courbatures. S'il ne s'étirait pas maintenant, il se retrouverait bloqué dans la jungle... Ou pire, il pourrait se blesser. Et ce n'était pas le moment. Il en profita aussi pour remettre son satellitaire en charge, profitant des derniers rayons de soleil de la journée. Vu sa position dans le ciel, il ne lui restait plus qu'une bonne heure avant que la nuit ne tombe. Avant de fouiller la grotte, il prit le temps d'envoyer de ses nouvelles à Kwaïgon. Cela faisait trois jours qu'il crapahutait dans la jungle sans lui donner signe de vie. Connaissant le coréen, il devait certainement s'inquiéter au fond. Après cela, il fouilla dans la grotte. Elle était sèche : pas d'infiltration d'eau aussi, et chaude. Peu profonde aussi, sans autre moyen de sorti que la bouche béante qui s'ouvrait sur la canopée. Au fond, il trouva un tas de terre retourné. La terre n'était pas fraîche et tassée. Il était là depuis longtemps... Quelques années. Izikel creusa avec son couteau pour découvrir un petit coffret de dix centimètres sur quinze. Il était en bois sombre, en bon état de conservation. Le jeune homme l'ouvrit avec précaution pour y découvrir une feuille d'arbre séchée. Une languette de papier portait les lettres « PF ». Il n'y avait rien d'autre. L'irlandais se mit au soleil pour prendre en photo le tout et des détails de la feuille pour l'envoyer à Kwaïgon. Il n'avait aucune idée de l'essence à laquelle elle appartenait... Par précautions, il mit tout dans son sac à dos, dans la poche hermétique, reboucha le trou et examina le reste des lieux, mais il n'y avait rien d'autre. Il n'avait plus qu'à examiner sa solution de sortie...
La piscine naturelle se trouvait pile sous l'entrée de la grotte. D'en haut, elle n'était qu'un point turquoise entouré de vert. Un trou de deux mètres de diamètres dans la canopée permettait de la voir. L'irlandais n'aimait pas cela. Pas du tout même. Mais il n'avait pas le choix. Il n'y avait pas besoin de viser pour passer entre les arbres : même s'ils avaient du pousser depuis le passage d'Alejandro, il n'y avait qu'à se laisser tomber bien droit. Il n'avait plus qu'à se lancer à priori... L'irlandais n'avait pas le vertige, mais la perspective de la chute ne lui plaisait guère. Cependant, il n'y avait pas cent mètres de chute libre comme lui avait annoncer Ale. Mais il devait bien y avoir une bonne quarantaine de mètres. Ce qui était déjà plus qu'honorable. Il atteindrait l'eau en quelques secondes, il devait donc bien réfléchir avant de se laisser tomber, pour éviter la blessure. La surface de l'eau ne serrait pas aussi molle que lors d'un plongeon banal... avec un dernier soupir, il regarda autour de lui : il n'avait rien oublié. Avec le reste d'eau de sa gourde il s'aspergea la nuque. Il assura le sac sur son dos et sans réfléchir plus longtemps, se laissa tomber à travers la canopée.
La chute dura cinq secondes. Il resta bien droit et s'enfonça profondément dans l'eau glaciale. Malgré ses précautions, le choc thermique eu bien lieu. Immédiatement après son entrée dans l'eau, il ressentit des picotements dans ses bras et ses jambes. Il fit de son mieux pour sortir au plus vite de l'eau, et s'écroula sur la berge, prit de violent maux de tête et de vertiges. Sa respiration était haletante et son cœur lui donnait l'impression de vouloir s'éjecter de sa cage thoracique. Il était à demi conscient, étendu sur la berge. Heureusement, la chaleur ambiante était en sa faveur et il retrouva peu à peu un rythme cardiaque normal. Sa respiration était encore sifflante et sa tête douloureuse mais le pire était passé. Il resta longtemps étendu sur le sol humide et rocheux et quand il se releva enfin, les vertiges et la douleur étaient encore là. Il s'efforça de remettre son gps en route pour retrouver son chemin et se dirigea avec difficulté vers son point de départ. Son chemin dans la grotte et sur les hauteurs lui avait tout de même fait gagné une journée de marche à travers la jungle. Mais le retour lui paru bien plus long que l'aller, même s'il ne passa qu'une nuit complète dans la jungle. Ses pas étaient hésitants et son regard trouble. Mais il avançait. Il était à bout de force et c'est à peine s'il se rendit compte qu'il sortait de la jungle avec les premiers rayons de soleil. Il se laissa tomber sur son lit et sombra dans le sommeil en un rien de temps...
Lorsqu'il ouvrit les yeux, le mal de tête avait cessé et il n'avait plus de vertige. Il avait faim cependant et un peu froid aussi. Ses vêtements étaient encore humides : il n'avait pas dormi très longtemps. Il se débarrassa de ses vêtements et se plongea sous une douche brûlante avant de faire quoi que se soit d'autre. Finalement il mangea, envoya un message à Kwaïgon avec les photos et s'écroula de nouveau sur son lit.
Quand il refit surface, il faisait nuit noire. Il avait eu la bonne idée de mettre le ventilateur en route avant de s'effondrer, ce qui contribuait à donner à sa chambre un air frais. Il émergea doucement, s'asseyant sur le bord de son lit et regardant autour de lui pour bien se situer. Un sourire apparu sur son visage alors qu'il se remémorait ces derniers jours : il avait réussi. A plusieurs reprises il avait bien cru ne pas y arriver. Mais finalement il était arrivé au bout. Il espérait simplement ne rien avoir loupé Son corps entier criait au scandale et l'idée seule de devoir refaire tout le chemin à travers la jungle et la roche lui donnait des vertiges... En attendant, il consulta son satellitaire : le coréen avait bien reçu son message et ils étudiaient la chose. Il n'avait plus qu'à prendre du repos en attendant de leurs nouvelles... Seul dans sa chambre d'hôtel, fatigué, il se sentait un peu las. Il avait complètement occulté le Haras jusqu'à maintenant. Voilà quinze jours qu'il était parti et il devait bien avoué que quelque chose lui manquait. Les chevaux, et son binôme adoré : Inna et Ezra... Il reprit donc le téléphone qu'il avait jeté sur son lit et envoya un message commun à ses deux meilleurs amis.
« Salut les amoureux ! Alors quoi de neuf au Haras ? Vous me manquez... W. »
Halloween
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