Teardrop
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Chap 13 - Ep 24 | Une sortie qui tourne au drame - Sam 27 Jan 2018 - 15:12
↞ Chapitre 12 - Épisode 24 ↠
Une sortie qui tourne au drame
Aliénor - Carter - Kwaïgon - Ezra - Alejandro - Solweig
/!\ Attention : Ce résumé contient des scènes à caractère sexuel et violents qui ne sont pas en spoiler. Jeunes âmes, sautez allègrement ces passages. /!\
K - Mais regardez moi ça ! C'est qu'il est de plus en plus souvent sur deux pattes cet homme là !
Carter sourit en ouvrant les bras pour appuyer la constatation du coréen et lui tendit une main amicale que Kwaïgon serra volontiers.
S - Tu sais que si tu te sape aussi bien à chaque fois qu'on sort tu vas te faire sauter dessus ?
C - Par qui ? Toi ?
S - Oulà non ! Chasse gardée as dis le grand manitou.
Kwaïgon sourit à la remarque de Solweig et inclina la tête pour appuyé ses propos.
S - Ça fait combien de temps maintenant ?
C - Quelques mois...
L'américain avait haussé doucement des épaules, sans pouvoir empêcher un léger sourire de naître au coin de ses lèvres à la simple évocation d'Aliénor. Solweig en fronça le nez avec malice, un grand sourire aux lèvres.
S - Vous allez être tous prit à force !
K - T'en fais pas il en reste des très bien encore.
S - Heureusement pour moi...
C - On attend Sio' c'est ça ?
K - Non, il ne peut pas venir finalement. Il a été appelé en renfort sur un vêlage d'urgence... Il en a pour un moment...
C - On attend qui alors ?
S - Ce très cher Callaghan...
Carter posa les yeux sur Solweig et sourit face à son air malicieux.
C - Tu vas être bien entourée dis donc...
S - Entourée oui. Bien aussi. Mais interdiction de touché à tout ! Pas si bien que ça finalement...
C - Heureusement alors qu'on sort dans un endroit où tu pourras trouver une proie à ta convenance.
S - Je vous y aurait traîner par les oreilles sinon !
Ils éclatèrent tout les trois de rire alors qu'Ezra les rejoignait enfin à petites foulées, un grand sourire sur les lèvres.
E - Salut la compagnie !
S - Salut Callaghan !
C - Salut !
Ils se serrèrent la main, Solweig ayant droit à une bise du dernier arrivé et se dirigèrent tranquillement vers la voiture de Kwaïgon. C'était la première fois qu'ils sortaient tous les quatre hors du Haras. Ils avaient également invité Walig à se joindre à eux mais l'éthologue avait autre chose de prévu apparemment. L'amitié entre Kwaïgon et Carter s'était doucement développée au fil de leurs séances de sport, ainsi que celle avec Solweig. Ezra avait quelque fois participé aux séances, mais l'amitié qu'il partageait avec Kwaïgon et Carter était déjà bien présente avant cela. Ils ne sortaient que peu en dehors du Haras mais cette fois, Carter leur avait proposé une soirée billard, histoire de sortir un peu de leur cadre habituel et de passer du temps ensemble ailleurs qu'au Haras. Ezra avait trouvé l'idée plutôt bonne et avait proposé de sortir sans conjoints une première fois, avant de faire une sortie avec tout le monde. L'habitacle de la voiture était rempli de conversations joyeuses. C'est dans ces moments là que Carter arrivait à entrevoir le côté jovial de Kwaïgon et prenait plaisir à cela. Ezra et Solweig étaient égaux à eux même, joyeux et un peu foufou. Carter -assit à l'avant- était persuadé qu'il allait passé une bonne soirée. En tout cas, l'ambiance était là et la bonne compagnie aussi, alors il n'y avait pas de raison...
* * *
E - Yeah ! Canon ça ! Tope là !
Le métis tendit une main à Soweig qui tapa dedans avec malice. Elle venait de faire tomber une nouvelle boule dans un trou, permettant à son équipe -elle et Ezra- d'engranger un point de plus. Carter était décidément très nul à ce jeu là et ils étaient en train de se faire battre à plate couture avec Kwaïgon. Même si le coréen avait une excellent niveau, ce n'était pas suffisant en face de Solweig et Ezra réuni, qui était aussi très bon à ce jeu là.
K - Qu'est-ce que j'ai loupé ?
Le coréen revenait avec quatre bouteilles d'une bière locale. Il en donna une à Carter et une à Ezra avant de poser celle de Solweig -se préparant à un nouveau lancé- sur le coin du billard avant de reprendre sa queue de billard, avalant une gorgée de sa bouteille.
C - Un point de plus pour les adversaires...
Le coréen sourit, s'appuyant contre le rebord d'une tablette, regardant la table avec attention.
K - On prendra notre revanche c'est pas grave.
Ils échangèrent un sourire avant de reposer leur attention sur la table. Un groupe un peu plus loin éleva la voix, ce qui attira l'attention de Kwaïgon et Ezra, mais sans plus. Le bar n'était pas un endroit à proprement parlé bien famé, mais il ne craignait pas non plus. Ils l'avaient choisi car il était le seul proposant plusieurs tables de billard et qu'il était peu fréquenté. Mais il était certain que Carter refuserait d'y emmener Aliénor si la proposition d'une sortie avec les conjoints se présentait... Il chassa cependant cette pensée en voyant Solweig réussir à chasser deux boules en un coup.
C - Ooh !! C'est pas vrai...
E - Plus que quatre !
S - Héhé !
La jeune femme prit une gorgée de sa bière avant de poursuivre son tour, lançant un regard malicieux aux hommes. Carter tenta de croiser le regard du coréen, désolé pour lui de le faire perdre, mais le coréen regardait ailleurs. Le groupe ayant élevé la voix s'agitait de plus en plus. Ezra aussi les regardait avec une certaine anxiété qui, contrairement à Kwaïgon, transparaissait sur ses traits. Solweig y jeta un œil mais poursuivit. La suite se passa plus rapidement que ce à quoi Carter s'était attendu. Les éclats de voix, déjà haut, explosèrent subitement, s'accompagnant de gestes des bras. Le premier coup de poing arriva quelques secondes après, faisant vaciller son récepteur jusqu'à eux. L'homme buta dans le dos de Solweig qui failli bien lui en coller une en retour. Ezra eu le réflexe d'attraper le bras de la jeune femme pour l'attirer à lui, refermant sa prise sur sa queue de billard. Kwaïgon recula d'un pas prudent en faisant de même. L'assaillant se jeta sur sa victime en hurlant. Le seul réflexe qu'eut Carter fut de tenter de les séparer. Il lâcha sa propre queue de billard et posa sa bouteille sur la table. Le coréen tenta de l'en empêcher mais en vain, Carter se soustrait à son emprise.
K - Carter, non !
Mais c'était trop tard... Une détail lui avait échappé. En revanche, Kwaïgon et Ezra avaient tout les deux vu ce qu'il avait manqué... La lame aiguisé qui dépassait à peine de la paume de l'agresseur...
C - Hey ! Laisses-le !
L'ex militaire attrapa avec fermeté le bras de l'agresseur, qui, par réflexe, balaya son autre bras vers lui dans un geste ample. Kwaïgon réussi enfin à attraper le bras de l'américain pour le faire reculer mais c'était insuffisant. Mais sans son intervention, il n'aurait pas donner cher de la peau du jeune homme. Il y eut quelques secondes de flottement, durant lesquelles Carter eut un moment d'incompréhension et d'effarement. Il accéda à la demande de Kwaïgon de reculer, avant de porter une main à sa gorge, inconsciemment. Les sons s'assourdirent. Il vit Ezra se jeter sur la main de l'assaillant et réussir à l’assommer, avant de s'effondrer et de ne plus voir que le coréen au dessus de lui, puis le noir complet...
* * *
Le coréen avait été embarqué dans l'ambulance avec Carter. La plaie étant trop proche de la carotide et l'état de sa gorge trop incertain pour risqué une découverte en plein milieu du bar. Kwaïgon avait tout de suite fait pression de ses mains sur la plaie, mais il n'arrivait pas a arrêté l'hémorragie, même s'il la ralentissait. De ce fait il avait été embarqué avec Carter et entrait au bloc avec lui. Ezra et Solweig avaient prit la voiture du coréen et suivaient l'ambulance de très près...
Quand le coréen sorti enfin du bloc, les mains couvertes de sang, il tomba directement sur Solweig et Ezra qui attendaient devant les portes. Ils lui firent immédiatement face dès qu'il franchi les portes battantes menant aux blocs opératoires.
E - Alors ?
K - Il va s'en sortir, la carotide n'a pas été sectionné.
E - Oh mon dieu... Merci Kwai...
K - J'ai pas fait grand chose...
S - Tu veux dire à part lui éviter la mort ? Oh bah dans ce cas là en effet t'as pas fait grand chose joli cœur !
Elle leva les yeux au plafond en même temps que le coréen, bien que lui semblait un peu plus agacé. Ezra capta leur attention à tout les deux en reprenant la parole.
E - Faut prévenir Aliénor.
K - Ouai... Mais on va pas l'appeler nous-même... Je ne sais pas comment elle va réagir. Faut appeler Ale'. Avec un peu de chance il sera avec elle ce soir et pas en vadrouille...
E - Ok...
K - Tu l'appelle ? Faut que j'aille me laver les mains...
E - Ouai. Vas-y.
S - Moi, je vais nous trouver des cafés !
K - Merci Tak' !
S - Solweig ! Moi c'est Solweig !
Elle lui jeta un regard noir mais ne pu s'empêcher de sourire face à la mine plutôt taquine du jeune homme.
* * *
Alejandro, qui était affalé dans le canapé en répondant à l'appel d'Ezra, se leva d'un bond nerveux et pâlit au bout de quelques secondes.
A - Quoi ? Comment ça au bloc ?! Ezra ! Des détails !
Il resta silencieux un long moment à écouter le métis, ponctuant ses silences par des hochements de tête et des "ok". Il fini par raccrocher et prit quelques secondes, les mains sur ses tempes pour les empêcher de trembler. Il se tourna enfin vers Aliénor et s'avança vers elle, hésitant. Il était visiblement agité et c'était probablement la première fois qu'elle le voyait aussi sérieux depuis qu'ils se connaissaient. Il prit une grande inspiration avant de fixer son regard dans celui de la jeune femme.
A - Ali' écoute... J'ai euh... J'ai une mauvaise nouvelle...
Il fit une légère pause avant de reprendre, cherchant un instant ses mots.
A - Tu sais que Carter sortait avec Kwai, Ezra et leur pote Solweig ce soir et... Ils ont été dans un bar et euh... Ils ont été pris dans une bagarre et...
De nouveau il fit une pause, ne sachant pas trop comment annoncé la chose à Aliénor. Finalement il se lança, la voix tremblante.
A - Carter a été gravement blessé... Il a reçu un coup de couteau au niveau de la gorge...
Il expira avec une certaine appréhension, toujours un peu tremblant, le coeur battant la chamade. Il reprit doucement.
A - Il est encore au bloc mais... On peut aller à l'hôpital pour que tu sois à ses côtés à son réveil... Si... Si tu le veux bien sûr... Sinon tu peux attendre demain ou... Ou qu'il rentre...
Il n'avait aucune idée de comment elle pourrait prendre ce genre de nouvelle. Comment elle pourrait réagir, et ce qu'elle voudrait faire. Mais il lui laissait plusieurs possibilités...
A - Dis moi... Dis moi ce que tu veux faire et on le fera... Tout ce que tu veux...
Elle était restée silencieuse, l'écoutant autant qu'elle l'observait, car elle n'avait jamais vu une telle agitation chez lui. Elle n'arrivait pas à savoir si elle était plus inquiète par ses mots ou son comportement anormal. Ses propres émotions commençaient à l'envahir, maintenant que les informations s'assemblaient dans ses pensées.
A - Il a été touché à la carotide ?
A - Non, heureusement non...
Elle connaît le pourcentage de survie pour ce type blessure. Et au fond d'elle, elle commençait à calculer toutes les probabilités, tous les cas possible. L'inquiétude, sans qu'elle ne se rend compte, se dessina pour la première fois sur son visage de manière très visible. La gorge du coach se serra en voyant l'expression se peindre sur les traits de la jeune femme. C'était bien la première fois qu'il la voyait ainsi.
A - Je veux aller à l'hôpital. Mais, je ne sais pas si j'arriverais à conduire.
A - Ok. Je vais t'y conduire t'en fais pas.
Elle se perdait de plus en plus dans ses pensées, sentant son corps trembler sans pouvoir le contrôler. Elle braqua son regard vers lui, brillant d'une douce détresse. Carter va mourir ? Cette question elle n'arriva pas à la poser à haute voix. Elle se rendit compte que sa réponse pourrait lui être insupportable. Elle se leva d'un bond pour aller récupérer son sac, y glissant une quantité de choses avec agitation avant d’attraper son manteau, prête à partir. Elle lui tendit les clés de sa voiture, le regard perdu. Le coach avait été enfiler un sweat et ses chaussures avant de revenir dans le salon. Sans un mot il avait attrapé les clés et entraîner la jeune femme au dehors avec lui. Il avait gardé le silence dans la voiture, jetant de fréquents regards à la jeune femme, ce qui lui avait valu de se perdre une fois sur la route. Il avait fortement pesté après lui même puis s'était remit sur la bonne route. En arrivant, ils retrouvèrent très vite Ezra, Solweig et Kwai. Ils avaient tout les trois un gobelet de café fumant dans la main.
A - Alors ?
K - Il est sorti du bloc. Pour l'instant il est en soins intensifs et intubé... Mais ils ne devraient plus tarder à le transférer dans une chambre. J'ai demandé à ce qu'il soit dans une chambre individuelle, l'infirmière m'a dit que se serait possible...
A - Ok...
E - Il va s'en sortir.
Ezra sourit, plutôt confiant. Solweig également.
S - Vous voulez un café ? La machine vient tout juste d'être réapprovisionnée !
A - Je veux bien merci... Je t'accompagne d'ailleurs...
Il sourit légèrement à Aliénor en serrant doucement son bras. C'était un geste rassurant dans l'idée mais il ne savait pas trop si Ali était en état de le prendre comme tel. Elle avait vaguement secoué la tête négativement à la question de Solweig, jetant un bref regard à son colocataire en le voyant. En attendant il la laissait entre de bonnes mains avec Ezra et Kwai, même si la machine à café n'était pas très loin... Ezra les regarda partir un instant avant de reposer son attention sur Aliénor, essayant de capter son regard.
E - Ça va aller Ali' ? Kwaïgon va rester ici... On va raccompagner Ale avec Solweig. On va reprendre ta voiture et tu repartiras avec Kwai ? Je pense que Carter ne va pas rester très longtemps hospitalisé...
Kwaïgon restait silencieux, observant la jeune femme. Il avait un peu de mal à la cerner mais l'acceptait sans mal... Elle tourna son regard vers Ezra pour se plonger dans le sien.
E - Dès qu'il sera dans sa chambre et sans respirateur tu pourras le voir... Il faut simplement qu'il émerge de l'anesthésie. Ça ne devrait plus être très long maintenant qu'il est sorti du bloc...
Après un long silence, elle prit la parole avec une légère agitation, malgré la neutralité de sa voix.
A - Le corps médical a donné une date de sortie ? Il est passé combien de temps au bloc d'opération ? Aura-t-il des séquelles ? Ils l'ont endormi ou mis sous un léger coma pour l'opération ? L'accident s'est passé à quelle heure ? Alejandro m'a dit que cela est arrivé lors du bagarre, cela arrive souvent dans les bars ?
Elle marqua une pause où son attention se posa sur sa main dont le tremblement était visible. Elle avait de plus en plus de mal à contrôler l'agitation dont elle n'arrivait pas à identifier. Ezra prit une légère inspiration et pinça les lèvres. Il n'avait pas de réponses pour la moitié de ses questions. Il jeta un regard à Kwaïgon qui prit le relais. Le coréen posa son gobelet de café avant de doucement prendre la main tremblante de la jeune femme dans les siennes, serrant tout doucement à intervalle régulier dans un geste hypnotique, pour tenter de la calmer un peu.
K - On n'a pas encore de date de sortie mais d'expérience pour une blessure comme la sienne, pas plus de quarante huit heures. Et comme Ezra est son médecin référant au Haras il pourra faire changer ses pansements par lui. Il a passé trois quart d'heure au bloc, un peu plus... Le chirurgien m'a mit dehors au bout de quarante minutes et il ne leur restait plus grand chose à faire. Normalement il n'aura pas de séquelles. Le seul gros risque c'est une infection. Ils l'ont... Il l'ont anesthésié parce qu'il a commencé à se réveiller au bloc et à paniquer. L'accident s'est passé il y a une heure et quarante minutes... A peu près. Je n'ai pas l'heure exacte... Solweig a appelé les secours, elle aura l'heure d'appel dans son journal. Et enfin... Ca n'arrive pas souvent dans les bars... Même jamais aussi violemment... C'est seulement un coup de malchance.
Il pinça doucement les lèvres. Solweig et Ale' revenaient doucement mais restèrent en retrait, discutant à voix basse. Le coréen reprit doucement, interrogeant la jeune femme du regard.
K - Est-ce que tu veux t’asseoir ? Ou marcher un peu ? Je sais que... Je sais que c'est inquiétant mais il y a de grandes chances pour qu'il s'en sorte...
Elle l'avait laissé attraper sa main, l'observant faire tout en l'écoutant silencieusement. Elle redressa la tête vers lui, plongeant son regard dans le sien. Ses yeux étaient un peu humides, sans qu'elle-même en soit conscience. Elle n'arrivait plus à penser ni à réfléchir. Elle avait l'impression qu'elle n'était plus présente, comme absente. Elle secoua la tête négativement plusieurs fois. Elle n'était même pas certaine de pouvoir marcher ni s'assoir.
A - Combien de pourcentage de chance pour qu'il s'en sorte ?
Soudainement, elle sentit quelque chose d'humide sur sa joue, elle toucha avec sa main pour voir ce que c'était. Elle se figea légèrement, était-elle en train de pleurer ? Ezra détourna les yeux en voyant les larmes de la jeune femme, parcourant la salle des yeux à la recherche de mouchoirs. Kwaïgon eut un léger soupir avant de reprendre d'un murmure neutre.
K - S'il ne contracte pas d'infection, cent pour cent. Si une infection se déclare, on tombe autour des quatre vingt pourcents. On ne saura pas avant demain pour une possible infection mais il doit déjà être sous antibiotique à l'heure qu'il est. C'est la première chose que les médecins font dans ce genre de cas.
Alejandro ne résista cependant pas longtemps. Dès qu'Ezra ramena une flopée de mouchoir, le coach les attrapa au vol pour les donner à la jeune femme avant de la prendre dans ses bras. Elle se laissa aller contre lui, même si elle était encore perdue de l'assaut de ses émotions.
A - Ça va aller Ali'... Il est solide Carter... Il va s'en sortir.
A - Oui. Oui, il est solide. Il s'est pris une balle. Il a eu un accident d'avion.
Il resta ainsi quelques secondes. Le coréen lâcha la main de l'éleveuse pour reprendre son café et poser son attention sur l'infirmière qui se dirigeait vers eux dans une blouse rose. Elle leur sourit en les voyant, prenant doucement la parole.
I - Vous êtes tous là pour Mr Everett ?
E - Oui, en effet...
I - Ok. Il s'est réveillé et il a été transféré dans sa chambre. L'intervention s'est bien passé et il s'est bien réveillé, sans aucune complication pour l'instant. On va le garder en observation cette nuit et on verra demain dans la journée comment ça se passe. Si tout va bien, il ne passera qu'une nuit de plus avec nous et pourra sortir.
A - Ok... On peut le voir ?
I - Pas ce soir...
S - Pas même sa fiancée ?
L'infirmière eut un temps d'arrêt et sourit à Solweig avant de hocher doucement de la tête. L'infiltrée avait peut-être exagéré leur situation mais c'était pour la bonne cause.
I - Si bien sûr. Mais pour les autres se sera demain matin. Les visites commencent à neuf heures.
E - Parfait...
I - Chambre Trois cent deux. Bonne nuit !
A - Merci bonne nuit...
Elle leur sourit et s'éclipsa. Ezra prit sa place pour refermer leur cercle, prenant une légère inspiration.
A - Bon...
E - On fait ce qu'on a dit... Kwai va rester ici et nous on rentre au Haras...
Le coréen hocha de la tête et Ale se tourna vers Aliénor pour lui faire face.
A - Ok... Ça va aller Ali' ? Kwaïgon va rester là dans cette salle d'attendre tout le temps... Si tu as besoin de quoi que se soit, si tu veux rentrer, tu lui dis.
K - Oui. Je reste là. Tu me dis ce que tu veux qu'on fasse et voilà...
Ils restèrent là, attentif à la jeune femme... Elle était restée totalement silencieuse, écoutant la discussion sans la moindre réaction à part se sécher les larmes qui ne semblaient pas encore vouloir se tarir. Elle posa son regard vers son colocataire à sa question, hochant doucement la tête.
A - Oui.
Elle marqua une pause en se pinçant les lèvres avant de demander dans un murmure.
A - Je ne peux pas aller le voir. Je ne suis pas sa fiancée.
A - Si. Si bien sûr que tu peux Ali', Solweig a dit ça pour convaincre l'infirmière, c'est pas important. Ca signifie justement qu'il n'y a que toi qui puisse aller le voir.
A - Oh.
Ale hocha la tête avec un sourire pour convaincre la jeune femme et la rassuré avant de doucement reprendre.
A - On se voit demain matin, soit ici soit au Haras d'accord ?
A - D'accord.
Il sourit doucement avant de lâcher la jeune femme.
A - Kwai reste ici, n'oublie pas. Et chambre trois cent deux. Fonces...
Il falli bien lui dire de filer lui dire ce qu'elle ressentait pour lui mais il estima que c'était trop tôt. Pour elle en tout cas. Lui était déjà convaincu. Il se recula d'un pas léger pour la laisser filer, les autres la saluant sagement... Elle avait hoché la tête avant de se diriger dans le couloir à la recherche de la chambre en question. Elle se figea un instant devant la porte, le regard perdu, une boule d'inquiétude semblait s'être logée dans le creux de son ventre. Elle frappa doucement avant d'ouvrir la porte pour s'y glisser. Son regard se posa directement vers le lit avant de glisser vers lui. Elle referma derrière elle, avant d'approcher doucement sans oser dire un mot. Elle ne pleurait plus, mais son regard restait encore bien humide. Son attention se posa sur son pansement au niveau de son cou avant de glisser vers la trace de sang séchée sur sa joue. Elle entreprit délicalement de l'enlever.
Carter n'avait pas entendu la jeune femme. Il était dans un état légèrement comateux, empli de morphine et des restes de l'anéthésique. Il sentit une main sur sa joue et c'est ce qui le fit réagir, il ouvrit doucement les yeux en tournant la tête vers la jeune femme en esquissant un léger sourire. Il prit la parole d'une voix rendu rauque par sa blessure.
C - Hey... Aliénor...
Il leva maladroitement un bras pour venir le poser sur sa tempe, fronçant légèrement les sourcils en l'observant plus attentivement.
C - Ça va ? Tu as... Tu as les yeux tout brillant...
Elle hocha doucement la tête, passant une main rapidement sous ses yeux, pour vérifier qu'elle n'avait plus de larmes sur les joues.
A - Je crois que j'étais inquiétée. Je crois que je le suis toujours. Je n’ai pas su maîtriser mes émotions. Tout s'est mélangé dans mes pensées, au point que mon corps a réagi, je pense.
Elle se pinça les lèvres, continuant à caresser sa joue malgré qu'elle avait enlevé la trace de sang.
A - J'ai un peu pleuré. Je crois.
C - Oh...
Il sentait bien que son cœur battait plus fort et intérieurement, il était content de ne pas être branché à un électrocardiogramme.
C - Ne t'inquiète pas... Ça va aller...
A - Tu ne dois pas avoir d'infections. Il y a toujours un risque d'infection. C'est ce facteur qui réduit le pourcentage de guérison.
C - Je sais... Mais ça va aller... Infection ou pas, ça va aller...
Il tenta un sourire, pour se montrer rassurant avant de doucement demander.
C - Je voudrais... Non j'ai envie de t'embrasser mais je peux pas bouger... Tu crois que tu peux m'aider ?
Il lui adressa un sourire un peu plus malicieux cette fois. Il hésitait sur sa capacité à la faire sourire mais il voulait au moins la rassurer... Si déjà il arrivait à cela se serait un grand pas... Elle hocha doucement, s'approchant un peu plus avant de venir se pencher vers lui. Elle ne tarda pas à l'embrasser avec douceur, ressentant une boule d'émotion l'envahir, comme une bouffée de soulagement. Elle mit fin au baiser par manque d'air, sans pour autant s'éloigner de son visage en se redressant. Son regard se plongea dans le sien.
A - Encore ?
Il hocha doucement de la tête, soufflant un "oui" empli d'émotion. Il avait répondu à son premier baiser et répondit tout autant au second, en y mettant un peu plus de fougue. Un peu trop pour son état peut-être parce qu'une légère vague de douleur vint mettre fin à ce second baiser. Il se pinça doucement les lèvres en attendant que la légère vague de douleur passe.
C - Excuses moi... J'ai encore un peu de mal à me souvenir que j'ai quelques points de suture... La morphine, ça fait des merveilles...
A - Si je t'ai fait mal, ce n'est pas à toi de t'excuser.
C - Tu ne m'as pas fait mal... C'est moi qui suis trop impatient...
Il hocha doucement de la tête, caressant du pouce sa tempe en sentant une bouffée de frissons lui remonter l'échine. Ce n'était pas ses paroles qui lui faisait cet effet là mais bien sa présence à elle. Son contact. L'émotion dans son regard... Il en perdit son sourire légèrement amusé pour redevenir plus sérieux, cherchant son regard, ne cessant de passer d'un œil à l'autre, hésitant... Elle resta silencieuse, avant de se redresser afin de fouiller dans son sac pour y sortir quelques bricoles qu'elle déposa sur la table à côté du lit. Elle prit le temps d'arranger l'ensemble qui donnait quelque chose d'harmonieux et colorée. Elle se pinça les lèvres avant de prendre parole.
A - Les hôpitaux sont froids. Les murs sont blancs. C'est un lieu triste. Ce n'est pas grand chose, mais je voulais que tu te sens mieux.
Elle glissa son regard dans le sien, avant de rajouter.
A - J'aurais du t'apporter des vêtements.
Une nouvelle bouffée d'émotion le parcouru en la voyant faire. Mais il ne dit rien, se contentant de sourire à sa dernière remarque. Il secoua doucement la tête, lentement, les gestes un peu trop violent lui arrachant des pointes de douleurs malgré la morphine par intraveineuse.
C - C'est pas grave... On peut envoyer un message à Ale pour qu'il en ramène demain. Je ne vais pas pouvoir me lever avant demain de toute façon...
Il parlait lentement, toujours d'une voix éraillée mais sans la quitter des yeux. Il tendit un bras vers elle, son bras droit, le côté non blessé.
C - Viens contre moi...
Tant bien que mal il se décala un peu pour lui laisser de la place, attendant qu'elle s'installe avant de déposer un baiser léger dans ses cheveux et y enfouir le visage en fermant les yeux, se laissant envahir par son odeur.
C - Merci... Merci pour toutes ces petites choses... Ça me touche beaucoup...
Peu importe qu'il ne reste pas longtemps, c'était des petites attentions et il les appréciait à leur juste valeur. D'autant que dans l'état d'inquiétude dans lequel elle devait être, c'était presque un miracle qu'elle y ait penser... Elle ferma les yeux, un soupir s'échappa de ses lèvres sous l'inquiétude qui semblait s'apaiser. Et cela même si elle n'arrêtait pas de calculer le pourcentage d'infection selon les différentes bactéries agressives.
A - Tu vas avoir une nouvelle cicatrice ?
Elle avait murmuré doucement. Il ne changea pas de position mais un sourire se dessina sur ses lèvres avec une pointe d'amusement.
C - Oui. Mais toute fine elle se verra à peine normalement... Tu pourras suivre toute la guérison si tu veux...
A - Oh.
Il soupira doucement avant de reprendre en se décollant légèrement d'elle.
C - Il faut une dizaine de jours avant de pouvoir enlever les fils des points... Peut-être un peu moins... Et pour guérison complète... Je dirais deux semaines tout au plus... Ça ne va pas durer longtemps...
Il faudrait simplement qu'il fasse attention quelques jours, le temps que les points soient moins fragiles, avant de refaire des folies...
C - Est-ce que... Est-ce que tu préfère que je reste chez moi en sortant de l'hôpital ? Je vais avoir quelques jours de repos obligatoires...
Il préférait les passer chez elle s'il le pouvait mais il respecterait son choix si elle refusait... Elle resta un instant silencieuse avant de se redresser afin de plonger son regard dans le sien.
A - Non. Je veux que tu viens chez moi.
Elle se sentirait plus rassurée de l'avoir près d'elle, même s'il ne restait pas loin quand il était dans sa propre chambre.
A - Tu pourras te reposer, dans ma chambre ou sur le canapé lors qu'on devra être aux écuries avec Alejandro.
C - Merci...
Elle hocha doucement la tête, comme si elle se répondait à elle-même, en préparant les différentes choses qu'il pourrait faire chez elle au calme. Elle garda un instant le silence avant de demander.
A - Il va falloir que je parte ?
C - Non... Tu peux rester là si tu le souhaite... Mais ce n'est pas très confortable... Alors je... Je comprendrais que tu préfère rentrer et passer la nuit dans ton lit.
A - Il faut que je préviens Kwaïgon qu'il peut rentrer. Il attend dans la salle d'attente.
C - Ok... Pas de soucis.
Il lui adressa un fin sourire. Il pourrais toujours la voir le lendemain, et les jours suivants. Ce n'était qu'un mauvais moment à passer... Et c'était même déjà presque derrière eux... Il fixa son regard dans le sien, les paupières s'alourdissant un instant. Quand il reprit la parole, il était hésitant et avait baissé d'un ton, comme s'il s'adressait plus à lui-même qu'à elle.
C - Je crois... Je crois que je suis en train de tomber amoureux de toi...
Il cligna à nouveau des yeux de façon un peu chaotique, le souffle suspendu, comme s'il ne s'attendait pas à une telle révélation... Elle se figea légèrement à ses paroles, elle ne s'était pas attendue à entendre une telle déclaration. Et ses quelques mots provoquaient une vague d'émotions en elle, qui lui coupa le souffle.
A - Oh. Et tu as envie de tomber amoureux de moi ? C'est une bonne nouvelle ou une mauvaise ? Il y a des gens qui ne veulent pas tomber amoureux, ou qui tombe amoureux de la mauvaise personne.
Son regard s'était illuminé, un signe qui montrait clairement son état émotionnel. Et qu'elle semblait totalement perdue par ses propres émotions. Il fronça doucement des sourcils avant de secouer la tête. Il sembla changer d'avis et hocha de la tête en se plongeant à nouveau dans son regard.
C - Oui je crois que... Je crois bien que j'ai envie de tomber amoureux de toi... C'est une bonne nouvelle... Et je ne pense pas que tu sois la mauvaise personne... Au contraire...
Il reprit un peu ses esprits avant de poursuivre, sur un ton toujours aussi bas mais plus sûr de lui.
C - Ça fait... Ça fait un moment qu'on est ensemble maintenant et... Je ne m'attendais pas à tomber à nouveau amoureux d'une femme mais... Ça... Ça ne se contrôle pas...
Il se tut en prenant une légère inspiration, sentant sa respiration se bloquer dans sa gorge et une boule lui remonter au creux de l'estomac. C'est comme s'il manquait d'air soudainement. Sa respiration devint plus tenu, ses yeux plus brillants. Il cligna des yeux à plusieurs reprises en reprenant difficilement son souffle et en s'arrachant difficilement à son regard pour baisser les yeux sur tout ce qu'elle lui avait ramener. Il n'aurait pas dû lui faire cet aveu... Pas maintenant. Il s'était laissé emporté par l'inhibition que lui procurait les médicaments et son état... Mais il savait que ce n'était pas une révélation à prendre à la légère... A dévoilé à la légère... Il savait que si ce n'était pas réciproque, il en souffrirait. Mais pourtant... C'est cette soudaine crainte, traversant son esprit un peu trop tard pour retenir ses paroles qui avait retenu son souffle... Il hésita, semblant sur le point de reprendre la parole et resta ainsi de longues secondes avant de finalement murmurer, reprenant une brève inspiration.
C - Tu devrais prévenir Kwaïgon...
Elle était restée silencieuse à ses paroles, qui ne la laissèrent pas indifférente et soulevèrent beaucoup de questions. Cependant, à ses dernières paroles, elle hocha doucement la tête avant de se lever pour quitter la chambre. Elle ne tarda pas à rejoindre le coréen pour l'informer qu'il pouvait rentrer, qu'elle allait rester avec lui cette nuit. Et s'il serait possible de demander à Alejandro d’amener des vêtements pour Carter demain. Et tout aussi rapidement, elle se glissa de nouveau dans la chambre, enlevant ses chaussures pour venir reprendre sa place contre lui. A son départ, le jeune homme avait fermé les yeux et poser avec douceur les paumes sur ses yeux, laissant l'espace d'un instant, libre cours à ses craintes. En entandant la porte il se reprit et suivit doucement la jeune femme des yeux, la laissant faire sagement. Elle prit le temps de les couvrir du drap avant de plonger son regard dans le sien. Elle cogitait, cela pouvait presque se lire dans les traits de son visage. Elle se pinça les lèvres avant de demander doucement.
A - Tu pensais que ce n'était pas possible de tomber amoureux deux fois dans sa vie ?
C - Ce n'est pas ça... Je ne pensais pas que ça pourrait m'arriver ici...
Cette question tournait en boucle dans ses pensées, depuis ses paroles. Elle ressentit une douce chaleur au creux de son ventre, en commençant un peu mieux à comprendre les émotions qui s'agitaient en partie. Mais elle avait encore besoin d'explication, de quelques réponses.
A - Oui. Cela fait un moment qu'on est ensemble. J'aimerais bien pouvoir le calculer en année un jour. J'ai envie de rester avec toi. J'aime être avec toi. Je suis heureuse.
Elle marqua une pause, un frisson parcouru son corps par le fond de ses pensées, qu'elle osa dire à haute voix. Le jeune homme ne put rien répondre, sentant à nouveau son souffle se bloquer dans sa gorge aux paroles de la jeune femme. Il se contenta de garder le regard dans le sien, en attendant la suite.
A - Quand Alejandro m'a informé de ton accident, de ta blessure grave. Je me suis imaginée la vie sans toi. J'ai pas envie. J'ai pas envie de retrouver cette solitude. Comment je peux savoir si moi aussi, je tombe à amoureuse de toi ?
Carter prit une légère inspiration, dans la possibilité de ses nouvelles capacités, cherchant un instant ses mots avant de répondre.
C - C'est... C'est un sentiment d'attachement profond... C'est ne plus vouloir quitter l'autre... C'est avoir des frissons en pensant ou en voyant celui ou celle qu'on aime... C'est être ému, troublé par l'autre... Comme si on en était dépendant... C'est être bien à ses côtés... C'est désiré l'être aimé...
La fin de sa phrase n'était plus qu'un murmure presque inaudible. Mais il ne savait pas comment expliquer la chose. C'était tellement subjectif... Et à la fois tellement universel... Il fini par hausser des épaules doucement, reprenant la parole d'une voix un peu plus rauque, trahissant son trouble.
C - Je ne sais pas comment tu peux savoir ça Aliénor... C'est un ressenti... C'est assez subjectif et... Je ne sais pas encore comment tu peux ressentir ça... Comment tu ressens certaines choses... J'ai encore un peu de mal à te cerner parfois... Et à comprendre vraiment comment tu ressens les choses...
Une lueur s'illumina dans son regard, avant de détourner son regard vers le pansement de son cou.
A - Est-ce que cela te blesse d'avoir du mal à me cerner ? A comprendre ce que je ressens ?
Elle avait parlé du bout des lèvres, légèrement inquiétée de ses réponses. Elle savait qu'elle n'était pas assez expressive, qu'elle pouvait paraître froide. Et elle avait visiblement beaucoup d'effort à fournir pour laisser ses émotions un peu plus s'exprimer. Est-ce qu'un jour, elle arriverait à lâcher prise totalement ? D'autres questions commençaient à ruminer dans sa tête. Carter secoua doucement de la tête, négativement, ses paupières se fermant un instant, un peu plus longtemps que pour un battement de cil classique. Il reposa son attention sur la jeune femme avant de répondre d'un murmure.
C - Non... Non ça ne me blesse pas... C'est seulement parfois un peu déroutant... Parce que tu ne réagis pas comme la plupart des gens et que c'est plus difficile de lire une émotion sur ton visage... Mais j'y arrive de mieux en mieux... Tu n'es pas aussi lisse que tu l'imagine... Pas pour moi en tout cas...
Il convenait que c'était valable pour les autres mais lui arrivait à voir certaines choses sur ses traits désormais, à force de l'observer, de la fréquenter. De la voir perdre tout contrôle dans certains moments d'intimité... C'était un challenge supplémentaire pour lui mais qui, pour l'instant, ne le lassait ni ne le fatiguait...
A - Oh.
Elle redressa la tête pour plonger son regard dans le sien, avant de se blottir un peu plus contre lui en soupirant doucement. Elle ferma les yeux, laissant un long silence s'installait dans la pièce. Elle tendait de mettre de l'ordre dans ses pensées, de comprendre pourquoi elle ressentait une telle émotion. Elle réfléchissait à ses paroles, à ses explications. Et au bout d'un moment, du bout des lèvres elle murmura.
A - Carter. Je crois que je ressens un profond sentiment d'attachement pour toi. J'ai toujours des frissons quand tu es avec moi. Je préfère quand tu dors avec moi la nuit, cela doit être de la dépendance.
Elle marqua une pause, afin de plonger son regard dans le sien.
A - Je suis en train de tomber amoureuse de toi.
Il y avait dans son regard, comme dans la vibration de voix, une telle joie, un tel bonheur. Carter se figea un moment à ses paroles, perdant à nouveau son souffle durant un instant. Finalement, après quelques secondes d'hésitations, un grand sourire se dessina sur les lèvres de l'américain. Il eut un léger rire se transformant en grimace de douleur. Il se redressa doucement et passa une main sur la nuque de la jeune femme, l'attirant à lui pour l'embrasser avec une certaine fougue. Un profond soupir de soulagement s'échappa finalement de ses lèvres alors qu'il mettait fin au baiser, fermant les yeux pour détendre ses traits. Cette légère folie avait fait naître une vive douleur dans sa gorge. Quand il rouvrit les yeux pour les plonger dans ceux de la jeune femme cependant, il partageait la même joie qu'elle, le laissant sans voix... Elle avait répondu à son baiser, sentant les doux frissons sur sa peau. Elle se perdit un instant dans son regard, avant de poser sa tête sur son épaule en fermant les yeux. Elle n'était pas fatiguée, elle ne dormirait probablement pas cette nuit, ou juste quelques heures. Elle était trop agitée par les émotions qui pulsaient en elle. Elle était tombée amoureuse. Elle avait un peu du mal à le croire, mais elle ne doutait pas de la signification des émotions qu'elle ressentait à cet instant.
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Teardrop
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Re: Chap 13 - Ep 24 | Une sortie qui tourne au drame - Dim 28 Jan 2018 - 15:00
↞ Chapitre 13 - Épisode 24 ↠
Une sortie qui... Partie 2
Aliénor - Carter - Alejandro - Kwaïgon
* * *
Elle n'avait pas bougé de la nuit, restant contre lui à l'écouter respirer tranquillement dans un rythme qui indiquait son sommeil. Elle était toujours aussi agitée par les aveux, agitée par ce sentiment qui semblait ne pas vouloir la quitter et qu'elle commençait à apprécier. Elle ne savait pas quel heure il était, mais elle pouvait entendre de temps en temps des bruits dans le couloir. Il y eut un faible toquement de porte avant que cette dernière ne s'ouvre sur une infirmière en blouse rose bonbon. Elle n'était pas très grande, mais un immense sourire illumina son visage quand son regard tomba sur le couple.
I - Bonjour bonjour ! Il est six heures et demi et c'est le moment des visites matinales !
Elle poussa un chariot jusqu'au lit du jeune homme et posa les poings sur ses hanches de façon faussement sévère. Carter émergea de son sommeil dans un sursaut. Il comprit vite ce qui se passait cependant.
C - Bonjour Madame en rose...
I - Dis donc mademoiselle ! Normalement on ne dort pas avec les patients...
Elle sourit cependant, pas fâché pour autant.
I - Comment s'est passé cette nuit ? Pas trop de douleur ? Pas de fièvre ?
C - Non ça va...
I - Bien...
L'infirmière avança pour enlever les perfusions vides avant de prendre la tension du jeune homme, passant du côté où il n'y avait pas Aliénor.
I - Un peu bas encore... Vous avez essayer de vous asseoir ?
C - Pas véritablement encore...
I - On va essayer alors. Mademoiselle, vous m'aidez ?
Elle sourit à la demoiselle avant d'enlever son matériel pour aider le jeune homme à se redresser et s'asseoir.
I - Alors ? Ça tourne ou ça va ?
C - Ça va...
Le jeune homme eut un faible sourire et hocha de la tête. Il avait légèrement pâlit mais il se sentait tout de même bien. L'infirmière lui tendit un thermomètre qu'il plaça sous sa langue pendant qu'elle prenait un tube de sang grâce à son cathéter.
I - On va faire analyser ça. Mais s'il n'y a pas de fièvre, c'est qu'à priori on a évité l'infection...
Carter hocha de la tête sans lâcher son thermomètre. L'infirmière étiqueta son échantillon de sang en attendant et remit une petite perfusion de morphine avant de vérifier la température de l'américain.
I - Trente six neuf. Parfait ! On changera le pansement un peu plus tard dans la journée, le médecin viendra vous voir avec les résultats sanguins. Je fais rajouter un café au plateau du petit dej ! Ça vous va mademoiselle du café ? Si vous voulez vous lever pour aller aux petits coins, allez y avec précautions et sans oublier la perf. A plus tard !
Elle était restée totalement silencieuse, hochant la tête positivement à chacune des questions de l'infirmière. Elle l'avait observé, et écoutait attentivement, dont ses paroles l'avaient grandement rassurée sur l'état de santé de Carter. Il allait visiblement éviter une infection. Quand l'infirmière quitta la chambre, elle se pinça légèrement les lèvres avant de demander en plongeant son regard dans le sien.
A - Elle a fait une remarque sur le fait que j'ai passé la nuit dans ton lit. Ses paroles semblaient sonner comme un reproche, mais il y avait un sourire sur ses lèvres. Elle n'est pas en colère, on ne risque rien parce que j'ai passé la nuit avec toi, c'est ça ?
Il était encore compliqué pour elle d'associer deux signes d'émotions, surtout aussi contradictoire.
C - C'est ça ! Normalement c'est interdit mais elle ne l'a pas mal prit et on n'aura pas de problème à cause de ça. Ne t'inquiète pas...
A - Oh. D'accord. Tant mieux.
Il sourit, se voulant rassurant. Après cette nuit, même si elle avait été un peu courte, il se sentait reposé et plus en forme. Il ressentait encore des tiraillements dans son cou mais c'était largement supportable. Par contre il avait de légères courbatures dans tout le corps.
A - Tu veux aller aux toilettes ?
Il grimaça un peu et acquiesça.
C - Oui... Je veux bien...
Il ouvrit doucement le drap pour découvrir ses pieds et s'asseoir au bord du lit. Il secoua un peu ses orteils en les fixant avant soupirer doucement et se laisser glisser par terre. Un léger vertige s'empara de lui mais il résista bien. Il releva la tête pour regarder Aliénor et sourit doucement.
C - Tu veux bien rapprocher la perf ? Je pourrait m'en servir de soutien.
A - Oui.
Il testa ses appuis, attendant l'aide de la jeune femme d'un léger sourire... Elle attrapa le pied de perfusion pour l'amener vers lui, puis elle se mit de l'autre côté afin de le soutenir aussi. Elle l'aida à se diriger vers la salle de bain, allumant la lumière en demandant doucement.
A - Est-ce que tu sais pourquoi les blouses d'hôpital sont ouverte derrière ? Pour quel côté pratique ?
C - Je crois que c'est en cas d'accident ! C'est plus facile du coup de s'occuper des patients sans être obligé de les désaper à chaque fois...
A - Une question de rapidité pour le déshabillage.
Il lui arrivait de se poser certaines questions, sans raison particulièrement. En arrivant devant les toilettes, elle demanda toujours aussi doucement.
A - Tu veux que je retourne à la chambre ?
C - Oui... Je préférerais...
Il sourit doucement, se penchant légèrement sur la jeune femme pour déposer un baiser sur ses lèvres avant de clopiner lentement dans la salle de bain, refermant la porte derrière lui. L'appel de la nature était plus fort que tout à certain moment... Une fois son envie pressante soulagée il se releva tant bien que mal pour aller se laver les mains, et observer d'un peu plus près son pansement. Il grimaça légèrement avant de sentir un nouveau léger vertige qui le décida à regagner son lit. Il avait perdu pas mal de sang en même temps, ce n'était pas si étonnant que cela. Il clopina en sens inverse jusqu'à son lit, retrouvant l'appui de la jeune femme en cours de route. Une fois dans son lit il soupira, se laissant aller sur son oreiller.
C - Merci du coup de main...
Il sourit, se voulant rassurant, et allait ajouter quelque chose quand la porte se rouvrit sur l'infirmière qui était venu un peu plus tôt.
I - Petit déjeuner !
C - Merci...
Elle déposa le plateau parmi les objets qu'avait ramené Aliénor et reparti tout aussi vite. Le plateau était plutôt bien garni, ce qui n'était pas sans déplaire au jeune homme. Il tendit une main vers la jeune femme pour qu'elle le rejoigne avant de lui donner son café.
C - Et voilà pour vous Mademoiselle Lustrac !
A - Merci.
Elle attrapa le gobelet de café, pour y tremper ses lèvres, son regard posé sur lui.
A - Tu es un peu pale. Tu as perdu combien de litres de sang ? Est-ce que tu as mal à ta blessure ?
C - Je ne sais pas combien de litres exactement... Mais quelques uns... Je n'ai pas vraiment mal, ça tiraille un peu. Peut-être que quand cette dose de morphine la sera passée j'aurais plus de douleurs...
Elle regarda le plateau, semblant approuvé son contenu avant de reposer son attention sur Carter. Malgré qu'elle semblait moins inquiète que hier, une lueur restait dans son regard. Elle resta un moment silencieuse, buvant son café doucement. Puis elle se pencha vers lui, déposant un chaste baiser sur sa joue. Il se laissa faire, fermant brièvement les yeux à son contact.
A - Cette peur que j'ai ressentie hier, Charlotte la ressent à chaque mission de Patrick ?
C - Et bien... Ça y ressemble beaucoup en tout cas... Alors, oui je pense que c'est le même type de peur... Et oui elle l'a ressent à chaque fois...
Il resta un instant silencieux à l'observer, ses couverts en plastique dans la main avant de demander doucement.
C - Tu veux un truc à manger ? Je ne pense pas tout manger... Tu peux prendre un ou deux toasts si tu veux...
A - D'accord. Merci.
Il sourit, en essayant de se montrer rassurant et lui même plutôt rassuré de son état. Peut-être que si sa tension remontait dans la journée il pourrait rentrer le soir même... Une possibilité à entrevoir... À espérer...
C - Tu as pu dormir un peu ? Ce n'est pas très confortable et il y a toujours un peu de lumière... C'est pas facile de dormir dans un si petit lit...
Il lui servit une légère grimace avant d'avaler un nouveau morceau d'une sorte de pudding au caramel, attentif à la jeune femme... Elle avait pris un toast, elle n'avait pas forcément faim, probablement sans le savoir à cause de son inquiétude encore présente. Son regard était posé sur lui.
A - Je n'ai pas dormi. Je crois que j'avais besoin de t'entendre respirer, cela m'a fait du bien. Ce n'est pas grave si ce n'est pas très confortable, j'étais bien contre toi. Si j'étais rentrée, je n'aurais pas pu dormir.
C - Oh... Mais tu n'es pas trop fatiguée ? Il faut que tu dormes un peu quand même... Tu vas être complètement déphasé sinon...
A - Non, je ne suis pas trop fatiguée. J'ai déjà passé plusieurs jours sans dormir. Je dormirais juste un peu plus ce soir. Ce n'est pas grave.
Elle aurait tourné en rond chez elle, s'imaginant beaucoup de choses en ruminant dans le noir.
A - Tu as pu dormir ? Ma présence ne t'a pas empêché de dormir ?
C - Oui j'ai dormi. Pas aussi bien que dans ton lit mais j'ai dormi quand même... Ta présence ne m'a pas dérangé au contraire...
Elle l'avait pourtant bien entendu respiré de manière calme, mais elle n'avait pas osé se redresser pour vérifier qu'il dormait réellement cette nuit.
A - J'espère que tu pourras rentrer ce soir.
C - J'espère aussi... Il faut que ma tension remonte et ça devrait aller...
Il lui sourit, rassurant, avant de poursuivre son petit déjeuner. Manger faisait bouger des muscles encore douloureux du fait de ses points. Il prenait donc plus de temps et de plus petites quantités mais le repas lui faisait du bien. Il reprenait quelques couleurs...
Le petit déjeuner terminé il se sentit un peu fatigué mais la visite du médecin, avant l'heure d'ouverture des visites officielle, l'empêcha dans toute tentative de sieste. Accompagné d'une infirmière il enleva le pansement, observant la suture avant de laisser l'infirmière nettoyer le tout et recouvrir à nouveau.
M - C'est pas mal du tout ! Pas d'infection à priori. Si votre tension remonte dans la journée vous pourrez sortir ce soir. Il faut changer le pansement une fois par jour. On va vous prescrire l'intervention d'un infirmier et de quoi gérer la douleur. Mais d'après votre dossier, vous connaissez le mécanisme.
C - Oui... Pas de soucis.
M - Mon confrère passera dans l'après midi pour vérifier que la sortie est possible. Des questions ?
Carter haussa des épaules avant de tourner la tête vers la jeune femme. Si elle elle avait des questions, c'était le moment... Elle était restée silencieuse, observant attentivement la suture de là où elle se trouvait. Quand elle sentit le regard de Carter, elle se pinça les lèvres avant de laisser court à ses questions.
A - La probabilité d'infection actuellement est de combien ? Combien de temps la douleur va être présente ? Combien de temps les points de suture vont être en place ? Est-ce qu'il faudra les retirer manuellement ? Combien de temps pour une guérison totale pour ce type de plaie ?
Elle marqua une pause, son attention s'était braqué sur le médecin, ses questions étaient le reste d'inquiétude qui tournait dans ses pensées. Même si le verdict de ce matin était plus qu'encourageant, elle n'arrivait pas à oublier le un pour cent de chance d’aggravation. Le médecin se tourna vers la jeune femme avant de sourire et répondre à ses questions.
M - Les probabilités d'infection sont pratiquement nulle. La douleur va rester présente quelques jours avant de devenir une gêne puis disparaître. Les points vont rester en place entre sept et dix jours, et ils devront être enlevé manuellement. Et pour la guérison totale, entre deux et trois semaines pour un retour à la normale complet.
Il sourit encore une fois à la demoiselle, attendant patiemment de savoir si elle avait d'autres questions... Elle hocha doucement la tête, en marmonnant un bref merci. Les autres questions s'étaient envolés avec ses réponses, soulageant totalement son inquiétude. Elle attendit que le médecin et l'infirmière quitte la chambre, plongeant son regard dans le sien.
A - Tu veux que j'allume la télévision ? Que j’aille chercher quelque chose ? On peut tirer les rideaux si tu veux dormir un peu. Je peux te raconter une histoire. Tu veux un massage des mains ? J'ai lu un livre à ce sujet, il montre les gestes à effectuer.
Elle ne savait pas quand l'équipe viendrait à l'hôpital, est-ce qu'elle devait les prévenir ? Elle ne comptait pas partir, ressentant avec lui jusqu'à qu'il puisse rentrer. Et elle se demandait bien ce qu'ils pourraient faire ici pour passer le temps. Le jeune homme sourit face à ses à l'avalanche de question que la demoiselle lui posa. C'était une des caractéristique de la jeune femme qui l'amusait beaucoup, même si ce n'était pas forcément simple de répondre à tout en même temps.
C - Je veux bien un massage des mains ! Je ne sais pas ce que ça peut donner, on ne m'en a jamais fait...
A - J'espère que j'ai compris la réalisation des gestes. Tu me dis, si je te fais mal.
C - D'accord...
Il se décala un peu pour permettre à Aliénor de s'asseoir sur le lit, lui adressant un large sourire. Il la laissa faire un moment, le regard brillant d'émotion, avant de reprendre d'un ton un peu plus sérieux, ému.
C - Merci de rester avec moi...
Elle s'était installée sur le lit, attrapant sa main doucement, ce genre de massage pouvait se faire sans huile, bien qu'elle serait curieuse de tester avec prochainement. Elle se remémorait les explications, revoyant les différentes illustrations. A ses paroles, son regard glissa vers lui, tout en continuant ses gestes avec délicatesse.
A - Ce n'est pas normal de rester avec son petit-ami lorsque celui-ci a été blessé ?
C - Euh... Si... Mais tu n'étais pas forcément obligé... Si tu voulais rentrer, te changer ou je ne sais pas...
Il haussa les épaules en pinçant des lèvres, ne sachant quoi ajouter d'autre... Elle se perdit un instant dans ses pensées à sa réponse, continuant ses gestes de plus en plus fluide.
A - Oh. C'est pour ça que Alejandro m'a dit hier que j'avais le choix de venir te voir aujourd'hui ou attendre ton retour. Cela me semblait bizarre, donc ce n'est pas obligatoire de se rendre auprès du chevet de la personne avec qui on est. Mais, cela ne blesse pas la personne si on ne vient pas ?
C - Ça peut en effet...
Elle jeta un regard sur ses propres mains, vérifiant qu'elle effectuait les bons gestes.
A - Si j'ai un accident, tu viendrais me voir ?
C - Oui... Oui je viendrais...
Il avait répondu d'un murmure mais sans aucune hésitation, cherchant son regard même si elle fixait ses mains. De légers frissons commençaient à le parcourir du fait de son massage. Il se laissa envahir pour eux, la conversation et cela lui donnant l'impression d'entrer dans une douce transe, un état de bien être profond...
A - Il faudra mentir au corps médical sur ton statut. Hier soir, l'infirmière nous a dit que les visites n'étaient pas possible à cette heure-ci. Solweig a dit que j'étais ta fiancée. Au début, je n'avais pas compris que c'était une astuce pour que je puisse te voir.
Elle leva son regard vers lui, en lui attrapant l'autre main afin de la masser à son tour.
A - Est-ce qu'on peut dire que ce genre de mensonge est acceptable ? Même si ce n'est pas juste de mentir au corps médical. Cela ne mettait pas en danger ta santé.
C - Oh... Oh. Ok...
Le jeune homme eut un moment d'étonnement avant de finalement reprendre avec un peu plus de sérieux.
C - Et bien oui on... On peut dire que c'est... C'est un mensonge acceptable...
Il sembla sur le point d'ajouter quelque chose mais ne trouva pas les mots. Il garda donc le silence en baissant les yeux sur les mains de la jeune femme, s'étant laissé faire sagement lors de son changement de main... Il fini par demander doucement, dans un murmure, en fixant toujours leurs mains, à demi hypnotisé par ses gestes.
C - Tu aimerais te marier un jour ?
Elle se figea légèrement à sa question, avant de reprendre ses gestes silencieusement. Il y avait une agitation qui vibrait en elle, mais qu'elle n'arrivait pas à identifier réellement.
A - Je ne me suis jamais posée la question. Je connais le sens du mariage, il y a un côté juridique, mais aussi un sens plus abstrait selon la personnalité des gens. J'ai entendu dire que c'était la preuve ultime de son affection pour l'autre. Mais j'ai aussi lu qu'on pouvait aimer profondément quelqu'un sans désirer se marier.
Elle marqua une pause où son regard observait les traits de son visage.
A - J'ai pensé que je n'aurai pas le droit à une relation amoureuse. Le mariage n'était pas envisageable.
Elle s'était presque convaincue qu'elle n'aurait pas le droit à beaucoup d'autres choses dans la vie, quand ceux-ci touchaient l'affectif.
A - Tu as voulu te marier avec ton ex. Tu as toujours envie de te marier un jour ?
Il releva les yeux pour croiser son regard sans pouvoir se fixer, passant d'un oeil à un autre avec hésitation. Il fini par doucement hocher de la tête pour répondre à sa question, reprenant la parole dans un nouveau murmure.
C - Oui, j'ai toujours envie de me marier un jour... Mais tu... Tu ne réponds pas à ma question Aliénor... Et pourquoi... Pourquoi tu n'aurais pas le droit à une relation amoureuse toi aussi ? Tu es capable de ressentir des choses... De l'affection... De l'amour, avec du temps... Et d'autres gens t'apprécient... D'autres encore t'aime... Alors pourquoi tu n'y aurais pas droit ?
Il était un peu perdu face à cette constatation de la jeune femme. Non pas qu'il ne la comprenait pas mais il la trouvait injuste. Et plutôt dure envers elle-même... Elle secoua légèrement la tête en se replongeant dans son massage, se perdant dans ses propres réflexions suite à ses paroles. Elle comprenait, mais elle n'arrivait pas à trouver ses mots, à expliquer la situation.
A - Parce qu'une relation se base sur les interactions sociales, sur des codes que je ne comprenais pas. Avant de connaître l'équipe, Alejandro, et de te connaître, je n'arrivais pas à lier une simple relation amicale. Je n'arrivais pas à me faire comprendre, à comprendre l'autre, à communiquer.
Elle se pinça les lèvres, se rendant compte qu'au fur et à mesure grâce à eux, à leurs présence autour de sa vie, sa vision avait beaucoup évolué.
A - J'en étais venue à cette conclusion, que je n'avais pas les compétences pour m'investir dans une relation amoureuse. Que je n'étais pas assez normale pour ça, alors que cela semblait si naturel pour les autres.
Elle marqua une pause, où elle changea encore une fois de main pour continuer ses gestes qui semblaient l'apaiser.
A - Mais je pensais ça, avant de te connaître. Tu bouscules beaucoup de chose dans ma vie, en me faisant vivre des choses que je ne pensais pas possibles. Cependant, je ne sais pas si j'ai envie de me marier, cela me semble encore assez lointain. Et cela ne dépend pas que de moi, il faut que quelqu'un désire se marier avec moi.
Carter hocha à nouveau de la tête, très doucement, en baissant à nouveau les yeux sur leurs mains. Il resta silencieux un moment, la gorge nouée sans, de prime abord, arriver à en connaître la cause véritable. Jusqu'à ce qu'il se rende compte que c'était seulement ses derniers mots qui avaient provoqué ce tourment en lui. Peut-être -sans doute même- ne le voyait-elle pas de la même façon que lui. Peut-être que ses derniers mots n'avaient pas la même signification pour elle. Elle n'avait pas la même logique que lui... Alors sans doute n'avait-elle pas non plus imaginé les conséquences de ses paroles chez l'américain. Ces quelques secondes de troubles, qui lui firent serré les dents et manquer quelques battements, furent cependant difficilement balayé par sa petite voix intérieure lui ordonnant de reprendre le dessus et ne pas s'en faire. Mais au fond, le trouble s'était ancré... Et il ne voyait plus que cela. "Quelqu'un" ... Il y voyait n'importe qui, mais pas lui...
Il fini par prendre une inspiration haché à cause de la douleur que lui arrachait cette action, et se laisser aller contre le dossier relever du matelas, détournant les yeux pour laisser son regard glisser sur le paysage se dessinant derrière la fenêtre. Il restait un peu perdu, même si elle avait éclaircit son point de vue. La fatigue, la douleur et le trouble rendaient toute réflexion difficile. Il ne voulait surtout pas risquer de la blesser avec une parole déplacé ou mal avisé. Il préféra donc garder le silence, en essayant de se détendre un peu et faire disparaître ses mauvaises pensées... Quand son regard glissa sur les petits objets qu'elle lui avait ramené, il y parvint un peu plus et fini par fermer les yeux, se laissant envahir par les frissons qui continuait de le parcourir, sans pour autant s'endormir...
* * *
Alejandro, accompagné de Kwaïgon, frappa quelques coups poli à la porte de la chambre de Carter avant d'entrer à l'intérieur, un grand sourire aux lèvres. Carter répondit à son sourire, bien qu'il était encore fatigué. Il était moins pâle que le matin même, mais avait quelques cernes sous les yeux et les traits tirés en général. Kwaïgon était un peu plus mesuré dans ses effusion de joie mais tout aussi content de voir Carter vivant et en assez bon état. Le coréen posa un sac de sport dans un coin de la pièce et s'approcha du lit pour saluer l'américain alors qu'Ale' enlaçait Aliénor affectueusement. Il fini par la lâcher et serrer la main de l'américain alors que Kwaïgon saluait Aliénor.
A - Salut les loulous ! Comment ça va ? Fatigué... Tout les deux, non ?
C - Un peu oui...
K - C'est normal en même temps. C'est ton système immunitaire qui se met au travail.
C - Ouai...
A - Combien de points alors ?
C - vQuinze... Je crois... Quelque chose comme ça...
A - Cooool... !
Ale sourit, tel un grand enfant face à la blessure de guerre de son copain. Il s'assit sur un tabouret avant de poursuivre doucement.
A - On a ramené un change pour chacun. Comme t'as passé la nuit là Ali je me suis dit que tu voudrais avoir de quoi prendre une douche et te changer...
A - Merci.
Elle lança un bref regard en direction du sac de sport, avant de reposer son attention sur son colocataire.
A - Le médecin a dit que les probabilités d'infections sont pratiquement nulles. Il faudra changer le pansement tous les jours. Il va rester à la maison avec nous pour sa convalescence. On ne sait pas encore s'il peut rentrer ce soir. Cela va dépendre de sa tension.
K - C'est une bonne nouvelle.
Elle hocha doucement la tête, comme si elle répondait à une question silencieuse.
A - La personne qui a provoqué l'accident, son geste était intentionnel ou accidentelle ? Aura-t-il une suite juridique vis à vis de cette soirée ?
K - C'était accidentel. Si Carter veut porter plainte il le peut mais sinon le bar a déjà déposé une plainte contre l'homme qui a blessé Carter. Tu pourras peut-être être appelé à témoigné mas cela m'étonnerais beaucoup.
Carter hocha doucement de la tête. Il ne comptait pas poursuivre l'homme en question. D'autant plus si le bar avait déjà entreprit une action contre lui. Ale fini par se tourner vers Aliénor avec un grand sourire aux lèvres.
A - Tu descends boire un café avec moi ? Tu dois avoir faim en plus non ?
A - Carter m'a laissé un toast de son plateau, je n'avais pas très faim.
Il tourna la tête vers Carter, sans se départir de son sourire.
A - Je te l'emprunte, je te la ramène très vite.
Il se releva doucement, laissant sa place à Kwaïgon avant d'emporter la jeune femme à sa suite en lui attrapant le bras, refermant la porte de la chambre derrière eux. Carter n'avait même pas eu le temps de protester. Avait-il vraiment le choix face à Alejandro ? Il en doutait... Elle l'avait quand même suivi docilement. Elle ne se posait jamais trop de questions face aux propositions de son colocataire, elle lui faisait confiance, comme avec Carter. Elle jeta quand même un dernier regard à l'américain avant de fermer la porte derrière elle. Son attention se posa sur Alejandro, tout en remontant le couloir en direction de la salle d'attente où se trouvaient les machines automatiques.
A - Tu veux quoi comme café ?
Elle s'était dirigée vers la machine, observant les propositions. Elle aurait peut-être dû proposer s'en ramener pour Kwaïgon et Carter. Qu'est-ce qu'ils pourraient bien aimer boire ? Elle avait une vague idée pour Carter, et cela la surprit légèrement de voir qu'elle commençait à connaître ses habitudes et ses goûts. Elle se perdit dans ses pensées, attendant la réponse de son colocataire.
A - Noisette. Expresso noisette. J'ai toujours voulu tester pour voir ce que c'était.
L'américain pressa le bouton correspondant et considéra un instant Aliénor en silence, les mains sur les hanches. Il fini par donner une petite tape amicale sur son épaule pour attirer son attention et prendre la parole en fronçant les sourcils.
A - A quoi tu pense ? Tout va bien avec Carter ?
Elle tourna son regard vers lui, ne comprenant pas vraiment ses questions, et se mettant à réfléchir sur une raison d'une telle interrogation. Avait-il quelque chose qu'il n'allait pas ? Elle n'avait rien remarqué. Avait-elle fait finalement une bêtise ?
A - Je me demandais s'il fallait prendre un café pour Carter et Kwaïgon. Et je me disais juste que j'arrivais à me connaître les goûts de Carter. Car je ne sais pas ce que Kwaïgon aime boire, mais pour Carter oui.
A - Oh... Juste un café long pour Kwai ça suffit. Pour Carter c'est comme tu le sens.
Elle marqua une pause, en attrapant le gobelet pour le tendre à son colocataire avant de sélectionner sa propre boisson.
A - Oui. Tout va bien. Pourquoi ? Sa blessure est saine. Je suis rassurée.
Le coach souffla un peu sur son gobelet avant de soupirer pour répondre doucement.
A - Parce que... Parce que même avec sa blessure Carter m'a semblé... Il m'a semblé... Contrarié par quelque chose. Tu sais il a ce petit pli sur le front quand quelque chose le gêne vraiment, ne lui plaît pas ou tout simplement qu'il est ému mais dans le mauvais sens du terme. Et là il l'avait ce petit pli... J'ai eu peur que vous vous soyez disputer.
Il soupira à nouveau et se remit à souffler sur son gobelet en attendant que celui de la demoiselle soit prêt. Peut être qu'il s'inquiétait pour rien, mais il avait toujours tendance à vouloir les surprotéger... Surtout Aliénor à vrai dire...
A - Oh.
Son regard se braqua dans le sien, cherchant à y lire une réponse à l'invasion de questions qui germait dans ses pensées suite à ses paroles. Elle était étonnée, voire surprise d'apprendre que Carter semblait contrarié. Elle n'avait rien remarqué, elle n'arrivait pas à voir ce que représentait ce petit pli. Elle avait encore du mal à reconnaître les émotions sur son visage, pourtant bien plus visible que les siens probablement.
A - Je n'ai pas remarqué. J'aurai fait une bêtise ? Je ne pense pas qu'on se soit disputé, on ne s'est pas crié dessus. On ne s'est pas insulté. Je lui ai massé les mains, peut-être qu'il n'a pas aimé. Est-ce que cela aurait pu le contrarier ? Ou que cela ne lui plaisait pas. Mais il me l'aurait dit non ?
Elle attrapa son gobelet pour plonger son regard dans le sien, se perdant dans ses pensées avant de rajouter.
A - On a discuté. Il était content que je sois resté avec lui. Je lui ai demandé si ce n'était pas normal d'aller voir son petit-ami à l'hôpital. Il m'a dit que si, mais ce n'était pas obligatoire. Je lui ai demandé s'il viendrait me voir, si un jour j'ai un accident. Il m'a dit que oui. Je lui ai dit qu'il faudrait peut-être qu'il mente sur son statut, que Solweig avait dit que j'étais sa fiancée, et que cela m'avait permis de le voir. Je lui ai demandé si c'était une excuse acceptable, il m'a dit que oui. Il m'a posé la question si je souhaitais me marier un jour, je lui ai dit que je ne savais pas, que je ne m'étais jamais posé la question. Et qu'avant, je pensais que je n'avais pas le droit à avoir une relation amoureuse, mais que sa présence dans ma vie bouleversait beaucoup de choses. Il a dit que je ne répondais pas à sa question, alors je lui ai dit que le mariage ne dépendait pas que de moi, qu'il faut que quelqu'un désire se marier avec moi.
Au fur et à mesure de son résumé, Alejandro avait cessé de boire son café pour la regarder de ses yeux ronds, comme à chaque fois qu'il était étonné par ce qu'elle faisait ou lui disait. Et cette fois ne dérogeait pas vraiment à la règle. Mais il se sentait lui même dépassé. Il eut du mal à trouver ses mots quand il prit finalement la parole, soupirant plusieurs fois pour calmer son étonnement.
A - Ok... Ok je... Ben je sèche. Je ne pense pas que le massage l'ai contrarié, au contraire, mais le sujet de votre conversation... Le mariage... C'est délicat. C'est très délicat. Surtout pour un couple jeune comme le vôtre. Je ne sais pas pourquoi il aurait été contrarié par ce que tu as dis ou si... Ou si quelque chose en particulier lui a rappelé un mauvais souvenir... Il faut... Il faudra que tu en parle avec lui... Mais pas tout de suite... Peut être même que ça lui passera tout seul, je ne sais pas...
Il haussa des épaules, réellement impuissant pour cette question là... Carter était assez souvent facilement "lisible" mais pour cette fois... Il n'avait aucune idée de ce qui pouvait se passer dans sa tête...
A - Il m'a dit un jour qu'il comptait faire sa demande de mariage à son ex-copine, avant d'apprendre qu'elle le trompait. Je crois que c'est un mauvais souvenir pour lui. C'est pour ça que je lui ai demandé, si malgré ça, il aimerait se marier un jour. Il m'a répondu que oui.
Elle avait trempé ses lèvres dans son café, mais elle était perdue dans ses interrogations. Elle allait devoir lui en parler, mais pas tout de suite. Cela voulait dire quoi exactement ? Quand pourrait-elle savoir que c'est le bon moment pour parler de ça ? Et que devait-elle lui dire réellement ?
A - Le mariage est un sujet tabou ? Il ne faut pas en parler quand on est un jeune couple ? Quand on en parle, cela ne veut pas dire qu'on compte le faire ? Ce n'est pas quelque chose qu'on voit dans un futur lointain ?
A - Non c'est pas que c'est un sujet tabou c'est juste que c'est... C'est délicat. Vous vous connaissez plutôt bien maintenant mais pas encore assez... Tu commences à penser au mariage, à en parler, quand tu vis avec l'autre depuis quelques temps, quand tu sais vraiment ce que tu ressens pour l'autre, quand tu es sûr de tes sentiments... Et c'est un peu tôt pour vous, non ? En parler ne veut pas dire que tu comptes le faire. Mais si vous pouviez juste ne pas en parler quand on est encore là avec Kwai se serait mieux. C'est un sujet privé... Ne lance pas le sujet en revenant attend juste un peu... C'était dans ce sens là mon "pas de suite"...
A - Oh. Oui. D'accord.
Il ne voulait pas vraiment être témoin de ce genre de discussion à vrai dire...
A - Après, effectivement s'il a déjà connu un échec du genre, même s'il veut se marier un jour dans sa vie ça ne va pas être pour tout de suite c'est sûr... C'est presque comme un traumatisme à ce stade... Donc vous pouvez en parler, mais pour lui c'est sans doute un sujet sensible en connaissant son passé...
A - Je l'ai blessé sans le savoir ? Je n'aurai pas du dire que Solweig m'avait désigné comme sa fiancée auprès de l'équipe médicale. Comment je dois faire pour en parler, si c'est un sujet sensible.
Elle secoua légèrement la tête en buvant une gorgée de son café avant de se mordre les lèvres.
A - Si, si tu as bien fait de le lui dire... Ce n'est pas ça le problème je pense... Tu l'as peut-être blessé sans le savoir. Mais ça arrive Ali'. Ça arrive dans tout les couples, le tout c'est de savoir ce qui se passe pour que ça ne se transforme pas en rancœur. Parce que c'est ce qui détruit les couples... Et comment tu dois lui en parler ? Comme tu le sens. Comme tu le veux. N’essaie pas de faire comme les autres Ali'... Restes toi même avec lui. C'est le plus important. Ça aurait été Liam ou quelqu'un d'autre, je t'aurais dit de dire telle ou telle chose. Mais avec Carter non... Tu n'en as pas besoin.
Il lui servit un sourire qui se vouait rassurant avant de replonger le nez dans son café. Il était attendrit par Aliénor, par ses questions sur les codes humains. Il aimait la conseiller, la guider, mais sur ce coup là avec Carter, il préférait la laisser se débrouiller seule. Surtout parce que dans son idée, il fallait qu'elle apprenne à se débrouiller seule avec l'américain. Il serait là pour le reste du monde, ou pour sauver leur bulle si elle menaçait d'éclater, mais autrement... Il fallait qu'elle apprenne de ses erreurs avec lui, comme il apprendrait des siennes...
A - C'est comme quand il me dit qu'il faut que je lui dis les questions qui me font ruminer. Je dois aussi lui dire de me dire ce qui le fait ruminer pour éviter la rancœur. Et détruire notre couple.
Elle se parlait plus à elle-même qu'à lui, comme si elle se donnait une indication à suivre. Elle se perdit peu à peu dans ses pensées, en buvant son café, elle ne savait pas si elle devait être rassurée par les paroles de son colocataire. Elle doit rester elle-même avec lui, même si elle risque de le blesser sans le savoir. Ce n'était pas grave. Elle l'espérait que cela ne serait jamais grave. Elle appuya de nouveau sur la machine, tendant l'autre gobelet qui était destiné au coréen, avant d'en commander un dernier.
A - On y va ?
A - On y va.
Le coach sourit et attrapa le gobelet sans broncher, jetant le sien dans une poubelle proche. En rejoignant la chambre, ils trouvèrent Carter assit sur son lit, en train d'enfiler tant bien que mal un pull. Kwaïgon l'avait aidé à se rhabiller pour une bonne partie et tenait la perfusion en attendant de la rebrancher après que l'américain eut faire passer le cathéter dans la manche de son pull. Une fois le jeune homme a nouveau assit sur son lit et la morphine connecté à son bras, il se sentit un peu mieux. L'effort lui avait coloré les joues, mais il restait encore un peu pâle. Kwaigon accueillit son café avec un grand sourire. Ils restèrent là à discuter un moment de tout et de rien avant que les deux hommes ne s'éclipsent, promettant de revenir le soir pour les récupérer...
* * *
C'est avec un soulagement certain que l'américain passa la porte de l'appartement d'Ali et Ale avant de s'effondrer sur le canapé. Il avait tenu à faire la montée d'escalier à pied, et, bien qu'il ne le regrettait pas, il en payait un peu le prix. Ale s'en inquiéta un peu et s'approcha doucement de lui.
A - Ça va ? Tu vas pas tomber dans les pommes ?
C - Non t'en fais pas. Ça va.
A - Ok... Bon... Je suis pas là cette nuit. Ali, s'il arrive quelque chose, tu peux aller frapper à la porte d'Ezra, c'est lui qui suivra le cas de Carter maintenant... Ok ? Ça va aller ?
C'était plus pour la jeune femme qu'il s'inquiétait que pour Carter et c'est d'ailleurs elle qu'il fixait depuis qu'il l'avait interpellé. Il n'attendait que son approbation et l'assurance que tout irait bien pour filer à son rendez-vous... Elle hocha doucement la tête avant de rajouter du bout des lèvres.
A - Oui. Ça va aller. Bonne soirée à toi.
A - Ok je file... Bonne soirée à vous !
Le coach les salua et fila sans plus tarder. Elle savait exactement où se trouvait la porte d'Ezra, et elle n'hésiterait pas à aller frapper à sa porte à la moindre complication de l'état de santé de Carter. Son attention se posa sur lui, observant les traits de son visage. Elle tentait de voir si elle voyait le fameux pli que son colocataire avait vu, bien qu'elle savait qu'elle ne devait pas discuter de ce sujet dès ce soir. Une fois que la porte de l'appartement se referma derrière Alejandro, elle se dirigea vers sa chambre pour revenir avec un plaid afin de couvrir Carter avec douceur.
A - Est-ce que tu as faim ? Je peux te préparer quelque chose. Tu as peut-être soif ? Est-ce que tu veux mettre la télévision ? De la musique ?
C - Je n'ai pas encore faim... On peut attendre un peu avant de manger... Tu as faim ? Tu n'as pratiquement rien manger de la journée... Je veux bien quelque chose à boire... Pas du café ni du thé mais quelque chose de chaud...
Un peu dans ses pensées, il n'avait pas répondu aux dernières questions et s'en rendit compte avec quelques secondes de décalage. Il fini par répondre d'un léger murmure, secouant doucement la tête pour appuyé ses paroles.
C - Ce que tu veux... Choisi...
Lui en était incapable. Il était moins tourmenté que plus tôt dans la journée mais un léger poids semblait ne pas vouloir quitter le creux de son estomac... Elle avait attrapé la télécommande afin d'allumer la télévision sans faire attention à la chaîne, plus pour avoir un effet sonore en fond. Puis elle s'était dirigée vers la cuisine, cherchant un instant dans ses placards avant de proposer à Carter.
A - Je peux te faire un lait chaud avec du miel. Je peux aussi te faire un chocolat chaud. Est-ce que de la soupe c'est aussi considérer comme une boisson ?
C - Ça peut oui si elle est très liquide... Un lait chaud avec du miel se sera parfait...
Il laissa son regard se perdre sur la télévision en face de lui, se blottissant un peu sous le plaid en s'enfonçant dans le canapé. Ce n'est qu'avec quelques secondes de décalage qu'il ajouta un remerciement.
C - Merci...
Elle hocha la tête avant de sortir deux grandes tasses, commençant à préparer deux laits chauds au miel qu'elle ne tarda pas à poser sur la table basse du salon. Elle s'installa sur le canapé, venant se blottir contre lui. Son regard l'observait avec une certaine intensité, toujours à la recherche de ce pli qui signifiait son trouble. L'était-il toujours ? Son colocataire lui avait dit que peut-être que cela passerait tout seul. Mais comment pourrait-elle le savoir ? Elle se pinça légèrement les lèvres avant d'attraper sa tasse et se perdre dans la contemplation de la télévision. L'américain attrapa sa tasse avant de se renfoncer dans le canapé. Cette fois, il n'avait pas passer de bras autour des épaules de la jeune femme et tenait fermement sa tasse des deux mains, sous son nez, pour pouvoir souffler dessus doucement, le regard perdu dans le vide. Il ne refusait cependant pas le contact de la jeune femme, ayant même laisser échapper un léger soupir de soulagement face à son geste... Mais il restait silencieux, et soucieux.
Son regard glissait régulièrement vers son visage, avant de se perdre dans ses pensées. Elle tentait de se remémorer toutes les expressions qu'elle avait pu lire sur les traits de son visage. Et il fallut plusieurs minutes pour qu'elle voit finalement ce fameux pli dont parler probablement son colocataire. Elle posa doucement sa tasse avant de venir caresser du bout des doigts ce pli en demandant doucement.
A - Alejandro pense que tu es contrarié, car tu as ce pli-là. Il m'a dit de ne pas en parler tout de suite. Mais tu m'as dit de te dire quand quelque chose me fait ruminer. Et je me demande si j'ai fait une bêtise à l’hôpital. C'est parce qu'on a parlé de mariage ? Je t'ai fait pensé à un souvenir douloureux ? Est-ce que ce sujet est traumatique pour toi ? J'ai mal répondu à ta question ?
Elle marqua une pause où elle se mordit légèrement les lèvres.
A - J'ai pas envie que cela crée de la rancœur, et que cela détruit notre couple.
Carter l'avait laisser faire quand ses doigts se posèrent sur son front, sans interrompre de souffler sur sa tasse. A ses paroles cependant, il interrompit son geste et ferma les yeux, sans bouger, pendant quelques secondes. Lentement, il prit une gorgée de son lait chaud avant de poser la tasse sur la tablette à côté de lui. Il prit le temps de réfléchir un peu avant de répondre d'un murmure.
C - Ce n'est pas les souvenirs c'est... Je crois que c'est quelque chose que tu as dis... Pourtant ça ne devrait pas m'affecter comme ça mais ça... Ça m'a fait comme une pointe... J'ai eu la gorge serrée alors que ça n'avait sans doute pas lieu de l'être...
Il soupira, ayant l'impression de ne pas être très clair, avant de poursuivre, tournant enfin la tête vers elle pour croiser son regard.
C - Tu as dit que le mariage, ça ne dépendait pas que de toi et qu'il fallait que quelqu'un désire se marier avec toi. Et tu as bien raison c'est exactement ce qu'il faut... Ce n'est pas une décision qui se prend seul, c'est un engagement à vie, c'est... C'est important... Mais... Mais tu as dit "quelqu'un"... Et après réflexion c'est tout à fait légitime... C'est même normal... Mais sur le coup ça m'a blessé je crois que ce "quelqu'un" ne soit pas "moi"...
Il fit une légère pause, se perdant un instant dans son regard avant de se dérobé, faisant glisser son regard sur ses mains et reprendre.
C - Mais ce n'est rien c'est... C'était ridicule de ma part de me vexer ainsi. J'étais et je suis toujours fatigué, j'ai mal... Ça n'a pas vraiment joué en ma faveur... Je n'avais pas l'esprit très clair...
Elle s'était légèrement immobilisée en comprenant la raison du trouble de Carter. Elle ne s'attendait pas à ça, elle n'avait même pas eu conscience que ce mot puisse provoquer une telle émotion. Et pourtant, elle commençait à comprendre la valeur des mots, la puissance de leurs significations.
A - Tu pourras avoir envie plus tard de te marier avec moi ?
Elle se mordit les lèvres, avant de rajouter doucement.
A - Je suis déjà si heureuse qu'on soit ensemble. Mais cela me semblait, comment dire prétentieux ? Non. Illusoire ? Je ne sais pas en fait. Tu me donnes déjà beaucoup, que je n'arrive pas à croire qu'il peut y avoir d'autres choses plus importante plus tard. Peut-être pour ne pas être blessée ? Imaginer des choses sans qu'elles arrivent un jour.
Elle se pencha pour venir déposer un chaste baiser au coin de ses lèvres.
A - Je crois que j'aimerais bien plus tard, peut-être envisager le mariage avec toi. Si on est toujours ensemble.
Il s'était de nouveau laissé faire, sans bouger. Ce n'est qu'à son baiser qu'il tourna doucement la tête vers elle pour plonger dans son regard. A plusieurs reprises il sembla vouloir dire quelque chose, mais en vain. Il fini par prendre une grande inspiration chaotique, et se lança.
C - Oui... Plus tard je pourrais avoir envie de me marier avec toi... Si...
Il baissa les yeux sur ses mains à nouveau.
C - Si bien sûr tu ne me quitte pas...
Il n'avait que murmurer la fin de sa phrase, et jouait avec ses doigts, légèrement gêné sans trop savoir pourquoi... Elle resta silencieuse, sans pour autant le lâcher du regard malgré que le sien était tourné vers ses mains.
A - Tu as peur que je te trompe comme ton ex-petite-amie ? Pourquoi je te quitterai ? Tu acceptes qui je suis. Alejandro me dit qu'avec toi je peux rester comme je suis. Et qu'il n'y a pas beaucoup d'hommes qui m'accepterait. Je suis heureuse avec toi. Je ne pense pas que je pourrais trouver quelqu'un d'autre qui m'apporte autant de chose. Tu ne me juges pas. Tu es patient. Cependant, je sais que ce n'est pas toujours facile de vivre avec moi. Peut-être que tu en auras marre toi.
Il hocha doucement de la tête pour répondre à sa question avant de répondre dans un murmure.
C - Bien sûr... Tu pourrais me quitter pour de nombreuses raisons... Alors oui je... J'en ai peur... Peur que tu te lasse de moi...
Il eu un inspiration chaotique avant de doucement se décaler pour lui faire face. Tourner la tête lui était un peu délicat. Il releva les yeux sur elle, croisant son regard céruléen avant de doucement prendre l'une de ses mains, reprenant dans un murmure.
C - Mais je suis fatigué... Je n'ai pas la même... Force mentale que d'habitude... Ce n'est peut-être pas le bon moment pour parler de tout ça bien que... Bien que je suis touché... Je suis...
Il détourna les yeux un instant, le regard un peu trop brillant et s'éclaircit la gorge avant de se fixer dans son regard à nouveau, un léger sourire au coin des lèvres.
C - Je suis heureux avec toi Aliénor... Et je ne veux pas que ça change...
Elle hocha doucement la tête, comprenant pourquoi son colocataire lui avait dit que ce n'était pas le moment de discuter du sujet. Même si elle ne regrettait pas d'en avoir parlé, elle ne pensait pas avoir faire une bêtise. Elle se pencha pour venir l'embrasser tendrement, ne sachant quoi répondre d'autre. Et quand elle mit fin au baiser, elle demande doucement.
A - Tu veux qu'on aille se coucher ?
C - Non... Pas avant que tu aies mangé quelque chose...
Il avait répondu à son baiser, mais il avait répondu avec une certaine fermeté. Il posa doucement la main sur sa joue, la caressant du pouce, avant de se réinstaller dans le canapé et reprendre sa tasse de lait. Elle avait refroidi durant leur conversation mais il la bu tout de même à petites gorgées, la suivant du coin de l'oeil... Elle s'était levée pour se diriger vers la cuisine, la faim ne se faisait toujours pas sentir, mais elle acceptait de manger quelque chose avant de se coucher.
A - Je te prépare une assiette ?
Elle ne savait pas encore ce qu'elle comptait préparer, quelque chose de simple et de rapide à faire, car elle ne voulait pas l'empêcher à se coucher. Surtout s'il était fatigué. Elle avait de quoi faire des croque-monsieur assez rapidement avec la machine qu'elle avait acheté afin de faire un test de performance.
A - Des croque-monsieur ?
C - Oui, c'est très bien les croque-monsieur !
Il se retourna lentement pour la regarder faire sans quitter le canapé, mettant sa tasse de lait presque terminée à l'abri de toute chute. Il appuya la tête sur son avant-bras, sur le dossier du canapé et l'observa ainsi, les paupières de plus en plus lourde. Il lutta cependant pour rester éveiller assez longtemps pour lui glisser un :
C - Un seul pour moi...
D'une voix légèrement pâteuse... Elle avait hoché la tête, se mettant à la préparation avec application. Elle ne se rendit pas compte qu'il s'était endormi qu'en revenant vers le canapé avec les assiettes. Elle resta un instant immobile avant de retourner dans la cuisine, mangeant sa propre assiette avant de mettre la sienne de côté pour plus tard. Elle pourrait toujours lui réchauffer son croque-monsieur. Elle hésita, pouvait-elle le rejoindre sur le canapé ? Allait-elle le réveiller ? Ne devait-elle pas le réveiller pour lui proposer d'aller au lit ? Elle se décida de s'installer à ses côtés avec douceur, mettant bien le plaid sur lui. Le sommeil eut raison d'elle, s'endormant contre lui.
CODE BY ÐVÆLING // groover par une licorne
Teardrop
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Re: Chap 13 - Ep 24 | Une sortie qui tourne au drame - Lun 29 Jan 2018 - 14:47
↞ Chapitre 13 - Épisode 24 ↠
Une sortie qui... Part 3
Aliénor - Carter
* * *
Carter papillonna des yeux un moment et mit quelques secondes avant de se rendre compte de là où il était. En sentant la chaleur de la jeune femme à côté de lui, il tourna doucement la tête pour poser les yeux sur elle. Aussitôt, un fin sourire se dessina sur ses lèvres. C'était bien la première fois qu'il se réveillait avant elle et que, de facto, il la voyait endormie. Il en profita, l'observant tout son saoul avant de finalement se décidé à la réveiller en douceur... Il commença par quelques caresses avant de joindre ses lèvres à la partie... Il y allait avec lenteur... En parti parce que ses points de suture lui coupait toute possibilité d'aller plus vite, mais aussi parce qu'il voulait profiter de cet instant... Lui faire découvrir ce que c'était, qu'un réveil agréable... Elle n'y avait pas souvent droit alors pour cette fois, autant en profiter au maximum... Un soupir s'échappa de ses lèvres, alors qu'elle était encore dans le pays des songes. Cependant, des frissons ne tardèrent pas à l'éveiller, comme la douce chaleur qui pulsait dans ses veines. Elle ouvrit doucement les yeux, cherchant à comprendre ce qu'il lui arrivait. Il le lui fallut pas longtemps pour plonger son regard dans le sien, pour comprendre que ce qu'elle sentait été ses caresses, et ses nombreux baisers. Un nouveau soupir s'échappa de ses yeux alors qu'elle referma quelques secondes ses yeux, voulant ressentir ses sensations incroyables agréables. Elle se mit à promener ses propres mains, puis se redressa légèrement pour venir quémander ses lèvres dans un baiser plein de douceur. Quand elle mit fin au baiser, son regard se plongea dans le sien.
A - C'est ça un réveil agréable ?
Le jeune homme ne put s'empêcher de sourire en interrompant doucement ses gestes pour plonger son regard dans le sien. Il hocha doucement de la tête avant de l'embrasser en douceur et répondre enfin.
C - Oui, c'est ça un réveil agréable...
Il sourit à nouveau. Une seconde nuit de sommeil lui avait fait le plus grand bien même s'il restait encore un peu faible. Il reprit néanmoins ses caresses et ses baisers, tout en douceur, passant doucement les mains sous son haut, savourant la chaleur de sa peau. Il fini par s'interrompre à nouveau en croisant son regard, un sourire malicieux au bord des lèvres.
C - Tu aimes ?
Un profond frisson parcourra sa peau à la reprise de ses caresses et ses baisers. Elle se mordit légèrement les lèvres avant de répondre à sa question d'un souffle.
A - Oui.
Elle aimait de plus en plus ses caresses, mais ceux-ci provoquaient d'autres sensations, probablement à cause des bribes de sommeil qui vibraient encore dans son corps. Elle se laissa porter par les sensations, fermant les yeux de nouveau dans l'unique but de ressentir plus longtemps ses délices. Elle sentait bien que son corps ne tardait pas à se réveiller totalement. Elle reprit ses propres caresses, recherchant sa présence du bout des doigts. Avant de réaliser un détail important, plongeant son regard dans le sien pour demander.
A - Comment tu te sens ce matin ? Ta blessure te lance ? Elle est douloureuse ?
A nouveau il cessa doucement ses caresses et ses baisers pour replonger son regard dans le sien. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres avant qu'il ne réponde.
C - Je me sens mieux. Mais j'ai mal en effet... C'est supportable mais c'est douloureux.
Il eut un léger soupir avant de venir chercher ses lèvres avec tendresse et douceur. Il était un peu plus lent dans ses gestes que d'habitude mais il se rattrapait avec la tendresse qu'il mettait dans ses gestes. Il posa en douceur les lèvres sur sa mâchoire avant de doucement se redresser pour s'asseoir et s'étirer un peu. Il s'étendit finalement à côté d'elle, dans l'espace réduit du canapé, reprenant ses caresses du bout des doigts, murmurant à son oreille.
C - Pourquoi cette question ? Tu aurais une envie particulière ? Tu t'inquiète ?
Un soupir passa la barrière de ses lèvres, se pinçant les lèvres en tentant de réfléchir à ses réponses. Elle avait constaté que sa concentration était plus difficile lorsque ses doigts caressaient son corps.
A - Oui. Oui, je suis inquiétée qu'une infection puisse se manifester. Que ta blessure ne cicatrise pas bien. Est-ce que tu veux que je t'amène des médicaments pour réduire ta douleur ?
Un faible gémissement s'échappa sous l'assaut de ses caresses, qui provoquaient toujours plus de frissons sur sa peau. Elle n'avait pas répondu à l'une de ses questions, mais elle ne savait pas exactement quelle réponse était la bonne à fournir. Avait-elle une envie particulière ? Mais vis à vis de quoi ? Un faible soupir passa sur ses lèvres. Il prit le temps de déposer un léger baiser dans son cou avant de doucement répondre.
C - Non, pas de médicaments. Pas tant que c'est supportable.
Il lui sourit avant de demander doucement, malicieusement.
C - Tu veux qu'on se lève tout de suite ? Ou tu veux attendre un peu ? Qu'on continu sur cette lancée ?
Elle n'avait pas la moindre idée de l'heure qu'il était, mais étrangement cela ne la dérangeait pas pour le moment. Elle était trop occupée par les caresses et les sensations qui lui faisait naître. Une question germa dans ses pensées, ne sachant pas quoi répondre exactement aux siennes.
A - Tu es blessé. Il faut que tu te reposes. Ce n'est pas contre-indiqué de continuer plus intimement notre étreinte ?
C - Si... Si c'est très contre-indiqué... Mais j'en ai très très envie... Mais c'est risquer d'ouvrir mes points. Même en y allant doucement... Alors on peut très bien attendre quelques jours ce n'est pas grave. Mais si on attend, il faut se lever... Parce que je pourrais pas m'arrêter avec ma seule volonté...
Il se mordit les lèvres sans cesser son sourire en coin avant de poser à nouveau les lèvres sur sa peau. Cherchait-il à la faire craquer ? Peut-être... Même s'il était d'accord sur ce point : ce n'était pas vraiment sérieux pour sa convalescence ce genre de sport. Il avait besoin de repos et de faire le moins d'efforts possible, ne pas trop solliciter son cou, qui l'était déjà beaucoup par les gestes quotidiens. Mais d'un autre côté, il avait besoin d'elle, il avait besoin de savoir que rien n'avait changé malgré leurs conversations de la veille, qui lui laissait une drôle d'impression... Au bout d'un moment, alors qu'elle se perdait de plus en plus dans le plaisir qu'elle ressentait sous ses caresses. Elle prit conscience de ses paroles, surtout d'une information importante qui réveilla son inquiétude.
A - Carter. Je ne veux pas que tes points s'ouvrent, et que cela crée une complication. On a évité un risque d'infection, mais tant que ta blessure n'a pas commencé à cicatriser, ce risque peut revenir. Je ne peux pas prendre le risque de te perdre à cause d'une infection.
Elle avait l'impression de revivre la même inquiétude qu'à l'annonce de son accident, s'imaginant le pire qu'il puisse arriver.
A - Je ressens les frissons de plaisir à tes caresses, je crois que moi aussi j'ai envie de toi. Mais, je préfère attendre quelques jours. Je serais moins inquiète. Tu m'en veux pas ?
Son regard était brillant d'une lueur qui montrait clairement l'état de ses pensées. Il cessa ses baisers et ses caresses pour plonger son regard dans le sien à ses paroles. Son sourire s'effaça quelque peu de son visage face à l'émotion qui se dépeignait sur ses traits. Il se mordit les lèvres avant de déposer un dernier baiser, plus chaste, sur ses lèvres avant de se redresser lentement.
C - D'accord. Pas de soucis. Je ne t'en veux pas, c'est pas grave...
A - Vraiment ?
C - Oui. Vraiment...
Il s'assit doucement sur le canapé, avec un soupir qui tenait plus du grognement. Il porta la main à son pansement en douceur, fermant les yeux en se laissant aller contre le dossier du canapé. Il fini par rouvrir les yeux et regarder la jeune femme, demandant doucement.
C - Quel est le programme du jour ?
Lui connaissait le sien mais pour celui de la jeune femme... Il n'en avait aucune idée... Elle s'était redressée à son tour, posant son regard vers le pansement, comme si elle craignait d'y voir une tâche rougeâtre apparaître de manière inquiétante.
A - Il faut qu'on change ton pansement. Est-ce que c'est Ezra qui s'en occupe ? Le médecin de l'hôpital a parlé d'un infirmier à domicile.
C - Ezra passera pour le changer, ne t'inquiète pas. C'est lui mon infirmier à domicile...
A - D'accord.
Elle n'avait pas vraiment écouté les différentes discussions à la sortie de l'hôpital, bien trop perdue dans ses pensées et dans son soulagement de savoir qu'il rentrerait avec elle. Elle se pinça les lèvres avant de se lever pour aller récupérer son agenda, vérifiant son planning du jour.
A - Est-ce que tu veux que je reste avec toi ?
Elle pourrait toujours décaler certaines choses, même si elle devrait fatalement passer à l'écurie en fin d'après-midi, peut-être qu'à ce moment Carter souhaiterait faire une sieste pour se reposer.
A - J'ai quelques mails à répondre, mais je peux faire ça avec toi.
C - Non, ne bouscule pas ton planning pour moi. Je saurais m'occuper si je reste tout seul. Il ne peut rien m'arriver ici. Et puis Newt me tiendra compagnie !
A - D'accord. Tu fais comme chez toi. Tu peux même t'amuser à tester des masques pour visage. Et prendre ce que tu veux dans les placards.
C - Ok... Merci...
Il sourit au chien qui releva la tête à l'entente de son nom en tortillant son petit corps, content que quelqu'un s'intéresse à lui. L'américain posa à nouveau son attention sur la jeune femme avant de sourire.
C - Café ? Petit dej ? Bien que je ne sais même pas quelle heure il est...
Il eut un léger soupir, sans pour autant se lever ou bouger du canapé. Il était plutôt bien installé et ça ne le dérangerait pas trop de passer sa journée là... Il en avait besoin de toute façon... Et comme la jeune femme devait bosser... Autant mettre ce temps à profit... Elle tourna son regard vers l'horloge qui se trouvait vers la cuisine, il était bientôt dix heures. Il était rare qu'elle réveille aussi tardivement, voire exceptionnel. Elle prit alors conscience qu'elle avait sous-estimé sa fatigue hier soir, et que l'inquiétude devait aussi être responsable de son épuisement.
A - Bientôt dix heures. Je vais me prendre un café, tu en veux un ? J'ai vu qu'il restait du pain de hier, je peux le passer au grille pain pour faire quelques tartines. J'ai de la confiture, du beurre, et différentes pâtes à tartiner assez sucrée.
Elle s'était levée pour se diriger vers la cuisine, bien décidée à s'occuper de tout ça seule. Le chien avait vu l'occasion rêvé pour grimper sur le canapé afin de rejoindre le jeune homme, manifestant son envie d'attention. Carter avait eu l'intention de la suivre mais Newton l'en avait tout simplement empêcher en se blottissant contre lui. Il soupira en caressant la boule de poil qui ne demandait que ça...
C - Je veux bien un café et des tartines grillées. Le beurre ça suffira... Merci...
Il fit une légère pause avant de reprendre doucement.
C - Tu veux que je t'aide ?
Elle tourna brièvement son regard vers lui, en secouant négativement la tête avant de se remettre à la préparation du petit-déjeuner. Elle avait attrapé un plateau afin de commencer à installer les différentes choses, comme les tranches de pains grillées, le beurre et un peu de confiture pour elle. Elle termina par verser le café chaud dans les deux tasses avant de revenir vers lui, posant le plateau sur la table basse.
A - Il a tendance à être collant. Mais, il est gentil. Je me demande toujours pourquoi il a été abandonné. Peut-être parce qu'il est trop énergétique.
C - Peut être oui... Je le trouve mignon... Comment tu l'as eu ? Enfin... Pourquoi tu l'as pris ?
A - Je suis allée amener des affaires à un refuse. Yennefer avait fait du nettoyage dans l'élevage de Jeffrey, et pleins de choses prenaient la poussière. Elle n'avait pas le temps de passer à la SPA. La gérante m'a fait visité les lieux. Il était dans une cage tout seul. Peut-être qu'il m'a fait pensé à ma propre solitude à ce moment-là. Je ne sais pas trop en fait. Il était tout joyeux en me voyant, puis je n'ai jamais eu de chien. Je voulais voir ce que cela faisait aussi.
C - Oh... Et bien... Sacré histoire...
Elle fit une caresse à son chien, qui se déplace légèrement afin qu'elle puisse s'installer sur le canapé, en restant entre eux deux comme un bienheureux.
A - Je t'ai gardé ton croque-monsieur d’hier soir, tu pourras le manger ce midi. Tu pourras d'en faire d'autres si tu as encore faim, ou préparer autre chose en accompagnement.
C - Oh c'est vrai... Merci... Tu as mangé hier soir ? Je me suis endormie avant que tu termine...
Il accueilli sa tasse de café avec un grand sourire, plongeant le nez dedans avec délice. Il savoura la boisson chaude quelques instants avant de reprendre doucement.
C - Je pourrais sortir Newton dans la journée. Ça m'occupera un peu...
A - Il sera content. Mais, si tu t'ennuies trop. Tu peux m'appeler.
Même s'il n'était pas contre flemmarder dans le canapé confortable de la jeune femme il n'était pas contre une petite sortie à l'extérieur dans la journée, histoire de se dégourdir un peu les jambes et prendre l'air. Elle espérait qu'elle ne s'attarderait pas trop dans son travail, mais elle savait qu'une fois plongée, elle pouvait se perdre et en oubliait le temps qui passe autour d'elle. Elle attrapa sa propre tasse, pour y tremper légèrement les lèvres en plongeant son regard dans le sien.
A - Elle est jolie Solweig.
Elle ne l'avait jamais aperçu auparavant, leur rencontre avait eu lieu à l'hôpital. Et elles n'avaient pas pu échanger grand chose. Cependant, elle avait pu poser un visage sur son prénom. Carter plongea son regard dans celui de la jeune femme avec un certain étonnement, ne s'attendant pas à ce genre de remarque.
C - Euh... Oui... Elle est... Elle est jolie en effet...
Il observa un instant la demoiselle. Il avait répondu avec une certaine hésitation, ne sachant pas vraiment pourquoi elle avait lancé la remarque de la sorte.
C - Pourquoi ?
Elle s'était préparée une tartine de pain avec une bonne dose de confiture à la cerise. Pendant le temps d'y croquer un bout avant de répondre à sa question, avec douceur.
A - Physiquement, elle est dans les critères que Alejandro aime chez les femmes avec qui il couche. Il aime beaucoup les belles poitrines assez généreuses. Mais ce n'est pas le cas de tous les hommes, cela dépend les critères de chacun. Il y en a qui aime les blondes, d'autres non.
Elle marqua une pause avant de rajouter sans le lâcher du regard.
A - A toi aussi, elle entre dans tes critères ? C'est quoi tes critères ?
Le jeune homme eut un temps de réflexion avant de prendre une brève inspiration et répondre, cherchant un peu ses mots.
C - Euhm... Elle rentre dans mes critères... A peu près... Je préfère les femmes aux yeux et aux cheveux clairs... Avec des formes mais une taille plutôt fine... Assez grande mais... Pas plus grande que moi. Avec un peu de caractère mais pas... Pas trop explosive... Je suis plutôt calme alors... Je préfère quelqu'un d'aussi calme... Solweig est trop... Trop extravertie pour moi... Par exemple...
Il pinça les lèvres avant de boire une nouvelle gorgée de café et demander timidement à la jeune femme.
C - Et toi ? Tu as des critères de ce genre ?
Elle avait hoché doucement la tête, en se perdant un peu dans ses pensées, autant face à ses réponses qu'à sa question. Elle ne s'était jamais réellement posée la question, elle n'avait jamais réellement désiré quelqu'un à part lui. Cependant, elle avait déjà trouvé des hommes beaux, parce qu'il était dans la norme de beauté, mais aussi parce qu'il y avait un truc qui l'intriguait. Mais est-ce que cela rentrait dans les critères ?
A - Je ne sais pas trop. Alejandro est beau physiquement, mais il n'y a aucune attirance. Il m'est déjà arrivée d'observer quelqu'un parce qu'il avait un regard très clair. Un autre parce qu'il avait une couleur de cheveux grisonnante sans être vieux, et cela était assez intriguant. Je suis grande, et j'aime bien que tu le sois encore plus que moi. Est-ce que cela veut dire que j'aime les hommes grands ? J'aime aussi tes cicatrices. Et ton regard.
C - Euh... Peut-être oui que les hommes grands rentrent dans tes critères...
Elle marqua une pause, croquant dans sa tartine un instant avant de poursuivre.
A - J'ai jamais désiré quelqu'un autre que toi. C'est que tu dois correspondre à mes critères.
Son regard était toujours plongé dans le sien, ne se rendant pas compte que cette discussion n'était pas un sujet facile à apporter. Et qu'il pouvait même être risquer.
A - Est-ce que j'ai assez de caractère ? Je suis assez calme ? Je fais presque la même taille à quelques centimètres, je ne suis pas trop grande du coup ?
C - Tu es plutôt calme oui... Et tu n'es pas trop grande... Peut-être que si tu portais des talons très haut ça me ferait bizarre parce que... Parce que tu ferais probablement la même taille que moi mais... Ce n'est pas trop grand du coup... En tout cas ça me va...
Il eut un léger soupir, détachant ses yeux des siens pour aller prendre une tartine et croquer dedans, avec lenteur et précautions. Il trouvait toujours cette conversation un peu étrange mais il était curieux de savoir où elle pouvait les mener et combien de questions encore la jeune femme avait sur le sujet. Il restait tout de même prudent dans ses réponses...
C - Tu réponds à tout mes critères... Tout mes critères physiques en tout cas. Alors...
Il haussa doucement des épaules avant de mordre à nouveau dans sa tartine, sans trop savoir comment poursuivre... Elle hocha doucement la tête, comme si elle se répondait à une question muette. Elle prit le temps de terminer sa première tartine, et de boire un peu de son café avant de reprendre parole.
A - Tu n'as pas répondu, est-ce que j'ai assez de caractère ?
Légèrement surprit l'américain braqua son regard dans le sien avant de répondre, un peu prit au dépourvu.
C - Euhm... Oui... Oui je pense...
Un léger sourire passa sur ses lèvres alors qu'il se laissait retomber dans le dossier du canapé.
C - Tu as su me tenir tête tout à l'heure et refuser que je te fasse l'amour alors... Je dirais que oui...
A - Oh. D'accord.
Il se mordit légèrement la lèvre avant de reprendre une gorgée de son café, attentif à sa réponse, à sa réaction... Un très léger sourire s'afficha au coin de ses lèvres, alors qu'elle attrapait sa tasse de café pour y boire une longue gorgée avant de la reposer. Elle n'arrivait pas à décrire l'émotion que ses paroles fit naître chez elle, un vague mélange de soulagement et de plaisir. Elle était heureuse de savoir qu'elle était dans ses critères à lui. Elle se fit une seconde tartine, avec uniquement du beurre.
A - Est-ce que les critères peuvent changer avec le temps ? Est-ce que c'est à cause de ça que les couples se séparent parfois ? Par exemple, si au bout de deux ans tu es finalement attiré par des filles bien plus petites ? Ou que finalement, tu ne veux plus une fille calme dans ta vie ? Quand il y a séparation, il est toujours question d'une différence, d'un changement. Mais cela m'a l'air complexe à comprendre. Et difficile à éviter que cela arrive.
Elle se pinça les lèvres, plusieurs questions tournaient dans ses pensées. Principalement, dans le but de toujours bien faire, de ne pas faire des erreurs, des bêtises. Mais ne savait pas ce qu'il pouvait être négatif, elle craignait toujours de faire une maladresse irréversible. Le jeune homme prit le temps de boire une nouvelle longue gorgée de café pour trouver ses mots avant de lui répondre.
C - En fait... Ce ne sont pas vraiment les critères qui changent mais... Les gens. En vieillissant tu évolue et tes attentes de la vie ne sont plus les mêmes. Tes rêves ne sont plus les même... Et c'est cela qui fait que deux personnes peuvent se séparer. Parce que les gens n'ont plus les même attentent ou évoluent différemment...
Il détourna son regard du sien un instant pour poser sa tasse sur la table avant de se réinstaller pour lui faire un peu mieux face et poursuivre.
C - Mais je ne suis pas sûr que les critères de ce genre là changent vraiment... Quand tu es amoureux de quelqu'un ce ne sont plus les critères physiques qui comptent c'est... C'est la façon dont tu évolue avec l'autre...
Il eut un léger sourire, presque attendrie et reprit.
C - J'aime les blondes aux yeux clairs depuis que j'ai dix ans alors... Je doute que ça change vraiment, même en vieillissant...
Elle l'avait écouté très attentivement, son regard fixait sur lui. Elle se pinça légèrement les lèvres, ne sachant pas si ses réponses étaient rassurantes ou pas. Elle avait besoin de précision, de comprendre l'ensemble.
A - Le physique est important au début d'une relation. Et ses critères ont peu de chance d'évoluer avec les années. Les tiens, tu les as depuis l'enfance.
Elle reformulait pour elle-même, avant de poser les questions qui restaient encore sans réponses.
A - Comment on fait pour évoluer dans le même sens que l'autre ? Qu'on ait les mêmes attentes ? Comment on sait qu'on change ? Qu'on n'a plus les mêmes rêves ? Est-ce qu'on s'en rend compte ? Et l'autre il se rend compte qu'on change ? On peut revenir sur le bon chemin ?
Il l'avait laissé doucement reformuler, hochant de la tête pour confirmer, même si c'était tout de même réducteur comme synthèse mais il ne lui dit pas. A son avalanche de question il eut un léger sourire. Il se concentra quelques instants avant de répondre au mieux.
C - Tu ne peux pas savoir comment tu vas évoluer, tu ne peux pas te forcer à évoluer de la même façon que l'autre. Tu ne vois pas vraiment ton évolution, tu la constate au fil du temps. Mais sur le coup tu ne peux pas savoir... C'est pour ça que la communication est importante, pour voir au fil du temps si tu as toujours les même attentes... Quand... Quand tu entres dans une vie de couple avec une certaine routine, tu te fixe certains objectifs, qui sont des souhaits que tu peux avoir à deux comme... Avoir un enfant. Une fois que tu as cet enfant par exemple, que tu as réalisé ce souhait, et bien tu peux en avoir un autre. Ou tu vas chercher à en réaliser un autre... C'est comme ça que tu évolue, que tu avance...
Il fit une légère pause avant de reprendre avec un exemple sans doute un peu plus concret pour elle.
C - Quand tu auras fini ta thèse par exemple, tu vas vouloir faire autre chose. Un autre projet de recherche que tu voudrais mener toi-même ou je ne sais pas... Pour l'instant, tu es le nez dans ta thèse et tu ne désire pas autre chose, mais une fois que se sera terminer, tu voudras autre chose... C'est cet enchaînement de projets qui fait que tu évolue. Certains projets sont individuels, d'autre peuvent se faire avec ton compagnon... C'est ainsi que tu construits une vie à deux tout en continuant de grandir individuellement...
Il fit une légère pause, la laissant réfléchir à ce qu'il avait dit avant de demander timidement.
C - Tu vois ce que je veux dire ?
Elle avait vaguement hoché la tête, avant de se lever pour se diriger vers sa chambre afin de récupérer son carnet. Elle s'installa de nouveau sur le canapé, se plongeant dans l'écriture quelques minutes avant de plonger son regard dans le sien.
A - J'espère qu'on évoluera dans le même sens. Qu'on aura des projets communs, cela doit être simple ce genre de projet.
Elle termina de noter une information dans son carnet, avant de le fermer et de le poster sur la table basse. Elle attrapa sa tasse de café, avant de se perdre dans ses pensées. Elle ne ruminait pas, ses explications avaient été claires. Cependant, elle était inquiétée, se demandant ce que le futur lui réservera, et s'ils auront bien un futur commun.
2 072 Lignes
Merci au correcteur !
utilisation d'un résumé x3 ; des points pour Aliénor !
Journal : One Team One Goal
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utilisation d'un résumé x3 ; des points pour Aliénor !
Journal : One Team One Goal
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