Hors-série
Kwaïgon
Long Long Days II ;
NYC - 11:00 am } Cela faisait quelques mois maintenant qu'il était à New York en compagnie de Moïra. Il s'était complètement remit de ses blessures de l'automne et le plan qu'ils avaient mit en place avec la brunette marchait à merveille. Elle s'était mise Kam dans la poche et avait apprit pas mal de choses à son sujet. Elle avait même été jusqu'à l'amener à se confier à elle... Si seulement il savait... Il n'en dirait certainement pas autant ! Mais Moïra avait cette aura extraordinaire qui faisait que tout le monde lui ferait confiance. On lui confierait sa vie sans hésiter. Mais en la connaissant un peu mieux, en sachant quel métier elle exerçait en dehors de son temps libre, on la fuirait.
Kwaïgon, assit en tailleur devant la grande baie vitrée de son salon, attendait patiemment le retour de Moïra. C'était les vacances d'été. Elle ne reverrait plus Kam après ce jour là. Le coréen respira profondément, les yeux clos. L'appartement était entièrement vide, baigné dans une lumière éclatante. Il entendit la porte de l'ascenseur, la clé dans la porte, mais ne bougea pas pour autant, gardant les yeux clos. La porte s'ouvrit sur Moïra et se referma. Il l'entendit jeter son sac à main par terre, s'avancer lourdement et se laisser tomber dans le canapé, juste derrière le coréen, avec un soupir las. Le silence se prolongea quelques instants, durant lesquels le jeune homme sentit le regard lourd de la brunette sur sa nuque. Finalement, elle brisa le silence d'une voix joyeuse.
Moïra — Tu serais fier de moi !
Le coréen ne put s'empêcher d'étouffer un petit rire en ouvrant doucement les yeux. Il resta quelques secondes immobile, le temps que ses pupilles se fassent à la luminosité puis il se leva en douceur, se dépliant avec attention.
Kwai — Pourquoi je "serais" ? Pourquoi pas "tu vas être fier de moi !" ?
Il se retourna pour faire face à la jeune femme souriante. Mais son sourire à lui disparu. A côté du canapé, timidement, se tenait Kam. Il avait les mains dans son jean, et les joues rougissantes. Ses cheveux bruns en bataille et les yeux un peu gonflés. Avait-il pleuré ? Le coréen ne vit aucune trace humide sur son t-shirt kaki. Ils restèrent là à se toiser un moment, Moïra souriant toujours sur le canapé.
Moïra — Parce que j'ai failli suivre ton conseil ! Vraiment hein, j'ai essayé !
Elle avait la voix désolée d'une gamine de quinze ans en train d'essayer de convaincre son grand frère qu'elle avait vraiment tout fait pour suivre ses ordres, mais que, manifestement, elle n'avait pas pu. Ce qui était le cas à vrai dire. Ils avaient envisagé la possibilité que Kam et Kwaï' se retrouvent face à face. Dans ces cas là, le coréen serait présenté comme le grand frère adoptif de Moïra, pour rester dans l'esprit du plan de base. Mais ce n'était qu'une éventualité bien peu envisageable au vue des circonstances. Kwaïgon n'était pas censé rencontrer Kam. Il expira profondément et desserra ses poings avant d'afficher un sourire que l'on pourrait qualifier d'aimable, sans trop insister. Sa voix froide répondit à Moïra avec une teinte de menace en fond.
Kwai — Je vois cela...
Il ne quittait pas Kam des yeux, qui rougit plus encore. Il était face au grand frère pas content. Le sourire de la brunette se transforma en une moue un peu déçue et elle reprit la parole, voyant que Kam n'arrivait pas à trouver ses mots.
Moïra — Oh s'teuplaid ! Kwaï, c'est juste...
Kam — C'est de ma faute ! Ne lui en voulez pas.
Il avait interrompue Moïra et cherchait de nouveau ses mots. Le regard intense de Kwaïgon lui fit baisser le regard, le déviant vers Moïra, implorant son aide. Au moins, la première impression de Kwaïgon était bel et bien celle qu'il voulait donner. Cette fois, le sourire de Moïra disparu également. Elle fini par se lever et s'accrocher à Kwaïgon, implorante. D'un oeil extérieur, elle était parfaite dans son rôle. Une merveilleuse actrice. Pourquoi n'avait-elle pas choisi la voie cinématographique ? Elle aurait décroché pas mal de contrats... Mais le coréen ne devait pas penser à cela. Il devait rester concentré, jouer son rôle à lui aussi.
Moïra — C'est notre dernière journée ensemble... Je voulais juste te demander si je pouvais l'emmener au resto...
Le coréen ne quittait pas Kam des yeux qui hésitait entre le regarder lui ou elle ou contempler ses chaussures. La voix suppliante de Moïra reprit.
Moïra — S'il te plait...
Après quelques interminables secondes, le coréen posa enfin ses yeux sur Moïra et soupira. Il leva finalement le regard au ciel avant d'accepter.
Kwai — Ok... Et vous êtes monté pour ?
Le sourire rayonnant de la jeune femme revint sur ses lèvres, illuminant tout son visage. Kam sembla se détendre un peu.
Moïra — Ta carte bleue et la méga vue de ton appart.
Kwaïgon eut un mouvement de surprise. Mais il fini par soupirer et se diriger vers sa chambre sans un mot. Il en revint quelques minutes plus tard avec sa carte bleue en main. Kam et Moïra étaient devant la fenêtre, enlacés. Le coréen s'éclaircit la gorge et les deux jeunes gens lui firent face. Moïra lui arriva dessus en sautillant et déposa un baiser sur sa joue avant d'attraper la carte qu'il tenait entre ses doigts. Ils se dirent au revoir et les deux étudiants disparurent dans l'ascenseur alors que Kwaïgon leur criait de faire attention-de ne rentrer pas trop tard- et tout ce qu'il pouvait leur recommander d'utile en tant que grand frère...
NYC - 11:07 pm } La journée avait été riche en réflexion. Après le départ de Kam et Moïra, le coréen était aller prendre une douche et se changer. Il avait enfilé un jean noir, ainsi qu'un polo gris perle. Il s'était fait à déjeuner avant de déguster son plat face à la vue qu'offrait ses baies vitrées. Il avait ensuite passé son après-midi entre lecture et ordinateur. Il se renseignait, prenait des nouvelles du monde ou apprenait encore et toujours sur le monde du cheval.
Mais il n'avait pas fait que cela durant les nombreux mois qu'il avait passé seul ici, à attendre que Moïra ne revienne le soir pour lui faire un rapport et passé invariablement la nuit dans son lit. Il avait reprit contact avec quelques uns de ses anciens amis. Prenant des nouvelles du côté obscur du monde, celui dont les journalistes ne parlaient pas. Il restait malgré tout en retrait de tout, prenant des nouvelles, se faisant une idée simple de la situation.
D'après ce que lui rapportait Moïra, leur plan initial évoluait. Lentement, mais sûrement. Malgré tout, la jeune femme avait commis une erreur, et il en avait prit la pleine mesure ce matin là. Elle avait laissé Kam tomber amoureux d'elle... Avait-elle voulu rendre leur année dramatique ? La comédie tragique des amoureux obligés de se séparer en fin d'année à cause de destins divergent ? Il n'en savait rien. Mais il comptait bien le demander à la jeune femme quand elle remonterait. Ce qu'elle ne tarda pas à faire...
Quand la porte de l'ascenseur s'ouvrit dans un faible grincement et que la clé tourna dans la serrure, le jeune homme était assit sur le canapé et regardait les infos américaines. Moïra savait qu'après les sujets qui l'intéressait, il passerait à une chaîne d'info étrangère. Elle posa donc son sac en soupirant et se dirigea vers la chambre d'un pas lourd, sans adresser ni un regard ni une parole au coréen. Elle alla vers la salle de bain et à peine le seuil passé, elle sentit le coréen dans son dos. En une poignée de seconde elle était plaquée contre le mur carrelé de la salle de bain, une main dans celle de Kwaïgon, dans le bras lui était en travers de la gorge, et l'autre main immobilisée. Il pesait de tout son poids contre elle, de sorte que ses jambes se retrouvent aussi immobiles. La jeune femme fut surprise avant qu'un éclair de frayeur ne traverse son regard. Elle savait, tout comme le coréen, qu'il pouvait la tuer en quelques interminables minutes. Il était furieux. Et c'était cette rage au fond de son regard noir qui effrayait la demoiselle plus qu'autre chose.
Kwai — A quoi tu joue ?
Il avait siffler entre ses dents. Moïra essaya de répondre, mais la pression du bras sur sa gorge était trop grande. Le coréen donna un à coup lui coupant le souffle avant de la lâcher et la laisser s'effondrer à ses pieds. Il s'assit ensuite négligemment sur le rebord du meuble vasque et croisa les bras sur son torse. Il fallu quelques minutes à Moïra pour se remettre de cette attaque soudaine. Finalement, elle se releva tant bien que mal, s'accrochant comme elle pouvait aux carreaux glissants et fit face au coréen, respirant encore difficilement. Cette fois, elle était elle aussi en colère, mais au fond, désolée.
Moïra — Je sais ! J'ai merdé... Mais il commençait à avoir des doutes. Il voulait une preuve de ce que j'avançais...
Kwai — Qu'est-ce que tu avançais ?
Moïra — Que mon grand frère existait bel et bien et qu'il m'avait trouvé une place dans une grande école japonaise...
Elle toussa, ce qui l'empêcha d'en dire plus. Mais Kwaïgon devinait sans peine. Rien que le fait de voir ce grand frère dont elle parlait tant dans un appartement ainsi placé ne pouvait que confirmer ses dires. Il soupira et se leva, enlaçant Moïra qui s'accrocha à lui et enfouit sa tête au creux de son cou.
Kwai — Je suis désolé...
Moïra — C'est rien. J'aurais fait la même chose.
Elle toussota encore un peu mais se calma. Elle se détacha finalement de lui et lui sourit. Il le lui rendit avant de déposé un léger baiser sur sa joue.
Kwai — Je te laisse faire... Ce que tu venais faire ici.
Elle rit doucement avant d'allumer le jet de la douche pour laisser venir l'eau chaude.
Moïra — Je venais prendre une douche. Tu m'accompagne ?
Kwai — Pas ce soir.
Il sourit avant de quitter la pièce. Il alla doucement préparer deux infusions à la menthe et aux épices en attendant Moïra. Ils avaient un briefing de fin à faire et la levée de camp à préparer. Maintenant, leur mission prenait officiellement fin !
Halloween
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