Chapitre 04
Episode 09
Epilogue ;
POV Alejandro
La neige, fine, était tombée en douceur sur le Haras. Les flocons avaient été peu nombreux, mais en une nuit entière de chute ininterrompue, cela avait été assez pour recouvrir la campagne d'un fin manteau blanc. Une brise très légère soufflait, juste assez pour rosir les joues et accentuer le froid glacial qui avait englouti la Toscane. De là où il était, Alejandro n'entendait pas un bruit. Un silence léger l'environnait, rendant le paysage magique. Le soleil se levait doucement, colorant le ciel de ses reflets roses et dorés. Les nuages étaient chassé peu à peu par le vent d'altitude laissant derrière eux le présage d'un ciel limpide, bleu pâle. L'américain était assit sur un rocher, sur une colline surplombant le village de Monterrigioni. Laissant le froid pénétré ses vêtements de sport léger, il regardait de ses yeux froid le monde qui l'entourait, prenant un peu de recul sur ce qu'il avait vécu. Son retour au Haras avait marqué la fin d'une de ses vies, et le commencement d'une nouvelle. Il ne s'y attendait pas mais il avait décidé de prendre ce que lui offrait la vie et de saisir les occasions qu'on lui présentait. Celle-ci en était une. Il avait craint s'ennuyer un peu au départ, mais il n'y avait pas de routine possible au Haras. Un fin sourire se dessina sur ses lèvres ; il était content de la tournure que prenait les choses, même si elles n'étaient pas du tout prévues. Lui qui aimait avoir le contrôle absolu de sa vie, il se retrouvait dans une situation qu'il n'avait jamais imaginée, même dans ses rêves les plus fous... Un froissement dans son dos lui fit doucement tourner la tête ; Un daim passait à quelques mètres, tête basse, à la recherche de nourriture. Ils se toisèrent un instant avant que chacun ne reprenne son activité, l'un à la recherche de nourriture et l'autre à l'observation de sa nouvelle vie.
Ces deux derniers jours n'avaient pas été de tout repos. Il avait fallu rentrer au Haras, et expliquer aux autres pourquoi il en manquait un. Alejandro avait voulu prendre sur lui toutes les responsabilités de leur aventure, mais Ezra avait refusé. Après tout, ils avaient tous été volontaires pour partir avec lui. Et de plus, il n'avait de compte à rendre à personne... Cependant, malgré ce qu'il craignait, Louna lui avait été reconnaissante de son travail et elle lui avait proposé une place de coach dans son élevage. Le jeune homme ne s'était pas vraiment attendu à une telle proposition mais il avait accepté. Il avait promit à Liam de revenir au Haras après avoir régler cette histoire et c'est ce qu'il faisait. Il honorait ses promesses, comme il l'avait toujours fait. Liam avait l'air plutôt satisfait, bien qu'exténué. De ce qu'il lui avait dit, Myriam était revenu l'avant-veille après deux mois et demi d'absence et ce laps de temps avait pesé sur les épaules de l'éleveur avec tellement de vigueur qu'il en avait craqué moralement. Le retour de sa femme et son fils le revigorait, mais il ne pouvait pas effacer en quelques jours les stigmates accumulés durant deux mois. D'ailleurs, Myriam et Logan étaient resté discret durant le débriefing des deux derniers mois. Malgré tout, ils avaient tous l'air autant fatigué qu'eux-même... Même si Liam avait trouvé des bras supplémentaires pour les aider dans le travail des chevaux, les partants leur avait beaucoup manqué... Alejandro fut toucher de savoir qu'il faisait parti de ceux qui leur avait manqué, au même titre que Lou, Ezra, Izikel et Kwaïgon. C'était d'ailleurs un sentiment qu'il ne connaissait pas encore et qu'il prenait plaisir à découvrir. De nouveau un fin sourire apparu sur ses lèvres. Il se sentait bien.
Izikel s'était remit plus rapidement qu'il ne l'avait pensé de ses blessures physiques. Il ne boitait presque plus et malgré des douleurs encore persistantes, il était plutôt en bonne forme. Il était contraint au repos forcé par Ezra et n'avait pas le droit de monter à cheval ni même d'en approcher un avant au moins deux semaines mais apparemment, cela ne le gênait pas du tout. Au contraire. Il avait besoin de repos, et surtout d'une pause, pour se refaire un bon mental. Revenir aux fondamentaux ne lui ferait aucun mal ; un bon livre ou un film, avec un chocolat chaud et un oreiller et ne pas trop mettre le nez dehors. Il n'avait pas protesté. Lou quand à elle se portait bien. Elle avait eu des courbatures mais les massages de l'irlandais lui avait fait beaucoup de bien. Elle aussi avait eu quelques chocs psychologiques mais elle n'était pas en repos forcé. Pour sa part au contraire, aller prendre l'air et retrouver son étalon lui ferait le plus grand bien. Liam lui avait confié s'être fait plusieurs fois mettre à bas par son monstre et il ne voulait qu'une chose : qu'elle s'en occupe de nouveau. Il n'avait pas fallu lui dire deux fois. Ezra lui était, semblait-il à Ale, égal à lui-même. Son regard laissait poindre de l'inquiétude, mais rien de plus. Il avait reprit sa place aux élevages l'heure suivant leur arrivée et il n'avait pas arrêter depuis, seulement une nuit pour rejoindre une demoiselle du Haras, à ce qu'en savait Ale. Il s'était même inscrit à une compétition l'après-midi de son retour... Alejandro ne se faisait pas de soucis pour lui. Il savait qu'il avait été façonner dans le même moule que lui et que tout ce qu'ils avaient vécu n'était pas un problème pour le métis. Lui aussi, malheureusement, en avait l'habitude.
Mais pour tous, Ale ne s'inquiétait pas. Autant pour ceux qui étaient resté là que pour ceux qui l'avait accompagné. Un seul cependant obscurcissait son esprit : Kwaïgon. Lorsqu'ils avaient enfin gagné la planque d'Ale dans les Hamptons, Ezra avait réussi à soigner le coréen, après des heures interminables d'intervention et un grand nombre de frayeurs. Le coréen était resté inconscient quelques heures et s'était finalement éveillé, malgré les doutes plus que fondés du métis. Le soulagement s'était lu sur tous les visages quand il avait ouvert les yeux puis leur avait demandé si sa voiture était toujours entière... Il avait mal partout, ce qui était bon signe selon Ezra et pouvait bouger tout son corps. Il se souvenait de ce qui s'était passé et leur en avait fait part -notamment de la révélation de Mme Reg avant de trépasser- et avait finalement émit le souhait de dormir jusqu'à ce qu'il n'ait plus mal nul part. Ezra le lui avait accordé et c'est ce qu'il avait fait durant presque toute la semaine suivante. Il ne s'éveillait que pour réclamer un peu de calmant supplémentaire. Ezra le surveillait nuit et jour pendant que Ale et Lou enquêtait sur ce fameux demi-frère. Ils n'avaient rien trouvé et décidé d'appeler de l'aide. C'était à ce moment là que Kwaïgon, rassemblant tout son courage, s'était assit sur son lit et poser les pieds par terre. Il avait chuté plusieurs fois avant de finalement se traîner à lent petits pas jusqu'au salon de la maison, accroché à la barre de sa perfusion. Il avait prit le téléphone et une dizaine d'heure plus tard, Moïra débarquait. Ale la connaissait bien, et à ce qu'il comprit, Louna, Liam, Izikel et Kwaïgon également. Ils discutèrent tous ensemble un long moment et décision fut prise de scindé le groupe en deux. Le coréen ne pouvait pas prendre l'avion dans son état. Il resterait donc dans les Hamptons, en compagnie de Moïra. Ezra avait voulu rester, mais Kwaï avait refusé catégoriquement. Il enquêterait avec Moïra alors que eux rentreraient. Il fallait aussi enquêter sur place. Ils avaient donc obéit au coréen qui, malgré sa faiblesse physique n'en était que plus autoritaire encore !
Un autre sourire glissa sur les lèvres de l'américain. En tout cas, ils l'avaient fait. Ils avaient été au bout de leur mission et étaient tous bien vivants. Ils n'avaient pas eu que des bonnes nouvelles mais cela, ce n'était pas encore leur problème. ❝ Chaque chose en son temps. ❞ Et c'est bien ce que Ale comptait appliquer. Un frisson lui rappela que cela faisait plus de quarante minutes qu'il était dehors et que l'heure avançant, il fallait qu'il rentre. Le soleil avait pas mal entamer sa course et il ne devait pas être très loin de l'heure des rations du matin. Le jeune homme eu un léger soupir et se releva, reprenant le chemin du Haras à petites foulées pour se réchauffer en douceur. Il accélérerait le rythme plus tard. Plus il avançait et plus la vie reprenait son cours et envahissait son environnement. Bientôt, le village fourmillerait d'élève et la journée commencerait vraiment...
Peut-être que tu as, lecteur, quelques questions en tête. Des points qui te semble trop sombre, des enchaînements que tu ne comprends pas. Peut-être penses-tu que j'ai oublié de mentionner ce qui se tramait dans l'esprit de Louna durant ces deux derniers mois ? Ou ce qui s'est passé pour Myriam alors qu'elle était chez sa grand-mère ? Je vous sers bien prestement le point de vue de ce très cher Alejandro mais, comme à son habitude, il ne rentre pas dans les détails. C'est un garçon peu bavard, il faut lui pardonner ses résumés un peu trop succincts... Nombre de mes personnages sont un peu passer à la trappe, je ne me suis concentré que sur l'action principale, au détriment de certains et du psychologique de l'affaire. Seul Liam a eu droit au détail. Mais je conçois que ce ne soit guère suffisant. Je vais donc vous parler de ces deux derniers mois pour certains de mes personnages, et vous aller découvrir que tous n'ont pas fait exactement ce que l'on attendait d'eux ou ce que l'on pensait qu'ils faisaient...
POV Louna
Contexte : deux mois avant le retour de Ale et sa troupe, au moment même de leur départ. Nous sommes à Hawaï. Ce morceau de résumé va vous expliquer en détail ce que Louna à fait durant ce laps de temps ; cela se passe donc en simultané des épisodes 2, 3, 4, 5, 6 et 7 du chapitre 4.
Lorsque le zodiac avait quitter la grève, en emportant avec lui nombre de ses amis, Louna n'était pas restée longtemps. Un vent fort balayait la plage et le ponton branlant ne lui donnait guère confiance. Un bras autour de la taille de Myriam et l'autre tenant fermé le col de sa veste, les deux femmes avaient quitté la plage pour retrouver la chaleur de la salle à manger du manoir. Logan n'avait pas tardé à les suivre, mais elles savaient que Liam n'en ferait pas autant. Il resterait jusqu'à ce que le cargo disparaisse et qu'il soit plus que l'heure d'aller distribuer les rations avec ses palefreniers. Il était triste de ce départ, mais Louna ne savait pas s'il était triste parce qu'il restait ou parce que les autres partaient... A moins qu'il ne pense déjà au départ de sa femme ? C'était aussi une solution... Et malheureusement, elle ne pouvait pas grand chose pour lui. Elle s'installa en face de Myriam qui servit deux cafés. Le vent de l'île était atroce, elle faisait sans arrêt craqué toute sa cabane, lui conférant de courtes nuits. Mais ils ne seraient bientôt plus là, et cela, ça la ravissait.
Myriam — Oh... J'ai hâte de partir ! Je déteste cette ambiance ! Moi qui pensait qu'Hawaï était un paradis sur terre... J'étais loin du compte...
Louna sourit en hochant positivement de la tête.
Louna — Et toi tu as de la chance, tu pars avant nous ! Quand tu reviendras, on sera déjà en Toscane !
Myriam — Oui ! Et ce ne sera pas plus mal...
Il y eu un temps de silence. Myriam avait eu l'air un peu amer sur cette fin de phrase, comme si elle voulait ajouté quelque chose mais s'était ravisée au dernier moment.
Louna — Quelque chose te tracasse ?
Le regard de Myriam se posa sur elle et elle pu y lire une sorte de détresse sur fond de tristesse. La jeune mère hocha doucement de la tête.
Myriam — J'ai peur que Liam rate des choses avec Maël... Il grandit vite mine de rien et il fait pleins de nouvelles choses chaque jour...
Louna eu une moue compatissante. Elle n'avait pas tord de s'inquiéter. Liam avait eu le choix de partir avec elle ou rester et il avait préféré rester avec ses chevaux. Elle ne l'en blâmait pas mais il avait sans doute du penser à cette perspective également.
Louna — Il loupera forcément des choses mais il en loupera tout au long de sa vie... C'est aussi ça d'être parent...
Myriam sourit, un peu émut rien qu'aux pensées que soulevait en elle cette conversation, mais elle ne dit rien de plus, se plongeant dans sa tasse de café.
Myriam — Tu feras attention à lui ?
Louna — Promis.
Les deux jeunes femmes échangèrent un sourire alors que Logan venait s'asseoir à côté d'elles.
Louna — Alors ?
Logan — Parti...
Les jours et les nuits se succédaient sur l'île avec toujours son lot de pluie et de vent. Le travail des chevaux continuait en même temps qu'ils préparaient le changement de pays au fur et à mesure, ne gardant toujours avec eux que le strict minimum. Elle avait l'impression qu'ils allaient camper durant ces deux dernières semaines de trimestre. Mais avoir Ale loin d'elle la faisait se sentir plus légère. Enzo était aussi plus détendu, le sachant à des milliers de kilomètres. Non pas qu'elle ne lui fasse pas confiance, elle savait qu'il ferait ce qu'il avait dit, mais c'était une tension générale. Elle se sentait mieux avec le gros de la troupe ailleurs. Et cela se ressentait aussi dans l'élevage : les chevaux étaient plus calmes et le travail n'en était que plus agréable. Elle avait aidé Logan pour les concours auxquels il participait mais elle avait eu un peu tendance à délaissé Liam, sans pour autant ne pas garder un oeil sur lui. Elle l'avait promit à Myriam et elle comptait bien honorer sa promesse. Elle recevait quotidiennement des informations de la part d'Ale. L'américain lui faisait part de l'avancé de leur plan et de leurs progrès. Mais plus les jours avançaient et plus elle réfléchissait. Et de cette réflexion ressortait des zones d'ombres qu'elle n'arrivait pas à éclairer. Et Ale n'avait pas non plus toutes ses réponses. Il fallait qu'elle sache ce qui se tramait plus en profondeur... Mais la seule façon de le savoir, c'était de se déplacer elle-même et d'aller à New York voir son père...
Elle savait que l'idée ne plairait pas à tout le monde, en particulier à Enzo. Mais elle avait besoin de savoir. Elle avait l'impression qu'on lui cachait autre chose. Que sa mère veuille sa mort, elle n'en doutait, mais si ce n'était qu'une histoire d'héritage, elle doutait du fondement des actions de sa mère. Il devait y avoir autre chose, elle en était convaincue. Et pour le savoir, il fallait qu'elle interroge son père et McSaghan. Elle prit sa décision peu après le dernier concours des garçons. Une décision qu'elle garda pour elle au départ, ruminant ses pensées les plus sombres. Puis l'idée folle lui vint... L'idée de partir dans le secret, juste après leur déménagement en Toscane. Elle ne voulait pas mettre Liam au courant. Il était déjà assez accablé de soucis comme cela, il n'avait pas besoin de s'inquiéter pour elle. Elle mettrait Logan au courant, car il devrait s'occuper de son élevage durant son absence. Et bien sûr Enzo. Imposé son départ à Logan lui posait quelques soucis d'ordre éthique mais elle le ferait. Par contre, imposé son départ à Enzo était un peu plus compliqué... Le jeune homme n'accepterait jamais son départ, qui plus est seule et sans le dire à personne. Elle ne doutait pas de ses capacités ; elle savait se défendre toute seule et elle l'avait déjà montrer par le passé. De plus, ce voyage ne comportait pas vraiment de risque, elle ferait en sorte de ne croiser personne et elle irait simplement voir James et son père. Simplement un aller - retour de quelques jours... Vraiment pas grand chose... Mais elle savait que son fiancé s'inquiétait pour elle, surtout depuis l'apparition d'Ale.
Elle avait d'ailleurs beaucoup réfléchi au jeune homme. Pas en tant que personne, mais comme ce qu'il représentait. Que quelqu'un veuille sa mort, ce n'était pas nouveau pour elle, elle avait déjà frôlé la mort plusieurs fois et s'en était toujours sorti indemne ou presque. Mais l'avoir ainsi, sous cette forme, c'était encore inconnu pour elle. Elle avait l'impression d'être une hors la loi et de retomber de nouveau dans les bas-fonds parisiens, lorsqu'elle était bel et bien recherchée... Hors ce n'était plus le cas. Elle avait changé, grandi, et elle n'était plus la gamine pommée qu'elle était, volant pour avoir le ventre plein. Alors si elle n'avait rien fait de mal, pourquoi voulait-on encore sa mort ? A croire que tout cela ne cesserait jamais et qu'elle serait toute sa vie poursuivit... Voulait-elle de cette vie pour Enzo ? Pour la famille qu'ils comptaient construire ? Elle doutait fort que cela plaise très longtemps à Enzo de se retrouver en pleine nuit avec une arme pointée vers le lit conjugal... Et pire encore que cela, si quelqu'un menaçait le jeune homme pour l'atteindre elle ? Non... Elle ne pouvait plus continuer ainsi, il fallait qu'elle sache tout et qu'elle connaisse le moindre de ses possibles ennemis. Et pour cela, elle devait parler à James, et à son père...
C'est dans cette optique qu'elle se présenta à Enzo ce soir là. Un soir de septembre. Elle était un peu fébrile, mais sa décision était prise. Et peu importe ce que dirait le jeune homme, elle irait là-bas. Elle avait patiemment attendu qu'il sorte de sa douche, les bras croisés, le regard perdu sur l'océan noir qui s'étalait devant elle depuis leur bungalow. Le jeune homme s'approcha tout doucement d'elle. Il exhalait le parfum du gel douche. Il enlaça doucement la demoiselle et posa sa tête humide au creux de son cou, lui murmurant d'un ton doux ;
Enzo — Eh... Ça va pas ?
La demoiselle eu un soupir et se retourna entre ses bras, plantant un regard un peu froid dans le sien. Ses yeux ambres se faisant un peu dur. A croire qu'elle se mettait déjà en conditions pour son voyage...
Louna — Non... Et tu ne vas pas aimer la suite.
Elle l'invita d'un geste à s'asseoir sur le canapé au pied de leur lit et prit elle même place sur le rebord de la table basse, croisant les doigts sur ses genoux. Le jeune homme n'ose trop rien dire et s'assoit, pinçant un peu les lèvres. La jeune femme prit une inspiration, s'éclaircit la gorge et se lança, sans sourciller, le regard planté dans le sien, plein de détermination.
Louna — J'ai décidé de partir à New York. Pas pour rejoindre les autres, je ne veux pas les croiser, mais pour avoir des réponses. Je veux aller voir James et mon père.
Elle laissa quelques secondes de silence, attendant avec un peu d'appréhension sa réaction maintenant que les choses étaient dite.
Enzo — C'est une blague ?
Le jeune homme reste incrédule. Cela peut se comprendre en même temps.
Louna — Non, pas du tout. Je vais y aller de toute façon. Il faut que je sache si un jour ou l'autre, on va se retrouver avec un nouveau tueur en pleine nuit !
Le ton de sa voix s'énervait. Elle voulait partir. Avoir son approbation était un plus mais...
Louna — On ne peut pas continuer comme ça Enzo... Je ne peux pas continuer comme ça ! Sans savoir !
Enzo — Donc l'idée c'est d'aller dans la gueule du loup te faire tuer ? C'est ça ?
Le jeune homme commençait doucement à s'énerver, mais son ton étant surtout froid. Un frisson parcouru l'échine de la demoiselle, mais pas un frisson de plaisir. Elle serra les mâchoire pour tenter de se calmer, mais c'était peine perdue. Le ton montait immanquablement petit à petit autant que sa voix se durcissait.
Louna — Ce n'est pas mon père qui veut ma mort je te rappelle. Et je ne me jette pas dans la gueule du loup ! J'en ai assez d'attendre comme ça. De toute façon j'irai, ma décision est prise.
Elle aurait bien ajouté ❝ que cela te plaise ou non ❞ mais elle avait encore assez de lucidité pour ne pas blesser le jeune homme.
Enzo — Et bien vas y ! C'est pas comme si j'avais mon mot à dire !
Le jeune homme se lève brusquement et fait les cent pas, par colère ou frustration. A son tour Louna se lève d'un bond et croise les bras sur sa poitrine.
Louna — Je pars après-demain, j'ai pris mes billets déjà.
Avec cette révélation, elle ne laissait plus aucune place au doute. En effet, il n'avait pas eu son mot à dire dans son esprit à elle. Elle avait sans doute eu tord de réagir ainsi, mais pour l'instant, elle ne le regrettait aucunement. Le regard colérique du jeune homme tourne à la rage. Sans un mot il prend sa veste et ses clés et sort en trombe.
Louna — ENZO !
Mais la porte claque déjà sur le jeune homme. Louna soupire et se pince l'arrête du nez entre ses doigts. Elle avait peut-être été un peu dure avec lui. Mais il le fallait. Dans son esprit à elle, il n'y avait pas d'autre choix possible...
Elle regardait les rues encombrées de New York se déployer à ses pieds quand James entra dans son bureau. Le brun arborait un costume gris froid ce jour là qui lui allait comme un gant. La moquette rouge au sol absorbait tout ces pas et rendait la pièce presque aussi silencieuse que lors de son absence. Il adressa à Louna un sourire joyeux et l'invita à prendre place en face de son bureau d'un geste amical du bras.
James — Et bien ! Ce n'est pas tous les jours que j'ai la visite de ma patronne ! Comment vas-tu Louna ? Tu as fait bon voyage ?
Elle n'avait pas fait bon voyage du tout, la dispute qu'elle avait eu avec Enzo la hantant toujours, mais elle sourit et relaya cela au fond de son esprit. Elle n'était pas là pour étaler sa vie privée sur un plateau.
Louna — Très bon merci ! Je vais très bien. Et toi ?
James — Très bien ! Les chiffres n'ont jamais été aussi bon ! Je e demande même pourquoi... Tu veux boire quelque chose ?
Louna — Tant mieux ! Un café merci.
James — Lait ? Sucre ?
Louna — Sucre, merci.
Ils échangèrent un sourire et le jeune homme se mit au travail, versant le café déjà chaud dans deux tasses. Il était à peine plus de quatorze heures et il revenait d'un déjeuner avec un gros client. Il avait prévenu Louna mais s'était tout de même arranger pour lui faire envoyer une voiture et lui servir un plateau repas dans son bureau. James McSaghan était un homme plein d'attention, aussi consciencieux dans son travail que dans sa vie privée, et c'est ce que Louna aimait chez lui. Elle savait que dans ses mains, Reg International était sous bonne garde. Elle lissa la jupe de son tailleur avant de s'asseoir dans un siège en cuir. Quelques minutes plus tard, James posait devant elle son café et prenait place sur son large fauteuil de cuir.
James — Alors, qu'est-ce qui t’amène chez nous ?
La demoiselle eut un sourire pincé et le regarda droit dans les yeux. Il apportait la tasse à ses lèvres pour en boire une gorgée.
Louna — Un tueur à gage s'est retrouvé dans ma chambre il y a quelques semaines... Il voulait ma tête.
La nouvelle fit s'étrangler le directeur général. Il reposa sa tasse, sans manquer d'en renverser à côté et ouvrit de grands yeux.
James — Pardon !?
Louna — Heureusement j'ai un fiancé assez courageux pour l'avoir assommé et avec l'équipe, on a prit le reste en charge. Il s'appelle Alejandro Cowie. Il était embauché par Christine Reg...
James se laissa tomber dans le dossier de son fauteuil et blêmit sans rien dire. Il regardait Louna, assez estomaqué par la nouvelle. La demoiselle poursuivit sans sourciller.
Louna — En ce moment même, une partie de l'équipe est à New York, sans savoir que je le suis aussi, pour partir à la chasse et me ramener la tête de ma mère. Ce n'est que justice de lui rendre la monnaie de sa pièce... Je te demanderais simplement de ne rien dire à personne. Ce n'est pas très... Légal.
James — Je me doute bien... Et ce... Cowie ? Vous en avez fait quoi ?
Louna — Il est à New York avec les autres, on le garde sous la main.
James — Ce n'est pas idiot...
Le brun se leva et arpenta un moment la baie vitrée de son bureau, plongé dans ses réflexions. Louna lui laissa le temps d'assimiler les choses, en douceur. Elle en profita pour siroter son café. Après quelques minutes, le garçon se retourna vers elle la mine sombre.
James — Que veux-tu faire maintenant ?
Louna — Je suis venu à New York pour avoir des réponses à mes questions. Et je pense que toi ou mon père les avez.
Il hocha doucement de la tête et se rassit derrière son bureau, croisant les mains devant lui, sur son porte document.
James — Je t'écoute. Et je ferais de mon mieux pour te répondre.
Louna sourit timidement mais prit la même position que lui, plongeant son regard ambré dans le sien.
Louna — Alejandro ne nous a pas dit grand chose, mais je pense qu'il ne connaissait pas grand chose sur les plans de ma mère. Il nous a seulement confier que si elle voulait ma mort, c'était pour une question d'héritage. Mais il me semblait que les choses étaient claires, je suis la seule et unique héritière, non ?
James — Maintenant oui. Mais si tu venais à mourir, Reg International pourrait tomber entre les mains de ta mère. Tes parents ne sont toujours pas divorcés Louna, et en tant que conjointe, ta mère peut réclamer une partie de ton héritage. Ton père t'as fait don de la société de ton vivant, mais je pense qu'elle espérait quand même pouvoir mettre la main dessus... Mais un tel processus aurait prit des années... Je ne comprends pas trop non plus...
Louna — Est-ce qu'elle aurait des problèmes avec d'anciens clients de la branche sale de RI ?
James — Pas à ma connaissance. Bien que je ne sais pas grand chose de cette branche là, je m'occupais essentiellement du reste. Ce n'est que ta mère qui avait l'autre branche disons...
Louna — Tu sais si elle s'est faite beaucoup d'ennemis ?
James — De nombreux je pense, mais je ne les connais pas. Dès que tu trempes dans quelques chose de pas net, il y a aussi les problèmes qui vont avec tu sais...
Elle savait, et que trop bien. James ne pourrais pas lui en dire davantage sur sa mère, il fallait qu'elle voit son père. Et il était trop tard pour lancer une enquête privée sur elle. Elle avait confiance en l'équipe et savait que d'ici peu, ils rentreraient au Haras, leur mission accomplie.
Louna — Il faut que je vois mon père.
James — Je pense aussi... Il pourra plus te renseigner que moi.
Elle lui sourit gentiment. Au moins il avait essayé et c'était bien ça le principal.
Louna — Oh et... James, j'aurais un service à te demander...
James — Oui ?
Louna — Je vais bientôt me marier et j'aimerais que tu sois là.
James — Oh !? Félicitations ! Ce sera avec grand plaisir !
La demoiselle lui sourit alors qu'il se levait pour l'embrasser.
Louna — Et est-ce que tu pourras te renseigner sur les démarches à suivre auprès du juge pour que mon père soit là aussi ?
James — Oui, sans aucun problèmes !
Le garçon sourit et soupira. Le reste de la journée fut partager entre discussions, petit tour de l'immeuble et de nombreux cafés ! En attendant, quand la demoiselle regagna son hôtel le soir après un dîner chez les McSaghan, elle était épuisée...
Elle se rendit à la prison d'état de New York où avait été transférer son père le lendemain. Elle avait tenté d'appelé Enzo mais était tombé sur sa messagerie et après un soupir, avait finalement composé un sms aussi gentil que possible, s'excusant de son comportement. Elle verrait bien si le jeune homme lui pardonnerait... En attendant, elle avait revêtu son tailleur jupe pour l'occasion et s'était emmitouflée dans un gros manteau. Elle suivit le protocole à la lettre et se vit mener dans une salle vitrée où chaises et tables étaient rivées au sol. Son père arriva quelques minutes plus tard, dans une salopette bleu. Il était souriant, bien que humble face à sa fille. Louna se leva à son entrée et consentie à lui faire la bise avant de l'inviter à s'asseoir. Ce qu'il fit avec respect.
Mike — Merci de me rendre visite ! Tu as l'air d'aller bien ! En tout cas ce tailleur te va à ravir.
Elle sourit poliment et prit place elle aussi, croisant les mains sur la table devant elle.
Louna — Merci. Je vais bien. Mais tu te doute que je ne viens pas te voir par pur hasard ou courtoisie.
Mike — Je sais. Qu'est-ce qui t'amène ici ?
Louna — Christine a envoyé un tueur à gage pour me tuer. Mais ce n'est pas le problème. Ce que je veux savoir, c'est si j'ai à me méfier d'autres gens ou pas ? Qui avais-tu comme ennemis qui pourrait s'en prendre à moi ?
Mike avait pâlit et cherchait le regard de sa fille dans ses yeux ambrés, mais Louna restait de marbre et attendait les réponses de son père. Il fallu quelques seconde au prisonnier pour durcir de nouveau son regard et se reprendre, hochant doucement de la tête.
Mike — Toutes les têtes sont tombées avec moi... Je n'ai aucun ennemi libre ou encore de ce monde sur cette planète. La seule personne que tu as à craindre c'est ta mère... Je ne pensais pas qu'elle irait jusque là.
Louna — Je vous pensais divorcés.
Mike — Elle n'a jamais signé les papiers... Je n'ai jamais su pourquoi. Je comprends un peu mieux désormais...
Louna — Tu es certain qu'il n'y a personne ?
Mike — Pas à ma connaissance. A part ta mère, je ne vois personne. James peut-être mais cela m'étonnerait fort... Même un curé est moins honnête que lui !
Il sourit et la demoiselle fit de même. Il y avait de la sincérité dans ses yeux. Elle savait qu'il ne mentait pas. Il n'y avait plus qu'à espérer désormais qu'il disait vrai ! La jeune femme se pencha ensuite en avant et prit une de ses mains pour la serrer brièvement dans la sienne avec un fin sourire.
Louna — Merci.
Emu, Mike ne dit rien mais hocha simplement de la tête. Louna se leva pour partir mais au dernier moment, elle lui fit de nouveau face.
Louna — Au fait, je vais me marier dans quelques mois. On va voir ce qu'on peut faire avec James pour que tu puisse venir à la cérémonie.
Mike — Oh... Félicitations ! Et merci...
Elle sourit une dernière fois avant de quitter les lieux. Elle n'avait plus qu'à sauter dans le premier avion en partance pour la Toscane maintenant...
POV Myriam
Contexte : Le Haras est en Toscane. Myriam rentre à l'académie avec Maël quelques jours avant le retour du groupe parti à New York. Elle appelle Logan pour organiser son retour et fait la surprise à Liam d'un retour anticipé...
En sortant du terminal avec Maël dans un bras et le chariot contenant leurs valises dans l'autre, elle savait que Liam aurait deviné la raison de sa présence à l'aéroport. Et cela ne manqua pas. A la seconde où passa les portes vitrée coulissante, elle ressenti un léger choc et une paire de bras l'enserrer. Elle rit, alors que Liam les serrait dans ses bras, ignorant les protestations des gens coincés derrière eux.
Myriam — Chéri s'il te plait, on gêne le passage là...
Il se décolla d'elle et attrapa le chariot pour le pousser sur le côté, sans dire un mot. Il baissait les yeux, et, Myriam le savait, avait la larme à l'oeil. Une fois hors du passage, il s'essuya les yeux d'un revers de manche et lui sourit en reniflant un peu.
Liam — Je suis content de vous voir ! Oh... Mon fils ! Aller viens voir papa !
Maël sourit à pleine bouche, découvrant quelques nouvelles quenottes et s'agita dans les bras de sa mère. Myriam passa le petit homme dans les bras de son père avec plaisir. C'est qu'il commençait à se faire lourd le petit bonhomme ! En attendant elle sourit à Logan et le serra brièvement dans ses bras pour le saluer.
Myriam — Moi aussi je suis contente de revenir ! Et merci beaucoup Logan pour la surprise !
Logan — Pas de soucis ! On y va ? On a encore un peu de route à faire quand même...
Liam acquiesça et commença à avancer, sans pour autant faire attention à eux, gagatisant avec son fils qui riait aux éclats dans ses bras. Logan attrapa le chariot alors que Myriam reprenait son sac à main et la petite troupe regagna la voiture. C'est sur le trajet jusqu'au Haras que la question fatidique se posa, de la part de Liam à sa chère et tendre :
Liam — Alors c'était bien ? Qu'est-ce que vous avez fait ?
Myriam a sourit, puis entama son récit...
Myriam — Et bien pas mal de choses figures-toi ! Déjà, Maël a fait ses premiers pas. Et il ne s'est pas arrêté depuis... Tu vas voir, c'est un vrai galopeur ! Il court partout... Il tombe souvent, mais il est dur au mal et ne pleure jamais. Il se relève et repart, en râlant presque du temps que lui fait perdre sa chute ! -elle rit, et Liam aussi- Et j'ai aidé ma grand-mère au centre. Je montais les chevaux de propriétaires et les jeunes chevaux. C'était étrange de reprendre l'équitation comme ça... Je n'avais pas reposer les fesses sur une selle depuis la naissance de Maël... Mais ma grand-mère m'a beaucoup aidé. Elle le gardait avec elle. Il a fait du cheval aussi ! Elle l'a prit avec elle en selle sur un vieil hongre d'école. Ca lui a beaucoup plu ! Je pense qu'il pourra commencé doucement sur Yoda en rentrant... -Liam avait acquiescé, enthousiaste- en réalité, je n'ai pas fait grand chose à part reprendre le cheval et me reposer...
Logan — C'était ce don tu avais besoin en même temps !
Myriam — Oui c'est certain ! Mais je m'en veux un peu de vous avoir laissé tout seul...
Liam — Non ne t'en fais pas... Et puis j'ai trouvé du monde au Haras ! Deux jeunes filles. Une qui va surtout s'entraîner avec nous, et une que j'ai prise en tant que palefrenière en échange d'un peu d'aide avec son bourricot.
La blondinette sourit.
Myriam — Je te reconnais bien là ! Toujours à aider les cavaliers en difficulté !
Liam — C'est quasiment comme ça qu'on a monté l'équipe avec Louna.
Myriam — C'est vrai...
Liam — Et comment va ta grand-mère ?
Myriam — Très bien ! Elle a fait soixante-trois ans le mois dernier et elle est toujours en aussi bonne forme ! Elle a seulement des rides en plus et des cheveux blancs ! Mais elle court tous les matins ses vingts kilomètres et elle enchaîne les chevaux de grands prix. Elle avale une salade de pâtes le midi et elle repart sur les jeunes chevaux et elle fini sa journée avec les cours. Elle prend quand même un jour de repos le mardi...
La demoiselle rit. Sa grand-mère, qui l'avait élevée, avait une hygiène de vie irréprochable et était très stricte autant avec elle même qu'avec son entourage. C'était grâce à cela qu'elle en était là où elle était en même temps.
Liam — Et ben dis donc...
Myriam — Elle a adoré Maël ! Selon elle, il deviendra un très bon cavalier de sport. Je lui ai dit qu'il ferait ce qu'il voudrait mais bon... Elle n'en a pas démordu de tout notre séjour !
Les deux hommes rirent, reprit en écho par Maël dans son siège auto.
Liam — On verra bien si elle a raison ou pas !
La conversation avait ensuite dérivée sur le groupe de New York. Leur retour était prévu quelques jours plus tard, mais ils étaient sans réelles nouvelles du groupe. Seul l'avenir leur dira ce qu'il en adviendra...
Ce résumé s'achève sur le point de vue de Myriam. La suite vous est plus ou moins connue non ? Toute l'équipe se retrouve, hormis Kwaïgon et passe les fêtes au calme avant de déménager ensemble vers la Suède. Ce début d'année sera placé sous le signe du travail. Les chevaux reprendront plus sérieusement le travail et les oublié de ces derniers chapitres reviendront au devant de la scène. Un peu de calme dans leur monde si agité... Le calme avant la tempête ? Sans aucun doute ! Que serait l'histoire sans rebondissements ? =)
Halloween
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